de Pierre Assouline

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La République des livres
Roberto Bazlen, artiste sans oeuvre

Roberto Bazlen, artiste sans oeuvre

Les fiches de lecture des milliers de manuscrits rejetés sont le secret le mieux gardé des maisons d’édition. Peut-être plus encore que les contrats. Car il n’y a pas toujours de quoi être fier. Bien sûr, avec le recul et le jugement de l’histoire littéraire, rien n’est facile et vain comme de railler un lecteur de grande maison qui n’a pas su déceler un chef d’œuvre ou même un livre appelé à faire date. Quand le refus est de la maison ou de son propriétaire, la responsabilité est diluée ; mais lorsque l’indiscrétion mêlée à la rumeur dévoile l’identité du lecteur coupable, la tâche est indélébile. Surtout lorsque celui-ci est lui-même devenu un écrivain important.

Des exemples ? Gide refusant A la recherche du temps perdu qu’il avait à peine survolé. Malraux rejetant la biographie pionnière de Staline par Boris Souvarine. Si c’est un homme de Primo Levi refusé par Einaudi à la suite de rapports défavorables de Cesare Pavese et Natalia Ginzburg, avant d’être rattrapé quelques années après. Tant d’autres encore, il y en a pour toutes les maisons, partout en Europe. L’édition est un métier de joueur.

Les avis de Roberto Bazlen (Trieste 1902- Milan 1965) sur les manuscrits et livres que les éditeurs italiens soumettaient à sa sagacité critique m’avaient échappé lors de leur parution en recueil il y a vingt ans aux éditions Le Passeur. Aussi me suis-je réjoui de la récente réédition ses Lettres éditoriales (Lettere editoriali, traduit de l’italien Adrien Pasquali, préface de Roberto Calasso, 150 pages, 14,50 euros, éditions de l’Olivier). Conseiller littéraire de prestigieuses maisons d’édition (principalement Bompiani, Einaudi), Bazlen jouissait d’une grande indépendance d’esprit et de jugement vis à vis d’elles. Il n’avait affaire qu’au patron, le plus souvent un ami, à qui il adressait ses rapports de lecture sur un ton et dans une forme épistolaires. Sa fonction tel qu’il la définissait ? L’aider à décider.

Il a du nez, le flair plutôt sûr appuyé sur son expérience de grand lecteur. La nouveauté, la fameuse  primavoltità qu’il prisait tant, y est mise à l’épreuve d’une solide culture classique. Il connaît ses fondamentaux mais cela ne l’empêche pas d’aller voir ailleurs du côté de ce qui se prépare. Son rôle est aussi de humer l’air du temps, de ne pas passer à côté de la pépite laquelle, en cas de refus ou de retard à l’allumage, s’en ira faire le bonheur du concurrent. Ne parlons pas de chef d’œuvre, il n’y en a qu’une poignée par siècle. Encore que le recueil s’ouvre par sa lecture de Der Mann ohne Eigenschaften (en bon triestin de l’empire autro-hongrois, il maitrisait l’allemand aussi bien que l’italien). A publier les yeux fermés, conseille-t-il en 1951 (L’Homme sans qualités ne commencera à paraître en France qu’en 1956 dans la traduction de Philippe Jaccottet). Après l’avoir lu deux mois durant sans discontinuer, il ne se fait pas moins l’avocat du diable en anticipant sur les quatre arguments que les collaborateurs de l’éditeur Luciano Foà ne manqueront de lui opposer pour le dissuader de publier la grande machine romanesque de Robert Musil : trop long, trop fragmentaire, trop lent, trop autrichien. S’il ne dissimule pas les difficultés de lecture, l’ennui peut-être, s’il chicane sur quelques mots d’esprit, Bazlen n’en conclut pas moins au miracle en raison « d’une précision de pensée et d’écriture impeccables, et d’une sensibilité d’associations qui dépasse souvent les plus belles pages de prose de Rilke ». N’empêche :

« Cependant, je ne voudrais pas avoir la responsabilité, même minime, d’avoir terrassé un éditeur dans cette aventure »

C’est justement ce qui distingue le conseiller littéraire de l’éditeur : le risque de la décision, celle qui représente un engagement autant intellectuel que financier, c’est ce dernier qui le prend. A lui louanges ou blâmes. La vocation du conseiller est de rester dans l’ombre. Il demeure par essence irresponsable. Bien qu’il soit toujours argumenté et enrichi d’attendus, son avis est parfois un oui sans mélange : oui donc au Musil ! Un grand oui sans hésiter au Ferdydurke de Gombrowicz. Pareillement pour la Chouette aveugle de Sadegh Hedayat (1960), livre « douloureusement sordide » qu’il met sur le même plan que les récits de Kafka en raison de leurs communes violence et nécessité, et qu’il se désole de voir présenté dans l’édition anglaise comme « A Persian disciple of Sartre » (qui dira jamais les ravages de l’existentialisme…). Avec Le Monde désert de Pierre-Jean Jouve, c’est un « oui mais » mais un oui quand même car, malgré tout ce qui peut déranger dans cette œuvre d’art, on trouve une grande richesse dans le décharné, l’anguleux, le tendu.

Stendhal est liquidé en quelques mots, et encore, à propos d’un livre qui n’est pas de lui, en auteur « sympathique, amusant, étroit, superficiel, banal ». Le Georges Bataille de Sur Nietzsche et La littérature et le mal ? Exécuté en caricature de petit névrotique esthétisant et plein de compassion pour lui-même, qui se voudrait loup mais n’est qu’aspirant. Lampedusa s’en sort aussi mal, sa fresque du Guépard étant jugée comme le livre d’un provincial cultivé, bâclé dans sa construction :« En résumé, un bon technicolor de et pour gens bien » conclut-t-il en 1959, ce qu’on ne peut lire évidemment sans songer au film de Visconti. Trieste n’est vraiment pas en Sicile. Le roman paraitra finalement chez Feltrinelli.

Il faut néanmoins reconnaître à Bazlen qu’il y va même s’il a des préventions contre un auteur. Pour avoir lu et subi plusieurs livres de Maurice Blanchot, il s’était promis de ne plus se laisser voler plusieurs heures de sa vie par lui.  Et pourtant, en recevant L’Espace littéraire en 1961, il l’ouvre quand même à contrecoeur, s’irrite à la lecture de plusieurs chapitres puis rend les armes à celle du « Regard d’Orphée » parce que « je sais que quand il y va d’Orphée (et d’Eurydice avec), je trouve la clé de toute mon intolérance ». Ainsi il est prêt à faire son mea culpa par rapport à ses éreintements antérieurs. Il enjoint l’éditeur de lire plusieurs fois ces six pages, de les comparer avec « les sottises » qu’Herbert Marcuse a écrites sur Orphée dans Eros et civilisation que celui-ci a l’intention de publier, de voir où se situe le génie et d’accepter d’éditer le livre de Blanchot uniquement pour ces six pages exceptionnelles.

Ce qu’il y a de bien avec Bazlen, c’est qu’il ne cherche pas à épater ou tromper ses correspondants, tous des professionnels, en les prenant de haut depuis le donjon de sa culture cosmopolite et des succès éditoriaux dont il est à l’origine ; dans ses analyses, sa langue est simple, directe ; et il ne touche jamais autant que lorsqu’il laisse parler son cœur, confiant avoir lu Le Plateau de Mazagran d’André Dhôtel avec la même émotion que Le Grand Meaulnes à 17 ans, qu’il en a eu pareillement la chair de poule et qu’il en a même oublié « que je lisais cette histoire pour t’en dire quelque chose ».

Décortiqueur de première, détricoteur de prose, Bazlen est souvent partagé : autant en 1956 il admire l’intelligence et la sensibilité d’un Robbe-Grillet dans Le Voyeur, son art méticuleux de la description, autant il ne comprend pas qu’un tel homme ait passé autant de temps à recréer les conditions pour que le lecteur revive quelques journées d’un vendeur à la sauvette, petit criminel en quête d’un alibi. A quoi bon ? Mais si le millier de pages très denses de The Recognitions de William Gaddis lui est tombé des mains, il convient in fine après avoir fait lire l’immense minestrone par deux autres lecteurs :« Je n’exclus pas que ce soit un livre à faire, avec des perspectives financières plutôt bonnes ».

Ces notes, c’est ce qu’une maison d’édition conserve de plus secret. Du moins une maison à comité de lecture. Plus secret encore que la correspondance échangée entre l’éditeur et ses auteurs et, en un sens, encore plus secret que les contrats. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si de temps en temps, un biographe entêté finit par reproduire des lettres de manière plus ou moins autorisée, ou qu’un journaliste opiniâtre parvient à consulter les contenus des traités. Mais les rapports des comités de lecture, jamais. Sauf exception.

Les notes de Bazlen sont parfois incomplètes, voire incompréhensibles, ce qui témoigne de sa totale indifférence  à produire pour être publié. A méditer en gardant à l’esprit qu’il s’agit de fiches de lecture internes, et de non de critiques destinées à être publiées. Et que le membre d’un comité de lecture est le premier lecteur d’un livre en devenir, vierge du bruit qu’il fera, signé le plus souvent d’un inconnu.  J’allais oublier les derniers mots du recueil de Roberto Bazlen. Ils sont adressés au patron de la maison d’édition Adelphi.

« … j’attire encore une fois ton attention sur le seul fait que c’est le seul classique que nous ayons, mais pour un monde qui n’aura plus besoin de le lire (ni de lire) »

C’était à propos d’August Strindberg, en 1963… Cela dit, outre ces Lettres éditoriales, ce qui reflète le mieux la personnalité de Roberto Bazlen (une biographie lui a été consacré), c’est encore le roman dont il est le héros : Le Stade de Wimbledon (Rivages, 1985) de Daniel del Giudice. On y voyait un personnage s’aventurer dans Trieste à la recherche du fantôme d’un certain Roberto Bazlen, écrivain sans œuvre de son vivant mais non sans notoriété posthume, auteur de notes de bas de page dans ses correspondances, révéré par le cercle de ses amis (outre les éditeurs, des poètes et des écrivains tels Eugenio Montale, Umberto Saba) qu’il comblait de ses goûts et dégoûts. Un authentique homme d’influence éditoriale, qui oeuvrait dans l’ombre pour la plus grande gloire de la littérature, et aura finalement fait œuvre par procuration.

(« Trieste, Roberto Bazlen et au centre Robert Musil » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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979 Réponses pour Roberto Bazlen, artiste sans oeuvre

renato dit: à

Pour comprendre les causes de la vivacité culturelle à Trieste, chercher l’histoire de la « Città Immediata dell’Impero di Trieste » — Ville immédiate de l’empire de Trieste ou Reichsunmittelbare Stadt Triest —.

Phil dit: à

Claudio Bahia, félicitations, vous avez emporté au Brésil une belle bibliothèque qui vous permet aujourd’hui de discuter des politiques retorses d’éditeurs parisiens crypto-communistes.
Lorsque Barrault-Renaud firent leur tournée en 52 de la Comédie Française en Amérique du Sud, ils furent éblouis par la culture française qui perdurait au Brésil avec un public qui récitait les pièces avant les acteurs, culture déjà promue par Jouvet avant la guerre.

closer dit: à

C’est sûr qu’il se lâche Brighelli sur son blog, Rose. Mais son premier texte porte sur une école de pauvres au fin fond de l’Ethiopie. On ne peut s’attendre à ce que les représentations des couples y soient inspirées par l’idéologie LGBT!
Quant au RN, c’est le parti de Marine Le Pen; j’en parle parce que Mediapart nous dit que Brig. vote pour lui. Pas de trace sur son blog en tout cas.

