Les écrivains sont-ils de meilleurs historiens ?
Depuis une dizaine d’années, les historiens assistent, stupéfaits ou ravis, à une dépossession de leur savoir ; le phénomène se produit au profit d’écrivains qui ont entrepris de mettre l’Histoire en situation d’étrangeté. A la lumière de récentes affaires et sans jeter d’huile sur le feu, convenons que la fiction est souhaitable aux yeux des historiens dès lors qu’elle permet d’aller là où il ne vont pas, de dire ce qu’ils n’ont pas réussi à dire avec les moyens qui étaient les leurs (archives, témoignages…), d’imaginer ce qu’ils n’avaient pas droit d’imaginer eu égard à leurs contraintes, de prolonger leur réflexion là où ils ont dû l’abandonner faute de munitions et donc d’apporter autre chose que ce que les universitaires apportent à l’Histoire. Ils comblent des blancs. Ce savoir historien, que l’on croyait si solide sur ses bases savantes, se révèle ainsi dans sa fragilité. En son temps, Georges Duby avait pris le risque de mettre ainsi en péril son autorité d’historien en cédant à un puissant tropisme littéraire.
Pour que le débat soit fécond, il ne suffit plus de se demander pourquoi la littérature en impose à l’histoire, et pourquoi le lecteur s’en remet de plus en plus à la fiction pour décrypter le passé. Encore faut-il s’interroger pour chaque cas sur ce que le romancier apporte de plus ou de neuf que l’historien était impuissant à voir ou à donner. Un supplément d’âme, une sensibilité, des intuitions, des traces plutôt que des preuves, une vérité intime en lieu et place de la recherche de l’exactitude, mais encore ?
Le genre n’est pas nouveau. Les Américains l’ont brillamment illustré avec De Sang-froid (1966), « récit véridique d’un meurtre multiple et de ses conséquences » de Truman Capote et le Chant du bourreau (1979) de Norman Mailer. On dira que ce sont des faits divers mais ils ont connu une si profonde médiatisation qu’ils se sont inscrits dans la durée. Des écrivains réinventent la réalité, s’autorisent à créer des histoires en ajoutant au réel l’invérifiable et l’imaginaire. Le vrai y côtoie l’invraisemblable jusqu’à susciter de sérieux doutes chez le lecteur ; mais c’est fait avec une telle habileté, à seule fin de produire une vérité romanesque tellement plus troublante pour nos consciences que l’exactitude, qu’il ne se demande même pas si c’est du lard ou du cochon.
Le suédois Per Olov Enquist a poussé l’expérience jusqu’à son paroxysme documentaire en truffant L’Extradition des Baltes (1985) de rapports d’instruction, procédé largement utilisé avec force photos et archives par W.G. Sebald dans ses récits (Austerlitz, Les Emigrants…), ce qui ne manque pas de déstabiliser le lecteur incapable de démêler le vrai du faux, le but recherché. Tous des romans sans fiction procédant de la non fiction novel telle que Truman Capote l’a définie : une forme narrative qui a recours à toutes les techniques de l’art de la fiction tout en demeurant absolument factuelle.Mais outre qu’il agit sur l’action en personnage principal, le romancier sans fiction, lui, en sus des pures jouissances littéraires qu’il nous procure, fait aussi œuvre de contre-historien.
Il ne s’agit pas plus d’historiciser la littérature que de romancier l’histoire. En éclatant les formes traditionnelles du récit par la fragmentation des genres et leur hybridation, la non fiction novel accorde la vieille naïveté de la narration romanesque à la forme labyrinthique de toute enquête, ainsi que le suggérait Robert Musil. La réflexion sur l’écriture de l’Histoire par les historiens, lancée dans les années 70-80 par Paul Veyne, Michel de Certeau et Paul Ricoeur, ne pouvait rester insensible à cette évolution chez les écrivains.
En Espagne, Javier Cercas en est le meilleur représentant, des Soldats de Salamine à L’Imposteur en passant par Anatomie d’un instant. Trois grands romans en prise avec l’histoire immédiate de son pays plombée par le spectre de la guerre civile. Ils ont en commun de participer d’un genre qui convoque, cannibalise et absorbe à son profit le meilleur des autres genres : le roman traditionnel, le récit littéraire, la chronique au cœur de l’essai, l’enquête historique, les techniques du scénario, l’art du portrait, l’interview et l’investigation journalistiques. Un vrai pot-au-feu littéraire que ce néo-réalisme historique.
En France, Jonathan Littell, Yannick Haenel et Laurent Binet ont bousculé l’ordre des choses avec les Bienveillantes (2006), Jan Karski (2009) et HHhH (2010). Au dos du premier, l’éditeur évoquait Vie et destin de Grossman et Les Damnés de Visconti ; en général, les éditeurs ne reculent devant aucun excès pour vendre leur auteur dans le texte de quatrième de couverture. Sauf que là, c’est juste -et on aurait pu y ajouter le terrible Kaputt de Malaparte dont il est si proche. Non que ce soit une oeuvre égale à celles-ci mais elle en a la puissance. Il s’agit de la confession de Maximilien Aue, un officier SS, dans le civil industriel de la dentelle à l’issue de solides études. Fonctionnaire du crime de masse, il se croit guidé par la seule recherche de la vérité. Le doute ne l’effleure pas. Ne se sent ni coupable ni responsable. Pas d’état d’âme, d’affect ni de pathos.
Le génocide bien sûr, mais aussi la bataille de Stalingrad, l’univers concentrationnaire, les derniers jours d’Hitler en son bunker dans Berlin en flammes et quelques éminences nazies auxquelles il règle leur compte au passage pour s’en être trop bien tirées après coup. On regretta d’autant plus qu’il n’ait pas jugé nécessaire de distraire ne fut-ce qu’une seule page à la fin pour rendre hommage aux dizaines de mémorialistes, d’historiens et d’écrivains sans lesquels son livre ne serait pas. Même si certains sont évoqués dans le récit. A commencer par l’Eschyle des Euménides, qui nomma ses divinités cruelles « les bienveillantes »,auquel il ne doit pas seulement son titre et sa structure mais bien davantage car tout le livre est irrigué par la pensée grecque.
Une page de remerciements eut suffi en lieu et place de la liste des équivalences de grades dont on se fiche un peu. Une bibliographie a-t-elle sa place à la fin d’un roman ? Autant elle apparaît indispensable dans les dernières pages d’un livre d’histoire, d’une biographie ou d’un essai, autant elle surprend encore à l’issue d’un texte de fiction. En fait, lorsqu’il s’agit de romans s’enracinant dans une riche matière historique, cela devrait être la moindre des choses : témoignage de gratitude aux sources qui l’ont nourri sinon inspiré, elle se lit comme une reconnaissance de dettes. Cela paraît naturel à un Phillip Roth pour son Complot contre l’Amérique, mais pas à un Jonathan Littell alors que son roman doit tant aux recherches de Hillberg, Browning, Kershaw. Il s’en est expliqué :
» Le corps du texte doit rester intact. Si on veut des sources, il faut aller voir ailleurs que dans le livre mais ça ne peut pas se juxtaposer. Un roman doit rester un roman, les sources le gâteraient. le livre lui-même doit rester en dehors de ça. Et puis quoi, Flaubert n’a pas mis de sources à la fin de Salambo ! »
Cette ingratitude n’est pas la seule raison pour laquelle l’historien et germaniste Edouard Husson ferrailla contre son auteur, notamment dans Le Figaro où il disqualifiait le livre en le traitant à l’égal d’une blague de potache digne d’un khagneux… Mais Littell ne voulut même pas expliquer, se contenant de rappeler que l’objet des Bienveillantes était le meurtre politique, le meurtre d’Etat. Persuadé que l’essentiel avait déjà été dit sur le Mal ordinaire non par des historiens mais par un écrivain (Georges Bataille en 1947), il a voulu réfléchir à la question de la limite lorsque les bourreaux sont nos semblables et que l’homme socialisé peut la franchir.
Trois ans après, Yannick Haenel exaltait la haute figure de Jan Karski, modèle de courage, de pugnacité, de sens de l’honneur, patriote, polonais et catholique, tôt entré dans la clandestinité pendant la guerre. Déporté par les Soviétiques à l’époque du Pacte, évadé, il avait été l’émissaire de la résistance polonaise de l’intérieur auprès du gouvernement polonais en exil du général Sikorski. Arrêté par la Gestapo, torturé, à nouveau évadé, il est contacté à l’été 1942 par des résistants juifs qui lui révèlent le génocide à l’oeuvre. Ils vont jusqu’à l’infiltrer dans le ghetto de Varsovie puis dans un camp d’extermination afin qu’il voit et qu’il raconte, qu’il témoigne et qu’il alerte. Ce qu’il fait aussitôt. Ce qu’il fait auprès des plus hautes instances, à Londres et à Washington. On ne le croit pas. Ou plutôt : on ne veut pas le croire. Il publie un livre à grand succès mais cela ne fait pas avancer sa cause pour autant.
Qu’est-ce qui pose alors problème dans ce livre vibrant, « »roman » » si l’on veut ? Sa structure. Trois chapitres : le premier se présente comme une transcription du témoignage de Karski recueilli par Lanzmann pour Shoah ; le deuxième est un résumé des mémoires de Karski ; ce n’est que dans le troisième chapitre que le romancier entre vraiment en scène en organisant sa réflexion sur cette vie à travers les pensées qu’il lui prête etrelèvent de sa pure invention, ce qui pose problème lorsque le roman décharge les Polonais de toute accusation d’antisémitisme pour mieux charger les Américains de la maxima culpa.Formellement éblouissant même s’il est historiquement mensonger car l’anti-américanisme qui s’en dégage ne correspond absolument pas aux opinions de Karski, le livre fut qualifié de travail de faussaire aux yeux du documentariste Claude Lanzmann et de « détournement » inadmissible par l’historienne Annette Wieviorka. Plus encore que les polémiques qui ont entouré Les Bienveillantes de Jonathan Littell, l’affaire a agité tant les romanciers que les historiens car elle a poussé les seconds à demander aux premiers s’ils ont vraiment tous les droits au nom des prérogatives de la fiction. Ce qui ne serait pas arrivé si Yannick Haenel, contrairement à Jonathan Littell plus net dans son parti pris, n’avait pas usé d’un double registre d’écriture, s’engageant ainsi sur le terrain mouvant de l’ambiguïté.
En revanche, la parution peu après de HHHhH de Laurent Binet ne provoqua pas de polémique car le contrat de lecture, pour original qu’il fut, était précis. Une vraie tentative de renouveler une forme qui s’essouffle que ce récit très enlevé, à mi-chemin entre l’Histoire et la fiction. L’auteur est de longue date habité par Prague où il a vécu, littéralement obsédé par l’assassinat du SS-Obergruppenführer Reinhnard Heydrich, 38 ans, le second de Himmler à la tête de la SS, protecteur-adjoint du Reich en Bohême-Moravie, le 27 mai 1942 à Prague, par deux parachutistes l’un tchèque l’autre slovaque, envoyés par Londres. Sur la quatrième de couverture du livre, ces lignes reflètent bien le projet littéraire de l’auteur :
« Tous les personnages de ce livre ont existé ou existent encore. Tous les faits relatés sont authentiques. Mais derrière les préparatifs de l’attentat, une autre guerre se fait jour, celle que livre la fiction romanesque à la vérité historique ».
L’auteur, emporté par son sujet, doit résister à la tentation de romancer. Le plus épatant est encore sa liberté de ton. anachronismes, familiarités, allers et retours, digressions, marionnettisations des morts, instrumentalisations des sources dans le corps du texte même à des fins narratives, commentaires marginaux, introspections, confessions. Dès l’incipit, il réussit en une page à mêler les trois temps de son histoire en embarquant d’un même élan Gabcik préparant son coup, Binet retournant sur les lieux soixante ans après et Milan Kundera s’interrogeant sur le nom de baptême de ses personnages. Rien ne lui importe comme de nous faire traverser le miroir sans tain de la réalité historique. En 257 très brefs chapitres, d’un récit vif, rythmé, drôle, édifiant, Laurent Binet a réussi son coup, sur le plan formel. Car il nous oblige à observer avec lui comment une écriture peut se colleter à l’Histoire.
L’important, c’est l’honnêteté dans le point de vue issu du bricolage littéraire de l’Histoire. Au fond, une question de morale. Sans quoi l’écrivain court le risque d’être poursuivi pour faux-témoignage par les lecteurs. On peut attendre des romanciers qu’ils tonifient l’écriture de l’Histoire et ne se content pas de jouir du privilège de l’impunité fictionnelle, lequel désamorce toute expertise critique des historiens. Le roman est par excellence le lieu de la liberté de l’esprit. On peut tout s’y permettre à condition de demeurer dans le domaine de l’imaginaire. La vocation de la fiction étant d’introduire le doute, l’inquiétude et l’intranquillité dans les esprits, on voit ce que les certitudes académiques gagneraient à en être déstabilisées.
