de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Passage du temps

Passage du temps

« Ce n’est pas une bataille, la vieillesse, c’est un massacre » ». Qu’il s’agisse de l’horreur de la dépendance, de l’aveu d’impuissance, du sentiment d’isolement, de l’aliénation absolue, il n’est plus seulement question de ce naufrage, de cette déchéance qui humilie d’autant plus qu’elle laisse intacte la lucidité, mais de la conjuration du spectre qui rôde. On pouvait lire quelque chose comme ça dans Un homme (2007) de Philip Roth. La violence de la phrase m’avait marqué de même que les commentaires suscités à l’époque (1973) par l’annonce de la mort de Salvador Allende ; on disait alors qu’en se suicidant avec un AK-47 que Fidel Castro lui avait « amicalement » offert, il était parti en héros « au sens grec du terme puisqu’il a préféré une vie brève à la longue durée d’une vieillesse soumise », et qu’à ce titre, il méritait le respect. Il n’y a pas que les mots choisis. Une série d’images me hante depuis que je l’ai vue il y a une vingtaine d’années : le portrait signé du grand Richard Avedon d’un homme âgé, le teint blafard et les joues creusées du cancéreux, silhouette déjà décharnée flottant dans sa chemise, que seul son regard rattache encore au monde des vivants, des premiers signes de son cancer en 1969 à sa mort en 1972. Un regard plein de désarroi, de compassion, d’humanité qui implore qu’on ne le laisse pas s’éteindre. Ca aurait pu être celui de mon père, ou celui du père de Roth magnifiquement évoqué autrefois dans Patrimoine (1994), c’est celui du sien, Jacob Israël Avedon photographié à toutes les stations de la course du mal en lui. Nos pères guettés par la maladie de la mort. Soutenez son regard. Cette image, de même, que celle de l’instant d’après où il baisse les yeux dit tout.

Dans Beau, beau et vieux à la fois (206 pages, 29,50 euros, Éditions du Regard), la critique d’art Aude Lamorelle fait démarrer son étude à la Renaissance et l’étend jusqu’à nos jours, ce qui permet surtout constater une tendance récurrente à invisibiliser le grand âge en art. Bien sûr, les œuvres ne manquent pas et la riche iconographie de ce livre-album en témoigne. Il ne s’agit pas seulement d’exhiber plus ou moins des vieux que de montrer le processus de vieillissement, les métamorphoses des corps et des visages selon les époques. Car le regard qui est posé sur eux lui-même évolue en même temps que les sociétés selon les pays : Montaigne s’estimait vieux avant d’atteindre la cinquantaine et Simone de Beauvoir bien plus tard. En s’appuyant sur nombre d’études historiques et sociologiques, l’auteure assure pourtant que depuis l’antiquité grecque, la conscience de la vieillesse se situe en moyenne vers 60-70 ans.

Mais il faut bien constater que les artistes se sont longtemps plus à accuser le trait lorsqu’il s’agit des femmes, à les représenter bien plus vielles que les hommes ; à cet égard Les Régents de l’hospice des vieillards superposé aux Régentes de l’hospice des vieillards (1664) de Franz Hals est significatif. Tant que le pouvoir est du côté des hommes, leur sceptre invisible les rajeunit. Il n’y a guère que Vigée-Lebrun qui tende à dissiper les effets funestes de l’âge sur ses modèles féminins ; il est vrai qu’elle-même était une femme. C’est là un fidèle reflet d’un air du temps assez paradoxal ; car si l’idée reçue selon laquelle les femmes vieillissaient plus vite à cause de la ménopause s’est longtemps imposée, les études ont montré qu’elles vieillissaient moins vite que les hommes en raison d’un meilleur entretien de la peau et d’une meilleure hygiène de vie.

Ce sont souvent des portraits de groupes, des allégories du Temps gouverné par la prudence (Titien), des représentations des trois âges sur le chemin vers la mort ou des sept âges de la femme (Grien). Autant de degrés qui impriment un rythme et une cadence internes aux œuvres. Les artistes ne s’épargnent guère ainsi que le reflètent leurs autoportraits comme autant de mises en abyme de leur tempérament aussi délabré que leur physique. Qu’il s’agisse de Léonard en ses dessins à la sanguine, de Rembrandt en ses huiles ou Lucian Freud parfaitement nu de même que Alice Neel (mais après tout, Voltaire statufié par Pigalle l’est tout autant comme si c’était là la condition de la mise à nu du personnage), leur regard sur eux-mêmes et sur les effets visuels rarement heureux du passage du temps sur leur carcasse et leur figure est impitoyable. Depuis la théorie des humeurs chère à Hippocrate, la déchéance du corps et celle de l’esprit vont de pair dans l’esprit des peintres. D’autant que la vieillesse est le plus souvent associée non seulement à la maigreur mais à la laideur dont Nietzsche disait qu’elle est « signe et symptôme de la dégénérescence » (pour ne rien dire des sorcières). On dit que les décharnés font peur aux petits enfants avec leurs masques de carnaval. Mais face à l’objectif de Helmut Newton, Leni Riefenstahl remaquillant son visage parcheminé conserve sa dignité. C’est à se demander si Jérôme de Stridon plus tard saint Jérôme, le grand passeur et traducteur de Bible en latin, a jamais été jeune car, qu’il s’agisse de Dürer, du Caravage ou de Ribera, ils ne le montrent que dans son grand âge.

La plus connue et la plus puissante demeure Les Vieilles de Goya, qui relève autant de la vanité que de la caricature, même si, parmi ses peintures noires, on trouve des vieux bien plus terribles, notamment ses deux pauvres vieillards mangeant de la soupe. Encore s’agit-il là de misère matérielle, la misère morale à l’œuvre dans l’extrême solitude des vieux n’est pas moins insoutenable notamment chez Van Gogh. C’est peu dire que le livre d’Aude Lamorelle est si riche qu’il ouvre bien des pistes et des perspectives (et des lectures car elle donne envie de lire une nouvelle peu connue de Dino Buzzati Chasseurs de vieux (1966)), se gardant bien ainsi d’épuiser le sujet. En citant les conclusions d’une étude sur les séries télévisées dans laquelle il est constaté que les femmes de plus de 50 ans y sont très minoritaires (pareillement pour les films au cinéma), je me suis souvenu d’une confidence d’Alain Decaux à qui j’avais demandé il y a longtemps  quand il comptait arrêter ses émissions : « Quand j’aurais l’air vieux car on ne montre pas de vieux à la télévision ! ». Mais si certains tableaux et quelques photos paraissent implacables pour les vieux, le tout dernier tableau reproduit dans ce livre, celui qui ferme la marche sur une pleine page, est une merveille de réconciliation, l’élan mené par la sagesse, le vif guidé par l’expérience : Le cavalier géorgien et la jeune fille (2022) de Florence Obrecht. Une huile sur toile si douce, si apaisante et si éloignée de toute idée de massacre que l’on voudrait n’en retenir aucune autre.

(« Jacob Israël Avedon » photos de Richard Avedon ; « Le cavalier géorgien et la jeune fille » de Florence Obrecht ; « Les vieilles ou Le temps » huile sur toile de Francisco de Goya, 1808-1812, Palais des Beaux-Arts, Lille » ; « Miroirs » photo Arianne Clément)

Cette entrée a été publiée dans arts, Essais, photographie.

1621

commentaires

1 621 Réponses pour Passage du temps

Maurice revient... dit: 11 juillet 2025 à 21h43

Quel compositeur est mort sur son piano en jouant « La Marche funèbre d’une marionnette » de Charles Gounod ?

D. dit: 11 juillet 2025 à 21h47

Le latin est une langue admirablement nette et juste, comme une sculpture de maître. Il ne s’y trouve aucune rudesse ni aucune mollesse. Elle est comme ces eaux puissantes, claires et oxygénées des rivières naissantes où nagent les truites.

D. dit: 11 juillet 2025 à 21h49

Lingua Latina est praeclare tersa et accurata, velut sculptura magistri manibus perfecta. Nihil in ea est nec asperum nec molle. Est sicut aquae illae validissimae, purae, spirantesque fontium fluminumque nascentium, in quibus tructae natant.

MC dit: 11 juillet 2025 à 22h51

« Un MC est beaucoup moins attaqué qu’une Clopine » Clopine connaît-elle Sasseur?!

JC..... dit: 12 juillet 2025 à 3h49

Débat sur le rapport entre la musique et la littérature ?

Euh, non … Rien !

Next ?

rose dit: 12 juillet 2025 à 4h11

Mais l’enfant, c’est moi (un moi imaginaire, fantasmé, flaubertien),

Ouf, hein.
On va pouvoir se remettre à respirer.

rose dit: 12 juillet 2025 à 4h15

C’est un truc d’empereur, dans sa loge, de voir le bas peuple se déchaîner contre le gladiateur face au lion, dans la fosse.
Je me demande si Jazzi a mérité tout ce cirque.
Je me demande surtout où en est l’empereur pour se repaître de si bas instincts.

rose dit: 12 juillet 2025 à 4h19

En attendant, le banquet aux côtés de Charles III a vivifié Rachida Dati. Son projet a été voté de force et à l’arraché, hier soir, par le Sénat, après l’étude du premier point, point barre. Les trois cents amendements, macache poulette.

B dit: 12 juillet 2025 à 4h38

Quel drame ces incendies dans la région où je réside, exploitation agricole ravagée, paysages détruits, animaux cramés, particuliers sinistrés. Le coin , Bages et ses environs étaient très beaux, je n’ose pas penser au paysage maintenant. Quelqu’un de mon entourage y vivait, la fenêtre sur l’étang était comme un tableau. Ça cramé dans tous les coins, Espagne, Portugal, sud de la France. A quand une armée de pompiers équipée comme il le faudrait, plus de canadairs. L’argent a afflué pour Notre Dame de Paris et il n’y aurait rien pour sauvegarder le patrimoine naturel? En attendant, un pompier français et un pompier espagnol sont morts dans cette lutte contre ce fléau qui si l’on ne se décide pas à investir pour plus de moyens continuera de miter des pays entiers, y compris en Europe.

B dit: 12 juillet 2025 à 5h29

On ve bientôt réentendre : en raison d’un mouvement de grève, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes. Quelqu’un a-t-il une idée des conséquences de la réforme Dati sur l’audiovisuel public?

Clopine dit: 12 juillet 2025 à 6h06

Reportage sur les hérissons. Ces cons-là, quand ils entreprennent de traverser une route et qu’ils entendent une voiture arriver, s’immobilisent et se mettent en boulent. Du coup, ils se font buter. Deux réactions à la vue du reportage, qui décrit la clinique où les petites bêtes se font soigner quand elles le peuvent, clinique digne d’être comparée à un CHU. Un, ce monde est dingue, on déploie pour un hérisson des soins luxueux, alors que des enfants meurent à Gaza. Deux, ce monde est dingue, on écrase le vivant sous nos roues. Conclusion ? Ça ne va pas pouvoir durer encore longtemps. Conclusion de la conclusion ? Si on est un Jazzi, « bah, tant que j’en profite ». Si on est quelqu’un d’autre ? Ne pas faire le hérisson.

Clopine dit: 12 juillet 2025 à 6h16

Au supermarché. Je regarde autrement, depuis l’affaire Pélicot, le vigile préposé à la vérification des sacs de courses. Il est grand, costaud, il a l’air débile, il est le dernier petit maillon de merde produit par le capitalisme dans toute sa splendeur. Mais il est tout de même, malgré tout, un être humain dans toute sa splendeur : il a réagi. Lui.

