de Pierre Assouline

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La République des livres
Rentrée littéraire : deuxième salve !

Rentrée littéraire : deuxième salve !

Tombée du ciel d’Alice Develey (399 pages, 20,90, L’Iconoclaste), quelle gifle que ce roman ! De l’incipit à l’excipit, l’histoire (oui, totalement autobiographique) d’une adolescente de 14 ans qui se griffe le cœur dans la « machine à broyer les enfants » ( l’HP pour TCA, troubles du comportement alimentaires, autrement dit anorexie) où ses parents l’ont faite enfermer de force durant un an et demi. Une mère méchante, à qui la narratrice accorde toutefois le bénéfice de la tristesse, que ses silences rendent aimables ; des personnages au regard moite ; une salle d’attente qui pue la maladie ; une insondable absence de désir d’aller mieux… Elle ne se raconte pas seulement mais raconte ses nouvelles amies, les autres squelettes, leur langage codé, leur solidarité, leur complicité. C’est sec, coupant et, si j’osais, écrit à l’os. La narratrice aimerait mettre la langue à feu et à sang et elle y parvient avec des moyens hors de tout paroxysme, sans excès ni superlatifs. La violence des situations n’en fait pas moins trembler chacune des pages de ce livre incandescent, étant entendu qu’elle est un accident dont elle ne veut pas faire son identité. On y entend entre les lignes une seule et même plainte adressée à ses parents : pourquoi vous m’avez fait ça, à moi qui étais déjà une statue d’os ? Deux fois elle a fugué. Jamais on ne lui a demandé son consentement. Impuissants à la soigner, les médecins lui ont fait ingurgiter en vain des traitements réservés aux bipolaires, aux schizophrènes, aux psychotiques etc. Alice Develey, journaliste « Education » au Figaro, signe là son premier roman. Elle écrit cette « fiction composée avec les débris de mes souvenirs » seize après les faits. A la fin, elle remercie ses professeurs de philosophie et de Lettres auxquelles elle doit tout. Une rare expression de gratitude qui l’honore autant qu’elle les honore.

Avec Hôtel Roma (192 pages, 19,50 euros, Gallimard), Pierre Adrian se lance dans un périple italien « à la recherche de »,  genre en soi poussé à l’excellence par Ian Hamilton dans sa quête de J.D. Salinger, mais cette fois à la recherche de Pavese, un auteur que j’ai vénéré autrefois notamment pour son grand livre Le Métier de vivre que j’ai bien dû offrir une dizaine de fois à égalité avec L’âge d’homme de Michel Leiris. Avec Hôtel Roma, aucun risque. Non qu’il soit mal écrit ou indigne. Simplement les émois du narrateur n’apportent rien à notre intelligence de l’homme et de l’œuvre. Il tombe dans la facilité du démarquage permanent de ses lettres, romans, articles. Il ne cesse de tourner autour des raisons de son suicide alors que, outre sa profonde mélancolie, les lecteurs français (pour ne rien dire des Italiens) savent bien depuis la thèse de doctorat que lui a consacrée Dominique Fernandez (publiée en 1968 chez Grasset sous le titre L’échec de Pavese) que Pavese souffrait terriblement non d’impuissance sexuelle comme il est dit ici à maintes reprises (« l’impuissance légendaire ») ou là mais d’éjaculation précoce. Cela a gouverné les rapports avec les femmes de ce séducteur (fin, élégant, osseux, il n’était pas laid comme Adrian y insiste) et la crainte de les décevoir au moment de passer à l’acte le mortifiait. « Pas trop de bavardages » avait écrit Pavese dans son livre testamentaire. Raté ! Ca devrait dissuader quiconque d’écrire sur lui. Outre les petites erreurs (en aviron, on ne dit pas « rames » mais « avirons » ou « pelles »), il y a des choses contestables assénées comme des vérités : la culpabilisation comme « une tentation masculiniste » ( !?), l’analogie Antonioni/ Pavese etc. L’échec du livre vient de ce qu’il n’a pas trouvé sa forme.

Ne vois-tu pas que je brûle (176 pages, 19 euros, Léo Scheer) de Nathalie Rheims est un texte fort, économe de ses effets, dénué de pathos qui renoue avec la veine du premier L’un pour l’autre (1999) sur la mort de son frère à travers celle en parallèle de l’acteur Charles Denner. C’est l’histoire, la sienne bien évidemment, d’une femme écartelée entre deux pères : l’un le psychanalyste Serge Leibovici (nommé uniquement par son prénom) étant l’amant de sa mère ; l’autre, inaccessible papillon de nuit pour sa famille, Maurice Rheims, fameux commissaire-priseur, était le mari de sa mère. Un officieux, un officiel. Mais il ne suffit pas de dire qu’on est toujours l’enfant de celui nous a élevée. Le trouble sur l’identité et la généalogie ne disparait pas pour autant. Surtout lorsqu’il s’agit de le dire à son psy qui n’est autre que… Un tel secret suffit à un écrivain pour se construire tout autour en écrivant des livres sans jamais le dire. Jusqu’à ce qu’on mange le morceau. Mais, Julien Green le savait bien : puisqu’on écrit par rapport à son secret, l’éventer c’est prendre le risque de se stériliser comme écrivain. On voit passer d’autres grands psy de l’époque (René Diatkine), l’inoubliable recitativo de la cantate 51 de Bach (Jauchzet Gott in allen Landen! / Exaltez Dieu en toutes les contrées !), des doutes sur la question de l’argent entre analysant et analysé, un test de paternité dont la narratrice aurait préféré qu’il fut plutôt un test de maternité tant lui pesaient ses relations avec sa mère si indifférente au sort de ses enfants… Celle-ci ira jusqu’à un geste de rupture d’une brutalité maximum en fuyant soudainement mari et enfants pour rejoindre définitivement un nouvel amant. Une disparition inexpliquée sur le moment les laissant dans l’ignorance. On peut passer toute une vie à se demander : Qui est mon père ? Ou à l’écrire à l’encre sympathique jusqu’à ce que… Le titre lui vient de son frère Louis, trentenaire rongé par le cancer, qui ne l’a pas formulé quand tout en lui l’exprimait. Un mot de Freud repris par Lacan :

 « Père, ne vois-tu pas que je brûle ? »

Dans Parmi d’autres solitudes (176 pages, 19 euros, Le Cherche-Midi) d’Yves Harté, un homme perd son père. Il met en vente la maison aux fins fonds des Pyrénées, revisite leurs souvenirs, s’envahit de réminiscences, de parfums, d’odeurs, de couleurs, de murs qui parlent, de lieux à la mémoire longue. C’est une exploration de bien des solitudes à travers la sienne. Air connu, certes, mais déployé ici avec une sensibilité toute en légèreté malgré la tristesse et la mélancolie. On l’avait déjà entrevue il y a deux ou trois ans quand Yves Harté avait dressé le portrait de son amitié avec Pierre Veilletet, son confrère de Sud-Ouest suicidé à l’alcool par ressentiment et amertume. Cette fois Harté parle depuis sa propre chair. A la fin, après avoir épuisé la malle aux souvenirs, il se résout à lire le manuscrit laissé par son père, des portraits de gens de peu croisés ici ou là dont la solitude est le lien souterrain. Il se rend compte  à 70 ans que son père lui parle d’outre-tombe. Ils se parlent enfin à défaut de s’être compris de son vivant. Dès lors il retire l’annonce et garde la maison. Si le rapport au père ou à la mère semble bien être commun à nombre de romans de la rentrée, celui-ci se détache du lot par sa délicatesse et par le ciselé de son écriture.

(« Stairways » photo d’Alexander Rodchenko, 1930,  et photos Passou)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française, vie littéraire.

718

commentaires

718 Réponses pour Rentrée littéraire : deuxième salve !

rose dit: à

Rosanette

J’ai bien lu votre réponse. Et vous remercie.

D. dit: à

Je pars demain, Monsieur Court.
Je pourrais poster jusqu’à lundi.
Après, plus de réseau. Et il ne faut pas que je sois suivi. Donc si quelqu’un postait à partir de lundi sous le pseudonyme D.ce ne serait pas moi. Sachez-le.

D. dit: à

On ne va pas faire tout un buzz avec ça. Ce n’est qu’une petite expédition en Antarctique dans les profondeurs de zones inconnues.

D. dit: à

Franchement Langoncet Jean, je ne vois pas l’intérêt de se mettre torse nu pour chanter mal de laides compositions.
Ça vous plaît, vous ?

Marie Sasseur dit: à

L’humeur deux jours avant…

Le déroulé du dernier mois, des derniers jours, de la veille , de la dernière nuit, ce dilaté dans le temps et magnifiquement rendu dans le récit de Pierre Adrian.
Tout ce qui a été abordé par les uns et les autres, dirais-je plutôt par l’un et l’autre dans le fil de commentaires, est repris, dans  » hôtel Roma « .

J’ai accusé quelques heures de recueillement, étourdie, après les tous derniers mots de ce récit. Incapable de poursuivre, après ça.

Le plus compliqué sera maintenant d’accorder un semblant de crédit à la 3ème salve, si jamais.
Comment peut-on passer à ce point à côté de ce recit, et donc de Pavese…

Je ne vous demande rien.

Marie Sasseur dit: à

La suite
Donc 6 au compteur à ce jour.
7eme et 8eme , à venir :
« Les guerriers de l’hiver » O. Norak, pour un peu cela aurait fait A. Norak.
 » que du vent « , Y. Ravey, revenu de Sicile…

Marie Sasseur dit: à

Bonus

Cesare Pavese
Herman Melville

12 euros

11 x 17 cm

125 pages

couverture souple avec rabats

collection : (dis)continuité(s)

ISBN : 978-2-38389-025-6

Parution : 30 mars 2022

traduit de l’italien, préfacé et annoté

par Manuel Esposito​​

commander
Ce volume recueille un ensemble de textes critiques de Cesare Pavese écrits entre 1932 et 1941 consacrés à l’auteur de Moby Dick, Herman Melville. Ces textes figurent dans le recueil préparé en 1951 par Italo Calvino, La letteratura americana e altri saggi (La littérature américaine et autres essais) qui réunissait l’ensemble des essais littéraires de Cesare Pavese, un an après sa mort. Une partie de ces essais a paru en France sous le titre Littérature et société. Toutefois, jusqu’à aujourd’hui, l’ensemble des textes de Pavese consacrés à la littérature américaine, qui occupent pourtant un tiers de la production critique de l’auteur italien, restent encore à découvrir pour les lecteurs francophones.

Marie Sasseur dit: à

Pas d’anorak. Olivier Norek.

Jazzi dit: à

« c Charles de Gaulle qui a donné l’étendue de ce pouvoir au Président de la République. »

De Gaulle que l’on est allé chercher dans sa retraite à la Boisserie pour régler le problème algérien.
OK a t-il répondu (il n’attendait que ça) mais à condition qu’on lui en donne le pouvoir.
D’où la rédaction de la Constitution de la 5e République orchestrée par Michel Debré.
Tout le monde sait ça, rose, pas besoin d’être centenaire…

B dit: à

.ce ne serait pas moi. Sachez-le.

Le roi du bobard. C’est vrai qu’à cette période vous pourriez aller torse nu et bien chanter, pensez à enregistrer, une vidéo pour you tiube, please!

