Ce que la Mitteleuropa doit à la nostalgie du monde d’hier
Milan Kundera aura beau tonner contre et dire que « ça n’existe pas », la Mitteleuropa est partout. Guère d’études, d’articles ou de conversations sur le devenir de l’Europe qui n’y fassent référence. Ainsi l’influent quotidien économique Les Echos a-t-il récemment baptisé « syndrome de la Mitteleuropa » l’attitude par laquelle plusieurs nations occidentales ont stigmatisé l’Allemagne en lui imputant une large part de responsabilités dans les situations d’austérité qu’elles traversent.
Entité floue aux frontières changeantes, notion diffuse s’il en est née au milieu du XIXème siècle, déjà difficile à cerner même en son âge d’or, la Mitteleuropa désigne traditionnellement en allemand l’Europe médiane ou centrale, de la Vistule aux Vosges, de la Baltique au sud de l’Autriche-Hongrie ; il s’agit moins d’un espace géographique que d’un ensemble politique, économique et culturel désignant des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive. Mais Mitteleuropa est tellement plus chantant à nos oreilles que « germanosphère » !
Stefan Zweig est sans aucun doute l’écrivain qui domine cet esprit. Son œuvre l’a si durablement imprégné que le titre de ses souvenirs d’un européen Le Monde d’hier (Die Welt von Gestern) est devenu le leitmotiv de ce courant. Il est vrai que par son caractère testamentaire, et cette vue imprenable qu’il offre sur un monde qui se défait, un univers en décomposition, il présente « une sorte de vue en coupe du génie européen » comme le souligne Georges-Arthur Goldschmidt dans la dernière livraison de Approches (No 156, 252 pages, 15 euros), revue de sciences humaines consacrée ce trimestre à cet écrivain. Jean-Pierre Lebfèvre y revient sur un point intéressant qui est peut-être l’une des clés les plus négligées de l’incroyable pérennité du succès populaire de cette oeuvre en France (contrairement à l’Allemagne ou l’Autriche, notamment, où il est assez méprisé) : le fait que ses traducteurs français successifs ont arrangé sa langue et son écriture pour le meilleur : ils lui ont rendu service « en évitant tout ce qui aurait pu surprendre les lecteurs francophones dans le contenu et surtout en allégeant la prose de l’auteur, parfois un peu chargée d’ornements ». Ils ont amélioré son allemand parfois archaïque et surchargé ; c’est également le cas de ses traducteurs espagnols qui ont révélé des virtualités du texte initial que celui-ci ne pouvait exhiber.
N’empêche que toute personne évoquant “le monde d’avant” plutôt que « le monde d’hier » est soupçonnée de lapsus. Juste rançon de la gloire, Zweig est également celui qui passe pour le responsable, sinon le coupable, de la mythification de la Mitteleuropa. A le lire, on n’a que regrets pour une monarchie habsbourgeoise qui n’aurait été que tolérance et ouverture, pour ses charmes évanouis, surtout en regard des cruautés de la domination ottomane. Le dernier film de Wes Anderson The Grand Budapest Hotel doit autant à la référence à cet univers romanesque de Zweig qu’au parfum de la nostalgie pour un monde disparu. Et pourtant, ce n’est pas à lui mais à Joseph Roth que l’on doit le grand roman sur l’apogée et le déclin de l’empire austro-hongrois La Marche de Radetzky. Malgré celle, comme l’avait fait remarquer Krzysztof Pomian, on ne trouve pas trace de « conscience d’appartenance » à la Mitteleuropa chez ses habitants. Car s’il y a bien une vision allemande de l’Europe centrale, il n’y en pas de panslave qui ait réussi.
Mythe littéraire et artistique sublimé par le sentiment de la nostalgie, il réclame désormais une analyse politique renouvelée avant que le romantisme culturel ne fasse la conquête d’Européens déboussolés. Mais une fois établie la part du folklore qui en fausse la vision, ce qu’un Claudio Magris a magistralement réussi dans Danube, ceux-ci gagneraient à s’abreuver aux sources de la Mitteleuropa. Sa disparition a laissé un sentiment de l’exil, de la perte et du manque qui, mêlé au cosmopolitisme et au multilinguisme de son âge d’or, ont forgé l’identité culturelle européenne. En ravivant la flamme, les Européens perdraient en scepticisme ce qu’ils gagneraient en solidarité. Ainsi la nostalgie peut-elle être féconde lorsque l’urgence est de résister aux nationalismes avant de les dépasser.
(« La marche de Radetzsky », film d’Alex Corti ; « Stefan Zweig et son chien » ; « Joseph Roth » photos D.R.)
1 268 Réponses pour Ce que la Mitteleuropa doit à la nostalgie du monde d’hier
Mais Mitteleuropa est tellement plus chantant à nos oreilles que « germanosphère » !
Passionnant sujet!
Et tellement plus kitsch, Pierre Assouline!
Sur Wes Anderson, Zweig et le kitsch, un billet de Ange Scalpel, une discussion :
http://lafrancebyzantine.blogspot.fr/2014/02/en-defense-de-wes-anderson.html
Vite avant qu’on oublie le riche et drôle « Arden »! Lisez-le pour savourer Mitteleuropa pur jus, et prolongez avec le hilarante Wes Anderson. La réécoute d’une Réplique récente sur Roth et Zweig comme dessert conviendra pour peaufiner l’image d’un monde, hélas, perdu.
Passionnant sujet en effet.
Zweig n’est pas « méprisé » en Allemagne ni en Autriche, il est simplement versé parmi les auteurs de la mitteleuropa, plus nombreux là-bas que ceux promus auprès des lecteurs français. Musil, Broch, von Rezzori… le choix est plus équitable pour venir goûter au nuancier de l’Empire déchu.
« Le monde d’hier » n’est qu’une pré-postface de regrets pour une grande oeuvre restée dans les limbes du Brésil. Mais le propos fait valser dans une époque où François-Joseph reconduisait ses ennemis à la frontière en wagons pullman. Sissi est devenue doctor honoris. La France semble s’être saisie de l’auteur après 1986, année de l’exposition sur l’apocalypse joyeuse. Depuis, les rééditions et autres manuscrits inédits surgissent régulièrement (un dit « inédit », bilingue, parut chez grasset en 2009, après l’Allemagne en 2007…), probablement à la faveur de sa phrase simple (les traducteurs auraient allégé sa prose ? mais pourquoi donc…ses romans font d’excellents manuels d’apprentissage de l’allemand ) phrase simple mais captivante avec ses tensions quasi cinématographiques, lui qui fut pourtant débouté et dégoûté par la grossièreté des producteurs d’hollywood.
Il faut lire Zweig, mais aussi Roth, Rezzori ..et Zilahy (pour ceux qui cherchent et trouvent) et Krleza (dix langues parlés au compteur).
Alors la fameuse Mitteleuropa leur apparaîtra si peu germanique jusqu’à ses confins, que cette langue allemande semble le seul ciment qui céda sous les coups de boutoirs du nationaliste Clemenceau.
Mais la Mitteleuropa n’est-elle pas
qu’un morceau indéfinissable
du monde d’hier…
dont la nostalgie
aurait bien du mal
à s’accrocher au monde
d’un demain encore incertain ?
Brumeusement.
D’Axel Corti (et non Alex), je signale sans volonté publicitaire, l’existence de la puissante trilogie, Wohin und zurück (Welcome in Vienna), éditions Montparnasse (2012) et la beauté de la langue allemande dans son cinéma.
Coffret 3 DVD : Partie I : Dieu ne croit plus en nous (1982), Partie II : Santa Fe (1986), Partie III : Welcome in Vienna (1986).
Perso la Mitteleuropa n’est pas ma tasse de the a la menthe, mais bon…de dire qu’en fin de 19eme, et au début du 20eme : ‘A le lire, on n’a que regrets pour une monarchie habsbourgeoise qui n’aurait été que tolérance et ouverture, pour ses charmes évanouis, surtout en regard des cruautés de la domination ottomane…’, c’est anachronique avant aut’chose…après, c’est aussi un contre-sens… Me Pierre en a fait un ou deux récemment…
sinon, quelqu’un parlait d’Echenoz sur un autre couloir…perso, ca me parle bien plus que Zweig…’Je m’en vais’ est le seul bouquin d’Echenoz que j’ai lu et j’ai beaucoup aimé… je me souviens avoir énormément apprécié non seulement le style mais aussi la substance… comme je ne suis pas critique littéraire, je n’ai pas relevé les références a Flaubert ou a Jarry, mais bon…je ne les cherchais pas spécialement…je me souviens aussi avoir pensé : ce bouquin n’est pas écrit dans un style français que je puisse reconnaitre, (plutôt anglo-saxon, a mon humble avis, mais bon que sais-je hein)…autant que je me souvienne, il n’y avait pas de subjonctif du plus que machin non plus…un style net, sobre, simple a l’œil nu, non-linéaire, mais qui cache toute la difficulté d’écrire aussi simplement (deceptively simple, comme diraient les anglishes)…Hemingway, Camus et quelques autres avant lui, savaient aussi le faire…c’est l’équivalent, je pense, pour un peintre de dessiner comme un enfant…pas facile…
‘…des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive….’
avant d’aller me coucher, je voudrai demander a M. Assouline de definir la civilisation juive…dans un contexte allemand, anglais, francais, berbero-arabe, americain, chilien, argentin, chinois, etc etc
la langue allemande et la civilisation juive….