Comment vous en vouloir, Rose?

Ed dit: à

« en tous cas je n’en voudrais pas comme patient dans mon cabinet »

Vous ne risquez pas d’avoir ce profil dans vos cabinets. J’imagine que ces types ne consultent pas. Regardez ce pervers narcissique de Chaloux, il fait passer les autres pour foux. Delaporte, c’est la même chose. Le problème, ce n’est jamais eux.

Ed dit: à

« Chaloux, il fait passer les autres pour foux »

Mais cette faute est énorme. Que dirait Freud ?

Jazzi dit: à

Faut-il choisir entre le cabinet de Laura Delair ou la bibliothèque de Claude Bahia ?

C’est comme entre l’Empire de Trieste et la République de Venise !

Jazzi dit: à

Freud ne dirait pas que c’est une faute, mais plutôt un lapsus ou un acte manqué, Ed. Moi je dis que dans foux on retrouve la trace obsessionnelle de Chaloux…

et alii dit: à

j’en parle parce que Mediapart nous dit que Brig. vote pour lui.
sérieux?

gisèle dit: à

phil 12h23 .dans votre post 2 erreurs. L’une est évidente: Jouvet partit pour l’ Amérique du Sud en 1941 ,emmenant 40 acteurs et emportant qqs tonnes de décors,partant de Lisbonne.La troupe joue à guichets fermés Molière, Giraudoux, Claudel, Musset… au Brésil, au Chili, à Mexico etc..
En 45 la troupe rentre en France et joue à l’Athénée « la folle de Chaillot ».
Pour Barrault, je ne suis pas sûre des dates. Barrault entre au Français en 40 et fonde en 46 la compagnie Renaud Barrault.qui s’installera à Marigny.
Je me souviens de ce que raconte Barrault, dans les cahiers:Claudel assistant, au Français à la représentation (version longue) du « Soulier », avec les alertes perpétuelles et descentes aux abris.En 52 Ni Barrault ni Renaud n’étaient plus à la Comédie Fr. La troupe est allée en Amérique du Sud, Barrault le raconte ds « les cahiers »,en quelle année? je ne m’en souviens plus.

et alii dit: à

Brighelli: il est également conseiller éducation du président Nicolas Dupont-Aignan1

Phil dit: à

— Ville immédiate de l’empire de Trieste ou Reichsunmittelbare Stadt Triest —.

il me semble, Renato, que l’on peut traduire simplement par « Trieste, ville d’Empire » (qui ne répond et ne dépend que de Vienne/Wien, sans comptes à rendre à sa région du littoral)

Ed dit: à

@14:16

Exactement, ce « x » n’est pas anodin.

Phil dit: à

Gisèle, oui Jouvet était au Brésil, entre autres pays d’Amérique du Sud, durant la seconde guerre, ne me souviens plus de sa date d’arrivée; un des ses comédiens favoris y décédera. La virée de Barrault doit dater de 54 puisque Pierre Bertin, qui la raconte dans son livre « carnet de voyage », précise qu’ils lirent « Bonjour Tristesse » qui venait de paraître, sur le bateau qui les emmenait de Lisbonne à Rio. il ajoute que plutôt que « Bonjour tristesse » il fallait conclure par « Bonjour conscience ».

Marie Sasseur dit: à

L’irrédentisme (en italien : irredentismo, de irredento, non libéré, non délivré, non racheté. Le mot italien renferme la racine latine  »emere » = acheter, d’où  »rédempteur » = celui qui rachète, et  »préemption » = droit d’acheter avant les autres) trouve son origine dans une doctrine politique, énoncée en 1877 en Italie, revendiquant l’unification politique de l’ensemble des territoires de langue italienne ou ayant fait partie des anciens États italiens.
wiki

renato dit: à

Phil, l’expression it. « città immediata dell’impero » définissait un particulier statut d’origine carolingienne qui ne favorisait que quelques villes en relation directe avec l’empereur. La municipalité de Trieste a ainsi assumé des droits de représentation politique égaux à ceux qui appartenaient aux provinces.

renato dit: à

[Immediato-a : qui n’a rien d’interposé ; personnes ou choses qui se succèdent dans le temps, dans l’espace, ou sont dans une relation de causalité, sans que d’autres personnes ou choses s’interposent entre elles.]

Marie Sasseur dit: à

De fait les italiens ont rejeté en majorité cette domination coloniale de l’Autriche.
Bazlen lui même etait un irredentiste , comme il le dit dans son intervista su Trieste.
Ils y a des communautés culturelles historiques qui ne s’accommodent pas d’un colonialisme nationaliste « botté « .

Pour en revenir au billet l’intelligence de Bazlen aura aussi d’avoir récupéré des livres ecrits en « langue étrangère « , ici en allemand.
Dans une situation inverse, on aurait fait grand cas chez les teutons, des écrivains de langue italienne de Trieste, comme l’explique Bazlen.

Phil dit: à

oui Renato. Stimmt ! avais simplement noté votre traduction française tirée de l’italien qui n’utilisait pas le terme habituel de « ville d’empire », et pour cause. Vous seul pouvez maintenant signer vos traites comme « Eugenio von de Savoyen » ».

Ed dit: à

« Bonjour tristesse » il fallait conclure par « Bonjour conscience »

Ouiiii.

Un livre à ch.hier, en passant.

D. dit: à

Demain ma cousine Masako deviendra impératrice consort du Japon.
Elle est une personne de grand coeur, dignité et élégance qui tiendra parfaitement son rang.

Jazzi dit: à

Dans mon ouvrage, « Lieux de spectacle et vie artistique de Paris » (éd. Massin), on peut suivre, entre autres, le parcours fluctuant de la compagnie Renaud-Barrault, depuis le théâtre Marigny, où elle s’est créée, jusqu’à celui du Rond-Point-des-Champs-Elysées, auquel elle a légué son nom.

« La salle du théâtre Marigny fut encore agrandie et modernisée en 1925 par son nouveau directeur, Léon Volterra, qui avait déjà en charge plusieurs salles de spectacle dans la capitale.
En 1946, celui-ci céda la gestion du théâtre Marigny à son épouse, Simone Volterra. Elle fit appel à Jean-Louis Barrault et le chargea alors de rassembler autour de lui une troupe de comédiens « maison ». C’est ainsi et ici que naquit la compagnie Renaud-Barrault. »

« Avec l’arrivée de la compagnie Renaud-Barrault, en 1959, le théâtre de l’Odéon, éternelle rivale de la Comédie-Française, connut à nouveau des moments agités. Notamment lors de la création en avril 1966 des Paravents de Jean Genet, mis en scène par Roger Blin, pièce qui provoqua alors un mémorable scandale au sortir de la guerre d’Algérie. André Malraux, le ministre de tutelle, maintint toutefois le directeur à son poste, juste le temps pour ce dernier de faire du Petit-Odéon un « laboratoire de création d’œuvres nouvelles ». Car, lorsqu’en Mai 68, l’Odéon se retrouva tout entier placé au cœur de la contestation estudiantine, Jean-Louis Barrault fut promptement remercié. »

« Remodelée une première fois par l’architecte Louis Saint-Calbre en 1964, la rotonde-patinoire fut réaménagée en 1980 par les architectes Biro et Fernier afin de céder la place au nouveau théâtre du Rond-Point, où, après bien des péripéties à travers divers lieux de la capitale (notamment dans l’ancienne gare d’Orsay, avant sa transformation en musée), vint s’installer définitivement la compagnie Renaud-Barrault, dans ces mêmes jardins des Champs-Elysées qui l’avait vu naître près d’un demi siècle plus tôt !
Sous l’impulsion de la compagnie Renaud-Barrault, de 1981 à 1991, le théâtre du Rond-Point présenta des œuvres contemporaines de Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Yukio Mishima…, ainsi que des spectacles traditionnels venus d’Extrême-Orient (Ramayana de Thaïlande, Opéra javanais, Musiques et danses tibétaines. »

Jazzi dit: à

Idem pour Jouvet

« L’histoire singulière du théâtre du Vieux-Colombier remonte à octobre 1913, date à laquelle Jacques Copeau (1879-1949) vint s’établir dans l’ancien théâtre de l’Athénée-Saint-Germain, afin de pouvoir donner libre cours à ses ambitions théâtrales. Passionné de littérature et cofondateur de la N.R.F., adepte d’un théâtre plus expérimental que commercial, il venait tout juste de constituer une troupe parmi laquelle figuraient, entre autres, Charles Dullin, Valentine Tessier, Blanche Albane (la future épouse de Georges Duhamel) et Louis Jouvet. »

« C’est dans cette délicate bonbonnière, dévolue jusqu’alors au théâtre de boulevard et aux pièces de Courteline, Feydeau ou Tristan Bernard, qu’en 1934 Louis Jouvet vint établir son dernier campement : il y mourut subitement dans son bureau le 16 août 1951.
Sous sa direction, le théâtre de l’Athénée, auquel son nom reste attaché depuis 1955, prit un tour plus intellectuel. Entouré des comédiens Madeleine Ozeray, Pierre Renoir, Alfred Adam ou Romain Bouquet, et du décorateur Christian Bérard, Louis Jouvet innova avec ses mises en scène mémorables d’œuvres de Molière, Jean Giraudoux, Marcel Achard ou Jean Genet. »

Les artistes sont des nomades, et les pérégrinations parisiennes de Sarah Bernhardt ou de Jacques Offenbach sont tout aussi fluctuantes…

gisèle dit: à

Phil et Jazzi; merci de vos précisions,tant sur Marigny que j’ai assidûment fréquenté, dans mon adolescence que sur la troupe B-R . J’ai quelque part,qqs « Cahiers » qui sont une vraie mine.
Je n’ai jamais vu jouer Jouvet, mais j’ai lu 2 ou 3 livres sur lui et le théâtre de Copeau.
Jazzi, il faut vraiment acheter vos livres, je n’ai que certains « goùts de.. »Erreur à réparer ..

Marie Sasseur dit: à

Les italiens doivent à la maison Adelphi, fondée par Foà et R. Olivetti, et avec le travail considérable de Colli, l’edition critique de l’oeuvre de Nietzsche. Enjeu commercial risqué refusé par Einaudi.

Delaporte dit: à

Ah, tiens, Ed, vous n’aimez pas Sagan ? C’est vrai que c’est un auteur qui, rendu_e à elle-même, n’avait qu’un talent superficiel, très passager. Ses livres, au début, étaient rewrités (par Bernard Frank). A la fin, elle écrivait ce qu’elle voulait, et c’était souvent raté.

Demain, sinon, autre sujet du jour, ça va chier :

« Entre 1 500 et 2 000 black blocs – dont un noyau dur composé d’environ 200 personnes – sont attendus mercredi à Paris, contre 1 200 l’année passée, où la manifestation du 1er-Mai avait été émaillée de scènes de violences et de casse. Plusieurs commerces et du mobilier urbain avaient été incendiés ou endommagés. »

Delaporte dit: à

« Bonjour tristesse », c’est arrivé chez l’éditeur comme un petit devoir d’écolier. L’éditeur a flairé le bon coup, et a fait améliorer cette prose scolaire. Du travail bien fait par Bernard Frank. Sagan, jouissant de son succès grâce à Frank, l’a entretenu pendant des années.