Jazzi dit: à

« N’oublions pas que ce type de constitution susceptible selon les circonstances d’assurer la prééminence soit du président soit du Parlement a pour modele la république de Weimar ;on connaît la suite »

Une Constitution qui a surtout été inspirée contre celle de la IVe République et le régime des partis, Rosanette.
Totalement impuissante en cas de crise…

B dit: à

C’est quel bouquin d’Adrian qui vous a transporté pour vous inspirer de ces postes des plus inspirés sur le blog à Passou, j’ai consulté sa bibliographie mais je ne parviens pas à identifier la source de la neige à canon Je vous serais reconnaissante si vous consentiez à donner ou redonner les références de l’ouvrage prometteur si l’on vous en croit.

D dit: à

J’ai lu Moby Dick alors si vous croyez un instant qu’en plus je vais me coltiner Pavese sur Mellville vous vous foutez le doigt dans l’œil, Moby oui, le Pavese, ce sera définitivement non.

B dit: à

Ceci dit je n’ai rien lu depuis au moins dix jours, diète totale , j’accumule les palus, je redoute une fièvre maligne, le délire pas tremens, à ma droite deux polars, un mystique mystérieux, un autre dont j’oublie le nom de l’auteur ainsi que le titre de l’opus et qui pour le peu que j’en ai parcouru m’a fait penser aux âmes mortes.

JC..... dit: à

REOUR DE FLAMMES

Cauchemar atroce, par cette belle nuit ! Deux fantômes chantant en duo un air connu :
« La République, nique, nique ! Nous voici ! Nous voila ! »

HOLLANDE ET SEGOLENE !!!
Atroce.

Marie Sasseur dit: à

@C’est quel bouquin d’Adrian

Celui déchiqueté dans le billet de Passou.

rose dit: à

B.
Il s’agit de
Avec Hôtel Roma (192 pages, 19,50 euros, Gallimard), Pierre Adrian se lance dans un périple italien « à la recherche de », genre en soi […]
Le second dans ce billet seconde salve de Passou.

J’ai aussi eu douze ans de vie monacale. En suis sortie*. Il m’a fallu douze ans.
*Avec un petit poulet de l’année.
Sans lendemain qui chante.

L’été, je ne lis pas non plus. Je nage principalement : cet été,cai battu le record de quasiment tous les jours. Trois mois pour lire les Mémoires d’Hadrien, et deux semaines pour l’Oeuvre au noir. L’été, je bulle.

Nota : la rigidité c’était de l’humour graveleux, rien de grave, on s’en fout.

Marie Sasseur dit: à

Estate

C’è un giardino chiaro, fra mura basse,

di erba secca e di luce, che cuoce adagio

la sua terra. È una luce che sa di mare.

Tu respiri quell’erba. Tocchi i capelli

e ne scuoti il ricordo.

Ho veduto cadere

molti frutti, dolci, su un’erba che so,

con un tonfo. Così trasalisci tu pure

al sussulto del sangue. Tu muovi il capo

come intorno accadesse un prodigio d’aria

e il prodigio sei tu. C’è un sapore uguale

nei tuoi occhi e nel caldo ricordo.

Ascolti.

Le parole che ascolti ti toccano appena.

Hai nel viso calmo un pensiero chiaro

che ti finge alle spalle la luce del mare.

Hai nel viso un silenzio che preme il cuore

con un tonfo, e ne stilla una pena antica

come il succo dei frutti caduti allora.

B dit: à

Rose, merci, où donc ai-je la tête !
J’avais compris comment vous utilisiez le terme « rigidité », hésitante j’ai pensé avoir mauvais esprit. Mais si ces lieux existent n’est-ce pas pour pallier à la panne d’inspiration, une aiguille de boussole refusant d’indiquer le nord?

renato dit: à

Haydn symphonie 78

Haydn ne fait ici aucune différence dans le traitement des modes majeur et mineur ayant une fonction émotionnelle, mais il attache une valeur considérable au mode majeur, oubliant presque le mode mineur.
Bien que l’effet soit différent, la séquence tonale est similaire à celle de 45 : premier mouvement en mineur, deuxième et troisième en majeur, quatrième commençant en mineur mais se terminant en majeur.

https://youtu.be/rRwCMvfLYfI?si=eW-yiyq2LHmIZtdi

closer dit: à

Pour le cas où certains n’auraient toujours pas compris (enquête pour Le Monde, l’Institut Montaigne, Sc Po et la Fondation Jean Jaures):

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https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/08/30/enquete-electorale-la-france-insoumise-s-abime-le-rassemblement-national-resiste_6299023_823448.html

« Les Français interrogés portent un jugement particulièrement critique sur LFI : 74 % estiment qu’il s’agit d’une formation d’extrême gauche, soit une progression de 9 points par rapport à l’enquête « Fractures Françaises » réalisée par Ipsos-Sopra Steria en septembre 2023, 72 % qu’elle attise la violence (+ 12 points) et 69 % qu’elle est dangereuse pour la démocratie (+ 12 points). Inversement, sur les dimensions positives, les niveaux sont faibles et en retrait : 36 % seulement jugent que ce parti est prêt à prendre des mesures impopulaires si elles sont bonnes pour le pays (− 2 points en un an), 26 % qu’il est proche de leurs préoccupations (− 3 points), 22 % qu’il est capable de gouverner le pays (− 6 points) et 22 % que la société qu’il prône est globalement celle dans laquelle ils aimeraient vivre (− 3 points). »

Le RN fait mieux.

Chaloux dit: à

J’ai regardé sur Amazon les premières pages du bouquin sur Pavese (sur le site de Gallimard, ça ne fonctionne pas). Elles ressemblent à une composition française de seconde: Racontez votre désir d’évasion. Moi, moi,moi,moi.
Voir en contre-exemple les ouvrages de José Cabanis, Saint-Simon, Michelet etc. Il ne parle jamais de lui-même.
La complaisance de notre temps à un certain moi est en train de nous détruire.

Rosanette dit: à

@closer @jazzi
vous avez raison
Cette constitution atteint ses objectifs que lorsqu’existe au parlement une majorité absolue representée par un seul parti ou par une coalition solide
Sinon on retrouve les blocages qui paralysaient le fonctionnement de la quatrième république ; et le schéma Weimar n’est pas loin avec une cascade de dissolutions qui finissent par installer au pouvoir les plus radicaux

Bolibongo dit: à

B dit: à

Bolibongo échangiste, quelle surprise! De mon coté, c’est encore régime couvent.

C’est de l’ humour B dont je sais que vous en faites preuve comme rose d’ ailleurs. 🙂

closer dit: à

La censure m’a sucré mon commentaire sur le résultat de l’enquête commandée par Le Monde sur la situation politique post électorale.
Eh bien le parti qui suscite le plus de méfiance et de rejet, le moins d’adhésion, ce n’est pas le RN, mais LFI…Qu’on se le dise.

rose dit: à

B.
Perdu le nord, et sûrement complètement à l’ouest !

Bonne journée,

Rosanette dit: à

@D votre destination est elle la terre Adelie?
si c’est le cas peut on y accéder en avion;
lorsque j’ai eu a en connaître pour des raisons administratives ,on n’y accédait qu’en bateau après une navigation de 12 jours sur le Marion Dufresne à partir de l’australie ;le projet de piste d’atterrissage avait été a l’époque (1983)provisoirement abandonné pour des raisons écologiques

Chaloux dit: à

En réalité D va se faire opérer de la prostate à la polyclinique de Sèvres.

JC..... dit: à

LFI

Les Fadas Invincibles ont toutes les qualités pour achever le travail macronien ! Engagez-vous ! Réengagez-vous, camarades ! On les aura, ceux qui travaillent dur !

Courage. L’avenir ? C’est l’absence de futur, on sait faire !

Chaloux dit: à

Closer, ce n’est peut-être qu’un dysfonctionnement. C’est assez courant ici.

Marie Sasseur dit: à

Les premières pages, un goût de « mers du sud »

Solo un sogno
gli è rimasto nel sangue: ha incrociato una volta,
da fuochista su un legno olandese da pesca, il cetaceo,
e ha veduto volare i ramponi pesanti nel sole,
ha veduto fuggire balene tra schiume di sangue
e inseguirle e innalzarsi le code e lottare alla lancia.
Me ne accenna talvolta.

Ma quando gli dico
ch’egli è tra i fortunati che han visto l’aurora
sulle isole più belle della terra,
al ricordo sorride e risponde che il sole
si levava che il giorno era vecchio per loro.

Cesare Pavese – Lavorare stanca, (poesie), Solaria, Firenze 1936; ed. ampliata con le poesie dal 1936 al 1940, Einaudi, Torino 1943.
____

Comment il disait l’autre, déjà ?

 » tu as bien fait de partir, Pierre Adrian  »

Oui. Vraiment.

Marie Sasseur dit: à

Bon après, miss Choucroute, c’est sûr, c’est de la littérature…!

Marie Sasseur dit: à

Et l’autre folle qui sort de l’HP, c’est ausdi de la littérature.

closer dit: à

D ne vous répondra pas Rosanette. Sa destinations est ultra secrète. Je ne serais pas surpris s’il allait rencontrer les atlantes pour négocier avec eux la co-direction du monde, capitale: Chaville.

Rosanette: ainsi on pouvait faire un voyage de cette envergure « pour des raisons administratives »?…
Ben didons!

Marie Sasseur dit: à

Mais on pouvait faire ce voyage pour des raisons culinaires…

« Ma cuisine, de l’Elysée à l’Antarctique »
De Danièle Mazet-delpeuch.

Et adapté dans un film délicieux, avec la talentueuse V. Frot

Marie Sasseur dit: à

Catherine Frot, dans le rôle de Danièle Mazet-delpeuch.

rose dit: à

Rosanette
Le Marion Dufresne est celui qui va aux îles Kerguelen
Vous avez traité ce bateau ?

rose dit: à

« En direct, nouveau premier ministre : « Le risque, dans ce climat délétère, c’est que les Français estiment que voter ne sert à rien et que la protestation se fasse dans la rue » »

Live du Monde.fr.

Le pire, de/ dans la fixette, c’est que cela déclenche un soupçon en moi inconsidéré, du style « mais que gagne t’il ? ». Ou au pluriel ?

Rosanette dit: à

@closer`
non je n’ai pas fait le voyage ;j’avais dans mon portefeuille les TAAF(terres australes et antarctiques qiuesd françaises )et les problèmes dont je pouvais être saisie n’appelaient pas une présence sur place ;
en revanche j’aurais pu ,avec une visée scandaleusement ,touristique ,faire valoir qu’une mission sur placej se justifiait .
Mais la perspective du risque devoir rentrer d’urgence auprès de mes enfants et en être empêchée m’a amenée à préférer offrir ce cadeau au de mes collaborateurs célibataire
Il lm’a envoyé ses voeux de nouvel an postés de là-bas le premier janvier et j’ai reçu sa carte le 14′ janvier

Jazzi dit: à

Le léZard a apprécié la savoureuse comédie à l’espagnole sur un couple en pleine crise de la quarantaine, olé !

closer dit: à

Rosanette, vous êtes une sainte!
Comment faites vous?

