de Pierre Assouline

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La République des livres
Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Pour qui se souvient du recueil de notes de Julien Gracq En lisant en écrivant, tout était déjà dans l’absence de virgule, chacun étant libre de l’interpréter à sa guise, et notamment comme l’idée que chez un tel écrivain les deux activités étaient indissociables et se prolongeaient l’une l’autre, mais nul ne pouvant feindre de l’ignorer tant elle était éclatante. Avec Taches de soleil, ou d’ombre (208 pages, 22 euros, Le bruit du temps), dernier livre de Philippe Jaccottet constitué de notes sauvegardées datant des années 1952-2005, tout est déjà dans la virgule.  On ne l’y aurait pas placée spontanément. Inutile d’aller consulter le Drillon, bible des passionnés de ponctuation, il ne sera en l’espèce d’aucun secours.

Y sont colligées des observations d’un esprit attentif aux moindres bruits, à commencer par celui du temps ; aux couleurs, aux odeurs.Son oeuvre immense de poète et de traducteur (Goethe, Holderlin, Rilke, Musil, Mann, Homère…) en témoignait déjà. Une manière de conserver un contact avec l’univers poétique quand on passe ses journées à traduire. Ce sont les notes de celui qui a trouvé sa voix le jour où il l’a baissée d’un ton. Des notes comme autant de graines susceptibles de s’épanouir en poèmes. Il en avait déjà rassemblé une partie sous le titre de Semaisons. C’est peu dire qu’il réagit en poète, et en traducteur de poètes. Non seulement celui qui amène leurs mots dans notre langue, et restitue l’éclat mystérieux de leurs vers malgré ce long voyage, mais celui qui poétise le réel et n’a de cesse d’en traduire les manifestations. Une phrase suffit au sortir de la forêt : « La nuit, le chant des rossignols comme une grappe d’eau ». On ne voit guère que l’enchantement au contact de la nature, sa beauté si proche, pour tempérer son pessimisme

Y affleure à chaque page l’intranquillité d’un mélancolique qui va à son pas dans le vacarme du monde, convaincu que jamais sa beauté ne se taira car quelque chose ou quelqu’un doit bien en nourrir le secret, derrière le mur, dans l’invisible. Il note des haïkus de Bashô. Cela dit, le « gentil » Jaccottet, vaudois le plus célèbre de Grignan (Drôme), s’y révèle plus dur que dans ses poèmes. Sans indulgence avec lui-même dans le choix de ses notes à sauver du feu, il ne l’est pas davantage avec ses contemporains, et leurs dates ne change rien au jugement. Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ». Parlez-lui plutôt de Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd ». Une visite à Francis Ponge l’attriste en raison de « son orgueil aussi naïf ».

 Chaque terme est pesé au trébuchet de la précision dans la musicalité. Ses non-dits sont gouvernés par le sens de la mesure, de l’équilibre, de l’harmonie -et la défiance pour la rime qui offusque la vérité. Des tableaux permettent de saisir son vertige face à l’indicible : ceux de Rothko ou de Morandi. On l’aura compris : ce n’est pas lui qui se grisera de grands mots. Il invite même à les proscrire, qu’ils relèvent de l’hyperbole (extase, délire, abime), du faux lyrisme (harpe, encens, lys, aurore) ou « des extravagances surréalistes », tant ils empoisonnent la poésie. Toujours leur préférer, le mot rare, humble, rude. Un modèle ? Mandelstam

« La grande question pour qui s’entête à écrire : comment mettre les mots à l’épreuve, comment faire pour qu’ils contiennent le pire même quand ils sont lumineux, la pesanteur quand la grâce les porte ? Je n’ai que trop tendance à dissocier l’un de l’autre »

Certaines pages de pure observation sont bouleversantes. Celles sur l’agonie de son beau-père, sa résignation quand même, les métamorphoses de son petit corps sous l’empire d’une douleur muette. L’évocation de la fin d’un oncle et parrain, auquel il n’était guère attaché, n’en est pas moins frappante, mais pour une autre raison : son côté l’une-de-ces-existences-dont-il-restera-rien.

Les impressions de lecture occupent une grande place. Car chez lui aussi, chez lui surtout, la vie va enlisantenécrivant. Encore que l’âge aidant, on relit plus qu’on ne lit. Pour vérifier l’érosion du temps sur le jugement littéraire. Mais à l’examen, les craintes se vérifient : longtemps après, dans les Caves du Vatican, la souveraineté du style dissimule encore un certain manque de substance. A l’inverse, en revisitant les nouvelles du maître du genre, Henry James, il avoue à être plus sensible à leur texture et leur matérialité. Le contact avec l’auteur n’y change rien : ainsi, après avoir passé la journée à l’Isle-sur-la-Sorgue chez René Char, il se désole de constater que cela n’a en rien dissipé ses réserves sur son Nu perdu. Quant aux recueils de correspondance, comment n’être pas déçu de constater que, lorsque des esprits aussi pénétrants que Paulhan, Ungaretti ou Saint-John Perse s’écrivent, ils se parlent surtout de la vie littéraire, et restent donc à la surface des choses ; parlez-lui plutôt des lettres de Rilke, il est vrai plus généreuses dans leur attention à l’autre, et plus profondes par l’objet de leur curiosité. Il apprend la mort accidentelle de W.G. Sebald et confie qu’il était l’un des rares parmi les écrivains dits nouveaux qui l’ait totalement conquis. Sans plus, hélas. On aimerait en savoir davantage.

J’allais oublier : la part du rêve dans le dévoilement de cette part d’ombre. Curieux comme des récits de rêve m’indiffèrent quelles que soient les plumes qui les rapportent ; et malgré mon admiration pour Graham Greene, je n’ai jamais été capable de poursuivre au-delà de la vingtième page la lecture de son « Dream Diary » (Mon Univers secret/ A World of my own, 1992), c’est ainsi. Ceux de Philippe Jaccottet sont mélodieux, harmonieux, même lorsqu’ils tournent à la tragédie. Mais fussent-ils d’un poète, les rêves ne font pas toujours rêver. Ce qui ne retire rien à l’exceptionnelle lumière dans laquelle baignent ces éclats. On ne se demande même plus si la virgule est à sa place dans le titre, ou pas.

(« Black on Maroon, 1959 » huile sur toile de Mark Rothko, D.R. ; « Philippe Jaccottet à Grignan » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Poésie.

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commentaires

1 054 Réponses pour Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Heureusement le ridicule.............. dit: à

La mauvaise langue dit: 15 mai 2013 à 17 h 37 min
S’il y en a une autre à Cæn, n’y allez pas. La meilleure est celle de Rouen.

Ivoipa, isaipa mais icause.
Mimi moisi dans toute sa splendeur.

Sigismond dit: à

bizarre quand même que Paul Quislapète n’ait pas mentionne le Salon du Livre à Caen, que de la littérature (Christiane non plus ?)

chef de jc dit: à

« On cramait des fumiers, on s’envoyait des gonzesses, on rentrait au camp en gueulant, putain qu’on était bien. »

le belle époque – d’ailleurs jc va rempiler pour remplacer son légionnaire qui sentait bon le sable chaud et est canné alcoolique

mauricette dit: à

« le Salon du Livre à Caen »

oui mais quand? quand?

J.Ch. dit: à

Une « Nuit Sartre » sur France Culture le 7 juin

I.ri dit: à

Certains commentateurs revenant sur les questions d’âge, il me semble que les relations que l’on entretient avec des questions de langues ne sont pas indifférentes à l’âge, et donc l’histoire et les expériences vécues par les uns et les autres selon qu’ils ont pu ou non en parler, de ces expériences-une visite de musée, d’expo, est une expérience- et avec qui.
internet a peut-être accentué, cette demande faite aux autres de raconter en disséquant rendu phraseurs ?
Comment définiriez-vous « le phraseur » et ne trouve-ton rien qui nous interpelle chez ceux que l’on trouve « phraseurs » ?

La mauvaise langue dit: à

Ça va être un cauchemar alors ! jc

I.ri dit: à

dès que je lis ou entend :
une toile impressionniste est en fait un tableau des vertiges de l’inconscient et du mystère humain
je m’inquiète voilà arrivé le moment obligé(ce serait le public qui aurait besoin, dit-on )du phrasage à l’ occidentale -chacun traduira dans sa langue de cinoche la scène

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…il arrive de penser,…faite l’histoire,…

…faite l’histoire, vivez là,…et laissons aux commentateurs l’opportunité de nous salés de leurs préjugés,…

…des rôles pré-déterminés,…par alchimie des  » contraintes « ,…sociales,…

…liberté, égalité, fraternité,…gags en l’air,…etc,…et l’hérédité des clous,…etc,…
…l’art des servitudes,…un coin de paradis,…le ventre plein,…la chasse à cour,…
…etc,…la littérature à ficelé le volontariat des haut-de-formes,…

I.ri dit: à

lis ou entends :

La mauvaise langue dit: à

Le moment d’une poésie des choses, d’une immanence du monde défait de toute métaphysique n’est qu’un moment dans la poétique et la poésie de Jaccottet. Cette recherche doit correspondre sans doute à une époque, à sa rencontre avec Ponge aussi, à une tendance de l’époque, qu’on retrouve chez Gracq, chez Aragon. C’est le moment Merleau-Ponty, les années 60. Mais Jaccottet ne s’y est pas attardé, il est revenu à son penchant naturel pour la métaphysique. Néanmoins, on sent bien que ce moment d’empoignade poétique avec le réel et le mystère des choses a laissé des traces dans sa poésie en lui donnant paradoxalement une profondeur qu’elle n’avait sans doute pas à ce point au départ.

Philippe Régniez dit: à

La collection Bouquins a commis l’irréparable. Assoiffé par l’argent et « surfant » sur la vague néo fascisante qui tente d’envahir le pays, Bouquins n’a pas hésité à rappeler aux nostalgiques des heures troubles et sombres de la notre république ses plus mauvais travers. Sans aucune honte, Bouquins court le risque de donner l’exemple, le mauvais exemple, et peut-être, Marianne nous garde, de susciter des vocations. Et en plus, comme si l’ignominie d’une telle publication ne se suffisait pas à elle-même, ils ont mis la photo d’un légionnaire souriant sur la couverture ! Un boycotte, pour le moins, de tous les ouvrages de Bouquins s’impose.

• André-Paul Comor : La Légion étrangère, histoire et dictionnaire
On doit à André-Paul Comor de nombreux ouvrages sur la Légion étrangère. Mais désormais aussi, avec ce nouvel opus, La Légion étrangère, histoire et dictionnaire, une somme. Pour la première fois, un livre explore tous les aspects d’une institution unique au monde et que le monde nous envie. On y trouve bien sûr le récit des combats au cours desquels la Légion s’est illustrée. Mais aussi ses grandes figures, ses rites, son vocabulaire, sa pédagogie, etc. Au total quelque huit cents entrées qui, loin des habituels clichés, vont bien au-delà des seules apparences. Si vous ajoutez à tout cela une bibliographie inédite, une discographie, une filmographie, des cartes, des planches, des croquis, vous avez compris qu’on tient là beaucoup plus qu’un livre sur la Légion : un véritable mémorial.
— Bouquins.

fernando dit: à

le tégniez, faf du paraguay décomplexé et fier de l’être, remet ça -tout en s’efforçant de metter en sourdine ses appels au meurtre histoire de passer à travers

jicé dit: à

« d’une institution unique au monde et que le monde nous envie. »

l’amitié virile, le sang, tout le monde veut en être

Philippe Régniez dit: à

Quels appels au meurtre, ami fernando, vous devez confondre avec Bolom et JB…

Polémikoeur. dit: à

Toujours pas remis la main sur une jolie référence
à une « route de cristal » dans un documentaire N&B
qui ne pouvait être consacré qu’à Ella Maillart.
Sans importance. Un échec – provisoire ? – du Net
en terme de recherche.
Millemorcèlement.