Marie Sasseur dit: à

Et Montinari,exact Renato qui lui, avait fait le voyage a Weimar, en 1960 pour des manuscrits de Nietzsche, inexploités; le voyage le plus important de sa vie dira-t-il.
Lorsqu’il a été question la première fois de Nietzsche chez Einaudi, le premier veto vint de Pavese. Des années plus tard , G. Einaudi, se montrera peu intéressé par ces manuscrits inedits de Nietzsche, conserves a la bibliothèque de Weimar, comme le raconte Colli.

Delaporte dit: à

Résultat des courses, ma chère Ed : vous pouvez lire avec confiance Bonjour tristesse, puisque c’est un roman rewrité entièrement par un assez bon écrivain qui, pour une fois, avait fait un effort. Frank avait été inspiré par la petite prose de la toute jeune Sagan, à condition peut-être de la transformer pour en faire quelque chose de classique. Le tout na vieilli bien sûr, comme la littérature qu’on fait pour manger, et comme tout ce qu’a fait ce pauvre Frank, écrivain sans oeuvre, désargenté, alcoolique, mort dans un restaurant en parlant de DSK. Ce furent ses dernières paroles avant que son coeur ne s’arrête brutalement. Une mort qui ressemble à ce Neveu de Rameau, qui, sa vie durant, se fit entretenir, nourrir, abreuver par des gens dont il ne regardait pas l’honnêteté – reproche que lui fit Mathieu Galey, dans un passage saignant de son Journal où il éreinte le petit Frank.

Delaporte dit: à

Ed, si vous voulez vous initier à Frank, vous pouvez lire « Solde », Flammarion 1980. C’est assez limité, mais ça vous donnera une idée du bonhomme – et ça vous fera réfléchir sur la critique littéraire. Si vous voulez améliorer vos belles fiches de lecture, que vous nous faites en ce moment, vous devez lire « Solde ». Je vous le recommande, tel une étape nécessaire sur la voie du succès – le vôtre, Ed ! C’est un conseil d’ami.

Phil dit: à

je ne me souviens plus de ce passage « éreintant » de Galey sur Frank. l’avez-vous, Delaporte ?

Delaporte dit: à

L’une des têtes de Turc de Frank, c’était Jean d’Ormesson. Désormais, ils sont morts tous les deux, et on peut essayer de définir celui qui a gagné ce duel : eh bien, ce n’est pas Frank ! Pas du tout. Il a été happé par le journalisme, qui mène à tout à condition d’en sortir. D’Ormesson, lui, a su mener sa carrière en préservant, à côté de ses articles et de ses passages à la TV, une oeuvre – même si cette oeuvre ne vaut pas grand-chose. Bref, le comte d’Ormesson a collé au petit Frank une bastonnade soignée, digne d’un grand seigneur. Et ça, il faut quand même le dire !

Delaporte dit: à

« je ne me souviens plus de ce passage « éreintant » de Galey sur Frank. l’avez-vous, Delaporte ? »

Je ne l’ai pas ici, et de toute façon c’est trop long à recopier. C’était assez méchant, et Frank lui en a voulu. Mais qui avait raison ?

Petit Rappel dit: à

D’Ormesson a traité dans un article Bernard Frank de Diva de Café-Bar…Ambiance!

Phil dit: à

Mauriac-fils aussi démoli proprement par Frank.
Galey éreintait beaucoup de monde, à commencer par Green dont il partageait les moeurs mais ne supportait pas le type de chaussures qu’il portait. mesquinerie des coteries littéraires (Galey, invité apprécié à la Stammtisch que tenait Chardonne. laissons ce sujet qui fâche les fâcheux, l’Autriche-Hongrie à Trieste a produit les mêmes personnages en multilingue).

Marie Sasseur dit: à

Renato, un petit lien lâché a la va-vite, n’est pas suffisant. Pour ceux qui en sont aux « ereintements » de salon de coiffure, dont on se tape à un niveau inimaginable. Quelle intelligence, quelle avancée dans la connaissance de savoir qu’un salonnard en ereintait un autre. Des petites saillies mesquines ad personam, des considérations géopolitiques à deux balles a faire tomber raide dingue la concierge, et bonnes pour ici paris.

Non Renato, il faut rendre à Cesar.

Sans Colli et Montinari de la maison Adelphi, ou collabora Bazlen, les editeurs europeens en seraient encore à rependre les faux en ecriture de la soeur de Nietzsche.

Marie Sasseur dit: à

A repandre.

christiane dit: à

Delaporte,
je dois à Laura Delair (commentaire) le bonheur d’avoir revu, hier au soir, « Tous les matins du monde », le film de Corneau, et à vous, un étonnement suivi d’une colère d’avoir lu l’éreintement que vous faites à Jean-Pierre Marielle. (détestation dont vous arrosez d’autres commentateurs : Claudio Bahia, JJJ, Jazzi, Clopine… d’autres acteurs et écrivains…). Vous êtes une personnalité étrange, capable d’une grande profondeur (« faut-il reconstruire Notre-dame ? ») et d’un jeu de chamboule-tout où vous dégommez avec une jouissance perverse des êtres sous pseudo qui n’ont rien fait d’autre que de s’exprimer ici.
Donc, le film de Corneau que j’ai revu d’abord pour cette musique que je découvrais en 1991. On peut entendre tous les morceaux de musique des concerts à trois violes « des » Sainte Colombe (joués par Jordy Savall et ses musiciens, plusieurs fois, à des moments différents de l’œuvre interprétée.)
Ce film est une combinatoire entre un travail de cinéaste et celui d’un écrivain (co-scénariste du film). La bande-son du film permet d’avoir accès à la musique de Sainte-Colombe et de Marin Marais. Ce film a permis à beaucoup de spectateurs, dont moi, de découvrir le son de la viole de gambe si proche de la voix humaine, des compositions de Marin Marais et de Sainte-Colombe et de ce merveilleux interprète : Jordi Savall.
Dans ses romans, P.Quignard revient revient de façon obsessionnelle sur le thème de la musique pour Pascal Quignard. Cette phrase du roman est reprise dans le film : « La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler. En ce sens elle n’est pas tout à fait humaine. »
Musique de solitaire pour Sainte-Colombe, opposée à la musique brillante de la cour pour Marin Marais. Opposition développée dans un autre roman de P.Quignard : La leçon de musique (1987) et Boutès(2008) ou Le salon du Wurtemberg (1986). Dans le film, la voix off (Gérard Depardieu) reprend des passages entiers du roman qui devient ainsi le narrateur.
Un film, un roman : deux fictions dos à dos, un jeu d’intrication entre les deux. Le livre et le film sont sortis à quelques semaines d’intervalle, l’un dans les librairies, l’autre sur les écrans. Alain Corneau respecte les choix de Pascal Quignard. Le texte est presque inchangé dans le récit et dans les dialogues du film.
La découverte du tableau de Lubin Baugin, « le dessert de gaufrettes », a été aussi un de mes bonheurs de voir et revoir ce film. C’est une sorte d’offrande rituelle pour sa défunte épouse de M. de Sainte-Colombe.
Yves Angelo, le directeur de la photographie d’Alain Corneau, a évoqué l’importance prise, lors du tournage, par le livre de Tanizaki, l’Eloge de l’ombre (Passou lui avait consacré un billet). Il fait des choix de lumière dans le film où l’ombre révèle le caché et l’enfoui. Une lumière à la Georges de La Tour…
Jean-Pierre Marielle est dans ce rôle (contrairement à ce que vous écrivez) de M. de Sainte-Colombe, d’une belle austérité. Il traduit bien cette empreinte du jansénisme dans cette existence entièrement vouée à la musique. La transmission finale dans la cabane, au bord de la Bièvre, où M. de Sainte-Colombe vit silencieux et reclus, achève le roman et le film.

Marie Sasseur dit: à

Un memorialiste qui cimente des réputations au mastic de la méchanceté. Le mur des cons qui plait aux salonnards.

Delaporte dit: à

Je n’aime pas que Lafesse, ni Groucho Marx (et même Karl). Dans la nouvelle génération, j’aime bien ce conte pour enfants. L’humoriste ressemble à ma pédicure, elle a aussi la même voix :

https://youtu.be/YNMrxKH7WmQ

Bérénice dit: à

Sasseur, il faudrait savoir, l’authentique mur des cons a été institué , je crois, par des magistrats plutôt gauchiste voire absolument franchisés ou gauchistes, or hier vous reprochiez à Phil d’être fasciste antisémite que sais je encore via un vecteur littéraire. Si l’on suit la méthode logique, aujourd’hui vous le situez à gauche ? Je ne sais pas ce que Phil vous a fait ou pas fait mais on remarque votre ressentiment, de la rage à son égard . Vous lui cherchez querelle et discredit depuis un moment. C’est louche et partial. Ceci étant, vous vous fatiguez, quelle hémorragie!

Phil dit: à

Il manque à dear marie sapeur un bon éreintement qui lui donnerait une autre jouissance que sa culture par frottis wikipediesques.
Aucune fatalité, une Poisson a bien fini à l’Elysée.

Marie Sasseur dit: à

Si une reconstruction de la cathédrale à l’identique est souhaitée par une large partie de la population, plusieurs projets proposent malgré tout un point de vue différent, tout en s’inspirant grandement de la flèche de Viollet-le-Duc, qui s’est effondrée le 15 avril.

UN FAISCEAU LUMINEUX

Le graphiste Anthony Séjourné a partagé sur son compte Twitter une image où cette flèche ne serait pas reconstruite physiquement, mais remplacée par un faisceau lumineux s’élevant dans le ciel. La symbolique resterait, avec une touche de modernisme. L’effet rappellerait les deux colonnes de lumière, qui ont pris la place des anciennes tours new-yorkaises du World Trade Center, détruites le 11 septembre 2001.

https://www.cnews.fr/france/2019-04-29/reconstruction-de-notre-dame-les-projets-fous-mais-serieux-des-architectes-835157

Marie Sasseur dit: à

Phil, ce n’est pas en venant tapiner sur le web « presse-tigieux » pour des pédophiles et des racistes que vous vous acheterez un cerveau littéraire.

renato dit: à

À propos de Musil, tout le monde retient « trop long, trop lent, trop fragmenté », mais ils oublient la chute « à publier les yeux fermés » — j’espère que la tr. donne le sens, bon, en it. « troppo lungo, troppo lento, troppo frammentario. Da pubblicare ad occhi chiusi ».

