de Pierre Assouline

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La République des livres
Les choses vues de Georges Séféris

Les choses vues de Georges Séféris

Il y a tellement de manières différentes de tenir son Journal intime qu’on hésite à les ranger toutes sous le label bien délimité d’un genre littéraire défini, avec ce qu’il peut avoir de corseté, de limité et de canonique. Le plus souvent, des notes à leurs dates. Mais bien rares sont les auteurs qui nous épargnent le superflu, l’anodin des travaux et des jours qui ne disent rien d’autre que ce qu’ils disent, les courses à faire et les notes de blanchisserie. En ce sens, le Journal qu’a tenu tout au long de sa vie le poète et essayiste grec Georges Séféris (Smyrne, 1900- Athènes 1971) est un modèle. Tel qu’il est conçu et rédigé, il tient davantage de la conversation avec le lecteur sans que pour autant le diariste se sente tenu de l’interpeller. A le lire dans la continuité ou par sauts et gambades, on ne se laisse prendre, envelopper par un ton qui sonne familier mais qui demeure extrêmement tenu tant sa quête du mot juste, précis, exact est permanente (on écoutera ici à profit l’émission « Une voix, une oeuvre » que Christian Giudicelli lui consacra sur France-Culture)

Le plaisir de lecture est rehaussé encore par la qualité technique du livre (papier, typographie, mise en page aussi soignés que sont précises les notes en bas de page d’Antoine Jaccottet et Amaury Nauroy) comme toujours avec cet éditeur. Celui-ci a été d’ores et déjà été récompensé de ses efforts puis le 17 décembre dernier, une soirée a été consacrée à cet événement français au Musée Bénaki à Athènes en présence de la Présidente de la République grecque. S’il y a un cadeau de Noël original à faire à un épris de littérature, d’histoire et de poésie, c’est bien ce Journées 1925-1944 (traduit du grec et préfacé par Gilles Ortlieb, 832 pages, 34 euros, Le bruit du temps). Sa vie s’y dévoile dans ce qu’elle a de plus insaisissable pour un biographe. Le plus frappant, c’est sa lucidité dans le feu des événements.

Il n’était pas du genre à écrire sans une impérieuse nécessité ; il lui fallait répondre à un appel intérieur, ce qui était bien le moins pour celui qui avait ordonné sa vie en fonction d’un absolu de la poésie et qui, dès lors, entendait écrire « comme on s’ouvrirait les veines » ce qui n’empêche pas une ironie légère. Cela dit, si le nom de Séfériades dit Séféris n’est pas totalement inconnu du grand public hors la Grèce, c’est que son œuvre a été distinguée par le prix Nobel de littérature en 1963. Pas un jour sans une ligne, on connait cette règle de vie du-t-elle se faire l’écho de son ressentiment et le registre de son amertume. Vis-à-vis des hommes qui le déçoivent bien sûr, mais aussi vis-à-vis des événements notamment la Grande Catastrophe (1922) qui vit le massacre et l’expulsion des chrétiens d’Asie mineure à la suite du deuxième conflit gréco-turc et provoqua en Grèce un coup d’Etat puis la chute de la monarchie.

De son pays, il disait qu’il demeurait sa blessure. C’était vrai où que ses pas l’aient porté au gré de nombreux voyages, que ce fut lors de missions diplomatiques effectuées pour son ministère (il termina brillamment sa carrière comme ambassadeur à Londres) ou à l’occasion de ses exils (Angleterre, Albanie, Crète, Egypte, Afrique du sud, Palestine, Italie). Cosmopolite et polyglotte, son Journal est fait de lettres, de promenades, de lectures, de concerts, de poèmes, de choses vues et de choses perçues, enfin de voyages « comme si j’étais Des Esseintes », ce qui n’est pas la pire manière de vivre loin de chez soi sans partir pour autant, en faisant travailler son esprit et son imagination dans l’intime fréquentation des livres et des œuvres d’art- et de la mer si présente dans son œuvre.

« De l’Occident, nous ne sommes pas revenus en Grèce rassasiés, nous sommes revenus affamés » (18 janvier 1926)

Il a traduit en grec des œuvres par lui admirées telles que L’Âne d’or d’Apulée,The Waste Land de T.S. Eliot, Monsieur Teste de Valéry ainsi que des poèmes d’Eluard et de Lawrence, aussi bien que de Sophocle (en démotique) ou de Lord Byron. Sa langue, dépouillée, sobre, économe mais continûment métaphorique, qui ne réclamait pour seule grâce que parler simplement, est celle d’un homme instruit, éduqué, nourri par la poésie populaire ; un antipuriste proche de la tradition orale, adversaire des tenants d’un usage savant de la langue ; il se range parmi les démoticistes dans la querelle sur la langue démotique. Mais lorsqu’on dit qu’il a traduit « en grec », il faut souligner la polysémie de l’expression et préciser que Séféris se sentait moins grec qu’hellénique, héritier d’une très longue histoire- ce que l’Académie suédoise a été pour une fois bien inspirée de souligner dans ses attendus où il était dit que le Nobel le couronnait « pour son exceptionnel lyrisme, inspiré par un profond sentiment de l’hellénisme ». 

 Je ne demande rien d’autre que de parler simplement, que cette grâce me soit accordée.
Notre chant, nous l’avons surchargé de tant de musiques
Qu’il s’est englouti peu à peu,
Et nous avons tellement enjolivé notre art
Que son visage s’est noyé dans les dorures

Un vieillard sur le bord du fleuve (Journal de bord II)

En mettant nos pas dans les siens, malgré une misanthropie affirmée, on croise Henry Miller, Lawrence Durrell, Istrati, Gide, Henein, Malaparte, Kazantsakis, Elytis et tant d’autres. L’éditeur a eu la bonne idée d’adjoindre en appendice le portrait qu’Henry Miller, « qui tapait sur sa machine comme un pianiste déchainé », a fait de Georges Séféris dans Le Colosse de Maroussi : « Par nature, un mâtiné de taureau et de panthère… un chaud sourire asiatique qui lui vient toujours au visage, comme un flot de nectar et d’ambroisie ». Bien vu, Henry. Gilles Ortlieb le rappelle dans sa préface, les obsèques du poète (il est également l’auteur d’un unique roman Six nuits sur l’Acropole), par le nombre de ses participants et par l’émotion qui se dégageait de l’immense cortège dans les rues d’Athènes, de l’église Sainte-Catherine à Plaka jusqu’au premier et plus grand cimetière de la ville, fut perçu sur le moment et rétroactivement comme la première manifestation silencieuse de masse contre la dictature des colonels quatre ans après leur coup d’Etat.

Il se produit avec ce livre d’une richesse insoupçonnée ce que son auteur appelle de ses vœux pour tout bon livre : une étincelle nait de sa lecture à condition que la vie que tout lecteur renferme en lui entre en dialogue avec le réservoir de vie contenu dans ses pages.

(Photos Passou et Sti-Gerasa-Oktobrios-1953)

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commentaires

768 Réponses pour Les choses vues de Georges Séféris

et alii dit: à

La rue Bellecordière est une rue du quartier de Bellecour située sur la presqu’île dans le 2e arrondissement de Lyon, en France.wiki

Jazzi dit: à

Quoi, la femme est un simple accessoire de l’homme, puck !
Ce qui règle la question de l’identité de Louise Labé…

Jazzi dit: à

Mais qui donc signe ce poème ?

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !

