de Pierre Assouline

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La République des livres
Rentrée littéraire : troisième salve !

Rentrée littéraire : troisième salve !

Feydeau ? On y court, cette fois non au théâtre mais en librairie pour Feydeau s’en va (20,90 euros, 272 pages, Albin Michel) de Thierry Thomas. Voilà un roman vraiment réjouissant, c’est assez rare pour être signalé et plutôt bienvenu en cette période sombre. La personnalité́ du héros n’y est évidemment pas étrangère. Comment ne pas avoir le sourire aux lèvres à la seule évocation du nom de Georges Feydeau, incarnation de l’esprit de la Belle époque, le roi du vaudeville et de la comédie de mœurs, celui qui a changé notre perception de la légèreté́ ? Il s’agit du Feydeau de la fin, saisi pendant une dizaine de jours à 54 ans en 1916 (année de la création de sa dernière pièce Hortense a dit : « Je m’en fous »), cinq ans avant sa mort, lorsqu’il se sent sombrer dans la folie. Il n’arrive pas à terminer une pièce (Cent millions qui tombent) et demande à une jeune veuve de 17 ans, Virginie, qui veut lui vendre une lettre de Napoléon, de le rejoindre à l’hôtel Terminus-Saint Lazare où il vit depuis sept ans afin de l’y aider (aujourd’hui, ce ne serait plus possible…). L’homme, aussi tourné vers le passé que sa muse regarde vers l’avenir, prussien passionné et grand collectionneur d’impressionnistes, est pathétique tant il est rongé par le doute face à la page blanche. La hantise de ne plus y arriver alors que le folie issue de la syphilis le gagne. Tragique pour celui qui, selon l’auteur, pratique un théâtre gouverné par un absolu du rire mais dénué du moindre sentiment et tout amour. On assiste en fait à la chute du héros pris dans la tragédie de son roman familial tandis que la guerre s’apprête à tuer le vaudeville. Là le romancier se fait le biographe non pas factuel mais instinctif du personnage. Au fil du récit, on voit Feydeau se persuader que son succès repose sur une imposture. Et tout cela à cause de l’irruption d’un cheval dans sa pièce, un malheureux canasson dont le dramaturge ne sait que faire ! Aussi drôle que triste. Thierry Thomas, en fan du second Empire et de la Belle époque, est à son meilleur lorsqu’il nous livre en creux une belle réflexion sur le théâtre, une revisitation en passant du Dindon, de la Dame de chez Maxim’s, de On purge bébé, des dialogues formidablement ciselés, un rythme plein d’allant dans la marche du récit malgré́ la contrainte du huis-clos… On imagine sans peine l’adaptation théâtrale de ce roman. Et pendant ce temps, dehors, la guerre se poursuit.

Les femmes en question, dans Les femmes de nos vies (360 pages, 20,90 euros, La Belle étoile) de Canesi & Rahmani, se dévoilent dès l’épître dédicatoire : « A nos mères, à nos sœurs » laquelle  irrigue ce roman à la couleur et au parfum très méditerranéens comme l’ont été leurs précédents livres ensemble. Mourad, son personnage central, est sauvé de l’autodestruction, par l’amour que trois femmes lui portent. Trois femmes d’origines très différentes : une Algérienne, une Jurassienne, une Parisienne. Trois femmes puissantes et résilientes. Confrontées aux choix de vie de leurs fils, les deux premières se lient d’amitié sous les yeux de la troisième qui en est le témoin au sens conjugal du terme. Deux mères qui « quand elles aiment, sont capables d’entendre l’inaudible » notamment ce que leur éducation, leur tradition, leur conviction réprouvent. Le trio se retrouve dans une maison à Reilhac, non loin d’Aurillac dans le Cantal, pour l’empêcher de glisser inexorablement dans la dépression, puis au bout d’un tunnel de plus en plus sombre, la mélancolie et la mort volontaire. Entièrement creusé dans les roches de ses personnages même si la nature y tient son rang, celles de l’Algérie, de l’Auvergne et de l’Aisne, sans parler de la magie de l’Authre, la rivière qui soigne, c’est un roman qui ose « les beaux et les bons sentiments » malgré la mauvaise réputation que leur fit Gide, en faisant passer en contrebande un message de tolérance, de réconciliation, d’optimisme même si la mort est bien présente à travers le spectre du sida qui fit des ravages. Les valses de Chopin n’y sont peut-être pas étrangères mais l’émotion passe là où tant de préjugés résistent. On pourra toujours épiloguer une fois de plus sur la question de savoir si, lorsqu’un duo signe un livre, celui-ci a été écrit à deux mains ou à quatre mains, celles de Michel Canesi et Jamil Rahmani. Vain débat car seul importe son unité afin qu’il s’en dégage une seule voix, celle d’un écrivain, ce qui est bien le cas en l’espèce, tout en finesse et délicatesse.

Etrange road-bookie (ça se dit quand il ne s’agit pas d’un film ?) à cheval entre la France et la Suisse, admirable par le raffinement de sa construction que La Ferme du paradis (Albin Michel) de Bernard Comment. Un homme rencontre une femme. Ils sont jeunes et libres. Ils fuient Paris pour le Sud où elle est maitre-nageuse. Elle a passé identitaire chargé, complexe, enchevêtré. Tout remonte au gré de leurs errances par la curiosité de son ami et l’amour qu’il lui porte. Leur enquête commune est peuplée de fantômes, féminins pour la plupart. Des secrets de familles peinent à affleurer, des non-dits à se formuler. Le récit aboutit in fine près du lac Léman et à Porrentruy (canton du Jura), ville de naissance de l’auteur, moyen d’explorer le génie des lieux et de faire parler des murs qui ont de la mémoire. On connait des travailleurs frontaliers. Ce livre est un roman frontalier très prenant, littérairement impeccable. La guerre est très présente avec ses passeurs clandestins, ses réfugiés, ses refusés. Au cours de multiples changements d’identité, un personnage adopte l’état-civil d’Antoine Rouge, clin d’œil au personnage de La Beauté sur la terre du grand Ramuz. Car c’est de ce vieux fantasme très partagé qu’il s’agit, aussi : disparaitre sans laisser de traces, dérailler au sens propreA intervalles réguliers, le récit fait une pause de quelques pages en italiques avec les grands moments de l’exil français : les Huguenots de 1686 (dont l’expertise en micro-mécanique fera les beaux jours de l’horlogerie suisse), les Républicains de 1848, puis 1871, 1940… Des gens venus d’ailleurs mais de tout à côté dont l’intelligence a irrigué la jeune Confédération. Et même si à la fin, l’héroïne tend le doigt par de-là le Léman en murmurant « C’est quand même beau, aussi, la France », on ne peut l’emporter avec soi sans oublier celle qui domine le récit : « L’étranger aussi est une occasion ». Ce beau roman se tient sur une ligne de crête entre les deux. A la frontière…

(« M. et Mme Feydeau sur un sofa, 1901 », huile sur toile de Jean-Edouard Vuillard, musée ou collection privée inconnus ; « L’Authre en amont du pont ouest à Vercuères, Laroquevieille, Cantal, » photo père Igor ; « Château de Porrentruy » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 597 Réponses pour Rentrée littéraire : troisième salve !

D. dit: à

On appelle ça des fusibles coupe-circuit parce que ça fond et du coup le courant i passe pu.

D. dit: à

Dis-donc, Trouillefou, c’est quoi ton problème ?

D. dit: à

C’est que j’y prends goût.

et alii dit: à

à propos quand vous eserez à gloser sur « béi-t »
,’oubliez pas que d’un béni-oui-oui (nom masculin invariable désignant une personne servile, emprunté de l’expression algérienne créée durant la période coloniale, formée de l’arabe beni, pluriel ben, fils, et de oui oui exprimant un accord systématique).
bonsoir

Clopine dit: à

… Ce que les violeurs de Mazan, dont c’est pourtant la ligne de défense, vont avoir du mal à établir… (l’intention innocente) !!!

et alii dit: à

vous en serez
« béni-t-« 

D. dit: à

Dis-donc euh,… MC. C’est quoi, ton problèmeu ?

D. dit: à

Diiiiiis-donc, Closeur, c’est couac, ton pro-blême ?

D. dit: à

J’me f’rai bien avec le patron.

D. dit: à

L’entretien de Barnier avec Macron s’est très mal passé hier.

D. dit: à

Barnier est à deux doigts de claquer la porte. On en est là.

FL dit: à

Merci cher M. Charoulet d’avoir bien voulu confirmer que ce grand journal (qui a des correcteurs) écrivait n’importe quoi.

Du pain « bénit » donc.

FL dit: à

Jamais « Charlie Hebdo » qui avait un correcteur assassiné lors du terrible attentat qui les a frappés (je me souviens encore où j’étais, tiens, quand ça a eu lieu, pareil pour le 11 septembre, pareil pour le Confinement), jamais Charlie Hebdo n’aurait écrit du pain béni, jamais !

FL dit: à

* « Charlie Hebdo »
* « pain béni »

puck dit: à

D. tu sais quoi ? ça te va super bien de demander aux gens c’est quoi leur problème.

je trouve que ça te donne une certaine prestance.

je veux pas dire que tu en manquais, mais ça en rajoute.

puck dit: à

D. tu sais c’est quoi le gros problème de Barnier ?

il a demandé aux autres, entre autres aux macrinostes, d’être « responsables ».

c’était le dernier truc à faire ! on voit qu’il est vieux parce que ça fait plus de 10 ans qu’on ne trouve plus une seule personne responsable dans le personnel politique.

le mot « responsable » c’était le dernier mot à employer.

d’ailleurs je ne suis même pas sûr qu’ils en sachent la signification.

D. dit: à

C’est quoi, ton problème, Puck ?

D. dit: à

il a demandé aux autres, entre autres aux macrinostes, d’être « responsables ».

arf. Et pourquoi pas compétents, tant qu’on y est. Nan mé je vous jure…

puck dit: à

D. tu t’y connais en économie.

tu sais c’est quoi le gros problème de la France ?
c’est que la France ne s’endette plus pour financer des projets, elle s’endette juste pour rembourser les intérêts de sa dette.

aux US c’est pareil : ils ont une dette de 3 mille milliards de mille sabords avec des intérêts annuels de mille milliards de mille sabords.

du coup l’argent qu’ils empruntent sert juste à payer les intérêts.

c’est pour ça que tout le monde flippe à voir les taux d’intérêt grimper parce que plus ils grimpent et plus ils doivent emprunter pour rembourser les intérêts.

quand on y réfléchit 2 secondes on voit que c’est un truc qui n’a absolument aucun sens, je veux dire c’est totalement stupide et absurde.

la question étant : comment a-t-on pu en arriver à une situation aussi absurde…

je rigole mais c’est grave parce que ça peut devenir une des raisons pour l’occident d’entrer en guerre contre la Russie ou contre la Chine.

quand on est aussi avancé dans l’absurdité tout devient possible.

puck dit: à

D. j’aime bien que c’est toi qui me demande c’est quoi mon problème parce que je sais que tu le fais avec empathie.

parce qu’il y a une très grosse différence un type qui te dit « c’est quoi ton problème » et un autre qui dit « c’est quoi ton problème ».

closer dit: à

Vous vous fichez du monde puck. Je vous ai donné une recette contre le rhume. Pourquoi en demander une autre à je ne sais qui?

Clopine dit: à

.. J’ai emprunté Pessoa à la bibliothèque, et voici une semaine qu’il m’attend sur ma table de nuit. Or, il me fait peur. Les quelques phrases que j’ai attrapées de lui m’ont toutes semblé terrifiantes « j’écris comme une femme porte son enfant mort dans ses bras » par exemple (dite de mémoire, donc pas forcément exacte, mais l’image est précise, non ?). Pourtant, il m’attire. A cause de l’image du petit employé à la face de Janus, n’arrêtant pas d’écrire ? Des multiples pseudos etc. ? Du respect dont il jouit dans la sphère littéraire ? Ou du défi qu’il représente pour moi ? Allez savoir… On verra bien.

FL dit: à

« J’ai emprunté Pessoa à la bibliothèque »

Vous avez emprunté quoi de Pessoa?

D. dit: à

Dis-donc, FL. C’est quoi ton problème ?

D. dit: à

J’ai toujours été favorable au remboursement intégral de la dette, Puck. INTEGRAL. Tu as bien lu.
C’est le prix de la liberté et du vrai pouvoir.
Comment y parvenir ? En vendant les Dom-Tom aux Emirats. Tout simplement. Mayotte : 500 milliards. Nouvelle Calédonie : 500 milliards etc…
C’est pas plus compliqué que ça.
Nous n’avons plus besoin ni de nickel ni de bananes. Alors pourquoi se faire du mal ?

