de Pierre Assouline

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La République des livres
Manchette in situ

Manchette in situ

Rien ne vaut la correspondance d’un écrivain pour le (re)découvrir, hors son œuvre, bien entendu. Il s’y lâche comme jamais sans imaginer un instant qu’elle sera un jour recueillie et publiée, sauf à s’appeler Gide et à préparer pour chaque lettre une copie de l’original à destination d’une future Pléiade. Vraiment pas le genre de Jean-Patrick Manchette (1942-1995), vaincu par un cancer à 53 ans, lequel n’avait pas de toute façon pas besoin de l’intimité épistolaire pour se lâcher.

Qu’on le jugeât dépourvu de sur-moi, franc du collier, grande gueule, bougon, ironique ou provocateur (son passage à Apostrophes en donne déjà une idée), peu importe : la lecture passionnante de ses lettres confirme bien que, à l’opposé de ce dont Proust a voulu se convaincre dans sa critique de Sainte-Beuve, chez lui, le moi social et le moi de l’écrivain ne faisaient qu’un. Le romancier était ses personnages et ne se lançait pas dans des acrobaties rhétoriques pour instiller l’idée, si féconde pour des générations de thésards, que son « je » était un autre. Ne fut-ce qu’à ce titre, la parution de ses Lettres du mauvais temps. Correspondance 1977-1995 (537 pages, 27,20 euros, La Table ronde), autoportrait en creux, devrait être un événement susceptible de dépasser le cercle des polardeux (encore que ledit cercle se soit considérablement agrandi ses dernières années).

C’est de littérature qu’il s’agit et de littérature tout court. Il se veut d’abord et avant tout un romancier. Et il s’y serait tenu s’il n’avait pas été obligé de perdre une partie de sa courte vie à la gagner : scénarios pour la télévision et le cinéma, retapage de synopsis pour des films libidineux, travaux alimentaires, négritudes diverses et variées, prière d’insérer, chroniques sans compter les nombreuses traductions de l’anglais (une activité qu’il adore et dont il aurait aimé faire son métier) etc L’ordinaire inavoué de tant d’écrivains. Ses lectures l’ont formé mais pour lui fournir moins une esthétique qu’une technique. Des procédés d’écriture.

Rien de tel que l’examen des aînés pour distinguer ce qu’il faut faire de ce qu’il faut fuir. Parfois, un film particulièrement bien fichu lui en apprend davantage qu’un bon livre. Ainsi de Marathon Man, réalisé par John Schlesinger mais surtout adapté par William Goldman de son propre roman. Il admire l’habileté chez les bons faiseurs mais s’en méfie, refuse d’être dupe du savoir-faire d’un James Hadley Chase jugé antipathique car « sans conscience ni morale ».

Bien sûr, les lecteurs de deux générations qui se sont régalés (j’en fus à 20 ans et quelques et j’en conserve la nostalgie) à la parution de L’affaire N’Gustro (1971), Ô dingos, ô châteaux ! (1972), Nada (1972), Morgue pleine (1973), Que d’os (1976), Le Petit bleu de la côte ouest (1976), Fatale (1977), La position du tireur couché (1981) se royaumeront dans ce volume de missives, d’autant que ses éditeurs ont eu le bon goût de nous épargner les notes de blanchisserie. Leurs notes en bas de page informent et précisent sans accabler ni assommer (tous les éditeurs de correspondances ne sont pas des cuistres). Pour l’essentiel, ses interlocuteurs sont des écrivains (Pierre Siniac, Robin Cook, Donald Westlake, Paco Ignacio Taibo II, Pierre Pelot, Jean Echenoz…), des amis, des dessinateurs (Enki Bilal), des critiques (Michel Ciment), des gens de cinéma (Philippe Labro), des éditeurs (Antoine Gallimard) des années 80 et sq, celles de « la mode du polar », dont Manchette serait peut-être bien étonné s’il revenait nous visiter de découvrir qu’elle fait désormais résonner un drôle d’accent scandinave. Du côté des nouveautés américaines, il ne cache pas son aversion pour un Stephen King en 1987, ce qui révèle un aspect plus complexe et nuancé de sa personnalité :

« Je ne peux pas aimer un écrivain qui se sert essentiellement de dégoûts et de peurs primaires pour frapper ses lecteurs. Suis-je en train de faire la morale ? Peut-être. Mais mon dernier contact avec King (comme lecteur) a été la lecture de « Simetierre » ; il y avait une série de pages sur les aspects les plus sales de la mort violente, des soins hospitaliers et ainsi de suite ; elles m’ont fait penser à une ou deux personnes que je connaissais et qui sont mortes récemment ; je me suis dit que n’importe quel lecteur qui avait réellement dû se confronter à la mort d’un ami ou d’un parent vomirait, non pas à cause des descriptions de King, mais de leur finalité (ou de leur absence de finalité) : faire frissonner, voilà tout »

Tous ses romans sont parus dans la Série noire, la collection qui a donné ses lettres de noblesse à son genre sous la direction de l’historique Marcel Duhamel. Pour Manchette, c’était sa maison (neuf de ses onze romans y ont trouvé asile). Comme une famille d’esprit. Quoique beaucoup moins dans les dernières années :

« Je ne veux pas revenir à la SN en tant que Manchette parce que la SN n’est plus la collection mythique qu’elle fut. Côtoyer Hammett et Chandler, très bien ! Côtoyer Thierry Jonquet, non merci ! » (1992)

Cette Correspondance n’est pas un livre à consulter, parcourir ou picorer. Car dès les premières pages, on se surprend à vraiment lire chaque lettre entièrement, attentivement, persuadé qu’il en sera ainsi pendant tout le volume, comme s’il s’agissait de celle de la correspondance de Mallarmé ou de celle de Voltaire. Jouissif dès la chaleureuse et empathique préface de Richard Morgiève !

Une vraie violence, à peine refoulée, exsude de ses pages – et elle n’est pas strictement politique ou dictée par sa conscience sociale, la critique de la société de consommation et l’esprit de contestation. On le sent prêt à en découdre en permanence, à se battre physiquement et pas seulement par voie d’insultes. Son style épistolaire n’est pas sans rappeler celui des grands polémistes et pamphlétaires, quelque chose comme un Karl Kraus du polar. A certaines époques, celles de l’agoraphobie, de l’alcoolisme et de la fêlure caractérielle, il s’enflamme vite. On en avait déjà eu un écho gratiné dans la Correspondance avec l’agent Gérard Lebovici publiée en 1978 par Champ libre.

Politiquement, on sent en permanence cet enfant des classes moyennes marseillaises (même s’il a grandi à Malakoff) osciller entre un anarchisme bien tempéré et un situationnisme non dogmatique. Situ certes mais en marge. Encore faut-il, pour voir en quoi Manchette s’y retrouvait à l’aise sans s’y enfermer, définir à nouveaux frais ce que fut l’Internationale situationniste ainsi que le fait Serge Quadruppani :

« … créée par la fusion plus ou moins réussie d’un courant révolutionnaire marxiste antiléniniste et antistalinien (incarné en France par la revue Socialisme ou Barbarie) et du courant littéraire qui va de Dada au lettrisme en passant par le surréalisme… »

Manchette était un esprit radical au sens de radicalement libre, indépendant, athée, hostile à la culture-marchandise, rétif à tout embrigadement, porté sur l’autodérision, incapable d’appartenir à quelque organisation que ce soit. Dans ses critiques du cinéma, il n’hésite pas à citer sinon à emprunter des morceaux théoriques à l’Internationale Situationniste, Guy Debord au premier chef. Nombre de ses romans contiennent des zestes d’intertextualité. Des citations cryptées pour ceux qui savent les reconnaitre : des démarquages de Marx et Huysmans dans Fatale etc  Le plus drôle, c’est quand il découvre que d’autres lui rendent la pareille : quelle n’est pas sans surprise, en lisant Le Méridien de Greenwich que Jean Echenoz lui a envoyé, de constater…

« Je suis d’autre part troublé par la grande similitude de beaucoup de nos intérêts, telle que j’ai pour ainsi dire eu l’impression que j’étais moi-même l’auteur de votre livre dans un univers parallèle (…). Je suis curieux de savoir si vous avez ou non écrit votre texte en utilisant un procédé systématique de démarquage d’autres, dont certains des miens… »

 

Ce qui n’empêchera pas par la suite une relation amicale entre les deux auteurs au fil de leur correspondance. Littérairement, Manchette se situait bien sûr en dehors de toute école, bien qu’on ait voulu l’enfermer dans une manière de béhaviourisme au motif que, comme son cher Dashiell Hammett, ses personnages se manifestaient par leurs comportements et se distinguaient par leurs actions et non par leurs états d’âme (moins il y a de psychologie, moins il y a de manipulation) ; pour autant, il ne reniait pas l’héritage réaliste-critique du roman noir américain, poussant plus loin qu’eux encore son souci quasi maniaque dans la précision de la description des objets, surtout des armes. Interessant de voir ce qu’il donne une fois rendu en anglais : on lira ici le point de vue de son traducteur Donald Nicholson-Smith. Les jugements que Manchette porte sur Pierre Siniac, Jean-Pierre Bastid, Françis Ryck, José Giovanni, Léo Malet, Joseph Bialot (grand souvenir du Salon du prêt-à-saigner, révélation en 1977 d’un primoromancier de 55 ans !) nous renseignent autant sur eux que sur lui, sur sa conception de l’écriture. Mais lui-même en convient : à part les copains de la Série Noire, il ne s’intéressait guère à la Littérature de son temps, traitait les universitaires de « crétins » et les théoriciens « de Barthes à Sollers et autres putes », lui préférant la BD et la SF. Mais dans l’inventaire de ces humeurs qui constitue ce recueil, dès qu’il se livre à la critique de sa propre activité assez désabusé et porté à l’autodénigrement, contradictions et paradoxes compris, c’est bien à Flaubert qu’il se réfère – et Orwell qu’il conserve à son chevet, surtout Hommage à la Catalogne. N’empêche, de temps en temps, on comprend bien entre les lignes qu’il fait quelques exceptions quand l’occasion s’en présente. Ainsi lorsqu’il loue la tradition qui relie Conrad à Greene et Le Carré :

« Chez eux, je suis fasciné par la plasticité du tempo : quelqu’un commence à raconter une histoire qu’il a entendue en prenant son temps avant qu’elle fusionne avec une autre histoire et qu’on aboutisse finalement à l’histoire « réelle » »

En ce temps-là, pas dupe du fait de bénéficier de « ma petite vogue intello », il fut rapidement étiqueté chef de file du roman noir français de gauche, sinon gauchiste ou plutôt « proche de la dissidence d’ultra-gauche » ; tandis que ADG (de son vrai nom Alain Fournier, on comprend qu’il ait pris un pseudo pour écrire), dont La Marche truque (1972), La Nuit des grands chiens malades (1972), Berry Story (1973), Le Grand Môme (il ne pouvait y échapper) (1977) notamment se relisent encore avec le même bonheur que les grands Manchette, ADG donc, lui, représentait l’aile de droite sinon d’extrême-droite (il était journaliste à Minute, Rivarol…) de la Série noire.

Sans être amis tant le fossé était large entre eux, les deux hommes s’étaient liés dans les années 70, Manchette appréciant son style populiste truffé de savoureux néologismes argotiques à mi-chemin entre Céline et Audiard, ce dont témoignent plusieurs lettres de ce recueil, jusqu’à ce qu’une inévitable brouille de les sépare. Mais ils s’estimaient par-delà les clivages politiques (et quels !), Manchette n’étant pas loin de penser que tous les deux, avec Albert Simonin, incarnaient le néo-polar à la française – ce qui était bien vu. Mais des trois, lui qui était hanté par la question sociale, il était bien le seul à considérer le travail ouvrier à la chaine comme relevant de l’extermination. La répétition, c’est la mort. Impossible de ne pas y penser en relisant La position du tireur couché. Un volume de Correspondance, outre sa capacité à nous en rendre l’auteur plus proche, plus familier, cela sert aussi à cela : le relire avec un autre regard.

(« Jean-Patrick Manchette, 1984 » photo de Gérard Rondeau  ; « Dessin de Tardi en couverture de L’Intégrale Manchette/Tardi ; « JP. Manchette,  1967 » photo D.R. ; « Dessin de Tardi en couverture de La Position du tireur couché« )

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 220 Réponses pour Manchette in situ

Mimi Pinson dit: à

Quelle belle plaidoirie sans effet de manches, Pierre Assouline! 😉

Soleil vert dit: à

Excellent !
Les chroniques ludiques de Metal Hurlant à decouvrir aussi.

Phil dit: à

Démarrage lent, Manchette ne fait pas la une, ça va venir, les yeux de la momie veillent

de nota dit: à

« Le mieux, pour lire de bons polars, c’est d’abord d’avoir un bon libraire (ou plusieurs). Parce que la plupart du temps, en passant commande, on peut avoir des livres six ou douze fois meilleurs que les nouveautés du trimestre qui sont sur le présentoir pivotant. Encore vous faut-il un bon libraire, un homme qui, si vous lui demandez d’aller vous chercher sous trois jours, en pleine zone bleue, Sérénade de James Cain (1954) ou J’aurais dû rester chez nous de Horace McCoy (1948) ne vous répondra pas qu’il n’y en a plus, c’est épuisé – soit qu’il le pense vraiment, soit qu’il estime très justement que son bénéfice dessus ne vaut pas le dérangement. Amateurs de polars, sachez bonifier votre libraire ! Une fois l’an, achetez-lui un dictionnaire, ou le journal de Jules Renard, ou la correspondance de Marx et Engels, toutes choses volumineuses et coûteuses qui vous vaudront l’estime de l’excellent boutiquier, vous feront passer pour un bon client, et qui d’ailleurs vous aideront à parfaire votre jouissance du polar. Amateurs, bonifier son libraire, c’est parfaire sa jouissance, sachez-le ! »
J.P Manchette. (Charlie Mensuel, décembre 1977)

rose dit: à

ces dernières années, celles-là.
Pas les siennes puisqu’il a clamsé.

