Maurice Nadeau, le grand décapeur
On n’assiste pas souvent à une grande leçon de critique littéraire. Celle que nous offre Maurice Nadeau (1911-2013) d’outre-tombe a des relents testamentaires en un temps où la critique journalistique n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut. Elle est d’autant plus percutante qu’il ne s’y donnait pas pour un maitre, n’ayant pas de disciple. Pas le genre à faire la leçon à qui que ce fut. Avec la parution de Soixante ans de journalisme littéraire. Les années “Lettres Nouvelles” (1600 pages, 39 euros, éditions Maurice Nadeau/ Les Lettres nouvelles), qui couvre la période 1952-1965, nous disposons désormais de son ars poetica. Face à l’énormité de ce second volume d’anthologie de ses articles préfacé par Thiphaine Samoyault, l’esprit encore plein des souvenirs de lecture du premier, j’avais l’intention d’y picorer au hasard, par sauts et gambades, comme on peut le faire de certains dictionnaires. Et puis le confinement aidant (c’était en mars dernier), je me suis laissé emporter en lisant l’intégralité dans l’ordre chronologique de parution des articles. Tous les Nadeau s’y trouvent : le critique bien sûr mais aussi l’éditeur, le directeur de revue, le juré et le grand lecteur, tout simplement.
Passionnant de voir comment il a tôt mis au point son système critique et comment il s’y est tenu sur la durée. Chacune de ses critiques se divise en quatre parties : le récit de l’histoire, la langue de l’auteur, l’analyse du livre, sa contextualisation dans l’œuvre. Pas toujours dans cet ordre. Mais Il y a toujours une chute où sa pensée critique se concentre et se réfugie en une poignée de mots. Chaque critique est longue de quelques feuillets. S’agissant du Hussard sur le toit qui marque à ses yeux une date dans la bibliographie de l’auteur tant celui-ci lui parait métamorphosé depuis la guerre, il commence par replacer le roman dans l’ensemble afin de comparer l’avant et l’après ; le nouveau Giono lui semble aller vers plus de simplicité et de naturel même si ce faisant, il se révèle moins romancier que poète, chroniqueur, conteur et dramaturge ; la philosophie vitaliste et le fond mythologique première manière sont toujours là mais l’homme a appris à se détourner des lois de la nature et à les contourner lorsque celle-ci est déréglée.
Bien composées, très découpées comme on le dit d’un film, ses critiques obéissent à une architecture immuable. Il y a un démonteur de mécanique et un maitre en dépeçage en lui. Il s’y entend à mettre à nu les grandes machines romanesques. L’art de la critique selon Nadeau est admirable de constance, de pénétration quel que soit l’ordre du cahier des charges qu’il s’impose. Les citations, assez brèves, donnent à entendre la sonorité du texte, procédé dont il n’abuse pas dans le but de tirer à la ligne. Pas du genre à modifier sa manière en fonction des responsables culturels du journal auquel son article est destiné. C’est à eux de s’adapter à lui dès lors qu’ils viennent le chercher, et non l’inverse.
« C’est l’histoire, racontée à la première personne… ». Il se résout à raconter bien qu’il soit intimement convaincu qu’un roman est irréductible à son argument. Pire : il résume, mais longuement. On peut même dire qu’il s’y applique surtout lorsque lui-même le reconnait (« je m’efforce de résumer ») même s’il le regrette à propos d’un livre de Claude Simon : « On est malgré soi obligé de s’en tenir aux faits, aux événements, aux personnages ». Il s’étend sur le sujet (allez donc cerner puis exposer le « sujet » de Lolita !) tout en sachant que l’essentiel de ce qui fait la qualité, la singularité, la puissance d’attraction d’un roman est ailleurs (si le diable est dans les détails, la grâce est dans les interstices). Le pire des systèmes critiques à l’exclusion de tous les autres ? Il y a de cela malgré le côté positiviste que cela confère à ses papiers. Le procédé risque de donner au lecteur l’impression d’être dès lors dispensé de lire le livre.
Il ne juge pas les auteurs mais les livres, et ceux-ci séparément. C’est d’un texte qu’il s’agit et de rien d’autre, celui-ci fut-il replacé au sein d’une œuvre et celle-ci au creux d’une vie. Ce qui permet d’encenser un jour un écrivain et de le descendre un autre jour. Tout le monde ne comprend pas cette liberté de l’esprit. Le rivage des Syrtes lui apparait comme « une ennuyeuse dissertation » contrairement au Balcon en forêt qui n’en possède pas moins un « écriture très surveillée », ce qui est plutôt bien vu. Un auteur régulièrement encensé par lui ne doit pas se sentir à l’abri car il juge livre par livre, texte après texte et ne craint pas de réviser son jugement. Ainsi de Marguerite Duras. Après avoir loué Barrage contre le Pacifique, il dit sa déception à la lecture du Marin de Gibraltar, exécuté à l’égal d’un vulgaire divertissement à l’américaine. Mais quand il aime, tous les Nadeau en lui se mettent au service de l’écrivain porté au pinacle.
Le critique ne se contente pas de louer La Route des Flandres pour la richesse de la palette, la manière dont Claude Simon réussit à se dégager de l’influence de Faulkner, l’heureux mélange des temps dans la peinture du chaos de mai 40 : le directeur de revue a publié deux avant un récit intitulé Le Cheval, ébauche du roman dont il deviendra le cadre. Il donne envie d’aller à la découverte du grand roman d’Hermann Broch La mort de Virgile et de chercher sans attendre les raisons du poète de vouloir détruire l’Eneide. De même pour Nedjma de Kateb Yacine encensé dès sa sortie en 1956. Le vieil homme et la mer ? Une merveille de réussite technique, un chef d’œuvre d’horlogerie, voué à devenir un classique dès sa parution ; même si à la seconde lecture (mais oui, il arrive que certains critiques y reviennent juste après afin de mettre à l’épreuve leur première impression), il est déçu de voir un peu trop comment c’est fait. Il est le premier et longtemps le seul à dire son admiration pour Sa Majesté des mouches de William Golding dès sa parution. On ne lit pas sans émotion l’accueil réservé en 1953 à la Statue de sel d’Albert Memmi, qui vient de disparaitre, dans un papier consacré aux romanciers d’Afrique du nord regroupant à ses côtés Mohamed Dib et Mouloud Mammeri, et prédisant : « Il serait étonnant qu’on n’entendit pas reparler de lui ». A propos de Borges, il fait justement remarquer que son art épuise le commentaire aussitôt qu’il le suscite, ce qui le rend incritiquable. Simone de Beauvoir lui inspire des réserves polies. Selon lui, le Nouveau roman n’existe que parce que la France avait besoin de quelque chose comme les Angry Young Men ou comme la Beat Generation. Mais ce n’est pas parce qu’on se réunit pour une photo ou une émission qu’on est un mouvement, encore moins une école. Une bonne part de l’irritation que cause la lecture des romans d’Alain Robbe-Grillet, à l’occasion de la parution de Dans le labyrinthe (1959), vient de ce qu’on ne peut pas se laisser aller à les lire simplement.
« Entre eux et nous s’interposent des propos, déclarations, écrits théoriques de l’auteur fort discutables, des interprétations qui, de la part de certains commentateurs étrangers, vont jusqu’à la ratiocination bouffonne. Ajoutant à une savante obscurité dont la réputation de l’auteur n’a certes pas à souffrir, ils font écran entre ce qu’il écrit et ce que nous lisons, interdisent toute lecture naïve. Excessivement louangé par les uns, dénigré avec le même excès par d’autres, chaque roman de Robbe-Grillet devient un acte de la comédie littéraire du moment, une occasion de se compter pour les partisans et les adversaires du « nouveau roman », un symptôme parmi d’autres de cette « vedettomanie » à laquelle Robbe-Grillet se soumet avec une bonne grâce entière. Lui suffirait-il de vouloir occuper, pour le temps d’une mode, le devant de la scène ? »
Il y a de beaux morceaux pour servir à l’histoire littéraire, à condition de ne jamais oublier la date exacte de l’article. On pourra facilement pointer ici ou là des erreurs d’appréciation, des complaisances, des oublis, exceptionnels dans la masse. Car une chose est de juger un livre à la veille de sa parution, une autre est de le faire longtemps après, lorsqu’il est précédé par sa légende. L’ensemble est daté mais pas démodé (même si l’on repère ici ou là des expressions comme on n’en fait plus, lorsque par exemple le nouveau roman de Simone de Beauvoir « fait sensation »). C’est un passé qui n’est pas passé non seulement parce que les classiques de l’époque le sont tout autant plus demi-siècle après, mais parce que certaines nouveautés du temps de Maurice Nadeau sont devenues des classiques modernes (pas toutes, on s’en doute : ils sont un certain nombre les romanciers dont il attendait beaucoup et qui ont vite disparu en leur temps déjà, les Célia Bertin, Gabriel Véraldi, Jean Cordelier etc). Son recueil fait revivre un temps où Beckett ne trouvait pas un théâtre qui acceptât de monter Fin de partie et où ses romans ne dépassaient pas 3000 exemplaires. Il le fait pour ceux qui n’y étaient pas comme pour ceux qui y étaient sans l’avoir vécu.
Il prend des coups puisqu’il lui arrive d’en donner. Publiquement, cela va de soi, sinon la volupté des bretteurs en serait diminuée. Breton, Mauriac, Paulhan entre autres seigneurs l’ont tancé « sans que cela me fasse ni chaud ni froid ». Lui-même sait être vache même s’il n’aime rien tant qu’admirer. Ainsi lorsqu’il exprime une fois de plus le mépris dans lequel il tient Pierre Daix « qui est une sorte de personnalité dans le Parti communiste », lequel, il est vrai, l’avait traité de « gilet rayé de la bourgeoisie ». Il avoue d’emblée un préjugé contre Jean Dutourd (si chéri du Figaro) ; s’agissant des Taxis de la Marne, il le soupçonne de faire dans le cocardier par habileté parce que « les futés savent que, commercialement, ça rend ». Comme si la France était son fond de commerce alors que Dutourd était ainsi, sa vie, son œuvre l’ont amplement prouvé, et qu’il ne pouvait être rien d’autre ! Quant à « ce qui rend » dans les années 50 pour un écrivain, il semble que l’air du temps était ailleurs. Il use de Dutourd comme d’un repoussoir, mêlant au mépris qu’il lui voue sa haine pour Paulhan, manière de le rabaisser de biais.
Membre du jury Renaudot de 1945 à 1969 il n’en juge pas moins régulièrement et parfois sévèrement les choix des autres jurys dans sa revue et s’autorise des piques (« Pour échapper aux prix, il faut une chance aussi grande que pour les mériter »), attaque volontiers les jurées du Femina avec des arguments qui de nos jours lui vaudraient d’être lynché sur Twitter : « C’est entendu : beaucoup des dames du Femina feraient mieux de s’occuper de tricot, à la maison, ou chercher un autre moyen pour meubler leurs loisirs, que celui de décerner un prix littéraire ». Rien moins que misogyne, un trait de caractère qui revient souvent au détour d’une phrase, comme s’il s’en amusait : «Moderato Cantabile ne se présente pas, en dépit de son titre, comme un récit « modéré » et « chantant ». À l’aide de moyens d’une sobriété étonnante (chez une femme)… ». Ou encore : « Que les auteurs du boulevard n’aient pas honte de leur métier : le destin de Colette les attend » écrit-il non sans perfidie.
Bien sûr, il y est tout le temps question de littérature, de statut du roman, de l’évolution de la poésie ; ce qui est le cas des anthologies d’articles d’autres critiques littéraires plus jeunes que Nadeau (Angelo Rinaldi, Jean-Louis Kuffer) ; bien sûr, le rôle de l’intellectuel déjà mis à l’épreuve par la guerre d’Algérie occupe de plus en plus de place, de même que le malaise de la gauche ; mais le plus frappant est l’importance des débats sur le rôle de la critique, étant entendu qu’à travers elle, c’est le regard du lecteur et l’impact de l’écrivain sur les idées de son temps qui sont interrogés.
En 1958, alors qu’il sonde les lecteurs des Lettres nouvelles sur la question de l’engagement auquel une revue devrait se soustraire ou au contraire se tenir, il est mis en garde par des lecteurs contre « le tour confessionnel » que prend la sienne, et il faut naturellement l’entendre non au sens religieux mais plus largement idéologique, manière de lui reprocher d’être de gauche, c’est ainsi qu’il l’entend. Un abonné le tance sur son trop grand souci du politique en lui rappelant que si on peut relire encore aujourd’hui certaines revues du XIXe siècle, c’est grâce aux articles ou notes de Laforgue, Mallarmé, Valéry, Remy de Gourmont, Gide, mais sûrement pas pour les articles politiques ou manifestes de Paul Adam… Mais Nadeau n’en démord pas : « Il n’est pas dit que ce rôle de témoin soit inutile ». Il est vrai que la politique est un peu partout dans ce recueil, et pas toujours entre les lignes et en sous-texte. L’époque le veut (décolonisation, guerre d’Algérie, guerre froide).