Clopine dit: 12 juillet 2025 à 6h30

Le soleil matinal. Il envahit l’appartement, j’ai choisi cet appartement pour ça, aussi, car l’après midi, du coup, j’échappe aux fournaises. Mais pas à la solitude : déjà huit jours où je n’ai pas échangé une parole avec quiconque. Bah, le soleil me réchauffe. Au moins, lui, je le sens sur ma peau.

rose dit: 12 juillet 2025 à 6h34

Parlez à Blaise.
On a toujours beaucoup à apprendre à parler à autrui.
On sort de nos conventions et de nos aberrations.

Clopine dit: 12 juillet 2025 à 6h34

L’earl grey.J’aime tout : l’odeur qui s’échappe de la boîte à thé, la petite volute de fumée née du bec de la théière, la tasse offerte par mon fiston qui accueille le liquide ambré, le goût sur ma langue. Au fait, ça se traduit comment, « Earl grey » ?

rose dit: 12 juillet 2025 à 6h36

B dit: 12 juillet 2025 à 6h24
renato, c’est le carrosse de cendrillon.

La chance qu’on a.
On a aussi Télémaque, qui a Ulysse, son papa.

Clopine dit: 12 juillet 2025 à 6h41

La radio. L’ouvrir, pour résister à la folie issue de la solitude, mais c’est juste comme un sparadrap sur une jambe de bois, puisque ce n’est qu’entendre des voix. Penser à Jeanne d’Arc. Ricaner un peu. Elle n’écoutait pas France Cul. Elle.

rose dit: 12 juillet 2025 à 6h44

Moi, à Paris, il y a un an, à Opéra, j:ai parlé au vigile employé chez Cédric Grolet. Qui apparemment serait un bon patron, payant correctement ses employés. Ses gâteaux, je ne sais pas, c’était trop cher, mais surtout la queue était trop longue. J’allais ailleurs. Je parlerai à un mur.
J’essaierai même de l’encourager, « t’en fais pas, si on va t’abattre, on trouvera quelque chose à faire de tes pierres. »

JC..... dit: 12 juillet 2025 à 6h44

Débat sur le rapport entre le Kapitalisme et le Kommunisme ?

Euh, non … Rien.
KK !

Next ?

rose dit: 12 juillet 2025 à 6h50

Le mur est content, qu’on lui parle, je vous assure. D’autre pense qu’il clôture l:espace. Et/ou qu’il ne peut pas être franchi.
Mais si.
Abattu.
Franchi.
Rachida Dati ne le sait pas, elle, avec son PDG à la culture. Elle s’est tellement battue pour son petit chemin personnel qu’elle n’a pas appris que, pour les autres, la liberté de penser et la liberté d’expression, un, cela nous est vital, deux, on ne se laissera pas museler.

Clopine dit: 12 juillet 2025 à 6h53

La prison. Se dire que, dans mon cas, elle est capitonnée. Entendre d’ici les gloussements de la rdl. Au moins, derrière les pires insultes, qu’on me reconnaisse la lucidité ? Pas de violon à portée, pour pisser dedans. On ne me la reconnaîtra pas. Ça coûte combien, un violon ? Ça se trouve, je n’ai pas les moyens. Je m’en vais pisser dans ce qui est à ma portée : la rdl, trois lettres à consonnance musicale, quand on les prononce. Mais pas de quoi faire un accord.

MC dit: 12 juillet 2025 à 7h01

Si l’on doit subir en temps réel la mauvaise humeur clopinienne, ces lieux vont devenir intenables…. MC

Chaloux dit: 12 juillet 2025 à 7h18

« Au supermarché. Je regarde autrement, depuis l’affaire Pélicot, le vigile préposé à la vérification des sacs de courses. »

Je ne voudrais pas dire, mais tout de même :

Hurkhurkhurk!

Jazzi dit: 12 juillet 2025 à 7h24

« Il est grand, costaud, il a l’air débile »

Il ne serait pas, par hasard, un peu beaucoup noir de noir ?

B dit: 12 juillet 2025 à 7h36

Avant-hier, un véhicule obstruait la rue, feu d’urgence en fonction. J’ai patienté, kloixonné, puis suis sortie de mon tas de ferraille empoussieré pour info. J’ai vu venir un black et comme spontanément ils attirent ma sympathie je n’ai rien dit.

B dit: 12 juillet 2025 à 7h42

Copine, vous devez tout de même avoir quelques amies à qui téléphoner même si ce ne sera pas pour entretenir et soutenir de grands débats. Je connais votre situation aussi il m’arrive de tenir la jambe à n’importe qui à l’occasion d’achats vivriers. La semaine passée je suis tombée sur un retraité de la PJ qui hésitait devant le rayon Nutella.

rose dit: 12 juillet 2025 à 7h44

Moi aussi, ils attirent ma sympathie. Pire de pire, je les aime beaucoup.
À chaque fois, avec tendresse, me remémore mon père que j’aurais pu l’assassiner si j’avais convolé.
Comme la voisine cinglée que j’aurais pu lui fendre le crâne en deux d’un coup de pelle comme frère Jean des Entommeures. L’eau dit au gendarme, hier, qui m’a dit « pas de trouble à l’ordre public ». Puis aux voisins. Enfin, je vais me tenir coite. Puisque ne suis pas plus bas que taire.

rose dit: 12 juillet 2025 à 7h47

L’audit au gendarme, c’est je l’ai dit. Elle m’a dit « ne le dis pas ». Moi, je l’ai dit. Ceci dit, m’a précisé, le dit gendarme que les diagnostics franchement cinglée et tout étaient fait par des médecins ou mieux par des psychiatres. Ce que je ne suis pas. Mais la valetaille, oui, je suis.

renato dit: 12 juillet 2025 à 8h36

Beaucoup de personnes ont de la difficulté à saisir que la liberté de pensée, etc., est souvent une expression d’une idéologie sous-jacente, plus ou moins acceptée. Une question se présente : que pensent-ils vraiment, sans retenue et avec leur tête ?

Paul Edel dit: 12 juillet 2025 à 8h58

Chaloux écrit :« Jazzi, je ne sais plus où j’ai lu que Thomas Mann avait une oreille en lavabo, qu’il confondait Wagner et Franz Lehar. » Non,mon petit Chaloux, il ne confondait pas Wagner et Lehar. La phrase se moquant de Thomas Mann est ridicule. Elle est démentie par les faits. Dés sa jeunesse Mann est habité par la musique. Il se passionne pour le cas Wagner(lire sa nouvelle « Tristan » « ) à travers Nietzsche . Dans ses premiers carnets, il affirme qu’il rêve décrire un roman qui soit son « Parsifal ».Ce fut le « Docteur Faustus » publié en 1947, alors que Mann est âgé de 72 ans .  Dans « la mort à Venise »  son héros en pleine débâcle intérieure Gustav Aschenbach s’inspire largement de Gustav Mahler notamment en ce qui concerne le débat entre un art Apollinien et un art Dionysiaque..
La thématique de « La montagne magique » repose sur les variations du Temps intérieur, subjectif, et aussi, dans la dernière partie, la séduction du Temps musical capable d’ exprimer ce que la littérature ne peut faire.
Ajoutons sur le plan biographique que Mann eut deux amis proches sur des décennies, Toscanini et Bruno Walter . Ils se fréquentèrent aussi bien dans l’Allemagne pré-hitlerienne puis, après un passage en Suisse, se retrouvèrent aux Etats unis, jusqu’en 1952,date du retour en Suisse  . Thomas Mann se rend à leurs concerts. Ces trois là n se retrouvent parfois dans les mêmes hôtels,ils petit-déjeunent ou dînent ensemble . Dans son « Journal » , Mann parle des interprétations de Toscanini , un peu sèches à son goût mais il adore son Fidelio avec « la » Lehmann . Bruno Walter l’ enthousiasme dans ses Mozart, ses Haydn, ses Brahms et dans les symphonies de Mahler. J’imagine mal que ces deux chefs entretiennent une si grande familiarité pendant si longtemps avec un écrivain qui ne comprendrait rien à la musique. Dans son journal Mann note avec précision ce qu’il écoute à la radio .Parmi les cadeaux que sa famille, à l‘occasion d’un anniversaire, il y a toujours des 78 tours dans les plus récentes enregistrements de Wagner, de Beethoven ou de Schubert. Mann revient sans cesse sur « Tristan  » « Parsifal, », la tétralogie wagnérienne .Il lui arrive de rendre visite à Bruno Walter. Parfois, à l’entracte de ses concerts ils discutent des partitions.En novembre 37, Mann déjeune avec Horowitz , il précise, « avec sa femme, la fille de Toscanini » .Il offre ses livres au pianiste Serkin. Pres de Bâle, il se rend dans la grande maison où sont installés Fritz Busch et Serkin. Quand il écoute le violoniste Menuhin pour la première fois, à Salzbourg dans un concerto de Mozart, il est stupéfait et trouve que Busch ne peut pas entrer en concurrence avec l’art de Menuhin.
« Le cas Wagner » de Nietzsche est un de ses livres de chevet.
Mann donne des conférences sur Wagner,notamment à Salzbourg en 1935.
Les 600 pages serrées du « Docteur Faustus » est son  ultime chef d’œuvre.Il est parfois aride techniquement. Dans ce roman Mann prend la technique musicale comme modèle de narration. Et pour composer la figure de Leverkuhn il s’inspire d’Arnold Schoenberg . Pour ce roman il a fallu que Mann transpose dans le récit les divers moments de l’écriture d’une partition dodécaphonique sans commettre d’erreurs, ce qui n ’est pas à la portée de n’importe qui. Il se fit donc aider par Adorno. Il a également correspondu avec Stravinsky, Schoenberg et Hans Eissler. Pour ceux qui veulent en savoir davantage, je recommande la correspondance(traduite en français) entre Thomas Mann et Theodor Adorno.

morales sed laisse dit: 12 juillet 2025 à 8h59

Son projet a été voté de force

Tant qu’un vote à la majorité reste une force démocratique, ça va.

Rice Kap dit: 12 juillet 2025 à 9h10

Earl Grey, le nom du monsieur, Charles Grey, précédé de son titre, earl, comte en français.

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 9h12

@ Quelqu’un a-t-il une idée des conséquences de la réforme Dati sur l’audiovisuel public ? /// Oui, elle va remporter les municipales à Paris, comme le lui a promis Macaron.