Jazzi dit: à

« lequel n’avait pas de toute façon pas besoin de l’intimité épistolaire pour se lâcher. »

Il n’y a que le premier pas qui compte !

Jazzi dit: à

« bonifier son libraire, c’est parfaire sa jouissance, sachez-le ! »

C’était bon pour les années 1970, de nota. Est-ce toujours valable ?

« Parfois, un film particulièrement bien fichu lui en apprend davantage qu’un bon livre. »

Idem, et parfois mieux avec un film mal fichu, Passou !

Jazzi dit: à

« Bien sûr, les lecteurs de deux générations qui se sont régalés (j’en fus à 20 ans et quelques et j’en conserve la nostalgie) à la parution de L’affaire N’Gustro (1971), Ô dingos, ô châteaux ! (1972), Nada (1972), Morgue pleine (1973), Que d’os (1976), Le Petit bleu de la côte ouest (1976), Fatale (1977), La position du tireur couché (1981) se royaumeront dans ce volume de missives »

Du bon usage du verbe se royaumer ! Mais comment le traduire ici ?

Jazzi dit: à

« (j’en fus à 20 ans et quelques et j’en conserve la nostalgie) »

Qu’avez-vous fait de vos 20 ans, Passou ?

Jazzi dit: à

Que reste-t-il des situationnistes et autres lettristes ?

Pat V dit: à

Que reste-t-il des situationnistes et autres lettristes ?

Des premiers pas grand chose.
Des seconds, quelques lettres d’espoir!

de nota dit: à

Jacques, ce qu’évoque Manchette n’existe presque plus: un libraire vend du neuf ou de l’occase, rarement les deux.

Paul Edel dit: à

Une anecdote concernant Manchette.
Nous étions début années 8O. Le hasard fait que Robert Soulat, patron de la série noire, Robin Cook, Manchette et moi, étions affalés plutôt qu‘attablés au fond du bistrot « le buisson d’argent » rue du Bac.. Nous nous moquions des auteurs collection blanche qui circulaient dans les étages nobles de l’immeuble, nous les polardeux, les soutiers cachés dans les caves de la maison Gallimard (car on accédait au bureau de la série Noire par un sombre couloir vouté délabré, murs écaillés, encombré de paperasses).Cook était long, maigre et droit, avec son béret basque délavé vissé sur la tête, visage émacié. Il parlait avec un accent rocailleux de l’Aveyron où il avait longtemps vécu. Nous tous médusés par la noirceur si élégante de ses polars et aussi sa prononciation rendue difficile par un évident manque de dents sur le devant . Soulat, rondouillard et chaleureux devant son verre de rouge, écoutait les histoires de Cook. Manchette, rencogné sur la banquette , restait silencieux, avec sa frange qui lui durcissait le regard. Ce regard d’ailleurs ressemblait à une attention suspicieuse. On avait du respect pour lui car il était comme une sorte de théoricien coupant de sa génération, gardien des valeurs éternelles du roman noir, modèle déposé aux Etats-Unis dans les années 4O. Ses prises de position ressemblaient assez à celles du tireur debout qui allume les polardeux du dimanche, les amateurs, les moyens, les flous, enfin tous ceux qui ne répondaient pas à ses tables de la Loi pour rétablir le genre dans sa noblesse. Manchette donc, le législateur, parlait peu ce jour-là.. ses paroles tombaient comme des arrêts de cour suprême. Après un long silence, Manchette dit :
– ah, j’aimerais bien un jour aller sur une plage normande.. Ça fait des années que je suis pas sorti de Paris…
Je réponds :
– Je vais souvent en Normandie, si vous voulez (c’était notre première rencontre, je le vouvoyais) je vous emmène.. j’ai une voiture..
Il me regarde et dit :
-Oh.. d’accord.. Pourquoi pas… Si vous êtes prêt… à me prendre chez moi… bien après minuit et filer sur l’autoroute… quand il est vide en plein hiver…. je ne voyage que de nuit…
Ce voyage au bout de la nuit ne s’est pas fait .

Jazzi dit: à

Mai 68 vu par un autre polardeux. Mais lequel ?

« Malgré la fraîcheur des « nuits chaudes », il fit assez beau en Mai 1968…
Les pèlerines bleues rasaient le bitume sous le tir très tendu de nos pavés, canettes, plaques de macadam et autres objets violents non identifiés par les récipiendaires. (…)
Après la prise du canon à eau attribuée – ce qui me surprendra toujours – au PSU, je perdis de vue mes copains lors de la contre-attaque assez violente des flics.
Ce sentiment de solitude en milieu hostile, me pesait chaque instant davantage. J’avais beau être entouré de « camarades », je préférais, et de loin, mes « copains », eux et leurs mauvaises manières, leur grossièreté, leur irrespect en plein « moment historique », leur sens de l’humour et de la dérision, malgré la « gravité de l’heure », qui provoquaient des mines sévères et crispées chez les petits cheffaillons, chiens de garde autoproclamés d’un troupeau sauvage qui ne demandait qu’à renverser tout ce qui se trouvait sur son passage.
Nous, de la zone, nous n’étions vraiment pas sérieux, à preuve : nous voulions tout tout de suite !
Et puis je la vis, émergeant d’une nappe de gaz lacrymogène telle la déesse de la révolte descendue de l’Olympe pour me balancer le cœur à l’envers. Sa minijupe ultracourte, ses bas blancs, son très ajusté shetland bleu myosotis parfaitement assorti à des yeux pourtant rougis par l’effet des grenades.
Elle marchait à pas lents, tête basse, un mouchoir blanc devant le visage et je sus tout de suite qu’elle était belle.
Elle avançait dans ce court no man’s land de la rue de Buci, isolée et dangereusement exposée : depuis une heure, et jusqu’à minuit, de l’Odéon à la Seine, flics et manisfestants ne devaient cesser de se disputer cette rue…
J’avais vingt ans tout juste, pour quelques mois encore, et la tête pleine des actes de bravoure du mouvement ouvrier, depuis les derniers fédérés brûlant leurs dernières cartouches derrière les tombes du Père-Lachaise contre la racaille versaillaise jusqu’aux maquisards viêt-cong tenant en échec la plus grande armée du monde.
Je bondis.
Je bondis, lui attrapai la main, l’entraînai en courant et sans qu’elle protestât, heureuse, peut-être, d’être prise en charge. En outre, j’avais de quoi inspirer confiance et tromper mon monde : boots anglaises ferrées, à double boucle, chaussettes blanches, lévy’s velours, chemise Oxford et blouson de cuir. certes, à part ce dernier article acheté à l’Armée du salut, j’eusse été embarrassé si un quelconque broussard avait exigé les tickets de caisse mais, après tout, ce n’était pas écrit sur mon visage. Comme n’était pas écrit que j’avais quitté le lycée en seconde, faute d’argent, et que je vivotais de petits boulots sans gloire.
La tenant toujours par la main, cette main délicate et menue dont je souhaitais tant qu’elle ne sentît pas les cales de mes paumes, je l’entraînai dans un immeuble obscur tandis qu’au loin les nôtres scandaient, me semble-t-il, sur l’air du fameux accord musical britannique connu sous le nom de Let’s Go, un slogan qui sonnait clair : FOUCHET-ENRAGÉ ! LIBÉREZ-LA-SORBONNE !
La jeune fille me pressa plus fort la main et, ne doutant pas des effets de mon charme exprimé par le seul plaisir tactile, j’apprêtais mon plus beau sourire, le plus viril, le plus rassurant, lorsque mon cœur se figea une seconde : tapis dans l’ombre, les yeux très blancs sous des képis très sombres, cinq ou six flics se trouvaient là, dans ce même couloir, qui nous regardaient, se demandant visiblement si nous étions du lard ou du cochon, alors qu’il existait, à l’évidence, bien d’autres options.
C’est depuis cet instant que je comprends mieux le regard de Clint Eastwood, cette manière de voir les choses par-delà les apparences trompeuses… Ma peur se trouva brusquement placée entre parenthèses et j’entrevis la vérité : ces flics étaient pareils à nous, morts de trouille malgré leur attirail guerrier et notamment cet irrésistible casque exactement semblable à celui de la guerre de 14-18 qui leur conférait un aspect bien involontairement ludique.
Sans doute l’escouade perdue avait-elle été coupée de ses petits camarades de jeux pareillement vêtus. Ou peut-être ces sacrifiés de Craonne avaient-ils trouvé refuge ici, attendant que les leurs arrivent à la hauteur de cet immeuble pour sortir de leur cachette.
Leur brigadier grisonnant évitait mon regard tandis que je scrutais avec, je suppose, une juvénile insolence, l’ « ennemi » provisoirement immobilisé.
Ils étaient plutôt gras, les simples flicards de Mai 68. Et pas très jeunes. Des quadragénaires bedonnants et inquiets estimant sans doute – à juste titre – qu’ils n’avaient pas à faire le « travail » des CRS et autre gendarmerie mobile, toutes formations dressées exclusivement aux sales besognes de « maintien de l’ordre ».
J’ai toujours été con et sentimental. Et ça ne date pas d’hier, voyez plutôt. Je ressentis une vague pitié. J’oubliai les uniformes et les coups de matraque pour ne voir que les regards humiliés d’hommes dont, étant donné nos âges respectifs, j’aurais pu être le fils.
Ainsi, tout au long de cet interminable histoire sans paroles, nous nous ignorâmes d’un commun accord, chacun espérant avec ferveur que son camp, à l’issue d’une contre-attaque, serait le premier à se montrer.
Nous entendîmes une clameur tandis que des pavés et plaques de macadam tombaient en pluie sur la chaussée, puis les nôtres chargèrent…
Je croisai alors le regard très angoissé du brigadier et acquiesçai – sans pouvoir retenir un sourire amusé –, scellant ainsi ma trahison : une fois dehors, je ne les balançai pas.
La main de ma compagne s’était un peu raidie et je regardai la fille étonné…
Désormais, je n’avais plus guère de prétextes pour serrer sa main ainsi et, sans doute, seule une vague reconnaissance l’empêchait de la retirer avec vivacité.
Je la lâchai en disant :
– On a eu chaud !
Elle sourit.
Encouragé, je posai une question alors très à la mode :
– Vous êtes étudiante en quoi ?
– Lettres modernes… Et vous ?
Il me fallait donc trouver très vite quelque chose de complètement différent, d’invérifiable pour une étudiante en lettres, fussent-elles modernes. Je plongeai :
– En Droit… Deuxième année. (…)
Nous entendîmes les explosions des grenades. Puis tout disparut dans la fumée, au point que je crus devoir perdre la vue et cracher mes poumons dans l’insupportable odeur des gaz lacrymogènes.
La cherchant des yeux, je me repliai en courant jusqu’au Pont-Neuf…
Je ne la revis jamais (…)
Ma petite historiette tendre et fragile pâlit au milieu de tout cela et si je m’en souviens encore, si longtemps après, c’est parce qu’elle me fait penser – mais à l’inverse – à cette chanson de Piaf où la foule offre à une femme un homme qu’elle lui reprend pour toujours. »
(« La poudre aux yeux in Nouvelles d’un siècle l’autre », © Librairie Arthème Fayard, 2005)

Paul Edel dit: à

Fajardie?

Pablo75 dit: à

« se royaumeront dans ce volume de missives… »

Première fois de ma vie que je vois ce beau verbe de « royaumer », qui n’est pas dans le TLF et qui mériterait d’être plus connu et utilisé (et pourtant j’ai de la famille en Suisse).

Familier. En Suisse, se prélasser.
(Larousse)

Définition de royaumer. Se prélasser, prendre ses aises. (Suisse).
(Cordial)

Jazzi dit: à

Oui, Paul, Fajardie.
Un film pour toi, Rome années 50 !