Ce trouble dans la proportion des faits est désormais sollicité par les lecteurs épris d’histoire en un temps de brouillage général de frontières de plus en plus poreuses.Toute littérature n’est-elle pas justement assaut contre la frontière,pour reprendre la proclamation de Kafka en son Journal ? Le succès des récits historiques d’Eric Vuillard, et pas seulement de L’Ordre du jour (Goncourt, 2017), en témoigne. Mais dès lors que les faits, les événements et leurs acteurs y sont convoqués et nommés, le champ de sa liberté s’en trouve réduit. Même et surtout si le romancier d’histoire prétend témoigner pour le témoin, représenter l’irreprésentable, dire l’indicible. Qu’il le veuille ou non, plus que jamais, l’Histoire oblige désormais le romancier.
(Photos Stanley Greene, Brassaï, Willy Ronis)
1 322 Réponses pour Les écrivains sont-ils de meilleurs historiens ?
Juste avant, il parle de Cannes (x)
Se rappeler aussi le passage de « Bel Ami » où le héros rend visite à son initiateur en journalisme, dans une villa sur les hauteurs de Cannes. Une scène qui m’évoque toujours l’adagio de la Neuvième de Mahler, par le contraste entre l’agonie de l’ami et la splendeur du paysage.
Retrouvé le lien :
Dans mon enfance, x, les princes et autres aristocrates étaient relégués au second rang. Primaient alors les dieux et les déesses de ma propre mythologie. Me retrouver, au détour d’une rue, face aux beaux yeux de Michèle Morgan ; découvrir, de façon presque palpable, le décolleté flamboyant de Gina Lollobrigida, devant les marches de l’ancien Palais du Festival, ou celle de Sophia Loren, émergent sous une parure de diamants, croiser sur la Croisette Jean-Claude Brialy souriant à tous les beaux garçons rencontrés au passage…
TYDSKRIF VIR LETTERKUNDE • 49 (2) • 2012
105
La position des écrivains francophones est paradoxale, sinon tragique. Paris étantpour eux, inséparablement, la capitale de la domination politique et/ou littéraire et,comme pour tous les protagonistes de l’espace mondial, la capitale de la littérature,ils sont les seuls à ne pouvoir invoquer Paris comme tiers-lieu spécifique. Aucune alternative, aucune solution de rechange ne leur permet, en dehors d’un retrait dans leur espace national, […] d’échapper à Paris ou de se servir de Paris pour inventer une dissidence esthétique.
Pascale Casanova, la République mondiale des lettres p.186.
ou celui (le décolleté) de Sophia Loren…
Il existe de nombreux textes et nouvelles de Maupassant sur Cannes, Jean. Et je m’en sis abondamment servi ici !
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17495
m’en suis…
« Vivre à Paris, naturellement. On accuse toujours Paris d’être le dévoreur des talents, mais que dire de la province, cette faiseuse d’anges! »
Paul Morand, Vie de Guy de Maupassant.
@ 14.23, merci pour votre mise au point qui me convient. On peut s’arrêter là, je pense.
Vous venez de ma rappeler un souvenir de Bach enfermé dans une prison de Weimar durant 30 jours en 1717, pour crime de lèse majesté (entêtement), un épisode dont un écrivian avait tiré un petit roman qui ne valait pas grand chose, dans mon souvenir (et je ne parle pas de la bio de Gilles Cantagrel).
Or, j’enrage de ne pas le retrouver (titre et auteur). Si vous pouviez m’aider, ou si la rdl pouvait m’aider, merci à toussent.
Chantal dit: 13 juin 2018 à 15 h 35 min
magnifique !
sauf qu’il faut dire à Miss Pascale que ce genre de truc on le disait déjà du temps de Proust :-)))
La disgrâce de Jean-Sébastien Bach, Jean-François Robin?
c’est désopilant !
d’autant que ce problème lié à l’édition française, d’ordre topologique, se double maintenant d’un autre problème d’ordre temporel :-))
je m’explique : dans son article passou salue le travail des écrivains qui permet d’éclairer l’histoire mieux que ne le font les historiens…
cet hommage est d’une façon de dire que s’ils réussissent à éclairer notre passé, par contre, ils n’éclairent plus du tout notre présent…
on pourrait le lire comme une façon de se raccrocher à ce qu’on peut, mais en fait non, je crois que passou, comme la plupart des critques a définitivement jeter l’éponge sur la possibilité des écrivain d’éclairer notre présent.
désopilant…
l’avantage avec le passé, c’est qu’on sait comme ça finit.
tous ces écrivains qui pondent des romans sur le nazisme j’aurais aimé lire ce qu’ils auraient pu écrire en 1942.
c’est désopilant…
si Haenel, Littell et Bnet avaient été publiés en 1942, sans doute auraient-ils écrit sur la guerre de 14 ?
ce qui est le cas de la plupart des écrivains français : quand ils commencent à écrire un livre ils savent toujours quelle sera la fin.
sauf que le meilleur moyen de le savoir est encore d’écrire sur le passé.
Chaloux dit: 13 juin 2018 à 14 h 25 min
Au contraire, comparer la réception d’un auteur à l’autre, ça dit beaucoup de choses !
Hamlet, c’est une question que je me pose. Est-ce qu’agiter perpétuellement l’épouvantail de la deuxième guerre mondiale, ce n’est pas obliger les lecteurs à détourner le regard de ce que se passe aujourd’hui? Une manœuvre hautement politique, et une forme de collaboration d’un nouveau genre en ces temps de déni d’une démocratie destinée à rétrécir comme une peau de chagrin. Je crois que ceux qui usent et abusent du procédé, ces petits saints, seront un jour durement jugés.
Avec ta sauce toute faite, Blabla, ou celle dont a usé Paimpopol ce matin, tout est possible. Aucun doute.
Est-ce que le roman historique « tonifie l’écriture de l’Histoire » comme le déclare un peu vite Passou ? Préjugé, idée reçue, affirmation gratuite. On aimerait d’abord comprendre ce que veut dire exactement « tonifie », ensuite on aimerait avoir des preuves pour étayer une telle affirmation. Passou fait-il allusion à des cas bien précis ? Quel historien aurait été « tonifié » par un roman ? Ce sont deux mondes plutôt étanches.
Maintenant, si « tonifier » veut simplement dire que le lecteur y trouve matière à approfondir le sujet, c’est à la fois banal et décevant, puisque la littérature ne serait plus qu’un tremplin pour lire les historiens. On ne comprend pas trop ce que ça veut dire sinon.
Les limites du roman historique résident sans doute dans le métissage bancale des deux genres : histoire et/ou roman. On ne peut faire bien qu’une chose à la fois. Soit, selon moi, on étudie une période historique, soit on laisse divaguer l’imagination. A chaque jour suffit sa peine, et qui trop embrasse mal étreint !
@ hamlet, c’est bien possible que finalement les lecteurs fatigués par le style pompier et le romantisme maladif optent pour le dernier Michel Houellebecq et l’uchronie à la Samsal.
Dans le fond n’est – ce pas le travail des journalistes littéraires de nous expliquer que les Bienveillantes sont piquées à la mythologie grecque.
J’ai repéré un petit roman modeste mais prometteur son auteur me fait bien rire par son esprit d’à propos assez incisif, il est lorrain. On peut lire les bonnes feuilles et la 4ème de couv’ sur le site d’Actes Sud, je suis quand même sidérée par le fait que son éditeur donne en lecture libre les 40 premières pages alors que le bouquin sort fin août.
Chaloux dit: 13 juin 2018 à 17 h 03 min
Quelle sauce toute faite ? Je ne vois pas. Il ne s’agit pas de ça. Si on ne peut pas comparer les réceptions d’auteurs à quelques années près, c’st qu la théorie de la réception en littérature n’aurait aucun sens. Or, jusqu’à plus ample informé, elle reste valide.
Ce qui n’aurait guère de sens, ce serait par exemple de comparer la réception d’œuvres d’époque très éloignées, comme un œuvre du Moyen-Âge et une œuvre du XIXè siècle. Mais comparer la réception de Stendhal et de Flaubert n’a rien que de tout à fait banal; ça n’a rien de scandaleux ni de grotesque. Faudrait savoir ce que veulent dire les mots et se comporter en irresponsable à leur égard. En plus sans aucun argument ! C’est de la malhonnêteté pure et simple; en plus ce n’est pas très aimable de vouer comme ça un commentaire aux gémonies sans preuves. C’est impoli et ce n’est pas un signe de grande intelligence critique.
Bien entendu, il y a des exceptions, et certains romans historiques sont des chefs-d’oeuvre. Par exemple Les Dieux ont soif d’Anatole France. Mais c’est une réussite rare. Et d’ailleurs, après la lecture de ce roman, si l’on veut approfondir la Terreur, on se reportera naturellement à des essais historiques, et basta !
Blabla, le mieux, hélas, serait que tu nous pondes ta comparaison. On jugera sur pièce.
Certes, Houellebecq – avant de se faire moine – a voulu tester le roman historique. Tout connaître avant le renoncement.
Parce que les bons mots de Jean – Michel Ribes, me laissent froide comme un rosbif.
D’ailleurs, y a-t-il réellement ce qu’on peut appeler « romans historiques » ? Tout roman n’est-il pas « historique » par définition ? Le genre roman, c’est ce qui fait sa force impondérable, s’adapte à tout. Sauf qu’il ne faut pas forcer la dose, de peur de rompre l’équilibre. Mixture délicate !
Le prétendu « roman historique », c’est quand l’auteur sale trop ou met trop de piments ; ça gâche le goût.
@ Delaporte et que dire d’un pot au feu ?
J’ai déjà dit en 2007 ce qu’il fallait penser de cet usage de la mythologie pour parler de la Shoah.
C’est ramener l’irreprésentable à la représentation codée dans la culture. C’st non seulement non pertinent mais dangereux; c’est laisser croire que la barbarie nazie est pensable et représentable. C’est installer l diable dans la bergerie. De même Mendelssohn qui compare l sacrific d’Iphigénie à l’histoire de sa grand-tante ou mmbre de sa famille qui a été exterminée. Non ! ce genre d’analogie n’est pas tolérable. Il n’y a pas de commune mesure ni entre Andromaque et une Juive persécutée par son bourreau, ni entre Iphigénie et le meurtre de masse des Juifs organisé par le régime nazi. C’est sans commune mesure. La Shoah est très difficile à penser parce que les mots manquent, et ils manquent à bon droit, parce que la culture ne pourra jamais assimiler une telle monstruosité qui est un crime contre l’humanité, qui détruit la culture, qui rend la vie sur terre impossible dès lors qu’on coupe l’Homme en deux ! C’est ça qu’il faut comprendre et que son dénie est une victoire de la barbarie sur la culture, une victoire d’Hitler sur ceux qui l’ont anéantit comme incarnation démoniaque. Hitler n’est pas sulement un homme, il est devenu par cette décision d’anéantir les Juifs un démon. Nous ne devons jamais perdre cette chose de vue.
Mais je n’ai pas de lumière particulière à apporter à ce sujet. Je me contentais simplemnt de récuser l’idée que cette comparaison fût « grotesque ».
« Delaporte et que dire d’un pot au feu ? »
Il y a une juste unité dans le pot au feu. Les ingrédients sont pesés à leur juste emplacement. Tout baigne !
16.30, mais oui c’était lui !… Il n’y a pas que des fausses nouvelles. Et je viens de comprendre à quoi pouvait enfin servir ce blog rdl : une machine à solidarité sociale destinée à béquiller les insuffisances neurologiques des intervenautes incapables de se dépétrer tous seuls d’avec la toile.
J’ai vérifié et le lithium virtuel a fait son office. Bravo et merci.
http://roadsmag.com/bach-jean-sebastien-naissance2691901239/
@Widergänger dit: 13 juin 2018 à 17 h 26 min
Belle illustration de la posture des démagogues qui visent à attiser les passions et obscurcir le jugement.
la question qui appert finalement, est-ce qu’on a les moyens de subventionner autant d’historiens en 2018, en France ?
