de Pierre Assouline

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Rentrée littéraire : troisième salve !

Rentrée littéraire : troisième salve !

Feydeau ? On y court, cette fois non au théâtre mais en librairie pour Feydeau s’en va (20,90 euros, 272 pages, Albin Michel) de Thierry Thomas. Voilà un roman vraiment réjouissant, c’est assez rare pour être signalé et plutôt bienvenu en cette période sombre. La personnalité́ du héros n’y est évidemment pas étrangère. Comment ne pas avoir le sourire aux lèvres à la seule évocation du nom de Georges Feydeau, incarnation de l’esprit de la Belle époque, le roi du vaudeville et de la comédie de mœurs, celui qui a changé notre perception de la légèreté́ ? Il s’agit du Feydeau de la fin, saisi pendant une dizaine de jours à 54 ans en 1916 (année de la création de sa dernière pièce Hortense a dit : « Je m’en fous »), cinq ans avant sa mort, lorsqu’il se sent sombrer dans la folie. Il n’arrive pas à terminer une pièce (Cent millions qui tombent) et demande à une jeune veuve de 17 ans, Virginie, qui veut lui vendre une lettre de Napoléon, de le rejoindre à l’hôtel Terminus-Saint Lazare où il vit depuis sept ans afin de l’y aider (aujourd’hui, ce ne serait plus possible…). L’homme, aussi tourné vers le passé que sa muse regarde vers l’avenir, prussien passionné et grand collectionneur d’impressionnistes, est pathétique tant il est rongé par le doute face à la page blanche. La hantise de ne plus y arriver alors que le folie issue de la syphilis le gagne. Tragique pour celui qui, selon l’auteur, pratique un théâtre gouverné par un absolu du rire mais dénué du moindre sentiment et tout amour. On assiste en fait à la chute du héros pris dans la tragédie de son roman familial tandis que la guerre s’apprête à tuer le vaudeville. Là le romancier se fait le biographe non pas factuel mais instinctif du personnage. Au fil du récit, on voit Feydeau se persuader que son succès repose sur une imposture. Et tout cela à cause de l’irruption d’un cheval dans sa pièce, un malheureux canasson dont le dramaturge ne sait que faire ! Aussi drôle que triste. Thierry Thomas, en fan du second Empire et de la Belle époque, est à son meilleur lorsqu’il nous livre en creux une belle réflexion sur le théâtre, une revisitation en passant du Dindon, de la Dame de chez Maxim’s, de On purge bébé, des dialogues formidablement ciselés, un rythme plein d’allant dans la marche du récit malgré́ la contrainte du huis-clos… On imagine sans peine l’adaptation théâtrale de ce roman. Et pendant ce temps, dehors, la guerre se poursuit.

Les femmes en question, dans Les femmes de nos vies (360 pages, 20,90 euros, La Belle étoile) de Canesi & Rahmani, se dévoilent dès l’épître dédicatoire : « A nos mères, à nos sœurs » laquelle  irrigue ce roman à la couleur et au parfum très méditerranéens comme l’ont été leurs précédents livres ensemble. Mourad, son personnage central, est sauvé de l’autodestruction, par l’amour que trois femmes lui portent. Trois femmes d’origines très différentes : une Algérienne, une Jurassienne, une Parisienne. Trois femmes puissantes et résilientes. Confrontées aux choix de vie de leurs fils, les deux premières se lient d’amitié sous les yeux de la troisième qui en est le témoin au sens conjugal du terme. Deux mères qui « quand elles aiment, sont capables d’entendre l’inaudible » notamment ce que leur éducation, leur tradition, leur conviction réprouvent. Le trio se retrouve dans une maison à Reilhac, non loin d’Aurillac dans le Cantal, pour l’empêcher de glisser inexorablement dans la dépression, puis au bout d’un tunnel de plus en plus sombre, la mélancolie et la mort volontaire. Entièrement creusé dans les roches de ses personnages même si la nature y tient son rang, celles de l’Algérie, de l’Auvergne et de l’Aisne, sans parler de la magie de l’Authre, la rivière qui soigne, c’est un roman qui ose « les beaux et les bons sentiments » malgré la mauvaise réputation que leur fit Gide, en faisant passer en contrebande un message de tolérance, de réconciliation, d’optimisme même si la mort est bien présente à travers le spectre du sida qui fit des ravages. Les valses de Chopin n’y sont peut-être pas étrangères mais l’émotion passe là où tant de préjugés résistent. On pourra toujours épiloguer une fois de plus sur la question de savoir si, lorsqu’un duo signe un livre, celui-ci a été écrit à deux mains ou à quatre mains, celles de Michel Canesi et Jamil Rahmani. Vain débat car seul importe son unité afin qu’il s’en dégage une seule voix, celle d’un écrivain, ce qui est bien le cas en l’espèce, tout en finesse et délicatesse.

Etrange road-bookie (ça se dit quand il ne s’agit pas d’un film ?) à cheval entre la France et la Suisse, admirable par le raffinement de sa construction que La Ferme du paradis (Albin Michel) de Bernard Comment. Un homme rencontre une femme. Ils sont jeunes et libres. Ils fuient Paris pour le Sud où elle est maitre-nageuse. Elle a passé identitaire chargé, complexe, enchevêtré. Tout remonte au gré de leurs errances par la curiosité de son ami et l’amour qu’il lui porte. Leur enquête commune est peuplée de fantômes, féminins pour la plupart. Des secrets de familles peinent à affleurer, des non-dits à se formuler. Le récit aboutit in fine près du lac Léman et à Porrentruy (canton du Jura), ville de naissance de l’auteur, moyen d’explorer le génie des lieux et de faire parler des murs qui ont de la mémoire. On connait des travailleurs frontaliers. Ce livre est un roman frontalier très prenant, littérairement impeccable. La guerre est très présente avec ses passeurs clandestins, ses réfugiés, ses refusés. Au cours de multiples changements d’identité, un personnage adopte l’état-civil d’Antoine Rouge, clin d’œil au personnage de La Beauté sur la terre du grand Ramuz. Car c’est de ce vieux fantasme très partagé qu’il s’agit, aussi : disparaitre sans laisser de traces, dérailler au sens propreA intervalles réguliers, le récit fait une pause de quelques pages en italiques avec les grands moments de l’exil français : les Huguenots de 1686 (dont l’expertise en micro-mécanique fera les beaux jours de l’horlogerie suisse), les Républicains de 1848, puis 1871, 1940… Des gens venus d’ailleurs mais de tout à côté dont l’intelligence a irrigué la jeune Confédération. Et même si à la fin, l’héroïne tend le doigt par de-là le Léman en murmurant « C’est quand même beau, aussi, la France », on ne peut l’emporter avec soi sans oublier celle qui domine le récit : « L’étranger aussi est une occasion ». Ce beau roman se tient sur une ligne de crête entre les deux. A la frontière…

(« M. et Mme Feydeau sur un sofa, 1901 », huile sur toile de Jean-Edouard Vuillard, musée ou collection privée inconnus ; « L’Authre en amont du pont ouest à Vercuères, Laroquevieille, Cantal, » photo père Igor ; « Château de Porrentruy » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 239 Réponses pour Rentrée littéraire : troisième salve !

FL dit: à

« Trois femmes puissantes et résilientes. »

Quelle horreur !

FL dit: à

« La hantise de ne plus y arriver alors que le folie issue de la syphilis le gagne. »

Je ne savais pas que la fin de la vie de Feydeau était aussi tragique.

FL dit: à

Dernière phrase du rêve de ce matin :

« J’ai pas pécho Marguerite Duras. »

Je rêve donc en verlan.

Marie Sasseur dit: à

Après comment écrire, je note de lire Comment, car des frontaliers on en connaît, et comment !

Jazzi dit: à

« Elle a UN passé identitaire chargé… »

puck dit: à

wow ! super article !
Feydeau ? c’est vraiment une idée géniale de nous replonger dans l’ambiance de ces années qui ont précédé la guerre de 14-18 parce que nous sommes actuellement dans une situation et un état d’esprit général tout à fait semblables !

d’ailleurs même Trump a failli être assassiné parce que comme Jaurès c’est un pacifique et actuellement il faut faire taire par tous les moyens les pacifistes pour éviter de contrer les discours bellicistes.

du coup ce retour sur Feydeau et son époque, comme idée, je trouve ça plutôt bien.

et alii dit: à

B.COMMENT>a été invité à beaubourg comme traducteur;

Jazzi dit: à

Faut-il purger Trump, D. ?

et alii dit: à

beaucoup d’hypothèses surla syphilis:
« En 2015, des chercheurs ont découvert en Autriche des squelettes du XIVe siècle qui, selon eux, montrent des signes de syphilis congénitale, qui est transmise de la mère à l’enfant plutôt que sexuellement14. Des squelettes antérieurs aux expéditions colombiennes ont été également trouvés à Pompéi et Metaponto en Italie, qui présentaient des lésions similaires à ceux causés par la syphilis congénitale15,16,17. Un squelette découvert dans une tombe antique dans la région historique de la Dalmatie (actuelle Croatie) présentait également des signes d’une infection syphilitique18.
wiki

Chaloux dit: à

Vuillard, quel génie. Éblouissant.

Chaloux dit: à

Sur Feydeau, il existe une excellente biographie chez Flammarion. Je m’en contenterai. Je hais tous ces écrivaillons qui ne peuvent plus pisser une phrase sans une biographie ouverte sur leur bureau. Est-ce que la vie n’est plus là? Non, on ne peut pas continuer à romancer tout et rien de cette façon. Procédé indigne de la littérature.

Chaloux dit: à

D’ailleurs, je m’en suis contenté depuis longtemps. La fin de Feydeau est en effet pathétique.
Achats prochains, ses œuvres complètes chez Garnier.

J’aime beaucoup les traductions de Jean Cassou dans l’ancienne pléiade de Cervantes.

Léautaud détestait Feydeau. Pas une seule mention de ses pièces dans Maurice Boissard. Il s’en est expliqué dans les entretiens.

FL dit: à

Je pense que Caroline Fourest va reprendre deux fois du thé au jasmin. Avec un morceau de brioche à la confiture.

Triple plaisir : un homme, un musulman, un gauchiste.

FL dit: à

Enfin je veux dire qu’elle n’aime ni les hommes, ni les musulmans, ni les gauchistes.

puck dit: à

il faut noter que, contrairement à une idée reçue largement diffusée, le tréponème pâle, cette bactérie responsable de la syphilis ne se transmettait pas que sexuellement.

il existait en effet une profession assez courante autrefois où cette bactérie pouvait aussi se transmettre : les souffleurs de verre.

j’ai regardé sur wikipédia et ailleurs : cette information n’est jamais indiquée.

comme quoi wiki c’est de la daube.

puck dit: à

un autre exemple qui montre que wiki c’est de la daube c’est quand on lit l’article sur la Crimée.

il manque une information importante sur la Crimée, à savoir que cet oblast a demandé son indépendance en janvier 1991, donc bien avant l’Ukraine qui a déclaré son indépendance quelques mois plus tard.

résultat : la Crimée était déjà indépendante quand l’Ukraine l’a été à son tour.

résultat : il a fallu que l’Ukraine récupère par les armes la Crimée en 1992.

cette guerre a duré jusqu’en 1994 ! et c’est la Russie qui a réglé le conflit en 1994 !

parce qu’à l’époque chaque oblast était gouverné de façon autonome !

ce n’est qu’après l’arrivée au pouvoir des nationalistes en 2014 que ces derniers ont supprimé ces gouvernements autonomes pour tout gérer à partir de Kiev.

si les russes avaient imaginé que 30 ans plus tard les américains allaient vouloir récupérer la Crimée pour y mettre un base navale militaire ils n’auraient jamais procédé de cette façon.

comme quoi Wiki c’est vraiment de la daube !
à cause de wiki les gens sont mal informés.

et comme les historiens sont en vacances prolongés les gens sont seuls au monde : la seule source d’info qu’ils ont c’est wiki et LCI.

Jean Langoncet dit: à

@les souffleurs de verre

keupu, le siffleur de verres, troisième rasade

puck dit: à

comme les historiens, les intellectuels et les bactériologistes ont carrément démissionné de leur mission la seule source fiable qu’il reste c’est moi.

aussi, plutôt que chercher des infos sur le web n’hésitez pas me demander si vous recherchez des informations relativement pointues.

sérieux ça me dérange pas, en plus j’aime bien rednre service…

et alii dit: à

Écrivain et philosophe genevois d’expression française, Jean-Jacques Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève.