Ô tristes plaints, ô désirs obstinés,
Ô temps perdu, ô peines dépendues,
Ô milles morts en mille rets tendues,
Ô pires maux contre moi destiné !

Ô ris, ô front, cheveux bras mains et doigts !
Ô luth plaintif, viole, archet et voix !
Tant de flambeaux pour ardre une femelle !

De toi me plains, que tant de feux portant,
En tant d’endroits d’iceux mon cœur tâtant,
N’en ait sur toi volé quelque étincelle.

Louise Labé (1524-1566)

et alii dit: à

Un temps à s’ouvrir les veines
De André Laude
A.Laude était un poète

et alii dit: à

Il dit cacher dans un placard des écrits impubliables, gênants, qui seront peut-être découvert qu’après sa mort. L’écrivain Eric-Emmanuel Schmitt doit pouvoir en juger vu son expérience en matière de publication. Il vient de sortir son 42e ouvrage, un recueil de quatre nouvelles intitulé La vengeance du pardon. Invité dans l’émission Ceci dit, dimanche, le romancier s’est livré à une étrange confession, celle d’avoir été sauvé du suicide par une cantatrice.

« J’avais des pulsions suicidaires ». « Javais 15 ans. J’étais angoissé par la vie qui se dessinait, mon corps qui venait, ces désirs qui me taraudaient. J’avais envie de fuir, pas seulement la maison, pas seulement même de m’enfuir dans l’alcool ou la drogue, mais de faire le grand départ. J’avais des pulsions suicidaires et j’avais même un plan. » Le romancier voulait s’ouvrir les veines dans la baignoire mais pendant ces semaines extrêmement noires, un professeur l’emmène assister aux répétitions des Noces de Figaro à l’opéra de Lyon, un événement qui va tout bouleverser.
https://www.europe1.fr/culture/comment-eric-emmanuel-schmitt-a-ete-sauve-du-suicide-par-une-cantatrice-3483896

et alii dit: à

Depuis 2008, Éric-Emmanuel Schmitt est un des administrateurs de la Société Anonyme Antigone, dont le siège social est situé rue François Stroobant 4 à Bruxelles9. Cette Société gère les édition de livres, les production de films pour le cinéma et la télévision, des conseils pour les affaires et de gestion et des activités combinées de soutien lié aux
c’est mon histoire belge

et alii dit: à

sénèque:
En 65, il est compromis malgré lui dans la Conjuration de Pison et contraint à un suicide forcé. Il se donne la mort en s’ouvrant les veines sur l’ordre de Néron16.

« Ensuite le fer lui ouvre les veines des bras. Sénèque, dont le corps affaibli par les années et par l’abstinence laissait trop lentement échapper le sang, se fait aussi couper les veines des jambes et des jarrets. Bientôt, dompté par d’affreuses douleurs, il craignit que ses souffrances n’abattissent le courage de sa femme, et que lui-même, en voyant les tourments qu’elle endurait, ne se laissât aller à quelque faiblesse ; il la pria de passer dans une chambre voisine. Puis, retrouvant jusqu’en ses derniers moments toute son éloquence, il appela des secrétaires et leur dicta un assez long discours. […] Comme le sang coulait péniblement et que la mort était lente à venir, il pria Statius Annaeus, qu’il avait reconnu par une longue expérience pour un ami sûr et un habile médecin, de lui apporter le poison dont il s’était pourvu depuis longtemps, le même qu’on emploie dans Athènes contre ceux qu’un jugement public a condamnés à mourir. Sénèque prit en vain ce breuvage : ses membres déjà froids et ses vaisseaux rétrécis se refusaient à l’activité du poison. Enfin il entra dans un bain chaud, et répandit de l’eau sur les esclaves qui l’entouraient, en disant : « J’offre cette libation à Jupiter Libérateur. » Il se fit ensuite porter dans une étuve, dont la vapeur le suffoqua. Son corps fut brûlé sans aucune pompe ; il l’avait ainsi ordonné par un codicille, lorsque, riche encore et très puissant, il s’occupait déjà de sa fin17. »

et alii dit: à

Drieu:
Passage que je mettrai en regard avec cet extrait du Journal de Drieu au 10 août 1944, la veille donc de sa tentative de suicide :

23 Voir aussi au 15 octobre 1944 : « Peut-être me suicidai-je pour que ma bibliothèque ne fût pas pill (…)
Les raisons les plus hautes se mêlent aux plus basses pour m’incliner à m’ouvrir les veines : le juste sentiment de la saturation, l’orgueil, le goût de m’achever dans mon meilleur moment, au temps de ma plus haute conscience. Suprême liberté : se donner la mort, et non la recevoir […] Mais il y a aussi la manie d’un petit-bourgeois qui n’a plus envie de sortir de chez lui, qui craint les voyages, qui veut que tout de ses habitudes subsiste bien réglé autour de lui jusqu’à la dernière minute […] Je me dénigrerai jusqu’à la dernière minute. Non, je pense à mes amis, à Baudelaire surtout qui avait horreur d’une certaine trivialité : je veux surtout me délivrer de cette trivialité de la politique dont je me suis affublé et qui m’offusquerait tant au moment américain : injures, pattes
Le suicide de Pierre Drieu La Rochelle : stratégie littéraire, stratégie judiciaire ?

Jazzi dit: à

C’est d’un gai vos histoires de suicide, et alii !

Bloom dit: à

été-sauve-du-suicide-par-une-cantatrice-3483896

La célèbre Cantatrice sauve.

(en tournée en Palestine mandataire quand le drieu s’est fait seppuku pour pas que les FFI lui coupe les kokoïs)

Jazzi dit: à

Le léZard vous adresse ses meilleurs voeux de fête de Noël depuis la plus belle rue illuminée de Paris*****, mais il ne vous parle pas forcément du meilleur film de l’année***…

Claudio Bahia dit: à

DHH a dit:
« En effet la forme d’un pronom relatif depend de sa fonction dans la relative, et non de la fonction de son antecedent, représenté dans la relative par ce pronom .
en français il y a des reste de declinaison dans les formres du relatif
QUI est le cas sujet
QUE le cas regime (ca dire le cas du complement d’objet)
Caravage dans la relative est le sujet inversé du verbe de la relative qui a pour complement d’objet le QUE représentant son antecedent, au nom italien »

euh… oui? c’est-à-dire que j’ai un petit mal de tête en ce moment, mais cela ne m’empêche pas de souhaiter que vous ayez (?) célébré une belle fête des Lumières.
A vous que j’admire et respecte je vous souhaite une belle et heureuse nouvelle année, pleine de paix, de sagesse et de sérénité

et alii dit: à

j’ai simplement répondu à un appel du billet
répondre à un appel intérieur, ce qui était bien le moins pour celui qui avait ordonné sa vie en fonction d’un absolu de la poésie et qui, dès lors, entendait écrire « comme on s’ouvrirait les veines » ce qui n’empêche pas une ironie légère.

Bloom dit: à

Solutions du rébus chinois:

9 9 6 –> 0 0 7
neijuan -> tang ping

=

Journée de travail de 9h à 21h, 6 jours sur devenue depuis le Covid, de minuit à minuit, 7 jours sur 7.
Cet esclavage moderne, appelé « neijuan », qui signifie « involution », « repliement – de la société sur elle-même », entraine à son tour le « tang ping », un rejet de la société qui se traduit par une station horizontale quasi-permanente. Une variante du « Turn off, tune in and drop out » hippie des années 60 aux US.

