Pour saluer Bernard de Fallois
Doyen de l’édition encore en activité depuis la mort de Maurice Nadeau, Bernard de Fallois, qui vient de s’éteindre à 91 ans, ne fut pas seulement l’une des figures marquantes de son métier durant le demi-siècle échu : c’était un homme de qualité, dont la vaste culture classique, l’étendue du goût, l’acuité de l’intelligence, le flair appuyé sur une expérience éprouvée des choses de la librairie, la causticité de l’humour, la franchise toujours courtoise, la curiosité intellectuelle inassouvie étaient sans égal dans son milieu. S’il n’avait pas « tout lu », il avait beaucoup lu, en profondeur ; il pouvait soutenir une conversation, improviser une conférence ou prendre part à un débat sur un écrivain ou une œuvre littéraire en réussissant la prouesse de ne jamais émettre une pensée qui fut un lieu commun, une idée marquée du sceau de la doxa, une vue politiquement correcte, au risque de choquer, de provoquer ou de surprendre (fou de cirque, il s’était institué producteur de la troupe Les Muchachos), ce qui l’amusait plutôt tant il lui importait de demeurer avant tout un esprit libre, dépris des idéologies, fût-il classé à droite.
Après des débuts dans la vie comme professeur au cours Stanislas à Paris,, ce qui n’allait pas de soi dans une vieille famille de militaires, il enseigna durant une quinzaine d’années au lendemain de l’agrégation de Lettres classiques. Mais très jeune, avant la trentaine, il emprunta parallèlement des chemins de traverse qui le firent entrer dans l’édition. La préparation de sa thèse sur Proust (son écrivain de chevet, du début à la fin) lui fit connaître sa descendante, Suzy Mante-Proust ; la confiance, ou l’indifférence, fut telle qu’elle lui laissa fouiller dans son tas de vieux papiers qui n’avaient pas encore l’allure d’archives, il s’en faut. Il y fit deux découvertes dont la révélation bouleversa notre intelligence de cette œuvre : les manuscrits inachevés de Jean Santeuil, œuvre de jeunesse constituée de fragments contenant en germe des morceaux de la future Recherche du temps perdu, et un recueil de textes sur la littérature et l’art d’écrire que le jeune chercheur baptisera lui-même Contre Sainte-Beuve en en assurant l’édition chez Gallimard. Il est d’ailleurs assez piquant, en retrouvant le premier numéro du « Bulletin Marcel Proust « (1950), publié sous les auspices de la Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray, de constater que Bernard de Fallois figure au bureau en qualité d’« archiviste » !
Entré chez Hachette où il oeuvra au Livre de poche, il fut directeur général du groupe qu’il quitta pour le groupe rival Les Presses de la Cité où il s’attacha notamment au développement de Presses Pocket et de Julliard. Jusqu’à ce qu’à 61 ans, il se décide à voler de ses propres ailes en fondant les éditions qui portent son nom, y emmenant quelques auteurs (les droits de Marcel Pagnol) pour démarrer, bientôt rejoints par Hubert Monteilhet, Robert Merle, Alain Peyrefitte, Rose Tremain, Kate Atkinson, Françoise Chandernagor, Jacqueline de Romilly, Pascal Jardin, Mgr Lustiger, Vladimir Volkoff, Friedrich Dürrenmatt, Marc Fumaroli, Fernand Braudel qu’il publia avec le même soin qu’il accordait aux mémoires de Raymond Aron ou à l’exhumation des articles et chroniques d’Emmanuel Berl, ou d’autres tels Alain Besançon et ceux trouvés dans le sillage de la revue aronienne Commentaire dont il était un pilier. Attentif à tous et à chacun, il faisait de ses auteurs des amis auxquels il ne marchandait pas son admiration.
Il fallait le voir par exemple s’enflammer à l’évocation des poèmes non moins brûlants que Paul Valéry amoureux adressa à sa maîtresse Jeanne Loviton dite Jean Voilier en littérature. Le recueil de ces poèmes parut sous les auspices de Bernard de Fallois sous le titre Corona et Coronilla. Il avait fallu 63 ans pour qu’ils soient enfin publiés. Un évènement éditorial. Longtemps interdite par la famille du poète qui avait carrément effacé ces traces « »honteuses » » de sa biographie, la publication était envisageable depuis que les manuscrits avaient été mis en vente aux enchères en 1979 et 1981. La patience, l’enthousiasme et la compétence de l’éditeur avaient fini par vaincre les réticences des ayant-droits. La fille de Valéry avait instauré le tabou sur toute cette histoire afin qu’elle n’entachât d’aucune manière le prestige du grand homme ; sa petite-fille l’avait levé. Ce n’était évidemment pas du niveau des vers qui avaient assuré sa gloire, ceux de La Jeune parque (1918), du Cimetière marin (1920) ou de Charmes (1922. Mais Bernard de Fallois tenait ces vers pour « »une des suites élégiaques les plus belles de notre littérature »… Il se disait convaincu qu’un jour, certains de ces poèmes figureraient dans les anthologies. Notant l’évident plaisir que Valéry avait eu à les composer, il s’était persuadé, dans une éclairante préface, que cette publication servirait sa mémoire auprès des lecteurs. Lui permettrait-t-elle de passer de la catégorie des poètes que l’on admire (Malherbe, Mallarmé) à la catégorie de ceux que l’on aime (Nerval, Apollinaire) ? Ils furent jugés splendides ou anodins, légers ou gracieux, touchants de simplicité ou charmants sans plus. Fallois, lui, y croyait dur comme fer jusqu’à s’en faire l’ardent plaideur en s’offrant la volupté de cette préface, chose rare chez un éditeur.
Il fallait le voir sur le plateau d’Apostrophes dissimulé dans le public derrière son auteur Hugo Claus, savourant l’instant avec malice lorsque l’auteur du Chagrin des Belges ait remis à leur place Françoise Sagan et Alain Robbe-Grillet qui venaient de s’extasier devant l’excellence du titre de son roman : « : » »Ah bon… Parce qu’il y en a un parmi vous qui comprend le néerlandais ? », répartie qui les laissa médusés. S’en souvenant longtemps après, Fallois en riait encore.
Il fallait le voir défendre Roger Nimier, dont la publication de la correspondance avec Paul Morand posait problème chez Gallimard en raison de la liberté de ton des épistoliers, parfois misogyne, potinière, xénophobe ou raciste. Bernard de Fallois, exécuteur testamentaire de Roger Nimier, en soutenait naturellement la publication. Lui qui possédait une centaine de lettres que lui avait adressées l’écrivain, témoignait de ce qu’elles étaient souvent marquées par l’esprit du canular car ce ton était son genre.
Il fut aussi l’éditeur de Simenon aux Presses de la Cité et leur relation illustre bien ce que peuvent être les rapports entre un auteur et son éditeur lorsqu’ils sont marqués du sceau de l’amitié et de l’estime réciproque. A bien des égards, Simenon est l’anti-Proust : qu’il s’agisse de la culture, du style, de l’univers, de l’éducation, de la formation, des goûts, des tropismes, tout les opposait. Pourtant on ne s’étonne pas que Georges Simenon l’ait choisi pour lui confier sa manière de comprendre Proust : il lui disait la vérité sur son œuvre. Sa propre vérité de lecteur. Ainsi, après avoir dicté Un homme un autre, Simenon notait :
« J’ai failli le garder dans mes tiroirs sans le laisser publier. Un de mes amis, Bernard de Fallois, qui l’a lu à la maison où il était venu me voir, m’a convaincu du contraire. Je l’ai donc publié, en me souvenant toujours des paroles du père Fayard. Un romancier qui abandonne le roman déçoit fatalement ses lecteurs »
Fallois lui consacra d’ailleurs en 1961 l’une des toutes premières monographies parues sur son œuvre, celle qui donna le « la » tant ses analyses étaient fines et argumentées ; pour autant, jamais il ne réussit à lui faire quitter Les Presses de la Cité pour le rejoindre dans sa propre maison car le romancier l’eut vécu comme une trahison vis à vis de Sven Nielsen. Lorsque Fallois lui rendit visite à Lausanne afin de le débaucher, Simenon l’écouta puis fit venir du champagne et trinqua à l’avenir de sa nouvelle maison en lui faisant comprendre délicatement qu’il ne fallait pas insister car il demeurerait fidèle à son éditeur de l’après-guerre. Il n’en resta pas moins très proche de Fallois :
« C’est celui qui me paraît le meilleur de ceux qui ont été écrits sur moi (y compris les études moins importantes). Il parle moins de moi que de mon oeuvre, ce qui est déjà un soulagement. (…) j’ai été heureux de voir la résonance de mes livres chez un garçon pour qui j’ai beaucoup d’amitié (…) Dans mes testaments successifs, j’ai désigné en dernier ressort, et faute de mieux, la Société des auteurs (j’ai horreur de celle des gens de lettres). Il faudra que je corrige mon testament et que j’écrive le nom de De Fallois à la place. (…) Ce dont je lui suis le plus reconnaissant, c’est de ne pas avoir parlé de « phénomène», de ne pas prétendre analyser le « mécanisme de la création », de ne pas chercher les «sources» mais d’avoir essayé de comprendre un certain nombre de romans — et de les avoir compris. Quand je dis un certain nombre, je veux dire tous mes romans, car il les a tous lus scrupuleusement, certains deux et trois fois. Plus tard, peut-être serai-je capable de lire ces sortes d’ouvrages sans être pris de panique «
Voilà, Bernard de Fallois était quelqu’un comme ça, tout de discrétion (rares sont ses photos et ses interviews) sauf dans l’affirmation de ses convictions, observateur attentif mais très critique et moqueur de la vie politique, toujours disponible pour défendre son catalogue et ses auteurs dans une émission ou un débat, préfaçant Joachim du Bellay ou Brasillach, Jouhandeau ou Mérimée, mais jamais pour parler de lui. Le paradoxe (sauf à ses yeux et son déni était désarmant) est que ces dernières années, sa maison souffrait comme d’autres maisons indépendantes. Ses auteurs avaient vieilli avec lui. Et ceux qui n’étaient pas morts étaient partis ailleurs justement pour ne pas vieillir avec lui.
Et puis il y a quelques années, la silhouette tassée après avoir été très haute mais l’oeil toujours aussi vif dès qu’il s’agissait de juger livres, manuscrits et écrivains, poursuivant sa collaboration avec son regretté ami suisse Vladimir Dimitrijevic, patron de l’Âge d’homme, il publia en co-édition avec elle le roman d’un inconnu nommé Joël Dicker (La vérité sur l’affaire Harry Québert), exprima urbi et orbi un enthousiasme communicatif et fit de cette histoire un immense succès français et international qui renfloua sa maison pour de nombreuses années et lui permit de continuer à publier ce qui lui plaisait sans se soucier de l’avenir, ravi de ce clin d’oeil du destin comme un bon tour joué à la profession qui l’avait déjà enterré, repoussant les offres de grands éditeurs anglais afin de faire monter la pression et rejetant celles d’Hollywood au motif que ce n’était pas à lui mais à eux de se déplacer…
(« Bernard de Fallois et Joël Dicker » photo Passou ; « Marcel Proust » photo D.R.; « Bernard de Fallois » photo Edouard Boubat)
805 Réponses pour Pour saluer Bernard de Fallois
Je me permets de poster à cette heure-là, juste après les couilles en or des heureux gagnants de la loterie rdl. Hamlet (ou Dexter) devrait revenir plus souvent nous voir pour nous articuler le possible et le probable dans la pensée d’Albâtre. Il a oublié d’envisager l’hypothèse que le marché aux chameaux découvert par hasard en 1968 n’avait strictement rien à voir avec la germination de Masse et Puissance, qui fut publié en 1960 comme chacun sait. Et c’est ce que le « pignouflisme » de renato maestri ne dit pas qui compte le plus à mes yeux. D’où l’intérêt de rester en alerte pour ne rien apprendre de ce blog, et d’aller y vérifier que notre absence n’y est pas douloureusement ressentie par les pairs, les paires et les poires.
C’est comme si je vous disais, Hamlet et les collègues internautes, que ce matin en me levant, j’ai commis une association mentale un peu ridicule entre les syphilis de Maupassant et de Schubert. Savez-vous pourquoi ? Eh bien, c’est à cause d’Olivier Bellamy (O Bel-Ami !). Ce détestable chroniqueur de Radio-Classique vient en effet de consacrer un petit opus à Schubert, entreprise fort sympathique, à partir de ce bon mot, un peu trop modeste à mon goût pour être totalement honnête : « En savourant le livre Un été avec Montaigne d’Antoine Compagnon, je me suis dit sur le mode de la plaisanterie : à condition de passer l’hiver avec Schubert ». Or, plus vous avancez, plus vous allez de déboires en afflictions à cause d’un amateurisme inadmissible… Voici deux exemples.