Je me nourris d’autre blogs mais cette citation vous aura fait penser à touche moi pas tu me salis abdelkader
Faut pas dire russe / faut pas de virus
non je relis surtout l’autre page
Il y a de l’enfonçage de porte ouverte
en manière d’humour de premier avril
dans l’évocation du titre du jour.
Que doit la Mitteleuropa émigrée,
déracinée, connue – un peu – ici,
entre autres, en dehors donc
de son réel flou territorial,
au monde d’hier qui a manqué
de peu de l’anéantir ?
Ah, pas au monde d’hier,
à la nostalgie de ce dernier !
Mais, précisément, elle est nostalgie,
cette Mitteleuropa là, pas seulement
mais en grande part, nostalgie !
Puisque nous parlions de musique
à propos de traduction poétique,
restons-y : Mitteleuropa ?
Dvorak, op. 101, « Humoresque » n° 7 !
Pianiolonesquement.
Elise
Mon Elise où te caches-tu ?
Je reste près de la fenêtre,
Désespérant, vide, abattu.
Mon Elise où te caches-tu ?
J’ai composé cet impromptu,
Mais où donc t’envoyer ma lettre ?
Mon Elise où te caches-tu ?
Je reste près de la fenêtre.
Jean Calbrix, le 02/04/14
oh pardon Brandebourg
Ich bin « ein » berliner,
et merci pour le sucré.
Tokyoïte or Londonien,
français ou russe,
de Kinshasa à Oulan Bator,
de Pondichéry à Buenossaéres,
la jeunesse s’y presse.
Mitte !!!.
Quartier ouvert au monde entier.
Berlin,
le cosmopolitisme d’une Vienne, qui est plus qu’Européenne, mais assurément mondial.
Un siècle passé tragique,
et l’aura de cette ville est!.
Une douceur d’y vivre,
et l’odeur d’humus après la pluie.
Une pensée émue pour le très grand historien que fut Jacques Le Goff, qui me fit comprendre les lignes forces du Moyen-Age européen. Je lui doit d’être parvenu à sensibiliser bon nombre d’étudiants à l’histoire de l’Angleterre médiévale, qui est aussi beaucoup la nôtre. Merci, M. Le Goff.
À quand une note sur le Massif Central et le Cantal profond ?
J’existe et je suis pas le moindre.
Le cantalou est ma langue natale.
Mon implant extraterrestre m’est passé sur mon épaule droite, voisinant avec mon tatouage, un marin musclé et nu.
Fait pitié ce billet; dangereusement, même.
Jacques Le Goff fit comprendre quelque chose à Bloom Léo : un fait exceptionnel, peu fréquent, rarissime !
Une petite faute à mon sens : « cela » et non pas « celle » : « Malgré celle (cela ?), comme l’avait fait remarquer Krzysztof Pomia… »
(sinon on ne comprend pas la phrase).
Perso c’est à Prague que j’ai eu cette « sensation » de « mitteleuropa », précisément sur le pont Charles à 5 heures du matin, et toute la contre réforme autour, tordant les bras de ses statues baroques ! Pourtant, Prague n’a jamais été allemande, non ?
… Paul Edel nous recommande votre documentaire sur Duras, dimanche prochain. Je vais m’empresser de le regarder, d’abord parce que Duras, ensuite parce que vous, et puis je suis curieuse, mon hôte : vous voilà vous emparant d’une écriture féminine, et d’une personne qui n’a jamais choisi le côté obscur de la force, même si elle a choisi le côté 12°5 de la farce. Tout ceci me semble fort déroger à vos habitudes ?
Des journées de 7 h 34 : pourquoi pitié ? (vous devriez plutôt être reconnaissant, notre hôte va très certainement rendre justice à votre pseudo durassien, dimanche prochain…)
Allô, allô ?
Keskon me brait dans l’oreille ?
Passer dimanche devant la télé à écouter « voix douce et feutrée » ?
Allons, allons. Il fera beau ce dimanche.
Et il y aura du play again, pour cela.
http://download.pro.arte.tv/uploads/Programmation-Sp%C3%A9ciale-Marguerite-Duras-2.pdf
Samu Social Club dit: 2 avril 2014 à 1 h 26 min
plutôt penser somnifaire?
Clopine dit: 2 avril 2014 à 8 h 09 min
Et un p’tit coup de cirage, un.
C’est inné chez elle : ce qui, par contre, est inné chez vous, c’est votre incapacité à imaginer qu’un sentiment (comme l’estime ou l’admiration) non corrompu par une vilenie quelconque (la flatterie) puisse exister : ce qui en dit long sur vous, ma foi.
Clopine dit: 2 avril 2014 à 8 h 42 min
Mais ma chère Clopine, exprimer son estime ou son admiration (terme toujours un peu fort) à chaque instant n’est que la manifestation naturelle d’un inné besoin de cirer des pompes et surtout d’un inné besoin d’être reconnue.
Les mains pleines de cirage, elle nie ! Troublant, psychanalytiquement signifiant
Coup double, 8:52, 8:57 ; vos propos blessants cherchent à me salir, c’est entendu, mais commencent aussi, si tôt le matin, à dévoyer le fil, à corrompre le blog… Tout bénef pour les sales petits trolls que vous êtes, pas vrai ?
… Allez, vous allez pouvoir vous ébattre tout à votre aise. Je file…
La salir …. !
Clopine dit: 2 avril 2014 à 9 h 04 min
Ma chère Clopine, en quoi votre petit coup de cirage à propos d’une émission recommandée par PE sur son blog est-elle dans le fil de ce billet.
Si quelqu’un corrompt ce blog c’est donc vous.
Petit troll vous êtes, petit troll vous resterez.
« de la Baltique au sud de l’Autriche-Hongrie »
Intégrer la Prusse dans cette « Mitteleuropa » déifiée n’est-ce pas envoyer le bouchon un peu loin.
Mettre Zweig en couverture permet de lire Musso et Lévy en cachette.
Aucun intérêt de « s’abreuver aux sources de la Mitteleuropa » qui est morte, et bien morte,
dans les massacres sanglants qu’elle ne sut éviter… !
Sa disparition fut un bienfait. En est sorti une tentative avortée de faire l’Europa ce qui est raté, faute de grandeur politique du projet…
Foin de « sentiment de l’exil, de la perte et du manque » ! Ridicule son soi-disant « cosmopolitisme et multilinguisme de son âge d’or » !
Il faut tirer les leçons de l’échec du Mitteleuropa, et de l’Europa d’aujourd’hui… car il n’y a pas d’identité culturelle européenne, ni de solidarité européenne !
En général la nostalgie est tout, sauf « féconde » ! Et l’urgence est de passer au régionalisme de bon voisinage, tenant compte des énormes disparités …
« Mais ma chère Clopine, exprimer son estime ou son admiration (terme toujours un peu fort) à chaque instant »
Et chacun de ces instants se colore d’une pathologie néanmoins je ne saisis pas comment vous lisez une remarque admirative ponctuelle et méritée en cirage constant, peut être pour faciliter le mépris qui suit plus haut, une sorte d’intolérance à ce qui ne fonctionne pas comme vous, à l’aigreur, à l’ironie acide, à la rhétorique usée et si facile qu’elle en devient grotesque, ce blog s’animant très souvent de digressions de qualité variable, un manquement à la ligne du sujet proposé ne saurait être objet d’une dénonciation quelconque, votre souplesse d’esprit devrait s’en accommoder sans plus de raillerie.
des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive.
» civilisation juive » est tellement plus chantant aux oreilles d’Assouline que civilisation européenne ». A croire que la seconde est réductible à la première. Décidément, la morgue de certains de ces gens-là finit par faire comprendre bien des choses.
