Philip Roth s’en va, exit le fantôme
Philip Roth s’est éteint à 85 ans hier soir dans un hôpital de New York des suites d’une insuffisance cardiaque congestive. Foin des classements et des podiums : il était certainement l’un des plus grands romanciers américains, sinon celui dont l’œuvre, par sa capacité à troubler, déranger, subvertir, inquiéter, domina la littérature dans son pays et au-delà au cours des quarante dernières années, ce qui apparut évident d’année en année un peu partout dans le monde sauf à Stockholm mais on ne tire pas sur une ambulance.
Dans l’Amérique des années 50 et 60, Bernard Malamud fut l’âme d’un trio d’écrivains qui créèrent un genre littéraire en soi en faisant du juif une métaphore du genre humain. Il était l’aîné de la bande, le plus secret, assez père tranquille dans son genre, peu enclin aux indiscrétions. Les deux autres s’appelaient Saul Bellow et Philip Roth. Ce dernier ne détestait rien tant que d’être présenté comme « un écrivain juif américain », label réducteur et à côté de la plaque selon lui. Philip Roth se voulait avant tout un écrivain historicisé américain. Lors de notre unique entretien, en 1999 à New York, il m’avait dit :
» Je ne me remettrai jamais de la lecture des Aventures d’Augie March,de cette fantaisie, de ce rythme inouïs. C’était au début des années 50, j’avais une vingtaine d’années. La parution du roman de Saul Bellow m’a abasourdi et m’a rendu ambitieux. C’est LE grand roman américain de la seconde partie du XX ème siècle. Il a tout changé. Bellow, qui est devenu un ami très proche, avait réussi à absorber le plus de vécu américain en créant son propre langage, tout comme Céline. IL a déjoué les idées reçues en vertu desquelles la culpabilité et la déprime étaient kafkaïennes et il en a exalté l’exubérance à travers un récit picaresque, ce qui correspondait alors parfaitement à notre pays. Il a réussi ce pour quoi les Américains sont les plus doués, à savoir la description des lieux. On n’imaginait pas en 1953 que ce livre, moins euphorique qu’anxieux, aurait eu un tel impact sur la vie des gens. Bellow m’a émancipé. Avec Faulkner, il est la colonne vertébrale de notre siècle. Chacun sa moitié : le Sud d’un côté, Chicago et New York de l’autre. » »
Toujours bon pour un écrivain de payer ses dettes, et plus remarquable encore lorsque c’est à ses contemporains. (on lira ici sa dernière interview). N’empêche que Roth est devenu lui-même le jour il a cessé de fouiller les poubelles de Faulkner ou d’Hemingway pour mettre le nez dans ses propres ordures, y jeter une allumette et en faire jaillir enfin une étincelle. Ce qui ne va pas de soi pour un grand lecteur, avide et inassouvi. De cette curiosité jamais démentie pour d’autres imaginaires et d’autres manières de faire que les siens, même si leurs univers étaient parfois connexes (Primo Levi, Aharon Appelfeld), on lui fit parfois de mauvais procès.
Ainsi, lorsqu’il publia Nemesis, son trente et unième roman sur fond de ravages de la poliomyélite sur une communauté de Newark (New Jersey) au cours de l’été 1944 ; l’espoir, la panique, l’angoisse, la douleur, la souffrance, celles des enfants plus encore que celles des adultes, y étaient évoquées à travers le dévouement du jeune responsable d’une aire de jeux, ses dilemmes entre désir et devoir, ses cas de conscience face à cette tragédie qui le menait à faire front contre le Mal au moment où une autre guerre décime des hommes. Une épidémie dans une cité portuaire sur fond de seconde guerre mondiale, cela vous rappelle quelque chose ? La Peste d’Albert Camus et les effets du fléau sur la population d’Oran. De l’histoire ancienne pour Philip Roth. A ses débuts en 1957, il avait soumis à Saul Bellow le premier jet d’une nouvelle marquée par sa lecture éblouie de cette oeuvre ; son maître et ami, qui ne partageait pas son admiration pour Camus, l’avait mis en garde contre la tendance à réduire un roman à une idée et à s’y tenir.
Son œuvre a connu des hauts et des bas, question de point de vue, malgré la critique le plus souvent admirative de son métier, de sa technique, de sa profondeur et, pourquoi le dissimuler, de sa roublardise ; mais les inconditionnels vous diront toujours que même ce qui est moins réussi chez lui est bien au-dessus du meilleur de beaucoup d’autres. Quel privilège pour un simple lecteur que d’avoir découvert un tel romancier en son temps, et ses livres à leur parution, même si le succès de scandale de Portnoy interdisait de séparer sa version française du bruit qu’il avait déjà fait outre-Atlantique puisqu’il nous parvenait précédé par sa légende. le succès fut à la mesure du scandale. On en juge déjà par les titres des chapitres : « Fou de la chatte », « Le blues juif », « La branlette »…
Ces trois-là fixent déjà le programme de Roth pour un certain temps, avec des variantes, digressions, développements mais sans trop s’éloigner de cet axe double : sexe et judaïsme, cul et étoile de David avec un double je permanent de celui qui s’autoproclame « le Raskolnikov de la branlette », pris dans un étau entre la norme morale de sa famille et de la société et son irrépressible désir de fornication. Il avait trouvé sa voix, à tout le moins la note juste qui convenait à ce livre. Personnellement, outre les premiers élans tout de puissance comique et de violence subversive (les nouvelles recueillies dans Good bye Columbus et donc Portnoy et son complexe comme cela s’intitulait encore à l’époque), je placerais tout en haut, dans le désordre de la remémoration des bonheurs de lecture, La Tache, le Théâtre de Sabbath, Opération Shylock, Pastorale américaine, Patrimoine…
Et les autres ? Le Complot contre l’Amérique par exemple ( traduit par Josée Kamoun comme nombre de ses romans et publié par Gallimard puis en Folio) fut un bon millésime dans la production annuelle de Roth, presque aussi inventif que Pastorale américaine, bien meilleur que le précédent La Bête qui meurt mais en-deçà de l’exceptionnel La Tache. Tout est parti de la lecture des mémoires d’Arthur Schlesinger Jr. Un passage particulièrement, celui où l’historien raconte que parmi les Républicains les plus isolationnistes, il s’en trouvait pour investir Charles A. Lindbergh (1902-1974) comme candidat à la présidentielle de 1940. Et Roth de poser son livre puis de se gratter la tête : « Et s’ils l’avaient fait ? » Exercice spéculatif purement gratuit qui peut mener loin quand un grand écrivain s’empare de l’effet papillon. Il s’agit d’une uchronie (ou Fatherland de Robert Harrisou Le maître du Haut Châteaude Philip K. Dick) et non d’une dystopie (1984 de Orwell), distinction bien connue des amateurs de science-fiction dont Roth n’est pas ; on se demande ce qui serait advenu si les choses s’étaient passées autrement.
Il a donc avancé sans modèle littéraire préétabli, commençant à gamberger, à lire livres et articles sur la période, à fouiller la vie de cet authentique héros américain, premier aviateur à avoir traversé l’Atlantique nord dans le sens New York-Paris seul et sans escale, ultra-conservateur, anglophobe et antisémite, partisan de conserver les Etats-Unis hors du conflit, décoré en 1938 à Berlin sur ordre de Hitler de la croix de l’Aigle allemand. Lui plutôt que Franklin D. Roosevelt, le 33ème président des Etats-Unis ? Roth s’est dit « pourquoi pas », et il a bien entendu raconté l’histoire du point de vue de sa propre famille. Nous sommes avec eux, chez eux, à Newark en 1941 et 1942 ; Philip Roth a 7 ans mais Seldon, son petit voisin du dessous est le véritable héros. Car autant les Roth prennent avec une certaine philosophie l’arrivée au pouvoir d’un antisémite sans complexe, autant les Wishnow la vivent comme une tragédie personnelle. Rotha reconnu qu’au fond, Lindberghne commettait rien de bien terrible : signature d’un pacte de non-agression avec Hitler, ouverture d’une ambassade nazie à Washington, dîner officiel en l’honneur de von Ribbentrop. Pas de « nuit de Cristal à Brooklyn » ni rien de ce genre. La talent de Roth, né en 1933, l’année de l’accession d’Hitler au pouvoir, a été de mettre en situation des personnages de juifs américains qui redoutent moins les actes de leur nouveau président que ce qu’ils le soupçonnent de pouvoir faire s’il devait mettre ses actes en accord avec ses discours. D’ailleurs, le roman s’ouvre sur la peur. Le mot, l’idée, la chose. La peur est le vrai sujet de ce puissant roman, avec l’exclusion, et l’humiliation. Ce n’est ni une fable ni un roman à clés mais une épopée urbaine sur la précarité de nos vies ici comme là-bas étant entendu que toutes nos assurances sont provisoires, même dans une démocratie vieille de 200 ans.
Un autre exemple ? Un homme (Everyman) raconte un homme ordinaire qui ne sait plus où il en est à l’heure de son propre bilan. Sombre, morose, mélancolique, il se souvient. Son destin n’est pas celui qu’il s’était souhaité ni promis. Tragique et médiocrité d’une histoire universelle. Regrets éternels. C’est un récit d’une rare intensité. Un constat clinique, sec comme une ordonnance, direct comme un rapport d’examen. On voit qu’il s’est renseigné sur certaines techniques, dans le même esprit qu’il visita une fabrique de gants en préparant Pastorale américaine : on sait tout désormais de l’insertion d’un stent rénal, de l’opération de l’artère carotide gauche, de la pose d’un défibrillateur. Si cela n’apporte rien, cela n’enlève rien.
Le coeur du livre bat ailleurs que dans ces pages. Il ne tient qu’à un fil. Au delà, c’est le pathos. En deçà, du grand art. Non qu’il s’y montre particulièrement habile. A un tel degré d’émotion et de vérité, un écrivain au faîte de son art n’est plus dans le savoir-faire ni la prouesse. Cet homme dont on ne saura pas le nom se raconte. Une vie, un misérable tas de secrets. Trois mariages, deux fils qui ne l’aiment pas, une fille qu’il aime car elle est la bonté même, un vrai miracle. Un frère qui est tout ce qu’il ne fut jamais, doté d’une insolente bonne santé. Il ne se passe rien mais tout arrive. Roth n’est pas Tolstoï mais il a écrit là sa Mort d’Ivan Illitch. La mort est partout entre les lignes et entre les signes.
« Ce n’est pas une bataille, la vieillesse, c’est un massacre ».
Qu’il s’agisse de l’horreur de la dépendance, de l’aveu d’impuissance, du sentiment d’isolement, de l’aliénation absolue, il n’est plus seulement question de ce naufrage, de cette déchéance qui humilie d’autant plus qu’elle laisse intacte la lucidité, mais de la conjuration du spectre qui rôde. Il y a quelques pages sublimes sur l’art et la manière de creuser un tombe. D’autres encore sur la solitude choisie lorsqu’elle se métamorphose en solitude subie.
Au fond, malgré toute l’avalanche de prix littéraires, d’exégèses, de thèses, de critiques, de commentaires, nul mieux que sa mère n’avait vu juste. Un soir de 1969, alors qu’il avait 33 ans, qu’il enseignait la littérature à l’université de Pensylvannie et qu’il avait publié trois livres, Roth avait invité ses parents au restaurant pour les préparer à un évènement qui allait certainement les ébranler : la publication de son roman Portnoy’s complaint. Préoccupé par leur réaction, il leur raconta l’histoire : la confession impudique de Portnoy à son analyste, ses problèmes avec les femmes et les aléas de sa vie sexuelle dus à son éducation entre une mère juive excessivement mère juive et un père hanté par les menaces de la constipation… « Ca va faire sensation, vous allez certainement être assiégé par les journalistes, je voulais juste vous prévenir… ». Roth dût attendre la mort de sa mère pour connaître, de la bouche de son père, sa réaction à cette nouvelle. Lorsque son fils eut quitté le restaurant, elle éclata en sanglots et déplora son état mental :
« Il a des illusions de grandeur ».
Ce qui était au fond bien vu, pas seulement pour celui-ci mais pour tout romancier.
Exit le fantôme, qui doit son titre à une didascalie de Shakespeare en marge d’une scène de Hamlet, est sombre, particulièrement sombre. Ses personnages sont désespérés, et pas seulement parce que George W. Bush venait d’être réélu. Nathan Zuckerman, l’écrivain des ombres en personne, n’a pas de mots assez durs pour le biographe qui le harcèle ; il en tire une aversion totale et définitive pour le genre. Au-delà de la mise en cause du principe même de biographie, l’auteur pointe la vulgarité d’une époque qui ne peut s’empêcher d’établir un lien permanent entre un créateur et son oeuvre, entre le moi profond et le moi social. On dira qu’il est une fois de plus un écrivain qui raconte des histoires d’écrivain, qu’il n’en sort pas ; il est vrai que son héros traduit dans ses livres les fantasmes sexuels que lui inspire la jeune femme du couple avec qui il doit échanger sa maison. Mais la noirceur du roman vient de sa méditation sans perspective, et pour cause, sur la vieillesse qui ronge, la mort qui approche et la perte d’énergie qui surgit de cette prise de conscience. C’est très maîtrisé et une fois encore, en exposant les facettes de cette implacable lucidité, Roth fait la démonstration de son grand art de la fiction.
