Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement
Pour qui se souvient du recueil de notes de Julien Gracq En lisant en écrivant, tout était déjà dans l’absence de virgule, chacun étant libre de l’interpréter à sa guise, et notamment comme l’idée que chez un tel écrivain les deux activités étaient indissociables et se prolongeaient l’une l’autre, mais nul ne pouvant feindre de l’ignorer tant elle était éclatante. Avec Taches de soleil, ou d’ombre (208 pages, 22 euros, Le bruit du temps), dernier livre de Philippe Jaccottet constitué de notes sauvegardées datant des années 1952-2005, tout est déjà dans la virgule. On ne l’y aurait pas placée spontanément. Inutile d’aller consulter le Drillon, bible des passionnés de ponctuation, il ne sera en l’espèce d’aucun secours.
Y sont colligées des observations d’un esprit attentif aux moindres bruits, à commencer par celui du temps ; aux couleurs, aux odeurs.Son oeuvre immense de poète et de traducteur (Goethe, Holderlin, Rilke, Musil, Mann, Homère…) en témoignait déjà. Une manière de conserver un contact avec l’univers poétique quand on passe ses journées à traduire. Ce sont les notes de celui qui a trouvé sa voix le jour où il l’a baissée d’un ton. Des notes comme autant de graines susceptibles de s’épanouir en poèmes. Il en avait déjà rassemblé une partie sous le titre de Semaisons. C’est peu dire qu’il réagit en poète, et en traducteur de poètes. Non seulement celui qui amène leurs mots dans notre langue, et restitue l’éclat mystérieux de leurs vers malgré ce long voyage, mais celui qui poétise le réel et n’a de cesse d’en traduire les manifestations. Une phrase suffit au sortir de la forêt : « La nuit, le chant des rossignols comme une grappe d’eau ». On ne voit guère que l’enchantement au contact de la nature, sa beauté si proche, pour tempérer son pessimisme
Y affleure à chaque page l’intranquillité d’un mélancolique qui va à son pas dans le vacarme du monde, convaincu que jamais sa beauté ne se taira car quelque chose ou quelqu’un doit bien en nourrir le secret, derrière le mur, dans l’invisible. Il note des haïkus de Bashô. Cela dit, le « gentil » Jaccottet, vaudois le plus célèbre de Grignan (Drôme), s’y révèle plus dur que dans ses poèmes. Sans indulgence avec lui-même dans le choix de ses notes à sauver du feu, il ne l’est pas davantage avec ses contemporains, et leurs dates ne change rien au jugement. Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ». Parlez-lui plutôt de Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd ». Une visite à Francis Ponge l’attriste en raison de « son orgueil aussi naïf ».
Chaque terme est pesé au trébuchet de la précision dans la musicalité. Ses non-dits sont gouvernés par le sens de la mesure, de l’équilibre, de l’harmonie -et la défiance pour la rime qui offusque la vérité. Des tableaux permettent de saisir son vertige face à l’indicible : ceux de Rothko ou de Morandi. On l’aura compris : ce n’est pas lui qui se grisera de grands mots. Il invite même à les proscrire, qu’ils relèvent de l’hyperbole (extase, délire, abime), du faux lyrisme (harpe, encens, lys, aurore) ou « des extravagances surréalistes », tant ils empoisonnent la poésie. Toujours leur préférer, le mot rare, humble, rude. Un modèle ? Mandelstam
« La grande question pour qui s’entête à écrire : comment mettre les mots à l’épreuve, comment faire pour qu’ils contiennent le pire même quand ils sont lumineux, la pesanteur quand la grâce les porte ? Je n’ai que trop tendance à dissocier l’un de l’autre »
Certaines pages de pure observation sont bouleversantes. Celles sur l’agonie de son beau-père, sa résignation quand même, les métamorphoses de son petit corps sous l’empire d’une douleur muette. L’évocation de la fin d’un oncle et parrain, auquel il n’était guère attaché, n’en est pas moins frappante, mais pour une autre raison : son côté l’une-de-ces-existences-dont-il-restera-rien.
Les impressions de lecture occupent une grande place. Car chez lui aussi, chez lui surtout, la vie va enlisantenécrivant. Encore que l’âge aidant, on relit plus qu’on ne lit. Pour vérifier l’érosion du temps sur le jugement littéraire. Mais à l’examen, les craintes se vérifient : longtemps après, dans les Caves du Vatican, la souveraineté du style dissimule encore un certain manque de substance. A l’inverse, en revisitant les nouvelles du maître du genre, Henry James, il avoue à être plus sensible à leur texture et leur matérialité. Le contact avec l’auteur n’y change rien : ainsi, après avoir passé la journée à l’Isle-sur-la-Sorgue chez René Char, il se désole de constater que cela n’a en rien dissipé ses réserves sur son Nu perdu. Quant aux recueils de correspondance, comment n’être pas déçu de constater que, lorsque des esprits aussi pénétrants que Paulhan, Ungaretti ou Saint-John Perse s’écrivent, ils se parlent surtout de la vie littéraire, et restent donc à la surface des choses ; parlez-lui plutôt des lettres de Rilke, il est vrai plus généreuses dans leur attention à l’autre, et plus profondes par l’objet de leur curiosité. Il apprend la mort accidentelle de W.G. Sebald et confie qu’il était l’un des rares parmi les écrivains dits nouveaux qui l’ait totalement conquis. Sans plus, hélas. On aimerait en savoir davantage.
J’allais oublier : la part du rêve dans le dévoilement de cette part d’ombre. Curieux comme des récits de rêve m’indiffèrent quelles que soient les plumes qui les rapportent ; et malgré mon admiration pour Graham Greene, je n’ai jamais été capable de poursuivre au-delà de la vingtième page la lecture de son « Dream Diary » (Mon Univers secret/ A World of my own, 1992), c’est ainsi. Ceux de Philippe Jaccottet sont mélodieux, harmonieux, même lorsqu’ils tournent à la tragédie. Mais fussent-ils d’un poète, les rêves ne font pas toujours rêver. Ce qui ne retire rien à l’exceptionnelle lumière dans laquelle baignent ces éclats. On ne se demande même plus si la virgule est à sa place dans le titre, ou pas.
(« Black on Maroon, 1959 » huile sur toile de Mark Rothko, D.R. ; « Philippe Jaccottet à Grignan » photo D.R.)
1 054 Réponses pour Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement
‘L’état du soleil levant est allégresse, malgré le jour cruel et le souvenir de la nuit…’ ç’aurait pu provenir de Philippe Jaccottet, c’est du René Char, c’est tout aussi beau, un peu de poésie ponctuée, le matin.
Merci RDL pour cette belle ouverture de printemps.
« Avec Tache de soleil, ou d’ombre »
Une virgule soulignant une inévidence…
« ouverture de printemps », avec tache d’ombre, ou de soleil ?
« Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement »
Alors que pour le traducteur, il s’efface dans le resplendissement…
Son côté « regardez comme je me suis retiré dans mon oratoire de mélancolie rare et précieuse » ne m’emballe pas du tout. bref allergique au poète, pas au traducteur .
Beau sujet de lecture et qui nous invite à relire son L’entretien des muses paru en 1968 chez Gallimard.
Un texte sur Paul Claudel, quasi programmatique, inaugure ce magnifique « essai » qu’il termine ainsi:
Éteins cette lumière! Éteins promptement cette lumière qui ne se permet de voir que ton visage!
Ce n’est pas l’aspiration à la nuit mystique, mais le désir de cette rumination du monde, le poète concentré sur lui-même ayant mangé les arbres, les fleuves, la lumière, pour les rendre ensuite merveilleusement visibles dans quelques paroles où il est seulement question d’ une promenade sur le Rhin, d’un voyageur qui tousse au fond d’une voiture ou d’une réunion sous les tilleuls. »
(La Phrase citée de Claudel est la conclusion de La Cantate à trois voix.)
Ce « rendre visible », bien accompagné ici par Rothko et Morandi!
Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ».
Un peu dur, tout de même. De la nuance, avant toute chose…
» Encore que l’âge aidant, on relit plus qu’on ne lit. »
Cliché, démenti par la pratique quotidienne de tout amoureux de la lecture vieillissant.
» Curieux comme des récits de rêve m’indiffèrent quelles que soient les plumes qui les rapportent »
Le récit de rêve n’a d’intérêt que si un travail littéraire le transforme en fiction. Autrement, ce n’est guère qu’un matériau pour l’analyste ou une distraction conjugale au petit déjeuner.
« Regardez comme je me suis retiré dans mon oratoire de mélancolie rare et précieuse »
C’est aussi l’image que gardent, dans un autre genre, les allergiques à Quignard.
« Ecoutez le son un peu cassé de mon violoncelle »…
Et pourtant, je reste fidèle à mes premières impressions (soyons honnête, je ne lis plus tout).
Mais Jaccottet, quelles traductions!
C’est un colosse, pas un petit marquis.
« A Jaccottet, la langue française reconnaissante », quelque chose comme ça…
Il est beau, le Rothko. Appétissant. On en mangerait.
« A Jaccottet, la langue française reconnaissante », quelque chose comme ça… (rédigé par u.)
Eh oui, on a tous une dette envers Jaccottet. Rilke, Musil… c’est pas rien.
N’y a-t-il pas quelque chose de curieux
dans la pose d’angle de la photo
comme une figure de proue,
quand il est question
d’effacement ?
Attenduautournant.
encore un habillé pour l’hiver par Popaul, décidément, un bon auteur est auteur mort !
Mark Rothko ou l’art de la surtransparence chromatique. Insensé.
Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd ».
—
Réducteur.
D’après un autre Claudel, le diplomate:
« Vous êtes très sensible aux termes flatteurs dans lesquels on veut bien vous annoncer votre nomination et vous savez qu’en vous appelant à ce poste important, on n’a été animé que par des sentiments de bienveillance à votre égard.