Je pose la questio, car on a vu récemment comment Boucheron « occupait » ses thésards…
Et quand on lit le développement du tweet,
« Les best-sellers du Moyen Age Que lisent les hommes du Moyen Age ? Comment déterminer le succès d’un ouvrage à cette époque… »
on reste confondu, con fon du, absolument renversé par la folle audace de l’entreprise :
« Issu d’un partenariat entre l’IRHT et l’École nationale des chartes, le projet « Fama – oeuvres latines médiévales à succès » vise à fournir une cartographie de la culture médiévale très neuve, car dépendante non plus de nos goûts actuels mais bien de ceux des hommes du Moyen Age. Il s’agit de créer une base de données recensant, d’une part, toutes les oeuvres latines produites entre le VIe et le XVe siècle – ce qui signifie que sont écartés les auteurs antiques et presque tous les Pères de l’Église – et, d’autre part, tous les manuscrits contenant ces oeuvres. »
ce qui se traduit dans les faits, faut aller au bout du truc, hein, par 245 exemplaires du Decret de Gratien répertoriés dans différentes biblis :
Comment citer cette notice ?
Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS), « Notice de Decretum (Concordia discordantium canonum), Gratianus (11..?-1160?), dans Pascale Bourgain, Francesco Siri, Dominique Stutzmann, FAMA : Œuvres latines médiévales à succès, 2017 (permalink : http://fama.irht.cnrs.fr/oeuvre/268393). Consultation du 13/06/2018.
_______________
Moi, mon romancier historique préféré, reste U. Eco.
Et puis je viens de voir ce poche, dans la pile de mes » à lire »
https://www.babelio.com/livres/Caldwell-La-Regle-de-quatre/3183
la question qui appert finalement, est-ce qu’on a les moyens de su.bve.ntionner autant d’historiens en 2018, en France ?
Je pose la que.stio, car on a vu récemment comment Boucheron « occupait » ses thésards…
Et quand on lit le développement du tweet,
« Les best-sellers du Moyen Age Que lisent les hommes du Moyen Age ? Comment déterminer le succès d’un ouvrage à cette époque… »
on reste co.n.f.on.du, c.on f.o.n d.u, absolument renversé par la folle audace de l’entreprise :
« Issu d’un partenariat entre l’I.R.H.T et l’École nationale des chartes, le projet « F.a.m.a – oeuvres latines médiévales à succès » vise à fournir une cartographie de la c.ul.tu.re médiévale très neuve, car dépendante non plus de nos goûts actuels mais bien de ceux des hommes du M.oyen Age. Il s’agit de créer une ba.se de do.n.nées rec.ensant, d’une part, toutes les oeuvres latines produites entre le VIe et le XVe siècle – ce qui signifie que sont éc.artés les auteurs an.ti.ques et presque tous les Pères de l’Église – et, d’autre part, tous les man.u.scrits contenant ces oeuvres. »
ce qui se traduit dans les faits, faut aller au bout du truc, hein, par 245 exemplaires du D.ecret de Gratien répertoriés dans différentes biblis :
Comment citer cette notice ?
Inst.itut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS), « Notice de Dec.re.t.um (Conco.rdia dis.cor.dantium ca.no.num), Gra.ti.a.nus (11..?-1160?), dans Pascale Bourgain, Francesco Siri, Dominique Stutzmann, FAMA : Œuvres latines médiévales à succès, 2017 . h.t.t.p://fama.irht.cnrs.fr/oeuvre/268393)
_______________
Moi, mon romancier historique préféré, reste U. Eco.
Et puis je viens de voir ce poche, dans la pile de mes » à lire »
https://www.babelio.com/livres/Caldwell-La-Regle-de-quatre/3183
Jean Langoncet dit: 13 juin 2018 à 18 h 53 min
Expliquez-vous, sinon fermez-la ! Les cornards de votre espèce qui se contentent d’insulter les gens en guise d’argument ne méritent que le mépris.
démagogue
nom et adjectif
(Personne) qui fait de la démagogie.
Le démagogue est le pire ennemi de la démocratie.
Jean Langoncet dit: 13 juin 2018 à 19 h 30 min
T’as combien de neurones dans ton pauvre cerveau ? Juste la quantité qui te permet de chhier sur ton semblable.
Mozart est là, un pub idiote pour la pizza.
Pour Bach j’aurais pas répondu de toute façon, car mon point faible c’est Haendel.
http://www.cercle-enseignement.com/Ouvrages/Gallimard/Blanche/Nuit-d-or-et-de-neige
@Widergänger dit: 13 juin 2018 à 19 h 35 min
cuando el condor pasa
https://www.youtube.com/watch?v=pey29CLID3I
laisser croire que la barbarie nazie est pensable et représentable (Widergänger)
Elle est bel et bien pensable, représentable et reproductible. Au moins par toutes celles et ceux (leur nombre est bien plus grand qu’on ne le croit généralement) qui éprouvent aujourd’hui de la sympathie, voire de l’admiration pour le nazisme, et dont les plus déterminés oeuvrent dans des groupes néo-nazis et néo-fascistes présents dans tous les pays d’Europe, d’Amérique du Nord et au-delà. Faire de Hitler un démon relève d’une vision manichéenne simpliste. Hitler fut un homme comme un autre, qui parvint (avec l’aide de beaucoup d’autres) à réaliser un programme politique et social inspiré par ses options idéologiques. Il n’est pas le seul dans ce cas, et l’on peut penser que les futurs Hitler se pressent déjà en nombre au portillon de l’Histoire.
laisser croire que la barbarie nazie est pensable et représentable (Widergänger)
Fort heureusement, il s’est trouvé plus d’un éminent adversaire du nazisme pour juger que la barbarie nazie était pensable et représentable, et qu’il était nécessaire de le faire pour lutter contre elle. Je pense à des philosophes comme Hannah Arendt, à des historiens comme Raul Hilberg.
Faire le jeu des contempteurs de l’humanité toute entière ; Jean s’y emploie ici – un type désabusé, en somme
Certains grecs avaient le bon goût de reporter la responsabilité de leurs malheurs sur les dieux
L’affaire de l’Aquarius est un nouvel épisode de ce que Renaud Camus appelle le Grand Remplacement. Il y a pourtant déjà bien longtemps qu’un Michel Rocard constatait que la France ne pouvait accueillir toute la misère du monde. Je crois personnellement à un usage méthodique et rationalisé de la violence pour régler ce problème, comme chaque fois que des gêneurs mettant en danger l’organisation sociale sont à neutraliser en masse. Un humanisme niais, plus ou moins inspiré du judéo-christianisme, a décidément fait son temps. Heureusement, la montée des droites extrêmes en Europe apporte de l’espoir. A ce propos, et pour revenir au thème du billet, je travaille actuellement à la ré-écriture de « Vingt mille lieues sous les mers » : un capitaine Nemo new-look y commande un Nautilus engagé dans une opération de nettoyage de la Méditerranée, opération baptisée « Nique les nègues » ; il s’agit d’expédier par le fond un maximum de bateaux de migrants et, bien entendu, ceux des ONG complices de cette catastrophique invasion de nos pays. L’opération est décrite dans tous les détails, et avec un louable souci de vraisemblance. Nemo et son Nautilus sont soutenus financièrement, techniquement et logistiquement par des groupes patriotiques néo-fascistes et néo-nazis. Le roman historique, aussi proche de la réalité qu’on voudra, me paraît aujourd’hui bien moins utile qu’un roman d’anticipation à brève échéance, capable de décrire, à une très brève échéance, tout proche, ce qui sera demain notre Histoire. Sans compter, bien entendu, sa capacité de susciter des vocations.
capable de décrire, à une très brève échéance, tout proche, (moah)
Incompréhensible charabia, à zapper; Lire » capable de décrire ce qui sera demain notre Histoire »
Le démagogue est le pire ennemi de la démocratie.
Il suffit d’ouvrir n’importe quel média prétendument d’information pour se convaincre de la marchandisation du regard sur le monde
le qualifier de marchand ET de politique relève d’une gageure que seule la secte des « En Marche » semble prête à épouser, dans un monde parallèle
Inch’ https://twitter.com/i/status/1004701554794991617
Donald a trouvé un bon vieux moyen de réécrire l’histoire du futur. Un film hollywoodien.
« Avec le président Donald Trump et le président Kim Jong-un. Un rendez-vous pour refaire l’Histoire, pour briller dans le Soleil. Un moment. Un choix. Et si… L’avenir restait à écrire ». »
Voir dans Adolf Hitler un « démon », comme le fait Widergänger, me paraît tout de même relever d’une outrance bien ridicule. Outre ses qualités d’homme politique,d’orateur, d’écrivain (« Mein Kampf » est, à mon avis, dans son genre, un chef-d’oeuvre), tout le monde sait que, dans la vie privée, Hitler faisait preuve de qualités humaines remarquables. On connaît son affection sincère pour son chien et sa maîtresse. Il fut aussi un peintre aquarelliste doté d’un joli petit talent. Faut-il rappeler la remarquable qualité de son patriotisme ? Je me dis que, si j’avais été Allemand et que si j’avais eu la chance de faire partie de son proche entourage, je lui aurais accordé mon amitié fidèle, une amitié fondée sur une solide estime. Et même si j’aurais pu ne pas être entièrement d’accord avec les points de détail de l’exécution de certains projets, je n’aurais pu me retenir de lui garder jusqu’à la fin mon affection pleine et sincère. C’est pourtant, même en me grattant très fort, je ne parviens pas à me représenter Adolf Hitler en « démon ».
cela dit, partout dans le monde où mettre le bordel permet d’asseoir la couronne britannique, on craint le cousin de la côte ouest ; il prend tout tellement à coeur …
https://www.youtube.com/watch?v=lj6y6tohW_0
permet d’asseoir la couronne britannique depuis l’avènement de l’ère industrielle
Et même si j’aurais pu ne pas être entièrement d’accord avec les points de détail de l’exécution de certains projets (mmmouiii)
Alors là, et même sans me gratter, je sens que, dans une heure, j’en rigolerai encore.
Est-ce qu’on ne pourrait pas proposer une pension à l’Allemagne pour qu’elle reprenne Cohn-Bendit à plein temps? Mais vraiment à plein temps.
…
…tout çà, c’est très bien,…tous content,…
…
…et, moi aussi,…en six mois, j’ai perdus, 4 kg,…ce qui fait,…que je pèse, moins de 61 kg,…
…que veux tu, de plus,…rien, garder ma niche et, son rythme,stable,…
…pas de folies,…etc,…restez conservateur, dans mon terroir,…
…
« x dit: 13 juin 2018 à 12 h 49 min »,
Comme quoi le blog de Mr Assouline génère quelques surprises.
Merci.
Il est étrange de voir que WGG n’a pas évoqué Les mémoires d’Adrien de Marguerite Yourcenar, coupable, selon lui, d’avoir ignoré la Shoa !
« je pèse, moins de 61 kg,… »
Pour quelle taille, GS’A ?
« Est-ce qu’on ne pourrait pas proposer une pension à l’Allemagne pour qu’elle reprenne Cohn-Bendit à plein temps? »
Cohn-Bendit ou… comment s’en débarrasser.
…
…Jazzi,..GS’A,…pour quelle taille,…1 m 68 cm,… ou, 1 m 69 cm, depuis, le temps, la hauteur, c’était, dans un dispensaire, de Munster,( Alsace )
…etc,…
Le fameux portrait de Cohn-Bendit dans « Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations » :
« Cohn-Bendit lui-même appartenait au groupe anarchiste indépendant, et semithéoricien,
de la revue Noir et Rouge. Tant de ce fait que par ses qualités
personnelles, Cohn-Bendit se situait dans la tendance la plus radicale du «22
mars» ; se trouvait même être plus réellement révolutionnaire que tout le reste
du mouvement dont il devint le porte-parole, et qu’il dut donc supporter [CohnBendit,
dans quantité d’interviews, a multiplié les concessions au maoïsme ;
par exemple dans Le Magazine littéraire de mai 1968 : «Le maoïsme, moi, je ne
sais pas très bien ce que c’est ! J’ai lu des “trucs” dans Mao qui sont très vrais.
Sa thèse d’appui sur la paysannerie a toujours été une thèse anarchiste.»].
Insuffisamment intelligent, confusément informé par personnes interposées des
problèmes théoriques de l’époque, habile pour amuser un public d’étudiants,
assez franc pour faire tache sur le forum des manœuvres politiques gauchistes,
assez souple pour composer avec leurs responsables, c’était un révolutionnaire
honnête quoique sans génie. Il savait beaucoup moins que ce qu’il aurait dû
savoir ; et de ce qu’il savait, il n’a pas fait le meilleur usage. De plus, acceptant
sans critique réelle le rôle de vedette qui s’exhibe pour le tout-venant des
reporters de l’information spectaculaire, il devait naturellement voir ses propos,
qui toujours ont mélangé de la lucidité et quelques sottises, aggravés dans ce
dernier sens par la déformation inhérente à une communication de cette
nature. En avril, il déclarait encore à qui voulait l’entendre qu’il était un
modérateur, et aucunement un enragé. C’était le moment où, à la suite d’un
ministre, la presse commençait à appeler «enragés» tous les mécontents de
Nanterre. »
Je suis allé voir le biopic sur Romy Schneider, réalisé par une cinéaste allemande. C’est un exemple de la traduction, au cinéma, du roman historique en littérature.
