Mille ans de solitude pour Gabriel Garcia Marquez
Aracataca est en deuil. Macondo aussi. Isolé sur la côté caraïbe de la Colombie, le premier est un village réel, lieu de naissance de l’écrivain Gabriel Garcia Marquez, qui en fit un mythe sous le nom du second. Ce fut Cent ans de solitude paru en 1967 en Colombie et un an plus tard en français au Seuil dans une traduction de Claude et Carmen Durand. Histoire d’une dynastie familiale, fresque foisonnante et chronique luxuriante déployée sur six générations, ce fut son grand roman de chevalerie de l’Amérique latine en quelque sorte. Son grand livre, un roman il est vrai exceptionnel qui connut un tel succès à travers le monde, durable et profond, que, généralement, sa seule « victime » ne s’en remet pas. Entendez que quoi qu’il écrive par la suite, et quoi qu’il ait écrit avant, quoi qu’il ait fait, tout sera à la fois éclipsé et illuminé par ce seul livre dont le titre à lui seul agit comme un sémaphore dans l’histoire récente de la littérature.
«Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace…. »
L’incipit même figure dans les anthologies des plus fameux débuts romanesques. « Gabo », comme on l’appelait familièrement, y mêlait plusieurs registres d’écriture à plusieurs genres littéraires –épopée, fable, folklore, mythe, merveilleux, histoire, politique, baroque, fantastique- avec une audace et une liberté formelles héritées de sa lecture passionnée et éblouie de son maître Faulkner, mais aussi de Rabelais. On voudra y voir le porte-drapeau, le chevau-léger et que sais-je encore d’une « école du réalisme magique » où le réel le dispute au merveilleux, l’impalpable au culte du surnaturel, les fantômes aux prémonitions transmis. Tant et si bien qu’en créant son poncif à son corps défendant, celui-ci avait gagné le statut de lieu commun, sinon de tarte à la crème, de toute analyse du roman latino-américain contemporain, la gloire de Garcia Marquez ayant voué à un injuste oubli le discret génie pionnier d’un Juan Carlos Onetti. Ecole ou pas, « Gabo » n’avait rien d’un maître, ni même d’un professeur bien qu’il ait favorisé la naissance d’écoles de cinéma et de journalisme en Amérique latine.
Journaliste il fut journaliste il est resté car c’était sa manière d’agir sur l’histoire immédiate, de dénoncer les dictatures installées par les Etats-Unis sur son continent natal. Il essayait tout le temps, adaptant son style aux besoins de son histoire, mêlant si nécessaire le roman au reportage, qu’il s’agisse de célébrer une fois de plus le corps de la femme, de nouer le lyrisme à la lucidité, de louer la haute figure de Simon Bolivar. Ses derniers textes sont plus oubliables. Ses Mémoires furent décevants. Mieux vaut relire L’Automne du patriarche (1975) en y décryptant sa large part autobiographique, comme une confession d’écrivain butant sur sa notoriété revisitée à travers celle d’un dictateur.
Il prenait sa gloire avec autant d’orgueil que d’humour. Son discours devant l’Académie suédoise, à l’occasion de son prix Nobel de littérature (1982), en témoigne. Avec en sus la constance politique qu’il faut lui reconnaître, celle du combat anti-impérialiste, anti-capitaliste et antiaméricain, assorti d’une fidélité à peu près sans faille à Fidel Castro et au castrisme. Il fit de la réception de Stockholm une tribune politique, l’occasion de dénoncer le pillage, l’oppression, l’abandon du continent latino-américain, achevant son discours sur une note utopique rêvant d’un monde « où personne ne peut décider pour les autres jusqu’à la forme de mourir, où vraiment soit vrai l’amour et soit possible le bonheur, et où les lignées condamnées à cent ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre ». N’empêche que son oeuvre était avant tout hantée par la solitude, ce dernier mot étant celui qui revenait le plus souvent dans son discours de Stockholm, dès l’intitulé « La soledad de América Latina ». La solitude et puis la mort, la mort, la mort… Il y a quelques mois, alors qu’il luttait à nouveau contre le cancer lymphatique, elle a fini par l’emporter à 87 ans. A chaque rémission, tandis que les journaux se livraient rituellement à une chronique de sa mort annoncée, il se désolait de ce que son passage dans l’au-delà serait la seule de ses expériences qu’il n’aurait pas le bonheur de raconter.
Lorsqu’il était étudiant, la découverte de La Métamorphose de Kafka lui avait fait abandonner le droit pour la littérature, autrement dit l’écriture de sa première nouvelle. C’était un écrivain, qui avait été, à ses débuts, prêt à crever de faim pour devenir et demeurer avant tout un écrivain. Même s’il ne remisa jamais l’habit du reporter. Même si sa gloire de romancier ne freina jamais en lui l’homme d’action et l’intellectuel engagé qu’il ne cessa d’être. La postérité dira si, comme le suggère le critique Philippe Lançon, il fut un “Hugo tropical”. Peut-être pas le nôtre mais certainement “leur “ Victor Hugo. Non seulement celui de la Colombie mais celui de toute l’Amérique latine. Un continent, un imaginaire, un univers, une langue dont Aracataca et Macondo demeureront à jamais les capitales inoubliables. Pas seulement pour eux mais pour nous aussi.
(Photos Isabel Steva Hernandez et Daniel Mordzinski)
704 Réponses pour Mille ans de solitude pour Gabriel Garcia Marquez
@TKT : Sie sollten vielleicht « Hundert Jahre Einsamkeit » in der deutschen Übersetzung von Curt Meyer-Clason lesen, – wird Ihnen vielleicht besser gefallen als die französische Version, die Ihnen ja offensichtlich nicht behagte! Gruß!
Mon dégoût pour les surnoms est peut-être assez français
c’est parcequ’il colle une trouille intense vontraube..tradition qui se perd..dans mon bahut c’était une institution fiévreusement entretenue, il y avait un gars en particulier qui pouvait « t’essayer » pendant 3 semaines, un talent incroyable, je crois que ça a été ma première vraie pensée littéraire, impossible pour moi de ne pas priser alfred (jarry) sans penser à lui..c’est une énorme baleine blanche que tu tiens là vontraube..1 note la lâche aussi..trop grosse surement
TKT : votre dégoût des prénoms et surnoms donnés aux grands auteurs est compréhensible. Mais je continuerai à appeler « Proustinet » ou « Marcelou » (ça, je ne crois pas l’avoir beaucoup employé, ça ne me vient pas sous les doigts…) pour parler de Marcel Proust, et savez-vous pourquoi ? Parce que cela sert mon propos, et puis, franchement, quand vous écrivez sur Proust, c’est un petit soulagement de ne pas écrire toutes les deux phrases, dans une répétition monotone « Marcel Proust, Marcel Proust ». On m’a appris, à l’école primaire, à éviter les répétitions, à tenter de trouver de formules de remplacement. Mon « Proustinet » me convient, parce qu’il marque aussi le côté un peu potache de mon attachement proustien. Mon pauvre TKT, vous voilà condamné à être définitivement agacé par mes surnoms et autres potacheries. M’enfin, j’évite les « Titi », « Moumou », « mamou », que j’entends si souvent autour de moi (et que Marcel Proust entendait aussi dans la bouche des Guermantes, « Mémé », « Babal », et autres…)
Clopine, les terminaisons en et ou ou, me font penser au « baby-talk », voir au « p’tit nègre ».
« Mon pauvre TKT »: Je ne suis pas « votre », bonne Clopine !
Clopine, trop de familiarités avec le sujet exploré nuit à la profondeur de l’analyse. Et je ne crois pas que la répétition d’un nom propre soit considérée comme une faute.Est-ce que vous imaginez Tadié, « pour éviter la répétition », truffer les Pléiades de « Proutprout », de « Marcelito », de »tante du 102″, ou « d’inverti du 8 bis », mots que Proust lui-même emploie? Non.
TKT, Clopine,
vous nous l’écrivez, à quatre mains, ce bouquin de cul que nous attendons ?
Cneff: Bonjour et Frohe Ostern !
Peut-être que la traduction allemande me plairait mieux, mais…
J’aime bien lire les auteurs russes en allemand, ils gardent ainsi un certain coté musical étranger.
Mais je ne me vois pas lire en allemand une traduction d’un livre de langue romane*. Non, je devrais lire une édition bilingue, allemande ou anglaise, lisant la version originale pour le rythme et le son, la traduction pour être prêt du texte original. Le français est une langue qui allonge les phrases et dieu sait, si Marquez est suffisamment long par lui-même.
Je me suis ennuyé avec mes éditions de Marquez en français, pourtant, des livres que la majorité des gens trouvent ennuyeux, je peux les lire sans y trouver des pages en trop.
Passé 400 pages, j’ai souvent peu de patience.
En fait Chaloux je joue du piano de façon innée et mentale. Je n’ai pas besoin d’utiliser mes fonctions motrices pour actionner les touches d’un instrument. C’est à la fois beaucoup plus facile et beaucoup plus compliqué. N’oubliez pas que je suis une réincarnation de Beethoven et que j’étais en ma vie passée condamné à procéder de la sorte; j’ai donc de l’entrainement.
Pour ce qui concerne l’article sur les trolls, l’analyse est intéressante. Le dialogue avec Thierry est donc recommandé. Allons vers lui. Si tu es d’accord, Thierry.
Et pour conclure, ta gueule keupu, les formules de politesse étant importantes à mes yeux.
lire en vo, comme dit Bloom, ou finir sur la tombe de Gabo, Greta, à Stockholm, faut choisir.
potache et potachrie..pris la main dans l’pot a crambouille clopine..potache c’est l’école, et la critique classique révisionniss l’a lénifié par souci prophilactique..et pour la déracinner de son origine moyenageuse..en tout cas rien a voir avec le famillier clopine..le « baby talk » comme dit opportunément vontraube..rien
Gabo, Greta
naum c’étoye un grand esculpteur phil..
voir les plus intégristes des catholiques se « fouetter au sang le Vendredi Saint, se faire crucifier pour expier leur péchés, ou porter, obèses, sur le Chemin de fragiles Croix en contreplaqué »
tu ferais bien d’enb faire autant avec tous tes péchés
« potache et potachrie..pris la main dans l’pot a crambouille clopine..potache c’est l’école, et la critique classique révisionniss l’a lénifié par souci prophilactique..et pour la déracinner de son origine moyenageuse..en tout cas rien a voir avec le famillier clopine..le « baby talk » comme dit opportunément vontraube..rie »
faudrait publier les commentaires à bouguereau devrait
Ennuyeux, les types célèbres qui clabotent : on se sent obligé de mentir pour faire plaisir.
