de Pierre Assouline

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La République des livres
Quel effet ça fait d’être (encore) un problème ?

Quel effet ça fait d’être (encore) un problème ?

Voilà une expérience que l’on devrait proposer à tout auteur d’un essai qui a fait date dans son domaine : lui proposer d’y revenir dix ans après et de dresser un bilan de l’évolution de la question qu’il avait traitée. Ce qui ne va pas sans risque. Cette expérience, Pap Ndiaye historien spécialiste des Etats-Unis et professeur à SciencesPo, s’y est prêté tout récemment à la demande du Monde qui y a consacré une double page. L’objet : La Condition noire, un livre de 435 pages publié en 2008 chez Calmann-Lévy et réédité depuis en poche chez Folio, le premier à proposer une synthèse si vaste, si fine, si détaillée et si complète de la «  »question noire » » en France métropolitaine.

Revenons sur l’auteur et le livre avant de voir comment il jette un coup d’œil rétrospectif sur cette enquête et sur son actualité. Pap Ndiaye est un Français né à Antony en 1965 d’une mère Française née à Pithiviers, élevé à Bourg-la-Reine et qui n’a connu le Sénégal de son père qu’à 20 ans, comme sa soeur la romancière Marie Ndiaye qui lui a donné une belle préface en forme de nouvelle. Pur produit de l’école républicaine, de l’école communale à l’Ecole normale supérieure, il est historien, professeur à SciencesPo, spécialiste des Etats-Unis. La précision a son importance car elle l’a poussé à adopter un esprit comparatiste (avec l’Amérique du Nord mais aussi la Grande-Bretagne) dans ce qu’il présente dès la couverture comme un « Essai sur une minorité française ». Ainsi ce n’est pas seulement le ton qui est donné, mais la thèse qui est déjà avancée. Car il y a principalement deux perspectives dans ce domaine : minoritaire ou identitaire.

Même s’il ne s’interdit pas d’établir des passerelles entre les deux, Ndiaye envisage, historiquement et sociologiquement, les Noirs de France sous l’angle d’une minorité. Qu’il épluche la presse sur le sujet, qu’il interroge des acteurs de cette réalité dans la région parisienne ou à Lille, ou qu’il enquête dans le monde associatif, c’est toujours dans le prisme minoritaire. Son projet s’ancre sur un postulat en forme de paradoxe : en France, les Noirs sont visibles individuellement, mais invisibles collectivement. On ne les voit pas comme groupe social et le monde universitaire lui-même ne s’est pas avisé qu’ils pouvaient constituer un objet de recherche quand ils l’étaient de longue date outre-Atlantique et outre-Manche. Le fait est que dans nos librairies, on trouve bien davantage de livres sur les Noirs américains que sur les Noirs français.

Dans son étude, l’auteur fait évidemment litière des prétendues singularités biologiques des Noirs, d’une culture fondée sur la conception romantique d’un peuple noir, du choix même de la notion de « peuple » qu’il conteste tout en rejetant également celle de « communauté » qui suppose des liens culturels identitaires forts entre les membres du groupe concerné. C’est pourquoi il parle de « minorité », qui évacue la question des liens identitaires pour ne se concentrer que sur une expérience sociale partagée. On le suit dans nombre de ses analyses, tant elles sont argumentées, même si on ne le suit pas lorsqu’il préfère utiliser « minoré » plutôt que « minoritaire » de crainte que les Noirs en conçoivent un sentiment d’infériorité, alors que Juifs et Protestants ne souffrent pas de se voir appliquer ce vocable. On s’en doute, le lexique a son importance et il n’est guère de mots que Ndiaye n’emploie à la légère. Il nous invite d’ailleurs à suivre le parcours américain de nigger à negro, puis de negro à black (dans The Human stain/ La Tache de Philip Roth, ghost avait suffi à son antihéros pour être dénoncé) avant, comme on s’en doute, de se faire l’historien du concept de négritude en français, rendant à Césaire ce qui fut parfois exclusivement attribué à Senghor.

C’est une étude sérieuse, très sourcée, mais qui ne néglige pas pour autant des pistes qui peuvent apparaître futiles alors qu’elles s’inscrivent parfaitement dans l’analyse de l’auteur, telles les pages consacrées aux « échappés » comme on nomme les Noirs à la peau claire aux Antilles, ainsi que le marché des cosmétiques pour s’éclaircir la peau; ses nombreux clients recourent aux onguents et crèmes dépigmentantes non pour ne plus être noir mais pour éclaircir leur noirceur. D’autres pages, sur l’évolution des prénoms chez les Noirs nés en France métropolitaine (plus français et plus internationaux), sur « les veilleurs de nuit les plus diplômés du monde » e tles ratés de l’ascenseur social, ou sur la récupération politique du mythe du Juif négrier par l’écrivain Raphaël Confiant et l’humoriste Dieudonné, sont édifiantes. Tout cela, toute cette culture et cette érudition, pour dire quoi ? Que la politique française a tout à gagner à considérer la question noire en France d’un point de vue minoritaire et non identitaire.

« Quel effet ça fait d’être un problème ? » se demandait W.E.B. Du Bois dans Les Ames du peuple noir (La Découverte, 2000). Pap Ndiaye répondait par ce livre impressionnant qui n’est pas qu’une histoire de la victimisation même s’il convient, en dépit de formulations toujours mesurées, que le fait d’être noir en France est « un handicap social objectif ». D’autant que depuis une vingtaine d’années, comme s’ils renouaient avec le dynamisme de l’entre-deux-guerres à la décolonisation, lesdites victimes se posent à nouveau en « sujet noir », organisé, militant et réactif. Mais ils le font en Noirs français qui tiennent à leur identité française, à l’opposé d’une logique communautariste.

Et le sport ? Pap Ndiaye ne l’a évidemment pas négligé d’autant que c’est dans ce domaine que la question noire est naturellement la plus spectaculaire et, partant, la plus apte à propager les stéréotypes raciaux. Dans la dizaine de pages qu’il y consacre, il met en pièces toute explication biologisante à la légendaire aptitude des Noirs à l’effort physique (au XIXème siècle, on prétendait plutôt le contraire, Gobineau évoquant leur « faiblesse musculaire »). Sans méconnaître la part de bon sens franchouillard dans l’observation de la composition de l’équipe de France de football, l’auteur la rattache aussitôt à un présupposé selon lequel les Noirs seraient donc inférieurs dans les domaines intellectuel ou artistique. L’explication est à chercheur ailleurs : dans l’organisation de la société, les conditions socio-économiques,les structures sportives et l’histoire de l’immigration. Avant, ce n’étaient pas des Noirs mais des Français d’origine polonaise (Kopa), italienne (de Piantoni à Platini), espagnole (Amoros, Fernandez). Le nombre de Noirs chez les Bleus est donc dû à « un moment de l’histoire sociale de notre pays et des grands courants migratoires internationaux« .

Quant au racisme dans les stades, puisqu’ils ne sont pas des zones de non-droit, considérons les supporters comme les justiciables qu’ils sont, cessons de croire que le droit n’a de valeur que formelle dans les gradins et forçons-y son application, comme ce serait le cas hors de ce sanctuaire qui échappe trop souvent aux foudres de la loi. Pour ce qui est du racisme au sein même du sport, c’est une autre histoire, plus subtile. Les mentalités auront vraiment évolué aux Etats-Unis par exemple lorsque les entraîneurs de football américain ne dirigeront pas systématiquement leurs jeunes joueurs noirs vers les postes de running back(ceux qui courent pour marquer) et qu’ils leur confieront la place enviée de quarterback (le stratège qui oriente l’attaque en lui lançant le ballon) toujours dévolue à un blanc.

Voilà de quoi traitait l’essai de Pap Ndiaye il y a dix ans. Lorsque Le Monde lui propose d’y revenir aujourd’hui dans un grand entretien intitulé « Pour déracialiser la société, il faut en parler » (13 juillet 2019), il constate que « le bilan est mitigé ». Il y a certes eu une floraison de chercheurs en histoire et en sciences sociales et de travaux universitaires consacrés au sujet ; mais dans le même temps le monde associatif a été pris par la fièvre identitaire avec ce que cela suppose de réduction, de rétrécissement et de repli.

L’exposition « Le Modèle noir  de Géricault à Matisse »  a attiré quelque 450 000 visiteurs au Musée d’Orsay (jusqu’au 21 juillet). Sur Netflix, on a pu voir deux séries remarquables qui donnent vraiment à réfléchir sur la question noire :  l’une indirectement (L’affaire O.J. Simpson), l’autre directement (Dans leur regard). Mais encore ? Si les statistiques ethniques existent bien en France contrairement à une idée répandue, elles sont très contrôlées. Elles permettent par exemple au sociologue Fabien Jobard d’établir dans une enquête sur le contrôle au faciès de la police gade du Nord ou dans les Halles qu’un noir ou un arabe a six à huit fois plus de « chance » d’être contrôlé qu’un blanc. Sur l’utilisation du mot « race » dans le vocabulaire quotidien, Pap Ndiaye est prudent. Etant entendu que cela n’a pas de sens d’un point de vue biologique, son usage en a dès lors qu’il s’agit de décrire des phénomènes discriminatoires, à condition toutefois que cela n’essentialise pas des individus ou des groupes.

Interrogé sur l’affaire qui a défrayé la chronique il y a peu (la censure par des associations noires d’une représentation des Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne coupable de blakface), il se félicite qu’elle ait pu finalement avoir lieu et exprime son hostilité à toute tentative de censure de la liberté de création tout en appelant les artistes et les créateurs à « être davantage à l’écoute des sensibilités minoritaires », à ce qui peut blesser ou humilier d’autres que soi. Quant à la lutte de syndicats étudiants tels que l’Unef ou Sud en faveur des « luttes décoloniales »et la dénonciation de « l’idéologie néo-libérale et raciste » sur la question, il juge leur charge « outrancière ». Au fond, d’une manière générale sur ce terrain brûlant, Pap Ndiaye appelle à la mesure, à commencer par l’usage immodéré et incontrôlé du lexique de la « race ». Un excès qui ne peut que contre-productif et desservir la cause qu’il prétend défendre comme c’est le cas sur nombre de campus américains où le politiquement correct restreint dangereusement la liberté d’expression. Et pas que là-bas ! (le président Macron a pris des risques l’autre jour lorsque, évoquant « la République de la délation », il a dit : « Il suffit que je sorte une photographie, dise des choses sur vous, sur n’importe qui, ça devient les Dix petits nègres… ») Au fond, dix ans après son essai, il pose le problème différemment : comment dénoncer les discriminations dont sont victimes les minorités tout en décloisonnant leur entre-soi ?

L’histoire est un instrument identitaire. Or quelques jours après, dans un autre débat lancé par Le Monde (« Le passé éclaire-t-il le présent ? »), un autre historien Patrice Guéniffey, spécialiste lui de la Révolution et de l’Empire, faisait écho à cette problématique sans la citer et en l’élargissant. Constatant que la mémoire nationale est aujourd’hui fragmentée et que la perte du récit commun représente une mutation essentielle dans l’histoire des mentalités collectives, il en prenait acte ainsi :

« La recherche de ce que j’appellerais « l’être commun »- le sens de former une communauté- a été perdue de vue. L’histoire, aujourd’hui, se fragmente en « studies », qui rencontrent une vague audience dans des communautés ciblées au préalable, qu’elles soient religieuses, sexuelles ou ethniques. Chacun a son histoire, une histoire qui n’est pas celle de ses voisins, et qui est d’ailleurs souvent conflictuelle avec la leur ».

Puisqu’il serait vain désormais d’espérer réécrire ce fameux récit commun, c’est à dire national, dira-t-on qu’en république le communautarisme finira par l’emporter sur la communauté ? N’attendons pas dix ans pour en reparler.

(« Ayuba Suleiman Diallo », 1733, tableau de William Hoare, National Portrait Gallery, Photo de Ben Stansall ; « Etude d’homme » de Theodore Gericault  ; « Olympia » de Manet ; « La petite danseuses de quatorze ans », 1881, sculpture d’Edgar Degas, National Gallery of Art, Washington ; « Le châtiment des Quatre piquets dans les colonies 1843 de Marcel Antoine Verdier, Musée d’Orsay, Photos de François Guillot)

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1 270 Réponses pour Quel effet ça fait d’être (encore) un problème ?

Janssen J-J dit: à

@ St Frédéric
-> A l’ouverture de la rdl : (AC) « A quatre-vingt-dix ans, l’idée que les Européens ne pourront plus jamais s’entretuer grâce à la création d’un bloc unissant un certain nombre de pays, me fait vivre et vibrer ».

Phil dit: à

Le fait est que dans nos librairies, on trouve bien davantage de livres sur les Noirs américains que sur les Noirs français.

syndrome du rayon « Nazi Germany » qui submerge de ses gloses la production « Germany ».

Jazzi dit: à

TIDIANE N’DIAYE

L’Afrique des esprits

Spécialiste des civilisations négro-africaines et de leurs diasporas, l’anthropologue et économiste Tidiane N’Diaye nous rappelle, fort à propos, qu’avant d’être chrétienne ou musulmane l’Afrique est avant tout animiste et le demeure encore par bien des côtés. Là, est son identité originelle. Dans Le génocide voilé, l’un de ses ouvrages les plus remarqués, Tidiane N’Diaye se livre à une véritable enquête historique sur ce qui fut sans aucun doute la plus grande tragédie du continent noir : à savoir, la traite négrière arabo-musulmane. Après avoir soumis et islamisé l’Afrique du Nord, puis s’être tournés un temps vers l’Espagne, les Arabes, dès le milieu du VII siècle, razzièrent méthodiquement l’Afrique subsaharienne durant treize siècles sans interruption, massacrant ou réduisant en esclavage des millions d’Africains. Curieusement, cette page douloureuse de l’histoire africaine de nos jours encore est pratiquement occultée, tandis que la traite négrière pratiquée par les Occidentaux du XVIe au XIXe siècles fait toujours couler beaucoup d’encre ?

