Pour saluer Montaigne à cheval
Jamais je n’aurais imaginé que j’aurais un jour à adresser un salut amical et fraternel à un internaute disparu. Je ne l’ai jamais rencontré et pourtant, par moments, je croyais bien le connaitre à force de le fréquenter, de le lire ci-dessous, au fond plus déroutant, déconcertant, déstabilisant que prévisible. Celui-ci n’était pas n’importe lequel. Aussi connu et populaire que contesté parmi les commentateurs réguliers de la « République des livres » depuis une dizaine d’années, en dépit de ses absences et de ses réapparitions sporadiques ces derniers temps sous d’autres pseudonymes, Jean-Philippe Goldschmidt, alias Montaigne à cheval, a succombé hier soir à 60 ans à l’hôpital de la Salpétrière à Paris à une irrémédiable défaillance cardiaque, rendant même une transplantation impossible, selon son père, l’écrivain et traducteur Georges-Arthur Goldschmidt.
« Mac », comme on l’appelait familièrement même quand il ne donnait plus signe de vie depuis des mois en raison de graves dépressions, avait longtemps enseigné l’histoire-géo au collège Georges Brassens à Saint-Mard, commune de Seine-et-Marne qu’il appelait Saint-Merd. C’était un passionné tant comme prof que comme lecteur, observateur, agitateur. Doté d’une culture aussi vaste en littérature qu’en histoire, fin germaniste (en 2013, il avait traduit le Tristan und Isolde de Richard Wagner pour les éditions L’Escalier), esprit critique aux aguets, c’était un tempérament vif, emporté, coléreux, qui réfrénait rarement ses emportements et débordements, et pourtant d’une vraie discrétion. Nous profitions tous de ses excès tant il était généreux de ses connaissances, de son intelligence et de sa sensibilité. Il nous aura beaucoup apporté. Il est vrai qu’il fut des rares à qui sa popularité pour le moins contrastée, qui devait aussi à ses éclats, conféra une nouvelle identité en ligne.
Il avait un style percutant (que l’on retrouve jusque dans sa préface à une édition du Napoléon le petit de Victor Hugo), du panache jusque dans l’insulte, des fulgurances dans l’analyse littéraire, des intuitions dans les analogies de situations historiques, beaucoup d’humour et pas mal de grossièreté, sans oublier les calembours comme on n’en ose plus (« Degas et le nu. Deux nus et le gars ») même du côté de Pantin où il vivait. Il nous manquera vraiment, et Dieu sait qu’il ne m’aura pas épargné, moi non plus, comme me l’a fait observer son père, mais cela faisait partie de son charme.
Allez, salut Mac, un dernier pour la route. Son ultime commentaire signé Berguenzinc, le 1346ème sous ce pseudonyme, posté le 2 novembre 2016 à 20h54 à la suite d’un billet sur Réparer les vivants, le film et le roman, que j’avais intitulé à la Proust « Les intermittences du coeur ». On aurait pu croire que, comme tant d’autres dans ces colonnes, il nous faisait une fois de plus ses adieux à la Brel. Mais non : il sentait que c’était pour de vrai :
« Mes chers amis, je quitte le blog. Pour des raisons personnelles . Depuis 2004, je souffre d’insuffisance cardiaque et je vais, c’est le thème de ce billet, être transplanté ce mois-ci. Ce n’est pas mon genre d’en faire des tonnes. Amitiés vraies à presque tous.
y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c’est
Que moi
Le malheur le malheur c’est
Que moi ces choses je les saisIl y a des choses qui me rongent La nuit
Par exemple des choses comme
Comment dire comment des choses comme des songes
Et le malheur c’est que ce ne sont pas du tout des songesIl y a des choses qui me sont tout à fait
Mais tout à fait insupportables même si
Je n’en dis rien même si je n’en
Dis rien comprenez comprenez moi bienAlors ça vous parfois ça vous étouffe
Regardez regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s’ouvre et ferme et ne dit rienPenser seulement d’autre chose
Songer à voix haute et de moi
Mots sortent de quoi je m’étonne
Qui ne font de mal à personneAu lieu de quoi j’ai peur de moi
De cette chose en moi qui parleJe sais bien qu’il ne le faut pas
Mais que voulez-vous que j’y fasse
Ma bouche s’ouvre et l’âme est là
Qui palpite oiseau sur ma lèvreO tout ce que je ne dis pas
Ce que je ne dis à personne
Le malheur c’est que cela sonne
Et cogne obstinément en moi
Le malheur c’est que c’est en moi
Même si n’en sait rien personne
Non laissez moi non laissez moi
Parfois je me le dis parfois
Il vaut mieux parler que se taireEt puis je sens se dessécher
Ces mots de moi dans ma salive
C’est là le malheur pas le mien
Le malheur qui nous est commun
Épouvantes des autres hommes
Et qui donc t’eut donné la main
Étant donné ce que nous sommesPour peu pour peu que tu l’aies dit
Cela qui ne peut prendre forme
Cela qui t’habite et prend forme
Tout au moins qui est sur le point
Qu’écrase ton poing
Et les gens Que voulez-vous dire
Tu te sens comme tu te sens
Bête en face des gens Qu’étais-je
Qu’étais-je à dire Ah oui peut-être
Qu’il fait beau qu’il va pleuvoir qu’il faut qu’on aille
Où donc Même cela c’est trop
Et je les garde dans les dents
Ces mots de peur qu’ils signifientNe me regardez pas dedans
Qu’il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mordLe malheur c’est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parleC’est en nous qu’il nous faut nous taire. »
1 156 Réponses pour Pour saluer Montaigne à cheval
ainsi que les tombes d’Héloïse et d’Abélard
ha c’est du nanan..elles ont voyagées..on pourrait presque mettre une voile dessus
La dernière fois que je l’ai vu c’était à la télé, dans l’émission médicale de la 5
y’a un riplay ?
En tous cas « Les victoires de la musique » confirment que nous sommes au fond du gouffre.
J’ai hier soir regardé en partie la retransmission, c’est réellement consternant.
Quand on sait ce qu’a été la musique française ou tout simplement la variété française, dans les années 50 à 80, c’est tout simplement effrayant de voir à quel (ca) niveau on est tombé. La mode « ethnique » en est pour beaucoup responsable. On trouve quelques voix qui correctement travaillées pourrait être convenables.
Le grand drame est la composition. L’incapacité totale et générale à composer une musique qui tienne la route. L’incapacité totale à penser une orchestration, un arrangement talentueux. On est au niveau musical de la classe de 5ème. Pas plus.
@19.02 je pense que votre jugement est excessif sur la variété française, et je n’ai jamais pris J. Attali pour un c.on s’agissant de ses goûts musicaux, pourquoi dire cela ?
Et en plus ils ont déterré des quasi-morts : Renaud, Véronique Sanson. Tous deux ont ou ont eu des problèmes graves avec l’alcool et ont perdu 90 % de leur talent, de leur niaque. Ce qu’ils produisent maintenant est mauvais au possible.
Quand on sait qui a été Véronique Sanson, quel talent elle était, quelle musicienne hors-pair, les merveilles qu’elle était capable de composer. Quelle honte, quelle décadence.
http://www.youtube.com/watch?v=oGrYSUy0fvI
Je suis atterré par ce que je découvre de ses dernières années de vie ! Quel malheur ! Comment en est-il arrivé là ? Et sa famille, ses enfants, ses neveux ? Je ne comprends pas. Ou je ne comprends, hélas, que trop bien.