Cependant, vous ne désirez qu’une chose, c’est qu’on vous laisse où vous êtes. En XXXX, où il faut beaucoup de temps pour prendre position, la persévérance, l’unité dans un dessein bien mûri et obstinément poursuivi sont des éléments décisifs, et les questions de personnes y sont capitales.
Vous avez confiance dans ces sentiments de bienveillance envers un agent lointain et dépourvu de relations et vous confiance l’on ne voudra pas refuser la satisfaction bien modeste que vous avez l’honneur de solliciter ».
@u.
Jaccottet, Bonnefoy, Quignard etc…
Sur le rêve, il y a Les Songes et les Sorts de Yourcenar (jugé « honorable » par Gracq dans En Lisant en Ecrivant), le dossier qui suit le texte des années trente dans La Pleïade beaucoup plus intéressant que le livre publié. Il faut un talent particulier pour le récit de rêve, on l’a ou on ne l’a pas.
« Attenduautournant. »
C’est vrai que comme effacement j’ai vu mieux. D’autre part, les mots conformes aux préjugez collent aux doits : les mots et la colle.
La traduction, ce labeur, ce turbin, ce gagne-pain
« Comment avez-vous vécu –vous avez à présent renoncé à la traduction– cette double activité de traducteur et de poète ?
– De manière différente selon les époques et les traductions. Dans mon travail de traducteur, il y a le gagne-pain, c’est-à-dire, pour simplifier, les romans, et la poésie. Dans le premier domaine, j’ai eu la chance de pouvoir traduire souvent des oeuvres qui me passionnaient, ou pour lesquelles j’avais une grande admiration. Même si j’avais des affinités avec l’auteur ou les thèmes, il s’agissait d’oeuvres qui étaient étrangères à mon travail personnel. Je pouvais donc facilement mettre une cloison étanche entre les heures passées à la traduction, et celles passées au travail personnel. Je crois que l’un ne déteignait pas sur l’autre, n’envahissait pas trop l’autre, du moins je m’y efforçais. J’ai eu, naturellement, des moments de révolte, de lassitude, parce que cela me prenait beaucoup de temps et de forces. Mais je n’ai pas d’amertume à cet égard, car il n’y avait pas de gêne pour mon propre travail et le résultat en a valu la peine. L’autre part, celle des poèmes, est beaucoup moins importante quantitativement. Comme chacun sait, cela ne rapporte presque rien, je l’ai donc fait par désir de faire connaître certains poètes, ou parfois parce qu’on me l’avait demandé. Ungaretti, par exemple, a beaucoup insisté pour que je le traduise. En traduisant de la poésie, j’ai retrouvé le danger que je croyais avoir écarté en m’éloignant de Paris, celui des influences. En traduisant des oeuvres qui étaient peut-être plus accomplies que les miennes, il y avait le risque d’en être imprégné au point d’y perdre un peu de ma singularité. Il se peut aussi que cela ait été un apport positif, dans le cas de Rilke par exemple, qui était ma passion d’adolescent et qui m’a accompagné pendant des années, parce qu’il y avait une évidente affinité de nature. Après avoir traduit l’Odyssée, qui était une commande, j’ai eu l’impression que la technique que j’avais choisie prosodiquement pour traduire le poème pouvait m’être utile dans ma propre prosodie ensuite.
(2000)
Tous les romans ne sont-ils pas des récits de rêves éveillés ?
Le récit de rêves ncoturnes est le matériau de base de l’autofiction, genre que Passou ne semble pas aimer ?
« D’autre part, les mots conformes aux préjugez collent aux doi(g)ts »
Sur la photo, Jacottet n’a qu’un pied !
Chaloux dit: 14 mai 2013 à 13 h 11 min
« Il faut un talent particulier pour le récit de rêve, on l’a ou on ne l’a pas. »
Quel critique ce Chaloux !
Ce sens profond de l’analyse, cette aptitude à la parfaite compréhension d’un texte, on l’a ou on ne l’a pas.
Et toujours deux « c » à son nom, pardon !
« Le récit de rêves ncoturnes est le matériau de base de l’autofiction »
Et les rêves diurnes, Jacques, entre jeunes CRS et de « loulous métissés »?
(voir fil précédent).
Heureux homme, tyrannie ou anarchie, vous pouvez traverser l’histoire en souriant…
(Moi je n’ai droit, tout au plus, qu’à l’affrontement hypothétique entre 4 Femen et dix préposée en uniforme.
C’est délicieux mais c’est bien rare).
« Sur la photo, Jacottet n’a qu’un pied ! » (J. Ba)
C’est juste, il y a comme un côté Giacometti.
« … il y a comme un côté Giacometti »
Sauf les mains — figées dans cette position si peu élégante…
4 Femen face à la Tour Eiffel, zouzou fantasme tout éveillé. C’est satan qui l’habite nous dirait Reigniez.
La flânerie n’est qu’une longue rêverie, u., une suite d’images, agrémentées parfois de dialogues sur fond de musiques urbaines : souvent je me dis en marchant et regardant que j’aimerais bien avoir une caméra implantée dans les iris, que de films inédits vus et disparus !
Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ».
Faire +1 dans le compteur à phraseur et passer à autre chose de moins nombriliste…
Chez Giacometti aussi, les mains sont souvent pataudes, empruntées, renato.
Bof, si vous le dites ! J’ai toutefois écrit peu élégante… mais peu importe, inutile de faire des nuances ici.
« Une position peu élégante » ça ne veut rien dire, renato, trop vague, imprécis, il faut traduire…
Puisque le nom de Giacometti a été écrit, et donc la référence à la sculpture à été faite, il suffit de se référer à l’histoire de la sculpture pour comprendre le sens de « peu élégant », si je dois m’expliquer il est évident que le rapprochement avec un Giacometti a été fait sans réfléchir.
« Black on Maroon, 1959″ (Rothko)
Si j’en avais le CRAN, je dirais que c’est de toute évidence une méditation sur l’émancipation des esclaves.
Aux fugitifs marrons, la toile offre la perspective d’une fenêtre.
« Taches de soleil,ou d’ombre »,un extrait:
« Lecture de Saba,des poèmes de 1935 à 1943,Ultime cose.Comme à celui de Skacel,j’ai éprouvé une sorte de dépit,sinon de honte à n’avoir jamais pu atteindre cette suprême,et d’ailleurs seulement apparente simplicité,liée,chez l’un et l’autre,à une longue expérience de la douleur.Lune ayant été peut-être le prix de l’autre.(Encore que,j’invente peut-être ce lien) »
« Black on Maroon, 1959″ (Rothko)
or je le vois prune….
avez-vous déjà rêvé d’un Rothko ?
« les mains sont souvent pataudes, empruntées, renato. »
Seulement pour « Nett und artig ».
Pour le reste, la tradale se tenait.
Sur un pied, peut-être, mais elle se tenait.
On sentait l’artisan.
» Il invite même à les proscrire, qu’ils relèvent de l’hyperbole (extase, délire, abime), du faux lyrisme (harpe, encens, lys, aurore) »
Là, il est tout de même un peu en retard, le père Jaccottet : vers 1850, ce genre de vocabulaire sonnait déjà on ne peut plus ringard. Dans son programme de relectures, il devrait inscrire Apollinaire.
» Il m’a semblé parfois (mais quelles chimères n’invente-t-on pas, presque honnêtement, pour justifier ses limites !) que ma plus vraie vie, ma seule vraie vie, n’était faite que des moments pour lesquels j’avais cru trouver une expression un peu juste ; comme si devenir poésie, si peu que ce fût, leur conférait plus de réalité, ou, plus précisément encore, les révélait, les fixait, les accomplissait. Sans doute survivaient-ils déjà d’une certaine manière dans le souvenir ; mais la parole leur ajoutait quelque chose qu’elle était seule à pouvoir leur donner, une valeur, et une espèce de privilège. (Sans doute ces moments ne me semblaient-ils pas arrachés au temps pour la simple raison qu’ils pourraient me survivre, si les poèmes étaient beaux. Car enfin les œuvres qui nous paraissent les plus assurées de durer ne sont encore que de très fragiles feuilles de papier, qui brûleront ou moisiront un jour. Mais comment expliquer ce que l’on ne ressent que confusément, encore que profondément ? Disons qu’il ne s’agirait pas de prolonger son nom au-delà de la mort, ni même de faire durer des moments fugitifs ; mais plutôt de donner à ces moments fugitifs une sorte de forme spirituelle (et forme est encore mal dire) ; ainsi le parfum de la violette de mars, qui fanera pourtant, semble creuser un couloir ténébreux et velouté dans le mur du temps et s’ouvrir brusquement sur ce qui n’a plus ni nom, ni parfum, ni saison.) »
Texte paru dans Pour l’Art, n°24, mai-juin 1952, Lausanne.
Repris dans la revue de Yves Chanéac, Faire part spécial Philippe Jaccottet numéro 10/11-Automne 87.
Pour ce travail Rothko a parlé d’influence subconsciente des murs de la sale de l’escalier de la Biblioteca Medicea Laurenziana.
Biblioteca Medicea Laurenziana.
On garde cette impression sur la rétine quand on ferme l’oeil après avoir regardé une fenêtre éclairée.
N’est-ce pas très superficiel
de ne commentouiller qu’une photo
de la République des livres ?
Evidentellement.