I.ri dit: à

il est plus facile de traque le moment « surmoi solaire  » (voir plus haut) que je ne dis pas
« faux » ni « lyrique », ni qu’il « veut faire » plus psy que les psy folisophes, – je dis que ça m’enmmerde prodigieusement même si cet adverbe est un cliché après ce verbe , tant pis, –
plus facile que de régler leur compte aux « il appert » de certains commentateurs aussi insupportables que l’aurore et les rossignols .
je suppose que même les rédacteurs de textes scientifiques ont ces questions de langues ,comme du moment où ils feront un mot d’esprit , et lequel sera bien reçu, ou non devant tel auditoire : il y a des questions de tension , pour les uns et les autres, comme dans une famille, et la question du vrai et du faux, du poétique ne s’y pose pas autrement.

u. dit: à

Légion étrangère

« Les articles consacrés aux maladies et aux pathologies, aux plaisirs (l’alcool, les femmes, le bordel militaire de campagne)… » (Amazon)

Bon, ce livre est probablement très bien.

hamlet dit: à

ML, oui belles prémonitions de Foucault et Lyotard, sur le lien entre mots et récit, l’invention ‘récente’ de l’homme et son bref passage par le stade « individu ».

l’expression post-moderne (relative à une époque de la raison) n’a pas fait long feu, il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte que la modernité était une vue de l’esprit (de Descartes), l’homme n’aura jamais été « moderne », le concept émancipation (comme celui d’être de raison) est un attrape nigaud : personne (à part Sartre dans ses rêves) n’a jamais vu un être émancipé, nous avons plus de chance de rencontrer dans notre vie le monstre du Loch Ness ou le yéti qu’un individu émancipé.

I.ri dit: à

quelques vers de Ted Hughes
On his lens
Each atom engrves with a diamond

In the wind-fondled crucible of his splendour
the dirt becomes God

ut whe wil he land
on a man’s wrist
the risen (traduit debout par J.Mitaud )

I.ri dit: à

each atom engraves

I.ri dit: à

But when will he land
décidément la fatigue avale les lettres

romain dit: à

plus faux q que tégniez, ya pas- on n’oublie pas ses appels au meurtre ici même – il se retient pour ne pas être sucré

court dit: à

Maurice de Guérin un peu oublié, voila du nouveau.
On ne s’en douterait pas au nombre d’éditions de son Journal,toujours, depuis les origines, avec l’article de Sainte Beuve.
Il est piquant qu’Ascuncion exhume un disciple de Lammenais. Du coup, on s’attend à voir sortir Edouard Turquety ou Hippolyte de la Morvonnais, bien plus légitimement oubliés.
ML
On avait rectifié. Sauf cataclysme, le musée Flaubert pouait difficilement se trouver à Caen…
Bien à vous.
MC

Philippe Régniez dit: à

Allez Court, soyez bon prince, oubliez votre carnet d’adresses nécrophilique et les noms que vous en sortez tel le magicien les lapins de son chapeau, donnez-nous la liste des rééditions récentes du Journal de M de Guérin.
(La mienne date d’il y a sept ans).

hamlet dit: à

Wong Kar Waï le cinéaste actuel le plus important ?
quelle sottise : il n’invente rien de nouveau.
avez-vous vu son dernier film ? un remake chinois d’il était une fois l’Amérique, à la sauce kung fu hongkongaise.

l’occident reste le centre de gravité du monde.
les pays « émergents » ne font que reproduire ce que l’occident a fait avant eux.

après avoir aboli ses frontières, après avoir aboli l’autre et l’ailleurs, l’occident a du mal à inventer un avenir, à trouver du nouveau.

l’occident pourtant invente du nouveau malgré lui en abolissant les frontières de l’intériorité des hommes : plus rien n’est étranger à l’occident.
l’occident a appris à inclure dans son monde tous les mondes extérieurs en les considérant comme des objets de culture.
l’occident, en abolissant les frontières de l’intériorité apprend à abolir la culture.

l’occident efface les monstruosités de l’art, de la poésie, la littérature, la philosophie… en supprimant la frontière qui sépare l’individu de ces objets qui l’entourent : l’occident apprend à supprimer toutes les séparations.
l’occident invente un nouveau monde de l’inséparabilité.

belle postérité de Robert Musil : l’occident est en passe de ressembler à son homme sans qualités dans la mesure où un homme sans qualités est un homme possédant toutes les qualités à égale valeur.

là où les américains ont mis des décennies pour construire New York, il n’a fallu que quelques années aux chinois pour construire New Shanghai, dans ces villes nouvelles règnent une effervescence telle que celui qui revient en Europe éprouve l’impression d’arriver dans un endroit immobile, morne, presque mort : l’occident apprend à créer son avenir sur le mode de la vie pétrifiée, où le passé appartient en permanence au présent, que ce soit sous la formes de l’histoire de l’art, de la culture, de la pensée ou des catastrophes historiques, plus rien, ni personne, aucune époque, aucune expérience de vie, aucun objet humain ou non humain proche ou éloignés de millions d’années lumières ne nous est plus étranger ou éloigné : l’occident continue d’inventer le futur du monde.

John Brown dit: à

« Le moment d’une poésie des choses, d’une immanence du monde défait de toute métaphysique n’est qu’un moment dans la poétique et la poésie de Jaccottet » (rédigé par LML)

Ce moment, que LML situe à l’époque de la rencontre avec Ponge , dure encore en 1970 dans « Paysages avec figure absente »

John Brown dit: à

« Paysages avec figure absente »

 » Paysage avec figures absentes « 

Philippe Régniez dit: à

Que se passe-t-il ? certains contributeurs lancent des rumeurs, donnent des informations, prétendent en savoir beaucoup plus, on leur demande, poliment, des compléments, des explications… bouguereau nous affirme que Peter Fleming était « enculé de sa mère », puis plus rien ; quelques anonymes courageux nous parlent d’appels au meurtre, puis plus rien ; M. Court nous parle à la façon d’un Marseillais de nombreuses rééditions d’un auteur pas si oublié que cela, puis plus rien… le silence.

hamlet dit: à

l’homme sans qualité est un homme démocratique.
la démocratie est avant tout une affaire statistique ; l’homme sans qualités se plie aux lois de la statistique.

notre monde ressemble à un mur qu’on veut repeindre, pour choisir la couleur on fait un sondage, si 20% veulent peindre le mur en bleu, 20% en vert, 20% en jaune, 20% en rouge et 20% en noir, l’homme sans qualités se pliera à la volonté générale en proposant de peindre ce mur avec des rayures de toutes les couleurs réparties de façons égales, comme un arc en ciel.

c’est le fait des démocraties d’apprendre qu’en toutes choses il y a autant de bonnes raisons d’agir dans un sens que d’agir dans un sens totalement contraire : une raison n’a jamais 100% de chance d’être bonne ou mauvaise mais à peu près 50.

ainsi celui qui lira ce blog, voulant se faire un opinion de la valeur de Jaccottet sans n’avoir jamais lu aucun de ses poèmes se dira qu’il n’est ni un bon ni un mauvais poète, mais selon les avis partagés de chacun un bon poète à 42%.
ce qui lui permettra de le placer, comme un cheval de course, par rapport aux autres poètes.

hamlet dit: à

c’est ce qui fait la différence entre un savoir et une croyance : il est rare qu’un individu croit en Dieu à 60%.

Philippe Régniez dit: à

Hamlet. La croyance dont vous parlez et la Foi n’ont pas grand chose à voir. Ajustez votre vocabulaire.

hamlet dit: à

Monsieur Régniez, pourrions-nous déduire du fait que 80% de la population mondiale croit en Dieu, le fait que Dieu a 80% de chance d’exister ?

hamlet dit: à

au Pakistan, un mollah a lancé une fatwa contre ceux qui vaccinent les enfants contre la polio parce qu’il aurait perdu de l’argent en achetant des actions Sanofi…..

hamlet dit: à

Monsieur Regniez, désolé, vous avez raison, je fais toujours l’erreur de confondre Foi et croyance.
pas la peine de le prendre mal, tout le monde peut se tromper.

hamlet dit: à

y’a que ceux qui font jamais rien qui ne se trompent jamais.

u. dit: à

y’a que ceux qui font jamais rien qui ne se trompent jamais.

Comme c’est vrai, hamlet.
Je lis ça:
« Maître William Bourdon, l’avocat de Yannick Noah, a comparé l’attitude de Marine Le Pen à celle d’une panthère, «prête à aiguiser ses griffes pour cracher son venin». »

William, s’il s’était tu, ne se serait pas trompé.
Mais nous, on aurait raté cette belle rêverie sur le venin du tigre ou les pattes du serpent.

John Brown dit: à

Pour les germanophones de la RdL : l’admirable « Ruban blanc » de Michael Haneke, sur Arte

Daaphnée dit: à

Légion étrangère

« Les articles consacrés aux maladies et aux pathologies, aux plaisirs (l’alcool, les femmes, le bordel militaire de campagne)… » (Amazon)
Bon, ce livre est probablement très bien.

Et moi qui croyais, U., que vous n’avoueriez jamais en public que vous avez un bouton de rose « à maman », tatoué sur la fesse gauche !
Où va se nicher la pudeur ! pfff ..

u. dit: à

Vous mériteriez, Daaphnée, que je dise à tout le monde ce que vous avec écrit sous votre sein droit.

Bon, il vaut mieux que conformément au mot d’ordre du jour, tout cela resplendisse dans l’effacement!

John Brown dit: à

Entre immanence et transcendance, entre les deux pôles aussi du monde naturel et du langage qui tente d’en saisir la vérité : c’est sur cette frontière incertaine que s’établit, entre autres, le texte « Travaux au lieu dit l’Etang » (in « Paysage avec figures absentes »). Le couple contemplation/travail sur le langage y atteste aussi de la parenté entre la recherche de Jaccottet et la méthode de Francis Ponge.

I.ri dit: à

pour vous dire bonsoir, au revoir peut-être
je reviens encore sur le billet et sur
 » Toujours leur préférer, le mot rare, humble, rude.  »
pourquoi une virgule après préférer ? remarque suscitée par la lecture, initiale des titres, et qui recommandait….. une bible(que je n’ai pas) manière de donner le « ton »?
personnellement ,je doute que les mots rares (pour quel lecteur ?), et leur emploi soient toujours très humbles. Mais je ne me force pas à en chercher tout cela me semble très « spécieux »comme la psychologie mise en oeuvre, si « commune » soit elle .
Mais je n’irai pas jusqu’à dire que cela me peine. Cela ne m’étonne pas particulièrement :impossible de me souvenir quand et où j’ai vu les premiers « tableaux » qu’on dit abstraits , et que j’ai commencé à les « voir » comme tableaux .
mais j’ai une drôle et maintenant longue histoire de guerres avec la peinture et les gens qui disent aimer la peinture . Et c’est toujours elle qui a gagné !

TKT dit: à

@ hamlet dit:15 mai 2013 à 19 h 57 : Vous me semblez être une andouille, comment peut-on en 2013 croire encore que l’Occident est le nombril du monde ? Vous devriez sortir de chez vous, visiter La Défense et les nouveaux quartiers de Londres. Quant à Shanghai, c’est aussi une ville qui a une histoire architecturale moderne d’avant WW2: Le Bund et le quartier français en font foi. D’autre part le monde de l’architecture est cosmopolite. Pour ce qui est de l’art et en particulier du cinéma, penser que seuls les Occidentaux savent faire des films, me parait d’une grande ignorance. Je crois que Jacques Barozzi a raison, vous pourriez être le crétin de la RdL, le débile D.
Vous êtes raciste, Herr Hitler et ses voyous croyaient eux aussi à la supériorité des Occidentaux…

Sergio dit: à

u. dit: 15 mai 2013 à 22 h 13 min
écrit sous votre sein droit.

Oui enfin ces machins c’est à géométrie variable ça se replie ça se déplie c’est pire qu’un pébroque ça fait ce que ça veut…

u. dit: à

Je vous arrête, ami Sergio.

Angelina Jolie nous aura donné une leçon de courage.

(Bon, on peut être extrêmement sceptique sur ces « dépistages » et autres « opérations préventives », ce n’est pas moi qui le dis, mais des publications scientifiques US indépendantes…
Mesdames, restez méfiantes!)

Le pébroque, ça fait rêver par son côté corset 1900.
Nos mères, ces héroïnes…
Une histoire de baleines, de toutes manières.

u. dit: à

« Toujours leur préférer le mot rare, humble, rude. »

Ça vient quand même de gens très raffinés.

