Pour saluer Philippe Sollers
Lui qui maitrisait les ficelles de la comédie littéraire, il aura raté le spectacle de sa sortie. A-t-on idée aussi de tirer sa révérence à 86 ans le jour du couronnement du roi Charles III ! Porté à 22 ans sur les fonts baptismaux de la littérature par Mauriac et Aragon (et réformé du service militaire pour « terrain schizoïde aigu » grâce à Malraux !), excusez du peu, Philippe Joyaux, auteur d’une Curieuse solitude (1958) était bien parti. Philippe Sollers, son pseudonyme, est moins bien arrivé. Bien sûr, entre temps, le romancier, critique, chronique et essayiste a publié un grand nombre de livres et un très grand nombre d’articles, lesquels une fois colligés donneront encore des livres. De quoi faire œuvre d’autant qu’il avait compris mieux que tant de ses pairs de sa génération la nécessité d’occuper la place médiatique, de faire du bruit, de se produire pour la promouvoir, quitte à tenir le rôle de l’écrivain de service, celui qu’on appelle pour dépanner, ludion dans des émissions bien peu littéraires. On ne sait ce qui restera de l’oeuvre mais on ne doute pas de ce qui restera de l’image : le plus séduisant et le plus brillant pilier de la vie littéraire.
Plus sa notoriété d’écrivain augmentait auprès du grand public, moins il était lu, situation semblable à celle de Godard pour le cinéma. A son crédit, on retiendra la revue littéraire d’avant-garde Tel Quel, Femmes, Portrait du joueur, La guerre du goût, Complots, un grand nombre de livres d’auteurs prometteurs publiés dans sa collection « L’Infini » chez Gallimard et un inépuisable talent de lecteur ; à son débit, son grand art de la citation qui avait une fâcheuse tendance à couvrir l’essentiel de la surface dans certains de ses textes, des chroniques au Journal du dimanche d’une banalité à déshonorer l’idée de lieu commun, quelques faux-livres que c’était pas la peine, inévitable dès lors que l’on considère que « chez moi, tout est œuvre », version éditoriale du dicton paysan : « Tout ce qui entre fait ventre ». Et entre les deux, les oeuvres expérimentales (Lois, Paradis) sous l’influence de Joyce (Finnegans Wake) et Pound (Cantos) que Philippe Forest, dans sa nécrologie, nous enjoint d’admirer sans réserve. Lorsque Sollers décida qu’il était temps d’en finir avec l’avant-garde pour ne pas risquer de sombrer dans l’arrière-garde, on le crut réconcilié avec le roman « conventionnel » alors que ce n’était qu’un tour de passe-passe, un de plus de l’illusionniste :
« Le roman doit d’abord être une “histoire”, a story… Personnages typés. Enquête plus ou moins policière. Dévoilement d’une cause, d’un ressort, d’un motif, autrement dit d’une culpabilité. Surmontée ou pas, peu importe. Sois coupable et raconte. Pas de culpabilité, pas de story, ou à peine. Pas, ou peu, de story, rien du reste ! »
Pathétiques (à l’exception du précieux Une conversation infinie, ses entretiens avec sa fidèle parmi les fidèles, Josyane Savigneau), ses livres des dernières années paraissaient dans l’indifférence quasi générale. Assez peu animé par la haine de soi, libertin aux fulgurances de plus en plus confuses, railleur aux formules aussi brillantes que creuses, il était devenu son sujet préféré. Il parait que Gallimard doit bientôt publier son imposante correspondance avec Francis Ponge. Espérons qu’il y sera aussi question de Francis Ponge.
Sauvé par son humour et sa culture, il maniait comme peu d’écrivains l’arme de l’ironie. Il s’en tirait toujours en invoquant le troisième degré, le paradoxe, la contradiction et tout le toutim et retombait sur ses pieds ceux-ci l’eussent-ils mené de la Cité interdite à celle du Vatican. Au fond, il et pouvait tout se permettre au nom de la dérision. Les exemples les plus vaches ne manquent pas. Je me souviens d’un documentaire de Fabrice Gardel et Antoine Vitkine sur Canal + (Prix Goncourt : faites vos jeux, 2004). L’enquête menée auprès des principaux représentants du cirque littéraire était cruelle. Mais dans le genre assassin, avec humour et finesse, Philippe Sollers les écrasait tous. Sanglant, le vénitien. Cruel, le joueur quand il se fait commentateur du spectacle. Surtout lorsque, confortablement assis dans le jardin de la Nrf face au château de la Pléiade, il enfonçait les gens de Gallimard, qualifiée de « banque centrale de la littérature française ». Ca se voulait une stratégie : se proclamer réfractaire en investissant le coeur même de l’institution.
Fou de littérature, se délectant dans le secret, il ne détestait pas poser en dernier des Mohicans avec un fume-cigarette pour seule flèche apparente avant d’en décocher d’autres, bien plus profondes, toutes de formules saignantes. Une autre fois, dans d’autres circonstances, on l’avait vu cracher sur un cadavre encore chaud. Pourquoi pas puisque tout lui serait pardonné car il savait retourner les critiques en les recyclant dans la logique de la provocation au nom du spectaculaire intégré. On pouvait donc lire sous la signature de Philippe Sollers, dans un passage de son « Journal du mois » (in le Journal du dimanche) où il reprochait à BHL d’avoir comparé l’éminence grise littéraire Françoise Verny à Jean Paulhan et Jacques Rivière dans son éloge funèbre prononcé à l’église Saint-Augustin :
« C’est très exagéré. On ne voit pas cette brave femme éthylique, devenue dévote, fonder la NRF, recevoir des lettres d’Antonin Artaud, préfacer Histoire d’O, être l’amie de Claudel, de Proust, d’Henri Michaux, de Céline. Je l’ai connue : elle ne lisait rien. «
Et de la réduire ainsi au rang d’une pocharde inculte égarée dans l’édition. Formulée de son vivant, l’accusation eut été moins inélégante. Il n’était jamais aussi vrai que lorsqu’il parlait de Venise. Son Dictionnaire amoureux de Venise (Plon) en témoigne. Il y offrait davantage de belles pépites qu’il ne donnait matière à exaspérer (mais rien sur le Lido). De Venise, il s’était fait en quelque sorte l’ambassadeur permanent depuis qu’il n’était plus Philippe Joyaux. A travers toutes ces entrées rien moins que subjectives (L’Arétin, Maurice Barrès, les chambres d’hôtels, les églises, le ghetto, Monet etc), à nous offertes à travers un procédé narratif qui était sa marque de fabrique (la citation des grands auteurs, fouillée, longue, serpentine), il nous parlait finalement moins de Venise que de lui. Comme autoportrait, c’était vraiment réussi. Piquant, informé, érudit et surtout très libre. Il avait rarement été aussi touchant depuis son premier roman Une curieuse solitude publié sous la présidence de René Coty.
L’article le moins intéressant de ce dictionnaire, c’était encore celui consacré à « Sollers, Philippe né en 1936 ». Car il s’était nommément réservé deux pages, quand Mozart n’y existait que par Da Ponte, et Musset par George Sand. Qu’importe, il faut le chercher et le trouver partout dans les dédales de ce Venise sauf à sa propre adresse. On n’apparait jamais mieux que masqué, n’est-ce pas ? Mais c’est à l’île de Ré, son autre refuge, qu’il sera enterré près de la maison de famille des Joyaux à Ars. Sur sa tombe toute prête à l’accueillir, lui qui enjoignait de toujours « garder son enfance au bout des doigts », a fait graver ces mots réconciliateurs de Hegel :
« La rose de la Raison dans la croix du présent»
(« Photos Passou)
P.S. On retrouvera ici avec profit un documentaire sur Philippe Sollers, 52 mn, daté de 2022, écrit et réalisé par Gilles Bindi & Sylvie Pierre-Brossolette
1 007 Réponses pour Pour saluer Philippe Sollers
« Depuis le départ de Sollers et de Josyane Savigneau, vous trouvez dans les pages livres du « Monde » une nette amélioration ? »
Non, et c’est tout bénéfice pour le Figaro littéraire, Paul !
« Charles II »
III, Passou.
Passer de Georges Lambrichs ou l’épatant éditeur au requiem* de Sollers.
Tel quel.
» Je veux le monde et le veux TEL QUEL, et le veux encore, le veux éternellement, et je crie insatiablement : bis! et non seulement pour moi seul, mais pour toute la pièce et pour tout le spectacle ; et non pour tout le spectacle seul, mais au fond pour moi, parce que le spectacle m’est nécessaire – parce qu’il me rend nécessaire – parce que je lui suis nécessaire – et parce que je le rend nécessaire. »
Nietzsche
cité en liminaire au premier numéro de la rue Tel Quel, Printemps 1960.
« revue » » Tel Quel.
« Il n’était jamais aussi vrai que lorsqu’il parlait de Venise. Son Dictionnaire amoureux de Venise (Plon) en témoigne. »
A quand un « Dictionnaire amoureux de Rome » par Paul Edel ?
« Bref, quoi ?
C’est un auteur licencieux ?
Un homme de goût opportuniste ?
Un agent très secret ? Un courtisan ?
Un aimable épicurien flottant, sans jamais sombrer, sur les vagues d’une histoire déchaînée ?
Un protégé des femmes ?
Un conseiller des ombres ?
Un homme du passé ayant victorieusement franchi l’épreuve du futur ?
Un écrivain de génie préférant le silence ?
Un visionnaire ?
Un jouisseur ?
Un intriguant ?
Un sage ?
…
Tout cela sans doute. »
Philippe Sollers à propos du baron Dominique Vivant Denon.
Ou de lui-même ?
REQUIEM, le texte que publia Ph. Sollers dans le premier numéro de la revue TEL QUEL se termine ainsi alors qu’une jeune femme dans un train contemple une photographie couleur :
» où l’on voit, assis sur un rocher, au milieu d’une végétation vert sombre, assis de profil en train d’écrire sur un petit carnet qu’il appuie sur ses genoux repliés, un jeune homme en uniforme kaki, d’une toile assez grossière, un jeune homme brun, tête nue sous ce soleil ( on peut lire l’heure à la montre qu’il porte au bras gauche, la manche relevée très haut) ; un jeune homme au fin visage tendu, amaigri, dont le bras nu semble tatoué avant qu’on distingue le dessin des taches d’ombre et de soleil, par un si beau jour (il est une heure juste), produites par l’ arbre qui se trouve entre lui et nous ; de taches d’ombre et de soleil sur ce bras nu, sur cette longue main nerveuse en train d’écrire. »
Bref, déjà le portrait du « grandécrivain!
C’est lui qui est à l’origine des « Soirées de Paris » de Barthes.
Le titre d’ailleurs n’est pas de Barthes. Le manuscrit s’appelle « Vaines Soirées ».
Toujours sur Barthes et Sollers, dans Samoyau, tout sur la manière dont Sollers a pourri la vie de Barthes pour que celui-ci écrive un livre à sa gloire à un moment stratégique.
https://twitter.com/fabelef/status/1654792337048887296
https://www.seuil.com/ouvrage/roland-barthes-tiphaine-samoyault/9782021010206
Et pour ne pas oublier comment Sollers pouvait être péniblement fatigant, le voyage en Chine 1974. Certains diront une honte.
https://diacritik.com/2015/09/23/barthes-carnets-du-voyage-en-chine/
(Si aujourd’hui la tendance dans les milieux autorisés ce doit être Onfray, autant revenir à Sollers et au ventre des philosophes, pour planter le brave Hegel à pile ou face et épouser la cause de Kant qui, en comparaison, fait figure de bon vivant. Cela dit, je signale à D. le charlot un post à lui adressé sous le billet précédent ; il vient de sortir du purgatoire où le tenaient les modos)
« Nous perdons le Parrain des lettres en quelque sorte »
Je ne suis pas certain qu’il faille le prendre comme un compliment.