Et en plus ils ont déterré des quasi-morts : Renaud, Véronique Sanson. Tous deux ont ou ont eu des problèmes graves avec l’alcool et ont perdu 90 % de leur talent, de leur niaque. Ce qu’ils produisent maintenant est mauvais au possible.
Quand on sait qui a été Véronique Sanson, quel talent elle était, quelle musicienne hors-pair, les merveilles qu’elle était capable de composer. Quelle honte, quelle décadence.
http://www.youtube.com/watch?v=oGrYSUy0fvI
…obligé de passer par un VPN pour faire passer mon 19:12 Quand la farce s’arrêtera-t-elle ?
Je comprends maintenant pourquoi il a cité ce long poème d’Aragon avant de tirer sa révérence. Si je comprends bien, il savait qu’il était fichu quand il l’a publié dans les commentaires. Ce qui le rend d’autant plus pathétique rétroactivement.
@Lazarillo dit: 11 février 2017 à 18 h 55 min
Bonsoir, Lazarillo. Peu de visites… Si on avait su… Mais rien, pas un indice même ici où il est revenu quelques semaines sous le pseudo de Berguenzinc… C’est terrible.
Non, JJJ, c’est de la me.rde totale la variété française d’aujourd’hui. Totale.
Et il racontait qu’il était à Chanaleilles, qu’il allait bouffer quelque part le dimanche…! Nous on y a cru. Ce n’était qu’une histoire inventée en fait. Il nous écrivait depuis son lit d’hôpital à Paris. C’est dingue quand même ! Je savais qu’il était ambigu, qu’il avait le goût des histoires mais à ce point ! Il aurait dû se faire greffer un cœur depuis longtemps. Il le savait. Une sorte de fuite en avant, de suicide.
Je me souviens qu’il avait parlé en parlant de ses collègues de faces de cuul. Je trouvais qu’il avait une bonne vue, mais à ce point ! Tout cela est terrible pour lui et affligeant pour tous.
@Widergänger dit: 11 février 2017 à 19 h 23 min
C’est fou !
Je ne peux pas tout vous dire, mais c’est encore plus affreux que je ne l’aurais imaginé ! Les bras m’en tombe. C’est pire que du Zola.
Êtes-vous capable, JJJ de sentir quelle chaleur se dégage ?
Hier tout était non seulement mauvais mais glacé, clinique, faussement affecté, artificiel. De la m.erde, héritage honteux, enfants illégitimes de la Grande variété française. Voilà tout !
Le pauvre, dans quelle affreuse misère il était tombé ! Je lui avais envoyé des sms quand j’étais en Sologne. Comme il n’avait jamais répondu, je croyais qu’il était fâché. Je n’ai pas insisté. Mais c’était pas ça du tout.
Je crains que D n’ait raison sur ce coup.
Widergänger dit: 11 février 2017 à 19 h 42 min
Je crains que D n’ait raison sur ce coup.
–
C’est pas fini, vous allez en manger toute la soirée, la musique a bien droit à sa vraie victoire ce soir après tout.
Ceux qui le connaissaient dans la vraie vie, c’est normal qu’ils aillent au Père Lachaise mardi
ça doit être affreux pour ses parents
Un indémodable :
https://youtu.be/zD32v2Au504
Tu es toujours là, Michel ? On ne t’entend plus.
quels gouts de plouque et de chiottes (renaud gainsbourg bécaut sanson lama guichard leBars) c’est ca les parents legitimes de la variete française ? tu m’etonnes de la décadence… heureusement la djeune relève de jain va nous balayer toussa, pas trop tôt
http://www.jain-music.com/fr/
Répète-ça un peu, JJJ, pour voir ?
T’oseras-pas.
http://youtu.be/2og-j6f_enw
Oui, je suis là, j’étais en train de faire des recherches sur Google Maps pour ma promenade de demain. Je viens de découvrir — c’est une sorte de miracle parce que rien n’est indiqué sur la façade dans la rue — l’immeuble qui abritait la AUVA (Arbeiter Unfall Versicherung Anstalat, les Assurances des accidents du travail) où Kafka a travaillé de juillet 1908 à 1922, où il a pris sa retraite anticipée pour les raisons médicales que l’on connaît. C’est incroyable ! Le bâtiment est encore là, intact. Il date de 1896. Il est situé tout près de la place de la République d’aujourd’hui, un peu à l’est. Et près de l’ancien Café Arco que fréquentaient les écrivains de son époque mais qui n’existe plus, au n°16 de la rue Hybernska tout près de la gare de Prague. C’est aujourd’hui un hôtel de luxe. Je vais me le payer la prochaine fois que je viens à Prague, 14 Na Porici (c’était le n°7 du temps de Kafka). On peut le voir sur Google ! Son bureau était d’abord au dernier étage puis au premier. Il y avait 250 employés dans ce bâtiment, dont le sommet est orné d’un dôme surmonté d’une petite tour comme un clocher d’église. Il travaillait de 8h à 14 h, ce qui lui laissait pas mal de temps libre pour écrire et lire. En 1910 il fut promu « rédacteur », trois ans plus tard « vice-secrétaire », en 1920 « secrétaire » et en 1922, peu avant sa mise à la retraite, « secrétaire principal » pour lui permettre d’accéder à une catégorie de pension plus élevée. Mais il n’en a profité que deux ans, et très diminué. Et il était déjà très malade quand il écrivit Le Château, ce qui explique sans doute plus sûrement son caractère inachevé que les explications purement littéraires et métaphysiques qu’en donne Blanchot.
Makeba : il y a une atmosphère, une certaine maitrise de l’orchestration mais mélodiquement c’est d’une faiblesse abyssale et même rythmiquement si on fait un peu attention.
Ma pauvre JJJ, vous écoutez de la daube, c’est tout ce que je peux dire.
Il y a ici des magasins qui vendent des petits vases Gallé comme celui que j’ai à la maison qui me vient de mon grand-père russe qui avait du goût et qui, contrairement à moi, avait les moyens de s’en acheter un. Ils sont absolument magnifiques ! J’adore ce style.
Ah bon, c’est une femme. Je ne savais pas.
tiens si tu veux un exemple de mélodie et de rythmique un tant soit peu élaborée
C’est pas compliqué d’un côté on a un musicien né et de l’autre Jain machin qui se trémousse.
Je vous invite à relire le message de Lazarillo.
Celui du 1 octobre 2015 à 3 h 31 min, sur la RDL
C’était une version sensiblement différente, des mêmes faits qu’il relate aujourd’hui.
Entre lui et le poltergeist, on dirait deux clochards.
____________________________________
J’ai écrit cela, tout à l’heure:
« Humainement, c’est bien triste, en revanche. Etre de nouveau survivant. Comme il ne le pensait sans doute pas. »
Cela concerne évidemment le père de bouguereau.
Quand on pense que ce Café Arco était fréquenté par des écrivains comme Tucholski ! Tucholski et Kafka dans le même bistrot ! Ça laisse rêveur. Deux génies.
Les autres écrivains, je ne les connais guère : Willy Haas (probablement juif comme Kafka, à son nom), Paul Kornfeld, Hans et Franz Janowitz, Rudolf Fuchs, Otto Pick, Ernst Weiß, Alfred Kubin, Johannes Urdzidil qui y a situé l’action de sa nouvelle Sie Schrekensnacht (Une nuit de terreur.