Chantal dit: à

Deuxième salve, certes, mais moi je me dirige plutôt vers le coup d’après, il se murmure que le Barman du Ritz de Philippe Collin est un vrai régal de lecture pour amateurs de zones grises, je n’ai pas encore cédé à ma curiosité, j’attends encore l’avis qu’on voudra bien me donner …

lmd dit: à

Puisque Pavese est au cœur du débat, je propose la collection Folio bilingue, Cesare Pavese, La spiaggia.
J’achète assez souvent ces Folio bilingue, (pour l’anglais et des langues pas trop éloignées du français). On perçoit alors plus précisément l’ampleur de la latitude que se donnent les traducteurs.

B dit: à

Closer, c’est une nature, on n’y peut rien. Rien ni personne ne parviendrait à corrompre cette définition de l’être.

B dit: à

On y ou on n’y, excusez-moi, je ne sais plus.

MC dit: à

Marie Sasseur siege au Goncourt?

Jazzi dit: à

Non, au Femina, MC !

Jazzi dit: à

« Le Barman du Ritz » de Philippe Collin.
Le grand roman de l’occupation.
Pour sûr que Passou va nous en parler dans la prochaine salve, Chantal.

Jazzi dit: à

« Comment faites vous ? »

Rosanette écoute son coeur, closer.
Pas ses pulsions idéologiques imbéciles !
Suivez mon regard…

puck dit: à

D. j’ai entendu diu dire que tu partais dans l’Antarctique aussi j’aimerais me joindre aux adieux de départ !
D. je sais qui tu es… tu es comme moi un mystique tentant de percer le sens profond de l’existence et aussi tout comme moi tu es sensible au tragique de l’existence…
aussi je n’irai par 4 chemins !
sache que ces contrées polaires sont aussi l’épicentre d’un conflit bien plus important que celui en Ukraine, aussi si lors de ton séjour sous les glaces polaires tu tombes par hasard, nez à nez, face à un sous marin nucléaire russe je t’invite à apprendre l’hymne russe pour montrer que contrairement à la France tu n’as aucunes intentions inamicales et que tu souhaites même, tout comme le pape, que tu t’opposes à la loi récemment votée par l’extrême droite ukrainienne visant à l’interdiction de la sainte religion orthodoxe de Moscou en Ukraine car tu sais tout comme moi et comme tous les mystiques se souciant du devenir humain que seule l’âme russe peut apporter sur cette terre une véritable fraternité entre les hommes !
à partir de là, si tu suis cette procédure, le sous marin russe devrait te laisser tranquille sous ton iceberg, en tout cas en principe, mais franchement c’est pas gagné d’avance ! Davaï mon frère !

FL dit: à

Le récit de l’exclusion de Duras du parti communiste vaut le coup. Avec une petite séance d’humiliation collective, renommée « autocritique », où il a été question de ses « moeurs » (légères), qui faisaient honte aux « camarades », et de ses fréquentations des ennemis capitalistes dans les caves de Saint Germain des près.

Ce sont des pépères et des mémères qui aujourd’hui nous jouent les féministes bon teint.

Ils n’ont honte de rien.

Marie Sasseur dit: à

Chantal, au train où vont les choses, je me demande si ce barman du Ritz ne va pas se prendre une salve de bordée de décharge de gros sel par le gars de la sécurité du Lutetia, mais chut.

FL dit: à

Il y avait aussi une relation, dans un autre article, de la première des « Paravents » de Genet en 1966. Houleuse. On était peu de temps après la fin de la guerre d’Algérie.

Marie Sasseur dit: à

lmd dit: à
Puisque Pavese est au cœur du débat.(..
)

J’aime bien lmd, des fois il a toujours le mot pour rire, a retardement.

FL dit: à

« capitalistes »

FL dit: à

En section ils se racontaient des blagues sur l’alcoolisme de Duras. De la « vertu » peut-être mais qu’est-ce qu’ils sont lourds.

Marie Sasseur dit: à

Duras comme Pavese sont allés à « la plage « , et moi aussi j’aurais adoré qu’ils se rencontrent, dans la torpeur de ce dernier mois d’août, à Bocca di Magra (opus cité, chapitre  » dernière mer »)

Marie Sasseur dit: à

« Dans Les Petits chevaux de Tarquinia, Duras décrit ainsi Bocca di Magra : « C’était un petit village au bord de la mer, de la vieille mer occidentale la plus fermée, la plus torride, la plus chargée d’histoire qui soit au monde et sur les bords de laquelle la guerre venait encore de passer. […] Trente maisons au pied de cette montagne, le long du fleuve, séparées du reste du pays par un chemin de terre de sept kilomètres de long qui s’arrêtait là, au bord de la mer. Voilà ce qu’était cet endroit. Les trente maisons se remplissaient chaque année d’estivants de toutes nationalités, de gens qui avaient ceci en commun que c’était la présence de Ludi qui les attirait là et qu’ils croyaient tous aimer pareillement passer leurs vacances dans de tels endroits, si sauvages. Trente maisons et le chemin macadamisé seulement sur cent mètres, le long des trente maisons. C’était ce que disait aimer Ludi, ce que disait ne pas détester Jacques, que ça ne ressemble à rien, que ce soit si isolé et sans espoir d’être jamais agrandi à cause de la montagne trop à pic et trop proche du fleuve, et c’était ce que disait ne pas aimer Sara. ». »

https://diacritik.com/2018/11/01/ah-les-vacances/

Edmond Poivre dit: à

Marie-Sasseur membre du jury du Femina.
Un indice supplémentaire Jazzi ?

Marie Sasseur dit: à

Dites, Chantal, il n’est pas un peu avarié votre scoop ?
Ce bouquin de Collin était en librairie en avril, Tapenard toujours très ravi de tout et n’importe quoi, a même reçu le barman sans sa grande bibli.
Autant dire qu’il a dépassé la dlc.

Marie Sasseur dit: à

Sasseur, petite lectrice indépendante, libre de tout lien de conflit d’intérêt ou compromission. Con se le dise

Marie Sasseur dit: à

Tapenard toujours très ravi de tout et n’importe quoi, a même reçu le barman dans sa grande bibli.

D. dit: à

Chaloux dit: à

En réalité D va se faire opérer de la prostate à la polyclinique de Sèvres.

Je jure que non, sur la tête de Puck.

Et puis c’est c’lui qui dit qui y est, généralement.

D. dit: à

En Antaectique, il n’y a pas de banquise, Puck. Donc pas de sous-marins nucléaires sorteurs et lanceurs d’engin en dessous.
Je t’aime bien, Puck, mais tu n’y connais manufestement rien en pôles.

D. dit: à

Rosanette, Closer a raison.
Je ne peux rien dire. Je vais chercher là-bas un trésor spirituel en un endroit secret. Et m’enquérir de l’avenir de l’humanité. Donc votre avenir à vous aussi.

D. dit: à

Si j’aurais su que ça ferait un tel buzz, j’aurais rien dit.
Trop tard.

B dit: à

Vladimir, hein? Je découvrait hier la véritable histoire d’où provient la légende de Dracula, Vlad III, l’empaleur! Assurément une source d’inspiration pour son parent éloigné qui sans état d’âme sacrifié des centaines de milliers de vies pourvu que ce ne soit pas la sienne celle de ses enfants de ses proches s’il lui reste quelques amis sincères.

B dit: à

Decouvrai.

B dit: à

D, franchement, un bon frigo et vous rendez les glaçons du cocktail, pourquoi ce voyage périlleux et puis Tesson l’a déjà fait pour la panthère, la vodka, Napoléon. Dessus, sur la glace, dans la neige, ça coûte cher en plus et j’ai bien peur que vous ne trouviez plus un flétan qui vive là -bas!

rose dit: à

Quel cadeau merveilleux rosanette, d’avoir donné la place à votre collaborateur célibataire !

B dit: à

Il n’avait pas de Moon boots. Peut-être la véritable raison du forfait.

B dit: à

Prostatectomie radicale, c’est pas cool pour le reproducteur, si partielle ça fonctionne encore à peu près.

rose dit: à

B.
Bolibongo partage l’humour aussi. Une chance.

rose dit: à

Page 263
« Nos gouvernants provoquent des excès pour sévir ensuite plus à l’aise. »
In La maladie du prieur. L’OaN.

Rosanette dit: à

Les entreprises russes de pêche industrielle sont tres présentes dans l’océan antarctique , où elles pêchent le squamifrons, qu’on appelle aussi le poisson des glaces ;mais les efforts français pour se mettre sur ce marché ont été décevants.

Phil dit: à

la nature humane en en détaillant l’infâme condition

Dear Rose d’humeur sombre en lisant l’œuvre au noir, la femme condition. Voyez le film, réussi, du Belge André Delvaux 1987, Yourcenar l’a manqué de peu. Pour vous remonter le moral et les bretelles.

Chantal dit: à

Marie Sasseur je vous rends mon tablier, je n’aime pas beaucoup Monsieur Traquenard du coup, comment vous dire … je le zappe, je n’ai pas encore fait mon deuil médiatique de.Monsieur Ultrabrite, alias de son prédécesseur à la grande libraire dont j’admirais les bagouzes en argent et les bracelets en poils d’éléphants au poignet.
Ce barman du Ritz m’est venu par une autre source, comme je défaisait mes valises pleines de sables de la mer de Wadden, je suis encore saoule de vent marin et je picore çà et là.

Marie Sasseur dit: à

Sinon, c’est plié. Une rentrée littéraire bien dans l’air du temps en macronie, en dépression, sans moyen ni ambition.

Heureusement, dans ce marasme, 3 livres confidentiels et à haute valeur ajoutée, ont illuminé ma fin de l’été.
Merci à Abel, Clémentine et Pierre.

Va bene cosi.

Chantal dit: à

Sans moyens ni ambitions, c’est le cas de le dire, nous recevons à l’Intime quelques potes à Poelvoorde sur le budget octroyé par les écologiste et socialistes wallons en déconfiture électorale, avec nos derniers pesetas je ne sais pas si c’est le bon choix de lecture, une resucée soit disant drôle d’un looser : https://intime-festival.be/une-trajectoire-exemplaire/
je vais plutôt aller voir Emilia Perez ce dimanche

MC dit: à

 » MS petite lectrice indépendante ». Indépendante, peut-être. Petite, c’est indéniable!

Chaloux dit: à

D, il fallait jurer sur la prostate de Puck, pas sur sa tête!
Sa tête il y a longtemps qu’il ne l’a plus…

Aucune valeur.

Marie Sasseur dit: à

Mon pseudo est en priorité spamé ici par ceux qui n’ont aucune visibilité.

J’estime que c’est le risque, inévitable, comme celui d’écraser une merde, sur un trottoir parisien, si on ne fait pas gaffe.

Marie Sasseur dit: à

Merci Chantal, mais j’ai besoin de plus consistant, alors cet auteur pour les plus jeunes, sans doute.
Il y a tout un marché editorial, je crois que ça s’appelle  » jeune adulte « .

D. dit: à

Je suis dans l’avion. J’atteris à Buenos Aires à 21:40 heure locale.
Internet satellitaire marche pas trop mal mais il faut casquer 15 euros !

D. dit: à

02h 40 heure de Paris.
Vous serez tous en train de dormir lorsque je poserai le pied en Argentine, sauf renato qui ne dort jamais, bien entendu.

D. dit: à

J’espère que les Argentins parlent correctement Anglais parce que je ne connais que très très peu d’Espagnol.