Page 50, on lit ceci : « en France, c’est la poésie qui tient les cordons du poêle quand Léopoldine, la fille préférée de Victor Hugo se noie lors d’une tempête en mer peu après son mariage, telle l’Iphigénie de l’Antiquité »… (moi, Hamlet, à ce compte-là, je vous publie 4 bouquins par an chez Libretto sur ce que vous voulez).
Ensuite, ce ton suffisamment sibyllin et sucré du petit-bourge qui nous met ses pincettes pour évoquer (p.117) Schubert et les femmes : « Selon ses amis, Schubert n’est nullement attiré par le BEAU SEXE (je souligne). La musique et l’amitié prennent toute la place »… Le reste, du même acabit. Brefl, on ne commentera pas l’allusion à l’expression du « beau sexe », d’un ridicule achevé.
Pourquoi nous parlez-vous des livres que vous n’aimez pas et pourquoi les lisez-vous, me demanderez-vous halors ? Eh bé, parce que, quand on manque de culture musicale classique élémentaire, on veut comprendre pourquoi on est ému par certains morceaux de Schubert, et on trouve quand même des réponses dans ce bouquin, des clés de lecture qui nous aident à nous faire une idée. Mais le bonhomme qui les a pondues, -pour peu qu’on l’ait entendu à la radio et qu’il vous ait agacé l’oreille depuis des plombes-, comment pourrait-on s’empêcher de transposer son agacement sur ses lignes au point d’y traquer les moindres failles ? C’est un peu injuste, je le sais, mais c’est souvent comme ça que ça marche pour beaucoup d’entre nous (?).
Bonjours à toussent à monsieur Court, dont j’admire souvent l’impressionnante érudition.
Ecouter Radio Classique quand on a France Musique, quelle aberration, JJJ
Merci Bouguereau pour le 10 h 17 min.
Si 3 J commençait à regarder ses propres failles, ce serait déjà pas mal, non !
Le gros balourd impudent qui ne sait pas de quoi il parle en parlant du récit de voyage de Elias Canetti, qu’il fit pendant qu’il rédigeait Masse et puissance. Le gros lard vislard devrait savoir ses dates :
— 1939-1960 : rédaction de Masse et puissance;
— 1954 : voyage de Canetti au Maroc, invité par un ami producteurd e film. Il y passe plusieurs semaines, rédige des notes sur son voyage. Une première version de ces notes, qui deviendront Voyage à Marrakech, est publiée en 1962 dans une anthologie de son œuvre parue à Vienne en 1962.
— 1968, publication de la version définitive de Voyage à Marrakech.
Le gros lard vislar ne devrait pas mépriser de cette façon aussi grotesque les gens de savoir qui savent ce qu’ils disent, étant professeur honnête et dévoué et généreux, alors que le gros vislard n’est qu’un con haineux et méprisable ! Un barbare qui s’ignore.
JJJ, vos agacements, pour légitimes qu’ils soient (et, n’écoutant si Radio Classique ni ne lisant de livres de M. Bellamy, je ne peux décidément en juger), ne vous permettent cependant pas d’avancer des jugements péremptoires autant qu’infondés. Parce que Monsieur Bellamy fait mourir la pauvre Léopoldine en pleine mer plutôt que dans la Seine, parce qu’il emploie un expression désuète, pour « faire genre » dix-huitième, vous le taxe tout de suite, je cite : « d’amateurisme inadmissible ». Et ainsi, vous dévoilez votre pensée : les « amateurs » seraient des cuistres au petit pied, à qui l’on peut à la rigueur pardonner des erreurs et des fautes de goût, ce qu’on ne saurait passer aux « professionnels » (dont vous, je suppose…)
Je n’ai certes pas la même manière d’appréhender l’amateurisme. J’y vois, moi, une passion autrement plus dégagée des contingences matérielles que chez bien des « professionnels », coincés qu’ils sont, les pauvres, par leurs besoins matériels et leur soumission aux lois du marché. Et, chez nombre d’amateurs, l’exigence est plus qu’une loi : une nécessité morale… Vos sarcasmes, si fondés soient-ils, prennent donc une forme déplaisante et encore une fois frottée de ce qu’il y a de pire, chez Assouline,(brillamment représenté par M. Court, entre autres) : le mépris de classe et la recherche de l’entre-soi.
Le 3J c’est simplement un petit pète-sec vaniteux, un ptit trou du cul qui pisse froid…
Elias revient d’ailleurs à plusieurs reprises dans son œuvre sur la distinction homme/animal, vaste débat d’ailleurs qui remonte à Aristote, qui traverse l’humanisme avec Montaigne qui s’y attarde longuement dans le II, 12, et jusqu’au dernier Séminaire sur les animaux de Derrida avant de mourir.
Elias Canetti écrit encore dans Le cœur secret de l’horloge : « Tu es obsédé par les animaux. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont plus inépuisables ? parce que nous les avons épuisés ? »
Il était largement en avance sur son temps, Elias Canetti !
Pauvre cornard !
« l’impressionnante érudition du p’tit Court »… première érection de l’année pour le bedeau de ce blog qui sait se servir admirablement de wiki et consorts d’où …
Le vislard prend acte de la « concordance » des temps entre la voyage de Marrackech et Masse et Puissance, mais n’est point convaincu pour autant par les « transferts » canettiens reconstruits par notre ami spécialiste.
Le vislard a le droit d’avoir des agacements légitimes, oufl, heureux de l’apprendre. Désolé de vous avoir affligée par mon salut à monsieur Court. Je n’aurais jamais soupçonné que la « lutte pour la 1ère place » à la rdl fût à ce point vive entre vous. Ne vous inquiétez pas pour moi, chère Mme Trouillefoux, il n’y a pas de recherche d’entre soi ni de mépris de classe, un comble !
Il est vrai que je n’ai pas encore eu l’heur de saluer vos mérites philanthropiques et désintéressés à leur juste mesure. Vous me donnez l’occasion d’y succomber pour une fois. Chacun aura remarqué avec satisfaction votre come back désingularisant sur cette chaîne. Vous n’êtes plus un K. un part, et nous nous réjouissons de votre retour à la normale de votre immense modestie.
@ Pauvre cornard ! (connard encorné ?)
J’espère que cette mercuriale ne s’adressait pas à Canetti lui-même. Mais que se passe-t-il donc ce matin : un douloureux 3e anniversaire ? des rois sages pas si mages ?
Mais les transferts, gros cornard, ils sont indiqués par tous les spécialistes d’Elias Canetti, que tu ignores ! Mais comme la haine guide tes pas et tes commentaires, expressions de ta jalousie morbide, malsaine et névrotique, tu ne les connais pas. Mais au lieu de faire confiance à un autre internaute, non ! Ce serait trop simple, il faut le haïr, alors là il jouit le 3J ! Et se rend ridicule face à un professeur qui lui met la tête sous l’eau non sans plaisir, je dois dire…
Cornard !
Pour en revenir à mes petites obsessions, comme dirait la rose (qui n’en rate pas une…), cette crise d’identité du monde juif ashkénaze suscite la production de très nombreux romans historiques à la sortie de la guerre d’auteurs juifs qui visent à réinterpréter le sens de la représentation de l’histoire juive qui vont tous, orthodoxes ou libéraux, dans le sens d’une reconnaissance de la modernité et du désir d’intégration à la nation allemande.
Ce trait de la littérature de l’époque est intéressant aussi pour nous aujourd’hui pour penser des récits comme le dernier prix Goncourt, qui s’avère bien plutôt comme une déconstruction de l’histoire officielle, d’une méfiance générale à l’égard du savoir et de l’historiographie savante, tendance typique de notre époque dont ici le cornard de 3J est un éminent représentant, symbole jusqu’à la caricature de toute notre époque de merde, et qui oublie au passage toute l’histoire juive de l’Allemagne, où des Juifs éminents sont au poste de commande des grandes entreprises, dans leurs conseils d’administration, qui vont être persécutés, passés à la trappe de l’histoire dans un récit qui a la prétention pourtant de déconstruire l’histoire pour en montrer toute l’horreur !
On voit là toute la différence entre les raisons d’être du roman historique des années 20 et notre époque. On est passé en Europe du désir d’intégration par l’histoire, au désir de désintégration par l’histoire : symbole d’une époque en plein suicide collectif, avec le courronnement de la reconnaissance officielle en plus !
« douloureux 3è anniversaire » : on ne fête pas l’anniversaire de crimes. On les commémore… Un professionnel comme vous connaît forcément la signification et l’usage des mots : pourquoi employez-vous donc cet anniversaire (« joyeux » ?)
pas une je n’en rate.
Eh puis, tiens, je recommande ceci à tous les mâles c….-c…… de ce blog, ils se reconnaîtront !
« Tous les peuples ont fixé des anniversaires à la célébration de leurs triomphes, de leurs désordres ou de leurs malheurs, car tous ont également voulu garder la mémoire des uns et des autres : nous avons eu des solennités pour les barricades, des chants pour la Saint-Barthélemy, des fêtes pour la mort de Capet; mais n’est-il pas remarquable que la loi est impuissante à créer des jours de souvenir, tandis que la religion a fait vivre d’âge en âge le saint le plus obscur? »
Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 544.
Anniversaire : Qui ramène le souvenir d’un événement accompli le même jour une ou plusieurs années auparavant.
Psaume— Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13 – Psaume de David
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi.
cf. 71,11
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
« qui sait admirablement se servir de Wikipédia »
Pour le coup, c’est raté. Je possède et j’ai lu l’édition établie par Gustave Brunet des Propos de Table de Luther. Et j’ai relu les textes de l’Histoire d’Israël pour préparer un projet de communication au Colloque du Centenaire, à Oxford. Ne pas aimer l’érudition est trop commun en ce temps-ci pour que je le relève.
Faire se noyer Léopoldine en mer est une bourde sans nom, n’en déplaise à Bobine pour qui l’amateurisme doit par définition ne pas être éclairé. Quant à la récupération de Schubert, elle est bien antérieure à l’opus d’Olivier Bellamy. Lequel se fait ici l’écho disons de l’air du temps.
Il parait que sur ce blog, nous cultivons, je cite notre révérée Muse, « l’entre-soi et le mépris de classe ». On suppose donc, négatif de ce joli cliché, que Bobine est accessible au tout venant, et tolérante pour qui n’est pas de son avis? Ma foi,on ne s’en aperçoit guère en la lisant!. Quant aux mauvaises langues qui disent qu’elle occupe plutôt le terrain pour asseoir une notoriété fragile et contestable, et accessoirement élargir la très faible audience de ses fortes publications, un œil langoureux vers Paul Edel, un autre vers Pierre Assouline, elles calomnient un cerveau brillant, quoique un brin fêlé.
Je constate que je baisse encore dans l’estime de cette Dame: il y a quelques années, « malgré » , je cite, « un style lourd » on pouvait, je re-cite, « apprendre chez moi quelque chose ». Aujourd’hui, je suis « le pire » de la RDL. Ainsi va Bobine, ce grand esprit qui exècre tout ce qui n’est pas elle, faute de pouvoir le comprendre…
Bien à vous.
MC
En passant,capital, ce Psaume 71, dans l’élaboration de la Mystique Royale de Malherbe à Louis XIV, les Rois de France se posant, on l’oublie trop, en héritiers des Rois d’Israel. D’où ces Galeries des Rois sur nos Cathédrales.
MC
Mc, vous commencez à montrer vos médailles, cela risque de finir par se voir là. Un peu de pudeur mon vieux.
@13.21 merci Z., pour la précision, mais vous allez vous faire une nouvelle ennemie, ce n’était pas la peine.
Ella n’a pas le même charme, je suis plus triste que pour le jour J., ce matin, allez savoir ce qu’il faut fêter ou déplorer dans ces conditions. Et qu’on ne vienne pas nous emm… avec vos suc(r)ettes à la con !
@ on ne fête pas l’anniversaire de crimes. On les commémore.
On commémore des crimes ?… mon dieu, quel charabia !
« Celui de Matthieu est le tardif, postérieur aux écrits pauliniens. »
wgg ignore que les quatre évangiles ont tous été écrits après les épîtres de Paul. C’est pourtant basique de savoir cela.