Quand je l’avais rencontré, il m’avait dit écrire pour moins de 100 000 lecteurs alors que certains de ses romans ont le double de ce tirage en France :
« Oui mais je parlais des Etats-Unis. Dans mon pays, je n’ai pas 100 000 lecteurs parce qu’il n’y a pas 100 000 lecteurs, concentrés, attentifs, qui lisent un roman deux à trois heures par nuit, trois nuits par semaine au moins. Ce qui s’appelle lire. Car si ça traîne des semaines, la concentration s’évapore et c’est fichu. Un lecteur, c’est quelqu’un qui peut en parler autour de lui, qui est capable de tout mettre de côté pour rentrer chez lui afin de poursuivre sa lecture et qui ne fait rien d’autre pendant qu’il lit »
Au fond, les fantômes dont il est question, ce sont aussi les lecteurs.
Avec le Rabaissement (The Humbling, traduit de l’anglais par Marie-Claire Pasquier, 2011), son 30 ème livre, on peut dire qu’il s’est raté tant c’est plat ; le sujet n’est pas creusé ; les personnages n’existent que par leurs dialogues. On serait bien en mal d’en citer quelques lignes témoignant d’un certain relief ; tout juste une page sur la métaphore de l’opossum. Pas de quoi faire tenir un roman, à peine une nouvelle. Roth survole son sujet. Quand on pense à ce qu’il aurait pu en faire, sachant que Le Rabaissement s’inscrit dans le cycle « Némésis », du nom de la déesse de la vengeance ! Comment ça se passe quand ça ne vient plus ? Justement c’est le sujet. Du roman et de l’auteur aux prises avec son monstre, projet de roman qui demeure à l’état de squelette. Ni chair, ni souffle, ni nerf. La gloire lui est un souvenir. Il se sent abandonné de tout et de tous : femmes, talent … Il fuit de partout lorsque, à la sortie d’une petite retraite psychiatrique, il tombe amoureux d’une femme qui n’est même pas son genre, une jeune lesbienne immature, venue à l’hétérosexualité après que sa moitié soit devenue transsexuelle. Roth aurait gagné là à décoller enfin un peu de sa personne sans pour autant renoncer à son moi profond. C’est le grand écart auquel tout artiste doit sacrifier lorsqu’il sent que sa veine d’épuise.
On ne lui demande pas de changer mais de se renouveler. La vieillesse, la maladie, l’approche de la mort, la dépression et le sexe dans tout ça : Roth n’en sortait pas depuis quelques livres. Ce qui aurait pu avoir la beauté poignante d’un paysage crépusculaire n’est qu’une randonnée laborieuse dans la plus plate des vallées. La critique anglo-saxonne, qui a largement manifesté sa déception à la publication du roman, a eu cette fois davantage de flair que la critique française majoritairement aplatie devant l’icône Roth et « son diamant noir » ( !). Aimer un écrivain, l’admirer vraiment, c’est d’abord se montrer vis à vis de son œuvre d’une exigence implacable lorsqu’il n’a plus lui-même la lucidité pour se réclamer des comptes.
A 78 ans, il annonça urbi et orbi via la critique Nelly Kapriélian des Inrocks, qu’il raccrochait les gants. Grande et rare sagesse de la part d’un grand écrivain vieillissant que de refuser d’écrire le ou les livres de trop. Si sa capacité à s’exposer a longtemps oscillé entre l’invisibilité d’un J.D Salinger et le tapage d’un Norman Mailer, intégré à la vie littéraire de son pays tout en demeurant sur son quant à soi surtout par rapport à des Gore Vidal, Tom Wolfe et Truman Capote, l’écrivain séculier semblait s’être fait de plus en plus régulier, jamais aussi heureux que seul dans sa bibliothèque, moins pour lire que pour relire : La peste de Camus, Tourgueniev, le Conrad deLa Ligne d’ombre et du Nègre du « »Narcisse »… Sans oublier Shakespeare et Orwell qu’il plaçait au plus haut.
A l’annonce de sa mort, je n’ai pu m’empêcher de sourire. Mais d’un sourire de gratitude. En reprenant Opération Schylock (Folio, traduit par Lazare Bitoun), je me suis rappelé que rarement je n’avais autant ri en lisant un roman. Dès les premières pages, tout m’est revenu de cette délirante mise en abîme Pour mettre son double envahissant à distance, Philip Roth le rebaptise Moishe Pipik, autrement dit Moïse Petitnombril. Mais très vite, on ne sait plus qui est qui et quel est le plus menteur des deux à supposer qu’ils ne fassent pas qu’un : leurs échanges téléphoniques ambiguës, leur rencontre à Jérusalem en marge du procès du supposé bourreau de Treblinka John Demjanjuk, des déclarations de Lech Walesa selon lesquelles l’Espagne se serait ruinée en expulsant ses Juifs, la nécessité pour la Pologne de récupérer ses propres Juifs…
Relu la chose avec avidité malgré tout, malgré le doute, l’incrédulité, l’inquiétude, me surprenant souvent à rire de bon cœur, ce qui n’arrive presque jamais à un critique doublé d’un juré littéraire normalement constitué. L’autre Philip Roth, le double monstrueux, insomniaque et homonyme, a manifestement de sérieux problèmes d’identité, effet collatéral d’un abus d’Halcion, mais il agite tout le long du roman une idée intéressante, à moins qu’il ne soit agité par elle : le diasporisme. Le mot m’était jusqu’alors inconnu. Son sens se déduit aisément de son étymologie et de ses aventures depuis deux mille ans. Est diasporiste celui qui reconnaît dans l’exil l’un des spécificités de l’être-juif. Comment pourrait-il en être autrement en regard de l’histoire de ce peuple toute de migration, d’instabilité, d’éphémère, d’intranquillité, d’expulsions, de nouveaux départs, d’angoisse, de capacité d’adaptation et encore et encore.
L’homme n’est plus, reste le romancier. On ne saura peut-être jamais si il vivait dans sa fiction ou dans sa vie vraie -une expression à laquelle il tenait, la vie vraie. Enfin libéré de ses fantômes et de ses revenants, il nous l’a léguée en héritage, l’épopée grinçante des doubles de Philip Roth pressés de se rendre visibles à eux-mêmes. Mais dans ce théâtre d’ombres, lequel était le vrai ?
(« Philip Roth en 2018 à New York, photo Philip Montgomery puis D.R.)
1 372 Réponses pour Philip Roth s’en va, exit le fantôme
Oui WGG On retrouve, c’est tres curieux, l’interrogation au milieu de la foule dans « la planète de Mr Sammler » que chez le grand Badelaire ,avec « le spleen de paris » le choc de la modernité dans la rue .
WGG ce n’est pas que notre problème, mais aussi celui du roman.
vous voyez bien : vous lisez le début de la Täche et vous dites dites : ouai c’est nul ce droit de l’hommisme débile qui se transforme en inquisition blablabla…
et Finky il a pensé comme vous, il revient sur le début de la Tâche pour dénoncer les excès du progressime qui se transforment vite en inquisition….
rassurez-moi WGG : ce n’est tout de même la seule chose que vous attendez d’un roman ? comme Finky : rechercher ce qui dans les romans lui donne raison de penser comme il pense ?
« Paul Edel dit: 26 mai 2018 à 13 h 35 min »
WGG, je vous préviens : si vous êtes d’accord avec Paul Edel alors qu’il redis exactement la même chose que moi je porte plainte contre vous pour harcèlement moral !!!
vous voyez bien : vous lisez le début de la Täche et vous dites dites : ouai c’est nul ce droit de l’hommisme débile qui se transforme en inquisition blablabla…
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J’ai jamais écrit un salmigondis pareil…!Exprimez-vous mieux si vous voulez être compris. Mais le souhaitez-vous ?
i’m »fatiguent.
L’expat cuculturel et son dea, qui ne connait les US que trouillard planqué au fond d’une piaule d’etudiant en conspuant les Ricains. Povre tache ignare.
Le critique litteraire germano pratin qui fuit de partout, et n’a pas lu Roth , sauf comme une attachee de presse, a la recherche des vivas d’une vieille paumee
Les adorateurs de finkie qui ressemble de plus en plus a une megere haineuse et jalouse avec son ton bouffi et son brushing raté.
Et toi qui fait le forcing sur Bellow que je ne lirai pas, au finish.
Le thème de la foule, c’est le thème de la massification de la société industrielle, où l’homme devient une marionnette. L’étape supplémentaire, simplement indiquée par Gisela Pankow, c’est la schizophénisation de l’homme moderne, qui commence véritablement dans les années 1920 et dont Kafka a su capter en être hypersensible les effets dans l’individu et dans le corps social de son époque. Proust se tient à la charnière des deux mondes, des deux époques, c’est en cela aussi que c’est un précieux phare lui aussi. Mais toute la problématique du corps chez Proust, comme chez Kafka, qui est beaucoup plus approfondie et manifeste, est celle de la schizophrénie et du rapport de l’individu avec son corps fantasmé, qu’explicite la psychanalyse. Ce qui est intéressant, c’est qu’on possède un outil de comparaison avec l’Antiquité grâce à l’étude de L’image du corps dans l’œuvre de Virgile par Philippe Heuzé. Les poèmes en prose de Baudelaire n’ont encore jamais été lu sous cet angle de l’image du corps qui y est inscrit, mais on détecterait aussi chez Baudelaire une élaboration à coup d’esquisses du corps démantibulé de l’image psychotique du corps dans la foule. Le poème des Fleurs du Mal, « Les Petites vieilles » est très intéressant de ce point de vue, avec une transposition de ce démembrement du corps fantasmé dans le corps du texte, notamment dans la déconstruction de l’alexandrin hugolien, Hugo étant le dédicatoire d’une série de poèmes (Le Cygne, Les Sept Viellards, Les Petites vieilles) et une figure de l’exil à l’époque.
le dédicatoire >>> dédicataire
@Widergänger dit: 26 mai 2018 à 13 h 04 min
C’est étrange soudain ce rapprochement de hasard entre ces « vieilles femmes » de Baudelaire, en marge du temps, de la société et de l’espace que personne ne remarque ni ne cherche à comprendre et ce Mr Sammler inventé par Saul Bellow. La foule dans les deux cas passe, indifférente.
S.B. dresse un portrait de ce Mr. Sammler plein de tendresse : : « De fait, il semblait ignorer son âge, ou à quelle étape de son existence il se trouvait. On le voyait à sa démarche. Dans la rue, il était tendu, vif, léger et insouciant, fantasque, ses cheveux de vieil homme en bataille sur sa nuque. Pour traverser, il brandissait son parapluie roulé pour montrer aux voitures, aux autobus, (…) la direction qu’il comptait emprunter. Il risquait de se faire écraser, mais il ne changerait pas sa manière d’aller à grandes enjambées, en aveugle. »
Pourtant « la réalité était terrible et la vérité au sujet de l’humanité, accablante, écrasante. » pas seulement pour les souvenirs qui le hantent et là, étrangement, Baudelaire est évoqué : » L’invitation au voyage, l’envie baudelairienne de s’échapper – d’échapper à la condition humaine -, le désir d’être un bateau ivre ou de posséder une âme aspirant à briser les parois d’un univers clos… ».
Parfois les interventions, ici, se répondent et le visage ridé du vieux Sammler rencontre celui des petites vieilles de Baudelaire qui « trottent, tout pareils à des marionnettes », « ces êtres frêles (…) faisant de la douleur un miel », « stoïques et sans plaintes, /À travers le chaos des vivantes cités » (…) « Honteuses d’exister, ombres ratatinées,/ Peureuses, le dos bas… ».
Et au final du roman de S.B., cette remarque terrible : « Il se trouvait privé d’une chose de plus, dépouillé d’une créature de plus. une autre parmi ses raisons de vivre qui s’en allaient goutte à goutte. Il s’essoufflait. »
Un bien beau voyage, messieurs que vous nous offraient là, accompagnant « les fantômes de Philip Roth ».
un blog de petites vieilles…gosh that’s it.
cricri a pose sa culotte petit bateau, messieurs; elle branle du chef.
Je ne pense pas qu’il s’agisse de dénoncer quelque excès du progressisme. Il s’agit de montrer la paranoïa grandissante de la société américaine, comme Pynchon. Roth en cela assez proche de Pynchon. La haine dans les rapports humains dépeints dès le début de La Tache, aussi bien chez Coleman Silk dans sa brutalité à réformer l’université où il est doyen, que dans la perversité de l’accusation de racisme pour avoir employé le mot de « spook » à propos d’étudiants absents, dont il ne savait même pas qu’ils étaient noirs. Le nom du héros apparaît comme lui-même satirique : Silk, la soie, alors qu’il est dur ; coleman, qui peut faire penser à « cool » comme à « cold » et « colleague » : il semble lui-même coupé en deux.
Et le boursouflle, le dement de l’en qui n’a pas lu un seul livre de Ph. Roth, sauf par ouie dire.
… et même le Cioran (emil michel) s’est livré à des exercices d’admiration. Kilucru ?