L’univers spirituel de l’Africain est composé de trois mondes relativement liés entre eux.
Le premier est son environnement immédiat, c’est-à-dire les hommes vivants, l’eau, le vent, la faune et la flore.
Le deuxième monde est celui d’un être immatériel associé à un ancêtre défunt. Le peuple se tourne vers lui pour formuler ses demandes. Il s’agit d’un aïeul, mort depuis un temps plus ou moins long et devenu une divinité ou encore un esprit de la nature doté du pouvoir d’influer en bien comme en mal sur les vivants. Car dans une dimension métaphysique, ces êtres (ou ancêtres) ne sont pas tout à fait morts, du moins définitivement. Ils continuent d’exister, de peser sur leurs actes et de les modeler. Cette croyance se traduit par le respect pour les morts vivants. Les membres défunts du clan restent proches des vivants. Ils sont nommément invoqués par leurs proches, pendant deux ou trois générations, et reçoivent des offrandes sur les autels familiaux, où sont parfois conservés leurs ossements. L’une des seules continuités qui existent et soudent de nombreuses communautés africaines est la pérennité des traditions ancestrales et des rites s’y rattachant. Les conditions de bien-être, de survie et de réussite dépendent des relations que les vivants entretiennent en permanence avec leurs morts, c’est-à-dire un culte profond des ancêtres. Le respect entre les vivants était aussi fondamental que celui entre les vivants et les morts.
Enfin le troisième monde est le royaume des esprits. Il existe deux sortes d’esprits : ceux qui ne sont pas d’origine humaine et ceux qui, après avoir été humains, sont devenus des « esprits ancestraux ». Mais ces esprits sont en eux, les habitent et gravitent autour d’eux à travers chaque objet. C’est une profonde croyance en un monde où les objets matériels possèdent une âme ou un esprit vivant ou y sont associés. Tous ces éléments sont d’une grande importance rituelle, parce que héritage des pères fondateurs.

Chaque religion traditionnelle est directement liée à l’identité d’une population déterminée. Le prosélytisme n’est pas répandu parmi les peuples africains. Il est donc impossible de trouver une origine historique commune aux différentes religions. Il n’existe pas une seule carte géographique qui permette de suivre leur expansion à travers le continent. L’espace même de l’Afrique étant son infinie diversité. Il n’y a pas de « culture africaine » unique. Cela se traduit par ce que l’écrivain Jean-Noël Schifano appelle les « continents noirs », par opposition au continent noir, qui n’existe en réalité pas au singulier. On peut dire qu’avant que ne s’imposent les grandes religions importées, comme l’Islam ou le christianisme, il y avait en Afrique autant de religions qu’il y a de peuples. Toutefois, il n’existe pas de textes religieux écrits, comparables à la Bible ou au Coran. Mais le respect des rituels attachés aux traditions religieuses dépend généralement des anciens, c’est-à-dire des membres les plus âgés des communautés. Ils transmettent ces rituels oralement, le plus souvent sous la forme de contes et de proverbes.
(« Le génocide voilé », Collection Continents noirs, éditions Gallimard, 2008)

Pat V dit: à

Il s’agit donc de prendre tous ces problèmes évoqués avec des gants 😉 blanc, en l’occurrence comme nous le montre la photographie du premier tableau par Passou.
Photographie choisie de toute évidence avec une forte intention de préambule au sujet.
Mais n’est-ce pas inutile et surtout emphatique cette mise à distance anti microbe, lorsque l’on sait que le cadre ainsi touché est de fabrication récente et donc ne craint rien d’une éventuelle contagion de quelque sorte que ce soit.

Lavande dit: à

Une réflexion bête : sur le premier tableau j’ai cru qu’il avait son téléphone portable pendu autour du cou.

Lavande dit: à

Deuxième réflexion bête (puis j’arrête !) : les gants blancs c’est pour éviter que leurs empreintes digitales ne soient confondues avec celles d’un éventuel futur voleur.

Pat V dit: à

@Lavande 😉

Les gants blanc ont été généralisé dans la présentation de tableau par les commissaires-priseurs en salle de vente pour donner un rôle cérémoniel à la vente.
Autant il est important de porter des gants pour ne pas polluer le tableau ou le livre ancien,( nos doigts et leurs excrétions dégagent une chimie toxique ) autant il est ridicule d’en porter pour des objets usuels récents, sinon à jouer le majordome d’opérette.
Les cadres sont pour la plupart du temps vernis et donc protégés pour la manipulation, sinon, s’ils sont cirés, un coup de chiffon suffit pour effacer la trace d’un doigt malencontreux et sa trace de sueur.

et alii dit: à

Les gants blanc ont été généralisé
lavande devient une vraie erdélienne par l’orthographe a moins que ce ne soit l’orthogaphe maïeticienne;encore une communauté

Pat V dit: à

C’est du second degré, hein. 😉 à Mme … 😉 + 😉 + 😉

Janssen J-J dit: à

Papier intéressant, voire courageux, merci Passoul. Mais que d’approximations, tout de même dans le compte rendu !…

Le premier texte de Pap N’Diaye était bien plus profond que le résumé qui en est tiré. Et cet essai qui prétend faire autorité reste plutôt peu étayé. Merci néanmoins de l’effort de synthèse…

Ceal dit, je ne comprends pas toujours le crédit consenti par Passou aux idées qui y sont véhiculées, ni aux jugements de valeurs de l’auteur qu’il fait siens, ni surtout à la nature de ses critiques propres.

Trois exemples :

1 – Sur le constat d’un « handicap social objectif ». Au nom de quel critère normatif qualifier ainsi le statut d’une « minorité visible individuellement, mais invisible collectivement » (sic) ? Il n’y en a pas. Il suffit en effet de s’interroger deux minutes sur l’histoire de la « minorité juive » dont on pourrait soutenir qu’elle se trouve dans une situation exactement inverse, ou celle de « minorité protestante » qui échappe totalement à ces deux cas de figure. Aucune comparaison n’est ici sensée ni censément raisonnable.

@ Pourquoi avoir repris l’idée de l’existence de statistiques ethniques en sociologie française, en allant chercher dans le pire exemle qui soit : « l’étude » (tartte à la crème) de F. Jobard à la GARE du Nord. Non seulement cette référence est inexacte, mais de surcroit, il ne s’agit pas d’une « étude statistique » à proprement parler, (la méthode d’observation en a toujours été contestée). Et la lecture que font Pap N’Diaye et Passoul des résultats de cette enquête reste purement journalistique et politicienne. Elle n’est certainement pas celle qu’en ont tirée les auteurs eux-mêmes (Jobard et Lévy, pour le compte de la fondation Soros, entrepreneur idéologique financeur qui a popularisé ce qui contribuait à arranger ses intérêts, etc). [je peux y revenir].

Passoul ne contrôle pas lui-même toujours ses propores terminologies, dans le domaine précis où Ndiaye s’y emploie. Du coup, je ne comprends pas son reproche du terme mesuré de « minoration » (processus), au profit de celui qu’il préfère, de « minoritaire » (état stabilisé)… alors qu’il s’enfonce lui-même dans un travers qu’il aurait dû éviter… : « dans le domaine du sport, la question noire, dit-il, est NATURELLEMENT la plus spectaculaire et la plus apte à propager les stéréotypes raciaux »… (je souligne l’adverbe nurellement, tombant particulièrement malt’à propos).

Brefl, et puisqu’apparemment, il faut bien en convenir, nous vivons sur un blog soutenant la Macronie en tant que système politique et idéologique, demandons-nous alors, à propos dudit « bilan mitigé » depuis dix ans, ce que signifie le porte-parolat black et genré du présent gouvernement.
De quel indice « mitigé » sur la question posée est-il l’emblème, au juste ?

Dira-t-on qu’en république le communautarisme finira par l’emporter sur la communauté ?

Alexia Neuhoff dit: à

Rien pour La petite danseuse de Degas ?

renato dit: à

Pardon, le bon titre est La petite danseuse de quatorze ans — distraction !

Jazzi dit: à

« le monde universitaire lui-même ne s’est pas avisé qu’ils pouvaient constituer un objet de recherche quand ils l’étaient de longue date outre-Atlantique et outre-Manche. Le fait est que dans nos librairies, on trouve bien davantage de livres sur les Noirs américains que sur les Noirs français. »

Ne faut-il pas d’abord retraverser la Méditerranée et rechercher les problèmes à la source ? Tel ce livre sur les Noirs africains, avant qu’ils ne deviennent Français ou Américains, publié lui aussi il y a une dizaine d’années par Tidiane N’Diaye. Une autre voix et une autre voie sur un sujet qui fait (encore) problème…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tidiane_N%27Diaye

Passou dit: à

Merci à mes correcteurs pour l’impardonnable oubli de la mention de Degas, réparé

et alii dit: à

Disguise : masks and global African art.- Seattle Art Museum; Yale University Press, 2015.
Cet ouvrage relie le travail de vingt-cinq artistes contemporains à la mascarade africaine historique, en utilisant le jeu et la provocation pour inviter les spectateurs à réfléchir de manière critique sur leur monde et leur place en son sein. Les artistes africains ont longtemps utilisé des masques pour définir des relations – entre individus, communautés, environnement ou cosmos – et, parfois, pour défier le statu quo. Cependant, une fois que les masques ont été retirés de leur contexte de performance original, ils ont été transformés en objets de musée, et leurs plus gros messages ont souvent été perdus.

Lavande dit: à

et alii : eh bien non c’était Pat V, pas moi !

« lavande devient une vraie erdélienne par l’orthographe a moins que ce ne soit l’orthogaphe maïeticienne;encore une communauté »

tant qu’à faire vous pouvez écrire :
« Lavande devient une vraie erdélienne par l’orthographe Á moins que ce ne soit l’orthogRaphe maïeUticienne : encore une communauté. » 😉

et alii dit: à

8 juillet 2019 à 11 h 20 min excuses excuses,excuses

et alii dit: à

Soul of a Nation : Art in the Age of Black Power / Mark Godfrey, Zoé Whitley. – Tate Publishing, 2017.
En 1963-1983, une période de changement radical, les jeunes artistes noirs au début de leur carrière aux États-Unis ont été confrontés à des questions et des pressions clés. Comment pourraient-ils faire un art complexe et innovant qui refléterait aussi leurs préoccupations et leur expérience en tant qu’Afro-Américains ?

et alii dit: à

Recent Histories : Contemporary African Photography and Video Art.- Göttingen : The Walther Collection, 2017.
Histoires récentes rassemble les perspectives de 14 artistes contemporains d’origine africaine, qui étudient l’identité sociale, les questions d’appartenance et un éventail de préoccupations sociopolitiques – migration, lignage, héritages du colonialisme et du Calvinisme, et coutume locale ainsi que des expériences personnelles en Afrique et la diaspora africaine.
la bib du x à paris a exposé des artistes noirs

et alii dit: à

Dans l’affaire de De Rugy, c’est désormais au tour de Sibeth Ndiaye d’être passée sur le gril. Et, pour sa première grande tempête médiatique, la porte-parole du gouvernement se fait pincer. Pour défendre l’amateur de homard le plus célèbre de France, elle a invoqué le kebab, un symbole, selon elle, plus démocratique et populaire. « Nous avons conscience que nos concitoyens ne mangent pas du homard tous les jours. Bien souvent, c’est plutôt des kebabs », a-t-elle affirmé après la démission de François de Rugy, pris dans la tempête médiatique à la suite des révélations de Mediapart sur son usage de l’argent public.

et alii dit: à

Les magasins de kebab dépassent en Allemagne en 2007 les McDonald’s et Burger King pris séparément25. Selon certaines études, on mange en Allemagne quatre fois plus de kebabs que de hamburgers26. En France, les kebabs constituent 14 % des sandwiches vendus, soit la moitié des sandwiches hors « sandwich baguette27 », soit, selon les sources, 28026 ou 300 millions de sandwiches vendus chaque année27. La France compte plus de dix mille points de vente de kebabs26. Le kebab s’est également développé aux États-Unis, où il est considéré comme une spécialité allemande26.

Ces restaurants constituent une forme à succès d’entrepreneuriat ethnique. Chez les populations arabes et turques implantées en Europe, cet entrepreneuriat s’est développé notamment en réponse à la chute dramatique au cours des années 1980 des emplois industriels pour lesquels elles avaient préalablement migré26.
chroniqueur de France Culture Guillaume Erner en fait un des symboles, voire le symbole, de l’Europe29.

et alii dit: à

raconté par Badiou
« Constamment contrôlés par la police. » De tous les griefs mentionnés par les jeunes révoltés du peuple de ce pays, cette omniprésence du contrôle et de l’arrestation dans leur vie ordinaire, ce harcèlement sans trêve, est le plus constant, le plus partagé. Se rend-on vraiment compte de ce que signifie ce grief ? De la dose d’humiliation et de violence qu’il représente ?

J’ai un fils adoptif de 16 ans qui est noir. Appelons-le Gérard. Il ne relève pas des « explications » sociologiques et misérabilistes ordinaires. Son histoire se passe à Paris, tout bonnement.

Entre le 31 mars 2004 (Gérard n’avait pas 15 ans) et aujourd’hui, je n’ai pu dénombrer les contrôles dans la rue. Innombrables, il n’y a pas d’autre mot. Les arrestations : Six ! En dix-huit mois… J’appelle « arrestation » qu’on l’emmène menotté au commissariat, qu’on l’insulte, qu’on l’attache à un banc, qu’il reste là des heures, parfois une ou deux journées de garde à vue. Pour rien.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2005/11/15/l-humiliation-ordinaire-par-alain-badiou_710389_3232.html

et alii dit: à

badiou raconte
A propos des lycées, des surveillants et des délations : j’indique au passage que lors de la troisième des arrestations de Gérard, tout aussi vaine et brutale que les cinq autres, on a demandé à son lycée la photo et le dossier scolaire de tous les élèves noirs. Vous avez bien lu : les élèves noirs. Et comme le dossier en question était sur le bureau de l’inspecteur, je dois croire que le lycée, devenu succursale de la police, a opéré cette « sélection » intéressante.

On nous téléphone bien après 22 heures de venir récupérer notre fils, il n’a rien fait du tout, on s’excuse. Des excuses ? Qui peut s’en contenter ? Et j’imagine que ceux des « banlieues » n’y ont pas même droit, à de telles excuses. La marque d’infamie qu’on veut ainsi inscrire dans la vie quotidienne de ces gamins, qui peut croire qu’elle reste sans effets, sans effets dévastateurs ? Et s’ils entendent démontrer qu’après tout, puisqu’on les contrôle pour rien, il se pourrait qu’ils fassent savoir, un jour, et « en réunion », qu’on peut les contrôler pour quelque chose, qui leur en voudra ?

Lavande dit: à

et alii : no problem !

Je réalise que pour la petite danseuse de Degas, j’avais bien remarqué qu’elle était habillée avec de vrais vêtements mais je n’avais pas remarqué qu’elle était noire. Mon « idée fixe  » sur les costumes dirait Delaporte.
Mais en fait il semblerait que ce soient les vêtements qui ont posé problème à l’époque … sous prétexte que dessous elle était nue !

https://www.telerama.fr/scenes/pourquoi-la-petite-danseuse-de-degas-a-provoque-un-scandale,125787.php

D. dit: à

Et alii, n’ayez aucune crainte – ou plutôt ayez-en beaucoup (c’est comme vous l’entendrez) : les personnes que vous évoquez construisent eux-même ce qui les détruira. Cela prendra deux, trois décennies peut-être mais conduira inéluctablement à leur destruction.
Et il s’agira ensuite de reconstruire sur les ruines de la France. Au point où nous sommes arrivés, il n’y a aucune échappatoire possible, le situation a dépassé le point critique et plus rien n’est réversible.

