de Pierre Assouline

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La République des livres
Qu’est-ce qu’un héros ?

Qu’est-ce qu’un héros ?

Et si au fond tout écrivain écrivait pour ne pas être écrit ? La formule à la première personne revient souvent dans Le Monarque des ombres (El monarca de las sombras, traduit de l’espagnol par Aleksandar Grujicic avec Karine Louesdon, 324 pages, 22,50 euros, Actes sud), le nouveau livre de Javier Cercas, très attendu par les lecteurs des Soldats de Salamine, d’Anatomie d’un instant, de L’imposteur. Autant d’enquêtes sur un passé qui ne passe pas car il est de ces auteurs qui grattent obstinément les cicatrices quitte à rouvrir les plaies.

« J’écris pour ne pas être écrit ».

Autrement dit : j’écris pour me libérer du destin que ma famille et mes proches m’ont promis quand ils ne me l’ont pas imposé. Depuis son enfance, Cercas vit avec le fantôme qui hante les siens, une sorte de héros aussi légendaire que négatif, un grand oncle du nom de Manuel Mena fauché par la guerre civile à 19 ans à peine mais dont la seule pensée le faisait rougir. Pendant des années, il en a refoulé l’ombre portée sur son œuvre, redoutant le jour où il n’aurait d’autre choix que de s’y attaquer frontalement, seul moyen de crever l’abcès à la mémoire. Ce à quoi il s’est finalement résolu, fort du succès de ses précédents livres et de la notoriété acquise. Car dans l’Espagne d’aujourd’hui, où la polémique sur le transfert de la tombe du général Franco hors de son mausolée du Valle de los caidos est à la « une » de la presse depuis des mois, il ne va pas de soi d’honorer la mémoire d’un ancien phalangiste, jeune officier des Regulares comme on appelait les troupes d’Afrique formées principalement de soldats indigènes à l’exception de l’encadrement ; les tirailleurs d’Ifni y étaient rattachés.

Il y a deux manières de voir la guerre : soit par le prisme de la Reddition de Breda de Velasquez, toute de dignité dans la défaite et de magnanimité dans la victoire. Soit par celui du Tres de Mayo de Goya où l’on bascule vite du désastre dans l’horreur. Lorsqu’il s’est engagé, Manuel Mena avait l’esprit plein de Velasquez ; il en est revenu avec des cauchemars goyesques. Une phrase revient souvent au cours du récit, assénée sans l’ombre d’un doute tel un axiome alors qu’elle est hautement contestable, mais il est vrai qu’elle traine partout comme telle :

« L’Histoire est écrite par les vainqueurs ».

On sait qu’au lendemain d’une guerre, et on l’a bien vu en France à la Libération, la reconstruction exige un récit national unificateur, ce que le pouvoir en place se fait fort d’encourager. Que l’on trouve ce sophisme dans les Frères ennemis (1944) de Robert Brasillach ne doit pas égarer, car on la découvre aussi bien dans des écrits de marxistes et de staliniens, sous la plume de Winston Churchill et surtout (pour la première fois ?) sous celle du philosophe Walter Benjamin dans « Sur le concept d’histoire » (1940) ; il répondait à Ernst Jünger qui, dans Le Travailleur (1932), affirmait que le vainqueur a toujours le souci de créer son propre mythe en écrivant l’histoire. Refermons le débat car il nous emmènerait trop loin. Mais en relisant la dernière page du Monarque des ombres où cette phrase surgit à nouveau,  on serait tenté de répondre à l’auteur que plus de quarante ans après la fin du franquisme, il n’y a plus ni vainqueur ni vaincu ; depuis bien longtemps déjà, tant en Espagne qu’ailleurs dans le monde, l’histoire de cette guerre civile est écrite par les historiens. Parfois même par les écrivains… Celui-ci dit bien comment la haine s’est rapidement propagée dès les élections de février 1936 jusque dans les villages, que l’on croyait mieux protégés contre ce poison eu égard à la proximité des habitants entre eux.

Pas sûr que des lecteurs peu au fait de l’histoire politique ou intellectuelle espagnole saisissent toutes les nuances et allusions. Ainsi lorsque, à propos d’un personnage, il est précisé qu’ « il professait une loyauté contradictoire à Miguel de Unamuno et à José Ortega y Gasset et à la Revista de Occidente « . Mais qu’importe ! Parmi les personnages et les romans fréquemment évoqués, le lieutenant Drogo du Désert des tartares de Dino Buzatti est le plus frappant ; car comme lui, le grand oncle de Cercas, qui fait ses classes d’officier un peu rapidement en raison de l’urgence de l’heure, n’en finit pas d’attendre un combat qui n’arrive pas alors qu’il est intoxiqué de discours sur la beauté purificatrice de la guerre. Il aurait pu tout aussi bien être le Jünger d’Orages d’acier pas moins exalté et pressé d’en découdre. Mais s’il est un livre vers lequel le Monarque des ombres donne envie de se précipiter (et y a-t-il plus grande vertu pour un écrivain que de renvoyer à l’écrivain à qui il doit ?), c’est bien la nouvelle Il est glorieux de mourir pour la patrie du serbe Danilo Kis, preuve de l’universalité de la guerre.

manuel-mena-e1493146183176Cercas n’invente rien même s’il doit bien parfois combler des trous et des blancs. Il se dédouble à travers la double voix de deux narrateurs qui s’appellent comme lui, l’un en historien distant et l’autre racontant le work in progress du roman, mais se refuse à imaginer. Enfin, à trop imaginer, à imaginer au-delà du raisonnable car « ceci n’est pas une fiction et je ne suis pas un littérateur « . Puisque c’est une manière d’épopée mais dans le réel, il ne s’est pas embarqué sans son Sancho Pança. En l’espèce son ami le cinéaste David Trueba (dans les Soldats de Salamine, l’écrivain chilien Roberto Bolano jouait ce rôle indispensable).

Si de livre en livre Javier Cercas n’a pas à proprement parler inventé un genre qui doit beaucoup au Truman Capote de De sang-froid, il l’a singulièrement revitalisé et brillamment renouvelé. Ses enquêtes convoquent tous les genres littéraires au service d’une recherche de la vérité ; cette fois encore, il n’hésite pas à se mettre en scène afin de mieux embarquer le lecteur dans la complexité de l’Histoire. Le débat est toujours d’actualité sur les accommodements de la littérature  avec le passé surtout quand celui-ci ne passe pas (Mario Vargas Llosa  y est revenu récemment dans « Historia y ficcion », une récente tribune à lire ici)

Cercas se demande pourquoi son village d’Ibahernando s’étant scindé en deux, une partie de ses habitants qui n’avaient jamais quitté leur terre ont pris fait et cause pour leur ennemi de classe, les grands propriétaires qui les exploitaient, contre la République qui proposait de les défendre. Pourquoi ils sont morts pour défendre d’autres intérêts que les leurs, question qui n’épargne pas ses plus proches, famille de petits propriétaires terriens. Vaste sujet qui déborde et explose les cadres historiques et géographiques de ce livre mais ramène au village d’Estrémadure puisque l’universel, c’est le local moins les murs (Miguel Torga). Il dénonce les mensonges qui ont guidé son jeune grand-oncle dans son engagement, et c’est aussi en cela que son propos à une portée universelle, d’Achille à Kipling (« Si on demande pourquoi nous sommes morts, dites que c’est parce que nos pères ont menti ») et aux war poets anglais de la première guerre mondiale, sous la plume desquels le mot même de « mensonges » revient comme un leitmotiv.

Un vers d’Horace est placé en épigraphe :

« Dulce et decorum est pro patria mori »

Mais la seule patrie que l’on puisse défendre sans se tromper, n’est-ce pas la patria selon Cervantès : son coin de terre,  son village, son quartier, sa région ? Rien n’est moins idéologique. Le seul vainqueur, c’est le survivant, le rescapé, fut-il asservi. Telle est la leçon du Monarque des ombres. Le retour du corps de Manuel Mena fut un funèbre événement pour tout le village. Tous s’inclinèrent devant le jeune mort. Mais quels peuvent être la place et le statut du héros mort du côté fasciste lors de la terrible bataille de l’Ebre, l’une des plus décisives, « une tuerie insensée » qui dura 115 jours et autant de nuits entre l’été et l’automne 1938 ? Cercas a trouvé non seulement la note juste mais la bonne lumière pour l’éclairer : le clair-obscur. On découvre Manuel Mena à travers les témoignages recueillis par l’auteur auprès de ses compagnons d’armes ou des villageois. Dans ses derniers jours, il apparaît aussi amer qu’Achille dans l’Odyssée, livre qui n’a pas quitté Cercas tout au long de son enquête, de même que l’Iliade. La perspective idéaliste du kalos thanatos, une belle mort à la grecque, pure et noble, hante ces pages souvent édifiantes.

A la fin de son odyssée dans la mémoire de sa famille, de son village, de sa région, de son pays, l’auteur découvrira les raisons tout à fait morales, et non pas politiques, qui avaient poussé son grand oncle à s’engager… Faut-il préciser que le cas de ce jeune homme du village d’Iberhando (Estrémadure) n’a d’intérêt que par ce qu’il contient d’universel, et que c’est justement la grande vertu de la littérature à son meilleur de nous y faire accéder ?

Ne cherche pas à m’adoucir la mort,, ô noble Ulysse !/ J’aimerais mieux être sur terre domestique d’un paysans,/ fût-il sans patrimoine et presque sans ressources,/ que de régner ici parmi ces ombres consumées… » (fin du chant XI de l’Odyssée, traduction de Philippe Jaccottet)phpjzdebb

Il n’y a qu’un vie : celle des vivants. Qu’un seul vainqueur : celui qui a survécu. Tout dans ce récit puissant le hurle à travers l’histoire d’un homme qui eut politiquement tort et moralement raison. Dans l’erreur historiquement, dans le vrai personnellement. A la fin, c’est la guerre qui gagne, elle seule. Dans une page de sa novela sin ficcion (roman sans fiction), Javier Cercas reconnaît qu’au fond, il a écrit ce livre pour révéler à sa mère sa vérité sur Manuel Mena, ce qu’il était incapable de faire de vive voix. En cela, il illustre parfaitement cette réflexion de Cioran :

« On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne » (in « De l’inconvénient d’être né »)

La morale ? Mieux vaut être vivant et le serf d’un autre serf plutôt qu’un monarque mort au royaume des ombres. Cela vaut-il la peine de risquer sa vie pour une cause à laquelle on croit, fut-elle sanctionnée comme injuste par la postérité ? Désamorçant la question que l’on brûlerait de lui poser, Javier Cercas reconnaît dans son livre que s’il avait eu le même âge que son grand oncle à l’époque de la guerre civile, il n’aurait probablement pas eu le courage de mettre ses actes en accord avec ses idées. Il faut un certain courage pour l’admettre mais de toute façon, ainsi posé et l’on n’y coupe jamais chaque fois qu’un écrivain né après guerre s’empare de la guerre, le cas de conscience est vain. Car s’il avait eu 19 ans en 1936, tout en s’appelant Javier Cercas, il aurait été autre que ce qu’il est, façonné par d’autres idées que les siennes aujourd’hui et ignorant de la suite des événements.

(« Défilé de Regulares marocains pendant la guerre civile ; « La Reddition de Breda ou Les Lances », 1634, huile sur toile de Diego Vélasquez, musée du Prado, Madrid ; « Manuel Mena » ; « Tres de mayo », 1814, huile sur toile de Francisco Goya, musée du Prado, Madrid; photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Littérature étrangères.

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commentaires

1 014 Réponses pour Qu’est-ce qu’un héros ?

Janssen J-J dit: à

J’ai ce livre sous le coude mais n’ai pas commencé à le lire. Merci Passoul d’en avoir fait l’éloge, je reviens bientôt vous voir pour vous dire où vous aurez fauté et vu juste.

Janssen J-J dit: à

Je reviens juste sur le texte. Génant : ‘saisissent plutôt que saisisse’ (pardon pour la mesquinerie). Il est hélas par trop saturé de références, deux fois Junger qui avec Orages d’acier ne dialoguait pas encore avec Heidegger comme dans le Travailleur, une fois pour Vargas LLosa, une fois pour Capote, uen fois pour Cioran, une fois pour Torga a tras os montes. Non, ça ne va pas. Il faut apprendre à resserrer et non pas se disperser. Tout cet étalage christianesque ne sert pas la cause de la profondeur du mystère de cette formule : « j’écris pour ne pas être écrit ». Cool, c’est YK. Cercas est un immense écrivain, vous avez raison de le mettre en évidence, votre dialogue avec icelui était intéressant, quoique bien trop long. Raison de plus pour que le présent CR eut nécessité un bon nettoyage préalable de ses scories décoratives. Je dis ça, j’a rin dit.