Makeba, Jain : 4 mesures niveau école maternelle, répétées en boucle. De la mer.e en boîte par pack de 3 en promo. Rien d’autre.
Karl Kraus s’est moqué des écrivains de l’Arco en les appelant les « Arconautes ». Marrant. C’est en tout cas dans ce café que Kafka rencontra Milena ! La sublime Milena. J’adore cette femme. Je pourrais presque tomber amoureux d’elle, même aujourd’hui… Elle avait un charme fou. En plus, elle était sacrément futée.
L’alternance de D et de Widegänger est assez drôle. C’est le charme de la Rdl. La variété…
Voilà ce qu’écrit Kafka à Max Brod sur une carte postale : « Moncher Max — que dirais-tu de venir me rejoindre à l’Arco tout à l’heure, pas pour longtemps, Dieu nous en garde, juste pour ma faire plaisir. » C’était aussi le lieud e prédilection de Franz Werfel. Jamais lu non plus. Est-ce qu’on les lit encore aujourd’hui ?
Franz Werfel a épousé la veuve de Gustav Mahler en 1929. Je ne savais pas. Deux rescapés de l’horreur nazie grâce à Varian Fry.
Fr. Werfel est lui aussi mort d’une maladie cardiaque à NY en 1945. Il ressemblait d’ailleurs un peu à Màc…
Sur une porte de l’hôtel du bâtiment des anciennes Assurances de Kafka, il y a écrit en grosses lettres : FELICE… Drôle, non !
Werfel prédisait à Kafka que ce qu’il écrivait « n’ira jamais plus loin que Bodenbach » (Děčín, à la frontière de la Bohème au nord-ouest)… Alors que Kafka était ébloui par la prose de Fr. Werfel : « Werfel est vraiment un prodige, écrit Kafka à Felice Bauer ; lorsque j’ai lu pour la première fois son livre Der Weltfreund (L’ami du monde) (notons que je l’avais entendu lire des poèmes), j’ai cru que mon enthousiasme pour lui allait me mener au bord de la folie. Cet homme sait faire des choses incroyables. » Comme quoi, tout le monde peut se tromper…
Comme Lazarillo, je viens d’apprendre par un concours de circonstances, le décès de MàC.
Je voudrais lui rendre hommage sans citer de nom.
MàC a publié sur son blog RdL un texte de ma fille, ce qui est sympathique.
Agrégé de géographie, il a répondu à sa demande sur les climats méditerranéens (ma fille enseignait au milieu de l’Afrique et peinait pour les expliquer à ses élèves).
J’ai moi-même écrit des choses sue la RdL_MàC, et j’y ai gagné de recevoir quelques insultes. MàC m’a défendu avec beaucoup d’élégance. Voilà. Je ne l’ai jamais rencontré,
voici un petit souvenir à sa mémoire
Nicht auf den Himmelgrund gezeichnet,
Über den Schmerzen der Welt
Noch unsichtbar
Ziehst du die Bahn
Am Wendekreis der Zeit.
Ich weiß, mein Stern,
Dein Licht ist unterwegs.
Liberté, mon étoile,
Non inscrite à la carte du ciel,
Au-dessus des douleurs du monde
Encore invisible
Tu traces la voie
Vers la révolution des Temps.
Je le sais, mon étoile,
Ta lumière est en chemin
Peter Huchel (1903-1981) in memoriam Paul Eluard
…
…Oui,!…mister,…D,…
…
…vous avez raison, l’ouïe fine, habitué aux sens de la chanson harmonique, trop bien structurée pour bercés nos aïeux,!…
…
…depuis le temps,..il n’y a plus que du décousu, à la mode et Trust C°,…nos adeptes de jeunes,…au solfèges,…
…
…le peu de bon goût qui reste, ne peux être au four et au moulin,!…
…
…nos artistes » fils à papa « ,!…notre préjudice » notable « ,!…
…
…comme, une certaine » justice « , réservé en finalité,…aux commerces » parrainés « ,…
…
…toutes des putes, » raisons sociales et convivialités, ad-hoc « ,!…
…avant, après, les bébés éprouvettes,!…
…etc,!…envoyez,…Ah,!Ah,!…
…la patrie du bon » cul « ,…
…
Touchée par votre passage, Jean-Ollivier… Oui, que de souvenirs. C’est beau ce souvenir de MàC.
D. dit: 11 février 2017 à 22 h 13 min
tiens si tu veux un exemple de mélodie et de rythmique un tant soit peu élaborée
du même, les lendemains qui tuent
https://www.youtube.com/watch?v=4v3pZFBznzU
Le portrait que Passou dresse de Jean-Philippe porte ma marque du fin observateur qu’il est. Je voudrais à mon tour parler du bonhomme que j’ai bien connu. Je suis ici celui qui le connaissait le mieux pour l’avoir le plus fréquenté, nous étions pour ainsi dire voisins et nous nous voyions souvent. Pendant longtemps, tous les samedis nous nous donnions rendez-vous « Au Général Hoche » à la sortie du métro Hoche, à Pantin, pour boire un « petit jaune » et parler du monde tel qu’il allait. Tenu par des maghrébins avec beaucoup de maghrébins tout autour de nous, dans un quartier à forte présence musulmane, il pouvait s’emporter, en terrasse, à voix haute contre l’islam tout en saluant chaleureusement le serveur avant de se rendre à la boucherie halal kabyle juste à côté. Il n’avait strictement aucun complexe et se sentait libre de dire ce que bon lui semblait sans se préoccuper de l’auditoire. Jean-Philippe était aussi un grand enfant. il en imposait physiquement (il était plus proche d’un Gargantua que d’un danseur étoile), il avait une grande gueule mais il était aussi très immature. C’était un géant intellectuel et un adolescent dans l’âme, facilement manipulable. Il pouvait m’écraser de son avoir, il ne l’a jamais fait, au contraire, j’avais sur lui l’ascendant d’un grand-frère, ce qui ne cessait de me surprendre. Il était en quête permanente d’affection et de reconnaissance, et c’est probablement cette attente, restée vaine parce qu’elle ne pouvait pas venir de ses amis éventuels, qui l’a le plus meurtri. Ce qui m’avait frappé chez lui c’est qu’il n’y avait pas de table. Ils mangeaient soit debout au « bar » de la cuisine, soit sur une table basse inconfortable. Dès qu’il a divorcé et s’est retrouvé seul, il s’est constitué une vraie salle-à-manger. Maniatis dit qu’il n’était pas un vrai bonn vivant. Ce n’est pas exact. Il se savait malade et cependant il défiait la « faculté » en permanence avec un régime alimentaire à des années lumière des « weight watchers ». il n’avait que mépris pour la tempérance « luthérienne » ou « calviniste », il ne connaissait qu’une vitesse, à fond. Était-ce une manière de suicide, je ne le crois pas parce qu’en même temps, à la moindre alerte, il fonçait à l’hôpital, il voulait vivre. Personne n’est tout d’une pièce, ce serait trop simple et Jean-Philippe n’était pas simple. Nous avons passé ensemble le réveillon du nouvel an 2011-2012, chez lui. Il venait de divorcer et ma femme et ma file étaient parties en vacances me laissant avec mon fils sur lequel je devais garder un œil afin qu’il préparât sérieusement les partiels de janvier. Ce fut un dîner festif, dans la joie et l’excès. Le meilleur moment fut quand, avec le café, le Champagne et le digestif, nous passâmes en revue les citoyens de la République des livres. Personne ne fut épargné, pas même, bien entendu, le « taulier » Passou, et avec des épithètes de salle de garde. La guillotine métaphorique fonctionna à plein et les têtes roulèrent, presque toutes. Je crois avoir été son ami, et c’est un privilège dont, maintenant, je me sens un peu indigne pour ne pas l’avoir contacté après notre dernière rencontre. Repose en paix, Jean-Philippe.
