de Pierre Assouline

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Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

Pour qui se souvient du recueil de notes de Julien Gracq En lisant en écrivant, tout était déjà dans l’absence de virgule, chacun étant libre de l’interpréter à sa guise, et notamment comme l’idée que chez un tel écrivain les deux activités étaient indissociables et se prolongeaient l’une l’autre, mais nul ne pouvant feindre de l’ignorer tant elle était éclatante. Avec Taches de soleil, ou d’ombre (208 pages, 22 euros, Le bruit du temps), dernier livre de Philippe Jaccottet constitué de notes sauvegardées datant des années 1952-2005, tout est déjà dans la virgule.  On ne l’y aurait pas placée spontanément. Inutile d’aller consulter le Drillon, bible des passionnés de ponctuation, il ne sera en l’espèce d’aucun secours.

Y sont colligées des observations d’un esprit attentif aux moindres bruits, à commencer par celui du temps ; aux couleurs, aux odeurs.Son oeuvre immense de poète et de traducteur (Goethe, Holderlin, Rilke, Musil, Mann, Homère…) en témoignait déjà. Une manière de conserver un contact avec l’univers poétique quand on passe ses journées à traduire. Ce sont les notes de celui qui a trouvé sa voix le jour où il l’a baissée d’un ton. Des notes comme autant de graines susceptibles de s’épanouir en poèmes. Il en avait déjà rassemblé une partie sous le titre de Semaisons. C’est peu dire qu’il réagit en poète, et en traducteur de poètes. Non seulement celui qui amène leurs mots dans notre langue, et restitue l’éclat mystérieux de leurs vers malgré ce long voyage, mais celui qui poétise le réel et n’a de cesse d’en traduire les manifestations. Une phrase suffit au sortir de la forêt : « La nuit, le chant des rossignols comme une grappe d’eau ». On ne voit guère que l’enchantement au contact de la nature, sa beauté si proche, pour tempérer son pessimisme

Y affleure à chaque page l’intranquillité d’un mélancolique qui va à son pas dans le vacarme du monde, convaincu que jamais sa beauté ne se taira car quelque chose ou quelqu’un doit bien en nourrir le secret, derrière le mur, dans l’invisible. Il note des haïkus de Bashô. Cela dit, le « gentil » Jaccottet, vaudois le plus célèbre de Grignan (Drôme), s’y révèle plus dur que dans ses poèmes. Sans indulgence avec lui-même dans le choix de ses notes à sauver du feu, il ne l’est pas davantage avec ses contemporains, et leurs dates ne change rien au jugement. Camus, Gide, Mauriac ? « Des phraseurs ». Parlez-lui plutôt de Claudel, « sa robuste santé de paysan, son grand pas lourd ». Une visite à Francis Ponge l’attriste en raison de « son orgueil aussi naïf ».

 Chaque terme est pesé au trébuchet de la précision dans la musicalité. Ses non-dits sont gouvernés par le sens de la mesure, de l’équilibre, de l’harmonie -et la défiance pour la rime qui offusque la vérité. Des tableaux permettent de saisir son vertige face à l’indicible : ceux de Rothko ou de Morandi. On l’aura compris : ce n’est pas lui qui se grisera de grands mots. Il invite même à les proscrire, qu’ils relèvent de l’hyperbole (extase, délire, abime), du faux lyrisme (harpe, encens, lys, aurore) ou « des extravagances surréalistes », tant ils empoisonnent la poésie. Toujours leur préférer, le mot rare, humble, rude. Un modèle ? Mandelstam

« La grande question pour qui s’entête à écrire : comment mettre les mots à l’épreuve, comment faire pour qu’ils contiennent le pire même quand ils sont lumineux, la pesanteur quand la grâce les porte ? Je n’ai que trop tendance à dissocier l’un de l’autre »

Certaines pages de pure observation sont bouleversantes. Celles sur l’agonie de son beau-père, sa résignation quand même, les métamorphoses de son petit corps sous l’empire d’une douleur muette. L’évocation de la fin d’un oncle et parrain, auquel il n’était guère attaché, n’en est pas moins frappante, mais pour une autre raison : son côté l’une-de-ces-existences-dont-il-restera-rien.

Les impressions de lecture occupent une grande place. Car chez lui aussi, chez lui surtout, la vie va enlisantenécrivant. Encore que l’âge aidant, on relit plus qu’on ne lit. Pour vérifier l’érosion du temps sur le jugement littéraire. Mais à l’examen, les craintes se vérifient : longtemps après, dans les Caves du Vatican, la souveraineté du style dissimule encore un certain manque de substance. A l’inverse, en revisitant les nouvelles du maître du genre, Henry James, il avoue à être plus sensible à leur texture et leur matérialité. Le contact avec l’auteur n’y change rien : ainsi, après avoir passé la journée à l’Isle-sur-la-Sorgue chez René Char, il se désole de constater que cela n’a en rien dissipé ses réserves sur son Nu perdu. Quant aux recueils de correspondance, comment n’être pas déçu de constater que, lorsque des esprits aussi pénétrants que Paulhan, Ungaretti ou Saint-John Perse s’écrivent, ils se parlent surtout de la vie littéraire, et restent donc à la surface des choses ; parlez-lui plutôt des lettres de Rilke, il est vrai plus généreuses dans leur attention à l’autre, et plus profondes par l’objet de leur curiosité. Il apprend la mort accidentelle de W.G. Sebald et confie qu’il était l’un des rares parmi les écrivains dits nouveaux qui l’ait totalement conquis. Sans plus, hélas. On aimerait en savoir davantage.

J’allais oublier : la part du rêve dans le dévoilement de cette part d’ombre. Curieux comme des récits de rêve m’indiffèrent quelles que soient les plumes qui les rapportent ; et malgré mon admiration pour Graham Greene, je n’ai jamais été capable de poursuivre au-delà de la vingtième page la lecture de son « Dream Diary » (Mon Univers secret/ A World of my own, 1992), c’est ainsi. Ceux de Philippe Jaccottet sont mélodieux, harmonieux, même lorsqu’ils tournent à la tragédie. Mais fussent-ils d’un poète, les rêves ne font pas toujours rêver. Ce qui ne retire rien à l’exceptionnelle lumière dans laquelle baignent ces éclats. On ne se demande même plus si la virgule est à sa place dans le titre, ou pas.

(« Black on Maroon, 1959 » huile sur toile de Mark Rothko, D.R. ; « Philippe Jaccottet à Grignan » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Poésie.

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1 054 Réponses pour Philippe Jaccottet, qui resplendit dans l’effacement

La mauvaise langue dit: à

Les expressions des jeunes n’ont souvent aucun sens à proprement parler. Elles se réduisent la plupart du temps à leur fonction phatique qui indique simplement : Je suis un jeune comme toi, on est pareil, on appartient au même troupeau…on se fout du reste.

Chaloux dit: à

Je suis en train de relire le Dante écrivain de Jacqueline Risset, un livre difficile et très dense.

Ces deux vers du Paradis, cités p. 41 :

² »notre intellect va si profond
que la mémoire ne peut l’y suivre ».

La mauvaise langue dit: à

Les multiples formes de la création poétique chez Jaccottet disent aussi quelque chose de profond au sujet de la crise de la littérature. Contrairement aux clichés sur la marchandisation de la production littéraire, qui n’est qu’un épiphénomène, une vision très superficielle de la crise, Jaccottet nous dit que la crise est en réalité une crise de la représentation, une crise des discours qui ne sont plus adaptés au monde, comme une ancienne peau qui n’arriverait pas à se détacher du corps du serpent.

Il est évident que la grande forme littéraire était le sublime. C’est encore celle qui sert de modèle, quoique inversée, à Baudelaire. Par exemple cette image grandiose du Temps qui vous dévore comme un vampire est de l’ordre du sublime. Mais on sent bien que Baudelaire lui-même, quand il l’a mise en forme dans son poème « L’Horloge » a du mal à y croire.

Ce sont tous les grands récits qui sont en crise. C’est ce qu’analyse Lyotard dans son bouquin sur le postmodernisme. Ces récits qui reliaient la Vérité et la Mort avec depuis Dante la figure héroïque du poète pour les dire. Or, aujourd’hui, ce n’est pas seulement la Vérité qui est en crise mais la Mort elle-même. Comment le discours littéraire pourrait-il y échapper ? Il lui incombe au contraire de prendre en compte cette effondrement pour en faire un monde et un monde de formes en crise. C’est précisément toute la grandeur de la poésie de Jaccottet de se tenir dans cet horizon de la crise, et ce n’est pas un hasard si, pour la dire, il met en œuvre des textes qui parlent de la mort.

John Brown dit: à

« une juste prise en compte des affres de sa vie d’écrivain et de poète » (rédigé par LML)

On ne va peut-être pas trop en rajouter non plus dans le genre martyr… Quant à la grandeur, faut peut-être pas exagérer non plus. En faire une sorte de figure exemplaire de la modernité me paraît très excessif. Cela n’enlève rien d’ailleurs, aux qualités de l’écrivain et du poète, dont la sincérité ne fait pas de doute. Moi, je veux bien qu’il prenne la mesure de la crise de la littérature, mais selon moi, il prend surtout très lucidement la mesure de ses propres incertitudes et de ses propres limites. Je ne crois pas d’ailleurs qu’il cherche aucunement à conférer à son propre cas une quelconque valeur générale.

La mauvaise langue dit: à

Intellect et Mémoire : Vous connaissez l’histoire du C O N qui dit non ?
— Parce que moi, et bah j’oublie tout le temps alors je réponds non.

Jacques Barozzi dit: à

J’ai toujours rien compris à votre histoire de la Vérité et de la Mort, c’est une fable de La Fontaine, ML ?

La mauvaise langue dit: à

Mais ce n’est pas parce qu’il ne serait pas exemplaire qu’il n’est pas une figure, parmi d’autres évidemment, de la crise de la poésie, crise qui définit la poésie moderne depuis Baudelaire. Ces propres incertitudes — qui ne peuvent pas ne pas exister ! — ne sont qu’un élément très secondaires par rapport à l’ensemble du problème qui remonte plus loin que Baudelaire mais à la naissance même de la modernité au milieu du XVIIIè siècle. Quelqu’un a écrit un bouquin qui analyse ce qu’il nomme justement la mort de la littérature.

