de Pierre Assouline

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Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Pour qui se souvient du recueil de notes de Julien Gracq En lisant en écrivant, tout était déjà dans l’absence de virgule, chacun étant libre de l’interpréter à sa guise, et notamment comme l’idée que chez un tel écrivain les deux activités étaient indissociables et se prolongeaient l’une l’autre, mais nul ne pouvant feindre de l’ignorer tant elle était éclatante. Avec Taches de soleil, ou d’ombre (208 pages, 22 euros, Le bruit du temps), dernier livre de Philippe Jaccottet constitué de notes sauvegardées datant des années 1952-2005, tout est déjà dans la virgule.  On ne l’y aurait pas placée spontanément. Inutile d’aller consulter le Drillon, bible des passionnés de ponctuation, il ne sera en l’espèce d’aucun secours.

Y sont colligées des observations d’un esprit attentif aux moindres bruits, à commencer par celui du temps ; aux couleurs, aux odeurs.Son oeuvre immense de poète et de traducteur (Goethe, Holderlin, Rilke, Musil, Mann, Homère…) en témoignait déjà. Une manière de conserver un contact avec l’univers poétique quand on passe ses journées à traduire. Ce sont les notes de celui qui a trouvé sa voix le jour où il l’a baissée d’un ton. Des notes comme autant de graines susceptibles de s’épanouir en poèmes. Il en avait déjà rassemblé une partie sous le titre de Semaisons. C’est peu dire qu’il réagit en poète, et en traducteur de poètes. Non seulement celui qui amène leurs mots dans notre langue, et restitue l’éclat mystérieux de leurs vers malgré ce long voyage, mais celui qui poétise le réel et n’a de cesse d’en traduire les manifestations. Une phrase suffit au sortir de la forêt : « La nuit, le chant des rossignols comme une grappe d’eau ». On ne voit guère que l’enchantement au contact de la nature, sa beauté si proche, pour tempérer son pessimisme

Y affleure à chaque page l’intranquillité d’un mélancolique qui va à son pas dans le vacarme du monde, convaincu que jamais sa beauté ne se taira car quelque chose ou quelqu’un doit bien en nourrir le secret, derrière le mur, dans l’invisible. Il note des haïkus de Bashô. Cela dit, le « gentil » Jaccottet, vaudois le plus célèbre de Grignan (Drôme), s’y révèle plus dur que dans ses poèmes. Sans indulgence avec lui-même dans le choix de ses notes à sauver du feu, il ne l’est pas davantage avec ses contemporains, et leurs dates ne change rien au jugement. Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ». Parlez-lui plutôt de Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd ». Une visite à Francis Ponge l’attriste en raison de « son orgueil aussi naïf ».

 Chaque terme est pesé au trébuchet de la précision dans la musicalité. Ses non-dits sont gouvernés par le sens de la mesure, de l’équilibre, de l’harmonie -et la défiance pour la rime qui offusque la vérité. Des tableaux permettent de saisir son vertige face à l’indicible : ceux de Rothko ou de Morandi. On l’aura compris : ce n’est pas lui qui se grisera de grands mots. Il invite même à les proscrire, qu’ils relèvent de l’hyperbole (extase, délire, abime), du faux lyrisme (harpe, encens, lys, aurore) ou « des extravagances surréalistes », tant ils empoisonnent la poésie. Toujours leur préférer, le mot rare, humble, rude. Un modèle ? Mandelstam

« La grande question pour qui s’entête à écrire : comment mettre les mots à l’épreuve, comment faire pour qu’ils contiennent le pire même quand ils sont lumineux, la pesanteur quand la grâce les porte ? Je n’ai que trop tendance à dissocier l’un de l’autre »

Certaines pages de pure observation sont bouleversantes. Celles sur l’agonie de son beau-père, sa résignation quand même, les métamorphoses de son petit corps sous l’empire d’une douleur muette. L’évocation de la fin d’un oncle et parrain, auquel il n’était guère attaché, n’en est pas moins frappante, mais pour une autre raison : son côté l’une-de-ces-existences-dont-il-restera-rien.

Les impressions de lecture occupent une grande place. Car chez lui aussi, chez lui surtout, la vie va enlisantenécrivant. Encore que l’âge aidant, on relit plus qu’on ne lit. Pour vérifier l’érosion du temps sur le jugement littéraire. Mais à l’examen, les craintes se vérifient : longtemps après, dans les Caves du Vatican, la souveraineté du style dissimule encore un certain manque de substance. A l’inverse, en revisitant les nouvelles du maître du genre, Henry James, il avoue à être plus sensible à leur texture et leur matérialité. Le contact avec l’auteur n’y change rien : ainsi, après avoir passé la journée à l’Isle-sur-la-Sorgue chez René Char, il se désole de constater que cela n’a en rien dissipé ses réserves sur son Nu perdu. Quant aux recueils de correspondance, comment n’être pas déçu de constater que, lorsque des esprits aussi pénétrants que Paulhan, Ungaretti ou Saint-John Perse s’écrivent, ils se parlent surtout de la vie littéraire, et restent donc à la surface des choses ; parlez-lui plutôt des lettres de Rilke, il est vrai plus généreuses dans leur attention à l’autre, et plus profondes par l’objet de leur curiosité. Il apprend la mort accidentelle de W.G. Sebald et confie qu’il était l’un des rares parmi les écrivains dits nouveaux qui l’ait totalement conquis. Sans plus, hélas. On aimerait en savoir davantage.

J’allais oublier : la part du rêve dans le dévoilement de cette part d’ombre. Curieux comme des récits de rêve m’indiffèrent quelles que soient les plumes qui les rapportent ; et malgré mon admiration pour Graham Greene, je n’ai jamais été capable de poursuivre au-delà de la vingtième page la lecture de son « Dream Diary » (Mon Univers secret/ A World of my own, 1992), c’est ainsi. Ceux de Philippe Jaccottet sont mélodieux, harmonieux, même lorsqu’ils tournent à la tragédie. Mais fussent-ils d’un poète, les rêves ne font pas toujours rêver. Ce qui ne retire rien à l’exceptionnelle lumière dans laquelle baignent ces éclats. On ne se demande même plus si la virgule est à sa place dans le titre, ou pas.

(« Black on Maroon, 1959 » huile sur toile de Mark Rothko, D.R. ; « Philippe Jaccottet à Grignan » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Poésie.

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commentaires

1 054 Réponses pour Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

John Brown dit: à

« Jaccottet et ML sont injustes à l’égard de Claudel poète » (rédigé par Paul Edel)

 » Cinq grandes odes » reste, avec « Alcools », le recueil poétique majeur du XXe siècle commençant. la poésie de Claudel est autrement novatrice que celle d’un Péguy (qui a d’autres qualités, bien sûr).

I.ri dit: à

personne ne songe aux élaborations de Derrida dans Signéponge ?

Jacques Barozzi dit: à

 » on fait plus effacé que Charlus ou que Madame Verdurin.  »

Certes, JB, mais dans le « roman » ce ne sont plus les personnages qui mènent la danse, mais le narrateur marionnettiste qui apparait tirant les fils de la narration. Le contraire de l’effacement !

John Brown dit: à

« Les grands thèmes métaphysiques sont présents mais sur un ton très personnel, modeste et pourtant ferme avec des phrases à un seul mot qui semble le momifier jusqu’au mystère (« Cadavre »), des tournures nominales, des injonctions, des formulations gnomiques qui débouche sur le mystère d’être un homme et de mourir »…. etc. etc. (rédigé par LML)

Il y a en effet, dans les commentaires de LML, un côté Latarte et Micheton attendrissant.

MireilleDubas dit: à

le claudélien Paul Quislapète a encore frappé

John Brown dit: à

» on fait plus effacé que Charlus ou que Madame Verdurin. »

Certes, JB, mais dans le « roman » ce ne sont plus les personnages qui mènent la danse, mais le narrateur marionnettiste qui apparait tirant les fils de la narration. Le contraire de l’effacement ! (rédigé par Jacques Barozzi)

Pourquoi des guillemets à « roman » ? Marcel n’est pas Proust.
Ce qui me paraît significatif, dans l’art de quelques uns des romanciers du XXe siècle sans doute les plus conscients des enjeux de l’art du roman, tels que Proust, Céline ou Claude Simon, c’est le refus de la convention d’un narrateur anonyme extérieur à l’objet de sa narration (qui n’est donc pas un personnage du roman), convention héritée du roman du XIXe siècle, et portée à son comble dans le roman naturaliste à la Zola. Ce refus est refus de la prétention à une impossible objectivité et affirme la relativité de tout point de vue.

Jacques Barozzi dit: à

Aujourd’hui, Flaubert nous raconterait-il madame Bovary en étant lui-même au centre du roman ?
D’ailleurs, l’incipit du roman commence avec Flaubert, juste avant son effacement :

« Nous étions à l’Etude, quand le Proviseur entra suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. « 

OneNote dit: à

Bonnefoy, Jaccottet, poésie de petits vieux racontant interminablement leur agonie. Ne nous illusionnons pas : un pays de second rang comme l’est devenue la France ne peut plus produire que des poètes, des artistes de second rang. J’en suis le premier navré.

Houellebecq est aussi mauvais que les autres, c’est entendu, mais lui ne triche pas. C’est un authentique mauvais poète, contrairement à tant de faux grands poètes qui ne dupent que les jobards.

Les vers, surtout les alexandrins, de ce sous-doué d’Yves Bonnefoy sont les plus exécrables qui se puissent lire dans notre langue. Ensuite, que sa pensée théorique soit intéressante n’y change rien – c’est déjà un signe de sénescence quand la partie théorique d’une oeuvre est plus importante que l’oeuvre elle-même.

Il n’y a aucun génie chez Bonnefoy ou Jaccottet, tout le monde s’en rend bien compte. Et c’est tout le problème de la poésie : elle n’est l’affaire que des génies. Le reste est imposture. Le génie éclate à la figure comme un soleil. Bonnefoy, Jaccottet sont des astres morts, des soleils couchants qui n’aveuglent que les moucherons.

Il n’y a plus de grands poètes, parce que les conditions de la grande poésie ont disparu, étouffées par le spectacle, la civilisation technique, le nihilisme démocratique, l’aplatissement historique de l’Europe.

Houellebecq est le révélateur de cette situation dramatique (pensons à son tropisme dix-neuvièmiste), en cela mérite-t-il au moins toute notre attention . Le voilà votre Caspar Hauser, génial et idiot tout à la fois, indispensable dans tous les cas, et toujours plus vivant que les cadavres sus-cités, baby.

I.ri dit: à

autrement novatrice, poumons,
une agence a renouvelé sous le coup du Fukushima les pubs de pompes funèbres (ce n’est pas la première fois que jes japonais se distinguent -j’avais vu une belle expo à Beaubourg expliquant que le succès des nouveaux produits avait coulé leur créateur
http://www.thisiscolossal.com/2013/05/a-japanese-ad-agency-reinvents-advertising-for-funeral-services/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+colossal+%28Colossal%29
In the terrifying wake of 2011 the Tōhoku earthquake and tsunami in Japan, funerals become a commonplace ordeal as the nation dealt with unprecedented loss. Like most cultures, Japanese funerals are somber affairs punctuated with black and white with any deviation considered taboo or inappropriate.