Phil dit: à

record battu, la chaleur sans doute, vingt cinq commentos et ça verse dans le kebab. sapré passou. ceci dit, impressionnante et alii, de omni scibili, ça turbine.

D. dit: à

le grand spécialiste de Degas est l’ancien directeur du musée du Louvre et plus anciennement directeur du musée d’Orsay : Henri Loyrette.

D. dit: à

elles-mêmes

Janssen J-J dit: à

La recherche par l’intellectuel noir P. Ndiaye de ce qu’il appelle « l’être commun » (former une communuté) ressemble à s’y méprendre à ce que recherchait l’intellectuelle juive D. Schnapper dans ce qu’elle appelait la « communauté des individus ». Somme toute, une semblable quête républicaine (jamais assouvie et toujours à recommencer) pour une « communauté humaine » respectueuse de ses particularismes identitaires en théorie, même si, hélas, pas de ses minorités, en pratique….
Autrement dit, la définition même d’une « société » dédifférenciée de son Etat…, un objet d’analyse et d’objectivation des sociologues weberiens et durkheimiens, toujours d’actualité.

Janssen J-J dit: à

est ce que, quand on copie colle quelque chose (genre « badiou » par exemple), on partage nécessairement le contenu de ce que raconte le fragment rapporté ?
C’est toujours mon pb de « distance » avec taxifofolle alias etalii, et je le lui dis une dernière fois sans aucune animosité. Je ne sais pas comment décoder le sens de ses navigations sur la toile.
Et pourtant…, il doit y en avoir un, y’a pas d’bon sang. Mais lequel, au juste ?

hamlet dit: à

sur la relation de l’homme à l’art :

il s’ouvre 700 nouveaux musées par an dans le monde.

une foire est organisée chaque jour.

marché de l’art = 60 milliards d’euros

rendement moyen d’une oeuvre d’art = 15% par an (ce qui en fait le placement actuel le plus retable.

dans quel contexte ?

en 2018 les revenus des plus riches ont augmenté de 15%.

en même temps ceux des plus pauvres ont chuté de 15%.

l’Afrique est le continent où cet écart est le plus grand.

hamlet dit: à

de la philosophie antique jusqu’à Kant on retrouve un lien le Beau, le Juste et le Vrai.

hamlet dit: à

de la philosophie antique jusqu’à Kant on retrouve un lien le Beau, le Juste et le Vrai.

ces catégories concernaient plus spécaliement l’Art.

il faut désormais y ajouter une catégorie supplémentaire : le Rentable.

l’art devenant une association entre le Beau, le Juste, le Vrai et le Rentable.

hamlet dit: à

nul doute que ce changement de paradigme modifiera le rapport de l’homme au monde.

et alii dit: à

18 juillet 2019 à 12 h 37 min
le rapport de Badiou s’appelle un témoignage ;si vous ne le supportez pas, c’est votre problème comme les blagues juives que vous ne comprenez pas;un témoignage est un témoignage;jourde qui a un enfant métis témoigne aussi:cherchez
vous témoignez de votre outrecuidance ,c’est votre problème!

Jazzi dit: à

« on partage nécessairement le contenu de ce que raconte le fragment rapporté ? »

Il n’est pas sûr que et alii lisent et comprenne les liens qu’elle déverse ici, JJJ.
Oui, on peut s’interroger sur le sens de sa démarche, qui n’est certainement pas à chercher du côté de la générosité et du partage…

et alii dit: à

18 juillet 2019 à 12 h 17 minsi vous allez dans le x autour de la Mairie qui est(ou était?)spécialisée en expos photos mais d’autres aussi et travaillait avec le quartier, vous verriez beaucoup de kébabs

Jazzi dit: à

« il faut désormais y ajouter une catégorie supplémentaire : le Rentable. »

Crois-tu que ce soit vraiment nouveau, hamlet ? L’art et l’argent c’est un vieux problème !

Pat V dit: à

rendement moyen d’une œuvre d’art = 15% par an (ce qui en fait le placement actuel le plus retable.

D’où tenez-vous cela, Hamlet?
C’est une vaste blague. 😉

et alii dit: à

18 juillet 2019 à 13 h 00 min
une information se partage, ou non;il n’y a pas que la diffamation, et les adresses de backrooms qui se partagent

Jazzi dit: à

Pour la diffamation vous êtes experte, et alii !

et alii dit: à

lorsque les journalistes professionnels du monde jugent bon de communiquer une information, c’est leur droit le plus stict et ils n’ont pas à en référer aux erdéliens,ni les sociologues qui font des conférences sur leursétudes, enquêtes etc.
SI ça fait mal aux erdéliens de sentire leurs limites, c’est leur problème

et alii dit: à

de sentir

et alii dit: à

le plus strict

hamlet dit: à

Jazzi dit: 18 juillet 2019 à 13 h 04 min

le « c’est pas nouveau » sert souvent à essayer de faire avaler la pilule sur des faits inacceptables.

il y a le « c’est pas nouveau » et aussi le « le reste était pire », et aussi le « c’était pas mieux avant ».

toute une série de petites phrases issues des mécanismes actuels visant à formater les esprits.

qu’est-ce qui est pas nouveau exactement Jazzi ?

et le fait que pour toi certaines choses ne soient pas nouvelles justifie le fait qu’elles persistent ?

christiane dit: à

Et puisqu’on parle peinture, ce poème d’Aimé Césaire écrit en l’honneur de Wilfredo Lam, son ami cubain.
http://www.galeriedesmodernes.art/fr/artists/wifredo-lam-surrealisme-351

rabordaille

« en ce temps-là le temps était l’ombrelle d’une femme très belle
au corps de maïs aux cheveux de déluge
en ce temps-là la terre était insermentée
en ce temps-là le cœur du soleil n’explosait pas
en ce temps-là les rivières se parfumaient incandescentes
en ce temps-là l’amitié était un gage
pierre d’un soleil qu’on saisissait au bond
en ce temps-là la chimère n’était pas clandestine
ce n’était pas davantage une échelle de soie contre un mur
contre le mur
alors vint un homme qui jetait comme cauris
ses couleurs
et faisait revivre vive la flamme des palimsestes
alors vint un homme dont la défense lisse
était un masque goli
et le verbe un poignard acéré
alors un homme vint qui se levait contre la nuit du temps
un homme stylet
un homme scalpel
un homme qui opérait des taies
c’était un homme qui s’était longtemps tenu
entre l’hyène et le vautour
au pied d’un baobab
un homme vint
un homme vent
un homme vantail
un homme portail
le temps n’était pas un gringo gringalet
je veux dire un homme rabordaille
un homme vint
un homme »

*rabordaille : petit tambour africain

p.178 Moi, Laminaire… – Aimé Césaire ( n°1447 Points – Seuil

hamlet dit: à

Pat V dit: 18 juillet 2019 à 13 h 05 min

pourquoi une blague ? vous avez un chiffre différent ?

pour moi c’est un placement supérieur à l’immobilier.

de votre côté vous conseillez plutôt l’immobilier ?

si c’est le cas il faut le publier.

et alii dit: à

: 18 juillet 2019 à 13 h 11 min
proove it !vous souffrez de ne pas rencontrer l’unanimité pour vos commentaires(demande explicite de « négatif »sur ceux que vous dites « frères »;ce n’est pas de ma faute s’il y en a qui ont plus « étudié » que vous,même sur les marchés!

Lavande dit: à

et alii vous êtes vraiment brouillée avec les blancs … en typographie je veux dire !

hamlet dit: à

le mot qu’il manque dans ce genre d’article comme celui de passou c’est le mot « Afrique ».

pourquoi personne ne parle de l’Afrique ?

pourquoi aucun intellectuel ne semble s’y intéresser ?

et s’intéresser à l’image que nous renvoient les médias de ce continent, une suite de caricatures et de clichés dignes de Tintin au Congo : corruption, guerre, barbaries, génocides, inaptes à la modernisation : infra structures, routes, hôpitaux, universités etc…

toutes ces caricatures, c’est de là que vient cette image que l’on colle sur les noirs.

tout au moins c’est là que cela prend naissance !

et du coup c’est par là qu’il faut commencer : aucun patient ne voudra se faire soigner par un médecin noir tant que ces clichés sur l’Afrique persisteront !!!

et le mot Afrique n’est pas dans l’article de passou, pas plus qu’il ne doit être dans le livre de ce monsieur qui préfère aller chercher du côté des Etats Unis, les USA ! la belle affaire !

cherchez l’erreur.

et alii dit: à

et alii lisent
orthographe de plouc! à ne pas imiter

et alii dit: à

hamlet dit: 18 juillet 2019 à 13 h 21 min
si vous allez sur les sites d’art américains, vous trouverez plein d’expos d’art « noir »;je ne mets pas de liens:cherchez!

Lavande dit: à

Phil : jusqu’à un certain nombre de commentaires on a affaire chez Passou à la « République des Livres, de la Musique et de la Peinture » ; au delà ça devient « la République des Insultes ».

Pat V dit: à

pour moi c’est un placement supérieur à l’immobilier

Bof, ça dépend quelles œuvres d’art et quel marché.Très à risque le marché de l’art à part celui de la bulle spéculative internationale et encore!
L’ immobilier, ça avance toujours dans les régions propices.

( Je viens juste de discuter avec Laurent Greilsamer 😉 l’auteur de la biographie de N. De Staël. J’étais à la balustrade de ma terrasse avec un verre de bière artisanale locale à la main et lui passait pour aller au restaurant avec x et x. Toujours aussi sympathique! 😉 )

et alii dit: à

Lavande dit: 18 juillet 2019 à 13 h 18 min
et alii vous êtes vraiment brouillée avec les blancs … en typographie je veux dire !
bravo pour la restriction à la typographie!eh bien, soit!

Jazzi dit: à

C’est ton « désormais » qui me gêne dans ta formulation, hamlet. Le marché de l’art est un vaste et vieux problème, moi je cherche plutôt un…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mécène

Jazzi dit: à

« pourquoi personne ne parle de l’Afrique ? »

Tu n’as pas lu mes premiers commentaires, hamlet ?

Pat V dit: à

Question marché (en France )les œuvres d’art entre 3000 et 10 000 euros ont beaucoup de mal à se vendre…C’est même la Bérézina!
Tout le monde peinturlure et vend, sur le net entre autre.

Jazzi dit: à

A croire que tous les Sénégalais s’appellent Ndiaye !

hamlet dit: à

Pat V dit: 18 juillet 2019 à 13 h 26 min

merci, si vous pouvez m’accorder 2 minutes ça m’intéresse très vivement.

15% c’est le rendement moyen, sûr qu’après ça dépend de l’objet, mais c’est pareil pour tous les placements financiers.

je viens de retrouver mes notes d’un entretien avec mon gestionnaire de patrimoine, je l’ai écrit parce que c’est lui qui me l’a dit !

à côté j’ai noté : vignes et bois à truffes avec des rendements identiques à 15%.

si vous avez un autre chiffre il faut absolument me le donner, parce que vu le prix que je paye cet imbécile de banquier de mes deux, si en plus il me raconte des conneries il va entendre parler du pays !

hamlet dit: à

« Jazzi dit: 18 juillet 2019 à 13 h 34 min

« pourquoi personne ne parle de l’Afrique ? »

Tu n’as pas lu mes premiers commentaires, hamlet ? »

tes recopies de textes ? non, ils sont super longs, mais je prendrai le temps de les lire, merci !

et alii dit: à

c’était à Paris quand même
Expo : les artistes noirs américains et la ségrégation au musée du Quai Branly à Paris
Jusqu’au 15 janvier 2017, le musée du Quai Branly à Paris accueille l’exposition « The Color Line. Les artistes africains-américains et la ségrégation ». Un retour sur 150 ans de luttes et d’affirmation culturelle des Noirs dans l’Amérique de la discrimination. Passionnant.

Jazzi dit: à

« République des Livres, de la Musique et de la Peinture »

Le théâtre ou le cinéma ça compte pour du beurre, Lavande !

Jazzi dit: à

Un Ndiaye en cache un autre, hamlet !

Ne faut-il pas d’abord retraverser la Méditerranée et rechercher les problèmes à la source ? Tel ce livre sur les Noirs africains, avant qu’ils ne deviennent Français ou Américains, publié lui aussi il y a une dizaine d’années par Tidiane N’Diaye. Une autre voix et une autre voie sur un sujet qui fait (encore) problème…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tidiane_N%27Diaye

Pat V dit: à

à côté j’ai noté : vignes et bois à truffes avec des rendements identiques à 15%.

Ouais, je vis dans une contrée à vignes et bois à truffes, bel immobilier mais plus que stagnant…sauf si le positionnement est idéal.
Le mieux, 1/3 d’œuvres d’art, 1/3 de biens immobiliers, 1/3 en assurances vie. Mais ce n’est que du souci à penser à faire fructifier tout ça. Il vous faut un conseiller en affaires, c’est plus cher et ce n’est certainement pas pour moi! 😉

hamlet dit: à

« Jazzi dit: 18 juillet 2019 à 13 h 39 min

A croire que tous les Sénégalais s’appellent Ndiaye ! »

on voit que tu n’as jamais entendu les commentaires d’un match de foot Sénégal – Cameroun : Ndiaye passe en retrait à Ndiaye qui passe à son ailier Ndiaye, le ballon est intercpeté par Cissoko, qui fait une passe à Cissoko qui essaie de dribler, le ballon est repris par Ndiaye qui centre, le ballon est repris de la tête par Ndiaye, buuuuuut !

Jazzi dit: à

Et qu’est-ce qu’il a écrit Cissoko, hamlet ?
Parce que les Ndiaye ils n’écrivent (n’inscrivent) pas qu’avec leurs pieds !

Janssen J-J dit: à

C KOI VOT’PBMTQUE, AU JUSSS ?

(une journaliste professionnelle au Monde mise au rebut pour inconguités et agressivités typographiques, peut-être ?)

@ « vous témoignez de votre outrecuidance, c’est votre problème! »

J’essaie juste de vous comprendre. Il me semble que c’est une « attitude » commune à maints intervenautes.
Cela dit, il apparait que certain.es y soient hermétiques, les supérieurement vernissés de culture virtuelle encyclopédisée : trois d’entre eux.elles sont délibérément en deça ou au delà de la ligne de répartiton bien résumée par Lavande. Vaut-il alhors le coup d’en faire un « problème » de minorités, de chercher à comprendre leur « logique », leur « rationalité » sécessionniste ?

« Ce n’est pas de ma faute s’il y en a qui ont plus « étudié » que vous ».