Sollers?foutraque en politique, brouillon,mais culture gaie,insolence,énergie et raillerie contre toutes les longues figures moroses ou crispées du Milieu.c ‘était un peu notre Neveu de Rameau .
r. Entretien avec Julia Kristeva et
Philippe Sollers, couple mythique qui se raconte dans un texte émouvant et subtil.
http://www.kristeva.fr/PDF/PsychologiesMag_Sep2015.pdf
Un idiot… au sens étymologique du terme
Et si on inventait l’inverse ? L’article nécrologique de notre Passou, écrit par Sollers ? Qui s’en sentirait capable ? Je veux dire, les tics littéraires de Sollers au service d’un enterrement de première classe – comme Pierre Assouline sait si bien le faire ? (Toute idée macabre loin de moi, bien sûr. Juste exercice littéraire – la plus longue vie est souhaitée à notre hôte)
« Philippe Sollers, couple mythique qui se raconte dans un texte émouvant et subtil. »
Qui se la racontait, dirais-je.
Mais Sollers va manquer, ses conversations, son érudition.
Sollers n’aurait rien à dire sur Passou, Clopine.
Vaudrait mieux rédiger la nécrologie de Sollers par… Sollers ?
Là, il serait intarissable !
Pas trouvé, Jean Langoncet. C’est celui avec la photo d’un roi ?
Pourquoi n’aurait-il y rien eu à dire sur notre hôte, Jazzy… Explique-moi. Tous deux intellos parisiens, leurs carnets d’adresses, leurs éditeurs, leurs milieux en fait, étaient-ils si éloignés l’un de l’autre ? Et si oui, pourquoi ?
« Espérons qu’il y sera aussi question de Francis Ponge ».
Tellement truculent !
Parce que ce qui intéresse Sollers, en dehors des auteurs posthumes, c’est lui-même, Clopine.
C’est la génération de ceux qui avaient 30 ans en 68 qui s’en va. Pour de bon. Eh merde restent celles qui avait 30 ans en 78, 30 ans en 88, 30 ans en 98, 30 ans en 2008, 30 ans en 2018. Quelle horreur.
ET Lacan?
https://laregledujeu.org/2011/11/17/7800/soiree-lacan-de-jacques-alain-miller-et-philippe-sollers/
Menahem Pressler est décédé, le dernier de cette génération qui restera incomparable. Une époque est finie.
DIMANCHE 7 MAI 2023, 5h43
REQUIEM
Dans la mare peu profonde du milieu littéraire germano-pratin paressent de nombreux poissons dont quelques dauphins d’élevage cherchant le large et de multiples petits maquereaux, sans valeur, bêtes parfaitement inutiles.
Un de moins…
Une sorte de Neveu de Rameau, très bien vu, Paul Edel. Oui, Sollers était cela, Parisien pur jus, aimant se promener dans le jardin du Palais-Royal, sous les arcades, rencontrer une jolie actrice, parler avec elle de Marivaux, se vanter de choses et d’autres… Mais parlons du style de Sollers. Il n’en a pas vraiment. C’est un style fluide et journalistique, qui peut à l’occasion prendre telle ou telle forme, par exemple devenir un pastiche de Céline pour « Femmes », avec les points d’exclamation et les trois points de suspension. Mais c’est tout. Ce n’est pas un style original, pas du tout. Il n’invente rien, ne révolutionne aucune écriture, ni son siècle. Par contre, il reste clair, même dans la période « Tel Quel ». Ses « Paradis », sans ponctuation, sont parfaitement lisibles, et ponctués mentalement. Il a voulu faire comme Joyce, Joyce est allé très loin, jusqu’à « Finnigan’s Wake, pas Sollers. Pas du tout ! Il se trouve que « Finnegan’s Wake » est un texte qui me fascine. Je vois tout de suite la différence avec les tentatives de Sollers, qui restent très timides, pour ne pas heurter le public français qui aime la clarté, une clarté chère à Diderot ou Cioran. Prenez cette admiration pour Lautréamont : qu’en fait-il ? Il la dissèque, la cite, jamais il n’essaie de faire le pas au-delà. Certes, il y a eu plusieurs Sollers, mais tous pouvaient se résumer en un principe qui était d’être compris par le mec qui, pendant l’été, au camping, boit son pastis tranquillement avent d’aller déjeuner. C’était ça le bonheur pour Sollers, comme d’arborer à l’île de Ré un tee-shirt avec un logo sur Mozart. Pauvre Mozart ! Je ne sauverai, parmi ce magma, véritablement qu’une seule chose, sa très belle traduction de la nouvelle de Hemingway, « Collines comme des éléphants » blancs ». On sentait qu’il avait aimé le texte et qu’il voulait rendre hommage à l’auteur de « Paris est une fête ». Hemingway a joué un grand rôle dans la carrière de Sollers. C’était son père spirituel. Voilà ce que Sollers aurait voulu être. mais même au niveau des tirages, ce n’était pas cela… Décourageant, non ? Dors-tu content, Sollers ? Sans doute que non, ç’aura été une vieille libertine jusqu’au bout, et même posthume. Philippe Forest avait écrit sa biographie. Y aura-t-il d’autres candidats ? On verra. Un bon dimanche (autrefois, c’était le jour de la chronique de Sollers dans le JDD, je ne la ratais jamais, eh oui !!!).
Eh merde restent celles qui avait 30 ans en 78, 30 ans en 88, 30 ans en 98, 30 ans en 2008, 30 ans en 2018. Quelle horreur.
Imaginons l’aiguille sur l’horloge du temps avancer roide, impitoyable, de dix en dix ans. Pour qui sonne le glas. Dong funèbre.
Peut-être ai-je lu, entre autres de lui, son Casanova.
J’aime +++ : Dong funèbre. En fait, c’est gong funèbre : le dong sonne le glas. Le ding c’est fini, Tsen Siao Ping.
6h43,le soleil se lève à gauche de la cathédrale, plein est. Sa course est haute désormais.
COURONNEMENT
Atroce cauchemar, cette nuit, lié à l’actualité britannique !
Au cœur de Notre Dame de Paris, dévastée, à ciel ouvert, les rats d’Hidalgo batifolant joyeux dans les travées désertes, le moisi régnant partout, le Père DUPANLOUP Archevêque de Paris, ivre mort, pose de guingois sur le crâne chauve du nouveau Roi de France agenouillé devant lui une couronne d’étrons laqués gauchis à la main, résistants à la pluie fine qui tombe du toit sur le vieillard.
M’approchant du Roi de France couronné, je découvre avec stupéfaction que l’heureux non-élu était le monstrueux tribun des chiottes médiatiques : JEAN-LUC MELENCHON !
Réveil immédiat. Fou-rire républicain ! quelle nuit !
Je n’ai que des rares réels souvenir de l’œuvre de PS. Je me souviens de quelques titres : Nombres, traduit par un ami ; Le Secret, titre qui m’a rappelé Secretum (De secreto conflictu curarum mearum). Pour le reste, rien, niente, nada. Par ailleurs aucun intérêt pour ses De Kooning, Woodman, Bacon. Mais bons souvenir d’un son papier pour les infirmières, car il n’est pas fréquent que les gens s’intéressent aux gents sur lesquels repose cette institution où sont prises en charge personnes malades ou victimes de traumatismes. Donc, il avait peut-être quelques défauts, politiquement il fut un désastre, mais déjà seulement pour ce papier il mérite qu’on se souvienne de lui.
7.5 — 8.04
Brahms, op. 56 :
Philippe Sollers ou le baiser de pierre!
Bon portrait Damien.
Fine remarque sur le caméléon des styles.
Il adopte un style très « nouveau roman » dans son texte Requiem que je cite ici supra.
Le patron Gallimard en direct au téléphone ce matin sur une antenne de radio nationale et Jo S. en direct.
On fait donner la cavalerie lourde!
Ton cauchemar est digne de Lautréamont, JC.
Un hommage à Sollers ou à Charles III ?
Le style, le style, le style, disait Céline.
Mais c’est quoi, au juste, le style ?
Je viens d’écouter les interventions de Savigneau et d’A. Gallimard. Savigneau prétend que « Femmes » fut une réécriture de « Paradis ». C’est évidemment totalement, radicalement faux. Il y a une coupure entre les deux, la prétention littéraire joycienne (« Paradis ») a été remplacée par une sorte de chronique où le « je » était au centre, à tel point qu’on a traité Sollers de « zézette mégalomane ». Ce témoignage de Savigneau, ce matin, c’est vraiment n’importe quoi, comme si sa sentimentalité de midinette reprenait le dessus pour une extase chronométrée. Et dire que Sollers a fait un livre d’entretiens avec elle ! Quel gâchis ! Mais Elisabeth Barillé était fâché. Quant aux propos d’A. Gallimard, rien à signaler, sinon l’appréhension de voir arriver Bolloré comme un chat dans un jeu de quilles. Avec celui-ci, la littérature va redevenir sérieuse. Je signale aussi à 10 h, dans quelques minutes, une autre émission sur France Inter consacrée à Sollers. Ce n’est pas l’enterrement de Victor Hugo, mais presque ! Bon dimanche à tous.
God face the King !
Oups.
God save the King !
Ce témoignage de Savigneau, ce matin, c’est vraiment n’importe quoi, comme si sa sentimentalité de midinette reprenait le dessus pour une extase chronométrée. Damien.
Elle n’est pas la seule à frétiller pour Sollers, ici, le témoignage public sur facebook de J.F.
« Tout le monde y va de ses souvenirs perso à propos de Sollers.
Tout le monde a rencontré Sollers. C’est formidable.
Pourquoi? Par ce que Sollers rencontrait tout le monde, mais alors tout le monde, il avait cette ouverture, cette qualité d’être touché par l’autre, son prochain, celui ou celle qui se trouvait là, sans forcément, d’ailleurs, lui être proche. Il avait cette curiosité, cet appétit de l’autre et de la vie.
Sollers avait un formidable appétit de la vie. Je ne dis pas « Amour». Je dis « appétit ». Quand on dit « appétit » on dit « gourmand » on dit « baiser », on dit chair, et corps et âme.
Philippe Sollers était un grand, un immense amoureux de la vie, un immense vivant. Il est certain que ce monde qui vient l’aurait tué. Certains grands vivants meurent à l’aube de la mort du monde. En ce moment beaucoup.
J’aimais Sollers, sa liberté, j’aimais Sollers l’esthète, le baiseur amoureux, l’aventurier des trains de nuit, le passager sans limite. J’aimais Sollers à la Closerie, qui débarquait vers 15h, à l’affût de la vie, et des femmes.