Jacques Barozzi dit: à

Pourquoi des guillemets à « roman »

Car la problèmatique que nous soulevons renvoie en fait à l’éternelle question entre le réel et l’imaginaire. Dans autofiction il y a aussi fiction, là où dans le « roman » fictif il y avait projection…
Dans tous les cas, « Je » est toujours en jeu, comme chez Georges Perec.

Jacques Barozzi dit: à

N’est-ce pas l’objet du « malentendu » entre Proust et Gide ?

Jacques Barozzi dit: à

C’est dit assez rudement, mais je pense comme vous, OneNote.

Qui est capable de dire de tête quelques vers d’un Bonnefoy ou d’un Jaccottet ?

John Brown dit: à

« Il n’y a aucun génie chez Bonnefoy ou Jaccottet, tout le monde s’en rend bien compte. Et c’est tout le problème de la poésie : elle n’est l’affaire que des génies. Le reste est imposture. Le génie éclate à la figure comme un soleil. Bonnefoy, Jaccottet sont des astres morts, des soleils couchants qui n’aveuglent que les moucherons. » (rédigé par One Note)

Euh… si on nuançait un peu, non ? Et puis, on peut être un poème fort estimable sans pour autant être un « génie » (catégorie difficile à bien cerner, est-ce que, d’ailleurs, quelqu’un s’y est collé depuis Diderot ?). Théophile Gautier, Laforgue ou Jammes ou Max Jacob, ou Ségalen, Guillevic ou Supervielle, ne sont sans doute pas des « génies » de l’envergure d’un Baudelaire, mais qu’importe au fond ? La manie des hiérarchies est gonflante.

OneNote dit: à

Le génie de Char, c’est d’avoir été le dernier poète Français à avoir donné l’illusion d’être un génie. D’où la fascination qu’il exerce sur les poètes contemporains.

Phil dit: à

Char désirait accorder une fellation à Crevel. c’est du surréalisme. Expliquer la poésie aux ipodés n’est pas difficile.

Jacques Barozzi dit: à

Quand René Char dit : « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament », ne faut-il pas plutôt entendre : « Notre testament n’est suivi d’aucun héritage » ?

renato dit: à

« … l’illusion d’être un génie »

Ce qui est extraordinaire c’est que donner cette illusion n’était pas dans ses intentions… c’est plutôt le public qui se complait dans l’illusion du génie de Char.

Jacques Barozzi dit: à

Où Phil est-il encore allé chercher cette histoire de fellation !

bouguereau dit: à

le déluge baroz..le déluge

renato dit: à

D’un autre côté, le génie étant celui qui suit ses tendances, et puisque Char est le seul surréaliste qui suit ses tendances sans prendre des attitudes afin de paraître, on peut, en un sens, parler de génie…

Jacques Barozzi dit: à

« donner cette illusion n’était pas dans ses intentions… »

Qu’est-ce qui vous fait dire ça, renato ?

John Brown dit: à

C’est sûr que je donnerais tout Bonnefoy et tout Jaccottet ( tout Jaccottet, surtout) pour un seul poème de Henri Thomas. Question d’idiosyncrasie, sans doute. Thomas me parle, Jaccottet très peu, ou carrément pas du tout. Mais dirais-je que Thomas a du génie ? Il a son génie sans doute, ce qui n’est pas la même chose. Les poètes ont leur génie comme les arbres ont le leur. Quand je parcours la forêt, chaque arbre a pour moi son génie particulier.

bouguereau dit: à

Oui, mais alors, sans les poumons

tout ce qui n’est pas bonnet d c’est insignifiant pour jean marron..moi je dis :..ça se discute

Jacques Barozzi dit: à

« chaque arbre a pour moi son génie particulier. »

Et ce génie a-t-il un sexe et lequel, JB ?

bouguereau dit: à

nous n’avons pas encore assez de recul pour être sûrs de qui restera

comme épitaf ça déchire

bouguereau dit: à

aprés les héritages essentiels, c’est qui qu’encule qui la principale question pour baroz

bouguereau dit: à

Quand je parcours la forêt, chaque arbre a pour moi son génie particulier

..ben mon colon

Jacques Barozzi dit: à

Autour des années 1980, quand j’ai fait mes débuts sur France Culture, avant sortie fracassante, le « poète » en vogue à l’époque s’appelait Jean Daive. Quelqu’un s’en souvient-il encore ?

renato dit: à

« aprés les héritages essentiels… » ou après les essentiels héritages ? cela bien à part, tout va bien…

John Brown dit: à

 » Bonnefoy, Jaccottet, poésie de petits vieux racontant interminablement leur agonie » (rédigé par One Note )

C’est vrai que Jaccottet a 88 ans. Est-ce qu’Assouline prendrait ses marques, des fois ? J’ai cru renifler dans ce billet comme un parfum de notice pré-nécrologique… Et puis, ce Rothko façon cliché de scanner, moi ça m’inquiète franchement, je te le dis.

Jacques Barozzi dit: à

« c’est qui qu’encule qui la principale question pour baroz »

Tu crois donc que mon génie est dans mon cul, le boug ?

I.ri dit: à

parce que vous avez tous le style d’ assas inné !

renato dit: à

Si on me dit Jean Daive, un vague souvenir de ‘Décimale Blanche’ refait un instant surface, puis il rentre dans la nébuleuse des choses lues… on notera que pour parler d’un très court espace de temps j’ai fait usage du mot ‘instant’ et pas d’un autre… ‘moment’, par exemple…

Jacques Barozzi dit: à

les « héritages essentiels », c’est comme les huiles, saintes ou pas ?

John Brown dit: à

« chaque arbre a pour moi son génie particulier. »

Et ce génie a-t-il un sexe et lequel, JB ? (rédigé par jacques Barozzi)

Une fin d’après-midi que je descendais dans la poussière de soleil au milieu des jeunes chênes-liège, c’était clairement une assemblée de danseuses surprises en pleine répétition. Mais le génie de tout arbre est sexué pour moi, cela ne fait aucun doute.

JC dit: à

benoit dit: 15 mai 2013 à 9 h 22
« 08h58 pauvre type »

Tu papotes ! Tu papotes ! La papauté te manques tellement, Benoit … ?!

bouguereau dit: à

c’était clairement une assemblée de danseuses surprises en pleine répétition

..c’est a faire pleurer le colosse

Paul Edel dit: à

ce n’et surement pas un « poète génial » mais lire « des tonnes de semence » d’ Audiberti ,ou « race des hommes »(1937), parfois hugolien, souvent plein d’étincelles,virtuose et lunaire, .. sans compter son théâtre « le mal court ».. et ses romans ses romans comme « marie dubois » ou quel palsir.. je comprends l’admiration de François Truffaut pour cet écrivain poete dramaturge.. romancier..

JC dit: à

C’est, effectivement, à pleurer cette histoire d’hallucination au chêne-liège !

renato dit: à

« c’était clairement une assemblée de danseuses surprises en pleine répétition »

Ça me rappelle un gars qui s’était persuadé que certains tableaux de Josef Albers représentent sa chambre à coucher…

Jacques Barozzi dit: à

« Si on me dit… »

Me parleriez-vous à la troisième personne, renato, ou bien dois-je voir là un désir de néantissement ?

Phil dit: à

baroz, Char désirait sucer Crevel bien qu’il fut communiss. dilemme aragonien. pour votre gouverne, la position du mariage pour tous apporte une nouvelle grille de lecture de la littérature. On peut causer de Mauriac quand vous voulez. De Claudel aussi, mais ça risque de voler dans les plumes.

bouguereau dit: à

en cela mérite-t-il au moins toute notre attention

en même temps il l’a déjà..mais tu as le don des larmes et tu devrais ajouter « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes puisque j’y suis »

JB en Centaure dit: à

Une fin d’après-midi que je descendais dans la poussière de soleil au milieu des jeunes chênes-liège…
C’est beau comme du Maurice De Guérin.

bouguereau dit: à

phil étend son domaine de lutte et ça va cogner jusque dans les chiottes

Pédo-psychiatre erdéelien de service....... dit: à

« je descendais en rut au milieu de jeunes chènes-lièges à l’écorce rugueuse », ça a même un côté pédophile manqué !

bouguereau dit: à

jean marron avait envie de pisser et ne savait choisir la belle plante lignifiée..celle ci ou celle là..il s’est cru dsk au crazy

I.ri dit: à

chênes-liège…
vous poussez le bouchon et vous vous étonnez que je vois le Rothko lie-de vin ?
c’est pas sérieux cette prose de moi-gnons!

John Brown dit: à

C’est, effectivement, à pleurer cette histoire d’hallucination au chêne-liège ! (rédigé par JC)

Mieux vaut se shooter à l’écorce de chêne-liège qu’au mauvais pastis, au point de prendre Frigide Barjot pour la Sainte-Vierge et Wilkinson pour le saint-Esprit.

John Brown dit: à

Une fin d’après-midi que je descendais dans la poussière de soleil au milieu des jeunes chênes-liège…
C’est beau comme du Maurice De Guérin. (rédigé par JB en Centaure)

Ben quoi ? Maurice de Guérin n’est pas un génie d’envergure baudelairienne, peut-être, mais bon, c’est pas pire que Jaccottet ? Si ? Enfin, l’avenir le dira.

bouguereau dit: à

l’avenir l’avenir..un tien vaut mieux que deux tu auras..la modestie paie cash jean marron..la gloire c’est comme les subprimes..avec le recul

bouguereau dit: à

je vois le Rothko lie-de vin ?

..in vino véritasse

Pour faire poète, faire Supdeco dit: à

« la gloire c’est comme les subprimes »… Après les considérations de OneNote liant la qualité des poètes au rayonnement économique de leur nation…

@OneNote dit: à

Quelques poètes réunis au sein du Cercle des Amis de Calliope (C.A.C) :
Denis Hennequin, Benoît Potier, Patrick Kron, Lakshmi Mittal, Henri de Castries, Jean-Laurent Bonnafé, Martin Bouygues, Paul Hermelin, Georges Plassat, Jean-Paul Chifflet, Franck Riboud, Thomas Enders, Henri Proglio, Hubert Sagnières, Stéphane Richard, Gérard Mestrallet, Olivier Piou, Jean-Paul Agon, Bruno Lafont, Gilles Schnepp, Bernard Arnault, Jean-Dominique Senart, Pierre Pringuet, François-Henri Pinault, Maurice Lévy, Carlos Ghosn, Jean-Paul Herteman, Pierre-André de Chalendar, Chris Viehbacher, Jean-Pascal Tricoire, Frédéric Oudéa, Jean-Pierre Clamadieu, Carlo Bozotti, Thierry Pilenko, Christophe de Margerie, Guillaume Poitrinal, Philippe Crouzet, Antoine Frérot, Xavier Huillard, Jean-Bernard Lévy.

JC dit: à

« la position du mariage pour tous apporte une nouvelle grille de lecture de la littérature. »

Phil, on demande un schéma….

JC dit: à

Ah ! OneNote ! Que des amis…. !