@ La solitude était profonde, s’étendant partout à la ronde…

@ Ce soir, grillades au barbecue sans endives avec les 6 du club de lecture. Je leur parlerai de « l’obscur », un roman de John Mc Gahern, histoire de tjs se montrer à contre-courant de l’actu de « la rentrée littéraire » 2025, genre… en Irlande profonde dans les années 40-50. Quant on est un pré-ado à terre et qu’on se masturbe 10 fois par jour comme un forcené, surtout quand les curés à confesse vous obligent à dire combien de fois depuis deux mois, et à qui vous pensiez en le faisant…, etc? il vaut mieux parler aux murs du çon, à n’importe quelles gens dans la rue, intriguer les autres, sourire aux 2 témoins de Jéhovah à la sortie du marché qui attendent patiemment de convertir le perdreau (se dire attention, sourire est déjà une erreur, qui peut vous engager dans un jeu dangereux pétrinesque – plutôt trouver une porte de sortie et rejoindre son soliloque mental dans la bagnole. Ne pas se jeter tout de suite au retour sur la RDL, laridel de laridon.
Penser à celzéceux qui ne vous y oublient jamais pendant ce temps inervé, en dépit de leur joie de vivre, malgré les horreurs du monde…. Au fiston, toujours là, à se débattre avec le mond et sa mère. Pardonner à Jzmn, à MC, et à tous les harceleurs qui ne savaient pas à quel point vous étiez blessée et avait alors besoin de les blesser. Laisser la douleur progressivement s’effacer. Mettre en pratique l’art de rester calme, de calmer, de se calmer. Ne pas chercher dans les citations célèbres de quoi faire montre d’intelligence et de bonne volonté culturelle. Méditer les limites de cette saillie de PB sur les « autodidactes » retrouvée hier dans le plumier : notamment leur souci de coller naïvement à l’mage qu’ils se font de la sociologie, comme une représentation en décalage aux yeux des spécialistes intégrés de longue date dans le champ… tel qu’il se voyait lui-même en basculant de la philo à la socio…, après son SM en Algérie.
Dans L’amour de l’art, il évoquait des « parvenus de la culture trahissant dans les moindres nuances de leur pratique, les manques subtils d’une culture mal acquise (…) avec des savoirs discordants (…) les laissant toujours distinguer des connaissances bien tempérées de l’homme d’Ecole pr le seul fait qu’ils n’ont pas été acquis selon les règles et dans le bon ordre »…
Je ne sais plus trop quoi vous conseiller, mais espère bien que vous réagirez… Voici au moins un dialogue possible avec moij d’agacé et pas tjs dispo, certes, mais toujours bienveillant.
Bon, à pluss ! C’est qu’on est déjà le 12 juillet, et ma soupe de midi est pas prête. Bobonne va encore me battre… Je suis un homme @ vili 🙂
Bàv

Chaloux dit: 12 juillet 2025 à 9h15

Mon petit Paimpopol, je me suis contenté de dire ce que j’avais lu. Personnellement, je trouve Mann horriblement ennuyeux, à part dans ses récits courts. Jamais réussi à venir à bout de La Montagne Magique. Ce fatras rhétorique n’est pas pour moi.

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h22

magnifique émission Répliques this morning avec un mathématicien, un physicien et bien sûr Finky !

il y a été question d’AlphaGo, les affinités malheureuses de ChatGPT pour les théorèmes de Fermat (le petit, le grand et le moyen), de l’incomplétude de Gödel, Von Neumann, de Heidegger et d’un tas d’autres trucs excellents !

cette émission pourrait être une fiche de lecture de l’HSQ de Musil !

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 9h26

Belle défense de Mann sur son écoute musicale, Paul Edel. Votre propos argumenté me semblait bien correspondre à ce que je connaissais de l’écrivain et de son rapport à la musique, en ce qu’il nourrit la structure de ses plus célèbres romans.
(-bien autre chose que les placages baroques de Machin, dans ses Bienveillantes-)
* Signalons pour les amateurs d’anecdotes documentées que son ami Bruno Walter fut un temps maritalement accouplé en blanc à Erika, pour les besoins de donner le change à chacun des époux, à une époque nazillarde extrêmement et dangereusement troublée. (Pardon pour me faire le cuistre, mais ça fait du bien de temps à autre, koi, non ?).
Bàv.

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h28

sur le lien entre musique et littérature Musil aurait opposé la musique littéraire à la littérature musicale.

en effet si on prend par exemple pedro on peut constater tout ce qu’il écrit comme belles choses sur la musique, à tel point que parfois il est difficile de faire le lien entre l’écriture de ces belles choses et la musique dont elles parlent.

Musil parle je sais plus où de ces musiciens qui parlent de fort belle manière des pensées incluses dans leur musique, bien mieux qu’ils ne parlent de leur musique elle-même. à tel point que l’auditeur peut se retrouver déçu à l’écoute de la musique de ne pas retrouver toutes ces belles pensées.

closer dit: 12 juillet 2025 à 9h32

« Les 600 pages serrées du « Docteur Faustus » est son ultime chef d’œuvre.Il est parfois aride techniquement.  »

Je dirais même plus: « très aride »! C’est pour Chaloux ou Pablo. Cela m’a gâché ma lecture et j’en reste à la « Montagne », lue deux fois dans deux traductions française. Je compte bien lire une traduction anglaise aussi, « Se Deus quiser » comme dirait Claudio…

Jazzi dit: 12 juillet 2025 à 9h35

« qu’on se masturbe 10 fois par jour comme un forcené, surtout quand les curés à confesse vous obligent à dire combien de fois depuis deux mois, et à qui vous pensiez en le faisant… »

Et vous allez leur parler de tout ça en dégustant les saucisses du barbecue, JJJ !
C’est un club de lecture ou d’échangisme ?

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h35

il y a pas que Mann : un tas d’écrivains de l’époque sont intarissables sur la musique.

exemple au hasard : Proust ! ce qu’il écrit sur la sonate de Vinteuil (qui a été attribuée à une foultitude compositeurs allant de Franck à Beethoven) est tellement beau que cela coupe toute envie d’écouter cette sonate de peur d’être déçu.

pedro c’est pareil, quand il dit « là à 2mn18 on entend la mort » ou « là à 1mn28 on entend la souffrance du compsiteur qui vient de se coincer le doigt dans le tiroir de son bureau » limite la beauté de ces commentaires se suffit à elle-même et à la place de consacrer 10mn de sa vie à écouter la musique en question on préfère de loin les consacrer à la relecture de ces beaux commentaires…

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h49

là ou Musil parle le plus de musique dans l’HSQ c’est qu’il parle de ses amis Walter et Clarisse.

Walter est l’ami d’enfance d’Ulrich, il l’a connu joyeux et il l’a viu dépérir à cause de la musique.

Musil parle du piano présent dans le salon de ses ami comme d’un bouledogue sur ses 4 pattes qui a contraient ses amis à subir sa loi, faisant d’eux des êtres névrosés et angoissés, du coup Ulrich voit dans le piano un Esprit Malin…

d’autant que Clarisse devient avec le temps de plus en plus nietzschéenne ce qui n’arrange pas les choses d’autant que son nietzschéisme crée en elle des attirances pour des tueurs en série.

du coup à cause de Nietzsche et de la musique romantique Ulrich se retrouve spectateur de la déchéance dans laquelle sont en train de sombrer ses amis sans voir comment, lui l’Homme mathématique, pourraient les ramener à une vie normale…

c’est un des passages les plus drôles de l’HSQ !

je sais pas pourquoi quand je lis pedro parler de musique je pense à Walter et Clarisse… du coup j’arrive à voir clairement le lien entre son amour démesuré pour Schubert et son apologie du colonialisme dans la mesure où son amour musique l’enfonce dans une espèce de déchéance morale contre laquelle on ne peut rien faire…

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 9h53

Ben vouis, Jzmn (message personnel), j’avais pas fait le lien primesautier… (mais peut-être les commensaux carnivores et anti-végétalistes le feront-ils ?… sont pas bêtes). Non, pas de partouze prévue en principe, à moins que ça dégénère : il y aura moij (trans local), 2 gays parigots et trois femmes hétéro locales, si je ne m’abuse (moyenne d’âge = 70, et de la verdeur à revendre). Les saucisses seront noyées parmi des araignées de porc, des andouillettes, des merguez, des travers tex-mex, et des foies de volailles, des tomates et des poivrons. Arrosés de crus rouges de bonne qualité, car personne n’aime le rosé frais, cette horreur, ouf. Bon, j’y re y alle. Bàv et Vita.

Nicephore dit: 12 juillet 2025 à 9h53

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h35
il y a pas que Mann : un tas d’écrivains de l’époque sont intarissables sur la musique.

exemple au hasard : Proust ! ce qu’il écrit sur la sonate de Vinteuil (qui a été attribuée à une foultitude compositeurs allant de Franck à Beethoven) est tellement beau que cela coupe toute envie d’écouter cette sonate de peur d’être déçu.

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h54

Thomas Mann est intéressant parce qu’il a beaucoup évolué dans sa vie : ce qu’il pense à 35 ans il pense l’exact contraire à 60 ans.

du coup quand Paul Edel cite un passage de son journal sur la musique datant de telle année il est à peut près certain qu’on puisse trouve un autre passage datant d’une autre année qui dit l’exact contraire.

puck dit: 12 juillet 2025 à 9h59

dans la MM Mann fait un inventaire à peu près exhaustif de tout l’apport de la culture européenne : musique, peinture, littérature, philosophie etc…

et tout ça je pense qu’il ne sais pas trop ce qu’il va en faire à la fin.

sauf que comme au début ce livre est écrit par un auteur élitiste, belliciste et aristocratique qui se transforme au fil des pages et du temps en un auteur pacifiste et humaniste il va mettre cette richesse culturelle européenne face à l’horreur de la guerre qui a cette capacité d’effacer d’un trait de plume tout cet inventaire pour le réduire à néant et en poussière.

du genre tout ça pour rien…

puck dit: 12 juillet 2025 à 10h04

c’est même drôle au regard de ce que disait pedro sur la colonisation de l’Amérique par les espagnols.

l’Europe a apporté la civilisation à des barbares.

sauf que quand on regarde les images de la libération des camps ça fout le bordel dans ce raisonnement et limite on aurait aimé qu’une autre civilisation vienne nous coloniser les barbares que nous sommes.

en tout l’idée de se dire que l’occident a apporté la culture à des barbares je veux dire c’est un truc qui ne tient pas du tout la route.

Chaloux dit: 12 juillet 2025 à 10h05

En règle générale, j’avoue que la littérature allemande me tombe des mains (en dehors de quelques poètes), alors que j’ai un goût forcené pour la littérature anglaise.

puck dit: 12 juillet 2025 à 10h08

le truc marrant c’est la façon d’écrire l’Histoire.

exemple : les raisons que l’on trouve dans les livres justifiant l’utilisation des 2 bombes atomiques sur le Japon par les américains, en fait c’est juste un gros mensonge, les américains n’ont utilisé ces 2 bombes non pas pour faire capituler les japonais qui étaient prêts à le faire, mais seulement pour impressionner l’urss !

mais comme l’urss a construit sa bombe 5 ans plus tard on peut dire que les américains ont tué des milliers de civils japonais (vieux, enfants etc…) sans aucun but militaire (donc c’était un pur acte de terrorisme) pour absolument rien.

puck dit: 12 juillet 2025 à 10h14

« En règle générale, j’avoue que la littérature allemande me tombe des mains (en dehors de quelques poètes), alors que j’ai un goût forcené pour la littérature anglaise. »

c’est vrai que comme disait Nietzsche la littérature allemande tout comme leur musique c’est comme leur bouffe : un truc hyper bourratif.

lire la CRP de Kant c’est comme manger 5 kgs de pomme de terre en un coup : c’est dense, compact, lourd… limite après on peut pas se lever de sa chaise…

alors que les anglais et les américains c’est light et plaisant.

perso l’écriture dense ça me gêne pas trop, peut-être parce que les patates c’est mon légume préféré.

le hasard dit: 12 juillet 2025 à 10h16

Arrêtez de nous fatiguer avec vos lectures impossibles traduites 3 ou 4 fois… Tiens! pour les vacances relisez… Mort à Crédit !…ça vous réconciliera peut-être avec la littérature qui signifie quelque chose si, cette fois, vous allez jusqu’à la fin.

puck dit: 12 juillet 2025 à 10h18

c’était bien trouvé cette analogie entre l’art et la culture d’un pays et sa bouffe.

la littérature française ressemble à la gastronomie française.

si Proust avait bouffé dans des restos ouvriers ou des routiers au lieu de bouffer chez Maxim’s peut-être qu’il aurait pas écrit pareil.

pareil pour les italiens.