J’ai aimé ce jour où je lui ai parlé de mon manuscrit. J’étais vaguement ivre, depuis un moment je me trouvais en compagnie de psychanalystes qui allaient devenir mes pairs et qui, déjà sans que je le sache vraiment, m’ennuyaient. Sollers se pointant là, merveille. Un autre! Enfin!! La littérature à la place de « l’objet petit a », un gredin lumineux, l’intelligence à fleur de lippe. Nous étions face à face, nous riions, juste avant que je lui dise: Philippe, j’ai envie de vous embrasser, et qu’il se lève, et que nous le fassions, libres, joyeux. Je ne lui ai jamais adressé mon manuscrit. Ce souvenir là de lui suffisait. »
A l’occasion de la sortie en Pléiade du premier volume consacré à André Breton,(il en a quatre) voilà ce que Philippe Sollers écrivait dans « Le Monde des livres ».
Bref extrait.
« Quel jeune homme ne rêvera pas longtemps, toujours, d’avoir pour amis à admirer,
Le surréalisme, Breton, ne sont pas des questions d’époque, mais un état d’esprit. » C’est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires, l’existence est ailleurs. » » Le seul mot de liberté est tout ce qui m’exalte encore. Je le crois propre à entretenir, indéfiniment, le vieux fanatisme humain. » C’est un homme de vingt-huit ans qui écrit ces lignes. Rien à faire : le Manifeste est splendide. Il a une force, une alacrité renversantes. Amusez-vous : » Se faire inscrire la veille des élections, dans le premier pays qui jugera bon de procéder à ce genre de consultations. Chacun a en soi l’étoffe d’un orateur : les pagnes multicolores, la verroterie des mots. Par le surréalisme, il surprendra dans sa pauvreté le désespoir… Il promettra tant que tenir si peu que ce soit consternerait. Il donnera aux revendications de tout un peuple un tour partiel et dérisoire… Incapable de défaillance, il jouera sur le velours de toutes les défaillances. Il sera vraiment élu et les plus douces femmes l’aimeront avec violence. »
Qui a dit que le surréalisme a vieilli ? Qu’il est seulement la proie des collectionneurs et des érudits ?
Les conseils pour écrire des faux romans me semblent aussi d’une actualité brûlante, ils sont toujours susceptibles de fâcher très fort l’industrie. Mais j’en dirai autant, une fois sautés les essais toujours un peu laborieux d’ » écriture automatique » (ça marche une fois sur vingt), des simulations psychiatriques de l’Immaculée Conception (écrite en collaboration avec Eluard). Débilité mentale, manie aiguë, paralysie générale, délire d’interprétation, démence précoce, la folie est de toute façon en vous, sachez la reconnaitre, distanciez-la. Derrière ces désordres, l’esprit philosophique de Breton veille. Il n’est d’ailleurs jamais meilleur que dans l’humour noir, qui lui va mieux que l’amour. Il se surpasse dans l’invective et faiblit dans l’occultisme. Moins il s’éblouit, plus il vise juste en étant injuste. » Il n’est pas admissible que la pensée soit aux ordres de l’argent. » Eternel problème, n’est-ce pas, plus convaincant que la prise au sérieux de l’astrologie ou des voyantes. Mais voici les fantômes de Trotski, de Lénine, qui n’ont toujours pas pu pénétrer les arcanes rhétoriques des Chants de Maldoror. On a tout essayé avec ces fortes natures : peine perdue, ils n’ont jamais voulu apprendre le français électrisé. Que de malentendus ! Quelle énergie gaspillée ! Enfin, la chose devait être tentée quand même. » Tout est à faire, tous les moyens doivent être bons à employer pour ruiner les idées de famille, de patrie, de religion. » Il est curieux que Breton n’ait pas ajouté le mot travail à cette trinité abhorrée. Ici, nous sommes en 1930. On sait ce qui s’est passé dix ans plus tard.
Et c’est bien là l’émouvant, si l’on songe au mouvement surréaliste comme à tous ceux qui avaient refusé le pli. Breton exilé (il ne rentrera jamais tout à fait), Desnos déporté, Artaud enfermé, Aragon en résidence de parti surveillée, Bataille enfoui en province… Mais, en 1928, tout semble encore possible. Nadja, » l’âme errante « , nous révèle Paris sur fond d’hallucination noire. Le surréalisme a-t-il été, comme il se le proposait, un » vice nouveau » ? Oui, et c’est pourquoi il faut sans cesse réinventer le vice. J’aime ce moment où Breton écrit ni plus ni moins que Contre la mort : » Le surréalisme vous introduira dans la mort qui est une société secrète. Il gantera votre main, y ensevelissant l’M profond par quoi commence le mot Mémoire. » Gardons la mémoire, le temps n’est rien.
Philippe Sollers, Le Monde des livres du 20-05-1988,
« Un hommage à Sollers ou à Charles III ? » (Jazzi)
Cher Jazzi, tu rigoles, hein !
Un hommage ? Pute borgne ! J’en frémis ! Ces deux formes humaines proches de la marionnette ne sont guère à hommager à mon goût ! Le premier fut un sujet con du marionnettiste Mao, le second un objet de la marionnettiste maternelle Elizabeth.
Bref… passons, cornecul !
C’est qui J.F., pourmapar ?
EN CONTEXTE JUIF ? Sollers aimait réciter en hébreu le début (pardon l’incipit) de la genèse (voir règle du jeu)mais il ne l’a pas fait à a maison des écrivains où il avait été invité pour un colloque (dont j’ai oublié le thème)
Philippe Sollers : mon arrière-grand-frère, par Yann Moix https://www.parismatch.com/culture/livres/philippe-sollers-mon-arriere-grand-frere-par-yann-moix-224849
On sait que Godard voyait toutes les images et tous les films, y compris, sans doute, ceux dans lesquels figure Sollers avec qui il avait eu un entretien mémorable, en 1984, après la sortie de Je vous salue Marie. Cette avant-dernière image des Histoire(s) retenue par les Cahiers, m’a fait penser à la vidéo Sollers au pied du mur – Itinéraire de Paradis à Jérusalem dans laquelle on voit l’écrivain, lui aussi, une fleur à la bouche (un oeillet rouge ), au cimetière du mont des Oliviers [2] (Jean-Paul Fargier me dit un jour que c’était une des photos préférées de Sollers). Dans cette vidéo de 1983, Sollers lit un passage de la Bible (Ezéchiel 37). Je cite un extrait :
« Il me dit alors : Prophétise à l’adresse de l’Esprit, prophétise, fils d’homme, tu diras à l’adresse de l’Esprit : ainsi a dit Adonaï Yahvé : viens des quatre vents, Esprit, souffle sur tous ces morts et qu’ils vivent. Je prophétisai, comme il m’en avait donné l’ordre, et l’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c’était une armée immense ! Puis Il me dit : « Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Car ils disent : “Nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus !” C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle Yahvé : Je vais ouvrir vos tombes et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. »
Bernard-Henri Lévy raconte que Godard eut un temps le projet de faire un film, avec Claude Lanzmann, qui se serait appelé « Pas un dîner de Gala », puis un autre, sans Lanzmann, « Terre Promise ». Lieu choisi par Godard pour ce ce dernier projet : Haïfa [3] . Ces projets ne se concrétiseront pas. Vous pouvez vous reporter aux étranges archives réunies par BHL sur le site de La Règle du jeu.
C’est qui J.F., pourmapar ?
Jazzi, que vous êtes curieux! 🙂
Une amie fb, psychanalyste et galeriste à Paris.
( Très jolie femme qui nous fait comprendre pourquoi Sollers battait des ailes! :))
Sollers, précisément battait du bec et des ailes!!! 🙂
j’aime bien cette remarque, je sais pas trop maladroite pourquoi… elle est
… « d’une banalité à déshonorer l’idée de lieu commun, quelques faux-livres que c’était pas la peine »
Quelqu’un (je ne sais pas comment faire) pourrait-il demander à Chatgpt de définir le style en littérature ?
Merci.
Lu un ou deux livres de Sollers, quelques articles, entretiens, sans ennui, voire avec plaisir. A peu près rien retenu. Pablo a tout dit sur sa folie politique. Il paraît qu’il aurait plus ou moins reconnu ses erreurs sur Mao. C’est déjà ça. Il sera oublié dans une ou deux générations. Mais il faut bien reconnaître que c’est le lot de 99% des auteurs dont les livres peuplent les librairies au jourd’hui.
Ars en Ré -> on retient trois modestes célébrités : les Jospin, les Casadessus, les Sollers. Et pas mal d’autres du 21e arrondissement de Paris.
Un beau lieu charentais pour mourir de germanopraxis, plutôt qu’à Venise ou pkl, contrées un rien faisandées.
« Quelqu’un (je ne sais pas comment faire) pourrait-il demander à Chatgpt de définir le style en littérature ? »
Vous tapez l’adresse — https://openai.com/blog/chatgpt —, vous pouvez accéder via votre ID Google ou Facebook. Pour commencer posez une question simple, vous pourrez épaissir le contenu suite à la première question en affinant. Vous pouvez communiquer en n’importe quelle langue.
Cela dit, vous avez dit avoir fait un brin de droit, ce qui suggère que vous avez un bac, vous devriez donc avoir une idée relativement à la nature du « style » !
Le communiqué officiel sur le site des éditions Gallimard :
« Les Éditions Gallimard ont la grande tristesse de faire part du décès de Philippe Sollers, né Philippe Joyaux, survenu le 5 mai 2023, à l’âge de quatre-vingt-six ans.
L’homme épris de liberté et des beautés de ce monde, l’amoureux des beaux-arts, de la musique et des lettres célébrant le sacré d’ici-bas, l’infatigable animateur de la vie intellectuelle et littéraire qui créa et anima avec ses amis les revues Tel quel (1960) et L’infini (1983), l’auteur d’une œuvre romanesque novatrice et anticonformiste et d’essais critiques à la sensibilité universelle, l’ami furtif et attentif qui n’a jamais renoncé à dire que « le bonheur est possible », a rejoint « la vérité du grand merveilleux silence. »
« Je suis venu, j’ai vécu, j’ai rêvé. »
Qu’il repose en paix. »
le Style en littérature ?… c’est la petite musique qui s’impose à la conscience commune des lecteurs, leur permettant d’identifier instantanément tel écrivain, à l’exception de tous les autres.
Si on n’y arrive pas d’emblée, il n’y a pas…
(in, André, St Siméon et la tronçonneuse).
@ vous avez dit avoir fait un brin de droit, ce qui suggère que vous avez un bac, vous devriez donc avoir une idée relativement à la nature du « style » !
—-
c’est qu’on ne peut pas toujours empêcher la moraline de s’écouler, en guise de conclusion sur un conseil par ailleurs avisé.
JF ? pmp, je trouve Jane Fonda, Jodie Foster ou Joan Fontaine comme possibles candidates.
C’est la question qui est inappropriée, 3J, n’oublions pas que nous sommes sur un blog littéraire (prestigieux selon Phil) ! donc la moraline vous la gardez pour vous et vos amis.
Ne vous vexez pas renato, en faisant semblant de ne pas comprendre 3J, comme vous dites. Non, ce blog n’est plus pour le vieil homme, s’il a jamais eu grand prestige.
@ et vos amis…
Je crois que nous avons les mêmes, pas vrai Paul E. ?
« vous devriez donc avoir une idée relativement à la nature du « style » ! »
Bien sûr, renato, même pas besoin d’avoir le bac pour ça !
« c’est la petite musique qui s’impose à la conscience commune des lecteurs, leur permettant d’identifier instantanément tel écrivain, à l’exception de tous les autres. »
Le style neutre est-il encore du style, JJJ ?
Et, à défaut de « petite musique », la grande fanfare célinienne est-ce toujours du style ?