Samuel dit: à

Pauvre Pessoa qui doit bien se retourner dans sa tombe à présent en hurlant: »NON, NON, NON CLOPINE, NE ME LIS PAS, DE GRÂCE, NE ME LIS PAS ET ÉLOIGNE-TOI DE MON OEUVRE À TOUT JAMAIS ».

J J-J dit: à

Je me souviens de sa repartie, quand il se faisait passer pour le meilleur des shakespeariens du blog et que d’aucunes voulurent le prendre en défaut… De mémoire, il leur répondit : « tous ces petits merdeux qui se la pètent, on voudrait te les voir avec la bouffe à faire et à torcher les gosses quand ta femme s’est barrée, et que tu peux plus avoir le temps d’étudier Shakespeare à fond, comme tu le voudrais ». En ce temps là, il était plus émouvant, phurk hurk hurckt. Mais maintenant, il est devenu une sorte de pacifiste niais enrhumé à la retraite, les gosses casés, l’est hélas passé à autre chose. Chacun sa merde ou son pb de vieillissement, qu’ils lui ont dit.
BNàv,

Jazzi dit: à

FERNANDO PESSOA

Méthodologie du rêve

Pour éviter de sombrer dans la folie ou les idées suicidaires, ne convient-il pas d’user de méthode pour faire de sa vie un perpétuel rêve ? Expert en la matière, Fernando Pessoa, qui déclarait : « Jamais je ne dors : je vis et je rêve, ou plutôt, je rêve dans la vie comme dans le sommeil, qui est aussi la vie. Il n’y a pas d’interruption dans ma conscience », nous renseigne généreusement sur les techniques élémentaires d’un art, dont il fut le maître incontestable !

« Lorsqu’on tire la vie du rêve, et que l’on fait de la culture de ses sensations, comme de plantes en serre, une religion et une politique, le premier pas alors, ce qui marque dans notre âme que l’on a fait ce premier pas, c’est de ressentir les choses les plus minimes de façon extraordinaire – et démesurée. C’est là le premier pas, et ce pas n’est rien de plus que le premier. Savoir mettre dans la tasse de thé que l’on savoure la volupté extrême que l’homme normal ne peut trouver que dans les grandes joies nées de l’ambition soudain comblée, ou de regrets nostalgiques effacés d’un seul coup, ou encore dans les actes finaux et charnels de l’amour ; pouvoir trouver dans la contemplation d’un soleil couchant ou d’un détail de décoration, cette sensation exacerbée que peut généralement donner, non pas ce que l’on voit ou entend, mais seulement ce que l’on respire ou savoure – cette proximité de l’objet de la sensation que seules les sensations charnelles (le tact, le goût, l’odorat) sculptent à même la conscience ; pouvoir rendre la vision intérieure, l’ouïe du rêve (tous les sens supposés, et ceux-là encore du supposé) réceptifs et tangibles comme des sens tournés vers l’extérieur : je choisis ces sensations-là (et au lecteur d’en imaginer d’autres semblables) parmi celles que l’amateur cultivant l’art de se sentir soi-même parvient, une fois exercé, à pousser à leur paroxysme – pour qu’elles communiquent une idée concrète et suffisamment proche de ce que je veux exprimer. […]
La deuxième étape du rêveur consistera donc à éviter la souffrance. Il ne devra pas l’éviter comme un stoïcien ou un épicurien première manière – en se dé nidifiant, parce qu’il s’endurcira ainsi au plaisir comme à la douleur. Il devra tout au contraire tirer le plaisir de la douleur, et s’exercer ensuite à ressentir faussement la douleur, autrement dit, lorsqu’il éprouve de la douleur, à ressentir un plaisir quelconque. Il existe divers chemins menant à cette attitude. L’un d’eux consiste à analyser la souffrance de façon excessive, en ayant au préalable disposé son esprit, et, en présence du plaisir, à ne pas analyser, mais éprouver seulement ; c’est là une attitude plus aisée – pour les hommes supérieurs, naturellement – qu’il n’y paraît à son simple énoncé. Analyser la souffrance et s’habituer à livrer la douleur à l’analyse, chaque fois qu’elle apparaît et jusqu’à ce que cela se passe instinctivement et sans que l’on y pense, ajoute à n’importe quelle douleur le plaisir de l’analyse. En exagérant le pouvoir et l’instinct d’analyse, cet exercice absorbe bientôt tout le reste, et il ne demeure, de la souffrance, qu’un matériau indéterminé, soumis à l’analyse. […]
La troisième étape, celle qui conduit au seuil fastueux du temple – celle-là, qui d’autre que moi a su l’accomplir ? C’est celle qui coûte vraiment, car elle exige un effort intérieur infiniment plus difficile que n’importe quel effort de la vie réelle, mais qui apporte aussi des compensations, à toutes les dimensions de l’âme, que la vie ne pourra jamais apporter. Cette troisième étape, une fois tout cela accompli, tout cela totalement et conjointement exécuté – oui, une fois employées mes trois subtiles méthodes, et employées jusqu’à l’usure – consiste alors à faire passer, directement, la sensation à travers l’intelligence pure, à la filtrer à travers l’analyse supérieure, afin de la sculpter sous une forme littéraire, et lui donner forme et relief propres. Alors, oui, je l’ai fixée définitivement. Alors j’ai rendu réel l’irréel, et j’ai donné à l’inaccessible un piédestal éternel. Alors, au tréfonds de moi, j’ai été sacré empereur.
Car n’allez pas croire que j’écrive pour être publié, ni que j’écrive pour écrire, ni même pour faire de l’art. J’écris parce que c’est là le but ultime, le raffinement suprême, le raffinement, viscéralement illogique, de mon art de cultiver les états d’âme. »

(« Le livre de l’intranquillité », traduit du portugais par Françoise Laye
Christian Bourgois éditeur, 1988)

Jazzi dit: à

Fume, c’est du Pessoa !

S’il en est un qui ne songea jamais à arrêter de fumer, c’est bien Fernando Pessoa. Autant lui interdire de rêver. Impensable ! Lui qui écrivit, sous la signature de Bernardo Soares : « Je ne suis pas seulement un rêveur, je suis un rêveur exclusivement. » Pour le poète de Lisbonne, le cigare et la cigarette représentaient le viatique idéal pour parvenir à la rêverie. Mais attention, prévient-il, le tabac n’est pas le rêve lui-même, permettant d’échapper au réel, juste la clé qui y donne accès.

« Je suis aujourd’hui un ascète dans ma religion. Une tasse de café, une cigarette, et mes rêves peuvent parfaitement prendre la place du ciel et de ses étoiles, du travail, de l’amour, et même de la beauté ou de la gloire. Je n’ai pour ainsi dire aucun besoin de stimulants. Mon opium, je le trouve dans mon âme.
[…]
Fumer un cigare de prix et rester les yeux fermés – c’est cela, la richesse.
Comme un qui revient à l’endroit où il a passé sa jeunesse, je réussis, grâce à une simple cigarette à bon marché, à revenir tout entier à cet endroit de ma vie où j’avais l’habitude de fumer ce genre de cigarette. Et grâce à l’arôme léger de la fumée, tout le passé me redevient vivant. »

(« Le livre de l’intranquillité », Traduit du portugais par Françoise Laye)

« Mais un homme est entré dans le Tabac (pour acheter du tabac ?)
Et la réalité plausible s’abat soudain sur moi.
Je me relève à moitié, énergique, convaincu, humain,
Et j’ai bientôt l’idée d’écrire ces vers où je dis le contraire.

J’allume une cigarette avec la pensée de les écrire
Et je savoure dans la cigarette l’affranchissement de toutes mes pensées.
Je suis des yeux la fumée comme si c’était le tracé d’une route
Et je jouis, dans un éclair de sensibilité et de clairvoyance,
De m’être affranchi de toutes les spéculations
Et de prendre conscience que la métaphysique n’était que la conséquence d’une indisposition.
Ensuite, je me renverse sur ma chaise,
Et je continue à fumer ;
Tant que le Destin me le permettra, je continuerai à fumer.

(Si j’épousais la fille de ma blanchisseuse,
Je serais peut-être heureux.)
Sur ce, je me lève d’un bond. Je m’approche de la fenêtre.

L’homme est sorti du Tabac (a-t-il mis la monnaie dans sa poche ?)
Mais je le reconnais : c’est Estève-sans-métaphysique !
(Le patron du Tabac est revenu sur le seuil.)
Estève, comme mû par un instinct divin s’est retourné et m’a vu.
Il m’a fait signe de la main, je lui ai crié Salut, Estève ! et l’univers
S’est reconstruit autour de moi sans idéal et sans espoir, et le patron du Tabac a souri. »

(« Bureau de tabac » In Œuvres poétiques d’Alvaro de Campos, Traduit du portugais par Michel Chandeigne et Pierre Léglise-Costa, avec la participation de René Tavernier, Christian Bourgois éditeur, 1988 et 1992)

Jazzi dit: à

ANTONIO TABUCCHI

Pessoa de Lisboa

Rarement une ville aura fait corps avec un poète comme Lisbonne avec Pessoa. Pessoa de Lisboa, que l’on peut traduire en français, tout en respectant la rime, par Personne de Lisbonne, est désormais omniprésent aux quatre coins de la ville. Sans même en avoir entendu parler auparavant et encore moins l’avoir lu, le « touriste » d’aujourd’hui, pressenti avant terme par ce poète visionnaire, ne peut pas le rater ! Sa statue en bronze le représente assis devant le café A Brasileira, divers portraits de lui sont reproduits sur les azulejos de la station Alto dos Moinhos du métro de Lisbonne, son image est reproduite à l’infini sur les moindres objets des boutiques de souvenirs ou les T-shirts et sa dépouille, enfin, a été transférée en 1985 au monastère des Hiéronymites, le Panthéon portugais, rejoignant celles de Vasco de Gama et de Camoens ! Inimaginable destin que celui de ce modeste employé de commerce, introverti et rêveur, saturé de cigarettes et d’alcool, mort à quarante-sept ans. Ayant peu publié de son vivant, signant ses œuvres de noms d’emprunt attribués à des personnages de style et de caractères différents, les célèbres hétéronymes inventés par lui, Pessoa laissa une malle remplie de manuscrits, source inépuisable de publications posthumes. Dans Les trois derniers jours de Fernando Pessoa. Un délire, l’écrivain Antonio Tabucchi met en scène les dernières rencontres entre le poète et ses principaux personnages : autant d’ultimes adieux terrestre et de rendez-vous pour l’éternité ! A l’issue de ce subtil récit, il dresse un court portrait de Pessoa, sans oublier les diverses facettes de sa personnalité éclatée et, finalement, réunifiée. Nous permettant ainsi de répondre, partiellement, à la question : « Mais qui était donc Fernando Pessoa ? »

« Fernando Pessoa

Fernando António Nogueira Pessoa est né le 13 juin 1888 à Lisbonne. Il était le fils de Magdalena Pinheiro Nogueira et de Joachim de Seabra Pessoa, critique musical dans un journal de la ville. Son père, malade de tuberculose, mourut quand Fernando Pessoa avait cinq ans. Sa grand-mère paternelle, Dionisia, était atteinte d’une grave forme de folie et mourut dans un asile d’aliénés. En 1895, il alla vivre en Afrique du Sud, à Durban, parce que sa mère s’était remariée avec le consul du Portugal en Afrique du Sud. Il fit toute sa scolarité en anglais. Il revint au Portugal pour s’inscrire à l’université, mais ne poursuivit pas ses études. Il a toujours vécu à Lisbonne. Le 8 mars 1914 apparut son premier hétéronyme, Alberto Caero, auquel succédèrent Ricardo Reis et Alvaro de Campos. Les hétéronymes étaient d’ « autres que lui », des voix qui parlaient en lui et qui eurent une vie autonome et une biographie. Il inventa toutes les avant-gardes portugaises. Il vécut toujours dans de modestes pensions ou dans des chambres en location. Il connut un seul amour dans sa vie, Ophélia Queiroz, employée comme dactylo dans la maison d’import-export dans laquelle il travaillait. Ce fut un amour intense et court. Il ne publia au cours de sa vie que dans des revues. Le seul volume publié avant sa mort est une plaquette intitulée Message, une histoire ésotérique du Portugal. Il mourut le 30 novembre 1935 à l’hôpital Saint-Louis-des-Français à Lisbonne, à la suite d’une crise hépatique, probablement causée par l’abus d’alcool.