Dans le biopic, le réalisateur-créateur, choisit une personnage célèbre, mort depuis plus ou moins longtemps et nous raconte, en sons et images, une tranche marquante de sa vie. Ici, les trois jours de cure à Quiberon, de Romy Schneider, quelques mois avant la mort de son fils suivie quelques mois après de la sienne. Aux journaliste-photographe de Stern, auxquels elle a accordé une interview, elle se décrit comme une pauvre femme de quarante deux ans, qui a raté sa vie, et qui risque de péter les plombs. Chez Romy Schneider, le tragique n’est jamais contrebalancé par la joie ! Le film est porté par la grâce de la comédienne qui l’incarne et qui lui ressemble comme une soeur jumelle.
61 kg pour 1m 69, c’est pas gras, GS’A ! Et il faut en faire du muscle ! Tu crois que tu vas pouvoir ?
…
…Jazzi,…
…pour , le moment, soigner, le ventre, qui reprend, sa musculation intacte,…et, plate,…
…
…en, plus, ce qui, est gag,…j’ai, de très, petits seins, avec pointes,…
…
…enfin, tout le » reste « ,est d’une perfection d’art académique,…
…au total, avec mon régime, à base, de radiateur de chaleur( juste pour faire disparaitre, l’humidité, des déplacements en ville,…), m’a fait, éliminé, plus de 50 kg,…en moins de 7 ans,…
…
…il, y a, des précautions à prendre, col roulé, varié son alimentation,…en mieux,…
…etc,…
…
…non, j’exagère,…
…c’est pas des seins, mais les pointes de mamelons, qui sont pointus et relativement souples à dures,..
…
…c’est comme, se verser, en une sorte, de » gaminerie « ,…
…enfin, l’art, reste primordial, avec ses techniques liées aux affaires,…etc,..
…
Je suis en train de lire « Les Choses » de Perrec, et j’ai plus l’impression d’une éternité du constat que d’une quelconque valeur historique.
La déclaration de ce ce jour du président Micron sur l’assistanat est évidemment révoltante, et donne la preuve d’une reprise en main du libéralisme le plus violent (de violence sociale). On est loin en somme du revenu universel qui devrait s’imposer à chaque citoyen, et encore plus de l’abolition légale du travail, qui cependant reste une nécessité principielle. Si l’on veut forger un avenir pour mille ans, l’homme d’aujourd’hui, le gouvernant, l’individu ne doit pas renoncer à cette libération cruciale de la violence sociale. Il doit réagir, certes non pas comme l’ont fait dans les années soixante des gens comme ceux du groupe Baader-Meinhof en Allemagne – mais quand même, de manière toute aussi performative. C’est une nécessité si nous ne voulons pas crever de n’avoir pas d’avenir.
Un apophtegme anglais consonnant dit : where is a will, there is a way…
« Chaloux dit: 13 juin 2018 à 17 h 00 min
Hamlet, c’est une question que je me pose. Est-ce qu’agiter perpétuellement l’épouvantail de la deuxième guerre mondiale, ce n’est pas obliger les lecteurs à détourner le regard de ce que se passe aujourd’hui? Une manœuvre hautement politique, et une forme de collaboration d’un nouveau genre en ces temps de déni d’une démocratie destinée à rétrécir comme une peau de chagrin. Je crois que ceux qui usent et abusent du procédé, ces petits saints, seront un jour durement jugés. »
sur cette question faut lire le bouquin de Discepolo édité chez Agone.
ce phénomène est effectivement assez désopilant : ces écrivains écrivent sur un système totalitaire sans se rendre compte qu’ils participent eux-mêmes aujourd’hui à un autre système totalitaire que représente les grands groupes de presse et d’édition, et qui vise à formater les esprits et à les détourner des problèmes qui les préoccupent directement.
le font-ils consciemment ? sans doute pas, ils sont manipulés comme l’étaient les pions que mettaient en place les dirigeants nazis pour maintenir et propager leur pouvoir.
comme le dit passou du livre de Littell : ces écrivains se croient guidé par la seule recherche de la vérité. Le doute ne les effleure pas. Ils ne se sentent ni coupable ni responsable. Pas d’état d’âme, d’affect ni de pathos….
en un mot : ce sont des idiots utiles.
l’autre mystère c’est la critique : en principe les critiques devraient être là justement pour maintenir une vigilance face à de telles dérives totalitaires.
pourquoi ne le font-ils pas ? mystère…
dans tous les cas il est assez drôle de constater que l’ensemble éditeur – écrivains – critique collaborent ensemble à un système de pensée totalitaire et guidé par le désir de pouvoir semblable à celui qu’ils sont censés dénoncer par ailleurs dans leurs livres.
Rappelons-nous quand même la belle phrase d’Ulrike Meinhof, après l’attentat droitiste-capitaliste contre ce pauvre Dutschke :
«Puisqu’il est démontré que toutes les manifestations n’ont pu empêcher l’attentat contre Rudi Dutschke, nous pouvons et nous devons nous poser la question de la violence et de la contre-violence.»
Comme beaucoup de révolutionnaires de ces années-là et d’aujourd’hui même, Rudi Dutschke était croyant. Un grand chrétien. Cela devrait tous nous interpeller sur la signification de la Croix dans notre monde, une signification pleine d’espérance autant qu’une direction incontournable.
Quel livre prophétique retracera les grandes heures de la RAF, cette épopée construite par de jeunes gens si admirables, si volontaires, prêts enfin à livrer leur guerre de Troie définitive ? Quel ratage ambitieux, dont chaque particule qui nous reste demeure comme un espoir intransigeant ! C’était, c’EST la Révolution…
…
…d’un ranch, à l’autre,…J.R.,Dallas,…
…
…la guerre, sociale,…universelle,…qui fait quoi, pour qui, pour quoi,?!…
…
…tout, le système, à repenser,…
…les mécanismes idéologiques,…les églises, les sécurités nationales, les administrations, les autorités de justice, à renforcer,…
…
…le sens,de ne pas, attendre les » ordres « , pour agir, et prendre, les initiatives adéquates, objectives, pour y démêler, les meilleures solutions populaires,ad oc,…
…sans penser, » chiffre « ,…
…
…l’arbitraire, Non,!…il n’y a pas à faire d’exemple,…tout,est dans les cas particuliers à gérer, souvent, des complots, pour extorquer, du fric,…
…comme disait Napoléon Bonaparte,…etc,…
…
Ce qui a sans doute jusqu’à aujourd’hui été contre-productif, ce fut cette ambition d’atteindre entièrement l’idéal, le but proposé, alors qu’une toute petite chose, aux dimensions de l’homme (être si faible), suffisait. Par exemple, la bougie allumée dans Nostalgia :
Where THERE is a will, there’s way.
Merci pour la langue anglaise.
URGENT
Le phare de la pensée gauchiste, Delaporte, vient de changer de surnom.
Longtemps baptisé ironiquement Delaporte des Chiottes, notre cher ami vient de connaitre une promotion stupéfiante après son voyage d’historien colifichet en Egypte.
Désormais, DELAPORTE d’HAMON-RAT est devenu dieu et peut proférer ânerie sur ânerie (cf ses posts nocturnes révolutionnaires) pour le plus grand bonheur des lecteurs de ce blog prestigieux.
Toutes nos félicitations !
On constatera à la lecture de l’Hamlet savoureuz de 1:23 toute la différence qui existe entre un esprit clair analysant fort bien la mafia médiatique totalitaire « journalistes-écrivains-éditeurs-critiques » et les invocations plaintives aquariantes de notre petit dieu égyptien, nain difforme de la pensée.
Par bonheur, les Gladiateurs sont là et vont nous faire vivre virtuellement ce rêve merveilleux : penser au niveau des chaussures à crampons en gagnant, en même temps, des fortunes imméritées…
Quittons nous sur constat terrifiant : il faut être gonflé comme un gros Ribes pour enfiler des aphorismes aussi nuls chez Actes Sud, quand on a des prédécesseurs qui, eux, ont épuisé le genre pour notre régal…
…
…J.C.,…de ce blog,…il y a du vrai, dans ce que vous écrivez,…
…
…je ferme, les yeux, pour laisser, pêchez, tout le monde, suivant, leurs » idées fixes, établies « ,…
…
…rien, a prendre, au sens du contraire, et, rien, à laisser, outrancièrement,…négatif,…
…
…Oui, je me suis, aperçus,…par mes fonctions de mes commentaires,…que c’est, pratiquement, une » déformation professionnelle « ,…( photo, négatif-positif, pour sélections des couleurs,)
…
… 1°, faire des boîtes en carton,…
… 2°, imprimerie, en, polyvalence, dans l’entreprise,…différentes spécialités, liées, aux scanners, et autres opérateurs sur cylindres rotatifs,…)
…
…des clichés, de Delaporte, de minuit passer,…pour recoller, avec des remarques ad-hoc,…retouches prévisibles,…
…
…cinéma préparé,…langoureux,…niais,…
…
…rien, de nouveau, sur le galion, des commentaires, se lécher, les peaux, en rebrousse-poils,…du matin, au soir,…
…
…et, avec çà, des remarques désobligeante de l »entreprise, pour dévisser,l’ouvrier de l’entreprise, afin, de réduire sa pension,…
…du jeux, à des infrastructures corrompus, et collabos,…
…aux chiffres, les imbéciles heureux,…
…de bloquer,les émancipations, pour les corporations établies,…( systèmes,)etc,…
…( avec banques, et services-sociaux, sans imaginations, de rombières aux fesses, de tableaux,…)
…la dragée haute,…etc,…
Certains donnent l’impression de ne pas comprendre qu’une régularité décrite par une loi universelle diffère de l’explication que l’on peut donner d’un événement singulier…
Popper, Misère de l’historicisme
Étant l’histoire un fait politique, l’écrire consiste à prendre en compte des points de vue divers, variés et toujours ambigus : alternance de définitions, perspectives et figures de l’idéologie — si on regarde quelques mégots dans un cendrier en forme de cercle, per exemple, de chaque point de vue on verra un aspect différent de la même image —. Euhemerus ? Plutarque ? Vasari ? Aubrey ? Boswell ? Schwob ? Fabre d’Olivet ? Roberto Longhi ? Stiglitz et Strand ? Lénine & Trotski racontés par Malaparte dans Le Bonhomme Lénine et Technique du coup d’État ? Huizinga ? L’Artaud de Héliogabale ? Capote, de sang-froid ? Pourquoi pas Saul Bellow, Philip Roth, Tom Wolfe ? Le regard de Gillo Pontecorvo sur l’Algérie ? La microhistoire de Ginzburg ? Robert Frank, Joel Meyerowitz, Eggleston ? Mon ami James Fee http://www.jamesfee.com/flash/frames.html ? Les Annales ? Cesare Brandi ? L’idéalisme hégélien : développement fatal et nécessaire d’un dieu immanent ou Esprit du Monde, d’où l’insensé apophtegme : « toute l’histoire est histoire sacrée » ? L’approche aporétique de Leopardi : infinies histoires étaient possibles outre à celle qui a été et pouvait ne pas être et de ce fait ne peut pas être sacrée ? La chronologie (Cesare Garboli) ? L’uchronie (Adriano Tilgher) ? Et si l’histoire n’était qu’un moyen de ralentir le futur, un illusionnisme retord afin d’occulter les affres de l’inquiétude, quelque chose comme le miroir de la marâtre de Blanche-Neige recyclé dans le soutien psychologique — psychological help selon les Peanuts — pour intellectuels de profession en mal de perspectives ? Mais, j’y pense… il se peut que les habitués de ce bistrot ne connaissent ni Cesare Garboli ni Adriano Tilgher, donc : Auprès de ma blonde…
L’histoire du mot « génie » est longue et différemment articulée, hamlet, il ne faudrait pas s’arrêter au XVIIIe et XIXe siècles.