Delaporte dit: à

« La morale ? Mieux vaut être vivant et le serf d’un autre serf plutôt qu’un monarque mort au royaume des ombres. »

Ce n’est pas une morale de la liberté humaine, mais de la résignation. Je me pose aussi cette question : pourquoi ressusciter sans cesse des « héros » négatifs, écrire sur eux des tas de livres, et ainsi faire l’apologie de l’immoralité et de la non-vie, au lieu de s’intéresser plutôt à ceux qui, de leur vivant, ont choisi le bon parti ? Après, on ira parler de la liberté aux foules, et les foules seront figées dans le mal. Je n’avais pas très envie de lire ce livre : notre Jean Genet n’avait-il pas déjà écrit « Pompes funèbres » ? Depuis le temps, la leçon est assimilée.

CLopine dit: à

Ben bibi je suis en plein dedans et je dois dire que le compte rendu de notre hôte est juste, mesuré, intelligent et parfaitement honnête sur ce qu’est le livre. Notamment l’écriture mixée d’autobiographie ! (la première fois qu’on tombe sur une phrase du genre : « l’oncle de Javier Cercas a fait ceci », alors que c’est ce même Javier Cercas qui écrit, on est un peu interloqué : se prendrait-il pour Delon parlant… de Delon ? Or, un peu après, on change d’avis, d’autant que Delon parlant de Delon ne parlait pas vraiment de lui à la troisième personne, par mégalomanie, mais plutôt pour distancier ce qu’il était de ce qu’on célébrait… Bref.)

J’ajouterais juste qu’un livre qui prend pour sujet des héros que l’histoire reconnaît comme « blâmables », en avançant comme justificatif d’appartenir à cette famille moralement « coupable » désormais, est assez… comment dire ? Couillu ?

En tout cas, très grand intérêt pour ce livre, qui est (pour paraphraser Nougaro) comme une corne enfoncée dans l’Espagne, ou ce que l’on en croit savoir…

Pablo75 dit: à

Dans le tableau « La Reddition de Breda », plus connu sous le nom de las « Las lanzas », Velázquez a fait son autoportrait dans l’homme le plus à droite avec le chapeau gris, qui nous regarde.

Bételgeuse dit: à

Les couilles d’être et s’afficher coupable_ Clopine ,cela me ramène à une pensée qui m’était venue en regardant le film a bittersweet life et bien qu’elle ne rapproche pas trop de celle que vous avez eu à lire JC, _ l’éthique du gangster. Sur ce , je vous abandonne .

christiane dit: à

Quel Dommage que Jacques Chesnel ne puisse poster ses commentaires ici. C’est le premier à m’avoir parlé de ce roman et il doit savourer la lecture de ce billet.

christiane dit: à

Mes premières réactions à la lecture du « Monarque des ombres » de J.Cercas ? J’aime dans les premières pages ce lien que J.C. fait entre l’attente de Drogo et celle de sa mère ainsi que sa surprise quand elle apprécie « L’Avventura » de M.Antonioni et le résume par ces mots : – « ce qui se passe dans ce film, c’est ce qui se passe tout le temps : quelqu’un meurt et le lendemain, plus personne ne se souvient de lui. »
J.Chesnel rappelait un précédent livre paru en 2006 chez le même éditeur : « A la vitesse de la lumière », évoquant la rencontre de deux hommes que tout sépare et qui se trouvent réunis et brisés, l’un par les horreurs de la guerre du Viet-Nam et la jouissance de tuer, l’autre, écrivain abusant de son pouvoir, avec pour les deux le ressentiment avoué de la culpabilité.
Un sacré lecteur que j’aimerais revoir dans ces fils de commentaires.
Le billet de Passou me donne envie d’aller plus avant dans le livre où je m’étais un peu perdue. Il fait la clarté sur ce « grand oncle du nom de Manuel Mena fauché par la guerre civile à 19 ans à peine mais dont la seule pensée le faisait rougir » et également sur ce dédoublement subtil « à travers la double voix de deux narrateurs qui s’appellent comme lui, l’un en historien distant et l’autre racontant le work in progress du roman, mais se refuse à imaginer. »
Voilà un billet qui arrive à point…

Pablo75 dit: à

« Pas sûr que des lecteurs peu au fait de l’histoire politique ou intellectuelle espagnole saisissent toutes les nuances et allusions. Ainsi lorsque, à propos d’un personnage, il est précisé qu’ « il professait une loyauté contradictoire à Miguel de Unamuno et à José Ortega y Gasset et à la Revista de Occidente… ».

Moi, qui suis très au fait de l’histoire politique ou intellectuelle espagnole, je ne vois pas pourquoi Cercas parle de « loyauté contradictoire » à propos de Unamuno et Ortega. Si le personnage était un philosophe élève de l’un des deux on pourrait à la limite comprendre l’observation. Mais d’un simple lecteur? Les lecteurs de l’époque n’étaient pas divisés entre les « unamunianos » et les « orteguianos », ni littérairement ni politiquement. 99 % des bons lecteurs espagnols aimaient à l’époque et aiment aujourd’hui Unamuno et Ortega à la fois. Il n’y a aucune contradiction là-dedans. Pour pouvoir dire cela de quelqu’un il faut qu’il soit un spécialiste de l’un des deux (ou un lecteur fanatique de l’un des deux – surtout de Unamuno). Or, dans le livre c’est le seul moment ou les deux écrivains sont cités. Entre tous les espagnols que je connais, je ne connais qu’un qui aime beaucoup Unamuno et déteste Ortega: moi. Mais moi je ne ressemble pas du tout au personnage de Eladio Viñuela.

Soleil vert dit: à

Compte-rendu impressionnant. Quelle culture ! Pour répondre à Janssen J-J dit: 18 septembre 2018 à 16 h 54 min, toute chronique littéraire est à sa manière une fiction.

Delaporte dit: à

« L’urbaniste et philosophe Paul Virilio, ancien directeur de l’Ecole spéciale d’architecture, est mort à l’âge de 86 ans. »

J’ai lu deux ou trois livres de Virilio, il parlait bien de l’étouffement dans lequel on est, et de l’impasse de la société de consommation avec tous les forcenés de technologie qu’on connaît. C’était sans doute un grand révolutionnaire.

CLopine dit: à

Pablo75, ce n’est qu’un détail du livre… Moi ce que j’ai surtout retenu, c’est le portrait saisissant que Cercas dresse de la société rurale espagnole de ce temps-là. Ces gens encore « inféodés », très très loin de la « modernité », et pris en étau dans des projets si dissemblables (la république populaire, la monarchie catholique) qu’ils en devenaient l’un pour l’autre mortifères, et ont permis le coup d’état…

C’est relaté de main de maître, à mon sens. Et distancié par ce procédé inattendu, parce qu’on s’attendrait à ce qu’au contraire, l’implication du narrateur réduise la distance, or il la permet.

Je ne sais pas si cette dernière phrase est bien claire.

Euh…

Disons que c’est inattendu comme est inattendue une couleur sombre qui éclaire POURTANT un tableau. (ou une couleur claire qui l’assombrit, hein… Ou n’importe quoi de ce genre).

La revendication familiale, la posture de l’écrivain qui s’implique dans le récit, en nous en racontant les circonstances contemporaines (le voyage avec un ami en voiture, la sortie d’autoroute qu’ils empruntent, etc.) auraient d’habitude pour conséquence une intimité, une proximité, avec le propos traité, qui d’habitude ne permettent pas la distanciation nécessaire à un sujet aussi délicat et controversé que l’évocation d’une guerre civile.

Et là, hop ! Ce procédé, passé la première surprise, fonctionne à merveille…

Le lecteur s’identifie, non au héros Manuel, mais bien à cet écrivain qui entreprend ce voyage aux origines, et qui laisse apparaître, à côté d’une curiosité et d’une tendresse familiale bien compréhensibles, tous les doutes qu’une si complète acceptation du franquisme fait peser sur le peuple espagnol.

C’est ça qui est… couillu… (faudrait que je renouvelle mon vocabulaire. C’est qu’en ce moment, à la maison, il y a tout un tas de mecs technicien ou autres qui me contaminent leurs univers disons masculins…Ah là là)

CLopine dit: à

Soleil Vert, d’accord avec vous. On suit le blog d’Assouline, on lit quotidiennement ses billets, toujours intéressants mais parfois très très loin de nous, ça m’est même arrivé de bâiller, et puis voilà, hop, une chronique qui « remet les choses en ordre » : à savoir que notre hôte est un sacré critique littéraire, de premier ordre, et qu’il faudra un jour regrouper tous les billets (et il y en quand même un paquet !) au-dessus du lot quotidien.

Et le billet du jour en fait évidemment partie. Toutes les qualités intrinsèques d’Assouline-le-critique, la clarté, l’honnêteté intellectuelle, l’intelligence du texte et la mesure sont ici réunies… Et démontrées. Chapeau.

Chaloux dit: à

Il me semble que Tolstoï se gorgeait d’Homère en écrivant La guerre et la paix. Est-ce une recette?
Ce livre doit être très réussi mais je suis fatigué de ces histoires de fantômes de famille qu’on rencontre désormais au coin de chaque page. J’avais déjà conseillé à ce pauvre Blabla d’éviter ce lieu commun.

Pablo, qu’est-ce que ça vaut? (J’avoue éviter désormais d’acheter les bouquins d’Actes-Sud).

Delaporte dit: à

« Ce livre doit être très réussi mais je suis fatigué de ces histoires de fantômes de famille qu’on rencontre désormais au coin de chaque page. »

Ce qu’il y a de pire, sans doute, c’est ce que ce livre se met du côté d’un franquiste, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, et tout ça parce que l’oncle de l’auteur était une sorte de « héros » ! C’est révoltant.

Pablo75 dit: à

« depuis bien longtemps déjà, tant en Espagne qu’ailleurs dans le monde, l’histoire de cette guerre civile est écrite par les historiens. Parfois même par les écrivains…  »

Parfois seulement? Très souvent, trop souvent même, et cela depuis la fin de la guerre civile, et même pendant (« A sangre y fuego » – 1937 – de Chaves Nogales, « L’espoir », de André Malraux -1937 – , « La gran cruzada » de Gustav Regler – 1938).

En 1940 c’est Hemingway (Pour qui sonne le glas), en 1941 Arturo Barea (La forja de un rebelde). Après il a eu Max Aub (El laberinto mágico, 1943), Francisco Ayala (La cabeza del cordero, 1949), Eduardo Barea (La raíz rota, 1951), Ramón J. Sender (Réquiem por un campesino español, 1953), José María Gironella (avec sa trilogie de best-sellers: Los cipreses creen en Dios (1953), Un millón de muertos (1961) y Ha estallado la paz -1966-).

Plus:

Incierta gloria, de Joan Sales i Vallès (1957)
Primera memoria, de Ana María Matute (1959)
Los vencidos, de Antonio Ferres (1960)
La plaza del diamante, de Mercè Rodoreda (1962)
La ventana daba al río, de Rafael García Serrano (1963)
Los soldados lloran de noche, de Ana María Matute (1964)
Diálogo con la muerte (un testamento español), de Arthur Koestler (1966)
Las últimas banderas, de Ángel María de Lera (1967)
El otro árbol de Guernica, de José Luis Castresana Martínez (1967)
San Camilo, 1936, de Camilo José Cela (1969)
Si te dicen que caí, de Juan Marsé (1973)
En el día de hoy, de Jesús Torbado (1976)
El Ebro se tiñó de rojo, de Karl von Vereiter (1977)
Desde la noche y la niebla, de Juana Doña Jimenez (1978)
Muerte a los curas, de José Luis Martín Vigil (1978)
La viña de Nabot, de Segundo Serrano Poncela (1979)
Largo noviembre de Madrid (1980), La tierra será un paraíso (1986), y Capital de la gloria (2003), trilogía de Juan Eduardo Zúñiga
Un día volveré, de Juan Marsé (1982)
Herrumbrosas lanzas, de Juan Benet (1983)
La guerra del general Escobar, de José Luis Olaizola (1983)
Cita de fantasmas, de Manuel Andújar (1984)
Luna de lobos, de Julio Llamazares (1985)
Madera de héroe, de Miguel Delibes (1987)
Historia de una maestra, de Josefina Aldecoa (1990)

christiane dit: à

Dans son émission « L’heure Bleue », le vendredi 7 septembre, sur France Inter, quand Laure Adler reçut Javier Cercas pour ce roman, elle s’attarda sur la réaction de la mère du narrateur, évoquant ce passage que je n’ai pas encore lu. La mère donc dit à son fils qu’elle ne comprend pas pourquoi il n’a toujours pas écrit ce livre, puisqu’il est écrivain. Celui-ci s’inquiète – Et si tu n’aimes pas ce que tu lis ? et là cette réponse de la mère que je n’ai pas oubliée : – Depuis quand tu écris tes livres pour que je les aime ?
Hâte d’arriver à ce passage. C’est une tel amour entre une mère et son fils.
Quant au titre du billet, Pat.V. : « Qu’est-ce qu’un héros ? », je crois comprendre que si ce jeune homme avait perdu la vie pour « une bonne cause », il aurait été commémoré et honoré comme un héros.
DHH rappelait il y a peu que l’Histoire est écrite par les vainqueurs. Personne n’a donc écrit l’histoire de Manuel Mena sauf ce fils pour sa mère. Et aucun autre écrivain n’aurait pu le faire… Est-ce pour l’écrire qu’il a eu besoin de se dédoubler ?