« potache et potachrie..pris la main dans l’pot a crambouille clopine..potache c’est l’école, et la critique classique révisionniss l’a lénifié par souci prophilactique..et pour la déracinner de son origine moyenageuse..en tout cas rien a voir avec le famillier clopine..le « baby talk » comme dit opportunément vontraube..rie »
faudrait publier les commentaires à bouguereau ça devrait se vendre au gros
on se sent obligé de mentir pour faire plaisir
tous les gens célèbres sont pas des connards
Un point de linguistique :
Quand Clopine écrit « Mon pauvre TKT », le « mon » n’exprime pas un possessif (il est idiot de répliquer par « je ne suis pas VOTRE TKT); ce possessif a une simple valeur hypocoristique marquant ici le mépris, mépris renforcé par l’adjectif « pauvre » (« Mon pauvre TKT ») antéposé, désémantisé, qui n’a plus de valeur classifiante mais là aussi une simple valeur d’intensité marquant une fois encore le mépris. Ainsi l’expression « Mon pauvre TKT » est quasiment complètement désémantisée, même le nom du personnage qui se voit affublé qu’un vague acronyme qui ne vaut que par sa valeur phonique, légèrement rock n’ roll qui donne un peu d’énergie et d’humour à la valeur méprisante de l’ensemble de l’expression.
elvis dit: 19 avril 2014 à 10 h 50 min
tous les gens célèbres sont pas des connards
—————
Je dirai même et inversement :
« Tous les connards ne sont pas des gens célèbres. » J’ajouterai : Loin s’en faut !
Il y a toujours un moment où le titubant remonte de la cave…
Gabo en place de Garbo, soit Garbo prononcé par un Chinois ne sachant pas prononcer les r.
Geta Gabo ?
@ Widergänger dit:19 avril 2014 à 10 h 52: « Un point de linguistique »
Merci, Wiederkehrende ! Explication limpide, mon pauvre Michel !
Incinéré, Gabriel Garcia Merguez.
Un salut nippon pour l’homme de Colombie:
,.へ
___ ム i
「 ヒ_i〉 ゝ 〈
ト ノ iニ(()
i { ____ | ヽ
i i /__, , ‐-\ i }
| i /(●) ( ● )\ {、 λ
ト-┤. / (__人__) \ ,ノ  ̄ ,!
i ゝ、_ | ´ ̄` | ,. ‘´ハ ,!
. ヽ、 `` 、,__\ / » \ ヽ/
\ノ ノ ハ ̄r/:::r―–―/::7 ノ /
ヽ. ヽ::〈; . ‘::. :’ |::/ / ,. »
`ー 、 \ヽ::. ;:::|/ r' »
/ ̄二二二二二二二二二二二二二二二二ヽ
| 答 | コ ロ ン ビ ア │|
\_二二二二二二二二二二二二二二二二ノ
@ « même le nom du personnage qui se voit affublé qu’un vague acronyme qui ne vaut que par sa .. »: Mon pauvre prof de 5ème, vous ne devriez pas faire des fautes de français: « qu’un au lieu de d’un ».
Wiederkehrende, Alba-Trost, c’est toujours un plaisir de vous lire.
qui juge de ce qui est grave ou pas dirais-je après vous.
Regardez bien ces couleurs : http://www.youtube.com/watch?v=lbq4G1TjKY
..comment ça.. »mon » cheuloux ça srait méprisant !?..tu vois le mal partout dracul
Un salut nippon
..on veut du cul mon zouzou !
Widergänger dit: 19 avril 2014 à 10 h 55 min
Je dirai même et inversement :
« Tous les connards ne sont pas des gens célèbres. » J’ajouterai : Loin s’en faut !
Ah…la, z’avez bien raison, mon brave…mais ne vous en faites pas trop…la RATP a sa gallérie de passagers notoires, célèbres même, diraient certaines mauvaises langues …avec photos de face et de profil, prises par leurs agents de ‘la protection du revenue’…tant qu’y’a de la vie, y’a de l’esspoir…
vontraube est désémantisé..avec valeur phonique, « légèrement rock n’ roll »..tu t’améliores dracul
http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/04/18/faut-il-combattre-les-trolls/
une lecture qui s’impose à tous les générateurs du blog à Passou
je voulais dire généreux donateurs du blog à etc
gabo c’est dl’art coco juif dracul et c’est cqui a dlpus beau à..manchestère?..ha je sais pus
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/96/Head_No._2_by_Naum_Gabo%2C_Tate_Liverpool.jpg
livèrepoul c’est marqué hé..
Tout à fait, Gabo est aussi un diminutif hypocoristique. Je n’ai pas osé employer ce mot un peu pédant peut-être, et pourtant si charmant. Les Martiniquais appelaient Césaire papa Césaire. Ridicule. C’est une manière d’infantiliser des populations semi-analphabètes et de les garder sous une forme de joug, d’emprise psychologique. Les derniers reliquats du tiers-mondisme littéraire… Un passé bientôt révolu, espérons-le, et ce n’est pas un pléonasme quand le passé perdure.
laisse tomber les sonnets dracul..écrit nous du slam de sémite qui court et qui baise..c’est ton dèssstin
Je n’ai pas osé employer ce mot un peu pédant peut-être, et pourtant si charmant
dracul y peut lui..toi c’est pas ton déésstin
De la part de Français, ce genre de familiarités relèvent des mauvaises manières de petits-bourgeois. On commence à être habitué, cela dit.
une lecture qui s’impose à tous les générateurs du blog à Passou
suis un peu toi..t’as dla route avant d’ête désémentisé roquênerol en messerschmitt
relèvent des mauvaises manières de petits-bourgeois
.. »mon » petit bourgeois tant que tu y es
« ce possessif a une simple valeur hypocoristique marquant ici le mépris, mépris renforcé par l’adjectif « pauvre » » nous écrit Michel Tartuffi de Alba.
Alba-Trost: Je ne connaissais pas le mot « hypocoristique, j’ai donc été voir dans un dictionnaire wiki (pour gagner du temps). Vous ne semblez rien comprendre, hypocoristique ne peut avoir une valeur de mépris, puisqu’au contraire il exprime l’affection. Peut-être l’entée de wiki est-elle fausse, c’est une possibilité. Si l’entrée est exacte, on peu se demander pourquoi vous avez réussit à devenir prof de 5ème. Que vous n’ayez jamais passé l’agrégation, ne doit rien au retard du métro.
Bien entendu, Langue Moisie, vous êtes érudit, mais pas au dessus de la moyenne des profs de français pour les jeunes enfants, car enfin, une seule phrase, l’utilisation d’un mot, hypocoristique, pour vous rehausser au dessus de la mêlée, mais manque de chance, vous l’utilisez pour lui faire dire le contraire. Pourtant, Langue Moisie, la linguistique, le vocabulaire français, devrait être un domaine d’excellence pour vous. On peut apprendre de vous, mais question rhétorique, vous ne me semblez pas vraiment un exemple à suivre.
« Mon », on n’entend ça que dans la populace dont ce pauvre Bouguereau n’est pas le plus infime échantillon. Il faut bien que tout le monde s’amuse.
oui..pour ça que t’es précipité à copier quand martchélo t’as appelé mon couillon..mais copier la populace c’est ête follement créatif hin..biroute
puisqu’au contraire il exprime l’affection. Peut-être l’entée de wiki est-elle fausse
dracul a bon..c’est un classique donc un dégénéré..tout s’est changé en créme pasteurizé..alors lui qu’il est au lait cru il est handcuffé à l’aéroport comme vdqs..c’est ça la transvaluation des valeurs vontraube..le haut est en bas..partout c’est le coupd’vice
le lait cru ça doit ête frais dracul..le classique avarié c’est dégueu, tu calcules ?
..si tu te laissé coatché par vontraube dracul..tu frais un malheur au téksasse et a singapore
..putain mon gigot aux herbes..!
Ce n’est pas le texte espagnol qui a atteint la Chine en 1984, pour y faire l’effet d’une bombe chez les intellectuels et étudiants, mais la version de Rabassa:
« Many years later, as he faced the firing squad, Colonel Aureliano Buendía was to remember that distant afternoon when his father took him to discover ice. »
Dieu sait ce que cet incipit, comme on dit, a suscité de commentaires.
C’est en lisant ça, ce mélange des temps, cette intrication de réel et d’imaginaire, que Mo Yan s’est dit: on peut donc écrire un roman comme ça.
Pareil pour Han Shaogong et tant d’autres…
Je ne sais pas quelle est la version qu’affectionne la compagne de Bloom puisqu’il y en plusieurs.
Celle qui a laissé un souvenir inoubliable, c’est celle de Gao Changrong, faite dans la solitude lui aussi, à partir de l’anglais. (Comme il n’avait pas les droits, ce n’est pas en général sa version qu’on trouve en librairie)
Ça commence comme ça:
“许多年之后,面对行刑队,奥雷里亚诺•布恩迪亚上校将会回想起,他父亲带他去见识冰块的那个遥远的下午。”
C’est pas facile, le verbe chinois n’ayant pas de flexion temporelle, l’usage de particules tend à alourdir la phrase et à la faire ressentir comme étrangère.
Mais les versions postérieures qui se veulent plus fidèle sont plus pesantes.
Ce n’est pas grave, la langue chinoise elle-même a changé.
Mais ce qui reste dans les mémoires, c’est la phrase de M. Gao.
Par contraste (c’est rien, un kawa, en vitesse), la version japonaise permet tout autre chose, tellement cette langue permet beaucoup plus facilement de traduire les différences de temps et d’aspect:
« 長い歳月がすぎて銃殺隊の前に立つはめになったとき、おそらくアウレリャーノ・ブエンディーア大佐は、父親に連れられて初めて氷を見にいった、遠い昔のあの午後を思い出したにちがいない。 »
Mais le Japon a eu la chance de ne pas connaître la désertification maoïste, et naturellement le traducteur, Tsuzumi Tadashi est un romaniste qui traduisait depuis l’espagnol.
(Le premier qui dit pédant, il me fait mal au coeur).
Buona giornata!
.putain mon gigot aux herbes..!
Bouguereau, c’est la populace à prétentions aristocratiques, la rondelle du faubourg.
Mais si là, à 1’34 http://www.youtube.com/watch?v=lbq4G1TjKYg pour ceux qui ont pas lu Onfray
Je suis allé contrôler dans un vrai dictionnaire, hypocoristique ne peut exprimer qu’une affection tendre. Franchement, hypocoristique n’est pas un mot très musical, sauf prononcé par Fabrice Lucchini.
Bouguereau, c’est des générations de patachons bourrés au fond des salles d’auberge. Un Bouguereau ne se fait pas en un jour. C’est de la vraie populace, bien basse, bien dégueu, bien sournoise, qu’a mariné dans les terroirs avant que d’exposer sa trogne au populations ébahies. Pis son langage. On ne devient pas sac à merde en un jour.
« Les Martiniquais appelaient Césaire papa Césaire. Ridicule. C’est une manière d’infantiliser des populations semi-analphabètes et de les garder sous une forme de joug, d’emprise psychologique. » (OneNote)
Les Français disent Tonton et Pépère.