En passant dit: 2 avril 2014 à 9 h 30 min
va te faire …
« une remarque admirative ponctuelle et méritée »
Ponctuelle ! Vous passez souvent bérénice ? Vous lisez ?
Méritée ! Vous avez vu l’émission ?
On parle après, d’accord.
Clopine lèche l’Assouline : c’est connu ! Faites pas semblant de n’avoir rien remarqué !
des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive. Mais Mitteleuropa est tellement plus chantant à nos oreilles que « germanosphère » !
Il est regrettable que les hasards de l’Histoire n’aient pas permis l’instauration durable d’une certaine germanosphère. Elle nous aurait sûrement évité de lire des propos insanes de ce calibre.
la langue allemande et la civilisation juive
ça fait un peu goering circoncis de la chaussette droite..les bottes retirés, avec une grosse patate, sifflant une grosse chope à couvercle(vontraube va nous donner le nom vernaculaire) en pensant aux aurochs.. c’est ça la civilisation gaga ! tu peux pas comprende avec ton thé à la menthe et tes chaussettes de golf sans couture
Wess Anderson nostalgique, je me suis fait la même réflexion concernant Jim Jarmusch, est-il possible d’avoir 50 ans et de ne pas l’être? La génération qui suit dresse un constat, et celle qui suit ne disposera d’aucun moyen suffisant à freiner ce train d’enfer qui non content de décimer les populations illustre de façon de plus en plus irresponsable et cynique après nous le déluge sans qu’il soit envisageable qu’il reste à nos descendants plus que des parcs d’attractions naturelles pour admirer la beauté du monde qui fut.
arthur dit: 2 avril 2014 à 9 h 37 min
arthur soupçonne un passage de JC mais pas très sûr il n’ose s’avancer donc, il crachouille discrètement.
Clopine lèche l’Assouline : c’est connu !
Et si même ça se posait en problème, qu’Est-ce que ça peut vous faire, ce serait le sien, elle dispose du miroir que vous lui tendez et d’autres égo mériteraient le rabot tant ils sont venimeux.
un ensemble politique, économique et culturel désignant des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive
Ne même pas daigner parler de civilisation européenne et l’escamoter au profit d’une prétendue « civilisation juive » qui en aurait tenu lieu est une pensée et un propos de salaud.
« qu’Est-ce que ça peut vous faire »
bérénice
Et à vous ?
En quoi ces propos cela vous concernent ?
‘cette ville à travers laquelle je cours, pour effroyable qu’elle me paraisse et m’ait toujours paru, est décidément quand même la meilleure ville pour moi, cette Vienne que j’ai toujours haïe est quand même tout à coup de nouveau pour moi la meilleure, ma meilleure Vienne »
(Thomas Bernhard , Des arbres à abattre)
Le rapide François-Hollande continue sa course, droit dans le mur. Le chef mécanicien Manuel Valls a décidé d’accélérer l’allure, sourire absent, menton mussolinien, compétence nulle.
L’Europe rigole : bonne chance à tous !
cette langue allemande semble le seul ciment qui céda sous les coups de boutoirs du nationaliste Clemenceau
..dis tout d’suite que le ciment français c’est le mur de la honte..je mail a une batterie de 75 à portée de chez toi ton ip..on va te civiliser
en pensant aux aurochs..
Ce sont de très beaux animaux, si vous avez un moment l’hiver prochain je vous montre où en trouver. Nous irions ensuite nous restaurer au milieu du silence enneigé et glacé. Ceci est une proposition onette.
« il n’ose s’avancer »
pfff
SNCF dit: 2 avril 2014 à 9 h 58 min
valls pas assez à droite pour toi – tout le monde sait ton amour pour le buisson
bonne chance à tous !
on dirait que t’en as plus besoin que nous..bois un petit calva et tu vas nous remonter au front..et plus vite que ça
Et à vous ?
En quoi ces propos cela vous concernent ?
J’aime assez la gratuité des intentions cependant moins quand elles sont mauvaises et injustes, à lire le fil des commentaires de nombreuses occasions s’offrent à vous de faire des buchettes, ce qui surement vous oblige à la partialité, vous n’en finiriez pas et le sol du blog serait jonché dans le cas contraire d’un tas de prospectus déchirés.
arthur dit: 2 avril 2014 à 10 h 00 min
Chouette ! Ce coup-ci il est sûr.
Yes or no
pauvre nouille qui va chialer chez les merdérateurs dès qu’on s’en prend aux demeurés
Bon allez, je lirai demain l’apport des spécialistes. Renseignez le billet et divertissez-vous (on attends la multiplication des petits pains), vous le valez bien.
Attend, bien évidemment, encore navrée.
arthur dit: 2 avril 2014 à 10 h 08 min
Pôv’ antoine qui ne sait plus comment retranscrire les séminaires de Badiou et les consignes du NPA.
Arthur, pseudo de comique !
« Pôv’ antoine qui ne sait plus comment retranscrire les séminaires de Badiou et les consignes du NPA. »
plus débile que toi ya pas
« Pourtant, Prague n’a jamais été allemande, non ? »
Sans doute Clopine, mais une bonne partie de ses habitants étaient de langue maternelle allemande, à commencer par un certain Franz Kafka et l’allemand était la langue de communication entre toutes les communautés de l’Empire…
« des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive. »
Passou fait de la provocation à la manière de JC i
La Mitteleuropa comme la France de l’époque, était-elle « enjuivée » ?
Quant on sait que cette histoire se termine à Auschwitz…
Passouline comme Wes Anderson livre sa panoplie mitteleuropéenne intime, langue allemande mixée dans la civilisation juive, improbable gloubi-boulga au service de Kazimir cracoviens. what else, là est son bon droit.
La réalité fut plus danubienne que prussienne, moins juive que slave, et sûrement aussi anti-mahometanne qu’aujourd’hui, sauf à Budapest qui sut conserver le goût de la vapeur sous les coupoles du croissant.
Un monde d’hier regretté autant par un petit-fils de banquier du pape, Zweig, que par un juif sorti de la glaise des confins pour se damner aux pieds des Habsbourg déchus, Roth, laisse un parfum de nostalgie persistant.
(…)culture supranationale opposée aux nationalismes déchaînés durant les années entre les deux guerres mondiales, aux divers fascismes et en premier lieu au nazisme ; un idéal humaniste, le sens d’une appartenance à une culture plus ample que toute identité nationale. Il a été une métaphore de résistance : d’abord contre le fascisme et le nazisme, après la Seconde Guerre Mondiale contre la domination soviétique et, de façon plus nuancée mais encore vivante, contre un style de vie capitaliste-américain. Le kafkaïen Joseph K et le saint buveur de Joseph Roth s’opposent aux Chicago-Boys comme aux hiérarques fascistes ou aux commissaires du peuple soviétiques (…)
cette civilisation mitteleuropéenne si sensible au malaise, si méfiante vis-à-vis de tous les systèmes politiques et philosophiques totalisants qui prétendent faire marcher le monde comme une armée et interpréter et guider triomphalement la marche de l’Histoire elle-même (…) cette culture et (… ) cette humanité si experte des ombres de la vie, des fragments où notre existence souvent se désagrège, de ce qui reste à la marge du cours arrogant du progrès (…) Claudio Magris
Evidemment qu’elle était enjuivée, la Mitteleuropa ! Ce qui la rendait forte, riche mais instable et fragile. Enjuivée, comme la France maçonnique, et lamentable, d’aujourd’hui !
Retour annoncé de Ségolène Royal !
La seule manière pour manuel Valls de se tirer de ce guépier et de conserver ses chances intactes pour l’avenir : claquer la porte au plus vite, au prétexte que les conditions ne lui sont pas données par le président de la République pour constituer un « gouvernement de combat » !
Entrer en opposition interne, comme les Verts.
Peut-on imaginer que Sarkozy aurait été élu en 2007 s’il avait obtenu la place de 1er ministre que lui avait ravi Dominique de Villepin ?
Quant on sait que cette histoire se termine à Auschwitz… (Jacques Barozzi)
En effet. Dans ce cas, on évite de tenir des propos aussi totalement irresponsables et aussi totalement dépourvus de la moindre justification historique. Tout le monde sait qu’un Zweig ou qu’un Roth ne sont nullement les représentants d’une mythique « culture juive » mais ceux, parmi bien d’autres, dont la plupart n’avaient pas d’origine juive, d’une culture européenne d’expression germanophone. Les propos d’Assouline, qui voit des Juifs partout, sont le miroir de ceux de l’antisémite qui, lui aussi, en voit partout. Les provocs de JC, elles, ont au moins l’alibi de l’humour.