Qui sait si cette « blague » impardonnable ne vous appartient pas intrinsèquement, feux-je dire ?

Quel effet cela fait-il d’être (encore) un problème, (se) demandions la rdl… à taxifofolle en particulier et à ses alter-gogos en général ?

Et nous y rajoutons ceci : c koi… au juste, le pb du « homard-kebab » ? Ne serait-ce pas un appareillage compositge qui ne pouvait pas été très longtemps macron-compatible ?

Nous en reparlerons avant dix ans…, je penfe.

Chantal dit: à

Que le tableau interroge celui qui le regarde, l’idée de ce dialogue muet où chacun peut mesurer son degré d’empathie envers une représentation filtre d’un passé révolu mais pas encore digéré, ce me semble à entendre les bruits de protestation des intellectuels une sorte de paradoxe imaginé par le concepteur de l’expo.

Me souviens d’une époque où je m’étais intéressée aux oeuvres dites « pili pili », pour ceux qui aiment les regroupements d’artistes, il y a une école de Poto Poto très riches en oeuvres proposées dans les années 50′ 60′.

Vu calmement les oeuvres de l’artiste d’e-alli, du tissage de matériaux recyclés, l’avantage d’être ornemental, pose un autre type de relation qu’un portrait.
https://www.timeout.com/newyork/art/el-anatsui-pot-of-wisdom

Janssen J-J dit: à

Et les Coulibaly, c’est plutôt du Sénégal ou du Cameroun ?

J’ai quatre ami.es peintres africains noirs, trois en RDC Brazaville et RDC Kinshasa, et un falasha vivant toujours à agis-abeba. Je les aime tous beaucoup, quoique nous ne soyons pas souvent sur la même longueur d’onde politique à l’égard de notre vision de l’expansion de la Chine, d’Israël et des Amériques.
Que m’en faut-il conclure ? Dois-je arrêter de leur troquer leurs tableaux contre de la nourriture dont leur famille a grand besoin ?

Passou dit: à

Janssen, vous lisez trop vite : la recherche de l’être commun, ce n’est pas Ndiaye mais Gueniffey qui en parle

hamlet dit: à

« Chantal dit: 18 juillet 2019 à 14 h 11 min

Que le tableau interroge celui qui le regarde »

ouai, il interroge surtout celui qui l’achète, voire il l’angoisse.

comme dit Par V (et c’est pas idiot du tout) avec l’immobilier on se pose bien moins que question qu’avec l’art.

j’imagine que c’est ce qu’on appelle la profondeur du questionnement suscité par l’art, avec un apparte on a juste à regarder la superficie et l’emplacement.

Jazzi dit: à

Quel personnage de roman que cet homme au portrait en ouverture du billet !
Un vendeur d’esclaves qui fut lui même vendu !
Lavande, ce n’est pas un téléphone portable mais le Coran qu’il porte en sautoir !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ayuba_Suleiman_Diallo

hamlet dit: à

@Pat V. vous êtes dans quel coin ? j’avais trouvé pour une ferme avec un bois à une dizaine de kms de Grignan pour 1,5 million, le type disait qu’on pouvait en tirer 7-8 kgs par mois ?
c’est pour un de mes gamins dont on se demande quoi en faire, une espèce d’artiste si vous voyez ce que je veux dire, vous savez à combien c’est la truffe maintenant ? 3 mille le kilo ? s’il en tire 5 kgs par mois ça lui fait 15 mille par mois et voilà, comme ça avec ça il est tranquille ! c’est toujours mieux qu’un tableau à la con qui lui servirait à rien.

Jazzi dit: à

Personne avant Andrea Camilleri n’avait écrit de polar en Italie ?

Marie Sasseur dit: à

C’est quoi le sujet ?
Les Renois vus de Paris, à intégrer dans un roman national socialiste

Le mieux pour réussir un bon bissap, c’est encore d’avoir les bonnes plantes.
Ne pas oublier la menthe et surtout, surtout: boire tres frais.

et alii dit: à

18 juillet 2019 à 14 h 19 min
merci, Passou!

Marie Sasseur dit: à

La porte-parole du gouvernement de macronie plaiderait plutôt pour coiffure affreuse afro, lol.

Marie Sasseur dit: à

(le président Macron a pris des risques l’autre jour lorsque, évoquant « la République de la délation », il a dit : « Il suffit que je sorte une photographie, dise des choses sur vous, sur n’importe qui, ça devient les Dix petits nègres… ») 

Rhôô Passou chuchote des énormités et prend des risques pour réhabiliter des méthodes de voyou au sommet de l’état, et ça defrise personne.

et alii dit: à

: 18 juillet 2019 à 14 h 05 minpeut-être faut-il que vous consultiez votre dentiste ou votre stomato pour redevenir lisible?
je ne vous demande pas de me comprendre si ce n’est pas dans vos moyens de comprendre le billet

Pat V dit: à

hamlet dit: 18 juillet 2019 à 14 h 29 min

@Pat V. vous êtes dans quel coin ?

Cela n’a aucune importance ( surtout avec les fouilles merdes qui gravitent sur ce blog )mais Grignan, c’est l’investissement bobo, un peu surévalué, non?
Et puis tout dépend du dernier coup de pousse économique. Regardez le sud de Bordeaux et d’Arcachon avec l’ étape TGV à 2 h 15 de Paris. ( Quatre neveux et nièces ont investi là bas, à partir de Paris, de Pau, de la Corrèze ( là ça chute!)et même, plus étonnant de La Baule qui est moins chère.

et alii dit: à

r l’usage immodéré et incontrôlé du lexique de la « race ».
lexique? Je doute que les erdéliens soient vraiment préoccupés par des questions de « lexique  » et d’appellation!

et alii dit: à

Une actualité chargée, dont la mannequin Leomie Anderson se sert pour mettre en lumière un problème que les mannequins noires ne connaissent que trop bien : l’incompétence de certains maquilleurs et coiffeurs face aux peaux sombres…

Agacée une énième fois par une make-up artist qui ne savait pas comment faire son maquillage, la jeune mannequin de 22 ans a décidé de s’exprimer sur Twitter.

« Pourquoi les maquilleurs noirs sont tous occupés avec les blondes, à réussir avec brio leur maquillage, pendant que moi je dois fournir mon propre fond de teint ? »

« Et bien sûr, la maquilleuse qui s’occupe de moi n’a qu’une teinte de fond de teint marron et elle essaie de le mélanger à du blanc parce qu’elle n’est pas assez équipée. »

« Je lui ai carrément demandé ‘est-ce que vous avez un fond de teint de ma couleur de peau ?’ Elle a commencé à transpirer et m’a dit ‘J’aime bien mélanger les marques.' »

« On a besoin de plus de make-up artists et hair stylists qui soient à l’aise avec les mannequins de toutes les races. »

et alii dit: à

Elles sont unanimes : dans les coulisses des défilés de mode, rares sont les maquilleurs et les coiffeurs qui savent s’occuper des cheveux afros ou maquiller des teints métisses, noirs ou mats.

Pire, ils n’ont pas le bon matériel ! Ainsi, Leomie Anderson a partagé une photo des fonds de teint d’une des maquilleuses qui s’occupait d’elle : on ne voit que des teintes claires.

La mannequin a fini par lui donner son propre maquillage afin de s’assurer un teint zéro défaut et adapté à sa carnation…

Mais le carnage ne s’arrête pas là, puisque les coiffeurs sont aussi visés.

La jeune femme ne comprend pas pourquoi les coiffeurs ne sont pas assez formés pour s’occuper de tous les types de cheveux.

Pour souligner ses propos, la top model a aussi publié sur son site Internet une vidéo intitulé « Kit de survie pour les mannequins noirs en défilé ».

Une manière de rappeler que les mannequins de couleur ont besoin de plus de préparation pendant la Fashion Week, alors que les mannequins occidentales n’ont qu’à s’installer dans les chaises et se laisser pomponner.

et alii dit: à

Dans leur édition du mois de mars, le magazine de mode Numéro a réalisé une série de photos intitulée « African Queen ». Mais étonnamment, pour représenter la beauté africaine, le photographe Sébastien Kim a choisi une mannequin blanche. C’est donc Ondria Hardin, âgée de 16 ans et égérie des marques Chanel ou Prada qui pose devant l’objectif du photographe. La jeune fille aux cheveux blonds et au teint particulièrement clair a entièrement été maquillée à l’aide d’un fond de teint brun et d’une crème auto-bronzante.

Une démarche étrange mais qui se veut contestataire et dénonciatrice dans un milieu où la diversité n’est clairement pas mise en valeur ! En effet, le blog féminin Jezbel a récemment publié un rapport accablant. Lors de la dernière fashion week new-yorkaise, le site aurait totalisé sur les podiums 82% de mannequins blanches contre seulement 6% de mannequins noires (9% d’asiatiques et 2% de latinas). Laura Beck, journaliste de mode pour le site internet s’interroge alors : « C’est impossible de voir ça et de ne pas avoir mal pour toutes ces jeunes femmes de couleur qui veulent percer dans le mannequinat.[…] Si les jobs pour des photos intitulées African Queen ne vont pas aux femmes noires, quel espoir reste-t-il ? ».

Delaporte dit: à

« Mon « idée fixe » sur les costumes dirait Delaporte. »

… que je ne critique pas, chère Lavande. Vous avez raison de parler de ce que vous aimez. Comme moi de parler de Houellebecq et du fait de savoir si oui ou non il va se faire moine un jour, inspiré par Huysmans. Un être humain normal n’a pas une quantité d’idées infinie à proposer. Prenez même un auteur chevronné qui écrit un livre de 300 pages. La plupart du temps, son bouquin c’est du ressassement de deux ou trois idées avec variations. Parfois ce n’est pas désagréable. Prenez Bach, et ses variations Goldberg : pendant trente minutes et une trentaine de variations il développe sa musique sur un même thème, et c’est un chef-d’oeuvre que Glenn Gould jouait si bien, si parfaitement. Cela a donné « les variations Gouldberg ». Quand vous n’arrivez pas à dormir, vous mettez ça, et cela libère le sommeil. Ce pour quoi ces variations ont été écrites à l’origine par Bach : pour alléger la vie de M. Goldberg, et a fortiori de Glenn Gould, et des millions d’auditeurs de ce disque. Alors « idée fixe » ? Oui, et revendiquons-le ! Homère et ses idées fixes, Platon et ses idées fixes, Aristote idem, et les Evangiles, et saint Augustin, jusqu’à Dante, Voltaire, Balzac, Zola, Marx, Wittgenstein, Freud, Ulrike Meinhof, et aussi San-A., Michel Tournier, et Passou, et nous tous, et vous Lavande, et moi-même Delaporte !

christiane dit: à

Chantal dit: 18 juillet 2019 à 14 h 11 min

« Me souviens d’une époque où je m’étais intéressée aux œuvres dites « pili pili », pour ceux qui aiment les regroupements d’artistes, il y a une école de Poto Poto très riche en œuvres proposées dans les années 50′ 60′. »

Ça alors ! Salto arrière ! j’avais 15 ans et je peignais des petites gouaches inspirées par les aquarelles de Nicolas Ondongo. Des petits danseurs filiformes dansant sur fond noir avec des pagnes aériens et irisés. Ils étaient traces blanches sur les feuilles noires ou noires sur fond bleu électrique.
C’était encore ma prof de dessin, en 3e, qui m’avait ouvert les yeux. Je luis dois tant.

et alii dit: à

pour ceux qui imaginent qu’en se racontant euxet leurs idées fixues,ils susciteront des commentaires des autre
Le droit au respect de la vie privée figure à l’article 12 de Déclaration universelle des droits de l’homme de 19481, à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme et à l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_priv%C3%A9e

Phil dit: à

Quelles années ce « Poto Poto » ? aussi le titre d’un livre de Stroheim années 50, scénario pour un film infilmable.

Delaporte dit: à

Idées fixes et vie privée : et alors ? C’est admirable de venir ici comme certains et de se confesser. Moi je me confesse devant un prêtre, et c’est toujours un grand moment (même s’il m’est arrivé d’être très déçu). Ce qui est à la base du caractère de China Blue, c’est de se raconter à travers des faits existentiels. C’est passionnant, il ne faut pas avoir peur. Que sait-on de China Blue ? Beaucoup plus que de la petite fille rousse. Par exemple, ici, on ne sait rien ou presque de Ed, à part des choses sans intérêt, comme ses chats à la con. Ed n’intéresse personne, à part moi, qui essaie de rechercher la vérité de cette punkette atrophiée, avec ses épingles. On ne sait même pas ce qu’elle mange, à part des endives au jambon. C’est maigre, comme résultat, et comme mets. Ah oui, aussi, elle n’aime pas les vieux ni les arabes. Cela manque de dignité !

Marie Sasseur dit: à

Enfin la porte-parole du gvt de macronie, on sait comment elle se nourrit.
En effet , » buisson ardent » fait régime kebab pour pouvoir s’empiffrer de homards géants; c’est ce qu’elle appelle « doser » les moyens.

et alii dit: à

des autres

Chantal dit: à

Oui ! C’est une école réputée Christiane, je ne vous apprend rien juste partager, et devrait peut – être intéresser d’autres personnes ici plusieurs femmes peintres en sont issues, la femme peinte par elle même 🙂

http://www.afrique-annuaire.com/art/poto-poto.html

Janssen J-J dit: à

@ Bérénice (pour ses posts d’hier).

« C’est pourquoi je n’ai jamais poussé la porte d’un psychanalyste », explique Pierre Bergougnioux à la fin d’un merveilleux petit essai, Hôtel du Brésil (Gallimard, 2019 / Connaissance de l’inconscient)».
Il tente d’expliquer les raisons pour lesquelles la découverte de l’inconscient freudien est toujours restée « à notre porte » (c’est-à-dire… dans le minéral du Massif central; à la porte de « ces choses qui nous assiégeaient, leur dureté, leur mutisme, la tyrannie qu’elles exerçaient sur nos sentiments, les pensées qu’elles nous inspiraient forcément et semblaient s’ingénier à dénaturer »).
Plus subtil et moins ‘gros sabots’ qu’un Michel Onfray dans le Crépusucule d’une idole, Bergounioux appartient à cette race de descendants de paysans taiseux que les montagnes de livres dévorés ultérieurement sur la thérapeutique freudienne ou autres ne pouvaient certainement pas guérir, pour peu que cet hermétisme-là fut une maladie, ce qu’il ne dit à aucun moment. Pas plus qu’il ne sociologise trop ouvertement son propos. Pourtant, il me semble que la « clé » de sa fermeture définitive à l’hypothèse de l’inconscient est bien là… En ce que cette prétendue « découverte » de l’inconscient ne pourra jamais réconforter des gens comme Bergougnioux pour qui « le réel ne se ramenait pas à son signe » (…), comme pour ces gens pour qui les signes étaient tout le réel ou presque (p. 53).
Autrement dit, pas d’ouverture pour un type comme Bergougnioux définitivement inapte à recevoir le message inversé de Freud et de ses épigones, ces représentants d’une certaine bourgeoisie résidentielle (urbaine) et sociologique (viennoise et politiquement conservatrice). En tant que matérialiste invétéré, il estime que ce monde fantasmatique sera toujours étranger à la « classe objet » des paysans dont il fera toujours partie… un monde étranger et invisible à la clientèle freudienne de prédilection, un monde socialement inexistant pour tout dire puisqu’ayant toujours été incapablde de formuler par lui-même ses intérêts de classe, sa conscience de classe, comme aurait dit Bourdieu après Marx.
Pierre Bergougnioux ?… à l’épreuve d’une vie dans les livres et l’écriture, tel un frère de misère, un peu injuste, forcément… mais si nu dans sa vérité et dans la beauté de son écriture (en Fa dièse, resté près du sol) :-).