Chaloux dit: à

Pour ceux qui ne l’auraient pas vu (je sais, je tombe de la Lune), regardez Le Ruban Blanc de M. Haneke, un pur chef d’oeuvre. (pendant 7 jours sur le pluzz d’Arte).

La mauvaise langue dit: à

Presque, Baroz. Je crains que votre difficulté à la comprendre ne perdure. Lisez Chantal Delsol, vous comprendrez mieux.

La mauvaise langue dit: à

Pour un Chrétien, ce lien se condense dans la figure du Christ. Le Christ meurt pour la Vérité. C’est un point de départ pour votre réflexion.

Chaloux dit: à

… JB en avait parlé avant moi.

renato dit: à

La poésie est donc en crise… une bonne nouvelle, finalement …

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…Oh,…Oui,…quelle belle litho,…tient donc,…à douze ( 12 ) passages de couleurs,…
…quelle prouesse technique,…bon il y a plus de passages sur un billet de banque,…notez bien…quelle image sainte,…un vrais roman à  » glousser de joie « ,…

…Oui,…comme un Poster pour communiante à rêver de coucher avec Saint-Nicolas,…
…Pub,…les yeux bandés il me paye  » plus « ,…Oui,…encore des livres et des  » Pos-ter’s « ,…des saint(es),…des immaculées de la littérature  » doxa « ,…encyclique Philippe Jaccottet,…Voilà,…Voilà,…

…bon, un nouveau « Islam  » de la béatitude à la conversion d’embobineurs d’oxymores,…l’académisme de distanciation des mécanismes d’horlogers, pour bloquer les raisonnements,…aux corporatismes et métiers protégés héréditaires,….

…progressions d’échafaudages pour un sophisme sur commande,…
…Seigneurs,…les écritures pour nos Posters à l’histoire pour communiantes,…
…saints des saints louer nos images d’écrivains,…nous sommes l’éternité,…etc,…

…la semaine, prochaine un hymne à la joie,…pour l’état-major et les officier d’état,…
…comme un parfum de communisme  » chinois « ,…sociale, sociale démocratie,…Oui,…
…mais  » élitiste « ,…de chez nous,…

…çà nous fait un gros sac d’académiciens à se re-vernir de culture  » ignoble « ,…d’un pied en basse-cour,…et en acrobate,…de l’autre pieds déjà en cuisine,…pour une poule au pot,…osons dire pour un livre au pot,…
…d’un point de vue pratique,…les grands prêtres à planter des carottes, pour en vivre du lapin de gars-rennes,…
…le retour des livres miniatures pour des merveilleux de la cruche en sardines d’apothicaire,…
…l’école pour vivre sur des cons à blaser,…quel métier,…d’égoïstes,…etc,…
…etc,…d’un trait envoyez,…

La mauvaise langue dit: à

L’intellect et la mémoire chez Dante :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/litt_0047-4800_2004_num_133_1_1836

Aujourd’hui, je crains qu’on ne soit dans une situation inverse de celle où se trouvait le rapport entre intellect et mémoire. C’est la crise de la modernité qui le veut ainsi ; on pourrait presque dire :

notre mémoire va si profond
que l’intellect ne peut l’y suivre

C’est précisément tout le problème d’Auschwitz.

La mauvaise langue dit: à

Ce n’est pas faux, en effet, renato !

christiane dit: à

@ Chaloux
D’accord pour « Le ruban blanc » d’Haneke. Film magnifique.
Pour votre citation (p.21 dans mon livre chant I -v. 8-9))
« notre intellect va si profond
que la mémoire ne peut l’y suivre »
, il me semble qu’il y a là une belle approche de la poésie que P.Jaccottet traduit souvent par cette lumière impossible à approcher par des images, des mots, qu’il a habitée fugitivement puis perdue (comme à la fin de la Divine comédie). Une sorte de porosité avec autre chose, un champ d’étoiles en jachère, laissé par quelque dieu, qui donne accès à une connaissance bondissant hors de la mémoire de tout ce que l’on sait. Terre d’inconnaissance qu’il tente de cerner par l’effacement du langage tout en écrivant. Une sorte d’impossibilité qui énerve J.B et qui me ravit. Sorte de cristal, de monolithe. Effort pour que cela devienne de l’écriture proche du désir (v.7).
C’est comme l’invention d’une langue passant par une privation.

abdelkader dit: à

le grade-champetre et ses listes…

Jacques Barozzi dit: à

Vous ne mélangez pas religion et littérature, ML, c’est quoi ce catéchisme cristo-critique ? De tout temps la mémoire à toujours été plus forte que l’idée, c’est ce que l’on nomme l’intuition !

renato dit: à

Si vous êtes intéressées à ces deux vers, christiane, il y a un commentaire de Dante dans une lettre à Cangrande della Scala qui peut vous intéresser…

Bon, il faudrait en prendre trois (7, 8, 9) :

perché appressando sé al suo disire,
nostro intelletto si profonda tanto,
che dietro la memoria non può ire.

La mauvaise langue dit: à

C’est qu’il en sait des trucs, notre Baroz national, hummm ! Sacré Baroz !

u. dit: à

Et voilà, une nuit blanche en perspective à cause de Chaloux, alors qu’il faut bosser…

C’est ce qui arrive quand on s’est prudemment tenu à l’écart d’un continent comme Haneke.
Das weisse Band, Eine deutsche Kindergeschichte, (1914, hein), et puis ensuite Huppert en pianiste qu’on a résolument tenue de côté, et puis tout le tremblement, etc.

Je sais, Daaphnée avait déjà parlé d’Amour (« Allez-y », disait-elle).
Et tchak, christiane aussi y va de son message.

Il y a des oeuvres qu’on devine de très loin, et devant lesquels on pratique l’évitement systématique.
« Pas l’temps »? Mais non.
On a déjà au contraire entrevu la possibilité du temps, excessif, monstrueux, qu’on va lui consacrer.
Avec soudain une passion exhaustive, on veut tout voir, tout lire, tout savoir.
Ca dure quelques jours, parfois quelques semaines, parfois (hélas) des années.

Chacun de nous connaît ça.
Il y a des peintres, des langues, des cultures devinées… ça ouvre les bras, ça chante comme des sirènes, « Viens, viens donc, oublie ce qui te parasite! ça compte tellement peu, tu verras… Et c’est si bon! »
Mais normalement, on évite Calypso.
On se fait brutal: « Autre chose à foutre, nom de dieu ».

Soyez donc maudit, Chaloux.
C’est-à-dire: merci, bien sûr.
Haneke?
Je plonge!

Demain matin: un zombie ira au travail.
Tans pis.

Jacques Barozzi dit: à

Haneke c’est sinistre comme la mort !
Vérité ou mensonge ?
Last exit d’Annie Girardot dans le rôle de la mère de la pianiste qui, en perdant la mémoire, a définitivement perdu l’intelligence.
Zouzouzombiement

DHH dit: à

@Christiane@chaloux
j’ai eté medusée comme vous par la somptueuse beauté du Ruban blanc revu avec emerveillement sur Arte , malgré ma réticence sur le message que le film est sensé communiquer, et qui se traduit par une insistance un peu trop didactique sur les scènes qui doivent montrer ce que l’ univers moral qui est décrit a d’étouffant et suggerer que les frustrations et refoulements qu’il génère ont fait lit du nazisme
Mais quelle magnifique évocation de ce monde féodal et rural de la Prusse orientale ,où le temps stagne, marqué par le rythme immuable des saisons et des travaux des champs, et j’ai été vraiment fascinée par la peinture de cette société écrasée par l’autorité des ces trois piliers que représentent le pasteur, le seigneur et l’instituteur.
Ces somptueuses images en noir et blanc, m’avaient immédiatement fait penser aux photos de Sander et le hasard avait fait qu’elles étaient encore exposées à la fondation Cartier-bresson, la semaine où j’ai vu le film pour la première fois et cette visite dans la foulée du film en a prolongé l’enchantement
Hier ,ce film m’a donné hier envie de relire: » les enfants Jeronim », de Ernst Wiechert Saga familiale enracinée dans la même terre âpre et protestante de Prusse orientale ,et dans laquelle parviennent assourdis les bouleversements idéologiques et politiques que subit la région au XX eme siècle

renato dit: à

« … dans laquelle parviennent assourdis les bouleversements idéologiques et politiques que subit la région au XX eme siècle »

La ‘région’ n’a rien subi, elle a participé à la création du monstre grâce à l’encombrante figure d’autorité qui fut celle du pasteur luthérien, porteuse de tous les aberrations qui serviront à la ‘construction’ du chef nazi à tous les niveaux de la hiérarchie.

renato dit: à

Hé merdre ! tous les aberrations > toutes les aberrations…

Pour l’inénarrable figure dont il est question on ne peut pas oublier ce qui en dit Gadda, et que par certains biais a encore cours aujourd’hui : « Tu n’es quand même pas luthérien au point d’empêcher que d’autres fument une cigarette ».