Bloom.5h43 cite: » Ireland has voted by a landslide, to lift the Ban on abortion « .
une fois n’est pas coutume, il traduit. « décennie » vient du latin et ne peut signifier que 10 ans. Décade,qui vient du grec,au sens 1° signifie un ensemble de 10 . Mais dans le contexte, ici, le sens ,anglais, de décennie a toute son importance.D’où « landslide » glissement de terrain,tremblement de terre, qui peut devenir « raz de marée ».qui lève l’interdiction d’avorter. Au petit matin, j’ai entendu les infos radios qui célébraient à l’envi, « la légalisation de l’avortement ». Ce n’est pas tout-à-fait ça.Les Irlandais, ont en masse demandé l’abrogation d’une loi,vieille de plus de 10ans et qui était tout un symbole et qui mettait au ban de l’église et de la société les malheureuses qui étaient enceintes et ne voulaient pas d’enfant.Et qui donc étaient condamnables ou condamnées.
Les mots ont un sens et une force souvent.
Au risque d’être ennuyeuse, dans un tout autre domaine, ON claironne depuis plusieurs jours, qu’une marée humaine va déferler sur Paris et sur la France entière…pour faire « la fête à Macron ». Marlène Sch. n’avait aucune raison de s’insurger: c’est le calque de l’expression populaire « la fête à neuneu » qui dit bien ce qu’ils veulent dire, ces millions de pieds qui vont battre le pavé; « ça va être ta fête »! il y a un immense défilé de carnaval, prêt à démarrer, avec grosses têtes, fanfares, et pour finir , on brûle les effigies du ROI. La politique à son plus haut niveau. L’autre Roi de la fête est cet extraordinaire Tribun,dont on vante l’extraordinaire talentoratoire et qui,juché sur un char,levant haut les bras, harangue la foule éblouie, conquise.
Au fait, combien de millions, de milliards de pied?? telle est la bonne question.
Oui, vous avez raison Christiane, il y a un prolongement de l’observateur baudelairien des foules dans le narrateur de Saul Bellow. C’est évident ; comme un prolongement de l’esthétique baudelairienne des croquis à la Constantin Guy de figures de hasard rencontrées dans la foule, qui captent soudain l’attention et sont symboliques de leur époque. Un prolongement de la littérature symboliste de la fin du XIXè siècle, qu’inaugura d’ailleurs Baudelaire. Mais avec toute l’ampleur de la vision à l’américaine ds grandes avenues, des grands espaces. Comme le film de King Vidor, The Crowd, d’ailleurs, et à la même époque le grand film sur Berlin, La symphonie d’une grand ville, de Walther Ruttmann, en 1927. C’est le grand thème de la ville moderne et de la réactivation des mythes de la prostituée, la Babylone biblique, qu’on trouve déjà chez le grand poète belge qu’admirait tant Stéphan Zweig, E. Verhaaren. La revue d’Esthétique y avait d’ailleurs consacré plusieurs numéros publiés sous le titre La ville n’est pas un lieu, en 10/18.
@ Bellow que je ne lirai pas, au finish
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Pourtant t’devrais t’y mett fissa, vuc passoul va y revenir bintôt (infra, + bas, below)…, t’auras bonne fine halors de pas pouvoir agrumenter s/ son billet,… t’as qd même 1 peu + d’honnêtreté que l’gwg de c’côté-là, tout le monde le sait, hein. Pi…, t’pourras même faire des // avec Beloved de la mère Morrison, & sans dea, on s’enf des diplômes.
LA TAAAAAAAAAAACHE,
BC !
Bellow et même Roth sont surtout des nostalgiques, peu préparés à la transformation de la société moderne. Pourquoi le personnage principal chez Roth est-il toujours affublé de troubles psychologiques ? Parce qu’il n’est ni adapté ni encore moins adaptable. Bellow a tenté de résoudre ce problème dans ses propres romans, mais avec la distanciation que pouvait y mettre un Européen. Un peu comme Humbert Humbert dans « Lolita ». Hélas, le monde bouge, évolue. L’humanisme traditionnel perd son rang, la machine à broyer s’est mise en branle. C’est aussi une machine qui lave plus blanc, n’en déplaise à ceux qui aime qu’il y ait une « tache »…
assurément…, personne n’aime la tache que vous incarnez sur la porte… tel le suradapté de la post modernité déconstripée,
Un blog de petites vieilles qui retient votre présence , voyez comme Gisèle, fort aimable, l’utilise pour d’un abandon faire un enseignement. Si je l’ai bien comprise, en Irlande pour les femmes la loi et la justice se séparent enfin de l’église. Ce n’est pas trop tôt, quel calvaire vécurent ces pécheresses soumises à son influence, à la loi de la famille également puisque le droit l’autorisait – déjà abordé le sujet- à faire enfermer ces femmes graviers dans des prisons gérées par des religieuses , les enfants disparaissaient des cartes donnés ou vendus? à l’adoption sans l’accord des mères. Je n’ai rien lu de Bellow, si peu lu et apparemment compris de Roth que je lis vos commentaires avec intérêt.
Gravides.
Grand jour pour l’Irlande.
Le visionnaire, c’est Tocqueville, avec De la démocratie en Amérique. L’essai du Français va plus loin que les romans des deux Américains.
Chaloux, pas trop d’accord avec vous sur votre théorie du milieu et de l’exploration du bien et du mal, du salé et du propre qui peuvent sans entrer dans une expérience personnelle être observés à distance au moyen des médias informatifs et artistiques, à moins de ne pas croire un mot ou une image il faudrait être sacrément candide pour ne pas s’apercevoir de l’oscillation entre ces deux pôles.
On pourrait très bien dire que cette littérature est une régression patentée. Elle a néanmoins le sens d’une certaine dialectique, qui fait les délices du lecteur raffiné. A mon avis, sa portée ne va guère au-delà, sauf à faire état de quelque troubles psychologiques que tous ces héros malheureux essaient en vain de soigner…
Une des rares romancières américaines à avoir lu Tocqueville, c’est Patricia Highsmith. Tout de suite, on voit la différence. On sort du blabla et on entre dans le vif du sujet, dans la vie matérielle…
Du sale.
Et si Clopine nous parlait du troisième roman d’Edouard Louis, pour changer un peu !
Il faudrait encore citer évidemment Dos Passos (Manhattan Transfert) et Alfred Döblin (Berlin Alexanderplatz). C’est toute une poétique de la ville qui s’origine chez Baudelaire et plus lointainement encore dans l’observateur des Nuits de Paris dans la société préindustrielle de la fin du XIXè siècle par Rétif de la Bretonne. À cette occasion, parler des grands livres de l’historiens de Paris, Denis Roche.
De ce point de vue, Roth lui prend le contre-pied de cette problématique urbaine puisque La Tache a pour lieu d’élection un coin de province, mais à une fourche symboliquement, « les deux routes délimitant le centre de cette petite ville à flanc de montagne », comme lieu du meurtre du père dans Œdipe roi, qui sert d’exergue au roman, qui apparaît ainsi comme une véritable réécriture de la pièce de Sophocle.
L’essai du Français va plus loin que les romans des deux Américains.
—
Bien sûr , et en toute modestie, et sans forfanterie nationaliste, notre bon baron connaissait tellement mieux le 20e siècle américain que ces pauvres nazes d’écrivains juifs, dont les familles n’étaient d’ailleurs pas encore passées par Ellis Island quand il cassa sa pipe…!
Ces Américains qui s’imaginent mieux connaitre leur pays que les Français, quel mauvais goût, quelle vulgarité!
Que cette érudition est lourde ! Moi, je suis pour une érudition certes profonde, mais légère, légère, la vraie…
Widergänger dit: 26 mai 2018 à 14 h 15 min
Coleman est surtout l’homophone de Coalman, le charbonnier… (le o ouvert de colleague, trop différent de la diphtongue [əʊ] empêche toute ressemblance auditive).
J’ai lu le roman il y a trop longtemps de cela pour me souvenir s’il y avait la moindre mention ou allusion à Ornette Coleman, mais le lecteur américain n’en avait sans doute pas besoin pour y penser.
Si l’on aborde le sujet du nom plus ou moins « parlant » attribué aux personnages, demandons-nous aussi, côté S. Bellow, ce que recueille, engrange, rassemble ou collecte Mr. Sammler. Ses idées, ses expériences ?
Et quitte à évoquer la littérature française du 19ème, il me semble aussi que ce livre est assez balzacien.
la fin du XIXè siècle par Rétif de la Bretonne >>>> XVIIIè siècle
Bloom, vous êtes allergique à Tocqueville, écrivain apprécié par la droite ?
Hamlet à 8h38 dit: Mr Sammler est du niveau des livres de Roth (livre grand public). J’ai lu DES (non pas tous les..) livres de Roth, de Bellow, de Malamud, j’ai suivi ,ici, les échanges sur la comparaison Roth/ Bellow,et je suis consternée par cette remarque. Grand Public ? donc gros tirages, donc qualité moyenne, donc bon pour le … »populo » ? J’ai admiré toute la verve des journalistes fr. à interviewer et louanger le livre récemment paru d’un ex président; livre qui fait un tabac, on se bat pour avoir une dédicace, un selfie.C’est un livre grand public (écrit par qui, au fait ?)Dans ma ville, l’un des 2 libraires qui restent, a fait toute une vitrine consacrée à Roth, et à qqs écrivains américains. Succès. Tout est parti. Tous ceux qui se sont approvisionnés ne liront pas de la même façon, et peu nombreux (dont je fais partie) sont ceux qui ont votre connaissance, très affûtée de la littérature américaine et européenne. Dans l’ensemble, je parlerai du « grand public » et je trouve efficace et heureux qu’ils lisent Roth,qu’ils aillent au bout, sans se demander si Roth est si bon ou si mauvais qu’on le prétend. Ségo annonce déjà ses « Mémoires » où elle promet des « révélations »… gros tirages…Je préfère un Roth-grand public,et l’initiative du libraire.Le mépris à l’égard du « grand public » n’est-il pas délétère ?
x dit: 26 mai 2018 à 15 h 06 min
Widergänger dit: 26 mai 2018 à 14 h 15 min
Coleman est surtout l’homophone de Coalman, le charbonnier… (le o ouvert de colleague, trop différent de la diphtongue [əʊ] empêche toute ressemblance auditive).
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Parler ainsi n’a guère de sens ; c’est trop allusif le nom d’un personnage. La précision auditive ici ne signifie pas grand-chose. Et puis il y a la graphie.
Jazzi, je n’ai pas trop envie de parler du troisième roman d’Edouard Louis. Mais j’ai envie de parler de lui. Et plus précisément, des sentiments tout mélangés qui m’agitaient après la séance à l’Armitière…
Mais j’ai bien peur de l’intéresser personne, ou d’être totalement incomprise, ou lue avec cette malveillance qui m’accorde les pires mobiles pour les plus anodins de mes actes.
Soupir.
Parce qu’en vrai, il s’est passé des choses rudement intéressantes et drôlement révélatrices, lors de cette -comment dit-on ? Présentation promotionnelle (ça, ça fait foire aux jambons) ? Conférence (ça, ça fait personne âgée, or Louis a 25 ans) ? Etalage de confiture ? (ça, c’était plutôt pour la personne de la librairie, qui n’a pas hésité une seconde à employer tous les termes élogieux qu’elle connaissait, en en faisant des caisses, c’est bien simple, Christiane ne lui arrive pas à la cheville à cette brave libraire, c’est vous dire le sirupeux de la chose) ?
Ce commentaire est en attente depuis ce matin. Je le repasse:
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les Irlandais ont un coeur.
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Oui. Exit la mainmise de l’Eglise catholique sur les âmes et les corps..Combien de victimes, dans les Magdalen Laundries, institutions quasi carcérales où les soeurs maltraitaient & exploitaient les réprouvées de la société irlandaises: orphelines, prostituées, mères célibataires (certaines enceintes des oeuvres des proches), enterrés à la va-vite? Combien de victimes d’avortements illégaux, qui ne pouvaient se rendre en GB, comme des milliers de leurs concitoyennes? Des martyres du diktat de l’institution la plus rétrograde d’Europe, l’Eglise de Rome, et dont Savita Halappanavar, d’origine indienne, est devenue la figure emblématique depuis sa mort en 2012 d’une septicémie fulgurante après s’être vu refuser une IVG malgré l’urgence, à Galway, dans le Connemara, ce coin d’Irlande si prisé des touristes.
L’Irlande est passée du moyen-âge à la post-modernité en l’espace de quelques années. Les Irlandais ont écrasé l’infâme et décidé de respecter les femmes qui pourront avorter librement; toutes les couleurs de l’arc en ciel peuvent déjà s’y marier si tel est leur souhait. Avec le Brexit, il n’y a plus d’arguments « sociétaux » pour empêcher une réunification de l’île…C’mon Ireland! Teacht ar Éirinn!
Roth se situe dans le droit fil de la critique de l’Amérique par Tocqueville, c’est certain. Mais il va évidemment beaucoup plus loin que Tocqueville qui n’a pu en avoir qu’une intuition, en raison de l’époque de Roth.
Bloom, vous êtes allergique à Tocqueville, écrivain apprécié par la droite ?
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Je suis allergique aux contresens historiques, au confusionnisme et à tous les nationalismes.
Delaporte dit: 26 mai 2018 à 15 h 09 min
Bloom, vous êtes allergique à Tocqueville, écrivain apprécié par la droite ?