De grands enfants!
« Marcel, mon bon » n’entre pas dans la catégorie sus-nommée. C’est tout à fait autre chose. Il n’y a que ce pauvre Bouguereau pour ne pas le voir.
des clodos ivres apostropher un belle dame dans la rue.
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« unE belle dame » serait non seulement plus correct, mais aussi plus classe, voire même « classieux » comme on dit au Québec, à l’égard de la « dame » en question.
Cette confusion des genres* se double d’une incapacité à distinguer familiarité vulgaire et familiarité affective. Pour beaucoup, « Gabo » est bien davantage qu’un certain Gabriel Garcia Marquez, écrivain dont la lecture est aussi essentielle que celle des textes sacrés. C’est un « familier », comme aurait dit le Grand Will (autre diminutif à valeur sentimentale, avec tout juste un peu plus de distance « anglo-saxonne »).
Ne pas comprendre cela revient à ne rien comprendre à la place de l’écrivain dans la société et dans le coeur et l’âme des foules.
* (1-Not serait-il un travesti? A ne citer que deux de nos plus belles plumes hermaphrodites, l’hypothèse n’est pas à exclure. Si même chez « elles » le niveau baisse, tout fout l’camp…).
Il a avalé le manche du gigot, « aux herbes ».
@Bloom Ne pas comprendre cela revient à ne rien comprendre à la place de l’écrivain dans la société et dans le coeur et l’âme des foules.
Non mais 1note est trop « universel » pour comprendre
retour mille ans plus tard bouguereau est toujours là
Gabo, c’était le surnom qu’en Colombie on lui donnait dans le Cartel (des gauchos) ?
Chaloux dit: 19 avril 2014 à 12 h 13 min
« Mon », on n’entend ça que dans la populace
vous vous égarez mon brave
« Mon brave », c’est une expression qui n’a pas le sens des « mon » populaciers. Encore un qui ne comprend rien. Pas le temps de débattre avec les blattes…
on n’entend ça que dans la populace
il est trop classe le chaloux
« Mon brave », c’est une expression qui n’a pas le sens des « mon » populaciers. »
sans blaaagueu
In vibro, veritas….. dit: 19 avril 2014 à 10 h 49 min
Ennuyeux, les types célèbres qui clabotent : on se sent obligé de mentir pour faire plaisir.
Ca dépend faut voir… Tant qu’ils sont neutralisés on peut défourailler…
pardon Guy, j’ai eu un soubresaut à la fin
Blatte plus ultra dit: 19 avril 2014 à 14 h 35 min
Des « mon brave », il y en a plein le XIXe, rien à voir.
Quel gamin, ce u. Je me doutais pas. Manque de maturité certain.
Blatte plus ultra dit: 19 avril 2014 à 14 h 35 min
Blatounette, je t’explique et après je me casse. « Mon brave », c’est une expression qu’emploie par exemple un grand bourgeois (du XIXe, du début du XXe) quand il parle avec son garde-chasse. C’est une marque de proximité et d’estime qui respecte les convenances. Pas une expression populacière. (Il y a des trucs, c’est du papier plié avec de la ficelle au milieu et une couverture, ça s’appelle des livres…)
« Gabriel García Márquez s’est installé au Mexique dans les années 60 , sans argent, avec sa femme Mercedes, lorsqu’il décide de s’enfermer et d’écrire son grand roman. L’histoire de sa gestation est devenue une légende rétrospective que son biographe, Gerald Martin, a fort bien racontée en 2008 : chacun semble attendre le chef-d’œuvre avec autant d’impatience que de certitude. Il est écrit pendant un an sur une vieille Olivetti dans une pièce de trois mètres sur deux, baptisée «la caverne de la mafia». L’auteur dira plus tard, avec cette vaniteuse ingénuité qui le caractérise et que la réalité confirme : «Dès le premier instant, bien avant sa publication, le livre a exercé un pouvoir magique sur tous ceux qui entraient en contact avec lui : amis, secrétaires, etc., même des gens comme le boucher ou le propriétaire attendaient que je le termine pour être payés.» Il doit huit mois de loyers. Le soir, ses amis viennent écouter les feuillets qui sortent du livre et encouragent, en quelque sorte, le meilleur d’entre eux. La dactylo rapporte les manuscrits chez elle et les lit aussi à ses amis après les avoir tapés. Un jour, elle manque être renversée par un bus. Les feuillets s’éparpillent dans la rue comme feuilles dans la bourrasque, titre de la novella de García Márquez où apparaît pour la première fois, en 1955, le nom du village de Macondo. Le manuscrit est achevé un jour vers 11 heures du matin./…. »
Philippe Lançon, dans Libération.
Chaloux dit: 19 avril 2014 à 15 h 09 min
Blatte plus ultra dit: 19 avril 2014 à 14 h 35 min
il parle avec son garde-chasse.
Ha oui mais Stofflet il était que garde-chasse du marquis de Maulévrier, et alors les Bleus faut voir combien il en a ensaché, hein ! Dans la plaine… Enfin non des plaines y en a pas là-bas…
chaloux
je sais bien
vous fatiguez pas
(et merci de prendre les gens pour des cons)
Bloom dit: 19 avril 2014 à 15 h 14 min
Il est écrit pendant un an sur une vieille Olivetti
Il fallait prendre une Scabelli !
Je pense être en mesure de recevoir le prochain Nobel de l’Économie en développant un peu l’idée suivante :
Sachant que le capitalisme, existant depuis environ 200 ans, est un système par essence-même inique et instable, il faut y mettre fin. Jusqu’à présent rien d’original, d’aucuns ont déjà essayé avec l’insuccès constaté.
Une entreprise a besoin de financement, il est normal qu’elle l’obtienne par le biais de l’actionnariat. Cependant l’actionnariat direct aboutit aux méfaits constatés et bien connus : diminutions des salaires, concurrence effrénée entre entreprises, dans le seul but de rétribuer grassement les actionnaires représentés dans les conseils d’administration.
Il manque donc de façon évidente un échelon modérateur qui ne peut être, à l’évidence également, qu’une agence centrale de l’État.
L’achat et la vente d’actions devrait donc se faire uniquement auprès d’une telle agence, dont le rôle serait de modérer la valeur des actions des entreprises florissantes et à l’inverse renforcer la valeur de celles en difficulté en offrant aux actionnaire à tout instant une garantie de paiement. C’est tout à fait faisable.
Cela constitue la première partie de mon discours.
Dans la deuxième, à venir, j’expliquerai la méthode pour passer graduellement de la situation actuelle à la nouvelle situation.
N’est pas Butor qui veut, Sergio…
Sergio, et le « prince Murat », donc, valet d’écurie chez son papa l’aubergiste… Remarquez que Mistouflet n’a pas fait de vieux os.
nec plus ultra dit: 19 avril 2014 à 15 h 22 min
chaloux
je sais bien
Quand on sait après on risque souvent d’être pris pour un con avant. (Pas de mal.)
Bloom dit: 19 avril 2014 à 15 h 37 min
N’est pas Butor qui veut, Sergio…
Une vérité à rappeler régulièrement…
étonnée d’apprendre que Paul Edel lit l’espagnol au point de pouvoir juger la traduction des Cent 100 par le tandem Durand ?
Quand on sait après on risque souvent d’être pris pour un con avant.
pauvre con
@Bloom
tiré d’un article paru en 2007 dans la revue Somos el año 1997
(“(…)deciden empeñar en el Monte de Piedad su Opel blanco, el televisor, las joyas de Mercedes, la radio y prácticamente todos los enseres menos la secadora, la batidora y la estufa.
Así transcurren los últimos días, hasta que finalmente pone el punto final. Después de “matar” a Aureliano Buendía, García Márquez se echa en la cama junto a su mujer y llora por dos horas seguidas. Se sentía vacío, “como si hubieran muerto todos mis amigos”.
Para enviar los originales a Buenos Aires, donde Francisco Porrúa en la Editorial Sudamericana, venden lo último que les quedaba: la secadora. En el correo, Mercedes luego de despachar el paquete, voltea a mirar a su marido y le dice: “Oye, Gabo, ahora lo único que falta es que esta novela sea mala”.
https://kolumnaokupa.lamula.pe/2014/04/18/treinta-anos-despues/rociosilva/
nec plus ultra dit: 19 avril 2014 à 15 h 54 min
Là, on est après… Après toi Blattounette…
@TKT
j’ai dit sous le fil precedent ce que je pensee de la maniere dont vous et quelques autres jugiez les interventions de ML sur ce blog.
et vous revenez à la charge avec cette sempiternelle reference à l’agregation qu’il n’aurait pas obtenue .
connu le Simon?
DHH: j’avais bien lu votre avis, concernant ML et son agegation. j’ai pris note de vos propos que, je ne puis prendre pour des ordres. Donner des ordres,quand on n’a pas de mandat, est prendre le risque de ne pas avoir de pouvoir.
16 h 03 min
vous insistez mon bon
te laisse pas marcher sur les pompes vontraube !
Bloom, vous êtes génial !!!
Enfin un intervenant digne de ce nom, je vous offrirais bien des fleurs, ou un cerisier du japon . Je ne vous trouve pas pédant, mais intelligent, c’est pas comme la bouillabaisse qu’on se farci ici à longueur de commentaires.
tu lui dis.. »ma bonne ddh me cassez pas les bonbons » ça fait baron qui tient a distance le petit personnel..tout en entretenant une relation cordiale attation.. »toujours korrect » vontraube!
Mon pov chaloux tu es vraiment bouché mon brave idiot, mon bon abruti
Gabo, c’était le surnom qu’en Colombie on lui donnait dans le Cartel (des gauchos) ?
ne pas confondre « c’est dla bonne » avec « mon bon » jean marron..en colombie ton jardinier est armé
Non, je n’avais pas conscience d’un mépris quelconque en employant l’expression « mon pauvre TKT » ; à la maison, nous usons de ce qualificatif quand nous sommes navrés (mais point méprisants) : « mon pauvre ami, tu crois vraiment arriver à Rouen à 10 h 45 en partant de Beaubec à 10 h 10 ? » ; nous ajoutons souvent : « tu ne serais pas en train de rêver tout debout, là ? »
… Mais bon, j’accepte cependant le diagnostic et donc, présente à l’intéressé mes excuses. Cependant, cependant, j’éprouve désormais, sur la Rdl, comme un sentiment d’impunité. Ou plutôt de « longueurs d’avance ». Si l’on songe à ce que j’ai pu lire d’opinions malveillantes sur moi, depuis 6 ans, franchement,je peux bien me permettre quelques glissades, non ? Si.