Polémikoeur. dit: à

« Pause ! », mais oui, le symbole qui mange une touche
de votre commande de lecteur audio ou vidéo !
Vu comme à travers l’écran scintillant d’un radar
de la Seconde guerre mondiale pris en photo
et tiré en sépia trop contrasté.
Non, c’est trop tiré… par les cheveux !
Une ombre de fenêtre ? Il est temps d’envisager
une petite opération de la cataracte.
Art ? Peut-être. Discuter de goûts en la matière
est futile (ce qui est futile peut être agréable).
N’y va-t-il pas plus de la décoration pour intérieur moderne
que d’un mode de représentation ?
Est-ce qu’il y a eu beaucoup de ce genre d’art
avant l’invention de la photo ?
Aurait-il fallu attendre d’être affranchi
du souci de reproduire peu ou prou
un sujet pour « réduire » l’art
à une expression technique ?
Cimaistoquement.

Polémikoeur. dit: à

Printemps !
Poésie de la montée de sève.
Exaltemps.

JC dit: à

Nous sommes une nation de poètes où le roman de la vie s’exécute à chaque instant.
Un exemple ? Voici …

Le vilain barbu a été condamné en 2007 pour plusieurs tentatives d’attentats en France, puis libéré en 2011. La France avait prévu de l’expulser vers l’Algérie, mais son gentil avocat a saisi la Cour européenne des droits de l’homme, qui s’est opposée à son expulsion, en raison de risques de torture.
Depuis, le vilain barbu vit à l’hôtel, en « résidence surveillée » mais pas si bien surveillée que ça, et aux frais des contribuables français qu’il veut massacrer …

A sa sortie de prison, il a d’abord habité dans un hôtel à Millau, en résidence surveillée, et il s’en est échappé en janvier 2012. Cela n’a pas suffit à décider les cons qui font le mur, de le coller en taule. Donc ils l’ont mis dans un autre hôtel, toujours en résidence surveillée, à Brioude (Haute-Loire) en octobre 2012.

Le terroriste vient de s’enfuir une seconde fois. Il devait pointer quatre fois par jour à la gendarmerie, mais lundi matin, il avait disparu. Et sa fuite semble avoir été programmée, car le mois dernier, il a été aperçu en compagnie de trois islamistes radicaux, apparemment sans soulever les soupçons. Pourtant, les trois islamistes radicaux qui sont venus lui rendre visite ont été reconnus, ils sont de Lyon. Ils ont été surveillés, car on sait qu’ils ont tenu leur conversation dans une voiture pour être l’abri de micros indiscrets. Ils ont été suivis, car ils ont été aperçus sillonnant la cité Saint-Julien. Et d’autres signaux clairs ne trompaient pas : le vilain barbu n’utilisait plus son téléphone portable depuis quelque temps mais une cabine téléphonique pour passer ses appels.

Et avec ça, on nous servira que les services de renseignement ont beaucoup appris de leurs erreurs et bavures de l’affaire Merah. Le gendarme de St Tropez n’aurait pas fait mieux…

Dernière blague : le vilain barbu venait de percevoir 5.000 euros de l’agence Pôle Emploi de Brioude qui lui ont servis à s’enfuir.

C’est à dire qu’en France, un islamiste condamné pour avoir tenté de tuer des Français est non seulement logé à l’hôtel, nourri, blanchi, à vie et avec vos impôts, mais il reçoit en plus, de l’argent de Pôle Emploi !

On demande un romancier, stendhalien de préférence, pour immortaliser ce drame eschylien et « magistral » …

Polémikoeur. dit: à

C’est sûr, Guantanamo est beaucoup plus efficace !
Splendeur et misère de l’Etat de droit ?
Brevdecomptoirement.

u. dit: à

J’ai fait un mauvais rêve.

Caspar, le génial poète, sur l’injonction de son éditeur, à dû accepter de participer à une émission télévisée.
Enchantés, deux professeurs (appelons les Montcul et Du Poulet) sont chargés de l’interroger.
Caspar, vêtu à la plouc, reste prostré pendant l’entretien. A chaque question, il lève un peu le bras, comme pour parer un coup.

Montcul: ce dernier recueil, M. Hauser, n’inaugure-t-il pas ce que je serais tenté d’appeler un tournant (et si j’osais: eine Kehre, hinhin) dans votre parcours?

Caspar: …

Du Poulet: Si je peux rebondir sur la question de mon collègue, j’ai eu le sentiment que ce qu’il faut bien appeler le discours hauserien se trouvait affecté par vous comme d’un pli supplémentaire: comme un excentrement, en quelque sorte, mais qui ne cesserait pour autant -au plus intime!- d’habiter secrètement, dans l’immanence, votre pratique d’écriture.

Caspar: …

Montcul: peut-être, confrontés à ces jeux d’une extraordinaire subtilité, des jeux non-ludiques bien sûr car ils interrogent les mots de la tribu au point le plus décisif, là où se trouvent noués en quelque sorte les éléments de ce qui reste encore d’un partage langagier ou, peut-être, d’un partage tout court…

Du Poulet: c’est éminemment politique!

Montcul: Si vous voulez bien me laisser finir. Votre travail, M. Hauser, ne nous place-t-il pas devant l’impossible de toute communauté?

Caspar : Ouuu…

Montcul: « Où », n’est-ce pas ? En effet, « où ? » En quelle hétérotopie du texte…

Du Poulet : Pardonnez moi, mon cher collègue, mais il s’agit chez Hauser non de l’ailleurs, mais de l’originel : non de l’utopie, mais, si j’osais, de l’Ur-topie… Quelque chose comme une « Chora » pré-poétique parce que pré-communautaire. Avant tout signe, n’est-ce pas…

Montcul : vous n’allez pas encore imposer, de manière artificielle, votre problématique de la trace ! M. Hauser serait le tout premier surpris de cette espèce de derridisme…

Du Poulet : Je vous en prie. Dans mon livre, j’en appelle non à Derrida, mais aux anagrammes de Saussure ! Vous m’avez mal lu ou vous ne m’avez pas lu !

(Montcul et Du Poulet s’engueulent.
L’animateur les fait taire.)

L’animateur : je crois, M. Hauser, que vos mots, j’veux dire, ne concernent pas que les savants, j’veux dire, ils s’adressent à tous… avec, comme ça, une sorte de force… une sorte d’espace comme ça… dans une espèce d’évidence, j’veux dire…

(Pendant le rêve, naît chez moi une sorte de consternation.
Les deux professeurs, probablement frustrés, simplifient progressivement leur langage, adressent à CH des questions de plus en plus brutales. Leur visage est rouge, leur voix devient plus forte)

Montcul : Caspar, écoute-moi, c’est pourtant bien simple : dans cette phrase, il s’agit bien de ta maman ? c’est bien ta maman ?
Du Poulet : Et Celan, tu l’avais lu, Celan ?
Montcul : Réponds d’abord : ton poème ici, tu as pensé à Dieu, oui ou non ? Tu allais au Temple, quand tu étais petit ? C’est pas difficile !

Ce rêve était pénible.
J’étais bien content, au réveil, de retrouver mon Van Houten.

Bloom dit: à

XIV
We may come out in the October reality, Imagination,
The sleety wind no longer slants to the black hill where Maguire
And his men are now collecting the scattered harness and baskets.
The dog sitting on a wisp of dry stalks
Watches them through the shadows.
‘Back in, back in.’ One talks to the horse as to a brother.
Maguire himself is patting a potato-pit against the weather –
An old man fondling a new-piled grave:
‘Joe, I hope you didn’t forget to hide the spade .
For there’s rogues in the townland.
Hide it flat in a furrow.
I think we ought to be finished by to-morrow.
Their voices through the darkness sound like voices from a cave,
A dull thudding far away, futile, feeble, far away,
First cousins to the ghosts of the townland.
A light stands in a window. Mary Anne
Has the table set and the tea-pot waiting in the ashes.
She goes to the door and listens and then she calls
From the top of the haggard-wall :
‘What’s keeping you
And the cows to be milked and all the other work there’s to do?’
‘All right, all right
We’ll not stay here all night ‘
Applause, applause,
The curtain falls.
Applause, applause
From the homing carts and the trees
And the bawling cows at the gates.
From the screeching water-hens
And the mill-race heavy with the Lammas floods curving over the weir
A train at the station blowing off steam
And the hysterical laughter of the defeated everywhere.
Night, and the futile cards are shuffled again.
Maguire spreads his legs over the impotent cinders that wake no manhood now
And he hardly looks to see which card is trump.
His sister tightens her legs and her lips and frizzles up
Like the wick of an oil-less lamp.
The curtain falls –
Applause, applause.
Maguire is not afraid of death, the Church will light him a candle
To see his way through the vaults and he’ll understand the
Quality of the clay that dribbles over his coffin.
He’ll know the names of the roots that climb down to tickle his feet.
And he will feel no different than when he walked through Donaghmoyne.
If he stretches out a hand – a wet clod,
If he opens his nostrils – a dungy smell;
If he opens his eyes once in a million years –
Through a crack in the crust of the earth he may see a face nodding in
Or a woman’s legs.
Shut them again for that sight is sin.
He will hardly remember that life happened to him –
Something was brighter a moment. Somebody sang in the distance
A procession passed down a mesmerized street.
He remembers names like Easter and Christmas
By colour his fields were.
Maybe he will be born again, a bird of an angel’s conceit
To sing the gospel of life
To a music as flighty tangent
As a tune on an oboe.
And the serious look of his fields will have changed to the leer of a hobo.
Swaggering celestially home to his three wishes granted.
Will that be? will that be?
Or is the earth right that laughs haw-haw
And does not believe
In an unearthly law.
The earth that says:
Patrick Maguire, the old peasant, can neither be damned nor glorified:
The graveyard in which he will lie will be just a deep-drilled potato-field
Where the seed gets no chance to come through
To the fun of the sun.
The tongue in his mouth is the root of a yew.
Silence, silence. The story is done.
He stands in the doorway of his house
A ragged sculpture of the wind,
October creaks the rotted mattress,
The bedposts fall. No hope. No lust.
The hungry fiend
Screams the apocalypse of clay
In every corner of this land.

From The Great Hunger
Patrick Kavanagh

Polémikoeur. dit: à

Nous devrions tous porter un numéro tagué,
bien en évidence, et un petit dispositif
incapacitant, voire neutralisant plus définitivement, déclenchable à distance.
Maxécuritairement.

I.ri dit: à

et leurs dates ne change rien au jugement.
l’effacement commence-t-il de plus en plus tôt dans le temps passoulinien ?
combien pèse l’ N et le T ou plutôt combien de virgules valent ces lettres dans des lettres de pofesseur ?
ce n’es quand même ce retour de pesanteur et de grâce qui nous interdisent de le demander à mauvaise langue qui est le sspécialiste RdL expert en micro – poematique erdélienne

Polémikoeur. dit: à

Puisque la Terre mondialisée est une passoire,
rétablir les passeports intérieurs serait rassurant.
Soyons donc assignés à résidence dans un périmètre… départemental, sous contrôle
policier strict et nous aurons la satisfaction
de ne nous faire sauter qu’entre voisins !
Simplaisement.