Alvaro de Campos

Alvaro de Campos naquit à Tavira, dans l’Algarve, le 15 octobre 1890. Il reçut à Glasgow le diplôme d’ingénieur naval. Il vécut à Lisbonne sans exercer sa profession. Il entreprit un voyage en Orient, sur un transatlantique, auquel il dédia son petit poème Opiarium. Il fut décadent, futuriste, avant-gardiste, nihiliste. En 1928, il écrivit la plus belle poésie du siècle, Bureau de tabac. Il connut un amour homosexuel et entra dans la vie de Pessoa au point de gâcher ses fiançailles avec Ophélia. Grand, les cheveux noirs et lisses partagés par une raie de côté, impeccable et un peu snob, portant monocle, Campos était la figure typique d’un certain avant-gardisme de l’époque, bourgeois et anti-bourgeois, raffiné et provocateur, impulsif, névrotique et angoissé. Il mourut à Lisbonne le 30 novembre 1935, le même jour et la même année que Pessoa.

Alberto Caeiro

Alberto Caeiro da Silva, maître de Fernando Pessoa et de tous les hétéronymes, est né à Lisbonne en 1889 et mourut en province en 1915, tuberculeux comme le père de Pessoa. Il passa sa brève existence dans un village du Ribatejo, dans la maison d’une vieille grand-tante chez laquelle il s’était retiré à cause de sa santé fragile. Il n’y a pas beaucoup de choses à dire sur la biographie de cet homme solitaire et contemplatif qui mena une existence éloignée de tout tapage. Pessoa le décrit comme un homme blond, pâle, aux yeux bleus, de taille moyenne. Il écrivit des poésies apparemment élégiaques et ingénues. En réalité, Caeiro est un œil qui regarde, un prédécesseur de la phénoménologie qui allait surgir en Europe quelques décennies plus tard.

Ricardo Reis

Ricardo Reis est né à Oporto le 19 septembre 1887 et fut élevé dans un collège de jésuites. Il était médecin, mais nous ne savons pas s’il se servit de sa profession pour vivre. Après l’instauration de la République portugaise, il se retira en exil au Brésil à cause de ses idées monarchistes. Il fut un poète sensiste, matérialiste et néoclassique. Il subit l’influence de Walter Pater et du classicisme abstrait et distant qui fascina certains naturalistes et homme de sciences anglo-saxons de la fin du siècle.

Bernardo Soares

Nous ne connaissons pas sa date de naissance ni celle de sa mort. Il mena une vie très modeste. Il était « aide-comptable » dans la ville de Lisbonne, dans une maison d’import-export de tissus. Il a toujours rêvé de Samarcande. C’est l’auteur d’un journal lyrique et métaphysique qu’il intitula Le livre de l’Intranquillité. Pessoa le connut dans un petit restaurant qui s’appelait « Pessoa » et c’est en dînant que Bernardo Soares lui racontait son projet littéraire et ses rêves.

António Mora

Le philosophe António Mora, auteur de ce Retour des dieux qui allait constituer le grand livre du néopaganisme portugais, finit ses jours dans la clinique psychiatrique de Cascais. C’est justement dans cette clinique psychiatrique que Pessoa connut António Mora. Grand, imposant, le regard vif et la barbe blanche, António Mora récita à Pessoa le début de la lamentation de Prométhée tirée de la tragédie d’Eschyle. Et ce fut en cette circonstance que le vieux philosophe confia ses manuscrits à Pessoa. »

(« Les trois derniers jours de Fernando Pessoa. Un délire », traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, éditions du Seuil, 1994.)

Dans la préface du guide Lisbonne de Pessoa, rédigée par Rogelio Ordóñez Bianco en 1994, nous glanons de précieuses informations sur le parcours du poète à Lisbonne. À part l’intermède de Durban, celui-ci n’a pratiquement jamais quitté la ville dont il fut le reclus consentant. Pour lui, dont ses contemporains pouvaient apercevoir la frêle silhouette titubante la nuit dans les rues du centre ville, tous les villages portugais étaient des quartiers de Lisbonne ; toutes les forêts incultes ses parcs et ses jardins. Fréquentant les bars et les modestes restaurants de quartier, il vécut dans des chambres meublées dont on a pu retracer l’itinéraire : Rua da Bela Vista, Largo do Carmo, Rua Passos Manuel, Rua Pascoal de Melo, Rua Dona Estefânia, Rua Antero de Quental, Rua Almirante Barroso, Rua Cidade, Rua Bernardim Ribeiro, Rua Santo António dos Capuchos, Rua Coelho da Rocha, Avenida Gomes Pereira et, pour finir, à l’hôpital Saint-Louis-des-Français, Rua Luz Soriano. Précisons encore que Teresa Rita Lopes, Professeur à l’Université nouvelle de Lisbonne, a recensé plus de 70 hétéronymes possibles d’après les manuscrits trouvés dans la malle aux trésors de Pessoa !

rose dit: à

« Le cancer a tué Sophie Charnavel, éditrice et militante des droits de l’homme. Un être de lumière nous a quittés. Son regard perce encore dans la nuit de son départ. Nombreux pleurent et la cherchent déjà dans leur mémoire sidérée »

RIP au talent trop tôt enlevé !
La vie est faite pour durer.

rose dit: à

De nickel, non, puisque c’est nickel, mais de bananes, malheureux !
Heureusement que, prévoyante, en ai acheté une main hier.

rose dit: à

Samuel dit: à
Pauvre Pessoa qui doit bien se retourner dans sa tombe à présent en hurlant: »NON, NON, NON CLOPINE, NE ME LIS PAS, DE GRÂCE, NE ME LIS PAS ET ÉLOIGNE-TOI DE MON OEUVRE À TOUT JAMAIS ».
Et si vous lui foutiez la paix, Samuel, à Clopine ?

J J-J dit: à

@ Bonjour, ce matin, des nouvelles du Catalen Manu Chao, dit le Motoboy – Excellente cuvée !

@ également…, des lueurs d’espoir pour l’avenir de nos enfants à l’édification d’un communisme de la décroissance, pour un monde bien plus convenable que celui-ci.
https://www.terrestres.org/2023/03/17/marx-au-soleil-levant-le-succes-dun-communisme-decroissant/

***Une journée pleine de petits bonheurs à tous.tes, après une baignade matinale vivifiante, en attendant la 98e, – ce 20.9.24_7.42

renato dit: à

Haydn symphonie 98

L’Adagio, dont le début rappelle le « God save the King », présente des similitudes avec l’Andante cantabile de la symphonie KV 551 de Mozart : même tonalité, motifs et caractère sonore similaire, similaires. L’œuvre ne peut être datée avec précision en raison d’un accident survenu à l’autographe, toutefois l’année 1791, ou au plus tard 92, a été déduite. La date et les similitudes ont fait dire à un musicologue que l’Adagio est presque un Requiem pour Mozart (décédé en décembre 91).

Le solo de clavecin, qui n’apparaît pas dans les copies authentiques et les éditions contemporaines, pourrait suggérer que Haydn, qui dirigeait l’orchestre, le considérait comme un insert ludique lié à sa personnalité.

https://youtu.be/aNK9heF7hNs?si=maG_qQhco-gl_XOE

J J-J dit: à

Ce serait bien de pouvoir rayer toutes les saloperies apparentes des bloguistes, comme le fait une internaute pleine d’inventivité. Pas de censure mécanique comme celle du robot, juste un acte pédagogique de salubrité publique, avec une courageuse mise en garde à l’appui.
Bàv2.

Jazzi dit: à

FERNANDO PESSOA

En attendant le retour du printemps

Signant ses œuvres de noms d’emprunt attribués à des personnages de style et de caractères différents –les célèbres hétéronymes inventés par lui–, c’est sous la signature d’Alberto Caeiro, que Fernando Pessoa (1888-1935) publia ce poème, extrait du recueil Le Gardeur de troupeaux, paru à titre posthume. Dans une lettre datée du 13 janvier 1935 et adressée à Adolpho Casais Montero, Fernando Pessoa déclarait : « Un jour…– ce fut le 8 mars 1914 – je m’approchai d’une commode haute, et prenant un papier, je commençai d’écrire, debout, comme je le fais chaque fois que je le peux. Et j’écrivis une bonne trentaine de poèmes d’affilée, dans une sorte d’extase dont je ne saurais définir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie, et je n’en connaîtrai jamais de semblable. Je débutai par un titre Le Gardeur de troupeau et ce qui suivit fut l’apparition en moi de quelqu’un que j’ai d’emblée appelé Alberto Caeiro. Pardonnez-moi cette absurdité : en moi était apparu mon maître. » Un maître qu’il s’était choisi plus jeune que lui d’une année, qui incarnait la nature et la sagesse païenne, et qu’il fit mourir à l’âge de vingt-six ans, en 1915. D’où ce poème, à la seule gloire du printemps, dans sa pérenne réalité !

Lorsque viendra le printemps,
si je suis déjà mort,
les fleurs fleuriront de la même manière
et les arbres ne seront pas moins verts qu’au printemps passé.
La réalité n’a pas besoin de moi.

J’éprouve une joie énorme
à la pensée que ma mort n’a aucune importance.

Si je savais que demain je dois mourir
et que le printemps est pour après-demain,
je serais content de ce qu’il soit pour après-demain.
Si c’est là son temps, quand viendrait-il sinon en son temps ?
J’aime que tout soit réel et que tout soit précis ;
et je l’aime parce qu’il en serait ainsi, même si je ne l’aimais pas.
C’est pourquoi, si je meurs sur-le-champ, je meurs content,
parce que tout est réel et tout est précis.
On peut, si l’on veut, prier en latin sur mon cercueil.
On peut, si l’on veut, danser et chanter tout autour.
Je n’ai pas de préférences pour un temps où je ne pourrai plus avoir de préférences.
Ce qui sera, quand cela sera, c’est cela qui sera ce qui est.

(« Le Gardeur de troupeaux », traduit du portugais par Armand Guibert,
Poésie/Gallimard, Éditions Gallimard, 1960, 1987 et 2014)

Jazzi dit: à

« Ce serait bien de pouvoir rayer toutes les saloperies apparentes des bloguistes »

A commencer par « le vieux pédé », adressé à moi par la donneuse de leçon, JJJ.

rose dit: à

Prenez la journée entière de ce dimanche qui a commencé par un cauteleux « oh mais pourquoi on s »en prend a Paul Claudel ? » venant de vous.

A contrario, puisque vous semblez avoir réellement besoin de leçons, lisez le commentaire de Paul Edel long, intelligent, argumenté, soutenu.

Ce que vous, vous faites, s’apparente à harcèlement moral avec injure « sotte » etc. Une journée entière.
Si vous recommencez, je vous tacle au premier com.
L’idéal pour vous serait que vous ne m’adressiez pas la parole.

rose dit: à

lisez le commentaire de Paul Edel long, intelligent, argumenté, soutenu.
À moi adressé, que j’ai fort bien reçu, à propos, également, de Paul Claudel.

J J-J dit: à

@ A commencer par « le vieux pédé », adressé à moi par la donneuse de leçon, JJJ.

Je suis d’accord avec vous, jzmn… Elle aurait dû rayer un propos qu’elle a regretté par la suite, je crois.

et alii dit: à

A commencer par «
le commencement de ce genre de « litterarure » depuis Champollion ,ce sont les « Texte d’Exécration égyptien »
mais ils sont écrits sur tablettepour avoir quelque
valeur;écrits sur tablette! jevous les recommande comme « modèles »

Texte d’Exécration égyptien
Photo d’une des plus anciennes tablette d’exécration (maléfique) contre les Nubiens – connus pour être de puissants magiciens et de redoutables archers – habitant au-delà de la troisième cataracte du Nil.
il y a longtempsque ces comédies que vous dénoncezne prennent plus
https://logs.surnateum.com/texte-dexecration-egyptienne/

Jazzi dit: à

FERNANDO PESSOA

La vie des cafés de Lisbonne

Pour célébrer le centenaire de la naissance de Fernando Pessoa (1888-1935), Lisbonne a érigé un monument à sa mémoire, œuvre du sculpteur Lagoa Henriques. « Le plus grand poète portugais du XXe siècle » y est représenté, en bronze, assis à une table, à la terrasse du A Brasileira, dans le quartier du Chiado, le centre historique et culturel de la ville. C’est dans ce célèbre café, dont Pessoa était un client assidu, que les écrivains portugais avaient l’habitude de se retrouver au début du siècle dernier. Aujourd’hui, les touristes, ne manquent pas de s’attabler avec l’illustre chantre de Lisbonne pour se faire photographier en sa compagnie. Dans Le Livre de l’intranquillité, sous la signature de Bernado Soares, l’un de ses plus fameux hétéronymes, au ton particulièrement pessimiste et acerbe, l’hypersensible Pessoa, qui subsista de modestes travaux d’écritures (comptabilité, traductions commerciales), témoigne d’un certain mépris, non dénué de jalousie, pour ses compagnons de café, mieux lotis que lui. A leurs mornes conversations, il semble préférer nettement le spectacle « vivant » présenté à sa vue depuis la terrasse du A Brasileira, où il est désormais statufié !