« L’Amour à la ville » (L’Amore in citta) film en N&B de Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Dino Risi, Carlo Lizzani, Francesco Maselli et Alberto Lattuada (1953).
J’avais tout juste un an, à Cannes, lorsque de jeunes cinéastes italiens théorisaient et mettaient en pratique à Rome un nouveau cinéma dit néoréaliste, précurseur de la Nouvelle Vague française encore en gestation.
Dans ce film à sketches, jamais vu auparavant et qui fait l’objet d’une nouvelle sortie en salle (Luminor-Hôtel de Ville), les réalisateurs se font les reporters d’un journal en images.
Mêlant les acteurs professionnels aux interprètent anonymes, les scènes reconstituées au documentaire réaliste, ils nous offrent un film socio politique, inspiré de faits réels, non dépourvu de recherche stylistique cependant, autour du sempiternel thème fédérateur de l’amour, sous ses diverses formes.
Tant et si bien qu’aujourd’hui, le charme un peu désuet de L’Amour à la ville, aux séquences plus ou moins inégales, tient surtout à son caractère ethnographique.
A l’époque, l’amour était essentiellement hétérosexuel. Et ici, les réalisateurs s’attachent principalement à la condition des femmes.
Femmes courageuses et solitaires, abandonnées par leur fiancés dès qu’elles se retrouvent enceintes, chassées par leurs familles et qui se retrouvent à Rome à la recherche d’un hypothétique travail.
Telles les prostituées de la périphérie ou du centre ville, que Lizzani suit sur leur lieu de travail et parfois jusque chez elle et interroge sur leur vie privée (séquence qui sera censurée à l’époque).
Plus métaphysique l’enquête d’Antonioni, qui s’intéresse aux femmes ayant tenté de se suicider ! L’incommunicabilité radicale entre les hommes et les femmes, avant la lettre.
Alors que Fellini, fidèle à lui-même, nous promène dans les arcanes rocambolesques d’une agence matrimoniale dont la pittoresque gérante promet à tous ses clients, même dans les situations limites, qu’elle va, moyennant argent, les caser !
Dino Risi, lui, se contente de nous livrer un film irrésistible, quasi muet, mais en musique, sur les bals du samedi soir où les hommes et les femmes tournoient ensemble dans l’illusion d’une rencontre et plus si affinités.
Très drôle aussi le reportage visuel de Lattuada qui fait surgir de tous les coins de la ville des légions de belles italiennes, carrossées comme des bolides de formule 1, sur lesquelles les hommes ne savent plus où poser leurs yeux, les suivre, les interpeler ! A la plus grande satisfaction, visiblement, des demoiselles qui ne semblaient pas alors se sentir harcelées ?
Autre temps, autres moeurs, autre cinéma…

Jazzi dit: à

27 juin 2020 à 13 h 10 min.

Pablo75 dit: à

12 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur Isabelle Adjani, qui fête ses 65 ans

Victime de harcèlement sexuel

Comme bon nombre de jeunes actrices, Isabelle Adjani a elle aussi subi en son temps des gestes très déplacés qui aujourd’hui ne sont plus passés sous silence. Dans une interview réservée à Libération en 2017, elle s’est ainsi souvenue de ce jour où un réalisateur a eu envers elle une attitude qui l’a littéralement horrifiée. « Il m’est arrivé de refuser des projets qui m’intéressaient à cause de gestes qui m’ont
pétrifiée, alors qu’ils peuvent être bénins pour d’autres. J’ai encore en mémoire un déjeuner où un metteur en scène russe a attrapé ma main en la serrant si fort que je ne pouvais plus la retirer. Il a mis mon index dans sa bouche, en se mettant à le sucer, longuement. Je lui ai écrit un mot longtemps après : ‘Andreï, je voulais vous dire que si je n’ai pas fait la Mouette avec vous, c’était à cause de ce déjeuner et parce que vous avez mis mon doigt dans votre bouche' », s’est remémorée la comédienne, qui au cours de sa carrière, a eu plusieurs fois à faire à ces comportements inqualifiables.

https://fr.style.yahoo.com/12-choses-que-vous-ne-saviez-peut-etre-pas-sur-isabelle-adjani-qui-fete-ses-65-ans-140146999/photo-isabelle-adjani-114704393.html

Andreï Kontchalovski (Moscou, 20 août 1937)

Mises en scène au théâtre

1988 : La Mouette de Tchekhov, avec Juliette Binoche, André Dussollier, Théâtre de l’Odéon.

(Wikipédia)

Soleil vert dit: à

« de nota dit: à
Jacques, ce qu’évoque Manchette n’existe presque plus: un libraire vend du neuf ou de l’occase, rarement les deux. »

Dans les librairies spécialisées dans la littérature de genre ça fonctionne encore.

Janssen J-J dit: à

Peu ‘polardeux’…, jamais lu Manchette ni entendu causer d’ADG, le pseudo d’Alain Fournier…(Alain Dreux Galloux ?). Eté obligé d’aller naviguer, vu que Pass-Royaume ne cause qu’aux initiés. Bon, il a raison, fait ce qu’il veut. Toujours ramasser qq chose, icite. Bàv,

Chaloux dit: à

Après les romancières fabriquées sur demande de l’Elysée (hein? Pierrot la censure!-) on annonce un cahier de L’Herne consacré à Jean Echenoz.
En France, le désert intellectuel qui ne cesse d’avancer, aura bientôt tout dévoré.

Chaloux dit: à

En revanche le Chamfort du petit Bilger n’est pas mal du tout.

(Alors Gigi, une baffe de Bilger, c’est comment? Mumu résiste? Tu vends la baraque?)

Hurkhurkhurk!

Chaloux dit: à

Gigi, si tu es à la rue, je te peux te passer un CDBF que je n’utilise pas, spécialement conçu par Pierrot la censure?
Comment?
Tu y es déjà?
Je me disais aussi…
Ben, garde-le.

Hurkhurkhurk!
Hurkhurkhurk!
Hurkhurkhurk!

Jazzi dit: à

« Hurkhurkhurk!
Hurkhurkhurk!
Hurkhurkhurk! »

Fais gaffe, Chaloux, on peut mourir de rire !

« Les chercheurs du City Hospital Birmingham au Royaume-Uni n’étaient visiblement pas d’humeur à plaisanter quand ils ont publié leur étude dans le numéro spécial Noël ( !) du British Medical Journal. « Le rire n’est pas une blague », lâchent-ils de façon dramatique dans leur article.
Si le rire est bénéfique à plusieurs niveaux, les chercheurs alertent sur le fait que le rire présente parfois des risques.
En passant en revue la littérature scientifique parue sur le sujet entre 1946 et 2013, les Britanniques ont trouvé des exemples de situations peu cocasses provoquées par une crise de rire.
Ils citent le cas d’une femme qui a subi un arrêt cardiaque à la suite d’une crise de fou rire de 3 minutes. Certaines personnes ont avalé des objets indésirables en essayant de respirer alors qu’elles rigolaient. Quand d’autres se sont disloqués la mâchoire à force de s’esclaffer. Et le rire à gorge déployée peut aussi être un vecteur d’agent infectieux, apprend-t-on dans cette étude. Asthme, incontinence ou étouffement sont d’autres effets indésirables qui peuvent survenir de cette hilarité. »
https://www.topsante.com/medecine/votre-sante-vous/insolite/mourir-de-rire-cest-possible-51695

Jazzi dit: à

« Après les romancières fabriquées sur demande de l’Elysée »

Il est bon, aussi, Chaloux, de changer parfois de disque !

B dit: à

Merci Pierre pour ce billet, je vais faire comme 3J , effectuer quelques recherches car aux polars à mon actif, ce Manchette ne figure pas. A lire , c’est le genre de type dont je serais tombé amoureuse.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Un bonjour à Clopine. Je me suis demandé hier en pensant à vous si votre SOS était une fiction de votre cru .

B dit: à

tombée. Sorryi.

Chaloux dit: à

Jazzi, c’est le travers des musiciens, y compris du dernier des musiciens de village. Ils peuvent jouer le même prélude et fugue pendant cinquante ans tous les jours sans s’en lasser. (Mr. D. parle de ce phénomène dans un de ses livres, je crois (la musique comme paradis? Il a raison).

B dit: à

Hurkhurkhurk!
Hurkhurkhurk!
Hurkhurkhurk!

Votre talent ne débouche en tout cas pas sur un imaginaire littéraire varié. Quelle plaie que ce sarcasme à la fin

Chaloux dit: à

De plus, c’est un phénomène à étudier. Dommage que Pierrot la censure refuse de témoigner à propos de sa nouvelle profession. D’autres le feront pour lui. Bientôt, je pense.

B dit: à

C’ était toujours la même
Mais on l’aimait quand même
La fugue d’autrefois qu’on jouait tout les trois.

Maxime le Forestier.

Chaloux dit: à

B., il n’est conçu que pour m’amuser moi (« m’amuser moi », si j’ose dire!).

HHH!

B dit: à

Dans ce cas, épargnez nous. C’est d’un chiant! En plus cela sonne méchant, votre son ,? May be?

Chaloux dit: à

B., je ne désire pas vous épargner. Bien au contraire!!!

Hurkhurkhurk!

B dit: à

Chaloux, contrairement à vous, en dehors des bennes d’insultes que peut être vous avez réussi à esquiver par l’action, je ne vous ai jamais manipulé pour vous nuire. Les excuses seraient superflues. J’expliquai hier à mon vieux copain ma définition du trou du cul. Vous coincidez parfois avec cette dernière et vous en êtes totalement et librement responsable et bien que mon opinion vous importe autant que votre premier slip.

Chaloux dit: à

B., quand j’étais petit « j’ai bien aimé » Fantomette, mais je ne m’attends à aucun Cahier de l’Herne Georges Chaulet (encore qu’il y aurait certainement matière).

B dit: à

Je ne me souviens que de la collection rose puis verte avec le club des cinq
J’ai lu aussi beaucoup de Pif gadget, les Lucky lui, Astérix Obélix, peu de Tintin. Et pas encore eu accès à ces fameux cahiers mais je ne m’attends pas non plus à les voir en objets d’études et analyses critiques . Je n’ai pas le même héritage bourgeois que vous. Vous avez confié quelques souvenirs littéraires de votre père. Le mien était inclus dans la lutte ouvrière et mon enfance n’a pas été cultivée de la même façon .

B dit: à

Je vous laisse à votre pouvoir d’achat et conquêtes vénales ou non. Ce qui se passe ressemble à ce mauvais roman, Le moral des ménages, auteur s’en était vengé en écrivant ensuite son Cendrillon. Mais peut être n’ est ce pas non plus le genre de roman qui peut vous retenir.

hamlet dit: à

3j j’espère que vous au moins lu Jacques Pierre Hammett ?

rose dit: à

Une autre présentation du même
Dur pour Mireille Lathieu et injuste.
Elle lui doit son exil au Japon.

rose dit: à

[…]Mon aversion extrême pour le film Star Wars se fonde sur le fait que c’est le premier film de l’Histoire dont les auteurs ont DÉLIBÉRÉMENT exclu toute violence, tout sexe, toute émotion. C’est au cinéma ce que Mireille Mathieu est à la chanson. Voilà.»)

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…samedi 27 juin 2020 à 17 h 48 min.

…il est normal, que tout le monde se tait, sur les découvertes des  » vraies  » valeurs, dans l’usage, pour monsieur tout le monde.

…autrement, à quels bouleversements, ne serions-nous pas confronter,!…

…ainsi va la vie, des confidences gratuites flatteuses, pour tout un chacun,…

…merci, pour ces considérations, et tout continue à s’emboiter, à merveilles…les mécanismes sociaux culturels aussi,!…

hamlet dit: à

Star Wars est une saga freudienne qui porte sur l’oeudipe et la castration, la force obscure représente la pulsion de mort, sur la question de qu’est-ce qu’un père face au fils en transition entre l’enfance et l’adolescence, aussi sur les rapports incestueux dans la mesure où il s’agit de tuer l’ascendant du même sexe, pour Anakin, Padmée représente l’image de la mère, il n’a pas pu la sauver, tout comme il ne pourra sauver sa femme, un tragique qui l’entraine vers la force obscure, et donc vers la pulsion de mort, à plusieurs moment on retrouve le thème de la « main coupée » qui est symbôle de castration, d’autant plus que dans le combat entre Dark Vador et Luke, c’est le père qui coupe la main du fils, ce qui révèle ce désir castrateur contre lequel le fils doit combattre pour parvenir au stade adulte, le seul à refuser cette symbolique de la main coupée c’est Hanakin Skywalker, de ce fait il enfraint une loi « familiale » qu’il va l’amener à épouser Padmée pour être responsable de sa mort, sur la question de l sexualité le mode essentiel de reproduction dans cette saga est le clonage, ce qui représente une image ultra puritaine d’une Amérique gouvernée par des néo conservateurs, dans tous les épisodes les hommes révèlent leurs instints de violence sur la femme, jusqu’à l’épisode 7 où apparait une nouvelle génération Skywalker portée par la fille de la princesse Leila et de Han Solo : Rey qui va devoir combattre Kylo Ren le descendant de Dark Vador qui est en réalité aussi le fils de Han Solo et donc le demi frère de Rey, la fascination de Kylo Ren pour Dark Vador est le reflet d’une Amérique conservatrice, on peut suivre l’évolution politique des EU au fil des épisode de cette saga jusqu’à l’avènement de Trump, notamment dans cette ontion nouvelle du « c’était mieux avant » une nostalgie des temps anciens : l’époue des Jedi, qui montre un désir des EU de se construire une propre historicité, il y aurait encore des tas de choses à dire sur cette saga où Freud vient croiser Spengler dans une Amérique qui se cherche entre le bien de la force lumineuse ou fore de vie et le mal, force obscure ou pulsion de mort.

Bloom dit: à

le cercle des polardeux (encore que ledit cercle se soit considérablement agrandi ses dernières années).

Etonnant cette passion pour les polars dans un pays qui a de si difficiles rapports avec ses flics.