Point de vue du Gras :
http://blogfigures.blogspot.com/2010/10/niepce-point-de-vue-du-gras.html
Joel Meyerowitz :
Quittons nous sur constat terrifiant : il faut être gonflé comme un gros Ribes pour enfiler des aphorismes aussi nuls chez Actes Sud, quand on a des prédécesseurs qui, eux, ont épuisé le genre pour notre régal… (JC)
Ribes a été naguère un estimable écrivain de théâtre. La vieillesse aidant, son humour et son talent en ont pris un coup dans l’aile. Il ne doit pas être le seul, si j’en juge par la misère du dernier Régis Debray (« Bilan de faillite »). Je me demande s’il est bien raisonnable de continuer à pondre à 70 ans passés.
Qui étudierait les produits de quelques écrivains ayant dépassé les 70 ans (Ribes, Debray etc.) comme significatifs de leur délabrement psychique, mettant en lumière quelques symptômes cousins de l’Alzimémère, ferait sans doute progresser la neuropathologie.
» Vivons aujourd’hui, c’est là que se trouvent hier et demain » (J-M Ribes)
C’est là ce qui s’appelle enfoncer une porte ouverte.
Si l’espérance de vie en France est de 79,5 ans pour les hommes, l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 62 ans. Pour un écriveron, quelle est l’espérance de vie en possession de toutes ses facultés d’écriveron ?
L’espérance de vie de l’écriveron en pleine possession de ses facultés est à mi-chemin entre celle du forgeron et celle du tâcheron.
Voilà en tout cas un aphorisme qui enfonce ceux de J-M Ribes.
Ne soyons pas méchant avec le gros Ribes -un peu d’aviron ne lui ferait pas de mal- un affreux aphorisme politique de Michel Colucci :
« Il est temps de mettre un frein à l’immobilisme »
Si l’homme était intelligent, il cesserait d’écrire passé sa jeunesse, et s’en abstiendrait bien avant.
« Désormais, DELAPORTE d’HAMON-RAT est devenu dieu et peut proférer ânerie sur ânerie (cf ses posts nocturnes révolutionnaires) pour le plus grand bonheur des lecteurs de ce blog prestigieux. »
Au moins, ça vous fait apprendre des choses, sur l’Egypte et la pensée politique. Ce n’est pas du luxe…
Arrabal ne croit pas au déclinisme :
« Nous croyons que nous sommes en train de vivre un moment terriblement négatif de la littérature, des arts : c’est exactement ce que pensait Platon. Dans un «dialogue» il raconte que les poètes et les philosophe de l’Agora disent : «Nous avons les meilleurs théâtres en pierre du monde et les meilleurs dramaturges (Sophocle, Eschyle…), et les gens préfèrent les Jeux Olympiques». Lui et ses confrères pensent qu’ils sont en train de vivre une «friche culturelle». Alors un prêtre égyptien qui passait par là et les écoutait parler en ces termes leur lance : «Vous autres poètes, vous êtes comme des enfants». Des siècles plus tard Quevedo, dont on peut discuter bien des aspects, mais non dénier qu’il soit pure intelligence, l’une des plus affûtées de son époque, dit : «J’ai regardé les remparts de ma patrie» en sous-entendant que tout est un désastre. Mais il vit avec Gongora, Lope de Vega… ! Moi je ne sais pas quelle est la situation actuelle, mais nous sommes très bien traités, comme si nous étions d’une certaine importance ! »
Dommage, on ne pose pas à Arrabal de question dur la Croix. Ce prophète des temps présents aurait eu certainement de belles paroles sur le sujet…
« renato dit: 14 juin 2018 à 8 h 01 min
Certains donnent l’impression de ne pas comprendre qu’une régularité décrite par une loi universelle diffère de l’explication que l’on peut donner d’un événement singulier…
Popper, Misère de l’historicisme »
magnifique ! Musil a lu Popper très tôt, il est évident qu’une telle phrase de Popper a apporté de l’eau au moulin de Musil dans son combat contre l’historicisme de Spengler et sa débilité de prétendre prédire le destin d’une civilisation à partir de son histoire.
Musil a écrit : « l’historicisme est l’indice d’un romantisme spirituel énorme, qui fuit le présent en direction de toute espèce de passé, pour y trouver la fleur bleue d’une sécurité perdue ».
Musil pointait le fait que le livre de Spengler devait son succès au fait qu’il rassurait ses lecteurs, la fuite vers le passé est un élément qui apaise les esprits.
Sans doute faut-il voir dans ces vertus thérapeutiques les raisons de l’existence de ce bataillon d’écrivains historiens.
…
…occupons nous, de nos affaires,…de nos moutons,…
…pas, si sur,…
…si, encore, elles sont, d’un niveau, rentable,…nos affaires,…
…
…ou alors, changer, de flèche, à son arc, ou de violon d’Ingres,…
…
…c’est, évident, qu’à la longue, si tout, ce qu’on fait, ne satisfait, pas, nos bourses, ou nos désirs, dans l’existence,…
…
…on change, et, on radicalise, à un niveau, plus avantageux, irrémédiablement,…
…
…c’est, l’Égypte, renversé, par, l’esprit des mercenaires et ouvriers grecs,…
…
…il, n’en reste, pas moins, beaucoup d’autochtones, très lèches-bottes,…du prestige de dehors, avec, des personnalités, plus que vides,…pour sociétés, pour les nuls,…
…des commentaires, pour les Nuls,!…
…etc,…Bip,!…Bip,!…
« la fuite vers le passé est un élément qui apaise les esprits. »
Pas toujours, hamlet. La preuve, « Le hussard sur le toit » de Jean Giono, qui nous fait revivre, mieux que les historiens, l’épidémie de peste en Provence en 1832. Grand roman d’histoire.
Une proposition pour que l’ Allemagne reprenne à plein temps Daniel Con Bandit?
Je ratifie, Chaloux! !
On ne peut pas écrire du roman et du roman historique ( Delaporte)
Il me semble que Monte-Cristo est la preuve du contraire…
MC
Et puis il y a l’histoire des lieux. Romans qui ont ma préférence et pérennisent des lieux qui ont disparus.
Ainsi, la série des Maigret de Georges Simenon gardera-t-elle la mémoire du 36 quai des Orfèvres, désormais désaffecté…
Désaffectés ou désinfectés ?
ces vertus thérapeutiques j’ai pu les constater en discutant en discutant avec des lecteurs du livre de Littell.
ce livre devrait terrifier ses lecteurs, et bien non, quand ils en parlent ils évoquent le plaisir de l’avoir lu.
Je les imagine en train de tourner les pages, dans leur lit, quand ils sentent le sommeil se pointer, caler leur marque page, éteindre leur lampe de chevet, remettre en place leur oreiller, remonter leur couette et s’endormir paisiblement.
« Qu’il le veuille ou non, plus que jamais, l’Histoire oblige désormais le romancier. »
Conclusion objective ou voeu pieu, Passou ? Le roman est partout chez lui, dans le temps et dans l’espace et, par dessus tout, dans l’intemporalité !
Les romans contemporains sur le Sida sont-ils des romans d’Histoire ?
« Jazzi dit: 14 juin 2018 à 11 h 49 min
« la fuite vers le passé est un élément qui apaise les esprits. »
Pas toujours, hamlet. La preuve, « Le hussard sur le toit » de Jean Giono, qui nous fait revivre, mieux que les historiens, l’épidémie de peste en Provence en 1832. Grand roman d’histoire. »
Jazzi, mon cher ami, détrompez-vous, souvenez-vous de la Verdurin trempant son croissant dans son café en lisant dans le journal le naufrage du Lusitania.
pour la peste de 1832 en Provence c’est pareil…
“Suave, mari magno turbantibus aequora ventis / E terra magnum alterius spectare laborem”
vous savez quel nom l’on donne à ce sentiment humain : le sentiment de quiétude abritée.
le sentiment de quiétude abritée dont parle Lucrèce est intiment lié au plaisir de la lecture.
on peut lire les pires atrocités, les pires malheurs, guerres, massacres… à condition d’être bien au chaud sous sa couette.
Jazzi, pour le dire autrement le livre de Giono n’aurait trouvé aucun lecteurs si la peste s’était abattu sur la France au moment de sa parution, pas plus que celui de Littell n’en aurait connu en 1943.
et cela marche ainsi pour tous les livres !
si vous n’avez pas compris ça alors c’est que vous n’avez rien compris.
incroyable que des habitués de ce blog, qui lisent mes commentaires depuis si longtemps continent de se poser encore des questions aussi débiles !
sérieux Jazzi, sur ce coup vous me décevez encore.
« on peut lire les pires atrocités, les pires malheurs, guerres, massacres… à condition d’être bien au chaud sous sa couette. »
Tout comme on peut aller au cinéma pour voir des films d’horreur. Mais cela ne nous apaise pas, on y cherche surtout une excitation, hamlet. C’est plutôt de l’ordre du pervers…
» le sentiment de quiétude abritée. »
Autrement dit, du voyeurisme, hamlet.
De quelle perversion es-tu le nom, hamlet ?
Un film de 1960, que l’on peut (re)voir à Paris actuellement. Je l’ai vu et je n’ai même pas eu peur !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19444235&cfilm=1070.html
« Jazzi, pour le dire autrement le livre de Giono n’aurait trouvé aucun lecteurs si la peste s’était abattu sur la France au moment de sa parution, pas plus que celui de Littell n’en aurait connu en 1943.
et cela marche ainsi pour tous les livres ! »
Pas tous, hamlet. D’où ma question sur les romans et les films parlant du sida…
Chronique d’un roman historico-érotique à venir : qui des deux baisera l’autre ?
https://www.aol.com/article/news/2018/06/14/trump-heaps-praise-on-tough-guy-kim-jong-un/23458778/
Une nouveauté qui montre que la problématique soulevée par Passou ne date pas d’aujourd’hui.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-des-faits-divers
Hamlet pose la bonne question, la question de la distance….
Quelle distance, JC ?
Il était une fois l’histoire du tremblement de terre de Lisbonne et de l’inquisition…
« Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n’avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel auto-da-fé ; il était décidé par l’université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler. On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu d’avoir épousé sa commère, et deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard : on vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide, l’un pour avoir parlé, et l’autre pour avoir écouté avec un air d’approbation : tous deux furent menés séparément dans des appartements d’une extrême fraîcheur, dans lesquels on n’était jamais incommodé du soleil ; huit jours après ils furent tous deux revêtus d’un san-benito, et on orna leurs têtes de mitres de papier : la mitre et le san-benito de Candide étaient peints de flammes renversées et de diables qui n’avaient ni queues ni griffes ; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites. Ils marchèrent en procession ainsi vêtus, et entendirent un sermon très pathétique, suivi d’une belle musique en faux-bourdon. Candide fut fessé en cadence, pendant qu’on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n’avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable. »
« Voltaire, « Candide »)
L’histoire de la faculté de médecine de Montpellier racontée par Marguerite Yourcenar.
« Il y avait pourtant là quelques cerveaux intrépides… Nous étions à court de cadavres, les préjugés publics étant ce qu’ils sont. Un certain Rondelet, un petit médecin courtaud aussi comique que son nom, perdit son fils attaqué la veille par une fièvre pourpre, un écolier de vingt-deux ans avec qui j’herborisais au Grau-du-Roi. Dans la chambre imprégnée de vinaigre où nous disséquions ce mort qui n’était plus le fils ou l’ami, mais seulement un bel exemplaire de la machine humaine, j’eus pour la première fois le sentiment que la mécanique d’une part et le Grand Art de l’autre ne font qu’appliquer à l’étude de l’univers les vérités que nous enseignent nos corps, en qui se répète la structure du Tout. Ce n’était pas trop de toute une vie pour confronter l’un par l’autre ce monde où nous sommes et ce monde qui est nous. Les poumons étaient l’éventail qui ranime la braise, la verge une arme de jet, le sang dans les méandres du corps était l’eau des rigoles dans un jardin d’Orient, le cœur, selon qu’on adopte une théorie plutôt qu’une autre, était la pompe ou le brasier, le cerveau l’alambic où se distille une âme… »
(« L’ Œuvre au Noir »)
L’histoire coloniale racontée par Louis-Ferdinand Céline.
La ville de Fort-Gono où j’avais échoué apparaissait ainsi, précaire capitale de la Bragamance, entre mer et forêt, mais garnie, ornée cependant de tout ce qu’il faut de banques, de bordels, de cafés, de terrasses, et même d’un bureau de recrutement, pour en faire une petite métropole, sans oublier le square Faidherbe et le boulevard Bugeaud, pour la promenade, ensemble de bâtisses rutilantes au milieu des rugueuses falaises, farcies de larves trépignées par des générations de garnisaires et d’administrateurs dératés. […]
Le Directeur de la Compagnie Pordurière du Petit Congo cherchait, m’assura-t-on, un employé débutant pour tenir une de ses factories de la brousse. J’allai sans plus tarder lui offrir mes incompétents mais empressés services. Ce ne fut pas une réception enchantée qu’il me réserva le Directeur. Ce maniaque – il faut l’appeler par son nom – habitait non loin du Gouvernement un pavillon, un pavillon spacieux, monté sur bois et paillotes. Avant même de m’avoir regardé, il me posa quelques questions fort brutales sur mon passé, puis un peu calmé par mes réponses toutes naïves, son mépris à mon égard pris un tour assez indulgent. Cependant il ne jugea point convenable de me faire asseoir encore.