x dit: à

@Phil, je pense qu’il s’agit de ce passage du Journal (avec le contexte) en décembre 1980 :
« Solde est arrivé. Ne tarde pas à trouver la page acidulée qui me concerne. Juste quant à ma situation ‘littéraire’, et complètement fausse dès qu’il s’agit de moi, homme. Frank, qui ne me connaît guère, me voit comme j’étais à vingt ans, demeuré immuable en mon être (apparent), petite fouine se glissant dans l’ombre de Brenner pour faire son beurre de célébrité et « assurer mes arrières » avec Chardonne. Quels arrières?
J’aimais et j’admirais Chardonne sans autre idée. Je ne l’ai jamais ‘utilisé’. Ses lettres dorment ici dans un coin, et mon amitié avec lui m’a plutôt nui qu’autre chose, donnant à mon ‘personnage’ une image de droite dont j’ai eu toutes les peines du monde à me débarrasser. Il a fallu que j’écrive sur le théâtre, dans Combat, et que je me bâtisse un nouveau public pour effacer cette réputation, entretenue par mon appartenance à l’équipe de Arts, dont les membres étaient tous plus ou moins issus de l’Action Française.
Cette note fielleuse — non, même pas, condescendante avec deux gouttes de vitriol dilué — m’énerve et me fait un peu réfléchir, bien sûr. C’est vrai que j’ai regardé ‘passer les bateaux où je ne monterais jamais’. Paresse ? Impuissance ? Orgueil de rater mon coup ? Frank, à l’instar du monde littéraire en général, me fait penser à cet homme pour qui l’humanité commençait au baron. Pour lui, l’homme de lettres commence au Prix Médicis, et c’est tout. Ce Frank-tireur respecte les décorations, les titres, avec une passion curieuse. Mais Frank passera-t-il à la postérité, tout est là.
[…]
Pourra-t-on plus tard s’intéresser à un Saint-Simon qui n’a rien vu que les cuisines de l’édition et les coulisses de l’histoire ? […] Mais tout de même, quel dommage qu’il ne se soit pas soulé la gu.ule chez des gens plus intéressants que ces plumitifs vaseux ou ces mondains sans pittoresque. Tant de talent qui erre à la recherche d’un sujet…
Ce que Frank ne sait pas, c’est que je lui dois ma carrière… Si un jour de septembre 59, il n’avait pas reculé devant l’obstacle — à savoir un article sur je ne sais plus quel roman de Sagan, qu’il avait promis à Le Marchand et n’a pas eu le courage d’écrire, faute de pouvoir en dire le bien qu’il ne pensait pas, ou faute de n’oser pas en dire le mal qu’il en pensait sans doute, je n’aurais pas été contraint, moi, chétif, de le remplacer au pied levé dans cette tâche, cette semaine-là, puis la suivante, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’habitude en fut prise.
AUteur pour écrivains exclusivement, Frank vit dans un monde irréel où les lecteurs ont un visage. Ils s’appellent Piatier, Revel, Brenner, Poirot-Delpech, Rinaldi, d’Ormesson ou moi. L’extraordinaire humilité de ce Montaigne, mort d’inquiétude à l’idée de ce que Annette Colin-Simard va penser des Essais…

M.G. y revient le 4 décembre 1984 donnant cette fois la citation exacte :
Frank, dans Solde : « À vingt ans, Galey disait l’amertume sarcastique de ceux qui regardent les bateaux partir et qui n’en seront jamais. » Le Dernier Bateau, bon titre.

Marie Sasseur dit: à

« mais ils oublient la chute « à publier les yeux fermés »  »

Pas moi Renato, déjà indiqué sur ce fil.

Marie Sasseur dit: à

Les salonnards parisiens surveillent ce que les autres salonnards parisiens poublient dans les médias. Ils s’arrangent le museau.

Marie Sasseur dit: à

C’etait là Renato

Marie Sasseur dit: 28 avril 2019 à 11 h 40 min

De même cette note lapidaire, reproduite ici, à propos de Musil, que Bazlen a traduit !  » à publier les yeux fermés ! » a quand même fait l’objet d’une lettre à l’éditeur…
L’enjeu d’une edition est aussi commercial, le niveau des lecteurs etait il au rdv, c’est la question de Bazlen.
Son idee de monter sa maison d’edition avec Olivetti a capoté. Le role du lecteur maison devait être bien frustrant, fussent-elles plusieurs.

Delaporte dit: à

Merci x de la citation à propos de Frank. Et dans Solde, c’est à quelle page ?

Marie Sasseur dit: à

pauvrix l’autre jour a voulu ici même se « payer » A. Markowicz, avec d’obscurs motifs (la jalousie !) c’est dire le niveau de méchanceté de ces « lettreux » de caniveau.

renato dit: à

Anémone est rentrée dans le chaos originel.

Marie Sasseur dit: à

Le père noël est triste

renato dit: à

Désolé Marie, les limites du temps m’empêchent de suivre le fil rigoureusement.

À propos de Colli et Montinari, je voulais seulement ouvrir la porte ; d’ailleurs, de Colli il faudrait rappeller aussi le travail sur les Grecs, toujours chez Adelphi.

x dit: à

renato à 19 h 03 min
Je ne crois pas qu’il s’agisse ici d’un problème de traduction.
Il nous manque peut-être surtout l’intonation ou les mimiques habituelles ou le contexte (les précédents) familiers aux destinataires d’origine de ces notes de lecture.
Nous lisons une sorte de squelette, il nous manque la « chair » pour reconstituer la signification totale. Ou si vous préférez, nous lisons un texte théâtral privé de ses didascalies (et des actes précédents).
Tout dépend sur quel ton (sérieux ou ironique) on entend le début ; si on imagine une imitation d’un lecteur obtus (générique ou particulier), si on lit la série des troppo … « tra virgolette », c’est un « dunque » implicite entre les deux parties de la phrase qui apparaît.
(Cela n’est qu’une hypothèse, mais on peut la garder à l’esprit.)

Marie Sasseur dit: à

Désolée Renato.
Cette porte, vous l’aviez ouverte il y a bien longtemps… peut-être mal, ou pas franchement.

Il ne suffisait pas de remettre le même lien…
Mais d’aller plus loin, car, oui sans le voyage a Weimar de Montinari et le travail colossal de Colli, les editeurs européens en seraient encore à diffuser des faux en écriture.
C’est arrivé pour une Pleiade de Gallimard, avec des trad de trad; le nom de l’auteur, m’echappe…

Marie Sasseur dit: à

La lettre de Bazlen a l’editeur, à propos de Musil est en grande partie dispo en ligne…

Marie Sasseur dit: à

C’est arrivé pour une Pleiade de Gallimard, avec des trad de trad; le nom de l’auteur, m’echappe…
Et ironie de l’histoire, d’avis de spécialistes, « les notes de bas de page » etaient pour certaines, pertinentes.

D. dit: à

Cher Delaporte, je suppose que comme moi vous aimiez Anémone ?

Delaporte dit: à

« Cher Delaporte, je suppose que comme moi vous aimiez Anémone ? »

Evidemment. Très belle personne, très bonne actrice, et magnifique militante alter-mondialiste. La gauche extrême est en deuil, ce soir.

renato dit: à

Je crois qu’il faudrait reprendre la lecture de Nietzsche avec en mémoire le Che cosa ha detto Nietzsche de Montinari, Adelphi, 1999 — tr. fr. Friedrich Nietzsche, tr. Nathalie Ferrand, Presses Universitaires de France, 2001 —.

Marie Sasseur dit: à

Je ne sais pas Renato, moi, bien avant 2001, je lisais ce que disait Zarathoustra.

D. dit: à

Je ne comprends pas comment ce président refuse d’admettre que cette chienlie qui s’éternise est en grande partie le résultat de ses décisions. C’est sidérant. Qu’il s’en aille et que les français puissent enfin se libérer de cette violence et de ses conséquences.
Il est évident qu’il va de passer des choses très graves demain.

D. dit: à

Ça canarde à Caracas.

renato dit: à

x à 19 h 37 min
À propos des lettres de Bazlen, x, il faut aussi rappeller qu’il était de langue allemande et que lorsqu’il écrivait il s’exprimait avec un italien plutôt incertain — d’ailleurs, son analyste, Ernst Bernhard, était un Allemand Romain —.

Marie Sasseur dit: à

Quel est le rapport de cause à effet Renato ?

Bazlen s’est très rapidement rendu compte de la supercherie de l' »analyse ». Il a soldé l’affaire, d’un laconique Freud: scientifique du XXème siècle.
Bazlen était polyglotte, la langue maternelle n’est pas certaine, il a perdu son père , de langue allemande, avant l’age de l’acquisition langage.

Quelle langue parlait sa mère ?

Pour ce qui est des etudes, B. a suivi des etudes en langue allemande, cf dictionnaire biographique Treccani.

x dit: à

Oui, Renato, cependant en l’occurrence lang —> lungo, langsam —> lento et fragmentarisch —> frammentario ne semblent pas insurmontables.
Ce n’est pas vraiment la même chose que pour les associations à partir de connotations ou d’assonances ou de rimes spécifiques à une langue, ou de genre grammatical différent pour des termes hautement symboliques der Tod/la morte, die Zeit etc.)
Me semble-t-il.

x dit: à

associations, genre différent pour des termes hautement symboliques, ecc : à propos des nécessités spécifiques à l’analyse

D. dit: à

i s’la donne, x.

Marie Sasseur dit: à

pauvrix a des symboles schleuh.

D. dit: à

Bon t’es là, Béré ?
Je cherche quelqu’un de normal.

Bérénice dit: à

Marie sasseur, votre rejet de la psychanalyse , votre combat ? reste entier. Que voyez vous pour remplacer le verbe , la chimie? Combien d’êtres vont enfin découvrir leur condition de comprimé, pilule, gélule , gouttes pour remédier à leur malaise dans la civilisation.

Bérénice dit: à

Je suis prête.

Marie Sasseur dit: à

pauvrix , il revise ses articles
die der das

Bérénice dit: à

Vous rejetez aussi la linguistique?

D. dit: à

La linguistix ?

Marie Sasseur dit: à

Alors non.
Je garde un souvenir ému de la psychanalyse.
Une vraie decouverte, en term’.
Au debut tout etait merveilleux.

Et puis le prof de philo, un obsédé sexuel, que sa femme, prof de biolo devait faire marner avec ses bas resille et son rouge à lèvre rose fluo, rattrapait son surmoi, s’est mis à nous causer, le regard de biais, sur nos poumons… 😉

Je vous parle d’un temps avant le livre noir, et avant le temps de la papesse totalitaire qui défend la mémoire de l’obséďé sexuel sur radio paris er dans les journaux parisiens.
Et avant, bien sur, les travaux d’un député, pour mettre fin au déficit de la sécu.
Un voisin…

D dit: à

Je ne sais pas pourquoi mais je m’étais mis dans la tête qu’Anémone était juive.
Eh bien pas du tout.

renato dit: à

« Quel est le rapport de cause à effet Renato ? »

Le fait de choisir des analystes de langue allemande, p. ex.

Cela dit, à près un période dont on ne sait pas grande chose avec Edoardo Weiss — élève de Freud et de Paul Federn —, qui le laissera dubitatif relativement à la doctrine de Freud, Bazlen fut en analyse avec Ernst Bernhard – pas envie d’approfondir la figure de Bernhard, brièvement : après une tentative d’analyse freudienne il passe à l’analyse jungienne — il travailla avec Jung —, qu’il agrémente avec des éléments ésotériques et théosophiques, astrologiques, ce qui correspondait à une tranche des intérêts de Bazlen.

Rappelons que Balzen fut, avec Weiss et Bernhard, à l’origine de la collection « Psiche e coscienza » chez l’editeur Astrolabio. Il y a dans cette collection quelques titre traduit par B.

PATRICE CHAROULET dit: à

APPEL AU PEUPLE

Pierre Assouline écrit sous son vrai nom. A la bonne heure! Je note que parfois mille commentaires suivent ses textes . Certains blogs peinent à trouver un seul commentateur.Ce blog littéraire rencontre un immense succès. J’en suis heureux.