Il était le fils d’un horloger — descendant d’un protestant français réfugié en 1549 et originaire de Montlhéry-lès-Paris — qui s’appelait Isaac, et s’était marié avec Suzanne Bernard, elle aussi « citoyenne de Genève », morte à la naissance de Jean-Jacques. Elle avait eu, sept ans auparavant, un autre fils, François, dont on ne sait rien, sinon qu’il disparut encore enfant sans laisser de trace.
https://xn--rpubliquedeslettres-bzb.fr/rousseau.php
on va remettre les pendules à l’heure

puck dit: à

oui Jeannot les souffleurs de verre.
c’est le genre d’information que tu ne trouveras que dans les livres de bactériologie.
mais j’imagine que tu n’as jamais lu un livre de bactériologie ?

puck dit: à

il faudrait calculer le ratio de la quantité de données que l’on trouve dans les livres (histoire, philosophie, bactériologie, immunologie etc…) et celles que l’on trouve sur internet.
mon estimation, comme ça au doigt mouillé, est de 0,5.

résultat : tous ceux qui n’utilisent qu’internet ne vont vivre qu’avec environ la moitié du savoir humain.

la syphilis en est un exemple :
contamination :
web : voie sexuelle
livres : sexuelle + souffleurs de verre.

ration = 0,5.

Crimée idem : ration = 0,5.

puck dit: à

et quand on passe d’internet à LCI le ratio chute à 0,1.

0,1 ça correspond aux prédictions d’Orwell.

avec la disparition des intellectuels et des savants les humains ne vont vivre qu’avec 10% de l’information et du savoir humain.

autant dire qu’on pourra en faire ce qu’on veut : Orwell.

puck dit: à

Jeannot pas seulement incomplet : incomplet et orienté.

par exemple omettre de dire que la Crimée a déclaré son indépendance avant l’Ukraine c’est une façon d’orienter l’information.

et alii dit: à

comme j’ai dit,sérieux, montre, et horlogerie, c’est de la politique:
Parce que Rousseau a vendu sa montre en pleine crise de « réforme somptuaire », parce qu’il s’en est vanté dans les Confessions et les Rêveries, parce que le Marquis de Girardin, qui l’accueillait à Ermenonville, l’a répété aussitôt dans son récit des derniers jours, l’épisode est passé à la postérité : un jour de 1751, Rousseau, déjà célèbre à Paris pour son Discours sur les sciences et les arts, quitte « la dorure et les bas blancs »1, pose l’épée et vend sa montre, prélude au retour vers Genève en 1754
https://books.openedition.org/ifeagd/1515?lang=fr

rose dit: à

FL dit: à
Enfin je veux dire qu’elle n’aime ni les hommes, ni les musulmans, ni les gauchistes.

On l’avait compris, c’était une triple litote. Pour le thé au jasmin, on n’en sait rien.

Jazzi dit: à

Le léZard a vu un film sur l’âme noire des oeuvres d’art ou comment s’en débarrasser ?

et alii dit: à

ukraine badanti:
, explique Mme Dzhevegeska, employée 24 heures sur 24 chez une Romaine de 91 ans. Elle les oriente donc vers ses contacts au sein d’une communauté ukrainienne qui a vu arriver une nouvelle vague de femmes en quête de travail depuis l’agression russe de février 2022, tandis que les indicateurs démographiques de l’Italie sont plus alarmants que jamais. lemonde

Jazzi dit: à

Feydeau vautré dans son canapé, c’est la beauf attitude ?

MC dit: à

Merci et Alii pour cet article sur Jacques Masse , dont j’ai les Voyages à Paris, et pour le suivant. Pour le reste , cette littérature LGBT m’agace, et je crains que Comment ne soit pas l’équivalent d’un nouveau Ramuz. Quant à Feydeau,mieux vaut son théâtre. « Anges Purs, Anges radieux! «  comme on chante si bien dans Monsieur Chasse! Bien à vous. MC

rose dit: à

Ne pas rater le passage où Adèle Haenel s’exprime : entre autres « mais qu’est ce que j’ai fait et qu’est ce que j’ai dit ? ».
Je ne le sais toujours pas.
Dans Kawabata Les belles endormies, il s’agit de jeunes filles qui sont droguées pendant que des vieux viennent les baiser en leur volant leur jeunesse.
Dominique Pénicot, lui c’est son épouse et mère de ses enfants avec plus de soixante dix inconnus.
https://youtu.be/uj-ECpIv3MI?feature=shared

Comment peut-on déraper à ce point-là.
Moi, ce n’est pas la main positionnée ainsi, mais j’ai été étranglée deux fois, devant témoins, à six jours d’intervalle, Yom Kipoour au milieu (merci) -ma mère ne sait rien, ne voit rien & ne dit rien- et mon père a écrit un faux témoignage six jours avant de mourir, par Gros malade, le mari de Sainte, vierge et martyre : et j’ai été son témoin, m’a t-il appris, à son mariage. Ce que je ne savais pas.
Ce geste tue, Sandrine Bonnaire a du cul. Moi aussi, deux fois en six jours.
Il est montré, parfaitement bien, avec un détail supplémentaire dans Ne le dis à personne, De et Avec Guillaume Canet. Ce grand film.

closer dit: à

Rose, dans les Belles Endormies, les vieillards n’ont pas de relations sexuelles avec leurs « partenaires » endormies.

Clopine dit: à

Je suis (évidemment) totalement bouleversée par le procès de Mazan.

Vous vous en doutez bien.

Ce procès doit renvoyer absolument au problème des relations entre hommes et femmes. Bon sang, cela me renvoie aussi à ma lâcheté. Quand je vois la dignité de la principale victime, et quand je pressens que certains vont juste se repaître d’un « fait divers sensationnel », alors qu’il s’agit bel et bien d’un problème systémique, je me dis que… Oui, il y a un réel problème, et qu’il faudrait en appeler à notre intelligence collective.

Mais à part ça, je tombe en larmes, bien entendu.

Clopine dit: à

Car même si ce type, le Pélicot, est un malade, les cinquante bonshommes, eux, le sont-ils ? Ben non. Y’a de tout là-dedans. Tous nos voisins, nos pères, nos cousins, nos fils. Cinquante inculpés, 70 violeurs « n’ayant pas eu conscience de l’être », pas mal de clients de saunas libertins et de clubs échangistes, oh ma mère, si tu savais !!!

Clopine dit: à

Ce qui me fait peur, c’est que ma génération (j’ai près de 70 ans) était celle de mâles (comment dire autrement ?) qui n’avaient guère d’autres formes d’excitation que les pages lingeries du catalogue de la Redoute à Roubaix. Alors que les fils de notre siècle sont abreuvés des images pornographiques -donnant une image asservie de la femme réduite à son corps, et semblant y consentir- dès douze ans, nous disent les sociologues. Au secours.

Clopine dit: à

… Il y a dix, quinze ans, quand je prenais la parole sur ce blog, avec d’autres (pas beaucoup) de femmes, on me renvoyait systématiquement à mon sexe. Une fois, j’ai même interpellé (moi qui ne le fais disons quasiment jamais) notre hôte, en lui proposant un « deal » : j’allais poster un commentaire particulièrement anodin, et on allait voir combien de réactions sexistes, me renvoyant à ma condition de femme, il allait générer. Je dois à l’honnêteté de notre hôte de dire qu’il a « joué le jeu » sur ce coup-là, puisque je l’interpellais directement, qui s’est révélé évidemment accablant. Réduire une femme à son corps, c’est bien sûr lui faire le coup de Bécassine, la traiter comme ce personnage de bandes dessinées, qui, comme chacun sait, n’a pas de bouche, ne peut pas parler.

Si ce procès de Mazan n’est pas aussi important que celui d’Aix, s’il est réduit à un seul coupable, le Pélicot, sans interroger ce qu’il dit de notre société, eh bien… oh ma mère. Oh, toutes les mères. Oh, toutes les femmes.

MC dit: à

« Reduire une femme à son corps, c’est bien sûr lui faire le coup de Bécassine ». Vous en êtes à ce point là ?!!!

x dit: à

rose, c’est un autre rapprochement littéraire qui m’est venu à l’esprit : avec le très long roman de Richardson, best-seller européen du 18e siècle, Clarissa.
Lovelace « se contente » de violer lui-même la vertueuse héroïne préalablement droguée, mais il est significatif qu’elle se retrouve (entre autres lieux) séquestrée par son séducteur dans un bordel.
(Après l’avoir été dans sa propre maison — par sa famille, qui voulait la contraindre à un mariage d’intérêt, avec un homme qui lui était odieux. C’est d’ailleurs aussi, en partie, en tant que membre de la famille Harlowe, qu’elle suscite le ressentiment de Lovelace.)
L’histoire commençait un petit peu comme celle de Roméo et Juliette et un petit peu comme celle du précédent roman épistolaire à succès de Richardson, Pamela (ou la Vertu récompensée…), elle suscitait sans doute d’autres attentes chez le lecteur sentimental.

MC dit: à

Je croyais avoir remercie et.Alii pour ses deux contributions, mais la danse de L’ourse clopinienne a dû écraser ces remerciements. Je signalais aussi à Rose que son « Qui sait si l’âme des bêtes va en bas? » est textuellement tirée de l’Hugolien « William Shakespeare » et se trouve etre répertorié comme une citation de l’ Ecclésiaste, plus que de Marguerite de Crayencour…Bien à vous. MC

Clopine dit: à

A quel « point » faites-vous allusion, MC ? Oh, j’écris cette question, mais je ne me fais aucune illusion sur les détours tortueux, l’accablante démonstration de votre « supériorité », qui vont vous conduire, comme depuis tant d’années, à vouloir discréditer ma parole.

Clopine dit: à

… Car à mon sens, si le procès de Mazan peut avoir une seule vertu, c’est celle du miroir, qui nous met face à nous-mêmes. Mais je ne doute pas que MC va lutter pied à pied face à cette réalité. Il n’aime que les glaces sans tain, celles où il y a un voyeur tout-puissant qui se gausse, planqué derrière un pseudo comme « Bergeret » (allusion à France), pour pouvoir asseoir son mépris.

D. dit: à

Clopine fait beaucoup de « Oh ». Des « Oh » de scènes de ménage.

Clopine dit: à

Et puis, tout de suite, cette manoeuvre dilatoire, flatter Et Alii, Rose… (alors qu’aucun doute : il n’en a rien à foutre). Quelle jolie perversité ! Quelle habileté ! Wouarf.

Clopine dit: à

Mais c’est… ignoble, en vrai. Je parle du procès de Mazan, et ce « D » (un énième avatar du Bergeret ?) ne remarque que mes « ho » en les qualifiant « de ménage » (!!! si on pense à ce que dont je parlais, une femme violée sur le lit conjugal) ! Cela va-t-il finir, un jour ? Là, j’en appelle à mon hôte. Pierre Assouline ? Qu’en pensez-vous ?

et alii dit: à

mais si, clopine, vous croyez que vous vous sentiriez et seriez plus libre d’écrire « selon votre sens » dites vous si je renonçais totalement à mettre quelques lignes ça et là,sur un blog -que n’avez vous le vôtre progressant selon vos lois de ressentir, comprendre, traduire, et convertir , pourquoi ne pas le formuler plus clairement!
personnellement, j’ai connu une femme d’une tres grande violence sur « sa fille » , peut-être parce que c’était une fille apparemment destinée à devenir une femme, d’une violence qui n’a rien à envier à celle subie par S.B, mais rien ne sert de simplifier pour vous qui recommandez le passage chez un psy ou les marches militantes pour votre mouvement en gestation où j’ai promis de ne pas courir le risque de vous croiser!
portez vous bien Clopine, je ne hais pas les femmes!

Clopine dit: à

oh, on pourrait me dire, comme Jazzi, qu’il suffit de « laisser glisser », mais non. Je sais que les doigts de Monsieur Court, avant d’écrire le moindre mot qu’il laisse ici à mon endroit, sont trempés dans le bénitier de sa supériorité (soi-disant). Ca laisse des taches sur ce qu’il peut écrire, des taches mouillées de perversité.

D. dit: à

Mais enfin quel rapport entre Clopine et le procès de Mazan ?!
N’importe qui ne peut être que terriblement indigné du sort de cette femme. Mais on a rien demandé à Clopine, bon sang. Qu’est-ce que c’est que cette façon de s’identifier à une victime de crimes multiples ?! Clopine a-t-elle elle-même été victime de crime ?
Si c’est le cas, pardon, je n’ai pas fait attention. C’est incroyable ces gens qui s’arrogent des monopoles, sont sans arrêt dans le sous-entendu et le ton accusatoire.

Pablo75 dit: à

Quant au reste, je ne crois pas du tout que l’on devienne écrivain. On l’est ou on ne l’est pas. Il suffit pour s’en convaincre de lire les lettres d’enfant de Flaubert (la grosse dame qui dit des bêtises), du jeune Proust retour du bordel, écrivant à son grand-père pour lui raconter son odyssée (vase de nuit cassé, 3 francs), ou les lettres du jeune Destouches, âgé de douze ou treize ans, racontant sa traversée de la Manche dans une lettre à ses parents. Ils sont nés écrivains.
Chaloux dit:

Ou celles des jeunes Baudelaire ou Rimbaud.

Mais ton idée se discute. Il y a beaucoup de grands écrivains qui on beaucoup souffert pour écrire, pas mal de grands poètes qui étaient à la limite de l’autisme. Sans faire de la psychologie de comptoir, souvent les grands écrivains ont eu des enfances difficiles (surtout des problèmes avec leur mère, genre Balzac ou Baudelaire) et trouvent pendant leur jeunesse dans la littérature un moyen de s’exprimer pour ne pas devenir fous.