ça fait baron qui tient a distance le petit personnel
mais moi mon pauvre! Le petit personnel appartient à l’élite!
s’il dit « mon pauvre (X) » ça fait tout de suite vulgaire alors que dans la bouche d’un bourge de la haute quelle distinction
@TKT
mon objectif n’etait pas hier de vous donner un ordre,mais de faire le constat d’une certaine indelicatesse de votre part; et aujourd’hui de souligner ,à l’occasion d’un nouveau post qui vise Ml avec les mêmes allusions,votre perseverance dans l’indelicatesse , ce qui est comme dit le proverbe « diabolicum »
et pour cesser de mythifier l’agregation un conseil rencontrez quelques agregés ,la baudruche se degonflera vite
..en normandie quand qu’on dit d’une fille quelle est bonne ça veut pas dire qu’on est reconnaissant
16 h 57 min
ma bonne, ya que ce bon chaloux pour y voir du mépris
nec plus ultra dit: 19 avril 2014 à 16 h 55 min
Mon brave Nec Plus, c’est vrai que tu sembles tout au bout. Néanmoins, je ne te souhaite pas de glisser dans le néant que tu longes….Je suis bon prince.
tais toi ddh..t’es une mauvaise fille!
suffit dsiffler mon couillon y rapplique
mon couillon, suffit dsiffler, y raplique
y rapplique mon couillon suffit dsiffler
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 16 h 57 min
Revoila le populaçon. Pas de monde parfait…
..en normandie quand qu’on dit d’une fille quelle est bonne ça veut pas dire qu’on est reconnaissant
ma mère de ma mère qu’est ce que j’ai dit !.. tout du contraire ça veut dire qu’on est trés reconnaissant..ha les pensées littéraires c’est pas facile
initiative cheuloux! essaie de ne pas subir..initiative!
« Ma bonne », « mon bon », c’est plutôt familial.
L’outre bougueresque ne marquera aucun mépris à qui que ce soit, n’emploiera pas de formules grossières pour se donner l’illusion d’être le chef. Ce gros con que baffait que baffait si talentueusement Montaigne et qui lui répondait en chougnassant comme s’il était son klebs. Pas de quoi se vanter ni de jouer les marioles…
(A telle verbeuse populace, verbe populacier…).
Toujours pareil, Bouguereau, tes procédés. Gros con…
Bonne journée,
..va va mon cheuloux
La traduction du roman de Gabo est sans doute pas très bonne (mais elle ne peut pas être pire que celle de Berlin Alexanderplatz qui est nullissime et prétentieuse) parce qu’on ne paie pas les traducteurs. Traduire prend du temps.
Il doit en être ainsi d’une bonne partie des traductions françaises en réalité.
Et pour la traduction des films sous-titrés c’est encore pire.
t’as vu..avec le petit personnel..faut trouver les mots c’est tout vontraube..sinon ça s’éternise..mais toujours korrect!
Cité par PA, je retrouve ce jugement acide de Julien Gracq sur 100 ans de solitude : « Dans cette saga villageoise, je ne vois guère que la faconde d’un conteur arabe. Ce serait peut-être amusant à écouter sur une place de Marrakech […] Quelque chose manque à cet ouvrage pour me séduire tout à fait – sans doute dans le domaine de l’expression. Je pense l’effet de masse que produisent les livres très longs jouera à la fin, mais ce genre de séduction, en littérature, n’est jamais qu’un pis-aller et fait songer aux succès de lassitude qu’obtiennent, à la longue, les soupirants persévérants. »
D’abord Gabo met son livre sur la tête. Ensuite Gabo se balance sur sa chaise. Enfin Gabo fait le mariole avec son chapeau. Au piquet, Gabo ! Le professeur Poirier vous a à l’oeil.
Bouguereau ne varie pas dans l’avarié.
pas très bonne
..c’est méprisant ou pas?..tu compliques là dracul
tu siffles..boum il rapplique..
au boulot mon bon..on vous a donné des objectifs
« mon bon gabo » ça résume la pensée de julien..en mieux
« faconde d’un conteur arabe » ? À quoi songe-t-il ? Les Mille et une Nuits ? Ce n’est pas si mal comme conte arabe. Roger Caillois ne l’avait pas trouvé bon, lui non plus.
Il y aurait sans doute à méditer sur ces dégoûts. Ils ont du sens.
On lui reproche peut-être, sans le dire, le manque du sens de l’histoire (« il lui manque quelque chose ») et on l’aime parce qu’il rappelle les conteurs à la veillée comme il existait autrefois et encore chez Balzac dans Le Médecin de campagne.
Sacré Widergänger, toujours aussi frustré et aigri. C’est dur, d’être un minable et d’avoir tout raté dans sa vie!
L’auteur de Cent ans de solitude, Prix Nobel colombien de littérature, considéré comme un des plus grands écrivains de langue espagnole, est décédé jeudi à l’âge de 87 ans.
D’où vient l’écriture? Chaque écrivain donne à cette question une réponse qui ne tient qu’à lui. Gabriel Garcia Marquez aimait à répéter que sa vocation littéraire lui venait sans doute de son père, lecteur vorace, excellent joueur de violon, poète à ses heures et télégraphiste d’Aracataca, minuscule village de la zone torride atlantique de Santa Marta, en Colombie. Ajoutons à cela sa peur très forte du noir, héritée de son enfance, plus exactement de sa grand-mère galicienne. Élevé par ses grands-parents dans une maison étrange, prodigieuse et immense, le jeune Gabriel se souvint toute sa vie d’une double éducation. D’un côté son grand-père, représentant de la sécurité absolue, occupant un emploi politique modeste dans un bureau municipal, son cher ami, son compagnon, «le personnage le plus important de ma vie», confia-t-il un jour… De l’autre, une grand-mère agitée, nerveuse, imprévisible, sujette aux attaques et aux hallucinations, qui venait la nuit rôder sur la pointe des pieds dans la chambre du jeune garçon pour lui raconter des histoires toutes plus épouvantables les unes que les autres.
Gabriel Garcia Marquez soutenait qu’il n’inventa jamais rien: «Je n’écris que sur ce que je connais, sur des gens que j’ai vus.» Né à Aracataca, un 6 mars 1927, il ne fit rien d’autre en effet que de transformer son petit village et ses habitants en un lieu mythique, connu aujourd’hui de la terre entière sous le nom de Macondo. Macondo est partout et nulle part. D’un côté les dunes et les marais, de l’autre, la sierra ; il n’est sur aucune carte mais ressemble pourtant en bien des points à Aracataca: traversé par les guerres, longues et douloureuses, prospère au temps de la «fièvre de la banane», détruit par les vieilles rivalités familiales, le banditisme, les pluies, la sécheresse ; un village redevenu poussière sur lequel plane encore la sombre présure d’une faute collective non exorcisée…
D’où vient l’écriture? De l’enfance, certes. Mais de la vie aussi. Celle de Gabriel Garcia Marquez fut houleuse, complexe, labyrinthique, marquée par un travail acharné. Après des études chez les Jésuites à Bogota et à Carthagène, Gabriel Garcia Marquez exerça divers métiers et parcourut différents pays.
Reporter puis rédacteur à El Espectador, quotidien libéral de Bogota, il fut correspondant de presse à Rome puis à Paris, où, faute d’argent, il vécut dans un sinistre hôtel de la rue Cujas, en plein Quartier latin, sans jamais payer son loyer. Au Mexique, il gagna sa vie en écrivant des scénarios pour le cinéma dit d’avant-garde, et ouvrit à Bogota un bureau pour la nouvelle agence cubaine Prensa latina, en 1959, peu de temps après l’entrée de Fidel Castro dans La Havane. Cette expérience très personnelle de la vie forme le cœur même d’une œuvre qui reste une pertinente réflexion sur l’énigme humaine du pouvoir, sur sa solitude et sa misère.
Il redonna au roman colombien ses lettres de noblesse
Lorsque Gabriel Garcia Marquez revint en Amérique, il dut faire face au grand désarroi de la littérature colombienne de son temps. Depuis José Eustasio Rivera, aucun narrateur n’avait su s’imposer et la société colombienne stagnait dans le conservatisme et le traditionalisme. Gabriel Garcia Marquez fut incontestablement celui qui redonna au roman colombien ses lettres de noblesse.
Entre 1955 et 1962, il publia une série d’ouvrages qui connurent des succès plus ou moins importants: Des feuilles dans la bourrasque, Pas de lettre pour le colonel, Les Funérailles de la Grande Mémé, La Mala Hora. Tous contenaient déjà en germe ce qui devait faire par la suite la qualité fondamentale de sa vaste littérature: une atmosphère fantastique à laquelle se mêlent chansons de geste et chroniques ordinaires.
Jeune écrivain, Gabriel Garcia Marquez ne cessait de répéter qu’il voulait «mettre tout ce qu’il savait dans un livre». Longtemps, il crut que ce livre aurait pour nom La Mala Hora, il s’appela finalement Cent ans de solitude. Publié en France, dans l’indifférence la plus totale, en mai 1968, il porta son auteur au sommet de sa gloire.
L’histoire du colonel Buendia, mais aussi de toute sa famille, depuis la fondation de Macondo jusqu’au suicide du dernier des Buendia, une centaine d’années plus tard, changea radicalement la vie de Gabriel Garcia Marquez, qui draina dans son sillage ce que certains appelèrent alors le «boom » de la littérature latino-américaine.
Des êtres et des épisodes fantasmatiques
Incontestablement, Vargas Llosa, Cortazar, Fuentes, Elizondo, Bryce Echenique, Sabato, Borges, d’une certaine manière, et d’autres profitèrent de l’immense retentissement de Cent ans de solitude.
Que retenir de cette œuvre, forte d’une vingtaine de volumes? Deux aspects. Le premier est lié aux êtres et aux épisodes fantasmatiques: une galerie de portraits, de singulières atmosphères. C’est un vieillard doté d’ailes immenses, des hommes et des femmes à cheval qui tournent autour d’un kiosque à musique dans un village englouti ; c’est le Saint-Père qui traverse la forêt vierge sur une gondole noire ; l’aïeule despotique, directrice d’un lupanar ambulant, qui oblige sa petite-fille Erendira à se prostituer ; c’est une amante-enfant qui, enfermée dans un couvent, aime d’un amour effréné son exorciste don Cayetano Delaura. La liste n’est point close… Deuxième thème, celui de la politique et de l’engagement. L’Aventure de Miguel Littin. Clandestin au Chili(1985) raconte l’histoire d’un metteur en scène chilien interdit de séjour dans son pays et qui, rentré clandestinement, tourne, jusque dans le palais présidentiel, la réalité du pays sous la dictature. Journal d’un enlèvement relate l’enlèvement de Maruja Pachon et de huit autres personnalités par le bras armé du cartel de Medellin, en septembre 1990.
