
Rilke à l’écoute de la mélodie des choses
Bien sûr, il y a le nom de Rilke. Il suffit à lui seul à attirer le regard sur une couverture, en souvenir des Elégies de Duino, de la Lettre à un jeune poète (livre à offrir impérativement à tout jeune candidat à l’écriture d’un livre), des Cahiers de Malte Laurids Brigge, sans oublier le plus célèbre, du moins pour ceux qui n’ont connu Rilke que par ce chant lyrique sur la mort martiale, les soldats des tranchées allemandes qui en firent leur bréviaire, Le Chant de l’amour et de la mort du cornette Christophe Rilke. Mais il n’y a pas que cela. Il faut compter aussi avec l’attirance pour un texte inconnu même par ouï-dire (tant de gens ont lu des livres, mais pas personnellement !). Enfin, la beauté secrète du titre qui agit comme un aimant irrésistible : Notes sur la mélodie des choses (Notizen zur Melodie der Dinge, traduit de l’allemand par Bernard Pautrat, 64 pages, 3,50 euros, Allia). Les pages ne sont pas numérotées mais les chapitres le sont : quarante, longs d’une douzaine de lignes chacun en moyenne.
Rainer Maria Rilke avait 23 ans lorsqu’il a écrit ces fragments poétiques. C’était en 1898 et Lou Salomé était déjà entrée dans sa vie ; le détail a son importance car, comme le signale le traducteur en postface, on sent l’influence de Nietzsche, son ancien amant, dans cette pensée en mouvement, le Nietzsche de la Naissance de la tragédie. Ces Notes peuvent se lire à deux niveaux. Le premier, le plus évident car le plus signalé, relève de la conception théâtrale de l’auteur. Il entend bousculer la scène et ses codes figés (difficile de lire cela sans une pensée pour Bob Wilson qui vient de mourir), ces hommes côte à côte, hâter l’avènement d’un Théâtre d’Art en un temps où d’autres un peu partout (Stanislavski, Gordon Craig, Reinhardt…) veulent aussi en finir avec des conceptions et des traditions (réalisme, déclamation etc) qui ont vécu.
L’autre niveau de lecture nous touche davantage car il est immédiatement universel et intemporel ; la question théâtrale n’apparaît plus alors que comme allégorique de l’existence non comme spectacle mais comme difficulté à être ensemble, à se poser quelque part, thème récurrent chez cet authentique SDF dont on a pu dire qu’il fut le poète de l’indomiciabilité. On y perçoit déjà les premières lueurs de ce que sera son ars poetica. Les thèmes sont déjà là en germe. Et d’abord la solitude, l’art de se laisser choir de la hauteur des mots dans la mélodie une et commune. Ainsi le dit-il en y revenant sans cesse : la mélodie de l’arrière-fond, celle qui sourd tout doucement sous la forêt des rêves une fois absorbée la grande mélodie mêlée aux voix singulières. Rilke invite à se défaire du beaucoup pour n’en garder que l’important, à conserver un équilibre improbable entre la voix d’une heure marquante et la voix d’un groupe de gens.
On le lit, on le relit, on s’en imprègne et tout naturellement, on se prend, à sa suite, à détacher dans la conversation de tous les jours « la ligne vivante qui porte les autres ». Tout le texte de cet évadé permanent est tendu vers l’ample chœur de l’arrière-fond, sa généreuse mélodie, ce paysage que les personnes, leurs mots et leurs gestes dissimulent derrière le rideau de l’atmosphère. Celui qui accèdera à ce fond obscur pour faire partie de la mélodie saura quelle est sa place dans le monde ; il connaîtra la suprême félicité de ne jamais se sentir en trop. Ainsi, la vérité des hommes n’est pas en eux mais derrière eux. Mais qui se retourne pour se chercher dans le paysage ? Ce bref texte de celui qui se voudra un exilé absolu, s’achève par un chapitre que je reproduis ci-dessous, en français et en allemand puisque cette édition est bilingue, afin de vous en donner la musique originale, ce qui est bien le moins pour des Notes sur la mélodie des choses :
« Et ce sont les plus solitaires qui ont la plus grande part à la communauté. J’ai dit plus haut que l’un perçoit plus, l’autre moins, de l’ample mélodie de la vie ; en conséquence, incombe à ce dernier une tâche moindre ou plus médiocre dans le grand orchestre. Qui percevrait toute la mélodie serait tout à la fois le plus solitaire et le plus lié à la communauté. Car il entendrait ce que nul n’entend, et ce pour l’unique raison qu’il comprend en son achèvement, ce dont les autres, tendant l’oreille, ne saisissent que d’obscures bribes ».
« Und gerade die Einsamsten haben den grössten Anteil an der Gemeinsamkeit. Ich sagte früher, dass der eine mehr, der andere weniger von der breiten Lebensmelodie vernimmt ; dem entsprechend fällt ihm auch eine kleinere order geringere Pflicht in dem grossen Orchester zu. Derjenige, welcher die ganze Melodie vernähme, wäre der Einsamste und Gemeinsamste zugleich. Denn er würde hören, was Keiner hört, und doch nur weil er in seiner Vollendung begreift, was die anderen dunkel und lückenhaft erlauschen. »
(« Rainer Maria Rilke » photo D.R.)
1 111 Réponses pour Rilke à l’écoute de la mélodie des choses
« Mûres . Ne ramasser que celles qui sont en hauteur. Les renards ont tendance à pisser dessus. »
exact ! celles qui sont en hauteur les oiseaux font caca dessus et tout le monde sait bien que, pour la santé, le caca d’oiseau c’est moins mauvais que le pipi de renard.
d’où l’intérêt de toujours aller cueillir les mûres avec des enfants ou des nains : comme ils sont petits ils prennent toutes celles qui sont en bas.
Renards. Ce qui a été dit sur les mûres s’applique aux champignons aussi, donc on prend un risque et on prepare une salade ou on les blanchit et on en fait une pôelée. Ou bien, on adopte l’idée d’exploitation et on éradique la concurrence, c’est-à-dire tous les renards, en donnant, par exemple, à tous les cueilleurs de champignons la permission de tirer sur les renards. Ainsi les renards, étant des animaux intelligents, arrêtent de souiller les champignons et les mûres.
comme quoi autant pour les bouquins le réalisme c’est nul autant pour la vie courante c’est utile.
exemple au hasard : un géo politologue de l’école réaliste comme John Mearsheimer dit : si les européens n’avaient pas laissé les américains faire leur coup d’état et leur changement de régime en 2014 en Ukraine que se serait-il passé ?
la réponse est : l’Ukraine aurait gardé tous ses territoires même la Crimée, il n’y aurait pas eu des centaines de milliers de morts, la France continuerait de piquer son Uranium au Niger, l’Europe ne serait pas faillite parce qu’elle aurait de l’énergie russe pas cher, l’Allemagne ne redeviendrait pas la puissance militaire européenne dans le but d’attaquer Kaliningrad en 2027, ce qui aurait évité dans 2 ans un conflit entre l’Allemagne et la Russie qui se finira en 3è guerre mondiale cette fois nucléaire.
et là J. Mearsheimer dit : vu sous cet angle est-ce que ça valait vraiment le coup pour les américains de faire ce coup d’état en 2014 ?
la différence entre l’idéologue et le réaliste c’est que le second pèse le pour et le contre alors que le premier agit sans réfléchir aux conséquences de ses actes.
pour ça que le réalisme c’est le top du top.
mais pour la littérature où le réalisme c’est nul.
Ainsi les renards, étant des animaux intelligents, arrêtent de souiller les champignons et les mûres.
Mais où vont-ils pisser alors ?
Pauvres renards.
C’est ma vie.
Une page non numérotée, mais en vérité c’est la page 165, est écrit (avec la MAJ) : Fiat voluntas Tua.
Je stoppe donc avant le chapitre II.
Trop, c’est trop.
M. a offert ce livre à deux personnes, elle et moi. Je le lis et vais lui rendre. F.avait refusé de me le prêter, puisque, ses livres, il ne les prête pas.
J’en suis page 166
Mon vrai nom est Élisabeth, Adèle Yon.
Pas d’accent sur le E majuscule. Or, elles sont accentuées.
Mon nom dans le livre. Crénom.
Pourquoi laisser tranquille ses livres quand on passe son temps à en accroître la masse, ce qui complète les éléments series manquantes, ou en crée d’autres, complètes ( Les lettres de La Rivière à Bussy! ). Il paraît nécessaire de rappeler qu’un caviardage dure quinze ans, vingt ans, plus si c’est Retz ou St Simon. Bien à vous. MC
Soleil Vert,
En suis là, cinquante au pied de mon lit, cinquante dans l’armoire encastrée dans le mur. La plupart non lus.
Avant hier, alors que vous pourriez vous chaudes larmes, ai décidé fermement que la caisse là, à l’entrée de ma chambre, j’allais tout mettre dans la boîte à livres.
Hier, armée d’un courage certain, ai enlevé une caissette bleue du dessus et inventorié les livres concernés.
Pas question, pas un n’ira dans la boîte à livres, je les garde tous, vais les lire, les mettrait ensuite.
Soleil Vert,
En exergue du bouquin familial de Adèle Yon, un drame, que je ne raconterai pas pour ne pas divulgâcher, mais dont je loue la brutalité de l’entrée en matière : on est scotchée, on veut connaître la suite. (Autre chose que Longtemps, je me suis couché de bonne heure).
De ce drame, restent cinq bouquins
La condition humaine de Malraux.
Un recueil de poèmes de Rimbaud.
Disgrâce de Cœtzee.
Trop c’est trop de Cendrars.
Les mots de Sartre.
Moi, j’en aurai deux, dont Fortune de mer de Joseph Kessel. Mon Joseph. L’autre, pour l’instant Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch de Henry Miller, mais cela pourra évoluer.
Et vous Soleil Vert, quels sont ceux que vous ne pourriez pas, au risque des grands marées ?
alors, Soleil Vert, que vous* pleuriez à chaudes larmes
*sans moi.
La gauche caviar est donc alignée sur Retz, ou Saint Simon.
je les mettrai ensuite, mon courage a deux mains.