Tu écris: « La bonne littérature c’est d’abord le sens d’une implacable précision. » En effet. Et pour cela il faut avoir un don d’observation particulièrement aigu (de naissance, probablement). Mais beaucoup de gens qui ont ce don ne sont pas écrivains…

(À propos de vrais écrivains, ce matin, faisant de l’ordre dans la dernière étagère, pleine de livres de poche, qui touche le plafond, d’une de mes bibliothèques, j’en ai trouvé 2 que j’avais oublié que j’avais: les « Chroniques maritales précédé d’Élise » (1964) de Jouhandeau et « Les cartes du temps » (1970), de José Cabanis. Tu connais?).

Pablo75 dit: à

Ledit Professeur de Khâgne , ex Normalien, le fut à H 4 , pas n’importe quelle maison , pour ULM, puis à Hypochartes pour les Chartistes.
MC dit:

Et après on se demande pourquoi l’Éducation Nationale produit autant d’analphabètes…

Pablo75 dit: à

« au sens propreA intervalles réguliers, »

(Passou)

Pablo75 dit: à

Vuillard, quel génie. Éblouissant.
Chaloux dit:

Tout à fait d’accord. Je ne connaissais pas ce Vuillard, extraordinaire.

(Dire qu’un tableau totalement blanc de Robert Ryman coûte le triple qu’un Vuillard !!! Il faut quand même être TRÈS, TRÈS, TRÈS, TRÈS CON (genre Puck-Puck, par exemple) pour préférer un escroc comme Ryman à un grand peintre comme Vuillard…

MC dit: à

Eh bien, ce n’est ni le cas d’ H 4, ni la fonction d’ ALG, Pablo, mais le temps de vous en convaincre…. MC

Pablo75 dit: à

Sur Feydeau, il existe une excellente biographie chez Flammarion. Je m’en contenterai. Je hais tous ces écrivaillons qui ne peuvent plus pisser une phrase sans une biographie ouverte sur leur bureau. Est-ce que la vie n’est plus là? Non, on ne peut pas continuer à romancer tout et rien de cette façon. Procédé indigne de la littérature.
Chaloux dit:

Totalement d’accord, encore une fois.

Plus la réalité devient complexe, plus les romanciers fuient dans le passé pour romancer celle qui a eu déjà lieu. Plus le monde devient difficile à saisir, moins les romanciers ont de l’imagination. Entre les explorations du nombril et l’exploitation du passé, où sont les vrais romans en France?

Pablo75 dit: à

Eh bien, ce n’est ni le cas d’ H 4, ni la fonction d’ ALG,
MC dit:

Tout pour les élites et leur reproduction (merci Bourdieu) et rien pour le peuple.

Pablo75 dit: à

Ce procès doit renvoyer absolument au problème des relations entre hommes et femmes. […] il s’agit bel et bien d’un problème systémique […] Oui, il y a un réel problème […] il faudrait en appeler à notre intelligence collective.
Clopine dit:

Oui, tu as raison: depuis un million d’années au moins il y a un problème hommes-femmes. Mais pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité il y a une solution: MeToo et le wokisme. Avec l’déologie LGTB bientôt il n’y aura plus de problèmes hommes-femmes. Et ils deviendront, comme c’est déjà le cas, des problèmes femmes-femmes et hommes-hommes (il y a déjà eu des procès pour violence conjugal et viols entre femmes, après avoir eu des cas entre hommes mariés entre eux).

Après avoir exhibé ici une « pensée » politique plus simple qu’une sucette (comme on dit en Espagne) tu nous montres maintenant une psychologie d’une naïveté qui laisse pantois. On dirait une pré-adolescente de 12-13 ans qui n’a rien vu, rien lu et rien vécu.

Pablo75 dit: à

moi, je suis toute à mon étonnement devant mes fulgurances…
Marie Sasseur dit:

« Non moi, je suis toute à mon étonnement devant mes fulgurances… » oui, et des fois ça me stupéfie. Ça doit être un truc d’abduction… ou d’induction [ou d’introduction]
Marie Sasseur dit

J’avais écrit ici il y a quelques semaines qu’elle passait sa journée à se trifouiller le lardon. Maintenant, elle l’avoue…

Jean Langoncet dit: à

(Une fois de plus : « Eric Zemmour a été à nouveau condamné jeudi [12 septembre 2024] en appel à Paris à 10.000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale après ses propos sur les mineurs isolés tenus en 2020 sur CNews.
La cour d’appel de Paris a confirmé le jugement du 17 janvier 2022 qui avait infligé à l’ex-candidat à la présidentielle une peine de 100 jours-amende à 100 euros, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement.(…) »
Source : AFP)

D. dit: à

Vuillard, c’est pas mal.

Pablo75 dit: à

Tout frais cueilli, Olivier Delamarche
D. dit:

Cela fait plus de 15 ans que Delamarche annonce chaque semaine l’Apocalypse financier pour la prochaine.

Comme Charles Gave et autres Asselineau…

(Les riches qui ont fait pendant ces 15 dernières années le contraire de ce qu’en 2008 recommandait Delamarche sur BFM Bussines chaque lundi ils ont multiplié leur fortune par 10 au moins).

Tes gourous financiers ou politiques sont aussi nuls que Donna Ricaud-Veyre, ta dernière création sur ce blog.

Pablo75 dit: à

Cet appareil à débrancher immédiatement lorsqu’il n’est pas utilisé. Il fait grimper votre facture d’électricité
7 septembre 2024
Vous n’êtes pas sans savoir que les appareils électroménagers consomment beaucoup d’énergie : four, réfrigérateur, micro-ondes, machine à laver. Malgré tout, il est impossible de les débrancher après chaque utilisation. D’autres appareils électriques, que l’on utilise tous les jours, consomment donc beaucoup d’énergie et font grimper en flèche la facture d’électricité. Il s’agit des chargeurs de téléphone et d’ordinateur. Alors qu’on a souvent tendance à les laisser branchés au même endroit, même lorsqu’on ne les utilise pas, ces appareils consomment beaucoup.
Comme l’indique l’ADEME, l’Agence de la Transition Écologique, ces types de chargeurs représentent environ 11% de consommation d’énergie dans une maison. À titre comparatif, le chauffage électrique représente environ 31%. Ainsi, si vous souhaitez réduire votre facture d’électricité, il suffit de débrancher tous ces chargeurs après utilisation.

https://fr.yahoo.com/style/appareil-%C3%A0-d%C3%A9brancher-imm%C3%A9diatement-lorsqu-073530041.html

Marie Sasseur dit: à

Le cojoné du 75 aura mal compris in message en français

Marie Sasseur dit: à
« Non moi, je suis toute à mon étonnement devant mes fulgurances… » oui, et des fois ça me stupéfie. Ça doit être un truc d’abduction…ou d’induction ou de déduction, je sais pas. Je n’ai pourtant jamais eu plus d’une année d’avance…

Le prostitué du blogapassou a fait une bonne action.

J’avoue que la police qui se polisse, je trouve ça chou, comme tout.

Et puis quoi, Roxane peut apprécier de savoir d’où vient cette belle déclaration.
Y de ces tue l’amour , vraiment… ces gens là manquent de panache et je n’ai plus de mépris à dépenser.

Alors que, hein, beaucoup de respect, au finish!

https://youtu.be/3T1c7GkzRQQ?feature=shared

MC dit: à

Bon , il est exact que mes remerciements à Et Alii sont passés à la trad du fait du bombardement Clopinien.( 4 messages successifs me laissaient peu de chance.) J’ai donc acté la chose et repris ce que je disais précédemment tant pour Et Allii que pour Rose.Par parenthèse, je vois mal comment , selon notre Clopine nationale, «  flatter Rose » en lui faisant comprendre que sa référence à. Yourcenar pour l’ Ecclésiaste, est fausse ! Mais il n’importe: aux yeux clopiniens, j’ai «  flatté ». C’est une curieuse manière d’écrire l’Histoire qu’ont certains membres de la RdL. Je ne reviendrai pas sur le délire Bergeretique qui suit, ses symptômes sont trop apparents. J’ai beaucoup apprécié, en revanche, « l’eau benite de ma supériorité « , non qu’elle soit benite en quoi que ce soit, mais, quand on en est rendu là , on prouve a son’adversaire qu’on a plus que l’insulte pour recours. Ce qui est faible. De l’autre côté, on a une identification victimaire et féministe à un procès en cours. On peut se demander avec D ce que ça a de littéraire. Et la réponse est « rien , mais on me permettra ( ici un regard appuyé avec des yeux de Chimène à Pierre Assouline) d’écrire comme d’ habitude en roue libre. Ainsi va La RdL avec la Trouillefou…

MC dit: à

C’est quand même curieux, Pablo. Vous n’avez jamais vu un grand prof se mettant à la portée de ses élèves quels qu’ils soient, plutôt qu’une fantomatique élite? Vous avez raté quelque chose. A noter la diffraction: où on est bon et c’est nécessairement pour les élites,,où on est mauvais, et ce ne peut être que pour le peuple. Votre schéma pèche par son schématisme antithétique. MC

MC dit: à

Plutôt que d’une.

Damien dit: à

Ich würde keine Biographie von Feydeau lesen. Ich mag diesen Autor überhaupt nicht. Ich habe seine Stücke im Fernsehen gesehen, ja, es macht Spaß. Aber das hat keine Konsequenzen. Es ist immer schmutzig, tief im Inneren zeigt es eine fehlgeleitete Menschlichkeit. Beachten Sie, dass dies wahrscheinlich realistisch ist. Es ist lohnender, sich „Onkel Wanja“ oder eine andere leicht intellektuelle Sache anzusehen. Für gute Kopfschmerzen. Feydeau ist trotzdem urkomisch. Wenn wir das Stück aufführen, sollten wir zum Beispiel alle Frauenrollen entfernen. Oder im Gegenteil: Wir behalten die Grisetten und die Bourgeoisie und schaffen eine feministische Inszenierung. Das wäre schön. Ich würde es gerne versuchen. Aber natürlich auf Deutsch!?! Guten Abend.

Pablo75 dit: à

La cour d’appel de Paris a confirmé le jugement du 17 janvier 2022
Jean Langoncet dit

Après il y a le Pourvoi en cassation et pour finir la Cour européenne des Droits de l’Homme.

Entretemps, ses amis seront arrivés au pouvoir en France, voire en Europe…

Jean Langoncet dit: à

Pédro, à sa place, je ne parierai pas trop sur ce genre de recours … quant à imaginer que son cas puisse être rejugé sur mars du fait, non plus

Pablo75 dit: à

C’est quand même curieux, Pablo. Vous n’avez jamais vu un grand prof se mettant à la portée de ses élèves quels qu’ils soient, plutôt qu’une fantomatique élite? Vous avez raté quelque chose. A noter la diffraction: où on est bon et c’est nécessairement pour les élites,,où on est mauvais, et ce ne peut être que pour le peuple. Votre schéma pèche par son schématisme antithétique.
MC dit:

J’ai compris que l’Éducation Nationale est une machine servant à la reproduction des élites, quand ma fille a fait sa Prépa à Henri IV. Dans sa classe d’une quarantaine d’élèves il n’y avait qu’un Noir et aucun Arabe. Et plein de jeunes avec des noms à rallonge ou de parents connus (surtout en politique mais aussi dans l’art) ou fils d’enseignants. Il y avait aussi des méthodes d’enseignement très efficaces que ma fille n’avait jamais vues au Collège Gambetta ou au Lycée Ravel. Au lieu d’être dans les collèges à problèmes et aux lycées pourris, les meilleurs enseignants de France sont à Henri IV, à Saint-Louis ou à Sainte-Geneviève. En toute logique bien cartésienne et bien de Gauche (caviar).

D. dit: à

J’ai lu cette Dame Ricaud-Veyre. En effet elle est nulle de nulle, je te rejoins, Pablo.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Je n’ai rien du tout à voir avec D., monsieur Pabo du 75. Il fallait que vous le sachiasse.

D. dit: à

Ta gueule, Donna. Ferme-là.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Petit con. Tu perds rien pour attendre. J’en appelle à Pierre Assouline. Et toc.

D. dit: à

Ah, tu la ramène moins, maintenant, hein ?

D. dit: à

Merde et remerde.

Donna Ricaud-Veyre dit: à

Sale Facho ! Tu devrais avoir honte.

Pablo75 dit: à

Tu ne seras jamais un bon dramaturge, D.

D. dit: à

Je t’emmerde. Moi et mes poules, on t’emmerde, Donna Haricot verte.
Parfaitement : MOI et MES POULES.

ON T’EMMERDE.