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Je crois comprendre que Bloom est surtout allergique à la bêtise de Delaporte. Comme moi.
Edouard Louis, c’est sympa, c’est tout ce que j’aime, même tout ce que j’ai connu en Haute-Marne, mais il radote. À 25 ans, c’est un exploit. Je ne pense pas qu’il faille lire autre chose de lui qu’ Eddy Bellegueule. Trop politique. Trop peu nuancé. Bref. Trop vert.
Gisèle, Ségo va-t-elle parler de Pondichéry?
À propos de la poésie de la ville, je signale la parution d’un superbe bouquin d’Antoine Compagnon sur les chiffoniers. Un livre baudelairien à souhait.
@Widergänger dit: 26 mai 2018 à 14 h 29 min
Oui, et si je remonte le cours de mes lectures, ce roman de Philip Roth Un homme, explore aussi cette fragilité de l’homme dans sa vieillesse et son approche de la mort.
Michel Deguy dans son Spleen de Paris, écrivait : « J’ai pensé à Baudelaire, à Paris, à la terre, à la vieille mélancolie (…).
Pour qu’une ville soit ce qu’elle est, il faut bien, qu’elle ait son côté inamical,rentré, inhospitalier, hivernal – indifférent. Comme un dormeur, se retourne vers le mur, cherchant le sommeil, elle doit pouvoir fermer les yeux, rentrer en soi. Se taire pour reprendre des forces, hausser les épaules. Somnoler parmi les reproches et les flagorneries. »
Je songe à Baudelaire (« Recueillement ») dans ce Paris des grandes solitudes et des plaisirs interdits :
« Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
(…) »
Dans cette ville endormie, tentatrice ou assourdissante, la rue, la foule sont le lieu de la distance de Baudelaire, à Bellow ou à Roth.
Le lieu idéal ? peut-être l’océan…
L’Attache, de Philippe Roux, roman à vis comica disponible chez Le Roi Merlin éditeurs. Magie garantie.
Toutes les personnes interviewées sur RTE Radio One, surtout des femmes, parlent de « game changer » en référence au triomphe du ‘oui’ à l’avortement. Tournant historique. Il n’y a plus d’arguments sociétaux empêchant une réunification de l’île. Et avec le Brexit…
A chacun ses admirations, clopine :
(Clopine Trouillefou dit le 25 mai 2018 à 18 h 56 : « « x », allez, avouez-le, vous êtes comme nombre d’entre nous ici, un peu impressionné par DHH… Vu la classe de la dame… »)
Faudrait que je lise le bouquin de Deguy sur le Spleen de Baudelaire en effet. Ça manque à ma culture ! Récemment il a encore publié un bouquin sur Baudelaire, en 2013, que je ne connais pas non plus. Le regard de Deguy sur Baudelaire doit sûrement être intéressant, comme celui de Bonnefoy mais fort différent je suppose. Sans parler de celui de Benjamin, magistral. C’était déjà pour moi un dieu quand j’étais en 1ère au lycée, mais plus je vieillis, plus Baudelaire me passionne par tout ce qu’on trouve en lui.
« puisque La Tache a pour lieu d’élection un coin de province, mais à une fourche symboliquement, « les deux routes délimitant le centre de cette petite ville à flanc de montagne », comme lieu du meurtre du père dans Œdipe roi, qui sert d’exergue au roman, qui apparaît ainsi comme une véritable réécriture de la pièce de Sophocle. »
Je ne sais pas quel cretin a ecrit cela.
« La haine dans les rapports humains dépeints dès le début de La Tache, aussi bien chez Coleman Silk dans sa brutalité à réformer l’université où il est doyen, que dans la perversité de l’accusation de racisme pour avoir employé le mot de « spook » à propos d’étudiants absents, dont il ne savait même pas qu’ils étaient noirs. »
N’ importe quoi.
L’exposition sur Baudelaire l’année dernière à la maison de G. Sand permettait de voir des croquis de Constantin Guy et de se faire une idée du point de départ de la poétique de Baudelaire, qui la dépasse évidemment de beaucoup pour créer une vision alors que Constantin Guy est plus du côté hugolin des « choss vues ». La dédicace de ces poèmes à Hugo ne manque pas d’ailleurs d’ambiguité, elle est à la fois un hommage et une critique. Mais c’est tout le recueuil Le Spleen de Paris, qui a pour ambition esthétique et poétique de marquer sa différence fondamentale d’avec V. Hugo.
triomphe du ‘oui’ à l’avortement > à la légalisation de l’avortement.
Pour l’instant, résultats de 7 circonscriptions sur 40: 68.7% en faveur du « oui ».
Ce en quoi les américains ne sont JAMAIS les meilleurs, c’est quand il s’agit de parler du sexe ! Chez eux, ça devient tout de suite glauque, on le voit avec « Pornoy… » ; point de lyrisme comme dans « Le con d’Irène », d’Aragon (sacrée Elsa !) ou dans les « Onze mille verges d’Apollinaire. Ou encore, plus près de nous, dans ce texte remarquable, écrit à l’adolescence et publié à 21 ans, par Hervé Guibert : « La mort propagande »…
Mais c’est tout le recueuil Le Spleen de Paris, qui a pour ambition esthétique et poétique de marquer sa différence fondamentale d’avec V. Hugo.
N’importe quoi
La Tache est aussi du côté de Rilke qui écrit dans Le Livre de la pauvreté et de la mort :
Mais arrache-les au péché des villes
Où tout est pour eux fureur et folie,
Où chaque jour le vacarme les brûle,
Où saigne leur patience.
Ce en quoi les américains ne sont JAMAIS les meilleurs, c’est quand il s’agit de parler du sexe
bas rosis pratique l’onanisme a quatre mains avec du foie de veau.
Tiens, lis, LVDLB. Mais ne prête pas le livre à Christiane, elle ne le supporterait pas !
https://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F1340.js&oid=3&c=&m=&l=&r=&f=pdf
« Je suis allergique aux contresens historiques, au confusionnisme et à tous les nationalismes. »
Il me semble pourtant légitime d’évoquer la question de la « démocratie » à propos des oeuvres de bellow et surtout de Roth. Dans La Tache, par exemple, n’est-ce pas le sujet central ? L’évolution moderne de la question politique, c’est-à-dire la démocratie ? En ce sens, on peut, là encore de manière tout à fait légitime, se référer à Tocqueville. Bloom, vous avez des oeillères. Vous avez fait de bonnes études, mais elles vous ont enfermé dans un carcan. Sachez vous libérer un peu !
Non merci bas rosis.
Je me suis rendue compte d’un truc. Je ne sais pas si c’est un contre sens historique, mais les 68tards de l’akademie de paris ont pretendu que leur revolution avait permis de baiser comme des betes. La seule chose pour laquelle ils se sont « battus » lol
Alors qu’ils ont tout simplement profite de la mise sur le marché de la pilule contraceptive…
Parmi eux, des baiseurs impenitents ont ensuite essayé de faire passer l’avortement comme un moyen de contraception. Pour echapper a leur irresponsabilite…
L’amendement 8 (article 43.3.3) ajouté en 1983 à la Constitution irlandaise n’était qu’un ajout interdisant en pratique toute éventuelle modification de la loi par la Cour Suprême/la jurisprudence (comme ce fut le cas aux US avec Roe vs. Wade en 1973, qui fit de l’avortement un droit constitutionnel).
L’abrogation de l’amendement va permettre au parlement de réécrire la Constitution en dépénalisant l’avortement, considéré comme fait délictueux en Irlande depuis …1861.
Hommage et honneur aux femmes d’Irlande (et en particulier à Elaine W., de Rathfarnham)!
Est-ce que quelqu’un sur Bordeaux connait l’état des vignobles après les trombes de grêle tombées tout-à-l’heure ?
Oui il etait temps.
On ne compte plus le nombre d’annees ou la GB a ete le recours pour des femmes en détresse, victimes de mecs sans scrupules.
De partout en Europe. Madame Veil l’avait déjà bien expliqué.
hamlet dit: 26 mai 2018 à 13 h 01 min
hamlet a bien amorcé sa moquette aujourd’hui, en tout cas.
l’onanisme a quatre mains avec du foie de veau.
—
ou une pomme évidée; objectif – l’ampoule au plafond.
Tiens mon hamlet.
http://www.lamoquetterie.fr/?gclid=EAIaIQobChMI0dqO9cqj2wIVU5nVCh2qHQhAEAMYASAAEgJt3_D_BwE
@Widergänger dit: 26 mai 2018 à 15 h 37 min
Le spleen… D’où vient-il ? disproportion entre l’infini du désir et le fini du réel ?
Pour Baudelaire, Constantin Guys, peintre de la modernité du Paris du XIXe s., est un inspirateur par ses tableaux parisiens. Il aime cette ville qui mue, où le connu et l’inconnu du désir se répondent comme dans ce poème en prose :
« Malheureux peut être l’homme, mais heureux l’artiste que le désir déchire ! »
(d’ailleurs, on connaît la prédilection baudelairienne pour la douleur ressentie comme un privilège. Bien que les « petites vieilles » fassent de la douleur, un miel.
Comme « l’albatros » il sera celui qui est mis au ban de la société.
Bon, je me sauve. Merci pour le partage.
W.
Bon, je me sauve. Merci pour le partage.
une réponse en modération à propos de Baudelaire et Constantin Guys.
WGG 15h24 le livre de Compagnon sur les chiffonniers, baudelairien ?? l’avez-vous vraiment lu ? j’en avais signalé la parution, ici, il y a 3 mois au moins. C’est un assez gros livre ,extrêmement documenté et passionnant sur la condition des chiffonniers et leur révolte au 19° siècle.Rien de vraiment baudelairien. Mais remarquable étude.
Bloom , merci pour la précision : j’ignorais la date exacte de l’interdiction : the Ban. Mais il n’y a que la moitié du chemin qui est faite. Abroger une loi c’est bien, mais ce n’est pas tout.
Quant à Sego, parlera-t-elle de Pondichéry ? elle doit s’ennuyer aux pôles, et le succès foudroyant de son ex doit lui donner des idées gourmandes.
A moins que vs ne fassiez une allusion déguisée à la chanson de Guy Béart ? !
La photo du haut montrant Philippe Roth en train de perdre son froc en dit plus long sur la déchéance de la vieillesse que bien des méditations prétendument inspirées. Voir dans « le Monde » de samedi les tronches de vieillards au bout du rouleau photographiées sans complaisance dans leur EHPAD : de quoi autoriser le suicide assisté dès la naissance : si c’est pour vivre ça un jour, autant ne pas vivre du tout.
Pas inutile ce rappel historique
Si Baudelaire et Constantin Guys sont modérés maintenant, où va-t-on sur ce blog ! À part les insultes des harpies hystériques, plus rien de civilisé ne passera.
C’est E. Benvéniste, dans ses Problèmes de linguistique générale qui met l’accent sur la différence entre les « deux modèles linguistiques de la cité », le modèle de la Polis grecque opposé à celui de la civitas romaine : « ainsi la civitas romaine est d’abord la qualité distinctive des cives et la totalité additive constituée par les cives. Cette « cité réalise une vaste mutualité, elle n’existe qu comme sommation… Tout à l’opposé dans le modèle grec, la donnée première est une entité, la polis. Celle-ci, corps abstrait, État, source et centre de l’autorité, existe par elle-même. Elle ne s’incarne ni en édifice, ni en institution, ni en une assemblée. Elle est indépendante des hommes, et sa seule assise matérielle est l’étendue du territoire qui la fonde. » C’est tout ce qui sépare Rome d’Athènes ; on peut le lire dans ce récit de fondation qu’est l’Énéide de Virgile.
Mais, plus intéressant encore, on peut voir à partir de là chez Baudelaire, à l’opposé des tableaux urbains de V. Hugo, s’instaurer une dialectique, intériorisée dans sa propre perspectiv lyrique et dans la topique de la déchirure historique que constitue la Révolution de 1848 qui a des répercussions dans la syntaxe et la déconstruction de la versification de l’alexandrin hugolien par Baudelaire, — entre la population et la ville comme territoire. Comme le remarque si finement W. Benjamin à propos de Paris dans Les Fleurs du Mal (mais un remarque analogue s’imposerait pour Le Spleen de Paris), « Baudelaire ne décrit ni la population ni la ville. C’est ce qui lui permet d’évoquer l’une à travers l’autre. » La vision moderne de la ville par Baudelaire dialectise — et telle est sont originalité, qu’on va ensuite retrouver dans la littérature américaine chez Bellow — les deux modèles linguistiques de la cité indiqués par E. Benvéniste. La ville n’est pas pour Baudelaire un « espace topologique » tel que Greimas le définit en le circonscrivant dans une étendue et un espace, mais un « espace topique » qui projette la visibilité de sa surface humaine dans le lieu intérieur psychique où s’engendrent les affects, les fantasmes et les mythes et comme lieu où se manifeste dans la syntaxe et dans le vers une transformation du corps par sa dislocation fragmentée. La perception baudelairienne est essentiellement dysphorique quand celle de Hölderlin restait encore pleinement euphorique, reconnaissant la ville (Stuttgart, Heidelberg) comme lieu de l’idéal d’une civilisation et d’un culture avec ses statues, ses temples qui en forment les signes de reconnaissance, tels qu’on peut les lire chez Virgile.