Janssen J-J dit: à

Pendant ce temps, hier, j’ai vu le nouveau West Side Story… (de St Sp). J’ai été ébloui par la perfection des ballets des garçons Jets et de filles Sharks dans les rues de N-Y. Une troupe de danseurs.euses au top !… N’hésitez pas à aller vous distraire en famille deux heures avec cette comédie musicale, il n’y a aucune honte, la rdl ne se moquera pas de vous, certains vous envieront même d’avoir osé franchir le pas avec Tony et Maria, bien au contraire… Et même si cette histoire finit mal, très étonnamment, on peut laisser s’écouler comme des larmes de joie… (à noter : la formidable comédienne dans le rôle d’ANITA)
Bonne soirée à Paris, Charenton, Forcalquier, Rouen, Lyon, Bahia, Colmar, St Malo ou tout autre lieu… Ce sera bien partout, je crois, si nous prenons tous un peu de précautions pour avoir un noël aux balcons… Bonne fête aux croyants et mécréants, unis dans un même œcuménisme littéraire amical…
Bises à ET.

Janssen J-J dit: à

cela dit, RM, Joan D. avait quand même fait une apparition furtive en une de cette chaine il y a cinq ans… Sur une photographie, l’avait une jolie frimousse… Donc n’accablons pas la rdl de l’avoir totalement ignorée de son vivant, ce qui serait inexact.
https://larepubliquedeslivres.com/le-paradoxe-de-linterviewer/
Merci pour votre lien du matin, pas facile à lire… Bonne soirée,

Soleil vert dit: à

Réponse à Louise Labé

Louise, quelle est cette mélancolie
Dont une chevelure, un long regard
Fit de votre âme en un jour de hasard
Un brasier aux couleurs de l’ancolie.

bouguereau dit: à

Disons que si ma vie est une cigarette, là, j’attaque le filtre, ahahah ! Allez, bises aux erdeliens..

le butt qu’on dit en angliche bonne clopine..térezoune elle dit à meussieu courte que c’est le plus goutu quand qu’il rechigne..havec 2 bouteille de faux champ et quelques boite de crabe de changaï ça tache les draps mais ça fait la balle pour le reveillon..comme quoi tu vois bien que le pire n’est jamais certain

bouguereau dit: à

Donc n’accablons pas la rdl de l’avoir totalement ignorée de son vivant

rénateau le soir du reveillon c’est l’genre à promner son homard surgelé au kfc..

puck dit: à

promner son homard surgelé au kfc..
 »

KFC : entreprise américaine qui fut créé durant la crise de la baie des cochons et dont les initiales signifient : Keupu Fuck Croutecheffe (est-il besoin de traduire).

le me permets d’apporter moizaussi ma pierre à l’édifice culturel qui se construit ici sur le blogapassou chaque jour sous vos yeux ébahis.

puck dit: à

désolé DRH : crééE

puck dit: à

greubou : « elle dit à meussieu courte que c’est le plus goutu »

greubou désolé de te corriger, mais le « que » c’est le cas régime sans el et le « qui » c’est le cas sujet !

du coup t’aurais dû écrire : « elle dit à meussieu courte QUI est le plus goutu »

DHH dit: à

@claudio Bahia
pardon de la migraine que vous ont donnée mes explications alambiquées
Et merci pour les vœux que vous m’ adressez avec tant de sincérité ,et aussi de deference pour une vieille dame
Bonne et heureuse année à vous
DA

puck dit: à

greubou à moins que soit pas monsieur courte qui soit le plus goutu auquel cas à sa place je le prendrais comme une insulte parce que tous ici il est probablement le plus goutu, bien plus goutu que toi et moi.

DHH dit: à

@puck
Et vous vous êtes sans indulgence pour les radotages grammaticaux d’une vieille dame
Ah la jeunesse! Cet âge est sans pitié !

closer dit: à

Pleine page du Monde des Livres sur Louise Labé ou Labbé et personne ne m’informe !

Rien de certain et surtout pas que la Belle Cordière n’est pas l’auteur des poèmes qui lui sont attribués depuis des siècles. Au fond le principal argument de Mireille Huchon est qu’il n’est pas vraisemblable qu’une femme née dans un milieu d’artisans au 16ième siècle ait pu acquérir la culture nécessaire à l’écriture de ses poèmes.

Que cette raison est faible par rapport à toutes celles qui démontrent le contraire et particulièrement à celle-ci (ceci est un plagiat): pourquoi le véritable auteur ou l’un de ses proches, amis ou héritiers, n’a jamais revendiqué la paternité ou maternité de tels chefs d’oeuvre ? Pourquoi personne n’aurait évoqué la supercherie quand il était facile de la démontrer et à une époque ou l’on aimait pas trop les femmes savantes, belles courtisanes de surcroît?

Pourquoi exclure que sa curiosité, sa vivacité, son intelligence n’ait pas attiré l’attention d’un protecteur, désintéressé ou non, qui lui aurait donné accès à sa bibliothèque et à ses conseils ?

L’article évoque la possibilité qu’elle ait été aidée par des poètes lyonnais. Pourquoi pas? Il n’y a aucune honte à recueillir des conseils techniques sur la versification par exemple, quand on a une inspiration évidemment personnelle (il suffit de savoir lire) aussi prodigieuse ?

Je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a un peu de misogynie là-dessous. Après tout il y a des femmes misogynes.

puck dit: à

Jazzi aussi il est goutu, mais à ses heures.

D il peut être goutu, mais ça dépend de ce qu’il va manger le soir.

3j il est rarement goutu, bien que parmi ses poules certaines le sont.

SV il est goutu, mais qu’en état stationnaire sur des points de la voie lactée à haute intensité gravitationnelle.

Paul Edel n’a jamais été goutu, et le connaissant un peu je pense qu’il ne sera jamais, c’est une question de volonté.

puck dit: à

cloclo ça vient d’où cette fixette sur la Louise la veille de Noël ? vous croyez que c’est vraiment le meilleur moment de l’année ? à moins bien sûr que vous ne vouliez signifier par là un certain rejet de cette célébration de la Nativité ?

puck dit: à

« la possibilité qu’elle ait été aidée par des poètes lyonnais. »
 »

probablement aussi par Rabelais si vous tenez absolument à tout savoir !

si le goutu monsieu courte passe dans le coin il nous en dira un peu plus je pense.

puck dit: à

et plus sérieusement : Maurice Scève bien sûr !
parce que le Momo il en pinçait grave pour sa Loulou.

puck dit: à

DHH dit: à

@puck
Et vous vous êtes sans indulgence pour les radotages grammaticaux d’une vieille dame
Ah la jeunesse! Cet âge est sans pitié !
 »

absolument pas ! bien au contraire que ce soit votre commentaire ou celui de x je suis admiratif, moi qui y en a pas bien savoir parlé la francèsse.

sauf que ce genre de chose ça ne se dit pas quand on est un grand timide.

pourmapar dit: à

A.Laude était un poète

Et il l’est resté au-delà de la mort…

Soleil vert dit: à

Jazzi : le cinéma pas trop ma tasse de thé, mais je vous lis de même que je commence à collectionner les commentaires de Bertrand Tavernier

closer dit: à

Ce n’est pas moi qui ai mis le sujet sur le
tapis Puck. Mais la Belle Cordière m’inspire…

renato dit: à

Je préfère le circuit court, bouguereau, plutôt que confier mon équilibre à un char à bœufs, donc pour le homard je vais à la mer (à Sète ou à Chioggia).

x dit: à

Billet à Madame DHH

Ciel ! Par sainte Axe, ce que c’est que de nous !
Vous me mandez, par l’entremise de votre amie la Comtesse Tation, que l’abbé Vue, qui n’avait pas été prié, a trouvé le moyen de se glisser à la fête.
La vie est cruellement mêlée d’absinthe, je suis dans la consternation.
Voilà très assurément comme s’explique la tousserie (Quem ! Quem !) de votre beau-frère l’abbé Nignité.