christiane dit: à

@Renato
A l’heure du café vous placez la barre très haut ! J’ai fait quelques recherches (rendues complexes pour qui ne lit pas l’italien). Je comprends que Dante dans cette lettre, adressée à un prince qu’il loue avec pompe, place ce chant et tout cette troisième partie nommée « le Paradis » dans une vision mystique. Tout y serait éclat et lumière et ceux qui y accèderaient seraient dans une sorte de contemplation intellectuelle disproportionnée avec la faiblesse antérieure de l’intellect « humain ». Le Paradis offrirait de nouvelles ressources qui éveilleraient une autre sorte d’intelligence. Comme si Dieu (puisqu’il en est question) effaçait la mémoire passée et accordait des facultés que nous n’avons pas sur terre. De sphère en sphère jusqu’à l’illumination puis oubli pour reprendre un chemin terrestre.
Je n’étais évidemment pas dans cette problématique quand je rapprochais ces deux (trois) vers du chant I de la poésie de Jaccottet. Mais seulement dans la langue poétique qui cherche sous le langage commun, associant différemment les mots à percevoir une autre réalité… du réel. Mais pas avec la singularité du mystique qui, lui, est excentré pour d’autres raisons de cette réalité. Une perte dans l’écriture, un dédoublement fugitif, une incertitude, un arrachement. Une poésie faite de mots qui font halo (Rothko), une effraction… un peu l’envers des mots.
@DHH
Oui, un film terrible, magnifique plastiquement et affolant dans ce qui est suggéré, frôlé. Joindre la cruauté et la pureté sur ces visages d’enfants, la tendresse aussi (questionnement sur la mort par le jeune enfant à sa sœur, offrande de l’oiseau au père). La question est effectivement de l’influence de cette éducation rigide et austère, de ces comportements infâmes (viol et bassesses diverses, punitions, haine de l’éveil sensuel de l’enfance) sur l’imaginaire et la sensibilité de ces enfants. Leur vengeance par le choix de victimes sans défense, le goût de la torture ambigu. A noter aussi,la perplexité de l’instituteur qui a tout compris face au pasteur qui sait et ne veut pas savoir, et qui fuit ce village maudit. Le nazisme ? peut-être mais pas seulement. L’enfant intégrant très vite le jugement et les actes de ces adultes soit pour s’y conformer, les subir soit pour en faire à son tour violence et noirceur. Une sorte d’imitation secrète et même dépassée pour des raisons inconscientes. Un film dont on ne sort pas indemne…
Je pense aussi à « L’innocent » de Visconti d’après le roman de D’Annunzio.

OneNote dit: à

Ce que vous dites de Jaccottet, Mauvaise Langue, et avec quoi je suis d’accord (difficile de ne pas l’être), on peut le dire aussi de Bonnefoy ou de Lionel Ray, pour parler de ceux que je connais le plus.

C’est ce qui me dérange chez ces poètes  » professionnels  » (à qui je ne dénie pas un certain talent, en tout cas une immense culture), il y a une forme de néo-académisme chez eux : suspicion excessive à l’égard du langage, défiance envers le lyrisme, etc. Toute chose somme toute assez banale depuis 5O ans. Cela finit par confiner à une sorte de maniérisme, à un système de pensée mortifère aussi sclérosé qu’un autre. Au fond, sous leur air de pas y toucher, ils se payent un peu trop de mots, ou plutôt de grandes idées. S’il y a une crise évidente de la poésie, tous ces poètes me semblent en être le symptôme bien plus que le remède.

Et le fait qu’ils soient très, très âgés, et qu’ils constituent encore aujourd’hui la référence obligée, n’est nullement anodin. Un poète de moins de 60 ans ne peut plus être pris au sérieux aujourd’hui en France, je trouve ça terrifiant au regard de notre passé littéraire. Et l’on ne peut guère attendre un quelconque renouvellement de la part de vieillards cacochymes ayant déjà un pied dans la tombe, c’est l’évidence…

John Brown dit: à

« Non, il adopte avec un grand courage, il me semble, une posture très originale, qui est une juste prise en compte des affres de sa vie d’écrivain et de poète, pour en dire aujourd’hui ce qu’il en est de la crise de la littérature depuis l’image baudelairienne du marginal dans la figure du saltimbanque. C’est en réalité une longue histoire et Jaccottet en est une figure très attachante et de proue par sa grande probité d’écrivain qui essaie de… » etc..etc.. (rédigé par LML)

Pouèt Pouète.

L’oeuvre concrète du malheureux Jaccottet disparaît complètement sous les gerbes de généralités pompeuses façon Latarte et Micheton achetées au poids et sur lui balancées par LML. Il suffirait de remplacer le nom de Jacottet par celui de n’importe quel plumitif ayant produit entre 1950 et 2000, et ce panégyrique standard lui irait comme un costume prêt à porter. J’ai essayé avec Houillebocq et BHV, eh bien ça marche !

romain dit: à

renato « La ‘région’ n’a rien subi, elle a participé à la création du monstre
grâce à l’encombrante figure d’autorité qui fut celle du pasteur luthérien, porteuse de tous les aberrations qui serviront à la ‘construction’ du chef nazi à tous les niveaux de la hiérarchie »

bien sûr les gros industriels locaux et nationaux et ceux des pays « démocratiques » voisins n’y sont pour rien et les curé cathos non plus- ils n’avaient aucun intérêt à défendre dans la construction du chef sauveur et l’assassinat des opposants (sinon ça se saurait bien sûr)-

versubtil dit: à

OneNote dit: 17 mai 2013 à 9 h 00 min
Peut-on caricaturer les problèmes de la poésie à une question de génération?

John Brown dit: à

« une insistance un peu trop didactique sur les scènes qui doivent montrer ce que… » (rédigé par DHH)

Pas si didactiques que ça. S’il est bien un piège qu’évite l’art de Haneke dans ce film comme dans d’autres, c’est bien le didactisme. Chez lui, les questions sont posées comme en filigrane, c’est au spectateur de trouver les réponses.

Jacques Barozzi dit: à

Il ne peut y avoir d’intelligence sans mémoire.
En revanche, à défaut d’intelligence la mémoire fonctionne toujours…

John Brown dit: à

Ce que vous dites de Jaccottet, Mauvaise Langue, et avec quoi je suis d’accord (difficile de ne pas l’être), on peut le dire aussi de Bonnefoy ou de Lionel Ray, pour parler de ceux que je connais le plus.

C’est ce qui me dérange chez ces poètes » professionnels » (à qui je ne dénie pas un certain talent, en tout cas une immense culture), il y a une forme de néo-académisme chez eux : suspicion excessive à l’égard du langage, défiance envers le lyrisme, etc. Toute chose somme toute assez banale depuis 5O ans. Cela finit par confiner à une sorte de maniérisme, à un système de pensée mortifère aussi sclérosé qu’un autre. Au fond, sous leur air de pas y toucher, ils se payent un peu trop de mots, ou plutôt de grandes idées. S’il y a une crise évidente de la poésie, tous ces poètes me semblent en être le symptôme bien plus que le remède.  » (rédigé par OneNote)

Bien d’accord

Mme Michu dit: à

à défaut d’intelligence la mémoire fonctionne toujours…

les pense-bête c’est parfois un peu collant

versubtil dit: à

« Et le fait qu’ils soient très, très âgés, et qu’ils constituent encore aujourd’hui la référence obligée, n’est nullement anodin. Un poète de moins de 60 ans ne peut plus être pris au sérieux aujourd’hui en France, je trouve ça terrifiant au regard de notre passé littéraire. Et l’on ne peut guère attendre un quelconque renouvellement de la part de vieillards cacochymes ayant déjà un pied dans la tombe, c’est l’évidence… »

Mais qui est responsable de cet état de fait?
Non pas seulement les poètes que vous désignez de votre opprobre.
Il existe de multiples formes d’expression poétique mais qui nous la communique, qui nous en informe?
Il y eut un temps pendant lequel les revues jouèrent ce rôle dans les années 70, cinq à six cents revues recensées en France et cela jusque dans les années 90.
Il n’existe pas plus ni moins de milieu de la poésie que de milieu de la politique ou de la presse. Mais sur le mode mineur, restreint.

Chaloux dit: à

Ce qui m’a le plus fasciné dans Le Ruban Blanc c’est qu’il s’agit aussi d’une leçon littéraire. Le film est bâti comme un roman, j »ai presque envie de dire comme les plus grands romans, et doublé d’une réflexion sur le témoignage qui constitue une deuxième leçon. L’inconclusivité est une troisième leçon, non seulement en ce qui concerne nos vies mais aussi l’histoire. Magistral.

renato dit: à

Je parle des antécédents, romain, pas des subséquents. Il faudrait garder en mémoire l’époque dont on parle… mais bon, on ne va quand même pas demander ça ici…

note contre-intuitive dit: à

Et le fait qu’ils soient très, très âgés, et qu’ils constituent encore aujourd’hui la référence obligée, n’est nullement anodin. Un poète de moins de 60 ans ne peut plus être pris au sérieux aujourd’hui en France, je trouve ça terrifiant au regard de notre passé littéraire. Et l’on ne peut guère attendre un quelconque renouvellement de la part de vieillards cacochymes ayant déjà un pied dans la tombe, c’est l’évidence…
évident ? pour vous peut-être !
« Le moindre concept est l’artisan d’une fuite »
Y.Bonnefoy

Hurkhurkhurk dit: à

« Un poète de moins de 60 ans ne peut plus être pris au sérieux aujourd’hui en France, je trouve ça terrifiant au regard de notre passé littéraire. »
« Yoko » OneNote says

Bonne idée : prochaine fois qu’je rencontre un poète j’lui demande ses papiers.

Hurkhurkhurk dit: à

OneNote de zizic, et le rap, et le slam ? Des vieillards le pied dans la tombe, p’t’être ?

poète à l'os dit: à

En fait onenote nous fait une crampe conceptuelle sur le mythe rimbaldien de la poésie!

versubtil dit: à

@poète à l’os,
Essayez de ne pas jouer dans ma cabane ou mes labyrinthes s’il vous plaît, merci!

John Brown dit: à

Les éloges convenus décernés par LML à Jaccottet font sourire, tant ils sont à côté de la plaque, parce qu’ils escamotent la singularité de cet écrivain. Jaccottet est un écrivain discret, délicat et subtil, ce qui ne le prédispose guère à jouer les premiers rôles sur le devant de l’estrade. C’est aussi, comme on s’en rend compte aisément en lisant ses livres, un écrivain inégal, comme tant d’autres. Il n’a rien d’un auteur exemplaire de notre temps, il se contente d’être lui-même parmi d’autres, et c’est très bien ainsi.
En matière d’appréhension de l’art, où triomphe toujours le singulier, le diable, c’est la généralité. C’est une manie professorale bien connue, à laquelle heureusement le commerce avec les textes singuliers permet d’échapper.

renato dit: à

Il y a quelques points à ne pas oublier en lisant la XIIIe épitre de Dante, christiane :

1. elle est rédigé selon les règles établies dans les « artes dictandi » règles qui définissent le style et la forme sous laquelle composer un texte d’un genre littéraire particulier : prose, lettre, poème.