St Simon a été occulté pendant un siècle. C’est Louis XVIII qui rend les manuscrits à sa famille. Avant ,on était prié de ne pas s’y intéresser: « uvalet qui écrit sous les toits de Versailles. C’est ce qu’on appelle les Mémoires de Mr de St Simon » Volteire, en service commandé, cité de mémoire in le Siecle de Louis XIV. Clopine, si nous avons e français comme point commun, je ne cause pas le Bourdieu comme vous, d’où ma question , à tout prendre, honnête…
« Mais où vont-ils pisser alors ? »
Nous pouvons leur réserver des places dans la forêt, comme pour les chiens en ville, et leur apprendre à les utiliser avec des coups de fusil.
Cela dit, l’urine peut être éliminée par lavage (eau et vinaigre), mais le véritable risque avec les renards est leur salive, car c’est par elle que la rage se transmet.
Anecdote amusante. Le vétérinaire genevois de mes chiens m’a dit que la rage avait été éradiquée dans le canton de Genève. Je lui ai demandé si c’était aussi le cas dans les bois d’Hermance, et il m’a répondu que oui. Depuis, j’imagine les renards français soumis à un test de santé avant d’entrer en Suisse.
Pour les livres, les bibliothèques publiques sont ravies de les prendre. Pour ceux qui souhaitent les conserver, garde-meuble.
Snoopy, l’original
Garde meuble à paris c’est le coût de la location d’un studio en province
Puck, est-ce que tu biendrais cueillir des mûres avec moi aujourd’hui dans les bois de Chavile.
Je t’attendrai à 14h à la gare. Pantalon jaune, chemise bleu-roi, mocassins en daim, j’aurai un panier en osier à deux compartiments et couvercles.
Ce qu’il est pénible, ce soleil vert. Et gagnagna-qu’est-ce que je vais devenir… mes livres…mes petits restaurants…je pleure et j’ai même pas de mouchoirs. Rhoooo. Je t’enverrais ça en formation chez Wagner, moi. Ce serait vite réglé.
ils n’avaient pas tous grande valeur littéraire, mais étaient ds un etat de conservation parfaite hormis un peu de jaunissement
Pas de dos cassé, couvertures intactes, non cornées. Dégoûté je balance tout sur le trottoir la mairie de Paris les récupérera
Et la mélodie des choses, donc…
« Pantalon jaune, chemise bleu-roi »
Faites gaffe aux drones russes !
Eh bien en ce qui concerne les fameuse » boîtes à livres », figurez-vous qu’un ami ( l’ancien directeur de la librairie-galerie la Hune, boulevard St. Germain ) m’a rapporté mon premier livre publié en 1975. Ce livre est encore en assez bon état et on le trouve en vente chez je ne sais plus qui sur le net…
Cet ami bibliophile avait déjà trouvé un autre exemplaire sur une brocante qu’il a gardé par devers lui en me le faisant dédicacer!
l’ancien directeur de la librairie-galerie la Hune, boulevard St. Germain
Jazzi doit le connaître même s’il est désormais à la retraite.
Oui, Rose, j’y étais. Il faisait très beau. Dans l’autocar du matin, quelqu’un avait lancé, « c’est le soleil d’Austerlitz ». Je me trouvais en face de l’église, sur un petit talus de l’autre côté la route qui longeait le cimetière et par où l’automitrailleuse est arrivée. Autour de moi, un groupe d d’hommes plutôt jeunes, un peu plus âgés que moi. (Pour arriver là, il avait fallu sauter les barrières qui contenaient la foule). Pendant toute la cérémonie, Edgar Faure se tenait comme une statue, à droite du portail, le dos collé au mur. (Il n’était pas compagnon de la libération). La messe était diffusée par haut-parleur. La dissipation des hommes à côté de moi s’est arrêtée au moment du Notre Père qui nous a tous uni dans sa récitation. A la sortie, derrière l’automitrailleuse, Malraux marchait seul, le visage ravagé de tics. Quand tout fut fini, sur la grande prairie qui descendait vers l’ouest, des hommes éparpillés, certains un livre à la main, contemplaient l’horizon.
La mélodie des choses.
J.- F. Angelloz dans son essai sur Rilke paru en 1952 au Mercure de France parle de notre poète comme d’un précurseur de l’expressionnisme plutôt que d’un post romantique ou d’un symboliste.
J’ajoute que je suis totalement opposé à la chasse au renard, un animal d’une exceptionnelle intelligence et très utile.
En ce qui concerne la condition animale, comme dans tous les autres domaines, Touquette n’aura fait que de la m… Si un jour il peut se regarder en face, il aura une grosse surprise. La nullité, la bassesse incarnées.
Fortune de mer de Joseph Kessel. Mon Joseph. L’autre, pour l’instant Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch de Henry Miller, mais cela pourra évoluer.
Excellent choix
La mélodie des choses.
Car nous ne sommes que la pelure et la feuille.
La grande mort, que chacun porte en soi,
voilà le fruit autour duquel tout se meut. (II, 273).
Rilke.
cassé, couvertures intactes, non cornées. Dégoûté je balance tout sur le trottoir la mairie de Paris les récupérera.
Pourvu que quelques frappadingues passent avant la mairie de Paris !
C comme François Bon (?) qui un jour de rage inconte
enable a jeté tous ses la Pléïade dans la benne à ordures !
Mais, qu’ont les hommes ?
Opposé d’ailleurs à toute chasse.
Merci, Soleil Vert.
Du coup, ce matin, je cherche des Joseph dans mon entourage. Pas un, crénom.
Mais mettez-les dans des boîtes à livres Soleil Vert ! Cinquante par cinquante.
Finis nos manteaux en renard. Définitivement fini.
Vedo,
Belle réminiscence.
Y étiez-vous Vedo, par patriotisme ?
J’y suis passée en courant, la voiture pleine de mirabelles, il y a plusieurs années de cela.
Je ne me souviens pas du cimetière. La tombe n’est-elle pas dans la propriété de La Boiserie ?
Ai vu marqué Anne dessus la dalle. Mon cœur serré, elle avait vingt ans. Je crois pouvoir dire qu’elle a été aimée et par son père et par sa mère : ô chance incommensurable ! Ils ont pris soin d’elle, vingt ans.1
La Boisserie, à Colombey.
Dans cet intéressant film, Morland dit que la nature humaine avait changé en 1917. Et il insiste sur cette année précise. Virginia Woolf dans une célèbre phrase de Mr. Bennett and Mrs. Brown, « on or about December 1910 human character changed. »
Nous sommes dans une période semblable. Avant-hier, de passage à Bordeaux, que je découvrais, il m’est arrivé un incident qui vaut bien Virginia Woolf et Morand. À une terrasse de restaurant en face de l’église Saint Pierre, j’engage la conversation avec une inconnue (accompagnée) de 65 ans à la table voisine, au visage agréable et souriant. Dans la conversation polie sur je ne sais plus quoi, quelques remarques sur les choses qui changent. « Tout change, la nature humaine aussi ». Je la laisse continuer sur d’autre sujets, attendant une pause. « –Vous avez dit que la nature humaine est en train de changer. C’est vraiment ce que vous pensez? » « Oui— » et elle se met à parler et à s’expliquer, avec de grosses larmes qui lui coulaient sur les joues. Après d’être essuyée avec son mouchoir, elle a repris son visage.
Rose, de part ma famille, je n’étais pas « gaulliste ». J’étais mu par le sentiment dont parle Marc Bloc à propos du sacre de Reims et de la Fête de la Fédération. (Je n’y suis pas retourné, et d’après Google Maps, la disposition des lieux a un peu changé, mais les tombes sont au même endroit, dans le cimetière communal à côté de l’église. Sur sa fille, ce qu’il en a dit est connu).
« Morland dit que la nature humaine avait changé en 1917. »
ah ça c’est sûr.
perso pour moi, je veux dire personnellement, pour ma part, j’ai vu la nature humaine en Europe totalement changer en 2022.
exemple au hasard : toute cette gauche qui me gonflait par son discours hyper humanisme du genre on est tous des frères, il faut écouter la douce mélodie des choses de l’Autre et de l’Ailleurs, tout ce discours mielleux à la c.n s’est transformé en un autre totalement opposé du genre il faut s’armer pour aller faire la guerre !
en fait je sais pas trop si les gens se rendent bien compte de cette transformation ?
Il n’est pas indispensable de reprendre ma faute de frappe sur le nom de Morand
en fait c’est comme si cette humanité n’était capable que de basculer entre 2 positions extrêmes, d’un côté un humanisme débile et de l’autre un bellicisme hystérique sans être capable de s’arrêter juste au milieu un peu comme le balancier d’une horloge.
je veux dire c’est quand même une expérience hyper bizarre.
au début j’ai mis ça sur le compte du covid genre lun virus qui crée une mutation qui transforme un humaniste en belliciste, mais en fait non, c’est pas une mutation génétique c’est juste une bizarrerie de la nature humaine.
« Il n’est pas indispensable de reprendre ma faute de frappe sur le nom de Morand »
perso je préférais Morland du coup j’ai laissé comme ça.
je vois pas trop l’intérêt de s’extasier sur des mutations humaines de 1917 si c’est pour pas voir celle qu’on a sous le nez.
en principe la littérature ça devrait être un truc qui sert à voir son propre monde dans sa propre époque.
alors qu’à vous lire j’ai plutôt l’impression du contraire, que c’est un truc à s’extasier sur des mutations de 1917 juste pour éviter de voir celles d’aujourd’hui.
je vous trouve de plus en plus bizarres tous.
Cela vous a Un côté centré Morland, (sans Sully!)
pourmapar à 8h40
irait dans ce sens la lettre de Rilke adressée en 1915 à Ludwig von Ficker, l’ami de Trakl, à propos de Helian et de « Sebastian im Traum » — à laquelle s’était intéressé Gustave Roud, traducteur de Trakl.
Mais Rémy Colombat, convoquant le même passage (dans un article consacré, il est vrai, aux embarrassants Fünf Gesänge de RMR) soulignait plutôt le contraste entre les esthétiques des deux poètes :
https://books.openedition.org/apu/14718?lang=fr
perso déjà avant un pseudo socialiste ou un écolo qui me pompait l’air avant avec son humanisme genre il faut écouter la douce mélodie des choses de l’Autre et de l’Ailleurs.
aujourd’hui s’il revient et qu’il me pompe l’air avec son même discours débile alors qu’entre temps il m’a montré son côté obscur genre belliciste hystérique limite je me marre genre un rire dionysiaque.
« Dans cet intéressant film, Morland dit que la nature humaine avait changé en 1917. »
Chacun a le droit de dire sa bêtise : le massacre n’est pas la trouvaille récente de quelques humanistes — animés par des bons sentiments —. Pour certains, le 17 est une date historique, mais c’est surtout une occasion poétique, comme le Titanic.