C’est un grand et solide avantage, Madame, de pouvoir compter sur vos bons soins et je suis votre très humble et très obéissante servante.

Françoise-Georgina Mareschal de Bièvre, marquise de Kalembour

et alii dit: à

A La fin de sa vie, A.Laude a habité rue Chapon, et on était sur de le rencontrer dans un resto-bistro rue Sainte croix de la bretonnerie où la patronne « veillait un peu sur lui », transmettait, etc

DHH dit: à

@X
merci de ce libelle
j’avais un peu honte de mon observation poussive et galimatiesque sur votre post.
Mais je ne la regrette plus : elle nous a donné, a moi d’abord, et à tous les autres ici ensuite le plaisir de déguster cet échantillon de votre brillant savoir-faire en matière de pastiche et de calembour
Merci de ce feu d’artifice qui illumine cette nuit de la Nativité

D. dit: à

Ce soir ? Poisson pané et purée Mousline.
J’ai décidé de faire très simple car Jésus est né pauvre dans une mangeoire. Pas dans le caviar et le saumon.

D. dit: à

Ah oui. Ça vous en bouche un coin. Vous croyiez fêter Noël alors que voys faites tout le contraire en réalité.

D. dit: à

Les boules.

et alii dit: à

J4AI DES RAISINS DE CORINTHE dans mes desserts!

D. dit: à

Patrice Charoulet,

Vous avez toute ma sympathie, particulièrement ce soir.
Je ne vous souhaite rien de particulier.
Je pense simplement à vous, avec sympathie et compassion.

D.

rose dit: à

Ed

Un paria.

Pas tout lu de Genet. Et pas lu de Sartre Genet saint et martyre.
Étonnamment, vous ne faites pas rappel d’un fait « historique ».
Emprisonné pour ? vols et divers délits ? Jazzi en sait peut-être plus ? Genet a été mis sous protection d’un qui est devenu son mac.
Je ne sais rien de son homosexualité.
Ce que je sais est que son écriture est une urgence vitale.

Pas retrouvé mes livres de cuisine, ni la salaison du pâté en croûte, alors mes cours de fac avec Genet et Roberto Zucco en présence factuelle de Mme Hubert, pfff, c’est de l’ordre du mythe.

Si c une accroche votre pariat, c’est réussi. Pas de souci, je sais me déshameçonner.

rose dit: à

Ma mère, ce soir, par deux fois :
Noël c’est une fête chrétienne et on en a fait une fête de la grande bouffe.

D dit: à

Ed elle a mis des 🍅 dans son sapin à la place des boules.

D. dit: à

Après Noël, elle en fait un coulis pour ses lasagnes.

D. dit: à

Les chattounes adorent.

rose dit: à

Janssen J-J.
Bises à ET.

Je lui transmettrai demain matin.
Elle dort.
A eu deux fois un coup de blues aujourd’hui.

rose dit: à

puck dit: à
Jazzi dit: à

Tu peux aussi croire au bon dieu et au père Noel si tu veux, closer !

Puck, Jazzi, Closer

Moij, crois au père Noël, aux miracles et aux trésors.
Très récemment, ai constaté que pour les deux premiers, n’avais pas tort.
Le troisième se fait attendre.
Y a des raisons.

rose dit: à

closer dit: à
J’ai envie que Louise Labé et Pernette du Guillet aient existé. Prouvez absolument leur inexistence est impossible.
Donc elles ont existé.

Prouvez le contraire !

Closer

Pkoi va-t’on se casser le Q à prouver qu’elles n’ont pas existé, alors qu’elles zont.

Juste de la peine pour Mireille Huchon, qui ne sera jamais Louise Labbé.
Jamais.
Jamais.

rose dit: à

Renato
Vivian Maier

Dix à droite en bas si bien rangées.

Elle va y arriver.

rose dit: à

Où était Malika ?
Tétait le sein de sa mère.

rose dit: à

Mérieux.
Bourdieu.

rose dit: à

Les types cauchemardesques.

rose dit: à

Finie l’autorité.
Vieux restes de mai 68.

Pas du tout.
Rendre chaque chose publique.

JiCé..... dit: à

SAMEDI 25 DECEMBRE 2021, 5h12, 14°, Jour de Noël

…. Euh, non !….rien !

rose dit: à

Joyeux Noël
5h49

Ed dit: à

rose
Merci, j’ai corrigé. Il a été emprisonné pour vol de livres. Ca n’apporte rien à l’analyse du bouquin…

D,
Pas de sapin, justement à cause de mes chattounes. Et parce que j’ai d’autres chats à fouetter, surtout.

rose dit: à

Pleins feux sur la Suisse.
Oui.
C’est ainsi que la vie va.

rose dit: à

Pleins feux sur la Suisse.
Patricia Highsmith : des cinéastes suisses font de l’écrivain un personnage

In Swissinfo

closer dit: à

Merci B, mais de deux choses l’une: ou on a retrouvé la version originale du Tartuffe, ou on ne l’a pas retrouvée. Apparemment c’est la seconde hypothèse qui est la bonne. L’avertissement selon lequel des scènes pourraient heurter la sensibilité des jeunes spectateurs me laisse présager que la soi-disant reconstitution de l’original par un travail de « génétique théâtrale » est une imposture de première. Comme si Molière avait pu présenter au Roi au 17ième siècle une pièce qui pourrait choquer les spectateurs de moins de 15 ans au 21ième siècle!

et alii dit: à

bonjour;
que ne dites-vous,renato, qu’elle, ‘yuja wang, a bien vengé Fazıl Say;
merci

Petit Rappel dit: à

On ne l’a pas retrouvé, ce tartuffe en trois actes sur Leseur on est cependant documenté est un pastiche de G Forestier

Petit Rappel dit: à

Pour des raisons quelque peu misogynes,Marc Fumaroli pouvait se satisfaire de cette thèse des Demoiselles de papier. Nous pas. La chose est dans l’absolu possible, elle n’est pas démontrée. Quant à l’ argument » on en sait si peu sur sa vie », on l’a mis à toutes les sauces. Mais comment pourrait-on en savoir plus alors que l’Etat-Civil est lui-même vagissant? C’est une curieuse vie de l’esprit que de penser que les registres voulus parvl’Ordonnance de Villers-Cotterets sont apparus miraculeusement avec des gens pour les tenir. Et qu’on les ait conservés malgré les guerres de Religion. Au surplus, les positions historiques de Marc Fumaroli chantre de.Gaston d’ Orléans sont parfois assez baroques. Bien à vous et Joyeux Noel. MC

et alii dit: à

on a retrouvé la partition de MOZART§
En septembre 2014 le responsable du département de la musique de la Bibliothèque Széchényi de Budapest retrouve les quatre premières pages de la partition autographe, que l’on pensait perdues – la dernière étant conservée à Salzbourg2,3.
WIKI