John Brown dit: à

 » […] d’un rose tirant ou vers le brun, ou vers le pourpre  » (« Paysage avec figures absentes « )

Rothko attendait son commentaire adéquat : le voilà.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…c’est pas vrai,…un de mes sigle ( étude de symbole pour entreprise ),…de 1970,…
…qui se retrouve sur un tee shirt, dans un film français,…Oh,…Oh,…
…l’espionnage industriel,…on me croit déjà mort,…
…mais comment, ils ont fait,…ou c’est un collègue  » étudiant « ,…qui à sucé en partenaire mes croquis,…ou le prof,…
…c’est incroyable, un projet pour des  » noisettes « ,…Oh,…je vois qui, c’est,…
…en plus, elle me demandait toujours de tout,…la gomme, le crayon,…le taille-crayon,…la règle,…le cutter,…et Tchic et Tchac,…
…quelle affaire,…à chaque rentrée, une nouvelle me collait aux fesses,…
…qu’est ce que je l’ai échappé belle,…en plus de dessiner entre toute ces mini-jupes,…
…fallait, vraiment prendre tout çà, pardessus la tête, pour réussir ces classas de graphisme publicitaire,…
…et,…
…quand même, c’est du plagiat,…
…tout ces travaux de fin d’année,…qui en a la supervision,…
…de temps en temps un sigle de papeterie qui passe et repasse,…

…droits d’auteurs,…Ah,…Ah,…
…Gratuits,…tout Gratuit qu’ils veulent les  » Amis « ,…d’abord,…

…fameuse €urope des  » mafia’s « , européennes,…le coup de la panne, ou auto-stop des pays de la zone €uro,…

…je dois travailler pour rien, ou en  » exploiter « ,…
…la Pub,…un revers d’abrutis assoiffer d’argent,…des voleurs de tout poils,…etc,…Ah,…Ah,…

…je vais refaire quelques tableaux de réserve,…c’est pas les esquisses qui manquent,…une façon de faire des noeuds sur le monde,…etc,…

u. dit: à

« c’est ce qui fait la différence entre un savoir et une croyance : il est rare qu’un individu croit en Dieu à 60%. » (hamlet)

Wissen und Glauben…
Mais quand, des dieux, il y en a plusieurs?

Au Japon ou ailleurs, on croit en effet en terme de pourcentage.
Les Occidentaux se gaussent.

Mais le rire tourne court.
Les enquêtes de sociologie religieuse montre que c’est aussi le cas chez les clients européens des supermarchés religieux modernes.

Simplement, la question n’est plus binaire (yes or no), mais à choix multiple. Il faut cocher.

« Diriez vous que le bouddhisme vous apporte quelque chose sur: votre confort psychologique? (yes)
Le judaïsme sur: l’attitude éthique? (yes)
Le catholicisme sur: le sentiment de l’être-ensemble par le rituel? (yes)

L’islam sur: …
Et merde, la voilà la seule anomalie, elle continue de penser sur le mode du tout ou rien.

Sergio dit: à

u. dit: 15 mai 2013 à 22 h 50 min
Le pébroque, ça fait rêver par son côté corset 1900.

Mais maintenant, il y en a des modèles à hublots ! On peut s’encachiner dedans, c’est entre l’Airbus et le masque vénitien genre Donatien…

Court, en réponse à Philippe R.... dit: à

Sur Maurice de Guérin ,On pourrait citer deux livres dont un essai publié chez Corti,éditeur d’une autre envergure et peu prompt à crier « Maréchal nous voila! ». On notera aussi Une Société des Amis de Maurice de Guérin, un colloque à Montpellier en 1989.Et la revue Romantisme. ce n’est pas rien.
Quant au Journal, un site fiable d’éditions anciennes, disons de 1862 à 1947 comporte quatre pages, à raison d’un peu plus de vingt titres Guériniens par page.Cela fait au bas mot au moins 80 éditions disponibles du Journal, auquelles s’ajoute la Correspondance, aparemment oubliée ici, et l’oeuvre poétique, dont vous ne dites pas un mot.
Comme il y a pléthore, cela dit sans etre Marseillais, le prix s’en ressent assez souvent, et tombe.
Résultat;si on excepte l’édition Trébutien, il doit etre possible d’avoir une édition moins chère et plus complete que le volume de la Reconquete, d’après le descriptif qui nous en a été fait par leur Maitre et Seigneur.
Bien à vous.
MCourt
Marseillais autant que SaintPol Roux fut Breton.

Béné dit: à

Hors comm, ancre.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…jusqu’à présent au moins déjà quatre dessins  » plagiés « ,…et en Europe,…

…çà doit être la  » crise « ,…dans les cerveaux,…pour copier des dessins après 43 ans,…incroyable,…etc,…

…tu vois un film,…et, ta création graphique sur un tee-shirt,..en plein devant ta gueule,…
…çà fait un effet d’enculé de première une fois de plus,…
…mais, qu’ils copient Magritte, Picasso, Braque,…Tintin,…
…Ah,…Oui,…avec moi,…c’est gratuit,…çà doit être çà,…voilà,…etc,…

La mauvaise langue dit: à

Attention, mes petits chéris, quand Tkt s’en mêle, gare à vous, ça déménage ! C’est comme le coursier dans Plaute, vous n’avez pas intérêt à vous trouver sur son chemin.

L’Occident ne serait pas le centre du monde !

Arguments :
—les Nazis pensaient que les Occidentaux étaient la race supérieure.
Contre-épreuve : non, les Nazis pensaient que la race aryenne était supérieure, ce qui n’est pas du tout pareil ! La race aryenne étant d’abord une race nordique et censée être indo-européenne, donc originaire d’Asie justement… C’est raté pour les Occidentaux.

Il est avéré que la culture occidentale a inspiré le monde entier. L’Occident a fondé tout le système des valeurs qui sert de socle aujourd’hui au monde entier. Alors, en effet, de ce point de vue, c’est bien l’Occident qui est le centre du monde. C’est indéniable.

Ce n’est pour autant que la culture chinoise par exemple n’est pas une très grande culture aussi. Mais jamais les Chinois ne se sont pensé ni ne se pensent en charge des valeurs du monde et de son destin, contrairement à l’Occident qui se sent une vocation universelle. La Chine se pense comme milieu de l’Asie mais pas comme centre du monde à valeur universelle. Sans arrêt, les dirigeants chinois ont argué auprès des visiteurs occidentaux qu’ils ne se reconnaissaient nullement dans le prétendu universalisme des droits de l’homme et que les Occidentaux n’avaient pas de leçon à leur donner. Comme si les camps de concentration en Chine n’était pas des lieux où la dignité de l’homme universel n’était pas bafouée.

Voilà en quoi, un Tkt, voulant relativiser le monde, lui donne en vérité les couleurs de ses tortionnaires.

Oui, il faut l’affirmer sans complexe haut et fort. L’Occident s’est toujours senti une vocation universelle. Oui, l’Occident est le centre du monde. Oui, l’Occident est le lieu de la terre où les grandes valeurs universelles du monde entier sont nées. Oui, le cinéma fut inventé en France, à Lyon et à Paris, et le cinéma est une invention et un art occidental. D’ailleurs, la meilleure preuve en est que Wong Kar Wai ne fait qu’un sous-art du cinéma hollywoodien qui peut éblouir les ipodés incultes mais fait sourire au regard des chefs-d’œuvre du cinéma qui ont fait sa gloire.

Qu’on se le dise dans les chaumières, mes petits chéris !

versubtil dit: à

John Brown dit: 15 mai 2013 à 22 h 14 min
Vous avez raison de souligner l’ importance de ce dialogue de Jaccottet avec Ponge.
Dans l’entretien des muses et à la fin de deux lectures très questionnantes du travail poétique de Ponge, Jaccottet ajoute encore une « note », comme si cette confrontation avec Ponge lui permettait de clarifier sa propre approche du « rendu » des choses par le travail des mots, d’établir en le précisant un peu plus précisément, son « art poétique » signalant aussi au lecteur qu’il prolongera sa réflexion sur ce point.

 » NOTE
Le sentiment que j’ai eu, en lisant le Malherbe, que, malgré tout ce qu’il apporte d’extrêmement intéressant quant à Malherbe, quant à Ponge et quant à l’art poétique en général, c’était aux trois moments où l’auteur parle de choses (les temples de Nimes comparés à la lyre, l’incendie des pétroles de Rouen et « la joie de ce bouquet de haricots mis à sécher dans le hangar») que son livre atteignait son maximum de densité et d’éclat, n’est pas un sentiment à négliger. Je le retrouve, réflexion faite, à propos de toute son oeuvre. Elle ne brûle (et ne me brûle) que là où les mots sont frottés aux choses ; quand apparaît le commentaire (sous quelque forme que ce soit, quelles que soient sa verve et sa singularité), appa­raissent aussi la possibilité, quelquefois la nécessité de le mettre en doute.

*

Apparaît aussi, à une ou deux reprises, et plus ou moins sensible, un danger qui me semble menacer nombre des meilleurs écrivains d’aujourd’hui : celui de se laisser incons­ciemment enfermer dans un monde de références (qui seront, par exemple, et selon les cas, Paulhan, ou Barthes, ou Heideg­ger), monde où, malgré toute la force de sa personnalité, l’auteur tend à adopter un langage de clan — ce clan serait-il, et c’est ici le cas, une élite indiscutable — le langage de ses critiques, de ses interprètes. Et si j’ai cité plus haut la page écrite à Sidi-Madani, c’est justement qu’elle échappe à ce danger. (Peut-être est-il nécessaire de répéter qu’au contact des choses il n’existe plus.)

*

Ce passage a d’ailleurs le caractère d’une note de journal ; il est, par rapport aux « grands textes » de Ponge, moins éloigné de ce style « naturel » qu’il ne manque pas une occasion de condamner. Il m’arrive, quant à moi, de me demander si nous ne perdons pas quelque chose à ce qu’un homme comme Ponge (au regard si prodigieusement pénétrant, à l’humeur si chaleureuse) ne s’y laisse pas plus souvent aller, entre deux tentatives plus méthodiques et plus acharnées. Est-ce mécon­naître gravement l’orientation de cette œuvre majeure que de poser une telle question ? Il me semble plutôt que je devrai y revenir, d’un point de vue plus général. »

Philippe Jaccottet, ouvrage cité supra, pages 127 et 128.

La mauvaise langue dit: à

Même si Dieu n’existe pas, il existe quand même. Car Dieu ne connaît pas le principe du tiers exclu et donc la contradiction.

John Brown dit: à

Les timidités de Jaccottet :

 » De nouveau ce moment où l’heure est parfaitement immobile, où le ciel semble plus haut, quand la lumière est une huile qui dore la terre bientôt plus sombre. Ses verdures en cette saison s’effacent par endroits, laissant la place aux rectangles des blés et des lavandes. Je retrouve ce jaune dont je n’ai pu saisir le sens, sinon qu’il est lié à la chaleur, au soleil. Ces champs me font penser aux corbeilles d’osier où l’on couche avec précaution les fleurs, à ces cageots où sont serrés les poissons, à des bassins grouillant d’un frai doré. Mais ce sont des champs couchés sous le feu qui les travaille et les soulève, cuisant lentement dans le four céleste ; tandis que tout à côté, comme voisinent au marché des corbeilles d’espèces variées, les lavandes se fondent en eau crépusculaire, en sommeil, en nuit. Soleil, sommeil. Ce qui flambe, rayonne, et ce qui se recueille. Tâches utiles du jour, parfums envolés de la nuit. Ainsi chaque parcelle de l’étendue (au pied d’un bourg de cristal rose presque emporté, dirait-on, par l’ascension de l’air) flatte en nous d’autres souvenirs, d’autres rêveries, mais toutes s’accordent, elles aussi suspendues à la profondeur, de plus en plus limpide, du soir d’été : l’une loue la chaleur qu’elle semble avoir serré dans ses tiroirs comme autant de pièces d’or, l’autre rappelle à voix basse l’obscurité qu’elle retient dans ses fontaines.  »

Qui ne voit, dans ce beau passage de « Paysage avec figures absentes », que l’affirmation sereinement virile de la vision est inexplicablement affaiblie par des réticences à en assumer toutes les composantes. Cela donne de médiocres prudences telles que : « où le ciel semble plus haut » /  » au pied d’un bourg de cristal rose presque emporté, dirait-on […]. Ailleurs, de façon encore plus voyante et moins admissible, la réserve coexiste avec l’affirmation la plus franche, comme dans : « l’une loue la chaleur qu’elle semble avoir serré dans ses tiroirs comme autant de pièces d’or, l’autre rappelle à voix basse l’obscurité qu’elle retient dans ses fontaines « . Le pompon de la pusillanimité est sans doute à décerner au très cul :  » Ces champs me font penser à […]. Les comparaisons qui suivent apparaissent comme une autre façon de se défausser de l’obligation d’oser. Sans compter l’aveu piteux de l’échec de n’avoir su dépasser l’association, il est vraie bien convenue, de la couleur jaune avec la chaleur et le soleil. Mais baste, c’était déjà ça, et il aurait pu nous cuisiner la chose de façon à en ôter la fadeur. On a envie d’apostropher Jaccottet :  » Allez vas-y assume ! C’est pour qui que Rimbaud il s’est décarcassé ? Il n’aurait jamais écrit comme ça ! » Il est vrai qu’on n’est plus à l’époque heureusement naïve de Rimbaud et que notre Jaccottet semble un peu gêné, un peu coupable même, du caractère arbitraire de ses associations.