« ainsi le parfum de la violette de mars, qui fanera pourtant, semble creuser un couloir ténébreux et velouté dans le mur du temps et s’ouvrir brusquement sur ce qui n’a plus ni nom, ni parfum, ni saison. »( cité par versubtil)
De quoi vous décourager de renifler les violettes…Déjà que le parfum de la violette de mars, il faut vraiment avoir le nez dessus, si en plus ça doit déboucher sur l’absence de violette, alors merde…
Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ». Parlez-lui plutôt de Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd »
c’est effectivement très dur : la dureté en ressort de la contiguité
quand suit « Une visite à Francis Ponge l’attriste en raison de « son orgueil aussi naïf ». »
c’est une psychologie qui émerge de ce groupe de cinq
« N’est-ce pas très superficiel
de ne commentouiller qu’une photo »
C’est juste, cher Polemikoeur, mais un bloggeur sait n’être qu’un modeste technicien de surface, et Pierre A. attache le plus grand prix à ses illustrations. Quand on ne les remarque pas, il devient grognon.
si je dois m’expliquer il est évident que le rapprochement avec un Giacometti a été fait sans réfléchir
jaccottet fait un peu cato de gauche bobo les deux pieds dans la même godasse..comme l’oeuvre de giacometti se prete volontier à sa caricature, ainsi que vangogh toulouse..guaguin..mais la cia l’a anticipé pour rotko..en art contemporain c’est dla curation ou jm’y connais pas..si si rotko est souvent un premier contemporain pour les curateurs..en tout cas indiçibe et muet..comme les pubs bénétron alors
Le fait est que lorsqu’on est dans le vestibule de la Laurenziana on comprend pourquoi Rothko parle d’influence subconsciente, ce qui n’est pas du tout évident lorsqu’on regarde des photos du vestibule…
ça doit déboucher sur l’absence de violette, alors merde…
voilà trouvé le moto de ton chalet, sweet chalet de nécéssité, jean marron
Deux pouces dans les poches d’un pardingue, ce n’est qu’indifférent.
Dans les goussets d’un jeans, ce serait insolent.
N’est-ce pas très superficiel
de ne commentouiller qu’une photo
de la République des livres ?
« de rester superficiel c’est ce qu’il y a de plus dur » a écrit un con contemporain..mais plus tard
« En traduisant de la poésie, j’ai retrouvé le danger que je croyais avoir écarté en m’éloignant de Paris, celui des influences. »
Cette phrase m’intrique. En quoi Paris pourrait-il influencer un style d’écriture, plus que Grigan dont le climat fut fatal à la marquise de Sévigné ?
Dans les goussets d’un jeans, ce serait insolent
vérité audelà de l’atlantique tout à fait zouzou..t’es un habitué de ces situations désespérés..les plus belles
Certains rapprochent la recherche du « ton juste » de Jaccottet à la peinture de Julius Bissier..
http://1.bp.blogspot.com/_MHTrKbHIYNI/TAf4UwKc0YI/AAAAAAAAA0c/MzOxgyQPL-I/s1600/bissier+21.jpg
Grignan, grrr !
En quoi Paris pourrait-il influencer
tout se passe a newyork baroz..t’es un bouseux
On sait bien où tu les mettrais les deux doigts, le boug !
« En quoi Paris pourrait-il influencer un style d’écriture, plus que Grigan » (J.Ba)
Ça dépend de qui on serre la paluche en faisant son marché de produits bio.
Pour vous, Jacques, c’est Delannoe.
Pour Jaccottet, c’est …et merde, c’est aussi devenu Delannoe.
Les années 60, c’était encore le bon temps.
Le maire avait un visage rouge et une large paluche.
« ainsi le parfum de la violette de mars, qui fanera pourtant, semble creuser un couloir ténébreux et velouté dans le mur du temps et s’ouvrir brusquement sur ce qui n’a plus ni nom, ni parfum, ni saison. »( cité par versubtil)
C’est pas très bon, tout de même. Je trouve ça prétentieux, fabriqué, vide, hein, finalement. Peut-être que Jaccottet aurait dû s’en tenir à son boulot de traducteur. Lui qui prétend faire la chasse aux grands mots, il fait plutôt dans le solennel-pompeux-creux, non ?
« Seulement pour « Nett und artig » »
Pas que, zouzou, pas que… Un « dicht » compact comme un direct au foie rendu par un « entassés les uns sur les autres » qui traîne sa longue misère…une « nacelle des plaisirs » fantasmatique au lieu d’une « maison de plaisance » walserienne et délicatement « surannée » (l’anglais dira « folly », le français évitera une « folie » trop équivoque dans le contexte)…pour finir, un « sorgfältig »,pourtant d’une innocuité, sur l’échelle de Richter de la traduction, à s’en faire pleurer les miches, rendu par un fautif « avec diligence » (le soupçon du calembour vasouillard n’excuse rien). On en passe, et des bien plus pires.
Votre mansuétude envers ML est presque coupable, zouzou. Ou alors, c’est le baiser de Judas ?
« Certains rapprochent la recherche du « ton juste » de Jaccottet à la peinture de Julius Bissier. »
Oui, bien sûr et bien plus juste que Rothko… et sans passer par NYC…
Quant au commentaire sur les commentaires de la photo, c’est celui qui en redit qui a commencé !
C’est un peu notre test de Rorschach, qui fait le mieux parler nos inconscients et celui de Passou !
…en plus, le Rothko du billet, il est morbide…
voilà trouvé le moto de ton chalet
Penses-tu, tes « curateurs » se sont mis à l’ouvrage sur mon « vangogh ». On peut y manger à même le sol, dans mon chalet, comme sur la tête d’un pouilleux.
Tu viens quand tu veux, j’ai justement un boeuf à la ficelle sur le gaz.
@renato, j’acquiesce à vos remarques à propos de Giacometti de tout à l’ heure..
@J.B. Le texte est de 1952, sûrement un texte de jeunesse, avec toute la certitude de l’ avenir…
( Je reviens après la gym..)
Et la ficelle, on l’a mange aussi, Hansi ?
Diensttuendes A****loch, 14 h 34 min
Bah, ce voyageur de l’impériale ne se tenait que sur un pied, il faut le faire. Et l’écriteau « Besetzt! » ne l’a jamais fait reculer, c’est un poids lourd.
Queneau a raconté ses aventures dans l’autobus S., qui partait de Saint Lazare, hein.
le propos du poéte c’est souvent de dire que l’image n’est pas faite dans le bon sens, ou plutôt qu’elle n’est pas un substitut qui se suffirait..tout du contraire..c’est ça le gros taf du poête jean marron..vu que c’est quantique
A****loch: au Viet-nam, c’est le nom vénéré d’un de nos empereurs,
Tru Dhuc.
ce voyageur de l’impériale ne se tenait que sur un pied
les flamands rose et blanc se tiennent sur un pied à néchin..les cigognes dans les pubs de choucroute aussi? faut chéquer avec renfield
Parlez-lui plutôt de Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd ».
C’est en effet l’impression que donnent les photos du patriarche de Brangues. Mais où est l’allégresse juvénile de l’homme des « Cinq grandes odes », du « Livre de Christophe Colomb » et du « Soulier de satin » ?
Tu viens quand tu veux, j’ai justement un boeuf à la ficelle sur le gaz
gaz de shit
» le propos du poéte c’est souvent de dire que l’image n’est pas faite dans le bon sens, ou plutôt qu’elle n’est pas un substitut qui se suffirait..tout du contraire..c’est ça le gros taf du poête jean marron..vu que c’est quantique » (rédigé par bouguereau)
Ouais… Tu m’en diras tant.
Et cet organe giacomettien, n’est-il pas élégant ?
Tru Dhuc
trés joli..ha comme je rêve d’un curateur curatant une grande rétrospective de l’art de tru dhuc au grand palais..sûr que chirac serait dac pour l’inaugurer et d’y aller de son boniment
Ouais… Tu m’en diras tant
c’est pas trés bien dit mais reconnait que l’idée est là, une image ne se consomme pas, un platonique baise quand même, mais au paradis
l’écriteau « Besetzt! »
t’a interret à t’équipée fissa jean marron..si tu veut pas qu’ ton chalet à impériale soye bondée jusqu’à la gorge..bis zum Ersticken
Rêve et poésie se reçoivent l’un l’autre
mais ne s’installent pas ensemble.
Le rêve est dans l’effacement,
la poésie, dans la cristallisation,
brillante, resplendissante ou pas.
Le rêve jaillit au-delà de la frontière
de l’état de conscience.
La poésie habite du côté de l’état de conscience.
Dormisoldormidablement.
un de nos empereurs,
Tru Dhuc.
A ne surtout pas confondre avec l’empereur des numéros 10, le fantas(ti)que François du MHR.
Un bon papier.
« t’a interret à t’équipée fissa jean marron..si tu veut pas qu’ ton chalet à impériale soye bondée jusqu’à la gorge.. » (rédigé par nett und…)
A propos de chalet de nécessité, je viens de relire, dans « D’un château l’autre », l’épisode de l’explosion des chiottes de l’hôtel Löwen, la « bombe de merde ». Epique ! J’en riais encore vingt ans après l’avoir lu pour la première fois, je viens de recharger les accus pour vingt ans (enfin, j’espère). Dire qu’il y a des gens qui font la fine bouche (si j’ose dire) sur Céline, sous prétexte que ci… que mi… Ils savent pas ce qu’ils perdent ! C’est pas un Jaccottet qui vous rendra accroc à vie de ses bouquins, comme fait Céline. Petit maître…
les cigognes dans les pubs de choucroute
J’accepte aussi les cigognes dans mon chalet, à condition toutefois qu’elles soient propres.
Qu’elles s’torchent, quoi.(zouzou, tu peux traduire à drakul, steup’ ?)
la « bombe de merde »
au prix du gramme de l’oeuvre au noir à piero, t’a pas interret à essuiller les éclaboussure jean marron..
Rothko, l’empereur est nu.
Camus, Gide, Mauriac, des phraseurs. Ce n’est pas dur du tout. Il serait temps de vous réveiller.
la présence de ce Rothko est telle qu’elle se prolonge encore, avec l’émotion qu’elle réveille dans la lecture du billet , et le déborde .