« Ces gens-là s’assoient face à une glace chaque fois qu’ils le peuvent. Ils causent avec nous mais se font amoureusement de l’œil à eux-mêmes. Parfois, comme il est bien normal pour les amoureux, ils en oublient la conversation. Ils m’ont toujours trouvé sympathique, parce que mon aversion, à l’âge adulte, pour mon aspect physique m’a toujours poussé, en présence d’un miroir, à lui tourner le dos. Ainsi (et ils le reconnaissaient instinctivement par leur gentillesse envers moi), j’étais le brave garçon qui, tout oreilles, laissait le champ libre à leur vanité et leur abandonnait la tribune.
Dans l’ensemble, ils n’étaient pas méchants ; pris un par un, il y avait du meilleur et du pire. Ils avaient des générosités et des élans de tendresse que n’aurait jamais soupçonnés un esprit amateur de moyennes, comme des bassesses et des infamies difficiles à concevoir pour tout être humain normal. […]
Quelques uns sont drôles, d’autres ne savent être que drôles, d’autres sont inexistants. Être drôle, dans un café, consiste à lancer soit des plaisanteries sur les absents, soit des insolences à l’adresse de ceux qui sont présents. Ce genre d’esprit est généralement qualifié de simple grossièreté. Rien ne révèle mieux l’indigence mentale que de ne savoir faire de l’esprit qu’aux dépens des autres.
[…]
Je suis venu, j’ai vu, et contrairement à ces gens-là, j’ai vaincu. Car toute ma victoire a consisté à voir. […]
De ce passage par le tombeau de la volonté, je garde le souvenir d’un ennui écoeuré, et de quelques mots d’esprit.
Le jour où on les porte en terre, on dirait que sur le chemin du cimetière, le passé a déjà été oublié au fond du café : comme il est silencieux maintenant. […]
Le plus extraordinaire, chez ces gens-là, était leur insignifiance totale, dans tous les sens du mot. Les uns étaient rédacteurs dans des journaux importants, et ils réussissaient quand même à ne pas exister ; d’autres occupaient des charges publiques, des places bien en vue dans l’annuaire, et ils réussissaient à n’occuper aucune place dans la vie réelle ; d’autres encore étaient des poètes, parfois même des poètes consacrés, mais une poussière blême, couleur de cendre, recouvrait leur visage niais, et l’ensemble composait une galerie funèbre de momies rigides, prenant, une main ramenée dans le dos, la posture de corps vivants. […]

*

Depuis cette terrasse de café, je contemple la vie en frémissant. J’en vois bien peu – elle, cette éparpillée – concentrée ici sur cette place nette et bien à moi. Un marasme, semblable à un début de saoulerie, m’élucide l’âme sur bien des choses. En dehors de moi, j’entends s’écouler, dans les pas des passants, la vie évidente et unanime.
En cette heure-ci, mes sens se sont figés et tout me paraît différent – mes sensations sont une erreur, confuse et lucide tout à la fois, je bats des ailes sans bouger, tel un condor imaginaire.
Pour l’homme vivant d’idéal que je suis, qui sait si ma plus vive aspiration n’est pas réellement de rester simplement ici, assis à cette table, à cette terrasse de café ? »

(« Le Livre de l’intranquillité », traduit du portugais par Françoise Laye, Christian Bourgois éditeur, 1992)

rose dit: à

JJ-JJe suis d’accord avec vous, jzmn… Elle aurait dû rayer un propos qu’elle a regretté par la suite, je crois.

Alors qu’il raye sotte. Et alii.

closer dit: à

Merci pour le communisme de la décroissance, JJJ. Une gentille utopie…mais il faudra nous expliquer comment il fera accepter par la majorité de la population une baisse spectaculaire de son niveau de vie (au sens actuel du terme bien sûr). Les gens auront du temps libre pour lire la Recherche et la Comédie Humaine au lieu de s’entasser dans des trains, des avions, des voitures pour aller s’entasser sur des plages ou encombrer les stations de ski. Seront ils pour autant plus heureux?
J’ai des doutes.
Et puis il y a le problème insoluble de la transition. Il y a un moment ou il faut changer de monde et ce moment s’est toujours traduit dans le passé par de la violence et la dictature. Et une fois celle-ci installée, c’est foutu…jusqu’à la prochaine révolution.
Non, croyez moi JJJ, un vieux sage blanchi par l’expérience comme Barnier, qui essayera d’améliorer les choses par petites touches, c’est beaucoup plus raisonnable et efficace au bout du compte…

C’est dingue comment des gens qui ont tout lu et pas mal vécu, peuvent encore écouter les sirènes de l’utopie.

racontpatavi dit: à

les sirènes de l’utopie.

L’ utopie est souvent, voire pratiquement une théorie d’ esprit totalitaire.
J’avais posé cette question de vive voix à l’ économiste de Charlie qui est décédé lors de l’attentat.
Il était d’ accord que l’on pouvait trouver cette tentation chez Fourier.

racontpatavi dit: à

Il était d’ accord pour dire que l’on pouvait trouver cette tentation totalitaire chez Fourier.

et alii dit: à

miistres:pour la pais ,sceau a

et alii dit: à

la paix!

Phil dit: à

NoPessoaLisbonne

Lisbonne, ville devenue insupportable, hordes de Français semi-retraités, pastei de nata englouties chaudes, morue mal cuite. Rendez-nous Salazar, dear Baroz.

JC..... dit: à

« C’est dingue comment des gens qui ont tout lu et pas mal vécu, peuvent encore écouter les sirènes de l’utopie. » (closer)

Utopia est une merveille. Certains, tel Gigi la Naïve Etiquetée, ont horreur du risque, ce qui est on ne peux plus con….

Dixit Abbé Pierrot le Fou !

D. dit: à

C’est quoi, ton problème, JC ?

renato dit: à

« Logique sans peine » : la commission du Vatican ne reconnaît pas les prétendus événements surnaturels de Medjugorje, mais autorise le culte et les pèlerinages.

FL dit: à

« Logique sans peine » : « logique humaine ».

lmd dit: à

Le fait est que je préfèrerais un blog où s’échangeraient des admirations pour telle ou telle œuvre réjouissante plutôt que des considérations générales vaseuses.
Par exemple, je vois que Charoulet, à propos de la dissolution de l’Assemblée fait observer que le masculin de dissoute c’est dissous. Pour le cas ou Macron, jamais content, voudrait également dissoudre le Sénat ?
Et, par exemple, je viens, enfin, de lire Quer pasticciaccio brutto de via Merulana traduit par Jean-Paul Manganaro, L’affreuse embrouille de via Merulana (Point) et j’ai trouvé ce livre du tonnerre !

Jazzi dit: à

Le léZard a vu un film politique et féministe au sens noble du terme…

Jazzi dit: à

« Lisbonne, ville devenue insupportable »

Hélas, Phil, comme Barcelone et… Paris pour les Parisiens !

maestri dit: à

Gadda parvient à être du tonnare même lorsqu’il décrit la cuvette des toilettes.

D. dit: à

Tonnare de Brest !

renato dit: à

A > E

closer dit: à

« la completion officielle » JB?

JC..... dit: à

« Le léZard a vu un film politique et féministe au sens noble du terme… » (jazzi)

politique ?
féministe ?
noble ?

Euh, non ….Rien !

Paul Edel dit: à

« Le léZard a vu un film politique et féministe au sens noble du terme… » (jazzi)
Tu es dans ton état normal Jazzi?n Vraiment?

JC..... dit: à

« C’est quoi, ton problème, JC ? » (D)

Ben, couillon ! c’est l’infini de l’univers, et cela depuis 1962. Le reste c’est de la branlette de la tige de jade.

D. dit: à

Ça c’est une réponse, au moins !
Bravo.

x dit: à

Ah bon ? Je croyais que c’était depuis 1662.
Au temps pour moi.

JC..... dit: à

Cher x, le problème de la branlette de la tige de jade est désormais le tien ! Bravo !!!

Jazzi dit: à

Oui, oui, Paul.
C’est un message subliminal…

Jazzi dit: à

« « la completion officielle » JB? »

Vu et j’ai corrigé le correcteur automatique, closer : en compétition…

D. dit: à

Si Macron pouvais seulement se dissoudre lui-même…quel soulagement pour la France !

Jazzi dit: à

Épilogue

FERNANDO PESSOA

1888-1935

« Si, après ma mort, vous voulez écrire ma biographie,
Rien de plus simple.
Elle n’a que deux dates – celle de ma venue au monde et
celle de ma mort.
Entre une chose et l’autre tous les jours sont à moi.

Je suis facile à définir.
J’ai vu comme un damné.
J’ai aimé les choses sans la moindre sentimentalité.
Je n’ai jamais eu de désir que je ne puisse réaliser, parce
que je n’ai jamais perdu la vue.
Même entendre n’a jamais été pour moi qu’un accompa-
gnement de voir.
J’ai compris que les choses sont réelles et toutes différentes
les unes des autres ;
J’ai compris ça avec les yeux, jamais avec la pensée.
Comprendre ça avec la pensée serait les trouver toutes
semblables.

Un jour le sommeil m’a pris comme n’importe quel enfant.
J’ai fermé les yeux et je me suis endormi.
À part ça, j’ai été l’unique poète de la Nature. »

(Alberto Caeiro, « Poèmes non assemblés »,
in Œuvres poétiques, bibliothèque de la pléiade, traduction de Maria Antónia Câmara, Michel Chandeigne et Patrick Quillier, Christian Bourgois Éditeur, 1989)

et alii dit: à

archipel
Mais Icebergs, s’il s’achève sur cette mise en perspective contemporaine, est un essai beaucoup plus large sur l’œuvre de l’écriture. On ne s’étonne pas qu’à la fin du recueil l’auteur cite Olivier Cadiot parmi ses relecteurs amis – Cadiot qui a posé des questions semblables, sur le travail, sur la bêtise, sur la lecture, etc. avec Histoire de la littérature récente (P.O.L, 2016 et 2017). Icebergs est un archipel qui compte dix îles, chacune habitée par un.e écrivain.e du passé, où l’on croise donc « d’autres errances », dans une communauté pas tout à fait négative, car le lecteur rapportera de ce voyage chez les morts l’expérience d’une introspection, des pistes pour se connaître, toute une « préparation au roman » ou à n’importe quelle autre création. Par exemple, cette phrase que l’auteur dit avoir lue « un jour », sans plus de précision, et que tout aspirant artiste pourrait apprendre par cœur : « ne pas confondre ses goûts et ses talents ». Ce conseil se trouve dans le dernier chapitre déjà cité, qui s’ouvre sur une autre maxime pensive – mais de Viel cette fois – décrivant la littérature comme « une histoire déguisée du système nerveux ». Non pas des recettes, donc, mais plutôt des leçons de doute, bien plus utiles.
i:
Écrire, à quoi ça sert ?
par Éric Loret5 novembre 2019 6 mn
« Il y a des livres qui paraissent écrits, non pour l’instruction du lecteur, mais pour lui apprendre que l’auteur savait quelque chose. » La phrase est de Goethe. Elle apparaît dans le chapitre « Le démon de la citation » d’Icebergs, premier essai du romancier Tanguy Viel.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/11/05/a-quoi-sert-ecrire-viel/

et alii dit: à

ecrire montaigne:
Parmi tous les compagnons de ce livre, le Montaigne des Essais – précisément – est celui, juge Viel, qui a le mieux réussi dans « cette difficulté aussi intime qu’infinie de négocier avec les puissances mentales » : « Installé là dans l’arrière-boutique de lui-même, Montaigne dans sa librairie écrit comme en dessous de son propre livre, dans sa zone photique à lui ». Mais, s’amuse Viel, pourquoi lit-on Montaigne, pourquoi le suit-on dans ses divagations ? L’auteur de Cinéma cite Emerson, du même avis que lui : Montaigne, soliloque et folâtre, « a le génie d’intéresser le lecteur à ce qui l’intéresse ». C’est donc, suppose Viel, ce « numéro d’équilibriste » qui tient le lecteur, plutôt que proprement le contenu des Essais : encore une fois, la littérature consiste dans la suture ou la doublure, mais pas dans le tissu même du texte.
viel suite

et alii dit: à

ecriture suite:
« . Il voit bien que l’écriture est un sale abîme dont il faut bien que quelqu’un se charge, au risque de s’y perdre, que c’est Tchernobyl et qu’il en a été promu liquidateur : « pour l’heure on dirait bien que j’ai choisi de remblayer le sol qui se dérobe sous mes pieds, en oubliant quelquefois que, pris dans les sables mouvants, la règle numéro 1 est de ne surtout pas bouger en attendant les secours ».