Delaporte dit: à

Dans beaucoup d’endroit, notamment les grandes villes de province, les kebabs servent à blanchir l’argent de la drogue.

Janssen J-J dit: à

hep, 15.29, JJJ. Lire Pierre BERGOUNIOUX et non pas BERGOUGNIOUX. Désolé pour lui et la rdl.

renato dit: à

Quelques auteures de polars italiennes :

Barbara Garlaschelli
Elisabetta Bucciarelli
Claudia Salvatori
Diana Lama
Danila Comastri Montanari
Barbara Baraldi
Margherita Oggero
Francesca Bertuzzi

poussière dit: à

Il me semble que c’était plutôt spook que ghost chez Roth mais enfin bref.

Janssen J-J dit: à

@ 14.19, Désolé je ne vous avais pas vu. C’est exact, Passoul, mes excuses. Cela dit, il me semble que les réflexions de P. Guéniffey n’invalidaient pas le travail de P. Ndiaye et que celui-là ne lui avait rien objecté de décisif. Celui-ci ne lui reprochait pas d’avoir donné dans les « cultural » ou « racial studies » supposées fragmenter la science du « récit historique ». Il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas « photo » entre les deux pratiques de ces chercheurs d’histoire aux paradigmes si différents ; reconnaissez-le avec moi et Patrick Boucheron, lui-même professeur au Collège de France, comme chacun le sait icite 🙂

Alexia Neuhoff dit: à

Les conditions de vie –à l’exception des plus riches- sont toujours plus difficiles aux Noirs qu’au reste de l’humanité, à Osaka, Shangai, Sydney, Tel-Aviv, Dubaï, Casablanca comme à Lisbonne. La couleur de leur peau est d’évidence « un handicap social » puisqu’elle entraîne une forme de rejet, quelquefois de peur et de répulsion, qu’elle complique la recherche d’un logement, d’un travail, d’une inclusion dans un paysage, une société où, en tant que Noirs, ils sont numériquement minoritaires. Ceci posé, dans les pays où ils sont majoritaires (par exemple l’Afrique subsaharienne), où par conséquent la couleur de leur peau n’est plus « un handicap social », ce sont des gouffres économiques, culturels qui déterminent et maintiennent dans une vie de misère les plus précaires d’entre eux. Le plus souvent sans issue. Sauf, peut-être, l’exil.

Marie Sasseur dit: à

le « problème  » Passou, c’est pas que vous taisiez la françafrique, le problème , c’est d’avoir imposé , pendant presque 60 ans après les décolonisations, une parité monétaire avec les colons.

Mais ça va changer. Heureusement.

Lavande dit: à

Chantal et Christiane : les petits personnages de l’école Poto Poto me font penser aux petits bonshommes de Keith Haring.

et alii dit: à

Oh shit, I realized, they’re playing Indian for Pride.

I shuffled next to one of them and asked, “What tribe are you from?”

“Oh, we don’t belong to a tribe,” one of the men responded. “We dressed up like this for Pride. It’s just a costume.”

My comrades and I couldn’t tell if these men were marching with a group or if they simply jumped the fence and entered the parade by themselves. (I suspect the latter). I gathered a few friends and we confronted them, chanting, “No appropriation, no appropriation, no appropriation.” A smirk. A baffled look. Of course, these men had no answers. And despite our chanting, dozens of people wanted to take pictures with the “Indian” crew. Spectators formed a line for selfies with the costumed men precisely because they were appropriating our culture.

Oh shit, I realized, they’re playing Indian for Pride.

I shuffled next to one of them and asked, “What tribe are you from?”

“Oh, we don’t belong to a tribe,” one of the men responded. “We dressed up like this for Pride. It’s just a costume.”

My comrades and I couldn’t tell if these men were marching with a group or if they simply jumped the fence and entered the parade by themselves. (I suspect the latter). I gathered a few friends and we confronted them, chanting, “No appropriation, no appropriation, no appropriation.” A smirk. A baffled look. Of course, these men had no answers. And despite our chanting, dozens of people wanted to take pictures with the “Indian” crew. Spectators formed a line for selfies with the costumed men precisely because they were appropriating our culture.
I wanted to call them out or at least raise awareness about how racist and insensitive their actions were. The image went viral on Twitter, and people started weighing in about the costume: the political moment, the lack of awareness, and the motivations behind such a choice.

For me, it felt as if a deep colonial wound had opened again. Rage and helplessness and loss and resignation — I know this feeling well. I know it on Columbus Day and Thanksgiving. I know it when the Trail of Tears becomes a tasteless punch-line and when white people say it’s all in the past. When they say we should get over it.

When Indigenous people wear regalia, it’s not meant to be sexy. The war bonnet is not meant for the entertainment of others; rather, it shows our heritage, ancestry, and the bonds of reciprocity that are essential to our communities. Indigenous regalia requires patience and humility — but for self-indulgent narcissists like the men at WorldPride, it is hard to expect humility.

And our lives are constantly negated by the media, politicians, and popular culture. We are seen as objects, rather than subjects of history. This is why our communities are at a much higher risk for sexual violence and for incarceration; our youth commit suicide at much higher rates than white people; our land and water is more contaminated; and our economies are more precarious. Not only are we dispossessed of our land, we are erased as peoples in every imaginable way.
. This year’s march marginalized intersectional queer struggles and ongoing fights for decolonization. As queer Indigenous people our presence is itself an act of resistance, but we still need the respect of our peers.

There is no pride in using Indigenous peoples as props in a settler fantasy; there is no pride in racist caricatures; and there is no pride in cultural appropriation. Because my culture is not a costume. My culture is alive in the here and now. It is memory, flesh, and fire. It is the strength of all my relations.

https://hyperallergic.com/509644/there-is-no-pride-in-appropriation/?utm_medium=email&utm_campaign=Daily%20071819-%20The%20Lingering&utm_content=Daily%20071819-%20The%20Lingering+CID_44aaeeeb402982ac449fec8a9375566d&utm_source=HyperallergicNewsletter&utm_term=There%20Is%20No%20Pride%20in%20Appropriation

renato dit: à

Fruttero & Lucentini, La donna della domenica.

Delaporte dit: à

Le malaise est grand. La loi morale a été enfreinte, avec réitération. On se dit : « bon débarras », surtout pour EELV, qui doit garantir l’honnêteté absolue de ses représentants. Ce qu’on attend des Verts, désormais, c’est cette probité qui est le fondement de leur pensée politique. L’Eglise et les Verts doivent désormais être la probité moderne incarnée. Il faut guillotinée – symboliquement – tous les mauvais sujets, les voyous comme ce de Rugy, qui n’a plus rien à faire en politique et qui doit disparaître des radars. Il n’en a pas fait assez pour aller en prison, peut-être, c’est à voir : ce qui est aujourd’hui magnifique, c’est ce retour d’une morale implacable. C’est ce que tous les citoyens demandent, en condamnant prévarications et concussions diverses. Adieu Sarkozy et tutti quanti ! D’ailleurs, Sarko va peut-être aller en prison. Il en a tellement fait, se croyant tout permis ! Et il n’est pas le seul ! La politique, ce n’est pas cela. Tel est le message des Verts :

« Si nécessaire, les Verts rembourseront à l’Assemblée les cotisations de François de Rugy : Si les faits étaient avérés, le parti EELV va s’engager auprès de l’Assemblée à rembourser les cotisations versées par l’ex-député EELV sur son IRFM. »

renato dit: à

Sciascia, Il cavaliere e la morte, sous titre « Sotie ».

Jazzi dit: à

x et renato, le Monde d’hier titrait : « Mort d’Andrea Camilleri, père du « giallo », le polar à l’italienne ».
D’où ma question ?

Jazzi dit: à

Naples aussi à son auteur de « giallo » : Maurizio de Giovanni, né en 1958, et son héros récurrent le commissaire Ricciardi.

Jazzi dit: à

« ce qui est aujourd’hui magnifique, c’est ce retour d’une morale implacable. »

Un rêve d’Inquisition, Delaporte !

Jazzi dit: à

« pour ce qui est de la culture, le Monde n’est plus un journal fiable. »

Seulement la culture, renato ?

Jazzi dit: à

A qui devrions-nous attribuer en France la paternité du roman policier ?

A Gaston Leroux (1868-1927), le père de Rouletabille et de Chéri-Bibi ?

Janssen J-J dit: à

@14.45 « coiffure affreuse afro, lol ».
Ca vous défrise un brin, ça ! Mais surtout, non, ça fait pas partie du registre de la Ligue du lol (anti Ndiaye), de si nistre mémoire … Que nenni !

Delaporte dit: à

« ce qui est aujourd’hui magnifique, c’est ce retour d’une morale implacable. »
Un rêve d’Inquisition, Delaporte !

Pas du tout, Jacuzzi ! C’est la morale du code civil de « bon père de famille », ou encore de l’honnête homme du XVIIIe, ou du citoyen post-révolutionnaire. Robespierre a marqué en bien les Français, du moins pour la morale. Et Rousseau aussi. Je vais bientôt relire les Confessions, cette recherche de la probité par un homme digne, et propre. L’ancêtre des écologistes, c’est Rousseau. Il est plus moderne que jamais. Rien à voir avec l’Inquisition. Vous êtes un provocateur, mon cher Jacuzzi, vous le presque journaliste, le quasi-cinéphile, le demi-esthète, la feignasse du blog.

Delaporte dit: à

« A qui devrions-nous attribuer en France la paternité du roman policier ? »

Victor Hugo, bien sûr. Javert, dans les Misérables.

x dit: à

et alii 18 juillet 2019 à 16 h 47 min
le sujet est délicat, mieux vaut marcher avec précaution « where angels fear to tread »…
Malheureusement la dénonciation de l' »appropriation » peut aussi conduire à des dérives, voir Laurent Dubreuil, La Dictature des identités.
(La démarche des resquilleurs d’identité victimaire évoqués par l’article est de très mauvais goût, mais elle devrait amener à s’interroger sur la « politique d’identité » elle-même plutôt qu’inciter automatiquement à la surenchère.)
« Des identités non négociables nous asserviront, qu’elles nous soient imposées de l’intérieur ou de l’extérieur. »

x dit: à

Janssen J-J 18 juillet 2019 à 18 h 06 min

Il ne s’agissait pas d’être exhaustifs, mais de répondre à la question de Jazzi qui portait sur l’avant-Camilleri.

pado dit: à

Pour Delaporte, chaloux et La Tique l’inquisition et les tribunaux d’exception semblent être le meilleur mode de gouvernance.
La démocratie les insupporte.

Janssen J-J dit: à

– Côté ombre, place de Sienne ?
– Diallo et Traoré ;
– Sous la plume de Bergounioux : « l’ici et l’ailleurs, l’avant et l’après s’aheurtaient et nos incertitudes n’en étaient que la forme sentie ».
– S’aheurtaient, p. 39, DHH, c’est beau, non ?
– Massilia, sous les grenadiers en fleurs de jasmins. Bignones.

Jazzi dit: à

Delaporte, dans le roman policier, le héros c’est… le policier. Dans les Misérables, Javert est plutôt l’anti héros, le héros c’est Jean Valjean, l’ex bagnard.

Janssen J-J dit: à

@18.14, Et je vous demande, cher renato, de me guider les yeux fermés parmi l’une de vos 8 romancières dont je ne connais aucune. Un nom, un titre…, je l’avale… et vous en cause ASAP… J’adore explorer et découvrir de cette façon, vous le savez. Merci par avance.

renato dit: à

La première fausse information du Monde qui a attiré mon attention est justement relative à Gadda que selon le rédacteur du papier aurait fait le voyage vers l’Argentine en compagnie de sa femme. Or, Gadda n’a jamais été marié.

Jazzi dit: à

« le presque journaliste, le quasi-cinéphile, le demi-esthète, la feignasse du blog. »

Qu’est-ce qui ma manqué pour avoir la totale, Delaporte ? Trop de paresse peut-être ?

Delaporte dit: à

« La démocratie les insupporte. »

Pauvre tache, tu ne te rappelles même pas que c’est déjà Montesquieu qui disait que le principe suprême du gouvernement démocratique était la vertu. Je ne dis rien d’autre, en tant qu’authentique démocrate.

Janssen J-J dit: à

@ petitix et renato, ça par exemple…, êtes-vous la même chose ?… et sinon, qui ventriloque qui, au juste, en s’adressant à bibi JJJ ? Santé !

Pablo75 dit: à

pablito le langage performatif et aussi les travailleurs marocains qui cueillent les oranges, ceux dont tu nous a parlés l’autre jour, tu nous
a toujours pas dit combien ton père les payait de l’heure !tu peux nous le dire avant de passer à la suite ?
« hamlet dit: 17 juillet 2019 à 23 h 46 min

pablito, parce que si ton père les traite comme des animaux peut-être que ta fille pourrait aller les soigner au lieu de s’occuper des caniches ? »
hamlet dit: 17 juillet 2019 à 23 h 49 min

Souvent on a du mal à comprendre les types qui dans les dictatures dénoncent des innocents en inventant les délits les plus graves. Avec
notre Pétomane Jaloux à l’Âme de Nazi, on comprend cela très bien. On voit à l’oeuvre l’Ordure capable, dans l’Allemagne des années 30,
dans la France de l’Occupation, dans la Russie de la terreur stalinienne o dans le Cambodge de Pol Pot, de dénoncer son voisin, son rival, son ennemi, sans la moindre hésitation ou le moindre remords, pour la seule raison que cela comble sa soif de vengeance de Complexé Inguérissable.
C’est ce genre de Pourriture qu’après avoir dénoncé tous les innocents qui le gênaient, font carrière dans les pires dictatures comme mouchards de la police, comme indic des services secrets ou comme milicien à la solde de l’occupant.