« un platonique baise quand même, mais au paradis »
pas de cochonnerie au paradis (il serait temps de le savoir)
« . Mark Rothko et Adolf Gottlieb affirment dans une lettre ouverte adressée en 1943 au New York Times : » Une idée largement répandue chez les peintres consiste à croire que ce que l’on peint n’a pas d’importance du moment que c’est bien peint. Cela est l’essence de l’académisme. Il n’existe pas de bonne peinture sur rien. » Rothko
Faut rien exagérer l’absence de virgules c’est juste pour pas en mettre, hein…
par défaut comme dans les chiottes des bistrots d’antan sergio..au fond de la court..des poèmes
Une idée largement répandue chez les peintres consiste à croire que ce que l’on peint n’a pas d’importance du moment que c’est bien peint. Cela est l’essence de l’académisme. Il n’existe pas de bonne peinture sur rien. » Rothko
dvrait savoir ct’hahuri que c’est justement le propos des anti..et les académiques sont des peintres du -sujet- chtement..
la présence de ce Rothko est telle qu’elle se prolonge encore, avec l’émotion qu’elle réveille dans la lecture du billet , et le déborde
ça me rappelle qu’en colo y’en avait un qui jetait des bocaux avec du carbure dans la fosse septique..
Un bon papier.
toujours double épaisseur chez jean marron
-sujet- chtement..
ah oui tum ‘mens mais tu m’mmanqukpas avec
talang d’d’ dahu ,ris ,A.D.faux d’talent prop ‘
(On parle du ressenti, mais le pressenti?
Le pressenti, c’est quand un de nos amis nous a annoncé une version (en viet: tra dhuc) faite en collaboration avec un camarade du « Berlin Alexanderplatz ».
Je me suis dit que malheureusement ça exploserait en vol après deux chapitres.
Hélas pour nous, on aurait bien aimé suivre ça, semaines après semaines.
Mais même vu à distance, je ne vois tout simplement pas comment ça aurait pu marcher.
Si je me suis trompé, je suis un con et je suis d’accord être assigné au chalet)
Hypothèse: pour démentir mon post, ils vont le faire.
Certains sont prêts à tout.
Harold Searles parlait de l’effort pour rendre l’autre fou.
Un ptit effort pour rendre l’autre con, avec un beau texte à l’arrivée?
Mark Rothko et Adolf Gottlieb affirment dans une lettre ouverte
Pfff…y débloque à pleins tubes de peinture, le cousin Alfred. Moi, depuis l’ époque Fluide jusqu’à l’Echo, je me fous comme de ma première vérole de la question du bien ou mal peint. L’essentiel est de saisir au colbak la vérité de mes concontemporains, puis de leur donner vie sous forme de crobards. Depuis Pilote déjà, je me servais de l’observation du blog à passou (quelle prescience,hein ?) pour trouver l’inspiration : le commissaire Bougret (pseudo achtement transparent),Hamlet Jovial, Gai-Luron (et ses goûts pour tout un tas de trucs), Super Dupont après des vacances à Porquerolles.
Le top, c’est quand même Jean Marron, qui m’a donné l’idée d’un scénar’ formide, « Le chalet était fermé de l’intérieur ».
Pour Passou, j’y travaille encore (y résiste, l’animal).
C’est pas noir sur marron, hein, ça se voit immédiatement… Ou alors ça fond dedans…
Hélas pour nous, on aurait bien aimé suivre ça
C’est sûr que ça aurait été une poilade de tous les instants sur la Rdl, claquements de jambons de la Forêt-Noire rires bis zum Ersticken.
Mais vous imaginez, zouzou, le temps passé à lui corriger ses copies de poussah laborieux, à dracul(artisan, mon cul !) ? A cette échelle, on ne pourrait plus vraiment appeler ça des marginalia. Sans compter les autres, de copies, les vraies, autrement plus intéressantes, comme des promesses d’avenir, qui se seraient accumoncelées.
C’est juste pour son compagnon d’infortune qu’on écraserait presque une larme…quelle idée, aussi, de s’embarquer sur une croisière au long cours avec un moule-à-gaufres comme ML!
Cela dit, bien que Le Lay ait posé son édicule (loin, très loin du chalet de jean marron) pour le demi-siècle à venir, rien n’empêche de jeunes profs moins chargés d’HSA que cet âne rouge de dracul de consacrer une partie de leur temps libre à peaufiner leur propre trâ dhuc.
Juste pour le plaisiiiir…
Il faut être traducteur pour mettre dans le même sac Camus, Gide et Mauriac.
Qui a lu l’homme sans qualité en allemand ? Les austro-hongrois (ceux d’aujourd’hui of course) ne le lisent plus.
Aucune idée pour la poésie, mais l’Autriche de Jaccottet (éditions Rencontre) est diablement sympathique. c’était avant le débilitant politiquement correct.
La Sévigné n’a quasi rien écrit à Grignan. elle y est morte, enterrée sous la terrasse. Son crâne identifiée il y a deux ans. C’est bonnard, comme on disait dans les années cinquante quand Jaccottet traduisait Musil.
Jaccottet, ça veut faire poète, ça joue aux poètes, champs de blé, petits ouaseaux et crise du langage. C’est comme Bonnefoy, Lionel Ray et consorts. Difficile de les distinguer à l’aveugle d’ailleurs, tant ils se ressemblent tous et se copient les uns les autres.
Alors que Houellebecq, c’est un poète au naturel, sans artifice, sans crainte du qu’en dira-t-on bourgeois-universitaire ni du jugement littéraire. On reconnait sa voix tout de suite. C’est ça un poète, baby.
C’est sûr, wellbeck y chauffe : y en a être poète à mazout, daddy.
100 posts et Ml n’a encore rien écrit! on s’attend au pire!
« C’est bonnard… »
Un peintre que j’aime bien…
C’est bonnard, comme on disait dans les années cinquante quand
bonnard? quand quelqu’un demandait à la concierge monsieur Bonnard, la concierge répondait « moi, des …onnards , j’en ai à tous les étages »
Boh l’intranquillité c’est comme l’inquiétude, finalement, mais en plus à la mode…
Titre juste pour ce magnifique et émouvant billet : effacement, oui, j’ajouterais modestie, doute. Un débat intérieur inapaisable. Quand ce traducteur si précis, si fin se mêle de se dire, c’est un questionnement sans fin autour duquel il tourne dans la « Semaison » et certainement ce nouveau livre. Pas étonnant qu’il se soit rafraîchi dans les Haïkus de Bashô.
Je relis souvent cette variation sur la légèreté et sur le blanc (« A travers un verger » -nrf):
« (…) C’était comme si je découvrais une espèce différente d’amandiers. Leur floraison semblait plus confuse, plus insaisissable ; et surtout d’un blanc moins pur et moins éclatant que celui d’une fleur isolée, observée de près.(…)Il ne me reste plus dans la mémoire qu’un brouillard à peine blanc, en suspension au-dessus de la terre (…) ce bourdonnement blanc… Mais « blanc » est déjà trop dire, qui évoque une surface nette, renvoyant un éclat blanc.(…)
Essaim, écume, neige : les vieilles images reviennent, elles sont pour le moment les moins disparates. Rien de mieux.
Ce qui à la réflexion, s’imposait, c’était l’extrême légèreté, l’absence d’éclat, l’état de suspension au-dessus du sol(…) à la limite du perceptible.(…)
Peut-être était-ce tout de même assez pareil à de la neige, à un nuage de neige en suspens, arrêté un instant dans sa chute, au-dessus du sol – à cause de ce blanc pas éclatant et encore un peu froid, frileux et de la multiplicité des fleurs. Un murmure de neige ?
Ou bien quand une bande d’oiseaux est rassemblée et frémit, prête au départ ?
Quelque chose de flottant confusément dans ce fond, la halte d’une nuée, ou d’un brouillard heureux.
Une beauté lointaine, imprenable, une lumière inconnue. Portant un autre nom que celui qu’on s’apprêtait à lui donner.(…)
Cela surgit un jour, inattendu, quand nous passons, à côté de nous, c’est là pour peu de temps et cependant nous ouvrons les yeux là-dessus (comme ces fleurs se sont ouvertes), et nous aussi, nous sommes là pour peu de temps.
(…) Ce qu’il y a comme couleur, de plus proche du rien d’où elles semblent naître et de l’air qui les porte ; la couleur la moins marquée par l’ombre, la plus légère, et comme la plus vite effacée, ou tachée.)
Une chose dont on ne peut rien faire (que la voir), à peine la respirer…
j’ai l’âme enveloppée de neige tout à coup, mais ce n’est pas une neige venue d’en haut et qui tombe, et qui ensevelit sous n froid chuchotement, celle-ci monte, flotte, fait halte. »
Comme s’il ne pouvait saisir par les mots justes cet éblouissement éphémère, mouvant, diffus. Comme si le réel résistait aux mots. Une joie qui va disparaître. Une vision. Il écrit. Il efface. Il fragmente la sensation. Il est incertain. C’est entre prose et poésie, entre deux regards, entre deux instants. C’est aussi un peu tragique comme toute chose qui ne reviendra pas où il ne peut demeurer. Lui aussi. Ses mots aussi. Comme ce qui suit l’effacement et qui est le silence.
Et les amandiers dans leur blancheur insaisissable deviennent métaphore de son travail d’écriture comme il l’écrit dans ce livret dédié à Maurice Chappaz (Fata Morgana) : » Cette angoisse de n’avoir plus rien à dire, cet acharnement à dire quand même, cet amour de l’inutile, essentiel… »
@I.ri dit: 14 mai 2013 à 15 h 27
« la présence de ce Rothko est telle qu’elle se prolonge encore, avec l’émotion qu’elle réveille dans la lecture du billet , et le déborde . »
Oui, les deux se lient dans ce tremblement des couleurs et des mots.
surtout quand on sait que la branche d’amandier est celle de la prophétie
(« Sans compter les autres, de copies, les vraies, autrement plus intéressantes, comme des promesses d’avenir, »
Richtig)
ris ,A.D.faux d’talent prop
..vérifie mon renfield à tous les étages
et le déborde
..que..que de scatologues
C’est bonnard, comme on disait dans les années cinquante
..c’est resté la langue des brocs..clystère bonnard..des conservatoire de tous les brocs
de tout..avec un t..comme keupu est un con
L’inDranguillité du Sturmevanescent, complètement démodé, c’est bien plus beau à l’aube lorsque la brume n’a pas encore commencé à caresser les eaux du lac qui dorment encore comme assommées par les ondes et les courants d’aigue qui émanent des derniers spasmes des orgasmes nocturnes qu’échangèrent les couples de truites et de brochets, Sergio. Tout cela Lamartine l’a dit mieux que Jaccottet qui en fait l’a délibérément tu ou mis de côté pour ne pas éveiller les soupçons des poissons de la baronne de Rabutin-Chantal qui est rentrée à cinq heures du matin, comme à chaque fois, avec une tête de déterrée, comme si un loup révolutionnaire l’avait tirée par les petits os et les astragales des pieds.
xlew.m dit: 14 mai 2013 à 18 h 26 min
complètement démodé
Bon mais les modes c’est que trigonométrique, c’est toujours à 2.k.Pi près…
« Boh l’intranquillité c’est comme l’inquiétude, finalement, mais en plus à la mode… » (rédigé par Sergio)
On pourrait demander à LML sa définition de l’intranquillité, c’est une manière de spécialiste.