Quant à Sego, parlera-t-elle de Pondichéry ?
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C’est là qu’elle est allée « se refaire la cerise » après sa défaite en 2007…Far from the madding crowd’s ignoble strife…
Baudelairien dans la mesure où les chiffonniers font partie des figures du paysage urbain à la Constantin Guy. D’ailleurs, si vous l’avez lu (ce dont je doute fort !), vous aurez pu vous rendre comte que Baudelaire y est abondamment cité (plus d’une cinquantaine de fois !) avec des développement qui s’étalent à plusieurs reprises sur cinq ou six pages !!!!! Vous vous fo.utez de la gueule de qui là ?
Jacques, c’est un con parable!les textes français que vous citez appartiennent à la littérature érotique, ce qui n’est pas le cas du livre de Roth…
Abroger une loi c’est bien, mais ce n’est pas tout.
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Les premières déclarations des opposants à l’abrogation sont encourageantes: ils ne souhaitent pas s’opposer à l’expression de la volonté populaire et disent vouloir jouer le jeu. La nouvelle loi devrait entrer en en vigueur à la fin de l’année, a déclaré Leo Varadkar.
Les perdants n’ont pas intérêt à mettre des bâtons dans les roues: les Irlandais ont le sang chaud et le caractère bien trempé. Ne jamais oublier que la violence, sous des formes plus ou moins extrêmes, est une des composantes essentielles de la culture politique irlandaise.
@gisèle, absolument rien de méprisant dans l’expression « grand public », c’est juste une considération d’ordre « marketing » tirée de la politique des théories commerciales inhérentes au marché du roman et de l’industrie de l’édition.
pour le dire autrement et d’une façon plus animalière, Roth était la poule aux oeufs d’or de son éditeur, ça tout le monde le sait !
et là je vous préviens gisèle : je le dis sans arrière pensée d’une quelconque critique ou insulte faite aux poules !
n’allez pas en plus me coller la spa sur le dos !
pourquoi à chaque fois faut-il que je me fasse toujours insulter sur ce blog alors que de mon côté je ne critique jamais personne !
cela dit Roth est très facile à lire, je veux dire on ne risque pas de passer à côté d’un truc, comme tout le monde comprend ses livres il alimente les conversations, même WGG a compris la Tâche !
j’ai pas raison WGG ? rassurez-moi, vous avez compris de quoi ça parle la Tâche ? vous savez l’histoire de ce prof qui se fait lourder et qui est noir alors qu’il se fait passer pour un juif…
vous y voyez quoi ? du Baudelaire dans la critique de la modernité chez Roth ?
figurez-vous que mon boulanger me disait ce matin même qu’il refusait absolument de passer à ces machines qui encaissent la monnaie, vous voyez l’engin ? il faut faire tomber les pièces et ça vous rend la monnaie… sur le moment j’ai pas percuté, mais maintenant que vous le dites je me demande s’il n’y a pas quelque chose de Baudelaire aussi chez mon boulanger.
Il y a par ailleurs dans le poème de Baudelaire « Les Petites Vieilles », dans Les Fleurs du Mal quelque chose qui fait immanquablement penser au bouclier d’Achille dans l’Iliade mais comme sa parodie émouvante pour dire toute la détresse de son époque et que la critique, à ma connaissance, n’a jamais su lire dans ce poème, qui fait allusion au sac à main que portent ces Petits Vieilles :
« Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus »
où le dessein des fleurs brodé sur le sac, comme les paysages peints sur le bouclier d’Achille, renvoie aux Fleurs du Mal, et qui en constitue un « rébus ». Mais au lieu de la grandiloquenc épique, qui n’est plus de mise, l’histoire n’ayant produit de le massacre de la classe ouvrière en 1848, il n’en subsiste plus que cette image miniature et intime qui n’a plus rien d’épique. Un des lieu de sens les plus cachés des Fleurs du Mal !
@WGG 15 h 44
vous parlez je pense de l’exposition qui s’est tenue au musée de la vie romantique.
je ne savais pas que ce lieu était l’ancienne maison de Georges Sand.
il est un peu décevant que Baudelaire ait pu dire des choses si justes et si intelligentes sur la modernité et qu’il les ait dites à propos d’un artiste mineur comme Constantin Guys tout compte fait médiocrement représentatif de cette modernité .Dans cet esprit , vu d’aujourd’hui, c’est de Caillebotte qu’on aurait aimé l’entendre parler, ce peintre qui a si magnifiquement montré la ville transformée par la révolution industrielle
hamlet, à forc de pratiquer la calomnie à grand renfort de sottises, vous décrédibilisez tout ce que vous pouvez dire par aillurs sur Roth. Hamlet finit par ressembler à un omelette ou à un clé à molette…
@WGG : Roth est aussi proche de Pynchon que Bernhard est proche de Musil.
décidément vous n’en loupez pas une…
Mais c’est précisément parce qu’il est mineur, Constantin Guy, en effet DHH, qu’il a pu formuler avec tant de clarté sa théorie si pertinente de la Modernité. La chose aurait été beaucoup plus mal aisée avec un grand artiste qui en impose par la seule puissance de son art. Constantin Guy a joué pour Baudelaire un rôle analogue à celui joué par Moravia pour Le Mépris de Godard.
@WGG : Roth est aussi proche de Pynchon que Bernhard est proche de Musil.
_________
Ne me faites pas écrire c que je n’ai jamais écrit ! C’est un procédé parfaitement déloyal et dégueulasse.
WGG : pourquoi la calomnie ? j’essaie juste de comprendre le monde dans lequel je vis ? quel mal à ça ?
faites l’expérience, si vous retrouvez avec des gens, un repas ou ailleurs, dites par exmple : « je n’aime pas Philip Roth, car c’est auteur bien trop facile à lire ».
même si vous aimez Roth dites-le et vous verrez les réactions.
à partir de là il vous faudra analyser ces réactions pour les comprendre.
il ne s’agit bien sûr pas d’utiliser ces gens comme des cobayes pour vous livrer à je ne sais quelle expérience, mais se dire que le rapport aux romans et aux auteurs que nous avons aujourd’hui, en tout cas quand les avis deviennent majoritaires (comme dit gisèle : son libraire a profité de son décès pour écluser tout son stock), nous en dit plus long sur nos sociétés que les romans eux-mêmes.
vous me suivez ? il n’y a aucune calomnie là dedans.
« Widergänger dit: 26 mai 2018 à 14 h 15 min
Je ne pense pas qu’il s’agisse de dénoncer quelque excès du progressisme. Il s’agit de montrer la paranoïa grandissante de la société américaine, comme Pynchon. Roth en cela assez proche de Pynchon. »
si vous ne souvenez même plus de ce que vous écrivez ça va pas trop le faire.
En tout cas, DHH, j profit pleinement de La Morphologie historique du grec, qui m’est d’un aide précieuse t dont j’ai lu les deux préfaces avec le plus vif intérêt ! Grâce à vous je vais faire des progrès dans l’apprntissage de cette langue merveilleuse qu’est le grec. Je m’en suis d’ailleurs un peu servi l’autre jour en corrigeant avec mes élèves de 3ème un contrôle de grammaire où il n’avaient pas bien compris la notion d’aspect verbal ; en m servant du latin (avc la différnce entre « infectum » et « perfectum » et de l’aspect qui joue un rôle bin plus important ncore en grec, j’ai pu leur faire comprendre une notion pour laquelle ils éprouvent des difficultés. C’est aussi que le français marque très peu l’aspect, l’action verbale se limitant la plupart du temps à une chronologie selon la répartition en passé/présent/futur. Mais l’aspect accompli/inaccompli, qui pourtant joue un si grand rôle dans le récit autobiographique avec l’opposition de Benvéniste entre récit et discours, ou dans un récit comme L’Etranger de Camus avec l’usage massif du passé composé qui garde une valeur d’aspect en plus de sa valur d’antériorité, et qui fait tout le génie de l’art de Camus, reste difficile à comprendre pour les élèves. Mais par ce rappel du fonctionnement des langues anciennes, je crois que le message est miux passé (pour les meilleurs de la classe, c’st-à-dire cux qui écoutent et d’ailleurs font du latin et du grec pour l’une d’entre eux).
Baudelaire est sans doute le premier qui se soit attaché à faire passer dans sa poésie tout ce que lui inspirait la modernité urbaine :
angoisse devant cet univers devenu inintelligible ravagé par les chantiers haussmanniens, attendrissement devant les petites gens ecrasés et desorientés dans une ville devenue hostile par ses mutations et son gigantisme ;
Et aussi solitude des êtres au milieu de la foule, vies laborieuses, misere morale ,tout cela encore plus presentes dans l’admirable Crépuscule du matin que dans ce poeme « du soir » cité par Christiane
Mais il y a parallelement, chez Baudelaire ,comme en creux de ce realisme une fascination pour ce nouveau Paris, une sideration admirative devant , les enchevêtrements architecturaux qui naissent de ce chantier permanent , ce qu’il transpose dans le monument baroque du palais de cristal qu’il décrit dans » rêve parisien » strucrure cristaline figée dans sa perfection lumineuse et géométrique, et qui fait penser à Escher ou Piranèse ,
Je pense que vous passez votre temps à vous fo.utre de la gueule du monde, hamlet ! Je n’ai jamais fait de parallèle avec Th. Bernhard ou Musil. Vous n’êtes qu’un pauvre type.
@Christiane
Valery dit quelque part que la strophe de Recueillement que vous citez est indigne du poème splendide. Il déteste son prosaïsme qui paraît pourtant nécessaire pour dire la douleur, comme un cri vulgaire avant l’épanchement murmuré du reste. Michel Deguy paraît ici profond profond.
Oui, en effet, DHH, le regard de Baudelaire reste très ambigu, vous avez tout à fait raison. C’est aussi ce qui m’a sauté au yeux en relisant les écrits esthétiques hier. Baudelaire est fasciné par les échafaudages qu’il voit même comme des sortes de cathédrales de l’éphémère.
C’est un type de réflexion qui ne m’étonne pas sous la plume de Valéry, qui est trop précieux pour comprendre que le prosaïsme chez Baudelaire va de pair avec son fantastique pour former un vision. L’un ne va pas sans l’autre, comme dans la Modernité l’éphémère sans l’éternel. De Baudelaire à Véléry, il y a une manifeste régression dans la qualité spirituelle de l’œuvre.
« Je n’ai jamais fait de parallèle avec Th. Bernhard ou Musil. »
Je crois bien me souvenir que si, quelque chose dans ce genre, une bévue absurde de plus… Le domaine allemand ne vous réussit pas, wgg.
« Ravelstein :nullissime » a-t-on ecrit plus haut et l’auteur du post a indiqué que l’affirmation était à prendre au second degré second degré (ou quelque chose d’approchant)
pour ma part je pense que la formule mérite d’être prise à la lettre et que Bellow n’a pas été avec ce texte à la hauteur de son œuvre
Cet ouvrage qui se présente comme un roman est une autofiction médiocre ,dont l’essentiel de l’intérêt tient à l’identification et à la découverte -superficielle- des personnages connus dont deux des personnages du livre sont les faux nez :Allan Bloom et Mircea Eliade
Il n’y a que de la bonne et de la mauvaise littérature, de nota !
WGG et DHH, George Sand n’a fait que passer dans ce qui est aujourd’hui le musée de la vie romantique. Un peu d’histoire !
Musée de la vie romantique
16, rue Chaptal
Tél. : 01 55 31 95 67
Métro : Saint-Georges, Pigalle, Blanche ou Liège
http://parismusees.paris.fr/fr/les-musees-de-la-ville-de-paris/le-reseau-des-musees-de-la-ville-de-paris/musee-de-la-vie-romantique
Ce musée plein de charme, organisé autour d’une cour-jardin, a ouvert ses portes en 1983, dans l’ancienne demeure du quartier de la Nouvelle Athènes que s’était fait bâtir, en 1830, le peintre d’origine hollandaise Ary Scheffer (1795-1858) et où il vécut jusqu’à sa mort.
Important foyer de la vie artistique de l’époque, ce dernier y accueillit Eugène Delacroix, Gioachino Rossini, Frédéric Chopin, Charles Gounod, Ivan Tourgueniev, Charles Dickens…
Sans oublier la romancière George Sand, qui venait régulièrement lui rendre visite en voisine, et dont plusieurs peintures, dessins, sculptures, meubles, bijoux et objets personnels provenant de sa demeure de Nohant décorent les salles du rez-de-chaussée du pavillon principal. C’est ainsi que l’on peut admirer ici son portrait par Auguste Charpentier ; un pastel de son illustre ancêtre le Maréchal de Saxe par Maurice Quentin de La Tour ; Lélia et L’Éducation de la Vierge de Delacroix ou encore le buste en bronze la représentant et le moulage en plâtre de la main gauche de Chopin, réalisés par le sculpteur Auguste Clésinger.
Les salles situées à l’étage rendent directement hommage à d’Ary Scheffer ainsi qu’au philosophe Ernest Renan, devenu son neveu par alliance. Parmi la douzaine de toiles exposées ici et signées de la main du peintre, citons : La Mort de Géricault (1824), Faust et Marguerite (1831) ou Pauline Viardot (1840). De nombreuses œuvres d’artistes contemporains d’Ary Scheffer sont également proposées au visiteur, notamment des bronzes d’Auguste Bartholdi ou de James Pradier. Ainsi que la bibliothèque d’Ernest Renan, dont son ouvrage La vie de Jésus fut un best seller en son temps.