D. dit: à

Mes poules et mon chat me manquent déjà. Ça a été un déchirement de leur dire au revoir. Le chat s’en foutait un petit peu, ça se voyait.
Mais le caquerage des poules n’était pas le même, je l’ai bien remarqué.
Il y avait comme un tremolo dedans, et elle m’ont entouré d’une façon qui ne laissait aucun doute sur leur tristesse de me voir m’en aller.

D. dit: à

Je pars lundi à 10h 50 heure locale pour atterrrir à 14h 30 à Uschouia.
Ensuite ce sera le silence radio total. Nécessaire

D. dit: à

j’ai employé le mot tristesse, mais celui de désespoir convient mieux.

D. dit: à

J’ai de très bonnes bottes fourrées en tout cas. J’aurais pu en acheter à Uschuaia qui possède des boutiques mais bon. Le week-end on ne sait jamais trop ce qui est ouvert ou fermé, là-bas. Los fines de semana, nunca se sabe realmente qué esrá abierto o cerrado, comme disait mon ancienne concierge. Alors, hein.

D. dit: à

Quand je vois toute cette eau bleu foncée en dessous de moi, avec ces petites mèches blanches de ci de là je me dis que les poissons doivent être sacrément secoués, là-dedans.

D. dit: à

Heureusement que j’ai internet sinon je me serais bien ennuyé. Y’a bien un écran multitruc mais y’a trop de bruit pour bien entendre.
Ca fait Fsscccchhhhhhhhhhh et en même temps Rrrrrrrrrrrrrrrrrr et Zzzzzzzzzzzzzzzzz.
Pénible.

D. dit: à

Alors je regarde passer les hôtesses. Mais bon, au bout d’un moment…

D. dit: à

La pétasse assise devant moi a incliné son siège à fond… elle a le droit, mais si tout le monde fait pareil ?

D. dit: à

Je ne sais pas quand est ce qu’on mange. Je vais demander. D’un autre côté, il ne faut pas trop manger parce qu’après on pête, avec les fluctuations biométriques etc…
Quand j’étais pilote de chasse, je m’en foutais, j’avais masque sur ld museau et je pouvais péter autant que je voulais, même la tête en bas (je l’ai fait souvent et ça marche).

D. dit: à

barométriques, pas biométriques. Rhaahhh.

Jean Langoncet dit: à

@Franchement Langoncet Jean, je ne vois pas l’intérêt de se mettre torse nu pour chanter mal de laides compositions.
Ça vous plaît, vous ?

Casanova est donné gagnant pour barrer le dragon par vent de force nulle ; l’homme le mieux habillé de France, catégorie petit format. Qui d’autre verriez vous au poste ?

Jean Langoncet dit: à

@Se suicider c’est tester la résurrection

L’Imprimatur reste la règle d’airain des « salve » opportunistes d’ici-bas

Chaloux dit: à

Les chats sont d’excellents comédiens. Ils font mine de s’en foutre mais rien n’est moins vrai.

MC dit: à

« j’aurais aimé que Duras et Pavese se rencontrent à la plage ».N’empeche, c’eut été Le moyen le plus sûr de pousser Pavese au suicide..,,MC

et alii dit: à

je lis sur le monde:
« une fiction autour d’un objet, d’un lieu, d’un plat. »
eh bien, cette semaine, ma grande affaire a été un gratte-dos! finalement, une amie m’en a offert un qui
marche! je n’en pouvais plus; ce serait une piqure de moustique m’a-t-elle dit ;le gratte dos est parfait, télescopique!
moustiques, à nous deux
bonsoir

FL dit: à

« N’empeche, c’eut été Le moyen le plus sûr de pousser Pavese au suicide »

C’est un écrivain spécialiste de l’incommunicabilité et on lui met Duras comme interlocutrice…

puck dit: à

D. malheureux je crois bien que tu t’es planté d’hémisphère !
c’est pas grave, si t’es arrivé à Ushuaïa ce que tu fais tu appelles un uber, tu lui fais prendre le périph qui fait le tour du patelin, tu lui dis de prendre la sortie sud, au premier rond point tu prends à droite et encore à droite au rond point suivant, et l)à tu tires tout droit jusqu’à ce que tu vois une pancarte « détroit de Béring 500 mètres », arrivé là il faut finir à pied, dès que tu arrives en bord de mer tu plonges et là tu vas tomber sur des sous marins russes. Davaï mon frère !

Jazzi dit: à

Duras est une super communicante, FL !

FL dit: à

« Duras est une super communicante, FL ! »

Au sens commercial. Une dame qui a réussi à faire détournement d’homosexuel, ça mérite le respect.

FL dit: à

* à faire un détournement

FL dit: à

Le film de Claire Denis m’a l’air d’être bien mieux fait que le spectacle du Théâtre du Peuple de Bussang. Le jeu des acteurs est plus compliqué. Moins mièvre. Ils ont été mieux castés ou mieux dirigés.

Allons voir les films de la dame avant que Libération ne lui tombe sur le haricot et qu’on ne puisse plus si on ne veut pas risquer sa réputation.

FL dit: à

Parce que ces temps c’est les barraques foraines de la Foire du Trône.

file:///C:/Users/pc-01/Downloads/85370_1280219580_simone-de-beauvoir-tt-width-1280-height-720-fill-1-crop-0-bgcolor-ffffff.webp

FL dit: à

Parce que ces temps-ci

rose dit: à

Les argentins ne parlent pas anglais. Espagnol.

FL dit: à

C’est le journal Libération qui a commandité et publié la connerie durasienne : « Sublime, forcément sublime Christine V. »

Eh oui. Eh oui. Qui d’autre ?

FL dit: à

« Au nom de la littérature »

Un ange passe…

D. dit: à

A force de coller des url de fichiers situés en local sur pc, il va bien s’en trouver un pour balancer des noms de répertoire compromettants.
Genre :
file:///C:/Users/pc-02/mesimages/salopes+18/groseins/pipes/sabrina6468843.jpeg

x dit: à

Mon commentaire n’est pas passé.
Deuxième tentative en fractionnant :

Le retrouvera-t-on dans la prochaine salve ?
Je viens de terminer un très beau livre de Julia Deck, sobre, ne cédant pas à la tentation de la facilité, du recours au pathos (alors que l’histoire racontée (la « fable » — à l’origine du « sujet », sa transformation en objet littéraire) est hautement romanesque et poignante).
Un livre intelligent et humain.
L’autofiction (et l’on a rarement lu un texte auquel cette appellation convienne aussi bien ; quelles que soient ses préventions à l’égard du genre, il faut ici prendre l’appellation en bonne part), l’autofiction donc peut être digne, ni nombriliste, ni racoleuse.

x dit: à

Le rapport mère-fille ; le basculement brutal dans la dépendance et l’aphasie d’une femme âgée jusque-là vive, active, autonome, exigeante elle aussi (on ne souhaite porter la poisse à personne) et passionnément intéressée par le monde, les langues, la littérature ; l’histoire de sa vie, de l’installation en France de la protagoniste ; l’état déplorable de la gériatrie en France, le double langage des médecins, la différence (tardive) de traitement lorsque l’on se découvre des relations influentes dans le milieu médical : non seulement ces thèmes ne donnent pas envie, mais ils sont en outre, pour la plupart, d’une grande banalité (une banalité à pleurer).

x dit: à

Ce qui montre bien, encore une fois, que l’importance ou la valeur d’un texte littéraire n’a pas grand-chose à voir avec l’anecdote à laquelle on prétend le résumer, le réduire (son prétendu « contenu » supposé paraphrasable) — mais un certain commentateur peut en être assuré : ce n’est ni un « joli », ni même un « beau livre », exploitant la souffrance, les drames, à des fins esthétiques, et/ou pour mettre en valeur le brio de l’auteur… De l’écriture on pourrait dire qu’elle est d’une simplicité trompeuse.

x dit: à

Il est évidemment possible que j’y aie trouvé encore plus d’intérêt en raison de la double appartenance (franco-anglaise) des personnages et du récit, mais aussi parce que j’avais lu auparavant tous les romans de l’auteur (qui vient de changer d’éditeur) — dans la mesure où ce récit entre en résonance avec les romans précédents.

rose dit: à

Merci pour ce compte rendu d’Ann d’Angleterre de Julia Beck.
C’est aussi quitter une île pour le continent.

JC..... dit: à

RECHAUFEMENT CLIMATIQUE

Cet été, la chaleur fut omniprésente à l’air libre caniculaire. Logique. Hélas il n’en fut pas de même avec le climat politique qui reste glacial en France.

Un peu de chaleur humaine ferait du bien aux egos glacés du plus grand nombre des hommes politiques, représentant du peuple en attente d’actions utiles de leur part….

Au boulot, les beaux parleurs !

Jazzi dit: à

Pour que tout soit clair, commençons par le commencement, x.

« Ann d’Angleterre » de Julia Beck, éditions du Seuil, 2024 (le nombre de pages et le prix sont facultatifs).

Jazzi dit: à

Pour aller directement au fait, non pas « Étudiants », mais « Étudiantes », renato…

Marie Sasseur dit: à

Y. Ravey, un fidèle des éditions de Minuit -et au genre romanesque particulier qui les caracterisait lors de la période faste des Gailly, Toussaint, Oster-, nous offre avec  » que du vent « , une partie de pêche dans le midwest américain , une éclosion de nymphes, mon vieux, qui part en sucette, inexorablement. Un court récit, prenant, comme le scintillement d’un leurre.
On s’y laisse prendre.
Je conseille.

Marie Sasseur dit: à

Merci Passou, d’avoir retabli ce lien sur « les petits chevaux de Tarquinia »

Jazzi dit: à

Mort du scénariste et réalisateur Jean-Charles Tacchella (1925-2024) à l’âge de 98 ans.
Parmi les 11 longs métrages de sa filmographie, citons :
« Cousin, Cousine » (1975), avec Lanoux, Marie-Christine Barrault, Guy Marchand et Marie-France Pisier ;
« Escalier C » (1985), avec Robin Renucci, Jean-Pierre Bacri, Jacques Bonnaffé et Catherine Frot ;
« Les Gens qui s’aiment » (2000), avec Richard Berry, Jacqueline Bisset, Julie Gayet et Bruno Putzulu.

pourmapar dit: à

« Stairways » photo d’Alexander Rodchenko, 1930

On ne soulignera jamais assez ce que la peinture dite « moderne » doit à la photographie!
Pourquoi cette « image », passou?
Bonne journée à toutes et à tous.

Chaloux dit: à

Je ne sais plus qui avait évoqué la remarque de Green, disant que le marbre yourcenarien était en fait du saindoux, peut-être ce cher Phil. M’a davantage amusé l’idée d’un « piédestal sans statue ».
Quoiqu’il en soit, j’ai lu le Journal de Paris de Jean Chalon, d’où étaient extraites ces remarques, hier soir d’une seule traite. Il ne manque pas d’intérêt.
Yourcenar et Green se méprisaient l’un l’autre à une hauteur vertigineuse, ce qu’on savait déjà depuis longtemps. En revanche, l’égoïsme de Green reste un monument à explorer.

Propos de Simone Gallimard d’après J. Chalon:

« Jean, à votre avis, quelles sont les deux plus méchantes femmes du monde littéraire? Dominique Aury ou Marguerite Duras? ».

En lisant ce journal, on songe à tout ce que Jean Chalon aura laissé dans l’ombre. Ceux qui pourront en lire l’intégrale vérifieront que la mentalité du monde littéraire est une mentalité de bureau comme une autre. Mais c’est tout de même bien amusant (et instructif) à lire.