Intranquille, Jaccottet ? Pas toujours. Exemple :
Le souci de la tourterelle
c’est le premier pas du jour
rompant ce que la nuit lie
(« Airs »)
Diagonal dit: 14 mai 2013 à 10 h 47 min
‘L’état du soleil levant est allégresse, malgré le jour cruel et le souvenir de la nuit…’ ç’aurait pu provenir de Philippe Jaccottet, c’est du René Char »
!!!??
Intranquille Jaccottet. Exemple :
» Je n’ai presque jamais cessé, depuis des années, de revenir à ces paysages qui sont aussi mon séjour. Je crains que l’on ne finisse par me reprocher, si ce n’est déjà fait, d’y chercher un asile contre le monde et contre la douleur, et que les hommes, et leurs peines (plus visibles et plus tenaces que leurs joies) ne comptent pas assez à mes yeux. »
( Incipit de « Paysages avec figures absentes »)
Ce scrupule l’honore mais y a-t-il lieu de s’excuser d’oublier parfois les hommes au profit du monde naturel ? Est-ce qu’un Thoreau, un Giono, l’auraient compris ?
JB, il n’y a pas que Chamfort.
Concernant tes critiques à P. Jaccottet, Rivarol te répond.
« N’avoir rien fait est un grand privilège, mais il ne faut pas en abuser ».
Concernant tes critiques à P. Jaccottet, Rivarol te répond.
« N’avoir rien fait est un grand privilège, mais il ne faut pas en abuser ». (rédigé par Chaloux)
Je trouve ce scrupule un peu ridicule. Comme s’il convenait de s’excuser d’avoir cédé à un élan amoureux.
en relisant le billet
le mot rare, humble, les mots rares dans un texte poétique ne sont pas- et ne font pas – particulièrement « humbles » , quels qu’ils soient , et sans être pour autant de grands mots .
l’alène (du cordonnier) n’est pas plus humble que l’encens , le cytise ou la glycine .
juste pour arquer le coup, et attendre l’arrivée de mauvaise langue , un sonnet d’Aragon avec un lien
Un sonnet cubiste d’Aragon
http://www.anniemavrakis.fr/2011/03/18/un-sonnet-cubiste-daragon/
Anaphora :
http://blogfigures.blogspot.fr/2012/01/elizabeth-bishop-anaphora.html
Ou alors :
http://blogfigures.blogspot.fr/2012/01/marianne-moore-baseball-and-writing.html
Je crois beaucoup en l’art poétique de Ph. Jaccottet et je prends au sérieux son inclination à mettre son écriture sous le sceau de l’ombre (« L’encre serait de l’ombre », cet appel revient tout le temps chez lui mais pas comme un leitmotiv, plus comme un mot de passe arthurien, non crypté car invisible aux yeux citronnés à l’encre sympathique des non initiés lymphatiques, qui propulserait sa poésie dans le monde internétique (ben oui, y’a pas que les blogs dans la vie) d’une certaine chevalerie de l’art du vivre-écrire, sans la grandiloquence s’attachant parfois aux dits de la légende d’hier ou d’aujourd’hui) car s’il est toujours enclin à refuser que le poète escamote quoi que ce soit des relations qu’il a avec la vie et avec les autres, il entend ne pas se laisser séduire systématiquement par « l’expression claire pour elle-même » comme il écrit dans l’une de ses notes. D’ailleurs les réserves (« absurdes ! » s’empresse-t-il d’ajouter dans un même élan) qu’il émet au sujet de Ponge ou de Char me plaisent bien, il semble avoir trouvé chez eux une ornementation bien sûre d’elle, faisant peu de place à la fragilité qu’en grand connaisseur de l’Ukiyo-e il sait pourtant primordiale à observer et à transcrire. Si l’on prend ses poèmes depuis l’année 1946 jusqu’à celle de 2013, il ne nous est guère loisible de ne pas en déceler la tenue (sans tension, peut-être à la différence de son Hölderlin chéri toujours assez tendu, sans trop d’allégories dans les pensées comme Léopardi, et en abaissant l’abat-jour des « attitudes » très propices à Baudelaire.) Il paraît écrire de la même plume depuis le commencement et composer avec le même pinceau ou calame. Bien sûr il faut entrer dans ses essais de haïkus, jamais chiffonnés dans le blanc du style prévertien qui fait immédiatement jouir les yeux de tout le monde, il tâtonne souvent, il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour ne pas se faire surprendre par la volonté agacée de notre surmoi solaire de lecteur qui déteste la simplicité des parcours tracés à l’ombre. C’est ici que ses notes et ses éléments de songe parviennent à mieux nous le faire saisir ; dans « À la longue plainte de la mer, un feu répond », par exemple, plus qu’un quelconque récit d’une songerie, on a l’impression d’être passé de l’autre côté du poème, de l’autre côté de l’auteur même. Une sorte de poème dans le poème au voyage étrange, comme il existe peut-être certains ‘voyages intérieurs’. Pas le temps d’en dire plus (soulagement dans la salle), d’ailleurs le billet en dit bien plus et mieux. Peut-être simplement lire les trois derniers paragraphes du morceau de prose intitulé « Après beaucoup d’années »? Là on découvre soudain la terre — et le souffle sur elle, son parfum — de l’oeuvre jaccottienne, à mon sens.
Comme s’il convenait de s’excuser d’avoir cédé à un élan amoureux
comme si que c’était incompatib jean marron..on peut se faire enculer en grand et produire pour le millénaire..c’est dailleurs souvent des activitités qui se profitent..regarde jicé..heureux comme uhuhuuliçe
PRONONCER JUSTE
« C’est le Tout-autre que l’on cherche à saisir. Comment expliquer qu’on le cherche et ne le trouve pas, mais qu’on le cherche encore ? L’illimité est le souffle qui nous anime. L’obscur est un souffle ; Dieu est un souffle. On ne peut s’en emparer. La poésie est la parole que ce souffle alimente et porte, d’où son pouvoir sur nous.
Toute l’activité poétique se voue à concilier, ou du moins à rapprocher, la limite et l’illimité, le clair et l’obscur, le souffle et la forme. C’est pourquoi le poème nous ramène à notre centre, à notre souci central, à une question métaphysique. Le souffle pousse, monte, s’épanouit, disparaît ; il nous anime et nous échappe ; nous essayons de le saisir sans l’étouffer. Nous inventons à cet effet un langage où se combinent la rigueur et le vague, où la mesure n’empêche pas le mouvement de se poursuivre, mais le montre, donc ne le laisse pas entièrement se perdre.
Il se peut que la beauté naisse quand la limite et l’illimité deviennent visibles en même temps, c’est-à dire quand on voit des formes tout en devinant qu’elles ne disent pas tout, qu’elles ne sont pas réduites à elles-mêmes, qu’elles laissent à l’insaisissable sa part. »
Ph. Jaccottet.
in La Semaison.
Et ce dernier passage pourrait très bien s’ appliquer à la peinture de Rothko..
– » Il se peut que la beauté naisse quand la limite et l’illimité deviennent visibles en même temps, c’est-à dire quand on voit des formes tout en devinant qu’elles ne disent pas tout, qu’elles ne sont pas réduites à elles-mêmes, qu’elles laissent à l’insaisissable sa part. »
Et si vous êtes de passage à Rome, l’expo Tiziano vaut le détour :
http://www.scuderiequirinale.it/categorie/mostra-tiziano-roma
effectivement, la citation de versubtil semble avoir lu dans mes pensées entre les 2 « tables » de Rothko et la splendeur qui hante le titre du billet :comme je n’aurai pas l’arrogance de préciser davantage
, grande bataille d’experts autour d’un probable Rothko visible sur ce lienhttp://www.artnews.com/2012/06/07/following-suits/
With Knoedler Gallery closed, disputes over a trove of paintings promoted as previously unknown
je n’arrive pas à voir dans ce Rothko autre chose qu’une image deformée de radioscopie pulmonaire
@DHH
J’avais bien soupçonné que vous aviez une imagination frénétique : attention à vos rêves!
DHH dit: 14 mai 2013 à 21 h 11 min
Vous faut-il limiter le monde de Rothko à votre vision rabougrie et triviale d’une réalité restreinte?
Fixez les ces poumons, et vous verrez qu’ils bougent imperceptiblement sur les bords!
est-ce que de sont les poumons d’un fumeur? d’un malade atteint dL’emphysème pulmonaire ? ou au contraire d’un grand ténor qui a toujours pris grand soin de son « instrument »
ce sont
atteint d’emphysème maison!
« je n’arrive pas à voir dans ce Rothko autre chose qu’une image deformée de radioscopie pulmonaire » DDH
Ce n’est pas absolument faux ce que vous dites!