JJJ, Zerbinette est charmante, elle ne manie ni l’insulte ni le mépris, pourquoi voulez-vous donc que je la prenne en grippe ?
Un crime cela doit être une oeuvre d’art…
Le professionnalisme, c’est comme l’amateurisme ; mais en plus on commence à comprendre ce qu’il faut bosser…
Basique
(Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
Clopine dit: 7 janvier 2018 à 11 h 26 min
une passion autrement plus dégagée des contingences matérielles que chez bien des « professionnels », coincés qu’ils sont, les pauvres, par leurs besoins matériels et leur soumission aux lois du marché.
Eternel problème. Il y aurait bien une espèce de solution, mais complètement branque ; à défaut de mieux, beaucoup l’emploient : avoir deux volets à son art, l’un qui soit en prise avec la société, donc sujet aux concessions ; l’autre parfaitement absolu, dont la vente n’intéresse pas, mais sans limite.
Seulement, « sans limite », cela n’avance guère : impossible de faire sans repères, donc limites !
dans sa fureur, le p’tit Court mélange tout, une fois de plus, il commence à perdre la raison, le minus sacristain
Quelques secondes de parcours de vos commentaires, et je constate que
https://www.youtube.com/watch?v=bFU-Y4oQoII
Je retourne donc à Albert Camus. Plus intéressant que vos insultes
Refrain entêtant et voix de crécelle. Un succès énigmatique qui vient des limbes :
Delaporte dit: 7 janvier 2018 à 15 h 26 min
Refrain entêtant et voix de crécelle. Un succès énigmatique qui vient des limbes :
Je suis germanophone et ne comprends rien. Ils auraient pu la faire bosser un peu plus sur la phonétique.
c’est comme les fimes porno en hallemand en direct sound mon amour..si t’as de l’oreille c’est hencore plusse schwein
ça peut balancer pas mal a chtoutgart ou a maneim dédé..hou dans la forét profonde au large de muncheune
Un crime cela doit être une oeuvre d’art…
c’est mieux de te savoir tout seul djack l’héventreur dans un meublé pourri que dfaire le vémère à plusieurs à la fnête
Seulement, « sans limite », cela n’avance guère : impossible de faire sans repères, donc limites !
djack l’éventreur c’est quand même qu’un succés d’estime..faire l’artiss maudit à mitemps ça nourrit pas sa dmi portion serdgio
un cerveau brillant, quoique un brin fêlé
un cerveau à nu ça vous fait une tête de cul..c’est bien fendu
Propos de Table de Luther
..si je me souviens tout y passent..il y parle de sa femme comme colombo
Les rois Mages, c’est de circonstance, et ,s’il est intéressant de fréquenter les sites et blogs de cuisine pour se lancer dans la fabrication de la galette, il peut être utile de lire « le livre des Rois Mages » de Jadir de Morais Pessoa traduit du brésilien par Madeleine Felix. Très riche iconographie. Epuisé, je pense, il est réédité chez l’Harmattan, non illustré.
Quand la remarquable musicienne qu’était Véronique chanson ridiculise involontairement la petite chanteuse France Gall.
(merci de faire abstraction de la vulgarité de Nagui et de son émission tapageuse)
Ici, de toute façon, ils croient tous que l’érudition se cantonne à Wikipédia tellement ils sont bêtes et peu érudits… Comme si les livres, ça n’existait pas ! Je sais pas, moi, mais faut vraiment en tenir une couche sévère pour être aussi cons, non ? Rien que sur le yiddish j’ai au moins trois bouquins qui lui sont entièrement consacrés. Mais leur cerveau est tellement atrophié qu’ils n’arrivent pas à imaginer que ce soit possible, ces pauvres chéris… sans parler du quatrième, de Claude Hagège, qu’on peut trouver partiellement sur Internet. Ils ne comprenne pas que je puisse me faire aussi documentaliste pour leur apprendre ce qu’ils ne savent pas… Ils haïssent même les documentalistes tellement ils sont tarés ! On n’est admis dans leur cercle d’estime que si on parle gâteau, cuisine, rouleau à pâtisserie et pelle à tarte… Sont vraiment comiques…!
ils sont tarés ! On n’est admis dans leur cercle d’estime que si on parle gâteau, cuisine, rouleau à pâtisserie et pelle à tarte… Sont vraiment comiques…!
C’est un art de vivre.
Cela évite d’être mono-maniaque.
et la maryse.
Vous avez oublié la maryse.
Il était fait pour éblouir de jeunes nigauds…, et tout ce clinquant de style et de fausse érudition m’agrandissait les yeux d’étonnement.
Green, Journal,1941, p. 157.
Et, en plus, ils croient que si on s’intéresse à un sujet particulier, on est monomaniaque…! Ce sont des gens qui n’ont pas de constance. Ils ne savent pas ce que c’est. Ils ne cherchent jamais à approfondir un sujet sur la longue durée. Ce sont les enfants de leur époque du zapping, à partir de quoi ils se permettent de juger de tout et de rien ! Et ils voudraient en plus qu’on les prenne au sérieux et qu’on les respecte… Sont vraiment malades !
Le dada est peut-être le plus grand besoin de l’homme: ce grain de folie est comme le sel de la vie. Il faut absolument qu’un homme soit monomane, ait une pensée fixe qu’il ramène, digère et remâche sans cesse comme un bétel, à propos de*…
Goncourt,Journal,1859, p.644.
* à compléter
@WGG
je ne comprends pas à quelle motivation répond votre post qui ne contient que la copie en langue originale du magnifisue poeme de Celan « le lait noir de l’aube » avec la magnifique mise en parallele des destins de la Shulamit et de la Gretchen
Sans intérêt pour ceux qui le connaissent, et vraiment hors d’atteinte sans la béquille d’une traduction pour les autres, même honnêtes germanistes de niveau scolaire, ce que j’ai pu vérifier auprès d’une amie prof d’allemand pendant trente ans qui a séché sur ce texte que je voulais lui faire connaître
>zerbi & wider
bah les pilotes aussi brassent de l’air et sont monomaniaques.
ce n’est pas une critique c’est une constatation.
il y a aussi une autre méthode qui consiste à élargir en cercles concentriques.
———-
suis ds le train ; 1h50 désormais pour parcourir 140 km. avec 1h 10 de plus in va à Paris. c le progrès.
et je pleure pour la dame de N’Gor qui a donné 12 emplois en ouvrant un restaurant sur la plage. Ils pleurent tous à Dakar à la maison rouge.
il se penche vers moi, me demande vous ne me reconnaissez pas ?
Ben si Nathan Ben…….qui a passé son année de 4ème à m’em…..er.
Ds un lycée pro. aujourd’hui, il a 17 ans : élève brillant archi-paumé. Avec son copain africain/français.
D. dit: 7 janvier 2018 à 16 h 22 min
Quand la remarquable musicienne qu’était Véronique chanson ridiculise involontairement la petite chanteuse France Gall.
(merci de faire abstraction de la vulgarité de Nagui et de son émission tapageuse)
http://youtu.be/ksMdd5lLRKk?t=29
Pourquoi cet emploi de l’imparfait ? N’est-elle plus une remarquable musicienne `? Je trouve que si. En tout cas, je ne trouve pas France Gall particulièrement ridiculisée pendant cette interprétation, et ce malgré les commentaires sur YouTube qui vont dans ce sens.
Widergänger dit: 7 janvier 2018 à 17 h 05 min
Et, en plus, ils croient que si on s’intéresse à un sujet particulier, on est monomaniaque…!
La monomanie n’est même pas un mal en soi. Balzac ne cessait de dénoncer les « passions uniques » alors qu’il ne vivait que pour la Comédie Humaine.
C’est pourtant facile à comprendre DHH.
Lisez le post d’avant où je cite Martin Buber qui parle des « racines aériennes » (LUFTwurzeln) des Juifs d’Allemagne, qui ont perdu leurs racines, et dans l’extrait du poème de Celan, qui parle de leur tombe dans l’air (Grab in der LUFT). Vous ne voyez pas le rapport tragique et prémonitoire en quelque sorte des considérations de Martin Buber avec le destin des Juifs allemands ?
Quoi de plus large que la Comédie Humaine ?
Mais je n’ai pas de passion unique. Je cherche à comprendre. Pour y voir une monomanie, faut vraiment être un tantinet meshuge, comme on dit en yiddish…
Les racines aériennes, ce sont les racines du ciel.
Pas forcément une mauvaise idée, tant cette Histoire de la violence d’Edouard Louis était caricaturale ; elle devrait passer mieux que dans le roman, sans parler du talent d’Ostermeier dont la réputation n’est plus à faire. Mais c’est tout de même un pari risqué :
« Le metteur en scène Thomas Ostermeier, va adapter Histoire de la violence, deuxième roman d’Edouard Louis (éd. du Seuil), en mai prochain à la Schaubühne de Berlin, l’un des plus grands théâtres d’Europe dont Ostermeier est le codirecteur artistique depuis septembre 1999. » Télérama
rose dit: 7 janvier 2018 à 17 h 31 min
>zerbi & wider
bah les pilotes aussi brassent de l’air et sont monomaniaques.
Au manche, pas question de penser à autre chose !
« Mais je n’ai pas de passion unique. Je cherche à comprendre. »
En tout cas, vous nous cassez bien les couilles. Cela va être toute l’année comme ça ?
oui Sergio
Delaporte
pourvu que non.
sinon, nous allons la prendre (la porte) (pardon, racines du ciel volant bas, cramponnée au manche pourtant)( je ne savais comment lui dire, vous n’ y allez pas de main morte).
rose dit: 7 janvier 2018 à 17 h 52 min
Quoi de plus large que la Comédie Humaine ?
Effectivement, c’est très (très) vaste. Mais je pense tout de même que cet étude des caractères humains virait à l’obsession et pouvait être considérée comme une passion unique dans son cas. Je crois même qu’elle l’a rendu fou.
Il est intéressant de constater que les représentation de l’histoire juive chez les Juifs d’Allemagne à la fin du XIXè siècle balance encore entre deux temporalités, une temporalité théologique (le peuple élu et tout ce que ça implique) et une temporalité de la rationalité historique, laïque. La seconde temporalité tend à dominer la représentation du passé, de l’histoire.
Mais on voit bien que ces deux temporalités, qui définissent une sorte de schizophrénie de l’identité juive, finissent par éclater et par donner naissance aux deux courants qui s’affrontent dans le monde juif ashkénaze en donnant naissance en 1897 d’une part au courant sio.niste représenté par Th. Herzl et de l’autre au courant bundiste qui trouve son origine dans la bourgeoisie juive de tendance socialiste de Vilna (Vilnius) en Lituanie, sur laquelle viendra se greffer ensuite le mouvement ouvrier bundiste plus à gauche encore, voire carrément communiste, qui prône la naissance d’une nation juive mais en Europe, ce qui n’apparaît pas impossible à l’époque étant donné que l’Empire autre-hongrois propose aux différents groupes ethniques d’accéder au statut de région autonome au plan administratif et d’une certaine « décentralisation » politique du pouvoir. C’est ce qui pousse à choisir le yiddish comme langue nationale du peuple juif et à mettre en œuvre le Congrès de la langue yiddish à Czernovitz prévue en août 1908.
Pour la petite histoire, c’est le même homme qui invente le terme de « sio.nisme » et qui œuvre à l’organisation de ce congrès de la langue yiddish après avoir quitté le mouvement sio.niste, Nathan Birbaum (1864-1937), avocat à Vienne, qui parle évidemment un allemand irréprochable mais dont les parents étaient des hassidim de Galicie qui parlaient un dialecte juif local, le judeln, une variante du yiddish.
rose dit: 7 janvier 2018 à 17 h 53 min
Les racines aériennes, ce sont les racines du ciel.
_________
Non ! Pas du tout ! C’est commettre justement un parfait contre-sens que de traduire LUFTwurzeln par « racines du ciel », puisque Martin Buber veut au contraire dire par ce terme (« racines aériennes ») que les Juifs allemands flottent dans l’air sans racines désormais en raison de l’émancipation à la suite du mouvement des Lumières, la Haskala. L’expression « racines aériennes » signifie précisément qu’ils ont perdu leurs « racines du ciel », la tradition religieuse juive.
Ed, il y a la Véronique Sanson des années 70 à…mettons 85 avec de nombreux chefs d’œuvre.
Et il y a l’après, c’est à dire pas grand chose voire rien de valable plus tout un tas de chanson pas écrite par elle et d’un gout souvent incertain.