lmd dit: à

Nom d’un chien, JiCé a fait la bringue jusqu’à 5 heures et la bouche un peu pâteuse il prend le temps nous dire que c’est Noël !
Voui c’est Noêl…

et alii dit: à

DIDION
« Le mot d’ordre de Didion était le mot d’ordre. Elle était exceptionnellement attentive aux mots ou aux phrases que nous utilisons pour exprimer nos objectifs ou nos croyances fondamentaux. Alerte dans le sens de suspect. Améliorant radicalement le « détecteur de conneries » d’Hemingway, elle a sondé le discours public, afin de mieux déterminer la part de vérité et d’illusion qu’il contenait. Elle l’a fait avec ses propres phrases aussi. En la relisant, vous trouvez son astringence implacable, non ternie par l’âge. C’est peut-être pour cela qu’il reste plus facile de regarder des photos de Didion que de la lire. Le look est sans aucun doute une ambiance. Mais la lecture est une dissection: de nos buts et croyances les plus chers, de tous nos mots d’ordre. Pour le dire autrement, pendant que tout le monde buvait du Kool-Aid, elle s’en tenait au Coca-Cola et aux cigarettes :

« En tant que parent, vous devriez devenir un interprète de mythes », a conseillé Letty Cottin Pogrebin dans le numéro d’avant-première du magazine Mme. « Des parties de tout conte de fées ou histoire pour enfants peuvent être récupérées lors d’une séance de critique avec votre enfant. » D’autres analystes littéraires ont imaginé des moyens de sauver d’autres livres : Isabel Archer dans The Portrait of a Lady n’a plus besoin d’être victime de son propre idéalisme. Elle pourrait être, au contraire, la victime d’une société sexiste, une femme qui avait «intériorisé la définition conventionnelle de l’épouse». La narratrice de The Company She Keeps de Mary McCarthy pourrait être considérée comme « esclave parce qu’elle persiste à chercher son identité chez un homme ».

Ce qui précède est tiré de son essai très drôle et très gênant de 1972, « Le mouvement des femmes ». Quel vivifiant de la voir embrocher un ensemble de lieux communs idéologiques et esthétiques qui n’ont fait que durcir au cours des cinquante dernières années ! Pourtant, maintenant que ces modes de lecture ne sont plus absurdes pour personne – en effet, maintenant qu’ils sont ancrés non seulement dans les universités et les maisons
Par Zadie Smith
Postface
Joan Didion et le contraire de la pensée magique

et alii dit: à

une femme pouvait parler sans couvrir ses paris, sans ourler et hacher, sans faire de gentil, sans poétique, sans paraître agréable ou doux, sans déférence, et même sans doute. Il doit être difficile pour une jeune femme d’aujourd’hui d’imaginer l’étendue des choses que les femmes de ma génération craignaient que les femmes ne puissent pas faire, mais, croyez-moi, écrire avec autorité en faisait partie. Vous vouliez le croire. Vous aviez besoin d’une preuve. Et pas une preuve victorienne. Didion, comme sa contemporaine Toni Morrison, est devenue la pièce A. De manière unique, elle pouvait être conservée sur vous, comme un couteau, fourré dans une poche arrière, les livres étant si minces et portables. Elle vous a donné confiance. Vous a étayé. Et l’a fait non pas en rejetant le prétendu royaume des femmes, mais en y approfondissant :

Oui, une fois qu’on s’était appuyé sur son autorité, on pouvait se permettre d’admettre qu’il y avait aussi de la poésie chez Didion, et des fictions exquises, des éclats de romans, aussi vifs que la
vous ajouterez ni BOURDIEU

B dit: à

Ne sais si ce Tartuffe diffèrera radicalement du Tartuffe jusqu’à présent représenté ( et que je n’ai pas eu le loisir de lire ou assister ), cette annonce pour ceux qui pourraient en profiter:

https://moliere2022.org/

B dit: à

Et auquel je n’ai pas eu l’opportunité d’assister. Pardonnez moi.

Paul Edel dit: à

merci Renato joyeux Noël

Jazzi dit: à

Le léZard vous propose de grimper au sommet de la Butte pour découvrir un lieu champêtre qui mérite à être connu…

Soleil vert dit: à

Ariane 5 c’est parti !

Le décollage c’est fait, reste à atteindre le point de Lagrange et après déployer la bête.

Soleil vert dit: à

Mission terminée pour Ariane 5 et succès pour le CNES.

Le James Webb est en route vers son orbite définitive

Damien dit: à

Joyeux Noël à Paul Edel. J’aimerais savoir si vous avez lu des livres de Joan Didion, et ce que vous en avez pensé (moi, je me suis commandé « L’Année de la pensée magique », ai-je bien fait ?). Merci. Et la grappa a bien donné, cette année ?

Jazzi dit: à

Belle lettre à Virginia, Paul Edel. Buon natale !
A cette occasion, le pape a fait l’éloge de « la petitesse » : un qualificatif ambigu, qu’entend t-il au juste par là ?

Patrice Charoulet dit: à

CHIENS

Quand on pense que nos chiens actuels ont pour ancêtres lointains des loups.
Même le yorkshire et chihuahua.

B dit: à

Ed, en dehors de toute promotion personnelle, je vous souhaite un joyeux Noël.

Paul Edel dit: à

Damien. je n’ai lu qu’un certain nombre de chroniques de Joan Didon, rassemblées en livre de poche sous le titre « l’Amérique » dans une traduction de Pierre Demarty. Bonne préface de Pierre-Yves Petillon. Textes rédigés entre 1965 et 1990. le plus intéressant s’intitule « Requiem pour les années 60 », avec des hippies en plein trip, affalés, à san Francisco … pas mal de jeunes qui ont l’air catatoniques.. ça m’a semblé écrit à la paresseuse.. de biais.. par quelqu’un qui n’adhère pas beaucoup au sujet.. une plume distance nonchalante.. honnêtement je me suis un peu ennuyé.. mais peut-être qu’en anglais c’est charmeur et élégant. je préfère nettement Tom Wolfe dans ce new journalisme .

Jazzi dit: à

Oui, renato, mais en français, une « petitesse » peut-être synonyme de « bassesse »…

« petitesse
nom féminin
1.
Caractère de ce qui est de petite dimension.
2.
Caractère mesquin, sans grandeur.
Petitesse d’esprit. »

Damien dit: à

Merci Paul Edel. Début février, doit paraître un autre volume d’artciles de Joan Didion, intitulé « Pour tout vous dire », avec une préface de Chantal Thomas. L’occasion d’affûter notre jugement et, peut-être, de le confirmer, peu après la disparition de cette star du journalisme us.

et alii dit: à

dans le texte d’unpape, c’est opposé à magnanimité;
bien sur, il y a aussi « largesse »
mais dans les textes bibliques sont petits, David contre Goliath et le kikaion aussi dans Jonas

Damien dit: à

Jazzi, le pape a simplement souligné que Dieu avait pris la forme d’un petit enfant dans une mangeoire, pour s’incarner. Dieu a choisi la faiblesse radicale, pour venir auprès de nous, afin de nous montrer la voie. Un très beau sermon du pape, soit dit en passant.

et alii dit: à

du pape! dans lequel David, fils de berger Isaï, le plus petit de ses 7 frères et encore adolescent, abat le héros des Philistins, le géant et courageux Goliath, d’un caillou lancé avec une fronde.

renato dit: à

Être conscient de sa petitesse face à la force de la nature, bien à part Jacques, Bergoglio fait référence à Isaïe 11,1-10.