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 10h20

@ 12. 04 et tout le temps, comme une sorte de Gallagher Fenwick, ce journaliste austère qui s’efforce de toujours penser géo-stratégiquement contre lui-même, en se mettant à la place des (de ses) adversaires et ennemis. C’est une attitude plutôt rare dans le paysage audiovisuel. C’est un peu ce que l’on ressent à force d’essayer non pas de comprendre les ressorts du complotisme néo-punck, mais bien ce genre de structuration mentale de la pensée. Perso, je la frôléj souvent mais heureusement, sans jamais chercher à vouloir la systématiser ni surtout à en accabler le petit peuple de la littérature. Bàv,

puck dit: 12 juillet 2025 à 10h21

« Tiens! pour les vacances relisez… Mort à Crédit !…ça vous réconciliera peut-être avec la littérature qui signifie quelque chose si, cette fois, vous allez jusqu’à la fin. »

non mais c’est va pas la tête !

ici on donne des conseils de lecture, on propose poliment : on n’impose pas des livres comme les maoïstes !

et tu nous fais quoi si on veut pas lire ton livre ? tu nous envoies dans ces camps de rééducation ?

sérieux il devient hyper flippant ce blog…

Phil dit: 12 juillet 2025 à 10h26

me tombe des mains

en traduction, dear Chaloux, c’est bien exact, les Buddenbrook sont remarquablement mal traduits. Certes les Joseph, mieux traduits, donnent soif et la montagne n’est pas magique pour tout le monde. Green prétendait qu’aucun understatement de Shakespeare n’est compréhensible en traduction française.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 10h28

Musique et littérature: étonné qu’on ne parle pas des Lieder. Quand même: Gretchen am Spinnrad, Erlskönig. A ce propos, Martin Walser, dans « Ein liebender Mann » (un pastiche de Goethe, en grande partie sur sa relation avec Ulrike von Levetsov–un bon sujet–), met en scène Goethe qui écoute ce Lied. Réaction amusante.
Que Mann ait changé d’avis, certes. En 14, il hurlait avec les autres (Zweig aussi), K contre Z,… (tès mauvais jeu de mot, j’admets). Quant à l’Op 111, je maintiens, bien évidemment, et sans doute écrirai plus à l’occasion.

Phil dit: 12 juillet 2025 à 10h30

Les crocsniques matinales de Clopine ne sont pas déplaisantes, les récits de baisades de Baroz non plus. Ici comme ailleurs, il faut s’adapter au changement climatique.

Paul Edel dit: 12 juillet 2025 à 10h31

Puck oui les ecrivains intelligents évoluent comme Victor Hugo..imaginez que TM soit resté le même apres l arrivée d Hitler au pouvoir.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 10h34

Et pour la littérature allemande, je suis ravi par Fontane, Vor dem Sturm (on oublie que l’Allemagne avant Napoléon, c’était différent), et son voyage à Strasbourg au printemps 71, on s’y croirait, mieux qu’un film (mais il avait développé ce talent comme reporter–ainsi que GGM d’ailleurs).

vedo dit: 12 juillet 2025 à 10h37

La femme de TM était de la plus haute bourgeoisie juive de Munich. Son père, professeur de mathématique à l’université a publié la première traduction de Bernouilli en anglais (dans Econometrica). Les mémoires « non écrites » de Katia Pringsheim fourmillent d’anecdotes délicieuses.

Chaloux dit: 12 juillet 2025 à 10h52

Débat Phil, je ne suis pas très éloigné de vous donner raison . Quel dommage que P.Jaccottet n’ait pas traduit plus que La mort à Venise.

Le Maurice Machin qui traduisait Mann dans les années 30 est un remède contre la lecture.

Phil dit: 12 juillet 2025 à 11h06

Mann a salué le bombardement de Munich dans son Journal, les Allemands après guerre n’ont pas apprécié son « point de vue ».

Maurice revient... dit: 12 juillet 2025 à 11h50

Dans mes années adolescentes, deux auteurs allemands m’ont profondément marqué : Ernst Wiechert et Hermann Hesse.
Aujourd’hui, à 71 ans, il me suffit juste de fermer les yeux, de me concentrer un peu en répétant leurs noms et, comme par magie, Les Enfants Jéromine, Harry Haller et Hermine, Demian, entre autres, apparaissent devant moi tels d’heureux fantômes, irréellement présents, pour me faire un signe amical et m’apprendre que leur vie de personnages littéraires devenus fantômes en mon esprit ne doit son existence qu’à mon imaginative fidélité amoureusement liée à eux.
Je crois en la vie des fantômes qui naissent dans les pages des livres et nous accompagnent dans le monde pour nous aider à vivre.

puck dit: 12 juillet 2025 à 12h21

@ »Puck oui les ecrivains intelligents évoluent comme Victor Hugo..imaginez que TM soit resté le même apres l arrivée d Hitler au pouvoir. »

je crois que vous voyez les choses à l’envers : ce n’est pas l’arrivé d’Hitler qui a changé Mann, c’est le contraire : le changement de Mann qui ont fait qu’il n’a pas suivi Hitler.

le Mann des années 20 avait tout ce qu’il fallait pour être un parfait nazi : belliciste, nationaliste, revanchard, aristocratique etc…

et comme il a changé il a dit non au nazisme.

mais ce n’est certainement pas Hitler qui l’a fait changer !

puck dit: 12 juillet 2025 à 12h27

« le Mann des années 20 avait tout ce qu’il fallait pour être un parfait nazi : belliciste, nationaliste, revanchard, aristocratique etc… »

du début des années 20, parce qu’en 1924 lors de la sortie de la MM il n’avait plus le profil d’un nazi.

alors qu’il avait ce profil de nazi en 1912 quand il commence la MM.

plus que la grande guerre c’est l’écriture de la MM qui a opéré ce changement chez Mann.

la MM et Mann c’est sans doute le cas le plus exemplaire d’un auteur qui se transforme à cause du livre qu’il est en train d’écrire.

en principe c’est l’auteur qui a un impact sur son livre.

dans ce cas c’est le contraire : c’est le livre qui a eu un impact sur son auteur !

c’est ma thèse et même si je suis le seul à la défendre je suis sûr qu’elle est la bonne.

puck dit: 12 juillet 2025 à 12h35

@ »Gallagher Fenwick, ce journaliste austère qui s’efforce de toujours penser géo-stratégiquement contre lui-même, en se mettant à la place des (de ses) adversaires et ennemis. C’est une attitude plutôt rare dans le paysage audiovisuel. »

ce type fait partie de la bande de propagandistes anti russe de LCI dont il faudra un jour faire un film genre « bêtisier » en compilant toutes leurs âneries.

si à la fin de ce bêtisier on fait un classement ce type aura peut-être pas la médaille d’or ni d’argent, mais d’argent, parce que même s’il en tient une sacrée couche sur LCI il se bat avec d’autres grands esprits.

D. D. dit: 12 juillet 2025 à 12h36

encore heureux, qu’elle est bien bonne… chez Sartre, la mauvaise conscience et la mauvaise foi faisaient toujours bon ménage. Il en reste apparemment des réflexes persistants sous de nouveaux oripeaux, dans la nouvelle « ère » réactionnaire occidentale.

puck dit: 12 juillet 2025 à 12h40

« Gallagher Fenwick »

on sait d’où sort ce type ? s’il est financé par les néoconservateurs américains ou des institutions genre
Soros.

parce que ce je ne peux pas imaginer qu’il croit vraiment aux âneries qu’il raconte.

donc s’il nous pond toutes ces âneries c’est qu’il doit être payé par George Soros ou Lindsey Graham pour les sortir.

je veux dire on peut pas être un journaliste aussi con gratuitement.

en tout cas je l’espère pour lui.

Jazzi dit: 12 juillet 2025 à 12h40

On me demande de signer la pétition suivante !
Je m’en abstiendrai…
Et vous ?

Change.org

Jacques, les salariés du Festival d’Avignon et du Off — artistes, techniciens, personnels administratifs et d’accueil — refusent la venue de Rachida Dati dans leurs lieux de travail. Ils dénoncent le mépris affiché par la ministre envers leurs métiers, le spectacle vivant et son secteur public, ainsi que les coupes budgétaires massives qui menacent leur avenir. Ils rappellent que Rachida Dati comparaîtra prochainement pour corruption, alors qu’eux-mêmes peinent à boucler leurs fins de mois. Face à une ministre qui cumule provocations et mensonges, ils demandent sa démission. Soutenez leur appel en signant la pétition.

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 12h41

@ si je suis le seul à la défendre je suis sûr qu’elle est la bonne.

encore heureux, qu’elle est bien bonne. Chez Sartre, la mauvaise conscience et la mauvaise foi faisaient toujours bon ménage. Il en reste apparemment des réflexes persistants sous de nouveaux oripeaux, dans la nouvelle « ère » réactionnaire occidentale.
L’LCI est plus anti-Trump que pro-Zelinsky. Point barre, ce me semble. Bàv,

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 12h44

Itou…, je ne signe jamais aucune pétition en ligne, même contre l’antisémitisme de Jean-Luc Mélenchon ou pour la défense de Rachilda Datie.

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 12h48

Jacques, vous devriez néanmoins signer. Votre autorité morale parisienne avec Vita sont telles qu’elle aurait assurément un impact décisif, susceptible de faire plier le Sénat succombant aux charmes de la présente dame Deferre.

puck dit: 12 juillet 2025 à 12h48

le problème de tous ces journalistes c’est qu’ils ont complètement inversé la façon de penser genre 1984.

exemple : il fait partie de ces journalistes qui mettent systématiquement dans leurs phrases « l’invasion de l’Ukraine par la Russie » alors qu’au départ la Russie n’a jamais eu l’intention de prendre du territoire ukrainien.

le problème est qu’en continuant sur le même refrain l’histoire va finir non seulement avec les russes qui vont prendre la partie russophone de l’Ukraine, mais aussi avec les roumains, les hongrois et les poloanais qui vont aussi prendre les régions de l’Ukraine qui leur appartiennent !

un ancien conseiller du président ukrainien a dit qu’avec les lois sur les populations autochtones votées en juillet 2021 l’Ukraine s’était coupée du soutien de toutes ethnies non seulement russe mais aussi hongroise, roumaine etc…

du coup en répétant toujours ce narratif contraire à la réalité ces journalistes totalement débiles vont faire en sorte d’arriver au résultat totalement contraire à celui du départ !

et ça c’est le truc typique des néoconservateurs américains : donc ce type et tous ses potes de LCI sont forcément payés par Soros.

cqfd…

puck dit: 12 juillet 2025 à 12h50

cette semaine il y a un ukrainien d’origine hongroise qui a été tué lors d’un enrôlement forcé ce qui a provoqué des manifestations énormes en Hongrie mais aussi en Ukraine !