« très immature »
« facilement manipulable »
« Je suis ici celui qui le connaissait le mieux pour l’avoir le plus fréquenté, »
……….
Très belle et émouvante évocation, Lazarillo. Mais pourquoi vouloir détenir « la » vérité… A chaque rencontre, son secret, ses échanges, ses paroles, son silence. Lisant les uns et les autres, sans omettre le silence de certains, il apparait, à travers ces fragments, éparpillés, diffus, fugitivement, se glissant dans les regards et les mots, dans une clarté grise, soulevant sympathies et l’inverse, fragments disant autant de lui que de ceux qui témoignent. Qu’est-ce que parler veut dire ? qu’est-ce que se taire veut dire ?
Un homme-enfant au regard pénétrant et espiègle, avec une mémoire si pesante, n’est plus. Bien possible qu’il attendait une reconnaissance particulière qui n’est jamais venue… Mais nous-mêmes ne laisserons-nous pas derrière nous,des conjoints, des amis, des parents, des enfants insatisfaits…
Il reste un manque, comme l’a écrit W., un désarroi, cette épaisseur d’inconnu de ce géant fripon. Ce gavroche qui aimait les pavés parisiens est tombé et « c’est la faute… » à la malchance, à tous les chagrins, à la précarité des espérances, aux illusions qui perduraient.
Il est maintenant hors d’atteinte… en marge.
Un silence après toutes ces paroles. Vivre avec cette perte. La nuit est là…
test
Notre bon ami semblait, à l’usage de l’échange bloguesque, un de ces princes géants échappé de Rabelais, excessif en tout, sans vraiment pouvoir s’en empêcher : question de taille, de dimension, de volume, de positionnement, de sensibilité …
Les gens qui l’aiment pour son côté entier et ses savoirs n’ont pas à culpabiliser : MàC était un personnage fort, plus fort que ne l’était probablement Jean-Philippe que je n’ai jamais rencontré…
Mardi matin, notre cœur battra pour lui, nous qui l’avons connu dans cette Thélème qu’il a si fortement secoué.
RIP, camarade…
Un qui vieillit bien, c’est Lavilliers. Pour la chanson à textes, la seule qui compte, il faut écouter le regretté Allain Leprest, Yves Jamait, Eric Toulis, J.-L. Murat (parfois), la grosse Juliette, l’extraordinaire Brigitte Fontaine… Le fils Dutronc tient bien de son père, Sanseverino est un malin. J’en oublie, ne désespérons pas. Vianney c’est direction poubelle, Jain c’est du bidon. Chansonnettes pour adolescentes fleur bleue et teenagers américanisés.
Grand plaisir de vous lire Lazarillo.
Une chose m’étonne vraiment dans votre récit: pas de grande table pour manger en famille ou avec des amis???
Pour moi c’est un bonheur de préparer un pot au feu ou une blanquette de veau pour une douzaine de convives mais les manger debout ou les picorer sur une table basse, c’est aux antipodes de comment j’imagine MàC !
Avant d’être la femme de Mahler Alma était la femme de Gropius( le Bauhaus). Apres Mahler elle a epousé Franz Werfel qui a fini sa vie à new York avec elle, qui y est morte au début des années 60
Juifs tous deux ,déjà refugiés en France, et se voyant en 1940 de nouveau menacés , ils sont passés en Espagne pour gagner l’Amérique ;Walter Benjamin qui les accompagnait et avait le même projet n’est pas allé plus loin qu’Irun
Au moment de leur passage à Lourdes dans leur fuite vers l’Espagne Werfel a fait le vœu ,s’il s’en sortait, d’écrire une biographie de Bernadette Soubirous ce qu’il a fait
Alma Mahler a écrit une autobiographie, oubliée, mais que ,selon sa technique habituelle Françoise Giroud a largement plagiée quelques années plus tard pour écrire une biographie qui avait un air neuf et à laquelle le nom de son auteur a assuré une bonne diffusion (idem pour Rachel Vernhaegen)
Judith, je serai plutôt pour que l’on se resserve comme à l’antique des pierres utilisées par les prédécesseurs !
Comme on l’a toujours fait.
Le plagiat est une invention débile : rien ne se crée de vraiment nouveau, sauf en sciences.
« rien ne se crée de vraiment nouveau, sauf en sciences. »
Ainsi parla Quart de Neurone
DHH je vous réponds sur l’article suivant.
Tu vois, MàC ! Comme toi, les meilleurs sont partis, et nous laissent avec les cons de l’omnibus de 12h10. Attristés par tant de bêtise …
Certes, ils sont punis, ces racailles génétiquement modifiées, et depuis longtemps : petites études, petites carrières, petits succès, petits échecs, petites amours…
Des résidus de fausse couche !
LE 7 JANVIER 1912
CHARLES VADEL-HAVENT (1874-1947) , né à LOGIS-NEUF, Manche, et mort à VIEILLE-MAISON, Seine et marne,
était un ingénieur en mécanique très célèbre, et dans la tradition des Beau De Rochas, des De Dion-Bouton, des Panhard- Diléga.
Constructeur de génie, et surtout ardent thuriféraire du Progrès Social, co-fondateur de la SFIO, Charles Vadel-Havent professait l’idée, plus tard reprise par Bergson, que l’Homme était voué au Progrès Perpétuel. Il avait donc eu l’idée de forger une nouvelle branche de la mécanique , « la mécanique morale ». En 1906, il publia un opuscule fort remarqué « En Voiture », dans lequel il développe ses théories quant à une prédestination de l’invention vers le futur et l’opprobre que l’on devait vouer à tout retour en arrière….il inventa ainsi le vélo sans guidon, qui obligeait son pilote à ne jamais cesser de pédaler, le paquebot sans coque qui obligeait, dans un commun effort passagers et équipage à écoper sans cesse et surtout fut le constructeur de l’automobile sans marche arrière, qu’il breveta le 7 janvier 1912…cette automobile était construite selon les préceptes décrits plus haut. « On ne recule pas » telle était sa devise.
Il aménagea une usine modèle, en Normandie, à Caen-Javance. Son bras droit , Jacques Thurecule, organisa une production fondée sur le fordisme. Ce modèle de voiture sans marche arrière intéressa vivement l’Etat-Major, qui lui en commanda 70000….pour moderniser l’armée…
Il reçut la légion d’Honneur en 1919, des mains du Président Poincaré, fut élu à l’Académie des Sciences et , finalement , à l’Académie Française en 1921. Auréolé de gloire, il se retira dans son château de Ridon-Pailhas, dans l’Hérault….Il mourut en 1947, en essayant un avion à hélice sans atterrissage, toujours opposé à l’avion…à réaction…
BONNE ANNEE A TOI….
JP….
Maniatis,
Génial !
Merci pour ce témoignage fabuleux….