Chaloux dit: à

Mes conseils avisés n’ont pourtant pas pu éviter le naufrage littéraire du pauvre Blabla, dont le livre ne verra bien entendu jamais le jour. Mais il est singulier -ici le thème du fantôme, là l’épopée séfarade, que des morceaux s’en retrouvent ailleurs, preuve que ça ne valait pas la peine de l’écrire, il se serait donné bien de l’embarras pour rien,- qu’il se repose.

Pablo75 dit: à

Plus:

El jinete polaco, de Antonio Muñoz Molina (1991)
Tu nombre envenena mis sueños, de Joaquín Leguina (1992)
Leyenda del César visionario, de Francisco Umbral (1992)
Madrid 1940. Memorias de un joven fascista, de Francisco Umbral (1993)
Mujeres de negro, de Josefina Aldecoa (1994)
Trilogía Dies Irae, de Manuel Fernández Álvarez (1995)
La larga marcha, de Rafael Chirbes (1996)
Capital del dolor, de Francisco Umbral (1996)
El niño republicano, de Eduardo Haro Tecglen (1996)
La monja libertaria (o Libertarias), de Antonio Rabinad (1996)
La fuerza del destino, de Josefina Aldecoa (1997)
El lápiz del carpintero, de Manuel Rivas (1998)
Arde Madrid, de Eduardo Haro Tegclen (1999)
El nombre que ahora digo, de Antonio Soler (1999)
Las bicicletas son para el verano, de Fernando Fernán Gómez (1999
Cielos de barro, de Dulce Chacón (2000)
La noche de los cuatro caminos. Una historia del Maquis. Madrid, 1945, de Andrés Trapiello (2001)
La voz dormida, de Dulce Chacón (2002)
La brigadista. Diario de una dinamitera de la guerra civil, de Elisabeta Parshina (2002)
Las trece rosas, de Jeús Ferrero (2003)
Querido Eugenio, de Juana Doña (2003)
El hijo del acordeonista, de Bernardo Atxaga (2003)
Los girasoles ciegos, de Alberto Méndez (2004)
Los naúfrafos del Stanbrook, de Rafael Torres (2004)
Las voces del Pamano, de Jaume Cabré i Fabre (2004)
Los rojos de ultramar, de Jordi Soler (2004)
Carta blanca, de Lorenzo Silva (2004)
Trece rosas rojas, de Carlos Fonseca (2005)
Muerte de un nacional, de Rebecca Pawel (2005)
Trenes en la niebla, de Manuel Rico (2005)
Noche de alacranes, de Alfredo Gómez Cerdá (2005)
Mala gente que camina, de Benjamín Prado (2006)
Días de llamas, de Juan Iturralde (2006)
Los libros arden mal, de Manuel Rivas (2006)
La higuera, de Ramiro Pinilla (2006)
Martina, la rosa número trece, de Ángeles López (2006)
La maternidad de Elna, de Assumpta Montellà (2007)
El corazón helado, de Almudena Grandes (2007)
La piel del olvido, de Antonio J. Durán (2007)
La enfermera de Brunete, de Manuel Maristany (2007)
Invierno en Madrid, de J.C. Sansom (2007)
Las lágrimas de San Lorenzo, de Gorka Garmendia (2007)
Habíamos ganado la guerra, de Esther Tusquets (2007)
El séptimo velo, de Juan Manuel de Prada (2007)
La Desbandá, de Luis Melero (2008)
La mula, de Juan Eslaba Galán (2008)
Cuatro días de enero, de Jordi Sierra i Fabra (2008)
La mujer del maquis, de Ana R. Cañil (2008)
A los cuatro vientos, de Dave Boling (2008)
El secreto del brigadista, de Andreu Claret Serra (2008)
Dientes de leche, de Ignacio Martínez de Pisón (2008)

Pablo75 dit: à

Plus:

La lista de los catorce, de Nacho Guirado (2009)
La noche de los tiempos, de Antonio Muñoz Molina (2009)
Una mañana de marzo, de Joaquín M. Barrero (2009)
Tiempo de memoria, de Carlos Fonseca (2009)
La fiesta del oso, de Jordi Soler (2009)
Mañana no será lo que Dios quiera, de Luis García Montero (2009)
Soldados de Salamina, de Javier Cercas (2009)
Los días grises, de Antonio Isasi-Isasmendi (2009)
Inés y la alegría, de Almudena Grandes (2010)
Díme quién soy, de Julia Navarro (2010)
La identidad perdida, de Lola Moreno (2010)
Unos cara al sol, otros a la sombra, de Carlos Sánchez Sáez (2010)
Siete días de julio, de Jordi Serra i Fabra (2010)
Riña de gatos, de Eduardo Mendoza (2010)
Cinco días de octubre, de Jordi Serra i Fabra (2011)
Sin un adiós, de Gloria Ruiz (2011)
Sombras en el tiempo, de Jordi Serra i Fabra (2011)
El tiempo escondido, de Joaquín M. Barrero (2011)
El reclamo, de Raúl del Pozo (2011)
Las arrugas del tiempo, de Purificación Estarli (2011)
Donde nadie te encuentre, de Alicia Giménez Bartlett (2011)
El error azul, de Javier Lorenzo (2011)
Si a los tres años no he vuelto, de Ana R. Cañil (2011)
La Capitana, de Elsa Osorio (2012)
Detrás de la lluvia, de Joaquín M. Barrero (2012)
El rayo dormido, de Carmen Amoraga (2012)
Morir bajo dos banderas, de Alejandro Martínez Gallo (2012)
Memoria de unos ojos pintados, de Lluís Llach (2012)
Ayer no más, de Andrés Trapiello (2012)
Las tres heridas, de Paloma Sánchez-Garnica (2012)
El lector de Julio Verne, de Almudena Grandes (2012)
El último invierno, de Raúl Montilla (2013)
El tiempo de los héroes, de Javier Reverte (2013)
Dos días de mayo, de Jordi Serra i Fabra (2013)
La cáscara amarga, de Jesús Ruiz Mantilla (2013)
La vida cuando era nuestra, de Marian Izaguirre (2013)
Guerreros y traidores, de Jorge Martínez Reverte (2014)
Antonia, de Nieves Concostrina (2014)
Las tres bodas de Manolita, de Almudena Grandes (2014)
Pacto de lealtad, de Gonzalo Giner (2014)
Mujeres que caminan sobre hielo, de Gloria Ortiz (2014)
Piel de lobo, de Manuel Pérez Recio (2014)
El otro reino de la muerte, de Gamel Woolsey (2014)
Operación Matrioska, de Isidro F. Carbonero Rodríguez (2015)
La lengua de los secretos, de Martín Abrisketa (2015)
¡Quemad Barcelona!, de Guillem Martí (2015)
La abuela civil española, de Andrea Stefanoni (2015)
Tu nombre con tinta de café, de Fernando Martínez López (2015)
Yo fui presa de Franco, de Fernando Cardero Elso y Fernando Cardero Azofra (2015)
Tormenta en la memoria, de Francisco González Tejera (2015)
Final de Travesía, de Jesús Ulled (2016)
El invierno en tu rostro, de Carla Montero (2016)
Los imprescindibles, de Raimundo Castro (2016)
Las transiciones, de Vicente Valero (2016)

Chaloux dit: à

On voit quelle urgence il y avait! Hilarant.

CLopine dit: à

PFfff… Quelqu’un peut-il expliquer à Christiane qu’une fois de plus, elle se trompe lourdement et dévoile son… sa… (bon, bref, j’arrête là.) Le neveu Manuel A ETE CELEBRE EN HEROS, bon dlà de bois… Et son « sacrifice glorieux » a même rapporté une rente à sa famille… Ah là, c’est-y pas dieu possible d’être aussi… (allez je me tais)

Pablo75 dit: à

Plus celles qu’on a publié depuis 2016, dont celle de Cercas.

Chaloux dit: à

Pierre Assouline, où placeriez-vous, sur l’échelle des chefs-d’œuvre (si cette échelle existe, bien entendu, et si vous n’avez pas peur d’en tomber), l’ouvrage de Cercas dans les listes de Pablo? Quelle nouveauté apporte-t-il? Qu’est-ce qui fait qu’il sort du lot? Comment le situeriez-vous, par rapport, par exemple à Primera memoria, de Ana María Matute (1959)?

CLopine dit: à

Chaloux et Pablo75, vous êtes sur la mauvaise pente, celle où glissent d’habitude les adolescents boutonneux. Ces derniers commencent avec raison par vouloir tuer le père, et relèvent les contradictions des « grandes personnes », avec délectation. Donc ça commence bien.

Mais après ça devient n’importe quoi. Poussés par leurs glandes les dits-adolescents boutonneux se mettent à dénigrer ceci, et cela, partent de détails insignifiants pour rejeter des « tout » parfaitement cohérents, confondent leurs propres pulsions spermatiques avec les intentions d’autrui, bref, à devenir pénibles.

Or, on sait tous, sur ce blog, que Pablo75 est un passionné ibérique. (pour dire vite, hein). Alors, évidemment, faut qu’il la ramène si notre hôte se met à chroniquer un livre de Cercas. Encore d’accord, et j’attendais avec curiosité sa réaction, et ses éclairages à lui

Mais il nous fait le coup de l’ado insupportable qui, du coin de son radiateur, dénigre le prof non pour ce qu’il dit ou enseigne, mais parce qu’il n’a pas la bonne coupe de cheveux…

Et le copain Chaloux qui en rajoute une couche dans le ricanement prépubère…

Dites, c’est pas un peu fini la régression ? Pouvez-vous pas dire tout simplement l’effet que le bouquin de Cercas a produit sur vous ?

Pablo75 dit: à

Plus ceux…. dont celui (novelas est féminin).

Chaloux dit: à

Par rapport à El rayo dormido, de Carmen Amoraga (2012)? Par rapport à En el día de hoy, de Jesús Torbado (1976)? Par rapport à Mujeres de negro, de Josefina Aldecoa (1994)?

Chaloux dit: à

Clopine, le débat est au contraire très intéressant, tout à fait sérieux et parfaitement adulte. Votre absence de conscience historique par-delà les perspectives de votre propre histoire vous le cache. Est-ce une raison pour que d’autres ne le voient pas?

Pablo75 dit: à

Clopine, occupe-toi de tes… abeilles.

Quand tu sors des thèmes que tu connais bien (ton bled) tu ne dis que des co.nneries.

Chaloux dit: à

Clopine, vous ne savez pas s’il n’y a pas dans ces listes un chef-d’œuvre mille fois plus grand que celui de Cercas, passé inaperçu en France -et même peut-être en Espagne- jamais traduit parce que son auteur n’était pas assez visible ou bankable. Bref vous ignorez si on vous donne du foin ou du caviar. Vous mangez.
Si Pierre Assouline est l’immense critique que vous dites, ce dont je ne doute pas un instant, il n’aura pas manqué de soupeser chacun de ces ouvrages, d’être allé au bout du pire et du meilleur, pour débusquer enfin le livre que chacun doit avoir lu. Je ne le soupçonne pas un instant d’être embourbé dans le marketing de la rentrée littéraire. Attendez qu’il nous réponde. Il va nous le prouver.

CLopine dit: à

D’accord, mais alors, débattez un peu mieux, s’il vous plaît. La litanie de références assénée comme les grains d’un chapelet, là, ça n’élève aucun débat – compte tenu que vous ne dites rien d’autre que les titres des livres…

Pfff… Tiens, fatigue d’un coup. Je croyais qu’au moins Pablo75 allait avoir quelque chose à dire, sur la manière dont des gens du peuple peuvent ainsi avoir tort en étant des « purs »… Et nous parler de l’Espagne… Mais bon.

L’accès à votre coeur, Pablo75, serait-il bouché par la barrette des médailles de votre érudition, pour que vous puissiez exprimer un sentiment vrai à l’issue de la lecture de Cercas ?

(ps : je crois bien que personne n’a encore réussi à me faire taire. Sauf moi-même, évidemment. Encore faut-il que je le veuille.)

PPS : je sais aussi être rugueuse et désagréable : ça n’est pas un privilège à vous réservé, non mais.

Alexia Neuhoff dit: à

Et… Maria Republica de Agustín Gómez-Arcos ?

christiane dit: à

Eh bien, dites-donc, Clopine, je me demande si nous lisons le même livre ? « Fêté comme un héros » ?