2. Cangrande fut le premier à recevoir Dante lorsque, en 1302, il fut exilé de Florence. Il est donc naturel qu’il ait nourri une profonde admiration et sa gratitude à la famille Scala, non seulement pour l’avoir accueilli, mais aussi parce qu’il incarnait l’idéal que Dante avait de l’homme de pouvoir : cultivé, généreux et sage.

3. Dante c’est encore le Moyen-âge, et même s’il a produit une œuvre polysémique, il devait tenir compte d’une réalité où tout avait sa position dans une hiérarchie très rigide.

Cela dit, la lettre est écrite en latin ; moi, je l’ai dans une édition papier, et nonobstant la surpuissance du net, je n’ai l’ai pas trouvée sur le réseaux. Je ne sais pas s’il existe une traduction fr. ou une édition fr. du texte latin. C’est un fait curieux : en cette époque où on demande aux artistes de s’expliquer et d’expliquer leur travail, un document important comme la XIIIe épitre reste méconnu, ce sont les mystères du monde de la culture.

Chaloux dit: à

La crise de la littérature en général me semble surtout liée au fait que la plupart des écrivains ne parviennent plus à sortir d’une sorte de flot de représentations du monde, de soi, d’autrui etc. sur lesquelles tout le monde est sensé être d’accord et sur lesquelles personne ne l’est, et qui sont imposées par le flux médiatique. C’est ce qui rend les Jaccottet, les Bonnefoy et quelques autres (Quignard ?) si difficiles à aborder pour beaucoup de lecteurs. On s’en tient donc à une littérature écartée de toute haute culture (je crois que c’est ce que j’ai voulu exprimer en citant les deux vers de Dante). Or, c’est une impasse. Aucune poésie, aucune littérature ne peut exister, survivre, sans ce lien. Pour la simple raison que la littérature est ce lien même. Et vouloir briser le lien, c’est encore reconnaître qu’il existe.

versubtil dit: à

John Brown dit: 17 mai 2013 à 9 h 49 min
Vous vous êtes levé du bon pied ce matin J.B.!
Ce que vous écrivez est d’une sagesse…sauf votre
« Il n’a rien d’un auteur exemplaire de notre temps »
Expliquez-nous ce qu’est « un auteur exemplaire de notre temps »!
Belle journée à vous.

versubtil dit: à

« ne parviennent plus à sortir d’une sorte de flot de représentations du monde, de soi, d’autrui etc »
Le poète, un pur esprit dans sa bulle aseptisée?
Il est plutôt dans la tentative de trouver son chemin hors de ce que vous nommez,l’essai plus ou moins réussi ( J.B. le dit fort bien à sa manière ci-dessus) de restituer son idiosyncrasie face au monde qui l’entoure.

La mauvaise langue dit: à

« Il n’a rien d’un auteur exemplaire de notre temps »
Expliquez-nous ce qu’est « un auteur exemplaire de notre temps »
Autant lui demander d’expliquer l’indicible !

renato dit: à

Crise de la littérature ? Où ça ? Certes, il y a une approche de la littérature qui est désormais hors service ; mais la littérature se porte bien, il suffit de mettre le nez hors de chez soi — ou hors de France, si vous préférez.

Quant au concept de crise, il serait opportun que les gens commencent à pratiquer une pensée ‘européenne’ car en Europe c’est la crise qui fait la richesse de la pensée, pas autre chose.

Pour ce qui est de l’âge des artistes en général, il ne faudrait pas oublier ce que Borges vieillissant a dit des possibilités d’action de l’artiste vieillissant.

DHH dit: à

Ce qui m’avait marquée dans le contnu de l’epitre XIII de dante ,c’est le passage ou il definit les divers niveaux de lecture des textes et qu’il les illustre par la diversité des sens qu’on peut donner à un verset biblique qu’il cite:sens litteral ,sens allegorique ,moral et anagogique.
Cette classification qui hierarchise des degrés de sens ,est jumelle de ce qu’on appelle le PARDES dans l’exegese talmudique et cabalistique ;cet acronyme reprend les initiales des quatre niveaux de lecture ainsi definis (source wiki)
PESHAT, c’est-à-dire le sens littéral du texte qui ne traite que du monde sensible ;
REMEZ, c’est-à-dire l’allusion / insinuation qui consiste en un niveau plus élevé de l’étude ;
DERASH, c’est-à-dire l’interprétation figurée, qui est la parabole, la légende, le proverbe ;
SOF, c’est-à-dire le Secret, qui consiste dans le niveau ésotérique traitant de la métaphysique et de la révélation des réalités surnaturelles, secrètes et mystérieuses
)

John Brown dit: à

Expliquez-nous ce qu’est « un auteur exemplaire de notre temps »! (rédigé par versubtil)

Ah! mais ce n’est pas à moi de l’expliquer, d’autant que je ne crois pas qu’il existe d’auteur « exemplaire »; c’est à LML ! c’est sa spécialité.

Lisant les très courts poèmes réunis dans « Airs », certains m’ont déconcerté par leur pauvreté inexpressive, d’autres m’ont immédiatement « parlé » et séduit par leur beauté. Mais s’agissant des premiers, cela venait peut-être de ce que je n’avais pas su trouver la clé qu’un autre aurait aussitôt trouvée. Cet art austère qui pousse très loin le laconisme jusqu’au risque de l’insignifiance me faisait me demander si un écrivain peut jamais se passer d’une stratégie de séduction.

note contre-intuitive dit: à

Wlodzimierz Umaniec, also known as Vladimir Umanets, a 26-year-old British-based, Polish national had pleaded guilty to criminal damage.

At the Inner London Crown Court today, 13 December, the judge Roger Chapple said that Umaniec’s actions were “entirely deliberate, planned and intentional” when on 7 October he daubed in black ink the words “A Potential Piece of Yellowism” and his signature on one of Rothko’s Seagram murals, Black on Maroon, 1958.
http://www.theartnewspaper.com/articles/Rothko%20vandal%20jailed/28262

Chaloux dit: à

Il y a bien, en tout cas, une crise des représentations, qui inclut la littérature.

La mauvaise langue dit: à

Excellente remarque de Chaloux.

OneNote dit: à

Peut-on caricaturer les problèmes de la poésie à une question de génération?

Ce n’est pas une caricature. C’est vous qui me caricaturez. Le conflit de génération, disons entre Anciens et Modernes, a été le moteur de notre littérature pendant des siècles. Les classiques contre les baroques, Les romantiques contre les classiques, les Parnassiens contre les Romantiques, les Symbolistes contre les Parnassiens, les surréalistes contre tout le monde… Les pages les plus belles de notre littérature ! Ensuite l’influence du structuralisme a tout asséché, et on se retrouve avec Bonnefoy commenté par Starobinski à la place de monsieur Taine. Sinistre.

Les analyses de texte, les exégèses plus ou moins savantes sur la modalisation dans l’oeuvre de Jaccottet, je m’en fous complètement. C’est ça pour moi qui tue et dessèche la poésie. Ce n’est pas ce qui m’intéresse. Ce que je demande à la poésie, c’est de faire vivre la langue française, de faire résonner les mots différemment, rien de plus. Et c’est peu dire qu’avec Jaccottet et compagnie je suis loin du compte. J’ai l’impression de lire des morts-vivants.

S..cryme dit: à

Il y a bien plus de marquises aussi.

John Brown dit: à

Il n’a rien d’un auteur exemplaire de notre temps »
Expliquez-nous ce qu’est « un auteur exemplaire de notre temps »
Autant lui demander d’expliquer l’indicible ! (rédigé par LML)

Balle vicieuse, retombée du mauvais côté du filet.

Quarante à rien.

OneNote dit: à

Je tiens Ponge pour un con, et Le savon pour l’oeuvre la plus inepte jamais écrite. Je ne comprends qu’on fasse de ce crétin congénital une sorte de figure tutélaire de la poésie moderne.

Polémikoeur. dit: à

Souvent, lorsqu’il est question de poésie,
l’impression domine qu’elle est servie sur ordonnance.
L’ennui vient peut-être plus de la prescription,
qui l’associe à l’amertume du remède, que de la dégustation
de la poésie.
Au fait, que se passe-t-il quand le poème d’un poète « pro »
ne déclenche pas de réaction ? Est-ce qu’un sondage
et une majorité décident si l’objet de l’indifférence
entre en poésie ou non ?
Qu’il soit admis qu’émotion sans le moindre
arrangement formel
n’est pas gage automatique de poésie. Pas plus que ne l’est
le seul arrangement formel !
Est-ce qu’il y a une poésie de circonstance
et une autre, universelle ? Quel serait alors le secret
de cette dernière ?
Régressivement.

OneNote dit: à

Michaux lui est cent fois, mille fois supérieur à tout point de vue.

OneNote dit: à

Le rap, le slam, les troubadours de banlieue, tout ce dégueulis de mots peut faire illusion deux secondes à l’oral, mais ça ne passe jamais la barrière de l’écrit. Vérifiez par vous-même, c’est incroyablement bête, on sent qu’il n’y a aucune culture derrière, que c’est l’œuvre de semi-analphabètes plus proches du borborygme que du langage articulé.

renato dit: à

« … une crise des représentations… »

Mais pas du tout ! c’est quelque chose dont certains parlent parce que les critères de l’action contemporaine dans et sur le présent leur échappent.

En tout cas ce n’est pas une crise de la représentation car pour ce qui concerne l’Europe ce serait une crise s’il n’y avait pas de crise, et ça depuis les Grecs déjà.

C’est plutôt une crise de la perception qui touche des segments de public car pendant un long moment l’Europe s’est figée en des images rassurantes, et les spectateurs n’osent pas s’en libérer de peur que ce qui se passe hors Europe devienne le nouveau paramètre. Mais c’est déjà le cas et c’est inutile de se rouler par terre en faisant son caprice.

versubtil dit: à

OneNote dit: 17 mai 2013 à 10 h 29 min
Et votre vaste panorama n’est pas une caricature?
Croyez-vous vraiment que les oppositions que vous énumérez aient été aussi frontales?