Dans ce deuxième volet de son œuvre, qui tient plus de la dignité que de l’héroïsme, Gabriel Garcia Marquez s’interroge sur ce qu’il appelle «la validité et l’utilité de la création dans une lutte politique».Vaste question que nous ne résoudrons pas ici…
Il finit par mélanger politique et littérature
Gabriel Garcia Marquez et Fidel Castro, en mars 2000.
Gabriel Garcia Marquez et Fidel Castro, en mars 2000. Crédits photo :
C’est dans le droit fil de cette réflexion qu’il faut situer sa longue amitié avec Fidel Castro, qui lui fut tant reprochée et sur laquelle il ne donna que des explications peu convaincantes. Devenu ambassadeur volant dans la zone caraïbe, pour des missions «diplomatiques secrètes», ami de Torrijos et de Carlos Andrés Pérez, d’Alfonso Lopez Michelsen et des sandinistes, le Prix Nobel de littérature 1982 finit par mélanger politique et littérature, et ses dernières œuvres, à commencer par ses Mémoires, furent on ne peut plus décevantes. Gabriel Garcia Marquez voulait que le monde devienne socialiste, et ajoutait (en 1982): «Je crois qu’il le sera tôt ou tard.» Il disait aussi: «J’ai des idées politiques bien établies, mais mes idées littéraires changent selon ma digestion.» Nous lui préférons les déclarations d’un autre grand écrivain de langue espagnole, Jorge Luis Borges, à qui on demandait quelle était sa plus grande ambition littéraire et qui répondait: «Écrire un livre, un chapitre, une page, un paragraphe, qui soit tout pour tous les hommes.» Gabriel Garcia Marquez a évidemment réalisé ce souhait avec Cent ans de solitude. Quant au reste, la gloire qui lui est tombée «dessus comme une chose non recherchée et indésirable» et ses œillères politiques l’ont empêché d’écrire l’œuvre qu’on pouvait attendre de lui. Gabriel Garcia Marquez est bien l’auteur d’un seul livre.
À quoi songe-t-il ?
..hugo tropical dracul..hélas
Clopine dit: 19 avril 2014 à 16 h 57 min
arriver à Rouen à 10 h 45 en partant de Beaubec à 10 h 10 ? »
Yfau un Kompressor. Et rouler sur les pattes arrière de la Yam. Et laisser de la gomina sur le sol entier !
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 17 h 16 min
tu siffles..boum il rapplique..
Esprit de populace, ce pauvre minable de Bouguereau est vraiment indécrottable. Vrai aussi que si on arrivait à tout enlever resterait pas grand-chose. Certains bâtiments ne tiennent que par la peinture, Bouguereau lui c’est par la m…
Bel article sur Gabo dans Le Figaro
un lien est suffisant non..mon bon?
Affectueusement surnommé « Gabo » dans toute l’Amérique latine, le Colombien Gabriel Garcia Marquez, Prix Nobel de littérature 1982, l’un des plus grands écrivains du XXe siècle, est mort à son domicile de Mexico jeudi 17 avril. Il était âgé de 87 ans. Son œuvre a été traduite dans toutes les langues ou presque, et vendue à quelque 50 millions d’exemplaires.
En 1999, la nouvelle s’était répandue qu’un cancer lymphatique serait sur le point de l’abattre, plongeant déjà ses lecteurs et admirateurs dans l’inquiétude. Tous les journaux de la planète rédigèrent alors sa nécrologie à la hâte, bientôt remballée dans les tiroirs. Double chance, pour lui et pour tous, car cela permit à Gerald Martin, britannique et professeur de littérature, de publier une biographie exhaustive, Gabriel Garcia Marquez, une vie (Grasset, 2009, édition originale en anglais chez Bloomsbury, 2008). Rétabli, mais victime d’une mémoire quelque peu chancelante, l’auteur de Cent ans de solitude avait disparu de toute vie publique ces dernières années.
Aîné de onze enfants, Gabriel José de la Concordia Garcia Marquez est né le 6 mars 1927, à Aracataca, un village perdu entre les marigots et les plaines poussiéreuses de la côte caraïbe colombienne. Son père y est télégraphiste. Dans l’œuvre de Gabo, Aracataca deviendra Macondo, un endroit mythique mais réel, à la différence du Yoknapatawpha County de William Faulkner ou de la ville fictive de Santa Maria de Juan Carlos Onetti. L’espagnol sud-américain a fait de « macondiano » un adjectif pour décrire l’irrationnel du quotidien sous ces latitudes. Gerald Martin explique l’importance qu’eut pour le futur écrivain son village et en particulier sa maison : « pleine de monde – grands-parents, hôtes de passage, serviteurs, indiens -, mais également pleine de fantômes » (celui de sa mère absente en particulier).
Mort de Gabriel Garcia Marquez, géant de la littérature
Le prix Nobel colombien de Littérature Gabriel Garcia Marquez, considéré comme un des plus grands écrivains de langue espagnole, est mort à son domicile de Mexico quelques jours après avoir été hospitalisé pour une pneumonie. Durée: 01:54
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INFLUENCE LIBÉRALE
Juste après la naissance de Gabriel, son père décide de devenir pharmacien, en autodidacte. En 1929, il quitte Aracataca en compagnie de sa femme. Le garçon sera élevé par ses grands-parents, dans une maison transformée aujourd’hui en musée. Sa formation intellectuelle ainsi qu’un certain sens de la démesure lui viennent du colonel Marquez, son grand-père libre-penseur qui, pour meubler l’ennui d’un temps immobile, lui ressassait inlassablement ses souvenirs de la guerre des Mille Jours : une dévastatrice guerre civile qui, entre 1899 et 1902 opposa le camp « libéral » (dont il faisait partie) et celui des « conservateurs », et se solda par la victoire de ces derniers.
A ce « Papalelo », comme il le surnomme, le futur écrivain doit aussi les fondements de sa conscience politique et sociale. Le colonel faisait en effet partie des personnalités colombiennes qui s’étaient élevées contre le « massacre des bananeraies » : en décembre 1928, des centaines d’ouvriers agricoles en grève (1 500 selon certaines sources) avaient été tués par l’armée colombienne, sous la pression des Etats-Unis qui menaçaient d’envahir le pays avec leur marines si le gouvernement n’agissait pas pour protéger les intérêts de la compagnie américaine United Fruit. Dans Cent ans de solitude, son œuvre majeure, l’écrivain retrace sous forme de fiction cet épisode sanglant.
A huit ans, il part rejoindre ses parents qui l’enverront en pension chez les jésuites dans la ville de Baranquilla, puis à Bogota. Il publie ses premiers écrits dans la revue du collège. Baccalauréat en 1946, études de droit- vite abandonnées – et premières collaborations dans la presse : c’est en tant que journaliste que Garcia Marquez entre dans la vie publique. Lectures classiques : Kafka, Joyce, Virginia Woolf, Faulkner, Hemingway… Mais les influences ne jouent que sur la forme. Le fond, ce sera l’impalpable, le culte du surnaturel, des fantômes et des prémonitions transmis par sa grand- mère galicienne quand elle se levait la nuit pour lui raconter les histoires les plus extraordinaires de revenants, sorcières et nécromanciennes. Ainsi Marquez s’insère-t-il naturellement dans un courant littéraire hispanique et latino-américain incarné par Alvaro Cunqueiro, Miguel Angel Asturias et Alejo Carpentier: le réalisme magique ou le réel merveilleux.
Photo de Gabriel Garcia Marquez en 1972 (lieu inconnu).
En 1955, le jeune journaliste découvre la vérité sur la catastrophe du Caldas : ce destroyer de la marine colombienne, le pont surchargé de marchandises de contrebande, avait perdu huit hommes d’équipage dans la mer des Caraïbes lorsque les câbles de cette cargaison illicite avaient lâché. Les officiers avaient prétendu avoir affronté une terrible tempête. Après cent-vingt heures d’entretiens avec le seul rescapé, Garcia Marquez publie une série de quatorze articles, rédigés à la première personne et signés par le marin, qui seront repris en 1970 dans un livre sous le titre Journal d’un naufragé. Les lecteurs de EL Espectador s’arrachent le récit. Craignant les représailles du régime militaire alors au pouvoir, la direction du quotidien envoie Garcia Marquez en Europe.
FLN ET RIDEAU DE FER
Il arrive à Paris en pleine guerre d’Algérie, fréquente les milieux du FLN et, pour délit de faciès, s’expose ainsi aux « ratonnades » alors pratiquées par la police française. Jeune homme de gauche, proche des communistes, il effectue des voyages dans les pays de l’Est. Malgré ses préférences politiques, ses visites lui laissent une impression plutôt sinistre, consignée dans 90 jours derrière le rideau de fer (1959). Lorsque le dictateur Rojas Pinilla interdit El Espectador, le journaliste Garcia Marquez se retrouve sans travail. Il écrit et survit, en attendant la gloire et l’argent.
Sa compagne d’alors fait des ménages, lui ramasse papiers, journaux et bouteilles vides pour les vendre. Ces années impécunieuses trouveront leur écho, en 1961, dans Pas de lettre pour le colonel. L’année suivante paraîtront le roman La Mauvaise heure et Les Funérailles de la grande Mémé, un recueil de huit nouvelles : sortes de « moyens métrages » et, en quelque sorte, d’esquisses préfigurant ce que sera, cinq ans plus tard, Cent ans de solitude.
Entretemps, Garcia Marquez est revenu en Amérique Latine. Il y a épousé, en 1958, son amour d’adolescence Mercedes Barcha. Jamais ils ne se quitteront.
Gabriel Garcia Marquez et sa femme Mercedes Barcha en Colombie, en 2007.
Deux fils sont nés de cette union : Rodrigo qui, après des études d’histoire médiévale à Harvard, deviendra réalisateur de cinéma et Gonzalo, qui sera enseignant à Paris. En 1961, Garcia Marquez, qui travaille pour l’agence de presse cubaine Prensa Latina, effectue en journaliste et en ami du nouveau régime castriste une première visite à Cuba. Puis il se rend à New York en attente d’un visa pour le Canada, où l’agence l’a chargé d’ouvrir un bureau. Mais l’affaire tarde, ne se réalise pas et le journaliste écrivain, qui s’ennuie, embarque en bus sa petite famille pour le Mexique, le pays où il passera la plus grande partie de sa vie.
LE CHOC DE « CENT ANS DE SOLITUDE »
C’est quelques années plus tard qu’il va, d’un seul coup, accéder définitivement à la célébrité mondiale. Dès sa publication en 1967, à Buenos Aires, l’engouement rencontré par Cent ans de solitude (publié en français par Le Seuil en 1968) est extraordinaire. Tous les lecteurs d’Amérique Latine connaissent de mémoire sa première phrase : « Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. « A la fois épopée familiale, roman politique et récit merveilleux, c’est « le plus grand roman écrit en langue espagnole depuis Don Quichotte », selon le poète chilien Pablo Neruda. L’écrivain y déploie, sans une seconde d’enlisement ni de distraction, son langage puissant, à la fois exubérant et parfaitement maîtrisé.