Il est bon de rappeler qu’en 1958, au moment où Aragon publiait La Semaine sainte que tous les jurés avaient lu, les Goncourt couronnaient Saint-Germain ou la négociation de Francis Walder, divertissement historique agréable et sans prétention de l’aveu même de son auteur. On se dit que Nadeau juré, lui au moins… Même pas ! Il juge que la Semaine sainte comme un roman-feuilleton, du sous-Dumas ! Il est vrai qu’il a ses têtes de turc et Aragon, de même qu’André Stil, en font partie (deux membres éminents du PC, des staliniens à jamais à ses yeux, impardonnable pour le trotskyste que lui n’a jamais cessé d’être). Le militant et le critique ne font qu’un. Il ne s’en explique nulle part mieux que dans ces lignes qui datent de 1958 et des « évènements » en Algérie :
« Les politiciens sont jugés sur leurs actes, les intellectuels le sont aussi sur leur pensée, et si cette pensée n’était pas de dégoût et de honte à la nouvelle que des aviateurs français ont tiré à la mitrailleuse sur des enfants et des femmes, c’est alors que nous nous estimerions peu qualifiés pour nous occuper de littérature. Ce langage dont nos poètes, nos romanciers, nos essayistes font un usage noble, pouvons-nous accepter qu’il soit aussi un langage d’assassins ? »
S’il se défend naturellement de tout sectarisme idéologique, il n’envisage pas un instant de dissocier ses engagements : on est en littérature comme on est dans la vie, donc en politique. Pour lui c’est tout un. En se déclarant contre l’académisme, il entend rejeter à bonne distance tant les humanistes que la bonne vieille droite et ses jeunes hussards. Ce qui fait du monde et pas toujours du pire. Chez les plus jeunes d’entre eux (on imagine la bande qui gravite autour de Jacques Laurent du côté de la revue Arts, les Nimier, Déon, Blondin), il ne voit qu’arrivistes et commerçants. Quant aux communistes, n’en parlons pas : tous des stals ! Au moins ses réflexions de la fin des années 50 ont-elles le mérite d’éclairer sur les interminables débats suscités par les dilemmes, cas de conscience et paradoxes de l’intellectuel communiste (à propos de Dinonys Mascolo) qui paraissent désormais aussi archaïques que ceux des curés bernanosiens (encore que les seconds ont mieux vieilli que les premiers). Nadeau, c’est aussi cette vision du monde :
« La « gauche » est le lieu de tous ces refus de facilités diverses qui sont aussi des facilités d’écriture. Ce n’est point nous faire une part étroite, au contraire. Ne reculant pas devant les formulations hardies nous irons jusqu’à dire qu’àquelques exceptions près, il n’est pas de grand écrivain qui ne soit de gauche,pour peu qu’il ne transige ni avec son projet ni avec lui-même, à commencer par Balzac, exemple trop fameux. Parmi nos aînés immédiats, Gide, Valéry, Martin du Gard sont de gauche. Breton, Bernanos, Malraux appartiennent à la gauche et, horreur ! le Céline du Voyage, le Giono de Que ma joie demeure, le Marcel Aymé de La table aux crevés »
Il suffirait pourtant de reprendre le « dossier » de chacun, de dresser l’inventaire de ses engagements, d’entrer dans la complexité d’un Léon Daudet, polémiste ultra à l’Action Française, se damnant pour se faire l’avocat de Proust puis de Céline au jury Goncourt, pour voir qu’il y a amplement matière à débat et qu’il ne suffit pas d’annexer à l’insu de leur plein gré des écrivains au camp moral de la gauche pour le clore. Nadeau ne l’ignore pas mais cela ne l’empêche pas de récuser les analyses du statut de l’intellectuel par Raymond Aron en essentiallisant celui-ci comme « collaborateur du Figaro » : tout en jugeant la remarque anodine, Nadeau infère d’Aron sa qualité de bourgeois parce qu’il a écrit : « Le progrès économique en Occident a fait de l’ouvrier l’esclave le plus libre, le mieux rémunéré de l’histoire » (1955).
Bien des responsables de revues littéraires gagneraient aujourd’hui à méditer le compte rendu qu’il fait d’un colloque zurichois réunissant ceux de l’époque (1956) réunis afin de confronter leurs points de vue sur le rôle et la fonction de la littérature. Il ne suffit pas de se dire qu’il y a chez l’homme de revue un dévouement pour la chose littéraire, une abnégation, un désintéressement qui forcent l’admiration. Leur rôle politique modifie la donne. Les directeurs des deux grandes revues soviétiques Inostrannaia Literatura et Znamya, ceux de la revue polonaise Tworczosc et ceux de la revue yougoslave Knizevnost, y prirent langue avec les Français Maurice Nadeau (Les Lettres nouvelles) et Georges Bataille (Critique) mais surtout pas Aragon ni Pierre Daix des Lettres françaisesqu’il déteste ce qui a bien dû faire rire les Russes, l’anglais Stephen Spender (Encounter) et l’italien Ignazio Silone (Tempo Presente), initiateur de la rencontre, ainsi que leurs collaborateurs (Jean-Jacques Mayoux, Duvignaud, Barthes côté français). Une vraie réunion de travail en terrain neutre. Edifiants échanges sur les « écrivains qui font honneur à la littérature », les « écrivains valables », du culte de la personnalité, du non-conformisme…
D’ailleurs, Nadeau publie régulièrement de petits articles dans lesquels il réfléchit à l’avenir des revues littéraires, n’hésitant pas à éclairer son analyse par l’ombre portée de l’histoire littéraire telle cette lettre de Flaubert à son amie Louise Colet (31 mars 1853), laquelle veut l’embarquer dans un projet de revue littéraire, ce à quoi il se refuse catégoriquement :
« Un journal enfin est une boutique. Du moment que c’est une boutique, le livre l’emporte sur les livres, et la question d’achalandage finit tôt ou tard par dominer toutes les autres. Je sais bien qu’on ne peut publier nulle part, à l’heure qu’il est, et que toutes les revues existantes sont d’infâmes putains qui font les coquettes. Pleines de véroles jusqu’à la moelle des os, elles rechignent à ouvrir leurs cuisses devant les saines créations que le besoin y presse (…) Et puis il faudrait juger, être critique ; or je trouve cela ignoble en soi et une besogne qu’il faut laisser faire à ceux qui n’en ont pas d’autre. »
Et Maurice Nadeau, jugeant la position de Flaubert morale avant tout et non esthétique ou critique, craignant qu’elle exprime davantage de prétention que d’orgueil d’artiste, de commenter Flaubert :
« Ces moyens nous font quitter l’absolu dans lequel voulait se réfugier Flaubert et nous installent dans ce relatif que constitue la vie littéraire. Ceux qui veulent lui échapper en sont néanmoins les victimes, tel ce jeune romancier qui par un acte de haute moralité entendait refuser un prix littéraire. »
C’est à mettre en relation avec un autre passage du recueil daté, lui, de 1958 dans lequel il expose avec pragmatisme sa conception de la critique : un crible où presque rien ne passe, un art du transvasement d’un livre dans un article avec plus ou moins d’habileté et une certaine humilité…
« Il faut taire l’émotion que vous a donnée le geste infime d’un personnage de second ordre, celle que procure le paysage reconstruit à partir des indications de l’auteur et qui se trouve être souvent un paysage qui vous appartient en propre, qui brusquement jaillit de votre enfance. Il faut s’interdire tous les vagabondages de la pensée et du cœur, toutes les remarques personnelles sur tel fait, tel concours de circonstances, tel comportement, parfois des réactions qui vont jusqu’au bouleversement intime, fût-ce à propos de livres maladroits. L’article de critique ne relève pas de la confession, et à bon droit on vous fait grâce de détails qui n’intéressent que vous. On veut savoir ce qu’« il y a » dans tel livre, s’il vaut la peine ou non de l’acheter, s’il est bien fait et ce que vous en pensez ».
Les deux volumes de Soixante ans de journalisme littéraire constituent un formidable panorama littéraire de cette époque. Quelque chose de quasi encyclopédique. Quelle mine ! Un morceau d’histoire, mais d’une histoire littéraire et intellectuelle saisie dans le vif de sa naissance, qui ne se pousse pas du col. Tout sauf exhaustive, rien moins que subjective. Cela dit, certains articles ont dû être retravaillés après coup ; sinon, comment expliquer cette bizarrerie : dans un hommage à son ami Jean Reverzy trop tôt disparu, Maurice Nadeau écrit dans lesLettres nouvelles en 1959 : « Jean Reverzy – nous nous en doutions à quelques pudiques confidences, aujourd’hui Charles Juliet nous en donne plus loin l’assurance – est venu à la littérature, et tardivement, par la brusque révélation de la mort ». Or Juliet, né en 1934, n’a commencé à publier qu’en 1974 et son livre sur Jean Reverzy est paru à L’Echoppe en 1992…
En exposant ainsi tout Nadeau, l’éditeur a couru le risque de l’offrir au jugement de la postérité. L’exercice de l’anthologie n’est pas sans danger pour un critique. Les tics d’écriture sautent aux yeux, les répétitions de formules, les citations trop semblables (de même que les coquilles souvent dans les noms et prénoms et dates). Qu’importe ! Il tranche sur tant de critiques dont les écrits n’engagent à rien. Pas un article de lui qui n’exprime une vision du monde. Même si parfois il déçoit, lorsque, par exemple, en 1955 année de la parution de L’ère du soupçon, essai qui engage une réflexion décisive sur la nature même de la fiction, il renvoie le débat aux orties en observant qu’il est aussi vieux que la littérature, ce qui est vrai, mais qu’il est inutile de continuer à disputer de la légitimité du genre romanesque à l’instar de Nathalie Sarraute puisqu’on n’a pas fait mieux que le roman pour explorer, montrer, révéler le resssorts les plus enfouis des conduites humaines, ce qui parait bien faible en regard de la richesse du livre en question.
Un grand critique, ce n’est pas seulement un lecteur professionnel avec qui on a un rendez-vous hebdomadaire parce qu’on lui fait confiance et qu’on sait son jugement gouverné par un absolu de la littérature. C’est aussi celui dont on est devenu suffisamment familier au fil du temps pour lui emboiter le pas lorsqu’il nous enjoint : « Lisons ensemble La Coupe d’or ». Une véritable invitation à pénétrer dans un roman pour tenter de débusquer avec lui ce qu’il d’autre que ce qu’il raconte après avoir examiné à sa suite les deux registres. On sait mieux après avoir lu ce recueil non ce que doit être la littérature mais ce qu’elle ne doit pas être. Au fond, Maurice Nadeau n’a eu d’autre ambition critique que d’être un grand décapeur en ce sens que le seul commentaire qui se passe de justification est celui qui décape un grand écrivain de tous les commentaires accumulés sur lui.
(Photos Joël Saget, Léa Crespi, Patrick Corneau et Passou)
1 203 Réponses pour Maurice Nadeau, le grand décapeur
Pardon de buter avec un hors sujet, mais sachez qu’un hélico vaut n’importe quel produit ménager
« S’agissant du Hussard sur le toit qui marque à ses yeux une date dans la bibliographie de l’auteur tant celui-ci lui parait métamorphosé depuis la guerre, il commence par replacer le roman dans[…] »
Il y a quand même une grande veine historique dans le Hussard sur le toit>/em>, qui tient de l’épopée.
« S’agissant du Hussard sur le toit qui marque à ses yeux une date dans la bibliographie de l’auteur tant celui-ci lui parait métamorphosé depuis la guerre, il commence par replacer le roman dans[…] »
Il y a quand même une grande veine historique dans le Hussard sur le toit, qui tient de l’épopée.
Le Trotsky de « Ma vie », son autobiographie, considéré par Nadeau comme « un bel écrivain ». Loin, très loin du révolutionnaire.
Nadeau a tout de suite reconnu Houellebecq, en publiant « extension du domaine de la lutte ». Rien que ça en dit long sur la qualité de son regard. Il a écrit depuis de remarquables critiques le concernant.
Nadeau a écrit le plus mauvais livre jamais publié sur Flaubert. A part quelques articles, je m’en suis tenu là. On lui sait gré, en revanche, de son génie (le mot n’est pas trop fort) de découvreur. Gombrowicz etc.
puisque l’Algérie revient dans ce billet, j’ai oublié moi aussi d’évoquer Henri Meschonnic,un auteur et trducteur et poète belliqueux,et ce n’est pas D qui n’a sorti son nez de l’universalis que pour le mettre dans le congélateur y a pensé;
heureusement que je trouve ce billet : une mine! merci!
le resssorts
Dionys Mascolo, non ?
avec lui ce qu’il d’autre que ce qu’il raconte
Merci pour votr electure herculéenne et cet hommage, Passoul, mais
votre chute étant : « le seul commentaire qui se passe de justification est celui qui décape un grand écrivain de tous les commentaires accumulés sur lui », on a immédiatement envie de vous demander ce que penserait le grand critique littéraire décapant tous les commentaires accumulés sur lui ».
Bref, en quoi seriez-vous filial à l’égard de Nadeau, hormis votre néo-trotskisme libéral ?
Et Tiphaine S., elle en pense quoi au juste de sa légère misogynie ?… Est-elle plus tolérante que Sylviane ?
Moi, je me souviens avoir adoré le bouquin des souvenirs littéraires de Nadeau et de l’hommage rendu à ses chers admirés, ses beaux exercice d’admirations littéraires.
Aujourd’hui, je reste attaché à l’équipe d’EAT en ligne. Quant à savoir, Maurice, si j’attendrai un autre confinement pour aller me taper tout ça, non, je ne crois pas. Mais je garde mon estime pour votre « conscience professinnelle », même si je n’en comprend pas toujours bien l’enjeu. Quoi qu’il en soit, passoul, hein… Mon brin de respect… à bonne distance, et avec mon masque.
Merci Assouline pour ce beau papier. Oui, la publication de Gombrowicz par Nadeau est un moment magique de sa maison d’édition.Cependant on peut le contester quand il écrit: »Il faut s’interdire tous les vagabondages de la pensée et du cœur, toutes les remarques personnelles sur tel fait, tel concours de circonstances, tel comportement, parfois des réactions qui vont jusqu’au bouleversement intime, fût-ce à propos de livres maladroits. L’article de critique ne relève pas de la confession, et à bon droit on vous fait grâce de détails qui n’intéressent que vous. »C’est naïf car on lit toujours avec sa sensibilité, son passé, ses émotions, ses options politiques. Bien sûr qu’il lisait lui aussi avec sa subjectivité.
Nadeau veut dire Noël en Provençal.
des relents testamentaires
Ce second volume s’arrête en 65, question testamentaire, Nadeau, mort en 2013, n’était pas en retard. Quand on n’a rien à dire, on écrit rigoureusement n’importe quoi. Arrivé là, on glisserait facilement dans le-cul-de-basse-fosse du néant. Prudence! Quant aux relents, quelqu’un a-t-il pensé à vérifier que Nadeau n’a pas laissé une truite fumée dans les plis de son testament? Ceci expliquerait cela.