Le chef d’oeuvre de Toulouse-Lautrec date de 1890.
après il y aura toujours des trucs bizarres je veux dire des bizarreries historiques.
exemple au hasard : dans l’effectif du contingent de la Légion Etrangères qui combattait pour la France en Indochine il y en avait 10% qui étaient d’anciens Waffen SS.
10% de Waffen SS c’était exactement le même pourcentage que dans l’armée allemande.
après est-ce que c’est bizarre ou normal ? en fait la frontière entre le bizarre et le normal n’est jamais très claire.
Vedo
Si ce n’est pas intrusif, les explications qui vont avec les grosses larmes ?
du coup on se retrouve dans la situation assez étrange de régler des comptes avec des types comme Maurras et en même temps de recruter des Waffen SS pour combattre pour la France.
c’est quoi le pire ? j’en sais trop rien.
Vedo
Pour romain, c’était son blouson d’aviateur.
Sur les lieux, je vais aller vérifier sur Google Map. Suis assez sidérée puisque je ne suis pas allée au cimetière. À plus tard.
Le scandale de « Rêve d’Égypte » date du 3 janvier 1907. Ce que ne dit pas la courte séquence audio de France Inter c’est que Willy était présent, hué et traité de cocu. (Alors qu’il était divorcé de Colette.)
Par contre dans mon souvenir, il est au balcon pendant la représentation et le chahut. Ce qui suppose que le Moulin-Rouge où Colette jouait la pantomime avec Mathilde de Morny n’est plus le même que le Moulin-Rouge peint par Toulouse-Lautrec qui n’est à tout prendre qu’une vaste salle avec un buffet.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/un-ete-avec-colette/j-appartiens-a-missy-8304198
Vedo
J’ai trouvé cela sur le sentiment dont parle Marc Bloch
M. Bloch : les Français « qui ne comprendront jamais l’histoire de France » https://share.google/DdCM77IX3rp3dGYtC
Sur le plan de la périodisation littéraire du moins, le changement amorcé en 1917, ce moment de « prodigieuses germinations » (Morand), « de sang et de sève » (Cocteau, dans une lettre au même), caractérisé par la reviviscence créatrice et l’expérimentation (ainsi que par une forme de « jusqu’au-boutisme »), tout particulièrement dans le roman, ce Modernisme de langue française des Années folles s’affaiblira voire s’éteindra avec elles.
Il y aura basculement dans « le temps des engagements » à l’occasion d’une autre « année décisive » (Benjamin Crémieux), 1930.
Les mêmes écrivains se tourneront pour la plupart vers d’autres genres, notamment le reportage — et les critiques auront vite fait de juger « surannées », « datées » ou même « complaisantes » les productions de cette période.
Voir la formidable étude d’Émilien Sermier, Une Saison dans le roman (Corti, « les essais »)
« La mélodie des choses. »
Nous aurions déjà dû nous attarder sur le désir de communitas du poète, et nous demander quelles sont les choses évoquées par Rilke : elles sont hors du temps, elles n’ont pas de voix, elles sont éphémères, elles nient la possession *, elles vivent au delà de l’interstice de l’arrière-plan. Je pense que Notes sur la mélodie des choses n’est rien d’autre qu’une œuvre inachevée, une ébauche, car je crois qu’il n’a pas œuvré ici à dépasser l’opposition sujet/objet, ni à s’échapper du cercle métaphysique de la subjectivité en créant une coïncidence d’ouvertures entre le soi et le monde. Il faut également tenir compte de l’influence orientale, notamment bouddhiste, sur sa subjectivité. En bref, trop de terrain à couvrir pour l’espace de commentaire.
* « Le sentiment de possession qui fut pré alexandrin. », in Sentimiento Nuevo, Franco Battiato, 2016
Je remets le final du film de Renoir. Je ne sais pas s’il s’est attaché à l’exactitude de la représentation des lieux.
Ce que représente Renoir c’est le monde de son père bien sûr.
Le Moulin-Rouge fondé en 1889 (un an avant le tableau de Toulouse-Lautrec) par Oller qui voulait offrir un lieu à sa clientèle huppé, qui souhaitait s’encanailler.
Rodin, Van Gogh et Cézanne un triptyque de choix pour l’épanouissement de Rilke.
Un point d’interrogation oublié :
«… elles sont hors du temps, elles n’ont pas de voix, elles sont éphémères, elles nient la possession *, elles vivent au-delà de l’interstice de l’arrière-plan ? »
Pardon, etc.
Mélodrame bouquins, terminé.
Dieu m’est apparu et m’a indiqué une solution d’herbergement
Non sans ajouter, D. ce faux chrétien ne perd rien pour attendre.
Du coup comme Desproges j’ai repris deux fois des moules.
Dieu m’est apparu et m’a indiqué une solution d’hébergement.
Soleil Vert,
Bravo !
Vos livres sur le trottoir, j’ai mangé moitié du chile con carne !
Rainer Maria Rilke regarde Cézanne [1]
» Cézanne s’inscrit entre deux poètes qu’il ne devait jamais rencontrer : Baudelaire pour lequel le peintre voua une profonde admiration et vis-à-vis duquel il entendit situer son œuvre picturale, Rilke qui ne devait découvrir l’œuvre du peintre qu’au début du vingtième siècle, sans jamais rencontrer l’homme encore vivant jusqu’en 1906. Or , de manière étonnante, Rilke apprend combien Cézanne vouait un véritable culte vis-à-vis de Baudelaire : « Tu jugeras de mon émotion en apprenant que Cézanne, dans ses dernières années, savait encore par cœur et pouvait réciter sans omettre un mot justement ce poème, La Charogne de Baudelaire » (lettre à Clara, du 19 octobre 1907). Et Rilke de rappeler que lui-même avait fait référence à ce poème de Baudelaire dans ses Cahiers de Malte Laurids Brigge, ouvrage commencé dès 1904 !
https://www.societe-cezanne.fr/2013/12/18/rainer-maria-rilke-regarde-cezanne/
» Etonnamment, l’un des mérites majeurs que Rilke reconnaît à l’œuvre de Cezanne, c’est son silence, sa manière de recueillir en elle-même loin de tous les discours. Il reprochait un peu à Van Gogh de trop écrire, de trop parler de sa peinture. Il admire d’emblée Cezanne du fait que ce dernier ne sait que balbutier : « Un peintre qui écrivait, (Rilke fait référence ici à Emile Bernard) donc un peintre qui n’en était pas un, a voulu inciter Cezanne à s’expliquer (…) quand on lit les quelques lettres du vieillard, on constate qu’il en est resté à une ébauche maladroite (…) Les phrases où il s’y efforce s’étirent, s’embrouillent, se hérissent, se nouent (…) [2] » Et ce que Rilke dit des natures mortes de Cezanne (« ses natures mortes sont miraculeusement absorbées en elles-mêmes ») s’applique d’abord à l’homme qui avoue à la fin de sa vie : « la peinture est ce qui me vaut le mieux »(Lettre à son fils, 26 août 1906)[3]. Et nous pouvons être certain que Rilke n’aurait pu s’accorder à l’œuvre d’un démiurge comme Picasso, parce que celui-ci était capable de tout faire, de tout absorber, de tout reconstruire. Il aime Cezanne parce que « humble et colossal », selon une expression que ce dernier avait employé pour qualifier Pissarro (Lettre à Emile Bernard. Aix, 1905).[4] Ainsi Cezanne est peintre comme Rilke est poète, c’est-à-dire absolument, dans l’opiniâtreté d’un travail de soumission à son art. Toute création implique distance, éloignement, solitude, abandon. Baudelaire voulait aller au fond du gouffre. Rilke s’est lui-même tenu à distance de Clara, installé à Paris qui n’était pas sa ville (comme elle n’était pas celle de Cezanne) et Rilke achèvera sa méditation sur Cezanne en retournant à, comme Cezanne achève son parcours pictural en revenant en Provence ! »
https://www.societe-cezanne.fr/2013/12/18/rainer-maria-rilke-regarde-cezanne/
Dans une lettre du 18 octobre 1907 à Mme. Claire Rilke, revenant sur son initiation à Cézanne, Rilke précise son point de vue et son hésitation à consacrer au peintre d’ d’ Aix une monographie.
» Ce n’est pas la peinture que j’étudie ( car en dépit de tout, je reste très indécis en face des tableaux et je n’apprends que difficilement à distinguer les bons des moins bons, et je confonds sans cesse les récents et les anciens). C’est la conversion (die Wendung) dans cette peinture que je reconnus, parce que je l’ai moi-même atteinte dans mon travail ou je m’en suis de quelque manière approché, préparé sans doute depuis longtemps à cet évènement dont dépendent tant de choses. » (XI, 395).
Disgrâce de Cœtzee.
rose dit: 5 août 2025 à 6h41
Une amie m’a recommandé de lire ce livre, vrai chef-d’oeuvre selon elle (de goût littéraire assez fiable).
Quelqu’un l’a lu et confirme?
Dégoûté je balance tout sur le trottoir la mairie de Paris les récupérera
Soleil vert dit: 5 août 2025 à 8h19
Tu aurais pu les mettre dans les « boîtes à livres » qu’il y a partout à Paris (sur le Net on trouve la carte des emplacements). Il y a aussi des « dépôts » où on peut tout donner; eux ils recyclent ou vendent dans une boutique à côté à des prix dérisoires (livres, cds, dvds, jouets, habits, bibelots, appareils de toute sorte…). Au 46-50, Rue des Rigoles il y en a un (La Ressource de Belleville) qui marche très fort (fermé en août). J’y ai trouvé des Pléiades a 4 € (un St.Simon que je n’avais pas) et de très bons cds à 1 €.
Boulinier (ceux qui restent) ne te les achetait pas 20 centimes pièce comme ils faisaient avant?
« Disgrâce de Cœtzee.
rose dit: 5 août 2025 à 6h41
Une amie m’a recommandé de lire ce livre, vrai chef-d’oeuvre selon elle (de goût littéraire assez fiable).
Quelqu’un l’a lu et confirme? »
yes ! livre contre la vision manichéiste très intéressant.
j’allais dire qui refuse de voir les choses en noir et blanc sauf que pour l’Afrique du sud vaut mieux parler de manichéisme que de vision en noir et blanc.
réflexions aussi sur la question de la culpabilité.
et aussi sur la confrontation entre « idéalité » et « réalisme »
aussi sur l’innocence : c’est quoi être innocent, tous les passages sur les chiens et le chenil sont bien vus parce qu’ils sont comme une mise en abîme de la question sociale post apartheid.
sur ce coup Coetzee s’est carrément surpassé comparé à ses autres bouquins dont certains sont carrément chiants.