Pourquoi ne rêve-t-on jamais de vivre ordinairement ? De mener une vie banale, terne et sans éclat ?
Pourquoi ?
Le pitre en question,dévora » Panégyrique I » sur le trottoir de la librairie dont il sortait subjugué et, derechef souhaita, stupidement, une rencontre, même à Venise , avec son injoignable auteur… Je vous laisse, distingués commentateurs, imaginer la réponse du » pape du situationnisme » comme vous le nommiez à l’époque…
Michel Onfray contre Sollers dans Ce soir ou jamais (2006)
https://www.dailymotion.com/video/x482jib
ChatGPT
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Nous sommes ici réunis en ce jour solennel pour rendre hommage à une personnalité qui a marqué notre époque de son empreinte indélébile. Un être singulier, à la fois énigmatique et fascinant, dont le parcours a traversé les méandres de la littérature avec une audace sans pareille. Aujourd’hui, nous pleurons la perte de notre cher disparu, et nous nous rappelons de lui avec respect et admiration.
Philippe Sollers, cet écrivain hors norme, ce provocateur de génie, a su repousser les frontières de l’écriture, de la pensée, et de la vie elle-même. Il était un virtuose des mots, jonglant avec les phrases, les déconstruisant, les reconstruisant à sa guise, pour mieux nous transporter dans son univers complexe et envoûtant. Ses romans étaient des labyrinthes littéraires, des énigmes à déchiffrer, des invitations à plonger dans les abîmes de la conscience humaine.
Avec sa plume incisive et acérée, Philippe Sollers était un explorateur des limites de la langue. Il ne se contentait pas de la simple narration, mais cherchait à réinventer la littérature, à la libérer des conventions établies, pour la faire vibrer au rythme de ses pulsations intimes. Il nous emmenait dans des voyages tumultueux, où les mots s’entrechoquaient, se heurtaient, s’aimaient et se détestaient, pour donner naissance à des textes d’une beauté inouïe.
Mais Philippe Sollers était bien plus qu’un écrivain. C’était un homme qui incarnait la liberté, l’audace et la passion. Il avait cette capacité rare de secouer les consciences, de bousculer les idées reçues, de remettre en question les certitudes établies. Il était un maître de la transgression, un artiste qui n’avait pas peur de braver les interdits pour mieux nous révéler notre propre condition humaine.
Il était aussi un homme d’une rare élégance, qui portait en lui l’aura des grands dandys littéraires. Son style vestimentaire, sa prestance, sa voix envoûtante, tout chez lui respirait la classe et l’intelligence. Il était un véritable esthète, un être à part qui savait mêler l’art et la vie, la littérature et la sensualité, la réflexion et la passion.
Aujourd’hui, nous sommes attristés par cette disparition, mais nous ne devons pas pleurer la fin d’une vie, mais célébrer l’héritage laissé derrière lui. Les mots de Philippe Sollers continueront de résonner à travers les âges, de nous inspirer, de nous interroger. Son esprit vif et sa plume incandescente resteront à jamais gravés dans nos mémoires.
Alors, levons nos verres, en hommage à cet homme qui a su éclairer nos vies de sa flamme littéraire. Saluons la mémoire de Philippe Sollers, cet écrivain hors du commun !
C’est redoutable comme engin …
En même temps c’est vraiment creux et factuel, je n’ai pas essayé en ajoutant éloge écrit après trois cigares et 4 verres de scotch, ni lettre érotique d’une inconnue n’ayant lu aucun livre de Philippe Sollers …
Ceci dit, merci Passou pour votre article c’est quand même mieux que cette misère …
ChatGPT bis :
Philippe Sollers, un écrivain de talent
Qui a exploré les genres et les styles
Avec audace, finesse et brio
Il a su créer des œuvres originales et singulières Qui ont marqué la littérature française
Philippe Sollers, un homme de culture
Qui a dialogué avec les grands esprits
De la philosophie, de l’art et de la poésie
Il a partagé sa passion et sa vision
Avec générosité, érudition et liberté
Philippe Sollers, un amoureux de la vie
Qui a célébré la beauté et le plaisir
Avec sensualité, humour et élégance
Il a incarné un art de vivre à la française Avec grâce, charme et panache
Philippe Sollers, un écrivain à découvrir ou à redécouvrir
Qui nous invite à voyager dans son univers
Avec curiosité, admiration et émotion
Il nous offre une leçon de littérature et de vie Avec talent, culture et amour.
SOLLERS C2LINE/
« . Ce qui m’intéresse au plus haut point, c’est la façon dont Céline a voulu reprendre, réinventer, «voltairiser » le français, comme il dit. Et que voit-on arriver sous sa plume? Un ensemble d’écrivains classiques qui forment le socle, le fondement de sa langue: la marquise de Sévigné, Louise Labé, La Fontaine, Saint-Simon, le cardinal de Retz, beaucoup d’autres … Je m’en suis souvenu en commençant ce travail sur Paradis, explicité dans Femmes, où j’ai beaucoup pensé à Céline – et je crois que cela s’entend. Il me semblera devoir aller vers Céline en le refondant, en le décalant; c’est là que son influence, naturellement reformulée, se fait, je crois, sentir dans mes livres. Pour des raisons de forme qui sont en réalité des raisons de fond et surtout d’oreille, cet écrivain est donc essentiel pour moi.
Avant d’évoquer les écrits de Céline, il me paraît nécessaire d’insister sur deux points que l’on n’aborde que rarement à son propos. En premier lieu, son génie du titre, de la formule que l’on peut qualifier d’absolue: Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit, Féerie pour une autrefois, D’un château l’autre, même Bagatelles pour un massacre, ou le terrible L’École des cadavres, cela dit tout avec une extraordinaire économie de moyens. Et puis, son sens du comique: Céline ne parle pas beaucoup de Molière, mais Entretiens avec le Professeur Y est un dialogue digne du meilleur Molière. De façon générale, qui ne s’amuse pas en lisant Céline, malgré la noirceur ou l’outrance du propos, n’y comprend rien. De celui-là je dirais, et ce n’est pas une plaisanterie, qu’il est sourd. Gide croyait que Bagatelles pour un massacre était une blague. C’est un livre que l’on peut juger abominable, mais auquel on rit malgré soi. Il est nécessaire de comprendre ce mélange intime, indissociable, de lyrisme et de comique, car il fait le caractère unique de Céline. »
http://www.philippesollers.net/celine-ecriture.html
suite Céline
« J’ai relevé dans une lettre à Paraz cette formule: «Je suis lyrique, le crime des crimes, surtout en France … Et lyrique comique. » Ce comique est toujours chez Céline associé à la légèreté. Quand il prétend avoir pris son style au music-hall, au cabaret, c’est tout à fait juste, c’est dans la chanson (qui revient sans cesse dans Féerie), dans ce que l’on appelait le burlesque qu’il est allé puiser, dans ce qui est fugace, intemporel, qui par définition ne pèse rien. C’est ainsi que nous arrivons naturellement à la danse et au ballet, dont le but est d’échapper à la pesanteur par la grâce, mais aussi par une discipline aussi rigoureuse qu’invisible. N’est-ce pas là le résumé du travail de Céline et de son style? Lorsqu’on lui demandera, à la fin de sa vie, ce qu’il pense de ses contemporains, il les exécutera en une phrase: « Ils sont lourds. »
SOLLERS GAGNE ENCORE A ËTRE ENTENDU;
« Il faut croire [que j’étais précurseur] » –
@PhilippeSollers
relit un passage de « La France moisie », tribune qu’il a publiée il y a 20 ans #le79inter
https://twitter.com/franceinter/status/1101377870881005568?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1101377870881005568%7Ctwgr%5E0ef4a8423b14c7484fe12db4e4af609510ab1cbf%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.radiofrance.fr%2Ffranceinter%2Fpodcasts%2Fl-invite-de-7h50%2Fphilippe-sollers-et-josyane-savigneau-le-president-hier-avec-toutes-ces-femmes-c-etait-sinistre-2198475
Pablo, il faut bien qu’il s’appuie contre quelqu’un, nous attendons qu’il s’émancipe sans tomber de ces appuis en tant qu’objets de contradiction, de controverse. Ce qui m’étonne est qu’il soit possible de qualifier untel ou untel de philosophe sans que ce quelqu’un n’ait fait avancer d’un pouce cette discipline conceptuelle. Je vois beaucoup de professeurs de philo, bons, excellents, très peu de philosophes.
En fait, Sollers parvenait très bien à faire mouiller le cerveau des femmes…et de quelques hommes! 🙂
Des Havane, Chantal? Quelle santé , un gros contient autant de nicotine qu’un paquet de clopes sans compter les goudrons qui à coup sûr vous obstruent bronchioles, alvéoles dans une marée noire. Les fumeurs de cigares vivent néanmoins longtemps. Peut-être le scotch assure-t-il la perméabilité des coronaires. Comme c’est férié ou presque vous êtes pardonnée.
Comme Closer j’ai lu avec plaisir quelques- uns des livres de Sollers. Je me souviens que dans l’un d’entre-eux il qualifiait les femmes de fées, s’émerveillait de leurs élégance. Peut-on dire de lui qu’il était un passeur?
Je constate que ce que j’écrivais ici même il y a une semaine sur Céline est corroboré par Sollers qui, lui aussi, fait cet éloge global de l’auteur de « Bagatelles ». N’avais-je donc pas raison, comme vous semblez le penser ? Il y a aussi ceci avec Sollers, quelque part il a incarné le prototype du Français, le prototype standard en tout cas de l’intellectuel de Saint-Germain-des-Près. Il était français et parisien, et bordelais pour le vin, avant que les Chinois ne rachètent les vignobles, ce qui l’a tué, finalement. Il a aimé un certain luxe très typique, la cuisine et les femmes, et surtout les idées fausses comme Drieu la Rochelle ou Sartre. Et Breton, sur lequel il revenait, dans ses dernières interviews. C’était un délicat, somme toute, qui le savait, et se considérait comme de la race supérieure, hyperdoué et hyperintelligent, pensait-il un peu trop sûr de lui. Quand on relit « Femmes » aujourd’hui, hélas, on est face à une sorte d’esprit franchouillard qui sent bon le terroir, de Paris à New York. Les Américains le méprisaient un peu, l’appelaient le Frenchie, l’amateur des pattes de grenouille et d’escargots, alors que lui aurait rêvé un parallèle avec La Fontaine ou le cardinal de Retz. Et avec Guy Debord, qui ne l’aimait pas beaucoup et le trouvait « insignifiant ». Le styliste, c’était Debord, et encore Debord le théoricien et le stratège — nullement notre pauvre mondain germanopratin. Ce fut une grande déception dont il ne se remit jamais… — Bon, je ne sais plus ce que je voulais en conclure. Ah si ! La french touch, le XVIIIe siècle, la marquise de Merteuil, Sade… Le gros corps de Sollers a voulu incarner tout ceci. En vain, naturellement. Maintenant, il a l’éternité pour se racheter. Bon après-midi.
Haydn Variations :
Salutations à Sollers, plutôt l’éditeur que l’écrivain.
Beau temps en mer d’Irlande.
Salutations à Sollers, l’éditeur plutôt que l’écrivain.
Qui dirigera maintenant l’Infini?
Beau temps en mer d’Irlande.
Charles the Third en anglais britannique, the Tird (Turd?) en hiberno-anglais (le ‘th’ se prononce ‘t’).