John Brown dit: à

Je vois bien, après l’effacement final, Pierre Assouline composant un « Tombeau de Philippe Jaccottet » :  » Ce froid intranquille où marchent des colombes « … Il est vrai qu’à en juger par le tour des commentaires, ça prend le chemin d’un enterrement de première classe.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…il y a maintenant  » le coeur artificiel « ,…pour les transplantations,…

…il y a aussi,…des commentaires artificiels,…préparés bien ficelés,…près pour après copier-coller,…au choix à envoyer,…

…des porte-étendards de partis-pris directionnels,…pour faire du cochon bien gras et auto-narcissique,…Yes Sir,…

…hélas,…trois fois hélas,…
…je suis  » pire « ,…que César,…dans mes goûts et mes victoires sont totales,…ou je n’y suis pas,…le pire des dictateurs même à poils,…et nu comme un os pourris,…

…les conseils,… » autant en emporte les vents « ,…
…des murs à fendre et des têtes à couper,…économiquement parlant,…des bourses,…
…circoncis,…circoncis,…vous repasserez,…sous d’autres cieux,…d’abeilles à fleurs édulcorées,…
…le règne de l’homme et son zoo en décors,…etc,…

Polémikoeur. dit: à

Assez ri : Toussaint en mai
fête de la musique en novembre !
Maintenanlechangement.

I.ri dit: à

il ne pas prendre la culture internet pour de la culture à la gomme (à effacer)
« Comment le voyage dans le temps pourrait affecter le quotidien tel qu’on le connait ? », se demande Flóra Borsi en introduction de son travail sur le site Behance. « Nous permettrait-il de capturer les moments de l’histoire les plus importants, pour les diffuser sur Instagram, Twitter et Facebook ? Si le voyage dans le temps était devenu réalité, comment aurait-il affecté notre propre quotidien ? J’ai imaginé ce que j’aurais fait ! », explique la jeune photographe, qui précise qu’elle a trouvé son inspiration dans un film de Charlie Chaplin.
http://www.photo-memory.eu/blog/3937-la-photographe-flora-borsi-s%E2%80%99incruste-dans-des-photographies-anciennes.php

de nota dit: à

@U,

Jacottet,toujours extrait de « taches de soleil… »

« Comment un poète peut écrire aujourd’hui(Patrick Laupin,dans le bulletin de l’Arald):
cette voracité d’instinct,ce principe d’omnitude,qui demandent tous les droits pour soi et en qui la parole déparle,montrent que la primitive force de détruire peut facilement l’emporter sur celle de créer.S’il peut s’agir d’une autre place de l’écrivain,elle me semble revêtir le sens à venir d’un être apatride et naviguant qui recrée le hiéroglyphe hésitant de son écoute et de son silence et par l’adresse de cette humaine parole qui vient scinder en surface la lucidité usuaire des symboles,contribuant peut-être ainsi à signer la folie d’espèce des logiques identitaires »

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…des cancres, des cancres,…Oui,…avec des Panza-Nice’s à Art-cole,…etc,…

christiane dit: à

@MC – 2:38
« Et tout ce beau monde se vole dans les plumes, avant que le calme ne revienne. »

« Temples grecs Maisons des dieux » – A. Suarès (Granit) :
« La ville est lasse de son prince. La paix l’ennuie. La nostalgie de la haine et de la rapine la travaille. La sédition couve sous les rumeurs. Pour les citoyens et les classes ennemies, la discorde civile est un jeu sans pareil, une lutte plus chaude et plus divertissante que les combats du stade et même que les victoires olympiques. »(Empédocle)

le pharmacien dit: à

quelle poilade ce texte!!!
Jacottet,toujours extrait de « taches de soleil… »

« Comment un poète peut écrire aujourd’hui(Patrick Laupin,dans le bulletin de l’Arald):
cette voracité d’instinct,ce principe d’omnitude,qui demandent tous les droits pour soi et en qui la parole déparle,montrent que la primitive force de détruire peut facilement l’emporter sur celle de créer.S’il peut s’agir d’une autre place de l’écrivain,elle me semble revêtir le sens à venir d’un être apatride et naviguant qui recrée le hiéroglyphe hésitant de son écoute et de son silence et par l’adresse de cette humaine parole qui vient scinder en surface la lucidité usuaire des symboles,contribuant peut-être ainsi à signer la folie d’espèce des logiques identitaires »

I.ri dit: à

inutile de vous époux mon nez, voici une page o vous verrez les liens
« Dans le judaïsme, à l’inverse du christianisme, c’est la gravité qui apporte la grâce. Cette gravité est ce qu’on appelle en philosophie l’Immanence. Je pense à la décision de Mark Rothko de rester horizontal dans l’architecture de la chapelle de l’université catholique Saint Thomas d’Aquin de Houston, de retirer de la chapelle la flèche qui allait vers le ciel, provoquant un conflit et le départ de l’architecte désigné à l’origine pour construire cette chapelle. Simone Weill, lorsqu’elle s’est voulue catholique, a conservé ce dispositif juif dans le titre, célèbre, de son livre « La Pesanteur et la Grâce » au profit du second.
Dans le judaïsme, comme chez Rothko, la pesanteur, la gravité, sont nécessaires à la grâce. Et cette pesanteur et cette gravité, au sens physique des mots, sont horizontales.
http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/rothko/rothko.html

I.ri dit: à

une page où

OneNote dit: à

Pas seulement les poètes, les artistes en général.

J’ai du mal à croire en effet que le déclassement économique de la France, son insignifiance croissante sur le plan politique, n’ait aucune conséquence sur son rayonnement culturel, et sur l’ensemble de sa création artistique. Il y a un rapport organique entre ces phénomènes.

Je ne suis pas le seul à le penser. C’était aussi une des grandes inquiétudes de Julien Gracq… qui faisait coïncider l’effondrement dramatique du niveau de la littérature française avec la débâcle, aux effets bien plus ravageurs que la saignée de 14-18 sur le plan moral.

I.ri dit: à

il est plus courant d’appeler une couleur cassis , myrtille ou prune que aubergine ou caviar d’aubergine .
quoi qu’il en soit splendeur, dès le titre, a des résonances assez profondes pour ne pas se disputer sur les nom des couleurs que nous voyons les uns les autres sauf si la place convoitée est celle de courtisane des langues

JC dit: à

Bon sang ! Palsambleu ! Cornecul villageois ! Horreur priapique ! Et si Jaccottet n’était même pas un phraseur ? Même pas foutu d’écrire une phrase lisible ? …..?

OneNote dit: à

Pourquoi le dix-neuvième a-t-il connu une telle floraison de génies en France, aussi bien en poésie, littérature que peinture et musique ? Parce que le dix-neuvième a été l’apogée de la domination économique et politique de la France et de l’Europe dans le monde…

Autre point qui fascinait Julien Gracq, par ailleurs…

I.ri dit: à

les noms des couleurs : ceci en mettant de côté la question des oeuvre à l’origine « sans titre » :=> untitled

OneNote dit: à

Je suis le seul à dire des choses intelligentes ici, avec JC.

JC dit: à

OneNote, vos propos m’enchantent !
Reprenons les territoires africains abandonnés à eux-mêmes, recolonisons sans crainte l’Afrique : Côte d’Ivoire, Mali, Tchad, Tunisie, Algérie, Maroc, le 9.3, les quartiers Nord à Marseille !Mais aussi, la Louisiane, les comptoirs indiens, reprenons le Mexique de Maximilien, Haïti (euh, non ! pas Haïti…) …

Pour la Culture ! Engagez-vous ! réengagez-vous dans la Légion Littéraire !…

I.ri dit: à

peut-être nous gargarisons nous rétrospectivement du mot « génie » pour nous consoler ou pour nous aiguillonner ? ces stratégies fonctionnent-elle pour des artistes, écrivains, peintres, musiciens ?

I.ri dit: à

fonctionnent-elles

bouguereau dit: à

Autre point qui fascinait Julien Gracq, par ailleurs…

avec le recul, trop d’omnitudes qui déparlent le hyéroglyphe tue les écoutes usuaires au finiche

I.ri dit: à

le coeur du billet et de la pratique de P.assouline me semble niché dans
Ses non-dits sont gouvernés par le sens de la mesure, de l’équilibre, de l’harmonie -et la défiance pour la rime qui offusque la vérité. Des tableaux permettent de saisir son vertige face à l’indicible « 

bouguereau dit: à

His sister tightens her legs and her lips and frizzles up
Like the wick of an oil-less lamp

dis donc kabloom..c’est quoi ces cochonneries

I.ri dit: à

Signes, non pour étre complet, non pour conjuguer
mais pour étre fidèle à son « transitoire »
Signes pour retrouver le don des langues
la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera?
Michaux

de nota dit: à

@JC, mais ah maxime menculpa!La phrase n’est pas de Jacottet mais d’un dénommé Laupin,j’ai mal tapé les guillemets,mes plus plates excuses.

John Brown dit: à

« Y affleure à chaque page l’intranquillité d’un mélancolique »

Comparer « intranquille » et « pas tranquille » vous sensibilise d’emblée à la notion de niveau de langage. Les deux expressions veulent dire strictement la même chose mais ne sont pas en usage dans les mêmes milieux. Par exemple, à Grignan, quand les ménagères voient passer Jaccottet dans la rue, elles commentent d’un « çui-là, il est pas tranquille. » En revanche, à la librairie branchée du patelin, on évoque avec respect, surtout à l’intention des touristes, « notre intranquille du mas des Foutraques ».

u. dit: à

Les textes dadaïste de Saïd Arif « traque le réel », sans concession, c’est le retour de Jacques Vaché:

« les attentats-suicides ayant une dimension économique sont le meilleur moyen de lutte pour les islamistes: avec une voiture piégée, vous tuez 150 à 200 personnes. »
(Renouveau, hebdomadaire catholique de la Haute-Loire, le 21 mars)

Gérard du Poulet:
« S’il peut s’agir d’une autre place de l’écrivain,elle me semble revêtir le sens à venir d’un être apatride et naviguant qui recrée le hiéroglyphe hésitant de son écoute et de son silence »

versubtil dit: à

Du génie des poètes, en avoir ou pas…
La question rebattue de la réception de la poésie en fait, de sa mnémotechnie,de son support, de la chanson de geste à Mallarmé…

Jacques Barozzi dit: à

manque de pot, I.ri, le sorbet fraise-violette-abricot, de Rothko, tout la-haut, il est plus vertical qu’horizontal !

Jacques Barozzi dit: à

Faut-il en rire ou en pleurer, u. ?

arnold dit: à

13 h 32 min

ça n’a rien à voir – le système ultrac est arrivé à son aboutissement de régression, un point mort qui fait la joie des cafards , et encore, ce n’est que le début de la barbarie

u. dit: à

@ de nota, merci pour le texte!

Patrick Laupin est un poète, comme on dit, reconnu (ce qui signifie que des gens reconnus ont écrit sur lui, peut-être à bon escient, je n’en sais rien).

Ce qui est toujours frappant, c’est la facilité avec laquelle une critique bien intentionnée peut basculer dans le ridicule.