Pablo75 dit: à

Star Wars est une saga freudienne qui porte sur l’oeudipe et la castration
hamlet dit:

Comme d’habitude, tu n’as rien compris, Pétomane. C’est pourtant simple à comprendre. Il suffit de connaître un peu Lacan:

« Clotilde Leguil :Je me suis demandée pourquoi Dark Vador fascinait tant. On pourrait se dire que c’est un personnage détestable, mais ce n’est pas seulement l’Autre méchant. S’il fascine tant, c’est qu’il incarne quelque chose. Dark Vador est une figure du grand Autre. Ce n’est pas seulement le grand Autre du langage, celui du premier enseignement de Lacan. Il y a aussi, chez lui, quelque chose d’un grand Autre du séminaire VII, L’Ethique, c’est un peu l’être suprême en méchanceté. Le grand Autre qui s’est mis au service du mal, au service de la
mort. Donc il y a quelque chose chez Dark Vador du surmoi. Dark Vador condense toutes ces versions du grand Autre et là tient le pouvoir de fascination qu’exerce le personnage.

Hebdo Blog: Dark Vador est un personnage très lacanien, disiez vous?

Clotilde Leguil : Oui, et je m’en suis aperçue en regardant les trois épisodes de la trilogie initiale. Et en complétant cela de la prélogie qui nous raconte comment Anakin Skywalker est devenu Dark Vador. Anakin devient Dark Vador en même temps qu’il devient père. Au moment où l’on voit Padmée qui accouche de Luke et de Leila, on voit Anakin qui s’est trompé dans son choix entre Palpatine, force du mal et Obi-Wan Kénobi. Les deux scènes sont montées en même temps. On voit Anakin dont le visage est brûlé par la lave, qui manque de mourir et à qui Obi-Wan Kenobi dit « Adieu […] : j’ai cru en toi, je t’aimais ». Et finalement, il y a cette scène extraordinaire, sur laquelle Karim Bordeau qui s’occupe du vecteur cinéma à l’Envers de Paris, avait attiré mon attention dans une soirée qu’on avait fait sur la voix. Cette scène où le corps brûlé d’Anakin est sauvé par Palpatine, cet empereur qui incarne l’Autre de l’Autre, l’Autre absolu. Il est sauvé, mais au prix de disparaître comme sujet. Il devient Dark Vador. Son corps est emboîté dans cette armure noire. Il devient ce commandeur dont le visage disparaît derrière ce masque, ce visage sans regard. Cela suscite de l’angoisse parce qu’on ne sait pas
d’où l’on est regardé quand on est face à Dark Vador. Et Anakin devient Dark Vador quand il devient père. Ce que nous dit Georges Lucas, et il y à là quelque chose qui évoque presque Schreber, c’est qu’Anakin rencontre quelque chose qui est impossible pour lui en tant qu’Anakin. C’est seulement au prix de devenir ce maître au service de la mort qu’il peut assumer d’être père.

(Hebdo Blog. « Star Wars : d’Oedipe à Hamlet, la malédiction des Skywalker »).

J’adore les délires psychanalytiques sur des navets américains pris au sérieux par des snobs crétinisés capables d’avaler n’importe quoi tant que c’est accompagné par des tonnes de concepts bidons et de mots creux…

Passou dit: à

Pablo, Jazzy, Je dois « se royaumer » àFrançois Nourrissier qui m’a dit l’avoir créé, en tout cas en France, en l’inscrivant dans l’incipit d’un roman dont il a oublié l’unique manuscrit dans un taxi et qu’il n’a jamais retrouvé (cela remonte à la fin du XXème siècle)

Jazzi dit: à

Dur pour Mireille Mathieu et injuste.

Oui, moi ça voix elle me donnait des frissons !

Jazzi dit: à

 » Je dois « se royaumer »… »

Remarquablement invérifiable, Passou !
Une formule à faire breveter, où recaser tous nos infos non vérifiées…
Pour la traduction, c’est bien se sentir à l’aise, ne pas être dépaysé ?

Alexia Neuhoff dit: à

ADG, à Manchette, il lui donnait des boutons.

Jazzi dit: à

« Etonnant cette passion pour les polars dans un pays qui a de si difficiles rapports avec ses flics. »

Aux USA ça doit être bien pire, Bloom ?

Jazzi dit: à

Joli, Alexia !
Vous en avez d’autres ?

Jacques Pierre Hammett, c’était pas mal…

Pablo75 dit: à

De Manchette, je n’ai lu que son « Journal 1966-1974 », trouvé aux Puces il y a au moins 10 ans. J’ai un « souvenir mitigé » de ce livre, pour le dire avec un poncif. Ou plus clairement: j’ai aucun souvenir très positif de ce livre, qui a dû avoir un certain succès, puisqu’il a été réédité chez Folio.

Mais si c’est le cas, pourquoi le reste du Journal n’a toujours pas été publié?

« Parallèlement à ses romans et à ses travaux pour le cinéma, Manchette a également tenu un abondant journal intime de 1965 à 1995, qui forme au total un ensemble de plus de cinq mille pages manuscrites. » (Wikipédia)

et alii dit: à

se royaumer:je ne connaissais que l’abbaye pour la musique
Evocation des concerts, spectacles, ateliers et activités en famille du Festival de Royaumont 2019,

en compagnie des équipes de la Fondation,
avec la participation de nombreux artistes programmés :
Aurélien Delage, clavecin
Maroussia Gentet, piano
Thomas Lacôte, orgue Cavaillé-Coll

et alii dit: à

Karol Mossakowski orgue

Johannes Brahms : Prélude et Fugue en sol mineur, WoO 10
Prélude du choral ‘Herzlich tut mich verlangen’, op. 122
Robert Schumann : Fugue sur le nom de BACH, op. 60 No 5
Felix Mendelssohn : Prélude et Fugue en si mineur, op. 35 (Transcription de Ch. Bossert)

L’orgue Cavaillé-Coll de la Fondation Royaumont est un instrument classé, construit en 1864.

Un dimanche par mois, les jeunes organistes du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, en résidence à Royaumont, nous présentent l’histoire de l’instrument, son fonctionnement (jeux, registres…) et nous font découvrir une sélection d’œuvres.

hamlet dit: à

un peu légère cette analyse lacanienne de Clothilde sur l’Autre et ce séminaire de Lacan sur l’Autre et l’Ethique, c’est comme l’histoire des Lumières chez Sternhell, un peu léger parce que ça ne prend pas en compte l’évolution des EU durant cette période, notamment la question de l’empire du mal et empire du bien dans une Amérique qui passe d’un puritanisme où par exemple l’un des plus délits avant les années 80 consiste à magouiller pour échapper à l’impôt à une Amérique où le fait de réussir à ne pas payer d’impôt est vu comme une preuve d’intelligence, voire le summum de l’intelligence, avec des grandes entreprises qui licencient en masse tout en payant des centaines de milliards à leurs actionnaires et en détenant des milliers de sociétés dans des paradis fiscaux, époque qui démarre avec la politique fiscale de Reagan pour aboutir à un Trump président, la question essentielle que pose Star Wars est : comment dan ces conditions éthico socio économiques définir un Empire du Bien ?
Le parcours de Hanakin… comment déceler chez cet enfant innocent, curieux et enclin à l’amour et l’amitié symbolisant ce que l’empire du bien peut enfanter de plus beau, comment déceler ce qui en lui le fera basculer dans l’Empire du Mal ? quelle est la part de l’inné et de l’acquis dans ce basculement ? à l’évidence cette question taraude l’inconscient collectif américain, c’est ce que montre cette saga et je ne vois pas trop bien ce que vient faire Lacan dans cette histoire.

Bloom dit: à

Aux USA ça doit être bien pire, Bloom ?

Pas sûr que beaucoup de Noirs américains lisent des polars…En revanche ils en écrivent de fameux, je pense à Chester Himes, dont Marcel Duhamel était fan.

Il y a longtemps que les Noirs américains suffoquent, que le mauvais polars des bavures leur reste en travers de la gorge. J’en veux pour preuve ce passage de Native Son (1940), de Richard Wright, un de mes écrivains favoris,dont les cendres reposent au colombarium du Père Lachaise.Comme Baldwin,et Himes, il a fui un pays trop racistes pour venir se réfugier à Paris, à la fin des années 40.
Ce qu’écrivait Wright il y a 80 ans. Les majuscules sont de moi.

Bigger and Gus are two black youths living in a poor area on Chicago’s South Side :

“You know where the white folks live?“ (…) Right down here in my stomach,” [Bigger] said.
“Yeah; I know what you mean,” [Gus] whispered.
“Every time I think of ‘em, I feel ‘em,” Bigger said.
“Yeah; and IN YOUR CHEST AND THROAT, too.” Gus said.
“It’s like fire.”
“And sometimes you CAN’T hardly BREATHE…”

Richard Wright, Native Son, 1940

hamlet dit: à

mon écrivain de polar français préféré c’est René Belletto, pour une raison simple : dans les autres polars les détectives ou les flics ont des tas de hobbies divers et variés : la cuisine, les bagnoles, le poker etc… Belletto est le seul chez qui le flic a comme passion la lutherie, non seulement il aime jouer de la guitare, particulièrement les suites de Bach pour luth, mais en plus il construit lui-même ses guitares ! un flic luthier qui aimerait laisser son boulot de flic pour se consacrer uniquement à la lutherie ! qu’est-ce que construire un instrument sinon savoir trouver la solution permettant de trouver le compromis définissant le point d’équilibre parfait qui va donner le son le plus beau, le plus harmonieux, un flic qui recherche l’harmonie du monde au travers sa passion, les recettes de cuisine des autres à côté c’est de la purée de pois chiche !

Pablo75 dit: à

L’Andante espressivo du Concerto pour piano nº 2, écrit en 1824, à 17 ans, par Ignacy F. Dobrzyński (1807-1867), un ami de Chopin (qui paraît s’être inspiré par moments de lui pour l’Adagio de son propre concerto nº 2):
Howard Shelley & Sinfonia Varsovia
https://www.youtube.com/watch?v=4ADeAKNK0zg

Pablo75 dit: à

Je demande à ma femme, qui est franco-suissesse, si elle connaît le mot suisse « se royaumer »:

– Non, mais je connais quelques mots suisses.
– Comme par exemple?
– S’encoubler, gnolu…

Je regarde le Larousse:

S’ENCOUBLER: En Suisse, s’empêtrer dans quelque chose qui traîne par terre.

Et sur internet:

GNOLU: Personne rendue comme folle par la gnôle.

Janssen J-J dit: à

Ce joli petit recueil de Patrick Deville m’a fait penser ce jour à la rdl de Pierre A. et à Ch., l’une de ses fidèles internautes (Cet auteur s’adressait à ses amis, Pierre Michon, Gilbert Boureau, Rainer Michael Mason, Véronique Yersin et Philippe Ollé-Laprune
(in, L’étrange fraternité des lecteurs solitaires, p. 54).

On songe à cette phrase de Walter Benjamin : « il existe un rendez-vous tacite entre les générations passées et la nôtre : nous avons été attendus sur la terre », parce qu’on n’écrit jamais seulement pour les contemporains, mais aussi toujours pour plus tard, pour des lecteurs qui ne sont pas nés encore. Les livres attendent dans nos bibliothèques d’être lus et relus et commentés après la mort de leur auteur : cette étrange fraternité des grands solitaires se joue des siècles et de la géographie, de l’espace et du temps. Si la critique universitaire est indispensables, ces pages d’écrivains et de lecteurs le sont aussi »

Belle fin de journée à tous.tes !

hamlet dit: à

parmi les grandes erreurs de l’histoire il y a celle où certains croient dur comme fer que « Jesus wants me for a Sunbeam » c’est de Nirvana, aussi il me semble important de redonner aux Vaselines ce qui leur appartient dans la reprise de cette petite chanson pour jeunes chrétiens ayant du mal à s’endormir :

https://www.youtube.com/watch?v=njFD-zE4Qro

hamlet dit: à

dans le haut valais du Jura « se royaumer » signifie « se palucher », mais dans le bas valais c’est différent.

Paul Edel dit: à

Parmi les vrais cinglés de la série noire, ne jamais oublier John Trinian à qui on doit « Mélodie en sous sol » mais sa merveille , c’est « la baleine scandaleuse »

Résumé. En cavale après avoir exécuté un contrat, le mafieux Joe Bonniano, a rendez-vous avec un contact sur une portion de plage déserte de Californie du Sud. La discrétion est obligatoire après ce contrat hyper dangereux. .Manque de chance, c’est aussi le jour qu’a choisi une baleine pour venir s’échouer sur cette putain de plage déserte. Les télés arrivent avec relais, et les radios du coin et immédiatement la plage est envahie par des curieux, toute une foule du coin, des familles entières attirée par la baleine qui expire.. Le type seul en cavale est cerné par une foule joyeuse alors que lui ne voit que des flics partout pour canaliser cette foule rn train de grouiller autour de lui et se bousculer autour du cétacé agonisant.
Hilarant et incroyablement bien construit. Un diamant de plus dans cette collection.

et alii dit: à

psychanalyse?
sur mediapart:
Harcèlements à Paris 7: Madame Vidal, il faut mettre fin à cette situation délétère
27 JUIN 2020 PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART BLOG : LE BLOG DE LES INVITÉS DE MEDIAPART
Suite à l’affaire de harcèlements révélée par Mediapart en 2018 au département d’Études Psychanalytiques de l’Université Paris 7, puis à une enquête indépendante dévoilant la permanence d’un système d’humiliations et de sexisme, une centaine de spécialistes de cette discipline et de soutiens enjoignent la Ministre de l’Enseignement Supérieur d’agir pour mettre un terme à cette situation toxique.
Un article de Mediapart du 13 décembre 2018 (« Un ponte de la psychanalyse visé par une enquête pour violences sexuelles »), révèle une petite partie de ce qui deviendra une affaire bien plus importante encore.