La mauvaise langue dit: à

« Cet art austère qui pousse très loin le laconisme jusqu’au risque de l’insignifiance me faisait me demander si un écrivain peut jamais se passer d’une stratégie de séduction. »
C’est ça, comme la prostitution en somme !

La mauvaise langue dit: à

« Mais pas du tout ! c’est quelque chose dont certains parlent parce que les critères de l’action contemporaine dans et sur le présent leur échappent. »
Exact, renato.

versubtil dit: à

Bon, traiter de .on un poète, on est même plus dans la caricature…

La mauvaise langue dit: à

« Le rap, le slam, les troubadours de banlieue, tout ce dégueulis de mots peut faire illusion deux secondes à l’oral, mais ça ne passe jamais la barrière de l’écrit.  »
Absolument pertinent.

poète à l'os dit: à

Ohé, onenote, assez decoD!

OneNote dit: à

Nous sommes devenus trop déférents à l’égard de nos poètes actuels, c’est mauvais signe.

OneNote dit: à

Croyez-vous vraiment que les oppositions que vous énumérez aient été aussi frontales?

Oui !

poète à l'os, oh Nabucco! dit: à

onenote,inénarrable D!

OneNote dit: à

Notez, je comprends bien que certains poètes à la petite semaine ici présents défendent bec et ongle une certaine conception de la poésie contemporaine. Les temps sont durs, il faut bien faire marcher le petit commerce.

renato dit: à

La déférence est une partie du jeu, ce qui intéresse c’est de voir par quels biais l’artiste évite le mur…

poètes vos papiers! dit: à

« certains poètes à la petite semaine ici présents »
Des noms, des noms!

S..cryme dit: à

renato dit: 17 mai 2013 à 10 h 40 min

« … une crise des représentations… »

Mais pas du tout !

C’est plutôt une crise de la perception

Et après ça on dira que certains font des manières…

Bloom dit: à

Marriage annulled on grounds of hypnotism

The marriage of the famous airman, Walter Brookings, and Ms. Brown, the daughter of William Brown, a former Lieutenant Governor of Pennsylvania has been annulled by the courts of San Antonio, Texas.

The two had met at Palm Beach, Florida, the fashionable winter resort where Brookings was flying a seaplane. Brown told the court that she had been ‘hypnotised’ by Brookings after he had agreed to allow her fly with him. In the course of that flight – with the plane at 1,000ft – Brookings had proposed marriage to Brown and she had accepted. The wedding took place immediately, but Brown told the court that as her husband’s hypnotism had worn off, disillusion had quickly set in. She further said that she no longer admired her husband, except for his skill in flying.

Brookings (25) had previously been married and divorced.

Arthur Rambo dit: à

Poète, poète
Fais nous pouet
Pouet, poète !

Polémikoeur. dit: à

Et zut, la virgule,
ici, en plus, là, en moins
signe l’importance considérable
de la forme et sa fragilité itou !
Aussi longtemps qu’un minimum
de règles de présentation
sont partagées sans sombrer
sous les points de suspension
et la juxtaposition télégraphique.
Le langage retourne-t-il à une suite
de notes sans hauteurs, tombées
de la portée ? Rothko ou Rembrandt ?
Orchestre ou percussions seules ?
Pourquoi ne pianoter que d’une main
si le sort a bien voulu en donner deux ?
Même si, parfois, un Django s’arrange
de ses doigts perdus.
Ne pas creuser pour ne pas rayer le vernis acoustique !
L’écume des vers ?
Régler le diamant sur la platine.
Pas de virgule, il rate le sillon,
trop de virgule, il le laboure,
le microsillon.
Formollement.

renato dit: à

« Et après ça on dira que certains font des manières… »

Le public, Pépé, jamais oublier le public… et les limites qui sont les siens… surtout s’il peut compter sur un ‘beau’ passé…

S..cryme dit: à

et ça vend (ou achète) des habits en librairie comme disait l’autre…

Chaloux dit: à

renato, nous ne parlons pas de la même chose. Quant à « une crise de la perception » n’induit-elle pas un tout petit peu une crise de représentation? Vous pataugez dans la doxa.

S..cryme dit: à

Pas envie de pontifier en détaillant ce qu’une représentation implique, mais est-il encore permis de ne pas prendre les gens pour des cons ???

note contre-intuitive dit: à

l’expression qui semble retenue dans les sciences humaines pour organiser des rencontres est celle de conflit des représentations : par exemple
Conflit des représentations et polémologie de la connaissance. Vers une épistémologie de la « guerre des dieux » ?
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00461465/

renato dit: à

Il y a l’œuvre et la perception de l’œuvre… ou pas ? ou alors vous avez des autres solutions, que sais-je, la perception de l’œuvre sans l’œuvre ? Il est par ailleurs évident que l’on ne parle pas de la même chose…

S..cryme dit: à

just a fraud

Représentant du peuple................ dit: à

Il faut prendre les gens pour des cons ! Systématiquement. La délicieuse et rarissime surprise de se tromper vaut la peine d’être vécue …

Chaloux dit: à

renato, votre monumental orgueil fait obstacle à tout dialogue. C’est bien dommage. Bonne journée.

renato dit: à

Il est évident qu’il y a fraude, puisque, épris par le passé, on ne tient pas en compte ce qui réellement advient. L’œuvre n’est pas une fraude, elle ne l’est jamais, elle peut être un désastre mais pas une fraude. C’est l’approche avec des instruments critiques non adéquats qui est frauduleux, donc la perception de l’œuvre…

Polémikoeur. dit: à

Sans démagogie excessive, reposant, par exemple,
sur les chiffres de ventes, il doit bien y avoir
une sorte d’entente (compréhension) qui passe
jusque dans des formes artistiques éloignées
du classique. Talent ou hasard, des combinaisons
de mots interpellantes naissent parfois de la gangue
comme les joyaux. Leur utilité de pierres de Rosette
n’est peut-être pas totalement négligeable.
Après, est-ce qu’il faut tenter de maintenir des ponts ?
Déchaussévitement.

Jacques Barozzi dit: à

« J’ai l’impression de lire des morts-vivants. »

D’ailleurs le numéro de la revue dont parlait et à laquelle participait versubtil ne titrait-elle pas : « Faire part » ?

christiane dit: à

Merci, Renato.
Impossible d’y avoir accès ! lu juste quelques commentaires de chercheurs. Votre commentaire m’éclaire. C’est vrai qu’il faut remettre chaque écrit dans la mentalité et la culture de l’époque.

renato dit: à

L’inenarrable Chaloux oublie sa poutre, « comme d’habitude »…

note contre-intuitive dit: à

notre temps est obsédé par les questions d’imposture(fraude ) et de demande / désir de reconnaissance(phénomène peut-être accentué par la toile ? )

Jacques Barozzi dit: à

Le contraire de l’intuition serait-ce le fruit de votre reflexion, note contre-intuitive ?

Phil dit: à

c’est l’effet du mariage pour tous. personne sait plus quel sein se vouer.
confiouse paramount, dirait tkt sur la plage de some like it hot.

Jacques Barozzi dit: à

Aujourd’hui, ML distribue les bonnes notes à la pelle, vais-je rester tout seul dans le groupe des cancres congénitaux ?
JC va devoir réactualiser sa liste…

Polémikoeur. dit: à

Est-ce que comprendre sa perception d’une œuvre
est déjà une trop grosse affaire pour laisser
de la place à la compréhension de la perception d’autrui ?
Transitivitalement.

note contre-intuitive dit: à

peut-être questionner sur votre pratique des gens barozzi ?
contre- intuitif est devenu un cliché aujourd’hui presque un gros mot . mais je ne soigne sans doute pas ma nationalité française comme vous soignez la vôtre .
bonne journée et bonnes lectures cher speedolatradiolistingué

Polémikoeur. dit: à

« remettre chaque écrit dans la mentalité et la culture de l’époque » ?
Sans oublier au passage la question de la traduction,
est-ce que Shakespeare n’a pas résisté au voyage
dans des cultures et mentalités hors de son époque ?
Et La « grande » tragédie (« classique ») ?
Et les philosophes ?
Non, il y a des écrits presque universels.
Peut-être même y a-t-il dans des textes religieux
un miel doux à des oreilles de tous temps et origines ?
Transmutiquement.

note contre-intuitive dit: à

peut-être questionnez-vous , barozzi ?
ce n’est peut-être pas un hasard si c’est wiki en anglais que l’on trouve une page sur contre intuitif
Many scientific ideas that are generally accepted by people today were formerly considered to be contrary to intuition and common sense.
http://en.wikipedia.org/wiki/Counterintuitive

Non, ce n'est pas la boucherie Cenzot ! dit: à

sur lesquelles tout le monde est sensé être d’accord

Nul n’est censé ignorer les lois de la langue françoise, et surtout pas Chaloux.
Bref,une histoire de « poutre », comme dit renato.

John Brown dit: à

« Cet art austère qui pousse très loin le laconisme jusqu’au risque de l’insignifiance me faisait me demander si un écrivain peut jamais se passer d’une stratégie de séduction. »
C’est ça, comme la prostitution en somme ! (rédigé par LML)

Rapprochement hors de propos, hors limites + disqualification pour conduite antisportive récurrente.

Jeu, set et match

Polémikoeur. dit: à

La mythologie ne fourmille-t-elle pas d’exemples
de thèmes fondateurs et baladeurs ?
Cetructuralement.

John Brown dit: à

The two had met at Palm Beach, Florida, the fashionable winter resort where Brookings was flying a seaplane. Brown told the court that she had been ‘hypnotised’ by Brookings (rédigé par Bloom)

Mrs Brown has not been « hypnotised » by Mr Brown. Absolutely not. Alas ! Poor John !

Polémikoeur. dit: à

Ecrivain et stratégie de séduction.
Rien de plus visible que les roues de paons.
Pose question de sincérité. Réponse souvent incluse.
Truquéficellement.
(Quand même une part hypnotique qui peut jouer
et embobiner !).

Jacques Barozzi dit: à

« La revue est toujours existante »

Les morts-vivants on la vie dure, versubtil !
Faire part ou Part faire ?