« La peinture de Rothko est essentiellement frontale. Du fait de l’absence de profondeur.Et de la disposition verticale des pans horizontaux de couleur, qui par leur horizontalité donnent une impression de repos, tout en induisant une tension par leur stratification verticale. »
(…)
La lumière émane des couleurs. Il ne s’agit pas de couleurs dans la lumière ou de lumière devenant couleurs : mais d’une lumière qui irradie des couleurs et du tableau. Rothko exigeait toujours un éclairage atténué pour ses expositions : « Les tableaux ont leur lumière interne et s’il y a trop d’éclairage, les couleurs se dégradent et il se produit une distorsion dans leur apparence. »
Lors d’un accrochage à Whitechapel, Rothko avait demandé à Bryan Robertson, le directeur du musée, d’éteindre toutes les lumières : « C’était au crépuscule d’une journée d’hiver, soudainement les couleurs de Rothko se sont mises à émettre leur propre lumière. Une fois que la rétine s’y fut habituée, l’effet était inoubliable : brûlant lentement, flamboyant et rayonnant doucement à partir des murs-couleurs dans l’obscurité. » De même pour Werner Hartmann, se rappelant de la tombée de la nuit, lorsqu’il était assis, entourée de peintures, dans l’atelier de Rothko : « Bientôt nous fûmes cernés par ces sombres murs de lumière. Une luminosité très spirituelle émanait de ces fonds. Ce n’était pas une lumière ponctuelle. Elle ne suggérait aucune perspective et n’avait pas de source. Sans ombre et sans éclat,
elle rayonnait du fond coloré comme une lumière interne, silencieuse et pure. »
Youssef Ishaghpour, Rothko une absence d’image:lumière dans la couleur Léo Scheer 2003.
Rothko voulait que l’on regardât ses tableaux comme l’on regarde une radiographie (des poumons) en quelque sorte!
En France, nous avons de grands poètes (Bonnefoy, Jaccottet) qui réfléchissent si bien sur leur propre pratique que les tribus universitaires devraient en ressentir un certain désarroi (il n’en est rien, c’est leur raison d’être que redoubler toujours le geste inaugural, pour y ajouter une glose; c’est très bien, bien sûr, quand le talent s’en mêle).
J’essaie d’imaginer une brillante doctorante (mais non, je ne pense pas à Marcela, je ne pense jamais à Marcela) qui devrait traiter de …disons: « poésie et philosophie dans l’oeuvre de Michel Deguy ».
Le travail est déjà très bien fait par MD lui-même.
Ils vont avoir la nostalgie du décoffrage, du brut quoi.
Du Kaspar Hauser poétique, génial et idiot sur ce qu’il fait.
C’est vrai que ça devient rare.
« … une image deformée de radioscopie pulmonaire »
Barnett Newman plaisantait sur les plaisanteries qui circulaient à propos tableaux (portes d’ascenseurs) ; mais une ‘image déformée de radioscopie pulmonaire’… j’aimerais bien savoir comme vous vous êtes prise pour arriver à voir des poumons… déjà la couleur… enfin…
Oups !
Barnett Newman plaisantait sur les plaisanteries qui circulaient à propos tableaux > Barnett Newman plaisantait sur les plaisanteries qui circulaient à propos DE SES tableaux
pomper l’air c’est son charbon…
@DHH
cela ne me choque absolument pas que vous ayez pu voirn une radio de poumons c’est un peu douloureux mais. nullement » ridicule ».
Ce que je trouve plus « dur », c’est comme vous l’avancez : »je n’arrive pas à voir » comme si il vous était demandé de faire un effort .., non d’avoir un plaisir, une émotion, ce que j’ écris en pensant au pédagogue que fut Rothko.
Le non dit est souvent plus important
quelques notes de Rothko
« Un enfant apprend à utiliser le langage plastique aussi facilement et aussi naturellement qu’il emploie le langage oral », note Mark Rothko, donnant ainsi le ton de l’éducation artistique qu’il promeut. On apprend plus loin que « l’homme reçoit et par conséquent doit exprimer. C’est ça ou la strangulation ».
« la finalité de l’enseignement n’est pas de faire des artistes. Il ne prédit pas plus que l’enfant qui peint sera un artiste qu’il ne prédit que celui qui additionne et soustrait sera mathématicien […] elle doit contribuer au comportement de l’enfant, à la stabilité psychologique, à la formation de bonnes habitudes et à l’accueil de dispositions supplémentaires quant à l’environnement essentiel à son développement en tant qu’individu social ».
«
ce que j’ai aussi voulu dire en rappelant la question « d’éducation », c’est que j’ai bien lu »
Black on Maroon, 1959″ huile sur toile, et que je l’imagine bien , mais que là’comme je le vois prune -comme les questches – et avec cette même sensation très douce de la peau des quetsches et la couleur de la chair du fruit quand on l’ouvre : et que j’arrive à le penser avec d’autres étoffes que la toile des tableaux et que c’est comme une musique qui m’est bonne , que j’aime .
et autre chose encore pour les aplats clairs leur lumière . mais pardon de cet aveu de liberté…
plus simplement, je ne me en pas un devoir de me forcer! d’arriver à : pour quoi donc, pour obtenir quoi ? faire plaisir à qui ou ne pas faire de peine à qui ?
je n’ai pas à me forcer pour sentir la douceur des quetsches , penser à l’Alsace, des musiques des étoffes , des matières …
et ceci, rien que pour « la couleur » !
» je n’arrive pas à voir dans ce Rothko autre chose qu’une image deformée de radioscopie pulmonaire » (rédigé par DHH)
Oui, mais alors, sans les poumons.
je ne me sens pas
alors que je me sens un devoir d’essayer de manière à peu près lisible par des littéraires sans laisser trop de coquilles , et de donner des liens , et mettre des guillemets .
quelques fantaisies pour D.H.H.
http://www.thisiscolossal.com/2013/05/brains-made-of-toothpaste-newspaper-and-food-by-kyle-bean/
d’essyer d’écrire , faire des phrases à peu près lisibles, alors que je saiss aussi que
« Reading It Wrong
Tim Parks
One of the intriguing aspects when teaching translation is watching students struggle with sentences that say things they didn’t expect them to say. If a writer should come up with some perplexing idea, students will end up reducing the text to something more conventional. Do we as readers also subconsciously make these “corrections”?
» je n’arrive pas à voir dans ce Rothko autre chose qu’une image deformée de radioscopie pulmonaire » (rédigé par DHH)
Le cliché est médiocre en effet : on ne voit pas les métastases.
Belle expression votre » on a l’impression d’être passé de l’autre côté du poème, de l’autre côté de l’auteur même. » Xlew.
on est tout au plaisir de cette « impression » et on se passe fort bien de la glose . D’ailleurs qd jacottet dit ce que relève Versubtil,
« Toute l’activité poétique se voue à concilier, ou du moins à rapprocher, la limite et l’illimité, le clair et l’obscur, le souffle et la forme. C’est pourquoi le poème nous ramène à notre centre, à notre souci central, à une question métaphysique. Le souffle pousse, monte, s’épanouit, disparaît ; il nous anime et nous échappe ; nous essayons de le saisir sans l’étouffer. Nous inventons à cet effet un langage où se combinent la rigueur et le vague, où la mesure n’empêche pas le mouvement de se poursuivre, mais le montre, donc ne le laisse pas entièrement se perdre.
Il se peut que la beauté naisse quand la limite et l’illimité deviennent visibles en même temps, c’est-à dire quand on voit des formes tout en devinant qu’elles ne disent pas tout, qu’elles ne sont pas réduites à elles-mêmes, qu’elles laissent à l’insaisissable sa part. »
on n’est pas dans une glose (la plus commune: commentaire sur et dehors), on est en définitive dans le déroulement de ce qu’est le processus de création (dedans)
– un peu pour taquiner U.
voici le lien parks et traduction
http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2013/may/09/misreading/?utm_medium=email&utm_campaign=May+14+2013&utm_content=May+14+2013+CID_2d3a297af362f03c1b5e08fa74caea7d&utm_source=Email%20marketing%20software&utm_term=Reading%20It%20Wrong
…
…bla,…bla,…bla,…
…
…que c’est triste ce soir, le temps des amours mortes,…
…que c’est triste,…oraison funèbre,…des couleurs et des mots pour cacher des vides,…des blessures,…des écorchés,…des trous noirs,…
…
…si çà vous fait plaisir,…à ce point là,…
…les puits des sentiments,..Ah,..Ah,..Ah,.
…encore une goûte,…et à nos larmes de crocodiles,…etc,…
…
(au fait, U., j’ai éouté l’enregistrement de la conférence du français-espagnol qui peint en Chine – oublié son nom … Et cette histoire de porte des maisons des mandarins que l’on passe en laissant dehors ce qui serait mauvais m’a intriguée, justement pour cette question du passage dont on parle ici … dans l’idée, peut-être seulement la mienne et loin de l’habitat chinois (?), d’une matérialité du passage; pas pour couper le dehors du dedans)
Excellent Rothko, un humour féroce.
quelqu’un pourrait m’indiquer la configuration du setting du paramétrage de la résolution de son écran de son pc pour pouvoir visualiser le tableau de Jaccottet sans qu’il soit flou svp ?
merci.
par contre, ce qui est curieux c’est que la photo de Rothko est bien claire.
bizarre….
oui christiane : le poète dont le travail s’efface pour mieux laisser son empreinte.
tout le contraire du cambrioleur dont le travail se voit sans laisser d’empreintes.
combien d’inspecteurs de police n’a-t-on pas entendu regretter de n’avoir à rechercher des poètes plutôt que des forceurs de coffre forts.
Phil, quand on parlait d’Autriche Hongrie dans les énnées 50 les gens demandaient toujours : quel est le score à la mi-temps ? parce qu’à l’époque il y avait un très bon joueur dans l’équipe de Hongrie, même capable de marquer un but sans toucher le ballon.
on comprend qu’un type ayant traduit l’homme sans qualités ait une seule envie : s’effacer.
dommage que plus personne ne le lise de nos jours, ça donnerait à pas d’écrivains l’envie de s’effacer.
peut-on traduire un livre sans être obligé de le lire ?