L’enquête a débuté en novembre 2018 et s’est terminée dix mois plus tard, en juillet 2019, tant les plaintes, les personnes incriminées et les dysfonctionnements ont été nombreux (il y a eu plus de cent entretiens).

Pendant toute la durée de l’enquête, les harcèlements et les dysfonctionnements se sont poursuivis tel que le révèle un communiqué de l’UNEF du 13 mars 2019, et ce, malgré la nomination d’une administratrice provisoire et d’un administrateur provisoire.
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/270620/harcelements-paris-7-madame-vidal-il-faut-mettre-fin-cette-situation-deletere?utm_source=20200627&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-%5BQUOTIDIENNE%5D-20200627&M_BT=1249929909253

et alii dit: à

mediapart
« « fort climat de séduction, des comportements sexistes de la part de plusieurs enseignants-chercheurs, voire des familiarités avec des étudiantes », « des propos blessants, insultants, humiliants, infantilisants, disqualifiants, ostracisants », « des pressions subies notamment pour ne pas témoigner devant la mission, des menaces et insultes », ou encore la construction d’un système « clanique » et de pouvoir parfois qualifié de « terreur » avec plusieurs acteurs en responsabilité, développé sur une très longue durée, avec un exercice « particulier » de l’autorité envers les femmes.

Deux professeurs, Fethi Benslama et Christian Hoffmann, ont dû prendre leur retraite anticipée et ne bénéficient pas de l’éméritat. Mais aucun dysfonctionnement n’a été réglé. Le type de direction exercé au département d’Études Psychanalytiques et au sein de son laboratoire le Centre de Recherches en Psychanalyse, Médecine et Sociétés (CRPMS) n’a pas changé, les abus perdurent et des mains courantes continuent d’être déposées par certains pour essayer de se protéger. »

et alii dit: à

il y a 94 signataires sur la lettre à propos de la PSY

Pablo75 dit: à

parmi les grandes erreurs de l’histoire il y a celle où certains croient dur comme fer que « Jesus wants me for a Sunbeam » c’est de Nirvana, aussi il me semble important de redonner aux Vaselines ce qui leur appartient dans la reprise de cette petite chanson pour jeunes chrétiens ayant du mal à s’endormir :
hamlet dit:

Tes remarques musicales habituelles, Pétomane, sont peu compatibles avec ce que tu nous as raconté un jour:

j’écoute du Berio et du Dutilleux depuis 3 semaines
hamlet dit: à

Tu as un frère jumeau, Maurice, ou tu es un menteur compulsif?

Jazzi dit: à

« Jésus ne veut pas de moi pour un rayon de soleil »

Comment faut-il le comprendre, hamlet ?

et alii dit: à

L’enseignement supérieur est un milieu propice aux violences sexistes et sexuelles avec de vraies situations à risque que l’on doit urgemment mettre en lumière. Il est grand temps de manifester notre soutien total aux plaignant-e-s, et ce, dans toutes les institutions où règnent domination masculine, harcèlement et intimidation des personnes qui prennent la parole.
Nous dénonçons l’invisibilisation de cette affaire ainsi que le traitement qu’elle suscite en interne, notamment dans le département d’études psychanalytiques de Paris 7. En effet, les plaignant-e-s sont silencé-e-s et isolé-e-s par un acharnement universitaire qui inclut notamment la rédaction d’un mail de soutien à Benslama, signé par de nombreu-se-s enseignant-e-s tel-le-s que Laurie Laufer et Thamy Ayouch, pourtant représentant-e-s d’une psychanalyse féministe et décoloniale. Nous sommes en effet face à une véritable mafia institutionalisée au sein de laquelle Fethi Benslama, activement soutenu par plusieurs enseignant-e-s chercheur-e-s du département de psychologie, certains également cités comme étant témoins voire auteurs des mêmes faits, contribue à discréditer les plaignantes. Tandis que les personnes ayant témoigné ont subi des pressions et des menaces, certain-e-s se sont vu retirer des heures de cours pour le simple motif qu’iels avaient été reconnu-e-s comme des plaignant-e-s. Les boîtes mail de certain-e-s ont été piratées et des spams intimidants de « Fethi Benslama » ou de noms apparentés ont été reçus. Les plaignant-e-s ont fait l’objet d’insultes, menaces à leurs familles, renvois et pressions pour démissionner.
13 mars 2019- UNEF TACLE

Nous soutenons cette initiative et appelons au rassemblement du 28 mars, à Paris 7, contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche !

RASSEMBLEMENT CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE

En décembre dernier, le journal Médiapart affirmait que loin d’être des lieux préservés, « nos établissements sont des espaces où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels ». Quelques semaines plus tard, le journal révélait que Fethi Benslama, président de l’Institut Humanités, Sciences et Sociétés (1) de l’Université Paris Diderot, membre du conseil scientifique sur les processus de radicalisation, rattaché à Matignon, est accusé par plusieurs personnes de harcèlement sexuel.

Nous dénonçons l’invisibilisation de cette affaire ainsi que le traitement qu’elle suscite en interne, notamment dans le département d’études psychanalytiques de Paris 7. En effet, les plaignant-e-s sont silencé-e-s et isolé-e-s par un acharnement universitaire qui inclut notamment la rédaction d’un mail de soutien à Benslama, signé par de nombreu-se-s enseignant-e-s tel-le-s que Laurie Laufer et Thamy Ayouch, pourtant représentant-e-s d’une psychanalyse féministe et décoloniale. Nous sommes en effet face à une véritable mafia institutionalisée au sein de laquelle Fethi Benslama, activement soutenu par plusieurs enseignant-e-s chercheur-e-s du département de psychologie, certains également cités comme étant témoins voire auteurs des mêmes faits, contribue à discréditer les plaignantes. Tandis que les personnes ayant témoigné ont subi des pressions et des menaces, certain-e-s se sont vu retirer des heures de cours pour le simple motif qu’iels avaient été reconnu-e-s comme des plaignant-e-s. Les boîtes mail de certain-e-s ont été piratées et des spams intimidants de « Fethi Benslama » ou de noms apparentés ont été reçus. Les plaignant-e-s ont fait l’objet d’insultes, menaces à leurs familles, renvois et pressions pour démissionner.

Les paroles des plaignant-e-s ont été accueillies à coups de qualifications de « contre-vérité », « calomnie » et renvoyées à des stéréotypes de femmes jalouses et frustrées, Laurie Laufer explicitant que « le fait de ne pas obtenir de poste génère nécessairement des ressentiments » (2). Dans sa majorité, le corps professoral a pris parti et perpétue activement cette omerta. Au sein de l’Université, les jugements sont effectués par les pair-e-s des accusés. Ces derniers sont autorisés à se défendre, accompagnés de collègues ou avocat-e-s, tandis que les plaignant-e-s n’ont pas accès à ce droit. Certain-e-s professeur-e-s, de manière informelle, ont affirmé ne pas pouvoir tenir de position publique, par peur des représailles. Les arguments évoqués sont ceux d’une obligation de réserve tant que l’enquête est en cours. Pour autant, nous constatons un parti-pris contre les paroles des plaignant-e-s bien loin de tout devoir de réserve.

On voit récemment apparaitre de nombreux collectifs visant à lutter contre le sexisme dans l’enseignement supérieur, tels que Fracas.se à l’E.H.E.S.S., Glitter Guerilla à Paris Diderot, Fraap E.N.S., Paye ta fac, Les salopettes de l’E.N.S. Lyon, etc. Ces initiatives témoignent de la nécessité de s’organiser contre le sexisme activement perpétué par les institutions de l’enseignement supérieur. En effet, l’affaire Benslama n’est que le symptôme d’un système patriarcal qui n’exclut évidemment pas l’enseignement supérieur ni la recherche. Des affaires similaires sont récurrentes, notamment à Paris Descartes, Jussieu, Paris Vincennes-Saint-Denis, etc. Nous remarquons pourtant une dangereuse invisibilisation et minorisation des témoignages de personnes victimes de violences sexuelles et sexistes. Les représailles auxquelles sont soumises les victimes incluent un harcèlement institutionnel et de potentielles impossibilités d’étudier, de poursuivre ses recherches ou bien même d’enseigner.
mediapart https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/130319/28-mars-sexistes-agresseurs-harceleurs-hors-de-nos-lieux-detudes

Chaloux dit: à

Janssen J-J dit: à
Ce joli petit recueil

Une sainte…

Ainsi soit-il.

D. dit: à

Y’a des billets qui sont d’un chiant.
Attendons calmement que ça passe…

Jazzi dit: à

Tu as peur de te faire engueuler par Marc Laudelout si tu parles d’autre chose que du sujet du jour, D. ?

D. dit: à

Qui est ce Marc Laudelout dont tu me parles subitement, Jazzi ?

D. dit: à

J’ai trouvé avec Google. Il paraît que c’est un spécialiste de Céline.

christiane dit: à

La correspondance de J-P.Manchette semble moins passionner les lecteurs d’ici que leurs souvenirs de bons polars.
Un pas de côté sur la « saga freudienne » Star Wars, le temps de se demander si le combat entre Anakin devenu Dark Vador, force lumineuse contre force obscure, n’est pas en définitive, pour un même héros, deux parts de lui qui se confrontent, une sorte de règlement de compte quand on n’a plus rien à perdre…

Mais revenons aux polars.
Délicieux face à face de J-P.Manchette et B.Pivot du 20/07/1979 dans cet extrait de l’émission « Apostrophes » qui faisait l’évènement chaque vendredi soir.
J-P. Manchette parle de son roman « Le petit bleu de la côte ouest » avec ironie et provocation. Un délire savamment calculé et B.Pivot s’amuse, entrant dans son jeu.
Cela m’a rappelé un « autre cinglé de la série noire », un certain Paul Clément… dans un néo-polar savoureux « Enquête d’hiver ».
Cela commence comme un roman noir classique pour évoluer vers un roman fantaisiste plein d’élucubrations.
L’enquête s’avère inutile. Finalement, on a rien volé. La victime n’en est pas une et le commissaire Demange conclura : « Il ne s’est rien passé ! ».
Paul Clément et J-P.Manchette jouent avec les clichés du roman policier, et leur constructions logiques impeccables dévoilent l’aspect fictif du réel en inversant tous les codes du genre.
J’aime beaucoup ces créations qui finissent par être poétiques et font prendre du recul par rapport aux apparences.

christiane dit: à

Réponse à …
« La main qui écrit est comme la main qu’affole la tempête. Il faut jeter la cargaison à la mer quand la barque coule. »
page 102 – « Les ombres errantes » – Pascal Quignard (Grasset).

christiane dit: à

se demander si le combat d’Anakin devenu Dark Vador,…

hamlet dit: à

Pablo : j’écoute du Berio et du Dutilleux depuis 3 semaines
hamlet dit: à

Tu as un frère jumeau, Maurice, ou tu es un menteur compulsif?
 »

Pablo nous sommes plusieurs jumeaux, nous assumons tout ! accueillons tout, souvenirs ou comptabilise, frustrations, courtisaneries, angoisses ,souhaits, inquiétudes, flinguages crades , fantasmes , colères ,regrets, rêves érotiques, calomnies, douceurs, cas de conscience, informations, rumeurs idiotes, déclarations d’amour, bouffées paranoïaques, recettes de cuisine , batailles cinéphiliques, guide musical, gesticulations , tout se mêle, se tisse, s’enchevêtre, se chevauche pour produire quelque chose de curieusement irréel dans ce mouvement brownien de construction-destruction…

autour de minuit, pendant qu’un jumeau écoute Chantal Goya, un autre écoute le génie, que dis-je le Einstein de la musique de la seconde moitié du 20è siècle, si Davis a inventé le cool jazz modal et Coltrane le pentatonique, le moine a inventé la relativité générale du jazz, mais faut savoir lire une partition pour le voir Pablo, avoir une grande famille et l’écouter seulement autour de minuit

https://www.youtube.com/watch?v=-yg7aZpIXRI

hamlet dit: à

Pablo j’ai oublié le jumeau fan de Van der Graf Generator et Emerson Lake and Palmer, mais lui c’est un jumeau casse burnes je l’aime pas trop.

rose dit: à

On en a soupé.
Quoi de plus bon que d’la purée de pois chiches ?
Des c…[…] cornegidouilles coupées en tranches, panées, avec une sauce gardiane du riz blanc et des aubergines au gratin.
Moi je n’mange pas d’viande. J’vous laisse ma part.

hamlet dit: à

Pablo une autre version d’un autre génie, son chorus sur ce morceau est appris par coeur dans les écoles de jazz, décortiqué, pendant des mois, juste pour comprendre ce qui lui passe par la tête, parce qu’il ne joue pas un chorus il écrit un polar, à 1mn50 il écrit un chapitre, à 3mn20 un autre, un autre une minute plus tard, on croirait qu’il raconte une autre histoire, mais pas du tout tout se tient parfaitement, un polar parfaitement ficelé, et là bien sûr on se pose la question existentielle, la question de toutes les questions Pablo : qu’est-ce qu’une improvisation ?

https://www.youtube.com/watch?v=MOm17yw__6U

hamlet dit: à

christiane vous avez écouté l’émission de Finkielkrault sur Camus ?
il faut écouter son intro quand il dit qu’avec le premier homme Camus « cesse de faire le beau », jusque là ses textes n’étaient que maximes et citations, et là il écrit vraiment son premier livre.

Pablo75 dit: à

Et Berio dans tout ça, Pétomane?