On n’assiste pas souvent à une grande leçon de critique littéraire.
Ça, c’est vrai ça!, comme disait la mère Denis. Et ce ne sera pas encore pour aujourd’hui.
J’étudierai le reste de ce texte un peu plus tard.
(Je vous redis mon pronostic pour le qu’on s’goure : Camille Pascal, plume de Macron.)
Beau discours de la méthode Nadeau, Passou !
Trad.
« On dit que le client américain n’a pas aimé le tableau. Il a demandé au peintre d’ajouter quelque chose parce qu’il était dépouillé.
L’artiste japonais repondit :
— Je ne peux pas. Les petits oiseaux n’auraient pas de place pour voler. »
https://twitter.com/03Ginevra/status/1314974789031919616/photo/1
@ relents testamentaires
Traduction prosaïque pour les relous : il veut dire que passoul est un gros nul macronien, qui n’est pas encore né pour exercer une critique littéraire digne de ce nom. Encenser un gros nul comme Nadeau amputé de 20 ans de sa vie sans le dire, reviendrait à faire assez preuve d’incurie. Seul, moi machin1-57, sais ce qu’une vraie critique littéraire veut dire. Ne le montré-je point tous les jours en complotant avec P75 dans mes CDBF (sic) ?… afin de mieux faire chavirer la RDL de ses brinqueballements de corbillard, et prendre enfin sa place tokhurp ?
Et toi, ma soeur, t’en penses quoi du commentaire du notaire véreux (?) sur Nadeau and co ? Où il est, ton grano salis ? Se fait attendre, après çui de Paul Eduel, gentillet.
Bàt (bon à tirer ?)
moi… j’aurais sous titré, « le grand décapsuleur »…
Chai pas pourquoi, je l’aurais mieux senti ainsi. D’abord tu regardes l’étiquette de la canette de bière pour mesurer son histoire, ensuite tu regardes le pays d’où elle vient pour en préjuger la réputation, après quoi tu nous fais le récit de l’histoire, au vu de la montée des bulles et la qualité de la mousse lors du décapsulage, enfin tu nous en analyses la substance au palais dès la première gorgéeAU stade terminal, si t’es écœuré ou conquis, tu nous la constextualises en fonction de ta connaissance intime de la même maison… Mais à celle-ci, tu lui fais un sort particulier et unique, sans te sentir obligé de la peser juste en comparaison de celles que tu as déjà bues ou de celle que tu aimerais boire à l’avenir, hein.
Bon, et c’est pas une mauvaise méthode comme critique de la mise en bière de la littérature, hein. Depuis le temps que j’en cherchions une, hein…
@ J’étudierai le reste de ce texte un peu plus tard.
INUTILE, t’as déjà tout dit… Oblomov !
Et on s’enb… de tes pronostics foireux, déjà qu’ils ont viré Manu. Et l’Camille Pascal, c couzu de fil blanc au prix G, comme Louise G, au prix N.
Hein…, (les vendus aux macri-macron, sans doute !). A la niche du CDF, Boucheron !
Hep, bouguereau, t’en dis quoi, toi ? Reviens, reviens !… au lieu d’aller dans la montagne !
JJJ, faudrait voir à ne pas trop abuser sur les bouteilles du pot de départ à la retraite, que je vous souhaite longue et prospère !
Propos de Maurice Nadeau:
«Houellebecq, ce n’est pas moi qui l’ai découvert, c’est lui qui a voulu se faire découvrir par moi», explique Nadeau, avec sa causticité habituelle, à Pierre Assouline, dans Lire, en 1997. Michel Houellebecq est parti ensuite pour Flammarion, Nadeau lui ayant refusé des poèmes, qui étaient à ses yeux «tout sauf de la poésie».
« J’ai longtemps hésité à publier son premier roman( extension du domaine de la lutte) Je le voyais tellement malheureux, ce type, tellement embêté par son bouquin que je me disais, bon, c’est pas possible, il faut faire quelque chose. Il faut dire que c’était pas un livre qu’il avait fait comme ça, c’était une suite de textes dont il avait réussi à faire une fiction. On voyait bien qu’il était emprunté, mal à l’aise»
« Mais Malcom Lowry est ma plus grande découverte. Son roman, Au dessous du volcan, c’est l’une des plus poignantes histoires d’amour que j’ai jamais lue »
« Georges Perec, aussi, je suis très fier de l’avoir découvert. Il avait été refusé partout.
M’enfin, jzmn, pourquoi émettre pareille hypothèse gratuite ? 24 heures se sont écroulées depuis ! Est-ce de l’ironie ? ou le besoin de sauver la mise de votre ami57 (qui n’a plus des masses de soutien), ou juste de vouloir calmer un jeu nécessaire mais qui me lasse moi-même, en vous portant à sa rescousse ?
Reconnaissez quand même qu’il est plus retors et pervers que votre que votre ennemie jurée Ch. !… Un peu d’hnnêteté que diab’ ! Car c bien dommage à mes yeux que vous ne le voyiez pas. Je n’imaginais pas votre tropisme sexuel pro-mâle aurait pu vous rendre à ce point misogyne !…
Démentez-nous avec l’annonce d’un futur « goût des femmes » au merkure, freddy ! Ce serait un vrai scoop, là !
@ que je vous souhaite longue et prospère !
Ah merci jzmn, scuzi, j’avais oublié le principal !…
@ Nadeau a écrit le plus mauvais livre jamais publié sur Flaubert.
Et Pedzouille57 a écrit le meilleur, assurément. Et même de très loin. Tellement sublime, forcément sublime, que personne jusqu’à présent n’a pu le lire, tellement son potentiel de splendeur n’a pas encore germé en terre et que personne n’a pu donc regarder le soleil en face.
(J’hurkhions surtout pas l’tokup !)
@ »Michel Houellebecq est parti ensuite pour Flammarion, Nadeau lui ayant refusé des poèmes, qui étaient à ses yeux «tout sauf de la poésie». »
Cela suffit à disqualifier bien des hommages… Si bien tournés soient-ils, et à la vérité qui me passent à 15000 au- dessus…
Sait-on ce que devient la seule critique de Houellebecq, madame Cremisi ?
Pierre Assouline
pour tenter de débusquer avec lui ce qu’il d’autre que ce qu’il raconte après avoir examiné à sa suite les deux registres.
Relatif dans les sens de relater à propos de vie littéraire et Flaubert? Nadeau pensait il que GF manquait son but? n’est-ce pas par le particulier qu’il nous arrive de tirer des enseignements généraux, d’embrasser l’infini? Si non comment comprendre son point de vue de critique. Merci de me renseigner.
Le pour les.
« il n’est pas de grand écrivain qui ne soit de gauche »
des Ordures Morales Staliniennes Amis de Lajoinie ?
Nadeau lui ayant refusé des poèmes (de Welbec), qui étaient à ses yeux «tout sauf de la poésie».
»
incroyable !
depuis la Triomphante, qui avait fait un bide littéraire, la rumeur dit qu’elle se serait en retrait, et cachée en Italie, proposée de faire la négresse d’Elena Ferrante qui, de son côté, aurait commencé d’épuiser sa veine et son filon.
https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/roman/dans-quot-la-triomphantequot-la-patronne-de-flammarion-teresa-cremisi-devoile-ses-blessures_3348213.html
« J’ai longtemps hésité à publier son premier roman( extension du domaine de la lutte) Je le voyais tellement malheureux, ce type, tellement embêté par son bouquin que je me disais, bon, c’est pas possible, il faut faire quelque chose. Il faut dire que c’était pas un livre qu’il avait fait comme ça, c’était une suite de textes dont il avait réussi à faire une fiction. On voyait bien qu’il était emprunté, mal à l’aise »
incroyable !
« Pedzouille57 a écrit le meilleur livre sur Flaubert, assurément. »
incroyable !
@ B /// pour tenter de débusquer avec lui ce qu’il d’autre que ce qu’il raconte après avoir examiné à sa suite les deux registres. ///
Merci de me renseigner et de m’éclaircir sur cette phrase, on insinue que j’aurais trop bu…
« On n’assiste pas souvent à une grande leçon de critique littéraire. »
incroyable !
j’aurais juste mis un « plus du tout » à la place du « pas souvent » :
« On n’a plus du tout l’occasion d’assister à une grande leçon de critique littéraire. »
ou un « plus jamais » :
« On n’aura plus jamais l’occasion d’assister à une grande leçon de critique littéraire. »
parce que le « pas souvent » laisse entendre que ça peut éventuellement arriver moins souvent.
dans tous les cas le « on » reste évasif.
j’aurais préféré un « nous », ou limite un « je » ou un « vous ».
« beaucoup des dames du Femina feraient mieux de s’occuper de tricot, à la maison, ou chercher un autre moyen pour meubler leurs loisirs, que celui de décerner un prix littéraire »
incroyable !
c’est vrai que c’était une époque où l’on faisait encore du tricot.
maintenant on préfère acheter des pulls et chaussettes tricotés en Chine.
« beaucoup des dames du Femina feraient mieux de s’occuper de tricot »
comme quoi c’est important de contextualiser la critique, sinon les jeunes comprennent pas ce que vient faire là-dedans le tricot.
ça reste extrêmement péjoratif pour les chaussettes en laine tricotées à la main.
Puck crédible en incoyable.
« beaucoup des dames du Femina feraient mieux de s’occuper de tricot »
à l’époque ils n’avaient pas peur des attaques sexistes anti-mecs !
maintenant ça ne passerait plus parce que les hommes aussi savent faire du tricot.
il n’y a aucune raison que le tricot reste le monopole des femmes !
espérons qu’un jour on rétablisse une égalite homme femme et que les hommes soient reconnus dans leur capacité à tricoter.
Et en même temps à continuer de procréer avec succès, précisons.
« chercher un autre moyen pour meubler leurs loisirs, que celui de décerner un prix littéraire »
c’est sûr que perdre son temps à décerner des prix littéraire prouve qu’on ne sait rien faire de plus intéressant de sa vie.
Moi je n’ai jamais compris le « prestige » de Maurice Nadeau en tant que critique. Il était moins injuste ou moins bête que les autres? Ce n’est pas un exploit, tellement la plupart des critiques sont nuls. Mais il n’avait pas de style ou une personnalité reconnaissables, ou une lucidité à toute épreuve ou une intelligence hors du commun. Si on lit ses critiques sans savoir de qui elles sont, personne devine que sont de lui. On est loin d’un Angelo Rinaldi ou d’un Renaud Matignon, par exemple.
Pour tout dire, souvent dans les interviews Nadeau m’a parut un type médiocre, ce que son trotskysme et sa haine pour Paulhan confirment très bien, je trouve. Médiocre comme sa revue d’ailleurs, La Quinzaine littéraire, que moi m’a toujours ennuyée, contrairement au Magazine littéraire ou à Lire (les trois je les regardais dans des bibliothèques municipales).
Pour moi Nadeau a été un bon fonctionnaire de la littérature. Zélé, mais fonctionnaire. Pas plus.
« La « gauche » est le lieu de tous ces refus de facilités diverses qui sont aussi des facilités d’écriture. Ce n’est point nous faire une part étroite, au contraire. Ne reculant pas devant les formulations hardies nous irons jusqu’à dire qu’à quelques exceptions près, il n’est pas de grand écrivain qui ne soit de gauche, pour peu qu’il ne transige ni avec son projet ni avec lui-même, à commencer par Balzac, exemple trop fameux. Parmi nos aînés immédiats, Gide, Valéry, Martin du Gard sont de gauche. Breton, Bernanos, Malraux appartiennent à la gauche et, horreur ! le Céline du Voyage, le Giono de Que ma joie demeure, le Marcel Aymé de La table aux crevés. »
La médiocrité de Nadeau est bien confirmé par ce paragraphe complétement débile. Il y a plusieurs textes de Cioran qui disent exactement le contraire, que seuls les écrivains réactionnaires écrivent bien. Pour ne parler que des deux dernières siècles, Chateaubriand, Balzac, Stendhal, Flaubert, Baudelaire, les Goncourt, Barbey d’Aurevilly, Bloy, L. Daudet, J. Renard, Maupassant, Barrès, P.Valéry, Léautaud, Proust, Mauriac, Bernanos, Suarès, Céline, Rebatet, Claudel, Drieu La Rochelle, Montherlant, St.J.Perse, Giono, P.Morand, Marcel Jouhandeau, Chardonne, Blondin, J.Green, Gracq, Cioran… de gauche?
Et pour ceux qui auraient un doute, il y a la Connerie Définitive du Pétomane (un stalinien faisant l’éloge de la lucidité d’un trotskyste – décidément on aura tout vu sur ce blog !!) pour confirmer la bêtise de la première phrase de ces lignes stupides:
« il n’est pas de grand écrivain qui ne soit de gauche »
des Ordures Morales Staliniennes Amis de Lajoinie?
puck dit:
…dimanche 11 / 10 / 2020 à 4 h 11 min.
…
…en mon état sensible actuel,…
…
…je crois, plutôt; que la littérature prend un objectif très privé, et plus réaliste,…
…
…c’est d’être comparable à du » tabac « ,!…
…et comme tel, la lecture se métamorphose, en cigarette, ou mieux encore, comme une » longue pipe « , pour les lecteurs vertueux à » abusés « ,!…
…
…en résumé, faire un best-seller, comme un dieux du lingam hindou a » Priape « ,…
…chacun à sa mamelle de la » louve romaine » à se subjuguer de satisfaction de » chiffres et de lettres « ,…en crème fraîche,!…
…la notoriété,…of course,!…
…
Pablo, je suis de ton avis, l’essentiel de la haute culture est à droite (pas les grosses nullités d’aujourd’hui, cela va sans dire). J’aimais bien Matignon.