« A tous les accidentés de la vie, à tous ceux qui cassés par l’histoire, brisés par l’économie et qui sont sans voix, Patrick Laupin rend la parole et la dignité. Ce qui se dit alors est à l’opposé du bavardage complaisant des maîtres du monde et de leurs laquais. Il y a là oeuvre d’écrivain, une écriture qui n’a rien à voir avec le verbiage des écrivailleurs que chaque rentrée littéraire lance comme le quelconque produit d’un industriel coté à la Bourse…
Patrick Laupin, par son écriture, traque le réel. Et qu’on ne s’y trompe pas: même si de nombreuses pages sont consacrées au langage, à l’art, à la poésie, ce livre est profondément politique au bon sens du terme.

Et je n’aurai dit que peu de ce livre traversé par l’imparable du tressaillement qu’il faut lire car on y découvre une voix majeure de ce temps. »

Ce n’est pas que ce soit faux (je n’en sais rien), c’est que ça peut se dire sur presque tous.
(Pour cet « imparable du tressaillement », souffrez qu’on vous embrasse!)

I.ri dit: à

manque de pot de colle, barozzi?les deux bandes « blanches » du tableau proposé par Onclapis lassouline, telles les « deux tables de la loi »-comme on dit en français avec leurs lettres effacées, -vous trouverez bien le récit sur internet – sont verticales: ce ‘est pas écrit dans le livre de la splendeur

versubtil dit: à

J’ai bien aimé la remarque gourmande et malicieuse de J.B, hier qui avouait son désir de « manger » les couleurs du Rothko.
En relisant l’entretien des muses de Jaccottet, et plus particulièrement son texte liminaire sur Claudel, celui-ci s’interroge: » Peut-être que la terre est seulement l’aliment de notre métamorphose? »
Cette critique de l’œuvre de Claudel apparaît bien comme une certaine explication de l’ œuvre de Philippe Jaccottet elle-même.
Jugez-en plutôt :
 » LA TERRE PARLE
De l’œuvre si ample de Claudel, je ne veux retenir ici que quelques pages qui gardent sur moi, à travers les années, un extraordinaire pouvoir. Il s’y agit presque toujours de ce qu’on appellera, au moins provisoirement, des « descriptions », ou des « images » du monde réel ; mais il me semble qu’elles sont écrites, c’est une première remarque, les yeux fermés. Il me semble que Claudel ferme les yeux, qu’il se ramasse sur lui-même, se renfonce opiniâtrement en lui-même, qu’il n’est plus alors qu’une espèce d’ours énorme et noir concentré sur du miel, une masse obscure, opaque, absolument fermée au monde du dehors. C’est à ce moment néanmoins que se produisent ces « images ». Dans cette masse en travail et silencieuse remonte alors avec lenteur quelque chose que j’hésite à appe­ler des souvenirs, mot trop romanesque, trop vite plaintif, plutôt des « mémoires », si on pouvait parler ainsi sans évo­quer des histoires de ruelle ; disons peut-être, en continuant à bafouiller, des moments de la vie qui auraient été mangés, qui seraient en lui vraiment comme des aliments digérés, assi­milés et métamorphosés en sons et paroles. En effet, il s’est mis à parler, dans le noir, les yeux toujours fermés, à quel­qu’un qui n’est pas là ; et c’est dès les premiers mots que je suis tout oreilles, et pas seulement tout oreilles, bien que ces « moments » qui lui reviennent, je ne les aie pas vécus, bien qu’il ne dise rien, dans ces propos-là, contrairement à son habitude, qui soit particulièrement orageux, ou profond, ou enseignant. Ses paroles, même, ne cherchent plus à nous subjuguer, comme trop de fois, par leur surabondant tonnerre. Il me semble qu’elles montent lentement, les unes après les autres, dans le silence, mais non pas légères, non pas même harmonieuses : lourdes, lourdement attachées ensemble, emmêlées parfois, mais procédant cependant en ordre, et j’écoute, en frémissant, leur grand pas. Où conduit-il ?
Ma seconde remarque sera que, malgré ce sentiment d’un Claudel « aux yeux fermés », il s’agit de ce qu’il y a de plus contraire au rêve, et même à la rêverie, c’est-à-dire du monde qu’on peut vraiment toucher et aussi « manger des yeux », de ce qui ressemble le moins aux idées, de tout ce que j’aime :
C’est ainsi que sur le Rhin naguère J’ai vu les barges chargées de foin et leur cortège sur le miroir des eaux resplendissantes…
Comment vais-je m’expliquer le monde où me ramènent toujours ces pas ? Peut-être que la terre est seulement l’ali­ment de notre métamorphose ? Quand nous touchons au bon­heur, est-ce quand nous croyons la posséder, ou au contraire la bannir ? Ou n’est-ce pas plutôt, justement, quand elle a pénétré une fois, par surprise sans doute, au plus intime de nous, et qu’alors, ne la regardant plus, mais l’ayant, sans y penser, aperçue, découverte, nous l’avons dévorée et trans­formée ? C’est peut-être à ce moment(1) que Claudel, se ramas­sant de toute son énorme puissance sur lui-même comme une montagne sur son or, produit cette sorte de mélopée à la fois solennelle et familière qui est vraiment comme un culte, comme une célébration des choses ?

On peut comprendre de cette manière la phrase qui ter­mine La Cantate à trois voix :
Éteins cette lumière ! Éteins promptement cette lumière qui ne me permet de voir que ton visage /
Ce n’est pas l’aspiration à la nuit mystique, mais le désir de cette rumination du monde, le poète concentré sur lui-même ayant mangé les arbres, les fleuves, la lumière, pour les rendre ensuite merveilleusement visibles dans quelques paroles où il est seulement question d’une promenade sur le Rhin, d’un voyageur qui tousse au fond d’une voiture ou d’une réunion sous les tilleuls.

1. Tout le mystère est peut-être dans ce passage. Ne serions-nous que les bouches de la terre ? Dans ces moments auxquels je pense chez Claudel, c’est la terre qui parle, j’entends la vieille prisonnière délivrée, la profonde mère non pas tant s’embraser que s’éclairer doucement jusqu’en ses replis, comme un grand paysage sous la lune.

I.ri dit: à

Le Sefer Ha Zohar (Livre de la Splendeur), aussi appelé Zohar (זֹהַר), est l’un des ouvrages majeurs de la Kabbale.

Les spécialités ont la vie dure dit: à

De passage à Guémené, j’ai croisé JC et OneNote tels des chaudins de porc enfilés les uns sur les autres. Après quoi, bien que sceptique, je m’en fus prier à Notre-Dame-de-la-Fosse

Book maker dit: à

I.ri dit: 15 mai 2013 à 14 h 20 min
Le Sefer Ha Zohar (Livre de la Splendeur), aussi appelé Zohar (זֹהַר), est l’un des ouvrages majeurs de la Kabbale.

Encore un qui joue au P.M.U.

versubtil dit: à

« En effet, il s’est mis à parler, dans le noir, les yeux toujours fermés, à quel­qu’un qui n’est pas là ; »
« s’éclairer doucement jusqu’en ses replis, comme un grand paysage sous la lune. » Jaccottet.
Presque comme des Rothko vus dans la nuit de son atelier…

de nota dit: à

U,
« l’imparable du tressaillement »
l’incontournable du tressautement,c’est bien aussi.
Je ne voudrais plus souffrir qu’embrassé.

court dit: à

fort beau texte. Ajoutons un Claudel fort attentif aux reves des autres. Son commentaire sur « la Brebis Epouvante » d’Hugo lui fait comprendre ce que l’image a d’ origine onirique là ou d’autres ne verraient qu’un oxymore. Et quand on entre en sympathie à ce point avec les reves des autres, c’est que l’on est pas sans rever soi-meme. Que ce reve débouche sur la création, ce que souligne Jaccotet,et/ ou la lutte contre le Monde des Ténèbres.Les « copeaux » des carnets de reves hugoliens,et peut etre aussi, dans une certaine mesure, les reves Claudeliens…
Merci pour ce texte.
MC
PS
Ueda,meri de rappeler qu’un reve peut etre aussiun bel alibi satirique!

I.ri dit: à

pour ceux qui discutent « idetité », je signale le
texte de Bonnefoy dans « l’improbable et autres essais » « la poésie française et le principe d’identité »

Bébert de Meudon dit: à

JC, on a beau savoir à quel degré de bassesse et de veulerie nous sommes descendus, ton post de 12h02 arrive encore à me surprendre…Et encore, cette histoire s’est passée du temps de Sarko. Je suppose qu’aujourd’hui ce type aurait été nommé à la tête d’une association subventionnée quelconque.

I.ri dit: à

Au vrai le mot qui me paraît le mieux convenir pour définir notre poésie, dans sa profondeur brusque, mais son devenir entravé, c’est contre-jour.
Y Bonnefoy qui ne vint pas à un colloque de traducteurs centré sur la poésie auquel il avait été annoncé

John Brown dit: à

Du bon usage de l’image :

« … On rencontre aussi des genévriers ; et bien qu’ils ne soient jamais plantés en figures régulières, ayant poussé tout seuls au hasard du vent, ils ne semblent pas vraiment épars ; on les croirait groupés simplement selon des combinaisons plus mystérieuses, des espèces de constellations terrestres dont ils seraient les astres : c’est qu’ils ont aussi quelque chose de lumineux en leur centre , on serait tenté de dire une bougie. Ils ressemblent à de modestes pyramides dont le vert sombre, couleur de temps et de mémoire, se givre en son milieu : de petits monuments de mémoire, de profondeur givrée, entre lesquels le promeneur s’arrête, pris dans un réseau… Aire choisie, délimitée par le vent, site d’obélisques semés par le souffle d’un Passant invisible, tout de suite et toujours ailleurs…

Le blason de l’hiver est de sable, d’argent et de sinople ; d’hermine le jour, s’il neige,et la nuit de contre-hermine.

( Ces images en disent toujours un peu trop, sont à peine vraies ; il faudrait voir en elles plutôt des directions. Car ces choses, ce paysage, ne se costument jamais ; les images ne doivent pas se substituer aux choses, mais montrer comment elles s’ouvrent, et comment nous entrons dedans. Leur tâche est délicate. ) »

( « Paysage avec figures absentes )

Phil dit: à

Jaccottet est tout de même celui qui permit à de nombreux jeunes gens de découvrir Musil au milieu des années 50. Vernet, le peintre qui illustra « l’usage du monde » de Bouvier, dira son ravissement à sa lecture. lui qui avait fait un apprentissage manuel, sans études supérieures, précisera-t-il. Epoque sans télévision, sans ordinateur, ni tablettes à traces de doigts.
Musil reviendra, quand la déferlante technologique comptera ses morts.

I.ri dit: à

il ne me semble pas que ce soit une expérience particulièrement privilégiée que j’ai faite avant l’âge du lycée de ressentir tous les mot des langues parlées autour de moi comme si étranges que je me les répétais pour en trouver le secrets .si bien que les remarques présentées dans le billet, qu’il y avait des « phraseurs », et des grands mots je me les étais faites largement avant le bac. à l’âge du bas, j’essayais déjà de m’orienter dans ces fourrés, ces marais ces jungles ces savanes, ces toundras ces taïgas de lettres et je m’y cherchais un pays qui n’existe surement pas, un pays sans impossible ni indicible.