Pablo75 dit: à

Cela m’a rappelé un « autre cinglé de la série noire », un certain Paul Clément… dans un néo-polar savoureux « Enquête d’hiver ». […] Paul Clément et J-P.Manchette jouent avec les clichés du roman policier
christiane dit:

Tu as oublié de signaler que Paul Clément c’est Jacques-Pierre Amette – Paul Edel pour les intimes…

Pablo75 dit: à

Pétomane, une question existentielle: comment tu fais pour vivre avec un tel ensemble de chaos dans ta tête: un chaos politique, un chaos philosophique, un chaos moral, un chaos littéraire et un chaos musical – sans compter les chaos de ta vie personnelle?

Pablo75 dit: à

La version originale, avec le plouc de Mason Williams en play-back dans une mise en scène ahurissante (on dirait une parodie de Les Nuls, mais c’est bien du réel nord-américain des années 60):
https://www.youtube.com/watch?v=EEzyrpfrPEI

Pablo75 dit: à

Et l’une des centaines des versions de « Classical Gas » faites par le guitariste le plus cinglé et sympathique du monde: l’australien Tommy Emmanuel

https://www.youtube.com/watch?v=5MCL4I_Wny0

(Pétomane, si tu ne connais pas l’ami Tommy, ne regarde pas, sinon tu risques de ne plus jamais oser gratter une guitare).

Pablo75 dit: à

Les pressés peuvent écouter à partir de 1h 09min 45sec son célèbre « Initiation ».

Pablo75 dit: à

Et les 3 dernières minutes…

christiane dit: à

hamlet dit: « christiane vous avez écouté l’émission de Finkielkrault sur Camus ?
il faut écouter son intro quand il dit qu’avec le premier homme Camus « cesse de faire le beau », jusque là ses textes n’étaient que maximes et citations, et là il écrit vraiment son premier livre. »

Merci. J’avais oublié que c’était samedi, ce matin… Je viens de réécouter l’émission. Ils s’accordent tous les deux à donner une grande importance à ce roman Le Premier Homme car il n’est ni à thèse, ni mythique ni philosophique mais intime, sensuel, proche des siens par un retour qu’il compare au Temps retrouvé de Proust.
Insistance aussi sur la parole du père qui est au centre du roman, parole qu’il reprend à son compte : « Un homme ça s’empêche » devant le corps du soldat tué et mutilé. C’est vrai que ça inverse tout pour rester humain.
Le vide, l’absence du père puis sa recherche jusqu’à sa tombe à Saint-Brieuc, ( « L’homme enterré sous cette dalle et qui avait été son père, était plus jeune que lui »), puis son envol vers Mondovi où il ne reste aucun souvenir de lui, de ces exilés oubliés.
Père premier homme de la lignée ? puis fils premier homme de sa propre histoire. Tout homme est précédé d’un premier homme, le père : transmission.
Le lisant, j’avais aimé le portrait des humbles, des méconnus, pauvres, ignorants mais solidaires : sa famille, ceux qu’ils aimaient. Le bonheur, la plénitude de la vie. L’anonymat… (mère – grand-mère (le voyage vers l’Algérie) et l’instituteur…), ce retour à ceux-là, à l’enfance.
C’est tout le final de l’émission alors que le début évoque les querelles avec Sartre.
Ce qui est émouvant c’est que le manuscrit de ce dernier roman inachevé (il manque la troisième partie), Le Premier Homme, était dans la serviette retrouvée dans la voiture où Camus est mort et dont le titre était déjà inscrit.
Ce Jacques Cormery est le double de Camus, le premier homme de sa propre histoire, son… « Adam ».
Résurrection de son passé jusqu’à la naissance réinventée. Recherche illusoire, sans passé… qui était ce père ? qui est-il ?

christiane dit: à

Pablo75 dit: « Tu as oublié de signaler que Paul Clément c’est Jacques-Pierre Amette – Paul Edel pour les intimes… »

Non, pas oublié. C’est volontaire.

hamlet dit: à

de nota dit: Le mieux, pour lire de bons polars…
 »

c’est de prendre un abonnement Netflix et regarder Breaking Bad, True Detective et the Wire.

hamlet dit: à

et Soprano

hamlet dit: à

les séries « les Sopranos », « Breaking Bad » « the Wire »…

question polar si on me trouve un auteur de polar qui a fait mieux ces 5 dernières décennies ?

Bloom dit: à

question polar si on me trouve un auteur de polar qui a fait mieux ces 5 dernières décennies ?

Largement aussi bien, Stuart Neville.

et alii dit: à

bonjour renato;lisez vous beaucoup de polars? Depuis longtemps?
moi,non, c’est la RDL en quelque sorte qui m’ a décidé de m’y mettre
bonne journée

Chaloux dit: à

Notre Pedel a même fait dans le scénario pour les 5 dernières minutes avec Jacques Debary. Quelqu’un lui a dit « fais-moi tout » et il a tout fait. Je l’ai vu. Encore un homme bafoué par une femme. Thème récurrent.

renato dit: à

et alii, Fugue in Yellow interessant, j’essaierai. Lu quelques polars — enfin, la catégorie est plutôt ample —.

de nota dit: à

Orwell dans la Pleiade en octobre, c’est pas trop tôt! L’équivalent de la pleiade pour l’édition italienne c’est la collection « i meridiani » qui, elle, a déjà publié Orwell, mais aussi Isaac Babel, Saul Bellow, Bohumil Hrabal, Gustav Herling, Bernard Malamud, Isaac Bashevis Singer, Musil, mais aussi Chandler et Dashiell Hammet!

Jazzi dit: à

La série noire, un passage obligé à condition d’en sortir ?
C’est ainsi qu’ont commencé Paul Edel et Annelise Roux !

Jazzi dit: à

Création : 1945
Nombre de titres parus : 2904

Les deux premiers titres :
Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris et Cet homme est dangereux (septembre 1945)

«Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la « Série noire » ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains. L’amateur d’énigmes à la Sherlock Holmes n’y trouvera pas souvent son compte. L’optimiste systématique non plus. L’immoralité admise en général dans ce genre d’ouvrages uniquement pour servir de repoussoir à la moralité conventionnelle, y est chez elle tout autant que les beaux sentiments, voire de l’amoralité tout court. L’esprit en est rarement conformiste. On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu’ils poursuivent. Le détective sympathique ne résout pas toujours le mystère. Parfois il n’y a pas de mystère. Et quelquefois même, pas de détective du tout. Mais alors ?… Alors il reste de l’action, de l’angoisse, de la violence — sous toutes ses formes et particulièrement les plus honnies — du tabassage et du massacre. Comme dans les bons films, les états d’âmes se traduisent par des gestes, et les lecteurs friands de littérature introspective devront se livrer à la gymnastique inverse. Il y a aussi de l’amour — préférablement bestial — de la passion désordonnée, de la haine sans merci. Bref, notre but est fort simple : vous empêcher de dormir.» (Marcel Duhamel, 1948.)

Janssen J-J dit: à

(dimanche matin, 28.6.20, 10.07)
– Manchette avait l’air de se foutre de la poire de Pivot.
– « J’ai beaucoup aimé », dit-elle souvent. C’était dans la nature de cette femme qui aimait beaucoup aimer.
– Le 27 février 2010, -le monde d’avant-, dans une correspondance privée, un contradicteur, spécialiste d’architecture carcérale, m’écrivait ceci : #Malgré toutes les pressions qui s’exercent sur la gauche pour rivaliser avec la droite sur le terrain de la prévention et de la répression, elle devrait oser affirmer, sans tabou et de façon décomplexée (pour « parler vrai » comme il se doit !), que les mesures de sécurité n’ont pas à se substituer aux projets de vie en société (à l’école ou en prison, par exemple). Il faut prendre le risque de vivre#.
– Aujourd’hui, cet homme, Ch. D, vient de mourir. Je lui avais répondu à l’époque que ses désirs étaient risqués.
– Tout semble devenu dérisoire, ce matin. Ces élections municipales, par exemple. Comment peut-on vouloir se rendre aux urnes ? voire se mettre à espérer à une déferlante verte telle qu’elle irait changer le climat du monde ?
– « Le fils » (un roman de Philipp Meyer), c’est l’histoire mouvementée, et bien documentée, de la séparation du Mexique et du Texas, vécue par trois générations sur un siècle… les Comanches, la guerre 14-18 de loin, et la maîtrise des champs de pétrole de la grande Dépression à l’après-guerre, etc. Un bon moment contre la déprime, heureusement, en attendant la suggestion de ce Stuart Neville.
– De la joie pourrait revenir avec un peu de Messiaen, ici dirigé par Simon Rattle
https://www.youtube.com/watch?v=dttUzAlDsRg
– Un petit rouge-queue nouveau-né est tombé de son nid, hier matin. Rien n’a pu le sauver avant la griffe du chat.
Bonne journée à toutes les femmes du blog de l’erdélie, telles que je les imagine avec leurs soucis personnels et leurs secrets de bonheur communs… que nous ne connaîtrons jamais véritablement, hélas.

Janssen J-J dit: à

@ Dashiell Hammet !? La naissance du polar industriel au service de vos sols.
(« Moisson rouge »…, – le fut « quelque chose » quand même, à l’aube)

Paul Edel dit: à

Confidence de François Guerif, spécialiste du roman « Noir » ,le plus grand auteir du roman noir américain, ce n’ est ni Chandler, ni Wiliam Irish, ni Chester Himes ni Jim Thomson (lire « cent mètres de silence ») ça reste William Faulkner !

Chaloux dit: à

C’est Gigi la doucereuse

Comme elle est calmée!

Elle sera calmée autant de fois que nécessaire…

Hurkhurkhurk!

Jazzi dit: à

« Le plus grand auteur du roman noir américain ça reste William Faulkner ! »

Et pas un peu Edgar Allan Poe, Paul ?

Jazzi dit: à

Et en langue française, comment situer Simenon par rapport au roman noir ou polar, Passou ?

renato dit: à

Le plus grand ?! Heureusement nous sommes sur un site « littéraire » !

Paul Edel dit: à

Jazzi plein est un précurseur du polar mais le roman noir ..
naît de la crise de 29 et culmine entre 1930 et 40 dénonce la violence sociale et la corruption et les réseaux maffieux entre autres et le tragique de l homme de la rue livre à lui même le roman noir met le détective privé solitaire cm
Comme emblème du redresseur de torts souvent hi
Humilié et pourchassé par les notables pourris

POE est un précurseur du polar mais le grand noir naît apres la crise de 29etcuine lmi

L

T

Paul Edel dit: à

Lire Poe à la place de plein…

Edgar.

Paul Edel dit: à

Au cinéma le Faucon Maltais de John Huston ou Le Grand Sommeil sont les plus beaux fleurons du film noir américain et Bogart est le modèle du détective désabusé et courageux redresseur de torts

et alii dit: à

et ça ça ne relève pas de la veine « noire »:
Rien à voir, donc, avec les peintures traditionnelles auxquelles l’artiste a consacré sa carrière. C’est du passé. Pour marquer le coup, il photographie toutes les toiles réalisées depuis plus de quinze ans. Puis, avec l’aide des étudiants venus l’assister, il les transporte au crématorium et les incinère !

Vous n’arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr
John Baldessari, Cremation Project, 1970, photo : © John Baldessari
Voir en grand

Mais sa démarche ne s’arrête pas là. Fidèle à lui-même, Baldessari souhaite intégrer une touche d’humour à son Cremation Project (« Projet incinération »). Il décide donc de récolter les cendres de ses toiles et… d’en faire des cookies.

hamlet dit: à

christiane, sur l’émission sur Camus, au début ils ne lui reprochent pas d’écrire des romans à thèse, je redis l’expression de Fink « avec le Premeir Homme Camus cesse de faire le beau ».
« faire le beau » ça veut dire quoi ? que c’est le premier livre où l’auteur ne prend pas une « posture », il ne fait pas le beau = il ne pose pas, il ne cherche pas à produire un effet : dans le premier homme Camus est là, spontané, sincère, il n’utilise pas une « écriture littéraire » en décalage avec ce qu’il est et ce qu’il dit, Camus est bien présent.

Alors sans doute ce besoin de « faire le beau » provenait d’un complexe d’infériorité vis à vis du milieu littéraire parisien, dans le « premier homme » il n’a plus rien à prouver ni à démontrer, d’où cette spontanéité d’écriture.

enfin un critique qui ose le dire, comme quoi tout arrive.

Chaloux dit: à

Camus est un fabuliste, pas un écrivain. Il n’a pas l’ouverture nécessaire.

Bloom dit: à

Evidemment, Faulkner dépasse de très loin le roman noir; principal coupable, le poncif malrucien sur Sanctuaire ‘l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier’,grille de lecture absolument réductrice de l’œuvre du créateur du comté imaginaire de Yoknapatawpha ( dont il dessina la carte où il plaça l’action de certains de ses romans).
Faulkner est principalement le romancier de la psyché brisée du Sud profond, de la disparition des valeurs « chevaleresques » & « aristocratiques » d’une société basée sur l’esclavage, vaincue en 1865, humiliée pendant la Reconstruction, qu’incarne les Sartoris & Thomas Sutpen et devenue la proie des appétits vulgaires des familles acquises à l’ethos nordiste, comme les Snopes. Avec au centre la question de la place des Noirs dans la société du Sud, des Christmas (L’Intrus) ou Nancy Mannigoe (Requiem pour une nonne), personnages d’une dignité sans faille chez qui Tony Morrison est allé chercher son inspiration.