Qui, parmi les habitués, aurait la gentillesse de m’indiquer quels commentateurs ont un courage égal à celui de Pierre Assouline, je veux dire celui d’écrire sous leur vrai nom ?

Grand merci par avance.

Marie Sasseur dit: à

« Le fait de choisir des analystes de langue allemande, p. ex. » Renato

Y’avait pas le choix.
Votre pere a peut-être eu le choix, mais pas B.

Marie Sasseur dit: à

Oui Renato. Mais comme Onfray, qui ne raconte pas que des billevesées pour pauvres d’esprit, le bon docteur viennois a fait une opa sur l’inconscient, pour le ramener à une histoire de pipi- caca

D. dit: à

Monsieur Charoulet, je m’appelle Dimitri d’Arlatan de la Chassaigne et vous pouvez me trouver 96ter rue de la Joyeuse à Aurillac.

renato dit: à

« … le ramener à une histoire de pipi- caca. »

C’était justement ce qui ne plaisait pas à mon père du freudisme.

Delaporte dit: à

Delaporte :

nom : nom
prénom : prénom
taille : taille
adresse : adresse
diplômes : diplômes
famille : famille
lectures : lectures

Authenticité !

Delaporte dit: à

« Je ne sais pas pourquoi mais je m’étais mis dans la tête qu’Anémone était juive. »

Elle aurait mérité de l’être, car c’était une élue.
Peut-être était-elle chrétienne, voire catholique ?
J’espère qu’il y aura une messe pour son enterrement ou son incinération.

Bérénice dit: à

Moitié d’un siècle pour réduire la possibilité du rêve. Les hommes ont été forts. Il nous faut maintenant envisager de perdre le monde , est ce que ce n’est pas trop demander à une vie.

Delaporte dit: à

Anémone à propos de Johnny :

« Il a fait quoi ? À part se déguiser et mentir ? Voter à droite et fuir le fisc ? Il n’a fait que se marier, divorcer, se marier. C’était un pantin médiatique… »

Delaporte dit: à

Il y a un article dans La Croix, qui ne dit rien de ses convictions religieuses. En revanche, politiquement, c’était parfait.

Bérénice dit: à

Sasseur, je n’y connais rien , c’est un peu plus compliqué que la réduction que vous offrez. Vous n’avez retenu que le stade anal du docteur Freud.

Marie Sasseur dit: à

C’est vrai qu’Anemone en vieillissant a viré grave baba yaga. J’avais eu du mal a la reconnaître la derniere fois qu’elle etait passée a la télé, d’une rare grossièreté .

Je préfère m’en souvenir comme Thérèse, celle.

https://youtu.be/kEubXuWpRc8

rose dit: à

Patrice Charoulet
à 22h03

Je m’ appelle rose Du pont de Nemours.
Trouvée sous un pont sauvée par Jean, du val jean, j’ avais une soeur, assassinée à Palmyre, un frère en taule pour délit social, un père sous la flèche de Notre Dame, dans les brandons.
Me reste ma mère, sainte femme, et vous pouvez nous trouver sous le pont de Nemours. Vous la reconnaitrez à ses souliers vernis et moi, à mon torticolis.

Salutations,

renato dit: à

x à 21 h 30 min,
on peut avoir une bonne connaissance du lexique et se retrouver dans l’embarras et hésiter — moi, p. ex. —.Une forme de paresse ?

rose dit: à

Exactement, ce « x » n’est pas anodin.
Certes, mais il est petit. C’est un petitix.
Dans Un tramway à Jérusalem, y a un gars comme ça, passablement déjanté et sans chambre à air.
Lorsque sa compagne dresse un portrait flatteur de l’armée israélienne, il, lui, énonce des vérités évidentes d’une banalité confondante.
Et elne, exaltée, lui l’accompagne dans le refrain, scande « nous sommes petits mais formidables ».
Almaric, lui, à complet contre-emploi, fini sa dépression, il est papa d’un rejeton chevelu et il le case, qu’il ait pas besoin de chercher un emploi, plus tard, l’Élias, est obsédé par le soleil et la mer symboles d’Israël, alors qu’eux, c’est leur survie dans un monde hostile qui leur importe.

rose dit: à

jazzi

n’ai pas aimé la constriction du scénatio ds Un tramway à Jérusalem.
Cela m’ a paru facile les panneaux horaires du déroulé de la journée.
Les stations Porte de Damas, que l’ on n’ aperçoit pas même, alors que, sa superbe et son marque frontière entre Jéruslem est ey ouest et son entrée en direction du cjemin de croix qui conduit au Golgotha.

x dit: à

Ou le contraire, Renato, un peu comme (de son propre aveu) Clopine avec censé/sensé, une forme d’obnubilation qui survient donc aussi bien chez les monolingues (par exemple à l’école, dans des exercices d’entraînement systématique) : on sait tellement qu’il y a là une difficulté, on veut tellement l’éviter, que l’on saute dedans à pieds joints, par excès de précautions en quelque sorte.
De toute façon, que l’on croie à Freud ou que l’on n’y croie pas, nous ne sommes pas totalement transparents à nous-mêmes.

rose dit: à

jazzi

n’ai pas aimé la construction du scénario ds Un tramway à Jérusalem.
ai trouvé improbable la dispute de couple où sont discutés publiquement la stérilité de l’homme et la putasserie de sa femme parce qu’elle couche avec son meilleur copain pendant qu’il fait la guerre des six jours.

Almaric en mendiant je l’ai trouvé peu convaincant.
Oui le melting pot qui peuple Jérusalem est décrit, des juifs intégristes aux intellectuels qui refont le monde, mais l’ensemble m’a paru disparate.
Nous étions neuf dans la salle.
Film confidentiel non ?

rose dit: à

Que l’on aime Freud ou pas, l’admire ou non, le lapsus semble quand même révélateur.
De quand l’inconscient franchit la barrière de ce que la pudeur, les conventions etc. interdisent de franchir et donc de dire.

les poux les cailloux les hiboux les choux les genoux et maintenant les foux.

et alii dit: à

le chateau d’Argol a été refusé par Gallimard et pris par Corti;
D’où vient qu’il n’y ait pas encore eu un mot sur Primo Levi (treve de psychanalyse à la moissonneuse batteuse?)
le nom de la rose fut aussi refusé, je crois

et alii dit: à

sa majesté des mouches fut refusé par plus de quinze éditeurs!

Ed dit: à

rose dit: 1 mai 2019 à 1 h 21 min

Exactement !

Je suis souvent d’accord avec rose cette semaine.

Delaporte dit: à

Ed, j’ai regardé votre fiche de lecture sur « Bonjour tristesse ». C’est un peu terne et scolaire, vous ne prenez pas beaucoup de risques. Vous restez en deçà de la critique littéraire, alors que c’est cela même qu’il faut creuser. Bref, vous manquez de fantaisie et d’imagination. Si vous voulez rester dans l’histoire, il faudra désormais ne pas hésiter à mettre toute la gomme dans l’interprétation du texte. Puisqu’on parlait de Frank, je vous conseille sa « Panoplie littéraire », son livre sur Drieu la Rochelle. Quand vos fiches prendront ce tour, on en reparlera. Mais pourquoi pas ? Vous êtes en possession de toutes les qualités pour y arriver.

Delaporte dit: à

« C’est vrai qu’Anemone en vieillissant a viré grave baba yaga. J’avais eu du mal a la reconnaître la derniere fois qu’elle etait passée a la télé, d’une rare grossièreté . »

Sublime Sasseur, c’était pourtant l’Anémone que je, moi, préférais, celle qui ruait dans les brancards, l’Anémone révolutionnaire, sorte d’Ulrike Meinhof du show-bizz. La liberté guidait ses pas.

Ed dit: à

Bonjour très matinal,

Nouvelle chronique pour les curieux. Aujourd’hui c’est M&M (muguet et manifs).

et alii dit: à

les éditeurs viennent dans les colloques et repèrent aussi les intervenants;leurs approches sont singulières
bonne journée!

et alii dit: à

je ne sais pas depuis internet,excuses,j’ai à faire

rose dit: à

Ed à 5h50
je ne comprends pas votre titre.

ai du mal à croire à cela
« Les scientifiques expliquent cet obscur traumatisme transgénérationnel par une transmission génétique. »

nota : pour l’avoir observé de mes yeux, la souris a une fin de vie atroce sous les.griffes du chat, mais avec les produits chimiques autant ( même si plus brève).

Dans le cas de l’artiste, la transmision prend-elle le pas sur le sauvetage de lui-même ? Je pense que c’est le passage au dire qui sauve l’individu quels que soient les moyens entrepris.

rose dit: à

Ed

j’aime beaucoup vos fiches de lecture.
J’en aime la structure tout à la fois ouverte et organisée.Ouverte pck abordant des points pouvant sembler lointains et en réalité proches.
Ce que j’ apprécie particulièrement est la manière dont vous relatez sans dévoiler ce que nous découvririons à la lecture. Comme si vous déshabilliez le sujet tout en le gardant voilé.

Merci.

Bérénice dit: à

Sasseur s’est habillée aujourd’hui, c’est et alii de bon matin. Et pourquoi pas Attila ? Une tentative courageuse en tondeuse à gazon.

rose dit: à

jazzi

grâce à vous, j’ ai découvert un cinéma nouveau dans un quartier nouveau, jusqu’ alors peu exploré.

Pour vous dire la vérité, je sortais de la place aux huiles, et de sardines grillées, sous le soleil printanier et n’étais pas dans les meilleures conditions de vivacité intellectuelle pour assimiler le film d’ Amos Gitaï qui m’ a paru ardu. Je l’ ai vu en pointillé, l’ autre part étant la sieste.

rose dit: à

Bon premier mai à tous.

Ed dit: à

Ravie qu’elles vous plaisent rose.

Je vous invite à vous renseigner sur le transgenerational trauma. Les scientifiques parlent vraiment de transmission génétique du traumatisme, et Mike Brant en a été victime.

Sur votre dernière remarque, Si c’est un homme n’a pas sauvé Primo Levi.

Marie Sasseur dit: à

L’étude mise en lien à 2h22, par Et Al, si elle date un peu, est tres instructive sur les manuscrits qui arrivent à la phase publication, dans les grandes entreprises éditoriales françaises. L’envoi par la poste aura aujourd’hui été remplacé par un mail avec pj, en quantité astronomique, les lecteurs externes, utilisés par certaines maisons, par des reseauteurs ayant une bonne visibilité sur internet.
Mais pour le fond, cette réalité économique basée sur un « tri », est tout sauf démocratique. Cette economie n’est pas une entreprise d’utilité publique. Et heureusement, quelque part.

En littérature générale, le tout venant des rentrées litteraires, et remise dans cette perspective , cette ‘ »angoisse  » de rater un chef d’oeuvre est un argument qui ne tient pas la route.

Phil dit: à

X du 19.18, merci pour votre passage.
quelques bonnes âmes fréquentent encore le prestigieux blog à passou malgré la junte au Venezuela.
la notule de Galey lue après quarante ans apaise les haines recuites en redonnant à chacun la place qu’il mérite. vu un jour ses « vitamines de vinaigre » et regretté de ne pas les avoir prises.
Anémone n’aimait pas les demi-mondains que sont les médias et le disait. Souhaitons à marie sapeur de recevoir son brin.