I.ri dit: à

tous les mots
la langue majoritairement parlée autour de moi était le français , mais persillée de mots d’argots, de patois de dialectes. je me souviens d’une jeune femme qui tenta de se suicider un soir de Noël et que l’on allait voir à l’hôpital où elle avait été internée à peine si elle parlait encore .

Bloom dit: à

Limites de l’analogie: la domination économique de l’Asie se traduira-t-elle par une floraison de créations littéraires et artistiques? On peut en douter quand on connait un peu le coin (cf. le déclin du cinéma chinois, la quasi inexistence de la lecture-plaisir dans les pays d’Asie).
Le 19e est surtout le siècle de l’Angleterre, atelier du monde, empire sur lequel le soleil ne se couche jamais etc. etc… La fin du siècle voit poindre les USA et l’Allemagne.
Les retombées psycho-économiques de l’empire français sur la métropole sont quasi négligeables. Chimères de nostalgiques de l’ordre du fardeau de l’homme blanc.
Quant à la débâcle, elle est est tout autant conséquence que cause, lire Marc Bloch.
Reste que c’est un peu de ce défaitisme qui est dans les têtes des gouvernants, on le constate chaque jour en haut et bas lieu. Plus d’ambition, la certitude qu’on ne p/veut plus bander. Autrefois, on voilait ça par des grands discours non suivis d’actes. Aujourd’hui on ne s’embarrasse même plus de discours. Le cynisme est nu.
Non seulement la culture française ne rayonne plus à l’étranger, mais la culture, l’art, la littérature etc. n’occupent plus planétairement qu’une place marginale, anecdotique, autoréférentielle. Voir le dialogue entre Auster et Coetzee, Here and now:

Auster: « No one believes that poetry (or art) can change the world anymore. No one is on a holy mission. Poets are everywhere now, but they talk only to each other » p. 91
Coetzee: « Something happened, it seems to me, in the late 1970s or early 80s, as a result of which the arts yielded up their leading role in our inner life. (…) I (…) feel that there was a general failure among writers and artists to resist the challenge to their leading role, and that we are poorer today for that failure. »p.98

Le choc des années Reagan-Thatcher, LE changement de civilisation.

Heureusement, il y a le PSG, ses merveilleux supporteurs, et les groupuscules racistes du Var, autant de preuves que le singe est bien l’ancêtre commun.

Philippe Régniez dit: à

A la lecture du texte La Terre parle, on comprend que le choix d’un « tableau » de Rothko pour illustrer l’article,ou, devrais-je dire, son sujet, est plus qu’approprié.

Un rappel pour les amoureux de la littérature:

Journal, Maurice de GUERIN, accompagné de la notice de SAINTE-BEUVE.

Réédition (aux Editions de La Reconquête) du Journal Intime du poète, qui est comme « une main tendue, pour qui est littéraire, pour qui sent confusément la présence manifeste de Dieu en toutes choses, mais qui se contente de poser dessus une série de noms divers, se réfugiant ainsi dans la multiplicité au lieu d’aller vers l’Unité. »

Dans la série des grands journaux intimes, comme ceux de Vigny, de Charles Baudelaire, de Chateaubriand (les Mémoires d’Outre-Tombe ne sont-elles pas en vérité un journal intime différé ?), ou dans celle des grandes expériences ou « confessions » mystiques livrées au papier, telle celle d’Angèle de Foligno, nous présentons ici le texte de Georges-Maurice de Guérin ; auteur surtout connu dans l’histoire littéraire pour son poème Le Centaure, et par l’intérêt que lui portèrent un moment le critique Sainte-Beuve et Georges Sand.

Le Journal de Georges-Maurice de Guérin, est l’un de ces grands textes dans lesquels il faut rentrer à petits pas, pour s’y accoutumer, comme dans un lac de montagne après la fonte des neiges blanches.
256 pages (A) ;

bouguereau dit: à

ouais tu m’en diras tant..quil disait jean marron..et le vla überquantique

JC dit: à

« A tous les accidentés de la vie, à tous ceux qui cassés par l’histoire, brisés par l’économie et qui sont sans voix, Patrick Laupin rend la parole et la dignité. »

N’ayant rien lu de ce tricard de Taupin, je comprend qu’il me faudra rester encore longtemps accidenté de la vie, cassé par l’histoire, brisé par l’économie et sans voix !!!

bouguereau dit: à

Claudel ferme les yeux, qu’il se ramasse sur lui-même, se renfonce opiniâtrement en lui-même, qu’il n’est plus alors qu’une espèce d’ours énorme et noir concentré sur du miel

mais nan hé pas un ours..un porc..et fameux
« je peindrai ici l’image du porc »…bête solide et toudunepièce

I.ri dit: à

on répète voloNtiers que la poésie anglaise « commence par uNe puce et finit en Dieu. »je dirais alors que la poésie française a son mouvement à l’inverse , et commence « en Dieu » ,quand elle peut, pour finir par l’amour de la chose la plus quelconque »
Y.Bonnefoy
il ne m’a rien été transmis comme l’amour, ni la peur , d’un dieu. j’en ai découvert des questions, sur le monde qui m’a été nolens volens transmis .

JC dit: à

« Le choc des années Reagan-Thatcher, LE changement de civilisation »

Mon cher Bloom,
Mais oui ! WWI et WWII, la guerre froide, la décolonisation, tout ça ne pèse pas lourd vs reagan/thatcher !!! il est là, là, là ! LE changement… A propos, vous avez des nouvelles de Bobby Sands, un « animateur » de l’IRA courant anorexique …?

bouguereau dit: à

empire sur lequel le soleil ne se couche jamais

..mais non hé ça c’est gratté à karlos quinto..tout cas toujour en quête d’alliés objectif ce kabloom..bientôt tu vas nous demander la démission de valls

guillé dit: à

Et l’autre là qui vient nous bassiner avec sa pub pour sa reconquête avec jc ça fait la paire

renato dit: à

Phil,

Nicolas Bouvier et Thierry Vernet c’est le voyage en Afghanistan qu’Annemarie Schwarzenbach et Ella Maillart avaient déjà fait et les unes comme les autres il ont voyagé avec calepin et camera.

Mon ami James Fee voyageait avec appareil photo et Kerouac avec juste de quoi écrire.

Ordinateur et tablettes à traces de doigts ne sont que des instruments, comme Lettera 22 ou Valentine — et en ayant essayé les deux, je peux vous garantir que voyager avec un MacBook est sans doute moins fatiguant et plus efficace que voyager avec une Olivetti ou un tas de calepins.

Pour ce qui est de la lecture, je ne suis même pas sûr que les gens lisent moins. Certes, puisque la population a augmenté on s’attend à que les gens lisent plus, mais, avec ou sans tablettes à traces de doigts, la proportion de lecteur ne varie pas.

C’est vrai qu’il y a une chiée de gens qui écrivent et en gros ils écrivent mal, mais songez aux feuilletonistes du XIXe, comme ça, sur le coup de la surprise, on ne saurait en rappeler que de 5 max 6, mais ils étaient légion… Enfin, pourquoi se plaindre du présent et lui cracher à la figure ? Songez à Benn (Gottfried) là où il rappelle que pour le conformiste le passage du style dorien au style ionien fut traumatique…

morale civique dit: à

Lectures de jeunesse

« à Mulhouse dans l’affaire concernant d’une adolescente de 15 ans, convertie à l’islam, qui s’est enfuie de chez son père pour rejoindre un homme de 28 ans qu’elle affirme avoir « épousé par téléphone », a-t-on appris de source judiciaire mercredi 15 mai.

Parmi les interpellés se trouve un homme d’une vingtaine d’années, qui évoluait dans l’entourage de la jeune fugueuse. Lui aussi converti à l’islam, il se présentait comme un « désenvoûteur » en lutte contre les « djinns »

guillé dit: à

« Le choc des années Reagan-Thatcher, LE changement de civilisation »

c’est la suite logique, catastrophique, plutôt qu’un changement quelconque

bouguereau dit: à

Musil reviendra, quand la déferlante technologique comptera ses morts

les robots le liront.. »demain les chiens »

I.ri dit: à

Mais la question posée est celle de SAUVER » et pas seulement changer le monde , celle de la poésie, de l’art comme rédempteurs ..

arnold dit: à

« ça c’est gratté à karlos quinto »

l’empire brit , the empire on which the sun never sets, le plus grand empire de toute l’histoire

bouguereau dit: à

c’est la suite logique, catastrophique

..comment? le soleil de l’angleterre va schécou ? kabloom veut désespérer billancourt..heu chênezêne..mais y’a dla route

renato dit: à

« … la poésie, de l’art comme rédempteurs .. »

Non, S.V.P., pas vous aussi !

bouguereau dit: à

c’est vrai arnold que traduire en engliche ça confère un genre d’autorité débile qui infuse..kabloom a essayé par le cul..pour le reste: carlos..vérifie..et lui savait le dire en 6 langues..et on en fait pas un fromage..même qu’il a fini dans un couvent le carlos

h duran dit: à

JC « Bobby Sands, un « animateur » de l’IRA courant anorexique »

jc et son « bon goût » de punaise faf qui regrette ses virées tortionnaires dans le djebel

arnorld dit: à

« ça confère un genre d’autorité débile qui infuse. »

c’était un flash back, pour plus d’authenticité, mais t’es contre la v.o.

élève du brêle de pq dit: à

« le soleil de l’angleterre va schécou »

d’où le changement climatique

Bloom dit: à

des nouvelles de Bobby Sands?

—-
Coïncidence, il vient justement de nous envoyer un de ses poèmes!
Fforeggub, rekcuf!

The Rhythm Of Time

There’s an inner thing in every man,
Do you know this thing my friend?
It has withstood the blows of a million years,
And will do so to the end.

It was born when time did not exist,
And it grew up out of life,
It cut down evil’s strangling vines,
Like a slashing searing knife.

It lit fires when fires were not,
And burnt the mind of man,
Tempering leandened hearts to steel,
From the time that time began.

It wept by the waters of Babylon,
And when all men were a loss,
It screeched in writhing agony,
And it hung bleeding from the Cross.

It died in Rome by lion and sword,
And in defiant cruel array,
When the deathly word was ‘Spartacus’
Along with Appian Way.

It marched with Wat the Tyler’s poor,
And frightened lord and king,
And it was emblazoned in their deathly stare,
As e’er a living thing.

It smiled in holy innocence,
Before conquistadors of old,
So meek and tame and unaware,
Of the deathly power of gold.

It burst forth through pitiful Paris streets,
And stormed the old Bastille,
And marched upon the serpent’s head,
And crushed it ‘neath its heel.

It died in blood on Buffalo Plains,
And starved by moons of rain,
Its heart was buried in Wounded Knee,
But it will come to rise again.

It screamed aloud by Kerry lakes,
As it was knelt upon the ground,
And it died in great defiance,
As they coldly shot it down.

It is found in every light of hope,
It knows no bounds nor space
It has risen in red and black and white,
It is there in every race.

It lies in the hearts of heroes dead,
It screams in tyrants’ eyes,
It has reached the peak of mountains high,
It comes searing ‘cross the skies.

It lights the dark of this prison cell,
It thunders forth its might,
It is ‘the undauntable thought’, my friend,
That thought that says ‘I’m right! ‘

Bobby Sands 1954-81.

bouguereau dit: à

mais t’es contre la v.o.