Phil dit: à

Nous attendons que la pluie cesse pour aller déjeuner dans un endroit sympathique. un temps de chiottes idéa. Ce serait bien de changer la page du calendrier bloguique à Jaccottet.

Chaloux dit: à

censé…
D’accord.

renato dit: à

Il ne manquerait plus que l’on aille déjeuner dans un endroit antipathique, Phil — cela serait contre-intuitif ?

versubtil dit: à

@Jacques.
Non, pas du tout…
Je n’ai collaboré qu’au numéro de jaccottet et si ça vous intéresse je peux vous faire parvenir un tirage linogravé sur arches de ma participation de l’époque..

La mauvaise langue dit: à

Je demande aimablement à Passou de supprimer tous les commentaires sous le pseudo usurpé « La mauvaise langue ». à partir de 10h14. Ce n’est pas moi mais un gros connard qui prétend parler à ma place.

Mort à ce gros con !

John Brown dit: à

« Ecrivain et stratégie de séduction.
Rien de plus visible que les roues de paons. » (rédigé par Polémikoeur)

Certes, mais il y a séduction et séduction. Il y a plus d’un tour dans le sac des séducteurs (et que dire des séductrices!). Les tours les plus efficaces sont les moins visibles. Il a bonne mine, le LML, avec ses putes.

Court, dit: à

Regniez, vous atteignez au sublime! proposer d’écrire une contribution littéraire sans aucun nom, c’est très exactement ce que vous faites mieux que ^personne lorsque vous écrivez ces deux mots, « bon papier », ce qui laisse pantois sur la profondeur de vos réflexions.Pour moi, n’ayant pas l’ame d’un encensoir, vous trouverez bon que je ne vous imite pas.
Je ne relève pas vos insultes, elles sont toujours répétitives et sans surprise dans leur insanité. Un Psy y verrait sans doute quelque obsession. cette obsession »qui peut venir du Diable »selon mon pieux compatriote Jean de Saint Samson. Je préfère noter que celles-ci arrivent systématiquement lorsque vous n’avez plus aucun argument à opposer, et me garderai de vous suivre sur ce terrain là.
Passez une bonne journée.
MCourt

christiane dit: à

@Polémikoeur. dit: 17 mai 2013 à 11 h 54 min
Oui, la traduction est toujours très importante. Quand on ne comprend pas la langue d’origine, comparer plusieurs traductions est vraiment intéressant. Ainsi, « Les vagues » de Virginia Woolf traduit par Cécile Wajsbrot ou Marguerite Yourcenar. Nous en avions longuement débattu sur ce blog. Internet est un précieux outil pour trouver différentes traductions d’un livre et même des débats sur ces traductions.
Ainsi les mots « va si profond » dans la traduction de Jacqueline Risset pour « si profonda tanto » et bien sûr, vous avez raison, pour Shakespeare et pour la Bible.
J’ai lu récemment « Les cinq rouleaux »(cinq textes de la Bible traduits par Henri Meschonnic : une splendeur ! H.M écrit que traduire des textes bibliques signifie inclure au langage poétique moderne le langage de la Bible que des siècles de rationalisme français avaient travesti. » C’est comme contempler le Véronèse des « Noces de Cana » après restauration. Un vrai dépaysement. Et quel rythme… qui « projette le cri sur lui-même » (Les Lamentations) ou donne à entendre un piétinement proche de la modulation du verset biblique. Le Chant des chants n’a jamais été aussi sensuel.

John Brown dit: à

Je demande aimablement à Passou de supprimer tous les commentaires sous le pseudo usurpé « La mauvaise langue ». à partir de 10h14. Ce n’est pas moi mais un gros connard qui prétend parler à ma place.

Mort à ce gros con !( rédigé par LML)

Non, c’est vrai ? Il faut reconnaître que c’était bien imité.

John Brown dit: à

« H.M écrit que traduire des textes bibliques signifie inclure au langage poétique moderne le langage de la Bible que des siècles de rationalisme français avaient travesti. » (rédigé par Christiane)

C’était aussi le mérite et la vertu des nouvelles traductions de la Bible coordonnées par Frédéric Boyer (notamment celles de Frédéric Boyer lui-même).

renato dit: à

christiane,

encore cherché et rien trouvé, à croire que la correspondance du Vate n’intéresse personne.

Je suis donc allé au garde-meubles chercher mes anciennes notes et voilà : dans son commentaire Dante : « intellectus humanus … quando elevator, in tantum elevatur, ut memoria post reditum deficiat propter trascendisse humanum modum ».
Ce qui oriente le lectur vers le ‘De gratia contemplationis’ où Richard de Saint-Victor dit : « cum ab illo sublimatatis statu ad nosmetipsos redimus, illa quae prius supra nosmetipsos vidimus, in ea veritate vel claritate qua prius perspeximus, ad nostra memoriam revocare omnino non possumus ».

Le maître de séants dit: à

aller déjeuner dans un endroit sympathique. un temps de chiottes

 » phil et renato, je vous fais réserver la table n° 342 (le succès…on a dû s’agrandir) dans mon chalet, près de la cheminée et loin des commodités. Vous y serez comme deux coqs empâtés, encore mieux que Dieu en France ! »

Jacques Barozzi dit: à

Chaloux et renato, Il faut rendre les bons points à ML !

John Brown dit: à

« intellectus humanus … quando elevator » (rédigé par Renato)

C’est une pub pour Roux et Combaluzier ?

Jacques Barozzi dit: à

Merci, versubtil, mais ma tendance actuelle est à l’allègement généralisé et ne plus posséder que l’essentiel…

renato dit: à

« Il faut rendre les bons points à ML ! »

Il s’agit d’un usurpateur, semble-t-il, Jacques.

renato dit: à

Oups ! c’est vrai ! quando elevator > quando elevatur

The Sex shop Around the Corner dit: à

Pour moi, n’ayant pas l’ame d’un encensoir

Philippe, ton souvenir en moi luit comme un suspensoir !

Jacques Barozzi dit: à

C’est justement pourquoi il faut rendre les bons points au vrai ML, renato. ça m’étonnait aussi…

renato dit: à

Enfin Jacques, ce n’est pas parce que Michel n’est vraiment pas un gars sympathique que je vais justifier le viol qu’il a subi par voie d’usurpation en le récompensant pour les contenus qui ont servi à perpétrer le viol.

La mauvaise langue 2 alias "gros con" dit: à

C’était juste pour tenter de revaloriser l’image détestable de N°1.

Daaphpunkette dit: à

Jacques Barozzi dit: 17 mai 2013 à 12 h 51 min
« Merci, versubtil, mais ma tendance actuelle est à l’allègement généralisé »
Barozzi victime des diktats de Marie-Claire : que ne ferait-on pas pour rentrer dans son maillot de bain de l’an dernier ?

Ce n'est pas moi mais un gros etc... dit: à

La mauvaise langue dit: 17 mai 2013 à 12 h 30
 » Ce n’est pas moi mais un gros connard qui prétend parler à ma place. »

Finalement, ça ne change peut-être pas grand-chose…

S..cryme dit: à

YOU are a fraud renato

et vous l’aviez très bien compris, mais bon, les vieux maniérés…

Tadzio dit: à

rentrer dans son maillot de bain de l’an dernier

Le maillot de Marie-Claire n’est pas très accueillant, alors que dans le mien , il y a de la place pour deux.

XO éditions dit: à

les vieux maniérés…

Vous voulez dire, les armagnacs hors d’âge ?

renato dit: à

« YOU are a fraud… »

Si vous le dites…

Enfin, êtes-vous sûr et certains que votre miroir ne vous joue pas des tours ?

poète qui prend son luth...et son pied! dit: à

Atteindre les 1000 commentaires pour de la poésie contemporaine, ça c’est FORMIDABLE!
Merci Pierre Assouline, pour le billet.

finir en beauté dit: à

A part renato qui bougonne son latin décadent…

S..cryme dit: à

je ne m’en prends pas pour un c’est déjà ça et préfère le plus souvent faire dans autre chose que la ad hominem obstiné et le ad personam obstiné et sournois… chacun son truc !

renato dit: à

En tout cas c’est bien d’être traite de vieux maniéré de temps à autre, c’est quelque chose qui donne le sentiment de la réussite…

renato dit: à

Ce n’est pas mon latin décadent, finir en beauté, mais celui de Dante et celui de Richard de Saint-Victor (moi, j’ai seulement fait une faute de frappe…).

S..cryme dit: à

je passe sans doute pour cela mais sans ressentir le besoin d’en rajoutez tout le temps, notez bien

christiane dit: à

Merci Renato, mais le latin c’est pire que l’italien ! Bien sûr j’ai le petit livre de Lucien Jerphagnon des citations latines et celles des pages roses de mon Larousse, mais…
« Felix, qui potuit rerum cognoscere causas ». (Virgile a bien raison et je suis bien…malheureuse de n’en connaître la traduction !

renato dit: à

Ah ! les implicites ! et si c’était votre façon de ne pas en rajouter qui en rajoute ?

in cauda venenum dit: à

« mais le latin c’est pire que l’italien! »

Pédant prétentieux pétoncle, c’est qui?

note contre-intuitive dit: à

tout ce psychologisme déjà depuis le poète et repassé dans cette histoire de conflits de générations ; je n’en chialerai pas un brahmapoutre-est-ce un mot rare?- mais j’admets que j’ai lu tout à l’heure cette pensée que « l’homme est grand par ce qu’il cherche et petit par ce qu’il trouve »
effectivement :j’ai trouvé une pensée de Pascal sur la question du « détail » dans lequel il y a Dieu ET le Diable !! heureusement il reste que les anges qui vont d’un niveau d’un niveau d’interprétation à un autre sans relâche , ni mauvaise chute comme celle que je fis un jour, alors que je ne rêvais pas , moi non plus;

u. dit: à

De cette lettre de Dante à Cangrande, on trouve le texte latin et des versions anglaises et italiennes sur la toile.