Notre Pétomane Jaloux à l’Âme de Nazi est à lui tout seul une leçon vivante de l’histoire la plus sombre du XXe siècle.

et alii dit: à

x, mais je l’ai mis pour la discussion de l’appropriation justement !

renato dit: à

Puisque je suppose que vous ne lisez pas l’italien, Janssen J-J, je devrais faire une recherche dans les traductions, le temps malheureusement me manque, vous pouvez à partir de ma liste trouver quelques choses.

Janssen J-J dit: à

… la vertu d’un Robespierre poussée à l’extrême, celle du « vertueur », comme aurait dit le mauvais Laurent Dispot, gênant grave aux entournures le brave Gauchet voulant sauver sa tête, deux décennies plus tard.
Il est grand temps de revisiter et relativiser Montesquieu, un Raymond Barre avant la lettre, et Jean-Jacques Rousseau, herbivore du contrat social rugyssant dans ses alpilles, voire Jésus Cri, ce faiseur de miracles un brin faisandé depuis 20 siècles.

Jazzi dit: à

Pablo75, en Espagne, pas d’auteur de polar avant Manuel Vázquez Montalbán et son héros Pepe Carvalho ?

Lavande dit: à

Personnellement j’aime beaucoup les enquête du commissaire Brunetti à Venise, qui est remarquablement décrite. C’est aussi un fin gourmet et ses menus feraient pâlir d’envie D. et Delaporte comme ceux de Montalbano. Mais Donna Leon est vénitienne d’adoption, d’origine américaine et elle écrit en anglais

Janssen J-J dit: à

@ On se bouche le nez pour le verbatim [C’est ce genre de Pourriture qu’après avoir dénoncé tous les innocents qui le gênaient, font carrière dans les pires dictatures comme mouchards de la police, comme indic des services secrets ou comme milicien à la solde de l’occupant].

Le vocabulaire employé icite offre à cet égard certains relents intéressants. Il faut bien convenir qu’ils sauteraient aux yeux et au nez les moins remplis de merdre. En matière de « vipères lubriques », ça se pose là.

Opposons alors inlassablement à 57 ceci, que tout le monde aura reconnu :
« Mais à nous, qui ne sommes ni des chevaliers de la foi ni des surhommes, il ne reste, si je puis dire, qu’à tricher avec la langue, qu’à tricher la langue. Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d’entendre la langue hors-pouvoir, dans la splendeur d’une révolution permanente du langage, je l’appelle pour ma part : littérature ».
Ite, missa est.

Jazzi dit: à

On dérive dangereusement de « la question des Noirs » en France au roman noir. Il y a comme un malentendu !

Pablo75 dit: à

Thème du premier commentaire du Pétomane Jaloux à l’Âme de Nazi sur un article qui traite du racisme dont sont toujours victimes les Noirs: le Fric.

« marché de l’art = 60 milliards d’euros
rendement moyen d’une oeuvre d’art = 15% par an (ce qui en fait le placement actuel le plus retable. en 2018 les revenus des plus riches ont augmenté de 15%. »
hamlet dit: 18 juillet 2019 à 12 h 41 min

Toujours le Fric qui l’obsède, l’Envie qui le ronge, la Jalousie qui bouffe de l’intérieur notre Pétomane Abject.

D’ailleurs, ses 4 commentaires suivants parlent… je vous le donne en mille….vous avez deviné : d’argent !!

Et après, ce Gros Minable, incapable toute sa vie de gagner sa vie, et donc obsédé avec le Fric des autres, il essaie de nous faire croire d’abord qu’il a une famille et ensuite qu’il a de l’argent à placer, quand la réalité est que la remarque hier de Chaloux l’a rendu fou, parce qu’elle décrit sa situation réelle: « Et sans doute, votre vieille maman percluse, aux crochets de laquelle vous vivez encore à votre âge en raison de nombreux maux accumulés,s’inquiète-elle également beaucoup moins, si elle vous rejoint de temps en temps pour lire par-dessus votre épaule au bon moment, dans la chambrette du fond de son appartement où vous vivotez toute l’année sans jamais en sortir,- courtement vêtu d’un vieux slip de couleur jaune devant, marron derrière, et d’un Marcel à trous-trous que j’imaginerais volontiers doré, comme les staphylocoques qui sautent partout autour de vous et vous tiennent compagnie depuis maintenant bien des années ».

D’où aujourd’hui sa première entrée en matière sur le thème de l’argent et le délire hilarant qui s’ensuit, où il feint d’avoir des problèmes de riche:

« ça m’intéresse très vivement.15% c’est le rendement moyen, sûr qu’après ça dépend de l’objet, mais c’est pareil pour tous les placements financiers. »

« je viens de retrouver mes notes d’un entretien avec mon gestionnaire de patrimoine, je l’ai écrit parce que c’est lui qui me l’a dit ! à côté j’ai noté : vignes et bois à truffes avec des rendements identiques à 15%. si vous avez un autre chiffre il faut absolument me le donner, parce que vu le prix que je paye cet imbécile de banquier de mes deux, si en plus il me raconte des conneries il va entendre parler du pays ! »

« j’avais trouvé pour une ferme avec un bois à une dizaine de kms de Grignan pour 1,5 million, le type disait qu’on pouvait en tirer 7-8 kgs par mois ? c’est pour un de mes gamins dont on se demande quoi en faire, une espèce d’artiste si vous voyez ce que je veux dire, vous savez à combien c’est la truffe maintenant ? 3 mille le kilo ? s’il en tire 5 kgs par mois ça lui fait 15 mille par mois et voilà, comme ça avec ça il est tranquille ! c’est toujours mieux qu’un tableau à la con qui lui servirait à rien. »

Alors que le mec il est interdit bancaire depuis des lustres, touche le RSA ou une petite allocation d’handicapé mental depuis des années et n’est pas dans la rue grâce au peu de famille qu’il doit lui rester – d’où son obsession aussi avec la famille des autres, qu’il croit toujours riche – et riche parce qu’il exploite les pauvres, évidemment (il est tellement Con qu’il ne se rend même pas compte d’à quel point son inconscient le trahit dans chacune de ses phrases).

Aucun doute là-dessus: dans l’Allemagne des années 30 notre Pétomane Jaloux Obsédé par le Fric aurait eu la carte du Parti Nazi et aurait été capable de tout faire pour du Fric – le mot qui est derrière TOUT ce qu’il écrit ici et qui le fait pondre autant de Perles.

Janssen J-J dit: à

@18.34 merci pour votre réponse. Je vais faire comme vous l’indiquez. Et reviendrai vers vous en français, un jour ou l’autre. Il se trouve qu’un seul auteur recoupe les deux listes. Elizabetta Bucciarelli, Corps à l’écart.
Je vais me le procurer. On verra bien.

@ 18.29, une fois de plus, désolé, je n’ai pas compris l’intervention de taxifofolle. Mais pourquoi vouloir comprendre, me direz-vous quand on est aussi demeuré que moi, les autres « alter » ? Oui, pourquoi ? Cherchez vous-même et bastaga ! arrêtez de m’escagasser, hein !

renato dit: à

Un commerçant — métier de bouche — que je rencontre parfois au bistrot a embauché une jeune vendeuse noire, et il a, en conséquence, perdu quelques clients. Demandé relativement à ses intentions — la vendeuse ou les clients ? —, il m’a répondu : « D’autres clients viendront ».

lmd dit: à

Cette fois, je crois que plus personne ne peut ignorer la féroce imbécilité de Pablo.

Janssen J-J dit: à

Oui mais elle est très couverte en français, Donna Leon. Trop même. J’ai fini par m’en lasser, et j’aspire à d’autres découvertes, voilà pourquoi. Mais moi je n’ai pas voulu dévier sur le roman noir, notez le bien. Les erdéliens sont partis sur les commentaires des tableaux, pas sur le nouveau bouquin de Pap Ndiaye, à qui la faute, c’est toujours un peu comme ça. Et les recadrages ne reviennent pas vite. En revanche, les ‘mouches tsé tsé’, oui, elles sont toujours là aux aguets, avec les mêmes scies à faire pitié. Il faut bin s’y faire. A chaque péteux.se, son addiction.

christiane dit: à

Lavande (16h33),
alors là… je ne sais que répondre… Keith Haring. Cela a d’abord été pour moi le « The Radiant Baby» (l’un des pictogrammes les plus utilisés par Haring dans ses travaux à la craie ou à la peinture blanche sur les murs, dans le métro et sur les trottoirs de New York.) Plus tard, j’ai découvert les silhouettes vides de ses petits bonhommes frénétiques gesticulant en tous sens et colorés de couleurs vives. Plus tard son amitié avec Jean-Michel Basquiat, adepte aussi des graffitis.
Ce qui est étonnant dans votre idée, Lavande, c’est qu’il s’est inspiré des grandes figures (géoglyphes) trouvées dans le désert de Nazca au Pérou (culture pré-inca). Figures associées au chamanisme.
Ses dessins intéressaient beaucoup mon petit-fils quand il avait 6 ans. Il avait une instit passionnée d’art et quand je l’accueillais le week-end, nous passions des heures enchantées à échanger nos questions sur bien des artistes, à rechercher des traces du street art dans Paris, à tracverser « à fond la caisse » des musées et des expos pour voir un seul tableau ! Magique enfance…. Au musée d’art moderne du Centre Pompidou nous en avions trouvé « un » !
J’ai découvert plus tard que Keith Haring avait milité avec ses amis contre le racisme, l’apartheid, l’homophobie, la discrimination, le nucléaire… qu’il introduisait dans ses œuvres ses idées. (fresques)
Vous êtes vraiment étonnante Lavande…
Que voulaient exprimer ces artistes autodidactes de l’école de Poto Poto ? (autre époque – autre continent…
Peut-être que mystérieusement on peut établir des passerelles entre eux…

Pablo75 dit: à

en Espagne, pas d’auteur de polar avant Manuel Vázquez Montalbán et son héros Pepe Carvalho ?
Jazzi dit: 18 juillet 2019 à 18 h 38 min

Ne lisant pas des romans contemporains et encore moins des polars (j’ai lu quelques Agatha Christie et 2 ou 3 Simenon à l’adolescence, et tous les livres que j’ai trouvé de la série du Père Brown de Chesterton, que j’aimais beaucoup), j’ai du mal à te répondre. Le seul qui me vient à l’esprit est celui de Francisco García Pavón (1919-1989) qui était célèbre pour sa série de polars dont le héros s’appelle Plinio et est un policier de Tomelloso dans La Mancha, la ville natale de l’auteur.

Je n’ai jamais rien lu de García Pavón mais j’ai des amis littérairement fiables qui m’incitent à le faire, parce que c’est pour eux un romancier important et un très bon auteur de contes aussi.

Un autre auteur espagnol de polars très connu (publié en français, je crois) est Juan Madrid (Málaga, 1947), dont les livres sont un peu postérieurs aux polars de Vázquez Montalbán, il me semble.

renato dit: à

Je me suis fait gronder par ma compagne, Janssen J-J. Donc, voyez Danila Comastri Montanari, 10/18, Grands détectives.

et alii dit: à

j’ai cru comprendre que dans le milieu « médical » prisausens très large, on prenait comme aide soignantes essentiellement des femmes noires qui avaient souvent à supporter des invectives racistes des patients;c’est un médecin spécialisé en soins palliatifs qui me l’a dit en me disant « je me demande comment elles peuvent supporter ça »

Bérénice dit: à

Pablo, faites donc le même procès à d’autres, si proches de vous. La cécité vous aveugle. Cyclope. On ne vous aura donc pas tout dit des amitiés licencieuses et venales, des corruptions, des laisser passer pour compte de notoriété, du mépris que ceux qui ne sont pas de ce monde d3 friqués endurent réunissent, du vol, de l’escroquerie qui ne nous valent pas meme un mot d’excuses, des mensonges dont nous avons été victimes, des épreuves trafiquées, de la corruption de votre ami chéri, pourri. Comparé, hamlet est un ange. Allez donc cherchez les poux sur la tete des gens sur laquelle ils continuent séjourner. Intellectuel de mes deux, continuer de s’allier entre ces obstacles qui conduiraient à votre inconditionnelle amitié. Vous n’avez pas idée de là où vous posez vos sentiments, chez les pourris qui lisent et savent, super couverture.

Bérénice dit: à

Slalomer entre les obstacles.

Bérénice dit: à

Qui conduiraient à vos… Aussi têtu qu’un bélier, cher Pablo. Mais vous vous fourvoyer, et de plus je pense que par cette amitié qui vous unit à Chaloux vous aviez le sentiment de rejoindre un eldorado, si vous saviez de quoi il est capable et responsable cet homme qui renoue avec son berceau bourgeois , supplice, aucune parole d’honneur et encore moins par la pensée. Un fou comme vous.

x dit: à

Il y a aussi et alii, une histoire différente et une conception différente de la citoyenneté.
Solide article sur l’histoire et les enjeux du recensement aux USA dans le Monde diplomatique de ce mois.
Déclaration obligatoire de la « race » d’un côté vs. statistiques raciales interdites ici.
On peut aussi lire Georges Corm pour un éclairage sur ces questions (non, la citoyenneté à la française ce n’est pas si ringard qu’on veut nous le faire croire).
Ce qui ne signifie pas que je minimise ce que subissent ceux qui ne sont pas dans « l’ostension » mais portent leur couleur de peau et ont affaire à des imbéciles.

Mais là on parle de Pap Ndiaye, donc je laisse la parole aux autres car je ne l’ai pas lu.

x dit: à

Janssen J-J à 18 h 27 min
mais non, il se trouve que nous avons l’un et l’autre répondu à la question de Jazzi qui ne s’en était pas aperçu, et qui ensuite vient reprocher la dérive et le malentendu… (18 h 50 min)
La Rdl en somme.