« Je me demandais désormais si le fait de la considérer honteuse était une raison suffisante pour ne pas la raconter, pour continuer à la cacher (…)
Tous se contentèrent de la version brumeuse que leur en donna son aide de camp, personne n’eut envie de parler avec les compagnons et les supérieurs qui avaient lutté à ses côtés, (…) quelques mois seulement après la mort de Manuel Mena, la famille ne faisait quasiment plus mention de son nom (…) sa mère et ses sœurs détruisirent tous ses papiers, souvenirs et affaires…. » Continuez à distribuer vos bons et mauvais points et surtout continuez à ne pas me lire car là vous êtes franchement ridicule. Ecoutez donc les sages conseils de Pablo et Chaloux.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

« qu’est-ce que ça vaut? (J’avoue éviter désormais d’acheter les bouquins d’Actes-Sud). »

À 20 ans, le thème de la guerre civile me gonflait déjà. La famille de mon père était anti-franquiste, celle de ma mère, franquiste, avec 2 frères genre le héros du livre de Cercas – les deux partant à la guerre volontaires à 17 et 18 ans pour sauver la patrie, l’un la faisant dans l’aviation et l’autre dans les batailles les plus dures, dont celle de Teruel avec un froid sibérien. Quand les deux familles se réunissaient (Noël, vacances), ça hurlait. Et quand on n’allait pas en vacances dans la famille de ma mère on allait à la montagne, dans le village où habitait un vieux oncle de mon père, franquiste, mais qui racontait les choses atroces, d’une sauvagerie ahurissante, que les partisans de Franco avaient fait dans la zone aux « rojos » dans les premiers jours de la guerre. Comme tous les espagnols de ma génération on avait ras-la-casquette d’entendre « les vieux » parler de La Guerra.

Et dans mon cas, ça dure encore…

Ne lisant pas, en plus, les romans contemporains ni français ni espagnols, ce n’est donc pas moi qui va se taper un livre sur ce thème (je n’en ai lu très peu dans ma vie). Le livre de Cercas, que pour des raisons professionnelles j’ai en ebook, j’ai commencé à le lire, comme je fais avec tous les livres que je reçois, pour voir si son style « m’éblouissait » (la seule justification pour moi de lire un roman contemporain), mais ça n’a pas été le cas, loin de là: il écrit de façon banale, non reconnaissable, donc, pour moi pas intéressante. Je parle « d’éblouissement » parce que je me rappelle encore d’avoir été ébloui en lisant le début du premier roman, « Juegos de la edad tardía », d’un auteur alors inconnu et qui est devenu célèbre grâce à ce livre: Luis Landero. Même si après quelques pages, sa « lumière » est devenu de moins en moins éblouissante, pour finir presque éteinte, son style m’a quand même intéressé suffisamment pour finir le livre.

Donc, tout ça pour te dire que je ne peux rien te dire sur ce livre. Si le thème t’intéresse, essaie – ou attends l’édition de poche. Sinon…

Pablo75 dit: à

@ Alexia Neuhof

« Et… Maria Republica de Agustín Gómez-Arcos ? »

Contrairement aux apparences, ce n’est pas une liste exhaustive.

Et Alii dit: à

« Les vainqueurs l’écrivent les vaincus racontent l’histoire… »

Pablo75 dit: à

@ Clopine

« D’accord, mais alors, débattez… »

« Je croyais qu’au moins … »

« L’accès à votre coeur… »

Tes conseils, tes croyances, tes observations… tu crois vraiment que ça intéresse quelqu’un ici?

En tout cas, moi ils me laissent froid.

Tu es beaucoup plus intéressante quand tu parles de tes ânes que quand tu te déguises en maîtresse d’école des années 50 ou en psychologue à deux balles.

Chaloux dit: à

Pablo, je croule sous les piles de bouquins à lire et à relire, il y en a partout dans mon bureau, et j’évite aussi les romans contemporains. Ce que je voulais dire, je suppose après toi, c’est que ces bouquins à thèmes répétitifs on n’y comprend rien si on n’a pas une idée claire du corpus dans lequel ils s’inscrivent. Lire sans avoir même conscience de cette question, c’est manger la ration qu’on t’impose. C’est ce que Sainte Clopine ne comprend pas, parce qu’en lisant le Cercas elle a l’illusion de participer à un évènement important alors qu’elle ne fait qu’acheter ce qu’on lui (re)commande d’acheter avec l’illusion supplémentaire de l’avoir choisi. Tout notre temps.

Janssen J-J dit: à

et moi, je sais pourquoi pierre Guyotat occupe une place considérable dans la littérature française du 20e siècle, à la différence de JP Sartre. Récemment encore, dans Idiotie, nous informe Ch., je lis ceci : « Abattre mon je, vivre sans. Sans retenue, les seuls sens, animal. Exister sans être ».
Or, elle n’aurait rien compris au film Cercas, d’après sa meilleure amie qui se contient ? Mais c’est qu’il lui faudrait son Passoul quotidien pour se remettre en selle. Tu sais, elle rests sur son fil pendant que le monde poursuit sa course folle : incroyab’ qu’elle est frénétique, à vouloir tout contrôler (YK), jamais pouvoir avouer le moindre de son écœurement, le dire seulement : « désolée, Passou, je suis pas d’accord avec toi. Non assurément c’est vraiment pas le meilleur des Cercas, hein… » Ne l’a-ton point vue soritre pour aller consoler Paul Edel ou Michel Widerganger sur les autres chaînes ? (Laure Adler vs Laura Delair chez Télérama).
On attend avec beaucoup d’impatiences quelqu’extrait bien senti de ses émois émotionnellement émus de la lecture des essais balistiques de Paul Virilio. Ou bien une analyse de l’influence de cet urbaniste littéraire dans l’histoire de l’architecture, comparée à celle de Fernand Pouillon, ce héros, que sais-je encore (coule, c’est YK).

Chaloux dit: à

Et si je ne me trompe, c’est aussi la fonction et le devoir du grand critique littéraire que de situer dans un corpus élargi qui démontre qu’il domine le sujet, l’œuvre dont il fait l’éloge. Sinon, quoi?

Je ne vois pas où, dans ce débat essentiel, se situe le problème pubère.

Janssen J-J dit: à

mais surtout ce que je voudrais dire d’initelligible (pourquoi chercher à se faire comprendre ?), c’est que la beauté et la vérité des listes figure toujours dans ses manques. Donc, « l’agneau carnivore »(AGA), tel une météorite trop tôt emportée par le sida.

Pablo75 dit: à

@ Et Alii

En Espagne, vainqueurs et vaincus ont raconté la guerre. Les uns dans l’exile, les autres en Espagne. Et beaucoup des romans des vaincus exilés ont été publiés dans l’Espagne franquiste pendant « le dégel » des années 60. Franco n’a jamais eu très peur de la littérature des vaincus.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

« Lire sans avoir même conscience de cette question, c’est manger la ration qu’on t’impose. C’est ce que Sainte Clopine ne comprend pas, parce qu’en lisant le Cercas elle a l’illusion de participer à un évènement important alors qu’elle ne fait qu’acheter ce qu’on lui (re)commande d’acheter avec l’illusion supplémentaire de l’avoir choisi. Tout notre temps. »

Totalement d’accord.

Janssen J-J dit: à

Avoir à démontrer pour s’en convaincre, la profondeur ou le génie de se sentences inspirées en s’auto-citant, pour se délester de la flèche empoisonnée de la prépuberté, boil une tactique moyenne qu’avait bien compris Gombrowicz dans Yvonne, etc. (coule, c’est YK, grand pardon).

Pablo75 dit: à

@ Clopine

« L’accès à votre coeur, Pablo75, serait-il bouché par la barrette des médailles de votre érudition. »

Mais quelle érudition? Je connais bien 3 ou 4 thèmes, c’est tout. Et il y a des milliers de thèmes dans la vie…

Janssen J-J dit: à

avant de chroniquer un bouquin Passoul, prière désormais de le situer dans l’historicité d’un corpus légitime d’équivalences a priori, sinon personne te fera jamais confiance. Mais surtout, pourquoi aller toujours chercher ces Espingouins, quand le somptueux P. Morand le vénitien troub’ n’attend plus que le secours de ta noble plume pour l’exhausser de l’enfer où il est justement maintenu(coule, YK). T’as pas le droit de t’abaisser ainsi, en ne faisant pas l’effort de te situer dans la hiérarchie de mes goûts, moi qui croule déjà sous les piles. Tu m’sers à quoi, là ?

Chaloux dit: à

J’enjambe cette flaque.

Chaloux dit: à

La visqueuse n’a pas lu Venises. Surtout qu’elle n’y touche pas. Elle salirait.

Chaloux dit: à

Clopine, vous engagez un débat et vous disparaissez. Ce n’est pas très correct. On vous a connue plus distinguée fermière.

hamlet dit: à

Amo todas las cosas,
y entre todos los fuegos
sólo el amor no gasta,
por eso voy de vida en vida,
de guitarra en guitarra,
y no le tengo miedo
a la luz ni a la sombra,
y porque casi soy de tierra pura
tengo cucharas para el infinito.

hamlet dit: à

il aurait fallu ajouter « aujourd’hui » à la fin du titre de cet article :

« qu’est-ce qu’un héros aujourd’hui ? ».

parce que la notion de héros évolue au fil du temps.

de sorte de trouver la réponse à la réponse : « à quoi sert un héros ? »

et en effet, au court de l’Histoire, les héros ont servi à un tas de trucs divers et différents, à tel point que dans chaque guerre, on en retrouvait dans chaque camps, leurs héros les guidaient !

c’est ce qu’on appelle « la force d’attraction » du héros !!!

le héros est celui qui guide parce que tous aspiraient à lui ressembler.

hamlet dit: à

sérieux, quelqu’un peut-il répondre à cette question :

à quoi pourraient bien servir les héros aujourd’hui ?

autant on voit ça servait avant, autant je ne vois pas du tout à quoi ça peut servir aujourd’hui.

hamlet dit: à

par contre je vois tout à fait pourquoi « Actes Sud » nous pond ce genre de bouquins aujourd’hui.

ce serait peut-être ça l’héroïsme aujourd’hui ?

refuser de tomber dans le panneau ?

hamlet dit: à

un acte de résistance ?

ce serait drôle ! non ?

parce que c’est bien de l’enfumage toutes ces histoires ? non ?

parce que si on veut trouver des gens qui sopnt loin d’être héroïques, genre magouilles and co, il faut peut-être aller les chercher là-bas, chez cet éditeur ?

sérieux c’est quoi toutes ces salades ?

Chaloux dit: à

Fiché S, dissimulation de preuves, poèmes bizarres, soupçons de dérive sectaire, départ de G.C., le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne s’arrange pas pour lo mejor que le ha ocurrido a Francia en los últimos años.

Tiens! Encore de l’espagnol!

Quelle farce, mon Dieu.(Ça, c’est du français).

hamlet dit: à

je crois que dans toute l’histoire occidentale on n’a jamais fait un tel grand écart entre les réalités et ce qu’on veut nous faire croire de ces réalités.

et ce pauvre Javier qui se retrouve mêlé à ces salades.

il est au courant Cercas ? quelqu’un lui a expliqué la situation ?

ils enfument même leurs écrivains !

sérieux c’est très héroïque comme histoire…

CLopine dit: à

excusez ma disparition, due à mes tâches ménagères. J’entends bien la remarque de Chaloux (ou est-ce Pablo75 ?) qui demande à notre hôte de replacer sa critique dans le champ (fortement cultivé, donc) des livres traitant « du même sujet ». Mais est-ce bien le même sujet ?

Hamlet, pour moi Cédric Herrou est un héros. Car le héros de notre temps est ordinaire, surtout sans exaltation, sans appel à la grandeur, à la noblesse et au doigt de dieu. La figure du héros doit devenir comme le conglomérat d’une conscience collective, non un objet de culte. Et là, contrairement à ce que vous pensez, le héros est non seulement nécessaire mais indispensable. On n’y arrivera pas sans lui.

Chaloux dit: à

ma disparition, due à mes tâches ménagères

Clopine, vous êtes bouchée à l’Ajax?

hamlet dit: à

non non non, je sais lire, les gros titres dans les journaux, le lendemain des quarts de finale ils disaient tous que Lloris, le gardien de notre équipe nationale avait été le « héros du match » !

croyez-moi Clopine, les écrivains ne savent plus prendre de risques de nos jours, ils sont capables de trouver des héros à la pelle dans l’histoire mais aucun n’oserait utiliser ce mot pour désigner un de leurs contemporains !

les véritables littérateurs aujourd’hui sont les journalistes, au moins eux n’ont pas peur de dire d’un gardien de but qu’il est un héros !