Si l’on excepte le double assassinat dans la rue morgue, Poe appartient davantage au fantastique, au gothique, qu’au genre policier. Poe donne une nouvelle dimension au fantastique, et fait surgir la terreur de l’état anormal dans lequel est plongé le narrateur, et non de l’anormalité d’une situation vécue par une conscience « normale ». Les narrateurs de Poe sont par excellence « unreliable », des narrateurs auxquels il ne faut pas se fier car ils nous roulent dans la farine avec délice.

hamlet dit: à

Bloom dit: question polar si on me trouve un auteur de polar qui a fait mieux ces 5 dernières décennies ?

Largement aussi bien, Stuart Neville.
 »

pour vous il en existerait un ? cool. il a dû s’échapper d’un zoo ?

hamlet dit: à

Jazzi dit: La série noire, un passage obligé à condition d’en sortir ?
 »

qu’en France. aux US un auteur comme Mc Carthy écrit un polar (son meilleur livre?) « no coutry for old men » en fin de carrière.

Chaloux dit: à

Faulkner est une illusion collective.

DHH, dit: à

A mettre à l’actif (?) de la Série noire la promotion et la diffusion du whisky en France, confortées plus tard par les films d’Eddie Constantine
L’amie que je rencontre chaque matin au bistrot m’a parlé de siens cousins qui ont compris très tôt le marché qui s’ouvrait à la faveur de ces livres et de ces films , qui se sont lancés en pionniers dans la commercialisation en grand de cet alcool, et ont édifié un empire

christiane dit: à

hamlet dit: « christiane, sur l’émission sur Camus, je redis l’expression de Fink «avec le Premier Homme Camus cesse de faire le beau». «faire le beau» ça veut dire quoi ? que c’est le premier livre où l’auteur ne prend pas une « posture», il ne fait pas le beau = il ne pose pas, il ne cherche pas à produire un effet… »

Oui, Finkielkraut l’a dit et alors ? je ne partage pas du tout cet avis. Vous savez que j’aime les romans de Camus. Je sais que vous ne les aimez pas.
Oui, « Le Premier Homme » est un livre important mais n’efface pas pour autant l’immense œuvre qui l’a précédé.
Parfois vous êtes entêté… (moi aussi !).
Votre démonstration ne me convainc pas.

hamlet dit: à

le polar français depuis les années 80 est souvent manichéen, les auteurs sont à peu tous de gauche, ils superposent le modèle bourdieusien dominants / dominés à celui de la justice, au final le polar français est complaisant : le lecteur y trouve ce qu’il a envie de lire, le top ayant été atteint avec Fred Vargas et son humanisme rebelle genre à deux balles niveau chanson la plus débile de Manu Chao.

dans une série comme the Wire on retrouve toutes les catégories courantes du polar: les voyous, les flics, les politiques de la ville, les médias et les citoyens.

et à partir de là ça part dans tous les sens : les types ils jouent avec nos valeurs morales où les bons et les méchants changent de rôles toutes les trois minutes, qu’à la fin on ne ait même plus où est le bien et où le mal.

hamlet dit: à

christiane, ou je sais bien, je ne l’ai pas dit pour que cela change quelque chose, c’est juste que je suis tombé un type qui disait dans ma tsf le même truc que mézigue, du coup j’étais super content, parce que s’il avait dit le même truc sur ce blog il se serait fait matraquer. c’est tout.

hamlet dit: à

si on ne peut même plus partager ses joies.

christiane dit: à

Tenez, hamlet, je vais citer un passage qui me réjouit dans le polar de J-P. Amette « Enquête d’hiver » (Seuil) (pour Paul Clément c’était « Exit et « je tue à la campagne ». Parfois je les confonds… je ne sais pas pourquoi…
C’est à la presque fin – chap 32 :
« Demange attendit l’ascenseur. Il y entra avec une vieille femme qu’il avait déjà vue quelque part : elle portait un coq nain serré contre son manteau vineux. Demange appuya sur le bouton et, tandis que les portes se refermaient doucement avec un bruit de glissière, il détailla cette femme à cheveux blancs qui avait des flocons de neige sur le col de son manteau.
– Qu’est-ce que vous foutez là ?
– Mon coq a froid. Il est malade.
Demange posa sur la vieille un regard incertain.
– Oui…
– Vous ne connaissez pas un vétérinaire dans vos amis ? »

Voilà, une rencontre incongrue dans les bureaux de la P.J., juste avant le dénouement imprévisible.
Un délice poétique.
Fait-il le « beau » ? Je ne sais… mais ça me plaît !

hamlet dit: à

autre exemple de polar qui a eu un effet sur la politique : le film « Carancho » où à Bueons Aires des types dans la misère utilisent, avec l’aide d’avocats véreux, les accidents de voiture pour piquer de l’argent aux assurances : après ce film une loi a été votée pour surveiller et interdire ces pratiques.

et alii dit: à

je n’aime pas le whisky

et alii dit: à

Constantine est surnommée la « ville des ponts suspendus », « ville du vieux rocher », « ville des oulémas », « ville des aigles » et « ville du malouf », variante constantinoise de la musique arabo-andalouse. Elle est considérée comme la capitale de l’est du pays.

En 2015, la ville de Constantine est capitale arabe de la culture, deuxième ville d’Algérie à être choisie pour organiser cet événement, après Alger en 2007.

et alii dit: à

Israël Constantine2,3 naît à Los Angeles, au sein d’une famille juive originaire d’Europe de l’Est : son père est russe et sa mère polonaise. Il s’expatrie en France après l’échec d’une tentative de carrière hollywoodienne et pour suivre son ami John Berry victime du maccarthysme.

et alii dit: à

Il devient une vedette en France en interprétant le rôle de l’agent secret Lemmy Caution dans La Môme vert-de-gris (1953), adapté d’une série noire de Peter Cheyney, rôle qu’il reprend dans une série de films : Cet homme est dangereux (1953), Ça va barder (1953), Je suis un sentimental (1955), Lemmy pour les dames (1961) et À toi de faire… mignonne (1963). Constantine devient une vedette du box-office français et européen des années 1950 et 60 avec sa gouaille et son accent américain qu’il accentue volontairement. Il enregistre également plusieurs chansons de charme à succès et fait paraître sous son nom quelques romans, notamment Votre dévoué Blake (1955), aux Presses de la Cité (collection Un Mystère no 226) ; et Le Propriétaire (1975), J.C. Lattès9.

christiane dit: à

hamlet dit: « christiane, ou je sais bien, je ne l’ai pas dit pour que cela change quelque chose, c’est juste que je suis tombé un type qui disait dans ma tsf le même truc que mézigue, du coup j’étais super content, parce que s’il avait dit le même truc sur ce blog il se serait fait matraquer. c’est tout. »

C’est bien cela le problème ! « le même truc que mézihue »…

Matraquer ? ici ? comme Drillon ? Ils s’en moquent…
Ici c’est tous les jours « Guignol ».
Guignol, un rebelle, petit bonhomme malicieux et frondeur. « Gnafron », le regrolleur, son ami, il tient des propos éclairés mais semble être un peu trop porté sur la dive bouteille. Sa fenotte « Madelon », au caractère acariâtre, mais le plus souvent fière de lui. Le gendarme, un rôle d’autorité comme le « juge » qui représente la bourgeoisie et le pouvoir…
Un théâtre où la langue est hachée menue pour le plaisir, des textes improvisés au gré de l’actualité et selon l’humeur du moment.
Un spectacle souvent bêbête mais efficace qui plairait bien à Raymond Queneau !
Comme dirait DHH, le marionnettiste est souvent débordé par les extravagances de ces personnages en bois de tilleul.

DHH, dit: à

@Bloom
dans le genre polar classique centré sur la subtilité de l’analyse et l’efficacité du raisonnement déductif, Edgard Poe n’a pas fait que « Le double assassinat… » ,avec sa trouvaille du gorille assassin
il y a aussi de la même veine, lecture très recommandable, Le mystère de Marie Roger

Brinqueballe dit: à

Eddy?
Viski et p’tite pépé?

Dans le genre rigolo à la même époque y’avait Roger Pierre et Jean Marc Thibaut!

DHH, dit: à

ce que j’adore au guignol c’est de voir vibrer l’assistance.
ces gamins des tout petits entre trois et six ans qui commencent par appeler en chœur guignol,et debordant de bonheur lorsque la marionnette familiere finit par apparaître et à partir de ce moment ils se sentent en charge de le protéger contre le gendarme et contre ceux qui lui en veulent, et chaque fois qu’il est menacé ce sont des cris angoissés qui s’élèvent de l’assistance pour le prévenir , tous ces bebés lui enjoignant de se mettre à l’abri, inquiets pour leur cher ami.
C’est délicieux

D. dit: à

Je détestais le guignol. Je m’y ennuyais profondemément et devoir m’assoir si près d’autres enfants d’un rang très inférieur au mien me révulsait.

Bloom dit: à

Camus était aussi un véritable auteur de théâtre. Les Justes sont une ‘mise en scène’ d’une partie de l’homme révolté (sur les nihilistse russes, en lien avec son travail sur les Possédés. Belle adaptation du Requiem pour une nonne, de Faulkner, où il ne conserve que la partie dramatique et laisse de côté les ébouriffants chapitres historico-mythiques,purement romanesques. Nul doute qu’avec le procès de la nounou noire coupable d’avoir étranglé un bébé de 6 mois (inspiration pour L.Slimani?), Camus trouva un problème à la hauteur de ses questionnements éthiques.
Faire de Camus l’homme de son dernier livre ne rend pas justice à une oeuvre presque aussi protéiforme que celle de Sartre.

Dommage que vous passiez à côté de Faulkner, Chaloux – comme avec Joyce et Beckett, on ne lit plus de la même façon après qu’avant…

christiane dit: à

Oui, DHH et Et Alii,
nous avons les mêmes souvenirs heureux de ces publics d’enfants poussant des grands cris pour appeler Guignol ou l’avertir d’un danger.

christiane dit: à

Bloom dit:  »

Camus était aussi un véritable auteur de théâtre. Les Justes sont une ‘mise en scène’ d’une partie de l’homme révolté (sur les nihilistse russes, en lien avec son travail sur les Possédés. Belle adaptation du Requiem pour une nonne, de Faulkner, où il ne conserve que la partie dramatique et laisse de côté les ébouriffants chapitres historico-mythiques,purement romanesques. Nul doute qu’avec le procès de la nounou noire coupable d’avoir étranglé un bébé de 6 mois (inspiration pour L.Slimani?), Camus trouva un problème à la hauteur de ses questionnements éthiques.
Faire de Camus l’homme de son dernier livre ne rend pas justice à une œuvre presque aussi protéiforme que celle de Sartre. »

oui, absolument !!!!!!!!!!!!!!!!!

Brinqueballe dit: à

@MimiPinson,

C’est plutôt l’art de la femme de mes nages, non?

D. dit: à

Maintenant Arte incruste sur ces documentaires un logo « Nation apprenante ».
Plus ridicule tu meurs.
Pauvre France.
Demain dès mères djihadistes et leurs enfants, fraîchement rapatriés de Syrie, se délecteront dès docucu d’Arte. C’est une évidence.

Mimi Pinson dit: à

Oui Brinqueballe!
Ce peut être un film tourné à l’envers, la dame de service de nuit peint elle-même des tableaux vides à la serpillère!

Pablo75 dit: à

Pour moi le seul Camus intéressant est celui des « Carnets ».

Le reste, ça sent trop son époque – politique, idéologique et philosophiquement bête.

Pablo75 dit: à

Maintenant Arte incruste sur ces documentaires un logo « Nation apprenante ».
Plus ridicule tu meurs.
Pauvre France.
D. dit:

La poussée de la Connerie dans le monde en général et en France en particulier devient inquiétante.

Ça serait un covid invisible qui ravage les neurones des cerveaux humains chargés de la logique depuis pas mal d’années déjà, que ça ne m’étonnerait pas.

DHH, dit: à

@Bloom
Le plus faulknérien de romans de Faulkner au sens où vous avez défini cette œuvre, comme centrée sur la psyché brisée du sud profond, c’est pour moi Absalon Absalon ; Avec, pour le héros, cette survie dérisoire au monde dans lequel il avait sa place, par un enfermement dans un univers clos qu’il s’est ménagé hors du temps, sorte de vestige fossilisé de ce monde disparu.
Cet homme habité par les valeurs du sud d’autrefois, celui des plantations et de l’esclavage, où blancs et noirs restaient les uns et les autres à leur place est devenu un « petit blanc » dans la societé nouvelle, et il vit comme une descente aux enfers ses échecs successifs pour s’assurer une descendance de pure race blanche, alors que les enfants qu’il s’efforce d’engendrer à cette fin, naissent de plus en plus noirs

Chaloux dit: à

Le Carnets et le tout début, Caligula, L’été et même L’étranger, en un sens. Mieux vaut lire Jean Grenier, un essayiste majeur (et sulfureux) du XXe siècle.

hamlet dit: à

christiane, non il ne s’agit pas de cela, c’est juste que Camus est difficilement critiquable, c’est bien d’avoir des regards différents.

pareil pour son théâtre, là encore il propose une vision manichéenne, simpliste et caricaturale, les personnages véhiculent des idées « univoques », là encore quand dans ses livres il fait le beau, en plus c’est daté, ça reflète une époque et ça ne résistera pas au temps.

voilà c’est juste mon avis.

hamlet dit: à

Jazzi un autre qui n’a pas commencé par le polar : BEE avec son « american psycho ».

hamlet dit: à

sur le thème du « c’était mieux avant » le type qui a écrit la série « les Sopranos » dit s’être inspiré du film « les Affranchis » de Scorsese.