Sergio dit: à

Non mais l’Occident c’est à cause du Gulf Stream, dixit Orsenna. On a mieux qu’on devrait avoir mais ça caille quand même, donc on crée…

La mauvaise langue dit: à

JB commentant un magnifique poème de Jaccottet à la manière de l’arrogance sauvage des nouveaux crétins, ça donne, mes petits chéris, oh que ça donne !

Tout l’art de la modalisation chez Jaccottet lui passe complètement au-dessus de la tête, contrairement à ce qu’il croit…

Ah la la, c’est quelque chose la France moisie !

Philippe Régniez dit: à

Mon Cher Court. Corti et les Editions de La Reconquête, on aurait du vous apprendre que comparaison n’est pas raison, surtout lorsqu’un éditeur bénéficie d’une commande automatique du réseau des 4000 bibliothèques publiques de France à chacune de ses publications.

Qui crie Maréchal nous voilà ? voilà que vous faites comme ceux qui voient des appels au meurtre à chaque coin de virgule.

Toujours aussi féru d’approximations ? mais de 1947 à 2007, cela fait une soixantaine d’années… un battement de paupière comparé à l’éternité, un peu beaucoup pour attendre une réédition d’un auteur non oublié.

On trouve toujours moins cher, vous en êtes la preuve, mais la qualité mon Cher Court, la qualité ?

Laissez donc Saint-Pol-Roux le Crucifié tranquille, vous avez les mains poisseuses.

La mauvaise langue dit: à

Orsenna n’a pas tort. Sa théorie des climats a de prestigieux antécédents chez Montesquieu.

Il est évident que réfléchir avec dehors un soleil de plomb ou un froid glacial, ça favorise pas les neurones.

I.ri dit: à

évidemment « , monde où, malgré toute la force de sa personnalité, l’auteur tend à adopter un langage de clan » ce n’est pas une mince question
mais « (Peut-être est-il nécessaire de répéter qu’au contact des choses il n’existe plus.)
est ce bien certain qu’il suffise de le répéter ?
et si l’imprégnation avec ce qui l’a rendue possible, voire nécessaire, était plus forte ?

La mauvaise langue dit: à

Ce que ne peut pas comprendre JB avec son arrogance native, c’est que l’art de la retenue qui se traduit dans ce texte de Jaccottet par une grammaire de la modalisation est le fruit en réalité de tout un parcours spirituel, tout un cheminement intérieur pour espérer enfin réussir à dire l’indicible nature des choses avec le plus de naturel possible. Le fait que son poème porte des marqueurs de cette quête spirituelle n’en fait qu’augmenter la beauté et la grandeur.

John Brown dit: à

Pour compléter mon précédent post, je dirais que ce genre de demi-mesures est rédhibitoire en poésie : ça passe ou ça casse mais il faut oser. On ne peut pas rester au milieu du gué. On me dira que chez Ponge, c’est pareil. Je ne crois pas, parce que Ponge s’installe délibérément, et de façon jubilatoire, dans le bricolage métaphorique et langagier ; on est dans la forge, on le voit taper allègrement sur son enclume. Tandis que Jaccottet, il me fait de rester le cul entre deux chaises. Enfin, du moins dans ce passage de « Paysage avec figures absentes ».

Jaccottet ne t'a pas voulu et Rimbaud non plus! dit: à

John Brown dit: 15 mai 2013 à 23 h 43 min
Que voilà une lecture à coup de grosse Berta!

John Brown dit: à

« le fruit en réalité de tout un parcours spirituel » (rédigé par LML)

Parcours spirituel mon cul. Le diable soit, en poésie, de la métaphysique et des métaphysiciens.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…çà y est on réinvente le couteau à couper le beurre,…aux proses des couchers de soleil,…autant y ajouter les aurores boréales,…et ce parfum des cendres sous la giboulée,…etc,…

La mauvaise langue dit: à

Parcours spirituel mon cul. Le diable soit, en poésie, de la métaphysique et des métaphysiciens. (JB)

Ça c’est sûr ! Disant ça, on a à peu près épuisé l’étendue du vocabulaire du crétinisme postmoderne…

John Brown dit: à

 » l’art de la retenue qui se traduit dans ce texte de Jaccottet par une grammaire de la modalisation est le fruit en réalité de tout un parcours spirituel, tout un cheminement intérieur pour espérer enfin réussir à dire l’indicible nature des choses avec le plus de naturel possible. Le fait que son poème porte des marqueurs de cette quête spirituelle n’en fait qu’augmenter la beauté et la grandeur  » (rédigé par LML)

Quel style de pignouf bondieusard, rance confiture de sacristie ! A chier !

La mauvaise langue dit: à

Pauvre JB. D’une certaine manière, je le plains, et suis plein d’une douce compassion pour lui.

Il lui a manqué probablement dans son parcours scolaire un aussi bon professeur de lettres que mézigue pour lui ouvrir l’esprit à l’explication de texte et aux subtilités de l’analyse spirituelle à travers la grammaire de texte.

Ce matin, avec mes 5ème B, j’ai fait une heure d’explication de texte sur un petit poème de Raymond Queneau, « chanson grave », une méditation enjouée sur le temps qui passe. C’était un délice ! Les élèves s’en sont fort brillamment sortis. Ils ont réussi à comprendre par eux-même ce qui au départ semblait leur échapper totalement. Un moment de grande jouissance pédagogique, mes petits chéris !

La mauvaise langue dit: à

Le vocabulaire de la gente barbare s’accroît un peu ! Mais les progrès sont encore lent… On en est encore au stade pipi caca…

La mauvaise langue dit: à

Mais ne désespérons pas Billancourt comme disait l’autre ! Je snes que JB va recevoir bientôt l’extrême onction…

La mauvaise langue dit: à

je dirais que ce genre de demi-mesures est rédhibitoire en poésie (JB)

Hilarant ! Les procès de Moscou en poétique ! Génial !

versubtil dit: à

La mauvaise langue dit: 15 mai 2013 à 23 h 54 min
Bonne lecture ML. C’est d’ailleurs sa différence d’avec Ponge de qui il nous fait remarquer l’apparition de temps à autre du clanisme de sa rhétorique.
Après une critique de Ponge, une préférence pour le Ponge qui convient mieux à son travail poétique personnel :

 » Contre tout ce qui a été dit de trop lourdement philoso­phique ou de trop exclusivement philologique à propos de celle-ci, mais aussi contre les défauts même de l’œuvre (l’au­teur le premier sachant quels ils peuvent être), je citerais volontiers la page qu’il écrivit le 22 décembre 1947 à Sidi-Madani : mais autant en extraire quelques lignes seulement, et renvoyer le lecteur à toute la riche forêt du Grand Recueil, debout contre le vent des idées.

… C’est de plain-pied que je voudrais qu’on entre dans ce que j’écris. Qu’on s’y trouve à Vaise. Qu’on y trouve tout simple. Qu’on y circule aisément, comme dans une révélation, soit, mais aussi simple que l’habitude. Qu’on y bénéficie du climat de l’évidence : de sa lumière, température, de son harmonie.
… Et cependant que tout y soit neuf, inouï: uniment éclairé, un nouveau matin.
Beaucoup de paroles simples n’ont pas été dites encore.
Le plus simple n’a pas été dit.
Pendant un court instant ce soir, cette petite fenêtre, une lucarne plutôt à vrai dire, qui troue le mur perpendiculaire à l’immense baie vitrée devant laquelle nous aimons tant à nous asseoir,
cette lucarne fut comme un citron vert, entièrement éclairé.
Chaque citron vert est-il donc comme une fenêtre?
Au crépuscule le ciel mûrit cite…

C’est une description de la poésie cherchée pat Jaccottet lui-même, une toile de Rothko dont le jaune citron « resplendit » au crépuscule…

La mauvaise langue dit: à

Et puis, mes chéris, admirez la tournure de modalisation de l’infâme et misérable JB : « Je dirais que… »

Non, vraiment admirable… !

La mauvaise langue dit: à

Oui, l’objeu/l’objet. Faut relire l’entretien de Ponge avec Sollers. Mais ça doit être épuisé comme bouquin aujourd’hui. JB pourrait en tirer profit pour comprendre la poésie.

JB c’est le gros éléphant du postmodernisme tranquille dans un magasin de porcelaine vaudoise…

versubtil dit: à

à Vaise. lire, A l’aise

La mauvaise langue dit: à

Dommage, versubtil. On devrait désormais publié ce poème avec « À Vaise », il serait encore bien plus beau !

La mauvaise langue dit: à

« Le plus simple n’a pas été dit », grand mot !

Il faut un art si inhumain aussi, si grand pour parvenir à cette simplicité rêvée !

C’est pas avec le postmodernisme béat de tous les JB de la terre qu’on y arrivera…

Court, en réponse à Philippe R.... dit: à

Pour vous rafraichir la mémoire, Philippe R, reportez-vous à Souvenirs Désordonnés de José Corti. Et Au temps pas si lointain ou la maison était encore artisanale. Je doute qu’elle ait bénéficié alors de la munificence des bibliotheques de France et de Navarre.

Vous avez suffisamment exhibé ce que Bernanos, que vous connaissez bien mal, appelait dans le chemin de la Croix aux ames la « Pétainerie » pieuse pour que je puisse m’octroyer cet ex cursus.

La qualité d’une édition second Empire, qui est au moins complete me parait beaucoup préférable en regard de la votre, qui ne parait donner que le Journal, et non la Correspondance. Pour les miettes, voir les travaux de Barthe, hélas non encore tombés dans le domaine public….

Sous-nietzsche dans « de L’Art Magnifique », symboliste à la poésie parfois problématique et laborieuse,Théatreux pénible, rosicrucien indiscutable avec Bourges et quelques autres, Saint Pol Roux appelle le mot crucifié comme Tartuffe le mot dévot. Mais ce n’est pas grave, vous n’en etes plus à une approximation près.
Bonne soirée.
MCourt

versubtil dit: à

Là, avec Vaise en remplacement ML, vous ne modalisez pas…
Restez cool!
A demain.

Philippe Régniez dit: à

Mon Cher Court, vous doutez, et bien je ne doute pas. Il est vrai que Corti a bien changé depuis la mort de José Corti. « Pas si lointain », pas si lointain, le relativisme vous va à merveille.

Vous voilà spécialiste de Bernanos maintenant, toujours vos mains poisseuses qui agrippent les rambardes pour éviter de tomber dans le trou qui vous a reconnu et qui vous appelle.

Si au moins vous aviez eu mon édition entre les mains, peut-être pourriez-vous en juger. Non pas que vous ayez eu entre les mains les autres éditions dont vous avez lu les titres sur des catalogues.

Mais là où vous êtes un plouc, doublé d’un sinistre rat de bibliothèque – une bibliothèque de catalogues, c’est que le Saint-Pol-Roux le Crucifié faisait référence à l’ouvrage ainsi intitulé de référence de Paul Pelleau.