Je trouve que France Gall chante moyennement dans cette émission alors que Sanson me fait immédiatement décoller. Une maitrise, une plénitude, une « habitation » qui fait la différence. Mais bon dans l’absolu ce n’est pas une catastrophe, je suis d’accord. C’est le contraste qui me saisit. Après il y a la subjectivité.
Non, Balzac n’a jamais été fou ! Mais se pose dans son œuvre le problème de l’identité. Il y a même eu un colloque important à ce sujet : Balzac et la crise des identités (édité chez Christian Pirot en 2005, qui rejoint par certains côté le problème qui se pose aussi aux Juifs à la fin du XIXè siècle, dont je parle. Vous voyez bien que je ne suis pas du tout monomaniaque ! Bien au contraire. Le problème d’identité n’est pas né aujourd’hui même si on en parle aujourd’hui beaucoup. C’est en réalité un vaste problème de la Modernité.
Un article de ce colloque s’intitule par exemple : « 1850 ou l’éclatement des identités politiques de Balzac », de Patricia Baudoin. Or, 1850, c’est aussi la date où en Allemagne Heinrich Graetz rédige sa monumentale Histoire du peuple juif né du besoin de retrouver une identité juive perdue et qui se lit précisément dans cette optique par les Juifs de l’époque et jusqu’à la génération de mon grand-père né en 1876.
…
…machin-chouette,!…mais,…qu’est-ce qu’on , peut faire, pour vous,…
…avec, vos juifs d’Allemagne, à se dorer la pilule,…
…vous, n’allez pas, vouloir commander, en Allemagne,…comme en France, soumise à vos Charlie-Hebdo, de la fabrication de récupérations tout management,…
…les règlements de comptes, pour s’approvisionner, en banques et ses transferts à nos paradis du lucre,…
…
…poussez le bouchon, trop loin, pour voir,…du ?, spectacle, de plus , à vos nombrilismes quotidiens,!…of course,!…
…etc,…Ben-Heur, sur Tartufe,…
…
D. dit: 7 janvier 2018 à 18 h 33 min
Ed, il y a la Véronique Sanson des années 70 à…mettons 85 avec de nombreux chefs d’œuvre.
Jolie coïncidence car j’ai réécouté « Amoureuse » pas plus tard qu’hier alors que je n’écoute presque jamais Véronique Sanson. On peut parler de chef d’oeuvre ici.
J’ai dû m’y remettre parce que j’étais sur une playlist de Juliette Armanet (son album est excellent).
Quant à son « habitation » sur scène, c’est effectivement sa marque de fabrique. En tout cas, je comprends mieux votre emploi du passé !
@WWG
Malgré l’évidence que vous lui prêtez ce rapprochement m’avait échappé ? Vous me l’expliquez et j’en salue la subtilité .Merci., Mais croyez vous que Celan ait eu Buber entête en écrivant son poème? probablement pas
Ce rapprochement s’est imposé à vous et a pris place dans votre fonds culturel personnel à partir de votre lecture intertextuelle de familier à la fois de Buber et de Celan , lecture croisée qui fait émerger l’image circulaire de la complémentarité entre l’air dans lequel les juifs prennent racine, et l’air dans lequel ils s’en vont en fumée.
Et pour moi c’est cela la culture, un acquis personnel qui résulte de la démarche par laquelle on enrichit le sens de ce que l’on connaît par le sens de ce qu’on apprend ,
Mais avec la traduction (celle de Moses de préférence) cela irait vraiment mieux pour les commentateurs du blog qui découvrent le poème
Mon intention, delalourde, c’est de te rendre un peu moins con, un peu plus humain. Mais à te lire, je constate avec amertum mon complet échec… Je l’ai mauvaise ! Il faut que j’améliore ma pédagogie, c’est un fait. Mais t’inquiète, j’œuvre. Je père sévère comme dirait Lacan…!
Vous n’êtes pas monomaniaque, mais vous ramenez Balzac aux juifs. On peut évoquer n’importe quel auteur ou problématique, vous y verrez un lien avec les juifs. Je dis cela sans animosité.
Mais non, voyons, DHH ! Celan n’a pas en tête Buber en écrivant son poème après la guerre ; mais ce hasard, cette coïncidence, est justement d’autant plus pertinent. C’est moi qui fais ce rapprochement. Mais il est intéressant, il me semble. Il dit baucoup de chose de cette époque et de ses impasses tragiques.
D. dit: 7 janvier 2018 à 18 h 50 min
http://www.youtube.com/watch?v=MUhDV8wxF7E
Le fameux « bisou mamie ».
Bien sûr, DHH, la culture n’a rien d’un copier/coller. C’est ce que beaucoup ici n’arrivent pas à comprendre et croient bien à tort (ou parce que c’est leur propre façon de faire et de penser la culture) que c’est ma pratique et ma façon de penser.
On pense forcément à partir de lecture incontournable qui servent de point d’ancrage à la réflexion personnelle dont on ne saurait se passer mais qu’il faut aussi faire l’effort de dépasser si l’on veut construire du sens. C’est ça qui s’appelle lire. Mais beaucoup ici ont une idée limitative de la lecture qu’ils projettent abusivement sur autrui sans cesse. Moi, je m’en moque, mais c’est pour dire.
« Tous les dimanches, c’est pô tous les jouuurs »
On pense forcément à partir de lecture incontournable qui servent de point d’ancrage à la réflexion personnelle dont on ne saurait se passer mais qu’il faut aussi faire l’effort de dépasser si l’on veut construire du sens. C’est ça qui s’appelle lire.
C’est également ma conception de la lecture. Chacun a son propre corpus et réfléchit par intertextualité.
Je n’ai pas mis la traduction du poèmed e Celan parce qu’elle se trouve facilement sur Internet. Paresse.
Mais j’en suis très heureux, Ed., que nous ayons ce point en commun. Nous allons pouvoir tisser des liens intertextuels à présent…
Mortelles pensées
http://youtu.be/Mdh3qyxFCck?t=3283
L’œuvre de Balzac est précisémnt la grande œuvre de la première moitié du XIXè siècle qui est une transition entre des personnages « typisés » (qui incarnent une passion, thème bien connu) des personnages singuliers et à multiples facettes à partir des années 1840. C’est tout le travail de la Modernité qu’on voit à l’œuvre chez Balzac dans sa conception du personnage romanesque, et qui suit au fond l’évolution de la crise identitaire dans toute l’Europe, crise à laquelle les Juifs sont particulièrement exposés, bien plus que les autres précisément enr aison de leur judéité qui est au fond une interrogation sociale, politique et métaphysique sur ce qu’est au juste l’identité.
La réponse :
http://youtu.be/o9UJy8iLQaw
@WGG @ED
Pour broder autour du theme intertextualité et culture ,ci-dessous quelques exemples tirés d’un petit pense bête que j’avais préparé pour expliquer cette idée à des jeunes lycéens de ZEP que je rencontrais une fois par semaine :
1) L’historien Paul Veyne dans ses mémoires raconte une virée de jeunesse qu’il a faite dans un bordel de Rome. Et en conclusion du livre, il écrit à propos de cet épisode, avec le recul et la sagesse sceptique d’un homme vieillissant et un peu revenu de tout « c’est là sûrement ce que j’ai eu de meilleur » ;
Soit ; Mais cette affirmation apparaît à première vue un peu surprenante de sa part.
Or elle résonne différemment pour qui sait que cette phrase démarque les mots de Frédéric Moreau au dernier chapitre de l’Education Sentimentale.
Le héros du roman y évoque, comme ce qu’il a vécu de meilleur, le souvenir d’une visite qui a tourné court au bobinard de son village, quand il était gamin. Le sens vrai du texte de Veyne se révèle alors ; Ce grand historien nous dit en réalité avec un peu de fausse modestie : « Je suis un peu comme Frédéric Moreau, héros de l’échec habité au soir de ma vie d’une grande amertume et n’ayant plus comme lui qu’une aventure dérisoire à laquelle me raccrocher.
2) Lorsque Mallarmé, dans un poème un peu maniéré pastichant les bergeries du 18 éme, fait dire par le berger à la bergère : « Nommez-moi berger de vos sourires », c’est un peu précieux mais plutôt joli. Mais c’est encore plus signifcatif pour le lecteur familier du Cantique des cantiques, où les dents de la bien-aimée ressemblent à « des brebis qui reviennent du bain, », verset qui confère une subtilité renouvelée à la métaphore “berger des sourires”, et colore cette déclaration d’amour de l’érotisme tranquille et souriant qui caractérise ce texte biblique.
3 )Quand Chateaubriand, cherchant à traduire en mots la suavité d’un nuit d’été douce, tiède, sereine et diaphane, dit qu’il s’agit d’une « nuit de lait et de miel », sa phrase n’a pas de sens au pied de la lettre ; En fait , c’est une phrase poétique qui vaut par les harmoniques liés à l’aura de tendresse et de pureté primitive, qui dans notre imaginaire nimbe ces deux éléments
Cependant, qui connaît un peu la bible ne s’en tient pas là ; l’association lait et miel, liée dans le Livre à la terre de Canaan, nuance cette évocation, en apportant à cette nuit la sacralité d’une nuit biblique. Cette référence peut alors s’enrichir d’un apport littéraire : La nuit de Booz et Ruth dans le poème de Hugo, ce qui lui confère, entre autres, une composante « nuptiale auguste et solennelle » et qui laisse apercevoir « un croissant fin et clair parmi [les] fleurs de l’ombre…. » .
En marge de cet exemple on peut évidemment remarquer que Chateaubriand, antérieur à Hugo ne pouvait vouloir mettre tout cela dans sa formule(comme Celan a partir de Buber). Mais c’est tant mieux, Cela montre qu’au niveau du lecteur sont apparues ,avec le temps et précisément grâce à ses references culturelles. des possibilités inattendues d’enrichissement du texte.
il est essentiel de comprendre que la culture c’est tout autre chose que des connaissances accumulées ;ce sont des connaissances digérées, On pourra apprendre par cœur “la culture pour les nuls», ce que font à grande échelle Bouvard et Pécuchet, cela ne suffira jamais à faire d’un ignorant un être cultivé
Mais pour en revenir une fois de plus, au grand dam de delalourde, au sort des Juifs au sortir de la Grande Guerre, il est certain que le Traité de Versailles, en humiliant l’Allemagne, a agi comme un acide sur une plaie et provoquer une réaction en Allemagne qui explique en grande partie la confiance que les Allemands ont pu faire à Hitler, qui a été suffisamment habile et roué pour exploiter cette situation où les grandes puissances européennes ont placé l’Allemagne avec une grande irresponsabilité, en dépit de l’aide ds grands banquiers américains pour renflouer l’Allemagne dès 1924. Mais, au fond, le mal était fait, le pli était pris malgré la politique d’entente d’Aristide Briand, Hitler avait déjà toutes les cartes en mains pour mener à bien sa barque vers l’enfer. Personne des hommes politiques de l’époque ne l’a compris. Il est indéniable que la catastrophe est née de là. Seuls quelques grands esprits comme le comte Kessler, qui connaissait parfaitement bien le monde politique, le comprend très vite, y compris la faiblesse native de la SDN. Mais il n’avait plus aucun pouvoir.
Ce soir je mange du jambon.
Bien sûr, DHH. C’est précisément ce que je m’efforce d’inculquer dans mes cours à mes élèves de 3ème. Ils comprennent peu à peu ce que veut dire le mot de « culture », et que ce qu’ils ont appris sur le conte en 6ème doit aussi leur servir à lire un conte de Voltaire. Je rame… mais ça finit par rentrer quand même !
;ce sont des connaissances digérées
burp..
Chacun a son propre corpus
fait en sorte que le bordel reviennent souvent ed..sinon tu fras plouquesse
Ce soir je mange du jambon
tout ça pasque ça rime havec sanson..c’est dtrés mauvais gout dédé
bonne rentrée widergänger demain
Quant à son « habitation » sur scène
hugo haurait dit toabitation..et il aurait fait rimé havec kilomètre..je n’sais pas comment..mais hugo havait un muscle surnuméraire..c’est 3j qu’il l’a dit
c’est pas feuille de rose au bordel pour tout l’monde demain
le lait et le miel en référence au bain de lait d’ânesse DHH, celui de Cléopâtre, lait additionné de miel ?
ce que font à grande échelle Bouvard et Pécuchet, cela ne suffira jamais à faire d’un ignorant un être cultivé
dailleurs c’est cqui les rend sympathique même à son hauteur..c’est la vie qu’il aurait aimé mais n’a pas eu hassez de bravoure..pour ça que mopaçant disait que c’était plutôt raté..il l’a perçé a jour papa
rose havec ses clystères..intertestuelment parlant
WGG pédagogue :
Tirer la chasse,
Vider les gogues.