« éléments supranationaux : la langue allemande »……. »au multilinguisme de son âge d’or »
Je ne peux m’empêcher de lire comme une certaine contradiction, mais sûrement est-ce du mauvais esprit.
On attendait un nouveau Bonaparte et on voit se dessiner un néo Richelieu !
Pablo75, que dit-on en Espagne de la promonotion de l’homme d’état Français Manuel Valls ?
Est-ce le même son de cloche depuis Madrid que depuis Barcelone ?
D’ailleurs comme tout le monde le sait ici, la langue hongroise n’est qu’un patois du bas-germanique.
Comme le rappelle l’essayiste anglais Timothy Garton Ash dans un long article publié en 1986,de 1945 à 1975 le terme Mitteleuropa n’était plus d’actualité,puis ce terme est réapparu,à Prague et à Budapest.Ce retour a été remodelé sous forme de mythes nous invitant à comprendre que ce qui concerne vraiment « l’Europe centrale »a toujours été occidental,rationnel,humaniste,démocratique,
sceptique et tolérant.Le « reste »c’était l’Europe de l’Est »russe ou même allemande.L’Europe centrale s’adjuge tous les Dichter und Denker(poètes et penseurs)et abandonne à l’Europe de l’est tous les Dichter und denker(juges et bourreaux).De fait,avant 1914 déjà,un étatisme bureaucratisé à outrance et un légalisme formaliste poussé jusqu’à l’absurde n’avaient rien d’exceptionnel en Europe centrale.C’est ce qui explique en partie pourquoi précisément dans les oeuvres écrites au début du siècle par les auteurs les plus spécifiques d’Europe centrale-Kafka et Musil,Broch et Roth-on trouve les anticipations du cauchemar totalitaire les plus exactes,les plus fouillées.Et qu’est-ce qui caractérise le mieux l’Europe centrale historique?la tolérance envers l’étranger ou le nationalisme et le racisme?Comme François Bondy l’a souligné de façon pertinente,enfant d’Europe centrale,Kafka l’était certes;mais Hitler aussi.
D’après Garton Ash,percevoir la notion de Mitteleuropa comme la revendication d’un passé commun-de ce passé multiséculaire qui a expiré en 1945-,c’est se perdre aussitôt dans une forêt de complexités historiques,dans un territoire où les peuples,les cultures,les langues sont incroyablement mêlés,où le moindre lieu-dit porte plusieurs noms,où l’on change de nationalité comme de chemise,dans un bois hanté de magiciens et de sorcières,mais à l’orée duquel on lira ces mots:Abandonne tout espoir,toi qui pénètre ici,de jamais revoir la forêt que cache l’arbre.Toute tentative d’extraire,dans le domaine historique,quelque substance commune aux différents pays d’Europe centrale conduirait soit à un réductionnisme absurde soit à une formulation inévitablement vague.
« que dit-on en Espagne »
Qui ça, « on »?
Elle n’exista jamais, la Mitteleuropa, sinon en rêves. Comme l’Europe ! Réveillez-vous, les amis …
En passant dit: 2 avril 2014 à 10 h 59 min
le cerveau reptilien porcrol arrête pas de charmer bougros
@Clopine,
Vous avez raison, à mes yeux du moins.
Comme Vienne, Munich Berlin Budapest ,Prague appartient bien à cette Mitteleuropa qui fait l’objet du billet
Mais il faut bien avoir en tète, ce qu’est cette Mitteleuropa dont nous parlons , qui a pour socle la langue allemande, qui a été un phare de la modernité dans l’Europe du 19 eme et du début du 20eme siècle ,cette espace où se sont épanouies une créativité et une pensée marquées par l’esprit juif :C’est un monde uniquement urbain culturellemnt autonome qui plaque son homogénéité et son exterritorialité sur des terroirs nationaux d’identités diverses où cet univers est ignoré
C’est en ce sens que Prague a vraiment été une ville de la Mitteleuropa et peut être pas tout à fait une ville tchèque ;d’ailleurs c’est au nom de leur sentiment national que les tchèques d’aujourd’hui ne revendiquent pas leurs écrivains de langue allemande., J’en ai fait personnellement l’expérience, m’entendant répondre sèchement par un haut fonctionnaire tchèque auprès duquel j’évoquais Kafka comme une de leurs grandes figures nationales : »mais Kafka n’est pas des nôtres :c’est un juif allemand » mitteleuropäich donc
« que dit-on en Espagne de la promonotion de l’homme d’état Français Manuel Valls ?
Est-ce le même son de cloche depuis Madrid que depuis Barcelone ? »
ils ont d’autres chats à fouetter
“ Pourtant, Prague n’a jamais été allemande, non ?“
Un peu quand même, n’oubliez quand même pas les troupes de Herr Hitler.
dhh, mitteleuropäisch est loin de se donner pour « juif allemand », et pas en république tchèque où nombreux sont ceux qui regrettent l’Empire à deux têtes. Kafka à Prague, comme Zweig en France, monopolise le débat touristico-culturel.
Musil a passé sa jeunesse à Brno et vos rencontres tchèko-slovaques l’adoptent plus volontiers que Kafka, sans remarquer sa prose allemande.
« ils ont d’autres chats à fouetter »
Pas sûr, paco, les occasions de fierté nationale se font rare en Espagne et ailleurs ?
A part le football et encore, peu de nationaux dans les équipes !
Barozzi
peut-être mais aucun écho (ou c’est tout comme) pour l’instant
†on†on JC, le hongrois ne fait absolument pas partie des langues germaniques.
Mais Mitteleuropa est tellement plus chantant à nos oreilles que « germanosphère » !
..allons lassouline ce mot mitteleuropa a été réutilisé dans les 80’s pour démarier un le couple frano allemand au profit de son est, avant la réunification..doch ! : sa zone d’influence économique naturlich..trés juive ? trés obamesque ? jusqu’à l’oural?..hurkurk trés gazoduc dor dor! ..pour le moment ch’qu’à lviv..kurkurkurk..bref mitteleuropa et pourquoi pas eurasia de poutine tant qu’on y est..
Dans le cosmopolitisme de la Mitteleuropa, on peut citer aussi les nouvelles du recueil « Berlin Stories » de Christopher Isherwood (« Cabaret » de Bob Fosse au cinéma, 1972).
Ni vraiment allemand ni juif, plutôt transgenre, Phil ?
Que dirait-on si j’intégrais, parmi les fondamentaux de cette époque, l’homosexualité ?
@ Onésiphore de Prébois dit 2 avril 2014 à 10 h 44:
Zweig et Joseph Roth, n’étaient pas Juifs ?
La Mitteleuropa est dans « la petite boutique au coin de la rue ». Elle a donc survécu, exportée avant l’heure des nostalgies, tant bien que mal, n’en déplaise à une autre sorte de nostalgiques, de la sanie et des champs de bataille, rampant ici, défilant là.
Une « touch » de l’esprit contre la naphtaline des culottes de peau !
Inconcidiablement.
TKT dit: 2 avril 2014 à 11 h 24 min
TKT, êtes vous capable une seule seconde de dépasser le premier degré ?
J’en doutais.
J’avais raison.
Après le retour annoncé de Ségolène Royal, verra t-on, sur ce billet, où il est question de « la civilisation juive », le retour tant attendu de Michel Alba ?
le golème à la crème..ma mère de ma mère c’est de là qu’il vient..ouyouyouye..reusement j’ai mon eau de lourde
@ tonton dit: 2 avril 2014 à 11 h 30 : †on†on JC, vous, vous êtes plutôt le degré zéro de l’humour. Et puis, ne prenez pas ombrage, mais quand on écrit de telles conneries que vous, difficile de savoir quand vous ne vous prenez pas au sérieux et quand vous êtes †oderns†
Je vous souhaite, une déplaisante fin de vie, mais bien†ô† !
Clopine pourrait intégrer, parmi les fondamentaux de la Mitteleuropa, le thème de l’émancipation féminine ?
Le cosmopolitisme n’est pas le communautarisme, non ?
Et son corollaire le nationalisme !
Ce qui nous ramène à la réalité d’aujourd’hui…
tiens phil..it could only happen in deep and far east
séoul..avoue que c’est géant épicétou
Je vous souhaite, une déplaisante fin de vie, mais bien†ô† !
..mais enfin vontraube ! un prussien est toujours korrect ! il claque les talons salue..à l’occasion déporte..mais par téléphone une fois rentré à la maison
Le boug, ton lien, c’est une expo organisée par Bloom en hommage à la NRF ?