John Brown dit: à

« c’est que l’art de la retenue qui se traduit dans ce texte de Jaccottet par une grammaire de la modalisation est le fruit en réalité de tout un parcours spirituel, tout un cheminement intérieur pour espérer enfin réussir à dire l’indicible nature des choses avec le plus de naturel possible. Le fait que son poème porte des marqueurs de cette quête spirituelle n’en fait qu’augmenter la beauté et la grandeur. » (rédigé par LML)

Oh chochotte, oh chérie ! Ô parcours spirituel ! Ô qué quête spirituelle! ô le cheminement intérieur! ô comme tout ça est indicible ma chère ! ô la beauté et la grandeur d’une escouade de métaphores alignées comme à la parade pour en arriver à ce résultat honnête, certes, mais sans plus. Notre Jaccottet, pour le coup, me paraît rester en panne, loin, très loin de l’indicible. Et notre vaillant LML qui s’échine à exalter la sublimité du banal, la subtilité de la platitude. « Tout un parcours spirituel » (sûrement très long et bien pénible) pour en arriver à ça ? C’est peu, c’est bien peu, et notre champion du spirituel n’est guère récompensé de ses efforts. Que de modalisations pour pas grand’chose. Ah ! la « grammaire » élémentaire de la modalisation (« ça me fait penser à »… « il semble que »…)… Ah ! mais c’est que ça vous ferait tomber en pâmoison ! Allons, voyons, LML est con, mais pas au point de ne pas voir à quel point ce genre de tentative est ordinaire. Si l’on devait juger Jaccottet sur ce seul extrait, on en conclurait que ce poète est surfait. A vous dégoûter des élans métaphysiques, si tant est que la métaphysique ait quelque chose à voir là-dedans. M’enfin, bon, c’est Jaccottet vu par LML. N’empêche que, sans hésiter, je préfère la méthode Ponge aux vaines et chichiteuses hésitations de Jaccottet.

John Brown dit: à

« c’est que l’art de la retenue qui se traduit dans ce texte de Jaccottet par une grammaire de la modalisation est le fruit en réalité de tout un parcours spirituel, tout un cheminement intérieur pour espérer enfin réussir à dire l’indicible nature des choses avec le plus de naturel possible. Le fait que son poème porte des marqueurs de cette quête spirituelle n’en fait qu’augmenter la beauté et la grandeur. » (rédigé par LML)

A trop vouloir exalter « la beauté et la grandeur » d’un texte au demeurant assez ordinaire, LML, obtenant le résultat inverse de celui qu’il espérait, finit par l’écraser complètement. L’abus d’encens nuit gravement à la santé des commentaires.

abdelkader dit: à

hamlet dit: 15 mai 2013 à 19 h 57 min
et il continue avec son peronnage…si je comprends bien , vous venez d’occident? et l’occident est bien le rosebud du monde? et l’occident a aussi invente la respiration par le nez? et la marche a pied aussi? comment? je me sens du coup comme M. Jourdain…tain…

La mauvaise langue dit: à

Non, JB, c’est pas un texte ordinaire. C’est un texte qui hésite entre la description de paysage et la méditation spirituelle et poétique pour y parvenir. On passe des choses à l’effort de l’artiste en plein travail pour réussir à nous les faire sentir. Cette hésitation n’est pas son moindre charme. Il fait même toute l’érotique d’un tel texte. C’est un très beau texte.

John Brown dit: à

« l’une loue la chaleur qu’elle semble avoir serré dans ses tiroirs comme autant de pièces d’or, l’autre rappelle à voix basse l’obscurité qu’elle retient dans ses fontaines  »

Comment expliquer, dans ce court extrait du texte que j’ai cité plus haut, la différence de traitement entre les deux images (« l’une »/ »l’autre ») ? Pour présenter la première, Jaccottet use d’une restriction (« semble ») assortie d’une comparaison (« comme autant de pièces d’or »); en revanche, pour présenter la seconde, rien de tel ; l’image, bien que plus mystérieuse que la première, il nous la propose audacieusement sans user d’aucune restriction, et il a raison de le faire. Voir dans cette différence de traitement le produit d’un « parcours spirituel » et d’une quête de « l’indicible », moi, je veux bien, mais je trouve que ça n’éclaire pas grand’chose de ce point précis. Ce que je constate, c’est qu’en quelque sorte l’auteur se désolidarise de sa première image, et ne la soutient pas avec la franchise avec laquelle il propose la seconde. Pourtant, la première vaut bien la seconde; ce ne sont, l’une et l’autre, que des métaphores, aussi éloignées l’une que l’autre du fameux et hypothétique « indicible » qu’il s’agirait d’atteindre. Dès lors,comment expliquer cette différence de traitement ? Dira-t-on que ça lui est venu comme ça, que la seconde s’est imposée à lui avec plus d’évidence et de force que la première ? soit, mais je ne vois toujours pas le rapport avec la fameuse « quête spirituelle ».

La mauvaise langue dit: à

Mais tout l’art poétique de Ponge, mon brave JB, est fondé sur l’hésitation !

Oh, le pauvre homme ! Le pauvre homme !

La mauvaise langue dit: à

Hésitation entre le je et le jeu, entre l’objet et l’objeu. C’est tout un art très subtil que Ponge s’est forgé à coups de dictionnaire. C’est pas une mince affaire !

La mauvaise langue dit: à

Ben justement, il varie les plaisirs. Il n’y a pas forcément de symétrie dans la nature. Un texte symétrique par trop aurait justement fait plat, stupide, peu naturel, systématique, tic tic…!

Tu piges, mon JB ! avec ta grosse tête de nœud…?

abdelkader dit: à

est-ce le même occident qui a aussi produit Auschwitz? et les massacres de Serbie? les zoulous n’ont pas produit grand chose pour le reste du monde mais jamais ils ne pensèrent a une système génocidaire industriel et systématique…perso, je pense qu’il est préférable d’appartenir a une civilisation dite primitive…on se lève a l’aube, on baise un coup, on va pêcher, on rentre au gourbi, on baise un autre coup, on mange ce qu’on a pêché, on boit et peut-être tire un autre coup…on se couche et on recommence le lendemain a l’aube…pas besoin de Schopenhauer ni de Nietzsche… il n’y a pas d’expression dans leur vocabulaire pour exprimer l’inquiétude…donc pas besoin de Dieu ni de Diable…vous me suivez ? non ? j’vous comprends…moi-même j’arrive pas a me suivre…

La mauvaise langue dit: à

Une modalisation d’abord n’est pas une « restriction », comme dit JB. Une modalisation c’est un procédé linguistique qui vise à introduire une certaine dose de doute plus ou moins variable selon le type de modalisation dans l’énoncé d’un locuteur au sujet de son propre énoncé.

La modalisation ouvre un champ de possibles. C’est donc le contraire exact d’une restriction !

Ah, mais je finir la soirée par un cours de grammaire…

La mauvaise langue dit: à

Eh oui, Abdelkaka, c’est exactement le même ! C’est comme ça. L’Occident est tragique. Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas le centre du monde.

John Brown dit: à

« l’une loue la chaleur qu’elle semble avoir serré dans ses tiroirs comme autant de pièces d’or, l’autre rappelle à voix basse l’obscurité qu’elle retient dans ses fontaines »

Pour expliquer la différence de traitement, j’avancerais pour ma part une raison qui n’a rien à voir avec les modalités d’une quête de l’indicible mais qui ressort de la pure stratégie textuelle : la seconde image est plus mystérieuse, plus surprenante et plus forte que la première ; il faut donc la mettre en valeur en la préparant grâce à la petite technique de dévalorisation (relative) de la première ; affaire de cuisine (pour parler comme Baudelaire) qu’on fera éventuellement passer pour un raffinement de la quête spirituelle. C’est peut-être ça qui me gêne chez Jaccottet : il est plus retors qu’il n’en a l’air, car il se donne des airs de ne pas l’être. Et si la poésie avait beaucoup plus à voir avec la cuisine qu’avec la métaphysique ?

La mauvaise langue dit: à

Oui, c’est l’objection, mon brave Abdelkaka, qu’on peut formuler au fameux texte de Diderot sur le vieillard tahitien. Il nous brosse le paradis du gourbi. Mais à l’échelle de l’humanité, le gourbi, c’est pas viable.

L’humanité a le choix entre le gourbi paradisiaque et l’Occident avec ses valeurs universelles et son tragique inhérent aux grandes civilisations.

Le choix lui-même est tragique.

L’homme ne peut échapper au tragique, de toute façon ! Il doit un jour mourir, sans savoir de quoi il a été question durant toute sa vie et à l’heure de sa mort.

La mauvaise langue dit: à

JB ne semble pas comprendre ce que veut dire « indicible ». Ça veut dire qu’il est quasiment impossible de faire parler à la nature le langage poétique qui est la vie de la poésie : dichterisch wohnt der Mensch !

Ça veut dire qu’il y a une objectivité du monde poétique et que le poète doit chercher à l’atteindre. C’est pourqoi, on ne saurait parler d’une poétisation du monde. On ne poétise rien du tout, on cherche dans une quête spirituelle à exprimer le « poème du monde ».

L’idée de quête spirituelle n’est pas forcément liée à une métaphysique. Il y a bien chez Francis Ponge aussi une quête spirituelle, qui n’est liée à aucune métaphysique. Elle se résorbe au contraire entièrement dans l’immanence. Du moins, c’est son idéal ! Mais on voit bien que Ponge lui-même a fini par déboucher sur une espèce de transcendance de l’objet immanent. Son mystère finit par le rattraper.

John Brown dit: à

« Une modalisation d’abord n’est pas une « restriction », comme dit JB. Une modalisation c’est un procédé linguistique qui vise à introduire une certaine dose de doute plus ou moins variable selon le type de modalisation dans l’énoncé d’un locuteur au sujet de son propre énoncé. » (rédigé par LML)

Bof bof. Un « Il me semble que », ou un « dirait-on » introduit bel et bien une restriction par rapport à une pure et simple affirmation. Il y a bien dans ce texte une alternance d’affirmations et de restrictions (ou de réserves).

La mauvaise langue dit: à

Non, Jaccottet, c’est vraiment le contraire d’un faiseur. Du moins, tout son effort poétique tend à faire oublier que la poésie est un faire artisanal comme dirait Ponge. Dans l’ensemble il y réussi bien, et d’autant mieux qu’il réussi à intégrer à ses poèmes des marqueurs du faire poétique, du poème en train de se chercher, de se faire, qui jouent d’ailleurs comme autant de marque de modalisation mais pas au niveau grammatical des phrases, au niveau supérieur du texte pris dans son ensemble comme objet poétique.

La mauvaise langue dit: à

Bon, je vais me coucher. J’ai déjà assez perdu de temps avec un âne ! Déjà que je ne suis pas patient de nature… mais là, faut pas charrier ! Je prends plus de plaisir avec mes bons élèves de 5ème B, qui comprennent vite et bien et sont mille fois plus intelligents que ce pauvre JB qui n’en peut mais.

La mauvaise langue dit: à

Bonne nuit, mon JB adoré !

John Brown dit: à

JB ne semble pas comprendre ce que veut dire « indicible ». Ça veut dire qu’il est quasiment impossible de faire parler à la nature le langage poétique qui est la vie de la poésie (rédigé par LML)

Cette définition introduit une remarquable confusion. « Indicible » veut dire « impossible à dire tel que c’est, avec les mots du langage humain » . Point barre. Il ne s’agit pas de faire parler la Nature, il s’agit de dire ce qu’elle est. Tout le monde est capable de prendre, peu ou prou, la mesure de l’énorme déficit qui sépare le(s) signifié(s) du mot « arbre » et la réalité d’un arbre. c’est cela, le problème de Jaccottet. Il me semble que ce n’est pas celui de Ponge.

Deux heures et quart du matin. Je vais me coucher. Dommage, je commençais à me sentir en forme.

Polémikoeur. dit: à

L’expression « le centre du monde » a l’air de sortir
de la bouche d’un agent ou promoteur immobilier :
« Propriété de charme, tous commerces, à 10 minutes
du centre du monde »…
Sans compter que le centre du monde a autant la bougeotte
qu’un pôle magnétique.
Centripètement.