Jazzi, la Gigi n’est pas saoule, mais il se trouve qu’après avoir pommadé le derrière de Mémé Janssen, sa vieille correctrice aux miches écarlates suite aux fessées réitérées du petit B. (éditions du C.), au lieu de se laver les mains elle se lèche les doigts. Le cerveau étant déjà atteint, ce manque manifeste d’hygiène n’arrange rien. Tu t’es vu quand tu lui as biafiné le Q?
Hurkhurkhurk!
5H35…
Dimanche 11 octobre 2020, 5h39, 14°
En comparaison d’un magnifique samedi passé en terrasse et à table avec des amis vivants leur chair, ayant un visage, une voix, un corps animé, la lecture du billet et des commentaires en RdL me navre.
Désintérêt total de cette virtualité. Mais qu’est ce que je fous là ?
Fini le bon temps des débuts de l’aventure passoulinienne. Passées les riches échanges premiers ! Adieu lions, éléphants, tigres et panthères. Hélas, un autre temps est venu. Bonjour vipères, cobras, loups, vautours, ratons et autres hyènes dactylographiques…
Cette fois ci, c’est décidé : je me tire définitivement et retourne entièrement au réel !
Bonne route à tous et à toutes.
Critique perspicace assurément et qui prend dans son journal la défense de Céline alors que celui-ci est exilé au Danemark, ce qui lui vaudra une lettre du proscrit. Il aimait surtout « Voyage au bout de la nuit » qu’il avait lu à sa sortie et qui l’avait bouleversé. Voir ici chez Pivot en 1985 :
http://www.lepetitcelinien.com/2009/06/louis-ferdinand-celine-jpsartre.html
Pablo, Gracq a adhéré au PC jusqu’au pacte germano-soviétique. Ensuite il vote mais ne dit pas pour qui. En tout cas pas pour la vieille hyène mitterrandolâtrée qu’il détestait.
A propos de sa majesté des mouches qui apparemment fait encore écrire, Je suis allée voir, découvrant ce titre ainsi que l’auteur. Ca se discute voire ca se dispute, qui l’aurait lu pour en live er ses impressions? À t il tort ou raison, plutôt pessimiste, à priori et hors de son contexte he lui donnerais plutôt mon bulletin.
un type médiocre, ce que son trotskysme et sa haine pour Paulhan confirment très bien, je trouve. Médiocre comme sa revue d’ailleurs, La Quinzaine littéraire, que moi m’a toujours ennuyée:PSYCHOLOGIE RIDICULE;
j’ai été abonnée à la revue au moins 2 ANS et l’appréciais;
Sa majesté des mouches est une tête de cochon…
https://www.lecture-ecriture.com/10120-Sa-Majesté-des-Mouches-William-Golding
Pas trouvee la critique de Nadeau.
Pablo, d’où vous vient ce besoin ‘d’abattre les hommes et les femmes par des qualificatifs définitifs et si peu élogieux, médiocre, crétin… si vous vous contentiez de donner votre point de vue en le posant opposé à celui de celui qui est en débat? J’ai découvert Gracq en commençant par le rivage des Syrtes que je devrai relire tant l’extraction de phrases qui à seconde lecture m’ont touchee par leur beauté me confirme que je suis passee loin du texte. Je suis surprise par l’opinion de Nadeau mais de là à le reduire en bouillon Knorr, il y a loin. Nadeau, comme vous, avait semble-t-il des idees bien arrêtées à propos de ce que se doit d’être la littérature. C’est un manque de modestie que voys manifestez ou une pretention à detenir lz vérité sur les oeuvres, votre appreciation serait un diapason réglé sur la fréquence en usage à notre siècle si peu éclairé et tellement tropbsoyvent vulgaire.
Trop souvent. Mes excuses du matin, je n’ecris pas en vieux francais, c’est le correcteur.
Année LvB, Quatuor à cordes N 3 Op 18 en ré majeur :
11.10 — 8.48
Rectificatif : « Quatuor à cordes N 3 en ré majeur, Op 18 n 3 ». Pardon.
Magnifique papier de Popaul « J’entre en Russie ». Aurait-il une deuxième patrie après l’Italie? Il manque un hymne aux belles épaules des femmes russes…Evidemment ce n’était pas le sujet et, sous les fourrures, il est difficile de les apprécier…
@de nota dit: à
« Propos de Maurice Nadeau:
«Houellebecq, ce n’est pas moi qui l’ai découvert, c’est lui qui a voulu se faire découvrir par moi», explique Nadeau, avec sa causticité habituelle, à Pierre Assouline, dans Lire, en 1997. Michel Houellebecq est parti ensuite pour Flammarion, Nadeau lui ayant refusé des poèmes, qui étaient à ses yeux «tout sauf de la poésie». »
Ce mépris infini, de celui qui pense détenir un pouvoir, sur ce qui lui a échappé.
La vérité, c’est bien connu, est ailleurs.
La vérité, c’est à cause de G. Perec.
C’est à cause de G. Perec, que Houellebecq a voulu être édité par Nadeau. R. Sorin ne tarit pas de détails sur ces débuts.
C’est aussi à cause de G. Perec que E. Carrère a voulu être édité par P.O.L., comme il le raconte dans » Yoga »
sa majesté:je me disais « cette nuit » que le covid allait proviuquer un « bond » dans la connaissance « du vivant » et que l’avenir dépendait des chercheurs et scientifiques, de leur lucidité et leurs capacités à reprendre les questions de sapiens à la lumière de leurs nouveaux savoirs sans repiquer dans les erreurs infantiles passées
Renato, je les ai entendus à Sète, du temps où il m’arrivait de sortir. Oublié le programme, j’avais pris des photos, vue plongeante du dernier balcon du pigeonnier, elles ne restituent évidemment pas leur interprétation ni ne rafraîchiraient ma mémoire musicale.
Et en voilà un autre qui parle depuis son balcon.
Nadeau auraient selon mes recherches refusé le tout premier texte de GP, une histoire de mariage à Sarajevo?, les Choses sont donc le premier texte publié de Georges Perec.
Perec c’est autre chose que Houellebecq et Carrère réunis !
Vous pouvez nous réciter par coeur un « poème » de Houellebecq, Marie Sasseur ?
Aurait.
Lu l’invitation de Paul Edel. Enlevé, joli billet!
Ruth Zylberman,l’auteur du 204 rue saint Maur avait realisé un documentaire sur Nadeau ,sorte de portrait dialogué filmé chez lui au milieu d’un Envahissement de livres .
Contrairement au billet qui nous fait doctement découvrir les facettes du critique ce film nous parle d’un homme et du regard qu’il porte sur le passé et le present au seuil de son centenaire Délicat, attachant et émouvant
Les grands écrivains ne se reconnaissent-ils pas principalement dans le fait qu’ils ne sont ni de droite ni de gauche ?
La poésie de Houellebecq? J’ai essayé, mais non. Rien ne passe, rien ne vient, rien n’évoque. Romancier mais pas poète, ce que Nadeau a dit, d’ailleurs.
« Perec c’est autre chose que Houellebecq et Carrère réunis ! »
Dit le bon a rien qu’à faire editer ses copier-coller ,et qui ramène sa grande gueule de paresseux à tort et a travers.
Oui, je pourrais citer un seul vers, du poème: la possibilité d’une île.
__________________
Paul se livre à un exercice de synesthesie.
Ce mot barbare recouvre tout ce qui fait qu’il y a des sensibilités plus acérées que d’autres… J’ai pu écouter cette émission hier, à la faveur d’une longue route :
SUR LES ÉPAULES DE DARWIN
Samedi 10 décembre 2011
Les battements du temps (14) Comme de longs échos…
54 minutes
« Comme de longs échos qui de loin se confondent […]
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent
Il est des parfums […]
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, […]
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens »
Charles Baudelaire. Correspondances .
« Aimer de toute son âme, et laisser le reste au destin – telle était la loi simple [de ma mère].
‘Vot zapomni [maintenant, souviens-toi],’ disait ma mère avec un ton de conspirateur alors qu’elle attirait mon attention sur telle ou telle chose adorable dans Vyra – une alouette s’élevant dans le ciel de lait caillé d’une banale journée de printemps, des éclairs de chaleur orageuse dessinant une ligne distante d’arbres dans la nuit, la palette de feuilles d’érables sur le sable brun, les empreintes cunéiformes des pattes d’un petit oiseau sur la neige. Comme si elle sentait que dans quelques années la part tangible de son monde allait périr, elle cultivait une conscience extraordinaire des marques variées du passé qu’elle distribuait à travers les lieux où nous vivions. Elle chérissait son propre passé avec la même ferveur rétrospective que j’ai maintenant pour son image et pour mon passé. Ainsi, d’une certaine façon, j’ai hérité d’un simulacre exquis – la beauté des possessions intangibles, des propriétés irréelles – […]
Les petites étiquettes et empreintes que [ma mère] inscrivait partout dans sa mémoire me sont devenues aussi chères et aussi sacrées qu’elles l’étaient pour elle. […]
Il y avait le tilleul qui marquait l’endroit, au bord de la route qui montait vers le village de Gryazno […] où mon père l’avait demandée en mariage… »
Vladimir Nabokov. Speak, Memory.
« Quand ‘S .’ lisait de longues listes de mots, chaque mot faisait surgir une image. Et comme la liste était très longue, il avait dû trouver une façon de répartir ces images à lui dans une file ou une séquence. Le plus souvent (et cette habitude persista tout au long de sa vie), il les ‘distribuait’ au long d’un chemin ou d’une route qu’il visualisait dans son esprit. Parfois, c’était une route dans sa ville natale, qui incluait aussi la cour de la maison dans laquelle il avait vécu enfant, et dont il gardait un souvenir intense. Mais il pouvait aussi choisir une rue dans la ville de Moscou.
Souvent, il s’engageait dans une promenade mentale dans cette rue – la rue Gorki à Moscou – en partant de la place Maïakovski, et en descendant lentement – ‘répartissait’ ses images devant des maisons, des portes, et des vitrines de magasins. Parfois, sans réaliser de quelle manière cela s’était produit, il se retrouvait dans sa ville natale (Torjok), où il terminerait son voyage dans la maison dans laquelle il avait vécu enfant. Le cadre qu’il choisissait pour ses ‘promenades mentales’ ressemblait à celui des rêves, la différence étant que le cadre, dans ses promenades, s’évanouissait immédiatement dès que son attention était attirée ailleurs mais réapparaissait aussi soudainement quand il était obligé de se souvenir d’une série qu’il avait ‘enregistrée’ de cette manière. »
Alexander Luria. The mind of a mnemonist : A little book about a vast mamory. [Cité dans Siri Hustvedt. La femme qui tremble .]
Bon dimanche.
Oui Jazzi, les grands écrivains transcendent ces viles catégories, contingentées à une époque, c’est certain. On ne se pose pas la question pour Montaigne, et pour cause. On se la pose pour Léon Daudet, et on se répond assez facilement, et pour cause. C’est plus difficile pour Proust ou Joyce, en tout cas, d’où « ils parlent » (camarade!) n’a aucune importance.
Raison pour laquelle Céline est coupé en deux, l’anar du début, le salaud d’extrême droite de la suite. Etiquettes assez vaines. Quand le lecteur est ignorant du contexte de l’écrivain, il lit deux romans de première ordre (« Le Voyage » et « Mort à crédit ») et les autres, « Nord », etc etc, pas du tout aussi bons.
Pour les slips de ce prestigieux blog:
« la possibilité d’une île ».
Oui, très beau titre. Ca s’appelle jouer sur les mots
« Le sens du combat », pour le coup titre d’un recueil poétique, c’est déjà moins réussi.
de premieR ordre
scusi
Concernant Joyce et après quelques lignes je dirais volontiers anarchiste, de droite de gauche? That’s thé question. Il me faudrait avaler son Ulysse et je n’ai pas encore réuni les fonds nécessaires. Daudet, Proust à droite. Le premier acide, Le second poétique. Opinion d’ inculte examinant les quelques yeux dans son bouillon.
» l’avenir dépendait des chercheurs et scientifiques, de leur lucidité et leurs capacités à reprendre les questions de sapiens à la lumière de leurs nouveaux savoirs sans repiquer dans les erreurs infantiles passées »
je crois, etalii, qu’on s’est déjà dit souvent ce genre de choses, nous les auto-proclamés sapiens (« apprendre de ses erreurs » et autres vœux pieux)…
Oui, B. Proust à droite et dreyfusard quand même. Mais justement, on s’en fiche. C’est ça, la marque du grantécrivain. Ca n’a aucune importance, l’étiquette politique.
» Tous trois bénévoles, nous avons tout bonnement été évincés par la directrice de la publication, Patricia De Pas, qui a annoncé un déménagement imminent du titre. Nous avons décidé de réagir publiquement quand Hugo Pradelle, qui représentait le titre à l’extérieur et occupait l’un des seuls postes rémunérés du journal, a, de son côté, été remercié par un simple mail. Il y a encore quinze jours, j’étais loin de me douter qu’une crise d’une telle violence exploserait. »
http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.telerama.fr%2Fmedias%2Fre
On ne se pose pas la question pour Montaigne,
Bien sûr que si, c’est même très à la mode. Ce Jibé tient beaucoup de Blabla.
Beckett et pas Robegrillet, ah ah!
Une autre approche, neanmoins:
Jibé dit: à
La poésie de Houellebecq? J’ai essayé, mais non. Rien ne passe, rien ne vient, rien n’évoque. Romancier mais pas poète, ce que Nadeau a dit, d’ailleurs.
Bien dit, maintenant en plus il faut se taper ses essais
Parlant de la SF sans la nommer – car la SF c’est comme le gros rouge qui tache – Houellebecq évoque ses J’ai Lu qui tiennent la route depuis l’époque ou il ne voyageait pas en Business Class (1), à l’inverse des Présence du futur dont les pages se décollent ????