Baptisé à l’origine Renan-Scheffer, et dépendant de la Ville de Paris, le lieu fut renommé musée de la vie romantique en 1987, et rénové entièrement par le décorateur Jacques Garcia. Des dons et des acquisitions successives ont permis d’enrichir son fonds, tandis que le réaménagement des deux ateliers, à l’entrée du musée, a favorisé l’organisation des expositions temporaires, tel que Esquisses peintes de l’Époque romantique, Eugène Delacroix, Léon Cogniet, Ary Scheffer… (2013) ou Charles Nodier et les voyages pittoresques (2014-2015).
Mentionnons encore Un thé dans le jardin, le romantique café sous serre, qui participe du charme des lieux, et les visites-conférences ou les lectures pour adultes et enfants, qui figurent au programme des animations.
La vision de Baudelaire — on l’a souvent dit — annonce le cinéma et en même temps le dépasse déjà dans la mesure où l’espace urbain tel qu’il s’exprime dans ses poèmes renvoie à un angle de vue, à la perception rétinienne de Baudelaire qui rcompose cet espace en fonction d’une euphorie et une dysphorie liées à l’expérience du choc par le flâneur. Dans « Les Petites Vieilles », il oppose par exemple le bruit dysphorique et le tumulte de la ville moderne au silence des « Petites Vieilles » qui renvoie à leur passé glorieux et au Paris d’autrefois, souvenir euphorique.
Dans le poème en prose qui en reprend le thème, il fait parler cette fois « le désespoir de la vieille », mais le discours qu’elle tient est cette fois une longue plainte saccadée et pathétique.
J’aime particulièrement ce quartier de la Nouvelle Athènes, qui pour moi est surchargé de littérature et d’art. C’est aussi là que Balzac situe — place Saint-Georges — l’hôtel particulier du banquier juif polonais Nucingn. Avec ma mère je suis souvnt venu me promener le dimanche pour voir de la cour intérieur là où habitait G. Sand et Chopin. J’avais même mon dentiste qui habitait dans l’immeuble de Chopin, t qui connaissait très bien Aragon, dont il me parlait en me soignant les dents. Je ne passe jamais là sans une grande émotion retenue.
Le dement de l’en n’a jamais mis les pieds dzns cette expo Baudelaire au musée de la vie romantique. Y’a un billet rdl qui le prouve…
Je crois qu vous avez tous bsoin d’un bon psychiatre, ms pauvres chéris ! Je me ferais du soucis si j’étais aussi paranoïaques qu vous.
Moi j ‘y suis allee a cette expo…
@DHH
Baudelaire possédait une bonne centaine de desins de Constantin Guys (qui s’appelle exactemnt Constantin Guys de Sainte Hélène). Et son œuvre était fort admirée par Delacroix également, et Gautier, Barbey d’Aurevilly, Nadar. Il existe plusieurs monographies d son œuvre publiées à ds dats diverses vers 1920 et en 1988.
Dans l’exposition en question, on n’en voyait que quelques-uns, trop rares malheureusement.
ce qui est bizarre, c’est que Blabla qui parle à la fois des chiffonniers de Paris de Compagnon et des petites vieilles ne mentionne pas le chapitre qui est consacré à ce livre (que j’ai sous les yeux) ni de ce dont il traite. Il n’a pas l’air de l’avoir lu non plus.
Le chapitre qui est consacré dans ce livre au poème de Baudelaire… deux choses à la fois…
Je recommence
Ce qui est bizarre, c’est que Blabla qui parle à la fois des chiffonniers de Paris de Compagnon et des petites vieilles de Baudelaire ne mentionne pas le chapitre qui est consacré dans ce livre (que j’ai sous les yeux) à ce poème, ni de ce dont il traite. Il n’a pas l’air de l’avoir lu non plus. (Page 387 et suivantes).
@W.
mon commentaire de 16h30 est toujours en attente… Mais je rejoins un peu DHH. Caillebotte et ses parapluies et asphaltes mouillés, c’est tellement beau.
Pour en revenir à Michel Deguy, ce que j’aime dans ses essais, c’est ce glissement permanent entre littérature et philosophie et ce faisant, la façon dont il fait escorte aux livres et auteurs qu’il aime. Sa lecture attentive. C’est un être pensif.
Il écrit aussi une poésie subtile « Gisants », Ouï dire »@DHH
Ce que vous dîtes, DHH, sur la fascination de Baudelaire pour ce Paris « taillé » par Haussmann est important.
Et pousser la méditation jusqu’aux rêveries dessinées ou gravées par Escher ou Piranèse est épatant.
@Raymond, oui, moi aussi !
christiane dit: 26 mai 2018 à 20 h 14 min
Michel Deguy; C’est un être pensif.
____________
Il faut dire qu’il a été d’abord professeur de philosophie, ceci expliquant cela. Et Heideggérien en diable…
alors que de mon côté je ne critique jamais personne !
euh…hamlet,
mais l’insulte c’est la seule force des faibles non ?
———–
ce n’est pas avec le Bonheur des dames qu’a commencé la description de la modernité urbaine ?
Caillebotte et ses parquets poncés
En attendant que le papier cul de cricri refasse suface ,
comment ça fait d’etre voisin d’une Legend:
http://www.courant.com/news/co.n.n.ecticut/hc-philip-roth-c.on.ne.cticut-20180523-story.html
Si ca passe
http://www.courant.com/news/connecticut/hc-philip-roth-connecticut-20180523-story.html
À part les insultes des harpies hystériques, plus rien de civilisé ne passera.
Mais si puisque vous, Widergänger, vous passez avec les discours catastrophiques que vous tenez sur les êtres de sexe féminin ; discours qui n’ont rien de civilisé mais tout de barbare et de néolithique.
@Widergänger dit: 26 mai 2018 à 20 h 25 min
Ah, j’ignorais, je croyais qu’il avait été lecteur chez Gallimard !!! Il aurait pu être peintre aussi Comme vous l’écrivez, ceci explique cela ! L’autobiographie est rare chez lui ou commence toujours par une négation : « je ne vous raconterai pas comment… ». (un peu comme dans la Chinoise de Godard où l’on distingue fugitivement son portrait. Quel rapport entre Deguy et Godard ?)
Un ironiste de bonne compagnie qui pose toujours des questions !
Ce qui est passionnant à étudier et que je me propose de faire avec mes élèves, c’est de mettre en rapport les textes d’esthétique de Baudelaire ou ses articles de journaliste comme la « Morale du joujou » et la pièce du Spleen de Paris, « Le joujou du pauvre », déjà largement ébauchée dans l’article du Monde littéraire d’avril 1853. C’est ainsi qu’on peut se donner les moyns de saisir en quelque sorte sur le vif le processus de création qui permet de passer d’une chose vue à la V. Hugo (article) à une vision (poème).
@rose dit: 26 mai 2018 à 20 h 28 min
Ah oui, Rose. Le premier tableau de lui que j’ai vu au Louvre. Une merveille.
christiane dit: 26 mai 2018 à 20 h 37 min
Ah, j’ignorais, je croyais qu’il avait été lecteur chez Gallimard !!!
__________
Mais l’un n’exclut pas l’autre. Mais à la base, il est agrégé de philosophie. et je crois qu’il a fait une thèse sur La Montagne magique, de Th. Mann.
démarrage de la moquette à 13h01,
vous savez ce que ça veut dire amorce ?
Oui, passer d’un milieu aquatique à un milieu terrestre
https://goo.gl/images/KbzHVs
christiane à 20h39
une merveille ; la description d’un travail devenu obsolète. La mémoire.
« je ne vous raconterai pas comment… »
c’est un figure de style passionnante que j’ai su nommer il y a quelque temps ; on dit que l’on ne va pas dire, puis on dit. Cela attise pas mal la curiosité et éveille l’attention.
l’attache
Il y a certainement pas mal de points communs entre Deguy et Godard, à commncer par le fait que l’un écrit de la poésie de la poésie et l’autre fait du cinéma sur le cinéma et où la place de la réflexion critique sur son art occupe une place majeure. Quand j’étais en khâgne, mon prof Lionel Ray, qui le connaissait bien, l’avait invité à faire une conf. dans la classe sur lui et plus largement sur la poésie contemporaine, qui s’est terminée en petit comité au café Chaptal en face.
Donc, les gens sensés l’auront compris, le pion de collège n’a pas lu Compagnon…
Hurkhurkhurk!
Il faut lire aussi son essai Parlons travail, moins connu. Je l’avais lu quand il est sorti, mais je n’en garde aucun souvenir bizarrement ; ça n’a pas dû me marquer comme travail.
cet extraordinaire Tribun
il vieillit fort mal gisèle, le tribun, à mes yeux, imbu de lui-même ; ai rencontré une collègue d’atelier après quatre à cinq ans d’absence. Fort surprise par son sourire gravé. Un sentiment de gêne m’a envahie. Ce qui était agréable il y a cinq ans est devenu figé et plus tard encore ai retrouvé pourquoi : analogie avec le rictus du joker joué par jack nicholson. Un truc atroce au delà de l’apparence.
« Il y a certainement pas mal de points communs entre Deguy et Godard »
L’un et l’autre seraient bien étonnés, estomaqués, bouleversifiés par une telle nouvelle, un tel scoop !
« The grass had been cut. The shrubs had been trimmed. And behind the gray clapboard house was the tent, put up so its reclusive owner could enjoy rural Litchfield County’s summers with none of its bugs.
On Wednesday, the house on Melius Road was waiting for an owner who wasn’t coming home. »
Je trouve cela so deep. Ses voisins espéraient soon son retour, et la legende vivante n’est pas revenue, comme chaque année, a l’annonce de l’été.
Pas grave, il va continuer à vous parler de tout…
« Philippe Jaccottet, lauréat 2018 du Prix mondial Cino del Duca »
C’est autre chose comme prix, désormais, que le Nobel.
Dommage que l’algorithme rdl ait ete taré au minimum syndical pour que ceux qui n’ont plus que ce mot de vocabulaire pour parler des femmes.
On aurait pu faire partager cette poesie vecue de Ph. Roth, dans sa cabane au C.O.N.N.E.C.T.I.C.U.T
(Pas comme Jacottet en tweet que je soupçonne depuis un recent roman, de mystification poetique pour le gotha mondain)
Mal dit
ripite.
Dommage que l’algorithme rdl ait ete taré au minimum syndical que pour ceux qui n’ont plus que ce mot de vocabulaire pour parler des femmes.
ai retrouvé aussi, en tournant virant, la notation sur les refrains, les antiennes qui apparaissent à force de lire tous les ouvrages de voir les peintures, les obessions, les recherches, les avancées et ce que cela recouvre, les repentis ? ou autres.
Dans la réalité – je n’avais rien lu, ni vu qui corroborait cette idée, c’est en écoutant un discours politique que j’ai eu cette compréhension là : le même « type » de discours qui tournait au gémissement. En ai supporté un peu puis ai fui au galop.
Le type en question – que je ne nommerai pas – et c’est à plusieurs années d’intervalle, cinq ou plus, reprend systématiquement le même angle de discours :
(pardon, hein j’adopte un langage parlé)
« oui, les gens du peuple qui m’ont fait iech quand j’ai voulu couper les 44 cèdres de l’atlas sur la colline, mais oui c’est la démocratie, oui nous sommes en démocratie (quelle insistance coupable) alors nous les avons écouté, etc. etc.(…)
un cheval de trait est venu débarder ; on réutilise le bois coupé pour faire des aménagements communaux, etc.etc. ; vous nous avez bien faits iech bande de noeuds, mais nous tout ce qu’on a fait de bien et encore vous critiquez » etc.
Je me permets de préciser que 22 arbres centenaires ont été coupés au lieu de 44 ; j’ai été partie active du comité de protection.
Qu’un nouvel habitant richissime du haut de la dite colline a influé sur la coupe pour sa vue personnelle sur le paysage. À perte de vue, dit-on.
Que la collusion a eu lieu entre le service de l’urbanisme et un comité du Lubéron pour échange de bons et loyaux services, je te fournis du boulot et moi aussi je t’embauche.
Je me permets également de signaler que l’accroche « nostalgique » « ah les jeunes arrivent » (ils ont 30 ans) « nous les anciens » (55 ans, une génération les sépare), n’obère pas le fait que oui les jeunes ont trouvé le marché politique juteux.
Et pour terminer, j’ai failli gerber parce qu’ est apparu si crûment dans ce discours délétère une vraie envie dictatoriale de prendre les décisions sans aucune démocratie et un vrai désintérêt pour le peuple.
Je crois hélas que c’est acquis, même si temporaire, et que Mélanchon n’y échappe pas plus que les autres.
Mais ne revenons pas à la royauté, et encore moins au fascisme.
Pardon de cette diversion dûe à la manifestation sous vos fenêtres aujourd’hui.
Mélenchon
J’sais pas , je vais garder cette impression que la poesie de Jaccottet c’est du falsche.
21.17 / rien compris à nouveau à ce débraillé d’écriture.