Pat V dit: à

CLopine dit: 18 septembre 2018 à 18 h 49 min

Vous avez raison de souligner la vision de ces listes indigestes Clopine.
Surtout que dans un second temps le garde champêtre après ses bruits de tambour outre pyrénéens précise qu’ il est incapable de rentrer dans le détail des thématiques de ces romans qui ont à voir sur un même sujet!
Et dire qu’ il voulait maintenir la dragée haute en compagnie d’ une autre brêle de comptoir à WGG, maintenant à Passou et à tutti quanti.
Pauvre de nous!

hamlet dit: à

Jonathan Jahan est un héros.

hamlet dit: à

il faut rendre cette gloire à notre président Macron, il a fait de Jonathan Jahan un héros national !

Chaloux dit: à

Pablo, je ne sais pas si tu es comme moi, mais quand un immense artiste, une espèce de Léonard, capable de peindre (ô miracle) une Joconde à l’usage des pingouins, m’insulte, je me tiens quoi. Parce que tout de même, le génie est le génie. On ne plaisante pas avec ça.

https://www.youtube.com/watch?v=9lB0-XwQrTE

Chaloux dit: à

C’est sacré.

Pat V dit: à

Restez sur le sujet Chaloux car personne ne redressera vos habitudes de « donneuses » et pas que de leçons!
Que vous fassiez ici votre manège que je ne prendrai même pas la peine de qualifier, cela ne me dérange en aucune manière.
Continuez à parler musique et de ce que vous voudrez. J’ espérai me renseigner sur la littérature espagnole.
Ce sera pour une autre fois.
Pablo, c’ est du rentre dedans, du franco sans jeu de mots mais vous, c’ est du genre fielleux.
Continuez vos pissettes et risettes et gardez vos illusions. A deux on est mieux, spécialement sur ce blog.
😉

Chaloux dit: à

Dites, PatV, une brêle de comptoir vaut bien une brêle des Beaux-Arts.
De plus, vous vous trompez, je ne vous donne pas (il y a longtemps que c’est fait), je me contente de recycler.

D. dit: à

Janssen J-J dit: 18 septembre 2018 à 17 h 16 min

et pas les chiennes qui font miaou ?

pourquoi, t’en es une ?

D. dit: à

Chaloux dit: 18 septembre 2018 à 18 h 48 min

Pierre Assouline, où placeriez-vous (…)

…m’est avis que vous allez attendre longtemps la réponse, Chaloux.

Jean Langoncet dit: à

@qui a fait ses classes d’officier un peu rapidement
boots of spanish leather
https://vimeo.com/20204690
(vous auriez pu le vivre, le célébrer et vous êtes passés à coté – cela dit, on survit sans)

Chaloux dit: à

De plus, Pat V, je vous signale que je n’ai établi aucune relation objective entre votre post, le mien et votre identité. Je me contente de transmettre à Pablo que vous insultez -ainsi que moi-même- un lien Internet -en l’occurrence un artiste des plus médiocres (j’en connais personnellement d’excellents)- de nature à illustrer mon propos. Si vous trouvez mon compte Youtube -il existe- et que je m’y exhibe en sottes leçons, je vous autorise bien entendu à en fournir le lien.

christiane dit: à

@hamlet dit: 18 septembre 2018 à 20 h 32 min
Bonne question, hamlet, vécue en direct par Pablo dans sa famille aussi divisée que les habitants du petit village d’Ibahernando. J.Cercas, lui, la vit par le passage du temps : la gloire et la honte ont changé de camp et ce triste jeune « héros » phalangiste d’un temps d’abord légendaire devient négatif et bien encombrant dans sa mémoire. Un déroulé du roman-biographie qui fait tomber le héros de son piédestal, surtout quand Cercas décrit sa tristesse désabusée lors de ces derniers mois de vie militaire pendant cette guerre. Mais la rigueur de l’enquête n’empêche pas la tendresse filiale (heureux dédoublement du narrateur). Le titre du roman-enquête est bien choisi qui fait de ce monarque celui des ombres.

poussière dit: à

la rdl qui devient fort boyard mais où va-t-on ?

Pat V dit: à

Doublement fielleux Chaloux ( et j’ arrête là, car on connait votre extrême jouissance aux vaines polémiques ), car traiter quelqu’ un de « garde champêtre » ce n’ est pas une insulte, contrairement au  » crétin ou andouille  » etc… proféré par votre ami de blog il y a quelques temps.
Et votre avis esthétique bien entendu vous regarde, j’ assume mes œuvres (vidéo faite à l’ époque aimablement à la demande d’ un jeune professionnel, on fait des erreurs, on apprend…)et leur confrontation publique. Mais vous, à part reprendre tout le monde ici, quels sont vos  » œuvre » à vous?

Chaloux dit: à

Moi, Pat V, je n’ai pas d’œuvre, je suis une brêle de comptoir. -Je souhaite que vous ne vous sentiez pas insulté quand je reprends les termes mêmes de vos insultes-.

Chaloux dit: à

Accessoirement, Pat V, je ne suis pas plus fielleux que vous. Vous êtes un fielleux qui se produit publiquement et je suis un fielleux qui ne se produit pas publiquement. C’est toute la différence entre nous.

Pat V dit: à

Voyons, pas de fausse modestie Chaloux, c’ est vous qui parlez d’ un blog votre et de textes anciens que vous désireriez reprendre, vous en avez même publié un extrait sur ce blog si ma mémoire est bonne.
Mais bon, je m’ en fout!
Bonne soirée à tous.

Chaloux dit: à

traiter quelqu’ un de « garde champêtre »

En bon français, en compagnie d’ une autre brêle de comptoir signifie qu’il y a bien deux brêles.
Aux innocents etc.

Pat V dit: à

Chaloux dit: 18 septembre 2018 à 22 h 03 min

Là, vous me faites rire, c’ est byzantin au possible votre phrase! 😉

Allez, je vous laisse, c’ est l’ heure de votre dialogue musical en toute impunité sur ce blog.

Chaloux dit: à

Il est vrai que brêle de comptoir n’est pas particulièrement byzantin. C’est une différence entre nous que je vous accorde.

poussière dit: à

« si ma grand-mère avait des roulettes etc » comme disait ma tante

poussière dit: à

pas touche à little sister
sinon encore et toujours familles etc

P. comme Paris dit: à

Bonjour, Monsieur Pierre Assouline,

Que la langue française est douce.
Le seul pays qui ai appelé une période de son évolution : « La Terreur ».

Delaporte dit: à

Rayonnement de la France dans le monde, qui sera choisi pour représenter le cinéma français à Hollywood ? Le suspense est intenable :

« Qui représentera la France aux Oscars 2019 ? Le choix se fera entre « Climax » de Gaspar Noé, « La Douleur » d’Emmanuel Finkiel, « Jusqu’à la garde » de Xavier Legrand, « Mademoiselle de Joncquières » d’Emmanuel Mouret et « Les Quatre Sœurs » de Claude Lanzmann. »

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Ne me dis pas que l’escroc qui apparait dans la vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=9lB0-XwQrTE

c’est Pat V? Ça serait trop beau pour être vrai !

J’ai dû relire votre dialogue pour comprendre cela. J’ai bien compris? Et si c’est le cas, comment tu as trouvé cela?

Jean Langoncet dit: à

@comment tu as trouvé cela?
douteux

Chaloux dit: à

Pablo, je n’affirme rien, mais il semble en effet qu’il se soit reconnu.
Ne l’accable pas, ce n’est certainement pas un mauvais bougre.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Mais comment tu as trouvé cela? C’est une casserole (comme dirait l’autre à la TV) grandiose !!!

Chaloux dit: à

@Pablo.

 » Et si c’est le cas, comment tu as trouvé cela? »

Je crois qu’on peut affirmer que c’est un hasard affreux. Je cherchais un truc bien nul pour illustrer mon propos, il était dans la colonne de droite, preuve que sans doute je l’avais déjà vu. J’ai cliqué, j’ai copié le lien, en réalité sans savoir (j’ai peut-être su quelque chose, mais oublié entre-temps, j’oublie très vite ce qui se passe ici, – la malice d’Internet), et il semble en effet, d’après sa réaction, que j’aie tapé dans le mille. Je m’en veux énormément. Mon épouse est furieuse. Mes enfants -ceux que je n’ai pas encore foutu à la porte- m’insultent, ils me disent que c’est pire qu’une s.x-tape (qu’est-ce que c’est?). Mon chat me regarde de travers. Le chien grogne. Je suis mort de honte. Je crois que je vais appeler SOS médecins.

Pablo75 dit: à

@ Pat V

J’ai pas compris la raison de ton message « Pat V dit: 18 septembre 2018 à 20 h 54 min ». Et pourquoi tu me cherches après tant de temps où je n’ai pas remarqué ta présence par ici. Je te manque tant? Tu es maso aussi et tu viens chercher ta ration de gifles mensuelle? Tu provoques pour attirer l’attention sur ton existence, toi, l’insignifiant qui n’a rien à dire? C’est quoi le motif intime qui te pousse à venir nous insulter Chaloux et moi ici? Et pourquoi tu détestes tant la musique et tu voudrais que le propriétaire du blog l’interdisse (« c’est l’ heure de votre dialogue musical en toute impunité sur ce blog »)?

C’est quoi le problème de ta vie, Pat? Tu n’arrives pas à digérer ton image de raté total et définitif?

Explique-nous pour qu’on puisse t’aider, Pat…

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Mais tu travailles dans la police, les Services secrets? Ou tu es un génie de l’informatique?

Tu as visité son blog?

« Jean Marie Staive, artiste multi-média, collagiste, art postal.

mardi 18 septembre 2018

Je t’ allumes si tu m’ éteins. »

Je te jure, je dois me pincer pour m’assurer que je ne rêve pas !!!

Chaloux dit: à

Ne te pince pas trop fort au moins! Ou tu devras aussi appeler SOS médecins.
Non, je ne connais pas son blog, mais quelqu’un a dû donner son nom (ici, chez Sergio ou ailleurs) et j’ai certainement regardé s’il y avait quelque chose, mais je n’en ai aucun souvenir. Internet, lui, s’en est souvenu. Je suis vraiment très emm.erdé. Blabla avait donné mille fois son identité ici mais pas lui.

Chaloux dit: à

LVDB chez Sergio.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

C’est les risques du métier. Si quelqu’un fait un blog ou des vidéos sur Youtube avec son nom, il devient public. S’il ne veut pas que son nom se sache, qu’il utilise un pseudo.

Ce qui me fait le plus rire c’est qu’il est venu ici ce soir uniquement pour provoquer et qu’il est obligé de sortir d’ici en courant, la queue entre les jambes…

Malheureusement je crois que maintenant qu’il est grillé il ne va plus revenir.

Encore un exemple (l’autre était celui de Blabla) du fait que la réalité dépassera toujours la fiction !!

Pablo75 dit: à

Je vais aller me coucher, mais je ne suis pas sûr de pouvoir dormir cette nuit. J’ai peur que les fous rires m’en empêchent !!

(Demain je te réponds sur la personnalité de Debussy et le mystère Ravel).

renato dit: à

« LVDB chez Sergio. »

Plus qu’une profanation une atteinte à la personne.

Chaloux dit: à

En même temps, je me dis que ça lui fait une publicité gratuite, – mais c’est vrai que ça parait un peu peint avec la queue du chien. Quand il est content.

Bételgeuse dit: à

A N à 19h : et Ana non du même.

Chaloux dit: à

Non, ce n’est peut-être pas LVDB (je retire le nom l’artiste que je remplace par des points de suspension. L’emplacement en italiques).

Message à JJJ : sur l’autre chaîne, comme tu dis, Morigène n’est pas lvdb mais Pat V, alias versubtil, alias …...
On le reconnaît facilement grâce à un tic qui le trahit toujours. Je t’en dirai plus si ça t’intéresse.

Écrit par : un tuyauteur à jjj | 05/07/2018

Bételgeuse dit: à

Renato, sans avoir lu, j’ai cru comprendre que cette femme ne recule devant rien ni personne ou encore aucune circonstance. Je ne sais trop si d’autres morts réussiraient à l’affecter. Personnellement j’ai toujours pensé qu’elle en avait un grain , qui selon , peut convenir comme des pièces parviennent à s’ajuster.

Chaloux dit: à

Mon épouse me fout à la porte pour cette nuit. Quelqu’un connait-il un hôtel par cher : XVIe, XVIIe -à la limite XVe-?

renato dit: à

Ecrire sur le blog de quelqu’un qui ne peut plus l’administrer est une action d’une grande inélégance.

Chaloux dit: à

PaS cher…

Bonne nuit!

Chaloux dit: à

Oui, Renato, je l’ai dit plusieurs fois ici, mais les gentlemen comme Gigi ont paru peu affectés par mes propos.

(Finalement, fausse alerte, je peux dormir sur le canapé).