@D. dit: 6 janvier 2018 à 11 h 56 min
Ce qui me gêne, D, dans votre déclaration c’est les généralisations que vous faites. Un compte pour un. Autant de femmes et d’hommes différents, ayant un rapport au sacré variable, parfois inexistant dans le sens religieux. Ce qui m’importe c’est ce dont un être témoigne par ses actes, son attitude, son écoute, son rapport à l’autre. Avec ou sans religion. C’est une longue patience pour arriver à accepter qu’un autre puisse penser différemment de vous dans différents domaines (politique, arts, littérature, vie courante) sans hargne, jalousie, désir d’avoir absolument raison.
Oui, il y a des prêtres lumineux, droits, offrant leur vie aux autres mais pas tous, oui il y a des prêtres qui ont une conduite irréprochable avec des enfants, pas tous. Comme partout, une humanité diverse, grains et ivraie mêlées. L’Église, quand elle ne se mêle pas des mœurs de la société, est éprise d’entraide avec les plus défavorisés comme beaucoup d’associations laïques. Pour réfléchir aux textes, les monastères sont parfois plus propices…
Les textes que vous nous offrez, posés comme cela, sans méditations ni discussions, entre deux échanges portant sur toute autre chose, me font penser aux pages d’éphémérides que nous aimions détacher, enfants, et qui nous donnaient l’intuition du temps qui passe et des fêtes qui reviennent, comme les saisons, pour faire mémoire.
Pour terminer, un passage de « Terre des hommes » d’A. de Saint-Exupéry.
« Il y a le doux grondement du moteur et, en face de moi, sur la planche de bord, toutes ces étoiles calmes.
Je médite cependant. Nous ne bénéficions point de la lune et nous sommes privés de radio. aucun lien, si ténu soit-il, ne nous liera plus au monde jusqu’à ce que nous donnions du front contre le filet de lumière sur le Nil. Nous sommes hors de tout, et notre moteur seul nous suspend et nous fait durer. Nous traversons la grande vallée noire des contes de fées, celle de l’épreuve. Ici point de secours. Ici point de pardon pour les erreurs. Nous sommes livrés à la discrétion de Dieu. » (p.116 – folio n°21 – Gallimard)
Bonne soirée.
Demain matin, j’attaque ma rentrée avec L’Ami retrouvé avec mes 3ème…! Mais je me rends compte à quel point c’est un texte difficile à lire pour eux. Je leur ai préparé des notes et finalement ça fait quelque 7 pages écrites en petites caractères n°9. C’est dire tous les éclaircissements que je considère comme nécessaire à leur intelligence du texte ! C’est dire aussi l’abîme qui se creuse dans les repères culturels indispensables à toute lecture. Est-ce qu’à leur âge j’étais dans la même situation ? Je ne me souviens plus. Sans doute mais en partie seulement je crois. Mais ils vont bosser, et commencé par me préparer 3 exposés :
— L’histoire dans L’Ami retrouvé
— La nature dans ce récit
— Judaïsme et identité dans ce récit.
Et leur faire lire en annexe un peu de Hölderlin, d’Eduard Mörike, de Rilke, un peu de poésie yiddish, un peu de roman yiddish, un peu de Heinrich Graetz en yiddish sur l’histoire juive en photocopie pour leur montrer ce que c’est. Beaucoup de travail qui ont occupé une bonne partie de mes vacances. Après ça, il y aura toujours des cons comme delalourde pour dire que les profs se la coule douce ! Des monstres.
Ou comme P…de Paris, le pauvre type butté, borné, à baffer…!
à WGG,
quelque part vous avez écrit:
…Le seul résultat, comme le constate d’ailleurs aussi Claude Hagège dans son ouvrage sur le yiddish, …
pourriez-vous svp me donner le titre de cet ouvrage, merci (je n’ai rien trouvé sur Amazon.fr
C’est également ma conception de la lecture. Chacun a son propre corpus et réfléchit par intertextualité.
bouguereau mon intertextualité à moi se fait avec cléopâtre. dslée pour vous : lait + miel = bain de cléopâtre. À chacun sa propre intertextualité.
« Après ça, il y aura toujours des cons comme delalourde pour dire que les profs se la coule douce ! Des monstres. »
Ben OUI.
24h/24h sur la RDL à vitupérer pendant 15 jours.
moi, je ne dis pas que vous vous la coulez douce, mais je dis et je vous ai déjà dit que ceci que vous nous présentez n’est pas un travail au niveau d’élèves de troisième.
Sans doute vous préparez-vous à enseigner au lycée à la rentrée prochaine ?
merci christiane pour Terre des hommes ; je suis dans lettre à une amie de jeunesse imaginaire, Rinette et ai entamé Lettre à un otage.
@rose
Cleopatre :pourquoi pas? le rapprochement lait/ miel appelle chez vous des images de séduction féminine , érotiques et lascives sur fond de paganisme antique .
c’est votre lecture. Elle en vaut une autre
WGG,
C’est incroyable ! J’ai moi aussi étudié L’Ami retrouvé en 3e. C’était pourtant il y a trèèès longtemps. Les œuvres étudiées changent peu (Candide au bac, La Chartreuse de Parme en khâgne, etc.) au fil des décennies.
Widergänger dit: 7 janvier 2018 à 18 h 27 min
rose dit: 7 janvier 2018 à 17 h 53 min
Les racines aériennes, ce sont les racines du ciel.
_________
Non ! Pas du tout ! C’
etc.
c’était de ma part un sympathique petit clin d’oeil à vous adressé sur le Goncourt de Gary Les racines du ciel, puisque je suis aussi monomanique mais avec un spectre largement plus étendu que le vôtre.
et puis l’aérien, c’est le ciel ; quoique vous fassiez.
cordialement et sans rancune, j’aurais pensé que vous auriez apprécié. Schplaf. Pof.
Merci DHH oui je crois que chaque lecture en vaut une autre.
non Ed à 18h06
lorsque le champ est large on ne devient pas fou. La psychopathologie de la folie est dûe à l’étroitesse du champ obsessionnel ; d’où certain souci que je me fais (à tort sans doute, pck cela ne me regarde pas).
salut à tous, bonne soirée
Désolé, rose, mais nous ne sommes pas faits manifestement pour nous comprendre.
Mais, enfin, rose, il s’agit simplement d’éclairer le texte au niveau d’une classe de 3ème. Il ne s’agit pas de faire un cours de lycée ou de fac ! Vous êtes bornée ou quoi ?
P. confond ses fantasmes et la réalité. Comme tant d’autres ici. Pauvre homme !
@Claude Bahia
— Claude Hagège, Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d’Europe, Paris, Éditions Odile Jacob, 1992.
Vous en trouverez de larges extraits en ligne, que j’ai consultés pour poster mes commentaires.
Les petits cons comme la P… de Paris n’est manifestement pas capable de comprendre que je travaille aussi en postant. C’est pas une flèche, c’est sûr, le pauvre.
Merci beaucoup DHH pour votre démonstration et les exemples sur lesquelles elle s’appuie. Vous prêchez bien évidemment un converti, mais ces références (il s’agit plus précisément de références si on se place du point de vue de l’auteur, et d’intertextualité de celui du lecteur) sont passionnantes.
Je pense que tout lecteur assidu se constitue naturellement une culture, il digère plus qu’il n’ingurgite puisque c’est son intention de départ. Sinon, pourquoi lire si ce n’est pour se constitue un corpus, une culture et prendre un véritable plaisir intellectuel dans l’intertextualité ?
Mais l’intertextualité est constitutive de la définition même de la littérature.
Écrire c’est toujours réécrire.
« un peu de poésie yiddish, un peu de roman yiddish, un peu de Heinrich Graetz en yiddish sur l’histoire juive en photocopie pour leur montrer ce que c’est. »
C’est au programme?
Il vaudrait mieux, car ça ne va pas plaire à tout le monde.
Dieu, que vous êtes cons, mes pauvres chéris ! Il s’agit de leur donner des textes à lire en lecture libre pour éclairer un texte qui lui fait partie du programme. Vu, le débile ?
>Widergänger c’est clair : aucune entente si ce n’est cordiale (avec des pincettes)
je pensais -depuis tout à l’heure- venir faire un cours sur La Promesse de l’aube à vos élèves de troisième, si vous m’invitiez avec l’assentiment de votre hiérarchie.
C’est la première fois, depuis un an et deux mois, que j’ai un pincement au coeur lorsque vous en avez parlé de cette lecture cursive.
Sinon, ce n’est pas à moi que vous allez apprendre les lectures et les oeuvres d’accompagnement en culture générale qui accompagnent le travail fait en classe sur une oeuvre précise. Je suis au taquet.
La culture, il est nécessaire d’opérer une progression dans l’apprentissage de manière à ne pas décourager les apprenants.
Rainer Maria Rilke en troisième ce nest pas de leur niveau.
Vous n’allez pas m’apprendre à faire des grimaces.
Ou vous voulez les impressionner et allez les décourager, ou vous ne savez pas où ils en sont.
Quant à Hölderlin, université. Pas le lycée.
Widergänger, je refuse de me faire du souci pour vous, que cela soit le dit.
En troisième les élèves ont quinze ans wider. 15 ans. dix plus cinq = quinze.
Sinon, et je repars, pour moi l’intertextualité autour de Cléopâtre, tout le bataclan érotisme sensualité etc. à perpète : Cléopâtre est une reine.
Tout le reste galvaudage.
allez zou.
Passou,
Je viens de lire le début de votre dernier « roman », qui prend plus la forme de l’éternel reportage comme dit Mallarmé que de la littérature romanesque. Je ne crois pas qu’il suffise d’accoler le mot de « roman » à un travail pour faire que par magie un reportage prenne une allure romanesque. C’est le problème.
On va sans doute vous tresser des couronnes de louanges dans la presse. Mais je vais vous dire une chose entre nous. Vous ne gagnerez rien en croyant naïvement vous en tirer sans prendre le risque de vous mouiller en écrivant. Céline n’a vraiment pas tort quand il dit qu’il faut mettre ses trippes sur la table si on prétend devenir écrivain. C’est ça ou rien !
Mais je vous promets de vous lire quand même et même davantage. Mais la manière que vous avez d’aborder le problème de l’identité et de l’origine n’est pas vivante ni convaincante. Il eût été mille fois plus intéressant de lire cette quête à travers ses répercussions à travers une conscience d’aujourd’hui avec tous les risques qu’une telle aventure personnelle, spirituelle, métaphysique comporte. Ça ç’aurait été de la littérature, nom de Dieu ! Vous croyez avancer quand vous reculez.
Votre « roman » ressemble à une chronique de la Rdl un peu plus longue que d’habitude ; c’est écrit dans le même style conversationnel de bon aloi de l’universel reportage. On attend autre chose de vous. Rappelez-vous ce mot de Gœthe : Rien de grand ne se fait sans la peur. Osez affronter cette peur dans le prochain. On vous accordera peut-être alors l’honneur d’entrer dans l’enfer régénérateur de la littérature. C’est ça ou rien. C’est Céline qui a raison.
@C’est Céline qui a raison
Diablerie !
Mais qu’est-ce que vous en savez de leur niveau ? Et qu’est-ce que vous savez des textes que je vais leur donner à lire ? Il faut bien qu’ils en tâtent un peu puisque le récit en parle. Il y a des extraits des Cahiers de Malte tout à fait accessibles à cs élèves, des poèmes, des extraits des lettres à un jeune poète aussi. Pareil pour le reste. Ça n’a rien d’extravagant. Il faut bien qu’ils comprennent aussi un peu quelque chose au problème de l’identité juive puisque le récit en parle. Il s’agit de s’adapter à leur âge évidemment. Et tout cela fait partie par ailleurs de leur programme d’histoire, que je sache ! Je ne vois pas où serait le problème.
Je vous signale que le poème « Milieu de la vie » de Hölderlin est dans le récit ! Vous l’avez oubliez, semble-t-il. Vous me faites rire avec vos idioties, tiens.