Essayez plutôt d’écouter ceci : « Je voudrais n’être rien d’autre qu’un homme qui arrose son jardin et qui, attentif à ces travaux simples, laisse pénétrer en lui ce monde qu’il n’habitera pas longtemps ».
Je suis cet homme.
Mais voilà, Jaccottet voudrait bien. Et n’peut point. Je pense que dans le cuculapraline on peut mieux faire.
Ce soir j’ai mangé une aubergine farcie.
« Widergänger dit: 26 mai 2018 à 18 h 18 min
Je pense que vous passez votre temps à vous fo.utre de la gueule du monde, hamlet ! Je n’ai jamais fait de parallèle avec Th. Bernhard ou Musil. Vous n’êtes qu’un pauvre type. »
jamais que c’était vous, je crois bien que c’est Paul Edel qui l’a dit.
Je me demande même si Jaccotet n’a pas cette préciosité du grand rien hermetique pour dire que c’est de la poesie. Et s’arranger pour que ca buzze dans les salons.
@Ce soir j’ai mangé une aubergine farcie.
forcément aqueux ; + micro onde = noyade cauchemardesque
« Ce soir j’ai mangé une aubergine farcie. »
Farcie comment, D., au foie de veau façon Portnoy ?
« Dommage que l’algorithme rdl ait ete taré au minimum syndical que pour ceux qui n’ont plus que ce mot de vocabulaire pour parler des femmes. »
je le comprends comme cela : on subit nous les femmes, depuis des lustres, c’est en train de changer mais cela n’en finit pas, les injures classiques « les harpies hystériques. »
On en a ras le q.
Le minimum syndical signife que l’injure passe parce que l’algorithme est taré bas. Au sens de la tare qui marque un seuil à franchir, le seuil est à ras de terre. Tout le monde dont Assouline laisse faire ce soi-disant érudit qui nous injurie à qui mieux mieux.
Maintenant, il est vraii que lvdlb a pu vouloir dire autre chose.
On annonce de la pluie lundi mardi et mercredi : l’effet de tant de pluie est surprenant : la tige des petits pois pousse creuse et fragile comme du papier de soie, j’ai beau tuteurer elle se plie froissée, frôle la cassure comme un enfant qui grandirait trop vite et au pied des petits pois pousse plus vivace que jamais le chiendent. Je garde le moral mais il est fragile. Faut aimer le jardin pour l’arroser non ?
« on dit que l’on ne va pas dire, puis on dit. »
Ou faire, c’est la prétérition, rose.
« Faut aimer le jardin pour l’arroser non ? »
Le bon jardinier attend la fin des saints de glace !
nos aujourd’hui, nous fêtons saint pancrace. C’est notre saint.
(pas de micro-ondes, malheureux pour l’aubergine farcie ; le four)
« DHH dit: 26 mai 2018 à 18 h 38 min
« Ravelstein :nullissime » a-t-on ecrit plus haut et l’auteur du post a indiqué que l’affirmation était à prendre au second degré second degré (ou quelque chose d’approchant) »
s’il s’agit de mézigue je n’ai jamais dit que c’était du second degré, Ravelstein est nullissime au premier degré.
je vous refais un rapide historique de la situation :
j’ai dit que Bellow est l’auteur de 3 livres : Augie March, Herzog et Humboldt.
JJJ a dit qu’il ne fallait pas oublier Sammler et Ravelstein.
j’ai dit à JJJ que non !
après y’a Paul Edel qui a dit que Sammler amorçait le personnage d’Herzog.
du coup j’ai dit à JJJ que même Paul Edel était d’accord avec moi.
ensuite j’ai dû dire un truc du genre que les personnages Roth de Roth étaient aussi, comme Sammler, des amorces de personnages à venir.
sauf que chez Roth il n’y a pas de Herzog, du coup on peut en déduire que ces personnages ne sont jamais venus, et qu’il n’aurait jamais fait des amorces et des ébauches comme Bellow avec Sammler.
et c’est là que WGG a commencé à m’insulter, en disant que je disais n’importe, et il a enchaine en disant que Roth et Pynchon c’était kif kif.
bien sûr, comme je suis plutôt un esprit tranquille je n’ai pas voulu relever cette boulette de WGG pour ne pas envenimer la situation.
et là il y a gisèle qui en profite pour me reprocher d’avoir dit que Roth est un écrivain « grand public », ajoutant un peu plus loin dans son commentaire que quand son libraire avait appris le décès de Roth il avait mis tous ses livres en vitrine et qu’il avait tout vendu en une heure !
du coup je me suis excusé auprès de gisèle, en lui expliquant que s’il y avait une personne pas clair dans cette histoire ce n’était pas moi mais son libraire !
et là WGG a pris la défense de gisèle pour me balancer que je n’avais à m’attaquer au libraire de gisèle, ce que je n’avais jamais fait, je m’étais juste permis de dire qu’on ne profite pas du décès d’un écrivain pour écouler son stock !
et voilà où nous en sommes, je vous avoue que je me sens un peu seul et que vous étiez d’accord pour plaider ma cause auprès de WGG et de gisèle je vous en serais infiniment reconnaissant !
Je dis que les liens et comments avec le mot C.O.N.N.E.C.T.I.C.U.T ne passent pas.
Et que l’algorithme a ete fait par des batards qui ne respectent pas les femmes.
ah merci jazzi pour la prétérition 🙂 ; les saint de glace mamert gervais et pancrace sont finis depuis les 11, 12 et 13 mai. Las.
des batards qui ne respectent pas les femmes
Voilà.
C’est dit.
Inglorius bastards.
la rosse a change de médocs.
C’est pire.
Enfon, moi, je, j’ai acheté ce jour un pied de parasol.
Je ne renonce pas à voir arriver l’été. Ni le réchauffement climatique.
la rosse a change de médocs.
C’est pire.
Elle me fait trop rire.
Célécobix
et quatre doigts (j’en vois la fin) de Morgon 2013.
je vous nourris un peu hein, pour pas arrêter la machine.
(tu as raison bilou, la solidarité avec elle que nib.)
Je suis en train lire Les amants de Venise -édition 1926- acheté dans une librairie de Nantes ces jours derniers (le Bouquins de Maurras n’en propose que des extraits, d’ailleurs très bien choisis),- dans une très jolie reliure qu’on m’aurait vendue 90 euros à Paris. En lisant ce livre dont Guillemin dit le plus grand mal dans La liaison Musset-Sand, je dois avouer que je suis moins étonné du grand prestige de Maurras auprès des écrivains et des intellectuels de son temps. D’ailleurs, la thèse qui sous-tend le livre n’est peut-être pas si indifférente qu’on pourrait le croire au premier abord. Elle est en tout cas de nature à illustrer pour une part le grand fossé qui nous sépare des gens de 1900 et même d’un certain XIXe siècle.
je vais plaider hamlet pour vous
après y’a Paul Edel qui a dit que Sammler amorçait le personnage d’Herzog.
*
du coup j’ai dit à JJJ que même Paul Edel était d’accord avec moi.
Au milieu, là où il y a l’étoile vous avez félicité paul edel et l’avez remercié pour cette notation fabuleuse qui correspondait bien.
@ Elle est en tout cas de nature à illustrer pour une part le grand fossé qui nous sépare des gens de 1900 et même d’un certain XIXe siècle.
👍
elle me fait trop rire parce que je suis chez moi.
à l’hôpital c’est catastrophique et en Ehpad aussi, les infirmières en chef. Tu te terres, tu fais semblant et derrière son dos tu fais ouh les cornes. Et tu manges les crêpes avec lui qui est trop content, alors qu’elle te l’a interdit.
Lenny Bruce on the Irish
https://www.youtube.com/watch?v=jSqKsHYdUmw
l’internationale mafieuse
https://www.youtube.com/watch?v=ftjEcrrf7r0
21h17lv, c ‘est pure coïncidence hier soir j’imaginais le contenu du blog présenté ou à estimer sans le poids de la gare qui trop souvent alourdit le propos quand il ne se présente pas comme un obstacle à une fluidité polie du moins courtoise un peu anglaise en idéal.
La tare, pour la gare.
@Raison pour laquelle le roman de Roth s’intitule The Human Stain / La Tache:
« »That’s what comes of hanging around all his life with people like us. The human stain, » Faunia said (…) « we leave a stain, we leave a trail, we leave our imprint. Impurity, cruelty, abuse, error, excrement, semen – there’s no other way to be here ». P. 242.
Faunia Farley: 34ans, femme de ménage illettrée, maitresse de Coleman Silk, 71 ans, faux juif, vrai « nègre blanc », ancien doyen d’université.
Cf. la tache sur la jupe du tailleur de Monica Lewinsky. « Had he (…) *ucked her in the ass, none of this would have happened ». P.146
for some reason
https://www.youtube.com/watch?v=rTVjnBo96Ug
Chaloux si ce n’est pas trop attendre, en quoi consistent les grandes lignes de la thèse ?
@les grandes lignes de la thèse ?
-robe de chambre
-clôtures de cottage à franchir
-bris de glace
-durer
-https://www.youtube.com/watch?v=t87B4frtEh8
>christiane
ai fini de visionner le reportage sur Grombowicz en Argentine, je vous remercie.
vous rappelez-vous comment la conversation est-elle venue sur Grombowicz, juste par curiosité ?
Quelques remarques dans l’ordre chronologique :
Retiro : le quartier de la gare où les lignes intérieures amenaient l’immigration du nord du pays. Quartier où vivait Grombowicz – ai-je cru comprendre et Tandil ?
Grand flux d’individus.
Le terre-plein central, avec la tour de Londres est le lieu où des bandes organisées dépouillent les voyageurs. Un jeu est mis en place : une bombe de spaghettis visqueux est projeté sur les cheveux de la fille, l’attention du garçon est détourné dans la direction opposée, tout leur est volé, sas à dos, les journaux de bord, appareils photos et téléphone portable, ordinateurs et sacs de couchage, les papiers, les passeports. Ils restent nus et crus.
Grande gare de trains et grande gare de collectivo, les bus /couchette qui parcourent les milliers de kilomètres.
Émotion d’entendre parler l’espagnol avec les particularismes de celui parlé en Argentine ; surtout le jo pour le yo qui dit le je. Et encore gentes, les gens et pensamiento pour la pensée etc.
Après avoir rencontré les potes de l’époque qui sont installés à Buenos Aires, on part en collectivo à Tandil ; c’est là qu’a vécu Grombowicz (mais et Buenos Aires ?).
Tracez une ligne droite de Buenos Aires à Bahia Blanca et au milieu de cette ligne droite une verticale qui va à Mar del Plata. Vous êtes à la tête d’un triangle isocèle.
Tandil est sur la verticale, assez proche de la base à 400 km de la capitale.
Je ne comprends pas comment il a vécu 24 ans dans ce trou perdu.
Faudra lire Kronos pour espérer saisir.
Passons ; un seul pote reste dans ce bled et l’équipe de foot.
Aparté intéressant sur Alberto le réalisateur et foutre le camp est-ce utile ou pas. Pas si pas d’amélioration matérielle disent les anciens.
À la fin du reportage, à 1 heure 23, on voit bien le rio de la plata cradingue, avec un petit bateau qui traverse pour aller en Uruguay.
Ai vaguement cherché : à 61 piges, mon âge, il demande à une fille de trente quatre ans de moins que lui de devenir sa secrétaire. Il l’épouse et un an après, il meurt.
Bon ; je ne suis pas emballée par le destin de Grombowicz, c’est vrai.
Moi, je pensais ne rien exiger, ni renoncement, ni renonciation et m’en remettre à dieu, confiante en son intercession. Ce qui me fait souffrir, il le sait. Clairement, être la secrétaire d’un mec de trente quatre ans de plus que moi qui me dirait chérie sauve les contrats et mon journal intime (les autres ne l’étant pas intimes) et sauve-toi, cela ne me motive pas.
Maintenant, ne l’ayant pas lu, faudrait songer à balancer aux orties nombres d’a-priori.
modérée, je suis, cinq minutes avant minuit, tant pis pour l’Argentine et la géographie.
est détournée
sacs à dos
Texte intégral ici. Il faut lire la préface.
http://maurras.net/pdf/maurras_les-amants-de-venise-sand-et-musset.pdf
Le magazine Valeurs actuelles décapité : Yves de Kerdrel, son directeur général et éditorialiste, connu pour ses idées d’extrême droite, a été licencié. Le plus étonnant est que les ventes de ce journal continuaient à monter, comme s’il y avait une demande de populisme malsain dans le lectorat, et un désir de surenchère libérale jamais assouvi. Le renvoi de Kerdrel est néanmoins le signe que quand c’est trop, c’est trop. Du moins, pour le moment…
cela est particulièrement passionnant, de l’isolement pour développer ses théories
https://journals.openedition.org/alhim/92
je cherche combien de temps passé à Buenos Aires et combien à Tandil.
En arrivant à Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel avait eu la mauvaise idée de couler La revue intellectuelle de qualité « Le Spectacle du monde », sans doute parce qu’elle était trop tolérante. Puisse-t-il payer ce méfait encore longtemps…
Espérons que ce licenciement mettra un terme cet élan populiste dans la presse putride d’extrême droite. Notre pays ne veut pas ressembler à la Hongrie ou à la Pologne, et c’est pourtant ce qui lui pend au nez… Ce n’est pas un seul Kerdrel qu’il faut décapiter, c’est dix, c’est cent…
Kerdrel était un drôle de zèbre catholique. Il estimait très sérieusement que l’Evangile était une véritable école de libéralisme. Pour cela, il n’hésitait pas à trafiquer la religion, et à lui faire dire le contraire de ce qu’elle disait. Un faiseur de paradoxes complètement nul intellectuellement, et un petit salopiaud que, je l’espère, on oubliera vite. Bref, Kerdrel était le roi des fumistes.