Jazzi dit: à

J’ai bien compris ce que l pape a voulu dire. Mais n’empêche que ce terme de « petitesse » retentit désagréablement à mon oreille.

bougereau dit: à

..putain de fusée qui m’ont toujours donné l’idée de la panne dont j’hignore tout..il me manque hencore telment d’espérience a vive..mais sacrénom j’ai rebu un coup ou deux

bouguereau dit: à

ce terme de « petitesse » retentit désagréablement à mon oreille

..le pape nous veut moins en levrette..il trouve que la fénéante est plus inclusive..il l’a pas dit mais il l’a pensée

bouguereau dit: à

Être conscient de sa petitesse face à la force de la nature

pas du tout..la transvaluation des valeurs est bien plus hancienne que nietzleche

bouguereau dit: à

David contre Goliath et le kikaion aussi dans Jonas

c’est une vieille antienne populaire..toujours havec tes préséances la poufiasse

bouguereau dit: à

« la petitesse » : un qualificatif ambigu, qu’entend t-il au juste par là ?

..dailleurs nitzlche parle bien de la religion du « faible »..preuve que c’est trés souvent un cafouilleux qui recycle..je me souviens..me souviens..souviens..baroz d’un homme politique français qui avait dit ‘j’en voudrais toujours a charlie chaplin davoir fait du héro du 20éme siècle un raté’

bouguereau dit: à

Quand on pense que nos chiens actuels ont pour ancêtres lointains des loups.
Même le yorkshire et chihuahua

patrice qu’adore faire de cris de guenon..et c’est bien ton droit

bouguereau dit: à

je préfère nettement Tom Wolfe dans ce new journalisme

il font tous rien qu’a copier le porno gonzo polo

Jean Langoncet dit: à

@Un très beau sermon du pape

D’un François, l’autre :

« I die of thirst beside the fountain
I’m hot as fire, I’m shaking tooth on tooth
In my own country I’m in a distant land
Beside the blaze I’m shivering in flames
Naked as a worm, dressed like a president
I laugh in tears and hope in despair
I cheer up in sad hopelessness
I’m joyful and no pleasure’s anywhere
I’m powerful and lack all force and strength
Warmly welcomed, always turned away.

I’m sure of nothing but what is uncertain
Find nothing obscure but the obvious
Doubt nothing but the certainties
Knowledge to me is mere accident
I keep winning and remain the loser
At dawn I say « I bid you good night »
Lying down I’m afraid of falling
I’m so rich I haven’t a penny
I await an inheritance and am no one’s heir
Warmly welcomed, always turned away.

I never work and yet I labor
To acquire goods I don’t even want
Kind words irritate me most
He who speaks true deceives me worst
A friend is someone who makes me think
A white swan is a black crow
The people who harm me think they help
Lies and truth today I see they’re one
I remember everything, my mind’s a blank
Warmly welcomed, always turned away.

Merciful Prince may it please you to know
I understand much and have no wit or learning
I’m biased against all laws impartially
What’s next to do? Redeem my pawned goods again!
Warmly welcomed, always turned away. »

puck dit: à

Jazzi dit: à

J’ai bien compris ce que l pape a voulu dire. Mais n’empêche que ce terme de « petitesse » retentit désagréablement à mon oreille.
 »

normal, c’est juste pacekil connait pas ton blog !

puck dit: à

« D’un François, l’autre »
 »

ouai très belle chanson de Claude François.

bouguereau dit: à

Quant à l’ argument » on en sait si peu sur sa vie », on l’a mis à toutes les sauces

et comme c’est un bien..mais ça va changer meussieu courte..avec le journal de log on saura tous les sites cochons et le temps passé sur les chaines à boloré..que les morts vont nous écoeurer

puck dit: à

greubou quand on se fait offrir un cadeau on dit merci.

puck dit: à

« Être conscient de sa petitesse face à la force de la nature »
 »

non je crois qu’il faisait référence à un discours de Greta Thunberg.

puck dit: à

parce qu’il aime pas trop Nicolas Hulot.

puck dit: à

« Être conscient de sa petitesse face à la force de la nature »

je veux même pas imaginer que ce soit une façon de défendre les curés pédophiles.

renato dit: à

Si Bergoglio aurait voulu parler de la chose qui vous perturbe, Jacques, il aurait employé le mot « piccineria » : Meschinità, grettezza d’animo, di sentimenti; pedanteria. Azione meschina e gretta. Même si “piccolezza” peut aussi exprimer un jugement de méchanceté, de limitation, d’insuffisance.

puck dit: à

sinon il aurait dit : « faces aux forces obscures de la nature »

puck dit: à

ou alors peut-être que notre pape est rousseauiste, il a voulu dire un truc du genre : « l’homme est bon de nature ce sont les religions qui l’ont rendu mauvais. »

bouguereau dit: à

greubou quand on se fait offrir un cadeau on dit merci

la force de ton exemple fait le cadeau un peu minus..petit..je ne dirai pas mesquin car il révèle que le français hencore une fois est la langue qui sonde mieux les habimes des riens..des mots..des bras..des mètres et des kilomètres et hon touche pas lfond..t’as un genre d’infini par le bas keupu..c’est une perf

bouguereau dit: à

rénateau a rater sa vocation de grand communicateur dla curie..bon c’est son droit

puck dit: à

j’ai l’impression que t’as pas trop aimé mon cadeau, j’avais hésité avec un vélo électrique.

moralès sed laisse dit: à

« Si Bergoglio aurait voulu parler de la chose »

Mais quelle vilaine musique!

moralès sed laisse dit: à

Mais quelle vilaine musique!

Pour le coup, c’est pas une perf!

bouguereau dit: à

ta gueule keupu..ça ça srait un cadeau

renato dit: à

Enfin, bouguereau, j’ouvre une perspective, plutôt.

puck dit: à

« t’as un genre d’infini par le bas keupu..c’est une perf »
 »

geubou tu sais quoi ? le pape il a dit qu’il faut que tu aimes ton prochain comme toi-même.

puck dit: à

bouguereau dit: à

ta gueule keupu..ça ça srait un cadeau
 »

non à la censure !!!!

le seul truc que t’as retenu de ton enseignement catholique c’est l’Inquisition.

moi je dis que c’est juste pas de bol.

puck dit: à

« Enfin, bouguereau, j’ouvre une perspective, plutôt. »
 »

greubou il est d’accord pour ouvrir des perspectives, mais pas toutes, ça dépend lesquelles.

puck dit: à

par exemple il aime bien se foutre de la tronche des autres sur ce blog, mais il aime pas trop qu’on se foute de la sienne.

c’est pas trop ce que Kant appelait l’impératif catégorique.

et alii dit: à

SI J’ATTRAPE UN CAILLOU JLE LUI LOGE DANS LNOMBRIL de ma fronde

et alii dit: à

Un homme atteint de rétinopathie pigmentaire a partiellement recouvré une partie de sa vue grâce à une thérapie optogénétique.