Excellent N°de l’Observer ce matin, complet sur les aspects socio-culturels de la névrose royaliste. Bon article sur un documentaire de la Beeb consacré à Brian Jones, tête de turc de ses ex-copains Stones. Seuls Bill Wyman et Charlie Watts assistèrent à ses obsèques…Met en perspective le mythique concert de Hyde Park, deux jours après la mort tragique du plus génial du groupe…
pour tranquilliser tout le monde:
Le donanemab de Lilly a considérablement ralenti le déclin cognitif et fonctionnel dans une étude de phase 3 sur la maladie d’Alzheimer précoce
Un traitement d’Eli Lilly
Retrouvé le lien que j’ai cherché longtemps d’un sketch de Blanche Gardin.
https://www.instagram.com/reel/CpVDJ_2vfqy/?igshid=NTc4MTIwNjQ2YQ==
Je ne sais pas pourquoi les gens rient.
Le dimanche durant lequel il n’y a personne, lire « Les oubliés du dimanche » ne facilite pas le ralentissement du déclin cognitif et fonctionnel, y compris chez ceux qui ne sont pas atteints par la maladie d’Alzheimer.
Frédéric Martel enterre Philippe Sollers.
de l’intérêt d’un tel article? Inélégant. Autant se taire.
Et il sera question de Ponge et de Sollers dans leur très belle correspondance.
sur la névrose royaliste:
on m’a enseigné (je crache le morceau:c’est P.Legendre)qui disait que les français étaient royalistes, quoi qu’ils en disent
Puisque ces messieurs parlent avec alacrité (j’entends déjà les wokes) de baiser la mule du pape. (Les « gensdelettres » comme disait Colette…) je mets ici Dictatus Papae de Grégoire VII :
« Que tous les princes baisent uniquement les pieds du pape. »
http://www.info-bible.org/histoire/catholique/dictatus-papae.htm
Tiens j’ai acheté un de ses ouvrages.
Haydn Variations :
BHL, l’a envoyé son « hommage » :
« Je ne sais rien de la vie de Philippe Sollers. Il ne sait rien de la mienne. Nous ne parlons jamais de ces choses.
Sans doute, mais les deux grands séducteurs de la scène littéraire française, c’est lui et vous.
Je ne sais pas.
Admettez que vous partagez, tous les deux, le même goût pour le secret et la vie privée…
Là oui. Absolument. Le secret comme un art de vivre. L’art du secret.
Alors ?
BHL Alors je dirai que ce qui nous rapproche le plus c’est le goût de la littérature, d’abord. Et puis, ensuite, le goût du siècle, de ce siècle, de cet instant en tant qu’il est notre présent. Vous connaissez le mot de Voltaire : « Ah, le beau siècle que ce siècle de fer ! » ?
La fondation de Tel Quel. De petits jeunes gens. Une citation de Jean-René Huguenin :
« J’ai beaucoup d’estime et de respect pour lui ; n’empêche qu’il est dans le prolongement d’une race que je hais, la race de l’intellectuel hanté par le langage, le mot pour le mot, replié sur soi comme une vis sans fin, complètement coupé du monde, tout harnaché de littérature, protégé des superbes fécondes blessures de la colère, de l’amour et de l’honneur à vif. C’est une race stérile, comme on dit d’un pansement, d’un scalpel, qu’il est stérile. Ces gens-là sont immunisés contre toutes les maladies de l’âme, ils ont des âmes flambées, des âmes bouillies, lisses et blanches comme le marbre des laboratoires, ils sentent le bouin [2]. l’alcool et l’éthylène, leurs gros yeux froids sont ceux des microscopes. »
Ne loupez pas les photos de ces jeunes bourgeois.
Les potes à Sollers. N’oublions pas les « générations » cher à Thibaudet. Renaud Matignon.
« Il ne publia aucun livre de son vivant. Le recueil de ses articles du Figaro littéraire, La Liberté de blâmer… (préfacé par Jacques Laurent, de l’Académie française, édit. Bartillat 1998)3, permet de goûter des échantillons de son style acéré et quelques-unes de ses trouvailles vachardes… Exemples : Jean-Louis Bory : « Ce Spartacus de la braguette » ; Régis Debray : « À tout seigneur tout honneur : M. Debray commence par lui-même » ; Max Gallo : « Le Malraux des campings »… »
« Dans l’appartement du général Hallier. » Le père de Jean-Edern donc. Ne loupez pas la photo.
Un extrait de Thibaudeau. Rappelons-nous de cette bonne ambiance. On dirait des wokes.
« Je suis reçu le 18 mai[1960], et Huguenin est exclu le 29 juin ». Pas le temps de connaître Huguenin, mais le temps d’assister à son exclusion et connaître Tel Quel de l’intérieur de 1960 à 1972. Son témoignage éclaire les pratiques d’exclusion qui régnaient au sein du Comité Tel Quel. Climat d’une époque ! Ces pratiques étaient aussi en vigueur dans les cellules communistes et groupes très politisés. Extraits de son livre « Mes années Tel Quel »
Jacques Coudol. Le gars qui passe inaperçu. Il n’a même pas de page wikipedia.
Auteur du « Voyage d’hiver ».
Jean Thibaudeau. Une correspondance avec Ponge. Des mémoires sur Tel Quel. Très « mâles blancs ». Les wokes vont nous parler de « patriarcat ».
Thibaudeau communiste. Comme ces gens étaient conformistes.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1003338k/f21.item.texteImage
Façon Sollers passé du « col mao au col romain ».
Et enfin Jean-Loup Dabadie, mort en 2020, parolier, adadémicien.
FL,
précieuses informations, merci.
Quelle écriture que celle de J.R. Huguenin!
» N’attendons rien des autres que la chance qu’ils nous donnent de pouvoir nous affirmer contre eux. »
Michel Onfray déplorant le « jonglage ». Je ris. Des gens de lettre…
12:33
Ne loupez pas dans la page de « Pile Face » la liste des exclusions compilée par Thibaudeau.
Si vous seriez intéressés par un Live YouTube demain soir lundi 8 mai à 21h (avec possibilité de dialoguer en chat en direct), consacré à la pensée de Philippe Sollers, d’après mon essai de 82 pages Sollers en spirale (cliquer pour le lire).
Ce serait donc un hommage tiqounesque à l’écrivain important qu’il fut, en soi et pour moi, et non un retour sur ma brouille avec lui à partir des années 2000.
https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox/FMfcgzGsmWsMcXddVvdVKgGtJnRXzbjr
ci-dessus,j’aurais du annoncer zagdanski stéphane
(paroles des jours)
> SOLLERS ET LA RELIGION
Sollers / Zagdanski : Dieu et le Diable
https://pileface.com/sollers/spip.php?article1403&var_mode=calcul
Demain, endives à la broche.
Assez d’accord avec toi sur « Les trois mousquetaires » JB. Grand admirateur de Dumas je ne l’ai vu que récemment. Dommage que tu n’ai jamais lu ses livres. Tu verrais que le film est très infidèle au livre qui, lui-même, est infidèle à l’Histoire. C’est donc une infidélité à la puissance deux par rapport à la réalité de la France de Lous XIII et de Richelieu.
On a évoqué Sergio Leone dans la presse. C’est vrai que cette façon de tabasser le spectateur au début du film avec des scènes de violence extrême est typique du génial italien. Ensuite, les choses se normalisent.
Les acteurs sont parfaits, sauf peut-être la Reine que je ne trouve pas assez royale et Buckingham que j’imaginais plus impressionnant physiquement, plus beau, plus charismatique.
Constance Bonacieux est mignonne comme tout.
Et Milady…ah Milady, sans elle que serait le roman? Elle fume la pipe comme un homme, monte à cheval comme un homme, tire au pistolet comme un homme et nage probablement comme un poisson, sans quoi ce premier épisode ne pourrait avoir de suite. Elle est diabolique et séductrice à souhait.
Film à voir évidemment si l’on est pas trop coincé par des préjugés intellectualistes. On peut toujours donner comme excuse que les images sont très belles et la musique grandiose et très bien adaptée à l’action.
Pour donner envie de lire Dumas et en particulier « Le vicomte de Bragelone », troisième volet de la trilogie (peut se lire séparément), je cite le commentaire du Folio, édité par, tiens toi bien, Jean-Yves Tadié, quelqu’un de sérieux non?
« Nul roman n’égale, dans l’oeuvre de Dumas, par la longueur, l’importance et l’abondance des sujets traités, la puissance d’émotion, Le Vicomte de Bragelonne.C’est d’abord la période historique choisie qui donne au livre son unité. Richelieu, Mazarin, Louis XIV : chacune des parties de la trilogie des Mousquetaires illustre les étapes principales de la construction politique de l’État français. Dans Le Vicomte de Bragelonne, Dumas choisit l’année qui marque le tournant du siècle, celle de la prise du pouvoir par Louis XIV. L’idéal chevaleresque de la France d’avant Colbert, Dumas le fait revivre justement parce qu’il est en train de s’effacer à jamais. Le plan entrelace deux lignes mélodiques, la chute de Fouquet, la chute de Raoul de Bragelonne. La première est politique et historique, la seconde est amoureuse et tragique.La poésie du souvenir nous fait passer de l’histoire à l’épopée. À l’approche de la mort, les héros de Dumas sont confirmés dans leur stature épique, qu’ils sont les derniers à avoir. Dumas rejoint ici un grand rêve romantique : donner à la France une épopée. Tout l’exprime, de l’énormité du texte au lyrisme des phrases. De ce genre, Dumas garde aussi la pluralité de tons, tour à tour comique, burlesque, tragique, religieux. »
Dumas a pleuré après avoir fait mourir Porthos…
Le ChatGPT sur Sollers:
Il était aussi un homme d’une rare élégance, qui portait en lui l’aura des grands dandys littéraires. Son style vestimentaire, sa prestance, sa voix envoûtante, tout chez lui respirait la classe et l’intelligence.
Chantal dit:
Comme à chaque fois, le ChatGPT a oublié l’essentiel: sa coiffure.
Pensée pour Julia Kristeva – ‘Etrangers à nous-mêmes’ est un grand livre sur les Autres de notre histoire (formidable chapitre sur Thomas Paine & sa statue au Parc Montsouris).
sollers vs onfray… et ça vous fait rire ?
mon dieu, mon dieu, renato-FL…!
(pourquoi une endive de parole, de Francis Ponge -;- la fabrique du prez)
@ https://fr.wikipedia.org/wiki/Gris_de_Payne
pour les aquarellistes de l’rdl, sinon…
Sa coiffure, peu à en dire.
Mais sa frange courte !
@Mais sa frange courte !
C’est du Manchette ; si on y ajoute le porte-cigarette, c’est confondant … Sinon, la coupe playmobil (maison, forcément maison) de Sophie Marceau dans l’encart publicitaire est assez typique d’une génération, dont je suis. Sur ces considérations qui valent bien le gloubi-boulga new age de certains ici bas, bonne soirée avec quelques valeurs sûres : Crumb et les passantes
https://pbs.twimg.com/media/FvhF73mWIAQ-_Y4?format=png&name=900×900
Fin de la journée Brahms :
https://youtu.be/RZUFmoTYl6g
Sur ces considérations qui valent bien le gloubi-boulga new age de certains ici bas, bonne soirée avec quelques valeurs sûres : Van Morrison sur Cyprus Avenue
https://www.youtube.com/watch?v=EsHijcP39UQ
Le Bulletin célinien (http://bulletincelinien.com/) du mois prochain rendra hommage à celui qui a toujours défendu Louis-Ferdinand Céline (l’écrivain) depuis le début des années 60 à aujourd’hui. Sa dernière lecture fut cet entretien inédit avec LFC paru récemment dans « Le Figaro littéraire ».