« D’après vos papiers vous savez un peu de médecine ? » remarqua-t-il.
Je lui répondis qu’en effet j’avais entrepris quelques études de ce côté.
« Ca vous servira alors ! fit-il. Voulez-vous du whisky ? »
Je ne buvais pas. « Voulez-vous fumer ? » Je refusai encore. Cette abstinence le surprit. Il fit même la moue.
« Je n’aime guère les employés qui ne boivent, ni ne fument… Êtes-vous pédéraste par hasard ?… Non ? Tant pis !… Ces gens là nous volent moins que les autres… Voilà ce que j’ai noté par expérience… Ils s’attachent… Enfin, voulut-il bien se reprendre, c’est en général qu’il m’a semblé avoir remarqué cette qualité des pédérastes, cet avantage… Vous nous prouverez peut-être le contraire !… » Et puis enchainant : « Vous avez chaud, hein ? Vous vous y ferez ! Il faudra vous y faire d’ailleurs ! Et le voyage ?
– Désagréable ! lui répondis-je.
– Eh bien, mon ami, vous n’avez encore rien vu, vous m’en direz des nouvelles du pays quand vous aurez passé un an à Bikomimbo, là où je vous envoie pour remplacer cet autre farceur… »
Sa négresse, accroupie près de la table, se tripotait les pieds et se les récurait avec un petit bout de bois.
« Va-t’en boudin ! lui lança son maître. Va me chercher le boy ! Et puis de la glace en même temps ! »
Le boy demandé arriva fort lentement. Le Directeur se levant alors, agacé, d’une détente, le reçut le boy, d’une formidable paire de gifles et de deux coups de pied dans le bas ventre et qui sonnèrent.
« Ces gens-là me feront crever, voilà tout ! » prédit le Directeur en soupirant. Il se laissa retomber dans son fauteuil garni de toiles jaunes sales et détendues.
« Tenez, mon vieux, fit-il soudain devenu gentiment familier et comme délivré pour un temps par la brutalité qu’il venait de commettre, passez-moi donc ma cravache et ma quinine… sur la table… Je ne devrais pas m’exciter ainsi… C’est idiot de céder à son tempérament… »
De sa maison nous dominions le port fluvial qui miroitait en bas à travers une poussière si dense, si compacte qu’on entendait les sons de son activité cahotique mieux qu’on ne discernait les détails. Des files de nègres, sur la rive, trimaient à la chicote, en train de décharger, cale après cale, les bateaux jamais vides, grimpant au long des passerelles tremblotantes et grêles, avec leur gros panier plein sur la tête, en équilibre, parmi les injures, sortes de fourmis verticales.
Cela allait et venait par chapelets saccadés à travers une buée écarlate. Parmi ces formes en travail, quelques-unes portaient en plus un petit point noir sur le dos, c’étaient les mères, qui venaient trimarder elles aussi les sacs de palmistes avec leur enfant en fardeau supplémentaire. Je me demande si les fourmis peuvent en faire autant.
« N’est-ce pas, qu’on se dirait toujours un dimanche ici ?… reprit en plaisantant le Directeur. C’est gai ! C’est clair ! Les femelles toujours à poil. Vous remarquez ? Et des belles femelles, hein ? Ca fait drôle quand on arrive de Paris, n’est-ce pas ? Et nous autres donc ! Toujours en coutil blanc ! Comme aux bains de mer voyez-vous ! On n’est pas beau comme ça ? Des communiants, quoi ! C’est toujours la fête ici, je vous le dis ! Un vrai Quinze Août ! Et c’est comme ça jusqu’au Sahara ! Vous pensez ! »
(« Voyage au bout de la nuit »)
Ainsi, cette histoire de « fourmis verticales avec un point noir dans le dos », hamlet, apaisant ou édifiant ? Cela ne nous en dit-il pas plus pour comprendre le métissage actuel de la population française ?
Les grands romanciers sont avant tout des témoins dérangeants et non pas des écrivains tenant à satisfaire la conscience apaisée de petits bourgeois lecteurs-voyeurs, hamlet.
Je l’ai fait ailleurs, Jazzi.
Le récit d’Olivier Guez est finalement assez décevant comme les autres du même genre. S’il parlait de quelqu’un d’autre, tout ce qu’il en dit dans la deuxième partie n’aurait guère d’intérêt en soi. L’intérêt vient uniquement de ce qu’il s’agit de Mengele, qui donne envie de savoir comment ce fumier a vécu ses dernières années. Et dans la première partie, le récit n’explore pas tous les rouages et instituts pourris qui lui ont permi de passer au travers les mailles du filet. On n’en sait pas plus sur le monstre au final ni par quel processus infernal il a pu le devenir. Le récit ne permet guère d’aller au-delà de l’historien, il est même souvent en-deçà ! On en apprnd certainement plus sur le personnage dans la biographie de Mengele que le romancier d’ailleurs recommande.
Je vais voir si c’est mieux avec le récit sur la vie de Kleist : Patrick Fort, Le Voyage à Wannsee. Et en le comparant au récit de Christa Wolf, Kein Ort. Nirgends (Aucun lieu. Null part, tard. Alain Lance, qui mériterait quelques révisions d’ailleurs).
Fort-Gono
—
La vision de l’hygiéniste: la chaude pisse règne en maitre, non à Gorée, mais à gonorrhée…
Il y a parfois icite de bonnes remarques et de mauvaises interprétations, genre : « incroyable que des habitués de ce blog, qui lisent mes commentaires depuis si longtemps continent de se poser encore des questions aussi débiles ! » Faut croire que le gars est pas vraiment très convaincant pour les autres et surtout pas très convaincu pour lui-même… Au vrai, on se demande s’il n’est jamais parvenu à se débarrasser de l’idée de sa propre débilité mentale, hypothéquant gravement son avenir.
Mais F. Haendel vint visiter les sous-bois, nous laissant trancher entre Cécilia ou Patricia… J’ai un faible pour la deuxième interprétation.
https://www.youtube.com/watch?v=Z5WUO7hsgCA
Quant au retour à nos fondamentaux, j’aimerais juste rappeler, avec l’aide de Dirk Kaesler, comment Max Weber, dans sa théorie harmonique de la musique ancienne et de la musique moderne, eut pour ambition de détecter dans la pratique de cet art la dissolution progressive des qualités mystiques et irrationnelles par des modèles rationnels. Il finit par conclure que le principe de l’intervalle simple des sons entre eux avait été remplacé par la principe rationnel de l’harmonie d’accord (une affaire propre à la mentalité de la société occidentale, selon lui). Parmi l’ensemble des expériences sociales très diverses qui facilitèrent ce passage (au moins 50 ans d’explications pour Chlx), deux facteurs furent décisifs : l’évolution de la notation musicale et l’évolution des instrumens modernes de musique (et notamment du piano comme instrument à touches). Et voilà ce qu’il affirmait à ce sujet :
« les vibrations caractéristiques et expressives des sons n’ont fait du clavicorde la victime du piano que quand ce ne fut plus la demande d’une troupe clairsemée de musiciens et de dilettantes à l’oreille excellente, mais les conditions du marché de la production capitaliste d’instruments, qui décidèrent du sort des instruments de musique (…). Seuls, la virtuosité internationale de Mozart, les besoins croissants des éditeurs de musique et des organisateurs de concerts, les besoins de la grande consommation musicale suivant les effets du marché de masse, ont amené la victoire finale du piano »…
(dans Die rationalen und sozialogischen Grundagen der Musik (1911), publié à Munich chez Drei-Masken-Verlag, en 1921, p. 926,… un an après la mort du sociologue).
BJ à toussent et aux âmes sensibles, éclairées, tolérantes et polies. Amitiés à Sergio.
Partons au moins de cette hypothèse si on n’est pas convaincu, et discutons.
@ « envie de savoir comment ce fumier a vécu ses dernières années »
Attention, vous allez encore vous attirer les foudres des vrais historiens, de la trempe de Jean Le Bon et de son noble compatriote, JC…!
En tout cas, les cinquante premières pages du récit de Patrick Fort sont fortes…! Si j’étais réalisateur, j’aimerais faire un film sur Kleist, je le vois même dans ma tête en grande partie.
Le point de vu adopté dans le récit de Patrick Fort est intérssant, c’est celui d’un ami, un militaire, du mari de Henriette Vogel, avec laquelle Kleist avait décidé de se tuer sur les bords du lac Wannsee. Point de vue immergé dans le contexte de l’époque, avec celui de l’occupation des troupes françaises. 21 novembre 1811 vers 4 heures de l’après-midi.
Parmi les innombrables causes, à mes yeux probables, suicide de Kleist entr pour partie sa lecture de Kant, qui l’a complètement bouleversé. Curieux de voir si Patrick Fort l’évoque.
Ce qui ne manque pas d’ironie de l’histoire, c’est que Kleist s’est suicidé sur la même île où a eu lieu la conférence de Wannsee pendant la guerre pour décider des modalités de l’extermination des Juifs d’Europe (lieu du suicide de l’Europe, on peut dire), mais au sud près du pont Wilhelm qui porte le nom de Gliniecke, où s’échangeaient les espions entre l’Est et l’Ouest. Ce n’est pas n’importe quel endroit !
16.13, oui bn d’accord vous êtes ému par la symbolique du lieu, mais enfin 1821, puis 1942, tu vois le rapport en dehors d’un méchant anacrhonisme rétrospectif possible ? Ben voui quoi, pourquoi pas dire que la conférence eut précisément lieu en mémoire du suicide de Kleist, pendant qu’on y est ! Je ne pense pas que le suicide ait été directement causé par sa lecture de Kant, non pas du tout. En revanche, un psychiatre US de talent, I. Yalom, a émis l’hypothsèe romanesque qu’un nazi lettré et tourmenté tel qu’Alfred Rosenberg aurait cherché à s’emparer de la bibliothèque de Spinoza à Amsterdam, ébranlé qu’il fut de ce que ce philosphe juif ait pu lui parler intimement de ses propres conceptions du monde erronées.
Je vous en conseille la lecture, gwg, je pense que vous aurez là meilleure matière à trouble, d’auant que vous lo’avez sans doute déjà parcouru rapidement à plusieurs reprises, mais pas suffisamment approfondi. Mais enfin, je ne veux nullement vous influencer. Un lien comme un autre…
http://mesmilleetunenuitsalire.over-blog.com/article-pour-l-obscurantisme-spinoza-est-un-probleme-insoluble-le-probleme-spinoza-d-irvin-yalom-109295519.html
Je vous souhaite la meilleure chance possible pour le film que vous pourriez en effet tout à fait composer lors de votre retraite dans deux ans.
Kleist écrit à sa cousine Mari, l’avant-veille de son suicide : « Adieu ! — Ajoute à cela que j’ai trouvé une amie dont l’âme vole comme un jeune aigle, au point que je n’ai rien connu de semblable au cours d ma vie ; qui voit dans ma mélancolie quelque chose d’imposé, de profondément enraciné, d’incurable (…) et veut pour cette raison mourir avec moi. »
Elle écrit de son côté à son mari la veille de sa mort : « Une poigne de fer m’écrase le cœur. Appelle cela maladie, faiblesse ou comme tu voudras, je ne saurais moi-même nommer mon mal. »
C’est du destin de l’Allemagne en vérité qu’ils parlent. Deux âmes particulièrement sensibles qui auraient eu comme l’intuition du destin tragique de l’Allemagne ?
J’arrive à point nommé pour rappeler à tous les malheureux-trop-heureux que rien n’est plus con que de se suicider.
Le suicide est le problème le plus important de la philosophie, dit Camus.
Ils le conçoivent l’un et l’autre comme un « sacrifice », c’est l mot qu’ils emploient l’un comme l’autre. Un mot lourd de sens. Holocauste ?
Le suicide de Kleist est assez réussi. Par exemple, celui de Mishima, quoique très grand romancier, l’est moins : trop spectaculaire, trop politique aussi. Les Japonais sont des spécialistes, en général ils mettent toute la gomme, surtout avec le « seppuku ». Grande tradition chez eux.