Baroz, vaste programme, le sexe inverti dans la mitteleuropa.
Isherwood baigne dans le tropisme berlinois, orchestré par Magnus Hirschfeld que Gide rencontra pour conforter son goût du giton. Fermez le ban
La mitteleuropa eut des manières plus considérables qui dépassent l’indigente Prusse. Manières à la Talleyrand (pas celles de la cage aux folles). Pour votre gouverne penchez-vous sur le cas du colonel Redl ou du personnage von Bertrand dans les Somnambules de Broch.
irect, si l’on ose dire
« le retour tant attendu de Michel Alba ? »
Baroze, « Alba » est sur la liste des noms qui permettent de revendiquer la nationalité espagnole aujourd’hui en tant que descendant des juifs expulsés il y a 500 ans…Nul doute que notre ami va saisir l’occasion.
N’enlevons pas les petits plaisirs de TKT.
le cas du colonel Redl
trés beau !..ha pour un texan on est tous des mitteuleuropéen trés pédé c’est sûr..sans réplique
Bougreau, magnifique. j’ai la même ! Les coréens ont fait une faute: Edouard VerbeCke, l’imprimeur de Bruges. (Gide aussi écrivait « Verbeke », ce qui énervait le flamand quand il lui glissa les 12 exemplaires tout frais du Corydon sous le caleçon)
Le commentarium de la république des livres
est en général assez hermétique aux sujets
des billets de la dite république et l’est, parfois, totalement, virant alors, comme
aujourd’hui, de l’abcès de fixation(s) –
chacun(e) a les siennes ici – à l’abcès
tout court.
Puantissement.
en tant que descendant des juifs expulsés il y a 500 ans
..pareil j’ai pensé a lui..à lassouline aussi..rooo..pas popo..gaga pourra revendiquer tout grenade..et comme angliche bouté le bordeaux aussi..et je vais devoir partager mon sandwiche au concombre avec vontraube
Un des pires gouvernements possibles:
Taubira reste à la Justice et Filipetti à la Culture…On colle Royal à l’écologie alors qu’elle aurait été la moins pire des socialistes à l’Educ Nat. Hamon, comme représentant de la gauche va évidemment poursuivre et amplifier la démolition de l’Enseignement. Monteboug ne connaît strictement rien à l’économie…
Attendons la suite…
virant alors, comme
aujourd’hui, de l’abcès de fixation(s) –
..donner des lçons ça gache ton look polémik
« le retour annoncé de Ségolène Royal »
elle devrait se lâcher les cheveux sur les épaules entre autres comme ncam pour faire branché
Monteboug ne connaît strictement rien à l’économie…
haaa enfin ! il n’en mettra dans sa fouille que par gaffe et hasard..bref c’est un entrepreneur postmodern t’y connais rien
lui glissa les 12 exemplaires tout frais du Corydon sous le caleçon)
Non mais là, surement cela tient-il du dérèglement de l’imagination, mais je vois que vous lui glissez la friture fraiche péchée du matin dans le slip, drôles de manières, à quel groupe ethnique appartenez-vous?
« la liste des noms qui permettent de revendiquer la nationalité espagnole aujourd’hui en tant que descendant des juifs expulsés il y a 500 ans »
après une telle infamie faut pas être dégoûté
Le Grand Orchestre de l’Hilarantic, paquebot de croisière français, a récupéré aujourd’hui, chaises musicales oblige, la plupart des solistes qui ont joué, faux, dans les salons de son sistership, le Titanic du Cdt Zéro, qui a heurté récemment la réalité froide de l’emploi perdu et de l’économie plate.
Son chef, Manuel le Roquet Catalan, a fait les preuves de son interprétation singulière du collectif socialiste musical. Gageons que les compositions rassies de François Pâmoison des Gauchies, compositeur subventionné, seront suffisamment entrainantes pour qu’un public clairsemé, et subventionné, retourne dormir à l’Opera Bouffe National sous perfusion … !
La cantatrice Segolène de la Bravitude Poitevine devrait interpréter son succès international, et conjugal : « Reviens, veux tu ? ».
Closer signale qu’une ambulance intermittente vient d’emmener Julie G. aux urgences…
On colle Royal à l’écologie alors qu’elle aurait été la moins pire des socialistes à l’Educ Nat
..mais non elle fait trop donneuse de leçon..tu comprends?
@ observateur de ses aigreurs d’estomac dit:2 avril 2014 à 11 h 55:
Et là, Ducornaud père, vous faites à quel ° ?
Qui a dit que la France était obsédée par les diplômes?
Fini le mandarinat!
Manuel a une licence en histoire de Paris I (mais on précise que la mention était très bien, même si la référence est souhaitée).
Arnaud, qui réussi sa licence en droit et a développé sa philosophie dans un livre pour la démondialisation, est nommé responsable de l’économie.
Benoit, lui aussi licencié en histoire à Brest, pourra donner le cap au sujet de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Qui a dit que c’était des étudiants branleurs?
Le syndicalisme et la micro-poltique, ça demandait quand même du temps.
Formation littéraire et syndicale, ça permet d’affronter l’économie et la géostratégie mondiale, contrairement à ce qu’on croit.
Tant pis pour les grincheux, en France tout le monde a sa chance.
Et puis, il fallait un peu de sang neuf pour restaurer le rêve français!
Monteboug ne connaît strictement rien à l’économie
et dire qu’ici on a tant d’experts jc le premier
Tant pis pour les grincheux, en France tout le monde a sa chance.u.
Les autodidactes s’entoureront de toutes les compétences nécessaires. Que devient Fleur Pèlerin?
u. dit: 2 avril 2014 à 12 h 02 min
Le raymond il a trafiqué son cv en ajoutant des diplômes qu’il n’a jamais eus (sans parler des notes minables dans les matière qu’ils aurait eues..)
Bérénice, l’impression du corydon fut forte et mouvementée, pas seulement chez l’imprimeur.
Gide venu spécialement chercher les exemplaires en urina d’incontinence contre les murs du puissant imprimeur brugeois, celui aussi des pléiades qui couvrent aujourd’hui les murs des notaires calvitieux.
« restaurer le rêve français »
c’est avec une grande tristesse qu’on constate que le talentueux multiexpert JC de Porc’rol demeure inemployé
Et pourquoi Cazeneuve à l’intérieur alors qu’il semblait indispensable à Bercy?
Qui a dit que c’était des étudiants branleurs?
trés fort..mélanger suspicion calomnie,flatterie, doute..sincérité, hypocrisie..et tout ça pour être bien sûr d’être un excellent français..t’en fait trop zouzou
« Ce que la gauche doit à la nostalgie du monde d’hier »
Pour rester dans le sujet, c’est tout!
il semblait indispensable à Bercy?
personne n’est indispensabe..c’est un principe républicain bordel de dieu
Hélicon ? Matignon !
trop bolcho c’est sûr! mais toi être content: ça renfloue la bouse qui te sert d’imagination quotidienne
Bonne nouvelle pour la Justice
« personne n’est indispensabe.. »
ça dépend
Changement d’implant en clinique : nous passons de l’artefact capillaire à la mentonnière mussolinienne, très en vogue depuis peu au plus haut niveau d’incompétence.
Il est difficile d’imaginer plus opposé à la tradition française que la Mitteleuropa.
C’est pour ça qu’on l’aime tant.
Ce qu’on en a lu, bien sûr.
« la mentonnière mussolinienne »
tout le monde sait que tu les préfères plus viriles
Etonnant que n’aient pas été nommé des génies compétents comme la droite et son extrême en regorgent
J’écris sans aucune ironie, je ne fais que parler de notre culture politique.
Il y a deux ans, Le Monde (ça arrive) publiait un très bon papier dur « le pacte de Tolbiac ».
Autre chose que le Serment de Tobrouk, on est dans le réel.
Ça commence comme un Prix Goncourt.
« Les deux étages de Drouant, le restaurant parisien des prix Goncourt, place Gaillon, ont été privatisés. Un e-mail – avec annonce d’une cagnotte pour un cadeau commun – est parvenu à la bonne centaine d’invités conviés ce 5 mai 2012. Manuel Valls, Alain Bauer et Stéphane Fouks fêtent leurs 150 ans. Prudemment – et pour cause –, les spécialistes d’intelligence économique et les fonctionnaires de police ont noté le rendez-vous, puis effacé l’e-mail: « On ne sait jamais. »
Il y a là des patrons, des pontes du renseignement, des politiques, autant de cercles qui s’emmêlent tandis que sur les tablées le bon vin abolit les frontières. »
C’est très bien.