« En marche ! » comme dit Macron Bellegueule ! Euh ! … « En marche, arrière ! »
Maniatis,
Quelle heure, mardi, pour assurer la synchronisation affective du provincial… ?
la charogne jcette délire
mardi jcette va mettre son costard de vieille botoxée dans l’espoir d’aller à Lachaise assouvir sa soif de voyeurisme
JC : 11H30
Merci.
@diogène dit: 12 février 2017 à 9 h 48 min
Beau choix ! et ce poème de Baudelaire chanté par Juliette est une merveille. Merci.
Je cherchais à qui Jean-Philippe me faisait penser et j’ai enfin trouvé. Il s’agit d’Alexandre Adler. La ressemblance est non seulement physique mais intellectuelle. Pas dans le sens idéologique ou politique, du terme, mais pour la capacité. Jean-Philippe était hypermnésique, comme AA, et comme ce dernier, il possédait un savoir encyclopédique. Il y a tout de même une grosse différence, Jean-Philippe était d’une simplicité et humilité jamais prises en défaut. Il ne servait du marteau pilon de son savoir que lorsqu’on le provoquait. Personnellement, j’évitais de le faire… Il m’aurait écrabouillé.
« Il s’agit d’Alexandre Adler »
tout le monde le saura, maintenant.
L’histoire se déroule dans un cimetière.
Il y a la femme, la maîtresse, et lui. Enfin on ne sait pas vraiment s’il y a lui… Parce qu’il est mort. Mais même mort, il est là, dans la tombe, mais pas seulement. Parce qu’il se serait réincarné. Et il serait là.
Alors l’heure est aux règlements de comptes. Et tout va dégénérer, comme si tous les éléments s’étaient rassemblés pour former un cyclone aussi inattendu que dévastateur.
Avis de tempête verbale ! Tout va y passer dans un désordre déjanté et surréaliste.
Les Pleureuses tiennent salon sur la tombe du défunt, laissant libre cours à des divagations immorales et hors de contrôle…
Je constate, lvdb, que vous choisissez le bon moment pour faire preuve du meilleur goût …. Compliments !
à 8 h 47 min
j’me suis – presque- toujours réveillée gaie comme un pinson. Pourvu qu’ça dure.
Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne…
La pièce n’est pas finie.
A demain ?
Tant de mauvais bolos vivent une vie d’une longueur indécente, et notre MàC qui débranche avant terme, comme un homme pressé d’en finir avec ce monde incompréhensible …
Demain matin, par la pensée, nous serons triste.
@Lazarillo dit: 13 février 2017 à 5 h 00 min
Le père de MàC, Georges-Arthur Goldschmidt prononça ces paroles : « Tout commence avant la parole, c’est-à-dire tout commence par la traduction de ce qui ne fut point encore formulé. » lors de son introduction à la République des traducteurs, à l’Odéon, en janvier 2011.
Si cette remarque concernait surtout la traduction d’un texte littéraire ce jour-là, « l’Opérette imaginaire » de Valère Novarina, elle me semble se glisser dans nos commentaires. Le traducteur apparaît en s’effaçant… nous aussi. Traduire c’est « déstabiliser les certitudes apparentes », c’est faire l’expérience de tout ce qui est relatif… lorsqu’on est « pauvre monoglotte », c’est aussi que « toute langue en implique une autre, qu’il n’y a de langues que parce que multiples » ajoutait G-A.G « Toutes incluent la défaillance »… Et cette phrase de Novarina : » Les langues ne communiquent pas, ne s’échangent pas comme de la monnaie : elles se cherchent ; elles passent parfois tout près l’une de l’autre sans se voir ; ce sont des danses parallèles. ».
Ainsi en a-t-il était de tous nos témoignages, de toutes nos suppositions. On ne saura jamais de quoi furent faits ses derniers mois avant l’entrée à l’hôpital. Peut-être une rencontre profonde, belle, entre le père et le fils a été possible… Peut-être du bonheur…
« Peut-être une rencontre profonde, belle, entre le père et le fils a été possible… Peut-être du bonheur… » (Christiane)
Ils ne se sont peut être jamais rencontrés !….
@11h53
je « soustraits », comme qui dirait.
@JC….. dit: 13 février 2017 à 11 h 53 min
J’ai écrit « peut-être »… (Les dernières évocations de son père, par Màc, dans les commentaires de la RDL, à propos de ses livres étaient teintées d’admiration et de tendresse discrète.)
Toutes les interventions de MàC concernant son père étaient teintées d’affection et d’une immense admiration. C’était peut-être sa chance et son malheur.
… faut encore faire progresser le karma.
Mais c’est cuit maintenant.
@Lavande dit: 13 février 2017 à 12 h 30 min
Oui, j’ai eu la même impression.
Il est indispensable de TUER (dans la plus grande affection comme Héraclite le recommande) son père et sa mère pour être autre chose qu’un fils, ou une fille !
Les miens, je les ai raté, et voilà le résultat : un malheureux, qui demain à midi disparaitra de ce blog épuisant !
« demain à midi disparaitra de ce blog épuisant ! »
pour aller essayer de draguer chez le père Lachaise
Lazarillo relisez l’auto portrait que MàC avait fait dans le blog de Dexter:
puck dit: 9 février 2017 à 19 h 34 min
@JC….. dit: 13 février 2017 à 12 h 57 min
N’oubliez pas d’inverser cette proposition. Le psychanalyste S.Leclaire , dans un essai On tue un enfant fait intervenir une autre sorte de meurtre, celle de « l’enfant merveilleux » :
« Il y a pour chacun de nous un enfant à tuer, le deuil à faire et refaire continûment d’une représentation de plénitude, de jouissance immobile, une lumière à aveugler pour qu’elle puisse briller. Qui ne fait et refait le deuil de l’enfant merveilleux qu’il aurait été reste dans les limbes et la clarté laiteuse d’une attente sans ombre et sans espoir… »
Il faut en passer par la fin de ce fantasme, connaitre la solitude pour avancer vers une autonomie intellectuelle, pour apprendre à ne compter que sur soi-même et prendre des distances avec les puissances tutélaires. Vient ce temps où on se défait de son enfance…
Vient un autre temps, celui où on se rapproche de la maison natale, à la fin du voyage…
J’aurais aimé lire cet autoportrait qu’évoque Lavande mais je n’ai pas l’adresse du blog de Dexter, ni ce document.
Il ne reste que ma mémoire, incertaine. C’est si loin tout cela. Mais j’ai le souvenir très net d’une lutte que MàC menait contre lui-même. Une recherche d’un « Rosebud » comme dans le beau film d’O.Welles, « Citizen Kane », ce moment où Kane, juste avant de mourir, lâche une boule de verre contenant une maisonnette enneigée… De quelle enfance éblouie est né cet homme passionnant, fragile, immensément cultivé et immature comme un enfant, parfois. Quel enfant idéal aurait-il voulu être ?
Ah, j’ai retrouvé c’est tout au début du déroulé des commentaires, ici :
puck dit: 9 février 2017 à 19 h 34 min
« j’avais copié collé un auto portrait que MàC… »
Mais Christiane c’est ici que Puck a recopié l’auto portrait de MàC:
puck dit: 9 février 2017 à 19 h 34 min
keupu, refile leur deux doliprane. Les vieilles s’entendent plus ecrire.