(1) tout a fait dans l’esprit de la première partie de La possibilité d’une ile genre nibars et grosses bagnoles. Il est vrai qu’il y a ensuite des pages remarquables sur la vieillesse
« La possibilité d’une île », je me la chante tous les matins dans ma salle de bain Marie Sasseur !
https://www.youtube.com/watch?v=W7RfKw4Jg9A
C’est une des photos de groupe les plus célèbres de la littérature. Elle a été prise en 1959 devant la porte des Editions de Minuit, rue Bernard-Palissy à Paris, par un photographe italien, Mario Dondero, pour le compte du magazine transalpin «L’Espresso».13 avr. 2001
https://journals.openedition.org/contextes/5963?lang=en
Pour rappel: Houellebecq est ou était fasciné par Lovecraft.
Écrivain de gauche… de droite… Le cas (récent) le plus emblématique est celui de Mario Vargas Llosa. Tant qu’il a été marxiste, il a écrit ses trois meilleurs romans (tous les spécialistes –de droite, de gauche, de centre, de n’importe quoi– de son oeuvre en conviennent), ceux qui ont mis sens dessus dessous la fiction romanesque en castillan et dans n’importe quelle autre langue: La ciudad y los perros (1962-63), La casa verde (1966), Conversación en la Catedral (1969). Sous l’emprise du néo-libéralisme il n’a écrit que des romans médiocres (Historia de Mayta, 1984; Lituma en los Andes, 1993; El paraíso en la otra esquina, 2003El sueño del celta, 2010; Tiempos recios, 2019), ou acceptables sans plus (La fiesta del chivo, 2000). Dans son cas, le marxisme et le « sartrisme » ont donc été nettement plus efficacse littérairement parlant que le néo-libéralisme et le « popperisme » (de Popper).
Mais qui donc a vu le film ?
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18821468&cfilm=112459.html
(J. Ext, 11.10.20 _10.33)
1. Dans mon demi sommeil du matin, F inter allumé, je tentai d’expliquer à mon ami.e et collègue D.M. pourquoi la race des humains avait acquis plus de sentiments de cohésion sociale que la race animale pour les besoins de sa survie et exercé une domestication sur une bonne proportion de la gent animale. Mes arguments étaient ceux d’Hariri (?) qui causait dans le poste, mais DM me parasitait sans cesse à vouloir m’opposer des schémas évolutionnistes darwiniens pour m’empêcher d’argumenter autrement. En réalité, je m’étais endormi le soir, très agacé par les pages de Jeffrey Moussaieff Masson (la vie émotionelle des animaux de la ferme). Un sujet qui m’absorbe de plus en plus à cause de ma sympathie pour mes poules que je crois intelligentes. Or, ce bouquin est insupportable et j’y reviendrai lors du prochain débat sur la souffrance et le bonheur des animaux. Disons en gros que je ne supporte pas de voir opposé « le bon sens » au raisonnement scientifique… Oniriquement, les arguments de DM reflétaient un aveuglement idéologique difficile à contrer par mes arguments rationnels. Il ne me laissait pas le loisir des les écouter.
2. Ce qui nous amène à nouveau à épingler le complotisme sévissant de plus en plus insidieusement sur la chaîne erdélienne. Oui ou non, Passoul a-t-il ourdi un complot pour faire attribuer à Pascal (chef de cabinet du président M.) le prix G. 2020 ? Il faudra à l’auteur de cette tuerie en répondre bientôt. Pour l’instant, nous en sommes au stade suivant : si le jury lui donne raison, il s’en gaussera (je vous l’avais bien dit) mais l’herdélie sera fondée à lui demandera d’apporter les preuves dudit complot. S’il lui donne tort, vu qu’il se sera gourré dans ses prévisions, il devra au moins s’excuser piteusement pour propos diffamatoires, car l’erdélie saura bien le lui rappeler. Il lui restera dès lors deux options : soit expliquer pourquoi il s’est trompé ou se taire en battant sa coulpe tout en passant rapidement à autre chose pour continuer à sévir, selon la lâcheté d’un procédé éprouvé de longue haleine, et en dépit de cette énième casserole au Q. Soit, le roi des pervers sera viré de l’erdélie par sa victime, pour avoir défendu la justesse de sa thèse du complot justifiée en ceci : son alerte eut précisément pour effet de faire capoter le complot mis à jour, en provoquant l’élection d’un outsider pour ne pas lui donner crédit. C’est évidemment la tactique des grands pervers narcissiques et harceleurs en accusation de manipulations complotistes dictée par une jalousie maladive, celle des machiavels en robe de chambre et aux petits pieds derrière leurs écrans, aboyant au fin fond de leurs CDBF.
. Une tactique classique à décrypter et à sociologiser à partir des travaux de Pierre France, par ex., pour ne pas en rester à cette vulgaire psychologisation d’un cas désespéré d’autosuffisance.
https://journals.openedition.org/champpenal/10718
Et pour tantôt…, si Rafa perd le 13e tournoi, c’est que Joko aura su habilement corrompre les juges de touche. Hein ?
Bon dimanche à nous tous.tes,
Welbec : « une suite de textes dont il avait réussi à faire une fiction. »
effectivement Welbec n’est pas un écrivain très « consistant », c’est « light », des bouquins qui se lisent entre 2 stations de métro, et au final il n’en reste pas grand chose sinon des idées toutes faites bas de plafond.
et là faut pas déconner : Perec c’est quand même d’un autre calibre.
quant au fameux « style welbequien » des types comme le Tellier ou Joncourt pourraient le pasticher et écrire un livre dans son style que personne ne s’en rendrait compte.
le ssucès Welbec relève d’une espèce de folie collective, il en dit plus long sur notre monde que sur la pertinence de ses livres.
que des critiques littéraires soient tombés dans le panneau : dommage qu’il n’existe pas en France de critique de la critique comme chez les anglo saxons.
Hier la Nouvelle Vague, aujourd’hui La 2eme Vague, chaque époque a ses bonheurs d’expression
pedro : effectivement en France il y a de grands écrivains de droite et aussi de gauche.
disons qu’hélas nous n’avons pas eu la chance d’avoir une bonne petite censure franquiste qui aurait fait le tri dans ce merdier !
pas vrai mon petit phalangiste adoré ?
Cette fois ci, c’est décidé : je me tire définitivement et retourne entièrement au réel !
–
Oh ben moi aussi, JiCé. Tu as raison. Retour au réel.
pedro : la chose la plus désolante pour la France c’est que nous avons été obligés de récupérer toutes ces Ordures Morales Communistes espagnoles comme Picasso qui auraient mieux fait de rester dans leur pays !
Picasso en Espagne il n’aurait pu peindre et hop ! le problème était réglé !
j’ai pas raison mon petit franquiste chéri ?
Je me contente de dire que C. Pascal, de mon point de vue, aura le Goncourt. Je ne parle pas de complot. Gigi la visqueuse continue à fumer ses étrons pendant que Mémé Janssen, sa vieille correctrice à derrière vermillon, lui lit la sainte prose d’Assouline!
Hurkhurkhurk!
pedro : pour confirmer la bêtise de la première phrase de ces lignes stupides:
« il n’est pas de grand écrivain qui ne soit de gauche »
des Ordures Morales Staliniennes Amis de Lajoinie?
»
chose rassurante : quand vous lisez ce que vous avez l’habitude d’écrire même vous vous trouvez ça bête.
C’est comment le réel, D ?
que des critiques littéraires soient tombés dans le panneau
Rendons al’hors hommage à Passoul, pour l’instant, a pas bougé d’un poil, reconnaissons qu’il a tort mais AUSSI, qu’il a su rester fidèle à ses convictions de départ.
Ça ne vaut pas preuve de lucidité, pour sûr, mais quand même, ça nuance un brin votre judgement… Non, ce n’était pas toujours mieux, avant… la « critik littéraire ». Elle a toujours été une entreprise oiseuse et nécessaire, s’adaptant aux défis de son temps et au talent relatif dudit. So what ?
Bàv, M.S., tout aussi constante dans votre défense de MH. Appréciab’ itou ! Perso n’ai jamais lu de poésies chez MH, ni aucune d’ailleurs, sauf celles de la nouvelle emilie dickinson de là-bas.
Je laisse donc tout ça en d-ébats d-isputes rdl…
en battant sa coulpe
c’est ce que Sollers appelle la culpabiline
d’après moi, sollers a fait une faute d’orthographe:
La byline (en russe : были́на bylina, pluriel были́ны byliny) est une forme traditionnelle de la poésie narrative héroïque de la Russie ancienne, transmise oralement à l’origine. Les bylines content les hauts faits de bogatyrs (preux chevaliers) et d’autres personnages légendaires.
donc pour les erdéliens culpabyline
A JanssenJJ: https://www.academiegoncourt.com/home
Gigi, ma pauvre vieille, tu vas finir en psychiatrie.
Il a reculé, c’était trop gros!
Hurkhurkhurk!
Et puis ce serait ballot de risquer de nouvelles démissions! Pas vrai?
Hurkhurkhurk!
Le cul lacéré de sa vieille correctrice l’aide à bander 57 fois par jour, apparemment…
/Chaque complotiste a le chalouange qu’il peut, hein… comme disait wgw.blablam@free.fr/
Bàl,
Il a reculé, c’était trop gros!
Observez bien comment il se rattrape, le gars !
Merci Passoul, au moins une info de première main,
Bon comme j’ai rin lu de ce qui reste, ferai aucun pronostic…
Bon courage à vous !
La pauvre vieille… Toi, il ne t’aide plus du tout à bander, on dirait…
Hurkhurkhurk!
Chaloux, et si vous vous attaquiez au thorax, marre de votre fixation cul cul fessées anus rectum étrons , vous aimez les jolis bustes et il y aurait tant à dire, males ou femelles, des deficits de pectoraux ou glandes mammaires.
Barette naïce, je ne demanderais pas mieux mais c’est au derrière que Mémé Janssen, la vieille correctrice à Gigi la visqueuse, a été sévèrement meurtrie, après la grosse gaffe de Gigi à propos du livre du petit Bilger.
B., ne détournez pas l’attention des complotistes de l’Herdélie !… Préparent leurs défenses en faisant semblant d’attaquer à côté. Mais personne n’est dupe du procédé éculé, même pour l’Hispano-Suiza75, salféplus !
https://www.google.com/search?source=univ&tbm=isch&q=hispano+suiza&client=firefox-b-d&sa=Xved=2ahUKEwjxodqDpazsAhURzoUKHaxkDgsQjJkEegQIDhAB&biw=1600&bih=739
À Pierre Assouline,
Vous devez avoir un petit problème avec votre traitement de texte, car les ^ n’apparaissent pas dans des mots comme maître, apparaître, dispraître, etc.
@ paul edel
ma gratitude pour votre billet sur le confort et l’inconfort de la littérature russe. Celà de la part d’une passionnée qui a parcouru en long et en large ce domaine, et mon prof. de langue était une merveilleuse Elena Vassilieva, certains endroits linguistiques et littéraires changent votre facon de penser et de vivre. Si une poésie de Blok vous fait tolérer les affres de la réalité, et la robe lilas de la femme que Oblomov n’aura pas le courage d’aimer revient dans vos pensées depuis des décennies, c’est que vous etes jumelée. Et c’est très bien, pour le salut de votre ame et possiblement, votre adésion à la surface de la vie, toute la vie, belle ou triste.
RIMBAUD-VERLAINE (suite et…fin)
Des gens ont songé à mettre -ensemble- Verlaine et Rimbaud au Panthéon. J’ai déjà dit, en divers lieux, ce que je pensais de ce projet.
Mon ultime argument contre ce projet est ce fait :
Au fronton du Panthéon, est écrit : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Je laisse chacun juger si ces deux écrivains sont deux grands hommes auxquels la patrie devrait être reconnaissante.
Je ne détourne rien. Voici, je le rappelle, pourquoi cette pauvre Mémé Janssen a été si abondamment fessée. Parce que son vieux mari est un gaffeur de première et un cerveau liquide qui trempe dans les cabinets à chaque fois qu’il s’y rend:
Moi : Comment savoir que le bouquin de Bilger fils ne vaut pas le coup alors qu’il n’est pas sorti ?
Gigi la visqueuse : Parce que ma femme m’a montré le tapuscrit qu’elle a relu pour le compte de l’éditeur, qu’il dirait, l’intéressé. Le petit merdeux quant à lui doit être le fils de PB.
(Pour le reste, il y a dans cette affaire de Goncourt quelque chose d’extrêmement symptomatique et révélateur que la Gigi serait bien incapable de voir.)
« Mais Malcom Lowry est ma plus grande découverte. Son roman, Au dessous du volcan, c’est l’une des plus poignantes histoires d’amour que j’ai jamais lue »
Nadeau/de nota
—
Et un des plus grands romans de la littérature universelle.
‘No se puede vivir sin amar’…revient sans cesse dans le monologue intérieur de Geoffrey Firmin. Mais le Consul est incapable de pardonner à Yvonne comme il ne se pardonne pas d’avoir causé la mort de marins dont il avait la responsabilité. Yvonne-qui-est-revenue et dont il lit enfin les lettres passionnées au Farolito, le bordel de Parian-sous-le-Popo où il a échoué en bout de nuit et de vie. Trop tard, la Trinité infernale, Chef des Jardins, Chef des Tribunes et Chef des Municipalités, miliciens fascistes mexicains sont là pour buter de l’étranger. ‘I blow you wide open from your knees up, you ‘cabrón'(…)Now he realized he had been shot. He fell on one knee, then with a groan, flat on his face in the grass.’Christ’, he remarked, puzzled, ‘this is a dingy way to die’….Le monde bascule, un dernier ‘No se puede vivir sin amar’…puis l’ultime anéantissement, le cadavre jeté dans la ‘barranca’, le ravin, la faille qui divise le monde et les âmes, une descente aux enfers où il aura pour compagnon un chien mort, inverse de Dieu, dog – god.
‘Somebody threw a dead dog after him down the ravine’
¿LE GUSTA ESTE JARDIN?
¿QUE ES SUYO?
¡EVITE QUE SUS HIJOS LO DESTRUYAN!
Merci Vanina.