Depuis la fondation du village fictif de Macondo, se déploie, sur six générations, l’histoire de la famille Buendia, une sorte de dynastie dont le destin est lié à la chronique mythologique du continent. Toute l’Amérique latine se reconnaîtra bientôt dans cette saga héroïque et baroque. Cinq ans après sa sortie, Cent ans de solitude aura déjà été publié dans vingt-trois pays et se sera vendu à plus d’un million d’exemplaires rien qu’en langue espagnole. On sait que Garcia Marquez fut sincèrement abasourdi par le succès de ce livre. Il l’attribua au fait qu’il était d’une lecture facile, avec son enchaînement de péripéties fantastiques. Toujours est-il que son impact contribua à la notoriété internationale des autres écrivains du « boom latino-américain », de Juan Rulfo à Mario Vargas Llosa, en passant par Jorge Luis Borges, Julio Cortazar et Carlos Fuentes.
Fidel Castro et Gabriel Garcia Marquez, en 2000.
LA « GUERRE DE L’INFORMATION »
Garcia Marquez, meurtri et révolté par la dictature installée au Chili depuis le coup d’Etat du général Pinochet en septembre 1973, se refuse, pour un temps, à écrire de nouveaux romans et préfère s’engager dans ce qu’il appelle « la guerre de l’information ». Il contribue dans son pays à la création d’une revue indépendante, Alternativas, fustige le capitalisme et l’impérialisme, prend la défense du tiers-monde et soutient publiquement, sans états d’âme apparents, le régime de Fidel Castro.
En 1982, les jurés de Stockholm lui décernent le prix Nobel. Les rues de son village se couvrent de banderoles: « Aracataca, capitale mondiale de la littérature ». Il assistera à la cérémonie vêtu du « liqui-liqui », le costume blanc traditionnel de la côte caraïbe, au lieu du smoking protocolaire. Son discours de réception est un fougueux plaidoyer pour l’Amérique latine dont il décrit la « solitude » face « à l’oppression, au pillage et à l’abandon », alors même que les dictatures s’y multiplient.
Son évocation de « cette patrie immense d’hommes hallucinés et de femmes historiques, dont l’entêtement sans fin se confond avec la légende » – résonne dans tout le continent. Après le Nobel, Garcia Marquez tourne le dos à Macondo et à l’univers prodigieux de son enfance. Désormais, sa production se situera, pour l’essentiel, à mi chemin entre le journalisme, l’histoire et le roman populaire.
« LES ROMANCIERS NE SONT PAS DES INTELLECTUELS »
Plus tard, ni L’Amour au temps du choléra (1985), ni Le Général dans son labyrinthe (1989), ni sa dernière fiction Mémoires de mes putains tristes (2004), ne remporteront le succès des œuvres précédentes. Qu’importe. Gabo est devenu une référence. On le sollicite – notamment à plusieurs reprises comme médiateur lors des pourparlers de paix engagés avec la guérilla colombienne -, on le consulte sur tous les sujets. Garcia Marquez n’est pas dupe. « Je suis un romancier, disait-il, et nous, les romanciers, ne sommes pas des intellectuels, mais des sentimentaux, des émotionnels. Il nous arrive à nous, Latins, un grand malheur. Dans nos pays, nous sommes devenus en quelque sorte la conscience de notre société. Et voyez les désastres que nous provoquons. Ceci n’arrive pas aux Etats-Unis, et c’est une chance. Je n’imagine pas une rencontre au cours de laquelle Dante parlerait d’économie de marché. »
Au delà de la politique et de la mythologie, Garcia Marquez n’aura jamais cessé d’élaborer un immense discours sur la mort et sur la solitude, que ce soit dans Les Funérailles de la Grande Mémé, L’Automne du patriarche, Chronique d’une mort annoncée et, bien entendu, Cent ans de solitude qui porte sur la fin d’une dynastie et d’une civilisation. « Je pense évidemment à la mort », avait-il déclaré. « Mais peu, aussi peu que possible. Pour en avoir moins peur, j’ai appris à vivre avec une idée très simple, très peu philosophique : brusquement tout s’arrête et c’est le noir absolu. La mémoire est abolie. Ce qui me soulage et m’attriste, car il s’agira là de la première expérience que je ne pourrai pas raconter. »
Bel article sur Gabo dans Le Figaro dit: 19 avril 2014 à 17 h 27 min
D’où vient l’écriture?
De la bouteille. Elle est enfermée dedans. Suffit de.
il est l’irrépressible..incontinent..à la solde de ses instincts..mon bon
mon pauvre brave chaloux , z’êtes pas un marrant mon bon! (faudrait se justifier d’employer l’expression « mon brave » pour montrer que « mon » (avec ou sans ‘brave’) est pas réservé à ce qu’il appelle la populace mais laissons le, le pauvre ! il est pas méchant )
Ta gueule Bouguereau
haaa mais bonjour christian
nec plus ultra dit: 19 avril 2014 à 17 h 36 min
J’ai vraiment autre chose à foutre. mais: commencez par lire et vous exprimer correctement. Ensuite on verra.
Vous non plus vous n’êtes certainement pas méchant, mais que vous êtes gonflant…
Et moi j’ai du taf,
Bonne fin de journée,
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 17 h 38 min
Bouguereau, le klebs à Montaigne, bouge encore un peu, mais c’est certainement pas de la queue…
..sapré cheuloux..con con et moche à la fois
commencez par lire et vous exprimer correctement.
il comprend rien et donne des leçons !
Que tu es décevant, Bouguereau, on se croirait dans une cour de récré de cambrousse louche. Tu tiens pas la distance. Vraiment une pauvre chose…
Bouguereau, le klebs à Montaigne
je lui décroisse pas tant que ça le mollet allez christian..tes objectifs christian..tes objectifs!
Bel article sur Gabo dans Le Figaro dit: 19 avril 2014 à 17 h 27 min
la retape pour le fig ça rapporte ?
christian..cheuloux..d’habitude on les voit pas en même temps..mais c’est pas une révolte mais une révolution..je vais envoyer la troupe
Ca fait pas un peu homme-sandwich pour maisons Bouygues ?
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 17 h 45 min
je vais envoyer la troupe
Pas la peine les chassepots partent tout seuls !
Nec et Bouguereau, mariez-vous et basta.
Nec, relisez le fil (problèmes de lecture, c’est net, n’hésitez donc pas à relire, il y a un petit élément qui vous a échappé). Mais je crois que pas mal de plus gros éléments vous échappent également.
Occupez-vous de cette raclure de bidet de Bouguereau (tu vois, je t’anoblis). Lui aussi c’est un gros élément, mais il est tellement vil, lourdingue, populace et bas (sans oublier la servilité dont il faisait preuve à l’égard de Montaigne) qu’il ne vous échappera certainement pas.
mais quelle faignasse..ha on peut pas dire que c’est un samourai mon cheuloux..jardinier appuyé sur sa bêche..garde chasse..de garennes..mais c’est mon bon épicétou
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 17 h 53 min
mais quelle faignasse
Populacier un jour, populacier toujours. Toujours toujours toujours pareil.
Que ce flasque est donc morne…
..la troupe me dit qu’il faut envoyer l’hopital..qu’il n’est pas mauvais mon bon mais complétement abruti..c’est un cas de conscience
Pour nous débarasser de Bouguereau, une seule solution : le cuisiner.
Si quelqu’un avait des idées-recettes de plats à base de mou, son concours serait le bienvenu.
..qu’on convoque le sousdiacre..!
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 17 h 57 min
Quand le pauvre Bouguereau commence à parler de « conscience », c’est qu’il a tout dégouliné dans ses charentaises à fond caoutchouc…
le sousdiacre diagnostique un boot qui récite ses vannes de fins de veillées scout..que ce n’est pas humain..qu’il suffit d’une surtension et qu’il esplose
attation attation ! le bougre se prend une branlée, il va devoir sortir ses gaufrettes ..
keupu et cheuloux..le sousdiacre me dit que c’est technique en quelquesorte..un artefact..qu’un plombier un vidangeur saura en venir a bout facilement
bouguereau dit: 19 avril 2014 à 18 h 03 min
(((((L’adversaire est moche, c’est un scout. Bon. C’est vrai le Boug’ que c’est toujours pareil. Pouvez-pas passer la cinquième? On vous sent poussif sur l’action, et même carrément à l’arrêt))).
« problèmes de lecture, »
mais oui mais oui mon brave (et arrêtez de vous salir en disant des gros mots comme populace)
C’est vrai que c’est bon quand Bouguereau s’en prend plein la tronche, ça donne envie de le finir…
Ce Chaloux, tout de même, quel talent… Le Bouguereau, à côté, on dirait un vieux bout de mastic.
Je dis ça je dis rien…
Sur ce, je sors….
boug peut être pébible mais c’est dingue cette manie de chaloux de sauter sur lui dès qu’il l’ouvre
nec + dit: 19 avril 2014 à 18 h 09 min
Nec, lâchez, vous avez pris une baffe? Et alors? passez-vous la joue à l’eau fraîche et n’y pensez plus…
courge ocu dit: 19 avril 2014 à 18 h 12 min
Pas si vite… ce serait plutôt Bouguereau qui lâcherait pas…A mon avis…
Ouvrez vous, mes ami(e)s !!! Acceptez les idées nouvelles ! Elles peuvent vous paraître folles ! Inacceptables ! Et pourtant … elles sont là … PALPABLES !
Exemple d’une idée nouvelle, réelle, vérifié et qui semble inacceptable a priori : Bouguereau est un guerrier de l’esprit, son génie est sans égal, un séducteur patenté qui fut marié aux plus belles plantes du monde, un géant de la pensée, un dieu vivant, un exemple à suivre, une force de la nature, un nouveau Rabelais !
Nous devons aimer Bougboug !
pas mal de plus gros éléments vous échappent également.
chaloux est un grossier personnage
Mais non, sale prosélyte pédagogue, Chaloux le Grand est un être d’une excessive qualité : ouvre les yeux …. !