Polémikoeur. dit: à

Dieu existe peut-être mais pas pour tout le monde.
Pas pour tout l’Univers, pour presque rien,
même pas une planète de second ordre entière.
Il est indicible, inconcevable et, en fin de compte, inutile.
Dieu est synonyme d’un tout qui ne signifie rien.
Dieu n’est qu’une conséquence, inventée en méconnaissance de cause.
Remède placebo à la solitude universelle.
Dieu est à la métaphysique ce que le raisonnement
par l’absurde est aux mathématiques.
Dieu est construit sur du sable.
Dieu est tout notre orgueil dans une seule boîte.
Dieu, après nous avoir dirigés sous la menace,
nous menace de sa direction.
Dieu serait le masculin de la mort si elle n’était pas veuve congénitale.
Sur ce, bonnes nuits, doux princes.
Léthargicalement.

Arbite de touche dit: à

Sans compter que le centre du monde a autant la bougeotte
qu’un pôle magnétique.

Artbite de la partie dit : Jeu dur !

Je confirme.

moule de bouchot dit: à

« un enculé dsa mère » : Pourriez-vous développer (dans un français compréhensible, si possible) ?

Pas mal.

JC dit: à

L’Occident est le centre du monde. C’est évident ! Tout autour, c’est rien que des Barbares, envieux, des bons à rien, des pillards, du sauvage brut.

Sans être agressif, un peu de napalm parci parlà dégagerait les bronches et relancerait le business dans le camp des justes !

Recession ? Non ! Oppression ? Oui !…. (mais est ce qu’on aura assez de napalm ?)

ernst dit: à

Hélas ce n’est pas ML, ni hamlet, ni la nauséabonde punaise planquée au refuge des nazis pour tenter de vendre sa came lote, à qui il viendrait la bonne idée de s’effacer ne serait-ce qu’un moment, au contraire! ça chauffe en particulier chez le gourou ML avec son délire lyrique sur l’occident, cette zone qui cherche à s’imposer, à coups de trique, centre du monde, représente pour ainsi dire pour le roi du monde occidental ML – inspiré comme il est, il ne va pas tarder à nous « révéler » que l’occident c’est la face cachée de dieu, l’origine, le centre, le but de la Création! et puis quoi encore?!!

riri ouano dit: à

des fainyants , des pas entrés dans l’Histoire

Chef de Gare de Perpignan dit: à

Il est chez nous, le centre du monde, pas à la Mekke, à Shangaï, ou Bamako

I.ri dit: à

J’allais oublier : la part du rêve dans le dévoilement de cette part d’ombre. Curieux comme des récits de rêve m’indiffèrent quelles que soient les plumes qui les rapportent ;
une confidence de P.Assouline !
pour ma part, je vous avais quittés sans hésitation ni repentir pour lire(relire) « l’humour, les ombres portées »dans « l’improbable » de Bonnefoy , auquel succède « un rêve fait à Mantoue »

I.ri dit: à

ce qui me laisse encore très perplexe dans le billet, c’est la supposée proximité de la nature
 » sa beauté si proche, pour tempérer son pessimisme », a fortiori la proximité de sa beauté !
« ….. sive natura « 

I.ri dit: à

Perpignan?
je retourne à mes liserons et mes volubilis !

renato dit: à

« L’homme ne peut échapper au tragique, de toute façon ! Il doit un jour mourir, sans savoir de quoi il a été question durant toute sa vie et à l’heure de sa mort. »

Il est évident que l’on doit un jour mourir, et là, en ce moment donné, savoir de quoi il a été question durant toute sa vie (aussi qu’à l’heure de sa mort) n’a aucune espèce d’importance… tout ce que l’on peut espérer c’est que le voyage soit confortable… il serait préférable que l’on puisse le demander et l’obtenir sans tomber sur le moralisme d’un con qui croit qu’un dieu aussi con que lui a doué la vie d’un sens quelconque.

JC dit: à

Athée comme un phoque moi-même, je ne m’accorde pas le droit de distinguer péjorativement un con qui croit en un dieu con, d’un autre con qui n’y croit pas !

Il n’y a pas les gros malins incroyants d’un côté, et les croyants débiles d’un autre … on est tous dans le même sac.

I.ri dit: à

ce matin , une lecture l’autre j’ai associé les échanges faisant suite au billet , et l’invocation de mauvaise langue à la grammaire au « ut pictura poesis  » et à un article de Books que j’ai lu sur la toile et pas encore sur papier
« Toutes les fautes de langage (barbarismes, solécismes, fautes de construction) sont exaspérantes, mais celle-ci l’est particulièrement, parce qu’elle viole avec une impudente ostentation la plus élémentaire logique, qui veut que dans une comparaison de ce type, le comparé précède toujours le comparant.
Une faute linguistique aussi inexplicable que fréquente (et non l’inverse)
lapidaire un commentaire écrit tel quel
« Il y a donc erreur dans « Tel père, tel fils »
http://www.books.fr/blog/une-faute-linguistique-aussi-inexplicable-que-frequente-et-non-linverse/

renato dit: à

« Athée comme un phoque moi-même… »

C’est ce que vous dites maintenant… mais votre moralisme ‘à la con’ à propos du ‘mariage pour tous’, avec expressions racistes et sexistes en appoint, c’était avant-hier…

renato dit: à

Et pour votre gouverne, je ne suis pas athée mais agnostique car l’expression d’une quelconque pensée religieuse me répugne, et puisque l’athéisme est une religion…

versubtil dit: à

A la lecture du « dialogue » non dépourvu de noms d’oiseaux entre LML et JB de cette nuit, on peut noter que Jaccottet est plus que conscient de la poésie en état de crise. Il en a fait un panorama lucide de Claudel à Deguy dès son L’entretien des muses, publié en 1968.
Sa poésie est aussi une tentative originale de prise en charge de cette crise.
De l’indicible aux mots de la tribu, d’un parler commun et cependant idiosyncrasique.
Merci de la référence, Christiane!

sauf que dit: à

8h42
les « croyants » qui se croient élus, investis d’une mission universelle, les prosélytes font ch …

JC dit: à

renato, voyons ! vous êtes plus subtil que ça …

Ce n’est pas du moralisme à la con de dire que le mariage des invertis, suivi de l’achat d’enfants, est une bêtise ! c’est une opinion tout à fait respectable.

Il est tellement facile pour les belles âmes de trouver du sexisme et du racisme en tout propos, lorsqu’on tient par dessus tout à balader avec son humanisme en bannière, au dessus de sa trogne sérieuse, importante, sûre d’elle … malgré le gros nez rouge qui incite à rire !

christian dit: à

« l’athéisme est une religion »

n’importe quoi

business dit: à

« l’achat d’enfants »

T’inquiète: tant que ça reste clandé c’est rémunéré, et grassement: l’idéal pour les beaufs comme toi qui vénèrent le marché

léger différé dit: à

jamais, c’est pas moi qui le dis.

credo de jc dit: à

l’essentiel est que de monnayer, que ça rapporte

I.ri dit: à

pour le plaisir de contrareier tous ceux qui savent ce qu’est une « religion »
citation de P.Sloterdijk
« Une chose est établie une fois pour toutes: la manière la plus efficace de montrer que la religion n’existe pas et d’en mettre une au monde soi-même »

I.ri dit: à

contrarier

bouguereau dit: à

L’homme ne peut échapper au tragique, de toute façon ! Il doit un jour mourir, sans savoir de quoi il a été question durant toute sa vie et à l’heure de sa mort

ça c’est d’un phraseur qui aurait fait honte a gide camus et mauriac..le lay t’embauche tout de suite dracul..t’es èçetra pour disponibiliser du cerveau

I.ri dit: à

est d’en mettre une au monde soi-même

renato dit: à

Enfin, christian ! il est évident que l’athéisme est une religion car comment peut-on être sûr de la non existence de quelque chose que pour sa nature n’est pas visible ?
Bon, d’accord, être sûr de la non existence de quelque chose que pour sa nature n’est pas visible est aussi con qu’être sûr de son existence, et vous vous dites qu’un athée n’est pas con… mais réfléchissez : croire en l’existence ou en la non existence de quelque chose qui n’est pas visible ni expérimentable est une connerie, et là où il y a connerie il y a religion car dans le doute (il est là il est pas là… n.b. qu’il pourrait bien sûr être une elle, donc : elle est là elle est pas là … enfin)… car dans le doute, je disais, suspendre son jugement est le meilleur choix… ou option, si nous avons à faire avec un questionnaire à choix multiples…

bouguereau dit: à

Athée comme un phoque

grace au mariage pour tous ta mère peut enfin t’accompagner au marché sans te laisser 15 mètres devant..sic transit

renato dit: à

« est d’en mettre une au monde soi-même »

De là la religion du copier-coller (« Kopimi ») ou celle des spaghetti (Pastafarisme) — faut avouer qu’un Flying Spaghetti Monster est aussi amusant de n’emporte quel substitut d’un roi ou d’un taureau fertilisant le sol néolithique…

renato dit: à

Oups ! amusant de n’emporte > amusant QUE n’emporte !!!

JC dit: à

L’athéisme ? Une religion…! Fermez le ban !

I.ri dit: à

pour mieux vous quitter , encore une citation de Sloterdijk
« La redistribution du mone sous la pression du nouveau centre cybernétique détermine le drame de la pensée contemporaine . Dans ce processus , la raison pour laquelle les idoles tombes devient manifeste . La philosopie de la cybernétique ouvre la possibilité de formuler une théorie générale du crépuscule des dieux »
ce qui ne peut manquer de rappeler que P.Assouline avait fait un billet sur . L’historien Milad Doueihi,
 » Le numérique est-il le Golem de l’écriture classique ? »
http://passouline.blog.lemonde.fr/2012/11/02/le-numerique-est-il-le-golem-de-lecriture-classique/

John Brown dit: à

« A la lecture du « dialogue » non dépourvu de noms d’oiseaux entre LML et JB de cette nuit… » (rédigé par Versubtil)

Les noms d’oiseaux étaient nécessaires pour mettre un peu de poésie dans un débat sur un texte dont la qualité poétique restait incertaine.
10 heures. Je reste seul maître du terrain. Cette nuit, l’adversaire a reflué en désordre, abandonnant armes et bagages, sa cuirasse conceptuelle percée en nombre d’endroits. Dans l’état où il est, je ne donne pas cher de son cours de grammaire modalitative à l’intention des 5e2b. Dans les ruines fumantes du Jaccottet, ma cantinière favorite m’a préparé un café qui ne l’est pas moins (marque Malongo). Au loin, un gallimardesque avorton pousse frénétiquement sur les roues de son charreton paralympique, à la poursuite d’indicibles fumées, en hurlant : « Elle est retrouvée ! ». Je me demande bien quoi. Je m’autorise une petite fumette. Cela s’appelle l’aurore.

I.ri dit: à

du monde sous la pression

renato dit: à

Par exemple, moi, je pourrais inventer la religion du nouvel onglet. Elle serait très utile en RdL car on pourrait, finalement, ouvrir les liens dans un nouvel onglet ce qui est vachement chic — du point de vue de l’usage du temps, j’entends…

christiane dit: à

@versubtil dit: 16 mai 2013 à 9 h 28
Grand bonheur de vous lire tout au long de cette traversée périlleuse. ML, c’est Cyrano… et JB, un mousquetaire qui adore ferrailler…
Pour vous ces pétales tombés du « Cerisier »(2007 -Cahier de verdure / après beaucoup d’années – Gallimard):
« Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler des fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. Qu’un peu de cette poussière s’allume dans un regard, c’est sans doute ce qui nous trouble, nous enchante ou nous régale le plus ; mais c’est, tout bien réfléchi, moins étrange que de surprendre son éclat, ou le reflet de cet éclat fragmenté, dans la nature. Du moins ces reflets auront-ils été pour moi l’origine de bien des rêveries, pas toujours absolument infertiles. » (p.11)

Il faut qu'importe soit ouvert ou fermé dit: à

Oups ! amusant de n’emporte > amusant QUE n’emporte !!!