MC dit: à

Mais si la Parabole du Fils Prodigue a une fin, Puck! Je donne ici la version de Tristan Bernard; « On tuait le veau gras et l’on faisait la noce./ Et la vache disait: «  ça va bien! Ça va bien! / Ces gens qui retrouvent leur gosse/Commencent par tuer le mien! »

et alii dit: à

je laisse à reato le soin de présenter VINCENT D INDY
POUR LA SUISSE ET LA MUSIQUE

JC..... dit: à

« Si Macron pouvais seulement se dissoudre lui-même…quel soulagement pour la France ! » (Dédé)

Cher ami, pourquoi ne pas aider cet égocentrique sans trique, sans femmes, sans épouses, sans enfants, sans rien d’autre en ce bas monde que lui-même, à devenir adulte !?

Ce serait amusant, non ?

Samuel dit: à

Elle n’est pas alcoolique cette rose ?
C’est une question que je me pose chaque fois que je lis ses affligeants commentaires de vieille cruche… à vin.

Clopine dit: à

Procès de Mazan, suite de mes réflexions :

la différence entre les procès de 75 et Mazan, c’est que ce n’est plus la parole de l’avocate qui est mise en lumière par les médias, mais celle de Gisèle Pélicot, la victime, elle-même.

Or, Gisèle Pélicot, avant-hier, a été questionnée (comme d’hab’ ) par les avocats de la défense, toujours sur la même ligne : tenter de discréditer les paroles de la plaignante. Ici, on a projeté une trentaine de photos « pornos » d’elle, les avocats ont souligné « qu’elle avait les yeux ouverts » (sous-entendu : non, elle n’était pas droguée sans le savoir, elle avait sa conscience), on lui a demandé si elle était « exhibitionniste », et le président lui a posé par deux fois la question « si elle pensait qu’elle aurait pu s’opposer à la volonté de son mari ». Le tout est bien dégueulasse, mais c’est le procédé habituel… Et pose réellement, au-delà de l’absurdité totale de ces insinuations, une question : l’inadaptation totale de notre système judiciaire par rapport aux violences sexistes. Gisèle Pélicot a réagi en lançant « qu’elle comprenait que les femmes ne portent pas plainte ».

Et c’est là une source de réflexion, je trouve, et de débat. Car jusqu’à présent, et depuis les années 75, le seul « conseil » qu’on donne aux femmes victimes, c’est le dépôt de plainte, alors que Mazan prouve que, malgré toutes les preuves irréfutables, malgré l’évidence, le système judiciaire continuera à faire subir aux femmes plaignantes des humiliations qui prolongent en fait la violence qu’elles ont déjà subie. Or, le système judiciaire français est bien entendu lui aussi le reflet du patriarcat : il humilie la victime en tant que femme prenant la parole, à bon entendeur salut, « parle, ma fille, soit, si tu le veux, mais dès que tu auras ouvert la bouche, on va te faire comprendre que ta langue est sale et perfide, et tu comprendras qu’il aurait mieux fallu que tu la tournes sept fois dans ta bouche avant de l’ouvrir ».

Je veux dire qu’au-delà du procès des violeurs, c’est le procès du système judiciaire qu’il faudrait désormais mener, en parallèle.

Je ne sais pas si je me fais bien comprendre ? J’ai entendu deux réflexions : l’une, d’une avocate qui dénonçait le truc en disant qu’effectivement, la défense des accusés justifie qu’on pose des questions aux plaignantes, mais que ces questions devraient porter sur une interrogation sur les faits, alors que les questions faites aux femmes sont destinées à jeter un doute sur leur « moralité ». La seconde, une juriste qui disait qu’en Australie, par exemple, les plaignantes ont un statut de « témoin assisté ». En gros, la victime est considérée comme un témoin de la société toute entière. Derrière l’agression d’une femme, c’est la société qui porte plainte. La justice n’est pas là pour réparer le préjudice d’un individu, mais le préjudice que la société, dans son entier, a subi, à travers cet individu. Je ne sais pas si vous voyez la nuance ? Et du coup, les mécanismes de  » discrédit de la parole de la plaignante » ne sont pas possibles…

et alii dit: à

on a lu dans libé:
« La méthode scientifique n’est pas soluble dans l’urgence »
soluble et non solvable

Clopine dit: à

Tenez, regarder ce qu’un Samuel vient de dire, ose dire, en toute impunité, sur Rose, ici même. J’en appelle à notre hôte… Et même si mon appel n’est pas entendu, au moins, je l’aurais lancé.

MC dit: à

Le boulot de l’avocat en France
c’est de défendre l’accusé quel qu’il soit. Et c’est peu glorieux parfois . Mais Le boulot du Droit a l’Australienne, c’est de faire de la Victime une espèce protégée, inaccessible, ça inusable à merci. Je ne suis pas sûr de ne pas préférer la première …

MC dit: à

Canonisable. ) (Ah ces portables!)

Clopine dit: à

Résumons : dans tous les procès des violeurs, des violents, des assassins de femmes, est-il obligatoire qu’il y ait un second procès, en creux, celui de la violée, de la violentée, de l’assassinée ?

Clopine dit: à

MC DIT « la première » ? La première quoi ? (notez que c’est bien si ça se voit, pour une fois, que MC bredouille, puisqu’il bredouille, ahaha !)

Clopine dit: à

En plus, non, le boulot de l’avocat n’est pas de défendre l’accusé ‘quel qu’il soit ». A mon sens, c’est de le défendre « quel qu’il ait fait ». Nuance !

Clopine dit: à

L’accusé n’a à répondre de ce qu’il est que vis-à-vis de lui-même. Par contre, il doit répondre à la société (et à ses victimes) de ce qu’il a fait. C’est justement la différence entre la réalité et la conscience. Evidemment, ceci lutte contre la religion, qui tente de dire exactement l’inverse. Ce que je suis contente d’être athée !

Patrice Charoulet dit: à

Oh la la la vie en rose
Le rose qu’on nous propose
D’avoir les quantités d’choses
Qui donnent envie d’autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c’est d’avoir
De l’avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car

Foule sentimentale
On a soif d’idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle

Il se dégage
De ces cartons d’emballage
Des gens lavés, hors d’usage
Et tristes et sans aucun avantage
On nous inflige
Des désirs qui nous affligent
On nous prend faut pas déconner dès qu’on est né
Pour des cons alors qu’on est
Des

Foules sentimentales
Avec soif d’idéal
Attirées par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle

On nous Claudia Schieffer
On nous Paul-Loup Sulitzer
Oh le mal qu’on peut nous faire
Et qui ravagea la moukère
Du ciel dévale
Un désir qui nous emballe
Pour demain nos enfants pâles
Un mieux, un rêve, un cheval

Foule sentimentale
On a soif d’idéal.

Patrice Charoulet dit: à

Vous avez bien lu : « On nous inflige des désurs qui nous affligent. »

JC..... dit: à

Samuel est un bon garçon qui ose tout, même cracher sur la Vierge de Beaubec, bien seule hélas en son désert….

Merci Samuel !

MC dit: à

Ne soyez pas sotte, Clopine; la première conception. Je ne reviens pas sur le sophistique quoi qu’il ait fait, quel qu’il soit, que vous tentez bien médiocrement de placer en travers de ce qui est dit. Je crois que je vais finir par apprécier Samuel quand il parle de vous . MC

et alii dit: à

Viviane Sassen

Mimi, 2007
Viviane Sassen

Clopine dit: à

Je me dis que ça pourrait être le motif d’un texte métaphorique…

« je viens porter plainte parce qu’on m’a cambriolée.
– Ah bon ? On vous a volé quoi ?
– Ben, en fait, tout ce à quoi je tenais, mes livres, mes tableaux, mes photos, mes souvenirs, mes objets et mes sous… Je ne sais plus qui je suis, là…
– Ah bon. Mais voyons. N’aviez-vous pas conscience que vous risquiez d’être cambriolée ? Vous savez pourtant que les cambriolages sont monnaie courante. C’est normal, de nos jours ! Vous n’aviez pris aucune précaution ?
– euh, ben je faisais confiance, c’était plutôt calme dans le quartier…
– Vous me dites que vous n’aviez pas fait installer d’alarmes ? De caméras ?
– ben non…
– Au moins vous aviez un digicode ? J’espère pour vous que vous ne l’avez pas communiqué ?
– ben je sais pas, si, je l’ai filé à ma petite nièce, et bien sûr mes voisins le connaissaient…
– Ah d’accord. Et vous étiez chez vous tous les soirs ?
– ben non, ça m’arrive de sortir, des fois, bien sûr, je vais dîner chez mon frère…
– ah comme ça vous dînez chez votre frère, certains soirs, en laissant votre demeure inoccupée, alors même que vous avez informée tout votre entourage de votre digicode, et que vous laissez chez vous ce qui vous est le plus cher ?
– Mais je fermais la porte à clé !
– Euh, vous la fermiez comment, votre porte à clé ? Un tour, deux tours ? Et c’est quoi, votre serrure ? Une trois points sécurité, j’espère ?
– ben, ma clé, quoi…
– …
-…
– Vous comprenez que je ne peux pas enregistrer votre plainte, j’en suis sûr. Oh, je suis certain du cambriolage, mais là, y’a quand même un doute : vous deviez forcément vous en douter. Alors, je pense que vous allez rentrer chez vous, vous avez bien compris qu’il fallait désormais vous barricader hein ? Et puis pour votre plainte… Ben… Avouez que tout de même… Vous y avez mis du vôtre ! Est-ce que j’ouvre ma porte à tout va, moi ? D’ailleurs, c’est à se demander si vous ne les attendiez pas un peu, vos cambrioleurs, Madame… Allez, dites-le, ça vous existe tout ça, pas vrai ? « 

et alii dit: à

Origine de l’expression « faire l’école buissonnière »
« Faire l’école buissonnière » est l’une de ces expressions françaises dont l’origine fait débat, bien que la plupart des historiens de la langue française s’accordent à dire qu’elle est apparue au XVIe siècle.

En effet, le terme « école buissonnière » était alors employé pour désigner les écoles de l’Église luthérienne — du nom de Martin Luther, père du protestantisme. Ce dernier fut excommunié en 1561, et sa religion proscrite par l’Église catholique. Aussi, l’enseignement protestant devait avoir lieu de manière clandestine, dans des écoles « buissonnières », ainsi nommées, car elles se trouvaient à l’abri des regards, cachées dans les campagnes ou dans les bois. Il faut toutefois souligner que cet usage de l’expression était éloigné de son sens moderne, puisque ceux qui « faisaient l’école buissonnière » s’y rendaient bel et bien !

Clopine dit: à

« – ben, c’est juste que la porte a été enfoncée, alors, les précautions que j’aurais pu prendre…
– Enfoncée ? Ca, c’est vous qui le dites. Vous avez des preuves ? Parce que nous, on a des témoignages qui l’ont vue parfois ouverte… « 

Monge dit: à

la Vierge de Beaubec,
Clopine, êtes-vous toujours présidente de Beaubec Production ?

rose dit: à

Clopine

On le sait que Samuel, kilékon. Et puis, s’il me soupçonne d’alcoolisme, c’est qu’il l’est lui-même, bien invétéré.
Ne vous voulez pas, à votre tour de vous entendre le sotte. Ils sont faibles et impuissants.

rose dit: à

Enfoncée
Oui, on m’a volé mon plomb.