Rose,
Bizarre que vous ayez manqué la tombe. Pour les explications de la Voisine en pleurs, ce serait trop long. Je lui ai envoyé un courriel, mais elle n’a pas répondu. (L’adresse est correcte, sinon le courriel me serait revenue).
Puck
Morland était, comme vous savez, le nom de guerre de Mitterand. Mon subconscient a du diriger ma faute de frappe.
Renato,
La halte à Raron sur le chemin de Zermatt, nous avons fait le même voyage (moi en hiver). Sur 1917, Morand n’a pas du tout dit une bêtise, surtout dans le context de ce dont il parlait. Il rejoint Virginia Woolf, Zweig et d’autres. Chacun remarque le tournant à son moment particulier. Sur ce tournant, voir l’excellent livre de Modris Eksteins, “Rites of Spring: The Great War and the Birth of the Modern Age”.
Merci pour le commentaire sur Rilke. Le niveau monte!
Dans le livre d’Ecksteins, une anecdote m’avait frappé. Pour compléter ma mémoire, j’ai interrogé Chatgpt qui n’a pas pu répondre. J’ai posé la même question (avec les mêmes informations) à Deepseek qui a répondu:
« The story goes that during the German advance in 1914, an officer—sometimes identified as a musician or artist in civilian life—entered an abandoned French château, sat at a grand piano, and played a piece by Chopin (often mentioned as the « Funeral March » from Chopin’s Piano Sonata No. 2). After finishing, he closed the piano lid, rejoined his unit, and marched off to the front, where he was presumably killed soon after.
»
Je ne suis pas sûr qu’il s’agissait de la Marche Funèbre. Avec les indications du livre, il me semble qu’on peut retrouver le château.
Le texte du livre insistait sur le sentiment de satisfaction mentale et physique avant de repartir au front. Je comprends cela très bien.
Cela m’ai rappelé le fameux tableau de Werner (sur une scène en fait très différente et lors de la guerre précédente): https://www.flickr.com/photos/dalbera/36952864486
Ce n’est pas le caractère humain qui a changé, Vedo, mais plutôt l’interaction des gènes entre eux et avec l’environnement, donc la perception. De plus, ce changement n’a pas affecté tous les membres de l’espèce, puisque, si cela avait été le cas, nous n’aurions pas connu les fascismes (italien, russe, allemand). De plus, chacun choisit la date qui lui convient le mieux : 1909, 1910, 1916, 1917. Cependant, le processus a en réalité commencé bien plus tôt : chacun aime simplement s’intégrer dans un segment de l’histoire qui lui est cher.
P.S.
Je fais ce voyage deux fois par an, à la fin de l’hiver et à la fin de l’été.
(Ensuite, Vedo, chacun a ses propres références, pour moi par exemple c’était quand LvB a cassé la grosse caisse, même si je sais que c’est arbitraire.)
« Disgrâce de Cœtzee. »
question aussi sur l’héritage et la transmission : peut-on transmettre une terre dénuée de tout l’aspect immatériel qu’elle charrie avec elle ?
un enfant peut-il accepter d’être puni pour des crimes par d’autres juste parce qu’il a la même couleur de peau ?
le gouvernement anglais peut-il choisir la petite fille d’un type qui commandait un camp d’extermination nazi où sont morts 2 millions de juifs en Ukraine pour diriger son service de renseignement juste parce qu’ils sont en guerre contre la Russie ?
c’est comme si la France donnait la direction de la dgsi à la fille de Klaus Barbie.
sérieux on croit rêver.
les journalistes ont fait tout un barouf parce qu’elon musk a fait un signe qui ressemblait au salut nazi et par contre là ils s’en tapent tous complet.
notre civilisation traverse une énorme crise morale.
je sais pas trop ce que Rilke en penserait mais là ça craint.
et c’est pas notre Churchill ukrainien qui va venir nous sauver…
c’est marrant le rôle des femmes quand les trucs partent en couille : les ukrainiens de la fameuse 3è brigade sont venus dans une ville recruter tous les mecs qu’ils ont trouvé dans la rue, ils les ont parqués dans un stade foot genre rafle du vel d’hiv et le soir les femmes sont allés les délivrer ! et les meufs elles faisaient face aux tatoués d’Azov et elles se sont pas dégonflées elles les ont tous libérés !
Le texte du livre insistait sur le sentiment de satisfaction mentale et physique avant de repartir au front. Je comprends cela très bien.
Vedo dit: 5 août 2025 à 13h09
Parce que tu as déjà fait la guerre et tu es pianiste?
A 20 centimes pièces il vaut mieux les brûler cet hiver dans la cheminée, les livres. Ça nous fait du 150 euros la stère de pléiade à peu de choses près, c’est pas si mal.
Renard e loup, ironie bien à part.
Il existe une ambivalence dans l’imaginaire à propos du renard. D’un côté, il est problématique car il voue une véritable passion à la volaille ; de l’autre, il a toujours été admiré pour sa beauté et sa ruse (Ésope Fable 124, Index Perry). On ne se rend jamais compte de son utilité pour l’écosystème, dont il maintient l’équilibre en tuant de grandes quantités de souris, nous évitant ainsi de recourir à des doses inconsidérées de poison à rats pour lutter contre leur invasion.
Malgré les craintes des froussards et des utilitaristes rétrogrades, les loups ont leur place dans la nature, car ils exercent une sélection naturelle sur le gibier, assurant ainsi la santé génétique à long terme des populations (voir l’exemple de Yellowstone). Ils modifient aussi le comportement de leurs proies, qui adoptent des tactiques anti-prédation en se dispersant uniformément sur le territoire et limitant au strict minimum leur présence dans les espaces ouverts (pâturages, champs). Ce comportement réduit les dégâts causés par les herbivores et certains omnivores aux forêts et aux cultures. De plus, les loups sont des animaux territoriaux qui, pour survivre et assurer à la meute un approvisionnement alimentaire fiable, ont tendance à occuper des territoires bien plus vastes que nécessaire : la taille de leur territoire dépend du nombre de proies disponibles. Une fois les meutes établies, la population de loups reste stable dans le temps.
De toute façon, Renato (au fait, je crois vous devoir des excuses, même si je ne sais plus trop pour quoi, m’enfin, acceptez-les je vous en prie) ce n’est ni un renard, ni une poule le problème : le problème, ce sont les êtres humains. C’est nous, hommes femmes confondus (un peu moins les femmes puisque dominées depuis x temps). Les renards pissent sur nos mûres. Qui a décidé que c’était les nôtres ?
« 11 septembre, rue TouilIer.
C’est donc ici que les gens viennent pour vivre ? Je serais plutôt tenté de croire que c’est ici que l’on meurt. Je suis sorti. J’ai vu des hôpitaux. J’ai vu un homme qui chancelait et s’affaissa (…) »
Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
Au 11 de la rue Toullier, dans le 5e arrondissement de Paris, une plaque rappelle que le grand Rilke habita le lieu en 1902, comme il est évoqué dans son texte.
Difficile d’oublier, comme l’écrivait Karl Krauss, à quelle vitesse le pays des poètes et des penseurs (Dichter und Denker) est devenu celui des juges et des bourreaux (Richter und Henker).
Rions encore un peu
Gallimard, François Bon, Ernest Hemingway: la nouvelle traduction du « Vieil homme et la mer » s’attire les foudres de l’éditeur …
Les gardiens des droits de la littérature n’ont décidément rien à envier aux toutes puissantes majors de la musique. François Bon, éditeur d’ouvrages numériques sur son site Publie.net, vient de recevoir une injonction de Gallimard qui le presse de retirer une de ces publications.
Elle concerne Le vieil homme et la mer, écrit par Ernest Hemingway en 1952, dont François Bon propose une traduction de ses soins depuis la semaine dernière. D’après le courrier des célèbres éditions, ces dernières « sont propriétaires des droits d’édition (y compris des droits d’édition au format numérique) pour cet ouvrage », dont « la publication et la commercialisation » « constituent un acte de contrefaçon ». (…)
En représailles, François Bon affirme sur Twitter avoir jeté à la poubelle ses 156 volumes de la Pléiade. (…) »
Vedo,
Tu es un pitoyable vantard et un ridicule m’as-tu-vu !
Tu me rappelles quelqu’un.
Et Joyce comment va-t-il ?!
Ah ce prétentieux de Bloomie !
« Optez pour les mûres de mûrier »
tout à fait Jeannot Lapin !!!
tu as oublié « sauvages » : Optez pour les mûres de mûrier sauvages.
tu dis ça parce que comme tu vas faire tes courses t’as vu l’explosion du prix des fruits et légumes.
tu sais c’est pourquoi la raison ? c’est à cause des engrais : l’Europe a stoppé l’importation des engrais russes pour ne pas financer leur effort de guerre.
du coup le prix de l’engrais a explosé et du coup celui des fruits, légumes et autres végétaux et céréales aussi !
d’où la redécouverte en Europe de la cueillette des fruits sauvages, sauf qu’à ce rythme va falloir te battre pour récupérer une mûre ou une figue sauvage.
sauf que t’auras pas le choix : quand il restera 3 mûres et 2 figues pour nourrir une ville de 600 mille habitants alors ce sera la guerre !
et là il faudra financer cet effort de guerre si tu veux récupérer tes figues Jeannot parce que le combat s’annonce féroce.
qui aurait prédit, en février 2014, quand Victoria Nuland distribuait gentiment ses cookies tout chauds sortis du four dans les rues de Kiev que tout cela se terminerait par une guerre de la figue qui saignerait toute l’Europe !
en principe le nom qu’on donne à ce genre de truc c’est l’effet papillon : ça commence par une distribution de cookies et çà se termine dans un bain de sang pour récupérer une figue pour nourrir sa famille…
Tout le monde sait que la Légion Etrangère accueille tous les bannis quelque soit leur passé. Il suffit d’avoir un casier judiciaire « presque vierge ».
Ta remarque est donc stupide puck.
T’as pas le cul sorti des ronces, keupu
Et le gouvernement anglais peut choisir qui il veut pour diriger ses services du moment que cette femme a les compétences et que son intégrité personnelle est sans taches.
Depuis quand est on responsable des crimes de son grand père, puck?