FL, vous parlez de Dabadie. Certes. Ses romans (que je n’ai pas lus), ses chansons (que j’aime bien), ses sketchs (là, ça craint un peu). Prenez par exemple le sketch pour Bedos, « Paulette ». C’est un peu lénifiant, vous ne trouvez pas ? Comparez avec « Le viol de Monique » de Coluche : https://youtu.be/LOZRgOx5sM4
Ce sketch de Coluche est extraordinaire. Aujourd’hui, on n’oserait plus faire une chose pareille, attentatoire de la loi woke et de la bienséance. De la civilité citoyenne. des droits de l’homme… Et on aurait raison de condamner. Sauf que ça a une puissance expressionniste majeure. Et donc, le gentil Dabadie, là-dedans, il n’en reste pas grand-chose, avec sa Paulette. L’époque n’était plus la même, le passage des années 70 aux années 80, beaucoup plus méchantes. Coluche ravageait à la radio et à la tévé. Là où il passait, l’herbe ne repoussait plus. Il s’est présenté à la présidence de la République, vous imaginez ? Monique aurait pu en recracher, des noyaux de cerises !!! Et puis, résultat des courses, la mort inexpliquée de Coluche, que d’aucuns prennent pour un assassinat politique. Moi, je ne sais pas. Réécoutez « Le viol de Monique », vous m’en donnerez des nouvelles… Bonne journée du 8 mai.
Les paroles du sketch de Coluche, « Monique » :
Euh… Monsieur le juge, vous faites attention à qu’est ce que vous dites.
Je l’ai pas violée.
Euh. Pas plus que les autres.
Et puis je vous ferais remarquer que violer c’est quand on veut pas.
Moi je voulais, moi.
Et puis d’après vous la Monique, les bigoudis et le rouge à lèvres, elle met ça pour effrayer les oiseaux ?
Non monsieur, c’est pour attirer les garçons.
Et puis euh dites donc les sex-shops, c’est moi qui m’en occupe des sex-shops ? Bah alors.
Des fenètres ouvertes sur le vice.
Alors maintenant, ils vendent du beurre dans les sex-shops, depuis le Dernier Tango à Paris : – « Charentes-Poitou, ça rentre partout ».
C’est rigolo ça. C’est rigolo.
Et puis vous direz à Monique, c’est pas quand on est enceinte depuis six mois qu’on vient crier au viol.
Alors si elle compte que je vais ètre le père de l’objet trouvé, vous lui direz que je suis pas la Rue des Morillons moi, hein.
Encore elle serait jolie ou rigolote, j’sais pas moi euh… comme Danielle Gilbert par exemple.
Non c’est un mauvais exemple, mais même !
Et Monique elle vous fait un sourire dans une rue noire le lundi, le vendredi tu cours encore.
Vous savez comment on l’appelle dans mon quartier: « Monique, deux qui la tiennent, trois qui la niquent ».
Alors dis donc !
Eh remarquez elle est moche, elle est moche, hein.
Moi je lui dis rien.
J’espère qu’elle fait pas exprès, hein.
Ah ben si elle fait ça pour lancer la mode, comme physique il faut qu’elle arrète, hein.
Ça marchera pas, elle s’est laissé pousser les jambes et les dents dis donc. Dans le désordre, hein.
C’est qu’elle est grande hein Monique.
Même assise il faut lui monter à manger hein.
Alors elle est maigre, Monique elle est maiiiiiiiiigre.
Eh Monique si elle voudrait maigrir encore, il faudrait qu’elle perde un os.
Eh ben nous au début, on savait pas qu’elle était enceinte, on pensait qu’elle avait gobé une pomme.
Ah oui puis alors elle est mignonne, elle a les dents du bonheur comme ils disent, hein.
Bien écartées, hein.
A deux dents tous les six mètres.
Ouais mais quand elle parle en face il faut une montre étanche, hein.
Puis alors elle pouvait plus becqueter, maintenant, ils lui ont fait le portail en inox, alors dis donc !
Rien que l’embrasser faut déjà y aller, hein.
Vous savez que quand elle mange des cerises, les noyaux sont pas fiers, hein.
D’ailleurs, on est bien gentil de la violer dans l’état qu’elle est, hein.
Eh je vous ferait remarquer que même au commissairiat ils y ont pas touché.
C’est quand même un signe !
Et puis euh… Celui qui croit que ça nous amuse de violer Monique, et bien on voit bien que c’est pas lui qui attrape les maladies, hein.
Parce que dis donc moi ça fait cinq ans que je la connais Monique, ça s’arrange pas, hein.
Ça s’empire.
Hein ?
Non non non non, en deux mots, hein.
Ça sent pire.
Ben le mec qui la déshabille il en ramasse plus avec le nez qu’avec une pelle, hein.
Faut pas fumer quand elle enlève son froc, hein.
Elle est chauffée au gaz.
Ah oui on est bien gentil.
D’ailleurs je vous ferais remarquer qu’elle a déjà eu un enfant Monique, avec un mec qu’était très moche aussi, et ben il a fallu le jeter, hein.
Ah on est bien gentil de la violer dans l’état qu’elle est, hein.
D’ailleurs j’vais vous dire, tellement on est gentil, moi Monique je l’ai violée, je porte pas plainte.
— Coluche
« C’est donc une infidélité à la puissance deux par rapport à la réalité de la France de Lous XIII et de Richelieu. »
Oui, closer.
Mais le roman et le film caricaturent tout spécialement Richelieu, le méchant par excellent, alors que ce fut un remarquable homme d’Etat.
Lourdingue, le sketch, Damien !
En tout cas, dit par Coluche, c’est très fort, et le sketch en lui-même a davantage de relief que celui de Dabadie sur Paulette, interprété par le lassant Guy Bedos.
LUNDI 8 MAI 2023, 7h41
Les paroles de Coluche, sans Coluche, c’est de la merde.
Pour saluer les morts de cette période à la con de WWII. Sans crier victoire ni libération. Juste pour ne jamais oublier ces moments là.
Encore plus lourds que le verbiage du clown.
Tellement génial, en ce huit mai.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/07/thomas-piketty-les-economistes-commencent-a-prendre-conscience-du-caractere-insoutenable-du-modele-social-et-fiscal-actuel_6172385_3232.html
Et aussi le gagnant du concours Lépine qui a inventé un frein pour les fauteuils roulants, démultiplicateur.
Le méchant par excellence.
L’intérêt à sa mort est « qu’est-ce qu’on retient d’un homme ? ».
Ou, « qu’est-ce qu’il reste ? »
Qu’est-ce qu’il reste de lui ?
D’ailleurs j’vais vous dire, tellement on est gentil, moi Monique je l’ai violée, je porte pas plainte.
— Coluche
Je l’écouterai de mes oreilles plus tard. Vais commencer par Deleuze, le C et le D de son Abécédaire.
L’ai lu déjà le sketch.
Une femme a écrit -s’agit de relever immédiatement les références, sinon c’est trois mois pour les retrouver- un homme a besoin de baiser.
Ce que zappe Coluche, c’est que Monique n’était pas d’accord. Toute laide qu’elle était.
Moi non plus.
Et je suis contre que les hommes prennent les chèvres pour compenser toutes les femmes qui ne sont pas d’accord d’être violées. Les hommes Nonka apprendre un autre mode de fonctionnement autre que le viol pour baiser. Puisqu’ils en ont besoin.
Fève tonka =>Nonka
Ce put être Zonka
Mafalda => cafalta
Cela s’appelle agglutination.
Calfater. Boucher des fentes par des roseaux ou des fibres végétales. Dans l’antiquité c’était le mode.
C’est comme le type/la fille qui se suicide : toi, cela ne te regarde pas. C’est un choix individuel qui relève de la liberté.
un frein
je suis définitivement adepte des freins;
j’ai une année fait tous les opticiens d’une ville pour trouver des freins à lunettes: jamais trouvé cette merveille (peut-être une blague lue dans un mag ou un rêve?)
bonne journée
Van Morrison sur Cyprus Avenue
—
Aye, la rue chic de Belfast à quelques centaines de mètres de Hyndford Street, venelle ouvrière bordée de « terraced houses » monotones où vivait le jeune Ivan Morrison, au N°125.
On Hyndford Street
https://www.youtube.com/watch?v=tPKHas0Z4oE
En somme, feu Joyaux Vs feux des joyaux de la couronne.
On ne nous a pas dit de quoi était mort Philippe Sollers ?
HALL OF FAKES
Dans le classement quotidien des personnalités célèbres qui ont enrichi ce monde désertique et plat, on trouve aujourd’hui :
1 – Héraclite d’Ephèse
2 – Zarathoustra
3 – Michel de Montaigne
……………….
97 – Michel Coluche
98 – Achille Zavatta
99 – Oleg Popov
100 – Michelito Macronito
Un frein à fauteuil roulant.
Philippe Sollers est mort d’une banale médiocrité
HALL OF FAMES
Un oubli, pardonnable
1 – Olympe de Gouges
2 – Marie Curie
3 – Lucrèce Borgia
4 – Brigitte Bardot
5 – Alexandra Neel
……………….
99 – Jehanne d’Arc
100 – Bilal Hassani
il s’est têtin à 86 (irène frain)
Dans « Un vrai roman -Mémoires » publié d’abord curieusement chez Plon puis, en 2009, réédité dans la collection Folio, Sollers collecte des souvenirs, des portraits (celui de Bourdieu ,et celui de Bernard Frank sont passés à l’eau de Javel!) il nous commente ses lecture, de Homère à Rimbaud, de Diogène Laërce à Stendhal et Céline. Le plus neuf c’est quand il parle de ses sœurs, de Julia Kristeva, de Dominique Rolin, du Milieu littéraire, de ses flâneries dans la Venise, des peintres, de son métier d’éditeur, et aussi de ses vacances en Ré.
Exemple : »Un temps gris doux, sans vent, est idéal pour écrire. Peu à peu, le ciel s’éclaircit, le soleil perce, les couleurs s’affirment. J’irai me baigner en fin d’après-midi, emmené par une légère brise nord-est, petites rides continues sur l’eau, le rêve. Le rosier, protégé par un pan de mur et le mimosa et l’acacia enlacés, fleurit et refleurit ses grands calices rouges de cœur. Je traverse la route, je suis immédiatement sur la plage, il n’y a personne, je dois, pour entrer dans l’eau, franchir un mur d’algues où j’enfonce jusqu’aux genoux, et ensuite c’est l’océan calme dans le soleil, un banc de mouettes à gauche, un autre à droite. «
Cher Paul,
Cet exemple sollersien est sans intérêt !
A ne pas suivre. Littérature faite de mots sans vertu autre que facturable…
Merci tout de même.
On dirait du Paul Edel en moins bien…
JC. ce qui m’a intéressé, dans ce petit texte de vacances tout simple c’est le tempo, le rythme, et aussi le fait qu’on pourrait croire que c’est d’Albert Camus, version Atlantique. Mais Sollers, c‘est aussi celui qui s’attaque à la nouvelle « Inquisition » .