..t’as internet..cherche la vo..les empires se sont tous donné des airs pompiers à la romaine..c’est mieux sur une toile avec des femmes nues et des épées en zinc..charlot

La mauvaise langue dit: à

La transformation en sentence petite bourgeoise des paradoxes gnomiques sur le mystère de la création chez René Char par Baroz, ah ça vous a je ne sais quoi à la fois d’effrayant et d’essentiellement désopilant !

D’autant qu’on voit à son insu et en acte en quelque sorte le caractère rétif du bonhomme à toute espèce de mystère quel qu’il soit qui s’empresse de vous ramener tout ça à la transmission du patrimoine de la politique sarkozyste. Comme dit si bien Phil, le mariage pour tous vous change non seulement le monde mais la lecture…!

Hilarant !

Phil dit: à

Renato, certes, Bouvier a refait le voyage des Maillart et Schwarzenbach mais sa prose reste plus en suspend que celles de ses consoeurs suissesses. Moins de fumettes et de lesbianisme alpin, sans doute, mais pas uniquement. Les longues gestations écrites de barbouillées sur les murs de sa chambre miteuse de Ceylan lui ont sûrement permis d’échapper aux fausses couches des tabletteux d’aujourd’hui.
« Moleskine » a lancé une ligne de carnets hemingwayens, paraît-il destinés aux écrivains qui s’ignorent, soit la majorité.
Un de ces carnets égarés m’est tombé sous la main: trouvé deux tickets de métro, une carte de visite d’un salon de massage et deux pages d’une recette de cuisine qui donnait pas envie. Cela dit, nous n’irons pas comme Bloom prétendre que « le monde n’est plus bandant ». non, non, la jeunesse est belle, plus belle que celle de leurs parents, mais un peu conne et pas très humble, sorte de beauté féroce qui rappelle celle « des dieux du stade » de Riefenstahl.
M. Régniez, Guérin est-il devenu un auteur proscrit ?

sûrement contribué Vous connaissezConnaissez-vous les carnets « Moleskine » ? il paraît que tout le monde est écrivain.

renato dit: à

En tout cas, publier un seul ‘Black on Maroon’ n’est pas un choix judicieux car la toile vient d’une série peinte entre 1958 et 1959 et qui fut construite sur une logique qu’il serait opportun de ne pas perdre de vue. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Rothko renonça au projet initial et décida d’en faire don à la Tate.

bouguereau dit: à

mais un peu conne et pas très humble, sorte de beauté féroce qui rappelle celle « des dieux du stade » de Riefenstahl

tu tapes trop la bière phil et t’as choppé l’durillon de comptoir qui fait que la jeunesse te daube..mets des suppositoire à l’alcool bois du raideboul, fais dla muscu..tatoue toi une tête de mort..et tu verras l’monde en rose..comme jean marron..mais en rose

bouguereau dit: à

rotko c’est un agent de la cia même que sous le soleil de satin de londre on le dit..kabloom va encore nous traiter de provinciaux cucul servile..moisi sauf dracul qui fait dla lampe comme un journaliss du figaro

Phil dit: à

sapré bougreau. Gatsby, c’est sur la Croisette; avec Leonardo qui va signer des autographes sur les fesses du public en rut.

renato dit: à

C’est un agent du kgb qui t’a dit ça ?

John Brown dit: à

Entre la tentation de parler et la tentation de se taire :

 » Je devine donc que si l’écume m’a touché, c’est d’abord en tant qu’elle-même (en tant que chose qui devrait être simplement nommée « écume » et non pas comparée à rien d’autre ); puis, au second plan, comme rappel du mot et de la chose « plume » (rappel fortifié par une récente lecture de Gongora), ou « aile », ou « mouette ». de même, l’eau m’avait atteint en tant qu’eau,e t non pas comme miroir. Toute eau évidemment nous parle (plus ou moins, selon qui nous sommes et ce qu’elle est); là, elle me parlait avec une insistance, une grâce particulières, pour la surprise de l’avoir trouvée où je ne l’attendais pas et où je savais qu’elle ne pourrait subsister (ainsi le palais qu’Aladin découvre à son réveil en se frottant les yeux d’émerveillement ). Peut-être aussi, pour son mélange comme illégitime au paysage, à la terre ?
Et me voilà tâtonant à nouveau, trébuchant, accueillant les images, pourles écarter ensuite, cherchant à dépouiller le signe de tout ce qui ne lui seraitpas rigoureusement intérieur ; mais craignant aussi qu’une fois dépouillé de la sorte, il ne se retranche que mieux dans son secret.

Ce matin l’eau voile l’herbe
l’écume revient aux roseaux,
plume par le vent poussée !

On retient les seuls éléments qui vous ont paru essentiels, on tente de les situer les uns par rapports aux autres : effarouchés par une telle indiscrétion, ils se détournent, s’éteignent. ( C’est alors que l’on est tenté de revenir à l’image qui en sauve au moins un aspect.) Mais ce qui décourage, en même temps rassure : plus le signe se dérobe, plus il y a de chances qu’il ne soit pas une illusion .  »

( « Paysage avec figures absentes » )

Et voilà notre poète embarqué dans la tâche impossible de dire les choses « en tant qu’elles-mêmes », à l’aide de signes encombrés d’images qui l’éloignent à chaque fois du but, « cherchant à dépouiller le signe de tout ce qui ne lui serait pas rigoureusement intérieur », comme s’il pouvait y avoir quelque chose de rigoureusement intérieur dans un signe du langage, jusqu’à ce que le signe se dérobe tout-à-fait, laissant le poète à son tête-à-tête muet avec les choses, dans la contemplation ébaubie d’une vache regardant passer les trains, et ayant perdu toute chance de se faire éditer chez Gallimard.

I.ri dit: à

dire -écrire -« ce n’est pas un hasard » n’est jamais argumenter mais signe le recul devant la difficulté ou l’impossibilité d’argumenter d’une manière éclairante (qui explique et justifie de opinions et critiques

bouguereau dit: à

C’est un agent du kgb qui t’a dit ça ?

t’as internet ? tipe « rotko cia »..et tu vas flipper..le kgb il est partout renato

rabababal dit: à

et décida d’en faire don à la Tate.
Cette notule est d’un chic,
Comme si vous y étiez!

Taratata, la Tate t’atteint!
(Et ce n’est pas de la tarte!)

JC dit: à

« faf qui regrette ses virées tortionnaires dans le djebel »

Y en a, des humanistes de bar désert, s’y remontent pas d’un demi-siècle, ils sont perdus !

bouguereau dit: à

plume par le vent poussée !

tu t’es encore mis sur le toit de ton chalet pour faire la girouette et faire peur aux voisins jean marron..ta voisine va finir par téléphoner à valls

La mauvaise langue dit: à

La prose de Mauriac, ça sent le cahier des charges du bourgeois de province qui n’a pas démérité : emploi correct et judicieux de style indirect libre pour faire part au lecteur des déchirements de l’héroïne, dialogue bien senti avec progression dramatique bien placé dans l’intrigue pour faire tendre le personnage vers l’humain, description concertée de l’étouffoir chrétien dans la bourgeoisie bordelaise, etc.

Tout l’héritage flaubertien mis au service de la Sainte Vierge ! C’est Baroz qui doit être content.

renato dit: à

« … tu vas flipper… »

Enfin, bouguereau, c’était la propagande des gars de l’Est… ils avaient perdu même la culture ! eux, si cultivés…

OneNote dit: à

La domination économique de l’Asie se traduira-t-elle par une floraison de créations littéraires et artistiques?

Il me semble que c’est déjà le cas pour la Chine. Le dernier prix Nobel de littérature est un Chinois, et ce n’est qu’un début, vous verrez. Wong Kar-Wai est considéré par beaucoup de critiques comme le plus important cinéaste actuel, et on trouverait difficilement un cinéaste français à lui opposer. Lang Lang éclipse les meilleurs interprêtes européens, sans parler de la délicieuse Yuja Wang… Pour la peinture, j’avoue ne pas connaître grand chose au marché de l’art contemporain, si tant est que celui-ci soit représentatif de quoi que ce soit, mais je ne serai pas surpris de voir des Chinois parmi les peintres les plus côtés.

Le monde change de centre de gravité, comme a dit fort justement Monsieur Hollande. Il serait temps de comprendre ce qui se passe à défaut de pouvoir l’enrayer.

J.Ch. dit: à

sur son blog « rien que de la littérature », Paul Edel a écrit un article sur une exposition au Musée de Caen « Un été au bord de l’eau » visible jusqu’en septembre ; j’ajoute que du 23 au 26 mai se tient le Salon du Livre intitulé cette année « Passages de témoins » avec de nombreux écrivains invités
(www.passagesdetemoins.fr)

bouguereau dit: à

Leonardo qui va signer des autographes sur les fesses du public en rut

leonardo..jle trouve un peu louche avec l’age..y’a pus d’play boy phil..ça daccord c’est un signe des temps

bouguereau dit: à

La domination économique de l’Asie se traduira-t-elle par une floraison de créations littéraires et artistiques?

tout le monde le souhaite..non?

bouguereau dit: à

c’était la propagande des gars de l’Est

ça eut été et ça te rassurait..et c’en est pas..et t’es emmerdé?..chuuuut ça va passer renato

La mauvaise langue dit: à

Je ne sais pas si Jaccottet est de confession protestante, mais il y a de la retenue dans sa manière comme un dégoût pour cette vaine chose qu’est l’homme dans la création qui sent son protestant :

Autrrefois
moi l’effrayé, l’ignorant, vivant à peine,
me couvrant d’images les yeux,
j’ai prétendu guider mourants et morts.

Moi, poète abrité,
épargné, soufflant à peine,
j’osais tracer des routes dans le gouffre.

A présent, lampe soufflée,
main plus errante, tremblante,
je recommence lentement dans l’air

On peut nommer cela horreur, ordure,
prononcer même les mots de l’ordure
déchiffrés dans le linge des bas-fonds :
à quelque singerie que se livre le poète,
cela n’entrera pas dans sa page d’écriture.

Ordure non à dire ni à voir :
à dévorer.

En même temps
simple comme de la terre.

(Leçons)

Phil dit: à

Les beaux restes sont dans les empires déchus. Les artistes le savent. Les autres mastiquent du suchi en regardant du wongkarwai.

renato dit: à

Enfin, bouguereau, Newman a fermé la porte, Rothko a baissé les stores, et Reinhardt a éteint la lumière… Évidemment, dans les années 50, aux USA, ils ont compris que les arts étaient un moyen de propagande comme un autre ; mais de l’autre côté ils faisaient de même et avec des produits vachement moins bons…

OneNote dit: à

Ce n’est quand même pas notre faute, si l’on s’échine à nous présenter Jaccofoy et Yves Bonnetet comme nos plus grands poètes ! D’un autre côté, je reconnais qu’ils sont bien à l’image de notre pays : complètement croulants !

En fin de compte, je préfère encore lire la poésie d’Épinal de Christian Bobin. Il y a un petit côté verlainien rafraichissant, dans sa simplicité.