Chaloux dit: à

MC. »Je signalais aussi à Rose que son « Qui sait si l’âme des bêtes va en bas? » est textuellement tirée de l’Hugolien « William Shakespeare » et se trouve être répertorié comme une citation de l’ Ecclésiaste, plus que de Marguerite de Crayencour…Bien à vous. MC. »

Pauvre Monsieur C., la moitié de ce que vous racontez est fausse, l’autre est biaisée. Vous nous faites un fameux chercheur. J’ai le texte sous les yeux (Pléiade p. 370). Marguerite Yourcenar qui a lu Hugo aussi bien que vous, utilise en effet un extrait du dit pour le titre de ce modeste article de quelques pages, et donne en épigraphe une traduction complète du passage de L’Ecclésiaste, évidemment sans dissimuler sa référence. Ce procédé utilisé tous les jours semble nouveau pour vous. Ensuite, vous insinuez assez bêtement qu’elle s’approprie ces deux textes, il n’en est rien. J’ignore si elle faisait semblant d’être intelligente, ainsi que le prétend votre immense professeur de Khâgne, mais vous frisez là l’imbécilité.
Vos procédés sont à la fois enfantins et grotesques. Ce qui étonne chez un chercheur tel que vous, c’est à la fois une certaine difficulté à résister à la plus compulsive des cuistreries, et surtout à demeurer (si j’ose dire) un honnête homme.

Je repasserai tout à l’heure pour le reste.

Marie Sasseur dit: à

Classement des prépas ? Pour l’élite: MP en 2024:
Aux Lazaristes à Lyon deuxieme derrière Ginette à Versailles, premier.

Chaloux dit: à

Pablo, Rousseau est fameux pour s’être trouvé tardivement. Cela existe, bien sûr. On pourrait évoquer Proust également. Et la Comtesse de Ségur qui quoi qu’on en dise est un grand écrivain, a publié pour la première fois vers 57 ou 58 ans. Et encore n’avait-elle cultivé ses dons que pour le cercle familial. Et que dire de Mishima qui se transcende brusquement dans les quatre volumes de la Mer de la Fertilité, sa dernière oeuvre romanesque? Avant cela, il est certes un écrivain notable mais pas l’auteur d’une des plus saisissantes oeuvres du XXe siècle. Et Cervantes, et tant d’autres.
Cela dit, je ne parlais pas de livres mais de correspondances. Je ne connais pas d’écrivain remarquable qui soit l’auteur d’une correspondance médiocre même bien avant d’aborder ses chefs-d’oeuvre. C’est pour moi un marqueur sûr.

Gracq a écrit un texte distinguant les écrivains qui se trouvent immédiatement sans se chercher, il cite Montherlant, et ceux qui, comme l’eût dit La Bruyère, meurent dans les plâtres. Lettrines II ou En lisant en écrivant.

J J-J dit: à

@ se transcende brusquement dans les quatre volumes de la Mer de la Fertilité, etc
C’est une plaisanterie, je suppose ! Faut-il que Youyou aveugle les honnêtes gens, pour encenser son « Mishima ou la vision du vide ». M’enfin, j’ai rien dit…, sur l’ange en décomposition !
https://www.youtube.com/watch?v=PXEDqpavTU8

Chaloux dit: à

Pablo, les chroniques maritales, il faudrait que je les relise, mais est-ce vraiment du grand Jouhandeau, je n’en suis pas certain. Il faut que je retrouve le journalier « La mort d’Elise ». Il s’y montre dans mon souvenir d’une indifférence absolument monstrueuse et en un sens parfaite.

José Cabanis est au cœur de ma vie de lecteur. Il y a eu d’abord les manuels scolaires que je dévorais, ensuite la Comtesse de Ségur (surtout ange gardien et Dourakine). Le livre de mon ami de France a été un vrai choc, j’avis huit ou neuf ans, peut-être dix mais pas davantage. C’était plein d’odeurs, de couleurs, un éblouissement. Je découvrais la littérature. Ensuite, vers 14 ans j’ai trouvé chez mes parents Le Bonheur du Jour de José Cabanis, dont les cartes du temps sont la première partie. Immense choc également. Ensuite, Le Grand Meaulnes, Maupassant etc.
De Cabanis il faut lire les essais historiques comme le Sacre de Napoléon, le Charles X. Il y fait preuve d’une culture et surtout d’une exigence morale magnifiques. Ensuite ses recueils de lettres de jeunesse, de journaux qu’il commente dans l’âge mur, avec une maîtrise étonnante. C’est pour moi un grand écrivain, mais très loin de l’hystérie collective. Très amusant, une rhapsodie, son Diable à la NRF. Je relis souvent l’un ou l’autre de ses livres, sans jamais m’en lasser. Mais comme un personnage fameux « je n’ai jamais compris qu’on se rassasiât d’un être ».

Chaloux dit: à

La Gigi n’aime que les médiocrités et ne sait pas même ce qu’elle lit (Sand pianiste).

CBF lecture les yeux fermés.

Jean Langoncet dit: à

@dans l’âge mur

Heu ! Non, rien
Salut salut les pierres à briquet élimées

Chaloux dit: à

Ce que Yourcenar semble avoir peu perçu chez Mishima, c’est son humour.

MC dit: à

J’aime bien Chaloux la façon dont vous me traitez, mais je répondais à Rose d’après «  sa « citation de Yourcenar, pas à vous, auquel je finirai par n’accorder que peu d’intérêt. Pas à Marguerite Y, dont je n’ai pas le texte ici. En revanche je me souvenais de la traduction d’ Hugo. Vous pouvez, comme il est prévisible, revenir pour gonfler cet aspect. Mais je ne sais si je vous lirai . Vous êtes lassant de vous meler de ce qui ne vous concerne pas. MC. PS le chercheur est jugé par ses pairs, non par vous.

MC dit: à

« Sand pianiste « . Selon , je crois, Thérèse Marx Spire, dont la thèse traînait de mon temps à la Bibliothèque de Paris IV , elle en savait assez par sa grand mère pour comprendre Couperin et Chopin. Ceux qui ne voient pas le lien entre les deux compositeurs, je ne peux rien pour eux. Il est un proverbe certes éminemment Bourdieusien pour certains qui dit très simplement : «  on ne peut pas faire boire un âne qui n ‘a pas soif «  . C’est le cas ici

Chaloux dit: à

MC, malheureusement pour vous, je me sens concerné par chacune des sottises et des cuistreries que vous déposez ici. Et les dieux savent que vous n’en êtes pas avare.
Quant à un chercheur dont la plupart des affirmations seraient fausses, les procédés grotesques et l’honnêteté intellectuelle plus que discutable, si j’en croisais un, j’en ferais mes délices. A défaut d’autre chose, ce chercheur me trouverait!

MC dit: à

J’aime bien les critères «  un noir et aucun arabe » à H4 . Il faudrait voir ce que ça sous-entend. « Qu’on » ne les juge pas aptes à constituer une élite? Mais d’où venait donc Félix Éboue? Ou que ces critères sont pablotesques, servant le justifier le succès ou l’échec de la sainte.fille? On n’invoque Bourdieu mais pas très purement, me semble-t-il….Cela dit, mettons-nous à la place de quelqu’un qui déboule de la. Fange de Ravel, il y a nécessairement un choc culturel, transformé ou non…. MC

Jazzi dit: à

« Cinquante inculpés, 70 violeurs « n’ayant pas eu conscience de l’être », pas mal de clients de saunas libertins et de clubs échangistes, oh ma mère, si tu savais !!! »

Comment peut-on faire l’amalgame entre l’affaire Pélicot et les libertins des clubs échangistes ?

Rappel des faits.
Les viols de Mazan, également connue comme l’affaire Pélicot ou l’affaire Dominique Pélicot, est une affaire judiciaire française, dans laquelle 51 hommes sont accusés d’avoir violé la même femme, Gisèle Pélicot, droguée à son insu par son mari, Dominique Pélicot, également mis en cause. Les faits se sont déroulés de juillet 2011 à octobre 2020 dans la commune de Mazan (Vaucluse). Le procès débute le 2 septembre 2024 dans la ville d’Avignon et doit se terminer mi-décembre.

Les clubs échangistes réunissent, de leur plein gré, des hommes et des femmes qui aiment le sexe et faire l’amour avec de nombreux partenaires, récurrents ou renouvelés. En règle générale, les femmes choisissent et les hommes s’exécutent. Rien de moins respectueux que les échangistes à l’égard des femmes.

Liste provisoire des principaux inculpés :

Principal accusé
• Dominique Pélicot, mari de la victime, 71 ans.

Accusés de viols
• Charly A., 29 ans, cariste intérimaire ;
• Redouane A., 40 ans, chômeur ;
• Ludovik B., magasinier ;
• Joseph C., 55 ans, retraité célibataire sans enfant ;
• Jacques C., 72 ans ;
• Vincent C., déjà condamné pour violences conjugales ;
• Dominique D., ancien militaire devenu chauffeur routier, marié, un enfant ;
• Cyrille D., 59 ans, ouvrier dans le bâtiment ;
• Redouan E., 55 ans, infirmier, détenu pour des violences contre sa compagne ;
• Nicolas F., correspondant local de presse d’un quotidien régional ;
• Quentin H., gardien de prison au centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet ;
• Joan K., 26 ans, militaire, séparé, un enfant ;
• Christian L., 55 ans, pompier, en couple, deux enfants ;
• Adrien L., 34 ans, chef de chantier, condamné à dix-huit ans de prison pour viols et violences sur ses anciennes compagnes ;
• Jean-Pierre M., 63 ans, père de 6 enfants, que Dominique Pélicot aurait « formé» à agresser sa femme de la même manière ;
• Simoné M., ancien chasseur alpin qui travaille dans le BTP ;
• Patrice N., 54 ans, électricien ;
• Mohamed R., ancien détenu pendant cinq ans pour avoir violé sa fille ;
• Lionel R., 44 ans ;
• Didier S., 66 ans, retraité ;
• Karim S. 40 ans, informaticien, célibataire sans enfant ;
• Jérôme V., ancien pompier volontaire qui travaille dans l’alimentation .

MC dit: à

Chaloux, vous dépassez les bornes . On vous l’a déjà signalé en vous renvoyant. Je crains que ça ne recommence, vu votre ire et la faiblesse de vos arguments : insultes avec grossissement , ce qui vous dispense de répondre, et menace à peine larvée . Je vous plains d’en être arrivé là . Ce sera tout pour ce soir. MC

Jazzi dit: à

Comment peut-on faire l’amalgame entre l’affaire Pélicot et les libertins des clubs échangistes ?

Rappel des faits.
Les viols de Mazan, également connue comme l’affaire Pélicot ou l’affaire Dominique Pélicot, est une affaire judiciaire française, dans laquelle 51 hommes sont accusés d’avoir violé la même femme, Gisèle Pélicot, droguée à son insu par son mari, Dominique Pélicot, également mis en cause. Les faits se sont déroulés de juillet 2011 à octobre 2020 dans la commune de Mazan (Vaucluse). Le procès débute le 2 septembre 2024 dans la ville d’Avignon et doit se terminer mi-décembre.

Les clubs échangistes réunissent, de leur plein gré, des hommes et des femmes qui aiment le sexe et faire l’amour avec de nombreux partenaires, récurrents ou renouvelés. En règle générale, les femmes choisissent et les hommes s’exécutent. Rien de moins respectueux que les échangistes à l’égard des femmes.

Chaloux dit: à

La pauvre Gigi n’avait pas vu que Sand était pianiste, (sans doute émérite, tapant -comme dirait Renato- des heures sur son piano, ce qui faisait fuir le primaire Hippolyte), alors que c’était écrit noir sur blanc, vers la page 27, dans le livre de M. Perrot que Gigi prétendait lire. Une fois de plus, il avait fallu lui mettre le nez dedans.
Une photo fameuse du salon de Nohant, prise pendant la vie de Sand ou peu après sa mort, montre d’ailleurs un petit piano droit et un piano à queue. Le petit Pleyel que j’ai pu jouer du temps de M. Robert Franco est excellent.

CBF je vois rien. Je lis dans le noir. Je sais tout mais je sais rien.

(Personne n’a parlé de l’essai de Yourcenar, mais du cycle romanesque de Mishima. La Gigi n’a encore rien compris. Elle ignore ce qu’elle lit).

Chopin est évidement un classique et non un romantique. Il a injustement méprisé Schumann, lui véritable romantique, qui le vaut bien et a reconnu d’emblée son génie. Je crois qu’il n’a pas non plus été convaincu par Mendelssohn, peut-être un peu plus convenu parfois mais qui a pourtant écrit de superbes pages.
Ensuite, Chopin a reçu la monnaie de sa pièce en rencontrant Liszt qui, doucereusement, ne l’a pas épargné.

Chaloux dit: à

Pauvre MC, la seule chose dont je vous « menace » c’est de lire vos sottises. Je comprends que cela puisse vous chagriner.

Chaloux dit: à

MC « MC dit: à
J’aime bien les critères « un noir et aucun arabe » à H4 . Il faudrait voir ce que ça sous-etc…Cela dit, mettons-nous à la place de quelqu’un qui déboule de la. Fange de Ravel, il y a nécessairement un choc culturel, transformé ou non…. MC »

MC est en train de se ch… dessus de vanité colérique. Immonde et ridicule personnage. De la lessive dans l’air.