« peut-on traduire un livre sans être obligé de le lire ? »
Oui, je dirais même que c’est essentiel.
Et ce n’est pas une plaisanterie.
est-ce Gide qui préférait comme titre l’homme sans caractère, ou sans caractères, l’homme sans convictions, sans prédispositions, sans volontés, sans à priori, sans destinée, sans idéaux, sans idées, sans opinions…
déjà pour traduire le titre c’est du boulot.
le 27,28 et 29 mai : un colloque au collège de France avec et autour de Bouveresse sur la reconstruction de la raison.
http://autourdejacquesbouveresse.blogspot.fr/2013/03/colloque-la-reconstruction-de-la-raison.html
Philippe Régniez dit: 15 mai 2013 à 0 h 17 min
Et ce n’est pas une plaisanterie.
ben moi j’ai bien rigolé, Vot’Grace…Votre sens de l’humour vous fait honneur, Vot’Saintitude…si si…qui lustucru hein ? sous vot’soutane brune, se cachait…heu…un sens de l’humour que vous aurez envié Torquemada lui-même…you funny devil you!
« le poète dont le travail s’efface pour mieux laisser son empreinte »
Et là, une chose dans l’autre, c’est au ‘Mont Analogue’ que je songe… toute la question de ne pas laisser de traces… ce qui est du domaine de l’illusion mais a tout son charme
je sais bien Monsieur Régniez, nous avons en commun de ne jamais dire les choses pour plaisanter, ce qui manque le plus de nos jours c’est l’esprit de sérieux, je supporte de moins en moins les petits malins qui se sentent obligés de plaisanter sur tout et n’importe quoi, le moindre jeu de mot à la une d’un journal me donne envie de gerber, même les libraires utilisent des jeux de mots pour donner un nom à leur boutique ‘les cent ciels’, ‘à titre d’aile’, ‘le bateau livre’, l’esprit livre’,’la voie aux chapitres’, ‘le point d’encrage’, « la maison de la Bible’.
plus aucune librairie ‘chez Léon’….
tous ces jeux de mot c’est d’un triste.
Un poète ne « poétise » pas le monde, mon cher Passou, il dit le « poème du monde » (Heidegger) : « dichterisch wohnt der Mensch », a écrit Hölderlin (l’homme habite sur terre en poète) non sans raison. N’est-ce pas aussi, d’ailleurs, ce que dit Proust à sa manière dans Le Temps retrouvé ?
Paul Edel est très injuste avec Jaccottet. Il mérite bien mieux que cet opprobre jeté sur sa mélancolie. Il a su trouver un ton à lui que Passou définit assez bien, un ton en demi teinte et qui restera, à mon avis, bien mieux que tant d’autres phraseurs comme Saint-John Perse.
Je partage assez, je dois dire, les jugements de Jaccottet sur ses contemporains, notamment sur Mauriac qui est moins un chrétien qu’un grand bourgeois de province qui a des problèmes avec le Christ qu’un chrétien qui vit sa foi à la manière dostoïevskienne de Bernanos. Mauriac c’est une sorte de trotte-menu de la foi en province et kaléidoscope de son étouffoir.
Son jugement à propos du Surréalisme est salutaire mais en partie injuste. Tous les poèmes de Clair de terre ne sont pas d’égale valeur, c’est certain, mais on ne saurait envoyer à la poubelle d’un revers de main un poème comme « Tournesol », quelques autres évoquant la figure si intéressante du peintre André Derain ainsi que les poèmes de l’après-guerre comme L’Ode à Charles Fourier qui reste un des chefs-d’œuvre d’André Breton même si on ne partage pas sa passion pour Fourier.
De même Le Paysan de Paris, d’Aragon, ne peut être écarté d’un revers de main, c’est un chef-d’œuvre total, bien plus évidemment que les poèmes d’Aragon de la même période (comme ceux de la suite d’ailleurs, qui sont plus des vers de circonstance comme les poèmes de la Résistance, ou des amusements ou des vers de mirliton, sauf ceux du Fou d’Elsa, qui est peu lu et peu connu, à ne pas confondre avec Les Yeux d’Elsa ! et quelques-uns du Roman inachevé), qui voisine avec la grande poésie. Le Fou d’Elsa c’est un peu le Divan occidental-oriental d’Aragon ; je me demande d’ailleurs s’il n’avait pas le recueil de Gœthe présent à l’esprit en le composant.
Eluard, c’est du bel canto, qui a son charme évidemment, mais ce n’est pas de la grande poésie. Eluard, comme dirait Passou, c’est un poète qui poétise le monde et s’arrête là.
Jaccottet a raison au sujet de Claudel, mais pour le Claudel de Connaissance de l’Est qui est celui qui m’agrée le plus pour ma part, car il y a aussi un Claudel phraseur assez pénible, celui de la plupart de ses Cinq grandes Odes (à part celle sur « la marée de syzygie » de l’inspiration poétique, la plus belle, la plus envoûtante, surtout le début) et de ses envolées lyriques dans son théâtre depuis Tête d’Or jusqu’au Soulier de Satan, qui est très gonflant.
Au fond, je trouve, tous ces écrivains auxquels s’en prend bien souvent à juste titre Jaccottet c’est en somme une espèce de fin de règne de l’art oratoire et de ses maîtres de jadis (analysés si brillamment par Marc Fumaroli) qui se termine en grandiloquence de petits bourgeois, les uns communistes, les autres antisémites comme Saint-John Perse, mais grandiloquence prétentieuse, phraseuse, pénible en définitive, qui se prend pour ce qu’elle n’est pas et qui n’est déjà plus adaptée à son époque pour en dire ce qu’elle a de grand et de tragique justement.
Jaccottet a trouvé son ton à lui mais il a gardé au fond la nostalgie des Cahiers de Malte Laurids Brigge et des Lettres de Rilke à un jeune poète, c’est-à-dire ce ton, cette sorte de musique qui serait l’équivalent de l’attaque de la Quatrième symphonie de Brahms. Mais même là, Rilke n’est pas lui aussi sans faire le phraseur sauf dans Les Chahiers de Malte qui reste son chef-d’œuvre sans prendre une ride. Mais l’hymne à la solitude des Lettres à un jeune poète sent son faiseur faisantt de ce qui n’est en réalité le plus souvent dans la vie de Rilke qu’une pauvre misère un mythe de la rédemption qui ne trompe au vrai personne, sauf celui qui veut croire à ses propres phrases parce qu’elles sont belles en effet, trop belles pour être vraies.
Et son admiration pour Mandelstam signe les goûts d’un authentique poète. Mandelstam est à l’évidence un bien plus grand et plus authentique poète que Marina Tsvetaeva qui a quelque chose du bel canto d’Eluard, elle aussi poétise le monde… Avec bien sûr la très très grande Anna Akhmatova.
les frotières entre illusion, procédé, supercherie… sont si étroites et dépend tellement de la motivation.
l’impossibilité (comme disait Blanchot) d’écrire un roman sur un personnage sans caractères, sans opinions, sans motivations, et sans intentions (parce que le roman est par essence le contraire) ne peut pas se finir, car la vie d’un tel personnage ne peut « exister », à la question ‘être ou ne pas être’ l’auteur n’a pas le choix, il ne peut choisir que la première option : ‘être’, le personnage est individu.
Ce roman dans lequel il n’est plus question de héros ou d’anti héros, préfigure sans doute l’avenir d’un monde allant vers l’effacement de l’individu.
la question n’est pas celle de l’effacement de l’auteur mais celle de l’effacement de ses personnages.
sans doute sommes nous à un moment charmière où il reste des auteurs mais les personnages commencent à disparaitre, la profusion acturelle du nomre d’auteur corrspond à une volonté de retenir la présence au monde d’individus en phase d’effacement.
quand le monde sera totalement entré dans une ère post individu ou ost humzine le travail des auteurs consistera à rappeler l’époque où les peronnages existaient encore.
hamlet dit: 15 mai 2013 à 1 h 15 min
‘…les peronnages existaient encore…’
z’existent toujours…y’a qu’a vous lire…
Hamlet, vous devriez lire le dernier ouvrage de Shuel Trigano pour avoir quelques éclaircissements sur cet « effacement » dont vous parlez, qui a son versant idéologique concerté aussi. Ce n’est pas seulement cet « effacement » de l’Homme sur les rives de sable dont parle Michel Foucault à la fin des Mots et des Choses :
— La nouvelle idéologie dominante, le post-modernisme, Editions Hermann, 2012,
Vous pouvez lire aussi le bouquin de Lyotard :
— Le postmodenisme, dont les conclusions rejoignent en partie ce que vous suggérez.
Robbe-Grillet avait aussi un jugement assez analogue sur la vanité assez déplaisante de Francis Ponge qui, disait Robbe-Grillet, n’avait qu’une seule crainte, qui le conduisait à se garer des curieux, c’est qu’on lui piquât ses trucs de poète…
Il n’était pas schizophrène comme Paul Celan, mais sa vanité l’avait rendu un tantinet paranoïaque.
La poésie de Jaccottet relève à bien des égards de ce que Jean Onimus a si bien défini à son propos comme une « poétique de l’insaisissable ». Jaccottet est devenu un maître en ce domaine :
Demeure ainsi suspendue
sur la balance de l’aube
entre la braise promise
et cette perle perdue (Airs, 1967)
Il y a parfois chez Jaccottet de grande analogies avec Guillevic comme ici :
Je ne veux plus me poser
voler à la vitesse du temps
croire ainsi un instant
mon attente immobile
(Airs)
Il la définit d’ailleurs si bien, sa manière, dans Paysages avec figures absentes :
« Le langage le plus sobre est celui qui a le plus de chances de rendre compte des œuvres comme il sied. »
Mais est-ce pour autant une forme de classicisme ? Non, je ne crois pas :
Déjà ce n’est plus lui.
Souffle arraché : méconnaissable.
Cadavre. Un météore nous est moins lointain.
Qu’on emporte cela.