Marie Sasseur dit: à

« D’où vient qu’il n’y ait pas encore eu un mot sur Primo Levi  »
Chez Einaudi, en première lecture, Et Al?
De ce que N. Ginzburg ne pouvait pas et de ce que Pavese ne voulait pas.

et alii dit: à

Daily Geek Show
Maîtrisez-vous le jargon des cuisiniers ?

de nota dit: à

« Aux alentours du nouvel an 1947, Levi avait commencé à proposer son manuscrit à des éditeurs italiens. Son premier choix fut Einaudi à Turin, Levi espérait que son manuscrit n’atterrirait pas sur le bureau de Pavese( directeur-gérant pour Einaudi) qui était bien connu pour rejeter les manuscrits à la vitesse de l’éclair tout en fumant sa pipe d’un air lugubre, Levi mettait ses espoirs en assistante de Pavese, la romancière Natalia Ginzburg. Une semaine plus tard tombait un verdict dévastateur. Natalia fit de son mieux pour adoucir le coup, mais le livre ne « convenait » pas pour les collections Einaudi. Levi était blessé et en colère, il ne comprenait pas, il savait que son livre était bon. Comme Natalia était une amie de la famille, il ne demanda pas d’explications et repris son manuscrit sans un mot. Le fait qu’il resta toute sa vie ami intime de Natalia témoigne de son sens de la loyauté.
En fait, Levi était anéanti- sa fierté et sa jeune ambition meurtries. Toutefois, la réticence de Ginzburg à le publier n’était qu’un aspect d’une résistance plus large, collective, chez les italiens en général, à affronter leur passé. En 1985, j’ai interviewé Natalia, elle reconnut et regretta son erreur. « Ce dut être un sombre moment dans la vie de Primo, mais vous savez, j’étais jeune alors et un peu sotte, et d’ailleurs je n’étais pas la seule responsable ». Pavese aussi avait estimé alors, et cela s’avéra exact, que le moment n’était pas venu de publier Levi. Les italiens avaient autre chose en tête, trouver du travail, préparer une vie meilleure pour leurs enfants, plutôt que de lire un récit sur les camps de la mort. Peut-être le manuscrit a-t-il été refusé pour une autre raison. Les allusions à Dante, la beauté rythmique, l’élégance de la prose étaient interprétées comme un rappel de l’insistance du fascisme à retourner à l’Antiquité romaine. Les phrases marmoréennes trahissaient l’influence de l’arte di parlare bene qui avait marqué la formation scolaire sous le fascisme. La nouvelle génération d’écrivains italiens reniaient les influences classiques et adoptaient le réalisme rugueux de « l’école documentaire » qui visait l’immédiateté spontanée de la rue. Les premiers romans du jeune Calvino étaient influencés par Hemingway et le néoréalisme des films de Rossellini sur la Résistance.
Finalement, le livre fut accepté par une obscure maison d’édition de Turin, dirigée par Franco Antonicelli. Dans l’intervalle, le livre avait changé de titre, passant de Dans l’abîme( un récit de H.G Wells) à les Naufragés et les rescapés et enfin à Si c’est un homme.
Le 11 octobre 1947, un mois après le mariage de Levi et Lucia Morpurgo, le livre paraissait.
Entre novembre 1947 et le printemps suivant, le livre n’eut que douze critiques dans la presse en Italie. Mais il n’y eu pas un mot des Grande firme( les grandes signatures) comme Moravia ou Vittorini.
Le plus vexant c’étaient les critiques qui cataloguaient Levi comme « témoin », Levi se voyait d’abord comme écrivain et en second lieu comme témoin.
Parmi les critiques, deux se détachaient, l’une du grand critique Arrigo Cajumi, et l’autre de Calvino. Il fallait un marginal comme Cajumi pour reconnaître la grandeur de Levi. Cajumi était connu pour son dédain du monde culturel italien dominant et sa recension de Levi, à lea une de la Stampa, était en partie dirigée contre les littérateurs italiens, pour la plupart asservis à la politique partisane ou à l’Eglise. La recension de Calvino pour le quotidien communiste l’Unita saluait la sortie d’un « livre splendide ».
A la fin de l’année, Levi apprit la triste nouvelle que Si c’est un homme avait à peine été lu hors de Turin, et seulement par une phalange de l’intelligentsia de la classe moyenne, docteurs, enseignants, partisans irréductibles. Devant le chiffre de vente médiocre, Levi se dit qu’il ne pouvait y avoir de suite à Si c’est un homme. Il avait accompli son devoir civique de témoignage et ne pouvait faire plus. Au début de 1948, son épouse était enceinte, il abandonna son projet de devenir écrivain professionnel et retourna à temps plein à la chimie. »

Ian Thomson, La genèse de Si c’est un homme? in « Primo Levi à l’oeuvre » Editions Kimé.

et alii dit: à

traumatisme transgénérationnel tous les psys en parlent avec leurs langue;

et alii dit: à

leurs langues

et alii dit: à

merci de nota

christiane dit: à

@Ed dit: 30 avril 2019 à 23 h 49 min
Bonjour. De critique littéraire (billet de Passou et autres…) en critique littéraire, voici la vôtre.
Vous évoquez avec clarté le premier roman de Françoise Sagan, celui qui a lancé le personnage Sagan, devenue la nouvelle « reine » de Paris. Elle a beaucoup plus marqué par sa vie excentrique, élégante, désinvolte, bohème que par son œuvre cette jeune mondaine aimant faire la fête lors les nuits de Saint Tropez dans une communauté frivole où le whisky coulait à flot. Chic et snob… aimant les voitures de luxe, la légèreté avec une scandaleuse et… élégante immoralité.
Quant à ce roman Bonjour Tristesse qui parut avec un bandeau rouge où était écrit « Le diable au cœur » (joli clin d’œil de l’éditeur à Radiguet), il m’a intéressée par ce portrait d’adolescente : Cécile (la narratrice), ses émotions ambivalentes envers la si raffinée et intelligente Anne Larsen. Toute la cruauté de l’adolescence se glisse dans les pensées de cette jeune fille, parfait mélange d’innocence et de perversité.
Pourquoi ce titre du roman ?
Sagan écrit : « […] Sur ce sentiment, inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C’est un sentiment si complet, si égoïste que j’en ai presque honte alors que la tristesse m’a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l’ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd’hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres. »
Autoportrait inavoué ?
Vulnérable et toute puissante, Cécile, ne voulant renoncer à cette complicité père-fille et à ce monde facile, manigancera le pire avec une scandaleuse immoralité…
Un portrait d’adolescente brûlant au milieu ces personnages falots qui aiment superficiellement pour ne pas être seuls, pour continuer à être nonchalants, hors de la réalité du monde. (Ah, le beau personnage de Lucile dans son sixième roman La chamade. Même milieu parisien aisé, oisif où les passions sont voués à l’échec. Lucile, cette femme entretenue aimant son oisiveté, ne pourra supporter le monde gris du travail et les transports en commun…)
Merci pour votre analyse scrupuleuse et juste qui m’a permis de revivre l’intrigue du roman, lu il y a si longtemps…
En mémoire, le poème d’Eluard qui a pesé sur le choix du titre du roman. (Elle avait un don pour choisir ses titres !)

« À peine défigurée » :

«Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j’aime
Tu n’es pas tout à fait la misère
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire
Bonjour tristesse
Amour des corps aimables
Puissance de l’amour dont l’amabilité surgit
Comme un monstre sans corps
Tête désappointée
Tristesse beau visage »
(poème paru dans « La vie immédiate »).

Chaloux dit: à

traumatisme transgénérationnel.

Au XIXe on faisait tourner les tables, début XXe on a voulu enregistrer la parole des morts. C’est la queue de la comète. Tuer Dieu n’est pas sans effets secondaires. Mais le peuple allemand semble se porter très bien dans son énième désir d’hégémonie.

(Merci à X, j’ai repris aussi le Journal de M. Galey, la suite très amusante aussi, diner Demeron etc.)

D. dit: à

D dit: 30 avril 2019 à 21 h 48 min

Je ne sais pas pourquoi mais je m’étais mis dans la tête qu’Anémone était juive.
Eh bien pas du tout.

en fait c’est mon esprit associatif qui parfois me joue des tours. C’est Balasko qui est juive, est née la même année qu’elle en 1950 et la connaissait très bien.

Chaloux dit: à

Il en est des races des hommes comme de celles des feuilles.

et alii dit: à

j’ai rencontré un psy qui avait une histoire de déportation (sa mère qui l’avait laissé bébé avait réussi à le retrouver et l’emmener à Paris mais son père avaitété déporté)et son enfant-avec une femme française,psychologue,non juive- mordait les autres enfants à l’école:ce qu’on mettait sur le compte du trauma;il ne s’agit pas de voix des morts mais d’une histoire en souffrance, non dite, et parfois non connue

renato dit: à

Première photo, me souviens l’avoir vue en couleur, mais où ?

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…meilleurs vœux de bonheurs à tous,!…

et alii dit: à

à ceux qui cherchait « foux » il est revenu l’x à …loux
Bonne journée

et alii dit: à

qui cherchaient excuses,ce n’est pas mon jour

Marie Sasseur dit: à

Merci de nota, à 10h18 pour Ian Thomson, La genèse de Si c’est un homme? in « Primo Levi à l’oeuvre » Editions Kimé.

En addendum de l’édition Juillard 1987, reprise en format Pocket , Primo Levi se prête au jeu des questions reponses.
Il répond ceci, a propos de son livre-temoignage :
« Mais j’ai écrit ce livre en l’espace de quelques mois, tant j’etais travaillé par ces souvenirs. Refusé oar quelques éditeurs importants, le manuscrit fut finalement accepté en 1947, par la petite maison d’édition que dirigeait Franco Antonicelli: il fut tiré à 2500 exemplaires, puis la laison ferma et le livre tomba dans l’oubli, peut-être aussi parce que en cette dure période d’après guerre, les gens ne tenaient pas beaucoup à revivre les années douloureuses qui venaient de s’achever.
Le livre n’a pris un nouveau départ qu’en 1958, lorsqu’il a été réédité chez Einaudi, et des lors l’intérêt du public ne s’est jamais démenti. Il a été traduit en en six langues et adapté à la radio et au théâtre.  »
Primo Levi, novembre 1976.

Marie Sasseur dit: à

Correction

« Mais j’ai écrit ce livre en l’espace de quelques mois, tant j’étais travaillé par ces souvenirs. Refusé par quelques éditeurs importants, le manuscrit fut finalement accepté en 1947, par la petite maison d’édition que dirigeait Franco Antonicelli: il fut tiré à 2500 exemplaires, puis la maison ferma et le livre tomba dans l’oubli, peut-être aussi parce que en cette dure période d’après-guerre, les gens ne tenaient pas beaucoup à revivre les années douloureuses qui venaient de s’achever.
Le livre n’a pris un nouveau départ qu’en 1958, lorsqu’il a été réédité chez Einaudi, et dès lors l’intérêt du public ne s’est jamais démenti. Il a été traduit en en six langues et adapté à la radio et au théâtre.  »
Primo Levi, novembre 1976.

Marie Sasseur dit: à

Effectivement Et Al, merci du rappel, pour U. Eco.

« Un manuscrit, naturellement « ,en préambule du « Nom de la rose », fabuleuse mise en abîme.