Clopine dit: à

… D’ailleurs, Madame, comment voulez-vous qu’on croie à votre histoire de cambriolage, alors que vous avez si souvent proclamé de ne pas vous voir réduite à votre intérieur, et que vous avez voulu vivre plutôt dans un jardin qu’entre vos quatre murs ? Enfin, enfin, Madame, il va falloir que vous prouviez vos dires. Parce qu’enfin, « cambriolage »… Certes, la porte est fracassée, et il n’y a plus rien à l’intérieur… M’enfin, vous auriez pu tout vendre, pas vrai, vu vos ennuis d’argent ? Et enfoncer vous-même votre porte ? Juste pour nuire à vos prétendus cambrioleurs ?

– je me demande si j’aurais dû porter plainte…

– ben oui, Madame, demandez-vous le. « 

MC dit: à

On ne voit pas très bien ce que mon texte a à voir avec ce fatras clopinien….Enfin , « Das ist Propaganda Doktor Goebbels! »

Clopine dit: à

Ben voilà, Goebbels et moi, même combat. Des fois, on se demande jusqu’où va la mauvaise foi. On le sait, dès qu’on se demande quel bienfait la foi tout court, et à mon tour d’employer le terme « fatras », produit à l’humanité, on tombe sur ça : oser poser la question, c’est subir l’insulte.

Nicephore dit: à

MC dit: à
On ne voit pas très bien ce que mon texte a à voir avec ce fatras clopinien….Enfin , « Das ist Propaganda Doktor Goebbels! »
Que du hors sujet.

MC dit: à

Oui, Goebbels et vous, même combat. Si par impossible un féminisme nazi eut existé, nul doute qu’on y aurait vu à l’œuvre votre « irréfutable « logique » assaisonnée de votre non moins pesante expérience pour asséner vos dogmes à une population abrutie. C’est ce que vous faites très bien ici, sauf que certains résistent. MC

Kilékon dit: à

On le sait que Samuel, kilékon.

Mais kilékon n’est pas Samuel.
Con se le dise! 🙂

Kilékon dit: à

kilécon n’ insulte pas, il est tout grangeon. 😉

Marie Sasseur dit: à

Il y avocat et baveuse

« Aurait-on imaginé Gisèle Halimi ou Henri Leclerc faire des stories Tiktok ou des posts Linkedin pour débriefer leurs interventions du jour et envoyer bouler de façon agressive et familière tous les gens qui n’auraient pas compris leur défense ? », s’indigne une autre avocate sur ce même réseau. Catherine Le Magueresse, juriste spécialiste des questions de violences faites aux femmes, estime auprès du Parisien qu’il « serait bon d’interroger le barreau sur la déontologie attendue ».

https://www.leparisien.fr/faits-divers/est-ce-le-role-dune-avocate-au-proces-des-viols-de-mazan-nadia-el-bouroumi-sous-le-feu-des-critiques-20-09-2024-GSCCKI426NDDRG7H3ACEAAW3EM.php

D. dit: à

Qu’est-ce qu’il a, Charoulet ? Il a mangé des oeufs au plat à la place du steack haché 5 % ?

Marie Sasseur dit: à

Les clients n’ont pas choisi leur  » conseil  » par hasard.
On dirait qu’il y a dans les outrances de el bouroumi, une importation de mœurs un peu « exotiques », du coup, la barbarie à l’oeuvre dans l’affaire Pélicot, lui paraît toute  » relative « , je pense que ses  » stories  » ne sont pas représentatives d’une liberté d’expression accordée aux avocats pour défendre leur client, mais une attaque en règle des règles et lois qui ont cours en France.

Marie Sasseur dit: à

el bouroumi donne l’impression de « relativiser » selon une sorte de jurisprudence qui lui est bien personnelle , et qui n’a pas cours en France…

« Neuvième d’une fratrie de dix enfants, elle est mariée de force à 16 ans à un homme, qui la bat pendant quatre années. Elle parvient finalement à fuir en compagnie de sa première fille. « J’ai été battue moi aussi plus jeune, et je ne suis pas devenue haineuse à l’encontre de l’homme ! »

puck dit: à

@ »Foule sentimentale – On a soif d’idéal. »

la foule sentimentale il faut l’écouter dans cet enregistrement quand à la fin du concert, alors que ce concert est fini, et que le choeur du phil harmonica de Philadelphie est sur le point de s’en aller pendant que les instrumentistes du philharmonica sont en train de ranger leurs instruments dans leurs étuis pour regagner leur chaumière la foule sentimentale elle elle ne veut pas partir elle ne veut pas en rester et sur ces notes inspirés que la 8ème symphonie de Beethoven la foule sentimentale entonne en choeur ces paroles qui sont là comme un hymne à la gloire de cette destinée welbekienne de l’occident « and for a minute there i lost myself i lost myseeeelf ! for a minute there… »

5’12 » minute comme dirait pedro !

https://www.youtube.com/watch?v=hrTGo5Vvivo

Marie Sasseur dit: à

Quand j’ai évoqué des fans des complices de Pélicot, de genre sexué féminin, el bouroumi en a tout à fait le profil.

Marie Sasseur dit: à

Enfin, qu’elle poursuive son sketch, ses clients ne pourront que prendre plus cher, lol.

rose dit: à

Je me demandais ce que signifiait le mot totalitaire.
No music.
No life.

Je l’ai compris.

Jazzi dit: à

Et dire que chez nous les femmes manifestent pour pouvoir porter le voile alors qu’en Iran, Afghanistan et ailleurs elles se battent au péril de leur vie pour le retirer !
Vérité en deçà de la laïcité, erreur au-delà…
Pas une de nos distinguées féministes érdéliennes pour parler de cet admirable film ?
https://www.lelezarddeparis.fr/cris-persans

Marie Sasseur dit: à

Personne pour visiter Reilhac, 1000 habitants ( + 4), son église, son château, sa rivière.
Juste la fin du monde…

D. dit: à

Puck, ce soir, en rentrant à Chaville, j’ai croisé une jeune fille qui téléphonait en marchant dans la rue et comme elle avait des écouteurs on avait l’impression qu’elle parlait toute seule, et en plus elle faisait des gestes avec ses mains. Je l’ai interrompue en l’avertissant droit dans les yeux que je connaissais des entités extraterrestres qui circulaient dans le département du 92, qui ne maitrisaient pas encore tous les tenants et aboutissants de nos us et coutumes et qu’à cause de ses gesticulations bruyantes, elle risquait d’être considérée comme menaçante et paralysée par un rayon.

Samuel dit: à

Et dire qu’il y a des nigauds en France qui soutiennent que l’islamisme n’a rien à voir avec l’Islam !!!
Les iraniennes et les afghanes sont d’autant plus courageuses qu’elles sont seules à mener leur combat contre les démons enturbannés de l’islam barbare et intolérant.
La femme est l’avenir de l’homme, chantaient le poète et l’artiste, Aragon et Ferrat.
Les femmes iraniennes et afghanes sont et seront leur propre avenir avec ou sans hommes.

FL dit: à

ainte, alors que Mazan prouve que, malgré toutes les preuves irréfutables, malgré l’évidence, le système judiciaire continuera à faire subir aux femmes plaignantes des humiliations qui prolongent en fait la violence qu’elles ont déjà subie.

Mais les hommes se font violer aussi. Il va falloir un jour que vous réalisiez. Regardez le viol d’Edouard Louis. Avec un article totalement infect du journal « Libération » qui ne le croyait pas. Un journal qui fait profession de croire tout le monde. Et une « expertise » d’une « experte » en psychologie ! Après Outreau. rendez-vous compte !

Rosanette dit: à

ce matin sur FC Antoine Compagnon parlant de sa relation a la lecture
un beau moment de radio avec une énorme place consacrée à « le Rouge et le Noir ;magnifique analyse différenciant les spécificités de l’amour qu’il porte d’une part à madame de Raynal, d’autre part à Mathilde; qu’il appelle pour bien en caractériser la nature l’un amour de coeur et l’autre amour de tête
il a aussi parlé magnifiquement, de ce mélange d’énergie, d’orgueil et de conscience de sa valeur, cette virtu des italiens, qui caractérise Julien et qui alimente sa rage haineuse a l’égard d’une societé stratifiée, celle de la restauration qui faute d’une naissance dans un milieu idoine ne lui fait pas la place que devraient lui assigner ses mérites ,plafond de verre que son ambition lui enjoint de briser r ce qu’il réussira
De julien Antoine Compagnon dit qu’on le désignerait aujourd’hui comme un transfuge de classe
Mais a propos de cette cette notion il plus bas en indiquant sa propre détestation du contenu que Bourdieu donne au concept ;il conteste la vision boudieusienne selon laquelle , chacun étant maintenu dans sa classe par les ruses des dominants, le transfuge de classe serait l’exception qui confirme cette règle et cette situation qui l’isole a la fois de son monde d’origine et du monde auquel il accède , sans vraiment en être de manière légitime , les condamne a être malheureux ce déchirement
Contre cette vision des choses Antoine Compagnon s’inscrit en faux
et je partage ce point de vue
La plupart de mes ami-e-s proches correspondent à la définition du transfuge de classe, et leur nombre exclut qu’ils soient des cas, et ils ne se considèrent pas comme tels ; tout bêtement ils on été des bons élèves , qui on trouvé à partir de l’école un bagage culturel que leur famille ne pouvait leur donner ,et ces gens sont la fois heureux du chemin parcouru ,et toujours tres lies affectivement à leurs parents et a leur milieu d’origine
Notre souci à mes amis et moi lorsque nous intervenions, dans le cadre de « reussir aujourd’hui’ sur des thèmes culturels dans les lycées de banlieue,etait aussi de les persuader qu’il n’y a pas de plafond de verre et que ce n’était pas leur origine sociale qui devait être un obstacle, leur interdisant d’accéder a ce que leurs efforts et leur talents leur permettaient légitimement d’obtenirr
Une maniere de leur dire: »le chemin que nous avons fait vous pouvez le faire « 

FL dit: à

« Contre cette vision des choses Antoine Compagnon s’inscrit en faux »

Il est quand même l’exemple parfait de la reproduction des élites.

Jazzi dit: à

« De julien Antoine Compagnon dit qu’on le désignerait aujourd’hui comme un transfuge de classe »

Quelle horreur, Rosanette !
Et le pire c’est « le transfuge de classe qui se planque derrière son homosexualité » !!!

FL dit: à

Nietzsche était une espèce de transfuge de classe puisque sa famille était une famille de boucher, qui ont finit par placer leurs enfants comme pasteurs, et au bout du compte ça a donné un professeur d’université qui est devenu un des plus grands philosophes au monde.

Sur plusieurs générations.

FL dit: à

* bouchers

D. dit: à

Ce que fait Israël au Liban est très problématique. L’Iran commence à s’en mêler. Je répète que nous ne mesurons pas assez bien la force de l’Iran. Ne jouons pas avec l’Iran.
Il est grand temps que les États-Unis frappent du poing sur la table et que Netanyahou se calme. La situation est grave. Bien plus grave que le conflit Ukraino-Russe.

Marie Sasseur dit: à

Flou ne doit pas avoir compris ce qui est jugé dans le procès Pélicot, il ne s’agit pas d’une affaire sordide d’un homosexuel qui chercher un partenaire dans un bordel, et se fait detrousser.

Non, c’est pas une histoire de prostitué.

C’est l’histoire d’un mec, comme 50 autres avant lui.

Vous pouvez partager un article en
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/20/au-proces-des-viols-de-mazan-jacques-c-et-le-choc-de-la-premiere-video_6324995_3224.html

Jacques C., 72 ans, petit monsieur, ventre rond proéminent sous la chemise à manches courtes, chevelure et barbe blanches fournies. Vingt-cinq ans de mariage, deux enfants, ancien sapeur-pompier, chauffeur routier, voyagiste, patron de pizzeria. Ses proches le disent « gentil », « attentionné », « ouvert aux autres » ; il a gardé de son éducation religieuse le sens du « don de soi » et, maintenant qu’il est à la retraite, il « essaie de faire du bien autour de [lui] ». « J’ai un profond respect de la femme, assure Jacques C. Si mon ex-femme était là, elle dirait : “Il aime la femme, dans toute sa diversité, toute sa complexité.” »

« Comment réconcilier cette déclaration avec les faits pour lesquels vous comparaissez, à savoir le viol d’une femme inconsciente ? », lui a demandé Stéphane Babonneau, avocat de Gisèle Pelicot, jeudi 19 septembre.

rose dit: à

Article passionnant avec l’analyse de l’autrice Rose Lamy.
Tout y est.
La dénégation.
L’attitude des hommes sur ce blog.
L’accusation sur la femme qui a bu.