Dans cette maladie de la rétine, les photorécepteurs – des cellules capables de capter la lumière et de transformer le message lumineux en message électrique – dégénèrent, menant inexorablement à la cécité. « Notre patient avait été diagnostiqué à l’adolescence. Il a pu travailler jusqu’à la quarantaine, mais il était complètement aveugle depuis une quinzaine d’années », précise José-Alain Sahel, fondateur de l’Institut de la vision (Paris), chef de service d’ophtalmologie à l’Université de Pittsburgh et premier auteur de l’étude.

sur NATURE MEDICINE RELAYE PAR LE POINT/ UN LECTEUR SIGNALE QUE MONTPELLIER aurait réussi pareil exploit;

et alii dit: à

L’implant a été posé le 15 septembre à la clinique Saint-Jean de Montpellier, où une deuxième patiente a été opérée le 8 décembre. Un troisième malade, originaire de Bordeaux, le sera en avril. Un exploit technique. Pas de miracle pour les intéressés, qui sortent juste du noir. Mais l’espoir d’une autre vie se dessine, depuis Montpellier, une aventure unique en France.

Rêve d’Icare
« L’objectif n’est pas encore de voir normalement. Le champ de vision est restreint, à 13°, on voit en noir et blanc, on perçoit les contrastes, les formes, les silhouettes. L’étude devra montrer qu’il y a un intérêt pour la vie quotidienne », explique Pierre-André Duval, le chirurgien ophtalmologue qui a opéré Fabrice Ramos assisté de Laure Frisson, spécialisée en chirurgie maxillo-faciale, après s’être formé en Allemagne.
https://www.midilibre.fr/2019/03/14/operes-a-montpellier-des-patients-aveugles-retrouvent-une-vision-partielle,8066936.php

Soleil vert dit: à

Jazzi dit: à

J’ai bien compris ce que le pape a voulu dire. Mais n’empêche que ce terme de « petitesse » retentit désagréablement à mon oreille.

Pareil, mon oreille franchouillarde aurait préféré le terme de « vulnérabilité » ou un équivalent. Bizarrement, à l’occasion du lancement du télescope un intervenant sur France-info évoquant la place de l’homme dans le cosmos a eu cette phrase « Nous sommes des résidus d’étoiles ». Un qualificatif à se prendre une baffe dans la cour de récré. Hubert Reeves avait préféré le terme de poussière, moins … péjoratif. La religion et la science s’unissent dans l’évocation imparfaite de l’insignifiance humaine au regard de l’immensité cosmique.

et alii dit: à

une dame âgée m’a raconté, parce qu’elle était très choquée ,que son gériatre lui avait dit
« nous sommes de vieux débris »; elle répète souvent cette conversation certes maladroite pour permettre à la dame de prendre conscience de son âge; un cours de philo n’est peut-être pas possible ; il y a des cours de philo pour les étudiants en médecine déjà ; que conseillez-vous?

et alii dit: à

Cynthia Fleury a inauguré en 2017 une nouvelle Chaire de philosophie à l’Hôpital avec le GHU Paris psychiatrie & neurosciences autour d’un séminaire sur le sujet en psychiatrie.

La chaire de philosophie à l’hôpital est accueillie dans les locaux de Sainte-Anne pour un tout nouveau et troisième cycle de cours : « Philosophie, psychiatrie et neurosciences ».

Le séminaire de philosophie clinique et clinicienne poursuit son travail autour des imbrications de la philosophie, de la psychanalyse et du politique. Du lien entre individuation et Etat de droit, entre santé psychique et physique et santé démocratique, ou encore comment éduquer et soigner constituent la base de l’acte de gouverner, et les conditions de sa possibilité.

Responsables : Cynthia Fleury et Raphaël Gaillard
https://www.ghu-paris.fr/fr/chaire-de-philosophie-lhopital

D. dit: à

104 611 cas de Covid en 24h. Le chiffre est tombé. Dè plous en plous fort.

D. dit: à

Puck, tu sais que finalement je n’ai pas mangé de poisson pané hier soir. Sais-tu pourquoi ? (pas de blabla s’il te plaît. Oui ou non.)

Petit Rappel dit: à

Surtout le Monde des Livres évoque près de 12 pièces d’état civil concernant Louise Labbé, ce qui est considérable et représente un sérieux caillou dans le jardin de Mireille Huchon…

renato dit: à

« Natal, 25 décembre, 11 heures — Dévalant les hauteurs Pétropolis, dans un vieux clou bleu. Cristovan Dantas et moi venons prendre un bain à Areia Preta. C’est la meilleure plage de Natal pour se baigner, elle est délicieuse. Très blanche, picorée de récifs hérissé où la mer s’accroche pour jeter l’ancre, totalement matinale. Les maisons sont simples, bien humaines, sans cette air surfait et surprotégé de Copacabana par exemple. Murs lisses, terrasses avec hamacs, toits aux larges bords qui draguent le vent des sables. »
Mário de Andrade, L’apprenti touriste, voyage ethnographique, 1928.

rose dit: à

La religion et la science s’unissent dans l’évocation imparfaite de l’insignifiance humaine au regard de l’immensité cosmique.

Soleil Vert.

Magnifique !

Y a de quoi s’unir.

Bloom dit: à

l’insignifiance humaine

Ah, si les phasmes poubvaient blogger…

Bloom dit: à

l’insignifiance humaine

Ah, si les phasmes pouvaient blogger…

bouguereau dit: à

Ah, si les phasmes pouvaient blogger…

..et japprends que le pape parle même de sens du service kabloom..ils peuvent

bouguereau dit: à

Pareil, mon oreille franchouillarde aurait préféré le terme de « vulnérabilité » ou un équivalent

hallons c’est à une vieille tradition liturgique qu’il fait référence..elle est archi documentée..les christ pantocrator sont rare dans l’art catholique..elle n’a rien a voir havec les espaces hinfinis qui te font copieusement mouiller ta culotte grün..c’est même toutafé un contresens

bouguereau dit: à

Surtout le Monde des Livres évoque près de 12 pièces d’état civil concernant Louise Labbé, ce qui est considérable et représente un sérieux caillou dans le jardin de Mireille Huchon…

hinflation..tempête dans des verres d’eau meussieu courte..la dernière interview de bruno gacio est de meilleur profit sur l’état du journalisme français

D. dit: à

Tu sais pourquoi, Puck ?
Rhaaaah…!

renato dit: à

« Natal, 26 décembre — J’ai montré l’autre jour combien étaient perceptibles les influences des religions africaines et amérindiennes sur les différentes zones de la sorcellerie brésilienne.
Ce serait très curieux d’étudier la façon dont la religion catholique s’est mêlée à ces manifestations. Mais je ne peux le faire, car je ne domine pas bien le sujet. Surtout la sorcellerie dans le Nord, Pará et Amazone, qui est encore fort méconnue. »
Mário de Andrade, L’Apprentis touriste, Voyage ethnographique, 1928.

D. dit: à

You know why, Puck ?

Vanina dit: à

@ renato maestri

« la petitesse » = « l’infinito nell’umiltà » U.Saba

et pour l’univers et notre petitesse … »e il vento la porta nella cenere degli astri.E. Montale

Merci à Paul Edel pour cette analyse de V.W, brillantissime et claire.

renato dit: à

@Vanina, è già stato difficile tenersi alla prima accezione tanto la seconda è dominante nella memoria dei più, da chiedersi cosa sarebbe successo se avessi anche inspessito l’assunto.

Mimi Pinson dit: à

Le cœur de Noël!