Il a bougé
Santiago del Estero sur la route de Tucuman en allant vers la cordillère des Andes
https://www.google.com/maps/place/Santiago+del+Estero,+Argentine/@-29.3812445,-64.4854572,6.34z/data=!4m5!3m4!1s0x9425a84f49ae19cf:0xe23b1c64d3a49ba5!8m2!3d-27.7910388!4d-64.2734424
« Un dossier intitulé « Roms, l’overdose » (2013), a valu à Yves de Kerdrel une condamnation pour provocation à la discrimination, la haine ou la violence. » L’Express
cet écrivain polonais en exil argentin, cet intellectuel rebelle qui se révolte tant contre l’imitation aveugle de la culture française dans les deux pays
in les Cahiers ALHIM
C’est pourtant ce qu’ont fait Diego Rivera et aussi Orson Welles de créer à partir de leurs apprentissages européens leur propre dimension extrêmement personnelle, dans leur pays d’origine. Je me nourris, je repars.
Si je ne repars pas c’est que je suis heureux.
Gombro dit, lui repartir en Argentine c’est repartir vers le passé.
Pourtant, sur son lit de mort, à Vence, il regarde le ventilo, bien arrimé et dit à sa fille « regarde, l’Argentine ».
Complexité du personnage, paradoxe dit l’article.
merci à vous christiane
Ce vaillant petit bonhomme à particule n’aimait pas les manants. On se croirait dans les Visiteurs…
N’était-ce pas plutôt son lit d’agonie? Les gens qui sur leur lit de mort ont pu regarder ne serait-ce qu’un ventilo ne doivent pas être légion.
Il me semble bien que c’est dans Valeurs actuelles que Houellebecq a donné sa dernière importante interview, avant de se faire moine bientôt.
@@Raison pour laquelle le roman de Roth s’intitule The Human Stain / La Tache:
C’est un effet secondaire du viagra. L’effet panique, au sens grec, ou « baiser comme des betes » au sens mythologique.
op.cit. pages 48/49 et 300/301 pour la traduction française.
refroidir la bonne George,
et bien, cela promet =:-)
(mais ils avaient 20 et 26 ans)
Musset la torturait c’est ce que je comprends à la page 26. Pour le plaisir de recommencer les jeux de l’amour. Comme elle a dû souffrir.
Proche de sa fin, dans son lit d’hôpital
est-ce noté à 1h21 lors du défilé du générique de fin
vous avez raison
1-zéro
Delaporte arrêtez de radoter sur Houellebecq en futur moine. C’est d’une lourdeur.
Chaloux à 0h03
fort bien écrit ; ai lu toute la première partie. Maurras semble de parti pris. Sa manière de nommer la femme « la bonne George » par son acrimonie, en témoigne. Ne sait pourquoi, ai pensé à Montherland et ses jeunes filles. Cette superficialité de l’amour peut-être.
lirai la suite demain, merci.
ne sais
J’ai un excellent petit traiteur grec près de chez moi.
Le roman de Roth, La Tache, suit une vieille tradition qui remonte au roman grec dans l’Antiquité qui s sont beaucoup inspiré ds comédies de Ménandre, qui lui-même s’est beaucoup inspiré des tragiques grecs, Euripide en particulier. Ici, c’est Œdipe roi de Sophocle, qui avait aussi inspiré Robbe-Grillet dans Un régicide et encore dans Les Gommes. Mais chez Ph. Roth, c’est la veine comique et satirique qui l’emporte, qui est assez proche, si on veut à tout prix le rattacher à une tradition, aux contes milésiens qui ont inspiré également le Satiricon de Pétrone. C’est de la mort du père comme figure (qu’inaugure le roman du XXè siècle avec Kafka et Proust) dont il est question dans ce roman et n’est pas sans rapport, de ce point de vue, avec Patrimoine. Mais comme chez Ménandre, je pense qu’il ne serait pas faux de dire que chez Roth le comique est un tragédie dépassée.
« Delaporte arrêtez de radoter sur Houellebecq en futur moine. »
Cela gagne en plausibilité quand on comprend son nihilisme présent, et dont il voudrait guérir – par la foi.
D.
Je viens de découvrir un Portugais près de chez moi. Va falloir goûter tout cela, en espérant que Monsieur Ed valide. C’est lui le spécialiste.
Rose,
Vous aimez Montherlant ?
Delaporte,
C’est une interprétation très mystique de Soumission, que vous n’êtes pas le seul à avoir. Pour ma part, je privilégie la dimension politique même si l’un n’empêche pas l’autre. Après tout, on ne peut jamais vraiment connaître l’intention d’un auteur, l’essentiel étant notre perspective de lecteur.
« Delaporte, C’est une interprétation très mystique de Soumission »
Une récente relecture de Soumission me fait plutôt pencher vers le mysticisme rentré de Houellebecq, qui ne demande qu’à éclore. La place de la religion dans ce roman est centrale, avec d’abord Huysmans, dont le héros est un admirateur et un spécialiste, et de l’islam, auquel il va se convertir finalement.
Huysmans, c’est le bon vieux pôle chrétien, la sagesse, la tradition française. C’est un massif littéraire et spirituel, que le personnage de Soumission quitte cependant pour se faire musulman. La greffe prend avec l’islam, grâce au contexte, et aux relations que le personnage a nouées autour de lui (autrement dit, l’assurance de bien vivre, d’avoir plusieurs femmes, etc., etc.). C’est la morale cruelle de ce conte de fées moderne.
Il se convertit par lâcheté, par égoïsme, comme la France.
« Il se convertit par lâcheté, par égoïsme, comme la France. »
Oui, le personnage de Houellebecq est une personnalité assez lâche, assez falote. Mais l’islam est aussi une grande et belle religion par ailleurs. On peut trouver en elle des richesses spirituelles très hautes. Il me semble que la grande ambiguïté du roman de Houellebecq est là, qui le dépasse lui-même.
WGG 17h23. En règle générale et en particulier, je ne réponds pas aux grossièretés. Vous avez parlé du livre de Compagnon sur les chiffonniers comme d’un « livre baudelairien ». Il doit exister 2 versions différentes du même livre. C’est un livre d’historien, un gros livre paru ds une collection historique;Compagnon, qui est un érudit accompli et intelligent étudie le rôle que jouaient les chiffonniers , à Pais , et il fait référence à Baudelaire, aux dessinateurs, aux écrivains de l’époque.En choisissant un angle d’attaque original, c’est toute une société qu’il évoque.Le livre est agrémenté plutôt qu’illustré de gravures intéressantes, ce qui le rend passionnant. Talent d’écrivain, en plus, Compagnon a une superbe « touche » ou « plume », je ne sais.C’est un gros livre,extrêmement bien et sérieusement documenté.Je n’ai pas compté le nombre de citations de Baudelaire; là n’était pas l’objet de ma lecture.
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à 17h56, vous avez écrit : Constantin GuyS,joue pour Baudelaire un rôle analogue à celui joué par Moravia pour « le Mépris » de Godard.Cette affirmation sibylline a mobilisé mes neurones,en vain. Vos rapprochements nombreux et oroginaux sont souvent pleins d’ombre. Que voulez-vous dire ?
Et our finir, je dois vous avouer que j’ai fini par m’amuser des diverses sauces avec lesquelles vous accommodez « le Satyricon ».Ce qui a nom dans la Pléïade « romans grecs et latins » correspond à une époque donnée,et les multiples rapprochements que vous faites avec toutes sortes de romans contemporains sont discutables ou amusants.
Ceci dit sans aigreur, sans insolence mais avec une certaine curiosité.
Hamlet, vous avez écrit craindre une volée de bois vert de ma part, à propos de » littérature populaire », je crois.Pourquoi donc ? je ne partage pas tout-à-fait votre point de vue sur Roth, mais je suis loin d’avoir de son oeuvre votre connaissance, cela, j’en suis convaincue. Ce post pour vous mettre en joie : j’ai trouvé pour Roth 2 mères exceptionnelles. J’ai vu, ce soir ,tv, le film de Karel Reisz « Morgan » qui date de …1966; film extraordinaire,jouissif, comme seuls les Anglais savent en faire. (j’adôre les Anglais). Morgan, jeune peintre ,assez loufoque pour aimer se déguiser en gorille,a une mère qui se désespère: traître, on t’a instruit, nourri de Marx, de Trotski, de Lénine, de Staline, et tu n’es capable de rien ! cette mère aurait sûrement pu avoir une influence heureuse sur Portnoy …elle tient une sorte de bistrot, et, Morgan est marié avec une adorable blonde (ils sont en train de divorcer),une liane à l’élégance raffinée: Vanessa Redgrave( prix à Cannes cette année là) qui est la fille d’une mère représentative de la gentry, chapeautée et bijoutée, qui ne digère pas que sa fille qui possède tout un immeuble, se soit amourachée d’un tel zigoto. Je vois très bien le rôle salvateur que ces 2 mères auraient pu jouer sur Roth et son complexe.C’est un film entièrement désopilant à l’humour ravageur,grinçant;une scène où Morgan place un oeuf frais dans la main d’un policeman qui joue à la marelle sur le trottoir, et tranche l’oeuf d’un coup de rasoir coupe-chou tandis qu’apparaît la t^te de Trotski décapité, est exceptionnelle. Dommage que Roth n’ait pas connu le free cinema anglais,il y aurait appris la légèreté, d’autant que V.Redgrave n’a jamais caché ses engagements politiques. Mes excuses pour ce longuet bavardage, Hamlet.
« Il me semble que la grande ambiguïté du roman de Houellebecq est là, qui le dépasse lui-même. »
Au contraire. À aucun moment les causes de cette conversion ne résident dans la soi-disante (car ces propos n’engagent que vous) beauté de cette religion. Le héros a un immense besoin de transcendance et se convertit par confort (carrière et polygamie).
L’ambiguité du roman, c’est plutôt d’une part la perspective religieuse (besoin de transcendance des Francais) et d’autre part les considérations politiques (calculs électoraux et pays qui s’enfonce dans la misère). Finalement, la France glissera doucement, lâchement, avec apathie et résiliation, vers l’islamisation qui réconciliera les deux.
Le nom de Kerdrel remonte à 1390, ce qui n’est sans pas le cas de Delaporte. Que dans cette famille , on serve Saint Louis à Damiette lui semble sans doute une circonstance aggravante, lui qui trouve l’Islam « une belle religion ». Le petit D. ne voit que Valeurs actuelles. Mais la Famille a produit le Dom Maur dont les travaux furent repris dans l’Histoire de Bretagne de Lobineau, excusez du peu! Au fil des temps, on trouve un Maçon , un Zouave Pontifical qui, comme d’autres fait du bon boulot en 1870 .ils ont la droite dans le sang comme d’autre la gauche, tantôt monarchistes, tantôt impériaux. Aucun n’est compromis dans l’écroulement de 1870. ils ont, prix à payer, leur érudit folklorique du Dix-neuvième, quelle famille ne l’a pas? Plus récemment,, Michel Audren de Kerdrel s’évade de Bretagne pour s’engager dans la RAF en 1941 avant d’être abattu au dessus de Munster en 1944. Croix de Guerre 39-45, distinguished Flying Cross. Ils se maintiennent à Lannilis, leur manoir depuis toujours. Apprenez donc un peu ce que recouvre un nom , Delaporte, avant que de vous mettre à baver dessus.
Simon Harris, le jeune ministre de la santé du gouvernement irlandais, chouchou des femmes irlandaises.
(…) the Irish minority government, with the backing of opposition parties, will within weeks start the process of drawing up legislation to allow for abortion, which was once an unthinkable political project in Ireland.
Autrefois, c’est à dire il y a 15 ans, légaliser l’avortement eut été impensable. Seuls les plus de 65 ans ont voté contre, et le Donegal, comté de l’Ulster appartenant à la République d’Irlande, est le seul a produire une majorité de « Non ».
Comme toujours, les catholiques du Nord se retrouvent isolés, car à Belfast & Derry, l’avortement est illégal, selon la même loi de 1861. C’est à Londres qu’il revient de cesser de traiter l’Ulster de façon différente du reste du Royaume-Uni, en abrogeant purement et simplement la loi victorienne. En attendant, on risque de voir un grand nombre de Nord-irlandaises traverser la « soft border » (jusqu’à quand?) pour avorter à Dublin, Dundlak, ou Sligo…
Now give us the right to abortion in Northern Ireland
https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/26/now-give-us-the-right-to-abortion-in-northern-ireland
La foi ce n’est pas quelque chose qui se transmet par une femme qui vous la donnerai comme une autre bien plus démunie qui transmettait le sida.
Il est vrai qu’à mes yeux dieu aide à se sauver de ses propres démons par sa propre magnanimité qui est la sienne mais la femme, elle, est aussi impuissante que l’homme parce que soumise également à sa finitude.
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