Il ne s’agit pas d’exterminer les loups Renato, mais de les dissuader radicalement d’approcher les troupeaux.
C’est pourtant facile à comprendre.
A 20 centimes pièces il vaut mieux les brûler cet hiver dans la cheminée, les livres. Ça nous fait du 150 euros la stère de pléiade à peu de choses près, c’est pas si mal.
D. dit: 5 août 2025 à 14h38
Les pléiades sont payées beaucoup plus chères (en fonction de leur état). Dans un bon état, chez Gibert on les paye peu-près un quart du prix neuf.
Au 11 de la rue Toullier, dans le 5e arrondissement de Paris, une plaque rappelle que le grand Rilke habita le lieu en 1902, comme il est évoqué dans son texte.
Sybil Pythie dit: 5 août 2025 à 16h14
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_Toullier#/media/Fichier:Plaque_Rainer_Maria_Rilke,_11_rue_Toullier,_Paris_5e.jpg
Pourquoi le grand Rilke ?
Combien mesurait-il ?
Vous savez, Closer, renato ne comprend bien que tout ce qui est très sophistiqué.
Les choses simples, ce n’est pas possible.
Oui en effet il mesurait 1m 85 pour de vrai, le grand Rilke.
Je crois que je vais commencer à travailler un peu, maintenant que j’apprends à voir […] Car les vers ne sont pas, comme certains croient, des sentiments (on les a toujours assez tôt), ce sont des expériences. Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup […], il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs eux-mêmes ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.
Rainer Marie Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1904-1910), trad. M. Betz, Œuvres, 1. Proses, éd. P de Man, Le Seuil, 1966, p.559-560
C’est pourtant facile à comprendre
Pas si facile à effectuer.
On peut très bien cohabiter avec le loup, closer, il suffit de savoir se comporter, mais ce « détail » n’est certainement pas le souci de ceux qui n’ont en tête que l’idée d’exploitation.
Voici un guide pratique pour ceux qui vivent dans des régions où les loups sont présents :
Ne pas garder les chiens enchaînés.
Éviter de laisser de la nourriture aux animaux sauvages.
Garder les animaux domestiques à l’intérieur la nuit.
Éviter de laisser des restes d’animaux près des habitations.
Ne pas laisser de déchets organiques (placentas, carcasses) dans les tas de fumier, près des étables ou près des troupeaux.
Ne pas laisser de nourriture non consommée dans les colonies de chats.
Pour les troupeaux, en plus de la présence d’un ou plus berger consciencieux, il y a les clôtures électriques mobiles, et les chiens de berger dont la nourriture et les frais vétérinaires devraient faire l’objet d’une exonération fiscale (frais de fonctionnement de l’entreprise).
Ici l’information d’une préfecture italienne relatif aux « Bonne pratiques pour une coexistence avec les loups en milieu agricole et humanisé » (il faudra traduire) :
Ah ce prétentieux de Bloomie
Si l’identification est juste, nous allons pouvoir lire toutes les fables du monde. Ce cher internaute aux mille et une aventures serties dans une seule vie.
Certes, n’importe quel idiot peut tirer avec un fusil, closer, mais utiliser un minimum d’intelligence n’est pas à la portée de tout le monde.
Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup […], il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient.
Rainer Marie Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
Chantal dit: 5 août 2025 à 17h53
Rilke oublie l’essentiel: pour écrire un seul vers il faut en avoir lu beaucoup. En outre, 99’99 % de grands poètes n’ont jamais entendu « de cris de femmes hurlant en mal d’enfant ».
Rilke est un très grand poète, mais il y a beaucoup de blablabla pseudo-lyrique dans pas mal de ses écrits.
Renato, à la fin de l’hiver et à la fin de l’été, vous faites peut-être des ascensions très différentes. Lesquelles? (Vous n’êtes pas obligé de répondre, il n’y a que les réponses qui sont indiscrètes.
B. J’attendais mieux de vous… Tant pis.
Bon, revenons sur terre parmi les humains.
Julia Margaret Cameron, portrait de Julia Jackson, mère de Virginia Woolf et Vanessa Bell, 1867.
https://awarewomenartists.com/artiste/julia-margaret-cameron/
Vedo, si D ne trompe, alors je vous présente des excuses, dans le cas contraire, je ne retire rien de ma remarque. Ce que conte bloom est pour moi assez invraisemblable. Ce n’est qu’un avis et l’on peut aimer les fables mais quand le conteur fait passer ce qui pour moi me paraît comme inventions, c’est d’un autre ressort. Mais j’avais donné, il y a longtemps, mon point de vue sur cette production qui relève peut-être d’une tentative ou tentation litteraire.
Vedo, si vous aviez vingt ans aux obsèques du grand Charles, vous êtes âgé de 75 ans à peu près. Je vous voyais plus jeune et en essayant de vous situer dans le temps j’ai pensé en me marrant que cela pourrait ressembler aux fameux problèmes qui étaient soumis aux enfants jadis: sachant que le train est parti à telle heure, etc etc.
Quant à » mieux de vous » , je suis une plébéienne et d’ailleurs que fais-je ici munie de trois livres et demi lus comme actif.
le niveau monte tellement que je n’ai plus pied (I’m out of my depth) : comment faut-il comprendre « au delà de l’interstice de l’arrière-plan » ? (renato 10h 33)
B., excuses bien acceptées. )) Je n’ai jamais raconté quelque chose d’inventé sur ce blog. (Aussi, je ne n’appréciais pas tellement Bloom qui acceptait la Fête de la Fédération, mais rejetait le sacre de Reims, et je n’ai jamais lu une ligne de Joyce).
B, qu’est-ce que c’est égal, le nombre de livres que vous avez lus. Seul compte ce que vous écrivez.
Si vous allez à Trieste, ne manquez pas le Sentier Rilke. Autrefois connu sous le nom de Promenade des Duino, c’est un parcours incontournable qui traverse la réserve régionale de Duino, une petite zone à l’ouest de Trieste, où est protègée une étendue de maquis méditerranéen surplombant une haute falaise calcaire. Il semble que Rilke, lors d’une promenade sur le chemin entre Duino et Sistiana, par une journée glaciale, ait eu l’inspiration pour les premiers vers des Élégies de Duino.
Je me souviens que Patrice Modiano faisait très grand cas des Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Marie Rilke…
à vue de pays , à propos de « au delà de l’interstice de l’arrière-plan »
Allusion à l’exploration d’un espace liminal (l’interstice) situé dans un contexte sous-jacent ou moins visible, caché derrière le décor.
Cela dit, le post de 10h33 (point d’interrogation) est une correction du post de 10h07 que je vous invite à relire.
@rose
Dans une réponse a un message de condoléances reçu au décès de sa fille ,de Gaulle a écrit cette phrase , qui avec pudeur et émotion dit beaucoup en peu de mots .j:
« notre fille, trop tôt disparue etait une enfant sans espérance, et en cela d’autant plus chère à ses parents.
comment faut-il comprendre « au delà de l’interstice de l’arrière-plan » ?
Je me suis posé la même question que vous,
*à vue de pays dit: 5 août 2025 à 18h41
Mais nous avons un guide touristique doublé d’ un spécialiste des loups, alors pourquoi se faire du souci!:)
que comprendre au : « Et situé dans un contexte sous-jacent »?
La présence du loup est débattue en Italie depuis les années septante, rendant impossible toute tentative d’évasion.
Quiconque est allé à Trieste a au moins entendu parler du sentier Rilke, tout comme il a entendu parler du Sentier Robert Walser s’il est allé à Herisau, dans le canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures.
« que comprendre au : « Et situé dans un contexte sous-jacent »? »
Un petit effort d’analyse ne coûte rien, par exemple :
1. « Au-delà » : expression qui désigne un espace, une réalité ou une idée qui transcende ou dépasse une limite donnée. Elle évoque souvent quelque chose de plus profond, d’inaccessible ou de métaphysique.
2. « L’interstice » : un interstice est un espace étroit, une fissure ou un intervalle entre deux choses. Métaphoriquement, il peut représenter un entre-deux, une zone liminale ou un passage subtil entre deux réalités, concepts ou dimensions.
3. « L’arrière-plan » : référence à ce qui se trouve en retrait, en second plan, que ce soit littéralement (dans une image, une scène) ou figurativement (le contexte sous-jacent, les motivations cachées, etc.).
D’autres remarques ?
Quand même, il y a une vrai corrélation existentielle entre l’ humain, l’animal et le minéral chez Rilke qui rejoint les recherches en métaphysique contemporaine.
On peut relever le dernier ouvrage du philosophe Frédéric Nef intitulé L’esprit vivant de la nature – l’âme et la matière – publié
récemment aux éditions du Cerf.
Et peut y joindre son formidable essai: La mort n’existe pas Mourir – être mort – ressusciter aux mêmes éditions du Cerf 2021.
Ce dernier essai se termine par Un chapitre intitulé 3- De la mort de l’animal à ma mort.
Il s’agit de l’analyse d’ un extrait du livre VIIIe Elégie et de la critique par F. Nef (pp 341 à 346 ) de l’interprétation de Heidegger de ce magnifique poème.
Et on peut y joindre…
Aux origines de la femme-renarde en Chine [article]
https://www.persee.fr/doc/emong_0766-5075_1984_num_15_1_994
Puis il y a La Femme changée en renard :
« D’autres remarques ? »
Non,merci, dottore renato, c’est très clair !
Le poème cité par F. Nef :
De tous ses yeux la créature
voit l’ Ouvert. Seuls nos yeux
sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issu.
[…]
Ce qui est au-dehors nous le connaissons
que par les yeux de l’animal. Car de l’enfance
on nous retourne et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert, qui dans la vue
de l’animal est si profond. Libre de mort.
Nous qui ne voyons qu’elle, alors que l’animal
libre est toujours au-delà de sa fin :
il va vers Dieu ; et quand il marche,
c’est dans l’éternité, comme coule une source.
[Autre traduction : elle va d’un pas éternel,
comme s’écoulent les fontaines]
[…]
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent
à l’infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l’on respire,
que l’on sait infinie et jamais ne désire.
Il arrive qu’enfant l’on s’y perd en silence,
on vous secoue.
[…]
Ou tel mourant devient cela.
Car tout près de la mort on ne voit plus la mort
mais au-delà, avec le grand regard de l’animal,
peut-être.
[…]
Tel celui qui, s’en allant, fait halte
sur le dernier coteau d’où sa vallée entière
s’offre une fois encore, se retourne et s’attarde,
tel nous vivons en congé sans cesse.