Janssen J-J dit: à

Rassurez votre moitié, renato, j’y suis maintenant… Et je vais bifurquer.
https://www.babelio.com/auteur/Danila-Comastri-Montanari/15506
Je crois qu’un touite de passoul y avait fait allusion. Un polar historique dans la Rome antique sur la playa de Rimini, cet été, ça fera très couleur locale. Une superbonne idée !

x dit: à

Des statistiques aux identités
« Quelle est votre race ? » Benoît Bréville

Un extrait de l’article en question :

« La première fois que les États-Unis ont répertorié la couleur de peau de leurs habitants, en 1790, les agents du recensement avaient le choix entre trois catégories : « Blanc libre », « autre personne libre » et « esclave ». Cette classification devait servir à l’application de la règle dite « des trois cinquièmes », définie lors de la Convention constitutionnelle américaine de 1787, à une époque où, selon James Madison, l’un des pères fondateurs de la République américaine, « les États étaient divisés en différents intérêts non pas selon leur différence de taille (…), mais principalement selon qu’ils possédaient ou non des esclaves ». Au cours de cette convention, en effet, les délégués des États abolitionnistes du nord voulaient exclure les esclaves du calcul pour la répartition des sièges au Congrès. « Je ne pourrai jamais accepter d’encourager le commerce des esclaves (…) en autorisant [les États du Sud] à avoir une représentation pour leurs nègres », justifiait hypocritement le délégué de Pennsylvanie, Gouverneur Morris (9). En échange de leur adhésion à l’Union, les délégués du Sud ont donc négocié ce compromis : cinq esclaves ne vaudraient que trois habitants. Quant aux Amérindiens, dont personne ne se souciait, ils compteraient pour zéro.
Tout au long du XIXe siècle, les statistiques ethniques alimentent l’obsession raciale des États-Unis. Des experts en tous genres brandissent la forte mortalité des Noirs pour prouver non pas leur mauvais traitement, mais leur dégénérescence. Ils utilisent les résultats du recensement pour démontrer pêle-mêle l’impossibilité d’assimiler les nouveaux migrants, le « suicide de la race anglo-saxonne », les méfaits du métissage ou encore la nocivité de la liberté pour les Noirs — le recensement de 1840 répertoriait par exemple beaucoup de « fous ou idiots » parmi les Noirs libres (10). La clause des trois cinquièmes perdure jusqu’à l’abolition de l’esclavage, en 1865, mais les statistiques ethniques demeurent, continuant notamment de déterminer qui peut briguer la nationalité américaine. Dès 1870, l’administration ajoute les catégories « Chinois » et « Indien » (au sens d’Amérindien), afin de distinguer les personnes de race jaune et de race rouge, selon la taxinomie en vigueur à l’époque. En 1890, les agents du recensement doivent même se transformer en virtuoses de l’épiderme, capables de reconnaître si les répondants sont blancs ou noirs, mais aussi « mulâtres », « quarterons » (un quart de sang noir) ou « octavons » (un huitième).
Dans la première moitié du XXe siècle, des races (Mexicain, Hindou…) apparaissent puis disparaissent au gré des priorités politiques, des arrivées migratoires et des contre-attaques militantes, mais toujours avec le même objectif : légitimer la division raciale de la population américaine.

L’instauration des politiques de discrimination positive, dans le sillage du mouvement des droits civiques des années 1960, opère un renversement complet de perspective. »

(9) Paul Finkelman, Slavery and the Founders. Race and Liberty in the Age of Jefferson, Routledge, Armonk (État de New York), 1999.

(10) Paul Schor, Compter et classer, Histoire des recensements américains, Éditions de l’Ehess, coll. « En temps et lieux », Paris, 2009.

et alii dit: à

L’histoire d’Alex Haley redécouvrant son arbre généalogique représentait pour mon père une émouvante tentative de rétablir le lien entre Africains et Afro-américains, détruit par l’esclavage. Racines n’était que l’un des objets culturels parlant de l’Afrique auquel mon père nous a initié, ma sœur et moi: il y avait également la superbe bande-son de Sarafina!, une comédie musicale sur les émeutes de Soweto; l’art africain partout dans notre maison; les contes d’Anansi; les fêtes de Kwanzaa qui célèbrent la culture africaine en Amérique.

Il a essayé de nous inculquer un sentiment de fierté d’être non seulement noires américaines, mais aussi des Américaines d’origine africaine. Tout au long de mon adolescence, les termes «noir américain» et «Afro-américain» ont ainsi été parfaitement interchangeables. Tout en ne sachant pas, en raison de la perte et de la destruction de leurs certificats de naissance bien avant le début du XXe siècle, de quel pays étaient venus mes ancêtres.

En dépit des efforts de mon père, mes premières discussions approfondies avec des Américains de première ou deuxième génération ayant de la famille proche dans un pays d’Afrique m’ont amenée à remettre en question cette identité «afro-américaine».

Selon moi, le terme correspond parfaitement à des personnes liées de façon tangible au pays de leur famille et qui possèdent un véritable accès aux deux cultures. Mais pour moi qui ai grandi avec le sentiment d’être avant tout noire américaine et avec une approche de la culture africaine vue à travers le prisme américain, le terme «Afro-américain» ne me semble pas approprié.

Je me suis sentie étrangère, à plusieures reprises
Cela n’a pas empêché mon père, à mon retour du Kenya le mois dernier, de me demander sur un ton (plus ou moins) blagueur:

«Est-ce que tu t’es sentie différente en touchant le sol de la mère patrie?»

Il voulait évidemment savoir si je m’étais sentie «chez moi» dans cet endroit où je n’avais encore jamais mis les pieds. Certaines personnes ont passé leur vie à espérer trouver leur propre Zion, le paradis perdu des rastafaris. L’avais-je trouvé?

Racines: Photo Leslie Uggams, Louis Gossett Jr., Madge Sinclair, Todd Bridges

Je lui ai répondu, sans hésitation, que ce n’avait pas été le cas. Du moins pas comme il l’entendait.

Je m’étais bien sentie différente au Kenya, mais comme n’importe quelle personne visitant pour la première fois un endroit complètement nouveau, comme une touriste. Et j’imagine que visiter le Nigéria, mon autre supposé pays d’origine, me ferait le même effet.

En dehors de choses évidentes comme les moyens de transport et les conditions de vie (au Kenya, le bétail se promène partout dans les rues, y compris dans les zones urbaines), j’avais découvert d’autres différences culturelles plus subtiles, mais aussi plus significatives.

Par exemple, si le mariage suivait des traditions qui m’étaient familières, comme le lancer de bouquet (naturellement accompagné par cet hymne universel qu’est devenu Single Ladies), la cérémonie comptait aussi de nombreux moments en swahili, la deuxième langue officielle du pays avec l’anglais. Certaines plaisanteries du maître de cérémonie ont ravi les invités kényans, mais me sont complètement passée au-dessus. L’un des invités, un cousin de la mariée vivant aux Etats-Unis, a dû me les expliquer plus tard.

Mais la difficulté à saisir l’humour n’est pas la seule chose qui m’a fait sentir étrangère à plusieurs reprises.

Devoir constamment expliquer qui je suis –une Américaine avec des parents, des grands-parents et des arrière-grands-parents américains– soulignait le fossé qui existe entre ma compréhension du concept de race et celle des Kényans. Pour ceux que j’ai rencontrés, avoir la peau noire signifiait forcément être africain. Pour moi, être noir ne signifie rien d’autre… qu’être noir.

Au cours de ce projet mené en classe de sixième, j’avais envié l’apparente facilité avec laquelle mes camarades avaient pu remonter leur arbre généalogique jusqu’au début du XXe siècle.

Mon professeur avait vraisemblablement eu pour but de nous rendre fiers de nos origines et de montrer la diversité des parcours qui avaient permis à chaque famille d’immigrer dans ce pays. Et l’exposé, effectué au milieu des années 1990, devait s’inscrire dans l’obsession américaine de l’époque pour les identités «à trait d’union» («Je suis irlandais, donc je porte bonheur!»), née dans les décennies suivant le mouvement pour les droits civiques.

L’Amérique, «nation d’immigrants»
Comme l’a remarqué Matthew Frye Jacobson dans son livre Roots Too : White Ethnic Revival in Post-Civil Rights America (qui a étudié le renouveau de l’identité blanche dans l’Amérique des années 1970), le développement du nationalisme noir dans les années 1960 et 1970 avait alors coïncidé avec l’avènement de l’idée, pour les Américains blanc, selon laquelle les Etats-Unis seraient «une nation d’immigrants». Mais pour lui, les deux phénomènes sont liés:

«Cela a permis de réduire l’impact des mouvements pour les droits civiques et pour la fierté noire tout en soulageant la conscience d’un pays qui venait à peine de commencer à reconnaître que l’un des pires moments de son histoire avait été forgé par la suprématie blanche.»

Comme on l’a pensé alors, les Américains capables de remonter leur ascendance jusqu’à la grande vague d’immigration, celle de ceux arrivés à Ellis Island au début du XXe siècle, ne pouvaient en effet être tenus responsables des horreurs de l’esclavage ou de la Reconstruction qui a suivi la Guerre de Sécession.

Rétrospectivement, je n’avais pas à avoir honte: même si je ne pouvais prétendre connaître avec certitude les origines de ma famille, l’armoirie familiale que j’avais créée était aussi valide que celle des autres enfants.

Mais cela n’a pas été la dernière fois que j’ai ressenti ce sentiment d’infériorité. Plus tard, quand je me suis retrouvée à l’université et que j’ai rencontré des immigrés africains ou des Afro-américains de première génération, il a ressurgi.

Le terme «noir américain» permet de mettre en avant les similarités entres toutes les personnes noires: du racisme que nous subissons aux phénomènes culturels communs

Depuis, j’ai également évolué à ce sujet et j’ai accepté de me définir par mon éducation plutôt que par le pays d’où mes ancêtres pourraient être originaires. Au cours des dernières années, la distinction entre «noir américain» et «Afro-américain» a en effet été montrée, à la fois au niveau sémantique (Slate.com vient d’ailleurs d’abandonner cette année l’utilisation d’«Afro-américain» au profit de «noir américain») et, par extension, au niveau culturel.

Je sais désormais que je ne suis pas la seule à souhaiter m’identifier comme noire américaine. Et je crois que tout individu, tout spécialement les personnes de couleur qui ont si souvent vu leurs existences définies par les normes de la majorité blanche (rappelez-vous, par exemple, de la «one-drop rule» selon laquelle il suffisait d’avoir une seule goutte de sang noir pour être considéré comme noir), devrait être capable de se définir selon les termes de leur choix.

Je ne crois pas que ma préférence pour le terme «noir américain» soit une façon de renier ou de prendre mes distances vis-à-vis de mon patrimoine génétique africain. Au contraire, c’est pour moi une façon de mettre en avant les similarités qui existent entre toutes les personnes noires, au-delà de nos différences: du racisme que nous subissons de la part des non noirs (de la violence policière à la question des critères de beauté) aux phénomènes culturels communs, tel le concept esthétique de «black cool», né en Afrique de l’Ouest et récemment adopté par l’art noir américain.

N’ayant jamais vécu dans le pays de mes ancêtres, je ne saurai jamais ce que signifie être kényane, nigériane ou, plus généralement, être africaine.

Mais lors de mes derniers voyages, notamment en traversant le Kenya de Nairobi à Mombasa sur la côte, j’ai pu vivre une véritable immersion dans un pays africain. J’y ai ressenti une certaine proximité avec les personnes que j’ai rencontrées: il était en effet fascinant de passer du temps dans un pays où la majorité de la population n’est pas blanche, de rencontrer des personnes d’une telle diversité sociale et culturelle, des tribus maasaï au mode de vie traditionnelle en passant par les paysans ou les habitants des villes.

Finalement, après des années d’apprentissage à distance, j’ai pu appréhender par moi-même une petite parcelle de la culture africaine. J’ai aujourd’hui envie de continuer à approfondir cette connaissance, même si ce n’est qu’en tant que touriste, pas en tant que membre de la famille depuis longtemps perdu de vue et aujourd’hui de retour «chez lui».

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http://www.slate.fr/story/90813/noir-americain-afro-americain

hamlet dit: à

x dit: 18 juillet 2019 à 19 h 44 min

peut-on imaginer que la guerre d’indépendance était aussi (surtout ?) motivée par la peur de voir arriver chez eux un abolitionnisme déjà bien avancé chez leurs ennemis anglais ?

Jazzi dit: à

« il m’a répondu : « D’autres clients viendront ». »

Cet homme est un sage, renato !

et alii dit: à

Si la militante blanche antiraciste Rachel Dolezal a pu se faire passer pour noire pendant près de dix ans, c’est en partie parce qu’aux États-Unis, être noir ne se voit pas forcément. En effet, des personnes à la peau extrêmement claire se disent noirs ou afro-américains parce qu’un de leurs parents est noir ou métis. Être noir aux États-Unis est une question d’identité socio-historique et culturelle, pas uniquement la description d’une couleur de peau.

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Une responsable blanche d’association noire prétendait être noire

D. dit: à

Ann Lennox, l’une des âmes les plus lumineuses qui existe en ce monde.

Paul Edel dit: à

Le problème avec Andréa Camilleri, c’est que la traduction en français fait perdre sa saveur avec les dialectes.Les paysans siciliens ne peuvent pas parler dans le patois normand..donc mission impossible pour le traducteur.. il faut donc le lire en italien….. les superbes polars du Maurizio de Giovanni,le napolitain, n’ont pas ce problème. plus je le lis l’apprécie.Comme Simenon, un génie des lieux, des ambiances, des silhouettes suggérées en trois phrases, et aussi des intuitions. Il instruit ses affaires criminelles dans ces années trente mussoliniennes. Ce flic humain mal vu de la hiérarchie possède l’étrange don de connaitre les dernières pensées et paroles de ceux qui sont morts, surtout ceux qui sont assassinés pour des motifs passionnels. »Il fatto » il appelle ça… Les enquêtes sont divisées en quatre saisons. J’avais aimé « l’automne du commissaire Ricciardi. » Le commissaire enquêtait sur un gamin de 8-10 ans, sans vie, assis au pied du grand escalier du Tondo à Naples., apparemment mort de froid et de malnutrition, mais non, ce n’était pas si simple… Le roman permettait de voir l’originalité du romancier, ses dons d’empathie sobre sur ce qui l’entoure .
Dans « L’été du commissaire Ricciardi » le commissaire est appelé dans une de ces demeures-palais, faite d’immenses escaliers, de grilles ouvragées,de portiques, de hautes portes en bois fermées avec lourdes serrures. Il s’agit cette fois-ci de rechercher l’assassin de la Duchesse de Camparino tuée d’une balle en plein front. y a chez l’auteur un mélange de petites scènes vraies, une comédie italienne, et aussi des réflexions nostalgiques. Tout se déroule après une fête de quartier, dans le silence sépulcral du palazzo ..Il reste des cendres de feux de joie dans les rues alentour, au milieu des vendeurs ambulants. Quelque chose couve dans cette ville apparemment folle et souriante,bavarde et indifférente, ce « quelque chose » fait tout le sel du roman..

Bérénice dit: à

Et puis Pablo , traiter de morue à mots couverts,de morue, une femme que dans le meilleur des cas vous auriez satisfaite, cela ne se fait pas, apprenez le savoir vivre. Le Macho que je vous soupçonne d’etes, ‘en dit long sur ce gounafier que vous ne manquez pas de demeurer. Reproche t on à un homme qui a trempé son macaroni dans d’innombrables orifices, il ne me semble pas , c’est même à i.écrire au tableau d’honneur ou au tableau de chasse de nos virils alter ego. Les noirs, curieusement ne bénéficieraientt pas de la même indulgence, allegeance car pour encore ce sont pour beaucoup que des animaux en proie à des pulsions primaires et gare à ceux et celles qui se risqueraient aux aux mélanges. Quelle indeniable évolution des mentalités.

hamlet dit: à

il me semble que les Etats-Unis n’ont pas connu les Lumières, les philosophes américains avaient 50 ans de décalage avec l’Europe. l’abolition tardive des l’esclavage (au prix que l’on sait) démontre ce retard de la philosophie américaine.