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 » Willy Römer (né le 31 décembre 1887 à Berlin, mort le 26 octobre 1979 à Berlin-Ouest) était un photographe de presse. Son agence photographique était l’une des dix plus importantes de l’époque de Weimar.
Les images illustrent principalement la vie à Berlin de 1905 à 1935. C’est grâce à un rare coup de chance que ses vastes archives photographiques ont survécu presque indemnes à la Seconde Guerre mondiale.
Römer était un photojournaliste basé à Berlin dont le travail documentait non seulement les événements politiques tumultueux de son époque – la révolution de novembre, l’abdication de l’empereur, le soulèvement spartakiste, les manifestations de masse et les grèves ouvrières, la montée des milices nazies – mais aussi tous les jours la vie dans les rues et les arrière-cours de Berlin. Son agence photo Photothek Römer & Bernstein était l’une des principales agences photo de la République de Weimar jusqu’à sa fermeture par les nazis en 1935.
Römer a commencé sa carrière en 1903 avec un apprentissage à la Berlin Illustration Society. Quinze ans plus tard, il devient indépendant. En 1920, lui et Walter Bernstein ont repris l’agence photo Bildothek. En tant que Photothek Romer & Bernstein, l’agence a prospéré dans la République de Weimar, mais a fermé sous les nationaux-socialistes… Les archives se trouvent maintenant à Diethart Kerbs, Berlin.
Römer n’était pas seulement un photographe compulsif, il semblait également être au bon endroit au bon moment d’une manière que n’importe quel photographe pourrait envier. Il était fasciné par… les bâtiments les plus anciens de la ville (il habitait lui-même une vieille ruelle, la Krögel, qui datait du XIVe siècle…), les occupations en voie de disparition, les moments historiques dans lesquels il se trouvait pris, et les ports et les gares de cette ville centrale… 1936 a été l’année de sa chute : son partenaire commercial était un type nommé Walter Bernstein, et à cause de cela, l’entreprise de photographie de Römer a été considérée comme « juive » et fermée. »

D. dit: à

Keupu ??

une main dit: à

Laurent Gervereau
Publié ce jour sur son compte FB :

 » METAVERS OU L’INJONCTION A PARAITRE
VOILA UN TEXTE INADAPTÉ AUX JOURS DE FÊTES PROGRAMMES, INADAPTÉ AUSSI AUX VECTEURS médiatiques TRADITIONNELS. C’EST BIEN POURQUOI IL EST TEMPS DE LE DIFFUSER !

Le rapport des humains aux autres a toujours été théâtralisé. Nous nous mettons en scène face aux autres et le « naturel » n’a aucun sens. Toute personnalité est pourtant construite d’éléments différents et d’ailleurs diverse avec des identités imbriquées, même si beaucoup cherchent à se rassurer dans l’exercice d’une autocaricature avec un seul emploi.
La connexion à un monde à distance généralisée avec les portables pour beaucoup d’humains les a fait entrer dans une ubiquité sans précédent où la vision indirecte importe davantage que la vision directe et l’ailleurs prime sur l’ici. C’est paradoxal et anormal, alors que l’ici devrait prendre le pas sur l’ailleurs, tout en pensant local-global, puisque cet ailleurs a des incidences patentes sur tous les ici.
Aujourd’hui, nous sommes entrés en science-fiction et même probablement en dystopie. Alors, Metavers, cet univers parallèle où nous agissons avec notre moi virtuel, ne fera qu’augmenter un phénomène dont nous devons nous prémunir tant cette course au « progrès », cette illusion prométhéenne risque de confondre le désir du futur avec la nécessité du mouvement et de faire que la liberté sera l’esclavage. C’est pourquoi la recherche de limites dynamiques doit nous occuper plus que jamais, plutôt que la course non maîtrisée vers l’aliénation.
Être soi n’est pas subir la projection de son image
Les fameux « réseaux sociaux » sont le symptôme d’une société de spectateurs-acteurs qui a succédé à l’heure d’Internet à la société du spectacle du temps de la télévision. Chacune et chacun est son média. Nous sommes en selfie permanent. Parallèlement, cela a radicalisé l’inexistence sociale de certaines et certains et accompagne un émiettement social de petits groupes. Nous résumons-nous pourtant à notre nombre d’ « amis » et de « j’aime » et de « followers » ? Sommes-nous quantifiables ? Notre impact est-il celui des chiffres d’ « influencés », quand des achats d’audience les multiplient ?
L’inadéquation de soi et de l’image de soi –jusque dans les campagnes diffamantes ou les adulations laudatives sans objet véritable– est ainsi le pendant d’une injonction incessante à figurer publiquement sous peine de ne peser sur rien, de n’être rien, d’inexister. Nous, les inexistantes et inexistants portons pourtant une grande richesse de comportements, d’idées, de solutions et de sourires.
Mais la sommation incessante à s’autofigurer crée de fait une distanciation de plus en plus grande entre soi (la façon dont l’individu – être en évolution constante – se perçoit) et l’image de soi. Soi considère souvent que son reflet ne cesse de le trahir. Et l’anthropophagie du reflet médiatique finit par aspirer la source. D’où l’injonction, l’impératif de résumé médiatique, le tweet fictionnel de son identité qui favorise les bouffons simplificateurs défendant n’importe quoi pourvu souvent que cela soit radical, dans un sens réactionnaire, dictatorial, de dogme religieux, liberticide, ou pour des révolutions qui ont marqué dans le sang leurs aspects non seulement inopérants mais criminels.
Est-il possible alors de développer sa singularité-plurielle, de bouger, d’échapper en partie à la mise aux enchères de sa trombine ?
Affirmer son droit à la pluralité et à l’évolution
Soi n’a-t-il d’autre solution pour peser sur sa propre destinée et influencer d’autres que de devenir le pantin exsangue, le répétiteur de ses paradoxes, le perroquet de sa construction marketing, le businessman ou woman de son apparence ? Peut-on échapper à la nécessité de donner aux autres ce que les autres sont prêts à avaler par réflexe : dans l’esclandre, la colère perpétuelle, ou la bienveillance de façade ? Quand trois mots et une séquence de deux secondes en viennent à nous définir –choisis ou non… La loterie des Saints et des Diables sur écran nous aspire ainsi ou nous rejette dans l’invisibilité des sans-intérêts, des invisibles vraiment pas vus, des anonymes même pas bons pour un micro-trottoir. Nous ne sommes rien ou devenons des personnages (au sens d’emploi théâtral, de « character »), des masques stéréotypés facilement identifiables, alors que nos personnalités sont toujours hybrides.
Inexister et s’indéfinir ou se fondre dans un jeu prédéfini, voilà finalement à quoi nous rejette l’injonction compulsionnelle à paraître. Paraître pour ne plus être, devenir moyenne statistique, se qualibrer. Plus le discours d’aspiration à la différence est diffusé, plus en fait la réalité liberticide se développe, sanitarisée et chloroformée. Les sociétés du contrôle limitent pour mieux recycler.
Et, au temps où le corps est sans cesse mis sur la table comme l’autoconfession, au temps où la santé et le nombrilisme prévalent, finalement l’autodétermination humaine dans son environnement est mise de côté. Plus de conscience terriste et plus de souci d’une boussole éducative (dans le temps et dans l’espace) à tout âge pour choisir en connaissance. Non, pour toutes et tous, voici l’entrée dans des actions distanciées où nous ne nous appartenons nullement : metavers, l’inverse de notre métaphysique, le versant totalisant du figuré. Pour mieux nous contrôler ? Pour mieux nous faire croire au lieu de nous apprendre à chercher les savoirs ? Pour mieux dissoudre la question du politique dans des stéréotypes ? »

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