Je ne regrette pas mes 1 euro 60 (Gibert).

D. dit: à

A Buenos Aires il y a des Argentins et des Argentines.

D. dit: à

10° à Buenos Aires et tout gris.
On se les pèle presque.

D. dit: à

Et il a plu beaucoup mais ça se calme.

Phil dit: à

Dear Chaloux, nonnon, M. Court il semble a livré cette pique attribuée à Green mais est-ce bien du Green..
Chalon et Yourcenar sont définitivement brouillés après les mauvaises « grâces » faites à Miss Frick dans son livre au retour d’une visite au Mont Désert.
A propos citation, il a manqué à Rose de lire celle de Flaubert mise à la suite des Mémoires d’Hadrien. Vade-mecum de toute l’œuvre, au noir.

Chaloux dit: à

Dear Phil:
«Les dieux n’étant plus, et le Christ n’étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l’homme seul a été.»

La brouille définitive a eu lieu en 1982, après la publication d’Anna Soror que J. Chalon a trouvé « pompier ». (Il faut dire que Chalon semble s’y connaître en pompiers). C’est un texte, un peu barresien (Du sang etc.), que je continue d’apprécier. Il s’étaient retrouvés après la mort de Grace, au moment de l’Académie, en 1981, Chalon étant invité au agapes privées de la rue Pavée.

L’ouvrage qui avait provoqué la première brouille est celui d’Elvire de Brissac, grande amie de Morand pour ne pas dire plus, « Ballade américaine ». Je ne suis jamais parvenu à retrouver les pages incriminées dans l’édition que j’ai de ce livre.

Chaloux dit: à

aux agapes

Phil dit: à

Belle citation de Flaubert. Yourcenar-Hadrien préfère les constellations avant qu’on les nomme.
Indeed, Elvire de Brissac, spitting portrait de Morand, dear Chaloux.
Une époque où les vieilles filles avaient la plume vengeresse. Netflix les a séchées.

et alii dit: à

ET PLUS ¨PRES
Argentine – Station de métro, 36 Avenue de la Grande Armée, 75017 Paris (France)

Chaloux dit: à

Dear Phil, en tout cas ces propos figurent bien dans le Journal de J. Chalon à qui ils ont été tenus. (On peut toujours mettre le diariste ne doute).

MC dit: à

Peut-être, Chaloux, ces pages ont-elles ete coupées…. Pour l’attribution du mot à Green, il faudrait voir si c’est paru de son vivant. Auquel cas il n’y aurait pas eu de démenti. MC

Jazzi dit: à

« Jean, à votre avis, quelles sont les deux plus méchantes femmes du monde littéraire? Dominique Aury ou Marguerite Duras? »

On a pas la réponse, Chaloux ?

Chaloux dit: à

MC, comme je l’ai indiqué, ces pages y figurent bien. (Comme chercheur votre niveau de lecture me fait un peu peur. Vous avez parfois tendance à lire le contraire de ce qu’on écrit). Paru en 1999, donc environ un an après la mort de Green.

puck dit: à

@ »la valeur d’un texte littéraire n’a pas grand-chose à voir avec l’anecdote à laquelle on prétend le résumer, le réduire »

en fait ça dépend d’un tas de trucs et de paramètres.
et aussi de l’approche.
exemple au hasard : l’approche « journalistique » de la littérature. comme son nom l’indique c’est l’approche des journalistes.
et là la question qu’il faut se poser pour savoir c’est quoi l’approche journalistique » c’est d’abord se demander c’est quoi un « journaliste », à savoir c’est quoi un journaliste aujourd’hui dans notre situation historique actuelle et notre environnement social parce qu’un journaliste en 2024 c’est à l’évidence pas la même chose qu’un journaliste en 1954 ou en 1984 ou même en 1924 ou en 1864, mais je ne vais pas me taper toutes années qui finissent par un « 4 ».

une autre approche de la littérature c’est l’approche « mondaine » qui consiste à vous parler d’un auteur ou d’un livre en vous servant un verre de Porto, et là c’est pareil pour savoir c’est quoi « l’approche mondaine » de la littérature il faut d’abord se demander c’est quoi un « mondain ».

du coup votre question est bien plus complexe qu’il n’y paraît.
d’autant qu’en lisant vos commentaires j’ai bien l’impression que votre approche n’est ni mondaine, ni journalistique, mais plus tournée vers une forme d’exégèse et comme chacun sait l’exégèse c’est un truc ni mondain parce qu’au bout du 5ème verre de Porto on n’est même plus capable de sortir des trucs du genre « Indeed, Elvire de Brissac, spitting portrait de Morand, dear Chaloux. Une époque où les vieilles filles avaient la plume vengeresse… », ni journalistique parce que c’est pas « vendeur ».

du coup comme question c’est intéressant, mais assez compliqué.

Chaloux dit: à

Jazzi. C’est Duras, qui vient méchamment annoncer à Simone Gallimard que son mari Claude va demander le divorce.

Je me demande qui lit encore Duras aujourd’hui.

Chaloux dit: à

Les propos de Puck n’ont ni queue ni tête. Sans doute une sorte d’autoportrait.

Jazzi dit: à

Moi, Chaloux !
_______________

MARGUERITE DURAS

La femme qui marche

« Elle marche. » C’est par ces mots que commence Le Vice-consul (1966), de Marguerite Duras, et où est évoquée pour la première fois la mendiante, que l’on retrouvera, quelques années après, dans India Song. Son histoire, illustrera, en fond sonore, les amours, tragiques, forcément tragiques, d’ Anne-Marie Stretter et de Michael Richardson. Qui, eux, étaient déjà apparus, sous d’autres noms, dans Le Ravissement de Lov V. Stein (1964). Ainsi, avec India Song, s’achèvera la trilogie. Le texte donnera aussi naissance au film qui consacrera définitivement Marguerite Duras en tant que cinéaste, grâce au véritable évènement créé à sa sortie : pour la première fois à l’écran, la bande-son et l’image n’étaient pas en synchronisation. Ni film muet ni parlant, mais plutôt parlé et en musique, celle, magistrale, de Carlos d’Alessio. Mais qui était la mendiante ? Ecoutons ce qu’en disent les voix…

Cris au loin, de joie, appels dans cette langue inconnue : l’hindoustani.
La lumière revient peu à peu.
La pluie, le bruit, très fort pendant plusieurs secondes.
Il diminue. Les cris isolés et les rires percent, plus précis, le bruit de la pluie.
La lumière revient toujours.
Tout à coup, cris plus précis, plus près, de femme. Rires de la même femme.

VOIX 1
Quelqu’un crie… une femme…
VOIX 2
Quoi ?
VOIX 1
Des mots sans suite.
Elle rit.
VOIX 2
Une mendiante
Temps.
VOIX 1
Folle ?
VOIX 2
C’est ça…

Dans les allées du parc, soleil d’après la pluie. Soleil mouvant. Taches de lumière grise, pâle.
Cris et rires de la mendiante toujours.

VOIX 1
Ah oui… je me souviens. Elle se tient
au bord des fleuves… elle vient de
Birmanie… ?
VOIX 2
Oui.

Tandis que les voix parlent de la mendiante les trois personnes bougent, quittent la pièce par des portes latérales.

VOIX 2
Elle n’est pas indienne.
Elle vient de Savannakhet.
Née là-bas.
VOIX 1
Ah oui… oui…
Un jour… il y a dix ans qu’elle marche,
un jour, devant elle, le Gange… ?
VOIX 2
Oui.
Elle reste.
VOIX 1
C’est ça…

Les trois personnes ont disparu. L’endroit est vide.
Discours au loin, comme crié, dans une langue douce : le laotien.

VOIX 1 (temps)
Douze enfants morts tandis qu’elle
marche vers le Bengale… ?
VOIX 2
Oui. Elle les laisse. Les vend. Les
oublie. (Temps.) Vers le Bengale devient
stérile.

Les trois personnes arrivent dans le parc, marchent, pas lents, de promenade, dans la fraîcheur qui suit la pluie, se déplacent dans les taches de soleil. Toujours, au loin, le discours crié, de la mendiante. Dans ce discours, tout à coup, le mot : Savannakhet.
Court arrêt des voix. Puis reprise :

VOIX 1
Savannakhet, Laos ?
VOIX 2
Oui. (Temps.) Dix-sept ans… elle est
enceinte, elle a dix-sept ans… (Temps.)
Elle est chassée par sa mère, elle part.
(Temps.) Elle demande une indication
pour se perdre.
Personne ne sait.
VOIX 1 (temps)
Oui.
Un jour, il y a dix ans qu’elle marche,
un jour : Calcutta, devant elle.
Elle reste.

Silence.
VOIX 2
Elle est là au bord du Gange, sous
les arbres, elle a oublié.
Silence.

(« India Song », Editions Gallimard, 1973)

Quand la marche, finalement, apparaît sous la plume des femmes, c’est souvent avec une forte connotation de folie ou de mysticisme : deux caractéristiques propres à… ma mère (qui m’a donné le goût de la marche) ! Il est vrai qu’elle avait quelque chose de durassien, et qu’elle aura, involontairement, contribué à me faire apprécier l’œuvre, littéraire et cinématographique, de cet auteur. Le film India Song, avec l’inoubliable Delphine Seyrig et Michael Lonsdale, fut présenté pour la première fois au public à l’occasion du Festival de Cannes de 1975, en présence de la cinéaste. C’était encore dans l’ancien palais, au centre de la Croisette. On peut me croire sur parole quand je parle d’évènement : j’y étais !

puck dit: à

ce matin j’ai écouté l’émission de Finky, c’était sur Gamelin, pas le Gamelin de 14-18, mais celui de la révolution.
les Gamelin se suivent, mais ne se ressemblent pas :
le Gamelin de 14-18 il a essayé de sauver ses soldats par amour de l’humanité de la révolution c’est celui qui fait un carnage par amour de l’humanité.
je croyais qu’ils allaient parler de la situation actuelle parce qu’actuellement des Gamelin on en croise toutes les 2 minutes dans les journaux et les plateaux, c’est aussi des types qui envoient tous les ukrainiens jusqu’au dernier au casse pipe par amour de l’Ukraine.
ben non Finky a préféré parler d’autres Gamelin, peut-être parce que lui aussi à sa façon c’est un Gamelin.

Chaloux dit: à

Jazzi, tu as 72 ans ou pas loin, Duras fait partie de ton univers mental. Je parle de gens d’aujourd’hui, pas d’hier. Or à part quelques féministes woke prêtes à se raccrocher à n’importe quelle branche…

puck dit: à

comment ça ni queue ni tête l’approche journalistique ou mondaine de la littérature ?
T. Bernhard est un auteur qui a beaucoup parlé de l’approche « mondaine » de la littérature et de la philosophie.
et R. Musil aussi, sauf que lui a aussi parlé de l’approche « journalistique » de la littérature.
c’est un truc hyper sérieux môssieu !
si vous lisez un article de passou ou de Paul Edel en oubliant une seconde que ce sont des journalistes vous passez à côté de ce qu’ils disent !

Jazzi dit: à

Un journaliste c’est celui qui écrit dans un journal, puck.