Oui, Lavande j’ai retrouvé et cette promenade du père et du fils me rappelle celle du père évoquant son père Une langue pour abri où G-A.Goldschmidt raconte son enfance : « Lui-même, l’enfant, est instable, changeant, sans repères fixes cependant assurés per son père qui, peintre du dimanche, l’emmène sur le motif. c’est une expérience étonnante toujours renouvelée de voir en plus petit ce qu’on voir en grand, les arbres ou lisières de la forêt voisine : on y voit même le ciel vertical entre les arbres. Alors l’étonnement ne cesse pas que l’on puisse voir la même chose à plat, en petit sur chevalet de bois et en gigantesque devant soi, où on peut entrer, alors que bien sûr, on ne peut pas entrer dans l’En plus petit. Ce premier contact avec la peinture, est lié à la vision rassurante du père… ». Une même transmission pour la littérature, l’Histoire semble avoir eu lieu entre MàC et son père, hors la géographie et les cartes qui devinrent son jardin secret.
« Quand nous aurons joués nos derniers personnages,
Quand nous aurons posé la cape et le manteau… »
So long Mac.
AO
Je salue le Cheval de Montaigne qui porta vaillamment son fardeau sans jamais se plaindre. L’homme et sa bête resteront inoubliables.
le cheval va se trouver bien seul
C’est le destin des plus belles conquêtes de l’homme, la solitude…, et Jolly Jumper en lonesome cow-boy en sait déjà quelque chose. Je crois quand même qu’il reviendra souvent hennir avec son maitre à la rdl, serait-ce pour calmer le jeu quand il menace. Nous y avons peu ou prou comme un devoir de mémoire envers eux, càd un minimum de respect de nous autres, pauvres créatures précaires qui ne perdent rien pour attendre.
L’homme et le cheval étaient inséparables, c’était Χείρων et Chiron est immortel, il s’est juste retiré sous des cieux plus cléments que ceux d’ici.
Pour Berguenzinc- Montaigne-à-Cheval
de Rilke, l’un des Sonnets à Orphée
Dans la traduction de Maurice Betz(je n’ai pas le texte allemand)
Seul qui éleva sa lyre
Au milieu des Ombres
Peut en pressentant
Rendre l’hommage infini
Seul qui avec les morts
A mangé du pavot, du leur
N’égarera pas même
Le son le plus léger
Le mirage dans l’étang
A beau parfois se troubler
Connais l’image
Dans l’empire double
Les voix se font
Tendres et éternelles.
***************************************
… sur les traces de la république des libres :
RIP MàC
Je retiens de la cérémonie au Père-Lachaise le vrai chagrin de ses enfants, surtout, parce qu’il s’exprimait sans retenue, celui de sa fille. C’est la mienne qui l’a reconnue. Son visage est d’une beauté époustouflante, romantique, c’est celui de Charlotte des Souffrances du jeune Werther. J’ai aussi pu mettre un visage sur Christiane et Jacques Barozzi. Tous deux ont une « bonne tête », même si elles ne correspondent pas à l’idée que je m’en faisais. Maniatis était également présente, mais je la connais bien. Avec elle et Jean-Philippe nous avons dîné ensemble plus d’une fois. Christiane a dit quelques mots, simples et émouvants. Si Jacques me lit, qu’il me dise avec quel pseudo il écrit maintenant sur la RdL. Merci.
Oui, Lazarillo,
simple, intime et doux. Vous étiez passerelle entre les uns et les autres.
Maniatis… Tant de partage en si peu de mots…
Jacques (Jibé), gravité et tendresse.
Et tous ceux-là qui ont offert une si grande vérité de MàC dans ce petit amphi où nous étions rassemblés autour de lui, grâce à l’accueil des siens, si chaleureux, si proches. Il y avait aussi les silencieux dont on entendait battre le cœur. J’ai gardé la rose…
Un bon petit livre oublié… Sur l’art de se faire reluire.
Un bon petit conte à relire… de Charles Perrault Les Fées /Contes de ma mère l’Oye :
« «… Vraiment, dit la mère, il faut que j’y envoie ma fille ; tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d’avoir le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement. – Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller à la fontaine. – Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l’heure. » Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau Flacon d’argent qui fût dans le logis.
Elle ne fut pas plus tôt arrivée à la fontaine qu’elle vit sortir du bois une Dame magnifiquement vêtue qui vint lui demander à boire : c’était la même Fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l’air et les habits d’une Princesse, pour voir jusqu’où irait la malhonnêteté de cette fille. « Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour vous donner à boire ? Justement j’ai apporté un Flacon d’argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J’en suis d’avis, buvez à même si vous voulez . – Vous n’êtes guère honnête, reprit la Fée, sans se mettre en colère ; hé bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent ou un crapaud. »
D’abord que sa mère l’aperçut, elle lui cria : « Hé bien, ma fille ! – Hé bien, ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux vipères, et deux crapauds. – Ô ciel ! s’écria la mère, que vois-je là ? C’est sa sœur qui en est cause, elle me le paiera » ; et aussitôt elle courut pour la battre… »
cricri fait crôa, crôa, dans l’immensité du cyberespace.
keupu, le portrait du sosie d’Alexandre Adler, que tu as mis en ligne, et le post de Witold, dis-toi, j’ai re-relu un passage du livre de Sylvain Tesson,celui-là, du géographe, » sur les chemins noirs », auxquels ces « traces » me font penser.
C’est dans la région du Mont Ventoux, où vécu Jean-Henri Fabre, dans sa « tentation du harmas » et sa « pâte humaine ».
Oui, Lazarillo, les témoignages des enfants et du neveu de MàC ont été le moment de fraîcheur revigorant de cette triste fin de matinée. Ils n’ont évoqué que des souvenirs heureux de temps d’été et de déjeuners sur l’herbe, qui, après le passage décapant choisi par le frère de MàC, en ouverture, furent particulièrement bienvenus ! Tu saurais me dire de quel passage de Job, il s’agissait, Christiane, j’aimerais le lire à tête reposée pour comprendre le sens du message que Didier, le frère, a voulu faire passer ?
Bonjour Jibé,
Il s’agit du premier poème de Job, chapitre 3 – dit « Malédiction ! » (1 à 26), celui où Job ressasse sa douleur…
« Enfin Job se mit à parler
pour maudire le jour de sa naissance… »
http://godieu.com/bible/57/JOB/3/14
« Que ne suis-je mort dès le ventre de ma mère, au sortir de ses entrailles que n’ai-je expiré !
Pourquoi ai-je trouvé deux genoux pour me recevoir, et pourquoi deux mamelles à sucer ?
Maintenant je serais couché et en paix, je dormirais et je me reposerais »
Terrible, Christiane, sympa pour la mère, et qui ne correspond pas au « bon vivant » MàC dont je garde le souvenir !
Je dois t’avouer, Christiane, que quand tu as pris la parole, j’ai crains le pire ! Et tu t’en ai sobrement et remarquablement tirée. Finalement, tu as exaucé le voeux de Clopine, qui souhaitait que l’un de nous témoigne au nom de la « famille RDL », et tu l’as fait mieux que je n’aurais su ou pu le faire…
Jibé
« ne correspond pas au « bon vivant » »
ou, au contraire, un de ses derniers coups de g.. de révolte de ‘bon vivant’????
« Quoi que nous fassions, la démesure gardera toujours sa place dans le cœur de l’homme, à l’endroit de la solitude ».