ça démarre avec le parrain de la mafia locale qui fait une dépression en voyant partir la famille de canards qui s’étaient installée dans sa piscine.

du coup, sur les conseils de ses proches il va voir une psy et il raconte la vie qu’il croit être la sienne. ce parrain d’une ville du new jersey passe son temps à lui dire c’était mieux avant, un nostalgique des années 50 qu’il n’a pas connus où il s’imagine que les mafieux vivaient dans un monde meilleur, codifié, plus sain et plus paisible.

hamlet dit: à

Jazzi : un autre qui n’a pas commencé avec le polar : Pynchon avec son « Inherent Vice ».

Patrice Charoulet dit: à

MORT DE FUMAROLI

L’écrivain Marc Fumaroli vient de mourir à Paris le 24 juin 2020 .

Tous ses livres sont à lire. J’ai particulièrement apprécié « L’Etat culturel », « L’âge de l’éloquence », « Histoire de l’éloquence »,
« Chateaubriand ».
Mon livre préféré- ceux qui me connaissent n’en seront pas surpris – est « Le Poète et le Roi , Jean de La Fontaine et son siècle ».
Ses idées ne sont guère majoritaires. Sa culture était profonde. Sa langue parfaite.

Quelle perte !

renato dit: à

Il a commencé par V.

et alii dit: à

un article sur Philip K. Dick. et son obsession des ms de Qumran
Emmanuel Carrere, Dick’s French biographer, wrote, “We are now living in Philip K. Dick’s world, a virtual reality that was a fiction in the past.” At a time when conspiracy theories about
PKD joined the Episcopal Church and declared himself a “serious Christian.” He sought answers to existential questions in the scriptures of the great religious traditions. In his study of Jewish and Christian traditions he was inexorably drawn to the visionary, mystical, and apocalyptic. In the Hebrew Bible he focused on Isaiah, Ezekiel, and Daniel, and in the New Testament on the Gospel of John and the Book of Revelations.

Of the post-biblical writings, the Dead Sea Scrolls fascinated the
” that led him to write his last novel, The Transmigration of Timothy Archer. The novel imagines that after the discovery of the Dead Sea Scrolls another cache of scrolls is found in the Judean desert: The “Gnostic Scrolls of the Essenes.” The narrator is drawn into the search for the secrets of these scrolls though his friendship with Timothy Archer, the bishop of San Francisco.

James Pike, the Episcopal bishop of San Francisco (the Timothy Archer of the novel), and Philip K. Dick formed a close friendship that began in the 1960s. They were a most unlikely pair. Dick, scruffy, paranoid, and addled by drug use, lived in bohemian squalor in rural California. Pike, obsessively neat, impeccably groomed, and very ambitious, lived in a magnificent residence in San Francisco. What they shared was a fascination with the occult, and with the Dead Sea Scrolls.
https://www.tabletmag.com/sections/arts-letters/articles/philip-k-dick-dead-sea-scrolls

Bloom dit: à

Je vous rejoins tout à fait sur Absalon, Absalon, DHH. C’est pour moi le plus grand des grands Faulkner. Cette odeur de glycine au tout début, âcre comme la mort dans la vie dans laquelle est est figé Rosa Sutpen au début…Ce fut la grand inspiration de Claude Simon pour sa Route des Flandres, si je me souviens bien.
J’avais il y a longtemps fait un travail sur l’incipit du roman en montrant comment il était tout entier contenu dans les 15 premières lignes, comme un écheveau que WF allait tirer…il faudrait que je retrouve cela.
Avez-vus lu Sartoris?

Bloom dit: à

« vus> vous

La femme en blanc de Wilkie Collins, ur-polar extraordinaire!

Bloom dit: à

Postérité & plasticité de Camus.
Un des grands livres sur « le choc des civilisations » dans le sillage du 11 septembre est L’intégriste malgré lui, du à Mohsin Hamid, auteur pakistanais d’expression anglaise, et qui a pour modèle narratif le monologue de La Chute.
Moins polar que thriller, coup de manchette dans les gencives. Lahore pour les nuls.

Paul Edel dit: à

Pablo d accord avec vous pour les carnets de Camus et ses voyages en Grèce mais la nouvelle La femme adultère dans le recueil L exil et le royaume est pas mal du tout.Au fond c est un descriptif méditerranéen

Pablo75 dit: à

Mieux vaut lire Jean Grenier, un essayiste majeur (et sulfureux) du XXe siècle.
Chaloux dit:

J’ai lu 2 ou 3 livres de lui il y a pas mal d’années et cela ne m’a pas marqué. Il faut lire quoi de lui? Et en quoi il est sulfureux?

Jazzi dit: à

« c est un descriptif méditerranéen »

Camus lyrique, c’est tonique !
Camus philosophe, bof…

Bloom dit: à

il vit comme une descente aux enfers ses échecs successifs pour s’assurer une descendance de pure race blanche, alors que les enfants qu’il s’efforce d’engendrer à cette fin, naissent de plus en plus noirs

On ne comprend rien aux EU, notamment au Sud, ais pas que, si l’on ne mesure pas la hantise absolue du mélange des races (miscegenation) et la théorie de la goutte de sang noir, qui font des personnages de Faulkner des octavons (1/8 de sang noir), des quarterons (1/4), ou des « nègres blancs », comme Joe Christmas dans Lumière d’août.La One-drop of blood rule, espèce « négritude invisiable » mais néanmoins assignatrice, était (est?) un des piliers de la société du Sud. Et bien sût, les propriétaires d’esclaves ne se gênaient pas pour exploiter sexuellement leurs esclaves femmes (voir Thomas Jefferson et Sally Hemmings). Les valeurs chevaleresques s’arrêtaient là où désir et pouvoir se rejoignaient.
Faulkner connaissait parfaitement tous ces paradoxes et ces réalités abominables.

DHH, dit: à

@ bloom
je ne sais pas si le mot anglais d’origine est aussi fort que sa traduction en français mais je me souviens de cette « virginité embastillée » qu’on lit dans les premières pages d’Absalon

Alexia Neuhoff dit: à

A propos de Sartoris, sans doute un des plus beaux personnages féminins de la littérature américaine : Virginia du Pre ou Miss Jenny ou tante Jenny. Quelle force ! A la fin du roman, son tour au cimetière…

Pablo75 dit: à

La femme adultère dans le recueil L exil et le royaume est pas mal du tout.
Paul Edel dit

Pas lue, mais je marque. Et sa Correspondance? Il y a 3 vols. en Folio qui m’attirent plus que toute fiction chez lui: avec María Casares, avec L.Guilloux et avec René Char.

B dit: à

Pas lu mais ne pourrait on pas extrapoler et s’accorder pour dire que le roman est une vaste enquête sur l’humain dans toutes ses dimensions, positions, dispositions, du thriller sur tous les rayons?

christiane dit: à

Paul Edel dit:  » mais la nouvelle La femme adultère dans le recueil L exil et le royaume est pas mal du tout. »
Étonnante ivresse sensuelle sous les étoiles…

Pablo75 dit: à

Quand on lit Camus il faut penser aussi qu’il est mort à 46 ans. Il aurait écrit quoi dans les années 70 ou 80, à 60 ou 70 ans?

C’est comme si on jugeait Gide ou Valéry morts à 46 ans (le premier en 1915, le deuxième en 1917). Ou V.Hugo (en 1848).

Camus, s’il était mort à un âge aujourd’hui presque « normal » (87 ans) il aurait pu connaître le XXIe siècle…

D’ailleurs, on pourrait dire la même chose de Baudelaire, mort à 46 ans aussi (et qui aurait eu « seulement » 79 ans en 1900).

B dit: à

Les valeurs chevaleresques s’arrêtaient là où désir et pouvoir se rejoignaient.

Et ça donne quoi comme situations? Des exemples pour illustrer votre conclusion me seraient utiles à mieux saisir ces réalités dépassées.

renato dit: à

Gaddis, The Recognitions, presqu’un polar.

Pablo75 dit: à

Paul Edel dit: » mais la nouvelle La femme adultère dans le recueil L exil et le royaume est pas mal du tout. »
Étonnante ivresse sensuelle sous les étoiles…
christiane dit:

Camus était un chaud lapin, comme on le voit très bien dans son thème astral. C’était un Plutonien (Scorpion) avec Mars en Cancer (un autre signe très sexuel). Mais un chaud lapin cérébral (Lune et Uranus en Verseau). Et comme tant de gens célèbres, sa Maison dominante était la X, celle de la carrière, de la vie publique, de la réalisation sociale.

vedo dit: à

DHH,
Jamais lu Faulkner. Commandé Absalom, Absalom. Par ailleurs, expérience partagée au Guignol (Luxembourg).

christiane dit: à

La première page…
@DHH et Bloom
(dans la traduction de Raimbault et Vorce.
« […] Miss Colfield, dans l’éternelle robe noire qu’elle portait depuis tantôt quarante-trois ans, pour sa sœur, son père et son mari manqué, nul ne le savait, assise, si raide dans la dure chaise au dossier droit, trop haute pour elle, que ses jambes pendaient aussi verticales et rigides que si elle avait eu des tibias et des chevilles de fer, sans toucher le plancher, avec cette apparence d’immobile et impuissante fureur qu’ont les pieds d’enfants, et en train de parler de cette voix revêche, inquiète, effarée, jusqu’à ce qu’enfin on cessât de l’écouter, qu’on ne l’entendit plus que d’une façon confuse, et que l’objet, depuis longtemps défunt, dont la privation provoquerait sa vaine révolte, même évoqué par une répétition indignée, n’émergeât plus que paisible, insouciant et inoffensif, de la patiente, dolente et victorieuse poussière.
Sa voix ne se taisait pas, on cessait simplement de l’entendre.Il y avait dans la pièce une vague obscurité à odeur de cercueil, saturée et resaturée du parfum sucré de la glycine en fleurs […] et la rance odeur de vieille chair féminine depuis longtemps embastillée dans sa virginité ; […] ».
Faulkner s’y entend pour étouffer et fasciner le lecteur avec ses phrases longues, ondoyantes, que l’on ne peut lire sans faire des pauses tant le souffle lui manque. Cette ombre, ce fantôme poussiéreux insaisissable de cette vieille Miss Colfield dans un monde qui semble en pleine décomposition…
Je pense à un autre portrait que l’on peut voir à Orsay, inquiétant, lunaire, en gris et noir, que Whistler, fit de sa mère de la mère en 1871. Lumière austère. Le noir domine.
https://www.pinterest.fr/pin/452189618815777702/

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…dimanche 28 juin 2020 à 17 h 51 min.

…il y a de ceci,…que l’éducation fait l’homme, si cela est suffisant, dans la grande proportion,…( polars & romans )

…il est vrai, que beaucoup, sont condamner aux échecs perpétuels à causes de connaissances inappropriés, pour réussir,…
…environnements hostiles divers.
…émigrations, langues, corporations, indépendance d’esprit,…

…mais, dans une qualité plus  » brute « , le polar, révèle, des personnalités de type  » Attila « , ou autres pédigrées de type  » sociétés secrètes « , aux buts d’arnaques collectives ou autres complots,!…

…lire les polards et romans, pour ensuite spolier les gens  » les mains propres à cols blancs « ,…
…promesses et élections, pour nous foutre.
…despotismes en académies et inquisitions.

…( lectures pour victimes des sociétés )
…Pole Arts pour résignés,…

christiane dit: à

Pablo75 dit: « Camus était un chaud lapin ».
Mais elle est seule avec son rêve sous les étoiles. Son mari dort…

« Quand Janine rentra, avec les mêmes précautions, Marcel n’était pas réveillé. Mais il grogna lorsqu’elle se coucha et, quelques secondes après, se dressa brusquement. Il parla et elle ne comprit pas ce qu’il disait. Il se leva, donna la lumière qui a gifla en plein visage. Il marcha en tanguant vers le lavabo et but longuement à la bouteille d’eau minérale qui s’y trouvait. Il allait se glisser sous les draps quand, un genou sur le lit, il la regarda, sans comprendre. elle pleurait, de toutes ses larmes, sans pouvoir se retenir. »

renato dit: à

The Recognitions, roman baroque, toutes les falsifications sont là : faux tableaux, fausses paternités, faux romans, fausses dédicaces, poèmes empruntés, fausses monnaies — l’art du faux est porté jusqu’au génie par Wyatt, le peintre-faussaire.

Brinqueballe dit: à

 » Un jeune arnaqueur expert de l’art contemporain » B.

En voilà un qui a du suivre les cours du soir fissa, fissa, de l’académie branchouille!

Bloom dit: à

@DHH,
« embattled in virginity », en anglais( « the rank smell of female old flesh long embattled in virginity… »). La traduction de « embattled » (assiégée) par « embastillée » est excellente. Comme le rapporte Coindreau, Faulkner se fichait de savoir si ses livres étaient bien traduits; il lui avait même conseillé de laisser tomber les mots qu’il avait des difficultés à traduire, et de fait, les premières traductions, avant d’être revues par Gresset, Pitavy, Raimbault ou Bleikasten étaient parfois lacunaires.

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