[VIIIe Elégie]
« notre fille, trop tôt disparue etait une enfant sans espérance, et en cela d’autant plus chère à ses parents. »
Oui, tout est dit et joliement écrit, Rosanette !
Quels sont les écrivains de prédilection du général De Gaulle ?
F. Nef écrit :
Rilke voit dans l’animal un familier de l’ Ouvert (das Offene), qui affronte la mort avec plus de courage, de noblesse et d’ingénuité que la plupart des hommes, parce qu’en fait il est au-delà de la mort, c’est-à-dire non dans une survie anticipée, mais dans l’ Ouvert au-delà des oppositions catégorielles, à la différence de l’ Être, mais aussi en-deçà de la mort.(page 341)
Barrès, dear Baroz
» Heidegger à critiqué cette notion rilkéenne de l’ Ouvert en le réduisant à un biologisme primaire, proche partiellement du vitalisme spiritualiste bergsonien, qui favoriserait l’animalisme, c’est-à-dire penser l’homme à partir de son animalité. »
F. Nef, opus cité page 342.
merci pourmapar, pour le poème … l’Ouvert ;), vous semblez mieux que quiconque ici avoir saisi la musique de Rilke.
pour les cahiers il y a pas mal de liens possibles donc je laisse les lecteurs ou lectrices s’y plonger, ma cueillette ayant été fructueuse, les mûres baignent à présent dans un sucre blond avec une pointe de Tsipouro, demain je ferai ma confiture, désolée pour les renards et les oiseaux, il y en avait une telle profusion que je ne pense pas avoir privé quiconque de vivant … un peu marre des défaitistes sermonneurs permanents.
Puisque je ne cherchais pas à entamer une carrière académique, je n’ai pas trouvé nécessaire d’entreprendre un programme de doctorat, Jazzi.
Pour Heidegger l’animal met les choses de côté ; il évite ; il ne fait pas face.
[…]
Au contraire il nous semble que l’ Ouvert est le milieu où est surmontée l’opposition entre animalité et humanité. L’ homme clôture et perd ce milieu dans lequel l’animal contemple la mort – que l’homme ne peut apercevoir que de dos – ceci s’oppose à cette définition heidegerrienne de l’essence de l’animal comme »accaparement ». En ce sens l’ Ouvert est au-delà des oppositions binaires; il n’est ni dedans, ni dehors, ni limité, ni illimité. »
Pour Rilke la mort est essentiellement affirmation, contrairement à l’idée selon laquelle elle serait une négation de la vie, qui selon une symétrie superficielle serait, elle, affirmative :
» La vie se hâte de dire : Oui et Non. Elle la mort, est celle qui authentiquement dir Oui. »
Rilke trouve arrogante cette certitude de la victoire sur lamort : surmonter c’est tout ce qu’on peut espérer, et non vaicre : (Wer spricht vonSiegen? Überstehen ist alles) » qui parle de vaincre? Surmonter c’est tout ».
F. Nef.
dit – vaincre –
Frédéric Nef poursuit son commentaire :
» Il ne s’agit donc pas de vaincre la mort mais de la surmonter, non en étant aux prises avec elle, mais en l’enjambant, en faisant de la mort ma mort, c’est-à-dire en sortant de mon rôle de spectateur du mourir et de l’ être mort – ce qui est le cas quand j’assiste à la mort d’ autrui, ou peut-être quand j’assiste à ma mort, si j’en suis le spectateur privilégié. La mort pour Rilke en effet et essentiellement ma mort, dont je ne peux être le sprctateur; elle mûrit en moi – et littéralement j’enfante la mort(ou ma mort?) :
Donne à cet homme un long mûrissement
[…] Demande-lui alors d’attendre l’ heure
Où il enfantera la mort, la souveraine,
Solitaire et murmurante comme un parc,
Comme quelqu’un qui au loin a mûri.
( Le livre du Pèlerinage, p 117).
La vie consiste à semer les graines de ma mort :
De la terre chaude de ton cœur
Tu as déterré les semences encore vertes
D’où la mort devait pousser, la tienne,
Ta mort près de ta vie
Et tu mangeas les graines de la mort
Comme toutes les autres, tu mangeas ses graines
Et il t’en resta un goût de douceur dans la bouche.
Requiem, p.317.
» Cette certitude que j’abrite en moi ma mort ( nous dit encore Frédéric nef) est présente dans les quasi-autobiographiques Cahiers de Malte Laurids Brigge :
Mon grand-père encore, le vieux chambellan Brigge, portait – cela se voyait -, sa mort en lui. Et quellemort! Longue de deux mois et si éclatate, qu’on l’entendait jusque dans la métairie.
La mort n’est pas en face, le visage tourné vers nous ; elle est enfouie en nous dans une gestation qui se confond avec la vie. L’agonie consacre la sortie de la mort qui devient un être à part entière. La mort de celui qui va mourir commence à vivre à sa place. »
À quoi s’ajoutent Malraux, Druon – lettre sur les Mémoires de Zeus-, peut-être le Bernanos des écrits de Guerre, au moins….
Le poème cité par F. Nef :
pourmapar dit: 5 août 2025 à 20h06
Il n’a pas de traducteur, le poème?
Frédéric Nef, sympathique, m’a été incompréhensible, notamment quand j’écoutais, dans un cadre strictement professionnel, quelqu’un chargé d’expliquer ses travaux. (Je suis convaincu que l’orateur ne comprenait rien non plus). Et si je déteste TM, comment sympathiser avec ce type de réflexions sur la mort. Et en ce qui me concerne, j’apprécie Rilke qui m’a marqué par les questions qu’il pose, parfois aussi le cadre dans lequel il se place, (pas d’exemple, ce serait trop personnel), mais je rejette la plupart de ses réponses. Ce n’est pas grave, cela fait partie du travail d’un poète.
D’une pleine vue la créature voit
l’Ouvert. Seuls nos yeux sont
comme à rebours, posés tout autour d’elle
ainsi que pièges, cernant la libre issue.
Ce qui est au dehors, nous le savons seulement
par la face animale ; car le jeune enfant déjà
nous le ployons et contraignons pour qu’il voie en deçà
ce qui a figure et non l’Ouvert,
si profond dans la vue animale. Libre de la mort
Quand nous ne voyons qu’elle ; le libre animal
a son déclin toujours derrière soi
et devant soi Dieu, et quand il va, c’est
en l’éternité, comme vont les fontaines.
« Nous », jamais nous n’avons, pas même un seul jour,
le pur espace devant nous, en quoi les fleurs
sans fin éclosent. C’est toujours le monde
et jamais Nulle part sans nom : le Pur,
l’inviolé, que l’on respire et
que sans fin l’on sait, de lui n’ayant nul désir. Enfant,
quelqu’un s’y perd dans le silence et en est
ébranlé. Un autre meurt et il est cela.
Car proche de la mort on ne voit plus la mort
et la vue se fixe « au-delà », peut-être en un grand regard animal.
Les amants, si ce n’était l’autre, qui
barre la vue, en sont proches et s’étonnent…
Comme par surprise cela leur est ouvert
derrière l’autre… Mais nul
ne franchit l’autre et pour l’amant c’est à nouveau le monde.
Vers la création constamment tournés, nous ne voyons
que le reflet sur elle du Libre,
par nous obscurci. Ou qu’un animal encore
lève, muet, sur nous les yeux et calmement de part en part
nous traverse.
C’est là ce qu’on appelle destin : être en face
et cela seul et toujours être en face.
S’il était une conscience comme la nôtre dans le
sûr animal, qui nous tire
dans une autre direction -, il nous entraînerait
dans sa foulée. Mais son être lui est
infini, hors de saisie et sans regard
sur son état, pur, comme est sa vue des choses alentour.
Et là où nous voyons l’avenir, il voit Tout
et lui-même dans Tout et sauvé pour toujours.
Et pourtant la chaude bête en éveil
connaît le poids, le sourd appel d’une grande mélancolie.
Car à elle aussi continûment s’attache, ce qui
souvent nous oppresse, – le souvenir
comme si une fois déjà ce vers quoi l’on tend
avait été proche et constant, et la jonction avec lui
infiniment douce. Ici tout est distance,
et là tout est vivante respiration. Après la première patrie
la seconde lui est incertaine et de plein vent
O félicité de la frêle créature,
qui toujours « demeure » dans le sein qui l’a portée ;
ô bonheur du moucheron qui « au-dedans » encore s’agite,
même au temps de ses noces : car le sein est Tout.
Et vois la demi-certitude de l’oiseau,
qui sait presque l’un et l’autre par son origine,
comme s’il était une âme des Étrusques,
issue d’un mort qu’un espace reçut,
mais avec en couvercle la figure gisante.
Et comme est ainsi celui qui doit voler
et prend du sein son essor. Comme de soi-même
effrayé, il fait tressaillir l’air, de même qu’une fêlure
qui parcourt une tasse. Ainsi la trace
de la chauve-souris zèbre la porcelaine du soir.
Et nous : toujours et partout spectateurs,
tournés vers tout et jamais au-delà !
Cela nous submerge. Nous y mettons ordre. Cela s’écroule.
Nous y remettons ordre et nous écroulons nous-mêmes.
Qui donc nous a inversés de la sorte que,
quoi que nous fassions, nous ayons la contenance
de quelqu’un qui s’éloigne ? De même que, sur
la dernière colline qui lui montre une fois encore toute
sa vallée, il se retourne, fait halte, s’attarde -,
ainsi vivons-nous, sans fin prenant congé.
Rainer Maria Rilke : La huitième élégie de Duino
Cette huitième élégie de Duino de Rainer Maria Rilke a été traduite par Roger Munier…
La version analysée par F. Nef n’a pas de traducteur nommé.
Les autres extraits traduction Maurice Bertz.
Rilke a été extrêmement traduit, à l’origine par Maurice Betz.
En cherchant sur le net, au moins six versions!
René Daillie, J.Y. Masson, PH. Jacottet,etc.
Excusez-moi, je répondais à Pablo 75!
Merci Rosanette, c’est magnifique.
L’amour c’est l’amour.
Demain je me fais une tête de veau.
Heidegger représente bien l’anthropocentrisme avec toutes les limites qui vont avec.
Vu Connemara, sous le ciel étoilé d’été. D’Alex Lutz, d’après le roman éponyme de Nicolas Mathieu.
Trois remarques, bah…une suffira.
Mélanie Thierry, sans spoiler, dans l’argumentation finale, tu ne tiens aucun compte du comportement admirable qu’il a avec son papa*. Admirable Jacques Gamblin.