Vous n’avez pas conscience non plus que la littérature c’est d’abord un problème de forme à 99, 99999999999 %. Que Cléopâtre soit une reine n’a d’intérêt que sur le plan formel. C’est bien ça d’ailleurs qui manque tellement à votre façon de lire et d’aborder les textes ici. C’est pour ça que vous ne comprenez en général rien à ce que j’écris…
99, 99999999999 % ça fait beaucoup pour un pourcentage de wgg
…
…la littérature, c’est fada,…
…
…rien, à s’inventer, pour produire, des richesses,…
…
…tout au plus, se borner, à des rudiments conviviaux,…des misères de manières, pour se faire montrer du doigt,…des bornes atteintes,…à ses connivences d’états,…ces strates de soumis,…Ah,!Ah,!…
…
…le déverrouillage des arts et industries,…quand, tout se recycle,…
…aux raisons misérables de l’état,…
…faire dérailler tout, le monde,..en cours,…etc,…lucres à ses résultats prévisionnels,…les leurres investis,…
…
…
Juste une question de novice dans les relations entre les protagonistes de ce blog (même si je suis quasiment sûre de la réponse) : est-ce que vous vous êtes déjà rencontrés dans la vie ? Car vous semblez tous vous « pratiquer » les uns les autres depuis des années.
Bien sûr que non, voyons ! Jamais je ne rencontrerai plus jamais personne d’ici. Je n’appartiens pas à leur monde et je n’aspire pas à en faire partie. Ils me sont totalement étrangers. Totalement.
Alors MàC vous avez accepté et moi non ?
j’ai rencontré d’ extrêmement loin aux rencontres méditerranéennes Assouline. Et dans deux endroits différents Jazzi et DHH.
nous nous sommes ratés avec Paul Edel et christiane.
Mais c’est moi qui suis allez dans le cours de Màc ! Ça avait un sens, j’y allais avec ds documents d’histoire de ma famille qui sont aux archives du Mémorial de la Shoah, pour préparer son voyage scolaire à Auschwitz, où sont mortes ma grand-mère Rachel et ma grand-tante Slema. Ça leur a été très utile d’ailleurs, m’a dit ensuite Màc, qui faisait ce travail d’ailleurs dans le cadre d’un projet encadré par le Mémorial de la Shoah. Il ne s’agissait pas de parler de littérature. Je suis professeur de lettres, je ne vais pas inviter dans mon cours un professeur de lettres pour faire un cours de littérature, ça va pas non !
Mais vous rencontrez qui vous voulez, je n’y vois aucun inconvénient. C’est votre vie. Mais c’est pas la mienne, c’est tout. Entre vous et moi, il y a un abîme d’incompréhension infranchissable. Vous êtes pire qu’une prison pour moi. Un enfer vivant ! Alors je ne vais pas me rendre malade pour vos beaux yeux, non !
@Car vous semblez tous vous « pratiquer » les uns les autres
Le noviciat a ses vertus
https://www.youtube.com/watch?v=-nGLqXZ-f70
Widergänger
je vais être claire avec vous : reine c l’image globale, le fatum. Collier de perles.goûteur qCésar lait d’ânesse et mules brodées ce sont des détails sans importance.
rappelez- vous la chose qui m’a paru d’une extrême importance il y a quelques jours où, pardon de mon imprécision, rien ne compte sauf l’endroit auquel on aboutit. La fin. Tout le reste n’est que broutilles.
C’est cela Cléopâtre : la reine.
Maintenant si vous voulez vous attarder sur les mules brodées libre à vous.
Ben moi ça a un sens aussi. c du partenariat. je viens de lire l’horŕible article du journaliste du New Yorker qui traite Gary de grand menteur et je peux leur raconter l’analepse à partir de Big Sur où Henry Miller et Anaïs Nin poétisait lorsque la ŕoute number one était la destination privilégiée d3 Kerou1c et ses potes.
je ne cherche pas à entrer en concurrence avec vous. Gary fait partie de mes compétences.
Je mets en route l’appétence. À vous la suite et le boulot. Sur l’Ami retrouvé je me la ferme.
Moi, je ne rncontre pas les gens pour rencontrer les gens. D’abord, j’ai une âme de solitaire, ensuite je suis affreusement exigent avec les gens comm je le suis avec moi-même. Je suis extrêmement élitiste, je ne fréquente pas n’importe qui. C’est une question de bonne santé mentale. Les autres c’est toujours l’enfer, comme dit si justement Sartre. Une bonne distance est indispensable pour bien vivre et être heureux. Je me passe très facilement de mes congénère qui sont à 99, 999999999 % de grosses bestioles atroces, vulgaires et absolument infréquentables ! Je hais le genre humain. Je suis un horrible misanthrope.
poétisaient
Jack Kerouac.
je serais une invitée ponctuelle.
Au fait, il est venu Assouline avec vos quatrièmes l’an dernier ?
Ben moi je suis vraiment à fréquenter. Les gens recherchent ma compagnie et parfois je me cache pour que l’ on me foute la paix.
Je suis jolie intelligente et je sais me fringuer si je suis décidée. Franchement vos élèves seraient contents si vous pas trop.
Bon grande nouvelle : Widergänger est un ours.
« Mon intention, delalourde, c’est de te rendre un peu moins con, un peu plus humain. »
Avant, mon pauvre wgg, il faudrait balayer devant votre porte. Vous vous prenez pour un prof extra, mais nous ne sommes pas vos élèves, ici. En somme, nous n’avons rien à faire des propos pédants et stériles d’un prof raté que ses élèves chahutent. Essayez déjà de vous améliorer vous-même, avant de vouloir réformer les autres, trop grande ambition pour vos petits moyens ! Cette insolence imperturbable fait de vous la tête à claques du blog à Passou, qui n’a rien à faire, lui non plus, de vos conseils littéraires d’écrivain impuissant et tout aussi raté. Vous êtes une parfaite mouche du coche qui nous casse bien les couilles, wgg !!!
nne, c’est tout. Entre vous et moi, il y a un abîme d’incompréhension infranchissable. Vous êtes pire qu’une prison pour moi. Un enfer vivant ! Alors je ne vais pas me rendre malade pour vos beaux yeux, non !
mais comment savez-vous que j’ai, de surcroît de beaux yeux ?
C’est un comble.
Allez salut.
ouaip wgg, en fait, vous nous prenez pour d3s cobayes.
Bien braves nous sommes. M1 grand-mère m’avait prévenue : vous pensez à voix haute et nous nous sommes assez gentils pour vous répondre attentivement.
En guise de bilan, je vais vous dire avoir le sentiment que nous vous consacrons trop de temps de patience d’attention qui seraient bien nécessaires à d’autres plus discrets et talentueux. cf le post de DHH sur l’intertextualité sur lequel nous pourrions rebondir.
Absolument, un ours. Et qui griffe en plus, et qui mord ! Je dois ressembler à mon père pour ça. Un jour quelqu’un était venu à la maison, je ne me souviens plus qui. Mon père l’a reçu. Plus tard, cette personne a dit à ma mère : ah c’est votre mari ! Il m’a fait fait peur. Mon père était farouche. Mais c’était le meilleur des hommes, un cœur en or, un tendre, un timide. Je suis très semblable à lui. J’ai appris à me forger des anti-corps pour repousser les attaques ennemies… Les autres ne m’intéressent pas à 99, 99999999 %. Je sais d’avance de quoi ils sont faits. Les autres m’ennuient en général profondément, je n’ai aucun plaisir à les fréquenter. Mes collègues pas mieux que les autres. Ils ont des préoccupations d’homme moyen qui ne sont pas du tout les miennes. Les miennes leur seraient, s’ils les connaissaient, totalement étrangères, totalement illisibles, incompréhensibles. Il y a juste une collègue prof d’histoire avec qui je communique. Et comme par hasard elle juive ashkénaze. Là, avec elle, je n’ai jamais l’impression extrêmement désagréable avec tout autre, d’être un étranger échu d’une autre planète et totalement inadapté à l’humanité courante. C’est très rare. Et ça me suffit. Nos rapports sont vrais, sincères, humains. On se comprend à demi-mot, c’est ce que j’attends d’une amitié, rien de plus. Tous les autres types de rapports humains ce n’est que cruauté.
Non, pas du tout. Mais vous m’intéressez parce que vous êtes l’humanité ordinaire, vous êtes le Réel. Et j’ai une passion pour le Réel. Le Rél est la grande passion de ma vie. Comme les extraterrestres qui viennent du cosmos nous visiter. Nous sommes pour eux aussi le Réel de la terre. Et passionnants pour ça.
Mais je ne vais pas entrer dans la cage avec le fauve pour me faire dévorer, ça va pas non !
widergänger
la grosse différence entre Chaloux et vous c’ est que vous – moi je- ramenez toujours tout à vous. il faut que la terre tourne autour de vous.
Chaloux lui n’ est jamais moi je.
il sait participer à un univers dont il est membre minuscule et essentiel.
ce que j’aime tout particulièrement chez lui, outre le fait qu’ il s’ intéresse à autrui est son profond désir d’ égalité.
pas de combat de chef wider : prenez moins de place et intéressez- vous à chaloux sincèrement. vos qualités seront mises en exergue et vos défauts atténués.
mais alors wider que faites- vous ici à part nous exploiter ? Nous voler ? Nous dépouiller de notre temps notre attention et notre tendresse ?
Mais vous êtes un monstre à vous lire.
Un être de papier.
Mais je prends plaisir à vous casser les couilles. J’aime beaucoup ça. Une sorte de divertissement au sens pascalien du terme, pour éviter de penser à mon salut…
Mais si vous êtes cet individu outrecuidant qui ne s’ intéresse qu’ à sa petite personne infatuiée et prend les autres comme expérimentation clinique, alors je vous emmerde widergänger.
Ah du temps de Marusa vous étiez atteint d’ une humanité sensible.
Vous évoluez de drôle de manière !
Blindé. Fermé. Glacé.
bonne route à vous,
@ l’horŕible article du journaliste du New Yorker qui traite Gary de grand menteur
Mais qu’est-ce que c’est que cette affaire ? Son gaullisme l’aura perdu ; décidément quelle plaie
dergänger dit: 7 janvier 2018 à 23 h 46 min
Mais je prends plaisir à vous casser les couilles. J’aime beaucoup ça. Une sorte de divertissement au sens pascalien du terme, pour éviter de penser à mon salut…
donc vous êtes vicieux.
je n’ ai pas de couilles. votre effet est raté.
c ce que je dis. Prêt à tout et à n’ importe quoi pour capturer l’ attention.
ciao.
C’est bizarre ce que vous me dites. Je ne parle quasiment à personne ici et vous me dites que le monde tourne autour de moi, c’est paradoxal, vous ne trouvez pas. Il n’appartient qu’à vous de le faire tourner autour de vous. Qu’attendez-vous ? Les autres s’intéressent à moi, mais moi je ne m’intéresse absolument pas à eux. Quasiment jamais. Je vis ma petite vie, c’est tout, en recevant des tombereaux d’insultes mais je suis immunisé, et je trouve dans ces insultes une confirmation de mon point de vue tragique sur l’humanité courante. L’humanité courante me dégoûte, il faut bien le dire…! Mais je fais avec. On n’a pas le choix, sauf celui de la misanthropie. Un blog c’est comme une fenêtre ouverte sur l’humanité ordinaire, qu’il faut cotoyer mais à distance, pour ne pas avoir à en souffrir.
jean langoncet
ai trouvé cela chez ariane chemin.
À NYC on ressort La promesse de l’ aibe et les Cerfs volants Kites.
Sans doute ds la perspective du film à exporter.
Un tyoe a commis un très long article sur un ton épouvantable.
Gary aime le sexe c’ est un grand menteur et la suite de cet acabit.
J’ ai cessé aux deux tiers.
Entre la vie de Gary et la vie de ce commis de bureau, rond de cuir, il n’ y a aucune commune mesure.
Oui, de plus en plus fermé à la bêtise, c’est vrai.
Vous voyez bien que les autres c’est l’enfer !
@Entre la vie de Gary et la vie de ce commis de bureau, rond de cuir, il n’ y a aucune commune mesure.
Si vous aviez l’amabilité de donner le lien vers ce commis, à votre meilleure convenance, qu’on juge sur pièce
Pour Cléopâtre Reine tragique, Rose, adressez-vous à la maison Berlioz, La Mort de Cléopâtre, Cantate, de préférence avec Janet Baker.
C’est sur Youtube, et de mémoire ce doit être Barbirolli qui dirige.
Bonne écoute.
MC
DHH dit: 7 janvier 2018 à 19 h 23 min
C’est épatant ce que vous nous offrez là !
Cela me rappelle une recherche que j’avais menée dans l’art : le visible et l’invisible dans l’art. L’invisible en-deçà ou au-delà du visible comme une doublure, présent dans l’œuvre d’art, le caché-montré, comme une présence dérobée à la vue et qui enrichit son sens.