L’homme révolté. Albert Camus
Le texte fut-il choisi par MàC ou son frère ?
Il part après Dumas, Lamartine et Michael Jackson. La mort prend pas de vacances dans ce pays, décidément. C’est pas gai gai tout ça.
Allons-nous promener / Quel bonheur d’être né / Le chemin est si beau / Du berceau au tombeau…
Je ne sais pas Jibé, mais je l’ai trouvé très dur, étonnamment dur. MàC aimait la vie… Heureusement les autres témoignages ont adouci cette impression, rappelant les beaux souvenirs, certains même nous ont fait sourire et pourtant…
Quant à ce que j’ai dit, pure improvisation. Un élan du cœur… et comme tu le dis, écho aux amis absents…
christiane dit: 15 février 2017 à 10 h 23 min
il n’est peut-être pas interdit de supposer que c’est précisément parce qu’il aimait la vie
Et aussi que son frère devait bien le connaître
Christiane c’est juste une supposition d’après ses éclats et révoltes ici ( je ne le connaissais pas sinon, et n’ai pas non plus suivi son évolution bloguesque, contrairement à vous et autres fans)
@etudiant sérieux dit: 15 février 2017 à 11 h 47 min
Je ne connais pas assez sa famille pour vous répondre… mais ce texte, le jour d’un adieu était bien sombre. Il est néanmoins la reprise d’autres textes bibliques (on peut ouvrir les liens grisés). Tout est toujours ainsi dans ces textes (ici version – Bible de Jérusalem). Il me semble que pour Job, il faut voir une progression dans ses lamentations et invectives, jusqu’au dialogue final. Le point commun : ne pas craindre d’apostropher les puissances tutélaires…
@jerimadeth dit: 14 février 2017 à 21 h 11 min
Quel trésor ! (billet et commentaires). Document rare, magnifique.
J’ai eu envie de recopier un texte de Màc, retrouvé dans les Brèves de blog et qui est bien de circonstance.
« A propos de Kafka, je pense soudain à notre ami Odradek, qui l’année dernière encore nous illuminait de ses posts passionnants. Pourquoi Odradek ? Car c’est un personnage-outil sorte d’homme-bobine dans l’univers de Kafka. Odradek souffrait d’une maladie, dont, tristement il nous disait l’inéluctabilité. Je ne connaissais pas Odradek, mais Dieu que la souffrance et le chagrin rapprochent. Le bonheur est hautain et superbement égoïste. En tout cas puisque nous évoquons Kafka, ayons une pensée pour Odradek, là où il se trouve.
Un père de famille abrite chez lui un curieux hybridre, qui se nomme Odradek (déjà La Métamorphose, évidemment). C’est un objet et un être humain. Son nom lui-même étrange, c’est peut-être un mélange de slave et d’allemand ; en réalité on ne sait pas d’où vient ce nom… Odradek est une bobine de fil qui parle, mais surtout c’est une étoile ; les fils qu’elle porte sont cassés et embrouillés. Cette bobine se déplace avec une béquille, si on lui demande « Où habites-tu ? », elle répond « Pas de domicile fixe. » Le père s’inquiète : « Que va devenir Odradek ? Peut-il donc mourir ? »
La nouvelle se termine ainsi.
L’étoile c’est bien sûr le peuple juif, et quand on chemine à Prague dans le « Zidhowi Hrbitov », le cimetière juif, on y pense. Une étoile dont les fils sont cassés : au fil des générations quelque chose s’est brisé : la transmission ne fonctionne plus comme avant. Et le monde d’Odradek tourne comme un cabestan devenu fou… Odradek , c’est la métaphore inquiète du peuple juif. Les yeux atrocement terrifiés qui regardent tout autour d’eux les enfants partir…Kafka n’a rien à voir avec le nazisme, évidemment, mais il y a quelque chose chez lui, une sorte de voix éraillée à force d’avoir hurlé intérieurement de peur…
Au fond, Kafka, c’est l’antipode absolu de Flaubert, lui qui gueulait dans son pavillon de Croisset. Kafka ne gueule pas, il hurle une douleur que seule, bien plus tard, Marguerite Duras aura comprise…
On ne PEUT PAS vivre sans Kafka. »
Montaigneàcheval – juin 21, 19 :29
Oui, Lavande, je me souviens de ce texte.
Notre MàC n’aura eu ni kaddish ni tombe ailleurs… que dans les étoiles. C’est ainsi… Choix de sa famille… Quant à Odradek… on ne sait…
Merci à toutes celles et à tous ceux qui se seront rendus aux obsèques de MàC. e retrouve une phrase d’Ajax qui me hante
Ἐγὼ γὰρ εἶμ᾽ ἐκεῖσ᾽ ὅποι πορευτέον· 690
ὑμεῖς δ᾽ ἃ φράζω δρᾶτε, καὶ τάχ᾽ ἄν μ᾽ ἴσως
πύθοισθε, κεἰ νῦν δυστυχῶ, σεσωσμένον.
Je m’en vais où je dois aller; Faites, vous, ce que je vous dis, et peut-être, qui sait ? peut-être apprendrez-vous que, qu’en dépit du malheur qui dont pour l’instant je souffre, j’ai enfin trouvé le salut.
trad. Mazon
Pour moi, je m’en vais où je dois aller; vous, faites ce que je vous demande, et bientôt peut-être apprendrez-vous malgré le malheur qui m’accable à présent, je suis sauvé (*).
(*) Ces dernières paroles sont à double sens. Ajax fait allusion au coup mortel dont il veut se frapper, tandis que le Chœur les prend pour une assurance de salut.
(source site Remacle trad. Artaud et note probablement aussi)
Jean-Ollivier,
comme tout cela est mystérieux… Qui sait…
Il est toujours malséant, voire outrancier, de s’associer aux proches, à la famille d’un défunt lorsque l’on est seulement un(e) comparse de blog, une rencontre passagère !
L’intimité, les déchirements, les règlements de compte dans la famille sont souvent insupportables à découvrir… et il me semble meilleur de s’associer par la pensée au souvenir du mort, plutôt que de se rendre physiquement aux obsèques.
« Montaigneàcheval – juin 21, 19 :29 »
Oui, mais en quelle année, Lavande ?
@JC….. dit: 18 février 2017 à 6 h 09 min
Rencontres passagères… comparses de blog… Je n’ai vu aucun spécimen de ce genre ce jour-là. Querelles de familles… règlements de comptes… non plus. Gardez votre venin, inutile ici.
Taisez-vous, ma chère ! Je garderai mon venin à la hauteur de votre aveuglement …
@JC….. dit: 18 février 2017 à 9 h 14 min
Me faire taire ? une fois dans ma vie… j’avais six ans… Depuis, mes silences et mes paroles ne dépendent que de ma volonté.
Ceci dit, rien n’aurait pu m’empêcher d’aller à la rencontre du réel ce jour-là, sauf si le lieu de l’adieu avait été trop éloigné. (Encore que certains venaient de très loin.)
Sous ce voile de paix, d’entente, de chagrin, il y avait les pensées intimes de chacun.
Je reçois plus d’éclaircissement des paroles de Jean-Ollivier (mais ça ne m’étonne pas) que de vos pirouettes.
Vous êtes plus crédible parlant de Gustave Doré mais là, vous êtes un peu… déplacé.
Déjà de retour, JC ? La période de deuil est terminée ?