Patrice Chaorulet dit: RIMBAUD-VERLAINE (suite et…fin)
»
c’est pas trop tôt…
Mr Charoulet, pourriez-vous, s’il vous plaît l’amabilité d’écrire, au moins une fois, un commentaire qui soit en lien avec l’article de Mr Passou ?
Vous comprenez bien que c’est là le minimum de politesse vis à vis de notre aimable hôte.
qu’ensuite les commentateurs sur autre chose parce qu’ils n’ont rien à taper de ce qu’écrit Mr Passou c’est différent !
Mais il est d’usage sur le blogapassou qu’au moins les vingt premiers commentaires démontrent que ceux qui viennent squatter sur son blog ont lu son article.
C’est là le minimum de politesse et de reconnaissance au regard de l’hospitalité de Mr Passou…
Vous me suivez ?
Concernant Joyce et après quelques lignes je dirais volontiers anarchiste, de droite de gauche?
—
B, dans sa correspondance avec son frère, Joyce écrit en 1905: “It is a mistake for you to imagine that my political opinions are those of a universal lover: but they are those of a socialistic artist.”
Ce que semble confirmer son rejet de l’Eglise catholique d’Irlande, des hiérarchies & systèmes de pouvoir, des nationalismes, y compris irlandais (voir ‘The Dead’), et son choix dans ‘Ulysses’ d’un protagoniste juif laîc incarnant l’ultra-minorité dans un pays ultra-catholique.
Patrice Charoulet, la question se pose pour tous ceux qui y sont déjà et dont, pour la plupart, on se demande bien pourquoi !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_personnes_transférées_au_Panthéon_de_Paris
@ Parce que ma femme m’a montré le tapuscrit qu’elle a relu pour le compte de l’éditeur, qu’il dirait, l’intéressé…
(qu’il dirait, l’interessé…) eh bé !… c’était donc ça !… et depuis lors, l’affabuliste pervers affirme que les éditions du Cerf, qui n’ont jamais connu l’ombre de cette prétendue correctrice, l’auraient licenciée… en remerciant 57 au passage de ses bons et loyaux services, en lui faisant parvenir le Chamfort du fils Bilger qu’il pouvait pas payer sur ses deniers (du cul-te)!
Et depuis des plombes, voilà-ti pas qu’il délire sur le cul de cette prétendue correctrice (ou corrigée ?… on sait plus trop des pédales sur lesquelles il s’essuie). Complètement à la ramasse, le pauvre type !… Et le continue son cinéma icite-même, s’enfonçant toujours un peu plus dans les miasmes de son CDBF au CDF : « il y a dans cette affaire de Goncourt quelque chose d’extrêmement symptomatique et révélateur ».
On n’ira pas lui demander de quoi… Le sait-il lui-même, le gros pervers sexuel sodomique57 ? Avec ces gens là qui se s’auto-suffisent à insinuer des calomnies, le venin faisant le reste, les délires complotistes s’amplifient de jour en jour. Rien ne les arrête jamais.
Et maintenant, basta, il suffit !
(NB/ Si après ça, l’erdélie n’est toujours pas convaincue d’à quoi s’en tenir sur « le K. », je peux pu rin pour elle).
3J vous n’avez jamais lu un poème de Welbec ? de celui qu’a dit « Prévert est un con » ?
Permettez-moi de remédier à cette lacune et de vous offrir quelques lignes d’un poème intitulé « Poème sans titre »:
»
Les insectes courent entre les pierres,
Prisonniers de leurs métamorphoses
Nous sommes prisonniers aussi
Et certains soirs de la vie
Se réduit a un défilé de choses
Dont la présence entière
Définit le cadre de nos déchéances
Leur fixe une limite, un déroulement et un sens ;
Comme ce lave-vaisselle qui a connu ton premier mariage
Et ta séparation,
Comme cet ours en peluche qui a connu tes crises de rage
Et tes abdications.
»
c’est beau non ? j’aime bine l’idée du lave vaisselle comme témoin du premier mariage.
dans ses romans il aurait précisé si ce lave-vaisselle a été acheté chez Darty ou ailleurs, mais pas dans ses poèmes.
c’est la force de la poésie de dissimuler l’endroit où l’on a acheté son lave-vaisselle pour laisser l’horizon du signifiant ouvert à l’imagination du lecteur qui s’interroge ensuite sur les questions profondes de l’existence du genre : où vais-je donc pouvoir acheter mon lave-vaisselle ?
Jazzi dit: à
C’est comment le réel, D ?
–
excellente remarque, jazzi. Du point de vue quantique il y en a une infinité.
« Comme ce lave-vaisselle qui a connu ton premier mariage »
perso j’aurais préféré qu’il dise :
« comme ce mariage qui a connu son premier lave-vaisselle
acheté chez Boulanger avec 2 ans de garantie
quand son moteur a commencé à battre de l’aile
nous avons su que notre amour était fini ».
comme ce mariage qui a connu son premier lave-vaisselle
acheté chez Boulanger avec 2 ans de garantie
quand son moteur a commencé à battre de l’aile
nous avons su que notre amour était fini.
l’eau trop calcaire a eu raison de lui
pourquoi ne pas avoir utiliser Calgon
aujourd’hui notre amour est fini
et notre lave vaiselle reste là comme un con.
Chaloux, comme vous voulez pour le style, vous ne m’êtes guère appétissant. En vous lisant le clip qui accompagne nazi rock me vient immanquablement, badines, cuirs et fouets. On peut preferer regler ses comptes autrement. Le mode choisi n’est peut être qu’une seconde peau qui colle à la première, voyez.
comme ce mariage qui a connu son premier lave-vaisselle
acheté chez Boulanger avec 2 ans de garantie
quand son moteur a commencé à battre de l’aile
nous avons su que notre amour était fini.
l’eau trop calcaire a eu raison de lui
pourquoi ne pas avoir utiliser Calgon
aujourd’hui notre amour est fini
et notre lave vaiselle reste là comme un con.
Je te l’avais dit : allons plutôt chez Darty
Mais tu n’a rien voulu entendre
Considérant mes avis avec mépris
avec leur SAV nous aurions pu leur rendre
Nous devons à Maurice Nadeau la publication en langue française de Leonardo Sciascia, un écrivain désormais pour « happy few », en France, en tous les cas; j’ignore ce qu’il en est de sa popularité aujourd’hui en Italie? Je signale que les textes de Sciascia sur Stendhal viennent d’être édités par les Cahiers de l’Hôtel de Gallifet.
Boom, merci pour l’info. En dépit du noeud papillon, bien trop bordelleux pour etre de droite.
Gigi69, tu peux nier, ça ne change rien à ta vilaine réalité. Strictement rien. Ton axe de défense est lamentable, dérisoire, tout à fait toi. Continue de te chier toi-même dans ton froc, c’est tout ce qui m’amuse.
@ j’ignore ce qu’il en est de sa popularité aujourd’hui en Italie?
Nulle.
méfiez vous le blog va devenir gogothérapeutique!
bonne journée
on ne dit pas Mr Passou mais Passou
Pauvre vieille fessue Mémé Janssen…
« Un classique moderne et populaire
par Tiphaine Samoyault11 juin 2017
Il y a les écrivains qui écrivent toujours le même livre et ceux qui écrivent chaque fois un livre différent. La plupart des écrivains sont de la première sorte mais Perec est de la seconde et il a fait de la variation la pensée même de l’œuvre. Il ne cesse de procéder à des expériences, d’inventer des tons, de varier la formule. Et pourtant l’enjeu de son travail, découvert une fois le vernis de la virtuosité ôté, est un : il s’agit, inlassablement, de refonder la possibilité de la littérature après l’anéantissement. »
avec des mots croisés pour J.Drillon
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/06/11/perec-pleiade/
de nota, Adelphi a republié cette année Atti relativi alla morte di Raymond Roussel ; et en 19 le volume 2/2 des œuvres complètes — Inquisizioni – Memorie – Saggi letterari, storici e civili —.
@Perso n’ai jamais lu de poésies chez MH, ni aucune d’ailleurs,
Oui, d’ailleurs c’est assez remarquable de découvrir une insensibilité totale à la poésie.
Perso , je me demande comment c’est humainement possible.
Cela réduit vraiment la vie à rien… que de l’alimentaire.
Sinon, je fais aussi de la pub pour ça :
« Ils sont mis leurs tripes à nu sur scène. Une quinzaine de poètes ont participé à la soirée slam du Festival du premier roman à Chambéry. Entraînés par une prof de très haut niveau : Gabrielle Tuloup, championne de France de slam en 2010. Le public était chaud, et les textes puissants. »
@Marie sasseur
En mémorisant les mots de cette manière Nabokov ne fait qu’appliquer cet « art de la mémoire » qu’enseignaient dans l’antiquité comme leur b a ba les écoles de rhétorique et qui est décrit dans un ouvrage « ad Herennion » attribué à Ciceron ;Il consiste à se mettre en mémoire dans l’ordre les elements d’une suite en les installant visuellement de dans divers lieux organisés selon un parcours familier ;
Essayez !
C’est spectaculaire :vous n’aurez aucune peine à vous remémorer dans l’ordre une vingtaine d’objets (de tableaux ,de villes de personnes)ou même plus en les imaginant posés en differentes endroits de votre appartement, que vous n’aurez qu’a parcourir dans l’ordre par la pensée, pour sans aucune peine les garder longtemps en mémoire et les les énumerer ; Et même dans l’ordre inverse ,a condition de refaire en sens contraire votre promenade mentale
La methode atteignait le summum de sa sophistication avec ces palais de mémoire imaginaires dont l’architecture complexe permettait même la hierarchisation des items
Cette mnémotechnique , c’est le point de départ du livre de Frances Yates, »L’art de la mémoire » qu’elle commence par décrire dans cet ouvrage savant qu’elle consacre aux divers avatars de ce qui de truc mnémotechnique devient plus tard structures diverses imaginaires pour l’organisation dela pensée et de la langue
La liste des panthéonisés est un véritable inventaire à la Prévert.
Certains révolutionnaires, trop vite transférés, en ont même été sortis !
On y trouve, entre autres, un financier suisse, on se demande bien pourquoi ?
Voltaire et Rousseau, mais pas Diderot…
@Marie sasseur
En mémorisant les mots de cette manière Nabokov ne fait qu’appliquer cet « art de la mémoire » qu’enseignaient dans l’antiquité comme leur b a ba les écoles de rhétorique et qui est décrit dans un ouvrage « ad Herennion » attribué à Ciceron ;Il consiste à se mettre en mémoire dans l’ordre les elements d’une suite en les installant visuellement de dans divers lieux organisés selon un parcours familier ;
Essayez !
Oui, oui, j’ai fait ça avec les lois de la thermodynalique et avec plein de théorèmes mathématiques, et ma foi, des années plus tard, c’est tout bénef !
« Mais Malcom Lowry est ma plus grande découverte. Son roman, Au dessous du volcan, c’est l’une des plus poignantes histoires d’amour que j’ai jamais lue »
Aarf, on va attendre de voir ce qu’en fait Claro, toujours aux prises avec le Consul…
https://towardgrace.blogspot.com/2020/10/lhorloge-de-la-piscine-quand-le-consul.html?m=1
Perregaux était surtout banquier, Jacques : « le banquier des Exagérés » — voyez Révolution française, etc.
de nota, en 19 Sciascia représentait pour Adelphi la cinquième et la dixième vente — 5. Il giorno della civetta ; 10. Una storia semplice.
@ découvrir une insensibilité totale à la poésie. Perso, je me demande comment c’est humainement possible. Cela réduit vraiment la vie à rien… que de l’alimentaire.
C’est ainsi, ma soeur… Ce jugement de valeur prouve que nous n’avons pas les mêmes. Rassurez-vous, ma vie est sans doute plus riche que la vôtre, si la vôtre se réduit à proférer au quotidien des insultes sur chaque internaute…, on voit pas en quoi la poésie vous en guérirait, à se demander même si elle ne provoquerait pas des effets contre intuitifs (pervers ?) à votre prétendu humanisme, ma soeur…
J’ai lu pas mal de « poésies » dans ma vie, et je continue, mais ces textes n’ont jamais été labellisés comme telles. Et je vous dirai simplement ceci : j’ignore si Francis POnge était poète, mais sa proésie matérialiste m’a toujours plus causé que celle d’un Houellebecq. Quelque part je comprends mieux le message de dexter, car au moins, il fait des efforts inspirés… qui me ontt rire comme le pierrot lunaire préparant son dîner au clair de lune. Vous hélas, je ne ris jamais de vos poèmes… c dommage, et je le regrette un brin. Je n’en tire, cela dit, aucun préjugé sur votre le gouvernement de votre vie privée.
Bàv, ma fille.
Bof, ducon, c’est trop long, et d’autres jambes à tenir. Passe l’e ponge.
Elle affirme un peu vite Tiphaine Samoyault (comme souvent, péremptoire) en affirmant que « Perec: a fait de la variation la pensée même de l’œuvre. Il ne cesse de procéder à des expériences, d’inventer des tons. »
Inventer des tons? Pas évident. D’’un texte à un autre c’est une sorte de neutralité et d ‘écriture fonctionnelle et même pas blanche mais un peu grise. Ce qui est aussi une force car les lecteurs de journaux s’y retrouvent. Ecriture comme les meubles Ikea : fonctionnelle.. Ce n’est pas sa qualité d’inventer des tons.. Mais quel excellent sociologue.
Enfin écoutons-le :
« C’est qu’il y a entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé. Une certaine richesse de notre civilisation rend un type de bonheur possible : on peut parler, en ce sens, comme d’un bonheur d’0rly, des moquettes profondes, d’une figure actuelle du bonheur qui fait, je crois, que pour être heureux, il faut être absolument moderne. Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n’ont vraiment rien compris à mon livre. «
Gigi69, au lieu de te perdre en considérations inutiles, tu ferais mieux d’aller pommader Mémé Janssen, ta pauvre vioque échauffée!
Hurkhurkhurk!