Je sais bien que son attribution est discutée, mais c’est un peu comme la lettre VII de Platon: elles est tellement essentielle à la compréhension (ou la vision) que nous avons de lui, que l’érudit viendrait avec des preuves du contraire serait probablement passé à tabac.

christiane dit: à

@in cauda venenum dit: 17 mai 2013 à 13 h 50 min
ça veut dire que je le comprends encore moins que l’italien !

S..cryme dit: à

quoi ?

S..cryme dit: à

non mais juste pour comprendre si le manque est dans la représentation ou pas…

in cauda venenum dit: à

La cauda est de renato, si t’aimes pas l’italien t’auras du latin (du 14ème.siècle)!

renato dit: à

Dans la représentation (l’œuvre) il ne peut y avoir manque car elle est ce qu’elle est.

Le manque est évidemment dans la perception de l’œuvre (la représentation) car les instruments critiques par lesquels les œuvres contemporaines sont perçues à partir des années 80 (1980) ne sont plus adéquats, et aucun effort n’a réellement été fait afin d’en créer de nouveaux.

de nota dit: à

Jaccottet,le 16 décembre 1991.

« A propos du livre,d’ailleurs fort beau,de Quignard(Tous les matins du monde),de la campagne de presse qui le promeut,à cause du film,pas si bon que cela,qu’en a tiré Alain Corneau,et de ma récente visite à Henri Thomas:je me dis que,dans l’affaire,c’est Quignard qui joue le rôle de Marin Marais et Thomas celui de Sainte-Colombe;A Quignard la réussite visible,les applaudissements de la Cour;à Thomas la cabane de planches,l’épreuve et le vrai chant de la douleur »

renato dit: à

Ce n’est pas clair : la perception de l’œuvre (la représentation), lire la perception de l’œuvre (qui est la représentation), merci.

Chaloux dit: à

de nota, merci, c’est magnifique et très éclairant. Tiré de quel livre ? De celui qui fait l’objet de l’article ?

u. dit: à

« Atteindre les 1000 commentaires pour de la poésie contemporaine »

Ce n’est pas donné.
renato, J. Bro, J. Ba, christiane… sont valeureux, mais ça mollit un peu.

Et ML fait sa sieste (à moins que ce ne soit un usurpateur qui dorme à sa place).

John Brown dit: à

« Philippe, ton souvenir en moi luit comme un suspensoir ! » ( rédigé par The Sex shop…)

Le ciel est triste et beau comme un bel arrosoir

( contribution à un poème de circonstance)

de nota dit: à

@Chaloux,

oui,du livre dont parle Passou;Jaccottet estime Henri Thomas ainsi que Saba,j’ai d’ailleurs reproduis ici le passage dans lequel Jaccottet l’exprime,mais personne n’a réagi,bah,c’est pas grave,soit les copains ne connaissent pas Saba,soit,le connaissant,ils ne l’apprécient pas et ils auront eu la délicatesse de ne pas le dire…

hans braun a le monopole du c** dit: à

« à Thomas la cabane de planches »

De quoi, de la concurrence déloyale ? Pas de ça, Lisette…euh, je veux dire, pas de sanisette !

John Brown dit: à

« A propos du livre,d’ailleurs fort beau,de Quignard(Tous les matins du monde),de la campagne de presse qui le promeut,à cause du film,pas si bon que cela,qu’en a tiré Alain Corneau,et de ma récente visite à Henri Thomas:je me dis que,dans l’affaire,c’est Quignard qui joue le rôle de Marin Marais et Thomas celui de Sainte-Colombe;A Quignard la réussite visible,les applaudissements de la Cour;à Thomas la cabane de planches,l’épreuve et le vrai chant de la douleur » (cité par de nota)

L’inégal Jaccottet dans ses oeuvres. Le film de Corneau est très supérieur au tristounet « Tous les matins du monde » de Quignard, livre qui ne serait pas sorti d’une obscurité méritée sans le film . En revanche, on remercie Jaccottet de faire plus que suggérer la supériorité de Henri Thomas sur le très inégal Quignard.

John Brown dit: à

Qu’est-ce qu’attend Gallimard, qui a édité presque toutes les oeuvres de Henri Thomas, pour lui ouvrir ses collections de la Pléiade et de Quarto ?

Phil dit: à

sisi Saba, « on » connait. mais il parle pas assez de Trieste et trop de lui. la même chose que son copain Svevo. Musil, au moins, cause de la Cananie après avoir liquidé son moi-moi et ses tourments dans Törless.

Polémikoeur. dit: à

Dans la perception, ne sont-ce pas les sens
qui opèrent ? ou pas.
En ce qui concerne l’analyse, voire la critique,
peut-être que les appareils datent. Il y a
de qui et de quoi en discuter ici.
La matière grise ne manque pas.
Pour la poésie, en tout cas, priorité
à la spontanéité de la rencontre. Elle ne doit pas
être dose-dépendante (si vous avez entendu parler
des perturbateurs hormonaux qui pourraient agir
plus à concentrations plus faibles ; une sorte
d’hérésie chimique en face du principe selon
lequel la dose fait le poison ; ceci dit,
on connaît pourtant déjà des tas de réactions –
allergie, coagulation – déclenchées plus
par la qualité du réactif que par sa quantité).
Poétigéniquement.

Sigismond dit: à

que d’au que d’eau sur le blog de Christiane, on va finir par s’y noyer

Chaloux dit: à

Merci, de nota. Renato, je déchiffre difficilement, auriez-vous une version française à proposer ?

John Brown, dans ses oeuvres de critique littéraire tiré de Labiche ou de Feydeau. Bravo ! Tout à fait ça.

alerte à malotru dit: à

« Le ciel est triste et beau comme un bel arrosoir »

y a des méchant cunimb’ à 800 ft verticale ton chalet jean marron..tu ferait mieux de fermer la fenêtre et laissé les volets clots

versubtil dit: à

@De nota
P. jaccottet a toujours eu un rapport privilégié avec la poésie italienne en tant que traducteur ainsi qu’avec les poètes italiens.
Dans le numéro d’hommage de la revue Faire part de 1987,y figurent les participations de Attilio Bertollucci, Giorgio Caproni, Mario Luzi, ainsi que (le français) Bernard Simeone cet autre grand traducteur de la poésie italienne, excusez du peu!

Rec ti fion dit: à

Jean-Marron n’habite pas « un chalet » mais un bloc de béton suspendu dans le vide et relié à la terre ferme par une passerelle de péniche.

Du moumou dit: à

Ce n’est pas donné.
renato, J. Bro, J. Ba, christiane… sont valeureux, mais ça mollit un peu.

Forcément! Cricri collée mais momolle.

Pinpin dit: à

Bander mou, ça sert à rien.

de nota dit: à

Je continue,il faut atteindre les « mille »
Un autre extrait(16 oct.1997)

« A la télévision;Julien Green chez lui,baignant dans le rouge de son appartement;si l’émission est récente,sa présence d’esprit serait exceptionnelle,car il a quatre-vingt-dix-sept ans.Un personnage d’une autre époque:gilet,cravate,langage très pur,humour et courtoisie extrême.Il force la sympathie,autant que l’admiration.On revoit des images de la guerre de 14,où il fut un très jeune ambulancier:les troupes partant pour le front dans l’enthousiasme,puis les tranchées,les civières,les trous d’obus,les arbres réduits à des squelettes.Nausée devant ces absurdités qui n’ont cessé de recommencer ici ou là depuis.Lui-même,quand il en parle,ne se départit jamais de sa pondération,n’élève pas la voix,dit simplement:depuis lors,j’ai su que j’aurais toujours la guerre en horreur,il dit cela devant les belles et fines mains d’un jeune soldat mort,dépassant de la capote qu’on lui avait tiré sur la visage.
Le sentiment que tout cela est décidément trop lourd,lassitude;et la conviction que tout ce que j’ai pu écrire est décidément trop peu de chose,et trop frêle;que je ne suis plus à la hauteur de rien.Mais il est difficile de s’effacer tout à fait.La lettre d’Anne de Stael à propos de la sante d’André:
« le corps réel d’un poète est le corps des mots »-je n’ai jamais cru cela,et c’est probablement ma faiblesse,mon tort.

c'è Saba(ta), hai chiuso! dit: à

mais il parle pas assez de Trieste et trop de lui

à peu près le contraire de Magris..

Polémikoeur. dit: à

Il arrive que la poésie « réussie »
lance la machine à rêve éveillé !
Envoiturboréactivement.

de nota dit: à

@Phil,

bon,je comprends bien votre propos,mais saba et musil ne boxe pas dans la même catégorie,musil c’est un lourd-léger et saba,un poids coq.

de nota dit: à

BOXENT!Porca ju!

u. dit: à

« le corps réel d’un poète est le corps des mots »

Soit c’est très profond, soit c’est une connerie.

Je vois autant de raisons de penser l’un et penser l’autre, c’est bien embêtant.

(Mais je marque un point.
Plus qu’une vingtaine de posts aussi nécessaires que le mien!)

Phil dit: à

certes, De nota. mais après « Ernesto », bon ami de Törless, nous « eussions » pu avoir du Musil. Un rouage de l’égomachine s’est grippé. Magris est passé directement aux études du mythe millénaire. Il faut croire que la bora assomme certains et fait décoller les autres. Stendhal l’avait remarqué pendant son consulat: soit le chapeau s’envole, soit on se casse le bras.

Chaloux dit: à

de nota, les extraits que vous citez donnent envie de lire ce livre. Tout ce qu’on lit sonne absolument juste. C’est ce qu’on ressent en lisant les traductions de Jaccottet (La Mort à Venise, L’Odyssée que je relis lentement, et les poèmes que j’ai lus il y a trop longtemps pour en parler). Mais j’ai bien peur que le petit passage Quignard-Thomas ne donne lieu à une conférence de l’ermite de Sens. (Tant mieux, d’ailleurs, il excelle dans l’exercice, il vient de nous le prouver.)