Marie Sasseur dit: à

Merci du lien YouTube, fort intéressant, où Youyou raconte avec délectation le sepukku, suivi de la décapitation, de Mishima, ce nationaliste de l’ere Meiji ou plutôt nostalgique de cette ère, d’ extrême-droite dit d’Ormesson qui marche sur des oeufs.
Dans une mise en scène parfaitement organisée.
Je n’ai pas écouté jusqu’au bout, mais cela confirme une impression, Youyou avait bien le culte des « génies  » ultra nationalistes déjà avec Evola.
La deuxième réflexion c’est l’incompréhensible sensibilité de l’adorateur de Youyou pour la mort d’un dindon, lui qui en manifeste aucune pour mettre des pauvres a la rue, et que sa grande prêtresse a l’air de prendre du plaisir au spectacle d’un suicide en direct, par éventration, hara qui rit plus, puis décapitation.
Des sociopathes.

Marie Sasseur dit: à

Et l’huissier qui cause de l’humour de Mishima..
Cinglé, complet.

B dit: à

Tout à fait d’accord. Je ne connaissais pas ce Vuillard, extraordinaire.

et moi pas, bof bof ce tableau. Quant à restituer la laideur je préfère de loin Lucian Freud.

B dit: à

Je n’ai lu que le premier volet de la mer de fertilité, quel ennui! Surement n’ai-je pas été conquise par cet attrait (typiquement japonais?) pour le voyeurisme. Les trois suivants m’attendent.

Chaloux dit: à

B, bien reçu votre salut que je vous adresse à mon tour. Vous êtes une personne intéressante et singulière.

L’Assasseure retourne à ses délires obsessionnels et m’amuse bien. Elle a fait ici une confidence involontaire qui éclaire absolument son caractère et que personne ne semble avoir perçue, sauf moi. Elle aura son compte demain, dès que j’aurai un moment. Ce ne sera pas triste.

Je retourne à la mort de Musset racontée par sa gouvernante. Un humble livre, vibrant de sentiments simples et vrais qu’on n’oubliera pas de sitôt, au contraire de tant de navets dont certains se gavent.

Bonne soirée,

B dit: à

MS, il faut vraisemblablement une sacrée dose d’humour pour le seppuku quand l’Empire quoique Mishima ait tenté pour sauver son honneur fut déchu, effacé de la carte, vivant encore seulement dans l’esprit de passionnés définitivement, irrémédiablement endeuillés.

Chaloux dit: à

La Mer de La Fertilité c’est plein d’humour. Mais c’est un peu trop fort pour l’Assasseure qui, ayant lu un petit navet sur Pavese, s’imagine avoir lu Pavese. Elle me fait penser au canard de Paludes qui est tellement bête qu’il croit, quand le chasseur vient d’user de son sifflet, que c’est lui qui a sifflé.

Jazzi dit: à

YUKIO MISHIMA

L’amour dans les cerisiers en fleur

Neige de printemps, est le premier volume de la tétralogie de La Mer de fertilité de Yukio Mishima. Superbe et ultime cycle romanesque de l’écrivain japonais, daté du 25 novembre 1970, jour de son spectaculaire suicide par seppuku, à l’âge de quarante cinq ans ! Dans ce roman nous assistons aux amours naissantes entre Kiyoaki, dix-huit ans, fils unique du marquis et de la marquise Matsugae, et la belle Satoko Ayakura, de deux ans son aînée. De récente noblesse, les Matsugae, qui possèdent un splendide domaine d’une quarantaine d’hectares aux environs de Tokyo, sont nettement plus fortunés que les Ayakura, une prestigieuse famille d’ancienne noblesse de cour. Le roman a pour cadre la période transitoire entre l’ère Meiji, caractérisée par la politique d’isolement du Japon, et l’ère Taisho, plus ouverte à la culture occidentale. La raideur hautaine et inexpérimentée de Kiyoaki, va s’opposer à l’aisance naturelle et plus raffinée de Satoko. Le premier, partagé entre un désir de renouer avec la tradition ancestrale du Japon et la fascination de la modernité, semble exprimer les propres contradictions de Mishima. Ainsi que toute son ambiguïté, tiraillée entre un désir d’affirmation de virilité active et une nature fondamentalement rêveuse et nonchalante. Ici, alors que le 6 avril 1912 le marquis Matsugae a convié chez lui quelques invités de marque, tels le prince impérial Toin et son épouse ainsi que les parents de Satoko, à la fête solennelles des cerisiers en fleur (pour lequel le marquis a prévu un vaste programme de réjouissances et où chaque cerisier est mis en scène sur un fond de rideau rouge et blanc), Kiyoaki juge le moment opportun de se départir des derniers oripeaux de l’enfance. Le printemps n’est-il pas la saison de l’amour et de la renaissance ?

« Si l’on célébrait à l’envi le domaine des Matsugae pour la parure automnale des érables, la floraison de ses cerisiers trouvait également nombre d’admirateurs. Les cerisiers s’intercalaient entre les pins dans les longues rangées d’arbres de chaque côté de l’avenue qui conduisait au grand portail sur près d’un kilomètre. L’endroit d’où on les voyait le mieux était le balcon du second étage de la maison de style européen. De là, on pouvait embrasser le spectacle des cerisier en fleur sur tout le domaine des Matsugae d’un seul coup d’œil circulaire ; certains s’épanouissaient le long de l’avenue, ou encore parmi les énormes ginkgos du jardin de devant, d’autres entouraient le petit tertre gazonné où les rites de l’Otachimachi* de Kiyoaki s’étaient déroulés, quelques-uns enfin s’élevaient sur la colline aux érables, au-delà du lac. Beaucoup d’amateurs délicats préféraient cette disposition au spectacle accablant de masses de fleurs au milieu d’un jardin. (…)
Kiyoaki se retourna délibérément pour regarder en direction de Satoko et il vit qu’elle prenait soin de le suivre à distance convenable. À un endroit où le sentier qui descendait la colline bifurquait – l’une des branches menant à la pièce d’eau, l’autre au portail d’entrée – il y avait une ouverture dans la tenture rouge et blanc. S’y dressait un grand cerisier au tronc assez épais pour offrir quelque protection contre les regards indiscrets. Kiyoaki passa de l’autre côté du rideau et attendit derrière l’arbre. Avant que Satoko pût le rejoindre cependant, elle se trouva prise dans un groupe de dames de la Cour, de la suite de la princesse Toin, revenant du lac après avoir fait le tour de la colline aux érables. Kiyoaki ne pouvant sortir de sa cachette à ce moment, il ne lui restait rien d’autre à faire que d’attendre à l’abri de l’arbre jusqu’à ce que Satoko pût trouver un prétexte pour s’échapper.
Laissé à lui-même, Kiyoaki leva les yeux vers l’arbre au-dessus de lui et, pour la première fois en cette journée, il eut une pensée pour les fleurs de cerisier. Elles pendaient par grappes énormes dans le noir austère des rameaux comme un monceau de coquillages blancs au travers d’un récif. Le vent du soir faisait onduler les rideaux le long du sentier et, quand il atteignit l’extrémité des branches, celles-ci s’inclinaient avec grâce dans un frou-frou de fleurs. Puis les grands rameaux déployés se mettaient eux-mêmes à osciller avec une naturelle majesté sous leur fardeau de blancheur. La teinte pâle des fleurs se nuançait ici et là des bouquets roses des bourgeons. Avec une délicatesse à peine visible, le cœur en étoile de chaque fleur était souligné de rose en traits ténus et grêles, tels les points de couture qui attachent un bouton.
Le ciel s’était obscurci et le contour des nuages commença de s’estomper tandis qu’ils s’absorbaient en lui ; les fleurs mêmes, déjà fondues en une masse unique, perdirent bientôt leurs coloris distincts, pour acquérir une teinte qui se distinguait à peine du ciel au crépuscule. Pendant qu’il regardait, le noir du tronc de l’arbre et des branches lui parut se faire toujours plus épais et plus sombres.
À chaque minute, chaque seconde qui passait, les fleurs de cerisier s’abîmaient dans l’intimité plus profonde, plus opaque du ciel nocturne. Kiyoaki se sentit envahi de pressentiments.
Du coin de l’œil, il crut voir le rideau se gonfler de nouveau dans le vent, mais c’était Satoko qui le frôlait en se glissant par l’ouverture. Il lui prit la main, qu’il sentit toute refroidie par la fraîche brise du soir.
Elle lui résista, regarda avec anxiété alentour, quand il chercha ses lèvres mais, comme elle essayait en même temps de protéger son kimono de la mousse zébrée de poussière du tronc de l’arbre, il n’eut aucune peine à la prendre dans ses bras.
« Cela me brise le cœur. Je t’en prie, lâche-moi, Kiyo. » Satoko parlait à voix basse, de peur qu’on pût l’entendre. Kiyoaki s’irritait qu’elle restât maîtresse d’elle-même, car il était résolu à rien moins qu’à atteindre l‘extase, la consommation suprême en cet instant et en ce lieu, parmi les fleurs. Son malaise empirait à mesure qu’on entendait, plus proche, gémir le vent du soir ; et voilà que, par désespoir, il avait cru devoir tenir la certitude d’un bonheur un instant partagé, exclusif de tout le reste. Quel dépit de découvrir que ses pensées à elle, à l’évidence, s’en détournaient ! Il ressemblait à ces maris jaloux qui voudraient que leurs femmes eussent des rêves semblables aux leurs.
Satoko n’avait jamais paru plus belle qu’en ce moment où, les yeux fermés, elle se débattait encore dans ses bras. Mais bien qu’aucun de ses traits, aucun dessin ne vînt gâter la délicatesse de son visage, on y voyait passer parfois la marque subtile d’une expression volontaire. Les commissures de ses lèvres se retroussaient légèrement. L’envie lui prit de tenter d’apercevoir un sourire ou des larmes, mais la figure était déjà plongée dans l’obscurité, signe avant-coureur des ténèbres qui menaçaient de les recouvrir. Il regarda son oreille, à demi cachée par ses cheveux. Teintée de rose et son ovale finement dessiné, cette merveille lui fit penser à une douce niche de corail, telle qu’on pourrait la voir en rêve, et qui contiendrait une statuette admirablement sculptée du Bouddha. Il y avait du mystère dans le creux de son oreille qui maintenant disparaissait dans l’ombre. Il se demandait si c’était là qu’était caché son cœur, ou bien s’il se dissimulait derrière ses lèvres un peu minces et ses dents étincelantes.
Crispé par sa déconvenue, il tâchait de trouver comment pouvoir jamais pénétrer les défenses de Satoko. C’est alors que, soudain, comme incapable de supporter plus longtemps son regard, elle avança la tête et lui donna un baiser. Il avait passé un bras autour de sa taille. Il perçut une chaleur qui s’insinuait sous les doigts qu’il avait posés sur sa hanche et cela lui rappelait un peu l’atmosphère étouffante et douce d’une serre où les fleurs se mouraient.
S’y mêlait un parfum qui vint frapper ses narines, lui donnant la sensation délicieuse de suffoquer. Bien qu’elle n’eût pas prononcé un mot, il était happé par ses propres images et tout à fait convaincu d’être au seuil d’un instant d’incomparable beauté.
Elle retira ses lèvres, laissant toutefois sa volumineuse chevelure pressée contre le devant de sa tunique d’uniforme. Observant, par-dessus sa tête à elle, les cerisiers qui, à quelque distance au-delà du rideau, se bordaient d’un ourlet argenté, le parfum de l’huile capillaire qu’on ne distinguait plus de l’odeur même des fleurs lui tournait la tête ; elles se détachaient aux derniers feux du soleil comme une laine blanche, épaisse et ébouriffée, mais leur teinte poudreuse, virant presque au gris argenté, ne pouvait effacer complètement une légère nuance rosée, de mauvais augure aux yeux de Kiyoaki. Cela lui fit penser aux cosmétiques des pompes funèbres. »

(« Neige de printemps », in « La Mer de fertilité », Quarto Gallimard, traduit de l’anglais par Tanguy Kenec’hdu, Éditions Gallimard, 2004)

* Rite divinatoire qui avait eu lieu trois ans auparavant, à l’occasion des quinze ans de Kiyoaki.

Chaloux dit: à

« ce qui faisait fuir le primaire Hippolyte »

Pas Hippolyte, évidemment, qui doit être l’ami d’enfance, mais François Casimir.

Toutes mes excuses aux mânes de George.

B dit: à

qui éclaire absolument son caractère

depuis le temps que « son esprit » s’obstine avec détermination à diffuser une de ces lumières que j’exècre, il me semble que tout un chacun a eu l’occasion d’examiner le masque pour apercevoir par des contradictions fréquentes quelle genre de personne s’abrite derrière .

Marie Sasseur dit: à

@Elle a fait ici une confidence involontaire.