Situation de sécheresse chez moi déclarée. Ai arrosé, en me cachant, vers minuit,trois aubergines, cinq tomates, qq.pauvres fraisiers. Je vais les pailler.
*Et avec son fils.
Nota bene : page 185, je suis de nouveau convoquée, en Maj :
Fiat volontas Tua.
En croisant M-A hier, tard en allant au cinoche, lui ai dit « je n’y crois pas au coup des médecins psychiatres qui ont conseillé cela au mari ». M’a répondu « Bien sûr, cela a existé comme cela, cette violence là ». Ai insisté un peu, oublié la seconde question sur Adèle Yon. Elle a été catégorique sur le fait que cela ait existé.
Rilke. Je l’avoue, cette littérature de cimetière et de sacristie laïque à la fois me révolte et m’indiffère.
Les traductions n’améliorent pas l’atmosphère, dear Chaloux, la version originale livrée ici non plus. Paul Gadenne en littérature dolosive. Barrès avait plus de santé, il eut le bon goût de faire une crise cardiaque. A Trieste, chassé par la bora, mieux veut pélériner sur la tombe des Morand avant de siffler un véritable spritz aperol servi avec du lipptauer en face du siège de la Llyod austro-hongroise.
Rilke, c’est plutôt du côté de la mystique, de Novalis dans ses Hymnes à la nuit, mais aussi il rejoint le mystique Eckart :
» C’est dans l’ obscurité que vous êtes le mieux », et Job : » c’est dans le rêve de la vision nocturne qu’il vient ».
Qui dit Trieste dit avant tout Italo Svevo !
«… chassé par la bora », Phil, une table au Caffè Tommaseo.
La conscience de Svevo
https://www.arte.tv/fr/videos/112311-000-A/italo-svevo-l-ecrivain-genial-de-trieste/
Toi, obscurité dont je suis issu,
je t’aime plus que la flamme,
qui limite le monde,
tandis qu’elle brille
pour quelque cercle,
hors duquel tous les êtres l’ignorent.
Mais l’obscurité retient tout contre elle :
formes et flammes, animaux et moi-même,
comme elle se l’approprie,
hommes et puissances.
Et il se peut qu’une grande force
s’agite dans mon voisinage.
Je crois aux nuits (II, 181-181).
et Stendhal qui prenait l’air, avant de remonter à son ambassade à la corde pour pas s’envoler, dear Baroz. Tout le monde fait son beurre à Trieste, Fouché, Mesdames de France et Magris qui hallucine le Danube, pour finir dans le suite de James Joyce, un hôtel four stars pour illettrés au centre ville.
oui Renato, vous êtes plus prudent que Stendhal.
J’écoutais ce matin France Inter en mangeant des œufs au plat de mes poules (la tête de veau c’est pour 13h, elle mijoter déjà).
Je suis tombé sur une chanteuse que je ne connaissais pas et dont je n’ai d’ailleurs pas pu connaître le nom.
La chanson était musicalement d’une nullité confondante et les arrangements tout aussi faibles.
Je me demande comment on peut accepter ça sur une radio nationale (la première, je crois) alors que la France a un passé de variété très abondant et de qualité.
80e anniversaire du bombardement d’Hiroshima.
_______________
Marguerite Duras
Hiroshima mon amour
« Lui : Tu n’as rien vu à Hiroshima. Rien.
Elle : J’ai tout vu. Tout… Ainsi l’hôpital je l’ai vu. J’en suis sûre. L’hôpital existe à Hiroshima. Comment aurais-je pu éviter de le voir ?
Lui : Tu n’as pas vu d’hôpital à Hiroshima. Tu n’as rien vu à Hiroshima…
Elle : Je n’ai rien inventé.
Lui : Tu as tout inventé.
Elle : Rien. De même que dans l’amour cette illusion existe, cette illusion de pouvoir ne jamais oublier, de même j’ai eu l’illusion devant Hiroshima que jamais je n’oublierai. De même que dans l’amour. »
La France meurt de ses vacances.
Les milliards perdus, ils sont là.
Dans la situation désastreuse où le pays se trouve, nous ne devrions pas, nous adultes, chacun, oser prendre plus de quinze jours par an.Et surtout quinze jours étalés par tirage au sort aléatoire.
Et au moins autant Umberto Saba, JB.
Camus seul a dénoncé les dangers de l’atome après Hiroshima:
Combat, 8 août 1945
« Le monde est ce qu’il est , c’est à dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier … Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers , les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique….
Nous nous résumerons en une phrase: la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir , dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. »
Personne ne peut lui retirer cela.
Quant à Duras, la nullité de son dialogue cité plus haut est affligeante.
D, il m’est arrivé exactement la même chose qu’à vous, mais pas sur une radio nationale. La chanteuse s’appelle Zaz. Rarement entendu autant de lieux communs à la suite. Cerise sur le gâteau, cette jeune personne braille sur une musique inepte, pendant cinq bonnes minutes au moins. Notre temps est décidément malade de son imbécilité. Cela m’a mis de mauvaise humeur pour toute la matinée.
À propos d’Hiroshima mon Amour, Yourcenar avait répondu : « Pourquoi pas Auschwitz mon chou? ».
Desproges.
«Oui, Marguerite Duras, vous savez, l’apologiste sénile des infanticides ruraux… Marguerite Duras, qui n’a pas écrit que des conneries. Elle en a aussi filmé. Mais c’est vrai, quel étrange cri: Hiroshima, mon amour. Et pourquoi pas Auschwitz, mon loulou ?»
Aujourd’hui, quand un journaleux demande bêtement à un chanteur ou une chanteuse ou même à un écrivain ou une écrivaine, quelle est la première chose qu’il/elle fait le matin, ce dernier ou cette dernière répond: »Je fais pipi ».
L’imbécillité dans toute sa splendeur !
Philippe Muray a tout dit et écrit sur le naufrage de notre « civilisation ».
Nous vivons une époque épique… Alléluia !!!
À Pierre Desproges,
S’il y en a deux qui n’ont pas fini leurs vies séniles, ce sont bien nos deux grandes Marguerite.
La troisième, de Valois, pas plus.
renato, hier j’avais indiqué 10h 33 par erreur, je pensais au 10 h 07 (que j’avais lu) ; je vais devoir me pencher sur ces Notes pour tenter d’éclaircir ce qui me reste obscur : choses à la fois « hors du temps » et « éphémères », ou bien le rapport, que dans mon ignorance je présume de l’ordre du contraste et non du parallèle, entre l’influence du bouddhisme sur l’un et l’évocation du dionysiaque et du shivaïsme tantrique par l’autre (Fr. Battiato).
🔏 🔏 🔏
Jankélévitch (≠ Fr. Nef) :
« Cette négation hypostasiée, incluse à l’intérieur de la vie, est-elle autre chose qu’une métaphore ou un mythe ? Ce que Bergson disait du néant et Spinoza du mal, il faudrait le redire de la mort immanente. La mort domestique, dont Rilke prétend qu’elle habite la vie, n’est pas plus un principe que le silence n’est un langage : car c’est par manière de parler que les poètes, transposant la positivité sonore dans l’ordre des grandeurs négatives, croient entendre la voix du silence ; et c’est de même par superstition que le substantialisme hypostasie le Non intravital de la mort ; ce fantôme mythologique d’une mort littéralement sous-jacente ne donnera jamais un contenu à la philosophie de la mort-en deçà, du moment que la pensée de la mort citérieure est une pensée vide. La mort de Brigge qui crie vers le ciel, n’est-ce pas la vie ? »
(La Mort, p. 47)
un Dinggedicht parisien (1906) très connu
Das Karussell
Jardin du Luxembourg
Mit einem Dach und seinem Schatten dreht
sich eine kleine Weile der Bestand
von bunten Pferden, alle aus dem Land,
das lange zögert, eh es untergeht.
Zwar manche sind an Wagen angespannt,
doch alle haben Mut in ihren Mienen;
ein böser roter Löwe geht mit ihnen
und dann und wann ein weißer Elefant.
Sogar ein Hirsch ist da, ganz wie im Wald,
nur dass er einen Sattel trägt und drüber
ein kleines blaues Mädchen aufgeschnallt.
Und auf dem Löwen reitet weiß ein Junge
und hält sich mit der kleinen heißen Hand
dieweil der Löwe Zähne zeigt und Zunge.
Und dann und wann ein weißer Elefant.
Und auf den Pferden kommen sie vorüber,
auch Mädchen, helle, diesem Pferdesprunge
fast schon entwachsen; mitten in dem Schwunge
schauen sie auf, irgendwohin, herüber –.
Und dann und wann ein weißer Elefant.
Und das geht hin und eilt sich, dass es endet,
und kreist und dreht sich nur und hat kein Ziel.
Ein Rot, ein Grün, ein Grau vorbeigesendet,
ein kleines kaum begonnenes Profil –.
Und manchesmal ein Lächeln, hergewendet,
ein seliges, das blendet und verschwendet
an dieses atemlose blinde Spiel …
Deux traductions disponibles en ligne, celle de Maurice Betz sur Wikisource, et celle de l’édition Points (mais comme je n’ai pas ce livre, je ne sais pas qui de Lorand Gaspar et/ou Jacques Legrand l’a signée) :
https://arbrealettres.wordpress.com/2024/05/21/le-carrousel-rainer-maria-rilke/
On a parlé ici il y a qq jours de boîtes à livres.
Deux remarques: un, je n’ai jamais vu de boîte à livres dans lesquelles on pouvait mettre une quarantaine de livres…elles sont généralement aux 3/4 pleines;
deux, je ne suis pas sûr que des individus qui ne sont pas de grands lecteurs ne fassent pas la tournée des boîtes à livres pour les vider et revendre le tout chez le père Joseph (à Paris en tout cas); c’est ce que m’inspire la vue de caddies pleins à ras bord qui font la queue rue pierre sarazzin quand je vais y revendre une douzaine de malheureux bouquins…
JB a raison: donner aux hôpitaux ou Ephad quand c’est possible.
Jankélévitch (≠ Fr. Nef)
L’essai Magnifique de Frédéric Nef, La mort n’existe pas Mourir – être mort – ressusciter éditions du Cerf 2021 est bien plus métaphysiquement complet que La Mort de Janké (1966) Flammarion.
Mais là n’est pas le sujet de ce post de Pierre Assouline.
Maurice Betz m’a rendu Mann illisible.