Ne passe pas à côté d’un esprit aussi clair que feu Chamfort ! Chaloux est estimable au delà du pensable littéraire…
@ TKT
« Le français est une langue qui allonge les phrases et dieu sait, si Marquez est suffisamment long par lui-même. »
Non, le français écourte les phrases espagnoles, il est beaucoup plus synthétique que l’espagnol. Une traduction espagnole du français augmente de 20-30 % les pages de l’original
@ OneNote
« Cité par PA, je retrouve ce jugement acide de Julien Gracq sur 100 ans de solitude : « Dans cette saga villageoise, je ne vois guère que la faconde d’un conteur arabe. Ce serait peut-être amusant à écouter sur une place de Marrakech […] Quelque chose manque à cet ouvrage pour me séduire tout à fait – sans doute dans le domaine de l’expression. »
J’espère que Gracq écrivait cela après avoir lu l’original en espagnol. Dans le cas contraire, il s’agit d’une belle connerie.
quel dommage que le français ne soit pas de l’espagnol
Appel à contribution dit: 19 avril 2014 à 17 h 58 min
Si quelqu’un avait des idées-recettes de plats à base de mou
Excellente occasion de relire tout Ferdine ! Intégralement par le menu…
Garcia Marquez a triomphé. Pour tous les écrivains perdus, oubliés dans tous les « Macondo » du monde, pour les exclus de la reconnaissance littéraire, pour tous ceux qui sont à la Mala Hora (la mauvaise heure) littéraire, Garcia Marquez a démontré que le long voyage de la périphérie vers le centre, d’Aracataca à Stockholm, même s’il restait largement improbable, était possible.
On peut faire d’Aracataca, même pour un seul jour, « la capitale de la littérature » et inverser ainsi les relations de la dépendance, abolir l’écrasante différence entre « ce village de merde » (premier titre de Pas de lettre pour le colonel) privé de tout accès à la littérature, et le haut lieu de la plus grande reconnaissance littéraire dans le monde : Stockholm et le jury du prix Nobel. Garcia Marquez, et avec lui tout le groupe du boom latino-américain, a opéré et réussi une véritable révolution littéraire. Avec les seules armes de la littérature – la langue, le style, le rythme, la forme – il est parvenu à devenir « le contemporain de tous les hommes », selon le mot d’Octavio Paz.
D’autres, avant lui, avaient travaillé à cette invention littéraire du continent par lui-même ; de génération en génération, les poètes se sont peu à peu autorisés à créer leur propre littérature. Asturias d’abord, Uslar Pietri, Alejo Carpentier ensuite, avaient, dès les années 30, proclamé la nécessité de rompre avec la dépendance européenne.
« Mobiliser nos énergies pour traduire l’Amérique avec la plus grande intensité possible, tel devra être sans cesse notre credo pour les années qui viennent », écrivait Carpentier en 1931. C’est ainsi qu’ils ont « inventé », comme une sorte de prophétie littéraire à usage collectif, Asturias le « réalisme magique » et Carpentier « le réel merveilleux ».
Et plus de trente ans plus tard, avec la génération du « boom », cette prophétie auto-réalisatrice s’est réalisée. C’est Gabriel Garcia Marquez qui, le premier, a magnifiquement énoncé la vérité de cette entreprise d’engendrement littéraire de l’Amérique latine, dès la cinquième phrase de Cent ans de solitude : « Le monde était si récent que beaucoup de choses n’avaient pas encore de nom et, pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt. »
FIGURE EXEMPLAIRE
Entre-temps était apparu, au nord du continent, un certain Faulkner. Consacré très tôt à Paris comme l’un des plus grands écrivains américains de sa génération, alors même qu’il restait complètement inconnu dans son pays, William Faulkner a accompli ce qui reste sans doute à ce jour la plus grande révolution littéraire du « Sud ». Difficile d’imaginer (et de comprendre) sous nos latitudes le bouleversement mondial suscité par les romans de l’Américain. Perçue ici comme une simple rupture formelle et formaliste, l’œuvre faulknérienne a permis aux écrivains des pays démunis littérairement, des régions rurales et pauvres comme l’Espagne des années 50 (Juan Benet), l’Amérique latine (Vargas Llosa et Garcia Márquez), l’Algérie des années 60 (Kateb Yacine), le Portugal des années 70 et 80 (Antonio Lobo Antunes), plus récemment les Antilles (Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau…) d’accéder, par une sorte d’identification, à la fois géographique et stylistique, à la modernité formelle.
Garcia Marquez, du fait du retentissement international de Cent ans de solitude, accomplit en quelque sorte une seconde révolte esthétique qui réactualisait les potentialités de la rupture faulknérienne, quoique de façon moins subversive, parce que largement empruntée (comme il l’a lui-même d’abord reconnu, puis constamment dénié). Il est ainsi devenu une sorte de figure exemplaire un peu partout dans les banlieues du monde. « Le réalisme magique des Latino-Américains influence les écrivains indiens d’aujourd’hui en Inde », affirme Salman Rushdie. En Afrique, le réel merveilleux est désormais un héritage esthétique et stylistique majeur, mais aussi un modèle pour penser une nouvelle « politique intérieure ». Le Yougoslave Danilo Kis avait, en son temps, salué l’apparition de ce nouveau venu sur la planète littéraire… En revanche, ni les Brésiliens ni les Espagnols, qui ont vu leur propre production littéraire largement occultée par cette vague de « baroquisme » de langue espagnole, n’ont jamais véritablement accepté l’hégémonie hispano-américaine.
Quoi qu’il en soit, la consécration de Gabriel Garcia Márquez par le jury Nobel en 1982 marquait la reconnaissance d’un véritable élargissement de la planète littéraire. « Je crois qu’il est possible, affirme Salman Rushdie, de commencer à théoriser des facteurs communs à des écrivains de ces différentes sociétés – les pays pauvres ou les minorités déshéritées des pays riches – et de dire que l’essentiel de ce qui est nouveau dans le monde de la littérature vient de ce groupe. » En ce sens, Cent ans de solitude fut une révolution littéraire réussie.
On a besoin de repères forts !
Le jury du Comité Nobel de littérature en est un ! Il est utile, une valeur sûre, qui ne souffre pas la mise en doute : Gabo est un donc un grand écrivain …
Nous avons tous besoin d’une « figure exemplaire » : Napoleone, Louis XIV, Hitler, Stalin, Castro, El Assad, Kadhafi, Sarkozy, Taubira, Hollande, Bouteflika, Bellegueule, Obama, Putin, Benoit Hamon …
Gabo est une FIGURE EXEMPLAIRE !!!
La question JC, c’est : Exemplaire de quoi ?
Gabo, figure exemplaire ? Ce type qui s’est obstiné à écrire ses livres en espagnol, alors qu’il lui était si facile de les écrire ou de les faire écrire directement en français, nous épargnant la question toujours à peu près insoluble de savoir si la traduction était fidèle à l’original ? Kundera, lui, a fait cet effort, pas toujours avec succès, mais il l’a fait. Voilà un écrivain exemplaire ! D’ailleurs il aurait très bien pu écrire les livres de Gabo à sa place.
Exemplaire de RIEN
Le « réalisme magique », Gabo l’a sans doute tiré de Kafka. Mais il est bien constitutif de l’art du roman dès son origine. Les romans de Chrétien de Troyes, tel le Chevalier au lion, pourrait très aisément être classé dans ce « réalisme magique », avec la fontaine merveilleuse découverte par Calogrenant dans la forêt de Brocéliande. C’est une veine qui ne vient pas spécifiquement de l’Amérique latine mais de l’art du roman en soi, qui a pris naissance en Europe et spécifiquement en France (mais oui, cocorico !) dès la fin du 12ème siècle. La renaissance du roman à la Renaissance avec Rabelais, notamment l’épisode poétique des « paroles gelées » dans le Quart-Livre, redonne vie à cette veine ancienne pour propulser le roman dans la modernité avec l’invention de ce personnage haut en couleur qui est rien moins que l’invention du peuple en littérature, je veux parler évidemment de Panurge.
Que de fleurs sur la tombe d’un vieillard qui, depuis des années, n’était plus que l’ombre de lui-même. Sur la fin ,il était même pour ainsi dire lymphantômatique.
Il y a dans l’admiration de l’œuvre du vivant-mort quelque chose de l’obscène, non ?
Si, JC, je crois qu’ils sont exemplaires d’une nostalgie que nous avons, ici en Europe, pour l’Histoire, qui a déserté le continent européen après 1945 (dernière tentative de retour, 1968, échec de la GP). On connaît la diatribe contre l’Histoire de Georges (double de l’auteur en somme) en discussion avec Blum dans La Route des Flandres, de Claude Simon.
Mais il est bien constitutif de l’art du roman dès son origine. Les romans de Chrétien de Troyes, tel le Chevalier au lion, pourrait très aisément être classé dans ce « réalisme magique », avec la fontaine merveilleuse découverte par Calogrenant dans la forêt de Brocéliande. (Widergänger)
J’adore les exposés de Widergänger. Ils me rappellent mon jeune temps . Je me disais : « on dirait du Lagarde-et-Michard » — Du Lagarde et Michard? — Mais non, mais c’est bien sûr : du Chevallier-Audiat ! ( un carambar à qui trouvera qui étaient Chevallier et Audiat ; c’est vraiment la question pour le jeu des mille francs).
Toute la littérature nous invite, en un style le plus souvent ampoulé, à l’humilité !
Action !
(et bonne soirée)
Obscène ? Je ne vois pas en quoi.
« Le « réalisme magique », Gabo l’a sans doute tiré de Kafka. ..C’est une veine qui ne vient pas spécifiquement de l’Amérique latine mais de l’art du roman en soi, qui a pris naissance en Europe et spécifiquement en France (mais oui, cocorico !) dès la fin du 12ème siècle. »
le délire recommence
Je ne vois pas le rapport entre le but ou les intentions de la littérature et l’humilité. La littérature n’est pas d’essence chrétienne que je sache, JC. Ce que tu dis c’est un peu n’importe quoi, excuse-moi de ma franchise.
lire encenser un écrivain devenu vieux malade mort c’est ringard
Il y a en effet de nombreuses scène dans le roman de Gabo qui pourrait tout aussi bien trouvé dans un roman de Chrétien de Troyes. Encore faut-il l’avoir lu pour en juger…
Deuil national en Colombie après la mort de Gabriel Garcia Marquez
Le Monde.fr avec AFP | 18.04.2014 à 01h50 • Mis à jour le 18.04.2014 à 10h57
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Présidents, écrivains et célébrités ont unanimement salué le Prix Nobel colombien de littérature Gabriel Garcia Marquez, géant des lettres latino-américaines, mort jeudi 17 avril à son domicile de Mexico.
« Mille ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps », écrit le président colombien, Juan Manuel Santos, sur son compte Twitter en référence au chef-d’œuvre de Garcia Marquez Cent ans de solitude, publié en 1967.
« En hommage (…), j’ai décrété un deuil national de trois jours », a-t-il déclaré lors d’une allocution solennelle à la télévision. Juan Manuel Santos a également donné l’ordre de « mettre le drapeau en berne dans toutes les institutions publiques. Nous espérons que les Colombiens feront de même dans leurs maisons ».
« VISIONNAIRE »
Dans sa réaction à la mort de l’écrivain, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a lui aussi fait référence au roman traduit en 35 langues et publié à 30 millions d’exemplaires dans le monde.
Ulyana Sergeenko : histoire d’une marque insolite
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Le thème du voyage imaginaire à travers l’Asie Centrale, idée centrale de la collection dernière de la jeune marque russe Ulyana Sergeenko, a conquis de nombreux critiques de mode.