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 12h51

@ on sait d’où sort ce type ?
Il suffit de s’informer sur les bons supports.
Et vous, sait-on d’où vous sortez, au juste ?… De chez Pigier, peut-être ?

MC dit: 12 juillet 2025 à 12h52

Hugo dans sa jeunesse s’intéressait beaucoup aux mélodies de Brahms. On a des mélodies de lui notees par Adèle II pour faire plaisir à son papa.. Reste qu’il a écouté et semble-t-il apprécié Verdi, et que les Contemplations ,les Mages s’ouvrent avec David et Orphee. David introduit un curieux parallèle avec Hugo: « Le poète s’adosse à l’ arche, /David chante et voit Dieu de près. » Tandis qu’Orphee est l’antidote à la monstruosité de la Création; Orphee est courbe sur le Monde,/ L’éblouissant est ébloui. ». C’est cependant plus loin , mais toujours dans la première section, qu’il faut chercher les compositeurs chéris des romantiques : « Gluck et Beethoven sont à l’aise/ Sous l’ ange ou Jacob se débat/ Mozart sourit, et Pergolese/ Murmure ce grand mot : Stabat ». Pas mal pour un poète qu’on peint comme un âne en musique! Et si l’on se souvient que Gluck a été donné souvent à l’Opera, que Beethoven a été créé à Paris par Habeneck, on peut se demander si par hasard Hugo n’était pas dans la salle…

MC dit: 12 juillet 2025 à 12h54

Pour la Sonate de Vinteuil, ne pas oublier Saint Saens, mis en avant par Proust et dont le Septuor pourrait être le modèle….

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 12h54

Il est vrai qu’il devrait toujours commencer par dire : « l’invasion de l’Ukraine en Russie ».
C’est ce qu’on appelle en socio, une involution des buts dans un système de distribution colinéaire à deux équations inconnues.
Bàv,

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 12h57

On ne fait pas assez de place à la musique révolutionnaire de Gossec, sur cette chaîne musicale. J’ai souvent eu à le déplorer.

MC dit: 12 juillet 2025 à 12h58

Hugo: il a rencontré Berlioz, qu’il ne cite que dans le Journal d’ Adele pour sa politesse, opposé à Lamartine, qui jure comme un charretier, et, et Offenbach, dessine par la même Adele encore très jeune. Probablement quand ils habitaient près des Champs Élysées…

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 13h07

Mehul ? je l’aime beaucoup moins, car il me transporte moins. Je le trouve trop pompier… Mais bon, ils étaient bons amis, et ils reposent l’un à côté de l’autre, chez jzmn. Donc, tout va bien, MC, merci.

Renelle dit: 12 juillet 2025 à 13h23

Gallagher Fenwick son dernier livre sur le 7 octobre israel gaza l’affrontement dès tragédies est source et bien écrit. Je l’avais aussi écouté
Aussi à c ce soir.langage très clair et contre la doxa permanente.
Vous avez jjj parfaitement raison de ne signer aucune pétition surtout pour vos sujets invoques
Quant au devenir de France télévision et donc du pari de la ministre (sic) de la culture le projet repassera à l’assemblée ou à la première lecture il avait été retoque ..
Très bon choix de livre pour ce club de lecture l écrivain lors de la parution de ce livre honni avait été demis de ses fonctions d’enseignant..pour m’évader de lille vais ce dimanche à Dunkerque pour regarder les voiles de l’espoir même si le monde sera là….la mer me manque ..

Chantal dit: 12 juillet 2025 à 13h28

tiens cette histoire de grève au festival d’Avignon me rappelle bien quelques souvenirs quand fut nommé Aillagon la bronca fut lancée et pas mal de spectacles furent annulés, cependant j’ai pu découvrir la poésie de Rebotier qui s’épanouissait à la Chartreuse. Nous les petits belges on ne s’en mêle pas car notre budget est si exigu pour faire venir des compagnies et les loger aux prix exorbitants des logeurs sur place, que si on vient on joue. C’est pour cela in fine que nous avons notre propre théâtre et connections dans le in.

Pablo75 dit: 12 juillet 2025 à 13h56

Hugo dans sa jeunesse s’intéressait beaucoup aux mélodies de Brahms. On a des mélodies de lui notees par Adèle II pour faire plaisir à son papa. Reste qu’il a écouté et semble-t-il apprécié Verdi […] Pas mal pour un poète qu’on peint comme un âne en musique!
MC dit: 12 juillet 2025 à 12h52

Ses premiers Lieder, Brahms les a publié à 20 ans en 1852/53 (Six lieder, op. 3). Hugo avait, donc, 50-51 ans. On est très loin de sa jeunesse.

Quant à la mélomanie de V.H. rappelons-nous, de sa réflexion dans « Choses vues » à propos des « funérailles » de Napoléon en 1840, qui montre bien qu’il était un peu bouché du tympan:

« Le Requiem, de Mozart, a fait peu d’effet. Belle musique, déjà ridée. Hélas ! la musique se ride ! »

J J-J dit: 12 juillet 2025 à 14h25

les petits belges (sic) ont produit de grandes gens, à proportion de la surface et de la densité de leur pays. Bien sûr aussi une place au soleil de l’Empire africain pour le seul compte du léopoldisme II. Hormis MY, AN, HC, MM, H. et GS…, et de nos jours encore un très bon auteur, romancier, ethnologue, journaliste, un ami très cher, le D. van Rebrouck, certes un flamand, mais quand même, hein !? Pourquoi rougir d’avoir construit le Benelux et si bien embarqué la construction de l’Europe ? Non, il n’y a pas de petits belges, comme il est des « p’tits lu » à Nantes. Voilà-j.

Paul Edel dit: 12 juillet 2025 à 14h40

Dans sa recension du « roman » « Le magicien » de Colm Toibin, sur la RDL Pierre Assouline rappelle que Erika Mann, la fille aînée de Thomas Mann , mariée à WH Auden, fut la maîtresse de Bruno Walter. Précisons que celle qui fut avec Klaus Mann, une anti-nazie de la première heure , cible des chemises brunes , est une figure-clé du Munich artistique dans les années 2O avec son frère Klaus. Comédienne, elle dirigea le cabaret « le moulin à poivre » dans le Munich des années 30 Pour la petite histoire rappelons aussi qu’Erika Mann fut d l ‘ amie d’enfance de la fille de Bruno Walter, avant d’avoir , aux etats-unis une liaison avec le père, en 1943-44, ce qui provoqua un certain malaise provisoire chez Thomas Mann . Cela n’empêcha pas les deux hommes de se voir à Pacific Palissades -pres d’Hollywood- régulièrement et de parler musique. A la sortie du « Docteur Faustus » ,Mann note que Walter aime le roman « mais avec tristesse » car il souffre « du rôle qu’y joue la musique et de la prise au sérieux de l’évolution depuis Richard Strauss. .On apprend aussi dans ce Journal de Mann que Bruno Walter dit « de bonnes choses sur la chute dans le péché de la musique dont Beethoven est responsable , Beethoven chez qui la musique prend tout le poids de l’humain, chez qui se produit la passion, alors qu’auparavant elle était un jeu avec les formes, céleste et libre, non pas humaine,mais divine. »

le hasard dit: 12 juillet 2025 à 14h42

Nous ne savons plus qui s’est vanté d’avoir lu …3 fois « Mort à Crédit!… jusqu’au bout, mais de tous les commentateurs solitaires de ce blog, il est celui à qui nous remettons le bonnet d’âne du jour pour ce gros mensonge qui a déclenché une belle crise de rire parmi nous.

Chaloux dit: 12 juillet 2025 à 15h03

J’espère que Monsieur Courte-vue se livre à quelques vérifications avant de publier ses résultats de recherche. Encore une bévue…

Hurkhurkhurk !

Chantal dit: 12 juillet 2025 à 15h18

Ah ok autant pour moi, tant mieux si les comédiens peuvent jouer, j’avais lu que la CGT menaçait Dati, mais après je n’ai plus suivi …

Mon fils remonte avec son amie et le chien, première baignade en mer pour le golden toute fofolle, par contre en voiture elle aime moins, une nuit à Tours puis Champagne et Charleville Mézières, ils ont le moral

vedo dit: 12 juillet 2025 à 15h23

Ecouté Finkelkraut avec les mathématiciens. Très décevant. Beaucoup de banalités, des envolées, peu de rigueur. Trop de sujets, superficiel. Les anecdotes sur vN, cela fait un peu Gala. Parfois, on se dit que ça va décoller (e.g. la biologie, 30′), mais non, on glisse sur autre chose. Il aurait fallut se concentrer et mieux préparer sans laisser trop de place à l’improvisation. Finalement, on n’apprend pratiquement rien.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 15h28

Walter et Beethoven, intéressant. L’historien Paul Johnson avait un point de vue similaire.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 15h32

Ceci dit, la Passion selon St Matthieu, c’est « un jeu avec les formes, céleste et libre »?

renato dit: 12 juillet 2025 à 15h43

Paul, voyons voir. Vous savez probablement, qu’en Italie, il était impossible d’échapper aux démocrates-chrétiens, aux communistes et au football. J’ai compris les limites de la bêtise des deux premiers, mais le football reste un mystère pour moi. Pourtant, j’ai côtoyé des joueurs de la Juventus. Ils m’ont parlé de football, nous avons dîné ensemble et j’ai regardé des vidéos de matchs avec eux — vidéos qu’ils n’ont pas hésité à commenter-analyser —. Bien entendu, je connais la signification d’un hors-jeu. Cependant, je ne comprends toujours rien au football. Même quand une balle passe près de moi, je n’ai jamais pensé à la botter. Je ne sais pas si Thomas Mann confondait Wagner et Franz Lehar, je sais toutefois avec certitude que tout le contenu musical du Docteur Faustus est du domaine savant, certes, mais mal assimilé et un peu lourdaud.
Cela dit, chacun voit les choses comme il l’entend.

Pablo75 dit: 12 juillet 2025 à 16h03

VOUS n’apprenez pratiquement rien vedo…
closer dit: 12 juillet 2025 à 15h41

Attention, il ne faut pas oublier que Vedo est un mythomane de première catégorie dont les mensonges ahurissants ont été dénoncées déjà ici il y a quelques années. Il a disparu quelque temps pour se faire oublier mais il revient, croyant que tout le monde a oublié ses délires passés. Mais qu’il sache que ce n’est pas le cas…

puck dit: 12 juillet 2025 à 16h10

« Il est vrai qu’il devrait toujours commencer par dire : « l’invasion de l’Ukraine en Russie ». »

non ce qu’il faut commencer par dire c’est le coup d’état et le changement de régime des néoconservateurs américains en Ukraine en 2014.

ce qui revient à parler de l’invasion en 2014 de l’Ukraine par les anglo-américains.

mais en vérité il faut remonter plus tôt en 1945 quand les anglais ont exfiltré les Waffen SS ukrainiens pour ensuite les utiliser contre l’urss.

et c’est comme ça qu’on se retrouve avec la patronne du mi6 qui est la petite fille du type qui commandait le camp de Babi Yar à Kiev.

donc l’Histoire prend un sens différent suivant la date à laquelle on la fait démarrer.

toi comprendre moi Carl Schmitt ou te l’expliquer en allemand ?