Je pense aussi aux tableaux nombreux, inspirés d’œuvres plus anciennes transformées (Manet repris par Cézanne et Picasso* (Le déjeuner sur l’herbe) et bien d’autres exemples multipliant les allusions à la manière d’un rébus pour initié. (La Joconde de Vinci, La Madeleine de de La Tour, L’odalisque d’Ingres…)
Citations littéraires, picturales et certainement musicales. Idem, pour le cinéma (Godart), l’art photographique.
(*Il y a eu une exposition très intéressante et amusante en 2009 au Grand Palais : « Picasso et les maîtres ». Des Velasquez, Poussin, Rembrandt, Le Gréco, Goya, etc, réinterprétés par Picasso.)
Mr 99, 99999999 % de vide.
Contre la météorisation :
un trocart.
On oublie trop souvent que le « docteur » Göbels avait fait sa thèse de littérature sur le romantisme. Les liens entre le nazisme et le romantisme ne sont pas une lubie de monomaniaque. L’historien J.P. Stern d’ailleurs, insiste sur ce lien dans son livre Hitler, le Führer et le peuple, publié en Champs Flammarion, dans son chapitre 5, « Les racines du nazisme au XIXè siècle ».
Il écrit notamment : « Les valeurs dont se nourrit cet homme nouveau (l’homme romantique) ne sont ni la pitié, ni la vertu, ni la loyauté, ni la constance, ni même la quête de la vérité scientifique, mais la capacité d’expérience : à cet homme le romantisme confère tout à la fois une sensibilité et une disponibilité infinies aux impressions les plus subtiles en provnance du monde extérieur, et une capacité héroïque à s’affirmer en tant qu’individu. Selon cette conception de son moi, l’homme vit par la vertu de son imagination et des libres dictées de sa volonté. »
C’est exactement le titre du film de Riefenstahl sur Hitler : Le triomphe de la volonté. En cela il y a même un rapport étroit entre le romantisme et le nazisme, et comme un aboutissement… à ne jamais perdre de vue quand on les lit, y compris Hölderlin, et surtout lui !
M’enfin Widergänger, comment un lecteur aussi avisé que vous peut-il porter un jugement aussi définitif sur un livre dont il dit lui-même n’avoir lu que le début ! Oui, vous avez raison, le premier chapitre relève de l’universel reportage, volontairement, et après, imaginez-vous, c’est différent et après encore encore plus différent, et vous y trouverez même les tripes de l’auteur, incroyable, à condition de faire l’effort d’aller jusqu’au bout…
Bon, bon je vais le lire, ne vous fâchez pas ! Mais j’avais cru comprendre que vous interrogiez les autres au lieu de vous interroger vous-mêmes.
…
…je n’écrirais rien, question, arts et techniques,…
…
…en somme, l’art,!…pour vous spolier, suivant, vos goûts,…avec ou sans Bitcoins,…
…
…faire du surréalisme gratuit,…n’importe quoi, pour donner, à chercher, un sens,…Oui,!…hélas, le surréalisme nazi,…
…la liste est longue, et déborde, sur sujets,…Crassus, Vespasien, Christ et Tartufe,…les rôles, pour croire au profit, sans détruire, l’unité, du pays,…c.q.f.d.
…un dessin, relier les points,…etc,…
…
« Il est probable que le Premier ministre n’a pas lu une seule page de ces abjects pamphlets anti-juifs », a réagi M. Klarsfeld dans un communiqué. « Sinon il n’aurait pas utilisé l’argument de la +place centrale+ de Céline dans la littérature française pour accepter la publication de ces pamphlets +soigneusement accompagnés+ ».
« Il n’est pas envisageable que la société politique française accepte la diffusion de tels textes nocifs et talentueux d’incitation à la haine raciale et à l’extermination des Juifs », a ajouté cet inlassable militant de la mémoire de la Shoah. « Nous ne laisserons pas republier de tels textes qui ont mené nos parents à la mort. »
Ouest France
On apprend incidemment que cette republication » accompagnée » est à destination des étudiants en université.
C’est donc une fake news, lue ici, qui tendrait à faire croire que ce livre est pour les toquards qui auraient des velléités d’antisémitisme. Ils sont bien à destination des antisémites de l’akadémie de paris, qui s’ignorent.
Le boursouflé enseigne dans une Yeshiva pour loubaviths.
Encore à propos des mages.
Au départ, les mages auraient dû être quatre, car en plus des dons conformes à la légende — l’or, l’encens, la myrrhe —, il devait y avoir des pistaches — un apéritif était prévu dans l’étable de Bethléem ? —. Le quatrième mage, le nom me fuit, était très riche — pour ne faire qu’un exemple, son chameau était le roi de ces frugaux ruminants à deux bosses bien adaptés à la vie dans les régions arides —. Enfin, le quatrième mage n’était pas seulement un homme riche, il était aussi très généreux et compatissant, et en chemin il se laissa distraire par la dure réalité et négligea de suivre à la trace l’étoile que lui montrait le chemin : dans le désert il rencontra une fillette qu’à la suite d’un bien fâcheux concours de circonstances s’était perdue, et il l’aida à retrouver les siens ; puis il trouva dans la pierraille une plante assoiffée, et il l’arrosa avec sa dernière eau ; traversé qu’il eût le désert, il tomba sur des enfants esclaves qu’il libéra ; et il fut encore ralenti par une femme et un homme avec un nouveau-né qu’il dût cacher parmi les gens de sa suite, car ils s’échappaient de quelques soldats mal intentionnés qui avaient reçu de leur roi l’ordre de tuer tous les bébés du royaume. Il arriva ainsi très en retard au lieu de rendez-vous établi par l’étoile, et il ne trouva dans l’étable que le placide bœuf — l’adjectif avant le nom pour différencier ce pacifique ruminant d’un ancien habitué de ces lieux — ; on raconte que le mage assît près de la mangeoire et qu’à un moment une lumière se fit et une voix qui venait de nulle part lui dit : « J’était perdue et tu m’as aidée, j’étais assoiffée et tu m’as arrosée, nous étions esclaves et tu nous as libérés, l’on voulait me tuer et tu m’as caché, etc., etc. ». Désormais personne ne se souvient plus du quatrième mage, car les gens vraiment bien on les oublie toujours.
Je suis tout à fait de l’avis de Serge Klarsfeld. Cette publication ne doit pas exister.
la vie dans les bois dit: 8 janvier 2018 à 8 h 03 min
Le boursouflé enseigne dans une Yeshiva pour loubaviths.
_________
Quand on lit ça, on se demande bien qui est boursoufflé…!
Récompenses minimes, Frans Hals :
Ezra Pound :
http://blogfigures.blogspot.fr/2012/02/ezra-pound-canto-xiv.html
La légende de Taor le quatrième mage qui arrive en retard. Michel Tournier a traité la légende pour interroger les fondements de la spiritualité occidentale.
Ezra Pound, faut le lire. Son livre sur les troubadours, incontournable. Son autre livre sur la création poétique, important aussi. Sa poésie, je ne l’ai jamais apprécié, sans doute faute de la lire vraiment dans le texte.
@ je viens de lire l’horŕible article du journaliste du New Yorker qui traite Gary de grand menteur.
C’est plutôt:
« non anglophone, je découvre tweeter et ses immenses possibilités de troller en quelques signes, et de faire le buzz sur tout et n’importe quoi ».
Non ?
Car pour le reste, ce n’est pas si » horrible » que cela, quand on pense que » menteur professionnel » c’est quand même le b-a-ba du métier de romancier, dans le registre storytelling..
https://www.newyorker.com/magazine/2018/01/01/the-made-up-man
Il faudrait à un moment accepter qu’il y a de tout dans le monde : le bien, le mal et le comme ci comme ça ; ou alors on réécrit l’histoire à notre goût, ce qui n’est pas très sain pour l’esprit.
@Cette publication ne doit pas exister.
mais la publication des pamphlets antisémites de LFC, existe déjà, pauvre naze, gratuite et accessible sur le net.
Simplement elle n’est pas » accompagnée » , elle manque d’explications de texte, pour des akadémiciens antisémites de paris. C’est un bon plan marketing, quoi.
On notera ce glissement sémantique: les » accompagnants » les nomment maintenant: textes polémiques.
Ezra Pound, Cathay :
j’ai noté cette réaction de faux-cul, bien chantournée:
« Non, je ne m’y attendais pas (- à cette demande d’interdiction à titre préventif-) dans la mesure où d’autres écrits antisémites ont récemment été publiés sans susciter aucune réaction ».
l’exécuteur testamentaire de LF Destouches.
bon plan marketing: susciter la demande commerciale, pour un produit dont vous n’avez aucun besoin, ni ne vous fait envie.
Le plan marketing, à vocation émétique.
On trouve les régurgitation de Céline sur le net pour pas un sou ; je me souviens qu’un habitué de la RdL les éditait quelque part en Amérique du Sud ; personne ne peut empêcher qu’un malintentionné fasse paraître ces textes accompagnés d’une interprétation positive — enthousiaste, même ; il vaut donc mieux qu’une cloche critique se fasse entendre.
« il devait y avoir des pistaches — un apéritif était prévu dans l’étable de Bethléem ? —. Le quatrième mage, le nom me fuit, était très riche — pour ne faire qu’un exemple, son chameau était le roi de ces frugaux ruminants à deux bosses bien adaptés à la vie dans les régions arides — »
c’est bien sympa cette histoire d’apéro chic et festif à l’étable, Renato 😉
Le quatrième en particulier, quel bel homme.
Toutefois je note un contresens historique; cela m’est venu à l’esprit car l’autre jour, je me suis rembobinée l’histoire filmée de Lawrence d’Arabie, pour la 4ème fois.
Alors non, les Mages ne sont pas venus trinquer à dos de chameau. Car ils ne venaient pas du désert.
Non ils sont venus à cheval.
C’est gravé dans la pierre…
https://www.limousin-medieval.com/les-rois-mages
« je me souviens qu’un habitué de la RdL les éditait quelque part en Amérique du Sud »
mais tous les vieux de la rdl se souviennent de ces prévenances accordées et de l’accueil tout en verbes du 3ème groupe conjugués à l’imparfait du subjectif, pour cet éditeur délinquant, exilé au Paraguay. Certains y allant même d’une franche complicité. Ni les uns ni les autres n’ont survécu, du reste. ET c’est tant mieux.
Il suffit de mettre en valeur les pages talentueuses des pamphlets de Céline pour calmer les esprits chagrins, la présentation du prestigieux passou s’en chargera à la manière de l’avertissement en Allemagne, obligatoire avant le screening du « Juif Süss » devant un parterre supposé semi-ignorant.
Benozzo Gozzoli aussi il les fait voyager à cheval (bien que les oreilles de l’un des équin suggèrent plutôt le mulet ou un grand âne :
http://www.travelingintuscany.com/images/art/benozzogozzoli/cappelladeimagi/10young1700.jpg
mais le chameau est plus exotique…
Oups ! équin > équinS
Renato, d’où vous vient cette version de l’aventure du quatrième roi mage?
Reprise du boulot aujourd’hui, troisième galette des Rois (et s’il devait y avoir quatre rois, devrais-je ingurgiter une quatrième galette ?), curiosité pour le « nouveau roman » de notre hôte, admiration devant la cavalcade mise en ligne par Renato (et ce n’est pas un âne mais une mule), et j’ai retrouvé un poème ancien qui, à la relecture, ne me fait pas honte. Allez, zou :
L’Eau douce (la vie en Bray)
Bien loin de l’île de Corfou
Plus doux que l’andalou sauvage
Sans les rivages des Vanuatu
Ni les danses des Lotophages
Où es-tu, mon pays sage
Que nul ne le connaît vraiment
A part trois noms et deux villages
A deux pas de Paris, pourtant
Tu sembles las comme un visage
D’ancêtre ayant tant vécu
Collines douces sentes herbues
Aulnes et frênes éperdus
Quand une feuille ride le ru
Là, le lait le miel coulent tant
Qu’on se croirait à Canaan
Mais si le ciel s’y repose
C’est qu’il y pleut, ma foi, souvent
Le Pays de Bray est une mousse
Que l’eau mille fois éclabousse
Mais c’est pour toi, mon pays sage
Que je demeure fille d’eau douce
@ j’ai retrouvé un poème ancien qui, à la relecture, ne me fait pas honte.
La honte, ce n’est pas bien, en effet, quand il faut un minimum de courage pour aller faire son cours sans ride sur le ru, comme jadis Honoré D’urfit. L’estime de soi en élégante poétesse constitue toujours un atout indéniable pour la reprise du mois de janvier.