Petit Rappel dit: à

« le héros de notre temps est ordinaire »
Moi je veux bien, mais alors c’est plutôt un anti-héros.François Hollande au lieu d’Hercule. Un héros c’ est, selon le dictionnaire, un homme divinisé pour ses exploits, auquel s’ajoute parfois de fait une filiation semi-divine. Cette conception du monde grec est passée dans l’Histoire de l’Occident, et dure encore. Se méfier des contrefaçons. Un héros normal, c’est comme un « président normal », ça n’a guère de sens.

Chaloux dit: à

Hollande, divinisé pour ses exploits. C’est moi qui vais me coucher avec le fou-rire!

Pat V dit: à

Pablo75 dit: 19 septembre 2018 à 0 h 11 min

j’ ai écrit :

Pat V dit: 18 septembre 2018 à 20 h 54 min

CLopine dit: 18 septembre 2018 à 18 h 49 min

Vous avez raison de souligner la vision de ces listes indigestes Clopine.
Surtout que dans un second temps le garde champêtre après ses bruits de tambour outre pyrénéens précise qu’ il est incapable de rentrer dans le détail des thématiques de ces romans qui ont à voir sur un même sujet!
Et dire qu’ il voulait maintenir la dragée haute en compagnie d’ une autre brêle de comptoir à WGG, maintenant à Passou et à tutti quanti.
Pauvre de nous!

Il s’ agit d’ une critique, Pablito, rien qu’ une petite critique avec une allusion gentille à vos brèves ( brêles ) musicales de blog. C’ est la forme que cela prend qui me paraît drôle, mais si on ne peut rien dire à vos propos sans se faire couper la tête, où va-t-on?
Vous deux, on dirait les Dalton en demi-portion, 😉 je plaisante, hein. Ma Dalton n’ est pas loin?
Occupé,sport en plein air, je reviens à 14 heures et pas question de me priver d’ intervenir quand cela m’ intéresse et me fait plaisir.
On a qu’ une vie.
Bonne journée à tous.

Bételgeuse dit: à

D, en réponse à la menace qui plane sur nos vies et à votre exigence concernant une protection dans votre bunker de jardin, ne possédant pas les rudiments de la langue exigée pour bénéficier du laisser-passer, je vous informe que des aujourd’hui et afin de faciliter l’acquisition des phonèmes, des noumènes(selon Husserl), je m’en vais faire l’acquisition d’un instrument qui devrait m’aider à acquérir tout ces éléments facilement par le biais de son utilisation après avoir déchiffré, compris,intégré son mode d’emploi écrit en quinze langues dans le but d’une commercialisation globale. La pédale Wawa , antique , compte tenu des évènements est proposée dans toutes les bonnes quincailleries en promotion car comme vous l’avez prévu, la guerre approche sous d’autres formes que celle dont nous avons l’habitude depuis la seconde mondiale dans des ailleurs visités par nombre de grands reporters qui pour certains y laissent leur peau et tout ce qu’elle contenait, étant admis que la méninge est comme une peau.J’attends pour divertir l’angoisse qui nous occupe que les féroces du blog nous assaillent de leur rejets et autres luxuriantes végétations. Bien à vous. Beber.

Pablo75 dit: à

La critique du livre de Cercas par José-Carlos Mainer, l’un des meilleurs spécialistes de littérature espagnole, auteur, entre beaucoup d’autres essais, de « Falange y literatura » (2003):

« Manuel Mena, uno de nosotros
Quizá ‘El monarca de las sombras’, como dice Cercas, es el verdadero final de ‘Soldados de Salamina’. »

https://elpais.com/cultura/2017/02/09/babelia/1486670038_899489.html

Pablo75 dit: à

@ Pat V

Donc, c’est bien toi l' »artiste multi-média, collagiste, art postal » (sic) que sur Youtube nous apprend à peindre en 5 min (je t’avoue que je revois la vidéo en boucle ahuri de ta prestation de bonimenteur), et sur son blog ( http://jeanmarie-staive.blogspot.com/ ) nous montre des chefs-d’oeuvre faits en 5 min comme l’intitulé « Je t’ allumes [sic] si tu m’ éteins » (la faute d’orthographe du titre fait partie de l’oeuvre, est un acte de rébellion artistique contre le système réactionnaire de la langue française, un geste « duchampien » contre le conformisme grammatical français?).

Chaloux dit: à

Salut Pablo. Il faut tout de même ajouter une chose. On commence rarement. Les gens nous insultent et voudraient qu’on en reste là. Euh…non.

Pablo75 dit: à

@ Pat V

Et par curiosité, s’il t’arrivait, par un hasard invraisemblable, d’avoir un client: tu vends combien tes « oeuvres » peintes à la chaine à coup de bombe de peinture multiusages? Par exemple, celle-là: « A la recherche de l’inframince » (un concept qui est, selon toi, une « géniale trouvaille de Marcle Duchamp »)

http://jeanmarie-staive.blogspot.com/2012/10/a-la-recherche-de-linframince.html

oeuvre inspirée par ce texte de Serge Bramly: « Duchamp ne s’emploie le plus souvent qu’à former l’image d’une valeur infime. Qu’est-ce qui est assez inconsistant pour figurer au catalogue de l’infra mince ? La réflexion dépasse rarement le niveau du quantitatif. Il cherche quel corps de métier utilise des instruments pour mesurer les très petites épaisseurs ; peut-être les marchands de plaques de cuivre ? Il pense pressage, laminage, frottage, grattage, glissage, séchage, empesage, et parle de couper la fumée en tranches. Il imagine une loupe pour toucher et, bizarrement, du gruyère plombé pour dentition défectueuse, rap­port inversé de creux et de pleins. Il nous apprend que les odeurs sont plus inframinces que les cou­leurs (on remarquera que sous sa plume la for­mule s’écrit en un mot comme en deux, séparés ou non par un trait d’union : inframince, infra-mince, infra mince ; et comment qualifier ces variations,ces différences ?) Il semble au passage se délecter de l’expression à fleur : En essayant de mettre une surface plane à fleur d’une autre surface plane, dit-il, on passe par des moments infra minces. Il trace des schémas. Il se livre à d’obscurs calculs de poids. Il écrit enfin que l’infra mince peut conduire d’une dimension dans une autre. » Etc, etc, etc.

(J’ai l’impression que pour moi, qui collectionne les co.nneries sur l’art, ton blog va être une mine. J’ai déjà trouvé cette « fulgurance »: « toute oeuvre en général peut se mouvoir librement. On peut la faire boouger avec les mains, avec les instruments des beaux-arts mais aussi avec les yeux et l’esprit »).

Chaloux dit: à

Léonard Dévissé:

une allusion gentille à vos brèves ( brêles ) musicales de blog:
« Et dire qu’ il voulait maintenir la dragée haute en compagnie d’ une autre brêle de comptoir à WGG, maintenant à Passou et à tutti quanti. »

Bref, c’était une faute de frappe. J’ai remarqué que les vieilles frappes faisaient souvent ce genre de faute.

Nous prend vraiment pour de c…, Léonard…

Chaloux dit: à

A moins qu’il ne s’agisse de Léonard des Vessies.

Phil dit: à

La fabrique de l’histoire de Franceculture cause présentement des « demeures d’écrivains » !
Dear Christiane, mandez-nous si la prouesse de ne point nommer Renaud Camus fut réalisée.

Chaloux dit: à

Ce matin, une grosse camionnette m’empêche de sortir mon gros break du garage. Je vais essayer de la faire bouger avec les mains, avec les instruments des beaux-arts mais aussi avec les yeux et l’esprit.

Je vous dirai.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Ça ne marchera pas: parce que la grosse camionnette n’est pas une « oeuvre ». Pour qu’il le devienne il faut que tu fasses appel à un « artiste postal » qui puisse mettre un coup de bombe de peinture multiusages sur elle…

Il te faut minimum un Pat V, plus connu sous le nom de « Léonard des Vessies ».

Chaloux dit: à

Hélas, Pablo, l’artiste postal s’est posté. Quel talent il aurait s’il avait du talent!

hamlet dit: à

c’est pas pour me vanter, mais j’arrvie bien à faire des recherches sur yt.

pour ceux qui ne savent pas comment faire, il suffit juste d’entrer les mots clé de recherche dans la barre de recherche.

ne me remerciez pas c’est gratos…

raymond dit: à

Les héros de l’Iliade, hum, hum, ce sont quand même de « sombres brutes » (Alain).

D. dit: à

Une chose retenue de Benalla ce matin, parmi tant d’autres :
 » (…) j’en passe et des meilleures (…) »

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

« J’ai le gros volume de lettres de Debussy. J’admire Debussy mais je ne l’aime pas beaucoup. Le vrai génie de l’affaire reste pour moi Ravel. »

Avant de lire sa « Correspondance » et après avoir lu « Monsieur Croche » je n’aimais pas Debussy non plus, tout en adorant sa musique. Il me paraissait un type antipathique, étroitement chauvin, prétentieux. Comme avant de lire le Journal des Goncourt ou celui de Jules Renard ou ceux de Bloy, Léautaud, Gide, Morand ou Drieu La Rochelle, je n’aimais pas leurs auteurs.

Je ne sais pas si ça arrive à tout le monde, mais moi quand je lis les écrits intimes (Correspondance, Journaux) d’un auteur à fond, systématiquement, comme s’il s’agissait d’un roman(les plus de 2.000 pages des Lettres de Debussy je les ai lues presque comme un roman à suspense sur un type qui a des gros problèmes avec les gens, mais aussi de création, d’argent et à la fin de santé, et dont on veut savoir s’il va s’en sortir, tellement il est désespéré), quand je lis, donc, pendant des semaines, tous les jours, ce genre d’écrits, je finis toujours par ressentir une sorte de sympathie pour le personnage, même pour les plus antipathiques d’entre eux comme les Goncourt ou ceux aux idées les plus douteuses comme Drieu La Rochelle. C’est comme si au fil du temps ils étaient devenus des amis. Et en tant
qu’amis on finit par les pardonner presque tout.

Du coup, les dernières années de Debussy sont tellement terribles (la guerre, la maladie – un horrible cancer de l’anus – , les dettes, le manque d’inspiration, sa femme…) qu’on finit par aimer ce personnage étrange, très mystérieux au fond, à cause de ses souffrances, de son désespoir si profond, de l’amour si fort qu’il avait pour sa fille Chouchou (morte moins d’un an après lui, à 13 ans) et de sa lucidité devant sa propre vie et devant la mort qui arrivait à grands pas (à seulement 55 ans).

https://www.findagrave.com/memorial/9680661/claude-emma-debussy#view-photo=35416524

Quant à Ravel, voilà encore un autre mystère sans élucider. Mais je n’ai pas lu sa Correspondance, et je ne sais même pas si elle existe.

Je regarde sur Amazon et je vois qu’on annonce pour le 31 octobre un gros pavé (1840 pages !) a priori passionnant: « Maurice Ravel. L’intégrale : Correspondance (1895-1937), entretiens, écrits et textes divers ». Le Passeur Éditeur, 45 euros.

Pablo75 dit: à

« …leur pardonner… »

christiane dit: à

@raymond dit: 19 septembre 2018 à 9 h 52 min
Juste citation, Raymond. continuant la lecture du roman autobiographique de Javier Cercas, je me sens mal à l’aise avec ce regard porté sur les phalangistes suivant Franco. Une sorte d’admiration s’installe chez le narrateur concluant à une méprise : « Il s’était trompé de guerre ». Je connais mal cette période de la guerre d’Espagne mais cela me renvoie au regard qu’en France on a pu porter sur les milices qui sévissaient sous les ordres de Pétain et Laval. Peut-on ne retenir que la vaillance de ces combattants ? Leur erreur ? Et oublier toutes les s… qu’ils ont pu commettre ?

Lucien Bergeret dit: à

@ Pablo 75

Vous semblez avoir omis dans votre liste de bouquins Autobiografia del general Franco de Montalban dont je vous recommande la lecture.

christiane dit: à

@hamlet dit: 19 septembre 2018 à 9 h 50 min
Bref mais compréhensible car … en français !
Toujours ce malaise en l’écoutant (comme en lisant le roman) : – « de bonnes personnes qui ont pu faire des choses abominables », dit-il…

renato dit: à

Puis, Revue belge de musicologie ou Flammarion ou les deux — trou d’air dans la mémoire —, Maurice Ravel. Lettres, Ecrits, Entretiens par Arbie Orenstein.

Pablo75 dit: à

@ Lucien Bergeret

J’ai déjà dit plus bas que la liste n’était pas exhaustive.

Quant à lire « Autobiografia del general Franco » de Vázquez Montalbán (auteur dont je n’ai lu que la poésie et des articles dans la presse), c’est bien au-dessus de mes forces. Il faudrait me payer pour le faire, tellement j’en ai ras-le-bol du thème.