B dit: 12 juillet 2025 à 16h16

Pablo, si c’est le cas de vedo, remarquez qu’il ne serait pas le seul. On a lu ici des témoignages invraisemblables et des mensonges tactiques assez fréquemment.

puck dit: 12 juillet 2025 à 16h20

le truc marrant c’est que quand lit les articles du Monde de 2014 les journalistes parlaient bien du rôle de Victoria Nuland et de sa conversation téléphonique avec l’ambassadeur américain en Ukraine qui avait mis hors d’elle Angela Merkel parce que Nuland disait les noms des ministres ukrainiens qui devaient être choisis (dont 2 américains : si ça c’est pas de l’ingérence…).

2014 – 2025 : ça fait que 11 ans, c’est pas vieux.

je veux bien qu’on puisse polémiquer sur la bataille de Patay et le rôle de Jeanne d’Arc, mais 2014 y’a pas polémique : tout le monde sait ce qu’il s’est passé.

même les journalistes, pas que ceux qui ont écrit les articles, donc les mecs ils n’ont pas oublié.

franchement c’est la première fois que je vis cette situation bizarre.

je mets ça sur le compte que je suis Asperger, je me dis c’est peut-être normal de ne pas dire des choses qu’ils savent, ils ont peut-être des raisons de dissimuler la vérité.

sauf que quand on est Asperger je eux te dire que c’est hyper flippant !

aussi Carl je te demanderai d’avoir un peu d’empathie pour moi et de comprendre que c’est pas facile pour un type qui ne sait pas mentir de vivre dans un monde où le mensonge généralisé est devenu la routine.

tu es capable d’avoir un peu de compassion ?

MC dit: 12 juillet 2025 à 16h24

Les « quelques vérifications » que la Chalouperie exige sont dans Adele Hugo, ses Écrits,son Histoire, de Laura el Mali. C’est une synthese , mais pas que , par ailleurs puisant aux meilleures sources, musée, hovasse, . du Journal de Frances Vernor Guile, que j’ai aussi partiellement et sur lequel j’ai travaillé. On y voit entre autres, sur les dessins d’ Adele , Offenbach alors virtuose du violoncelle. Brahms survient après et n’est pas dessiné. Que ce soit autour de 1850 ôte-t-il quelque chose au fait qu ’ Hugo s’y intéresse ? C’est cela la vraie question.

Pablo75 dit: 12 juillet 2025 à 16h27

Pablo, si c’est le cas de vedo, remarquez qu’il ne serait pas le seul. On a lu ici des témoignages invraisemblables et des mensonges tactiques assez fréquemment.
B dit: 12 juillet 2025 à 16h16

De qui, par exemple?

puck dit: 12 juillet 2025 à 16h28

comme quand le chef des armées françaises dit que les russes ont fait des français leur ennemi numéro 1.

je lis la presse américaine, la presse ukrainienne, la presse indienne et je sais que bon nombre de responsables russes ont désigné comme ennemi n°1 non pas la France, ni les US, mais les allemands !

le seul pays qui fait flipper les russes c’est l’Allemagne !

limite la France et Macron ça les fait plutôt marrer, je veux dire quand ils en parlent c’est pour faire des blagues.

pourquoi pondre un mensonge aussi gros ?

déjà dire que la Russie c’est une menace existentielle pour la France c’est un mensonge, et maintenant dire que l’ennemi n°1 de la Russie c’est un autre mensonge !

sérieux c’est quoi cette culture du mensonge ?

Paul Edel dit: 12 juillet 2025 à 16h29

Renato, vos connaissez l’histoire qu’on colportait à Vienne dans les milieux musicaux à propos de l’opérette de Franz Lehar? Gustav Mahler et sa jeune épouse Alma sont allés voir « La Veuve joyeuse » de Lehár à Vienne et l’ont tellement aimé qu’ils ont dansé sur ses airs dès leur retour à la maison. De mémoire, ils jouaient la valse au piano, mais ne parvenaient pas à se souvenir du déroulement exact d’un passage. Le lendemain, ils se rendirent au principal magasin de musique de Vienne, Doblinger , mais hésitaient à admettre -ayant un peu honte- qu’ils cherchaient la partition d’une opérette si « populaire ». Pendant que Mahler distrayait le personnel en les interrogeant sur les ventes de ses propres compositions, Alma parcourait la partition musicale de La veuve joyeuse Dès qu’ils furent dans la rue, Alma chanta la valse complète à Mahler.

puck dit: 12 juillet 2025 à 16h30

et là je pense que vis à vis de cette culture du mensonge il y a une énorme responsabilité des écrivains et des intellectuels !

pourquoi ils se taisent ? on a l’impression qu’ils tétanisés ?

quand les historiens parleront de la période actuelle en France tout le monde va en prendre plein la troche !

puck dit: 12 juillet 2025 à 16h33

je veux dire quel intérêt de faire l’éloge de Thomas Mann si c’est pour vivre dans la trouille et aller dans le sens du mensonge ?

sérieux on vit une époque qui n’a pas de sens.

en fait les mots n’ont pas de sens.

et les intellectuels ont tous déserté comme des trouillards…

renato dit: 12 juillet 2025 à 16h45

Alma avait étudié la musique sérieusement, Paul. Cela dit, je connais suffisamment de musiciens classiques qui écoutent de la pop ; moi-même j’écoute Debbie Harry sans en avoir honte.

B dit: 12 juillet 2025 à 16h50

Pablo, pas très encline à emprunter « une langue de pute », je garderai donc mes convictions pour moi néanmoins mon sentiment que certains ont menti sur leurs parcours avec tout se qui s’y rattache reste intact

renato dit: 12 juillet 2025 à 16h55

Cela bien à part, Paul, on ne peut nier que LvB Beethoven était un homme cultivé qui se questionnait sur le monde. Cependant, à partir de 1803, suite à une sollicitation de l’éditeur écossais George Thomson, déjà ami de Haydn, il arrangea cent soixante-dix chansons folkloriques de diverses nations européennes.
Voir sur Youtube.

renato dit: 12 juillet 2025 à 16h58

Incidemment, certaines des pièces que Beethoven a révisées et harmonisées présentaient des aspects proches de l’atonal.

MC dit: 12 juillet 2025 à 16h59

Mann eut effectivement avec bien d’autres une attitude fâcheuse et irresponsable, en refusant d’être inclus dans les Barbares pour le bombardement teuton de la Cathédrale de Reims en 1914. Voir la dernière étude là dessus, chez Gallimard, étude par ailleurs allemande, qui réussit l’exploit de ne parler ni de la maison Joffre et de ses éventuelles responsabilités, ni meme d’une possible responsabilité allemande …Tout ce qu’on peut dire de Mann, c’est noter son évolution ultérieure…Bernanos la connut-il, lui qui dans le Chemin de la Croix aux Âmes, se fend d’un texte très sévère sur le bombardement de la maison de Mann?

vedo dit: 12 juillet 2025 à 18h20

Sur les relations entre la musique et les langues, voir les Norton Lectures, « The unanswered question »de Bernstein, auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister quand j’étais étudiant. Relation entre l’écriture musical et Chomsky. Brillant, comme aimait l’être Bernstein, mais cela ne pouvait pas aller très loin.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 18h27

Je précise quand même que je n’ai jamais menti sur ce blog. Il est vrai que certains peuvent interpréter comme tels ce qui dépasse leur horizon limité et leur esprit borné.

rose dit: 12 juillet 2025 à 18h32

plus que la grande guerre c’est l’écriture de la MM qui a opéré ce changement chez Mann.

la MM et Mann c’est sans doute le cas le plus exemplaire d’un auteur qui se transforme à cause du livre qu’il est en train d’écrire.

Pas si sûre.
Il y eut son frère aussi.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 18h53

A propos de Finkelkraut ce matin, je maintiens. C’est de l’amateurisme. Parisien et pas sérieux. Dommage parce qu’il y a un vrai besoin.

renato dit: 12 juillet 2025 à 18h54

Particularités curieuses.
À propos de la sonate n 32, op. 111. En écoutant le développement du deuxième mouvement, même une oreille peu habituée à la musique classique pourra facilement entendre les tons swing et jazz de certains passages de cette œuvre, qui est sans doute parmi les plus accomplies jamais écrite. En explorant le thème, c’est-à-dire en le développant de manière répétée avec des variations, Beethoven s’est lancé dans des voies de composition jamais explorées auparavant. Il a ainsi contourné le romantisme et a ouvert une perspective pour sur le XXe siècle. Je devrais le chercher, mais je n’en ai pas envie, il existe un lied écossais retravaillé par LvB dont certains passages rappellent le ragtime (Highland Harry, il me semble). En effet, c’est à la fin du XIXe siècle que les chansons folkloriques écossaises et irlandaises, apportées par les migrants de ces pays à Boston, ont donné naissance à la musique folk et country.

vedo dit: 12 juillet 2025 à 19h20

Renato, oui, et il me semble avec une évolution, pour les 3 premières variations, mais pas pour la 4e. L’interprétation de Pogorelich, très critiquée, met ceci en valeur. A mon avis, il ne peut pas y avoir un seul interprète pour ce mouvement. Il est trop riche avec trop de facettes. Après la 4e variation, je vois les deux montées comme une interrogation. La réponse, c’est le « poum da da » (TM) de la main gauche et la reprise du thème quelques mesures plus loin où LvB se donne à fond, avant
élévation.

B dit: 12 juillet 2025 à 19h21

Pas si sûre.
Il y eut son frère aussi

Et entre temps la guerre, il est indiqué que la Montagne magique a été écrite en deux temps, achevée en 1929.

closer dit: 12 juillet 2025 à 19h25

Effectivement, j’aurais pu citer Renato parmi les lecteurs a priori compétents du Dr Faustus…

D. dit: 12 juillet 2025 à 19h45

Cum condicio internationalis valde complexa ac gravis sit, coactus sum hic minus intervenire; quaeso, ignoscite mihi.

Pablo75 dit: 12 juillet 2025 à 19h55

Ecouté Finkelkraut avec les mathématiciens. Très décevant. Beaucoup de banalités, des envolées, peu de rigueur. Trop de sujets, superficiel.[…] Finalement, on n’apprend pratiquement rien.
vedo dit: 12 juillet 2025 à 15h23

Tu as fait des études de mathématiques?

Pablo75 dit: 12 juillet 2025 à 19h57

Renato, oui, et il me semble avec une évolution, pour les 3 premières variations, mais pas pour la 4e. L’interprétation de Pogorelich, très critiquée, met ceci en valeur. A mon avis, il ne peut pas y avoir un seul interprète pour ce mouvement. Il est trop riche avec trop de facettes. Après la 4e variation, je vois les deux montées comme une interrogation. La réponse, c’est le « poum da da » (TM) de la main gauche et la reprise du thème quelques mesures plus loin où LvB se donne à fond, avant élévation.
vedo dit: 12 juillet 2025 à 19h20

Tu joues du piano? Tu as fait des études de musicologie?

D. dit: 12 juillet 2025 à 20h08

Quo pacto Belga in furorem agitur…conclude eum in conclavi rotundo, et indica ei in angulo unam latere frixam.

FL dit: 12 juillet 2025 à 20h21

« si Proust avait bouffé dans des restos ouvriers ou des routiers au lieu de bouffer chez Maxim’s peut-être qu’il aurait pas écrit pareil. »

Il a mangé chez Maxim’s ? Ila mangé au Pré Catelan ça c’est indéniable. Il mange fréquemment au Ritz ou au Crillon. Mais je ne jurerais pas qu’il ait jamais mangé chez Maxim’s.