« Renato, plus amusant que n’importe quel autre commentateur !  » (A.de Musset)

I.ri dit: à

le plésirosaurore est un fossile auquel on tente de redonner vie dans des labos oversophisticated lady!

renato dit: à

« L’athéisme ? Une religion…! Fermez le ban ! »

Sans faire dans la nuance… puisque l’athée défend obtusément sa position sans preuves à l’appui, il est évident que l’athéisme est une religion…

D’un autre côté, jamais entendu personne dire, à propos de ballon ou de pizza : « Il en fait une religion » ? (c’est comme en faire une montagne, mais avec un chouia de métaphysique)

suivez le beauf ! dit: à

la religion du nouvel onglet

C’est la course à l’échalote, ce matin…Les sermons de toto ont de plus en plus de mal à passer la hampe. Bientôt, il ne va plus se trouver grand monde pour vouloir tailler une bavette avec lui.

JC dit: à

Curieux ce sentiment que c’est à l’athée d’apporter la preuve que les dieux n’existent pas … on sent que l’athéisme scientifique a raté sa cible agnostique, qui ne se mouille pas !!! Normal chez un « artiste »…

renato dit: à

« C’est la course à l’échalote, ce matin… »

Faut suivre JC, c’est plus utile, puisque vous partagez ses opinons.

renato dit: à

« qui ne se mouille pas »

Il n’y a pas matière à se mouiller.

I.ri dit: à

La seconde raison, pour laquelle on reparle de Rheobatrachus silus aujourd’hui, s’appelle le projet Lazare (comme le Lazare que Jésus ressuscite dans le Nouveau Testament). Derrière ce nom de code se trouve l’idée de chercheurs australiens de ramener à la vie cette espèce de grenouille disparue. Comment ? Même si ses derniers représentants ont trépassé depuis longtemps, certains ont été conservés au frais. Il était donc théoriquement possible de les cloner.
mais si vous voulez connaître la première ,
c’est par ce lien que vous saurez vous les sauriens de la dernière heure
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/04/07/doit-on-ressusciter-les-especes-disparues/

avocat dit: à

« l’athée défend obtusément sa position sans preuves à l’appui,  »

Pour renato, se dire athée = chercher à « défendre sa position » (convaincre, à se justifier, prouver), devant un tribunal (supérieur)

renato dit: à

Comme avocat vous ne valez pas grand chose, mais bon nous sommes sur terre, entre humains…

JC dit: à

renato, votre point de vue est totalement illogique…Passons à autre chose, cela ne sert à rien de perdre son temps à essayer de disputer !

atlantide dit: à

« ramener à la vie cette espèce de grenouille disparue. Comment ? »

Si elle somatise, une bonne psychothérapie fera l’affaire ou, plus radical : transfert at first sight comme pour lazare

remarque dit: à

« Comme avocat vous ne valez pas grand chose »

en disant cela vous ne défendez pas votre point de vue

renato dit: à

Et puis, quel tribunal supérieur ? qui a parlé de tribunal supérieur ? où ? quand ?

Un gars moyennement intelligent, confronté à quelque chose dont il ne peut pas prouver l’existence ou la non existence que par le préjugé, suspend son jugement.

Jacques Barozzi dit: à

« D’un autre côté, jamais entendu personne dire, à propos de ballon ou de pizza : « Il en fait une religion » ? »

Ne parle-t-on pas des dieux du stade, renato ?

John Brown dit: à

« Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler des fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. Qu’un peu de cette poussière s’allume dans un regard, c’est sans doute ce qui nous trouble, nous enchante ou nous régale le plus ; mais c’est, tout bien réfléchi, moins étrange que de surprendre son éclat, ou le reflet de cet éclat fragmenté, dans la nature. Du moins ces reflets auront-ils été pour moi l’origine de bien des rêveries, pas toujours absolument infertiles. » (cité par Christiane)

Eh bien moi, ma chère Christiane, vous m’excuserez mais je trouve ça inutilement pompeux. Il paraît que notre Jaccottet n’aime rien tant que la simplicité, qu’il raffole du dépouillement. En réalité il se complaît dans le tarabiscotage, il en remet toujours une louche d’émotion exquise. C’est au fond un baroque qui se sent coupable de l’être et qui rêve de chapelle romane dans une église jésuite carrossée par Borromini.

renato dit: à

« … votre point de vue est totalement illogique… »

Peut-être bien, le votre est sans doute logique ce qui vous suffit largement pour justifier vos opinions… enfin, ces crachats que vous justifiez plutôt en vous prenant pour un provocateur… hi, hi, hi…

Bon, assez joué, have a good trip…

bouguereau dit: à

Je m’autorise une petite fumette. Cela s’appelle l’aurore

jean marron c’est un fameux gaspard

Jacques Barozzi dit: à

« Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler des fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. Qu’un peu de cette poussière s’allume dans un regard, c’est sans doute ce qui nous trouble, nous enchante ou nous régale le plus ; mais c’est, tout bien réfléchi, moins étrange que de surprendre son éclat, ou le reflet de cet éclat fragmenté, dans la nature. Du moins ces reflets auront-ils été pour moi l’origine de bien des rêveries, pas toujours absolument infertiles. »

Dans cette manière, assez maniérée, de passer du « je » au « nous », le poète semble vouloir nous montrer comment il universalise, en direct et sous nos yeux ébahis, ses propres pensées. Sublime, forcément sublime !

Effacement et désespoir.... dit: à

PSG / Pillards Sans Gêne

A force d’êtres excusés et impunis les jeunes issus de l’immigration se croient absolument tout permis et leur violence est devenue fascisante. Leur jeu : chercher en cassant des limites qu’on ne leur donne jamais au nom d’un antiracisme devenu complètement bidon.

Le problème est plus qu’inquiétant : il devient alarmant. Et la gauche, succédant à la droite, continue à fermer les yeux comme si de rien n’était. Cette incroyable irresponsabilité est absolument gravissime. Pour notre démocratie, elle risque de s’avérer fatale.

Jacques Barozzi dit: à

Aux deux extrêmes de la classe de maître ML, comme il est d’usage dans toutes classes, on trouve les cancres, ceux qui ont tout compris et qui lui rient à la gueule, et les faux-culs, qui lui restituent sa leçon avec un air de pieuse componction, ceux qu’ils nomment ses trois ou quatre bons élèves.
Vivent les têtes à claques !

remarque dit: à

11h01
Au-dessus du vulgum pecus on trouve baroz

10h40
s’agit d’un point de vue, pas d’un jugement

puis-je? dit: à

http://www.franceculture.fr/emission-le-billet-politique-d-hubert-huertas‎-15.05.2013
(PSG : histoire d’une hystérie politique
15 mai 2013 Par Hubert Huertas
« Nous avons des affrontements en divers points de la ville. Cela risque de durer une bonne partie de la nuit selon les autorités. Les supporters du PSG ont ravagé une station service. Des vitrines ont été brisées, des véhicules ont été incendiés »… S’agit-il du récit des émeutes au Trocadéro ? Non. C’est le compte rendu d’incidents survenues à Marseille en janvier 2010, et rapportés par le journal 20 minutes. Ils ont éclaté après l’annulation d’un match OM-PSG. Des faits semblables à ceux d’avant-hier à Paris, à une exception quand même. Le Ministre de l’intérieur s’appellait Brice Hortefeux, et personne n’a demandé sa démission…
11 avril 95 : 146 personnes sont interpellées, et 9 policiers ont été hospitalisées après une demie finale de coupe de France entre le PSG et l’Olympique de Marseille. Le ministre de l’Intérieur s’appelle Jean-Louis Debré, RPR. Nul n’exige qu’il se démette…
Le 13 mars 2001, 56 supporters turcs sont blessés, 24 sont hospitalisés, le match PSG Galatasaray doit être interrompu. Daniel Vaillant, parti socialiste est ministre de l’Intérieur, aucune voix ne s’élève pour vouloir son départ.
26 octobre 2002, OM-PSG, 60 interpellations, 25 janvier 2003, OM-PSG, 43 interpellations, 9 mars 2003 PSG-Nice, 27 blessés, 1er octobre 2005, Le Mans Paris Saint Germain, 85 interpellations, 23 novembre 2006, un supporter parisien est tué par un policier à la fin du match PSG-Tel Aviv, ce qui entraîne de violentes échauffourées… Nul n’imagine que le ministre de l’Intérieur sous lequel ont eu lieux ces batailles, ou ces drames, Nicolas Sarkozy, doive quitter la place Beauvau.
18 décembre 2008, en pleine après-midi une partie du quartier Saint Michel est mis à sac, vitrines brisées, agression d’un jeune homme qui passe en scooter, avant un match PSG-Twente. La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot Marie est en fonction, et elle le restera.
Le 28 février 2010, un supporter parisien est tué lors d’affrontements, lors d’un autre match PSG-OM. Une heure avant le coup d’envoi une bande s’en prend à une autre, insultes racistes à la clé, sous le regard de la police et des CRS mobilisés en très grand nombre. C’est là qu’un supporter est lynché, et décèdera deux semaines plus tard.
Le ministre de l’Intérieur s’appelait encore Brice Hortefeux.
…Avec le Paris Saint-Germain Les premiers incidents datent de 1982, lors d’une finale de coupe de France. Trente ans de violence, trente ans d’effort pour la canaliser, souvent en vain, au long de trente ans d’alternances, 16 ans de gauche, 17 ans de droite, mais l’UMP, qui n’a pas sourcillé dans une affaire infiniment plus tragique, quand Claude Guéant et son chef de la police ont laissé filer un Mohamed Merah mondialement fiché, cette UMP a enfin trouvé la solution imparable : C’est la faute au préfet, et c’est la faute au Ministre. « )

Effacement et désespoir.... dit: à

Vivent les têtes à claques !

Jacques Barozzi dit: à

JC est à coup sûr l’un des meilleurs élèves de maître ML, et ce dernier doit trouver que la classe de son illustre confrère, maître Passou, est dominée par les cancres : TKT, Abdel, renato, Bloom, les deux JB et tant d’autres, pourtant pas tous issus de la France moisie !

romain dit: à

@10h53
tête de lard tes amis neonases ont voulu casser de l’arabe une fois de plus

JC dit: à

Groupe des CANCRES
TKT : gentil …
Abdel : frustré ….
renato : forcené ….
Bloom : snob ….
Johnnie : agité …
Jacky : trop sensible …

Bons ELEVES
JC : perturbateur d’excellence ….
(liste non exhaustive)

Jacques Barozzi dit: à

Bons ELEVES :

Pour la leçon sur Jaccottet, les meilleures notes de ML iront à Christiane et à versubtil. Bonne note aussi pour le etit Philippe Régniez.

Jacques Barozzi dit: à

petit, c’est mieux avec un pet !

I.ri dit: à

« La grande question pour qui s’entête à écrire : comment mettre les mots à l’épreuve, comment faire pour qu’ils contiennent le pire même quand ils sont lumineux, la pesanteur quand la grâce les porte ? Je n’ai que trop tendance à dissocier l’un de l’autre »
il y a là une autocritique : est elle fondée ?

Jacques Barozzi dit: à

Dans les cancres, j’avais oublié le trio ueda, Chaloux et Daaphnée !

renato dit: à

« perturbateur d’excellence »

Pfffffffffffffffffffffffffffffffft

Jacques Barozzi dit: à

« il y a là une autocritique : est elle fondée ? »

Oui, trop de maquillage tue le naturel !

JC dit: à

REPRENONS ! màj V1

Groupe des CANCRES
TKT : gentil …
Abdel : frustré ….
renato : forcené ….
Bloom : snob ….
Johnnie : agité …
Jacky : trop sensible …
ueda : prudent …
chaloux : cultivé …
Daaphnée : voluptueusement femme ….

Bons ELEVES
JC : perturbateur d’excellence ….
Christiane : romantique ….
Versubtil : étrange …
Philou : engagé….

JC dit: à

renato : un perturbateur n’apporte rien, le contraire d’un agitateur artistique ….

Jacques Barozzi dit: à

Cancre supême pour ML, le boug, JC !
PR, engagé, dans la légion ou les parafafs ?

prof de blog dit: à

Vous évaluerez de 1 à 6 les performance nocturne des catcheurs ML et JB sur les deux points:
– argument
– expression

u. dit: à

Le protal, toujours en réunion:
CP

u. dit: à

Que d’oublis…

Le dealer à la sortie: bouguereau

renato dit: à

Le problème JC est que vous n’êtes pas un perturbateur mais seulement un gars qui se prends pour un perturbateur — ce qui, vous en conviendrez, n’est pas la même chose.