Un homme — ce hasard aérien,
plus grêle sous la foudre qu’insecte de verre et de tulle,
ce rocher de bonté grondeuse et de sourire,
ce vase plus lourd à mesure de travaux, de souvenirs —
arrachez-lui le souffle : pourriture.
Qui se venge, et de quoi, par ce crachat ?
Ah, qu’on nettoie ce lieu.
(À la lumière d’hiver)
Les grands thèmes métaphysiques sont présents mais sur un ton très personnel, modeste et pourtant ferme avec des phrases à un seul mot qui semble le momifier jusqu’au mystère (« Cadavre »), des tournures nominales, des injonctions, des formulations gnomiques qui débouche sur le mystère d’être un homme et de mourir.
———————
Je partage tout à fait aussi son jugement sur Le Nu perdu, qui ne pas tripette.
… ne vaut pas tripette.
Mais René Char a-t-il jamais au juste écrit de la poésie ? C’est une vraie question.
Il a écrit quelques choses, parfois sublimes, mais qu’est-ce que c’est ?
C’est peut-être un « poète » surréaliste qui, lui, semble complètement à contre-courant de la poésie de son temps, dans la mesure où le sens de ce qu’il dit semble souvent primer la forme et même la négliger à bien des égards.
Michel joue le bon élève, hihihi
Satan signale à ML qu’il n’a pas perdu son Soulier chez Mr Claudel, ni nulle part ailleurs….Et Mr Claudel signale à ML qu’il s’est contenté de Satin, sans penser faire le moins du monde oeuvre satanique.
Mr Hugo ajoute qu’il a bien écrit une Fin de Satan, quitte à déplaire aux deux précédents.Ce qui n’a pas manqué d’arriver….
Et tout ce beau monde se vole dans les plumes, avant que le calme ne revienne.
MC
Méritons notre titre princier : la poésie de Jaccottet, c’est l’effacement sous un grand Rothko sinistre du pouet-pouet usé au fond d’un garage poussiéreux, icone entourée de vieilles dames sans chats, toutes à leurs émotions finales…
Si vous voulez gagner votre titre princier JC il faudrait vous renouveler car aujourd’hui la performance c’est plutôt celle la tantine aigrie parce qu’elle n’a pas trouver à se caser que celle du grand provocateur que vous rêvez d’être…
« … des formulations gnomiques qui débouche sur le mystère d’être un homme et de mourir. »
Bof, on nait et on meurt, entre les deux on vit en pratiquant tant bien que mal quelques-unes des actions dont notre espèce est capable, il est où le mystère ?
Cher renato, ma nombreuse descendance mâle garantit un renouvellement de la connerie princière jicéiste ! L’avenir se présente bien ! Mes fils sont encore plus cons que moi et nos repas de famille, un enchantement débridé où honte et pudeur n’ont pas leur place.
Hier, ayant constaté que « Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement » n’était rien à côté d’un autre chevalier de l’actualité poétique en cours, nous avons fait oeuvre de création. Pour célébrer cet homme fabuleux, cet exceptionnel battant, nous avons décidé de créer un collectif, l’AFJC.
« LES AMIS FRAUDEURS DE JEROME CAHUZAC »
Pourquoi pas ? le monde est frauduleux… cet homme resplendit extraordinairement, lui aussi, dans un effacement que ses (faux) amis aimeraient définitif ! Or, miracle ! il n’en est rien … le voilà au combat ! Merveilleux…
Comme vous pouvez le penser, nous recueillons des fonds pour celui qui, comme vous tous, a fraudé et ne mérite pas l’intifada qui lui fut infligée par les faux-culs de son clan…
Mon cher renato, je fais appel à votre sensibilité, à votre humanité, à défaut de votre discernement, si vous avez un billet de 500 euros pour soutenir la candidature de cet homme ?
Ce JC là, n’est ni plus ni moins malhonnête que vous et moi…
Pour contribuer à la pourriture son milieu naturel, le nabot exhibitionniste de pq apporte tout son soutien aux malfrats de droite et d’extrême droite -riri wano et cloclo géant ont ainsi droit à toute son estime bien qu’il les juge encore beaucoup trop à gauche
Les malfrats de gauche et d’extrême gauche ont tout mon soutien ! Pas d’exclusivité droitière …
l’avorton de pq n’a pas de fils mais des filles et en réalité elles ne sont même pas de lui, ça le fait disjoncter, faut pas lui en vouloir il est né fêlé
« Les malfrats de gauche et d’extrême gauche »
ils sont beaucoup moins nombreux et nocifs que tes clones
Bon, à propos de mystères, voyons donc.
L’abeille va à la fleur… jamais vu une fleur aller à l’abeille… c’est vrai qu’envers et contre un dynamisme extraordinaire et une vie palpitante, la fleur est plutôt statique… bien, l’abeille va à la fleur parce qu’elle y trouve son intérêt… en d’autres terme : miel et pollen… on pourrait dire que la fleur paye l’abeille… comme il est juste qu’il soit vu qu’elle rend un service… bien, après le passage de l’abeille, là où il y avait une fleur… qui par ailleurs se flâne… on voit apparaître un fruit… suite à un processus naturel, le fruit murit et pourrit… enfin, il se détériore naturellement… mais les graines qu’il contient germent… et c’est reparti…
À la ruche… après avoir bien enfumé les abeilles… on peut observer un exemple plutôt primitif d’accumulation des biens… et vu la quantité d’abeilles ça se comprend…
Etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc. …
Ah ! parrain, parrain !
J’ai menti, c’est vrai, j’ai menti comme un avorton d’un mètre trente : je n’ai eu que trois filles et encore elles sont d’un carabinier qui mit sa patte transalpine sur ma bien-aimée et lui fit fissa des triplées, Calliope, Erato et Polymnie …
Je me vois encore dire à ma belle, après son aveu insensé : « Mais enfin, bobonne, quand il t’a mis la main au poponetz, qu’est ce que tu lui a dit ? » Elle m’a répondu qu’elle lui avait dit sobrement : « Pas ici, beau gosse ! »
Et oui, je fus aussi cocu qu’un électeur socialiste ! Ah ! effacer, effacer tout ça…!
… jusqu’au Soulier de Satan…
LML
airdutemps dit: 15 mai 2013 à 2 h 31 min
Michel joue le bon élève, hihihi
Il nous récite son Lachard & Migarde.
08h58
pauvre type
Mais René Char a-t-il jamais au juste écrit de la poésie ? C’est une vraie question.
Il a écrit quelques choses, parfois sublimes, mais qu’est-ce que c’est ?
C’est peut-être un « poète » surréaliste qui, lui, semble complètement à contre-courant de la poésie de son temps, dans la mesure où le sens de ce qu’il dit semble souvent primer la forme et même la négliger à bien des égards. » (rédigé par LML)
Ah ! mais si je commence à tomber d’accord avec LML, qui suis-je ? où suis-je ? où vais-je ? et comment m’en tirer ?
Je n’arrive pas à voir dans ce Rothko autre chose qu’un cliché de scanner des poumons où l’on ne verrait que les métastases ( une par poumon ).
ce Soulier de Satan est lacanien : sous la belle le diable !
Est-ce ainsi que ML voit la femme ?
L’effacement des personnages du roman du XXe siècle ne s’est-il pas fait au profit du narrateur, de Proust à Claude Simon, pour ne citer que les meilleurs d’un genre où l’autofiction prime de plus en plus sur la fiction traditionnelle ? Peut-on encore « transposer » de nos jours ?
René Char est l’exemple même de l’écrivain longtemps surévalué pour des raisons étrangères aux qualités de son écriture. Son néo-classicisme gourmé frappe de plus en plus, avec le recul du temps.
Tandis que pour le poète, lui, contrairement au romancier, c’est toujours son « Je » qui est en jeu, même quand il affirme que « Je » est un autre…
Jaccottet et ML sont injustes à l’égard de Claudel poète; et que dire de Claudel dramaturge avec ce chef d ‘oeuvre qui rayonne tres fort « le partage de midi ».. et sur la savoureuse rapacité des familles bourgeoises bordelaises dans Mauriac ML est injuste là encore.pourquoi vouloir valoriser tel écrivain n en abaissant un autre? bien étrange.
Et pourtant, chez Char, il y a toujours des petites phrases (vers) qui font mouche !
Un poète ne « poétise » pas le monde, mon cher Passou, il dit le « poème du monde »
à qui la langue française doit-elle le verbe « poétiser » qui , construit comme « dramatiser », est péjoratif ?
d’ailleurs que ne répond-on pas encore, »c’est un poétisme » comme on dit c’est un lapsus ou c’est un barbarisme ?
Paul, il y a ceux qui s’élèvent avec et ceux qui se construisent contre, règle de base de la constitution des caractères des personnages…
Problèmes d’oedipe mal réglés ?
Jaccottet parle-t-il de son père ?
« L’effacement des personnages du roman du XXe siècle ne s’est-il pas fait au profit du narrateur, de Proust à Claude Simon » (rédigé par Jacques barozzi)
Effacement tout relatif chez Proust : on fait plus effacé que Charlus ou que Madame Verdurin. Et puis une formule comme « l’effacement des personnages du roman du XXe siècle » ne tient que si l’on ne garde que les oeuvres qui la vérifient peu ou prou, comme celles de Simon ou de Céline, en oubliant celles qui ne la vérifient pas, comme les romans de Mauriac et de bien d’autres. La formule de Barozzi sous-entend une hiérarchie des romanciers que le temps rendra peut-être de plus en plus caduque : nous n’avons pas encore assez de recul pour être sûrs de qui restera.
mais René Char a-t-il jamais au juste écrit de la poésie ?
question absurde!Char a écrit de la poésie,y’a pas à barguigner,bonne ou mauvaise,ça c’est une autre et légitime question.Maintenant,si quelqu’un ici veut bien démontrer en quoi Char n’a pas écrit de poésie,allez-y!les occasions de franche rigolade ne sont pas si fréquentes.
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