FL dit: 12 juillet 2025 à 20h37

Je suis allé plonger dans la poésie d’Aragon. Je sais le caniveau.

La Diane française (1944). « Il n’y a pas d’amour française ».

Sans doute le poème le plus célèbre d’Aragon grâce à Brassens. Mais les jeunes n’écoutent plus Brassens.

Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n’y a pas d’amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n’y a pas d’amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n’y a pas d’amour heureux

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n’y a pas d’amour heureux.

Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux

https://www.poesie-francaise.fr/louis-aragon/poeme-Il-n-y-a-pas-d-amour-heureux.php

FL dit: 12 juillet 2025 à 20h46

* Je me suis plongé dans la poésie d’Aragon. Je sais le caniveau.

* La Diane française (1944). « Il n’y a pas d’amour heureux ».

vedo dit: 12 juillet 2025 à 21h21

Chaloux, j’ai écouté le 1er mvt de la sonate par Horowitz. Oui, en effet, je crois comprendre ce que vous dites. Pas d’extras, le vrai piano! Et quelle richesse. Pas de sensiblerie qu’on met parfois dans Schubert. Mais pour le mvt lent, on peut peut-être voir cela autrement (et certains pianistes le voient autrement). Je ressens le scherzo comme Horowitz-Scarlatti, et cette légèreté. Quant au dernier mouvement que j’ai toujours senti comme un addendum sans but, cette fois, j’étais complètement accroché, en voulant plus.

x dit: 13 juillet 2025 à 0h57

Aragon renoue avec la poésie, qu’il avait délaissée au profit du roman, sous « la pression et le traumatisme des circonstances », la guerre, l’occupation, mais aussi à l’incitation de Jean Paulhan (qui l’imposera à ses ennemis politiques alors qu’il n’était évidemment pas en odeur de sainteté et lui réservera une place dans la revue Mesures). Sans Paulhan, il ne serait pas devenu le poète le plus populaire des années noires.
(Clarisse Barthélemy, Jean Paulhan La poésie, clef de la critique.)

Facilité, vers de mirliton, voire poésie de « caniveau » ; confortablement installés dans leur chaise de juge-arbitre, les donneurs de leçon d’aujourd’hui font la fine bouche : des poèmes qui riment, qui sont faciles à retenir, des formes populaires, un « message » — pouah…
À une époque pareille, on se demande bien pourquoi on pouvait faire le pari de l’oralité, d’une poésie rassembleuse et re-mobilisatrice, capable de renforcer la « communauté émotionnelle » parce qu’elle était susceptible de toucher un grand nombre de lecteurs…
Quelle idée aussi de ne pas laisser aux seuls Maurras et l’Action française les formes classiques, de prétendre les « réadapt[er] à la modernité » (Gisèle Sapiro, La Guerre des écrivains)

Non seulement le thème de la femme aimée se confond avec celui de l’amour de la patrie, mais parler d’amour n’est peut-être pas aussi neutre ni aussi ringard que cela (pas plus que la poésie ne serait « un refuge, un moyen d’oublier, une façon de s’abstraire dans la beauté », André Labarthe, préface de 1942 au Crève-cœur), au moment où Vichy « cherche les cause de la défaite dans l’esprit de jouissance ».
La rime peut être invoquée comme « l’élément caractéristique » (et historiquement libérateur) de la poésie française (« Arma virumque cano »).
Les « formes poétiques traditionnelles » prennent sous l’Occupation « une dimension subversive » : « La dimension transgressive du retour aux sources de la poésie française opéré par Aragon et la fonction prophétique qu’il a assignée à la poésie a eu un effet charismatique ».
Se réapproprier des périodes historiques permet de « parler du présent en contournant la censure » ; c’est aussi un moyen d’opposer une vision de la nation française « née de la fusion du Nord et du Midi et d’un mélange des “races” » « au racisme biologique, aux mythes nazis ». Et de revendiquer la « morale courtoise » et le « culte de la femme » contre la glorification nazie d’un « ordre viril » — et contre ceux qui y voient « l’origine de la décadence française » (notamment Montherlant). Tout en célébrant une « invasion poétique » (à travers la réception de l’œuvre de Chrétien de Troyes) contre les tenants d’une civilisation guerrière.
« [A]u grand jour, la poésie avance masquée, derrière l’allégorie, la métaphore, le déplacement dans le temps, elle délivre son message en “contrebande” ».
(Gisèle Sapiro, Les écrivains et la politique en France)

rose dit: 13 juillet 2025 à 1h57

« J’avais cette envie d’apprendre » : à 69 ans, après un AVC et un licenciement, il obtient enfin son baccalauréat – ladepeche.fr https://share.google/T1UtDTCDtYML31aAF

La petite sœur de Jade Lagardère, qui a épousé le fils de son mari a aussi obtenu son bac.
Cela doit nécessiter une organisation sans faille. Non. Lapsus clavii.
Une détermination sans faille.

rose dit: 13 juillet 2025 à 2h00

« S’il y avait une autorité morale dans la ville, c’était certainement Jazzi. »

Tu crois, D. ?

Allez re.
Une bonne couche de solidarité masculine, comme chez Pélicot et tous ses potes.
Ces moins que rien. Dont certains, défendus becs et ongles par leurs épouses.

rose dit: 13 juillet 2025 à 2h05

Comte Charles Grey.
Et Marco Polo ?

Un jour, mes parents, en voyage au Sri Lanka, ils ont fait le tour du monde, dont grande partie en bateau, ont ramené du thé.
Ils étaient déjà âgés, et touristes. Mais flamboyants comme leurs 64 années, moins cinq mois, durant.
Là-bas, on leur a fourgué de la poussière de thé. C’était pas du Earl Grrey.

rose dit: 13 juillet 2025 à 2h15

C’est comme réhabiliter une femme que tu as mis au turbin. Sur le trottoir.
Tu peux.
Mais elle a été au turbin, sur le trottoir.

rose dit: 13 juillet 2025 à 2h45

Yannick Noah.
Sa mère, très blanche a épousé son père très noir. Cela n’a pas duré.
Lui a eu la nique de Roland Garros et a décroché la coupe, avec ses dents du bonheur et son revers droit.
Pas Rafael Nadal. Mais il a fait le job.
Quand il est venu chanter à Château-Arnoux Saint Auban, une ville ouvrière (ville est un bien grand mot, cité ne convient pas, il s’est plaint que l’hôtel où il était reçu ne convenait pas à son standing. Deux étoiles. Un lieu charmant et ensoleillé.
Récemment encore, il s’est eu plaint encore qu’il était le noir de service, comme il y a l’arabe de service. Rachida Dati, non. Bien qu’ayant appelè sa fille Zohra, plus française qu’elle, tu meurs. D’ailleurs, après la ville de Paris, elle briguera la présidence.
Noah.
Sa n’ieme femme, africaine enfin. Son sixième enfant. Une fille. Aux deux parents noirs. Maman plus jeune que Papa de trente ans a minima. Bah, Hugues Aufray, c’est soixante dix ans de moins, le rêve de tout vieillard, hein Suzanne ?
Sa vie de luxe. Ses voyages. Il est pété de fric. Son hôtel au Cameroun. Sa dernière fille qui à l’âge du premier enfant de Joachim Lucas, le premier fils, quarante ans. Le dernier, Joalukas, vingt ans, avec une femme blanche elle aussi et peter de fric elle aussi.
Quarante ans d’écart entre le premier et la dernière.
Bref.
Je vais y arriver.
Je l’ai remis dans mon fil Instagram parce que je voudrai retrouver un couple -juif- qui me fascine. Leur amour incandescent. Leur vie. Savoir comment ils vivent Gaza. La consécration du bonheur par eux réalisée. Comme je l’ai vue avec un chagrin terrible chez ce couple sortant du musée à Athènes, ce couple amoureux représentant l’incandescence de toit ce que je n’ai jamais vécu, alors que vieille déjà.
Noah finira sa vie à Paris, pas au Cameroun.
Bref.
Je vais y arriver.Hier, après une journée usante de travail, douze heures moins une pause réussie, prandiale et savoureuse, couchée/harassée, je lisais mes influenceurs.
Et là, chez Yannick Noah, en images, une maman, par terre, tenant sa petite fille de sept ans en sang dans ses bras. Elle hurlant. Un homme amenant un sac noir devant elle. Quelqu’un qui filme.
Et moi qui regarde si impuissante si décalée si partageant le grand malheur de cette femme à Gaza.
L’indécence des occidentaux dont je suis.

rose dit: 13 juillet 2025 à 2h51

la niaque de Roland Garros : niaque.
Bordel de correcteur automatique.

Nous réduiront-ils en esclavage ?

rose dit: 13 juillet 2025 à 3h55

Mais qu’ont les riches à Saint Tropez ?
65000eutos la location une semaine sous pavillon maltais. La vedette sur les rochers. Le permis bateau, on le passe.

Qu’ont les oiseaux ce matin ? 51 mn de retard pour chanter.

Et j’en suis à me demander si ce n’est pas pauvre Rachel.
À attendre Jacob autant d’années.

JC..... dit: 13 juillet 2025 à 5h42

SIMPLIFIONS…

Pour le Canard de Washington, l’Afrique n’existe pas, l’Europe n’existe pas, l’Amérique n’existe pas si ce n’est par le bout de terre nommé Floride.

Voir cet oiseau huppé voleter au dessus de ce vide immense, est un spectacle ahurissant de stupidité.

Notre époque est une merveille de fraicheur intellectuelle. Réjouissons nous !!!…

Clopine dit: 13 juillet 2025 à 6h22

Se lever le matin.

Certes, c’est toujours difficile, mais cela n’a plus rien à voir avec les jours, mois, années, où c’était le moment le plus redouté de la journée.

Pensez ! Il fallait d’une part se constater hélas encore vivante, malgré la violence inouïe des cauchemars de la nuit, nuit après nuit, semaine après semaine, mois après mois, nuits entières où l’inconscient jouait au flipper comme dans le film « signes extérieurs de richesse ». Je pose mon trois et je retiens deux…

Et de l’autre se constater quasi-morte, puisque la journée s’étalait devant soi, aussi vide et porteuse de plaisirs qu’une visite dans un cimetière, pour qui ne croit pas à une quelconque vie posthume, d’outre-tombe.

A quoi bon, alors ? Il était donc très difficile de poser le pied par terre, de se mettre debout, d’atteindre les toilettes, d’éviter le miroir de la salle de bain, de passer la brosse dans ses cheveux en ne remarquant soigneusement pas, pour ces derniers, leur chute et leur couleur. Je n’y arrivais pas toujours, ce qui augmentait d’autant ma culpabilité.

Et c’était sans doute ça, le problème le plus prenant.

La culpabilité. Elle est quasi-systématiquement inversée (surtout quand il s’agit de femmes) entre la victime et son agresseur, allez voir les podcasts des « couilles sur la table », sur youtube, qui expliquent tout cela jusque dans le plus petit détail. C’était le piège, dans mon cas. Accepter d’être « responsable », donc « coupable » (avec nuances, quel pourcentage ? 50/50 ? 75/25 ? 90/10 ?).
S’en vouloir de gémir, de pleurnicher, après tout quand on veut on peut, avec internet plus de solitude, y’en a marre de ces vieux clebs qui semblent n’aimer qu’une chose, lécher leurs vieilles plaies, etc. Et.