I.ri dit: à

tnt de profesuers se plaignent de la passivité, nullement agressive(selon les nouvelles terminologies de leurs élèves en se disant réduits à faire du baby sitting : il est vrai que tant d’élèves diagnostiqué comme cancres se sont révélé des crétateurs-dans différentes disciplines-très talentueux et « originaux » !
P.Assouline déploie ses goûts de manière professsionnelle !!!!! sur son blog , en lss explicitant souvent.

Jacques Barozzi dit: à

« P.Assouline déploie ses goûts de manière professsionnelle !!!!! »

Et dire qu’à cause de la loi Marthe Richard, il n’y a plus de maison pour ça !

TKT dit: à

@ abdelkader dit: 16 mai 2013 à 1 h 54 : Pour les Zoulous, Abdekader, c’est un des plus beaux peuples du monde. Je n’ai pas le temps d’aller chercher qui des Sudafricains d’ethnie zoulou, sont excellents dans leur spécialité. Mandela est un khosa, mais bien entendu le grand roi Zhaka Zulu, grand général, combattit les blancs avec succès et le Prince Impérial, fils de Napoléon III, y perdit la vie dans une bataille.
@ Langue Moisie: Si les Occidentaux ont inventé la technique pour faire du cinéma, vous semblez en bon raciste, vouloir oublier les cinémas des: Chinois, japonais, coréen, indien, égyptien, africains, qui ont eux aussi leurs grands metteurs en scène. Voyez vous, Langue Moisie, votre culture générale a des lacunes et votre culture cinématographique me parait assez nulle ou très locale.
Je vous imagine facilement nous déclarer que les gens de Meißen, n’ayant pas découvert la porcelaine, ne comptent pas quand on parle de cet art. Je vous laisse, une question quand même: Vos élèves sont-ils capables de voir que vous êtes schizophrène et egomaniaque ? Si vous deviez avoir le moindre génie, c’est de savoir déguiser votre personnalité en face de vos élèves.
Comme ont dit dans votre milieu familial: Bien le bonjour chez vous et bon-appétit !

xlew.m dit: à

Beaucoup d’Hypnos et relativement peu d’Eros chez Jaccottet tout de même. Ce que Jacques ôtait pour habiller Paul Claudel et tailler un costard de conducteur de Char à la Ben-Hur au cocher Gide ou à l’aurige Mauriac le laisse cependant très peu torse nu dans le lit de l’amour. Impossible de découvrir une grotte Cosquer ornée des plus beaux dessins inspirés par un grand ordre sexuel souverainement humain dans les entrelacs nocturnes et sous-marins de la roche littéraire, forée de part en part par l’état hypnagogique, de Philippe Jaccottet. Mais attention, cela n’empêche pas de voir la femme cachée dans la forêt de ses notes et de ses poèmes, je pense que c’est au lecteur de faire les premiers pas, de rêver d’une approche (qui ne réclament pas de « ralentir » à cause de supposés « travaux » qu’il faudrait faire, comme nous l’imposait jadis un poète chef de chantier, à la voix de stentor.)

tata simone dit: à

« Nous savons bien que, pour tenter d’a »

john ne terminera pas sa phrase,terrassé par une crise cardiaque,il meurt en ferrailant sur les qualités d’un poète;on l’envie.
Son enterrement doit être l’occasion pour les erdéliens de se retrouver enfin et de faire une sacrée nouba!à quelque chose malheur est bon,maxime que n’aurais pas désavouer john qui avait assez de bouteille pour savoir que dans la vie rien n’est simple,mais pas assez,cependant,pour que nous puissions tous rouler sous la table,donc que chacun apporte un litron,merci.

Bulletin du 3ème tr., élève Jack Barrozi, 5ème B dit: à

ceux qu’ils nomment ses trois ou quatre bons élèves.

« Les désarrois grammaticaux de l’élève Barozzi prennent une ampleur inquiétante en cette fin d’année, et augurent mal d’un passage dans la classe supérieure dans de bonnes conditions.
L’élève Barozzi doit cesser de choisir ses matières, et montrer plus de goût pour la langue.
Une tendance gênante au bavardage est signalée par plusieurs professeurs. »

John Brown dit: à

Ah ! la barbe! foutue machine ! Je remets ça.

« Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler des fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. Qu’un peu de cette poussière s’allume dans un regard, c’est sans doute ce qui nous trouble, nous enchante ou nous régale le plus ; mais c’est, tout bien réfléchi, moins étrange que de surprendre son éclat, ou le reflet de cet éclat fragmenté, dans la nature. Du moins ces reflets auront-ils été pour moi l’origine de bien des rêveries, pas toujours absolument infertiles. » (cité par Christiane)

Ces lignes disent bien l’ambition de Jaccottet et en quoi elle relève, pour parler comme LML, d’une nostalgie de l’indicible. Indicible qu’il s’agirait de réduire par les moyens du langage poétique. Il y a, me semble-t-il, chez Jaccottet, qui s’affirme, je crois, agnostique, une nostalgie de l’absolu religieux, un platonisme de fond qui ne s’ignore pas, comme le suggère fortement cet extrait. C’est ce qui me gêne , quand il parle du monde naturel, car cette attitude me paraît nuire à la qualité de sa poésie; notamment dans son traitement de l’image. On trouve pêle-mêle dans ses textes des images qu’il nous livre « brutes de décoffrage », comme si elle étaient plus aptes que d’autres à entrer comme par effraction dans les territoires de « l’indicible »; il en est d’autres, en revanche, qu’il ne nous livre qu’avec des réserves du genre « il me semble que », « ne dirait-on pas que ». C’est ce que LML décrit comme les effets exquis d’une modalisation de l’approche, infiniment délicate, de « l’indicible » . Moi, j’aurais tendance à appeler ça couper les cheveux en quatre et enculer les mouches. Il y a beau temps que nous savons que nous n’avons aucune communication avec l’Être. On n’a pas attendu Jaccottet pour le savoir. Nous savons bien que, pour tenter d’approcher et de réduire le mystère du monde naturel, ou même celui des émotions qu’il suscite en nous, nous affrontons des difficultés insurmontables. Pour tenter de se donner l’illusion qu’il réduisent la distance, les hommes disposent des mots et des images que véhiculent ces mots, des formes, des couleurs et des sons. C’est-à-dire uniquement d’artifices. Cosa mentale, et pas autre chose. Il n’est d’ailleurs pas sûr que l’écrivain ait l’avantage dans cette entreprise sur le peintre, le musicien, le photographe, le cinéaste. C’est pourquoi il est contre-productif de se cantonner dans le pt^t’ ben qu’oui ptêt’ ben qu’non, le cul entre deux chaises, comme fait Jaccottet. La grande leçon du jeune Rimbaud et sa vertu majeure, c’est le culot. J’ai embrassé l’aube d’été. Ceci posé, on y va à fond les ballons,et on ne fait pas dans la demi-mesure. L’illusion de Rimbaud, celle qui a permis à Claudel de tenter de le récupérer, a été de croire que quelque chose se cachait derrière la grande parade de ses images. Quand il a compris que non, il a préféré jeter l’éponge.
Jeter l’éponge, voilà ma transition toute trouvée. Quand on se retrouve face au mur d’une aporie, inutile de perdre son temps et son énergie à se taper la tête dessus. Il vaut mieux trouver un biais pour contourner l’obstacle. C’est en quoi, à mon sens, le travail de Francis Ponge constitue un vrai dépassement de l’entreprise rimbaldienne. Aucun absolu ne se cache derrière ses images et ses métaphores (y a-t-il une seule image qui ne soit pas une métaphore ?). Et le voilà qui bricole sur son établi, armé de sa méthode (qui vaut ce qu’elle vaut, on fait avec ce qu’on a), des constructions langagières qui tiennent la route autant qu’un tableau de Rothko (ou, soyons justes, que certaines pages de Jaccottet). Vive les oeuvres de l’art, qui enchantent notre séjour dans un univers d’autant plus enchanteur qu’il est inconnaissable, et au diable l’Être, au diable l’absolu.

Jacques Barozzi dit: à

« Beaucoup d’Hypnos et relativement peu d’Eros »

En d’autres termes, on dort mais on ne baise pas.
Et voilà comment xlew.m a été renvoyé chez les cancres par ML, qui y a vu là une attaque personnelle !

christiane dit: à

J.B je comprends vos réticences : L’étoile intérieure, la joie perdue et retrouvée en soi et hors de soi exprimées ainsi. Alors, dans ce qu’il écrit de lui, préférez-vous ?
« Tout ce que j’ai écrit durant ces quatre années ne fut que pour éviter la perte d’un chemin, l’oubli d’une clarté (…) j’avais l’impression décourageante, agaçante, d’être encombré de trop de paroles, de trop de pensées, de trop de doutes : mais je ne pouvais m’empêcher de poursuivre… » (Note 11 – « Promenade sous les arbres »).
Ce poète est toujours entre deux, entre modestie et lévitation lumineuse, entre le réel imprenable et les rêveries, entre l’écriture et le silence et toujours dans le mal-être. (Alors « pompeux » ?)
Rothko a fait paraître quelques textes dans la revue « Possibilités I » en 1947/48 dont celui-ci :
« Sans les monstres et les dieux, l’art ne peut offrir le spectacle de notre destinée. La dimension la plus profonde de l’art traduit cette frustration. Quand on l’a reléguée au rang des superstitions insoutenables, l’art a sombré dans la mélancolie. Il s’est pris d’affection pour l’obscurité et a enveloppé ses objets d’évocations nostalgiques de la pénombre. Les grandes réussites des siècles où l’artiste prenait pour sujets le vraisemblable et le familier, ce sont, à mon avis, les tableaux de personnages isolés… seuls dans un moment d’immobilité absolue. Mais le personnage solitaire ne pouvait pas lever les bras dans un unique geste capable d’indiquer son inquiétude à l’égard de la condition mortelle, et sa soif insatiable de perceptions face à cette réalité. Il ne pouvait pas non plus surmonter sa solitude. Il pouvait par hasard se retrouver en groupe sur les bancs, et, avec ses compagnons, former un tableau vivant de l’incommunicabilité humaine. »
Et là, je pense à certaines toiles de Hopper.

battling john dit: à

j’aurais tendance à (…) enculer les mouches

sûr que tu t’amuserait pas à proposé la botte à evandère holyfild..t’es qu’un péteux jean marron épicétou..

bouguereau dit: à

goûts de manière professsionnelle

ça fait un peu village pipeul..lassouline avec un cax de chantier

La mauvaise langue dit: à

Versubtil dit bien en effet la crise de la poésie prise en charge par Jaccottet.

Cela se traduit par exemple dans le texte cité et commenté comme un gros ours mal léché se lèchant les babines de rage de ne pas comprendre de quoi ça cause, par ce jeu entre deux types de texte : une description de paysage d’un côté, une méditation poétique sur le faire du poète en train d’écrire son poème. Ce jeu d’échange, de reflet de l’un à l’autre s’achemine vers une forme de fusion poétique avec la nature si bien qu’on ne sait plus si le paysage décrit ne décrit pas par la même occasion le travail poétique lui-même, non sans une forme d’humour de la part de Jaccottet qui nous parle des pièces d’or serrées quelque part.

Mais tout ce jeu très savant, très subtil échappe complètement à cette grosse vache de JB qui ne comprend rien à la poésie. C’est bien dommage ! Il se prive lui-même à force d’arrogance et de persévérance dans l’erreur, des joies bien réelles que produit la lecture de poèmes, qui sont les plus grandes joies de lecteur.

bouguereau dit: à

Ce que Jacques ôtait pour habiller Paul Claudel

..fallait oser

La mauvaise langue dit: à

JB ne veut pas comprendre non plus ce que veut dire « indicible ». Ce qui ne peut être dit du « poème du monde », mon brave JB, parce que c’est au-delà des forces humaines pour être dit. Le poète est toujours forcément en-deça, donc il cherche à dire sans arrêt, de poème en poème, ce qui ne peut être dit, c’est-à-dire ce qui est bien « indicible ».

Mais je suis sûr qu’il va encore nous fourrer un commentaire débile qui va nous prouver qu’il a toujours pas compris…

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