Ça permet ensuite de s’attendrir sur les souvenirs d’étudiants et boire à l’amitié par-delà les apparents clivages politiques.
Qui est contre?
« Les « frères » se saluent d’une table à l’autre : avec Philippe Guglielmi, pas moins de deux anciens grands maîtres du Grand Orient de France, que Alain Bauer a présidé de 2000 à 2003, sont du happening de Drouant. On offre des livres rares, des alcools forts millésimés. Les « anciens » de Tolbiac, les « copains d’avant », ont aussi préparé pour chacun des hôtes un reportage photo : des clichés sépia qui racontent la genèse d’une amitié « de plus de trente ans ». »
Ben oui, c’est comme ça.
Tant qu’on picole.
Qui préfère l’émirat?
« Quand on a vu Bauer arriver à la fac avec sa voiture et son chauffeur, on s’est dit que, là, il avait des réseaux qu’on n’aurait jamais, même à 50 ans », soupire un adversaire d’alors. En remerciement du coup de pouce, Alain Bauer fait confier – discret hold-up – la gestion de la cafet’ de la fac (une mine d’or dans ce 13e arrondissement étudiant) à un homme tout de cuir noir vêtu : Bernard Rayard, autre lambertiste officiel, plus sûrement joueur de poker et homme d’affaires.
Déjà, au sein du trio, les zones d’influence se dessinent. Julien Dray jure que l’anecdote est vraie. « J’arrive un jour à la cafet’ de Tolbiac, confie le conseiller régional socialiste. J’ai le triumvirat en face de moi. Je dis à Bauer qu’on va bosser ensemble dans l’UNEF-ID, que je vais coordonner tout ça. Bauer se lance dans les confidences: “Moi, je rêve un jour d’être grand maître.” Fouks prend la parole à son tour: “Moi, je ne veux pas forcément faire de la politique mon métier; j’aime la communication.” Valls prend la parole le dernier: “Moi, j’aime la France, j’aimerais bien devenir président de la République. Mais pour ça, avant, il faut que je sois français.” » Le pacte secret… »
Vous n’avez rien contre la jeunesse?
On a tous été jeunes, bon dieu.
Ensuite, on décroise, on croise, on recroise.
Normal.
« Pendant que Stéphane Fouks invente la communication politique et institutionnelle chez EuroRSCG et évite de se montrer trop regardant sur ses clients en Afrique ou en Europe de l’Est, tandis qu’Alain Bauer, surfant sur le développement des polices municipales, se lance dans l’ingénierie sécuritaire et la vidéosurveillance à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), Manuel Valls, atypique licencié d’histoire dans un monde d’énarques, gravit les marches du pouvoir. »…
C’est pas aussi prenant que Lemberg ou Prague?
Le premier qui ne s’attendrit pas, devant ce roman dixneuviémiste transposé au 21ème siècle, je doute qu’il ne partage jamais mon pinard.
« … la tradition française… » ?!
Un autre rêve… mais… avec des plumes dans le cul…
Sur le mur où nous allons nous écraser, tous, on peut lire, à la condition d’être bien monté visuellement : « Bienvenue aux cons ! »
Personne pour dire que la maman d’E. V. était … quand même… de Bellinzone ?
« mais… avec des plumes dans le cul… »
C’est pour ça que vous êtes venu vous installer en France, renato ?
P.S., un « vrai » social-démocrate… quoi…
M. V., renato !
Moi ?! mais je me suis installé à Colmar, JB, petite ville bourgeoise… il y à une nuance… mais ce n’est pas, évidement, à votre portée…
Renato
mère suisse italienne
italiennehttp://www.tdg.ch/monde/europe/manuel-valls-reste-discret-origines-suisses/story/18403761
D’autre part, comme Un comique aimait le rappeler : « Ça fait beaucoup marrer les gens de voir qu’on peut se moquer de la politique, alors que, dans l’ensemble, c’est surtout la politique qui se moque de nous ».
mère suisse italienne
http://www.tdg.ch/monde/europe/manuel-valls-reste-discret-origines-suisses/story/18403761
C’est pour ça que vous êtes venu vous installer en France, renato ?
rénato à la bouteille de chianty et le pack de budvaïzeur bien profond..alors les plumes c’est -son- rêve à sa portée au rénato..vdqs
En province, les spectacles de travestis ont plus de succès qu’à Paris, renato !
« … manuel-valls-reste-discret-origines-suisses… »
Évidement, étant donnée la culture politique du Français Moyen…
Personne pour dire que la maman d’E. V. était … quand même… de Bellinzone ?
rappeler ce qu’elle avait dans l’cul est grossier rénato
En province, les spectacles de travestis ont plus de succès qu’à Paris, renato !
..c’est pour ça que t’es a paris baroz..assez de selfie du derrière
Vous n’avez que des problèmes de petit chef Jb, un peu comme le célinien-petit… moi, j’habite ici pour des question de logistique, quant à la vie qui si mène, cela ne regarde que des archaïques tels que vous.
Il est difficile d’imaginer plus opposé à la tradition française que la Mitteleuropa.
C’est pour ça qu’on l’aime tant.
fastoche..rien ne ressembe a la france zouzou..on est tous des srins..sauf rénato..il traine trop lourd
moi, j’habite ici pour des question de logistique
trop lourd et trop drôle
Un très bel entretien, mené par G.Anquetil et F.Armanet, avec Claudio Magris paru en 2008 sur le Nouvel’Obs :
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20081226.BIB2714/nommer-le-bonheur-a-quelque-chose-de-sacrilege.html
Une « mitteleuropa » qui effacerait les frontières en résistant à tous les autoritarismes, s’appuyant sur cette culture littéraire évoquée dans l’entretien : utopie ?
M. V., renato !
c’est pas popo d’être aussi nul en français
« Aller loin pour mieux revenir, arpenter le temps pour savoir savourer l’instant, perdre ses certitudes pour découvrir d’autres possibles, trouver peut-être, dans les drames et les ferments du passé, de quoi lutter contre « l’inconsistance diffuse » de la vie en Occident aujourd’hui. »
Claudio Magris (Danube)
Claudio Magris
oulala..que de baratin archaÎque dirait rénato..ou alors crois tu qu’il veut dire que c’est de la logistique ?
Commence par nous montrer comment on peut faire mieux… célinien-petit…
Pauvre bouguereau, ça doit lui faire de l’effet d’être en énième position… et ça avec les poncifs usuels qui ne marchent plus… pfff…
» utopie ? » (christiane)
Oui, bien sûr.
À condition d’ajouter malgré tout que cette utopie existe déjà.
Au seul niveau qui peut être la sienne: non celui des Etats mais des individus.
Didon, il n’y a aucun ministère des Affaires Européennes, ce jour.
C’est un signe, je trouve.
en énième position
si t’avai dit i.v. au moins t’aurait été dans le sujet..jamis quitté konigsberg..rapport à la logistique
Remarquez, cela laisse place aux fantasmes; de tous genres les fantasmes.
Au seul niveau qui peut être la sienne: non celui des Etats mais des individus.
c’est pas pasque c’est beau cque t’écris zouzou que c’est pas con aussi..avoue qu’t’es daccord
« Ainsi la nostalgie peut-elle être féconde lorsque l’urgence est de résister aux nationalismes avant de les dépasser. »
A mon avis, c’est mal barré.
aucun ministère des Affaires Européennes
chasse gardée du président..comme les char leclerc pour la mitteuleuiropa..je veux dire panzère évidemment..lost in translation dirait brodsky
A mon avis, c’est mal barré
..le défaitisme n’est pas républicain..
cela laisse place aux fantasmes; de tous genres les fantasmes
srin ne te suffit pas..tu voudrais plutôt être un aigle..rapport à la logistique dis le
Le socialissme, lorsqu’il est un peu trop national, n’est pas toujours républicain non plus.
Mais revenons au » sujet », si vous le voulez bien.
« Une « mitteleuropa » qui effacerait les frontières en résistant à tous les autoritarismes, s’appuyant sur cette culture littéraire évoquée dans l’entretien : utopie ? »
Non ! Connerie absolue, débile, éternelle, humaniste ….
Il y a 10 ans, Zweig n’était quasiment pas traduit en anglais, au grand dam de mon bon ami australien Andrew R., qui réussit à fuir la Mitteleuropa et à échapper à l’extermination,lot de la quasi-totalité de la population juive de Hongrie.