Polémikoeur. dit: à

La poésie ne se traduit pas mot à mot,
si elle se traduit et ne se capte pas plutôt.
Radiésthésiquement.

chiffre rond dit: à

« Je continue,il faut atteindre les « mille » »

Pareil

Chaloux dit: à

u. dit: 17 mai 2013 à 15 h 04 min
« le corps réel d’un poète est le corps des mots »

u., je me demande pourtant si ce n’est pas le fond de l’affaire, ce qui départage les écrivains et les écrivants.

renato dit: à

« si t’aimes pas l’italien t’auras du latin »

C’est une interprétation, et personne ne peut vous empêcher d’interpréter le monde selon vos penchants…

Cependant, c’est vrai que j’ai écrit en italien les vers 7, 8, 9 du premier chant du Paradis, mais la numérotation étant ce qu’elle est, il n’est pas difficile de les retrouver dans la traduction.

Si je n’ai pas traduit le passage de Dante et celui de Richard de Saint-Victor, c’est parce que je me suis fait l’idée que beaucoup ici lisent le latin, faute de le parler.

Polémikoeur. dit: à

Mot à mot : pot et scie ne veut rien dire.
Plompètement.

renato dit: à

Non, Chaloux, je n’ai pas de traduction et pas le temps de m’appliquer à ça, désolé.

u. dit: à

u., je me demande pourtant si ce n’est pas le fond de l’affaire

N’allez pas me parler de corps, Chaloux, le mien a été marabouté cette nuit par Haneke.
Quand je suis sorti ce matin acheter mon croissant, blafard, j’avais l’air d’un rabbin conservateur sur une plage d’été.

Phil dit: à

vous avez bien raison, renato. traduire le Dante..pfff…les Français ne savent pas cuire les pâtes

versubtil dit: à

Une traduction de Philippe Jaccottet d’ Eugenio Montale, Le occasioni Gallimard 1966.

Sotto la pioggia
Sous la pluie
(1933)

Un murmure; e la tua casa s’appanna
corne nella bruina del ricordo —
e lacrima la palma ora che sordo
preme il disfacimento che ritiene
nell’afa délle serre anche le nude
speranze ed il pensiero che rimorde.

« Por amor de la fiebre »… mi conduce
un vortice con te. Raggia vermiglia
una tenda, una finestra si rinchiude.
Sulla rampa materna ora cammina,
guscio d’uovo che va tra la fanghiglia,
poca vita tra sbatter d’ombra e luce.

Strideva Adiôs muchachos, companeros
de mi vida, il tuo disco dalla corte :
e m’è cara la maschera se ancora
di là dal mulinello délia sorte
mi rimane il sobbalzo che riporta
al tuo sentiero.

Seguo i lucidi strosci e in fondo, a nembi, il fumo strascicato d’una nave.
Si punteggia uno squarcio…
Per te intendo
ciô che osa la cicogna quando alzato
il volo dalla cuspide nebbiosa
rémiga verso la Città del Capo.

Un seul murmure, et ta maison s’embue
comme si l’embrumait le souvenir —
les palmes sont en larmes; heure où pèse
la dissolution sourde qui refoule
dans la touffeur des serres les espérances nues, et le remords d’une pensée.

« Por amor de la fiebre »… Un tourbillon m’entraîne avec toi. Rouge sang, un store rayonne, une fenêtre se referme.
Sur le perron maternel s’achemine,
coquille d’œuf qui va parmi la boue,
un peu de vie entre lumière et ombre.

Ton disque grinçait dans la cour Adiôs muchachos, companeros de mi vida : j’accepterai mon rôle si me reste,
même passés les moulinets du sort,
ce sursaut de sang qui ramène
au sentier que tu pris.

Je suis des yeux les humides lueurs, et ces nuées
au fond, fumée traînante d’un navire…
Une trouée se coud…

Grâce à toi, je comprends
ce qu’ose la cigogne, d’un coup d’ailes, quand s’éloignant de la flèche brumeuse,
elle va ramant vers la ville du Cap.
(Ph. Jaccottet.)

Ne peut-on ici entrevoir la poétique de Jaccottet encore..
Dans ce :

 » Sur le perron maternel s’achemine,
coquille d’œuf qui va parmi la boue,
un peu de vie entre lumière et ombre. »

La poésie ne serait-elle pas ce « peu de vie entre lumière et ombre »?

renato dit: à

« le corps réel d’un poète est le corps des mots »

Ce serait comme dire que le corps réel d’un sculpteur est le corps du marbre ?

n.b. Si on regarde attentivement la photo où l’on voit Cézanne assis devant les baigneuses, on reçoit l’impression d’un homme minérale, ce qui n’est pas si faux car c’est une photo, mais on devrait recevoir l’impression d’un homme couleur… d’ailleurs, Morandi a beaucoup étudié le travail de Cézanne… mais il l’a étudié d’après photo… je ne vous dis pas la surprise lorsqu’il vit finalement des vrais Cézanne…

Chaloux dit: à

Ne m’en parlez pas non plus, u., je suis encore sous le coup de ce film. Pâle, défait, hanté par mon linceul, ayant peur de mourir etc.

de nota dit: à

@Phil,

très pertinente votre remarque sur la parenté entre ernesto et Törless.Magris,je vais aller l’écouter à lyon le 31 mai,on s’en fiche?oui!mais on va faire mille,alors cambremer!

Chaloux dit: à

renato, vous avez un côté comique, prosaïquement comique. Merci.

versubtil dit: à

A rattacher à la remarque de Renato juste au-dessus…
 » A la manière d’un peintre qui pose sur sa toile des touches de couleurs sans se préoccuper de la forme ou de la matière des choses, Philippe Jaccottet présente en courtes notations les forces en présence.
« Et ce bleu n’est plus une matière, c’est une distance, et un songe. »
« Du vert, oui, mais ni sombre, ni clair, à peine une couleur, plus indistinct, plus effacé au secret que celui des arbres » (B.R, p. 38).
Il s’agit de transcrire le plus simplement ce que le poète observe, sans déformation ou artifice du langage, dans une sim­ple nomination des choses. Philippe Jaccottet joue le moins possible avec les mots, les exercices de distorsion du langage lui so’nt_ étrangers (à la différence de F. Ponge) ; nous possédons un outil et il s’agit de l’utiliser à bon escient, sans éprouver l’ambition démiurgique de créer un autre langage, un autre monde. « Sur le moment, je n’ai noté que cela. Bien conscient qu’une fois de plus je bâtissais ainsi une réalité à côté de l’autre ou autour d’elle, qui en avait gardé quelques traits, mais en cachait ou en déformait d’autres, et de ce fait découragé d’avan­ce. M’avouant par moments que le seul mot de pré ou mieux de prairies en disait plus que ces recherches toujours menacées de préciosité ».
En effet, le langage offre une infinité de possibilités et il est vain de croire qu’on puisse, en le disloquant, exprimer une réa­lité qui lui échappe. Et philippe Jaccottet, lecteur de poètes, nous donne des exemples de cette clarté lumineuse, de cette simple nomination des choses (les dernières œuvres de Hoder-lin, par exemple) qui atteignent le point le plus haut et rejoi­gnent « sans pour autant se confondre avec elle, une certaine forme de prière ». Découverte aussi du Haïku où Philippe Jac­cottet retrouve cette économie des moyens au service de la plus totale beauté : l’évidence même du monde qui nous donne accès au mystère de l’être.
Mais pourquoi cette réussite est-elle si rare, si difficile à atteindre, alors qu’elle demande si peu de moyens ?
La conscience d’être au monde est une expérience de l’immédiateté, alors que l’écriture demande élaboration, construc­tion, travail. De cette antinomie naît la difficulté essentielle de l’écrivain qui peut par hasard, à la dérobée, par une exception­nelle réussite, exprimer simplement le réel, mais la plupart du temps il devra contourner l’obstacle, l’aborder obliquement afin d’effacer au maximum toutes les traces d’élaboration, ou au contraire les indiquer pour que le lecteur soit conscient des écrans qui obscurcissent sa vision. Par ce biais l’écrivain tra­duira, autant que faire se peut, la pointe acérée du temps. D’où la réussite exemplaire du Haïku qui exprime le monde dans un art élaboré et pourtant transparent en restituant la trans­parence de l’instant.
Le poète devra concilier dans son œuvre à la fois cette expé­rience de l’immédiateté et le processus du temps et de la durée,
et pour rendre compte de ce déchirement de la métamorphose que la simple nomination échouerait à mettre en valeur, le poète aura recours à l’image, à la métaphore. Mais on sait avec quelle précaution il l’emploiera, conscient qu’à tout moment le texte est menacé de préciosité, d’artifice, de mensonge, et que paradoxalement l’image qui séduit l’imagination et l’intelli­gence sera perçue comme principe du beau, comme une réussite littéraire.
« L’image cache le réel, distrait le regard et quelquefois d’autant plus qu’elle est plus précise, plus séduisante pour l’un ou l’autre de nos sens et pour la rêverie. »
Mais peut-on s’en passer ? Si souvent Jaccottet en exprime le désir, dans la pratique l’utilisation de la métaphore semble momentanément la meilleure nomination possible. Mais à con­dition que cet emploi passe par le tamis de l’esprit critique. Le poète prenant ses distances par rapport à l’euphorie de la créa­tion, à la jubilation de l’imaginaire, car la métaphore apporte de grandes satisfactions esthétiques mais fausse la vision du réel. L’art nie souvent la réalité qu’elle ambitionne de repré­senter.
« Parler de braise, de globe de braise (pour des pommiers) comme je l’ai fait dans un poème est une approximation insuffi­sante, en partie fausse. » (La Semaison).
« Un instant la terre a l’air d’une grande barque de bois éprouvée, gréée de ciel clair, un instant seulement, car l’image si elle insiste, gêne. » (P.F.A.)
« Mais ces images de toiles et de fumées tendent néanmoins à nous détourner des montagnes et si légères soient-elles, dans ce comble de légèreté qui est lumière, elles encombrent encore notre regard et leur sonorité notre ouïe. »
Jacques Daumet in Revue Faire part Jaccottet n° 10/11 automne 87.

u. dit: à

« Si punteggia uno squarcio… »

Comme qui dirait, à propos du ciel:
on ravaude une culotte de gendarme.

Mais je ne suis pas poète.

de nota dit: à

@Renato,

Jaccottet a rencontré Lamberto Vitali à Milan.

u. dit: à

999!

And the winner is…

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