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire-des-viols-de-mazan/grand-entretien-le-proces-des-viols-de-mazan-grave-dans-le-marbre-le-fait-que-les-violences-sexistes-et-sexuelles-sont-du-fait-de-monsieur-tout-le-monde-analyse-l-autrice-rose-lamy_6784549.html

Hier matin, je ne sais pas le lien ni les méandres de ma mémoire, en faisant deux petites courses, m’est venue en tête ce récit d’un fait divers glaçant que je ne saurai pas citer.
Un grand repas dans un restaurant parisien (?) une jeune femme fin saoule étalée dans les toilettes, et les hommes, un par un allant la baiser.
Un serveur a fini par aller mettre des préservatifs dans les chiottes.
La honte de la victime.
Cela fait très longtemps que le sordide est dépassé, comme le grand père à huis clos avec sa petite fille, sa nièce etc. Sans l’enveloppe Papillon, puisque une des agressées est déjà majeure, il en serait à son arrière petite fille. C’est la suite du droit de cuissage.
Pas tous les hommes, on l’a bien entendu, mais combien ?

Marie Sasseur dit: à

@Rose Lamy.
Tout y est.

Sauf Saint Augustin…

Bon week-end.

MC dit: à

Rose Lamy. Rarement prénom et nom concorderent aussi mal avec une apôtre du féminisme pur et dur…. MC

Marie Sasseur dit: à

Les arguments d’un vieux puceau , illégitime sur le sujet, sont assez débiles, pour ne pas dire impuissants.

Marie Sasseur dit: à

Accusé d’avoir drogué sa femme et lui avoir fait subir des viols à répétition par des inconnus, Dominique Pélicot a eu le culot, lors de son procès, d’affirmer, en singeant une formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas pervers, on le devient. » Mais comment définir la perversité dans une société libérale ? Le philosophe Thomas Nagel donne ici des éléments de réponse.

https://www.philomag.com/articles/proces-des-viols-de-mazan-quest-ce-quun-pervers

Marie Sasseur dit: à

Qu’en pensent les jeunes femmes ?

Une opinion parmi d’autres :

« Ce que penser à Gisèle veut dire

Je pense tous les jours à Gisèle Pélicot.

Le procès de Mazan me tourmente comme bien d’autres femmes, et questionne bien des hommes (espérons-le). Il y a de quoi: cette affaire conjugue tous les rouages du mal, et plus spécialement de la domination masculine comme de la violence intrafamiliale: soumission chimique, abus de confiance, trahison, viol, torture, mais aussi inceste. Cette sédation chimique, qui dura près d’une décennie, fut aussi accompagnée d’un véritable détournement psychologique: à maintes reprises, son ex-mari accompagna Gisèle à ses consultations médicales, s’assurant – derrière ce soutien factice – d’une manipulation très durable. »

https://www.letemps.ch/opinions/debats/ce-que-penser-a-gisele-veut-dire

closer dit: à

« La plupart de mes ami-e-s proches correspondent à la définition du transfuge de classe, et leur nombre exclut qu’ils soient des cas, et ils ne se considèrent pas comme tels ; tout bêtement ils on été des bons élèves , qui on trouvé à partir de l’école un bagage culturel que leur famille ne pouvait leur donner ,et ces gens sont la fois heureux du chemin parcouru ,et toujours tres lies affectivement à leurs parents et a leur milieu d’origine
Notre souci à mes amis et moi lorsque nous intervenions, dans le cadre de « reussir aujourd’hui’ sur des thèmes culturels dans les lycées de banlieue,etait aussi de les persuader qu’il n’y a pas de plafond de verre et que ce n’était pas leur origine sociale qui devait être un obstacle, leur interdisant d’accéder a ce que leurs efforts et leur talents leur permettaient légitimement d’obtenirr
Une maniere de leur dire: »le chemin que nous avons fait vous pouvez le faire «

Plus simplement: « si on veut on peut! »

Et toc!

Marie Sasseur dit: à

« Plus simplement: « si on veut on peut!  »

Simpliste

Marie Sasseur dit: à

« Chantal Jaquet veut «en finir avec le mérite». «Une notion couperet qui rend les individus responsables de leurs destins, et transforme l’injustice en prétendue justice», décrypte-t-elle. Chantal Jaquet le sait bien : «Nos parcours singuliers en viennent alors à justifier l’ordre social.» Elle fait aussi un sort à la fameuse «mobilité sociale», abstraction qui donne l’illusion de parcours rectilignes, alors que celui du transclasse est heurté, empêché. Quant au self-made-man, «c’est une fiction», martèle-t-elle.«On ne se fait pas tout seul. Toute ambition est l’ambition de quelque chose, et il faut bien avoir une idée de ce quelque chose, un modèle à imiter pour se mettre en marche.» Spinoza lui a appris qu’un individu n’est jamais une substance isolée, qu’il est sans cesse affecté par les éléments extérieurs, modifié par l’altérité – que ce soit son milieu qui le propulse (des parents sacrificiels) ou l’expulse (un homosexuel n’a parfois pas d’autre choix que de partir). »

https://www.liberation.fr/debats/2018/09/05/la-lutte-des-transclasses_1676767/

Marie Sasseur dit: à

Pour l’instant, en France, les classes sociales sont se définissent d’abord selon le % d’imposition.
Certains vont bientôt se retrouver en upper class. Le pied, non ?

renato dit: à

Aujourd’hui je me souviens de l’observation de Schopenhauer relative aux porcs-épics.

D. dit: à

Oui et on dit que cela l’a aidé à concevoir la première bombe A.

JC..... dit: à

« Si on veux pas, on peux pas »

Simplissime

Chaloux dit: à

« Rose dit
Article passionnant avec l’analyse de l’autrice Rose Lamy.
Tout y est.
La dénégation.
L’attitude des hommes sur ce blog.
L’accusation sur la femme qui a bu. »

N’oublions pas la vieille maritorne frustrée, qui dans la nuit de sa conscience embrenée, raconte, à une plus vieille et plus folle, qu’elle connait tel homme (qu’elle ne connait point), qu’il boit, engageant la plus vieille et plus folle à persécuter en public cet homme sur ce thème.
Qui est cette maritorne? C’est la Rose donneuse de leçons. Quant à l’autre laissons-là dormir dans l’éternel oubli.
Mais il ne faudrait tout de même pas trop se fou.tre du monde.

Chaloux dit: à

la

Nicephore dit: à

Clopine : que devient Beaubec Productions ?

J J-J dit: à

@ croyez moi JJJ, un vieux sage blanchi par l’expérience comme Barnier, qui essayera d’améliorer les choses par petites touches, c’est beaucoup plus raisonnable et efficace au bout du compte

Vous êtes toujours à bonne écoute comme avec la nouvelle anglaise n° 99, et réagissez tel le garçon sérieux qui croit ce qu’il dit, parce qu’il en a vu d’autres… De quoi susciter sa réelle admiration. Mais non, il résiste… Barnier, comme solution miracle à l’échappée au communisme décroissant, voilà une nouvelle plaisante utopie, et pourquoi pas : à chacun la sienne.
BJ à vous, c’est l’automne, et terribles sont nos marées d’équinoxe (21.9.24_10.46)

closer dit: à

J’ai écouté une conférence de Chantal Jaquet l’an dernier. Une femme intéressante, pas dogmatique mais empêtrée dans ses contradictions. Elle ne veut pas entendre parler du mérite mais reconnaît que les « transclasses » sont nombreux et qu’ils doivent leur parcours à…leurs qualités personnelles, intelligence, travail, motivation surtout (quand on veut…) avec une pincée de chance évidemment, notamment rencontrer les bonnes personnes au bon moment.
Si ça lui fait plaisir de penser qu’il n’y a aucun « mérite » là dedans, ne la contrarions pas. J’ai la faiblesse de penser que le travail acharné et la persévérance, cela s’appelle le mérite. Même si la chance intervient aussi, comme toujours, comme partout.

FL dit: à

« il ne s’agit pas d’une affaire sordide d’un homosexuel qui chercher un partenaire dans un bordel »

Je crois que vous n’avez pas compris.

L’affaire Edouard Louis ne se passent pas dans un bordel, ça se passe dans son appartement. Et il ne se fait pas uniquement détrousser, il se fait aussi violer.

Et pour la loi pénale les deux seuls critères du viol sont le consentement et la pénétration. Pas le mariage et la stabilité des relations.

Autrement dit et contrairement à ce que vous insinuez le viol d’homosexuel n’est pas un sport reconnu par les lois de la République.

JC..... dit: à

Cher Closer, tout à fait d’accord !

Soyons prudents mais sereins. La pensée woke est une menace, ces enfantillages sont comiques, mais nous sommes aguerris.

Ce qu’ils croient être une pensée n’est que broutilles neuronales. Ce que furent Sartre, Beauvoir et autres pitres des années 68 parisiennes.

JC..... dit: à

Lorsque j’entend prononcer EDOUARD LOUIS, j’entends aussitôt après, GUILI GUILLI !

FL dit: à

Ah j’ai oublié dans l’histoire du viol d’Edouard Louis, il n’est pas question de rapport de prostitution.

Et quand bien même ça n’est pas un critère retenu dans la définition légale du viol.

Non vraiment vous n’avez rien compris. Vous devriez acheter l’ouvrage de l’écrivain.

Chaloux dit: à

Edouard Louis n’avait pas fait monter ce type chez lui pour se le taper? Ben voui, ne pas recevoir n’importe qui chez soi.

FL dit: à

* ne se passe pas

FL dit: à

« Edouard Louis n’avait pas fait monter ce type chez lui pour se le taper? »

Ils étaient d’accord pour avoir une relation sexuelle.

Et cette manière de reporter la faute sur l’écrivain rappelle beaucoup les discours sur l’habillement des femmes que dénoncent les féministes.

La culture du viol ?

J J-J dit: à

@ comme beaucoup d’internautes de cette chaine, cl., vous confondez toujours le sens commun du sens sociologique. « Mérite », chez Jacquet, s’apparente à idéologique méritocratique. Le mérite (personnel) tel que vous le dépeigner justement, fait quant à lui, partie du sens commun général… De mon point de vue, il n’y a pas de « contradictions empêtrées » sous sa plume, qui ne fut qu’une prise de distance assez forte d’une ‘fan’ des écrits de Pierre Bourdieu, de même que celles qu’on a pu lire sous la plume d’un Bernard Lahire… A l’oral, je ne sais pas ce que vaut madame Jaquet. Mais il vaut toujours mieux lire les bouquins des gens et leur biographie, -voy par ex. Rose-Marie Lagrave-, plutôt que de se remémorer un entretien incertain. Ce n’est qu’un conseil amical, bien entendu, et chacun suit le chemin de ses convictions, sans vouloir jamais en douter. Bàv,

morales sed laisse dit: à

Eric Deschavanne sur son compte FB :
·
La thèse de la « banalité du Mal » reprend du service à l’occasion de l’affaire Pelicot.