Bételgeuse dit: à

Pablo, je comprends un peu mieux votre amitié pour Chaloux qui ressemble un peu à ce que vous donnez de Debussy,et sa musique d’ailleurs n’est pas sans nous convoquer chez cet éminent compositeur. Je me souviens d’un de ses concerts à Orléans où je n’entendais rien d’autre que celle ci et comme je n’y entendais rien mais alors moins que rien, j’ai regardé l’auditoire receuilli, toujours été plus visuelle qu’auditive, je le reconnais. Ce qui expliquerait la surdité.

renato dit: à

« … bonnes personnes qui ont pu faire des choses abominables… »

C’est vrai que faire des choses abominables est à la porté de tout le monde…

Bételgeuse dit: à

Quant à Ravel que j’aime beaucoup, je lui garde mon entière sympathie pour avoir malmenée,selon ce qu’on découvre dans le court roman d’Echenoz, sa secrétaire qui sûrement méritait que la folie du compositeur commence à se manifester en sa compagnie.

Bételgeuse dit: à

Cancer du rectum à cette époque, pauvre homme, il a dû sacrement souffrir.

Jazzi dit: à

« Manuel Mena », sur la photo, dans son bel uniforme blanc, il ressemble à… Edouard Louis !

Chaloux dit: à

Pablo, ma réponse s’est perdue à propos de Debussy. Je croyais que c’était un cancer le l’estomac; j’ai toujours pensé qu’il avait attrapé des amibes avec les p.tains que lui prêtait Pierre Louÿs.
Je n’adore pas la musique de Debussy. Je reconnais que c’est très beau mais ça me touche peu. Autrement sensible est la musique de Ravel. Autrement intéressant et secret le personnage.

Chaloux dit: à

Fayard semble avoir abandonné son projet de publication de la Correspondance de Chopin, ce qui fera un peu plus de pâte à papier pour les navets courants. Renato a raison, il y a un vieux Flammarion jaune, dont j’avais parlé ici quand je l’ai lu, et un recueil d’écrits -sans lettres- chez Ombres. J’attends d’avoir le volume en main avant de me réjouir. (le numéro d’hommage de La Revue Musicale de décembre 1938, très intéressant, les livres de Roland Manuel, Hélène Jourdain-Morhange, et surtout les merveilleux (ce n’est pas trop dire) Souvenirs de Manuel Rosenthal).

christiane dit: à

@Phil dit: 19 septembre 2018 à 9 h 24 min
Renaud Camus ? J’aime ses photos de paysages, ses textes sur l’Italie Demeures de l’esprit(c’est un grand styliste, ce voyageur-photographe dont le regard croise celui de Stendhal, de Marcel Proust, de Paul Morand ou de Dominique Fernandez).
Mais ne me parlez pas de ses discours politiques d’extrême droite racistes et xénophobes et antisémites et de son « grand remplacement » ou du Parti de « l’in -nocence ». Toutes ces provocations à la haine…
Le château de Plieux dans le Gers dans lequel il vit en ermite (je crois) est effectivement très beau. Vie culturelle intense (art – littérature) dans les rencontres et colloques qui se tiennent en ce lieu, cette galerie d’art (créations de Jean-Paul Marchesi).

Chaloux dit: à

Chaloux dit: 19 septembre 2018 à 10 h 53 min

Concerne Ravel.

Chaloux dit: à

Jourdan-Morhange. Pb de correcteur.

Pablo75 dit: à

@ christiane

« je me sens mal à l’aise avec ce regard porté sur les phalangistes suivant Franco. Une sorte d’admiration s’installe chez le narrateur concluant à une méprise : « Il s’était trompé de guerre ». Je connais mal cette période de la guerre d’Espagne…[…] Toujours ce malaise en l’écoutant (comme en lisant le roman) : – « de bonnes personnes qui ont pu faire des choses abominables », dit-il… »

On voit que tu connais mal cette période de la guerre d’Espagne. Les choses sont toujours très compliquées dans les périodes de guerre, surtout en cas de guerre civile, et surtout dans un pays du Sud comme l’Espagne. La preuve c’est qu’on continue à beaucoup discuter sur cette époque là-bas, presque 80 ans après. Un exemple: les falangistas n’aimaient Franco, lequel les a utilisé mais s’est toujours méfié d’eux et surtout n’a rien fait pour sauver leur chef, José Antonio Primo de Rivera, qui aurait pu lui faire de l’ombre. La plupart des jeunes falangistas étaient des idéalistes qui avaient une vision du monde très naïve et qui, étant des enfants de bonnes familles, avaient une peur panique du communisme (qui était très puissant et bien organisé en Espagne à l’époque, Stalin voulant à tout prix faire basculer le pays dans son camp). Leurs chefs, par contre, étaient pour la plupart des ordures, et il y avait aussi entre leurs membres des vrais salopards pathologiques (si je me rappelle bien, c’est l’un d’eux le responsable direct de la mort de Lorca).

Je ne sais plus si mes oncles (les 2 frères de ma mère qui sont allés, volontaires, à la guerre) étaient des falangistas (je ne crois pas, vue leur jeunesse), mais ils auraient pu l’être. J’en ai connu beaucoup de vieux messieurs très honnêtes et très gentils qui l’avaient été. De mes deux oncles, je n’ai connu que celui qui a fait la bataille de Teruel, où il a failli mourir de froid et qui a sauvé sa vie grâce à une balle qui lui a traversé le genoux et l’a envoyé à l’hôpital (l’autre est mort d’un cancer à 40 ans). C’était un brave type, qui a évolué comme tout le monde en Espagne petit à petit et qui était à la fin devenu démocrate, très content que l’arrivée de la démocratie se soit bien passée (il est mort à 91 ans). Mon père ne l’aimait pas du tout (il disait qu’on ne pouvait pas parler avec lui), mais nous, étant enfants, on l’adorait, parce qu’il avait une affaire de pâtisserie-confiserie, avec une petite usine collée à sa maison, où il fabriquait, en plus de gâteaux, des bombons d’après une recette de je ne sais plus quels moines, qu’il vendait dans toute l’Espagne. Je n’oublierai jamais l’odeur fabuleuse de l’endroit, où il y avait de très grandes tables sur lesquelles reposaient toute sorte de gâteaux qui attendaient que les vendeuses de la boutique viennent les chercher. Il nous disait de prendre ce qu’on voulait et nous on s’empiffrait jusqu’à nous rendre malades. Moi j’adorais voir la machine qui fabriquait les bombons. On mettait tous les ingrédients d’un côté et comme par magie les bombons sortaient de l’autre, coupés en petit carrés parfaits.

Pour comprendre ce qui a été la Falange española il faut lire les livres et surtout les Mémoires de l’écrivain et poète (pas mauvais) Dionisio Ridruejo (1975-1975), qui, après avoir fait la guerre espagnole, il est allé avec la fameuse « División azul » la faire à nouveau contre les russes avec les Allemands. Une fois revenu en Espagne, il est devenu un opposant à Franco, a fait de la prison pour cela et a fini par devenir un social-démocrate respecté (il faut dire que l’idéologie de la Falange était un mélange de droite et de gauche, surtout en économie – d’où les nationalisations de beaucoup de grosses entreprises par Franco).

christiane dit: à

@Pablo75 dit: 19 septembre 2018 à 11 h 33 min
Je m’incline, Chaloux, devant votre témoignage.
Ce livre me ramène malgré moi, à l’occupation en France. Et je sais que ce n’est pas la même situation. Il me ramène aussi à ces jeunes qui partent en Syrie pour rejoindre Da.esh, pour « Combattre » pour une cause qu’ils croient juste.
Et là, je suis en alerte…

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

« Je n’adore pas la musique de Debussy. Je reconnais que c’est très beau mais ça me touche peu. Autrement sensible est la musique de Ravel. Autrement intéressant et secret le personnage. »

Cela ne te touche pas le « Prélude à l’après-midi d’un faune », « La Mer » (l’oeuvre du XXe siècle préférée par Karajan), son quatuor, certaines de ses oeuvres pour piano? Cela ne t’intéressent pas ses tentatives (parfois ratées) pour renouveler la musique, pour la détacher de l’influence allemande – son horreur du développement?

Ravel, j’aime beaucoup aussi (je l’écoute bien plus que Debussy, puis qu’il a fait bien plus de chefs d’oeuvre que notre ami Achille-Claude). Il était un « technicien » hors pair, bien plus doué que Debussy (dont le grand défaut – il était du signe du Lion – était la fainéantise – il passait ses journées à rêver alors que les dettes s’accumulaient et les créanciers sonnaient à sa porte). Ravel c’est un génie de l’orchestration (voir celle qu’il a faite pour les « Tableaux d’une exposition ») et du rythme (son fabuleux « Bolero » ou « La Valse »).

Pour moi ce sont comme deux frères (ils auraient pu l’être, Debussy avait 13 ans de plus que Ravel), ils vont ensemble, je pense à eux souvent comme un couple dans l’histoire de la musique du XXe siècle. Le frère ainé malheureux, le petit dernier, presque heureux.

Jazzi dit: à

On écrit « bonbon », Pablo. La règle du « m » devant « b,p ou m » ne s’applique pas ici.

Oui, la guerre d’Espagne est loin d’être finie et marquera pour toujours l’histoire du pays ! En matière de guerre civile en France, on avait déjà la Commune. Puis, dans une moindre mesure, celle de l’Occupation, avec les collabos d’un côté et les résistants de l’autre. Dans quelle galère s’embarque Passou en voulant retourner à Séfarad ! Outre l’Occupation française, il doit cumuler du même coup l’héritage de la Guerre d’Espagne. Mais il semble aimer ça, les périodes troubles ?

Jazzi dit: à

« christiane dit: 19 septembre 2018 à 11 h 57 min
@Pablo75 dit: 19 septembre 2018 à 11 h 33 min
Je m’incline, Chaloux, devant votre témoignage. »

Paloux ou Chablo, Christiane, il faut choisir !

Chaloux dit: à

Pablo, chez Ravel il y a un éblouissement (le créateur et son œuvre) mais pas de volonté d’éblouir. Chez Debussy, il y a toujours un côté épate de la galerie et métier à tisser de la musique qui me gène et me touche peu. Mais je ne prêche pas d’exemple, c’est de la très belle musique.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 19 septembre 2018 à 12 h 10 min
Alors là… je n’ai rien à répondre. Je pensais vraiment à Pablo et non à Chaloux. Une suite de commentaires de Pablo montre à quel point cette Espagne contradictoire lui tient à cœur par ses racines familiales et la connaissance en profondeur de l’Histoire de ce pays. Je crois que c’est ce qui explique le torrent de références bibliographiques à ce propos. Pablo n’est pas un commentateur comme un autre dans ce registre. Seul Jacques Chesnel aurait pu dialoguer avec lui.
Passou est trop bouleversé (il me semble) par son retour en Espagne, son passé de Séfarade, pour être un critique objectif de ce livre.

Jazzi dit: à

« Mieux vaut être vivant et le serf d’un autre serf plutôt qu’un monarque mort au royaume des ombres. »

C’est un appel à la collaboration ou à la soumission ? C’est la mort du héros programmée !

de nota dit: à

je vous annonce joyeusement que le dictionnaire Montaigne édité chez Classique Garnier au prix de 175 euros sera disponible, toujours chez Garnier, en version « poche » à 49 euros dès le 15 novembre.

Chaloux dit: à

de nota, si c’est comme le dictionnaire Proust, il faudra aussi prévoir la dépense d’une grosse loupe pour le lire.

renato dit: à

Procès abattoirs, ils ne pouvaient pas faire pire, belle preuve du déficit de civilisation des sociétés dites avancées.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 19 septembre 2018 à 12 h 31 min
A toi aussi, tu fais un écart, tu renâcles.
Et en exergue, la citation d’Horace, comment faut-il la comprendre ? « Il est doux et glorieux de mourir pour sa patrie »…

christiane dit: à

@Phil dit: 19 septembre 2018 à 9 h 24 min
Voir un blog (inégalé pour moi) « Finestagione ». Je ne sais s’il existe encore… Là, tu trouveras le meilleur de cet écrivain-photographe et plein de pages d’une beauté rare.

Jazzi dit: à

« il ne s’est pas embarqué sans son Sancho Pança. En l’espèce son ami le cinéaste David Trueba (dans les Soldats de Salamine, l’écrivain chilien Roberto Bolano jouait ce rôle indispensable). »

Il se réserve toujours le bon rôle, Cercas ?

Jazzi dit: à

« A toi aussi, tu fais un écart, tu renâcles. »

Pas très envie de me lancer dans cette lecture-là, Christiane. « Les grands cimetières sous la lune » de Bernanos m’ont fait prendre la mesure du problème en son temps…

Jazzi dit: à

En tout cas, la publicité sur la RDL ça fonctionne. Vous semblez nombreux à avoir acheté le livre !

de nota dit: à

Chaloux, une grosse loupe pour le lire, ou d’une lectrice avec de bons yeux!

Jazzi dit: à

« ou d’une lectrice avec de bons yeux ! »

Et un sonotone pour Chaloux, de nota !