RIMBAUD-VERLAINE (suite et…fin)
Au fronton du Panthéon, est écrit : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Je laisse chacun juger si ces deux écrivains sont deux grands hommes…
Patrice Chaorulet dit:
Pour clore le débat:
Rimbaud, à la limite, oui. Verlaine, non.
Rimbaud mesurait 1m77. Verlaine, 1m65.
puck dit: à
comme ce mariage qui a connu son premier lave-vaisselle
acheté chez Boulanger avec 2 ans de garantie
quand son moteur a commencé à battre de l’aile
nous avons su que notre amour était fini.
ahahah excellent du slam pur jus
Et je vous dirai simplement ceci : j’ignore si Francis POnge était poète, mais sa proésie matérialiste m’a toujours plus causé que celle d’un Houellebecq.
Expliquez-nous ce que vous entendez par « proésie matérialiste » chez Pnge 3J.
Merci d’avance.
et alii dit: on ne dit pas Mr Passou mais Passou
»
non ! parce que Mr Charoulet n’aime pas qu’on appelle les gens par leur pseudo mais par leur nom de famille !
Expliquez-nous ce que vous entendez par « proésie matérialiste » chez Ponge, 3J.
Pat V dit: Expliquez-nous ce que vous entendez par « poésie matérialiste »
»
y veut dire que si on interpelle l’auteur : « hé Welbec ! » ça ne veut rien dire, alors que si on dit « hé Ponge ! » ça évoque quelque chose de plus matériel.
enfin j’imagine, après je le laisse donner sa réponse.
Certes, renato, mis, à part son argent, en quoi la France devrait-elle lui être reconnaissante ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Frédéric_Perregaux
« Rimbaud mesurait 1m77. Verlaine, 1m65. »
Oui mais moi je verrais bien le grand Toulouse-Lautrec, 1.52 m, au Panthéon, Pablo75 !
« poésie matérialiste » chez Ponge »
JJJ veut dire que Ponge c’est le Bossuet des choses :
Comme dans l’éponge il y a dans l’orange une aspiration à reprendre contenance après avoir subi l’épreuve de l’expression.
LIRE / LECTEUR / LECTURE
Si ce livre me fâche, j en prends un autre. (Montaigne)
*
C est l indigent lecteur qui perd mon sujet, non pas moi. (Montaigne)
*
Je n ai rien de plus nécessaire que la lecture. (Malherbe)
*
On ne peut lire qu un livre à la fois et qu une page dans ce livre. (Pierre Nicole, 1671)
*
Il est de l amour comme du jeu, c est prudemment fait que d en apprendre toute les ruses, non pas pour les pratiquer, mais afin de s en garantir. Si jamais vous avez des filles, laissez-les lire. (La Fontaine)
*
Ceux qui ne font que lire, et qui ne voient point le beau monde, ne sont pas assez polis. (Le P. Bouhours)
*
Je lis mes anciens livres ; je ne sais rien de nouveau qui me tente. (Mme de Sévigné)
*
La lecture apprend aussi, ce me semble, à écrire. (Mme de Sévigné, 1689)
*
Pour bien lire, il faut digérer sa lecture, et la convertir en sa propre substance. (Fénelon)
*
Personne presque n est en état de se livrer au plaisir que donne la perfection d un ouvrage. (La Bruyère)
*
S il n y a pas assez de bons écrivains, où sont ceux qui savent lire? (La Bruyère)
*
Je n ai le temps que de lire de bons livres. (Voltaire, 1744)
*
La lecture agrandit l âme. (Voltaire)
*
Le peuple ne lit point. (Voltaire)
*
Il y a beaucoup de gens qui ne lisent que des yeux. (Voltaire)
*
La lecture est le fléau de l enfance. (Rousseau)
*
On ne peut pas prétendre qu on ait lu un auteur, à moins qu on ne se rappelle ses principales idées, son plan et son but. (Marie-Jean Hérault de Séchelles, 1788)
*
Ceux qui lisent les originaux boivent le vin pur. (Chénier)
*
J ai quelquefois bâillé sur les ouvrages d autrui. (Brillat-Savarin, 1925)
*
J invite le lecteur à sauter cinq ou six pages. (Stendhal, 1827)
*
On ne lit guère en France, mais en revanche tout le monde écrit. (Karr)
*
Qui a lu lira. (Hugo)
*
L esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas. (Hugo)
*
La lecture, c est la nourriture. (Hugo)
*
Lire, c est voyager ; voyager, c est lire. (Hugo, 1841)
*
On ne lit pas impunément des niaiseries. (Hugo, 1862)
*
Chaque homme de plus qui sait lire est un lecteur de plus pour Molière. (Sainte-Beuve)
*
Elle étudia, dans Eugène Sue, des descriptions d ameublements ; elle lut dans Balzac et George Sand, y cherchant des assouvissements imaginaires pour ses convoitises personnelles. (Flaubert, 1856)
*
Des malades ont attendu, pour mourir, la fin des Mystères de Paris. (Gautier)
*
Je ne lis plus, je relis. (Royer-Collard)
*
Il faudrait toujours lire la plume à la main. Il n y a pas de jours que ne trouve dans le plus mauvais journal quelque chose d intéressant à noter. (Eugène Delacroix, 1857)
*
Il n est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre. (Lautréamont)
*
(En prison, j eus un Shakespeare en anglais), l immense poète, qui néanmoins ne me fit jamais oublier Racine non plus quez Fénelon ni que La Fontaine, san compter Corneille et Victor Hugo, Lamartine et Musset. (Verlaine, 1893)
*
Le vampire que je suis dévore tout. (Mallarmé, 1867)
*
Relire apprend l’ art de lire. (Faguet)
*
Prendre des notes , c est faire des gammes de littérature. (Jules Renard)
*
Plus on lit, moins on imite. (Jules Renard)
*
On se trompe toujours sur ses contemporains. Ne les lisons donc pas.
(Jules Renard, 1897)
*
Qu on lise Rabelais ou Calvin, Molière ou Montaigne, Racine ou Descartes, Pascal ou Corneille, Rousseau ou Voltaire, Vigny ou Lamartine, c est en lisant qu un homme se forme, et non pas en récitant des manuels.
Et c est, aussi, en travaillant modestement.(Péguy, 1902)
*
A l heure où il vous plaît de penser, lisez quelque bon auteur, et relisez-le ; il est même bon de copier les plus difficiles, et encore plusieurs fois. (Alain)
*
Le bonheur d admirer est ce qui éclaire une lecture. (Alain)
*
La lecture nous apprend à relever la valeur de la vie. (Proust)
*
Cela nous a amenés à la musique sans se donner la peine d en faire, au sport qu on regarde , aux livres qu on ne fait même plus l effort de lire ( on les résume pour vous), aux idées sans penser. (Anouilh)
*
Personne ne lit plus aujourd hui, sauf ceux qui écrivent. (Henry Bordeaux)
*
C est par goût de Don Quichotte que je suis venu petit à petit à Moby Dick. (Giono, 1952)
*
Quelle chance, je suis malade, je vais pouvoir lire. (Paulhan)
*
Il y a deux mille imbéciles qui me lisent. Pourquoi y en aurait-il vingt mille? (Henri Michaux)
*
Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire. (Michel Foucault, 1964)
*
(Refusant d être édité dans une collection de poche) Je suis très difficile sur la qualité de mes lecteurs. Je ne veux pas être lu par n importe qui. (Chardonne, 1965)
*
La lecture est la base de l art d écrire. (Albalat)
*
Même ceux qui nous lisent ne nous lisent guère de près. (Mauriac, 1966)
*
On ne perd pas toujours à la loterie des lectures de hasard (Mauriac, 1967)
*
Si les gens du peuple aimaient la lecture, ils ne seraient plus des gens du peuple. (Morand, 1969)
*
Si l écrivain s ennuie, le lecteur ne s amuse guère non plus. (Louis Guilloux, 1976)
*
J aime lire comme lit ma concierge : m identifier à l auteur et au livre. Toute autre attitude me fait penser au dépeceur de cadavres. (Cioran)
*
La lecture est la forme la plus haute de la sagesse. (Escarpit)
*
On apprend le français en ne lisant que les grands écrivains. (Roger Peyrefitte, 1980)
*
Les jours sont très longs sans lecture. (Jouhandeau, aveugle, âgé de 89 ans)
*
Lire, c est imiter l auteur. (Jude Stéfan, 1998)
*
Lecture, bonne façon de s’ enrichir sans voler personne. (Arlette Laguiller)
*
Lire, c est une conversation. (Finkielkraut, 1999)
*
La lecture, c est ce qui me maintient en vie. (Michel Polac, 2002)
*
Lire, c est vampiriser. (Patrice Charoulet, 2007)
*
Lire protège. (Madeleine Chapsal)
*
Mon bonheur, mon vice, ma passion, c est la lecture. (Bernard Pivot)
*
Celui qui est sans lecture manque du manque. (Christian Bobin)
*
Pour écrire, il faut lire. (Le Clézio, 2008)
*
Le lecteur est le petit frère de l écrivain. (Charles Dantzig, 2010)
*
Lire, n est pas un acte de consommation culturelle, c est une conversation.
(Finkielkraut, 2012)
Chez George Perec il y a un ton ou un style, une poétique, un art de l’énumération que l’on retrouve dans la plupart de ses textes.
« Une enquête agricole les mena dans la France entière. Ils allèrent en Lorraine, en Saintonge, en Picardie, en Beauce, en Limagne. Ils virent des notaires de vieille souche, des grossistes dont les camions sillonnaient le quart de la France, des industriels prospères, des gentlemen-farmers qu’escortaient en tout temps une meute de grands chiens roux et de factotums aux aguets.
Les greniers regorgeaient de blé ; dans les grandes cours pavées, les tracteurs rutilants faisaient face aux voitures noires des maîtres. Ils traversaient le réfectoire des ouvriers, la gigantesque cuisine où s’affairaient quelques femmes, la salle commune au plancher jauni, où nul ne se déplaçait que sur des patins de feutre, avec sa cheminée imposante, le poste de télévision, les fauteuils à oreilles, les huches de chêne clair, les cuivres, les étains, les faïences. Au bout d’un corridor étroit, tout imprégné d’odeurs, une porte s’ouvrait sur le bureau. C’était une pièce presque petite à force d’être encombrée. A côté d’un vieux téléphone à manivelle, accroché au mur, un planning résumait la vie de l’exploitation, les emblavages, les projets, les devis, les échéances ; un tracé éloquent témoignait de rendements records. Sur une table surchargée de quittances, de feuilles de paye, de mémoires et de paperasses, un registre relié de toile noire, ouvert à la date du jour, laissait voir les longues colonnes d’une comptabilité florissante. Des diplômes encadrés – taureaux, vaches laitières, truies primées – voisinaient avec des fragments de cadastres, avec des cartes d’état-major, des photos de troupeaux et de basses-cours, des prospectus en quadrichromie de tracteurs, de batteuses, d’arracheuses, de semoirs.
C’est là qu’ils branchaient leurs magnétophones. Ils s’enquéraient gravement de l’insertion de l’agriculture dans la vie moderne, des contradictions de l’exploitation rurale française, du fermier de demain, du Marché commun, des décisions gouvernementales en matière de blé et de betterave, de la stabulation libre et de la parité des prix. Mais leur esprit était ailleurs. Ils se voyaient aller et venir dans la maison désertée. Ils montaient des escaliers cirés, pénétraient dans des chambres aux volets clos qui sentaient le remugle. Sous des housses de toile bise reposaient des meubles vénérables. Ils ouvraient des placards hauts de trois mètres, pleins de draps parfumés à la lavande, de bocaux, d’argenterie.
Dans la pénombre des greniers, ils découvraient d’insoupçonnables trésors. Dans les caves interminables les attendaient les foudres et les barriques, les jarres pleines d’huile et de miel, les tonneaux de salaisons, les jambons fumés au genièvre, les tonnelets de marc.
Ils déambulaient dans des buanderies sonores, dans les soutes à bois, dans les soutes à charbon, dans des fruiteries où, sur des claies superposées, s’alignaient sans fin pommes et poires, dans des laiteries aux odeurs sures où s’amoncelaient les mottes de beurre frais glorieusement marquées d’une empreinte humide, les bidons de lait, les jattes de crème fraîche, de fromage blanc, de cancoillotte. »
Les choses
René Julliard, 1965
Jetons les livres, sortons dans la rue !
Et allons au cinéma…
https://www.senscritique.com/film/Jetons_les_livres_sortons_dans_la_rue/453240/videos
À propos de Jean-Frédéric Perregaux, vous pourriez dedier un brin de votre temps à une petite recherche : c’est une page de l’histoire de France, la votre donc.
On ne lit pas impunément des niaiseries. (Hugo, 1862)
Gigi69, tu devrais méditer.
On ne les loue pas non plus impunément, mais ceci ne te concerne plus.
Hurkhurkhurk!
Charoule Patricet confond RDL et vide-grenier.
Hors sujet.
HS
HP
« vous pourriez dedier un brin de votre temps à une petite recherche »
J’ai lu sa fiche wiki, qui me semble assez fouillée, et je m’interroge sur la reconnaissance que nous devrions avoir pour ce banquier mondain, renato ?
Tandis qu’avec Verlaine ou Rimbaud, je sais ce que nous leur devons…
C’était pour répondre à Patrice Charoulet, renato, bien qu’il ne vienne ici que pour se faire admirer, pas pour dialogue !
Le fait est que nonobstant les actuels 9°, un plaid sur les genoux, je peu lire assis sur ma terasse — à l’extérieur, donc. Tandis qu’une salle de cinéma c’est un lieu fermé, et le voilà dans le noir pour des simples fantasmagories.
Croyez-vous Jacques que les révolutions se font sans argent ? vous n’êtes quand même si ingénu, j’espère.
Ne pas confondre placement judicieux, opportun, et idéalisme, renato. Par nature, les banquiers sont des voleurs !