________________

MARGUERITE DURAS

Été pluvieux

L’Été 80, réunit les chroniques que Marguerite Duras, à la demande de Serge July, publia chaque mercredi, du 16 juillet au 17 septembre, dans le quotidien Libération. Un été désespérément pluvieux, de mémoire de l’auteur, mais néanmoins studieux et amoureux, car, dès l’automne 1980, et pour éviter que ces feuilles volantes ne soient définitivement emportées par le vent mauvais, elle en fit paraître le recueil aux éditions de Minuit, avec une dédicace « à Yann Andréa », qui venait d’entrer dans sa vie et devait y demeurer jusqu’à sa mort, seize ans plus tard. Dès la première chronique, rédigée depuis son appartement des Roches noires à Trouville, où elle passait régulièrement les mois d’été, son ton inimitable se fait entendre, à propos de tout et n’importe quoi : politique nationale et internationale, faits divers, faits de société, propos intimes…

« Donc, voici, j’écris pour Libération. Je suis sans sujet d’article. Mais peut-être n’est-ce pas nécessaire. Je crois que je vais écrire à propos de la pluie. Il pleut. Depuis le 15 juin il pleut. Il faudrait écrire pour un journal comme on marche dans la rue. On marche, on écrit, on traverse la ville, elle est traversée, elle cesse, la marche continue, de même on traverse le temps, une date, une journée et puis elle est traversée, cesse. Il pleut sur la mer. Sur les forêts, la plage vide. Il n’y a pas les parasols même fermés de l’été. Le seul mouvement sur les hectares de sable, les colonies de vacances. Cette année ils sont très petits, il me semble. De temps en temps les moniteurs les lâchent sur la plage, cela afin de ne pas devenir fous. Ils arrivent en criant, ils traversent la pluie, ils courent le long de la mer, ils hurlent de joie, ils se battent avec le sable mouillé. Au bout d’une heure ils sont inutilisables, alors on les rentre, on les fait chanter Les lauriers sont coupés. Sauf un qui regarde. Tu ne cours pas ? Il dit non. Bon. Il regarde les autres chanter. On lui demande : tu ne chantes pas ? Il dit non. Puis il se tait. Il pleure. On lui demande : pourquoi tu pleures ? Il dit que s’il le disait on ne comprendrait pas ce qu’il dirait, que ce n’est pas la peine qu’il le dise. Il pleut sur les Roches noires, les coteaux argileux des Roches noires, cet argile partout percée de sources douces et qui peu à peu avance, glisse vers la mer. Oui, il y a des kilomètres de ces collines d’argile sorties des mains de Dieu, de quoi construire une cité de cent mille habitants, mais voilà, pour une fois, non, ce n’est pas possible. Il pleut donc aussi sur le granit noir et sur la mer et il n’y a personne pour voir. Sauf l’enfant. Et moi qui le vois. L’été n’est pas arrivé. A sa place, ce temps qu’on ne peut pas classer, dont on ne peut pas dire quel il est. Dressé entre les hommes et la nature il est une paroi opaque faite d’eau et de brouillard. Qu’est-ce que c’est encore que cette idée, l’été ? Où est-il tandis qu’il tarde ? Qu’était-il tandis qu’il était là ? De quelle couleur, de quelle chaleur, de quelle illusion, de quel faux-semblant était-il fait ? La mer est dans les embruns, enfouie. On ne voit plus le Havre ni la longue procession des pétroliers arrêtés devant le port d’Antifer. Aujourd’hui la mer est mauvaise sans plus. Hier il y avait de la tempête. Loin, elle est parsemée de brisures blanches. Près, elle est pleinement blanche, blanche à foison, sans fin elle dispense de grandes brassées de blancheur, des embrassements de plus en plus vastes comme si elle ramassait, emportait vers son règne une mystérieuse pâture de sable et de lumière. Derrière cette paroi la ville est pleine, enfermée dans les locations, les pensions grises des rues à l’anglaise. Seuls mouvements, ces traversées éblouissantes des enfants qui déferlent de la colline dans des cris sans fin. Depuis le 1er juillet la ville est passée de huit mille à cent mille habitants, mais on ne les voit pas, les rues sont vides. On murmure : il y en a, ils repartent, découragés. Le commerce tremble, depuis le 1er juillet ici les prix n’avaient fait que doubler, en août ils triplent, s’ils partent qu’allons-nous devenir ? Les plages sont rendues à la mer, aux rafales joueuses du vent, du sel, au vertige de l’espace, à la force aveugle de la mer. Il y a des signes avant coureurs d’un nouveau bonheur, d’une nouvelle joie, cela circule déjà dans ce désastre tristement relaté par nos gouverneurs. Dans les rues il y a des gens qui marchent seuls dans le vent, ils sont recouverts de K-Way, leurs yeux sourient, ils se regardent. La nouvelle aux Français en vue d’une année difficile qui vient, de mauvais semestres, de jours maigres et triste de chômage accru, on ne sait plus de quel effort il s’agit, de quelle année pourquoi tout à coup différente, on ne peut plus entendre ce monsieur qui parle pour annoncer qu’il y a du nouveau et qu’il est là avec nous face à l’adversité, on ne peut plus tu tout le voir ni l’entendre. Menteurs, tous. Il pleut sur les arbres, sur les troènes en fleurs partout, jusqu’à Southampton, Glasgow, Édimbourg, Dublin, ces mots, pluie et vent froid. On voudrait que tout fût de cet infini de la mer et de l’enfant qui pleure. Les mouettes sont tournées vers le large, plumage lissé par le vent fort. Restent ainsi posées sur le sable, si elles volaient contre, le vent casserait leurs ailes. Fondues à la tempête, elles guettent la désorientation de la pluie. Toujours cet enfant seul qui ne court ni ne chante, qui pleure. On lui dit : tu ne dors pas ? Il dit non et que la mer est haute en ce moment et que le vent est plus fort et qu’il l’entend à travers les toiles. Puis il se tait. Serait-il malheureux ici ? Il ne répond pas. Il fait un signe d’on ne sait quoi, comme celui d’une légère douleur, d’une ignorance dont il s’excuserait, il sourit aussi peut-être. Et tout à coup on voit. On ne le questionne plus. On recule. On le laisse. On voit. On voit que la splendeur de la mer est là, là aussi, là dans les yeux, dans les yeux de l’enfant. »

(« L’Été 80 », Les Editions de Minuit, 1980, Bibliothèque de la Pléiade, Œuvres complètes III, 2014)

puck dit: à

Jazzi c’est faux ! un journaliste c’est une personne qui raisonne en journaliste.
du coup c’est une personne qui va par exemple mettre en avant le côté « anecdotique » et non pas « exégétique » pour reprendre le terme de Mr X (Malcom de son prénom), parce que les gens sont plus friands d’anecdotes que d’exégèse, et une des chose qui constitue le journaliste c’est la friandise.

Jazzi dit: à

Mais non, les jeunes filles en fleurs d’aujourd’hui aiment toujours beaucoup lire comment elle a perdu sa virginité, Chaloux !

__________________

MARGUERITE DURAS

La douleur en beauté

Dépassée par le succès de L’Amant (1984), trop hâtivement éditée à son goût, et déçue par la version cinématographie réalisée par Jean-Jacques Annaud, Marguerite Duras, sept ans plus tard, ayant appris la mort de son premier amant, repris la plume : « J’ai écrit l’histoire de l’amant de la Chine du Nord et de l’enfant : elle n’était pas encore là dans L’Amant, le temps manquait autour d’eux. J’ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l’écrire. » Récit de son enfance et de son adolescence en Indochine française, ce roman autobiographique conte l’amour fou entre la jeune fille de 15 ans qu’elle fut et un riche Chinois de Cholen, Thanh, à qui le livre est dédié, de douze ans son aîné. Mais après un an d’immersion heureuse dans la rédaction de cette nouvelle version, Marguerite Duras prévient : « Je suis redevenue un écrivain de romans. » Extrait du passage à l’acte, originel et unique, accompli en plein jour, et qui va fixer, à tout jamais, dans la mémoire de la narratrice, le lien inaltérable de cet amour-là…

« C’est un livre.
C’est un film.
C’est la nuit.
(…)

Il est assis devant elle qui est debout. Elle baisse les yeux. Il prend sa robe par le bas, la lui enlève. Puis il fait glisser le slip d’enfant en coton blanc. Il jette la robe et le slip sur le fauteuil. Il enlève les mains de son corps, le regarde. La regarde. Elle, non. Elle a les yeux baissés, elle le laisse regarder.
Il se lève. Elle reste debout devant lui. Elle attend. Il se rassied. Il caresse mais à peine le corps encore maigre. Les seins d’enfant, le ventre. Il ferme les yeux comme un aveugle. Il s’arrête. Il retire ses mains. Il ouvre les yeux. Tout bas, il dit :
– Tu n’as pas seize ans. Ce n’est pas vrai.
Pas de réponse de l’enfant. Il dit : C’est un peu effrayant. Il n’attend pas de réponse. Il sourit et il pleure. Et elle, elle le regarde et elle pense – dans un sourire qui pleure – que peut-être elle va se mettre à l’aimer pour toute la durée de sa vie.
Avec une sorte de crainte, comme si elle était fragile, et aussi avec une brutalité contenue, il l’emporte et la pose sur le lit. Une fois qu’elle est là, posée, donnée, il la regarde encore et la peur le reprend. Il ferme les yeux, il se tait, il ne veut plus d’elle. Et c’est alors qu’elle le fait, elle. Les yeux fermés, elle le déshabille. Bouton après bouton, manche après manche.
Il ne l’aide pas. Ne bouge pas. Ferme les yeux comme elle.

L’enfant. Elle est seule dans l’image, elle regarde, le nu de son corps à lui aussi inconnu que celui d’un visage, aussi singulier, adorable, que celui de sa main sur son corps pendant le voyage. Elle le regarde encore et encore, et lui il laisse faire, il se laisse être regardé. Elle lui dit tout bas :
– C’est beau un homme chinois.
Elle embrasse. Elle n’est plus seule dans l’image. Il est là. A côté d’elle. Les yeux fermés elle embrasse. Les mains, elle les prend, les pose contre son visage. Ses mains, du voyage. Elle les prend et elle les pose sur son corps à elle. Et alors il bouge, il la prend dans ses bras et il roule doucement par-dessus le corps maigre et vierge. Et tandis que lentement il le recouvre de son corps à lui, sans encore la toucher, la caméra quitterait le lit, elle irait vers la fenêtre, s’arrêterait là aux persiennes fermées. Alors le bruit de la rue arriverait assourdi, lointain dans la nuit de la chambre. Et la voix du Chinois deviendrait aussi proche que ses mains.
Il dit :
– Je vais te faire mal.
Elle dit qu’elle sait.
Il dit aussi que quelquefois les femmes crient. Que les Chinoises crient. Mais que ça ne fait mal qu’une seule fois dans la vie, et pour toujours.
Il dit qu’il l’aime et qu’il ne veut pas lui mentir : que cette douleur, jamais ensuite elle ne revient, jamais plus, que c’est vrai, qu’il lui jure.
Il lui dit de fermer les yeux.
Qu’il va le faire : la prendre.
De fermer les yeux. Ma petite fille, il dit.
Elle dit : non, pas les yeux fermés.
Elle dit que tout le reste, oui, mais pas les yeux fermés.
Il dit que si, qu’il le faut. A cause du sang.
Elle ne savait pas pour le sang.
Elle a un geste pour se sauver du lit.
Avec sa main il l’empêche de se relever.
Elle n’essaye plus.
(…)

La douleur arrive dans le corps de l’enfant. Elle est d’abord vive. Puis terrible ; Puis contradictoire. Comme rien d’autre. Rien : c’est alors en effet que cette douleur devient intenable qu’elle commence à s’éloigner. Qu’elle change, quelle devient bonne à gémir, à en crier, qu’elle prend tout le corps, la tête, toute la force du corps, de la tête, et celle de la pensée, terrassée.
La souffrance quitte le corps maigre, elle quitte la tête. Le corps reste ouvert sur le dehors. Il a été franchi, il saigne. Il ne souffre plus. Ca ne s’appelle plus la douleur, ça s’appelle peut-être mourir.