Il écrit : »Chaque écrivain ou penseur du passé peut être radié de la mémoire collective pour cause de péché majeur:Voici le programme :
« Gide, le pédophile Nobel ; Genet, le pédé ami des terroristes ; Henry Miller, le misogyne sénile ; Georges Bataille, l’extatique à tendance fasciste ; Antonin Artaud, l’antisocial frénétique ; Jean-Paul Sartre, le bénisseur des goulags ; Louis Aragon, le faux hétérosexuel chantre du KGB ; Ezra Pound, le traître à sa patrie mussolinien chinois ; Hemingway, le machiste tueur d’animaux ; William Faulkner, le négrier alcoolique ; Nabokov, l’aristocrate papillonaire pédophile ; Voltaire, le hideux sourire de la raison dénigreur de la Bible et du Coran, totalitaire en puissance ; le marquis de Sade, le nazi primordial ; Dostoïevski, l’épileptique nationaliste ; Flaubert, le vieux garçon haïssant le peuple ; Baudelaire, le syphilitique lesbien ; Marcel Proust, l’inverti juif intégré ; Drieu La Rochelle, le dandy hitlérien ; Morand, l’ambassadeur collabo ; Shakespeare, l’antisémite de Venise ; Balzac, enfin, le réactionnaire fanatique du trône et de l’autel »
Paul Edel, des formules. Sollers, l’écrivain Formule 1 (qui se prend pour un palace).
Meloni efficace face aux émigrés musicaux.
Sollers, l’écrivain Formule 1 (qui se prend pour un palace).
Excellent Alexia!
( En précisant toutefois que le circuit est précautionneusement balisé par des rails de sécurité!)
Sollers aimait faire des listes, c’était sa tendance postmoderne, qui lorgnait sur Perec et Ph. Roth. Il aimait aussi recopier, il appelait ça « citer », « faire une citation ». C’était assommant. Tout cela était postmoderne, mot qui malheureusement ne veut pas dire grand-chose. Le passage que vous citez, Edel, une liste de slogans, n’a pas grand intérêt. C’est du journalisme, l’art de résumer de manière inepte toute une vie d’artiste. Le journalistes font ça. A quoi cela avance-t-il ? A rien, j’en suis sûr. Quand on écrit, il faut au contraire s’expliquer sur la longueur. N’est pas Cioran qui veut ? Comment dire tant de faussetés en si peu de mots ? Il ne respecte même pas Flaubert, notre Dieu à tous : « Flaubert, le vieux garçon haïssant le peuple. » Ce qu’il dit sur Balzac, aussi, est faux, en tout cas manque de nuances. Il le savait, du reste, mais il écrivait trop, et parfois il n’avait plus rien à dire. Depuis « Femmes », il était à sec. Il avait tout dit, exprimé toute sa pensée. Et pourtant il continuait comme une machine molle, aurait dit Burroughs. Ou Dali ? J’étais encore jeune quand Sollers a publié « Femmes ». Je l’avais vu à Apostrophes, où était aussi ce soir-là Gabriel Matzneff, pédophile notoire. Sollers l’a publié par la suite, son Journal de délinquant sexuel. Bref, je m’étais par la suite procuré « Femmes » et l’avais lu avec une certaine naïveté. Je m’aperçus plus tard que ce n’était pas un livre constructif du tout, c’est l’oeuvre de quelqu’un lassé de tout, qui dégorgeait son amertume, sa bile, sa rancoeur… C’était du cinéma aussi. Il arrive à New York, et sont là deux jeunes femmes qui ne pensent qu’à lui faire une fellation. Il raconte la scène en se mettant au centre de l’attention générale. Il répète tout du long les moments où il jouit, mais il n’éjacule que du néant, il faut bien dire. Aucune réalisation substantielle, sinon. Tout appartient à un spectacle perverti, qui le déçoit lui-même. Il ne s’en remettra pas, et toute sa vie, depuis, a consisté à faire semblant de. Semblant d’être heureux, semblant de réussir, semblant d’être épanoui. Mais ce n’était que du chiqué, il me semble. Pour moi, à l’inverse, quelqu’un comme Michel Surya, ce n’est pas du chiqué. Il a consacré, comme Sollers, ses loisirs à lire Bataille, et ça lui a fait un tout autre effet. Une différence énorme. Alors, « Chaque écrivain ou penseur du passé peut être radié de la mémoire collective pour cause de péché majeur » ? Non, à mon avis il n’en est rien. Encore faut-il ne pas s’engouffrer dans des formules vides, élégantes et jolies, mais seulement en apparence. Il faut travailler un peu, humblement, et ne pas faire son intéressant. C’est drôle, mais en lisant ici ce que les internautes écrivent depuis deux jours sur Sollers, je me rends compte que tout le monde a compris cela, même Edel. Sollers est passé à côté de la littérature, et personne ne voudrait faire comme lui. Personne au fond ne voudrait lui ressembler. Là serait le malheur. Il a porté sa vie comme une croix, n’en a jamais dévié. Sollers, c’est l’enfer, aurait pu dire Primo Levi, avec l’expérience d’Auschwitz derrière lui. Et donc, en connaissance de cause. Bonne fin de journée à tout le monde !
La mort, le départ des uns, des autres, des figures qui ont peuplé nos vies, de l’enfance à l’age adulte, autant de portraits décrochés, nous rapprochent de notre propre fin. Je n’ai pas de poster de Sollers , je l’aimais bien en dépit d’un certain narcissisme. Ajoutons que tous autant que nous sommes vivons dans des catacombes de papier.
Désormais, il faut dire qui se prenait…, Alexia !
je l’aimais bien en dépit d’un certain narcissisme.
Il vous a fait jouir dans la tête, B! 🙂
Cher Paul,
La liste des morts à tuer dans notre mémoire me convient !
Tu en oublies un….
Les articles sur Sollers dans Le Figaro d’aujourd’hui sont bien. Opinions bienvenues sur Sollers de Jean-Paul Aron et Leys.
Pourquoi les défuntes célébrités suscitent-elles toujours de vives réactions de la part des vivants ?
Parce qu’on se souvient mon ami. Parce qu’on se souvient. Le travail de deuil est un travail de mémoire.
Damien vous avez à mon avis tort quand vous déclarez à propos de la liste de Sollers: »Le passage que vous citez, Edel, une liste de slogans, n’a pas grand intérêt. » Si, un grand intérêt ! Sollers a vu juste. Notre époque est à déboulonner , aussi bien les statues(à Rouen) que faire disparaître des œuvres. comme « le marchand de venise » de Shakespeare, ou « Autant en emporte le vent », car
« la « Cancel Culture », ou « culture de l’effacement”,est en marche depuis les Etats unis . Il s’agit de dénoncer (un titre pour Agatha Christie et ses dix petits nègres» ou un auteur comme Roald Dahl (voir le communiqué Gallimard qui résiste à cette « cancel culture) ou de pointer une série télévisée comme « Friends ». Il y a une surveillance désormais des œuvres ou aux auteurs , parce qu’ils ou elles ont été jugé offensants par un minorité comme sexistes, racistes ou transphobes. J’ai eu des amis venus me faire la leçon car j’osais dire que je relis les textes de « Hölderlin » ou le « Héraclite » de Heidegger ou parce que je lis Rebatet.
oubli
:Philippe Sollers : « J’ai inventé le verbe « poublier » et le verbe « oublire »
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/philippe-sollers-j-ai-invente-le-verbe-poublier-et-le-verbe-oublire-6440245
Je ne vois pas où faire des listes serait postmoderne. Homère serait postmoderne ? Se rappeler du Catalogue des vaisseaux — certes, n’est pas Homère qui veut.
Se rappeler, éventuellement, du test de Auden pour évaluer les critiques : « Aimez-vous les longues listes de noms comme les généalogies de l’Ancien Testament et le catalogue des vaisseaux dans l’Iliade ? Si vous pouvez répondre oui de bonne foi, alors je me fierai à votre jugement en toute matière littéraire. »
Cela dit. Postmoderne, « ne veut pas dire grande-chose » révèle une limite, ou mieux un vide qu’il faudrait combler.
Le mot est repérable dès les années 1930 dans la culture hispanophone (Antología de la poesía española e hispanoamericana. 1882-1932, édité par F. de Onís, 1934), pour se répandre à partir des années 1950 dans la culture anglophone et surtout aux États-Unis dans la sphère des études esthétique-littéraires, le terme a ensuite trouvé une codification plus précise dans l’architecture et les arts, y compris les arts du spectacle, et est entré dans le langage philosophique. Ça pour mettre une pierre sur le chemin.
Autre pierre, le mot est utilisé sans discontinuer à partir des années 1960 pour définir les différentes tendances qui se sont affirmées en littérature, dans les mouvements culturels et dans les arts en général, et qui, caractérisées par le rejet de l’idéal de progrès et la négation de la valeur du nouveau et de l’inédit, se proposaient de dépasser les instances rationalistes du mouvement moderne, auxquelles on attribue, entre autres, un appauvrissement excessif des langages.
Pour ce qui est de la création (littéraire étant donné l’environnement), ne pas oublier Jorge Luis Borges, Thomas Pynchon, Julio Cortázar, Don DeLillo, David Foster Wallace, Italo Calvino, Haruki Murakami, William Gaddis… pour ne dire que quelques postmodernes.
« J’ai inventé le verbe « poublier » et le verbe « oublire » »
On pourrait dire même mieux, il les a incarnés (ces deux verbes) !
Changement d’illustrations et de photographe : il me semble reconnaitre l’Odéon, en toile de fond ?
Passou n’a toujours pas corrigé son Charles II (ne lirait-il plus les commentaires ?)…
Il y a même le meurtre de Raspoutine dans « La Recherche ». 17 décembre 1916 . Si Marcel Proust avait connu Philippe Sollers, ce dernier serait devenu l’un des personnages de « La Recherche ».
49:40
Moi aussi je fais beaucoup de listes et recours tout autant aux citations.
Serais-je un postmodernes ?
Incidemment, puisque le postmodernes affirment que la réalité est subjective et qu’il n’existe pas de vérité universelle et objective, d’où l’inanité des critiques et des contestations suscitées par le mouvement, en raison de l’absence d’un système de valeurs communes et de l’impossibilité à définir précisément le concept de postmodernisme.
sans « puisque »
Pour les listes
https://www.lelezarddeparis.fr/inventaire-1
Pour les citations, cliquer dans le rouge, plus haut
Moi je trouve les listes un peu lassantes.
Comme Le Temps retrouvé n’a pas été préparé pour l’édition, on voit la même vanne réapparaître à plusieurs endroits. Par exemple les raids de gothas sur Paris comparés à la chevauchée des Walkyries de Wagner.
51:00
Comparaison incessante de l’affaire Dreyfus et de la première guerre mondiale. « Le Temps retrouvé » se sont les réflexions de Proust sur la première guerre mondiale.
52:50
Il faut voir comment est « faite » la liste. Si on prend comme modèle le Catalogue des vaisseaux nous trouvons l’énumération des contingents de l’armée achéenne arrivés à Troie par bateau. On y trouve les noms des commandants de chaque contingent, le lieu d’origine de chaque contingent, indiqué parfois par une épithète descriptive qui complète un hémistiche ou articule le flux des noms, la lignée et le lieu d’origine, et il indique le nombre de navires avec lesquels chaque contingent est arrivé à Troie.