Et puis zut.

Penser aux veuves. Elles sont innombrables. Elles ont construit leurs vies, nourri les enfants, été des compagnes fidèles ou infidèles, et, une fois la vieillesse venue, elles doivent affronter une solitude à laquelle rien ne les prépare. Elles ont mon âge, ne se plaignent pas, et pour cause, ce n’est qu’un cri, qu’une injonction, autour d’elles : surtout, surtout, qu’elles ne se plaignent pas. Et elles ne se plaignent pas, ces courageuses ! Au contraire, elles voient le bon côté des choses, la pension de reversion dans la main droite et la liberté dans l’autre… Elles sont si courageuses, les veuves, que je les vois d’ici sauter comme des cabris dès le matin, et filer à l’aquagym…

Mais au moins, les veuves, elles, dans la majorité des cas, restent à leur domicile, ne subissent pas une perte de revenus d’environ 25 % dixit les statistiques, ne subissent pas l’opprobre sociale, les « amis » qui vous tournent le dos, tout ce qui entoure les… , comment puis-je qualifier, au plus juste, les situations semblables à la mienne ? Quel mot pour décrire ça ? Les « répudiées » ? Oui, les répudiées, surtout les répudiées âgées.

Celles qui font l’objet d’une si délicate ironie : « le problème, ce n’est pas qu’elle ait été foutue dehors, le problème, c’est qu’elle ait été si longtemps autorisée à rester dedans. Franchement, moi, avec elle, j’aurai pas tenu cinq minutes, ahahahah ! »

Quand une répudiée croise une veuve, a fortiori quand, comme moi, une part entière de la mémoire ne peux plus être sollicitée, puisque rien de ce qui a été vécu n’était vrai, je peux vous dire qu’elle l’envie.

(Je suis déjà tellement scandaleuse qu’un peu plus, un peu moins, va, donc oui, allons-y)

La répudiée envie tout à la veuve. Ses habits noirs, au moins la veuve a le droit de les porter, la sollicitude autour d’elle, sa dignité, les souvenirs qu’elle peut disposer autour d’elle, comme on place des fleurs dans un vase, sans que cela lui fasse du mal, »cette musique nous l’avions découverte en 2010″ « cette année où nous avions fait du canoe-kayak », et.) les multiples activités où la veuve sera bienvenue, guillerette comme elle est, encouragée, et même ses visites au cimetière.

Je ne dis pas qu’elles sont toutes comme ça, les veuves. Je me souviens du documentaire de Varda sur la question, et les rides du visage d’Agnès étaient bien entendu creusées par ses larmes… Disons que c’est le message, et le miroir, tendus par la société : veuve et vieille, youpi !

La répudiée, elle, a juste du mal à poser le pied par terre, pour se lever, le matin.

closer dit: 13 juillet 2025 à 7h03

Vous parlez des veuves « à l’ancienne », de noir vêtues…Mais détrompez vous, des veuves ignorées du jour au lendemain par les anciens amis du couple, ça existe, notamment quand ils fréquentaient le couple pour la position professionnelle du mari (même à la retraite, ça impressionne toujours).

rose dit: 13 juillet 2025 à 7h03

Il y a des veuves qui ne sont pas joyeuses.
Ai rêvé mon père. Ma mère assise sur sa tombe.
Je repars, je vais nager.
Bon dimanche.

MC dit: 13 juillet 2025 à 7h12

Rose, je n’ai pas compris ce que venait faire Hugues Auffray dans votre développement sur Noah. Une antithèse? Le raccourci est un peu dur. MC

rose dit: 13 juillet 2025 à 7h20

Qui n’était pas la tombe dans laquelle son corps est, mais celle où ses parents sont, ailleurs. Deux grands portraits de mon père, j’en volais un, celui de gauche, je repartais en l’oubliant.
L’aînée attendait la maman dans une longue robe bleue clair, mince et resplendissante, cheveux parfaitement coiffés.

Je pense à la noblesse d’âme d’Agnès Varda qui a accompagné Jacques Demy au tombeau, en filmant son enfance à Nantes. A fêté ses soixante dix balais avec ses amis lui amenant chacun un balai brosse. 70 amis.
À sa dernière virée avec JR en Haute Provence, pour Villages, visages.
À son désir d’arrêter et d’arrêter tout enfin.
À quand*, mais c’est une autre histoire passée et dépassée.
* Je crois savoir qu’elle avait le don de traiter chacun à égalité avec elle et une profonde humanité.

rose dit: 13 juillet 2025 à 7h24

Marc Court,

De nuit, ce n’était pas un développement sur Noah. C’était l’image dur cette maman qui portait sa fille mourant. La fallu y arriver.
Ne sais pas s’il s’agit d’Hugues Aufray ou un de ses contemporains, barde aussi, qui à 92 ans vient d’épouser une fille de 25. Ou Renaud avec Cerise. Prenez qui vous voulez. C’était pour illustrer Noah, papa à 62 ans.

closer dit: 13 juillet 2025 à 7h41

Et puis il y a aussi des femmes tellement chiantes qu’elles n’étaient invitées que parce qu’elles venaient accompagnées d’un mari sympa et rigolo…une fois le mari disparu…
Et puis autrefois, inviter une femme seule était un problème pour une « maîtresse de maison », comment « composer une table » selon les règles de parité et d’alternance des sexes, je vous le demande?
Pas si simple d’être une veuve en robe noire, Clopine.

MC dit: 13 juillet 2025 à 7h47

On pourrait citer La Diane Française , je me contenterai du « Musée Grevin », X et Fl. Lorsque vous reviendrez, car il faut revenir/ Il y aura des fleurs lorsque vous reviendrez/ Il y aura des fleurs couleur de l’Avenir,/ Î y aura des fleurs lorsque vous reviendrez/ Vous prendrez votre place ou les clartés sont douces/ lors enfants baiseront vos mains martyrisées/ Et tout à vos pieds las redeviendra de mousse/Musique à votre cœur, calme ou vous reposer / Haleine des jardins lorsque la nuit va naître / feuillage de l’étang, profondeur des prairies/ L’Hirondelle tantôt qui vint sur la fenêtre / Disait le semble-t-il, je vous salue Marie. Je vous salue ma France arrachée aux fantômes / O rendue à la paix Vaisseau sauvé des eaux/ Pays qui chante Orléans Baugency Vendome/Cloches cloches sonnez l’ angélus des oiseaux.
Je vous salue ma France aux yeux de tourterelle/ Jamais trop mon tourment, mon amour jamais trop/Ma France mon antique et nouvelle querelle/ Sol semé de héros, ciel plein de passereaux. Je vous salue ma France ou les vents se calmèrent/ Ma France de toujours que la Géographie /ouvre comme une paume au souffle de la mer/ Pour que l’Oiseau du large y vienne et se confie. (…). Je vous salue ma France, ou le peuple est habile/ A ces travaux qui font les jours émerveillés/ Et que l’on vient de loin saluer dans sa ville/ Paris mon cœur trois ans vainement fusille. Heureuse et forte enfin, qui portez pour écharpe / Cet arc-en-ciel témoin qu’il ne tonnera plus/ Liberte dont frémit le silence des harpes /Ma France d’ au-delà le déluge, salut. ». On n’est pas un petit poète quand on a écrit cela. On n’est pas non plus Hugo . On est un grand poète précieux…

MC dit: 13 juillet 2025 à 7h49

Bon, j’avais séparé chaque strophe, mais elles se retrouvent mêlées. Il y en a neuf ici, de quatre alexandrins chacune.

B dit: 13 juillet 2025 à 7h51

Clopine, vous n’êtes pas tout à fait une répudiée, vous avez opéré un choix dicté par vos convictions idéologiques. Si j’avais été à votre place, j’aurais opté pour le partage du bonhomme et la conservation de mon îlot de vie. Il y a tellement d’hommes qui trompent leur femme que c’est une banalité avec laquelle quand on a 60 ans et plus il faut vivre. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire qu’il aille voir ailleurs, vous auriez conserve votre cadre de vie, vos connaissances, vos amis, votre train de vie. Parce que vous être infusée d’un féminisme bien trempé, vous avez tout perdu. De toutes façons, j’imagine que sexuellement il ne se passait plus grand chose entre vous, vous auriez conservé la tendresse, l’amitié en fermant les yeux sur ses aventures extra- conjugales. Pensez-vous que vous auriez été plus malheureux qu’actuellement ? Je crois que les anglo-saxons sont plus coulants que nous concernant ces situations.

B dit: 13 juillet 2025 à 8h02

Closer, il y a aussi les couples qui ne vous invitent pas parce s’étant seule, l’épouse légitime craint que vous puissiez plaire au mari, comme si toutes les femmes seules n’avaient pour seul but de tenter de séduire volontairement l’hote. Elles craignent une concurrence alors que personnellement tout ce qui m’importe consiste à partager un bon moment , de sentir un peu de chaleur humaine qui manque tant quand on traverse toute une vie en solo.

D. dit: 13 juillet 2025 à 8h05

Closer, inviter à un dîner placé une femme seule n’est pas du tout un problème si celle-ci est veuve ou demoiselle. Dans ce dernier cas, l’un des parents l’accompagne, où les deux.

Jazzi dit: 13 juillet 2025 à 8h08

Très drôle ton éloge de la condition de la veuve noire par rapport à celle de la grise répudiée, Clopine !
Sais-tu que pour les lecteurs extérieurs que nous sommes, cela se lit comme un appel au meurtre (symbolique) de Clopin ?
Guérison ou régression…

D. dit: 13 juillet 2025 à 8h09

En tout cas Georges Sand se faisait inviter seule dans le monde parisien sans son ignoble mari. Aussi parce qu’elle avait eu soin et talent d’entretenir la réputation du mari en question sur la place parisienne.

Clopine dit: 13 juillet 2025 à 8h18

Qui n’a pas quitté l’Allemagne ? La littérature allemande, on est bien d’accord, c’est une montagne magique. Mais on peut la quitter (sans la répudier pour autant, ahaha). Pour moi, ma référence est enfantine, le premier nom qui me vient à l’esprit est celui des frères Grimm. Si l’on considère le travail des frères Grimm, et son influence, au-delà de Werther (oh,qui pourrait me rappeler qui a écrit cette préface aux S « souffrances » , celle qui assimile l’univers de Werther à celui des nourrices, façon couches-culottes ? C’était parfaitement misogyne… Et hilarant) eh bien, ce sont ces tâcherons de Grimm qui remportent la mise, à mes yeux. Signé Gretel !

Jazzi dit: 13 juillet 2025 à 8h20

« Si j’avais été à votre place, j’aurais opté pour le partage du bonhomme et la conservation de mon îlot de vie. »

C’est ce que lui avait conseillé Chaloux, à l’époque, B.

Jazzi dit: 13 juillet 2025 à 8h24

Oui, mais George Sand (sans S) venait habillée en homme, D. !
La première transgenre de l’histoire…

Clopine dit: 13 juillet 2025 à 8h25

D., il y a comme une contradiction (sans doute apparente, vous allez m’éclairer) entre une femme soucieuse de la réputation de son mari et le fait « qu’elle se faisait inviter seule aux dîners parisiens » ? Ma comprenette est courte, certes, mais je ne vois pas le rapport ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*