Entre-temps, Mme Anthea Bell a pris les textes à bras le corps et il est maintenant question d’une « Zweigmania [which] seems to break out with the publication of each book », Ian Samson, The Guardian (29/11/2013).
Incidemment, il n’existe bien entendu pas de civilisation juive, de religion juive non plus, ni de philosophie juive, de peuple juif, de langues juives, de cuisine juive, de culture juive, de cimetières juifs, de fêtes juives, d’Histoire juive, d’histoires juives, d’humour juif…
« Richte mayn tuches », says the Jew boy.
Jean-Pierre Lebfèvre, freudien, lui aussi.
Dommage, trop d’occupation cet aprèm, pour faire quelques gags.
Mais revenons au » sujet », si vous le voulez bien
stefan zweig parle pas mal de parigi..va pas nous mette baroz en province à bouffer des choux en pologne..ça srait pas bon pour son teint
Ce roman de Tolbiac (c’est partiellement un roman, dont le décor déjà est difficile à imaginer par un étranger), ça illustre les limites des rapports officiels et internationaux sur l’état de nos universités, qui nous procurent tant de chagrin.
Ces rapports sous-estiment complètement la remarquable créativité d’une catégorie spécifique, celle des branleurs-activistes.
La criminologie-fiction de M. Bauer est brocardée par les spécialistes?
Qu’importe si elle change la donne?
A côté de ce petit groupe, il faudrait ajouter un deuxième, la promotion « Voltaire » de l’ENA, et on aurait de quoi faire réfléchir un jeune Japonais, hein, de manière productive.
Il n’aurait pas tout le tableau, mais quand même un intéressant morceau.
On lui ferait dire en conclusion que la sociologie de la domination de Pierre Bourdieu est inutile, parce que soit tautologique (il y a d’l’habitus) soit empiriquement fausse.
C’est lui qui dirait ça, pas moi.
Pourquoi faire couiner quand on souhaite la paix sociale?
« Richte mayn tuches », says the Jew boy
..ça c’est les filles
« Pourquoi faire couiner quand on souhaite la paix sociale? »
Cela couvre le bruit des protestataires qui constatent qu’elle est en RTT, la paix sociale
Sweig il s’est surtout suicidé; on a voulu nous faire croire que c’était pour des raisons » visionnaires »; il a commis une oeuvre inachevée montée sur scène, pas mal.
bouguereau c’est le chant du cygne… mais l’école n’étant plus à la hauteur ce n’est qu’un misérable chant…
Bon, assez jouez à « on se fout du célinien-petit »…
Pourquoi faire couiner quand on souhaite la paix sociale?
sous la couverture ça aide..
Il y a des fuites sur les épiscopes des chars Leclerc, c’est de notoriété publique. Je déconseille d’en acheter.
Bon, assez jouez à « on se fout du célinien-petit »
le rubicude est assez l’idée qu’un srin se fait de la miteleuropa rénato bravo..cygne, merci mais t’en fais trop
Au seul niveau qui peut être la sienne: non celui des Etats mais des individus.
c’est pas pasque c’est beau cque t’écris zouzou que c’est pas con aussi..avoue qu’t’es daccord
Tu es trop bon, bougureau.
C’est écrit comme j’t’encule (je ne parle pas de toi, frère) mais pas complètement faux.
500 millions d’Européens
50 000 individus, intellectoïdes bien nourris, pour pratiquer déjà partiellement ce rêve resté un rêve?
Davantage?
À la louche, hein.
Si on me demande si je suis prêt à me faire tuer pour cette hypothèse, la réponse est non.
Je déconseille d’en acheter.
on vend assez bien a ses ennemis dédé..
Si on me demande si je suis prêt à me faire tuer pour cette hypothèse, la réponse est non
preum quand y faut on te le demande pas..deuz..y’a progrés mais pas dans le référent..un effort pour être républicain zouzou!
bouguereau dit: 2 avril 2014 à 13 h 57 min
Je déconseille d’en acheter.
on vend assez bien a ses ennemis dédé..
–
je suis pas dédé, qu’est-ce que c’est que cette historie, encore ?
je suis pas dédé, qu’est-ce que c’est que cette historie, encore ?
..non si t’en a acheté un..t’achètes une cartouche de silicone au roi merlin..et tu cartonnes comme les autres
Je connais très bien Vienne et l’intelligentzia culturelle viennoise, beaucoup mieux que Thierry le franchouillard expatrié à Zurich qui n’a jamais osé pousser plus à l’Est.
..on veut être au sec dans son char..c’est humain
« Incidemment, il n’existe bien entendu pas de civilisation juive, de religion juive non plus, ni de philosophie juive, de peuple juif, de langues juives, de cuisine juive, de culture juive, de cimetières juifs, de fêtes juives, d’Histoire juive, d’histoires juives, d’humour juif… »
On est dans le jew it yourself, Bloom?
Et après ça, renato me tombe sur le dos parce que j’écris « tradition française », qui sonne comme un gros mot.
À trop se surveiller on finira par ne plus mettre les doigts dans la prose (c’est Markowicz qui disait ça?).
Un autre Danube… Une époque proche (l’Histoire d’avant l’histoire) :
« Pour comprendre cette étrange et assez triste histoire, il faut que vous ayez au moins une idée du décor où elle se passe : cette lugubre ville de Vienne en ruine, divisée par les quatre puissances en quatre zones : russe, britannique, américaine, française, délimitées par un simple écriteau ; puis, au centre de la ville, à l’intérieur du Ring, le Inner Stadt, zone internationale sous contrôle des quatre puissances. (…) Je n’ai pas connu le Vienne d’entre les deux guerres et je suis trop jeune pour me souvenir du Vienne d’autrefois, ce Vienne de la musique de Strauss au charme facile et factice ; pour moi ce n’est qu’une ville faite de ruines sans dignité qui furent transformées ce mois de février en grands icebergs couverts de neige. Le Danube était un fleuve gris, plat et boueux qui traversait très loin de là le second bezirk, la zone russe où gisait le Prater écrasé, désolé, envahi d’herbes folles, au-dessus duquel la Grande Roue tournait lentement parmi les fondations des manèges de chevaux de bois, semblables à des meules abandonnées, de la ferraille rouillée de tanks détruits que personne n’avait déblayés, et d’herbes brûlées par le gel aux endroits où la couche de neige était mince. Je n’ai pas assez d’imagination pour voir cette ville sous son aspect d’autrefois, pas plus que je ne peux imaginer l’hôtel Sacher autrement que comme un hôtel de transit pour les officiers anglais,(…) Un soldat russe en bonnet de fourrure passe, un fusil sur l’épaule, et des hommes en pardessus boivent à petits coups un ersatz de café derrière les vitres du Old Vienna. »
Graham Greene – Le Troisième Homme (R.Laffont)
Ainsi l’influent quotidien économique Les Echos a-t-il récemment baptisé « syndrome de la Mitteleuropa » l’attitude par laquelle plusieurs nations occidentales ont stigmatisé l’Allemagne en lui imputant une large part de responsabilités dans les situations d’austérité qu’elles traversent.
Bon, Passou lit trop Les Echos, l’ « influent » journal dans le tiercé gagnant du grand soir 3, mais on ne saura pas ce qu’est le machin mitte qu’il nous balance. (Comment, vous ne savez pas cela, mon cher ? M’enfin !) Mais on saura ce qu’il produit comme syndrome. C’est grave docteur ? Oui et non. Si on est dans l’ entregent, je ne dis pas, mais pour les autres il est nécessaire de les rouler dans la farine avec un soupçon d’ésotérisme. On est entre nous, n’est-ce pas ? Du vent quoi ?