Marie Sasseur dit: à

@14.45 « coiffure affreuse afro, lol ».
Ca vous défrise un brin, ça ! Le keuf hirsute.

Pas du tout. Moi des minorités visibles comme « buisson ardent » me consternent. Surtout quand elle cause des pauvres jobs qui bouffent au kebab, et qu’il leur faut en passer par là pour que des sinistres s’empiffrent de homards géants aux frais de la République.
Le « problème  » raciste des parisiens de l’akademie du roman nazional, et des macroniens post socialo, n’est certainement pas le mien.

Je suis pour l’être, et rien d’autre.

Toto forever: Africa to play ‘for all eternity’ in Namib desert.

https://www.theguardian.com/world/2019/jan/15/toto-africa-desert-installation-play-for-all-eternity

hamlet dit: à

Paul Edel dit: 18 juillet 2019 à 20 h 27 min

pour autant que les italiens eux-mêmes arrivent à le lire, il me semble que certains italiens avouent ne pas tout comprendre de cette langue, je me demande même si on n’a pas pensé à une époque à le traduire en italien ?

hamlet dit: à

il faut demander à renato : renato, quand vous lisez Camilleri vous comprenez tout ce qu’il raconte ?

Lavande dit: à

Exact, Hamlet, j’ai un ami italien vivant en France qui me dit le lire plus facilement en français. Le traducteur, Serge Quadruppani, a quand même gardé des tournures originales et il s’en explique en introduction de chacun des romans. Tournures du genre « Montalbano je suis  » quand il décroche le téléphone ou « je suis areveillé ». Camilleri appelle d’ailleurs ça du « vigatais », langue italo-sicilienne de son invention.
Paul Edel je vais suivre votre suggestion et lire du Maurizio de Giovanni… quand j’aurai fini hélas tous les Camilleri !

hamlet dit: à

merci Lavande ! un ami italien qui ne parle pas très bien français m’a dit aussi qu’il y gagnerait à le lire en français.

hamlet dit: à

pour revenir à guerre d’indépendance et de l’abolitionnisme, c’est amusant de voir comme, avec l’aide des historiens, on réussi à enjoliver l’Histoire.

parce que cette guerre d’indépendance n’était pas une guerre contre les anglais, mais bien une guerre contre les Lumières.

présenté comme ça c’est vrai qu’on a déjà moins envie de le fêter.

et pourtant c’est la vérité.

Marie Sasseur dit: à

Je te le dis à toi, la clé USB, et tu peux copy that.
Presque 30 ans après avoir débarqué dans l’un des états les plus racistes dans le vieux Sud des US, pour un voyage qui reste à ce jour le plus énorme de ma vie, je me prépare pour « the » voyage. In Africa. Dans 2 ans si tout va bien. J’y suis attendue.

hamlet dit: à

je suis d’ailleurs très étonné que les américains noirs ne sont jamais emparés de ce fait que cette indépendance n’avait pour nom que la liberté de perpétuer l’esclavagisme.

je suis même étonné que la population noire américaine fête ce jour, si les anglais avaient gagné cette guerre l’esclavage aurait aboli 50 ans plus tôt.

c’est un peu comme Jeanne d’Arc et les anglais, si les anglais avaient gagné ils auraient instauré un régime parlementaire en France et il n’y aurait jamais eu la révolution, ni aujourd’hui une monarchie présidentielle.

tout ça c’est la faute à Jeanne d’Arc, et je n’ai jamais compris pourquoi elle aussi on la fête chaque année.

on vit dans un monde totalement débile.

rose dit: à

Christiane

Pour le salto arrière

21 MARS – 19 AVRIL

Un lecteur Bélier m’a envoyé un email fabuleusement inspirant : « Je trouvais que je me laissais trop envahir par mes obligations et hypnotiser par ma routine, que je prenais mes problèmes trop au sérieux, écrit-il. Alors j’ai pris des mesures drastiques ». Il m’explique ensuite les moyens qu’il a employés pour s’arracher à la vase où il s’enfonçait. En voici quelques-uns : « J’ai donné des leçons de rire à un chat. J’ai mangé une araignée. J’ai organisé un concours d’éternuements. J’ai écrasé un réveil avec un marteau. À chaque fois qu’une dame âgée est passée devant moi, j’ai crié ‘Vive la reine !’ et fait un salto arrière. J’ai donné un nom à ma cuiller (Hortense), à ma table (Béatrice), à une mouche qui s’affairait autour de moi à grands renforts de bourdonnements (Fallon) et à un cure-dent (Arturo). » Selon mon analyse des signes astraux, ami Bélier, tu serais bien avisé d’engager une révolution similaire.

renato dit: à

Ii y a des dialectes que l’on comprends d’autres pas, hamlet — voyez l’exemple de Zanzotto dont il a été question sous le fil précèdent, lorsqu’il écrit en vénitien on, enfin, je le comprends, lorsqu’il écrit en trévisan je ne le comprends que par bribes. Avec le sicilien — sicilianu — et le napolitain pas de problèmes. Mais je fréquente régulièrement la Grammaire historique de la langue italienne et de ses dialectes de Gerhard Rohlfs.

hamlet dit: à

merci renato !

Soleil vert dit: à

« A qui devrions-nous attribuer en France la paternité du roman policier ? »

Emile Gaboriau ?

hamlet dit: à

renato c’était sympa votre échange de tout à l’heure avec x, c’est ce que je préfère sur ce blog, comme des moment de grâce, de paix au milieu des tirs d’artillerie lourde.

dommage que vous ayez été interrompus, et que la discussion soit revenue sur l’article de passou, en fait les moments de grâce sur ce blog concernent rarement les articles de passou.

Jazzi dit: à

Lavande, pour vous donner une petite idée !
_____________________________________________

MAURIZIO DE GIOVANNI

Le printemps est arrivé à Naples

C’est à Naples, qu’il connaît comme sa poche, que le commissaire Ricciardi, le héros récurrent de Maurizio de Giovanni, assiste à l’arrivée du printemps. Après l’hiver, et avant l’été et l’automne, l’auteur italien publia Le printemps du commissaire Ricciardi. Un polar climatique et historique, situé à l’époque mussolinienne, comme les autres titres de la série. Jeune commissaire, ce dernier présente une étrange particularité : il voit la souffrance des morts et les entend parler. Un don bien pratique pour résoudre des énigmes, même si l’intéressé le considère plutôt comme une malédiction ! Alors que le printemps s’installe discrètement sur la ville, la vieille Carmela Calise, cartomancienne et redoutable usurière à ses heures, est retrouvé sauvagement assassinée à son domicile de la Sanità, un quartier populaire de la ville. Maurizio de Giovanni nous propose ici un roman noir, subtilement agencé, qui a pour cadre le Naples des petites gens et de la maffia (qui n’est pas sans rappeler ceux d’Elena Ferrante, mais situés, eux, à une période ultérieure), et où tous les personnages reliés à la scène du crime sont présentés dans le sillage du commissaire Ricciardi et de son adjoint, le brigadier Maione. Sans oublier le principal protagoniste de cette sombre histoire, le printemps, dont l’auteur va noter, heure par heure, l’influence, plus ou moins pernicieuse, que la nouvelle saison va exercer sur la ville et ses habitants.

« Le printemps s’installa à Naples le 14 avril 1931, peu après deux heures du matin.
 Il arriva en retard et, comme toujours, poussé par un vent nouveau qui soufflait du sud et succédait à une averse. Les premiers à s’en apercevoir furent les chiens, dans la cour des fermes du Vomero et dans les ruelles proches du port. Ils levèrent le museau, humèrent l’air, puis après avoir soupiré, se rendormirent.
 Son arrivée passa inaperçue, pendant que la ville prenait deux heures de repos entre nuit noire et premières lueurs de l’aube. Il n’y eut ni fête, ni regrets. Le printemps ne prétendit pas qu’on lui fît bon accueil, il n’exigea pas d’applaudissements. Il envahit les places et les rues. Et, patient, s’arrêta au seuil des maisons, et attendit. (…)
Il [le commissaire Ricciardi] aimait sortir le matin de bonne heure. Peu de monde dans les rues, peu de bruit à part les appels lointains des premiers marchands ambulants. Pas de regards à croiser, aucune nécessité de se tenir tête baissée pour éviter de montrer son visage, ses yeux.
Il savait son odorat très développé ; encore un mauvais point, car il y avait beaucoup plus d’odeurs désagréables que d’odeurs plaisantes. Pourtant, certains matins comme celui-là, malgré les relents qui montaient des quartiers insalubres, on sentait le parfum de la colline verdoyante l’emporter sur celui de la mer. Cela lui rappelait les odeurs du Cilento où il était né et où, sans le savoir, il avait été heureux pour la dernière fois de sa vie. Fortino : la nature primitive, luxuriante, qui accueillait les hommes comme l’aurait fait une mère.
Un plaisir mêlé d’inquiétude : il savait ce qui allait se passer. Le printemps, pensait Ricciardi en marchand vers la piazza Dante, jouait avec les âmes comme avec les feuilles des arbres ; à l’image des plantes austères et sombres par nature qui devenaient folles à cette saison et arboraient des couleurs criardes, les personnes les plus équilibrées pouvaient se mettre en tête les idées les plus saugrenues.
Bien qu’il eût à peine plus de trente ans, Ricciardi avait vu, et voyait quotidiennement de quoi pouvait être capable un homme, même celui qui semblait moins enclin au mal. Il avait vu et continuait à voir beaucoup plus qu’il ne l’aurait voulu ou demandé : il voyait la douleur. (…)
Le brigadier Raffaelle Maione prenait son café sur le balcon en contemplant le panorama. (…)
Tandis que l’obscurité cédait la place aux premières lueurs de l’aube, Maione huma l’air comme l’avaient fait les chiens quelques heures plus tôt. Aujourd’hui, le parfum était différent. Cette fois c’était peut-être la bonne : l’interminable hiver tirait à sa fin. (…)
Au milieu de la matinée, à mesure que forcissait le vent du sud, arriva un parfum indéfinissable, et plus qu’un parfum, une sorte d’arrière-goût, de senteur. Il était fait de fleurs d’amandiers et de pêchers, d’herbe nouvelle, d’écume de mer brisée sur les rochers lointains.
Personne ne le remarqua, pas d’emblée, mais quelqu’un s’aperçut qu’il avait ouvert le col de sa chemise, en avait déboutonné les poignets, avait rejeté son chapeau en arrière. Et une sorte de bonne humeur, comme lorsqu’on attend quelque chose de positif, on ne sait pas quoi au juste, ou qu’il est arrivé une chose agréable, même minime, à un ami : on se sent bien, mais on ne saurait pas dire exactement pourquoi.
C’était le printemps qui dansait : il tournoyait léger, encore jeune, joyeux, ignorant de ce qu’il allait apporter, mais avec la volonté de bousculer un peu l’ordre des choses. Sans arrière-pensées, juste une envie de brouiller les cartes.
Et le sang et les gens. (…)
L’air se réchauffait d’heure en heure, les paletots avaient presque tous disparu, et on commençait même à apercevoir quelques canotiers.
Dans les maisons aux fenêtres ouvertes on tirait des placards vestes et jupes légères, oubliées pendant le long hiver et on chantait et on se disputait à haute voix, pour le plus grand plaisir des commères à l’affut sur leur balcon.
Dans la rue, la brise renforcée par l’odeur de la mer s’amusait à faire voler les chapeaux et à briser les branches. Hommes et femmes qui pendant des mois s’étaient croisés sans échanger un regard s’observaient maintenant avec attention, s’envoyant, cachés derrière un sourire, de silencieux messages. Des sentiments assoupis se réveillaient : attirance, tendresse, envie, jalousie. »
(« Le printemps du commissaire Ricciardi », traduit de l’italien par Odile Rousseau, © Éditions Payot & Rivages, 2013)

Jean Langoncet dit: à

Des Italiens de Tahiti ? Gauguin n’était-il pas français ?

Janssen J-J dit: à

@ Le keuf hirsute (de Javert ? MS)

… cette énième insulte n’était peut-être pas nécessaire à la démo, assez convaincante par ailleurs, si l’on veut bien être indulgent et ne pas flinguer soi-même la ligue. BàV…. etc.

Clopine dit: à

Si j’avais été notre hôte, je n’aurais pas pu m’en empêcher : toutes les images d’illustration, hop ! En noir et blanc !

Je dis ça parce qu’en fait, aujourd’hui, j’ai cherché des limites à dépasser. Or, c’est vite trouvé, les limites. Suffit d’un dictionnaire.

(par exemple, des heures à tenter de trouver l’antonyme de « moi ». Et j ‘ai buté, à chaque fois, sur « les autres ». Caramba. Encore raté.)

Janssen J-J dit: à

@ Si j’avais été notre hôte, (11.16)

Vu votre assiduité à la RDL, si j’étais à la place de « notre hôte », je vous céderais la place le temps d’un billet (la RDLCT), une fois. Vous pourriez y parler de ce qui vous importerait avec vos jolies illustrations noires et blanches, et puis les erdélien.nes réagiraient, comme de coutume, 1000 fois pour faire bonne mesure. Et vous trouveriez fissa votre antonyme : BiBi et LoLo, parce que c’était Lui, parce que c’était Moi. BàV, CT.

Jean Langoncet dit: à

Tahiti et les Lumières ; une invitation au voyage qui mérite quelques vérifications wikipayées (via le cinéma de Malick ?)

« (…)Les philosophes des Lumières voient en Tahiti une incarnation de l’utopie de la vie sauvage et de la pureté originelle, où des Tahitiens simples et heureux ne sont pas contraints par des règles artificielles et pesantes mais privilégient avant tout la liberté, et la fraternité. Diderot écrit ainsi en 1772 dans son conte philosophique Supplément au voyage de Bougainville : « La vie sauvage est si simple et nos sociétés sont des machines si compliquées ! l’Otaïtien touche à l’origine du monde et l’Européen touche à sa vieillesse »39. De son côté, Voltaire déclare après avoir lu les récits de navigateurs : « On peut assurer que les habitants de Tahiti ont conservé dans toute sa pureté la plus ancienne religion de la terre »40.(…) »

Jean Langoncet dit: à

Les taches de rousseur d’Othello ?

Clopine dit: à

Jansen J-J, dire que je croyais vous faire sourire…

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