David, le fils unique de Sollers et Julia Kristeva. Je savais qu’il était malade et que Sollers faisait tout pour que cela ne se sache pas. Dans ce livre, Sollers lève le secret. Il évoque sa maladie qui « s’est déclarée très vite ». Il raconte les cierges allumés tous les deux dans les églises de Paris. C’est un garçon hypermnésique, très intelligent, utilisant son ordinateur bien mieux que son père. Il est sensible à la musique, joue un peu de piano. Sollers : « Je crois qu’il est heureux, sauf lorsqu’il a des problèmes de santé. La fréquence de ses crises est indéterminée, ça ressemble à des crises d’épilepsie mais ça n’est pas ça… » Parfois il doit être hospitalisé. « Je connais par cœur la Salpêtrière, confie l’écrivain, je connais très bien les hôpitaux, qui sont, comme vous le savez, dans un état souvent lamentable (…) C’est la misère, la pleine misère, il faut en être conscient. La misère est là. » Sollers le pudique montre même une photo de David enfant. Le père regarde le fils qui regarde le père. C’est au-delà des mots. Quand il écrit, Philippe Sollers ne veut être dérangé sous aucun prétexte. Alors David dit à Julia : « Papa est comme Dieu, il existe mais il ne répond pas. »
[Les listes dans l’Iliade]
Comme dans la Bible : des listes en veux-tu en voilà.
Je crois me souvenir qu’il existe un livre classique de la littérature chinoise qui n’est constitué uniquement que de listes, renato ?
Et alii, c’est ici pourri*!
On parle du père, elle nous dit le fils.
On parle du père, elle nous dit la mère!
Basta le jeu des sept familles!
Le « livre classique de la littérature chinoise qui n’est constitué uniquement que de liste » :
C’est vrai que nous traversons des temps où la tendance va à aseptiser la culture. La réduction de têtes y joue à plein, comme dans les peuplades primitives. Mais je ne veux pas croire que les individus se contentent de slogans usés jusqu’à la corde. Après tout, la théorie sur la « société du spectacle » a été parfaitement comprise, même par les plus impuissants. Ils savent que la nourriture est frelatée (cf. les nitrites qu’on a décidé de ne pas interdire dans la charcuterie, c’est dans le Figaro d’aujourd’hui), et que le discours officiel sur Balzac ou Drieu la Rochelle est un peu court. Ou sur Heidegger. Sollers s’en inquiétait à juste titre, comme moi tout autant. Ou comme vous Paul Edel, qu’on essaie d’empêcher de lire « Etre et temps » ou Rebatet. C’est pourquoi je m’inquiétais précédemment qu’on ne trouve pas en France une bonne édition des pamphlets de Céline, comme s’il avait été définitivement censuré. Je ne suis pas d’un naturel optimiste, mais je constate que les livres de Heidegger sont toujours disponibles en librairie. Il ne s’agit que de se donner la peine de les lire, même si les journalistes ou les autorités bien pensantes voudraient nous en dégoûter. Après tout, le soleil, un jour, cessera de nous éclairer. Rappelez-vous le mythe de la caverne de Platon. Certains « spectateurs » se lèvent, et montent en haut, vers l’ouverture de la caverne, et ils voient la vérité, c’est-à-dire la soleil. Et que font-ils ? Ils ont encore le courage de redescendre avertir les autres. Mais un jour, cela même ne sera plus possible. C’est un processus irrémissible. Nous vivons encore dans une parcelle du temps où il est envisageable encore de faire notre salut. Pour un moment encore, et puis ce sera terminé.
Voir, éventuellement :
— Avant-Garde and Kitsch, Clement Greenberg, 1939 ;
— Masscult and Midcult, Dwight Macdonald, 1960.
J’ai eu des amis venus me faire la leçon
sont-ils incultes, médiocres ou manipulés à leur insu, dear PaulEdel ? Tirez-nous le portrait de ces avortons de censeurs orwelliens, bitte sehr
« Blanchot ? Vu deux fois. Spectral. Coup de foudre d’antipathie immédiate et, je suppose, réciproque. Grande estime antérieure soudain effondrée. Bizarre. »
« Blanchot, grand Inquisiteur, deux rencontres, immédiate électricité négative. »
Philippe Sollers, Mémoires.
‘Cependant les aéroplanes venaient s’insérer au milieu des constellations et on aurait pu se croire dans un autre hémisphère en effet, en voyant ces « étoiles nouvelles ».’
Marcel Proust – Le Temps retrouvé.
Je les veux toutes! 🙂
Le n-word dans « Le Temps retrouvé » : les wokes vont encore nous expliquer qu’il est normal de réécrire les livres pour qu’ils se conformassent au « temps ».
Jazzi : l’allée des eucalyptus à l’ile Sainte Marguerite… mais aussi, la portion de ligne droite sur la route qui mène de Porto-Vecchio aux plages
» […] je vous conseillerais pas de causer comme ça en première ligne, les poilus vous auraient vite expédié. »
Disparition à l’oral du « ne » particule exprimant la négation bien enregistrée par Marcel Proust dès la première guerre mondiale au moins.
« Meloni efficace face aux émigrés musicaux. »
Pas ouvert votre lien, B, mais il s’agit banalement de mettre les Directeurs étrangers au même régime que les Italiens. « En particulier, pour ces derniers [les Directeurs], le système juridique des nominations dans le secteur a été unifié, éliminant une discrimination claire et insupportable à l’encontre de la direction italienne, soumise au régime de la loi qui oblige à mettre fin aux relations [de travail] à l’âge de la retraite. Dans ce cas, la limite a été assimilée au maximum autorisé en Italie ou à celui prévu pour les magistrats et les universitaires. Quant aux étrangers occupant des postes dans les théâtres italiens, ils continueront à apporter leur contribution jusqu’à l’âge de 70 ans. Évidemment, il sera appliqué conformément à la nouvelle législation du 10 juin 2023. »
Luciano Schifone, conseiller du ministre Sangiuliano
» C’est entendu qu’il [un cadenas] est fermé, mais ça peut s’ouvrir à la rigueur. Ce qu’il y a, c’est que les chaînes ne sont pas assez longues. Tu vas pas m’expliquer à moi ce que c’est, j’y ai tapé dessus hier pendant toute la nuit que le sang m’en coulait sur les mains. — C’est toi qui taperas ce soir. — Non, c’est pas moi, c’est Maurice. Mais ça sera moi dimanche, le patron me l’a promis. »
Marcel Proust – Le Temps retoruvé
« la portion de ligne droite sur la route qui mène de Porto-Vecchio aux plages »
Solail vert, j’aime bien aussi la route des Sanguinaires à Ajaccio…
Soleil !
– Bien sur, je l’avais parcouru en 2020. J’ai rarement vu une route corse en aussi bon état. J’avais logé à l’hotel Les Mouettes, qui sent son age malgré la pub mais reste plein de charme
Pourquoi les listes que nous établissons pour éviter l’oubli, sont-elles aussi efficaces qu’un onguent miton mitaine ?!
Quelle dommage que Marcel Proust n’ait pas eu le temps de terminer « La Recherche ».
Alors qu’il n’y a pas une seule date dans « La Recherche » – à dessein je pense -, il y en a plein dans « Le Temps retrouvé ».
* Quel dommage
Hier Brahms, aujourd’hui Thomas Pynchon :
Dans Guignol’s Band II, que je suis en train de lire, Céline tombe foldingue d’amour d’une fillette d’un colonel anglais aux belles jambes musclées : 12, 13 ans !
Je n’ose imaginer la suite…
Dans la traduction anglaise, la fillette va devenir une fille et son âge va probablement sauter !
Ainsi va la vie de la littérature.
Mais est-on sûr que les classiques, tel le Décaméron, que nous lisons aujourd’hui, n’ont pas déjà été adaptés à l’air du temps ambiant ?
Notre époque est à déboulonner , aussi bien les statues(à Rouen) que faire disparaître des œuvres. comme « le marchand de venise » de Shakespeare, ou « Autant en emporte le vent », car « la « Cancel Culture », ou « culture de l’effacement”,est en marche depuis les Etats unis . Il s’agit de dénoncer (un titre pour Agatha Christie et ses dix petits nègres» ou un auteur comme Roald Dahl
Paul Edel dit:
Il y a des millions de livres, ces centaines de millions de lecteurs, et parce que quelques crétins américains décident qu’il faut corriger la littérature universelle – avec un succès minime (on donne tjs les mêmes exemples d’Agatha Christie et Roald Dahl – et on oublie de dire que ce n’est pas parce qu’on en publie des éditions corrigées que les originales ne sont pas tjs en vente) on crie à la généralisation du phénomène, qui est aussi temporaire que tant d’autre modes (dans les années 70 c’était le marxisme qui était « obligatoire » et on a vu la suite…).
Il faut arrêter le délire de croire que toutes les modes vont devenir définitives alors qu’elles ne concernent tjs qu’une minorité d’imbéciles. Il faut regarder un peu l’histoire des modes idéologiques du XXe mais aussi du XIXe siècles – surtout en France.
Quant à faire de Sollers un combattant de la liberté de pensée, il ne faut pas ajouter aux conneries politiques qu’il a écrites et dites, une encore plus grosse. Sollers était un escroc intellectuel, un fanfaron habile, un bonimenteur cynique, un charlatan très doué sur la petite scène du théâtre des lettres germanopratin. Le B.Tapie de la littérature française.
« Guignol’s band » 2, autrement dit « Le Pont de Londres », c’est fameux. Je l’ai lu quand j’étais jeune, il faudrait que je m’y remette. Il y a aussi les deux « Féerie », avec différentes versions. Sollers en aimait une bien particulière, qu’on retrouve dans la nouvelle version de la Pléiade qui va sortir dans quelques jours. Et puis, on a ces livres tels que Céline les a écrits, mais c’est pour un public averti. Je viens de voir la bande annonce du film « Oppenheimer », de Ch. Nolan, ça sort le 19 juillet. Je crois que c’est tiré d’un très gros livre, best-seller aux USA, mais qui n’est même pas traduit en français. La bombe, voilà un sujet intéressant. Faut-il faire exploser la Russie ? Un sujet moderne et même postmoderne. Sur le postmoderne, je vous recommande évidemment l’essai de Lyotard. C’est un philosophe français, comme vous savez, et son livre était un rapport, initialement, devenu un classique (et paru aux éditions de Minuit). Sollers était-il postmoderne ? Oui, dans sa manière de sauter d’un sujet à un autre. Bonne soirée.
Ici, en lien la lettre en forme de droit de réponse que Guy Debord adressa à F. Bott, rédacteur en chef des pages littéraires du journal » LE MONDE » en 1991 alors que Sollers n’arrêtait pas de citer des écrits de Debord ( à trois reprises au moins dans des suppléments du Monde avec la complicité rédactionnelle de Jo. Savigneau.
Cela vaut son pesant de cacahouète! 🙂
Hans Zimmer – Chevaliers de Sangreal (from « The Da Vinci Code »)
Anna Lapwood, orgue du Royal Albert Hall de Londres
@pourmapar,
çà, c’est envoyé!
Cela vaut son pesant de cacahouète.
Je pense pourmapart que le suicide sert plus à échapper à la désespérance qu’au déshonneur, mais, ce que j’en dis !
Le B.Tapie de la littérature française.
Je ne crois pas qu’il soit déjà enterré.
Pas sûre qu’il soit autant aimé que Bernard Tapie ; en tout cas par une certaine tranche de la population.
Couronnement : le portrait officiel du roi de mai dévoilé
https://allenginsberg.org/wp-content/uploads/2015/05/gberg-1.jpg
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