Perregaux pour moi ce n’est pas un banquier mais une odeur ,cette odeur de fleurs d’oranger qui nous submergeait des qu’on arrivait par la route a quelques kilometres du village d’Algerie qui portait ce nom (pourquoi) et qui se trouvait entouré d’orangeraies irriguées ;un moment enchanteur
Avec la rage d’industrialisation inspirée par les Russes à l’époque Boumediene ces orangeraies naguere si léchées, si bien innervées de leur réseaux d’irrigation on été abandonnées, et l’espace qu’elles occupaient a été rendu au désordre végétal. triste saccage de cet îlot de perfection rurale
moi je verrais bien le grand Toulouse-Lautrec, 1.52 m, au Panthéon
Jazzi dit:
Il était plus grand que Mozart: 1m51
Réduire le cinéma à de simples fantasmagories ce serait un peu comme réduire la musique à du bruit ou la peinture et la sculpture à des éléments décoratifs…
Charoule Patricet confond RDL et vide-grenier.
Hors sujet.
Bloom dit
Notre Pédant Professionnel, éternel aspirant au poste de Commissaire Politico-Morale du Blog, Bloom-Bloom, dit le Marquis de Mes Deux, trouve que parler de LECTURE dans un blog LITTÉRAIRE propriété d’un CRITIQUE LITTÉRAIRE et ÉCRIVAIN, à propos du LIVRE « Soixante ans de journalisme LITTÉRAIRE. Les années “LETTRES Nouvelles” (1600 PAGES) de Maurice Nadeau, CRITIQUE LITTÉRAIRE et ÉCRIVAIN, et accessoirement l’un des français qui a lu le plus des LIVRES au XXe siècle… est être hors sujet !!!
Et c’est le Crétin qui depuis des années nous bassine avec son mono-thème « les Anglo-saxons sont formidables » sorti à tout bout de champ, qui ose dire cela, lui qui n’a jamais été DANS le sujet.
Mais quel Pétomane, celui-là aussi !!!
pour moi le sommet perequien de son art de l’enumeration ,c’est cet ‘inventaire des produits presents une cave , qui occupe un chapitre entier de la Vie Mode d’emploi ;diversité de produits repondant de maniere exhaustive à tous les besoins logique de l’organisation et de la disposition de de cette accumulation raisonnée de ces provisions …qui permettraient « de soutenir un siège »
Une sorte de liste de courses, mais tellement hénorme qu’on se delecte à la lire et sans le moindre ennui
Nouvel envoi. Trop de coquilles dans le précèdent
Pour moi le sommet peréquien de son art de l’énumération ,c’est cet inventaire des produits présents dans une cave , qui occupe un chapitre entier de la Vie Mode d’emploi ;diversité de produits répondant de manière exhaustive à tous les besoins, logique de l’organisation et de la disposition de cette accumulation raisonnée de provisions …qui permettraient « de soutenir un siège »
Une sorte de liste de courses, mais tellement hénorme qu’on se délecte à la lire et sans le moindre ennui
Les bons années on peut voir 3 max 5 bons films, pour le reste ce n’est que de la camelote — souvent subventionné —, Jacques.
Il y a des banquiers voleurs comme il y a des mauvais artistes et des ecrivains sans épaisseur. Cela dit, on ne leur demande pas d’être idealistes mais pragmatiques, tout le reste ne sont que préjugés ideologiques sans consistence.
j’ai insisté à dessein sur l’expression : « proésie matérialiste » chez Ponge…
Proésie et non pas poésie.
Vous connaissez le » prosimètre » au moins?
Pablo75 dit: Mais quel Pétomane, celui-là aussi !!!
»
ah non !!! alors là c’en est trop !
il n’y a qu’un Pétomane ici c’est moi !
Bloomy c’est juste un sous-Pétomane, un faux Pétomane, un Pétomane de seconde main.
je ne tiens pas à voir un autre ici plus insulté que moi par pedro : je me sentirai de suite moins intelligent.
pedro : pourquoi vous avez arrêté de compiler mes Perles ? vous les trouvez moins bien ?
pedro vous me promettez de ne jamais compiler les Perles de quelqu’un d’autre ici ? SVP
Pat V dit: j’ai insisté à dessein sur l’expression : « proésie matérialiste »
»
oui je sais, on avait corrigé : moi aussi ça m’arrive de faire des fautes d’orthographe.
Une bibliothèque historique :
https://twitter.com/michel_denisot/status/1315251748395790337/photo/1
« Les bons années on peut voir 3 max 5 bons films, pour le reste ce n’est que de la camelote — souvent subventionné — »
Idem pour les autres arts, renato, notamment en matière de littérature…
Si vous savez pourquoi Perregaux est digne de la reconnaissance de la patrie, dites-le nous.
Certes, Jacques, mais le livre ne m’oblige pas à payer une entrée dans une salle de cinéma, je le feuillette et je peux me passer de dépenses inutilement mon argent.
Pour Perregaux, c’est quand même histoire de France, donc une petite recherche ne devrait pas présenter des grandes difficultés pour vous.
dépenses > dépenseR
renato dit: donc une petite recherche ne devrait pas présenter des grandes difficultés pour vous.
»
alors là je ne parierai pas ma carte du PCF là-dessus.
donc une petite recherche ne devrait pas présenter des grandes difficultés pour vous.
bien sur renato, et qui étofferait le billet:
ce serait un exemple de « partage » efficace crédible qui en remontrerait aux « pour moi » sur CE blog; mieux que toutes les injonctions à se « remettre en question » conformistes sinon « académiques » qui ne trompent personne, non plus que les autocitations
pub(ertaires)
bonne soirée
@ proésie matérialiste » chez Ponge
pour moi, elle se dégage du mot valise prose et poésie… dans la fabrique du pré, le parti pris des choses, petits poèmes en prose, comment une figue de parole et pourquoi, et tant d’autres… avec la déconstruction de tous ces objets quotidiens réduits à l’état de fractales… qui fit jadis mon admiration (le savon, le verre, etc…). Une fois encore, je n’ai hélas plus rien sous la main, je ne pourrais donc pas étayer plus avant mon propos, Pat V et n’en suis bien désolé. Mais je sais que les textes de Ponge furent pour moi une source d’émerveillement constante, et je me souviens lui en avoir écrit ma gratitude… Jamais je n’ai autant vibré qu’à la lecture des textes de cet homme dont la vie politique ne m’intéressa jamais. Et nul autre « poètes » officialisé, y compris celui du Bateau ivre, ne produisit jamais un impact aussi profond et durable. En dehors de cela, je pourrais vous réciter des milliers de poèmes scolaires gardés intact en ma mémoire, ce sont des machines à mots dépourvus de sens. L’étude de leur genèse n’a jamais été ma tasse de thé, même si je peux admettre qu’elle soit l’objet d’une armada de cuistres répétant les poètes largadémichardisées « qu’il faudrait avoir toujours lu », pour se donner à voir comme « honnête homme ». Ce n’est pas mon affaire, voyez.
Bàv, Pat V. et Tchin aux ‘chèvres belles et butées’ du bon Francis. Il aimait ces animaux diaboliques. Respect !…
Critique littéraire à La Quinzaine littéraire, conduite par Maurice Nadeau, il a joué un rôle essentiel sur ce plan durant de nombreuses années (depuis août 1970, puis de 1982 à 2011). Il a commencé ce type de travail dans L’Écho des étudiants d’Aix-en-Provence, année 1940, et l’a prolongé dans Confluences, comme critique d’art à Combat, aux Lettres nouvelles, au Journal du Parlement et dans quelques autres revues. Après la guerre, il entre comme bibliographe à la Bibliothèque nationale. Puis il devient critique médiatique, grâce à une série d’émissions audiovisuelles, intitulée les Archives du XXe siècle, autour de laquelle il a rassemblé de nombreuses figures artistiques et intellectuelles du monde du XXe siècle. On en connaît en général un extrait : en 1972, Marchand réalise un célèbre entretien (cinq heures) avec Claude Lévi-Strauss… Il publie aussi des chroniques (plus courtes) au Bulletin critique du livre français, et sur un blog.
https://www.nonfiction.fr/article-5752-du-temps-de-la-critique-au-temps-des-passeurs.htm
Janssen J-J dit: à
@ proésie matérialiste » chez Ponge
On pourrait plutôt dire proésie matérielle.
Les mots sont le matériel.
Je partage votre émotion à propos de Francis Ponge et elle est toujours présente!
je ne tiens pas à voir un autre ici plus insulté que moi par pedro : je me sentirai de suite moins intelligent.
Moins intelligent, ce n’est pas certains cependant vous vous sentiriez moins quelque chose, moins seul, moins tarte, moins crétin, moins sot et par ces temps de récession, nous tenons tous à nos acquis. Pas question de céder sur l’un ou l’autre. Qaand on a acquis à la sueur de notre matière grise ou à la force de son travail qu’elle qu’en soit la nature, nous luttons, tous, pour conserver ce qui est durement acquis. Une insulte de Pablo et c’est un pas vers l’éveil, élévation, la conscience, l’engagement, l’art, la création, la conception, l’harmonie, la paix intérieure et extérieure.
@ »pour moi, elle se dégage du mot valise prose et poésie… »
pas sûr, je crois bien que ça remonte à plus loin, je saurais pas trop dire quand mais à plus loin, avec un ê : proême.
pour ça que je disais qu’y avait une faute d’orthographe, manquait le ^
faudrait demander à Mr Court :
B dit: Moins intelligent, ce n’est pas certains cependant vous vous sentiriez moins quelque chose
»
non B. ! vous avez remarqué qui pedro insulte ?
Mr Court, Bloomy, x : que des pointures !
du coup quand pedro il m’insulte j’ai l’impression de monter en grade.
vous comprenez la logique des choses ?
par contre si un jour il dit du bien de moi là je commencerai à m’inquiéter.
Hors-sujet, mais puisque la question a été posée ici dans les commentaires du billet précédent: pour le faire une idée des pronostics sur la prochaine élection aux US, quelqu’un(e) de bien informée (qui semble cependant avoir beaucoup « évolué » depuis un mois, mesurée, à droite, ancienne « speechwriter » de Reagan, Peggy Noonan: https://peggynoonan.com/
Mr Court, Bloomy, x : que des pointures !
Il est bagarreur et n’est physiquement pas très grand ni gros aussi pour compenser ce handycap, il asticotte et s’érige en commandeur, presque la statue de Staline vous montre le chemin de la connaissance, des perceptions, des jugements à tenir, opinions à developper exposer défendre sous peine de poursuite. Il faut du courage, concédée lui au moins le courage voire l’héroïsme, la témérité.
Concédez.
A l’issue d’un bref visionnage tv, j’apprends q ut e l’Europe est inefficace à protéger la ressource halieutique et privilégié les usines,à pêcher alors que les petits patrons, artisans s.d. sont en difficulté. Entre autres nouvelles décourageantes concernant les pollutions diverses et variées. Les commissions ne verdissent pas assez sûrement, les lobbyistes abattent un travail d’enfer pour nous y laisser.
Noël en provençal : nadalet.
P.Assouline signale dans l’express,à propos de YOGA
3 dans le débat une expression à l’allure inédite : « l’ellipse narrative ».
BONSOIR
comme l’article de l’express a pour titre « plagiat psychique »,je rappelle que cela remonte à une histoire :Camille Laurens, Marie Darrieussecq : du « plagiat psychique » à la mise en questions de la démarche autobiographique
https://journals.openedition.org/contextes/5016
Il paraitrait qu’il existe un journaliste franquiste réfugié dans la Seine et qui se perche sur ses majuscules pour atteindre péniblement 1m56.
Aux homuncules, la Phalange reconnaissante.
« Pour Perregaux, c’est quand même histoire de France »
Un financier peu reluisant, bouffant dans tous les râteliers, participant de l’entourage de Talleyrand…
Par quel mystère se trouve-t-il au Panthéon ?
M. Court, vous. avez une idée ?
« Rimbaud mesurait 1m77. Verlaine, 1m65. »
Oui, Pablo75, mais à eux deux ils surplombent toute la poésie de la fin du XIXe siècle et aujourd’hui encore leurs chansons courent toujours les rues de Paris et d’ailleurs…
Leur arrivée à de quoi réveiller les morts de la crypte du Panthéon !
« Aux homuncules, la Phalange reconnaissante. »
C’est drôle mais pas bien reluisant, Bloom !
« à une histoire :Camille Laurens, Marie Darrieussecq »
Histoire horrible.
Le vol du décès d’un enfant.
Histoire vraie pour la première, inventée pour la seconde.
« alors là je ne parierai pas ma carte du PCF là-dessus. »
Tu veux dire que je suis trop feignant ou trop imbécile pour faire des recherches historiques, Puck ?
« donc une petite recherche ne devrait pas présenter des grandes difficultés pour vous.
bien sur renato, et qui étofferait le billet:
ce serait un exemple de « partage » efficace crédible qui en remontrerait aux « pour moi » sur CE blog; mieux que toutes les injonctions à se « remettre en question » conformistes sinon « académiques » qui ne trompent personne, non plus que les autocitations
pub(ertaires)
bonne soirée »
Là, ça m’a l’air plus chiadé, mais j’ai pas tout compris, et alii.
« pub(ertaires) » c’est super lacanien !
L’ellipse narrative fait partie de ka structure même du récit. Avec les abalepses et les prolepses.
Toute La promesse de l’aube est une analepse.
analepses
« B dit: à
Concédez.
A l’issue d’un bref visionnage tv, j’apprends q ut e l’Europe est inefficace à protéger la ressource halieutique et privilégié les usines,à pêcher alors que les petits patrons, artisans s.d. sont en difficulté. Entre autres nouvelles décourageantes concernant les pollutions diverses et variées. Les commissions ne verdissent pas assez sûrement, les lobbyistes abattent un travail d’enfer pour nous y laisser. »
Sans visionner la tivi, suis très découragée par la décision de la ministre de la pêche de ne pas s’opposer aux chalutiers avec leurs filets dérivants qui occasionnent la mort de milliers de dauphins.
Un dauphin viendra nous sauver si on se fait attaquer par un requin et nous que faisons-nous pour lui ?
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