Et puis cette souffrance quitte le corps, quitte la tête, elle quitte insensiblement toute la surface du corps et se perd dans un bonheur encore inconnu d’aimer sans savoir. »

(« L’Amant de la Chine du Nord », Editions Gallimard, 1991)

Jazzi dit: à

MARGUERITE DURAS

La douleur en beauté

Dépassée par le succès de L’Amant (1984), trop hâtivement éditée à son goût, et déçue par la version cinématographie réalisée par Jean-Jacques Annaud, Marguerite Duras, sept ans plus tard, ayant appris la mort de son premier amant, repris la plume : « J’ai écrit l’histoire de l’amant de la Chine du Nord et de l’enfant : elle n’était pas encore là dans L’Amant, le temps manquait autour d’eux. J’ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l’écrire. » Récit de son enfance et de son adolescence en Indochine française, ce roman autobiographique conte l’amour fou entre la jeune fille de 15 ans qu’elle fut et un riche Chinois de Cholen, Thanh, à qui le livre est dédié, de douze ans son aîné. Mais après un an d’immersion heureuse dans la rédaction de cette nouvelle version, Marguerite Duras prévient : « Je suis redevenue un écrivain de romans. » Extrait du passage à l’acte, originel et unique, accompli en plein jour, et qui va fixer, à tout jamais, dans la mémoire de la narratrice, le lien inaltérable de cet amour-là…

C’est un livre.
C’est un film.
C’est la nuit.
(…)

Il est assis devant elle qui est debout. Elle baisse les yeux. Il prend sa robe par le bas, la lui enlève. Puis il fait glisser le slip d’enfant en coton blanc. Il jette la robe et le slip sur le fauteuil. Il enlève les mains de son corps, le regarde. La regarde. Elle, non. Elle a les yeux baissés, elle le laisse regarder.
Il se lève. Elle reste debout devant lui. Elle attend. Il se rassied. Il caresse mais à peine le corps encore maigre. Les seins d’enfant, le ventre. Il ferme les yeux comme un aveugle. Il s’arrête. Il retire ses mains. Il ouvre les yeux. Tout bas, il dit :
– Tu n’as pas seize ans. Ce n’est pas vrai.
Pas de réponse de l’enfant. Il dit : C’est un peu effrayant. Il n’attend pas de réponse. Il sourit et il pleure. Et elle, elle le regarde et elle pense – dans un sourire qui pleure – que peut-être elle va se mettre à l’aimer pour toute la durée de sa vie.
Avec une sorte de crainte, comme si elle était fragile, et aussi avec une brutalité contenue, il l’emporte et la pose sur le lit. Une fois qu’elle est là, posée, donnée, il la regarde encore et la peur le reprend. Il ferme les yeux, il se tait, il ne veut plus d’elle. Et c’est alors qu’elle le fait, elle. Les yeux fermés, elle le déshabille. Bouton après bouton, manche après manche.
Il ne l’aide pas. Ne bouge pas. Ferme les yeux comme elle.

L’enfant. Elle est seule dans l’image, elle regarde, le nu de son corps à lui aussi inconnu que celui d’un visage, aussi singulier, adorable, que celui de sa main sur son corps pendant le voyage. Elle le regarde encore et encore, et lui il laisse faire, il se laisse être regardé. Elle lui dit tout bas :
– C’est beau un homme chinois.
Elle embrasse. Elle n’est plus seule dans l’image. Il est là. A côté d’elle. Les yeux fermés elle embrasse. Les mains, elle les prend, les pose contre son visage. Ses mains, du voyage. Elle les prend et elle les pose sur son corps à elle. Et alors il bouge, il la prend dans ses bras et il roule doucement par-dessus le corps maigre et vierge. Et tandis que lentement il le recouvre de son corps à lui, sans encore la toucher, la caméra quitterait le lit, elle irait vers la fenêtre, s’arrêterait là aux persiennes fermées. Alors le bruit de la rue arriverait assourdi, lointain dans la nuit de la chambre. Et la voix du Chinois deviendrait aussi proche que ses mains.
Il dit :
– Je vais te faire mal.
Elle dit qu’elle sait.
Il dit aussi que quelquefois les femmes crient. Que les Chinoises crient. Mais que ça ne fait mal qu’une seule fois dans la vie, et pour toujours.
Il dit qu’il l’aime et qu’il ne veut pas lui mentir : que cette douleur, jamais ensuite elle ne revient, jamais plus, que c’est vrai, qu’il lui jure.
Il lui dit de fermer les yeux.
Qu’il va le faire : la prendre.
De fermer les yeux. Ma petite fille, il dit.
Elle dit : non, pas les yeux fermés.
Elle dit que tout le reste, oui, mais pas les yeux fermés.
Il dit que si, qu’il le faut. A cause du sang.
Elle ne savait pas pour le sang.
Elle a un geste pour se sauver du lit.
Avec sa main il l’empêche de se relever.
Elle n’essaye plus.
(…)

La douleur arrive dans le corps de l’enfant. Elle est d’abord vive. Puis terrible ; Puis contradictoire. Comme rien d’autre. Rien : c’est alors en effet que cette douleur devient intenable qu’elle commence à s’éloigner. Qu’elle change, quelle devient bonne à gémir, à en crier, qu’elle prend tout le corps, la tête, toute la force du corps, de la tête, et celle de la pensée, terrassée.
La souffrance quitte le corps maigre, elle quitte la tête. Le corps reste ouvert sur le dehors. Il a été franchi, il saigne. Il ne souffre plus. Ca ne s’appelle plus la douleur, ça s’appelle peut-être mourir.

Et puis cette souffrance quitte le corps, quitte la tête, elle quitte insensiblement toute la surface du corps et se perd dans un bonheur encore inconnu d’aimer sans savoir.

L’Amant de la Chine du Nord,
Editions Gallimard, 1991

puck dit: à

Jazzy j’ai copié collé la fin de l’article de passou :

« Yves Harté avait dressé le portrait de son amitié avec Pierre Veilletet, son confrère de Sud-Ouest suicidé à l’alcool par ressentiment et amertume. Cette fois Harté parle depuis sa propre chair. A la fin, après avoir épuisé la malle aux souvenirs, il se résout à lire le manuscrit laissé par son père, des portraits de gens de peu croisés ici ou là dont la solitude est le lien souterrain. Il se rend compte à 70 ans que son père lui parle d’outre-tombe. Ils se parlent enfin à défaut de s’être compris de son vivant. Dès lors il retire l’annonce et garde la maison. Si le rapport au père ou à la mère semble bien être commun à nombre de romans de la rentrée, celui-ci se détache du lot par sa délicatesse et par le ciselé de son écriture. »

cette façon de voir et de rester à la surface des choses pour ne pas trop gonfler le lecteur c’est un truc de journaliste !
limite tu lis ça sans savoir qui l’a écrit et tu sais d’emblée que c’est un journaliste.

et si tu vas lire ce qu’écrit Paul Edel quand il parle d’un auteur ou d’un livre c’est pareil : c’est hyper anecdotique, c’est une approche « journalistique ».

ce n’est pas une critique, c’est juste qu’il faut en avoir conscience.

Chaloux dit: à

Je trouve par exemple que le ravissement de Lol V. Stein est un livre parfaitement ridicule.

Les gens croient lire et ils ne lisent pas. Comme un d’ici prétendant lire un livre sur G. Sand et contestant le fait qu’elle ait été pianiste sans doute émérite, alors que c’était clairement indiqué dès le début de ce livre. Les gens se font une idée de ce qu’ils lisent et s’en tiennent là. Le petit train de leur lecture va son chemin sans aucun effet sur leur conscience. Ils croient lire et ils ne lisent pas.

Il parait que Colette, un authentique écrivain qu’on devrait lire davantage, était une pianiste exceptionnelle.

« A propos de Colette, sa fille, Colette de Jouvenel, aurait dit à mon libraire dont elle était cliente: « Je haïrai ma mère jusqu’à mon dernier soupir ». Est-ce possible? ».

J. Chalon, Journal de Paris, p. 71.

puck dit: à

on le voit à la réaction de Sasseur aux commentaires de Mr X (Malcom de son prénom) quand elle dit qu’il enfile les mouches.
elle le dit parce qu’elle n’est pas habituée à l’approche exégétique, ça lui parait gonflant, parce qu’elle a plus l’habitude de l’approche journaliste ou mondaine qui par définition ne doivent pas être gonflantes.

en fait ce que je dis est évident, même un gamin de 8 ans le comprendrait.

Jazzi dit: à

« Est-ce possible? »

La fille a rejoint la mère dans sa tombe au Père-Lachaise…

Jazzi dit: à

puck on sait très bien faire la différence entre l’approche d’un critique littéraire et celle d’un universitaire…

puck dit: à

« Il parait que Colette, un authentique écrivain qu’on devrait lire davantage, était une pianiste exceptionnelle. »

çà c’est un truc « anecdotique » parce que ça tombe comme un cheveux dans la soupe, limite on aurait pu dire qu’elle aimait tricoter.

après on peut faire le lien entre le fait qu’elle joue du piano et la musicalité de son écriture (ex T. Berhnard) mais ça resterait encore anecdotique.

en fait on se situe entre le « mondain » avec l’anecdote au service de la mondanité.

« saviez-vous dear Phil que Colette était une pianiste tout à fait talentueuse » dit-il en reprenant un petit four…

Chaloux dit: à

Evidemment toute la vieille garde insupportable, les Adler & Cie, continuent de célébrer Duras. Je me suis désabonné du Monde.

Même chose pour Aragon: certains continuent de vouloir faire semblant d’y croire, tant les tonnes de papier qui encombrent Gallimard sont lentes à s’écouler. Service commandé. Mais quoi? Un bon parolier qui aurait écrit un bon livre, La Semaine Sainte. C’est l’histoire du singe à qui on confie une machine à écrire et qui aurait une chance sur je ne sais combien de millions de réécrire L’Odyssée.

puck dit: à

Jazzi je ne crois pas vu que je ne pense pas que tu as déjà lu ce que tu appelles une « approche universitaire ».
tu as déjà lu Bouveresse ? ne mens pas !

Jazzi dit: à

Jamais, puck, les analyses universitaires littéraires ou cinématographiques me tombent des mains et je lis très peu les critiques.
Je préfère me confronter directement aux oeuvres.
Et moins j’en sais, mieux j’en découvre…

Chaloux dit: à

Je ne crois pas que le fait qu’un très grand écrivain (ce n’est pas de moi, c’est de Gracq, Noeuds de vie) ait été une excellente pianiste, c’est à dire une musicienne accomplie, soit tellement anecdotique.