C’est tout à fait impossible, pour ce qui me concerne. Et j’ai de très bonnes raisons nécessaires et suffisantes, pour que cela ne se produise jamais sur un blog public ou n’importe quel site non sécurisé.

Chaloux dit: à

Il faudrait pouvoir maintenant accéder à une Mer de la fertilité traduite du japonais. L’édition Gallimard est traduite de l’anglais.

Merci Jazzi, cette prose, savant mélange de modernité et de classicisme, me semble somptueuse. Un sommet de civilisation.

j’ai lu récemment L’inédite en français terrasse du roi lépreux dans le coffret de théâtre récemment paru. Magnifique.

Marie Sasseur dit: à

Mishima était homosexuel, c’est son ami qui l’a decapité.

Chaloux dit: à

L’Assasseure, tu verras bien demain.

Marie Sasseur dit: à

L’huissier fera ce qu’il veut demain, enfin j’espère qu’elles ne seront pas trop nombreuses à devoir subir ses menacés.
Non, moi demain je vais dans le Jura, et ça c’est une vraie coïncidence.

B dit: à

Jazzi, merci pour l’extrait, j’avoue qu’il m’arrive de lire sans rien comprendre et qu’ensuite au hasard je reprenne un de ces livres en constatant que mes synapses ne fonctionnent pas toujours . Ce doit être le cas pour cette Mer du regretté YM dont j’ai lu quelques autres de ses romans avec plaisir, d’ailleurs.

Chaloux dit: à

Je ne menace personne, vraiment, ce n’est pas dans mon caractère. Je suis un doux parmi les doux. Mais je lis avec attention ceux qui me collent aux basques. Je comprends que ça leur déplaise.

L’Assasseure doit être visiteuse médicale, représentante en spiritueux, comptable dans les fermes, animatrice Tuperware, ou quelque chose d’approchant. Je pencherais plutôt pour le Tuperware.

Cela dit, tu as vraiment fait une confidence qui dresse impitoyablement ton portrait. Relis-toi.

B dit: à

Vous allez vous peler, belle région mais le troisième plateau mérite , parait-il, en hiver le surnom de « petite Sibérie ». Vous ne devriez pas souffrir du  » sur-tourisme », c’est assez fou que e si jolis terroirs restent ignorés et c’est tant mieux pour ceux qui s’y aventurent.

renato dit: à

F maj. et 35 sans °.

Marie Sasseur dit: à

L’huissier est bien confus. Il a du oublier pourquoi il a été viré de ce blog et tous ceux qu’il a harcelés, et menacés ici. Et insulté aussi…
Enfin cela ne ME concerne pas. Juste que ce délinquant sache que ce n’est lui va en imposer à qui que ce soit ici. Et certainement pas à moi.
On a vu ses arguments  » littéraires  » qui restent contenus dans pot de chambre à 3 francs.
On a quand même une autre vision de littérature , et heureusement.

Chaloux dit: à

La représentante Tuperware ne parvient pas à lâcher.

Pablo75 dit: à

Je crois, Chaloux, que MC est tout simplement en train de perdre la tête. Il ne comprend pas ce qu’on lui dit et répond à côté de la plaque. Ses incohérences et sa colère hors de propos laissent craindre un début de maladie mentale.

Pablo75 dit: à

La représentante Tuperware ne parvient pas à lâcher.
Chaloux dit:

C’est vrai que représentante de Tuperware va bien avec ses goûts littéraires de midinette…

B dit: à

pot de chambre à 3 francs.

L’inflation, ma chère, rend ces choses inaccessibles, dans l’impasse où je gare habituellement mon vehicule il y a quelqu’un qui a laissé ses traces sur mon parechoc arrière, c’est vous dire combien d’ordinaires accessoires restent un luxe pour de nombreuses personnes, à la rue, il est vrai. Et c’est sans évoquer les odeurs d’urine qui obligent certains jours à se pincer le nez avant de mettre le contact pour fuir cette insalubre parkinge.

B dit: à

Ses incohérences et sa colère hors de propos laissent craindre un début de maladie mentale.

et si l’on passait en revue les vôtres , les leurs, les miennes, nous pourrions signer une oeuvre collective. Tous bons pour la neuropsychiatrie. A notre décharge nous ne tuons pas, ne volons pas ( sans brevet c’est pas possible), respectons peu ou prou les dix commandements.

Chaloux dit: à

@Pablo.
Vis-à-vis de MC, peut-être faut-il faire preuve d’esprit de charité.

Quant à la représentante Tuperware, elle ne perd rien pour attendre. Hantise du v…
Elle me rappelle une bibliothécaire rencontrée dans le Paris-Nice qui m’avait fait un éloge passionné du bouquin de Philippe Besson, le consul raté, sur Isabelle Rimbaud. Or c’est le pire navet qui me soit jamais tombé entre les mains. Absolument dégoûtant. Un épouvantement.

B dit: à

vendredi 13, faut-il tenter la chance ou se cloitrer à triple tour sous le coup de la superstition?

Chevillard, dans ses oeuvres du jour:

« Mais doit-on considérer le vibromasseur comme un appareil électroménager ? »

Si oui, il me faudra de toute urgence m’en procurer un, pour la mayonnaise par exemple.

Pablo75 dit: à

De Cabanis il faut lire les essais historiques comme le Sacre de Napoléon, le Charles X. Il y fait preuve d’une culture et surtout d’une exigence morale magnifiques. Ensuite ses recueils de lettres de jeunesse, de journaux qu’il commente dans l’âge mur, avec une maîtrise étonnante. C’est pour moi un grand écrivain, mais très loin de l’hystérie collective. Très amusant, une rhapsodie, son Diable à la NRF. Je relis souvent l’un ou l’autre de ses livres, sans jamais m’en lasser. Mais comme un personnage fameux « je n’ai jamais compris qu’on se rassasiât d’un être ».
Chaloux dit:

Tu donnes envie de lire à fond Cabanis, dont j’ai plusieurs volumes que je n’arrive pas à trouver dans mon bordel de livres. J’avais commencé ses « Carnets » il y a longtemps, mais je les ai perdu de vue, je ne sais pas pourquoi. J’ai ses livres sur Sainte-Beuve et Saint-Simon (le seul dont je connais l’emplacement – à côté des St.Simon de la Pléiade). Et sa « compilation » « Dieu et la NRF 1909-1949 ». Tu connais son « Jouhandeau » (1959) et son « Rimbaud » (1968)?

« M. Angelo Rinaldi, ayant été élu par l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. José Cabanis, y est venu prendre séance le jeudi 21 novembre 2002, et a prononcé le discours suivant :  »
[…]
Des biographies ? Cabanis préférait dire qu’il composait des portraits. Nous avons salué celui de Saint-Simon. Nous aurions pu retenir celui de Chateaubriand, où nous découvrons que la gloire a un goût de chocolat. Expliquons-nous. L’érudit a déniché ce détail : Mme de Chateaubriand dirigeait 92, rue Denfert-Rochereau une infirmerie qui existe toujours, j’y suis allé. La Vicomtesse, découvre Cabanis, avait imaginé de fabriquer et de vendre du chocolat pour soutenir son action. À condition d’en acheter un kilo, la sœur tourière secouait un cordon. Au premier son de cloche, Chateaubriand, par un réflexe pavlovien, allongeait le pas sous les ombrages et, un journal sous le bras, passait en silence devant l’acquéreur, qui avait payé le spectacle. Quel artiste de l’écriture ferait vendre aujourd’hui au tout-venant un poids tel de friandise qu’il conduirait un médecin soignant le diabète à proscrire sa lecture ?

Cabanis n’a jamais su qu’il avait décidé un journaliste stagiaire, que je connais bien, à sonner à la porte du pavillon de Marcel Jouhandeau, à La Malmaison. Pour chaque nouveau visiteur, le scénario était immuable ; Jouhandeau, de sa voix de fausset, vous chantait un psaume en s’accompagnant à l’harmonium, avant de feuilleter son album de famille. Il y eut une variante ce jour-là : il sortit d’un tiroir un volume où, sur la photo de couverture, lui-même arborait le petit chapeau de Louis XI, à bords relevés. C’était l’étude qu’il avait inspirée à Cabanis, ce dernier rejoignant dans la louange de Jouhandeau celui qui allait devenir, malgré ou à cause de ses engagements, l’écrivain le plus célèbre de son époque. Et vous aurez reconnu Jean-Paul Sartre. Il est instructif que deux esprits si dissemblables – Sartre et Cabanis – se soient accordés dans l’admiration d’un troisième – Jouhandeau – au nom de la prééminence du style.
[…]
https://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-et-reponse-de-jean-francois-deniau

Pablo75 dit: à

Vis-à-vis de MC, peut-être faut-il faire preuve d’esprit de charité.
Chaloux dit:

Oui, tu as raison. Arrêtons de le lire pour ne pas avoir la tentation de discuter avec lui. Tout sur tirer sur des ambulances…

Pablo75 dit: à

Gracq a écrit un texte distinguant les écrivains qui se trouvent immédiatement sans se chercher, il cite Montherlant, et ceux qui, comme l’eût dit La Bruyère, meurent dans les plâtres.
Chaloux dit:

Oui, bien sûr. Surtout il ne faut pas confondre écrire et publier (beaucoup de chefs-d’oeuvre sont posthumes – voir le cas extrême de Pessoa). Ou écrire et conserver. L’oeuvre (posthume) de Saint Jean de la Croix c’est à peu près 200 vers (le « Cántico espiritual » et quelques petits poèmes). Mais sa perfection est telle qu’il est impossible que cela soit sa première oeuvre lyrique. Il a dû jeter à la poubelle 99 % des vers qu’il a écrits.

C’est un thème passionnant. Beaucoup d’écrivains médiocres, s’ils avaient publié uniquement à la fin de leur vie et uniquement le meilleur du meilleur de ce qu’ils avaient écrit pendant 40 ou 50 ans, auraient fait des chefs-d’oeuvre. Mais les fous de l’oeuvre parfaite, du livre unique sont rares.

Une Emily Dickinson, si elle avait publié ses poèmes à 20 ans et eu du succès, ils n’auraient jamais été aussi bons que publiés posthumement après 30 ans de travail sur eux. Juan Ramón Jiménez a publié entre ses 18 ans et ses 38 ans 21 livres de poèmes, tous mauvais ou très mauvais, sauf « Platero y yo ») – plus du double des livres publiés après jusqu’à la fin de sa vie, à 76 ans (et sur lesquels il a travaillé de façon obsessive, pour ne pas dire pathologique); et comme par hasard c’est dans la deuxième partie de sa vie qu’il a écrit sa meilleure poésie.

Il y a des génies littéraires comme Ramón Gómez de la Serna qui ont « dilué » leur génie en plus de 100 livres, écrits souvent pour de l’argent, publiés souvent sans être corrigés. S’il avait été riche, patient et moins frivole et bordélique, il aurait pu faire des chefs-d’oeuvre. Ses livres sont souvent chaotiques mais avec des « perles » extraordinaires perdues au milieu de montagnes de cailloux.

Après il y a le problème des Formes littéraires le plus adaptées au talent de chacun. Il y a des écrivains avec un talent d’aphoristes qui écrivent des romans. Des poètes qui diluent leurs vers dans leur prose (comme Suarès ou en espagnol Umbral). Il y a pas mal d’écrivains qui gâchent leur talent littéraire en écrivant des articles dans la presse (en Espagne surtout – des types comme González Ruano, Josep Pla, Julio Camba ou Ortega y Gasset).

Bref, le métier de directeur littéraire ou d’éditeur est très important. Dommage que 99 % d’entre eux soit des médiocres inguérissables ou carrément des crétins incultes (d’où la liste immense de chefs-d’oeuvre de la littérature refusées par des soi-disant « grands » éditeurs).

Pablo75 dit: à

Tout SAUF tirer sur des ambulances…

JC..... dit: à

VENDREDI 13

En ce jour violent par nature, je souhaite :

-A mes amis, du bon temps sur terre finissant en Paradis, lieu ennuyeux au possible, aux dires de ceux qui en sont revenu.
-A mes ennemis, tous les ennuis du monde terrestre, et dieu sait s’il en existe, terminus les Enfers, endroit surpeuplé…

Bonne journée, camarades !

renato dit: à

«… Paradis, lieu ennuyeux au possible… »

Il fit œuvre de missionnaire. Mais, de ses débuts, il eut peu de succès en essayant de convaincre ses pupilles de leur responsabilité dans un crime commis au commencement de la création, un crime que, tel qu’ils le comprenaient, ils étaient tous disposés à reprendre à leur compte (ils portaient même des amulettes pour les y aider). Il ne les convainquit pas d’avantage qu’un homme était mort sur un arbre pour les sauver tous : action qu’un vieil Indien, si la traduction de Gwyon était correcte, considérait comme une « criante présomption ». Il compta peu de conversions, et elles furent en général parmi les femmes, créatures faibles et malades, en transit entre ce monde et l’autre, qui acceptaient le paradis qu’il leur était offert comme des enfants s’inscrivent pour une sortie dans un parc d’attractions. Encore un vieil guerrier endurci n’accepta-t-il de se convertir que s’il était sûr de finir dans l’Enfer vivant décrit par Gwyon : cela paraissait mieux la place d’un homme ; et, en entendant les références sanglantes de ce candidat plein de zèle (qui offrait d’ajouter le scalp de son mentor à sa collection en manière de garantie), le missionnaire l’assura qu’il serait exaucé.