Dans son livre sur Mishima, Yourcenar ne traite véritablement que du seppuku. C’est ce qui l’intéresse principalement. Les romans lui semblent mineurs. Or, à mon avis, c’est très mal vu. Mishima est surtout un grand romancier, et accessoirement il s’est fait hara-kiri.
« Le suicide est le problème le plus important de la philosophie » (Camus)
Nous ne sommes pas seuls à dire d’hénaurmes conneries !
« Le suicide est le problème le plus important de la philosophie » (Camus)
Nous ne sommes pas seuls à dire d’hénaurmes con..neries !
Après tout Henry V, Richard II, Richard III, c’était déjà le cas…
L’histoire en « roman » c’est soit avant 1550, soit après 1900.
Entre deux tout le monde s’en fout… Les éditeurs, les lecteurs… Trop de fraises, de perruques, « d’absolutisme-de-romantisme, »ça doit être ça… Lucien de Rubempré allez vous pendre ailleurs.
Question de mode
Marthe Robert sur H. von Kleist, le 24/01/1962 :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/anthologie-etrangere-heinrich-von-kleist-1ere-diffusion
Kleist était probablement impuissant.
Jazzi, non, non et non !
le « sentiment de quiétude abritée » ce n’est ni perversion ni voyeurisme.
un bouquin sur le sida donnerait un « sentiment de quiétude abritée » – ça dépend dans cette expression on trouve le mot « abritée », le sentiment d’être à l’abri, ça dépend si celui qui le lit se sent à l’abri, si l’usage de préservatif fait qu’il se sent protégé, voilà ! c’est tout !
la Verdurin lit le naufrage du bateau : elle est à l’abri, vu qu’elle n’est pas sur le bateau, du coup elle peut manger son croissant en éprouvant ce sentiment de quiétude abritée, elle serait sur le bateau que ce serait différent, à la place de bouffer son croissant elle chercherait une bouée, exit la quiétude.
Jazzi, sérieux, ce sont des trucs hyper simples à comprendre, quiétude abritée, abritée abri, et hop ! un gamin de six ans comprendrait ça sans se poser de question.
Jansen JJ non ? j’ai pas raison ?
“On voit avec plaisir, dans le sein du repos,
Des mortels malheureux lutter contre les flots,
On aime à voir de loin deux terribles armées,
Dans les champs de la mort au combat animées:
Non que le mal d’autrui soit un plaisir si doux;
Mais son danger nous plaît quand il est loin de nous”
non que le mal d’autrui soit un plaisir : ce n’est pas de la perversion.
mais un tel danger nous plaît quand il est loin de nous : et hop ! la quiétude abritée.
c’est hyper simple.
Les deux premiers paragraphes du billet me paraissent, d’après mon expérience des historiens, complètement faux. (On voudrait des noms). Encore une fois, le travail de l’historien est de produire des données. Les interprétations flattent surtout les préjugés de l’époque ou d’un certain public. Regardons comment font les archéologues maintenant (plus du tout comme autrefois). Chaque pièce est répertoriée minutieusement dans son contexte. Ils savent bien que d’autres plus tard avec d’autres données sans doute feront d’autres interprétations. Avant tout conserver pour rendre possible ce travail futur.
Pour l’interprétation du passé, un livre brillant: « Inventing the Middle Ages » de Norman Cantor.
Certes, un écrivain peut donner une interprétation éclairante. Je suis surpris qu’on ne parle pas ici de Stephan Zweig. Dans « Die Welt von Gestern », un incident dans un cinéma à Orléans je crois, plonge le lecteur dans le présent de l’époque. (Attention à SZ cependant, il arrange, il ment sur son attitude en août 14. Reste son article dans le Berliner Tageblatt. Il a changé après la Marne et des lettres de Romain Rolland).
et l’empathie dans tout ça ?
c’est quoi l’empathie ?
quand WGG parle de la Shoah on sent qu’il soufre dans sa chair, nul doute qu’il s’agisse d’empathie.
pour les millions de morts au Congo, ou les indiens d’Amérique, les arméniens, les cambodgiens, l’esclavage, les tibétains, WGG éprouvera de la peine, mais sa souffrance sera moindre.
pourquoi ? son parle diront certains, en fait non ! c’est son cerveau, sa conscience.
il suffirait qu’il se réveille demain, en pensant être descendant d’une quelconque tribu d’indiens d’Amérique du sud qu’il nous bassinerait sur les massacres perpétrés par les espagnols, ou qu’il se voit tout noir dans sa glace pour nous gonfler avec l’esclavage en exigeant réparation pour ces atrocités commises contre ses ancêtres.
c’est le gros problème de l’empathie, c’est qu’on veut bien être empathique mais pas avec tout le monde, notre cerveau choisit son empathie un peu comme des supporters de foot choisissent leur équipe.
et là on trouve la grosse limite de notre humanité, Kant parle de conscience supérieure, mais cette conscience n’existe pas en vérité, de conscience il n’y en a que d’inférieure, voire très très inférieure.
j’ai pas raison JJJ ?
prenez par exemple le livre de Littell, il a sans doute susciter des lectures très diverses et variées suivant les choix empathiques de ses lecteurs.
on peut romancer l’histoire, montrer les tourments, les souffrances dans les moindres détails, que cela ne changera rien ! les voies de l’empathie restent impénétrables.
c’est là où le mot « éclairant » est drôle.
l’écrivain donne un regard éclairant sur l’histoire.
éclairant pour qui ? assez éclairant pour faire changer d’avis un antisémite négationniste ?
certainement pas ! c’est surtout éclairant pour celui dont l’esprit était prédisposé à être éclairé !
du coup je crois qu’il conviendrait d’arrêter de toute urgence de prendre les gens pour des imbéciles !!!
afin de passer à des choses plus sérieuses…
je comprends bien que tout le monde essaie de faire le maximum pour que les choses changent.
passou aussi a écrit des livres sur la guerre, les lettres de dénonciation…
mais si demain l’histoire devait recommencer de la même manière tout se qui s’est produit une première se reproduirait une seconde.
c’est ce qu’on appelle dans le jargon scientifique des « invariants anthropologiques ».
on peut toujours romancer l’histoire dans tous les ses que ces invariants ne varieront pas du quart de la moitié d’un pouce.
c’est ce qu’on appelle dans le jargon scientifique l’humanité.
« vedo dit: 14 juin 2018 à 18 h 58 min
Les deux premiers paragraphes du billet me paraissent, d’après mon expérience des historiens, complètement faux. »
que les deux premiers ?
enfin un commentaire encourageant et sympathique pour notre hôte !
18.41, si.
18.58, non.
A 18h58 c’est pourtir pour rire.
Totalement a cote de la plaque.
Il y a maldonne. En france l’historien est un zonard qui a fait bac ES et a poursuivi en fac de psycho-socio de gôche, apres avoir échoué en economie financière. Ce qui expliqueue l’indigence de ce billet d’ailleurs. Et qu ‘on n’a pas des historiens mais des sossiologues a ne plus savoir qu’en faire. Ils se reproduisent entre eux, en plus.
Davvero!
« Pour devenir historien, il est recommandé de passer un Baccalauréat économique et social, puis de suivre des études universitaires en histoire »
http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/m/guide-metiers/metier.php?m=historien
Pas
Pas triste lol
Tu me diras j’en connais un qui a abandonné la fac d’histoire pour devenir pandore a Paris.Comme quoi la destiny c’est pas gagné, hein.
Quelques sentences pour nous délasser en sirotant un brin… Elles proviennent de la ciorangerie et s’arriment du regretté joseph de maistre. Voici un camaïeu d’hommages pour quelques-uns de nos sympathiques et espiègles intervenautes.
-> à Jeanbrun : « L’ampleur et l’éloquence de ses hargnes, la passion qu’il a déployée au service de causes indéfendables, son acharnement à légitimer plus d’une injustice, sa prédilection pour la formule meurtrière, en font cet esprit outrancier qui, ne daignant pas persuader l’adversaire, l’écrase d’emblée par l’adjectif »
-> à gwg et ses fréquentes chutes et invectives sur la décadence du monde de l’education nationale : « Dans l’impossibilité où vous êtes de souscrire au futur, vous vous laissez tenter par l’idée de décadence qui, sans être vraie ni fausse, explique du moins pourquoi chaque époque en essayant de s’individualiser n’y parvient qu’en sacrifiant certaines valeurs antérieurs très réelles et irremplaçables »
-> pour Hamlet dans l’invraisemblance de ses invariances anthropologiques : « Pénétrés de la futilité des réformes, de la vanité et de l’hérésie d’un mieux, les réactionnaires voudraient épargner à l’humanité les déchirements et les fatigues de l’espoir, les affres d’une quête illusoire : qu’elle se satisfasse de l’acquis, qu’elle abdique, lui intiment-ils, ses inquiétudes, pour se prélasser dans la douceur de la stagnation »
-> et pour l’JC…. « Il avait besoin, pour l’exercice de son intelligence, d’exécrer toujours quelqu’un ou quelque chose, et d’en méditer la suppression. C’était là un impératif, une condition indispensable à la fécondité de son déséquilibre ; sans quoi il fût tombé dans la stérilité, malédiction des penseurs qui ne daignent pas cultiver leurs désaccords avec autrui ou avec soi. L’esprit de tolérance, s’il y eût cédé, n’eût pas manqué d’étouffer son génie »
Tchin…
Je n’ai hélas pas pu me rendre au rendez-vous de 18h chez Mollat pour la séance de signature de BHL.
En revanche, comme j’ai gagné 40 euros à l’Amigo pour une mise de 2 x 4 (8 euros). (j’avais en effet coché 5 bons numéros sur 7 : 2, 6, 11, 14, 16, 24, 26), il m’est venu une meilleure idée. Je vais dépenser cet argent mal gagné dans un acte de sexualité tarifée, une ou deux bonnes pipes, une pratique vénale qui ne m’est encore jamais arrivée en vrai.
Donc, un peu d’innovation à toute heure de la vie, histoire de pas mourir idiot, il faut bifurquer un brin.
Sinon, bobonne soirée conjugale à toussent à la lisière des bois d’vingt scènes.
Tu m’étonnes qu’avec des gonzes qu’ont fait bac ES, et qui font » historien » à l’akadémie, tout ça se termine en enquêtes d’opinion, en échantillonnages. A faire des pourcentages et des courbes pour savoir où se trouvent les manuscrits du Decret de Gratien et en tirer des conclusions sur le lectorat, géographique et social !- A tirer au sort des dates – loi de probas, lol, un » arrangement » entre amis ( celle-là est pour les puristes…)- pour leur faire dire n’importe quoi de psychédélique, comme l’inénarrable Boucheron.
Ach, une fois, est-ce que l’on va arrêter de nous prendre pour des cons ?
.
Je rappelle à notre charmante 19.44 sa confusion permanente sur le terme de « pandore » (comme dans son dernier message sur ces pseudo historiens désœuvrés sur les bancs des facs, qui chercheraient à se reconvertir. Il s’agit, comme chacun sait, de gendarmes de l’ancienne maréchaussée et non pas de policiers. Or,l’historiographie de cette indispensable et noble et très ancienne corporation a fait des progrès considérables en notre contrée, ces dernières années, notammant avec les travaux de Jean-Noël Luc. Ici, un link petit rappel mémoriel.
https://lessor.org/pandore-gendarmerie-veritable-histoire/
BS à tous le historiens universitaires spécialisés dans la compréhension des métiers de l’ordre.
Janssen J-J dit: 14 juin 2018 à 19 h 46 min
la mienne est magnifique ! merci 3J !
en échange : « au moment où le bon goût prend conscience de son existence il perd quelque chose de sa qualité » (CS Lewis)
« Il s’agit, comme chacun sait, de gendarmes de l’ancienne maréchaussée et non pas de policiers. »
bien sûr, t’es trop vieux pour avoir commencé pandore à vélo, lol.
Au fait, je voulais te dire un truc, juste entre nous, on est en petit comité.
Pour ton 15h10, tu as remarqué que ton orphelin et G.F. Haendel sont nés à un mois d’écart ?
Et que l’un a carrément snobé l’autre. Une autre classe spirituelle, faut dire…
Alors tu te goures à 200% et je te fais grâce de la marge d’erreur.