Mes hommages à votre courage et salutations à messieurs vos époux et fils.
Excellemmente journée à toussent.
christiane 8 janvier 0 h 22 min
Je garde un merveilleux souvenir de cette expo fabuleuse « Picasso et ses maîtres » (2 milliards d’euros pour l’assurance !!!)
Zerbinzttz
Merci. Il est bien ce flash sur l’expo. On y replonge avec délice.
Oh, les e ont migré vers les z. Bourdonnement d’abeille. C’était Zerbinette, bien sûr !
J’ignore qui est juif ou non juif ici et dans quelle mesure est-ce un souci et pour qui, mais à la lumière de votre papier sur l’effrayant « retour de l’antisémitisme » je tenais depuis longtemps à nous rafraîchir la mémoire sur le passage le plus troublant du livre majeur du regretté Zygmunt BAUMAN, Modernité et Holocauste (1989).
Je pense notamment au courageux 5e chapitre sur la « coopération des victimes » dont il dit ceci : tâche ingrate et douloureuse que celle d’analyser l’une des choses que nous préférons taire,… les mécanismes modernes qui prévoient la coopération des victimes à leur propre statut de victimes (p. 19). Il se réfère surtout à l’époque aux travaux d’Isaiaj TRUNK (les PV des Judenraäte encore existants) qui vont tout à fait à l’encontre de ceux d’Arendt… Vous vous souvenez sans doute de l’argument selon lequel sans toutes les aides substantielles et variées (apportées par les victimes), l’Holocauste aurait tout de même eu lieu, mais il serait entré dans l’histoire comme un épisode différent (du genre : si tous les juifs avaient désobéi en même temps). Avec ces aides, en revanche, d’après lui, l’Holocauste « oppose à l’historien et au sociologue un défi complètement nouveau ».
La prémisse de sa thèse est la suivante : l’objectif du génocide est atteint quand le volume de violence a été suffisant pour saper la volonté et la résistance des victimes, et que le groupe désigné a été privé des ressources nécessaires pour la poursuite de la lutte. ZB s’emploie d’abord à montrer comment l’entreprise génocidaire dût commencer par les élites traditionnelles, en tant que cibles de choix et ‘ennemi principal’ à décapiter. Ensuite, comment il fallut installer des élites juives dans un nouveau rôle au sein des Judenräte dans les ghettos, en nommant des Présidents choisis dans des groupes d’anciens vénérables, partageant des principes théorico-légaux sur l’exercice de tout pouvoir, y compris ceux qui codifièrent l’organisation autogestionnaire isolée des ghettos juifs. Or, explique ZB, l’autorité juive exerçait un pouvoir formellement illimité sur la population captive ; et par le haut, elle était à la merci d’une organisation criminelle (201 – un rôle de médiation crucial dans la perte de pouvoir des juifs). Il s’en suivit trois conséquences majeures : – ils firent le jeu de leurs oppresseurs en facilitant leur besogne tout en étant guidés dans leur action par un objectif de survie rationnellement interprété ; -> et, ajoute ZB… dans une thèse beaucoup plus générale, c’est la faculté du pouvoir moderne, rationnel, et organisé sur le modèle bureaucratique que de déclencher des actions fonctionnellement indispensables à ses objectifs et en même temps notoirement contraires aux intérêts vitaux de ceux qui les affectent (p. 203).
Et voilà ses développements sociologiques qu’il nous faut maintenant affronter, en essayant pour le moment de rester à bonne distance de l’effroi.
S’agissant d’abord des mécanismes de verrouillage des victimes (en ghettos physiques) par une organisation qui s’estime totalement compétente pour établir les paramètres de comportement des victimes, en les écartant physiquement du contexte de la vie et des préoccupations des autres groupes et en les en séparant psychologiquement… Et ensuite, du verrouillage par organisation de leur isolement spirituel…. Sa démonstration scientifique s’agence de la façon suivante : 1/ Excitation des sentiments antisémites des gens ; et mécanismes psychosociologiques de provocation du dégoût et de la répugnance. 2/ Propagande centrant les mesures anti juives exactement sur leur cible (cf. lois de Nuremberg). 3/ Contrôle de la ségrégation par un accompagnement du processus de « silence assourdissant des élites établies de la société allemande » (ex. des élites scientifiques trop attentives à préserver leur identité de savants – cf. Heisenberg… comme porte-parole de la Raison… qui ne signifiait pas d’avoir une éthique de leur activité scientifique mais l’unique objectif de préserver leur propre autonomie professionnelle) ; 4/ Capitulation des élites juives les incitant à transformer leur honte en orgueil pour diminuer la dissonance cognitive de cette capitulation liée à la complicité avec l’Holocauste. 5/ La solitude juive étant devenue complète, pas d’autres moyens rationnels que ceux d’épouser les principes comportementaux édictés par les geôliers : efficacité, profit accru, dépenses réduites. L’action rationnelle dans leur cas ne pouvait tendre et se mesurer qu’à l’augmentation de leurs chances d’échapper à l’extermination ou d’en limiter l’envergure ; ils furent sans cesse confrontés au choix entre un mal et un moindre mal, avec toujours l’espoir de sauver quelque chose, même si cet espoir se réduisait en permanence (l’espoir de la libération toujours ajourné, Befreiung).
D’où, par ex, s’imposa l’idée d’un droit exclusif à un traitement plus clément pour les « juifs établis » (de vieille souche) par rapport aux « juifs immigrés » (il s’agissait de briser les stratégies de solidarité intercommunautaires)… ce mécanisme de longue date facilita « l’anéantissement par étapes » (p. 218) /// on peut comparer avec l’establishment juif qui acquiesça à cette résolution de Vichy selon laquelle, pour protéger les juifs français, on pouvait bien livrer les juifs immigrés aux Allemands///… redoublé par un traitement différencié par les Judenräte à l’intérieur de chaque communauté pour conquérir le droit de devenir un « courtier en survie » (R. Hilberg). La croyance était répandue selon laquelle sacrifier quelques-uns pouvait sauver la masse (cf. bourgeoisie juive viennoise), non plus que celle que d’occuper un poste de préséance pouvait donner plus de chance de survie « l’individualisation des stratégies de survie conduisit à une ruée générale pur obtenir des postes et des rôles jugés favorables ou privilégiés et à des efforts pour s’insinuer dans les bonnes grâces des oppresseurs » (p. 221).
Comment un grand sociologue juif d’origine polonais a-t-il pu évoquer l’idée d’une théorie de la rationalité individuelle au service de l’anéantissement collectif ?… Voilà, ce me semble, ce qui devrait en principe intéresser les lecteurs socio-historiens des blogs qui tournent toujours autour de ces questions…, tant à l’Amayerling qu’à la RDL.
Là où il y a du choix, il y a possibilité de se comporter rationnellement, et c’est ce que fit la majorité des juifs, les Conseils juifs ayant accepté leur rôle d’échelon inférieur de la hiérarchie administrative allemande. Toute autogestion juive signifiait objectivement coopération… Tout était perdu avant d’avoir commencé, et pourtant, à chaque stade de la guerre, des décisions et des mesures devaient être prises et des buts poursuivis rationnellement. (ZB raconte que si l’arpenteur K. avait perdu sa bataille solitaire contre le Château, ce n’était pas parce qu’il avait agi de façon irrationnelle mais au contraire parce qu’il s’était évertué à employer la raison dans sa relation avec un pouvoir qui (supposait-il à tort) réagirait rationnellement à des avances rationnelles, ce en quoi il se trompait). Ainsi, en alla-t-il de la campagne « salut par le travail » lancée par des Conseils juifs dans les ghettos d’Europe de l’Est.
Dans le monde rationnel de la bureaucratie moderne, l’aventurier irrationnel est le dictateur (226). Ils travaillaient pour retarder la défaite finale de la force sinistre qui avait juré leur anéantissement. La police juive se devait de rechercher les obstinés et les forcer à se soumettre… (228), les Allemands les rassuraient après chaque « action » en leur affirmant que c’était la dernière. (et les Judenräte continuaient d’adhérer à l’idée que sacrifier certains en sauverait beaucoup plus)… Les gains calculés sur des baes rationnelles étaient transformés en obligations morales… Et cette stratégie du moindre mal fut poursuivie jusqu’au bout… « Comme si, lorsque Dieu voulait perdre quelqu’un, il ne le rendait pas fou – mais rationnel » … Après ce vertige,… ZB m’a semblé quelque peu se ressaisir : « mais il est vrai que la rationalité des dominés est toujours l’arme des dominants ». Et de poursuivre son implacable démonstration sur la rationalité de l’instinct de conservation.
Cet instinct est en principe l’ennemi n° 1 du devoir moral. Or, les conseillers et policiers juifs furent toujours confrontés à un choix simple : mourir ou laisser mourir les autres (laisser d’abord mourir les autres : peu débrouillards, doux, naïfs, honnêtes et scrupuleux), puis accepter des distinctions de classe (riches vs pauvres) dans une période où l’accès au pain devenait crucial (plus le prix de la vie montait, plus baissait celui de la trahison, p. 240)
Il nous faut conclure : qu’est-ce que l’Holocauste nazi a révélé à la science critique, au juste ? Et bien ??? A nous apprendre à distinguer entre la rationalité de l’acteur (qui est un phénomène psychologique) et la rationalité de l’action (qui demande à être mesurée par ses conséquences objectives pour l’action). Or, quand les deux rationalités se répondent et se recouvrent, la raison est un bon guide de comportement individuel. La concordance acteur/action ne dépend pas de l’acteur mais de l‘agencement de l’action qui, à son tour, dépend d’enjeux et de ressources dont l’acteur ne contrôle rien. Enjeux et ressources sont manipulés par ceux qui contrôlent véritablement la situation.
Que généraliser en tant que considérations morales sur le sujet magistralement traité par Zygmunt Bauman ? Quelques-unes de ces pauvres banalités discutables : 1 – dans des conditions de pouvoir fortement asymétriques, la rationalité des dominés est un avantage (très) incertain. 2 – L’histoire de l’organisation de l’Holocauste pourrait devenir un manuel de gestion scientifique 3 – La « rationalité » est très insuffisante pour unique étalon de mesure de l’efficacité organisationnelle , mais on le savait même depuis Max Weber. 4 – On ne peut pas éliminer les critères qualitatifs, normes morales comprises, pour comprendre l’efficacité des actions humaines, en sociologie.
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Et voici le dernier grain de sel de la journée pour nos ami-es internautes : la subjectivité de la littérature et du témoignage vécu nous importeront toujours autant, sinon plus, que toutes les thèses de sociologie les plus étincelantes. Et il n’y a pas besoin de recevoir de bordées d’injures pour nous en convaincre. La coexistence pacifique est encore de ce monde, je l’espère toujours pour ma part.
christiane,
Zerbinzttz, whouh, j’ai l’impression que c’est le fantôme de WGG qui m’interpelle 😉
JJJ « La coexistence pacifique est encore de ce monde, je l’espère toujours pour ma part. »
Pour ma part, j’ai bien l’impression qu’elle s’effrite. Du temps de mes années étudiantes un copain juif avait fait pendant les vacances le tour de la Méditerranée en stop ; croyez-vous que ce serait possible aujourd’hui ?
Détail amusant (?): à la fin de son périple après avoir franchi la frontière italienne, il s’est fait piquer, en France, pendant son sommeil les sous qui lui restaient…
Jean Langoncet dit: 8 janvier 2018 à 0 h 01 min
lvdlb l’a donné ultérieurement
le jugement d’un homme sur l’autre ne tient aucun compte de leur vécu, et il serait bon de ne pas comparer, d’où mon com. peu aimable sur les ronds de cuir. Parce que le vécu, les tribulations de Gary, c’est quelque chose. Un l’a déjà souligné ici.
c fait, je vous remercie vivement
Berlioz, La Mort de Cléopâtre, Cantate, de préférence avec Janet Baker.
@mon com. peu aimable sur les ronds de cuir.
no problemo. she’s a pretender
https://www.youtube.com/watch?v=A8xn8SLaaa0
@le jugement d’un homme sur l’autre ne tient aucun compte de leur vécu, et il serait bon de ne pas comparer, d’où mon com. peu aimable sur les ronds de cuir. Parce que le vécu, les tribulations de Gary, c’est quelque chose. Un l’a déjà souligné ici.
le « com peu aimable » montre à l’évidence que l’article de Adam Gopnik dans le New Yorker n’a pas été lu… Mais c’est presque un soulagement, de le constater en fait.
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