William Gaddis, Les Reconnaissances.

Clopine dit: à

J’ai vu l’arrivée de Gisèle Pelicot au tribunal. Elle est droite et … Seule. Je veux dire que personne ne la touche. Pas un avocat pour la soutenir physiquement, lui prendre le bras. C’est très impressionnant de dignité mais cela m’a également poigné le cœur. Comme si son corps avait été profané au point qu’aucun être humain ne peut plus porter la main sur elle, même pour l’assister ou l’entourer. J’espère franchement qu’à un moment, quelqu’un, un de ses enfants ou une avocate, la prendra dans ses bras ; sinon, c’est terrible. Mais tout est si terrible ici. Surtout le défilé des accusés, en train de nier à qui mieux mieux ou de se raccrocher à cette notion aberrante du « viol sans intention de le commettre », pour dire que pour eux, puisque c’était le mari qui mettait à leur disposition le corps de son épouse, celle-ci était consentante !!! Et le fait qu’elle soit droguée, endormie et totalement passive ? Bah, c’est qu’elle est « timide », sous entendu, « elle est ok pour la pratique libertine de se faire tringler par des inconnus sous le regard de son mari, mais comme elle est inhibée elle a besoin de substances pour y arriver ». Cela conforte mon opinion sur la soi disant « libération » que représente l’hypersexualisation, la pornographie, la prostitution, le libertinage etc. La sorte de proposition faite aux femmes n’est qu’une mascarade de la domination masculine à l’état pur.

renato dit: à

On m’a demandé pourquoi je ne lisais pas Ferrante. Le jour où elle écrira une page comme celle-ci de Gaddis, je la lirai, mais en l’état actuel des choses, je la laisse aux grands lecteurs.

B dit: à

Clopine, dans je ne sais plus trop quelle émission exposant les crimes et délits de nos semblables son cas avait fait l’objet d’une soirée TV que j’avais attentivement suivie. Sa famille? sa fille s’inquiétait de ses absences, de son ralentissement, d’un comportement bizarre et avait consulté un neurologue qui n’avait rien diagnostiqué en terme de dégénérescence cérébrale. C’est tout de même une drôle d’affaire, quelle confiance envers son mari insoupçonné et plus prosaïquement et bien que je ne la suspecte pas de complicité, comment ne s’est-elle jamais rendu compte que quelque-chose clochait , si rapports sexuels non consentis car elle était sub comateuse le conjoint a du devoir nettoyer les traces, les taches à moins que les invités n’aient été obligés au port de préservatif, c’est une histoire sordide , inimaginablement glauque.

B dit: à

Dans le meme registre mais plus dramatique, un type epoudait des femmes en sachant d’avance qu’il allait les tuer, il leur faisait signer un contrat d’assurance vie avantageux, il a tué la première avec le sourire en lui faisant essayer un vélo cadeau un soir , la renversant puis l’étouffant dans le fossé sous le regard de témoins et après que les pompiers aient rencontré quelques difficultés à le déloger du corps de son épouse. La seconde a eu chaud et en a eu pour des mois d’hopital, la troisième une pauvre infirme déficitaire en a réchappé et il me semble que c’est à partir d’elle que des soupçons sont apparus. C’est un homme qui a pu confirmer le stratagème car l’inculpé lui avait confié sa méthode après que l’homme se soit plaint à lui de sa compagne. Mariage, contrat d’assurance, homicide . clair, net et précis.

B dit: à

« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. »

Clopine dit: à

B., elle est glauque, mais elle est surtout révélatrice d’un abime, celui du rapport entre les hommes et les femmes.

Quant à votre interrogation sur la « faisabilité » des viols et donc l’ignorance supposée invraisemblable de la victime, eh bien les preuves sont accablantes dans les innombrables vidéos (commentées et classées comme par un documentaliste) saisies. Les procède habituels de la défense des accusés, à savoir mettre systématiquement en doute la parole de la victime (ici « c’est pas possible qu’elle soit restée dans l’ignorance, donc elle savait donc ce ne sont pas des viols ») ne va pas pouvoir s’exercer ici : oui, le mari qui droguait, déshabillait et préparait le corps de sa femme le « remettait en état » après les viols. Gisèle se réveillait sans aucun souvenir… Mais avec des absences telles que ses enfants pensaient qu’elle avait un cancer ou Alzheimer. L’autre argument habituel de la défense contre les victimes de viols pour discréditer leur parole est de dire « Que faisaient elles là ? » (sous entendu dans la rue, dans une boîte de nuit, dans un bar, toujours avec cette mécanique : jeter le doute sur la victime pour minimiser le rôle du coupable. Là ça va être un peu plus compliqué. Les violeurs étaient introduits carrément dans la chambre à coucher…

Chaloux dit: à

Essai

Chaloux dit: à

@Pablo. le Rimbaud, je ne connais pas de volume. N’est-ce pas plutôt un article publié dans la collection « Hachette Réalités »? Il y a collaboré plusieurs fois, dont une fois dans le Proust. Article passionnant. Cabanis s’est aperçu que Proust s’était beaucoup servi des recueils d’articles de Jules Lemaître (et d’un en particulier) et il détaille sa trouvaille.
Le texte sur Jouhandeau est superbe de compréhension, publié dans la « bibliothèque idéale ». Cabanis s’est ensuite un peu détourné de Jouhandeau. Très belle collection: le Withman d’Alain Bosquet est un chef-d’oeuvre que j’ai relu plusieurs fois, toujours aussi impressionné. Je viens de retrouver le Martin-du-Gard de Jacques Brenner que je vais lire. Le Léautaud de Marie Dormoy est aussi à lire. Elle l’a aimé mais aussi profondément compris. Je ne sais pas qui dirigeait cette collection mais elle est vraiment exemplaire. Je les achète quand j’en trouve un.
Le Pour Sainte Beuve n’est pas un livre sur Sainte Beuve mais un recueil d’articles qui contient une sorte d’autoportrait bilan dans lequel Cabanis est vraiment impitoyable avec lui-même. Ce recueil complète les deux volumes de « Plaisirs et lectures » (dont un très bel article sur la Comtesse de Ségur).
Cabanis a préparé un Chateaubriand, mais quand Marie-Jeanne Durry a publié sa Vieillesse de Chateaubriand, il y a renoncé, considérant qu’elle avait tout dit. Il s’est contenté de publier un « dossier Chateaubriand » qui doit toujours être disponible chez Gallimard, autour de 12 euros. Quand un dossier préparatoire est déjà un chef-d’œuvre, c’est qu’il se passe vraiment quelque chose.

Marie Sasseur dit: à

Je ne pense pas qu’il faille  » réduire » si j’ose dire, « l’affaire » Gisèle Pélicot ainsi nommée de manière insatisfaite, pour en faire prétexte servant diverses idéologies et fantasmes
Je m’étais publiquement interrogée ,savoir si l’humanité n’avait pas fini encore de nier la vie, de sombrer dans l’horreur, dans la barbarie, et à faire ce qu’aucun être vivant n’a jamais fait dans toute l’histoire d’évolution.
Force est de constater que ce sont des hommes, pas des femmes, qui dans l’histoire ont perpétré le massacre de l’espèce.
J’ai trop de respect pour des Hommes, et le premier d’entre eux dans mon cœur, pour utiliser des concepts extrémistes.
L’affaire Gisèle Pélicot, je crois est un nouveau franchissement dans la barbarie,  » à visage humain « . Et en lisant certains commentaires ici, on peut en reconnaître des caractéristiques.
Ce n’est pas la banalité du mal; le mal au sens de barbarie n’est pas banal.
Ces hommes , ces criminels, sont banal, la vie de la famille Pélicot était banale.
La fille de Gisèle Pélicot, Caroline Darian ,qui a écrit un livre passé inaperçu,  » et j’ai cessé de t’appeler papa  » a eu cette phrase, de mémoire et en gros: le prix de la banalité, on le connaît quand on l’a perdu.

J J-J dit: à

Olivier SECHAN (1911-2006) fut le père du chanteur Renaud. Ayant retrouvé par hasard le petit livre pour la jeunesse qu’il publia en bibli rose « 3 cousins dans un moulin », offert par ma grand mère paternelle à l’âge de mes 8 ans (1963), je me suis encore dit qu’il n’y avait aucun hasard dans la vie vie d’un lecteur moyen. Cet ouvrage fut à l’origine de ma non carrière d’écrivain et de non chanteur de variété.
Sait-on si l’abbé Pierre fut impliqué dans le drame de Madame Pélicot, V13 ? C’est une journée qui s’augure mal, hélas. Heureusement, nous pouvons compter sur deux intelligences supérieures pour rehausser le niveau de l’étiage (sic) deogratias.
Bàv @ MC & CT notamment, et @ quelques autres gentilles, bàv (13.9.24_9.01)

Jazzi dit: à

« Non, moi demain je vais dans le Jura »

Quoi, Marie Sasseur est représentante en vibromasseurs !
La Jurasienne va pouvoir être bien branlée tout en échappant à la domination masculine…

J J-J dit: à

Peut-être un début d’avertissement-maison au collègue de france ?

Chaloux dit: à

C’est passé, merci à PA d’avoir laissé passer mon remarquable post.

Bonne journée,

Phil dit: à

Léautaud détestait Feydeau

et rien chez Boissard, dear Chaloux ? Nous en avions parlé ici, il faudra retrouver cette confidence, dans son Journal ou celui de Gide, peut-être. Les grands lecteurs, comme écrit Renato, au souvenir alerte de journaliers et littérature nrf avant seconde guerre, deviennent rares sur ce prestigieux blog.

Chaloux dit: à

Dear Phil, dans Boissard, il y a une allusion à Feydeau mais rien sur ses pièces. J’aime Léautaud et Feydeau, j’y suis donc allé voir. Dans un entretien (avec Mallet ou le précédent, celui d’André Parinaud où intervient Emmanuel Berl vers 49, -plus court mais en un sens très supérieur aux entretiens avec Mallet car Léautaud n’est pas encore un vieux monsieur, il reste l’homme qu’il a été, ce qui change beaucoup de choses)?. Dans un entretien donc, Léautaud évoque un petit acte de Feydeau que je ne connais pas. Deux hommes suivent une femme dans un bal masqué. Elle finit par retirer son masque. Elle est déjà âgée. Ils se moquent d’elle. Léautaud a été scandalisé par cette pièce et n’a plus voulu en entendre parler de Feydeau ni en parler.
C’est la grande différence entre Feydeau et Courteline. Courteline déborde d’humanité et de bonté, pas Feydeau.

Un mot drôle de Feydeau. Un de ses collègues cherchait un bon copiste.
Feydeau lui répond qu’il en connait un excellent: « Il s’appelle Louis Verneuil ».
Mais Verneuil a tout de même sa place dans le trio.

Marie Sasseur dit: à

Le prostitué du blogapassou a des fantasmes qui lui ressemblent.
Cette affaire Gisèle Pélicot, faute de mieux, d’un point de vue philosophique, a ceci de remarquable qui est de trouver des mots rares dans dico des DSM.
Je n’ai aucun doute sur le fait que quelques uns ici, s’y reconnaîtront sans peine. C’est édifiant.

Marie Sasseur dit: à

Ragots, rumeurs et potins, avec des sous sous sous valets de tout ce que la littérature a accueilli de scribouillards collabos antisémites. Voilà le savoir littéraire des orduriers sur ce blog.
Je ne sais pas qui a dit qu’on ne faisait pas de la littérature avec de bons sentiments, de parfaits incultes et ignorants ont pensé du que la bonne était celle de salopards.
Qu’ils aillent vider leur pot de chambre sur des sites plus accueillants.

Chaloux dit: à

Il y a des hommes pour qui le mariage est une institution beaucoup trop rigide, trop fermée, dans laquelle ils étouffent et finissent par littéralement pourrir, sans avoir le courage d’en sortir, d’abord par peur de la solitude. D’où ce pauvre type qui avait fait assassiner sa femme par son jardinier à Montpellier. Je me demande s’il n’y a pas quelque chose du même ordre dans cette horrible affaire Pélicot. Un pourrissement.

Phil dit: à

Merci dear Chaloux, nous irons y voir, Léautaud est un fin limier (pas un jeu de mots du fléau).
Boissard se relit comme si les pièces avaient été données la veille, affamons les critiques pour en faire de bons. En souvenir de ses chandeliers Louis XV, je le relis en eo beau papier.

J J-J dit: à

@ Les grands lecteurs (…), deviennent rares sur ce prestigieux blog.
Dieu merci, dirfil, vous veillâtes aux grains, depuis le temps (2005) que vous nous maintenez la pression atmosphérique dans les limites de la décence littéraire courtoise et en dépit de vos options politiques qui sont ce qu’elles valent. Bien amclmt à vous, et au passage, à notre cher diplomate irlandais, rBl.