Mauvaise pensée dit: à

« Moi qui collectionne des conneries sur l’art »
Pablo 75
ça explique bien des choses. Mais prenez garde, c’est contagieux.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

« chez Ravel il y a un éblouissement (le créateur et son œuvre) mais pas de volonté d’éblouir. Chez Debussy, il y a toujours un côté épate de la galerie et métier à tisser de la musique qui me gène et me touche peu. »

Étonnant: j’aurais dit exactement le contraire, que c’est Ravel qui veut épater la galerie avec sa maîtrise totale du métier et Debussy qui rame comme un dingue pour arriver à faire un peu de ce qu’il aimerait faire. Mais peut-être je suis trop influencé par la lecture de sa « Correspondance ». C’est très rare chez lui les oeuvres qui ne lui ont pas coûté un effort surhumain. Comment, dans ces conditions, tu veux qu’il « se la pète » avec elles? C’est Ravel, selon Cocteau, qui faisait l’élégant…

Debussy était un type très orgueilleux, mais très lucide (en plus de très cultivé) et dépressif. En plus il disait écrire pour très peu de personnes, détestant le public parisien. Je le vois mal en « épateur de galeries ».

« J’essaye de travailler comme un casseur de pierres, et cela n’arrive pas à vaincre cette mélancolie noire qui me rend mécontent de ce que je trouve; je pense que ce n‘est qu’une mauvaise période à traverser, mais j’en souffre d’autant plus qu’il me faut lutter contre moi-même et que je ne suis pas toujours le plus fort. »
(Debussy. Correspondance)

À propos de « La Mer » de Debussy:

« Voilà de nouveau « La Mer »; me lasserai-je jamais de l’écouter, de la contempler, d’en inhaler l’air? Et chaque fois c’est comme une première fois! Une énigme, un miracle de reproduction de la nature; non, plus encore, de la magie! […] [sur l’interprétation du Roger Désormière] C’est une réussite exceptionnelle. […] Je ne connais pas de plus beau disque. »
(Sviatoslav Richter. Ecrits, conversations)

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Tu devrais lire sa Correspondance de façon systématique. Je suis sûr que tu vas la trouver passionnante et que tu vas changer d’avis sur le bonhomme. Pour te donner envie, 3 extraits:

« Les musiciens en général n’ont jamais pu pardonner à Chopin son élégance, sa facilité de “trouver” à chaque pas des fleurs merveilleuses, cela avec un air de dire: “Ça n’a pas d’importance et si vous voulez nous allons passer à autre chose.” Ils (les musiciens) l’ont pillé, naturellement, en commençant par Wagner [en Tristan] et en passant par Massenet…
(Debussy. Correspondance).

« L’art d’orchestrer s’apprend mieux en écoutant le bruit des feuilles remuées par les brises qu’en consultant des traités où les instruments prennent l’air de pièces anatomiques et qui, su surplus, renseignent médiocrement sur les innombrables façons de mélanger ces dits instruments entre eux. […] …on en saura jamais combien ma musique est différente de l’opinion que l’on peut en avoir. »
(Debussy. Correspondance).

« Rimbaud […] celui qui ouvrit tant de “fenêtres inédites” et auquel nous devons un héritage de Beauté unique. […] Je l’aime beaucoup trop pour avoir pensé jamais à l’ornement inutile de ma musique à quoi que ce soit de son texte… »
(Debussy. Correspondance – écrit à la fin du XIXe ou au tout début du XXe).

Alexia Neuhoff dit: à

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici que si la guerre civile espagnole a pris fin le 1er avril 1939, la dictature instaurée par les vainqueurs (les nationalistes menés par Franco) a duré 36 ans et qu’elle ne s’est pas éteinte en 1975 avec la mort du caudillo. La première alternance politique date de 1982 : arrivée au pouvoir de Felipe González et du PSOE qui signe la fin de la transition démocratique. En 1986, l’Espagne est une toute jeune démocratie lorsqu’elle rejoint la communauté européenne. Tout le temps de la dictature, le régime a exercé une censure impitoyable pour tout ce qui touche à la liberté d’expression et de création. Quant au parti de droite (Partido Popular) qui gouverne l’Espagne par alternance, il est à l’image de son fondateur, Fraga, ex ministre de Franco et mentor de Mariano Rajoy (président du gouvernement de 2011 à 2018). Quant à son prédécesseur dans la fonction, 1996-2004, José María Aznar, c’est le fils et petit- fils de franquistes avérés.

Jacques R. dit: à

Il n’y a qu’un vie : celle des vivants. Qu’un seul vainqueur : celui qui a survécu.

Bof bof bof. Morale de chien couchant. C’est le point de vue de qui voit les choses après que les carottes soient cuites. Quand on se bat pour ne pas devenir ou rester le serf d’un serf, on se dit peut-être parfois qu’on y laissera sa peau mais on espère bien gagner et survivre, comme ça on sera vainqueur deux fois.

hamlet dit: à

« christiane dit: 19 septembre 2018 à 10 h 28 min
Toujours ce malaise en l’écoutant (comme en lisant le roman) : – « de bonnes personnes qui ont pu faire des choses abominables », dit-il… »

pourtant nous devrions y être habitués, depuis le temps et tous ces écrivains qui en parlent et en reparlent….

cela dit christiane, n’allez surtout pas imaginer que c’est fini, je veux dire, encore aujourd’hui, il doit y avoir un tas de gens biens qui continuent de faire des choses abominables !

hamlet dit: à

perso le truc qui m’a le plus mis le malaise c’est quand j’ai lu cet été les cahiers d’Alain.

Alain, quand on lit ses bouquins, ses petites leçons de vie, ses conseils sympatoches, on est à des années lumières d’imaginer qu’il considérait son antisémitisme comme une maladie qu’il était incapable de soigner.

je pensais être vacciné, mais alors là j’avoue que je l’ai pas vu venir, du coup j’ai revendu tous ses bouquins, la confiance a ses limites.

Alexia Neuhoff dit: à

Pablo75 dit: 18 septembre 2018 à 19 h 48 min
« Franco n’a jamais eu très peur de la littérature des vaincus. »

Très, très mauvaise plaisanterie.

hamlet dit: à

et c’est pareil pour tout ! par exemple si vous faites lire les horreurs de la guerre civile espagnole à un indien d’Amérique du sud dont les ancêtres ont été génocidés par les espagnoles ça m’étonnerait fort qu’il s’en émeuve et qu’il nous verse une petite larme.

c’est comme si demain une guerre civile éclatait ou une grosse catastrophe naturelle e produisait en Allemagne, ça m’étonnerait qu’Israël soit le premier pays à leur venir en aide.

c’est humain.

Alexia Neuhoff dit: à

La censure sous le franquisme (1940-1960)
Par Viviane Petit – Université Lumière Lyon 2
« En littérature, la censure est telle qu’elle oblige beaucoup d’écrivains à s’exiler ou à être publiés en Amérique latine ou d’autres pays d’Europe, sauf l’Espagne. Des maisons d’éditions espagnoles comme Aguilar, vont suivre le mouvement et se transférer dans d’autres pays de peur de faire faillite. Pour pouvoir publier à cette époque, les écrivains devaient se plier à certaines exigences et s’autocensuraient pour ne pas voir leur œuvre interdite de publication et qu’eux-mêmes soient fichés pour d’éventuelles futures oeuvres, car le moindre mot ou personnage décalé pouvait aboutir à cette non autorisation. »

Voilà pour ce qui concerne la littérature. Idem pour tous les arts et la presse.

Janssen J-J dit: à

@ D., un jour dans pas longtemps, on saura exactement pourquoi Makron fut ébloui par les qualités exceptionnelles d’A. B. (non, non, pas alain bauère !… quoiqu’avec toutes ces histoires de loges), en tant que possible protecteur de sa vie privée publique.
(cf. l’audition à la commission sénatoriale par l’intéressé, un modèle d’enfumage que n’aurait point renié son mentor jupitériable). Très grand moment. Ce qu’un cinéaste a montré dans Les frères Sister, ie un « tueur né » (cf. pitch / est-il redemptable néanmoins ?), la chaine LCP nous a démontré l’existence d’un « protecteur né », se dépeignant comme sentant les dangers à l’instinct… au point que parti de rien, on sut très vite récompenser ce zigoto en lui donnant tout ce dont il avait toujours rêvé, y compris intra utero, sur sa fascination des puissants à protéger et ds faibles à tabasser…, y compris les titres et galons dûs à sa soif de gloire mythomaniaque (Jupiter lui aurait soufflé, tu sera le premier avec moi, tous les n-1 jusqu’aux n-66000000 de français n’ont plus désormais qu’à la boucler).
Je propose donc ici mes compétences de protecteur et de procureur né des hautes personnalités de la rdl, car je sais comment m’y prendre pour les faire valoir. Je sais comment traquer les fumiers qui mettent impunément en ligne des liens de leurs ennemis, et qui non contents de leurs forfaits, viennent donner au bon peuple des gogos des leçons de morale déontologique. Mon conseil, si j’étais PatV, serait d’y intenter un procès, comme en son temps le même chachal en menaça l’GWG, ou à défaut, prierai au moins passoul de le débarouler de la place. Et s’il ne le fait pas, je le demande en son nom. Passoul, si vous n’éjectez pas cette ordure de Chaloux de la rdl, c’est que vous vous rendez le complice objectif de ses pratiques. Désolé d’en arriver à cette extrémité, mais l’affaire est grave, et les parallélismes du moment, pas si idiots qu’on voudra le faire croire.
J’observe en outre que l’immonde crapulerie d’hier soir (autre chose que du fiel) n’a pas suscité la moindre once de commentaires de nos amies C. et L. !…, hormis le sien, parait-il 1 brin honteux devant his family. Et c’est à moi qu’il vient donne des leçons sur le blog de l’autre chaîne. Répugnable engeance. vraiment.

hamlet dit: à

pour ça que je n’aime pas cette vision, ou cette approche adoptées par ces écrivains comme Cercas, je trouve que c’est un peu bas de plafond.

Un qui a eu la bonne approche c’est Thomas Bernhard !

notre mai Thomas savait ce qu’il s’était passé, comment les viennois ont fêté le rattachement à l’Allemagne, en faisant se trainer à quatre pattes hommes, femmes, vieillards, enfants, dans les rue de Vienne, pour venir nettoyer avec leur langue leurs chaussures, et tout le reste !

TB le savait, et il savait que ces gens qu’il côtoyait chaque jours, qui se pâmaient en écoutant du Schubert, ou devant la grande littérature, vantant les mérites de l’art de la culture, en fait c’était les mêmes personnes.

du coup lui ne voulait pas être aimé par ces gens là, il ne voulait pas que ces gens lui reconnaissent son talent d’écrivain.

et du coup il a pris les choses de la seule façon dont il devait les prendre !

on ne pas demander à tous les écrivains d’être des Thomas Bernhard ? d’accord ! mais comme TB a existé, qu’il a écrit des livres, qu’il montré la façon dont on pouvait se sortir de ce merdier, c’est juste qu’on ne peut pas faire comme s’il n’avait jamais existé !

hamlet dit: à

3J effectivement, on a eu droit sur ce blog à la famille de wgg avec la Shoah, aussi une famille avec l’esclavage, une famille avec la colonisation, et aussi une famille avec le génocide arménien, maintenant on a droit à la famille espagnole…

vous me corrigerez peut-être mais je n’ai jamasi vu passer de vendéens, les vendéens sont les grands oublies de l’histoire.

je me demande si Phil n’a pas un ancêtre qui a participé aux massacres des vendéens ???

Petit Rappel dit: à

Alexia Neuhoff
Situation qui ne manque pas de sel, dans la mesure ou les régimes sud-américains des années 1960 étaient loin d’être des parangons de démocratie.il devait il y avoir une assez jolie brochette de généraux dans le tas.
MC

Alexia Neuhoff dit: à

@Petit Rappel
L’étude parle « d’Amérique latine », ce qui laisse de la place hors de vos « régimes sud-américains ».

Chaloux dit: à

Janssen J-J dit: 19 septembre 2018 à 16 h 33 min

Tais-toi donc, gros punais, tu ne sais pas ce que tu dis.

Bételgeuse dit: à

Pablo, Chaloux, entendu que Ravel fut influencé pour ses compositions par l’essor de l’industrie et des mouvements, bruits répétitifs des machines d’alors. Je ne me souviens plus de ce qui fut dit de son environnement sonore ou des promenades qui l’amenèrent à découvrir ce vacarme rythmé. Qu’en sauriez vous? Est ce que ce souvenir d’une émission musicale à lui consacrée à été déformé par ma mémoire pas type top?

Chaloux dit: à

La preuve, gros punais de Gigi la visqueuse. Si j’avais fait le lien entre les deux, je l’aurais envoyé la video à Pablo par e-mail. Et tu n’en aurais rien su, pauvre tache.

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