Cette fin de « nuit d’or et de neige », si elle se termine par » lascia ch’io pianga », ce n’est pas » Cecilia ou Patricia ». C’est Anna, la libertà
» Moi, Anna j’ai fait battre des montagnes, investi des citadelles ré.p.u.t.é.e.s inaccessibles, détourné des têtes pensantes, incité au plus fastueuses dépenses, réveillé une vieille salle embrumée de routine, rempli de mots jusqu’à la dernière page le carnet brun, pour ça: vous faire entendre ce fragment infini, non pas des vocalises, non pas de la virtuosité, mais de l’émotion pure qui sourd, s’exacerbe et meurt » (*)
https://www.youtube.com/watch?v=MnBT84764ds
(*)
M. Tourneur, » « Nuit d’or et de neige », Gallimard, 2201, 2002 pour le bouquin que j’ai, voui.
quand WGG parle de la Shoah on sent qu’il soufre dans sa chair, nul doute qu’il s’agisse d’empathie. (Hamlet)
Disons qu’il s’agit d’un effort louable vers l’empathie. Je n’aime pas trop ce mot, qui désigne un état que l’humain ne saurait atteindre.Gare aux gesticulations vaniteuses et autosatisfaites !
S’agissant de la Shoah, un qui s’est vraiment approché de près de l’empathie, c’est Schwarz-Bart, dans les dernières pages du « Dernier des Justes ». Je n’ai plus relu ce roman depuis mon adolescence, mais je reste encore tout secoué par cette terrible scène. C’est vraiment un cas où l’art du romancier, transcendé par son émotion visionnaire, fait admettre que les romanciers peuvent atteindre des réalités que les historiens ne sauraient vraiment peindre ; du reste on ne le leur demande pas.
3J, encore une, en bonus, de Lichtenberg: « Pourquoi les animaux ne louchent-ils pas ? C’est là encore un privilège de la nature humaine. »
-> à Jeanbrun : « L’ampleur et l’éloquence de ses hargnes, la passion qu’il a déployée au service de causes indéfendables, son acharnement à légitimer plus d’une injustice, sa prédilection pour la formule meurtrière, en font cet esprit outrancier qui, ne daignant pas persuader l’adversaire, l’écrase d’emblée par l’adjectif »
Ma foi, je dois être un peu ça, mais je me sens un peu plus compliqué : et si j’étais aussi le contraire de ça ?
@ »on sent qu’il soufre dans sa chair »
c’est un prof qui analyse un autre prof, et forcément, ça sent mauvais, genre post avarié.
Widergänger disait qu’on ne peut pas représenter la Shoah : eh bien si. André Sschwarz-Bart l’a fait, dans les dernières pages du « Dernier des Justes ».
Ado, j’ai pleuré en lisant les dernières pages du « Dernier des Justes » et maintenant, en écrivant ces lignes, je retrouve, après des décennies, mon émotion intacte. Je voudrais les relire, mais je n’ai plus le livre. Quel ouvrage d’histoire aurait ce pouvoir de nous frapper au coeur pour toujours en nous faisant appréhender, comme directement, une vérité insoutenable et terrible ?
La musique sublime d’Alban Berg dirigée par Barbara Hannigan :
Barbara Hannigan: Berg – Lulu Suite
https://www.youtube.com/watch?v=XatVOukxxtE
La musique sublime d’Al.ban Berg dirigée par Barbara Hannigan :
Barbara Hannigan: Berg – Lulu Suite
https://www.youtube.com/watch?v=XatVOukxxtE
tu confonds avec les hirondelles qu’allaient par deux sur leur bike dans les rues de paris. Mais t’étais trop vieille. Console-toi avec le bel andreas, anna-dodo, l’en vaut la peine, l’est mieux pour toi que l’petit jarousski.
https://www.youtube.com/watch?v=N7XH-58eB8c
M’est avis qu’il faut jamais recourir au charlatan d’opticien de son concurrent, ça provoque des catastrophes à la cataraque en général.
Janssen J-J dit: 14 juin 2018 à 20 h 00 min
Prudence, Gigi, 40 euros c’est pour les faire. Pour les recevoir m’est avis que c’est un peu plus cher… tention où vous mettez les pieds…
JJJ , 20 balles la pipe, de quelle essence donc cette chose, buis, bois de rose, santal, accacia, c’est vraiment pas cher, achetez, vous nous en donnerez des nouvelles, un super occase . Je crains cependant que vos espoirs côtoient la déception car en ce domaine le prix dit beaucoup de la chandelle sauf si évidemment vous consentez à fermer les yeux. Ceci dit je ne fume pas .
Je n’ai pas lu le sachet de thé ni la décoction, where are we?
Hamlet, Lu quelques aphorismes dans la volonté de puissance, pour faire raccord avec 3J. Je vais poursuivre.
Delaporte, j’avance avec plaisir et donc lentement dans les microfictions, belle écriture.
Jazzi, j’ai suivi votre conseil et entrepris Jacques le fataliste qui en effet au début où je l’ai posé rappelle le neveu de Rameau avec cette intervention de l’auteur et bien que revenant sur une ancienne querelle à son sujet j’ai lu le neveu en y voyant point et contrepoint alors que Jacques sera vraisemblablement plus symphonique.
Ainsi notre président fait l’impasse sur un mot qui ressemblerait à une excuse, incroyable on laisse Italie et Grèce s’accomoder de leur nombreuses plages d’entrée depuis des années . À penser à notre triste scène j’apercevais un bel arc fascisant Autriche Allemagne Italie avec une France timorée qui pourrait remplacer celle du maréchal.
Excusez ce qui pourrait n’être que pure hallucination.
17h15 accessoirement ce lui fut fatal, personne ne se remet de ce genre de cérémonial , un peu comme ceux qui s’imolent. Sûrement est ce que ce geste nécessitera un savoir , cela ne peut se pratiquer sans avoir étudié. C’est très difficile en dehors de l’arme à feu de se donner un coup mortel, un souvenir d’une lecture de Chloé Delaume qui expose ce genre de problème dans une autre version.MY était peut être fascinée par ce désir de mort et cette méthode, de la culture qui le sous tend, l’honneur sauf pour un homme mort.
S’immolent ( par le feu).
Il n’y a pas que les écrivains japonais. Les Français aussi ont une tradition de suicide, avec Montherlant, Jean-Louis Bory, Yves Navarre. Quant à Houellebecq, non, il se fera plutôt moine avant.
Les écrivains hétérosexuels ont l’air moins tournés vers le suicide que leurs confrères homo. Du moins à l’époque (années 60-70). Depuis, on déroule le tapis rouge devant les gays, et c’est normal, après tout ce qu’ils ont subi.
Je signale l’article – courageux ? téméraire ? suicidaire ? – de Pierre Jourdre sur son blog et qui dévaste le nouveau roman d’Edouard Louis. C’est très drôle à lire, et tellement méchant.
Jourdre assaisonne aussi Yannick Haenel. Encore qui, comme Sollers son patron, se prend pour un écrivain ! On le sait depuis le début. Personne ne lit ces misérables auteurs, et on n’a pas attendu Claude Lanzmann pour comprendre que c’était bidonné !
Si Haenel, Louis, et Sollers (après tout il est en fin de vie) se suicidaient demain, cela ne serait aucunement une perte pour la littérature, ni pour Gallimard, du reste.
Avant de mourir, de mort naturelle, lui, d’Ormesson avait tenu à finir un dernier roman, aussi nul que les précédents, pour obliger Gallimard, son éditeur à qui il devait tant ! Comme quoi !
Le récit d Patrick Fort sur le suicide de Kleist est très réussi, très émouvant à la fin, d’un style sobre et efficace. Il développ en outre des conséquences intérssantes de ce suicide dans la société berlinoise, que je ne connaissais pas.
L’emplacement du suicide n’est pas le pont Gliniecke comme je le pensais mais le pont au nord-est de l’île, non loin de la villa où eut lieu de conférence de Wannsee.
Mais la bibliographie, à la fin, il ne mentionne même pas le récit de Christa Wolf. L’auteur ne le connaît sans doute pas. Le récit de Christa Wolf a quand même une portée plus grande, plus profonde, qui englobe les milieux romantiques de l’époque, surtout les frères Schlegel, qui ont joué un rôle de première importance dans la théorie du Romantisme allemand (avec Novalis), et qui s’interroge sur le destin de Kleist et le mal dont il souffre, probablement lié à son impuissance et une homosexualité refoulée ; Il avait d’ailleurs voulu se tuer au départ dans la ville d’où sa mère était originaire.
On ne lit plus guère ni Yves Navare, ni le roman de Jean-Louis Bory ni ses chroniques cinématographiques, qui elles mériteraient peut-être une relecture. Il fut en tout cas un des rares à défendre Le Mépris de Godar à sa sortie, ce qui dénote quand même une grande intelligence du cinéma.
Yves Navarre avait récolté certains prix prestigieux, avant qu’on cesse de le lire :
« Il a obtenu le prix Goncourt pour Le Jardin d’acclimatation en 1980. Et le prix Amic de l’Académie Française en 1992 pour l’ensemble de son oeuvre. »
Parti au Canada, il criait famine, ses droits d’auteur se réduisant drastiquement. Il s’est suicidé aux barbituriques. Il était sévèrement déprimé.
Aux racailles humanistes, idiots utiles complices des passeurs hors la loi, aux dirigeants balbutiant entre eux le mantra irréaliste, boiteux, débile « europe…europe…europe », je dédie cet aphorisme de feu Pierre Desproges :
« L’élite de ce pays permet de faire et défaire les modes suivant la maxime : « Je pense, donc tu suis. »
Le suicide de Navarre a fait plaisir à ses confrères et néanmoins concurrents littéraires. Il ramassait trop de prix.
L’emplacement du suicide n’est pas le pont Gliniecke comme je le pensais mais le pont au nord-est de l’île, non loin de la villa où eut lieu de conférence de Wannsee.
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Ce qui laisserait à penser qu’il existe donc bien un genius loci, quitte à ce que le génie en question soit mauvais comme le sont les « bhut » en Asie du sud.
Le meilleur endroit pour vous suicider, il y a des candidats on dirait, c’est actuellement la Suisse.
« Le meilleur endroit pour vous suicider, il y a des candidats on dirait, c’est actuellement la Suisse »
Ne pas confondre euthanasie et suicide…
Les Falaises de Moher, dans l’ouest de l’Irlande, cadre grandiose pour en finir de façon écologique, avec un joker en cas de « second thoughts » /changement d’avis – la possibilité d’appeler les « bons Samaritains »:
« Signs have been placed at the Cliffs of Moher by Clare County Council in conjunction with the Samaritans to deter people contemplating suicide from taking their own lives at the location. » – The Irish Times
Pendant ce temps. https://youtu.be/FChszRMgOwM
6h22 Falaise, d’Olivier Adam situe l’endroit au Japon. Je ne sais s’il est toujours ce talentueux paysagiste d’avant jouant des lumières naturelles et changeantes, et bien que comme lui même ne se situe pas parmi les grands je ne saurai dire que ce roman inspiré d’un voyage au Japon c’est indispensable néanmoins je l’avais aimé.
Pour le funhttps://youtu.be/OYDtXewW67Q
Un lien qui fonctionnehttps://youtu.be/4CI3lhyNKfo
Ne _____pas. Bella ciao.
« Ne pas confondre euthanasie et suicide… »
Oui, si vous voulez. Autant rester sur les ponts de Paris… avec Haenel, par ex, qui trainait sont désespoir du pont des Arts à ND, cherchant en vain la phrase qui le sauverait de son immense vacuité. Pour finir, comme de juste à Varsovie.
A propos du livre » Karski » de Haenel, et j’ai lu l’avis de P. Jourde, merci de ce rappel, à celui du S.talker.
Et je relis le passage du billet à ce sujet; le » cavalier polonais » n’a pas pris une ride en 8 ans, didon. Ce qui me gène c’est cette complaisance, avec l »ambiguïté », cette ambiguïté-là, celle de Haenel, vis à vis de Karski. Se mettre dans la peau de. Pour lui faire faire un faux-témoignage.
C’était, et ça reste effrayant, tant dans la démarche romanesque, que sur le fond.
Comme je l’ai lu, Haenel fait semblant, tout est fabriqué, du falsh.
P. Boucheron, lui se contente de faire la critique de la critique, à la sortie du livre.
S’il diagnostique bien le problème de la technique » invasive » de Haenel, il enfonce un clou qui emporte un consensus tendant à sacraliser l’histoire:
« Ce qui est en jeu est donc bien ici,
on y reviendra, « la question des rapports interdits entre la fiction et la Shoah 31 ».
évacuant par-là même, le problème que pose cette « technique narrative », que s’accorde le romancier, à la première personne, en se donnant le droit de « prise de tête ».
Un mentalist, koi.
(*) https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=ANNA_652_0441
correction
Haenel, par ex, qui trainait son désespoir du pont des Arts à ND, cherchant en vain la phrase qui le sauverait de son immense vacuité. Pour finir, comme de juste à Varsovie.
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