Il nous faut un gouvernement national et socialiste, philosémite et islamophobe ! A situation nouvelle, idées nouvelles…
Ombres sur le Danube bleu…
« Une bonne partie du drame de ma vie vagabonde s’est déroulée à Vienne. Adolescent, j’y ai connu la faim, et dans les jours meilleurs (pour moi, pas pour Vienne) je me suis assis, splendidement isolé, dans une loge de l’Opéra que seul le souverain de l’empire autrichien occupa naguère. La ville possède de belles cathédrales, de vieilles rues mal pavées, le beau Danube bleu, des musées remplis de trésors (à eux seuls, les Brueghel valent le voyage), des théâtres, des cafés, des catacombes, une grande université qui pendant des siècles a été le centre du savoir, et des hôtels réputés. Au début de 1938, j’ai logé, dans l’un de ces palaces, dans un appartement où des tsars, des shahs et des sultans, avaient dormi, où l’occupant qui me suivit était Adolf Hitler, et qui fut occupé récemment par le premier ministre de la Russie soviétique. »
Joseph Von Sternberg – Souvenirs d’un montreur d’ombres (R.Laffont)
Incidemment, il n’existe bien entendu pas de civilisation juive, de religion juive non plus, ni de philosophie juive, de peuple juif, de langues juives, de cuisine juive, de culture juive, de cimetières juifs, de fêtes juives, d’Histoire juive, d’histoires juives, d’humour juif… (Leo (Bloom) Pold)
Qui a dit ça ? En revanche, écrire de la Mitteleuropa qu’elle fut « un ensemble politique, économique et culturel désignant des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive. » est une assertion bouffonne, dépourvue de toute justification sérieuse, s’agissant tout au moins de la « civilisation juive » comme élément « supranational » de cet ensemble. L’auteur de cette stupidité a sans doute oublié qu’il existait aussi (et surtout). une civilisation européenne, élément d’une force autrement supranationale que cette fameuse « civilisation juive » qu’il conviendrait au moins de définir avec un peu de rigueur. Je ne vois pas en quoi Zweig, Roth ou Kafka sont moins représentatifs dans l’Europe d’alors de la civilisation européenne que d’une « civilisation juive » aux contours pour le moins insaisissables. Eux-mêmes se percevaient certainement comme beaucoup plus Européens germanophones que comme Juifs.
Bon, puisque vous parlez du temps qu’il fait aujourd’hui… et pour rester dans l’ambiance du billet :
I. D’où, chose remarquable, rien ne s’ensuit.
« On signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique ; elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie, et ne manifestait encore aucune tendance à l’éviter par le nord. Les isothermes et les isothères remplissaient leurs obligations. Le rapport de la température de l’air et de la température annuelle moyenne, celle du mois le plus froid et du mois le plus chaud, et ses variations mensuelles apériodiques, était normal. Le lever et le coucher du soleil et de la lune, les phases de la lune, de Vénus et de l’anneau de Saturne, ainsi que nombre d’autres phénomènes importants, étaient conformes aux prédictions qu’en avaient faites les annuaires astronomiques. La tension de la vapeur d’eau dans l’air avait atteint son maximum, et l’humidité relative était faible. Autrement dit, si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse : c’était une belle journée d’août 1913. »
Premières lignes de L’Homme sans qualités de Robert Musil (Seuil)
Mémoires de lectures, de regards, de musique :
Arthur Schnitzler… Karl Kraus… Hugo von Hofmannsthal… Robert Musil… Stefan Zweig… Hermann Broch… Franz Werfel… Georg Trakl… Alfred Kubin… Joseph Roth… Odön von Horvath… Doderer… Ilse Aichinger… Ingeborg Bachmann… Thomas Bernhard… Peter Handke… Georges Arthur Goldschmidt… Elfriede Jelinek… Elisabeth Reichart… Kurt Gödel… Ludwig Wittgenstein… Sigmund Freud…
Klimt…Schiele…Kokoschka
Mahler… Scxonberg… Berg…
Bon mais est-ce qu’il y a des motos juives ? Auvergnates oui, la Voxan, mais ça a pas duré lerche…
Stroheim, juif austro-hongrois, s’anoblit sans coup férir à la barbe de ses congénères viennois, avant d’aller déculotter ceux d’Hollywood.
Chapeau bas au fils de vendeur de chapeaux à Budapest.
C. peut envoyer la suite des textes manière tirs aux pigeons. Une belle âme finira par expliquer la civilisation juive soluble dans la mitteleuropa.
Il va falloir encore sortir sa plus belle plume pour expliquer tout cela
@ christiane dit: 2 avril 2014 à 15 h 09 min
Mémoires de lectures, de regards, de musique :
« Georges Arthur Goldschmidt »:
Christiane, GAG est d’origine hanséate hambourgeoise (Großraum HH). La Mitteleuropa ne va pas jusqu’en Niedersachsen.
On ne va pas mettre au milieu de l’Europe, tout ce qui fait partie du Deutscheraum.
Restons sur l’ancien empire Austro-Hongrois
deneb dit: 2 avril 2014 à 14 h 06 min
Zurich qui n’a jamais osé pousser plus à l’Est.
A l’Est ça va… Mais au Sud-est attention y a un lac !
Zweig et Roth me sont trop inconnus pour que j’émette un avis sur leur sentiment d’appartenance au peuple juif. Par contre, Kafka était incontestablement un juif de Prague. Certes, il a « bénéficié », si on peut dire, de la période historique où la ville a vu coexister les trois communautés, tchèque, allemande et juive. Mais, outre que l’on a beaucoup exagéré le pacifisme de cette coexistence (les rabbins étaient caillassés s’ils sortaient du ghetto, même si ce dernier n’était plus emmuré, il y avait encore des grilles fermées tous les soirs), kafka a vécu son judaïsme comme une déchirure entre la langue qu’il pratiquait, l’allemand, et sa culture à lui. Bon, j’ai appris tout ça en lisant des biographies de Kafak, et surtout l’érudit « Praga Magica » de Ripellino, et il n’empêche que dans le genre « melting pot mitteleuropien », Prague n’est pas mal classée, à mon sens. Surtout qu’en parcourant ses rues, on voit ce qu’aurait donné les autres grandes capitales européennes, si elles n’avaient pas été bombardées. Il suffit de lever le nez (j’ai failli me casser la figure un certain nombre de fois) pour voir, façade après façade, tous les styles, toutes les époques se bousculer et offrir leurs visages. Le judaïsme est partout, sur certaines façades on voit le banquier juif (avec papillotes !) devant des piles de pièces d’or, l’autre médaillon montre sa digne épouse. Le rabbin Loewe est érigé en statue, aux pieds de l’hôtel de ville je crois. Le ghetto montre encore son cimetière et ses synagogues… Pas de culture juive comme fondement de la mitteleurope ? Peut-être pourrait-on dire qu’elle est là, bien présent et partout, mais dans un statut urbain qui reflète l’oppression subie : ghettos, différenciations de toute sorte, vagues de « libéralisme » poursuivies de vague de « contre-réforme » (sur le pont Charles, cette phrase en yiddish qui orne une statue religieuse, payée, apprend-on, par un juif « qui avait blasphémé »). L’ombre de Kafka sur les pavés praguois atteste de cette présence juive, justement dans l’ombre et le brouillard, justement la nuit, justement furtive…
Sergio dit: 2 avril 2014 à 15 h 17 min
Bon mais est-ce qu’il y a des motos juives ? Auvergnates oui, la Voxan, mais ça a pas duré lerche…
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Des motos, non, des chasseurs oui.
Le IAI Kfir, sur une base de Mirage III http://fr.wikipedia.org/wiki/IAI_Kfir, et le IAI Lavi sur une base de F-16 http://fr.wikipedia.org/wiki/IAI_Lavi
http://www.universalis.fr/encyclopedie/mitteleuropa/
le lien ouvre à l’article complet.
Sergio dit: 2 avril 2014 à 15 h 17 min
Bon mais est-ce qu’il y a des motos juives ?
Sergio, les femmes vous intéressent-elles un peu?
TKT : 15 :47
Juste remarque.
Je l’ai rapproché de Kafka dont il a traduit Le procès / Le Château. Ses articles aussi dans différentes revues sur cette Mitteleuropa, une méditation subtile sur le déracinement Une langue pour abri. Disons qu’il est un bon éclaireur, mais vous avez raison. Merci.
« Pas de culture juive comme fondement de la mitteleurope ? » (etc.)
Reconnaissons que Pierre Assouline est le premier responsable de ces approximations.
Il a exprimé une intuition évidemment juste avec des mots pas assez calibrés pour son lectorat.
« … des populations disparates qui avaient en commun deux éléments supranationaux : la langue allemande et la civilisation juive ».
Il ne veut bien sûr pas dire que les Hongrois, Tchèques, etc. avaient seulement en commun ces deux « éléments supranationaux » (christianisme, socialisme et tout le tsimtsoum, euh, tout le tintouin).
Le mot « civilisation juive » est possible, si on explicite la perspective, qui n’est pas exclusive et qui, volontairement, s’arrache aux histoires nationales.
En général, c’est plutôt le mot culture qu’on met au pluriel (on a plusieurs cultures) et civilisation au singulier (on est relève historiquement de la civilisation occidentale OU chinoise).
Mais tout ça est très conventionnel et n’a pas d’importance.
On parle de « civilisation industrielle » tout aussi bien.
C’est une querelle d’allemands tout ça.
Assouline est français mais certains lecteurs de ce blog sont allemands.
J’ai bon?
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