« J’ai eu le privilège de le rencontrer une fois à Mexico, où il m’a offert un exemplaire dédicacé du livre, que je chéris encore aujourd’hui. Avec la mort de Gabriel Garcia Marquez, le monde a perdu un des ses plus grands écrivains visionnaires, et l’un de mes préférés quand j’étais jeune. »
Une admiration partagée par Bill Clinton, un des prédécesseurs de Barack Obama à la Maison Blanche :
« Depuis le temps où j’ai lu Cent ans de solitude, il y a plus de quarante ans, j’ai toujours été stupéfait par ses dons uniques d’imagination, de clarté de pensée et d’honnêteté émotionnelle (…). J’ai été honoré d’être son ami et de connaître son grand cœur et son esprit brillant pendant plus de vingt ans. »
Gabriel Garcia Marquez et Bill Clinton, en 2007.
« Avec son œuvre « Garcia Marquez a rendu universel le réalisme magique latino-américain, marquant la culture de notre temps », a renchéri le président du Mexique, Enrique Peña Nieto. Il a rappelé que, né en Colombie, l’écrivain avait fait du Mexique « son foyer, enrichissant ainsi notre vie nationale ».
Selon la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, « ses personnages uniques et son Amérique latine exubérante resteront gravés au cœur de la mémoire de millions de lecteurs ». Le dirigeant du Venezuela, Nicolas Maduro, évoque une « empreinte spirituelle gravée dans la nouvelle ère de notre Amérique ».
Pour le président de l’Equateur, Rafael Correa, « Gabo nous a quitté, nous allons avoir des années de solitude, mais il reste ses œuvres et son amour pour la Grande Patrie [l’Amérique latine]. “Hasta la victoria siempre”, cher Gabo ! »
« SON ŒUVRE EST IMMORTELLE »
De grands noms de la littérature latino-américaine ont également rendu hommage au Prix Nobel colombien.
L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, autre Prix Nobel latino-américain, a assuré que « ses romans vont lui survivre et continuer de gagner des lecteurs partout ». L’écrivain brésilien à succès Paulo Coelho considère que Garcia Marquez « a brisé le mur entre la réalité et la fantaisie, ouvrant la voie à toute une génération d’écrivains sud-américains ».
Selon la romancière chilienne Isabel Allende, Garcia Marquez « fut la voix qui a raconté au monde qui nous sommes et nous a montré à nous, Latino-Américains, qui nous sommes dans le miroir de ses pages. La seule consolation est que son œuvre est immortelle ».
Des artistes, comme la pop star colombienne Shakira, ont également exprimé leur émotion. « Ta vie, cher Gabo, nous nous en souviendrons comme d’un cadeau unique et inimitable. » Pour le chanteur colombien Juanes, « le plus grand de tous est parti, mais sa légende immortelle reste ».
« SON ŒUVRE EST IMMORTELLE »
Moi aussi… ça relativise !
C’est le naturalisme positiviste de la fin du XIXè siècle qui a étouffé dans la littérature française cette veine d’un réalisme magique à la française, mais c’est la France avec Chrétien de Troyes qui l’a inventé comme elle a inventé l’amour à la même époque, qui se sont répandus depuis partout sur la planète. Le Nouveau Roman n’a pas fondamentalement d’ailleurs changé la donne.
C’est important qué tous soit mort s’en est allé
C’est consternant, consternant
« Il y a en effet de nombreuses scèneS dans le roman de Gabo qui pourraiENT tout aussi bien SE trouvER dans un roman de Chrétien de Troyes. Encore faut-il l’avoir lu pour en juger ».
Et ce type enseigne dans les petites classes de collège. ça fait peur…
Ce qui montre que des écrivains comme Paulo Coehlo disent à ce sujet un peu n’importe quoi. Ils ne connaissent pas bien l’histoire du roman.
C’est beau, Chrétien de Troyes. Le plus extraordinaire, c’est que ça n’a pas vieilli, enfin presque pas. « Othello », par exemple, eh bien je trouve ça encore très actuel. C’est comme ce Garcia Marquez qu’on vient d’enterrer : son « Romancero gitan », c’est de toute beauté !
Jicé a, pour une fois raison, le
« Deuil national dit: 19 avril 2014 à 19 h 09 min »
est d’une obscénité sans nom.
C’était d’ailleurs déjà le cas dans les romans grecs de l’Antiquité, comme les Ethiopiques, repris d’ailleurs par Rabelais au début du Quart-Livre.
le « réalisme magique » ou « réalisme merveilleux » a été théorisé par Alejo Carpentier,voir le prologue du »le royaume de ce monde »(1949),Marquez
avec « Cent ans de solitude » donnera à ce mode d’écriture une audience internationale.
Si, Chrétien de Troyes a évidemment vieilli. Mais pour d’autres raisons. Mais le réalisme magique qu’il met en œuvre pourrait nous inspirer tout autant que Garcia Marquez.
L’expression « réalisme magique » a été définie pour la première fois en 1925 par le critique d’art allemand Franz Roh, dans son livre Nach-expressionismus, magischer Realismus : Probleme der neuesten europäischen Malerei, pour décrire quatre parmi les sept nouveaux courants qu’il distinguait dans la production picturale européenne des années 1920, en plus des styles encore dominants de l’impressionnisme et de l’expressionnisme.
le « réalisme magique » ou « réalisme merveilleux » a été théorisé par Alejo Carpentier,voir le prologue du »le royaume de ce monde »(1949) (De Nota)
C’est vrai. Et avec quel panache ! quel punch ! Il faut dire qu’il a écrit ça juste après son championnat du monde.
L’appellation de « réalisme magique » va cependant être retenue en référence à certains écrivains allemands, flamands ou italiens, dont Jean Ray, Ernst Jünger, Johan Daisne, Hubert Lampo et Massimo Bontempelli, qui s’en réclamaient.
Les voyages en Europe d’écrivains nord ou sud-américains et l’érudition de certains autres (comme Jorge Luis Borges) vont permettre l’importation du concept outre-Atlantique. Grâce à la traduction espagnole en 1928 du livre de Roh, l’appellation « realismo mágico » devient progressivement populaire d’abord dans les cercles littéraires latino-américains (en association au prix Nobel 1967 Miguel Ángel Asturias qui employait ce terme pour définir son œuvre, puis à Arturo Uslar Pietri, Julio Cortázar…) et, à partir de 1955, parmi les professeurs de littérature hispanique dans les universités américaines. Entretemps, le lancement de la notion concurrente de « real maravilloso » dès 1948 par l’écrivain cubain Alejo Carpentier dans le prologue de son roman Le Royaume de ce monde a introduit une confusion qui alimente encore aujourd’hui le discours critique hispanophone et qui a suscité la création du terme de « réalisme merveilleux » dans les milieux littéraires antillais et brésiliens.
Günter Grass ici en Europe appartient de plein droit à ce courant, d’origine allemande, du « réalisme magique ».
Günter Grass ici en Europe appartient de plein droit à ce courant, d’origine allemande, du « réalisme magique ».( Widergänger)
Exact. la Comtesse de Ségur aussi.
Est-ce que la vieille mère Bouguereau aurait remis le gros avorton dans son bocal de nuit?
On n’ose y croire
(((((())))))!!!!!
Va voir maman papa picole
Chrétien de Troyes est d’ailleurs celui qui a inventé de nombreux éléments du roman. Il est celui qui a permis de nouer le merveilleux des contes antécédents et le réalisme le plus terre à terre afin de créer ce réalisme magique, un peu naïf comme les enluminures, qui fait encore le charme de son œuvre.
Voilà ce qu’écrit Jean Frappier, à propos d’Yvain ou le chevalier au lion : « la grande nouveauté de l’Yvain est que pour la première fois dans son œuvre, et le seul parmi les auteurs courtois de son temps, Chrétien porte son regard au-delà du décor aristocratique ; il donne un éclairage brusque et violent à des réalités sociales et économiques laissées jusqu’alors dans une zone d’ombre. »
Günter Grass ici en Europe appartient de plein droit à ce courant, d’origine allemande, du « réalisme magique ».( Widergänger)
Exact. la Comtesse de Ségur aussi. (mézigue)
La Comtesse de Ségur ? Mais qu’est-ce que je raconte, moi ? A l’heure de l’apéro, je perds complètement mes marques. Je confondais avec Christine Angot, bien sûr. Je prie les Rdlistes de m’excuser pour cette confusion. Christine Angot, voilà une réaliste vraiment magique. D’ailleurs, je me suis masturbé, et avec quel succès, en relisant « Une semaine de vacances ». Je n’en revenais pas. A mon âge, on peut vraiment parler de magie. Elle n’en était pas moins réelle.
« de sa lecture passionnée et éblouie de son maître Faulkner, mais aussi de Rabelais. »
nous pourrions profité de l’occasion pour avoir une petite pensée pour ce pauvre Rabelais.
ô pauvre Rabelais voilà que partout aujourd’hui nous te célébrons.
ô pauvre Rabelais si tu connaissais ce monde qui te célèbre.
ô pauvre Rabelais sais-tu comment nous l’appelons ?
ô pauvre Rabelais ce monde qui te célèbre nous l’appelons le monde capitaliste internationalisé.
ô pauvre Rabelais voilà ce que nous aons fait de toi
ô pauvre Rabelais tu fais grimpé les ventes
ô pauvre Rabelais tu fais grimper les bénéfices
ô pauvre Rabelais grâce à toi les actionnaires s’en mettent plein les fouilles.
ô pauvre Rabelais si tu voyais notre monde
ô pauvre Rabelais tu regretterais d’avoir un jour écrit
ô pauvre Rabelais cette triste histoire de Panurge.
Widergänger dit: 19 avril 2014 à 19 h 55 min
Alba, z’en ratez vraiment pas une. Est-ce que ce n’est pas Propp qui explique justement que le conte n’est crédible que si s’ajoutent à sa part de merveilleux des éléments de réalisme? (Même chose d’ailleurs pour les romans grecs et latins, et pour les épopées).
Si Chrétien a inventé quelque chose, ce n’est certainement pas ça…
Voilà ce qu’écrit encore Jean Frappier à propos de l’Yvain de Chrétien : « Le trait de génie de Chrétien est d’avoir fixé un thème erratique, venu de l’Autre monde, des Celtes, dans la structure économique et sociale de son temps et dans la réalité d’une misère ouvrière. »
Chrétien de Troyes, de ce point de vue, est un auteur très moderne. C’est même lui qui a inventé cet esprit moderne qui est une synthèse de sources très disparates dans un seul univers cohérent, signe d’une grande littérature.
Couché, Chaloux, tu n’es qu’une pauvre merde malfaisante ! Et tu ne connais rien à la littérature. Tu nous fais simplement chier ici avec tes insultes à deux sous. Va chier ailleurs !
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