Jazzi dit: à

« qui cherchaient excuses,ce n’est pas mon jour »

Je n’en dis pas plus, et alii…

Passionnant, de nota. On est loin de la formule lapidaire de Passou !

Marie Sasseur dit: à

La retouche du manuscrit.

Umberto Eco explique comment il a retravaillé son livre,  » le nom de la rose » pour une réédition, a 30 ans de distance. Travail de relecture et aussi tenant compte des difficultés de traduction qui avaient un peu dénaturé…Sans doute un cas très rare dans la réédition. Et cela concerne essentiellement, quelques anachronismes à la marge, des citations latines ( veritable pénitence, voulue par l’auteur, comme sans doute V. Hugo exigea de ses lecteurs, qu’ils ne s’affranchissent ni du grec ni du latin, pour la compréhension de Notre Dame…)
et… le portrait du moine bibliothécaire.

Jazzi dit: à

« qui cherchaient excuses,ce n’est pas mon jour »

Je n’en dis pas plus, et alii…

Passionnant, de nota. On est loin de la formule lapidaire de Passou !

Sagan avait le génie des titres, mais guère plus, Christiane, et encore elle ne les inventait pas toujours : « Aimez-vous Brahms » ou « Un peu de soleil dans l’eau froide ».
La meilleure chose chez elle c’est son récit autobiographique, « Avec mes meilleurs souvenirs » : Sagan, c’est un personnage qui passe…

Marie Sasseur dit: à

Passionnant peut-être mais beaucoup de sur-interprétation intentionnelle dans cette explication de Ian Thomson, à propos de la « genèse  » de « Si c’est un homme »

Jazzi dit: à

Je suis assez d’accord avec toi, rose. Le film d’Amos Gitaï, sans être raté, n’est pas abouti. Mais il m’a quand même bien intéressé.
La partie fictive du film pêche un peu : les scènettes interprétées dans les comédiens paraissent artificielles.
Pourtant, certaines choses sont dites sur les rapports humains, sur la politique régionale, la religion…
N’étant jamais été en Israel, c’est la partie documentaire qui m’intéressait. Cette traversée de Jérusalem en tramway me plaisait bien. Malheureusement, de nombreuses scènes sont tournées de nuit.
Question paysage, on est un peu frustré.
Mais enfin, entre les scènes de jour et celles tournées sur les quais, j’ai pu voir pas mal de choses et ressentir bien des impressions…
C’est le genre de petit film raté qui m’en apprend plus qu’un grand réussi !

Jazzi dit: à

« beaucoup de sur-interprétation intentionnelle dans cette explication de Ian Thomson »

Il ne suffit pas de l’affirmer, Marie Sasseur, encore faut-il le prouver !

Jazzi dit: à

« N’étant jamais été »

N’ayant jamais été, pardon, je vais encore me faire enguirlander par et alii !

Marie Sasseur dit: à

Non, c’est l’inverse. Ian tThomson affirme des choses, certaines factuelles et vérifiables qui ne souffrent aucune contestation et le reste: spéculations.

Marie Sasseur dit: à

Il y en a un autre, dont j’ai heureusement oublié le nom, qui a publié un truc sur Primo Levi, assez récemment, qq années; le gars qui passant dabs le coin, s’est dit, tiens si j’écrivais un bouquin pour dire que P. Levi avait été dénoncé par des antisémites. Personne n’y a pensé, c’est bizarre tout de même, etc. De la merde.

Paul Edel dit: à

Jazzi tu as bien fait d affirmer que des petits films ratés etc etc Milos Forman qui raté ses films américains en dit bcp sur cd su il pense des états unis alors que les amours d une blonde ou au feu les pompiers en dit bcp sur ses racines tchèques

Marie Sasseur dit: à

En dit beaucoup.
Sont tous freudgiens, les lettreux d’ici.

Marie Sasseur dit: à

Les madame Irma de la critique cinelitteraire.

Paul Edel dit: à

Marie Wikipedia tu es drole et ne supporte pas le simple jugement personnel repose toi

Marie Sasseur dit: à

Una lettera inedita di Natalia Ginzburg sul rifiuto di “Se questo è un uomo” da parte di Einaudi

L’editore Guanda ha appena ripubblicato, in carta e in ebook, la Conversazione con Primo Levi di Ferdinando Camon (sottotitolo: Se c’è Auschwitz, può esserci Dio? ) uscita nel 1987 a soli due mesi di distanza dalla tragica fine (suicidio?) del grande scrittore torinese. Un confronto appassionante sulla condizione umana, la natura e le origini del Male nella Storia, tra un cattolico e un ebreo: due punti di vista differenti e a volte in aperto conflitto. Si dà il caso che io sia stato il primo, l’11 giugno di quell’anno, ad anticipare il libro sulle pagine culturali del Corriere della Sera, e il mio corsivetto scatenò un mezzo uragano.

Una delle ultime domande di Camon a Levi riguardava le traversie editoriali del suo capolavoro, Se questo è un uomo. Perché Einaudi, nel 1946, non lo aveva voluto (lo pubblicherà solo nel 1958), sicché l’autore si era dovuto accontentare della piccola casa editrice de Silva di Franco Antonicelli? “Effettivamente il manoscritto non fu accettato per parecchi anni – risponde Levi – e quello che mi ha sempre sorpreso è che chi lo aveva letto era una personalità della letteratura italiana, ebrea, vivente. Se spegne il registratore glielo dico”. Qui il nastro si interrompe, per riprendere subito dopo: “Le motivazioni furono molto generiche: sono le solite che danno gli editori quando restituiscono un manoscritto. Non so perché sia stato rifiutato: forse fu solo la colpa di un lettore disattento”. Quanto a me, concludevo l’articolo invitando il responsabile della bocciatura a uscire allo scoperto. “Non per subire un processo che nessuno vuole intentargli: soltanto per amore della verità”. 

Chi fosse la misteriosa “personalità”, me lo aveva confidato lo stesso Camon, vincolandomi però alla consegna del silenzio, per rispettare il desiderio del defunto. L’indomani dalle colonne della Stampa, Nico Orengo si incaricò di squarciare il velo su quello che secondo lui era un segreto di Pulcinella: era stata Natalia Ginzburg, allora consulente dell’Einaudi, a comunicare a Levi che all’editore il romanzo non interessava. Ma, come precisava la scrittrice interpellata da Orengo, “non ci fu nessuna volontà censoria”. Beh, pensai: un conto è comunicare una decisione presa da altri, un conto è prendervi parte. E poi chi ha parlato di censura?

Passa qualche giorno, e ricevo una busta intestata “Camera dei Deputati”. Il mittente è l’Onorevole Natalia Ginzburg, all’epoca deputata del Pci. Tre pagine autografe dal tono risentito, uno schiaffone di quelli che lasciano il segno: “Mi hanno detto che lei ha scritto…” è l’amichevole incipit, come a rimarcare di non aver neppure degnato di uno sguardo il mio articolo “odioso”. E infatti subito dopo sostiene che l’avrei tacciata di “antisemitismo”, accusa ignobile e ridicola che non mi ero mai sognato di rivolgere né a lei né all’Einaudi. A sua discolpa, la scrittrice adduce il fatto che lei, a quel tempo, era l’ultima ruota del carro, e non avrebbe avuto il potere di accettare o rifiutare un manoscritto. Quello di Se questo è un uomo glielo aveva passato suo fratello, che era amico dell’autore, ma chi l’abbia poi letto, proprio non riesce a ricordare. E comunque fu Cesare Pavese a obiettare che erano già usciti troppi libri sui campi di concentramento, e che era meglio aspettare. Avrei dovuto battermi, ammette Natalia, “siamo stati dei colpevoli imbecilli”, ma non degli antisemiti.

Nessuna censura, dunque, solo una scelta editoriale superficiale, dettata dallo “spirito del tempo” che imponeva la rottura col passato, e provava imbarazzo di fronte a un vissuto così sanguinoso e così recente. Certo, se Levi non fosse stato un chimico ma un intellettuale di casa nei salotti letterari, l’accoglienza sarebbe forse stata diversa. 

Chi fosse la responsabile della bocciatura lo confermerà, anni dopo, Giulio Einaudi in persona, nel corso di un’intervista tv: “È stata Natalia Ginzburg a leggerlo. Il ricordo del nazismo, delle persecuzioni, della ‘shoah’ era troppo bruciante. Natalia aveva perso il marito pochi mesi prima, nel gennaio del 1944 (Leone Ginzburg morì in carcere a seguito delle torture subite dai nazifascisti).

Treccani

Et basta.

de nota dit: à

Ian Thomson a écrit une biographie de Primo Levi saluée par la presse anglo-saxonne, du Times literary supplement comme du London review of books…

Marie Sasseur dit: à

J’ai mouchė Edel a plusieurs reprises, le fait de l’avoir pris en flagrant delit de pompage integral de wiki, l’a blessé. Tant mieux.

Marie Sasseur dit: à

Et oui de nota, salué par la presse… anglaise…

de nota dit: à

Marie Sasseur, cette biographie ne saurait être saluée par la presse française car elle n’est pas traduite….

Marie Sasseur dit: à

Bien relire, à la limite faites-vous aider:

Natalia aveva perso il marito pochi mesi prima, nel gennaio del 1944 (Leone Ginzburg morì in carcere a seguito delle torture subite dai nazifascisti).

C’est pour ça que j’ai ecrit qu’elle a été la mauvaise lectrice, ( à elle seule il avait été devolu la délicate tâche de lire ce manuscrit de Levi…) au mauvais moment, comme l’aurait ete Duras.
Quant a Pavese, il prouve qu’un ecrivain n’est pas forcément un bon lecteur. Et encore moins un bon critique.Une litote…

Comme on peut le lire Ginzburg n’était pas intime de P. Levi, mais son frère le connaissait.

et alii dit: à

Je n’en dis pas plus,
moi, j’en dis plus:non seulement je corrige quand ce n’est pas un « lapsus » mais je pense que P.Assouline laisse àux contributeurs éventuels la liberté de « s’exprimer » sur le mode qu’ils préfèrent, »anecdote » biographique de rencontre, lecture critique,souvenir de colloque-j’ai suivi un colloque sur P.Levi avec plusieurs psys professionnels en intervenants-etc

Marie Sasseur dit: à

De nota, N. Ginzburg n’était pas intime de P. Levi.
Amie de la famille pour dire que son frère le connaissait. Et c’est tout à l’avenant.

Jazzi dit: à

Nos soeurs siamoises ne défilent pas aujourd’hui, pour fêter le muguet ?
Pour la fête du travail à Paris, c’est plombé !

Paul Edel dit: à

Enfin enfin Marie, n’ajoutez le mensonge ttal à on égard à votre habituel copié- collé italiano pompon et paillettes , à vous éclater le crâne.. blabater à propos de tout , quel cinema permanent .. et avec le coté finalement jamais contente avec enchainements et double salto…. Vous vous êtes un jour cogné sur une poutre? blessée? glissée sur un parquet? grosse chute à la tête? un éclat de verre sur le périphérique? vous finissez par être drôle dans votre stratégie agglutinante,bourdonnante, rabâchage polka … allez prenez le temps de prendre un bon café italien avant de sortir un mensonge,une petite calomnie sympa sur moi.. spécialité que je croyais réservée à Christiane…….. et bon premier mai!!..