Ce sont vos propos et votre intrusion dans une réunion familiale difficile, intime, qui sont déplacés, ma chère …
Taisez vous ! Vous êtes ridicule.
@JiBé dit: 15 février 2017 à 9 h 29 min
Témoigner au nom de la RDL ? ce n’est pas vraiment ce que j’ai fait. J’ai plutôt évoqué Jean-Philippe connu dans la vraie vie, par contraste avec le trublion de son avatar sur la RDL.
Quant à « exaucer les vœux de clopine »… Dieu m’en préserve !
« Craindre le pire »… Là, tu brûles… mais je crois que seules nos paroles échangées en sortant du cimetière peuvent te donner un indice. Cela s’appelle de la maîtrise de soi.
JC !
intrusion ? Mais cette cérémonie était ouverte et non réservée à la famille.
Vous êtes en fin de compte quelqu’un de vraiment infect.
Mes propos ? Vous les connaissez ?
Sur cette page, évitons toutes polémiques, Christiane, et tendons la main à nos amis et ennemis du blog ou taisons-nous et faisons taire nos rancoeurs…
Jibé,
je ne peux laisser passer les insinuations venimeuses de JC. Bien sûr que cette partie de la cérémonie était ouverte à ceux qui voulaient rendre un dernier hommage à MàC. Bien sûr que je m’étais renseignée avant de m’y rendre.
S’il n’y avait pas eu incinération, je voulais me rendre plus tard sur la tombe de MàC mais là… impossible…
Des polémiques, bien sûr, non, juste un regret qui affleure : l’absence de kaddish … et la tombe.
Pour le reste, n’est-ce pas vous qui avez ouvert le questionnement en écrivant « j’ai craint le pire » et Lazarillo en évoquant et ma présence et les quelques mots que j’avais prononcés…
Bon, je m’éloigne de ces commentaires sachant maintenant qui se cache derrière l’avatar de JC. (Pas un lézard mais un crotale)
Jibé, 8h20: j’ai recopié l’indication des Brèves de blog où ne figure pas l’année. Le texte d’introduction de Passou étant signé du printemps 2008 on peut juste dire que ce post date d’avant 2008.
Quand la sensibilité égocentrique salit ce que devrait être un deuil … un moment où on ferme sa gueule et où on laisse la famille tranquille.
La famille des copines et des copains erdéliens était sobrement représentée à parité égale, sous réserve du prochain recensement : Lazarillo, Maniatis, Christiane et moi.
Nous avons chaleureusement été accueillis par la famille de sang et même invités à prendre publiquement la parole, si nous le souhaitions. Seule Christiane a parlé, avec émotion et sobriété, en son nom personnel. C’était très bien…
JC, va aboyer ailleurs !
Merci, Jibé.
Toute présence est une absence et cette absence nous cernait.
« Toute présence est une absence et cette absence nous cernait. »
Et nous concernait, en nous renvoyant à notre propre mort, Christiane !
Oui, Jibé,
et à ce grand mystère que tu m’as fait approcher dans la sculpture de l’ossuaire. Cette porte béante s’ouvrant sur un trou noir. Deux commentaires ici lui ont donné un sens :
M.Court, avec ce fragment d’un poème de Peguy :
« Quand nous aurons joué nos derniers personnages,
Quand nous aurons posé la cape et le manteau.
Quand nous aurons jeté le masque et le couteau… »
et Jean-Ollivier,
avec ce fragment de Sophocle – « Ajax » :
« Pour moi, je m’en vais où je dois aller; vous, faites ce que je vous demande, et bientôt peut-être apprendrez-vous malgré le malheur qui m’accable à présent, je suis sauvé. »
Que de loyauté dans tes réactions…
« JC, va aboyer ailleurs ! » (JiBé)
Caniche, jouant au molosse : tais toi !
Comme tout petit homme grand, MàC mérite un deuil profondément sincère et respectueux … RIP !
@JC….. dit: 19 février 2017 à 5 h 40 min
Un deuil… mais avant, JC, il faut affronter la mort de l’ami, se confronter à cette peur devant le cercueil, être foudroyée, démunie devant ce qui est lui, ce qui était lui, ce qui n’est plus lui. Trembler devant ce néant qui l’a saisi. La mort l’a ravi et on ne sait plus où il est, qui il est. Est-ce qu’on touche du doigt le néant, la fin de toute chose. Quel vertige insoutenable. Je voulais ce face à face, ce respect de lui. Ne pas seulement vivre de loin une date noire.
Tu as vu avec qui tu t’acoquines, maintenant, qui te soutient… Elle ne comprend rien, n’a jamais rien compris. tout lui est matière à déverser sa haine. Tu n’étais pas comme cela.
Comment peux-tu douter un seul instant de ma probité, de mon chagrin ? Des heures, j’en ai passées avec Jean-Philippe, à essayer de comprendre le sens de la vie, de sa vie, de ses doutes, de ses colères. J’ai interrogé ces quatre années de silence, l’espérant heureux. Je sais maintenant que ces années ont été difficiles. Sa santé précaire, ses angoisses, sa solitude, tout ça qui a précipité sa… mort. Bien sûr que la famille était accueillante. Son père m’a même remerciée des mots que j’avais prononcés. Mais cela ne calme pas le chagrin. La mort a eu le dernier mot. On n’a aucune prise sur elle. C’est de l’impensé.
Je le voyais lui, vivant, plus que le disparu. Comprends-tu cela ? A te dire vrai, j’étais bien loin de la RDL et des batailles de commentaires. C’était autre chose, une présence qui se dérobe. Une disparition progressive dont la suite nous était annoncée. Où est-il maintenant ? Quel inconnu est-il ? Inapaisable tourment. Comment dans une telle épreuve peux-tu être aussi méchant ?
« Comment dans une telle épreuve peux-tu être aussi méchant ? » (Sœur Christiane)
Christiane, ma tendre Christiane, mon gros bébé sensible ! Je n’ai pas à me forcer : je suis naturellement méchant et humainement bon. Capable de risquer ma vie pour sauver un mammifère humain ou animal, capable de ne pas faire le moindre geste et laisser crever la bête, si tel est « mon bon plaisir ».
Devant un cadavre adulte, même aimé, je ne ressens rien. Absolument rien. Viande froide. Inhumanité organique en voie de pourrissement … ! Juste un sentiment. Une envie de lui dire :
» Ami(e), j’espère que tu as bien vécu, en ayant sans cesse à l’esprit que tu allais devenir cette viande morte. »…
Devant un enfant gravement malade ou mort, je ne pense qu’une chose : si Dieu existe, c’est une belle ordure, un sacré salood …
J’ai un sens bien particulier du cérémonial mortuaire : moins il y a de monde, mieux ça se passe… Je ne supporte pas la hiérarchie des émotions, l’hypocrisie des vivants qui se réjouissent de n’être pas le héros du show funèbre ! Personne, au physique. Personne !
J’aimais beaucoup MàC. Beaucoup. Un mélange de vie intense et de mort infiniment présente. Un qui se débattait. Qui essayait … Quand on voit ce qui vit comme caunards, ici même !
Christiane, je te souhaite une longue vie au mieux de ta forme, et te présente des excuses si je t’ai fais du mal, un peu de mal !
(… assorties de courbettes hypocrites si nécessaire …)
Pas de problème, JC, c’est oublié.
Merci …. MàC !
Oui…
ou est passé l’histoire de la sorciere ?
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