Marie Sasseur dit: à

….relis donc la définition de courtoisie, et ramène ton propos à sa juste mesure : ton intérêt personnel.
A ce sujet, tu cherches un éditeur ?

Phil dit: à

Yes dear jjj, les grands lecteurs font le bonheur des prestigieux blogs, sans faire de grands écrivains. Barrès, une option politique hurkhurk, ne lisant rien, dixit son secrétariat Tharaud qui compilait les envois non massicottés.

Chantal dit: à

Sortir un vieux cadavre à la renverse du placard pour en faire un roman, rien que de l’usuel en somme …
J’ai vu un Feydeau dans le temps sur Paris, on mouche bébé interprété par Jean Claude Brialy, les dialogues étaient en effet très bondissant, mais le sujet était d’une telle banalité que cela produisait un effet comique. Ce n’était pas mon choix de départ puisque j’aurais voulu aller voir une pièce tragique au français, mais bon j’étais avec un copain un peu pipelette qui adorait Brialy, et surtout le surnom de Père La Chaise que lui avait donné perfidement par Thierry le Luron.

closer dit: à

Bruno Lemaire a balancé des centaines de milliards pendant les 7 ans de son ministrat. On ne va tout de même pas l’emmerder pour quelques dizaines de milliers d’euros supplémentaires dépensés pour régaler les 1500 invités de son pot de départ!

Les gens sont d’une mesquinerie…

Phil dit: à

courtoisie

La jure, à sienne, s’exit.

closer dit: à

Je suis plutôt bon public, un rien me fait sourire, mais je suis peu réceptif à Feydeau, vraiment lourdingue.

Chaloux dit: à

Rappelons que Pierre Assouline est un spécialiste reconnu de l’Occupation et de sa littérature. Il ne s’est pas détourné de ces auteurs, il a les lus et probablement relus. Il faudrait lui demander s’il n’y a rien trouvé que du dégoût.

Je me souviens qu’il s’était ému, à juste titre, il y a quelques années, du retranchement de Maurras de l’almanach du ministère de la culture. Maurras a eu une une énorme influence sur la vie intellectuelle française et c’est un prosateur remarquable qui apporte une réflexion qui reste intéressante, notamment sur les âges et la dégradation de la pensée par peopolisation, qui ne portait pas encore ce nom (raison véritable pour laquelle il a écrit ses Amants de Venise).

Léon Daudet, Jacques Bainville sont de grands écrivains. Et même l’ignoble Rebatet et ce pauvre et épouvantable Brasillach (dont même Duras a pensé qu’il ne fallait pas l’exécuter), qui semble avoir cherché sa mort partout où il pouvait la trouver, sont des écrivains véritables. Ils posent des questions historiques et littéraires essentielles.

On ne peut bien sûr aborder ces épineuses questions, elles le sont évidemment, qu’avec un public averti et intelligent.

Quand aux charmants et vertueux prosateurs d’aujourd’hui, que lisent de sages vieilles filles convaincues, on saura dans vingt ans lesquels d’entre eux étaient de répugnants pervers. L’homme reste l’homme quoiqu’on fasse.

Chantal dit: à

oui c’est mon avis aussi, Feydeau ce n’est pas très fin … je regrette bien de ne pas avoir vu Laurent Terzieff dans Oedipe roi.

Chaloux dit: à

Le grand problème de Feydeau c’est que les comédiens d’aujourd’hui ne savent plus le dire. Il faut voir les grandes représentations de la Comédie française des années 70, avec Jacques Charon, Robert Hirsch, Micheline Boudet, jean Piat, la géniale Denise Gence, Jean-Laurent Cochet, Alfred Adam etc. Ils avaient le ton juste.
Il existe sur Internet un enregistrement radio de Hortense a dit j’men fous avec Sophie Desmarets qui est à écouter.

Jazzi dit: à

« Je ne sais pas qui a dit qu’on ne faisait pas de la littérature avec de bons sentiments »

Gide !
Quelle inculture…

« Qu’ils aillent vider leur pot de chambre sur des sites plus accueillants. »

Il n’y a pas plus accueillant que le site à Passou !
Quelle ingrate !

Pauvre Gisèle Pélicot, violée sans son consentement, par des erdéliennes qui projettent sur elle leurs frustrations et fantasmes…

Chaloux dit: à

Le Luron disait « la mère Lachaise ».

JC..... dit: à

GENERALITES ADORABLES

« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. » (B)

Beau plan ! Conseil de haute tenue….

Chantal dit: à

en effet Chaloux je viens de me relire … c’était pour souligner son goût des enterrements et des cimetières et l’outer un brin, ce qui était une peu tordu de sa part …

Chantal dit: à

bon je n’écris plus avec mon smartphone c’est n’importe quoi

l’ambiance est assez malsaine en ce moment les accusations pullulent et à voir la tête de François Hollande déconfite devant les accusations terribles faites à l’Abbé Pierre c’est le monde caritatif qui en prend plein la gueule alors que les autorités ecclésiastiques savaient la double personnalité de personnage public faut-il tout débaptiser ? Ecoles , squares, rues, le nombre incroyable de gens qui le vénéraient pour ses idées charitables et secourables, c’est sismique.

Phil dit: à

L’avis du gros Monsieur Hollande sur l’étique Abbé Pierre compte peu.

Marie Sasseur dit: à

« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. »

Duras, s’te plaît.

Chaloux dit: à

« Je ne sais pas qui a dit qu’on ne faisait pas de la littérature avec de bons sentiments ».

C’est Gide

Ce à quoi Yourcenar a répondu qu’on en faisait d’aussi médiocre avec de mauvais sentiments.

Chantal dit: à

j’ai été voir un film farfelu et pas très rationnel tourné par une nana dans un camping en Bretagne, dans un environnement social à faire pâlir d’envie les frères Dardenne, caravanes exclus, garages de cassos et chanteurs américains perdus au bord d’un lac breton fantasmé en Lochness hanté par un poisson à la légende locale et religieuse en mode calvaire relayée par un prêtre africain volubile à raconter la fable, bref une sorte de méli mélo entre la tentation du risible et la conscience écologique de l’eau précieuse, on est ballottés comme des poissons pris dans les filets bizarrement noués de l’intrigue. Le camping du lac, un film à voir pour dériver sans se noyer dans la complexité de nos vies possiblement déviées à notre insu.

D. dit: à

Bain si, Phil. L’avis d’un lubrique sur un autre lubrique peut présenter un intérêt.

Jazzi dit: à

« Il faut beaucoup aimer les femmes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. »

C’est aussi valable comme ça, non ?

D. dit: à

La différence étant néanmoins que FH n’a commis aucune infraction à la loi.

MC dit: à

Non , pas On mouche, mais On purge Bébé. Ce qui change quelque peu les perspectives. Pour en revenir au melo Clopinien, la liste des «  partenaires «  reproduite par Jazzi est hautement instructive quant à leur degré d’éducation et d’insertion. Mais chut, cela peut déranger les schémas tous faits, si rassurants , de l’Ecole Neo-Bourdieusienne de Rouen…Cabanis a aussi écrit des romans , ce dont Chaloux ne paraît pas se douter, dont la très belle Bataille de Toulouse, ( rien à voir avec Wellington!). On peut dire qu’il est devenu biographe , et quel, par dépit. MC

et alii dit: à

je pensais qu’on attendait les vendanges;mais ce qui souffle, à marseille, c’est le vent;on ne parle pas de syphilis,mais de syphonnés;mai, je collectionne les verrotteries;
bonne journée

Chantal dit: à

Bonjour monsieur court, vous avez relevé la mouche en purge pour une fois que j’essaye de faire rire …

Chaloux dit: à

Court, lâche-moi la grappe. Je me doute parfaitement que Cabanis est romancier et je connais cette histoire d’abandon du romanesque après de mauvaises critiques. Mes posts ne sont pas un biographie. La bataille de Toulouse est plutôt médiocre du fait de son contexte. Cabanis a lu La Semaine Sainte et a renoncé à son propre roman qui devait évoquer la bataille de Toulouse après cette lecture, d’où ce court texte.

@Pablo, ensuite, ces gens se plaignent qu’on leur réponde.

Chaloux dit: à

Une partie de ce roman avorté a dû passer dans son Charles X roi ultra, livre formidable.

Pablo75 dit: à

@Pablo, ensuite, ces gens se plaignent qu’on leur réponde.
Chaloux dit:

Il y a beaucoup de masos ici, qui viennent chercher leur dose journalière de gifles. C’est la clé du comportement de MC, qui adore se faire moucher en public.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Merci pour toutes ces informations sur Cabanis. Je prends note. J’ai quelques livres de la collection « Bibliothèque idéale », dont un sur Valéry et un autre sur Eluard, je crois. Je vais les chercher.

Sur Abebooks, on en trouve plein en vente, sous la dénomination:

« LA BIBLIOTHEQUE IDEALE. Collection dirigée par Robert Mallet. »

https://www.abebooks.fr/servlet/SearchResults?cm_sp=SearchF-_-topnav-_-Results&kn=LA%20BIBLIOTHEQUE%20IDEALE%20Collection%20dirig%E9e%20par%20Robert%20Mallet&sts=t

Chaloux dit: à

@Pablo.

Il doit poster le pantalon baissé.

c’et Robert Mallet, celui des entretiens avec Léautaud, qui dirigeait « la bibliothèque idéale » de Gallimard. Remarquable travail.

Chaloux dit: à

Le chercheur m’a encore trouvé!

Hurkhurkhurk!

Chaloux dit: à

@Pablo. Dans la bibliothèque idéale, je vais commander le Supervielle, poète que, comme on disait autrefois, je place très haut.

Jazzi m’a incité à acheter (d’occasion) la Pléiade des romans de Jean Genet. Je vais relire ce que je connais, et lire ce que je ne connais pas.

Pablo75 dit: à

Je suis plutôt bon public, un rien me fait sourire, mais je suis peu réceptif à Feydeau, vraiment lourdingue.
closer dit:

oui c’est mon avis aussi, Feydeau ce n’est pas très fin … je regrette bien de ne pas avoir vu Laurent Terzieff dans Oedipe roi.
Chantal dit:

Pour trouver Feydeau « vraiment lourdingue » ou « pas très fin » il faut être sourd, ou alors totalement insensible au sens de l’humour le plus français, c’est-à-dire le plus subtil et raffiné (impossible Feydeau en Espagne) et ne rien comprendre à l’humour de l’absurde, en plus d’être incapable d’apprécier les mécaniques théâtrales les plus loufoques. Bref, être quelqu’un de particulièrement sérieux, pour ne pas dire ennuyeux, avec qui on n’a aucune envie de partir en vacances…

(Je suis sûr que D. et Puck-Puck détestent aussi Feydeau).

Il faut dire aussi que les pièces de Feydeau (comme celles de Labiche ou Courteline) supportent très mal les interprétations et mises en scène médiocres. Après avoir vu, il y a très longtemps un « Hôtel du libre échange » avec un rythme aussi vertigineux qu’hilarant à la Comédie Française, j’ai arrêté de voir des Feydeau (au théâtre ou à la TV) qui ne soient pas des productions de « la Maison de Molière ».

Jazzi dit: à

Le léZard a vu un film qui ressemble à du Simenon mais qui n’en est pas !

Paul Edel dit: à

La bataille de Toulouse est un superbe récit de Cabanis superbe et encore plus superbe que ça et Les jeux de la nuit aussi. Quel ecrivain.

D. dit: à

Non non, je n’ai rien contre Feydeau, c’est plaisant mais on ne peut pas non plus tomber à genou devant son oeuvre.

Pablo75 dit: à

Jazzi m’a incité à acheter (d’occasion) la Pléiade des romans de Jean Genet.
Chaloux dit:

J’ai toujours été incapable de lire Genet, y compris son poème « Le Condamné à mort » que Cocteau trouvait génial (il faut dire aussi qu’il trouvait géniaux ses propres poèmes, dont 99 % sont nuls – dans son Journal il arrive à dire que son poème « L’Ange Heurtebise » est le plus grand poème écrit en français).

Supervielle, lui, était un vrai poète ce que ni Cocteau ni Genet étaient, pour moi.

(Il y a aussi le personnage profondément antipathique qu’était Genet: antisémite, pédophile, cynique, avec un culot monstrueux…).

Chaloux dit: à

Je connais plusieurs pièce de Feydeau par cœur. Je ne m’en lasse pas. Il est aussi très drôle à la lecture. Il faut que ça virevolte, c’est de la musique, mais les comédiens d’aujourd’hui ont quasi perdu cet art, à part des phénomènes géniaux comme Christian Hecq qui est un trésor national.

B dit: à

Jazzi, oui, optons pour la misanthropie, ça nous évitera les citations de Duras. Je ne sais plus qui avait écrit ou pensé qu’avec l’âge il nous reste les animaux.

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