De même, la phrase de Gavoty sur Gide ne l’est pas non plus:

« Gide: jouait tellement mal du piano qu’il a fini par l’enseigner ».

il faut être un crétin sans nuances comme Puck-Blabla pour croire le contraire.
Mais je ne vais pas recommencer la chasse.

D. dit: à

Chaloux dit: à

Les propos de Puck n’ont ni queue ni tête. Sans doute une sorte d’autoportrait.

Tu te rends compte, Puck, ce sont des propos très graves.

D. dit: à

… et qui risquent d’être cloportés et ampifiliés.

Chaloux dit: à

D, vous êtes le plus drôle d’ici!

D. dit: à

Je regarde Buenos Aires depuis ma chambre de l’Hôtel Four Seasons et c’est incroyablement déprimant. Il a flotté toute la nuit, c’est tout gris sombre et embrumé, heureusemrnt que je me barre de là lundi pour Uschuaia ! Bon je vais descendre pour le petit déjeuner. J’espère qu’il y aura des endives mais je suis pas trop sûr. J’ai pris des nouvelles des poules et tout va bien, elles ne s’en font pas trop.

B dit: à

Je me suis désabonné du Monde.

Pour cette fois je peux croire que ce n’est pas par souci d’économie, vous possédez donc des convictions vous permettant de choisir indépendamment de la contingence.

et alii dit: à

COMMUICATION
’une théorie de l’incommunication gagnerait à revenir sur certains travaux précurseurs. C’est, en tout cas, l’hypothèse de ce texte. Ce dernier va présenter les travaux méconnus de deux chercheurs citoyens du monde, Vilem Flusser et René-Jean Ravault, qui proposent des pistes heuristiques permettant de consolider une théorie de l’incommunication en voie d’élaboration.

Vilem Flusser : la communication impossible
Vilem Flusser (1920-1991) est un auteur méconnu par beaucoup de chercheurs francophones en communication. Pourtant, une revue électronique en langue anglaise lui est consacrée [1]. C’est un philosophe d’origine tchèque qui est devenu citoyen brésilien. Il a enseigné la communication à l’université de Sao Paulo et consacré des ouvrages, traduits en français, à la photographie et au design (Flusser, 2002 ; 2004). Il a écrit plusieurs textes dans Communication et langages [2] au cours des années 1970. Celui qui va nous intéresser ici se nomme « Le phénomène surprenant de la communication » et date de 1978. Dans ce court article, il part de l’idée que : « Au contraire de l’expression “zoon politikon” (animal politique),
l’homme n’est pas, au fond, un être social. II est, en effet, le plus solitaire des animaux, plus que ne l’est l’aigle dans le ciel ou la pieuvre dans les abîmes de l’océan » (première phrase, du texte). Dès lors, la communication entre les hommes ne peut être qu’imparfaite, puisqu’une partie de l’expérience humaine est spécifique, singulière, solitaire : proprement incommunicable. La communication, n’est donc pas, dans cette perspective, un processus simple, allant de soi ; c’est au contraire une tentative, vaine, d’échapper à ce qui fonde la solitude de l’être humain : la certitude de la mort :

Cette solitude totale dans la mort est un savoir toujours présent pour l’homme et il accompagne, « sotto voce », chacun de ses moments. On peut maintenir (et certains des Anciens l’ont en effet maintenu) que ce savoir de la solitude fondamentale distingue l’homme des autres animaux, et qu’elle doit servir de base à toute anthropologie.
https://shs.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2019-2-page-38?lang=fr

et alii dit: à

SUITE
Pour citer Wittgenstein, qui a souffert de cette limitation de la communication plus que beaucoup d’autres et qui l’a pensée plus profondément que beaucoup d’autres, nous nous jetons constamment contre les barrières de la langue, et l’histoire est la collection des blessures que nous avons ainsi subies » (Ibid., p. 29). Ces limitations de la communication langagière qui seront pleinement identifiées, systématisées et hiérarchisées dans un texte remarquable de Pierre Livet (2011), sont renforcées, selon cet auteur décidément iconoclaste, par le fait que le processus même de la communication est « antinaturel » :

Marie Sasseur dit: à

Une chose est sûre, des deux Marguerite, l’une est pour les collégiens et l’autre pour les lycéens ; c’est un peu représentatif du niveau des lecteurs de yourcenar sur ce blog, et à priori ils ne l’ont pas très bien lue.. a part des coups de menton et des borborygmes: rien .
D’ailleurs, ça ne vaut pas un clou, les  » mythologie » et fantasy de yourcenar.

Chaloux dit: à

La pauvre Assasseure revient ce matin médaille d’or d’un concours de cocktails. Avec toutes les niaiseries qu’elle ingurgite sur ordre à chaque rentrée littéraire, est-elle encore capable d’avoir un jugement sain sur la littérature? D’ailleurs l’a-t-elle jamais essayé, à part sur des navets aussitôt oubliés et repoussés dans le néant? Non, bien sûr.

B dit: à

C’est votre point de vue, votre ressenti qui ne sera pas partagé par tous. Vous dites ça parce que vos lectures ne font l’unanimité et vous éprouvez le besoin de déprécier celles d’autres.

MC dit: à

Colette s’est engouee de sa fille Bel Gazou, puis l’a laissé tomber, comme une Missy de Morny, et Bel Gazou tint le Bureau de Tabac du Palais Royal. Ceci explique en partie cela. D’accord Chaloux, j’ai supposé une première édition émondée, encourage par le fait que vous ne trouviez rien à redire. Maintenant les œuvres d’ Elvire de Brissac, c’est un peu comme celles d’ Olympe Audouard, Elles valent surtout par certains portraits. Bien à vous. MC

Marie Sasseur dit: à

Le fait est que j’ai relu yourcenar, l’oeuvre au noir et nouvelles orientales, donnés en lecture au collège.
Ça va pour les petites classes. Pour apprendre un peu de vocabulaire…Des histoires fantasy qui ne présentent plus aucun intérêt, une fois qu’on a passé l’âge.

Chaloux dit: à

B, quand vous aussi vous irez mieux, vous pourrez peut-être constater qu’il existe un certain hiatus de qualité entre la rentrée dite littéraire et l’histoire de la littérature, depuis mettons Homère. La qualité de jugement entre les deux types de lecteurs que cela induit ne peut en aucun cas être considérée comme égale. (Voyez l’écart qualitatif entre Pablo et l’Assasseure qui a elle seule représente une sorte de degré zéro,- pointé) Même dichotomie qu’entre la barbarie (ici industrielle) et la civilisation. La rentrée littéraire participe évidemment de la barbarie.

Marie Sasseur dit: à

D’ailleurs les lecteurs de yourcenar sur ce blog sont vite limités au niveau de la réflexion, ça reste très primaire et bestial.
Et ça se donne du genre.
Tu as compris qqchose, à ce charabia :
« Yourcenar-Hadrien préfère les constellations avant qu’on les nomme. » ?
C’est du madame soleil sous ectasy, ou quoi.

Chaloux dit: à

L’Assasseure a lu L’Oeuvre au Noir en 6e. Allons, allons, couchée la vieille! C’était sur ma liste de Bac. La vérité c’est que tu n’as jamais ouvert le moindre de ses livres.

Marie Sasseur dit: à

C’est sûr que les lecteurs de yourcenar, qui n’ont pas dépassé le niveau collège , faut pas trop leur en demander au niveau scientifique, sont vite amenés à croire des conneries moyenâgeuses et à prendre des vessies pour des lanternes, une fois devenus vieux.

Chaloux dit: à

Assasseure, l’ineptie de tes réponses est édifiante.
Tu sens le prof de collège à plein nez. Une autre Puck-Blabla.

Est-ce que vous vous aimez en secret?

Là, je fais entendre mon chant:

Hurkhurkhurk!

(Epands-toi, je ramasserai en une seule fois.)

Marie Sasseur dit: à

Juste pour rire : l’huissier véreux a 60 ans et se croit encore au collège.

Clopine dit: à

Aujourd’hui, je me souviens de mon frère aîné, Jean.

Jean était revenu complètement bousillé de la guerre d’Algérie.

Il disait « moi j’ai la solution, c’est de mettre tous les algériens – il disait : « les crouillats »- sur des bateaux, de les emmener au large et de les couler ».

Mon frère était devenu gendarme, après les « événements ».

A la table familiale, il ne disait jamais ni oui, ni non, mais « affirmatif », ou « négatif ».

Un soir, j’avais dix sept ans et donc lui trente-sept, il m’a « assimilée » à ses ennemis, parce que, de ma place infime de « petite dernière », j’ai osé manifesté mon désaccord : il s’est emporté et oui, c’est vrai, j’ai empoigné la soupière que notre mère venait d’apporter à la table, c’était un potage de soupe à la tomate et aux vermicelles, j’ai empoigné la soupière et la lui ai renversée sur sa tête, oui, j’ai fait ça ! Notre mère m’a immédiatement envoyée dans ma chambre, et j’ai été punie assez sévèrement, (au moins n’ai-je pas eu d’excuses à prononcer, paraît que j’étais, aux yeux des miens, relevant de l’hôpital psychiatrique), mais néanmoins j’ai écopé une « absence de sortie » de quinze jours, on ne contredit pas un frère aîné quand on a dix-sept ans, et des vermicelles dans la soupière) et je m’en foutais.

Dommage que je n’ai plus ni potage tomates-vermicelles sous la main, et que Macron ne soit pas mon frangin.

Damien dit: à

Ich habe mich von „Le Monde“ abgemeldet, das ich jeden Tag erhielt. Und dann habe ich es verpasst, ich habe die Seite ausprobiert. Ich habe mich erneut angemeldet und bin zufrieden, aber ich bevorzuge „Le Figaro“ oder heute „Die Welt“. Ich habe neulich gelesen: „Meschen sterben, weil des Staates seine Aufgabe nicht erfüllt.“ Keine schlechte Beobachtung, oder?

Marie Sasseur dit: à

Mais l’huissier est ému par les dindons et les animaux de la fable. Il faut relativiser la sensibilité des demi débiles, qui gardent quand même socialement une grande capacité de nuisance, puisque celui-ci peut mettre dehors des pauvres gens, même s’il partage les idées de l’abbé grouès.
Enfin, les idées, c’est un bien grand mot, disons les pulsions…
Quoi qu’il en soit, c’est lui qui a été foutu dehors de ce blog. Une longue pénitence méritée, pour diffamation publique.

Chaloux dit: à

Si j’ai soixante ans, l’Assasseure, (,ce n’est pas le cas) tu en comptes bien 75.

Damien dit: à

„L’oeuvre au noir“ wartet in meiner Bibliothek. Ich habe heute Morgen mit einem Freund darüber gesprochen. Er hat in mir den Wunsch geweckt, mich darauf einzulassen. Ich gebe Ihnen jedoch keine Tipps, aus Angst, Sie zu informieren – außer natürlich dem hervorragenden Sasseur!

D. dit: à

paraît que j’étais, aux yeux des miens, relevant de l’hôpital psychiatrique

alors que non.

D. dit: à

Pas d’endives argentines au petit-déjeuner, mais des petites tranches de boeuf grillé, une tuerie !

D. dit: à

Et du café à volonté. Pas besoin de pleurer pour en avoir comme dans les contrées de l’Asie du sud-est que j’ai visitées.

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