Le féminisme woke la met au goût du jour en substituant le bon père de famille violeur au bon père de famille nazi. La notion de la « banalité du Mal », si on ne l’applique pas au Mal effectivement banal (l’alcoolique qui frappe sa femme, la délinquance crapuleuse, etc.), est un sophisme. Le fait d’aimer son chien et ses enfants ne rend nullement « banale » la participation à un crime contre l’humanité. Être un bon père et un bon époux (on eût préféré que les 50 violeurs de Mazan se fussent contentés de cette vie « ordinaire ») ne fait pas non plus du viol un comportement « banal ».
Ce qui est en revanche banalement banal, abstraction faite de la nature du délit ou du crime, c’est le fait qu’un délinquant ou un criminel, qu’il soit braqueur, terroriste ou violeur, soit par ailleurs un bon fils et un bon voisin. Le pire des tortionnaires a des amis et une famille: qu’est-ce que ça prouve ? Que le monstre et l’homme ordinaire coexistent dans la même personne ? So what ? Cela ne prouve certainement pas que « les hommes ordinaires » soient tous des nazis ou des violeurs en puissance. Encore moins que rien ne distingue fondamentalement celui qui commet le pire et celui qui s’en abstient.
Le retentissement de l’affaire « Pelicot et les cinquante violeurs » tient au fait que le Mal est ici tout sauf banal. D’une part en raison de la personnalité proprement extra-ordinaire de l’initiateur des viols : organiser le viol de sa propre femme, prendre plaisir au spectacle, répéter la chose durant des années et parvenir à donner le change à toute sa famille, cela témoigne à la fois d’une perversité hors du commun et d’une habileté diabolique. D’autre part, parce que les 50 violeurs, qui ne sont pas des hommes ordinaires mais des pervers ordinaires, ont pu être détectés et recrutés par le super-pervers grâce au numérique. Sans internet et le site coco.fr, ce crime, à certains égards inédit, n’aurait pu prendre une telle ampleur.
Le grand écart entre les faits et l’ébriété idéologique des commentaires montre que le féminisme woke est un alcool fort. J’ai entendu une féministe pousser le mépris des faits jusqu’à affirmer qu’après cette affaire, il ne serait plus possible à la société de ne pas croire la parole des femmes qui portent plainte pour viol ; aucun rapport avec le Schmilblick, puisqu’en l’occurrence ce n’est pas la femme violée qui est allé porter sa plainte auprès d’une police restée sourde, mais c’est une police vigilante qui est allé informer des viols qu’elle avait subis une femme qui croyait mener depuis 50 ans une vie conjugale heureuse avec celui qu’elle ne voyait pas encore comme son bourreau.
Autre billevesée féministe d’une incommensurable bêtise, l’imputation du crime à l’ordre patriarcal « systémique » et persistant. Les féministes ne voient pas l’éléphant dans le couloir, à savoir que cette affaire provoque une indignation unanime. De deux choses l’une, donc: ou bien il faut convenir que ce patriarcat (tel que le conçoivent les féministes) pour lequel la norme est que l’homme exploite sexuellement sa femme comme il l’entend n’existe plus, ou bien il faut admettre que le système patriarcal ne tolère pas qu’un homme offre sa femme à violer (ce qui serait à dire vrai une proposition plus conforme à ce que fut historiquement le patriarcat).
La vision hypercritique d’une société patriarcale au sein de laquelle n’importe quel « homme ordinaire » est susceptible de devenir un violeur (l’occasion faisant le larron) s’accompagne cependant chez les féministes d’une espérance révolutionnaire des plus déconcertantes de naïveté. Puisque les violences sexuelles sont imputées au patriarcat, le démantèlement de celui-ci, promet-on, ouvrira une ère d’angélisme perpétuel. À l’évidence pourtant, malgré le progrès de l’émancipation des femmes, ce monde nouveau dont on attend l’avènement, un monde délivré de la pornographie, de la prostitution, des viols et autres agressions sexuelles, ne pointe pas encore à l’horizon. On a déjà rempli les prisons de délinquants sexuels et on continuera de le faire, mais cela ne paraît pas suffire à faire disparaître les perversions ni la misère ou la frustration sexuelle.
Mais, disent nos féministes, c’est qu’on n’a pas encore mis en œuvre le remède miracle, la guérison des hommes par la « déconstruction de la masculinité toxique ». Voilà une prescription presque aussi rationnelle que la prétention à convertir les homosexuels par un traitement psychiatrique. L’obscurantisme n’a pas disparu, le féminisme étant assurément aujourd’hui l’une de ses expressions les plus remarquables. »

JC..... dit: à

Enfin la raison vient confirmer l’avis d’un de mes amis asiatique, criblé de diplômes savants et d’années d’expérience :

« Une femme ? C’est avant tout un ventre ! »

Bourdieu de dieu, quelle synthèse passionnante d’ouverture …

Chaloux dit: à

On ne fait pas entrer n’importe qui chez soi. Je ne vois pas le rapport de cette affirmation de bon sens avec « la culture du viol »; ces woke nous prennent vraiment pour des cons. Louis n’avait qu’à aller à l’hôtel, il n’aurait pas eu de problèmes, je pense qu’il en a les moyens.

(Plus je vieillis, plus je sens la volupté qu’il y aurait à être de droite. Très étrange qu’on ne parle jamais de cette forme de volupté.)

Chaloux dit: à

Est-ce que Rose fait entrer n’importe qui dans son grangeon, ses soirs de grande beuverie?

JC..... dit: à

Ami Chaloux, restez avec nous dans la file d’attente… !

Restons calme, cornecul !!!

MC dit: à

Bien le Dechavanne ) Eric) . J’aime beaucoup «  l’ébriété idéologique ». En revanche, l’ Edouard Louis, précieux ridicule et toujours depasse par ses personnages nous offre un bien mauvais vaudeville…. MC

Jazzi dit: à

« L’obscurantisme n’a pas disparu, le féminisme étant assurément aujourd’hui l’une de ses expressions les plus remarquables. »

Une perversion de la notion de féminisme, pas le féminisme en lui-même, que les hommes et les femmes de bonne volonté, dont je fais partie, prônent, morales sed laisse.

closer dit: à

Il ne s’agissait pas d’un entretien mais d’un conférence ex cathedra bien structurée, JJJ.
Quant au mérite, elle (Jacquet) lui donnait me semble-t-il le sens commun, mais ne voulait pas qu’on tire une conclusion sur l’existence d’une société méritocratique où chacun serait récompensé selon son « mérite ».
Je pense que personne n’a jamais cru que chacun recevait ce qui lui était dû selon son mérite…
Mais il est important de croire que c’est possible pour encourager l’ambition, la persévérance, la réussite malgré les déterminismes sociaux.
Il est tout à fait sain de dire aux enfants « quand on veut, on peut », affirmation exagérée évidemment mais suffisamment vraie pour être répétée.

Jazzi dit: à

Les wokistes féministes sont d’autant plus intolérantes en théorie, qu’elles sont relâchées dans la pratique.
On ne peut pourtant pas être à la fois résistant et collabo.
Comment expliquer ainsi que l’une d’entre les plus radicales erdéliennes sur le plan « systémique du machisme », accoure aux moindres claquements de doigts de son ex maître et mari pour veiller sur sa maison lorsqu’il part en vacances avec la femme qui l’a remplacée dans son lit ?

Marie Sasseur dit: à

FL dit: à
« il ne s’agit pas d’une affaire sordide d’un homosexuel qui chercher un partenaire dans un bordel »

Je crois que vous n’avez pas compris »

Mais si flou, votre pote Eddy, après avoir ramené chez lui un giton pécho dans un bordel gay, a crié au vol, ce qui a été transformé en un cri  » au viol « , pour pouvoir écrire son bouquin. Le giton, lui, a été relaxé deux fois.

MC dit: à

Pas très gentil, Jazzi! Bon il se peut que la lucidité exclue la gentillesse …

Chaloux dit: à

Surtout si c’est pour faire crever les ânes.

Chaloux dit: à

« Louis n’avait qu’à aller à l’hôtel, il n’aurait pas eu de problèmes, je pense qu’il en a les moyens. »

Il est vrai que dans ce cas, il n’aurait pas pu écrire son bouquin à la con.

D. dit: à

Il y a erreur. Ce n’est pas Mata Hari.

Jazzi dit: à

La complaisance est la mort de la démocratie, MC.
Il s’agit de rester ferme face aux donneuses de leçon en tous genres…

Clopine dit: à

Un des meilleurs moyens d’empêcher une parole de se faire entendre quand elle tente de s’exprimer, c’est de contester, par n’importe quel moyen, sa légitimité à le faire. Donc de taper sur n’importe quoi pour qu’on ne parle pas de ce qui est dit, mais qu’on parle de celui, ou plutôt celle, qui le dit. Je crois que le procès de Mazan va démontrer et démonter ce mécanisme…

… Qui a donc cours journellement ici. (Jazzi, je vais bientôt avoir recours à un sac à gerber, quand je lis ce que tu dis de moi, ce que tu suggères, ce que tu induis, mais fais gaffe aux éclaboussures).

… Pour El Bouroumi, je pense que cette femme se prépare juste à être l’avocate de la défense, pour les trente prochaines années, de tous les hommes indéfendables, en vrai. Ca va être la caution d’un système inadapté, dont elle profite pleinement. C’est pour ça qu’elle danse sur « réveille-moi avant de partir » (sous-entendu : « pour que tu puisses remercier ton violeur »). C’est juste une avocate qui remercie ses clients, en se trémoussant.

Or, « il faut les défendre tous », ça je l’entends. Mais les remercier ???

Clopine dit: à

Bon, je voulais parler du procès de Mazan. Mais si cela devient le procès de Clopine Trouillefou, je m’en vais tenter de me protéger. Céder la place serait, à mes yeux, une lâcheté. Donc je vais tenter de continuer à commenter ici. Mais bon sang, quelle violence !

… Je suis allée rendre le livre de l’intranquillité à la bibliothèque, déjà, j’étais poignée à la troisième phrase lue. On va dire que ce n’est pas le moment.

et alii dit: à

mo vers préfé de LA FONTAINE:
Tout père frappe à côté.
Qu’arriva-t-il ? Notre engeance
Prit pied sur cette indulgence.
Tout l’Olympe s’en plaignit ;
Et l’assembleur de nuages (4)
Jura le Styx (5), et promit
De former d’autres orages ;
Ils seraient sûrs. On sourit :
On lui dit qu’il était père,
Et qu’il laissât pour le mieux
A quelqu’un des autres Dieux
D’autres tonnerres à faire.
e,
Jupiter et les tonnerres, Livre VIII, fable 20
tout père frappe à côté
c’est vrai dans tous les contextes, Clopine

et alii dit: à

le aier àsalade:
l est présenté pour la première fois au mondial de l’automobile qui se déroule au grand Palais en 1947 et commercialisé en 1948.

Rentré dans la police en 1960, il remplacera la Goëlette Renault bleu marine et il fera plus de 20 années dans la police parisienne. Il arborera la couleur Pie de la Préfecture de Police portée pour la première fois par la 4cv Pie. Le dernier sera réformé en 1983.

et alii dit: à

panier
excuses c’est l’ordi

puck dit: à

ce procès de Mazan n’est pas le procès que de ces types qui ont commis ces viols, mais de tous les types, c’est un procès de l’homme globalement en général parce que le l’homme est par nature un violeur.

moi comme idée je trouve que c’est bien de faire le procès de l’homme.

peut-être que l’homme est violeur, même l’abbé Pierre.

perso, comme j’ai su très tôt que l’homme était mauvais parce que je l’avais lu dans un bouquin de Spinoza, pour éviter la tentation de commettre ce genre de crime comme à Mazan je me suis forcé à épousé une femme très moche qui fait 1m92 et 120 kgs, du coup non seulement t’as pas trop envie de la violer mais en plus quand elle te dit de faire la vaisselle on a pas trop envie de faire le malin.

vadeboncoeur dit: à

merci MLSL! 🙂

Bolibongo dit: à

L’ A.B.P. est un toucheur!

puck dit: à

le livre de l’intranquillité a changé de titre en changeant de traductrice et d’éditeur, maintenant c’est le livre de l’inquiétude.

l’avantage avec l’inquiétude c’est que tout le monde sait à peu près ce que ça veut dire, du coup c’est une espèce de nivellement pas le bas comme à l’école : comme on a envie que tout le monde comprenne le titre on a pris un mot que tout le monde facile.

d’autant que le mot original en portugais c’est « desassossego » ce qui ne veut dire ni intranquillité ni inquiétude comme ça tout baigne.

racontpatavi dit: à

J’ai rencontré l’ abbé Pierre avec sa désormais célèbre soutane noire et sa fameuse barbe de travers. Sans parler de sa coupe improbable de cheveux.
Il était d’abord sympathique et chaleureux, il venait prendre les clefs d’ une voiture de location pour visiter des points stratégiques d’ Emmaüs dans le département.
C’était en 1978.

racontpatavi dit: à

C’était en 1978.*

*Et il s’agissait d’une voiture Peugeot.

puck dit: à

@MC l’allégorie du fils prodigue n’a pas de conclusion parce que si vous suivez le fil logique de la narration la seule question qui se pose à la fin c’est : l’aîné va-t-il accepter de participer au festin ?

parce que si l’aîné accepte de participe au festin cela signifie qu’il admet la logique de son père.

parce que le raisonnement du père on peut ne pas être d’accord.

du coup il manque cette résolution comme on dit en musique : la phrase n’est pas résolue.

sur ce coup, malgré tout le respect que j’ai pour vous je sais que j’ai raison parce que vu la quantité de série que je me suis tapé je sais que quand un épisode finit de cette manière c’est pour donner envie de regarder l’épisode suivant !

ça porte un nom en anglais cliff je sais pas quoi genre une « accroche ».

dans cette allégorie tout le monde veut voir l’épisode suivanrt pour savoir si le fils aîné accepte de participer au festin !

Mauvaise pensée dit: à

d’Eribon, et du révolutionnaire du gotha, de la Gasnerie…

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