Sergio dit: à

Pas démériter ça sert à rien…

bouguereau dit: à

Les beaux restes sont dans les empires déchus. Les artistes le savent

les aztèques les romains les espagnols les anglais à la bonne époque..les puissants l’ont toujours sut, c’est quand il ne le sont plus qu’ils se tortillent comme des politburos..grâce a la technologie la femme de tchang a bonnet d de tapéi est notre ami phil

bouguereau dit: à

ta gueule keupu..

La mauvaise langue dit: à

Oui, excellente exposition à Cæn, que je suis allé voir pendant les vacances ainsi que le musée Flaubert, sa petite chambre et le perroquet et tout et tout.

L’exposition sur le thème de Narcisse, que renouvellent les impressionnistes par l’expression des reflets dans l’eau, donne à voir quelque 40 toiles de Monet venues des quatre coin du monde. C’est un angle de lecture remarquable en ce qu’il permet de vraiment bien saisir en quoi une toile impressionniste est en fait un tableau des vertiges de l’inconscient et du mystère humain, dont le paysage peint est en somme le reflet, l’arrière monde. On voit sous nos yeux émerveillés comment se perfectionne chez eux l’art de peindre les reflets, les enjeux picturaux qui les amènent assez tôt d’ailleurs à supprimer la ligne d’horizon héritée de la tradition (voilà encore un thème Barozien à méditer sur l’héritage dans la création et son mystère) pour ne faire jouer que des contrastes entre les éléments eux-mêmes du paysage ce rôle de vertige de l’inconscient, comme un défi lancé aux moyens de la peinture.

C’est très pédagogique mais sans lourdeur aucune. Et elle donne le sentiment de ressortir plus intelligent, ce qui n’est pas son moindre mérite.

L’eau impressionniste donne à rêver. Mais je suis bien d’accord avec Passou, les récits de rêve ont la platitude d’une sentence à la Baroz.

Clopine Trouillefou dit: à

Sur l’une des deux imposantes portes d’entrée de l’hôpital Charles Nicolle, ce matin, une affichette blanche retenue par deux brins de scotch : « porte condamée »

Ah bon ? Elle aussi ?

(je reprendrai bien deux lichettes de Macallan, moi, tiens.)

bouguereau dit: à

Pas démériter ça sert à rien…

..dégradé..humilié..la cuite en est que meilleure faut reconnaitre

bouguereau dit: à

« porte condamée »

c’est des soidisante..ça me rappelle la traite des blanches..fais gaffe clopinedours..les cheik aiment celles là de la campagne

bouguereau dit: à

que fut Peter Fleming ?

un enculé dsa mère philippe..et elle serait fière..c’est ça qu’il veut dire phil rapport a sainte beuvrie

grand marcel dit: à

« faf qui regrette ses virées tortionnaires dans le djebel »

On cramait des fumiers, on s’envoyait des gonzesses, on rentrait au camp en gueulant, putain qu’on était bien.

La mauvaise langue dit: à

Oui, ça me fait bien rire toute cette naïveté d’occidental décadent à propos de la Chine et de l’Asie. Shangaï n’est qu’une image gigantesque de l’Amérique. Ce n’est pas en copiant l’Occident dans ce qu’il a de plus exécrable que la Chine s’éveillera à l’art pour renouveler un art chinois noyé sous les yeux du fleuve Jaune…

Ils sont cons ces Romains, mon pauvre Obélix ! Mais ils sont cons !

La mauvaise langue dit: à

Et puis, le wong kar je ne sais plus quoi… bof et rebof ! Comme dirait Phil, c’est de la gélatine pour ipodés sur le retour…

Phil dit: à

Leonardo est trop lisse, milk fesse disent les angliches. Gatsby était grêlé comme un ananas mais olyhoud veut pas savoir. comme pour les empires déchus. du balais, faut du net. Les bouquinistes se font refiler gratos des incunables par des héritiers qui veulent garder uniquement l’ipod du pépère clamsé. ç’est ce qui rend malade Jaccottet à grignan. doit rêver de mettre son crâne sous la terrasse à côté de celui de la Sévigné.

u. dit: à

un art chinois noyé sous les yeux du fleuve Jaune…
C’est beau, ces yeux.

Ils sont cons ces Romains, mon pauvre Obélix
Là, peut-être un cran au dessous?

la france au soleil dit: à

« Le monde change de centre de gravité, comme a dit fort justement Monsieur Hollande.je préfère encore lire la poésie d’Épinal de Christian Bobin. »onenote
Vous voulez dire: »un monde d’Epinal change de gravité? »

renato dit: à

Il y a de bon qu’à un moment l’on se libère du ballast…

La mauvaise langue dit: à

Non, finalement, moi, l’exposition des impressionnistes, c’est à Rouen que je l’ai vue… Pas Cæn, mes petits chéris, Rouen… Après la sieste, j’ai toujours un temps de difficile reprise…

JC dit: à

« des incunables par des héritiers qui veulent garder uniquement l’ipod du pépère clamsé »

Enfin, Phil ! un incunable, ça sert à rien : t’as beau appuyer partout, il se passe rien !

La mauvaise langue dit: à

Un incunable, c’est pas fait pour appuyer dessus. C’est fait pour lui rentrer dedans. Baroz en sait quelque chose !

JC dit: à

J’attend confirmation des spécialistes de l’incunabilité …

Philippe Régniez dit: à

bouguereau

« un enculé dsa mère »

Pourriez-vous développer (dans un français compréhensible, si possible) ?

JC dit: à

L’important dans l’art, c’est le marché de l’art. Là où il y a du pognon et du pouvoir, tu peux être sûr qu’il y aura du Beau en quantité … et qu’on trouvera du génie … surtout si on gaspille pas pour le Bon à destination du peuple. Pour les exemples, se reporter à l’Histoire.

OneNote dit: à

J’aurais fait mon possible pour sauver ces commentaires de la vacuité. Je crains d’avoir échoué.

maurice dit: à

« les empires se sont tous donné des airs pompiers à la romaine.. »

l’impératrice Victoria et ses amants ça en imposait

La mauvaise langue dit: à

En 2010 Le Combat inégal a reçu le Grand Prix Schiller. À cette occasion est sorti un enregistrement de poèmes lus par Jaccottet à Grignan. Belle voix grave et qui porte de Jaccottet ! Très beaux poèmes :
« Hameau », « La loggia vide », extraits de Après beaucoup d’années, Gallimard 1994 ; très très beaux poèmes sur la mort et la mémoire, doués à la fois d’un grand élan lyrique et d’une retenue qui serre le texte et le sert ; une très grande maîtrise de ses moyens.

Et, extraits de Et, néanmoins, Gallimard, 2001:
« Ayant raté le titre »
« Rouge-gorge »
« Aux liserons des champs »

Extraits de Ce peu de bruits, Gallimard, 2008 :
« À cinq heures et demi du soir »
« Vieillard au corps amaigri »

Extraits de « Autres notes du ravin »:
« Paroles, à peine paroles »
« le don inattendu d’un arbre »
« La main tenant la rampe »
« Et voisi que le soir »

Extraits de « Après coup » :
« Ainsi donc, aucun progrès »

C’est édité à Genève, à La Dagona.

JC dit: à

« Partons ! partons ! »
(extrait de l’Opérette « A l’auberge de chez Passou »)

la france au soleil dit: à

Je crains d’avoir échoué.onenote
surtout en citant hollande…

bérénice dit: à

@u.12h15 l’essentiel est que la dynastie Van Schouten puisse poursuivre en toute quiétude à l’abri des regards pour réussir à constiper tous vos déjeuners. Pour la glycérine taper 1, pour un éductyl taper 2, pour une toilette intime taper 3, etc.

Bobin des bois dit: à

C’est édité à Genève, à La Dagona.
La Dogana, ML!!!

maurice dit: à

« Je crains d’avoir échoué »

certes si on s’en tient aux flaques de jc

roger dit: à

pardon, les gars, mais je crois que c’est la dogana.

christiane dit: à

A propos de l’expo au musée des Beaux-Arts de Caen « un été au bord de l’eau » qui célèbre les joies de la villégiature à Trouville dans les années 1840 dans un bel ensemble de toiles impressionnistes (voir le blog de Paul Edel),et aussi, au musée de Normandie une exposition d’autochromes.
Agrandir la boucle car pour ce « Festival de la Normandie impressionniste », Rouen et le Havre sont aussi de la fête et d’autres sites, autour du thème de l’eau.
Au musée des Beaux-Arts de Rouen, l’exposition « Éblouissants reflets » (registre classique d’abord puis chefs d’œuvre impressionnistes, sur le thème de Narcisse, des reflets (une photo surprenante prise par Monet : son reflet dans l’étang des nymphéas).
Au musée d’Art moderne du Havre, « Pissaro dans les ports » (Rouen, Dieppe, Le Havre) et des toiles de Boudin, Marquet…
A Trouville,àla villa Montebello , exposition de photographies anciennes de bains de mer.
Au Grand hôtel de Cabourg : Proust dans ces bords de mer.
A Giverny : les nymphéas de Monet vus par Hiramatsu, la reconstitution de la chambre de C.Monet et une maquette du bateau-atelier du peintre.
Une saison toute en couleurs et reflets.

*************************************************

Heureuse de lire tant de commentaires profonds sur la pensée de Jaccottet.

La mauvaise langue dit: à

Oui, La Dogana, évidemment, mes petits chéris. Heureusement que vous êtes là pour veiller au grain !

I.ri dit: à

dommage que le billet ne dise pas si ces notes sont regroupées thématiquement ou strictement chronologiquement .
mais cela n’importe pas tant à ce stade de la présentation eu égard aux manière des commentateurs : barozzi a été un excellent exemple de cette si pénible d’accusations -ricanement réflexes de dépit à propos de la page Rothko que j’avais mise en lien.

La mauvaise langue dit: à

Non, c’est pas à Cæn, c’est à Rouen. Il y a eu une erreur d’aiguillage.

La mauvaise langue dit: à

S’il y en a une autre à Cæn, n’y allez pas. La meilleure est celle de Rouen. Vous en profiterez pour aller saluer Flaubert. Ah, j’ai vu le fameux mur du petit jardin où il grimpait, le poupinet Gustave pour voir tous les scrofugnieux de son père malades ! Et, ça vous remue là, en dedans, de voir ça ! Mais si, faut pas rire !

I.ri dit: à

je n’ai rien contre le verbe resplendir ni contre le mot splendeur, bien que je les trouve quand même de très grands mots, et qui font carrément pub de tourisme aujourd’hui .
on pourrait imaginer d’ironie de s’adresse à un artiste « Votre Splendeur » , ou « Sa Splendeur est servie » ce qui doit fonctionner entre potes de zinc.

La mauvaise langue dit: à

Oui, Rothko et Sifrédy. La belle équipe.

La mauvaise langue dit: à

Oui, les autochromes de l’exposition de Rouen sont vraiment à se taper le coquillard par terre ! Magnifiques (1908-1910 par là). L’exposition met d’ailleurs en parallèle les progrès de la photographie de paysage, obsédée elle aussi par les reflets sur l’eau, et les toiles impressionnistes. Loin d’être opposés, les deux arts se complètent et s’éclairent l’un l’autre.

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