Marie Sasseur dit: à

Vous avez bien compris, de nota ?
P. Levi n’a jamais su qui , lequel des « moines » ,avait refusé son manuscrit en première lecture chez Einaudi. Ou préféré ne pas savoir.
C’est tout à l’honneur de cet Homme.
L’histoire ne retiendra que ce récit de l’horreur, c’est ce qui compte.

Marie Sasseur dit: à

Non Edel, je n’irai pas jusqu’à l’humiliation, mais svp, ne vous présentez pas comme un specialiste de l’Italie et des ses ecrivains soi-disant, ignorés. Vous allez me faire pitié, et j’aime pas ça.
Battez-vous mais à la loyale, pas en erasant.

de nota dit: à

Può stabilire un rapporto tra lei e gli altri scrittori di religione ebraica (Ginzburg, Bassani)?

Primo Levi :Un rapporto complesso c’è, evidentemente. L’ambiente di Natalia Ginzburg è il mio stesso ambiente; abbiamo parenti in comune; lei è nata Levi e suo fratello era il nostro medico. L’ambiente della borghesia ebraica torinese è quello in cui sono nato e cresciuto. Quello di Bassani è diverso; sia Bassani che i suoi personaggi appartengono ad un’altra borghesia ebraica, quella di Ferrara, che io conosco abbastanza poco. E che non mi piace tanto, perché erano una classe abbastanza consapevole dei propri privilegi, abbastanza esclusiva (vedi il famoso muro di cinta) e riservata e chiusa.

Per quale motivo la Ginzburg le ha rifiutato il manoscritto?

Primo Levi: Premetto che non le serbo rancore (ma forse sì, per un certo periodo gliene ho serbato). Ho pensato a tante cose: forse era satura di manoscritti – fare il lettore in una casa editrice è un brutto mestiere; si è costretti a falciare… poi… è un fatto che, pur conoscendola bene, non abbiamo mai chiarito

hamlet dit: à

encore Musil et Svevo ? décidément on n’y échappe pas ces jours-ci.

j’avais entendu parler de ces deux auteurs sur ce blog, du coup, il y a une dizaine d’années j’avais acheté leurs bouquins, Zeno et l’Homme sans Qualités.

Comme écriture indigeste on ne fait pas mieux ! J’ai dû lire une vingtaine de pages de Musil et une trentaine de Svevo, mon Dieu quelle misère, je n’ai pas eu la force d’aller plus loin…

de la masturbation intellectuelle de types qui s’écoutent écrire sans penser une seconde aux douleurs qu’ils infligent à leurs lecteurs !

Marie Sasseur dit: à

D’accord de nota, je m’incline.
P. Levi a su qui était  » le moine ».
Merci de confirmer que N. Ginzburg n’etait pas une intime de P. Levi.

Paul Edel dit: à

Marie, calmez vous.. Je ne suis suis jamais présenté- « spécialiste de l’italie »,quel gros mensonge..trouvez moi ce commentaire!! Mais oui j’ai écrit sur Rome et j’ admire Pavese ou Beppe Fenoglio.Et je l’exprime avec mes mots à moi.. je ne suis pas Pic de la Mirandole,votre manière, qui lance ses foudres sur tous les autres .navrante Marie.Vous coagulez les mensonges avec une aisance de Castafiore.

hamlet dit: à

ce qui ne m’a jamais empêché d’en parler ici, et même très abondamment ! alors que j’en ai lu que quelques pages !

je me suis toujours demandé pourquoi ? quel intérêt d’agir ainsi, par défiance pour toutes formes d’honnêteté ?

je n’ai jamais beaucoup aimé les gens honnêtes, la notion même d’honnêteté est un truc qui me provoque en moi un profond dégout.

Marie Sasseur dit: à

Edel, calmez-vous avec la grappe. Le sujet, c’est pas vous.

hamlet dit: à

« je me suis jamais présenté comme un spécialiste de l’Italie… »

pourquoi toute cette modestie ? à quoi sert la modestie sinon à démontrer son orgueil ?

hamlet dit: à

oui, et c’est bien dommage que le sujet ne soit pas Paul Edel !!!

pourquoi Paul Edel ne pourrait-il pas faire un excellent sujet de conversation ?

je trouve au contraire que Paul Edel est un très bon sujet, je verrai bien un premier chapitre sur sa modestie : « Paul Edel – Chap : de la modestie… »

Paul Edel dit: à

Là Hamlet, ton paradoxe, il marche pas très fort..la dialectique a des limites..allez parle nous de Musil, ça va nous changer..

christiane dit: à

@Jazzi dit: 1 mai 2019 à 12 h 29 min
Jazzi,
les années 60 c’est loin… J’ai aimé lire ses romans puis je les ai presque oubliés. Puis, elle est revenue, pas par ses romans mais par sa vie (ses vies !) déroulés dans des téléfilms, des entretiens.
Sans le billet d’Ed, je ne serais pas revenue à ce roman encore que personnage de Cécile…
Un jour tu as évoqué, avec tendresse m’avait-il semblé, sa voiture sortant régulièrement d’une maison proche de ton immeuble. J’avais trouvé l’image juste : Sagan, ses voitures, cette envie de brûler la vie pour oublier l’ennui avec désinvolture.
Sait-on pour quelles raisons un livre reste dans notre mémoire ? Une certaine musique, une certaine douceur…
Tu vas de l’un à l’autre comme une abeille butineuse amoureuse des fleurs et c’est joli et léger, loin des tons sentencieux de certains… loin des polémiques fielleuses ou des délires éruptifs. C’est reposant de te lire. Un certain goût du bonheur.

Marie Sasseur dit: à

C’est l’effet du muguet cette extase catatonique de la folle dingo.

hamlet dit: à

oui c’est effectivement un paradoxe.

quand la Bruyère dit que « la fausse modestie est le raffinement de la vanité » il pointe là un paradoxe de la nature humaine dès qu’elle est mise en relation avec d’autres natures humaines dans ce qu’il est convenu d’appeler une société humaine…

Jazzi dit: à

« D’accord de nota, je m’incline. »

Un vrai dompteur de fauve, notre libraire franco-italien, bravissimo !

Marie Sasseur dit: à

De nota, merci.
P. Levi mérite amplement que sa bonté soit mise en lumière.
Bien loin du ressentiment qui apparait dans cet extrait de bio de Ian Thomson.

hamlet dit: à

je pense que Musil aurait adoré notre époque.
surtout la morale de notre époque, lui aussi était un moraliste, un moraliste viennois, il croyait en une morale mathématique, avec une arithmétique dépendant du signe plus ou moins que l’on placerait devant chaque action humaine, on peut le trouver dans tous les chapitres concernant l’école et la pédagogie, avec à la clé la question de savoir comment l’école peut produire des êtres moraux.

il aurait par exemple adoré cette décision prise par ce département d’une grande école française qui produisaient il y a quelques années les plus grands traders de la planète.

Des esprits d’une grande intelligence, les meilleures élèves, ceux qui avaient obtenu les meilleures notes à leur bac philo, tous finissaient dans des boulots qui consistaient à licencier pour accroitre les bénéfices, ou à spéculer sur les matières premières pour affamer des populations entières.

quand la responsable s’est aperçue des dégâts que causait son enseignement elle a décidé de fermer la boutique pour prendre le temps de réfléchir…

Musil aurait adoré… et c’est dommage que, comme lui, nous n’adorerions pas ce genre d’histoire.

Jazzi dit: à

« Bien loin du ressentiment qui apparait dans cet extrait de bio de Ian Thomson. »

Fais gaffe, la bête relève la tête.
Acheve-la !

Jazzi dit: à

« quand la responsable s’est aperçue des dégâts que causait son enseignement elle a décidé de fermer la boutique pour prendre le temps de réfléchir… »

Elle ne s’est pas suicidée, hamlet !

christiane dit: à

@Marie Sasseur dit: 1 mai 2019 à 14 h 14 min
Oh, retournez donc à Edel et lâchez-moi les baskets, pot de colle ! Jazzi est bien plus agréable que vous.

hamlet dit: à

« il admire l’intelligence et la sensibilité d’un Robbe-Grillet… »

Musil aurait dit que prétendre admirer l’intelligence ou la sensibilité d’un individu a pour unique but de démontrer sa propre intelligence et sensibilité, car seuls des êtres dotés de ces qualités peuvent les percevoir chez d’autres.

par exemple quand on parle de Musil il faut toujours commencer par dire « ce que j’aime le plus chez auteur c’est son intelligence » !

ce qui fait que ceux qui se prétendent admirateurs de Musil sont sans doute des personnes qu’il aurait le plus détestés.

pareil pour Flaubert, ou Nietzsche, ils seraient capable de mettre une bombe lors d’une rencontre de gens qui en disent que du bien…

Marie Sasseur dit: à

la folle dingo a laissé son granfou blessée d’un amour refusé, ainsi, parlant d’Edel :  » il est tout à vous »
Mais on n’en veut pas, d’ce mariole !

hamlet dit: à

Paul Edel, je vous l’avais dit au sujet de T. Bernhard et vous, je crois qu’il vous aurait détesté autant que vous l’aimez…

c’est encore un paradoxe, mais on n’y peut rien, c’est comme ça.

Jazzi dit: à

Paul, oublie la vieille peau.
Va plutôt voir le film d’Amos Gitaï, on le joue du côté de chez toi.
Tu pourras y admirer une jeune juive botticellienne de toute beauté. Au point qu’un curé juif italien (c’est possible ?) n’hésite pas à lui caresser le visage !
Cette beauté racée, tout à la fois vive et mélancolique, apparait dans une scènette en pleine conversation avec une amie plus âgée. Femmes entre elles à Jérusalem…
https://saint-malo.maville.com/cinema/cinemam_film_-un-tramway-a-jerusalem_film-200073496_cine.Htm

Marie Sasseur dit: à

La folle dingo, une « vieille peau »
C’est ainsi que s’acheva le tour du cimetière. mdr

Claudio Bahia dit: à

de nota dit: 1 mai 2019 à 10 h 18 min
merci pour cet extrait de Ian Thomson sur Primo Lévi.
Et puisqu’il est beaucoup parlé de l’Italie ici, pour vous, pour Renato, pour tous les italophiles dont je m’orgueilli de faire partie:
https://www.youtube.com/watch?v=tPANwyaSlX4

hamlet dit: à

Jazzi ne plaisantez pas svp avec ces histoires !

les plus grands crimes (économiques et autres) de ces trente dernières années ont été commis par les esprits les plus brillants produits par nos écoles.

c’est tout sauf drôle !

Jazzi dit: à

« les plus grands crimes (économiques et autres) de ces trente dernières années ont été commis par les esprits les plus brillants produits par nos écoles. »

J’en suis bien conscient, hamlet. La responsable mérite la peine de mort !
Tu approuves donc les mesures de Macron dans ce domaine ?

Marie Sasseur dit: à

De nota, la bio de P. Levi par Ian Thomson a été traduite en italien. Vous dire si elle a eu du succès je ne sais pas.

Delaporte dit: à

« Et oui cricri, on ne retiendra de Sagan que sa fureur de vivre à base de bagnoles et de cocaïne. Son œuvre… »

Ma petite Ed, je vous conseillerais d’être plus respectueuse devant un labeur littéraire plus que conséquent. Comparez avec vous, par exemple. Vous devriez suivre mes conseils, pour atteindre la voie droite, entrer par la porte étroite. Beaucoup d’appelé(e)s, peu d’élu(e)s…

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