@ à vue de pays,
mon commentaire précédent.
In chapitre 5 de : La mort n’existe pas,
L’angoisse de la mort page 53 opus cité :
» Une autre manière de contourner la mort, comme le fait par exemple Jankélévitch, art de la réduire à un canevas sur lequel broder des variations rhétoriques. Une raison peut alors être avancée pour renoncer à donner un sens à la mort : s’incliner devant le difficulté de la tâche en déclarant qu’elle dépasse nos capacités, comme Voltaire le reconnait. » F. Nef.
Perso, je range les boîtes à livres au même niveau, ni plus mais ni moins, que les pianos dans les gares. Et à mon sens, ce sont de rares exemples dont on peut se réjouir. Certains ici grincent des dents, ont un rictus de mépris… Mais si je peux me permettre, parfois, un « rien » dérisoire peut ouvrir une porte dont on ignorait l’existence, ni qu’on pouvait l’ouvrir. Bref. Je pense qu’aucun commentateur de la RDL ne devrait se moquer des boîtes à livres. Surtout en ces temps où une énième « loi qui pue », mal fagotée, sur les livres d’occasion, est agitée. Au nom du droit et surtout les revenus issus du droit d’auteur, et avec les meilleures intentions du monde (la lutte contre Amazon), ça patauge à mon sens sur le partage des livres…
Je ne me moque absolument pas des boîtes à livres Clopine. J’en connais au moins une que j’ai approvisionné plusieurs fois de livres intéressants et en bon état, car elle se trouve dans un petit jardin à l’écart et je sais que des petits vieux y prennent des livres avec l’intention de les lire. Mais elle est en province.
Pour ceux qui veulent prolonger la réflexion à propos de la conceptoion de la mort chez Frédéric Nef. :
https://www.philomag.com/articles/frederic-nef-et-si-la-mort-nexistait-pas
( Un salut à et alii…)
Pourquoi « mais », Closer ? « mais elle est en province »… Ah là là, ce « mais » me pose problème.
Non, ce « mais » ne « me » pose pas problème. Il pose problème. Pas par rapport à moi, Clopine. Mais par rapport à ce qu’il semble recouvrir ? Qu’en pensez-vous ?
vous avez déposé quoi, dans votre boîte à livres sympathique « mais » provinciale, Closer ? Imaginez que je sois passée par là… J’ouvre la boîte, et je tombe, au hasard, sur ???
Moi, j’ai trois tomes de la Recherche, dans l’édition de la Pléiade, mais alors vraiment depenaillés, si vous saviez dans quel état lamentable ils sont ( l’édition de la Pléiade des années 70 étant une édition de luxe, je suis évidemment plus que blâmable), mais je n’arrive pas à en faire le sacrifice en les déposant dans une boîte à livres. Et pourtant, je me dis que si j’arrivais à le faire, et contre toute vraisemblance, un ou surtout une inconnue pourrait en faire son miel. D’autant que les trois tomes en question sont vraiment dans un état lamentable. Même un brocanteur n’en voudrait pas. Mais un jour, juste avant d’entrer à l’hôpital pour ne plus en ressortir, je vais le faire, pardine. J’irai mettre mes Pléiades proustiennes, avec leurs jaquettes en piteux état, dans la boîte à livres de mon quartier.
J’ai lu avec des traces de saucisson sur les pages, avec des pages froissées du bas, ou en haut, en m’en foutant absolument de la dignité de l’objet Aujourd’hui , je me dis que si l’objet n’existe plus, ou qu’il est en sursis, qu’importe ? Même si j’aimais l’odeur de la colle , la texture du papier, et les petites tortures que j’infligeais à mes livres, reliures cassées pour une lecture plus commode, injures au travail de l’édition, et parfois même traces de larmes dont on a honte après, je suis cependant convaincue que c’est le langage, et non la matière qui prime. J’emmerde les collectionneurs de « beaux livres ». Un poche détruit dans une boîte à livres, à mon sens, peut sauver, mais oui Madame, une vie. Un Pléiade dans une librairie prestigieuse, beaucoup moins. A mon sens, hein, à mon sens.
Faut tout cramer.
. J’emmerde les collectionneurs de « beaux livres »
Eh bien,
Torchez-vous le .ul avec vos pages en papier bible toute graisseuse!
Tout de même, ce drôle de projet de loi sur les livres d’occasion, je trouve qu’il y aurait de quoi s’interroger, même ici. Ou « surtout » ici ?
Y’a que moi qui suis au courant de cette « loi », de ce projet ? Une loi sur le commerce des livres d’occasion ? Rien à en dire ?
la faculté de mourir est la « seule tâche toujours réussie » Frédéric Nef.
rions avec légèreté !
Passez au laser, dame Clopine, un bon livre dans un beau papier est désirable, n’en déplaise à votre jeunesse en cosette à dents. Dear Closer chevauche la « province » comme au siècle dernier, anyway la lecture de livres comme capri c’est fini, les boites à livres servent de pissoire à ceux qui peuvent, comme le monument à Yourcenar à Bruxelles.
Clopine dit : »…et parfois même traces de larmes dont on a honte après… ».
Pour moi, c’était plutôt traces de sperme dont je n’avais aucune honte, en lisant des bouquins cochon bien sûr !
Ah ! mon adolescence perdue…
« Traces de saucisson ».
Le problème, dans la lecture de Proust par Clopine, c’est qu’elle contient davantage de « traces de saucisson » que de traces de Proust.
Hurkhurkhurk !
Pourquoi le « mais » Clopine ? Parce que je soupçonne que les boîtes à livres parisiennes sont fréquemment vidées par des gens qui ne sont pas des lecteurs mais des revendeurs chez Joseph Gibert où je vois des individus faire la queue avec des caddies débordant de bouquins…
Dans mon petit jardin provincial, je vois des petits vieux dans mon genre qui examinent les livres un par un et repartent avec un ou deux.
« Dans mon petit jardin provincial, je vois des petits vieux dans mon genre qui examinent les livres un par un et repartent avec un ou deux. »
à chanter avec la voix de Brassens :
dans mon petit ja…ardin provincia..ale
je vois des peti-its vi–ieux
de ma classe-e socia-ale
reparti..ire deu-eux par deux…
et bras dessus dessous
ces petits vieu..eux bien sympathi-iques
dépensent tous leurs sou..ous
à la gloire du nazi-isme authenti-ique
tu m’étonnes que l’Europe toute enti-ère
soit devenue une machine de gue-erreu
qui soutient sympathique et fiè-ère
à Gaza le plus grand génocide de ce nouveau millénai-aire…
et notre sympathique Macron
qui déclare haut et fort
vouloir une solution à 2 états
alors qu’il laisse déjà mourir de faim
un de ces deux états
faut dire que notre Macron
aime ces choses qui ne mangent
pas de pain…
closer t’as raison quand tu dis qu’une génération ne doit rien aux précédentes.
sinon les israéliens ne laisseraient pas ces gmains crever de faim
s’ils étaient fidèles à la génération d’avant.
il n’y a que la balte Kaja Kallas qui a le droit de nous bourrer le mou à justifiant sa haine des russes du fait que son grand père est mort au goulag.
alors elle personne ne lui que les gens présentes ne sont pas responsable de ce qu’ont fait leurs grands parents.
cette loi est plus valable pour les nazis que pour les russes…
pas vrai closer ?
quand je pense qu’on nous a enfumer sur cette construction européenne construite sur les cendres des guerres passées.
une Europe unie vouée à la paix…
ça n’a pas duré bien longtemps : 1999 boum bombardements en Serbie : la première fois que des bombardiers lâchaient leurs bombes sur une capitale européenne depusi 1945 !
Les saucissons Proust, la mayonnaise Flaubert, la moutarde Céline, la salade Duras et le café Balzac !
Clopine dévore ces auteurs sans laisser de miettes ni traces littéraires !
faut dire que dès le premier jour l’Europe unie a été construite par des anciens collabos qui pouvaient pas blairer De Gaulle.
en fait l’Europe n’a jamais été un projet de paix, mais toujours été un projet de guerre.
c’est juste qu’au fil des années les masques tombent et que maintenant avec l’Ukraine et Gaza on voit le vrai visage de l’Europe.
ce que tout le monde sur notre planète a compris.
la Serbie, l’Irak, la Libye, l’Afghanistan, le Sahel, le Soudan et maintenant Gaza et l’Ukraine : faudrait être bigleux pour pas le voir.
et toutes ces guerres ont en commun de toutes reposées sur des tissus de mensonges !
du coup l’Europe est maintenant associée à dces 2 choses : guerre + mensonges !
j’ai oublié l’hypocrisie parce que bien sûr nous sommes les plus grands amis de l’Ukraine qui se bat pour défendre nos valeurs de liberté et de démocratie.
c’est important de rien oublier que nous sommes les grands amis des ukrainiens.
entre ça et les armes de destruction massive je me demande comment les gens ont pu gober autant de conneries.
parce que les européens ils aiment la lecture et les beaux livres ?
du coup ils aiment bien qu’on leur raconte des histoires….
Puck, où est passé JJJ ?
« Qu’on l’enterre au son des pets ».
Luther.
« …Un poche détruit dans une boîte à livres, à mon sens, peut sauver, mais oui Madame, une vie. Un Pléiade dans une librairie prestigieuse, beaucoup moins. A mon sens, hein, à mon sens… »
il y a des gens, je me demande ou ils vont chercher tout ça. En plus ils mettent du saucisson sur des pages froissées, si j’ai bien compris, mais je crois plutôt que je n’ai pas compris
loi des 80/20 :
80% des journalistes européens encouragent et soutiennent les guerres
80% des parlementaires européens veulent alimenter et prolonger la guerre en Ukraine.
80% de la population européenne est depuis le départ pour la diplomatie plutôt que les armes.
ça ce n’est pas l’image d’un fonctionnement démocratie : c’est l’image d’un système impérial.
donc l’Europe est dans la même situation que Rome au moment du basculement de la République à l’Empire.
cqfd…
Beaucoup plus de boîtes à livres de l’autre côté du périphérique, très peu à Paris intramuros, closer.
Les hôpitaux, les Ehpad ou les prisons, là nos livres feront des heureux…
Une taxe sur les livres d’occasion, pourquoi pas si ça profite aux auteurs.
J’ai plein de livres en circulation et quasiment pas de droits d’auteur…
En plus ils mettent du saucisson sur des pages froissées,
Cela s’appelle discuter son bout de gras littéraire! 🙂
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