Sélectionner, apprendre à se séparer
Qu’est-ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette ? La question se pose de manière à peu près identique pour un particulier confronté au rangement de sa propre bibliothèque saturée ou au devenir de ses papiers de famille à l’heure de l’héritage, que pour un historien chargé d’effectuer le tri dans un dépôt d’archives publiques ou professionnelles. Sauf que les conséquences ne sont pas les mêmes, le second ayant une délégation de responsabilité. Il y a bien la solution du « désencombrement radical » prônée par Marie Kondo, une essayiste japonaise qui a remporté un succès phénoménal en montrant dans son best-seller La magie du rangement (2011) que la chose relevait d’un art de vivre (assez basique, tout de même). Sélectionner, apprendre à se séparer, se résoudre à broyer, c’est effectivement tout un art. La technique de base de l’archiviste bien né. Face à une masse impressionnante de documents à traiter, le sentiment d’un embarras de richesses est souvent une illusion. Dans une récente chronique sur le sujet, l’historien des sciences Guillaume Lachenal à l’unisson avec Andrew Mendelsohn, un collègue de la même spécialité, rappelait que le progrès de la connaissance médicale depuis la Renaissance a reposé moins sur l’accumulation de kilomètres de dossiers de patients que sur leur destruction méthodique. Un point de vue que partagent même ceux qui se sont donnés pour mission de sauver les papiers en péril. Ainsi les collaborateurs de The Arcadia Fund. Cette organisation philanthropique basée à Londres, qui vient en aide aux héritages culturels menacés, a lancé un projet original en partenariat avec la British Library sous l’acronyme EAP pour « Endangered Archives Programme ». Le couple qui en est à l’origine, l’historienne des sciences Lisbet Rausing et l’historien de l’Europe moderne Peter Baldwin, a réussi à soutenir quelque 400 projets dans 90 pays, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Leurs équipes sont constituées d’archivistes, d’experts et de chercheurs lancés à travers le monde afin de repérer dans des institutions dépourvues de tout moyen des archives locales jusqu’alors vouées à la disparition par la négligence, l’indifférence, l’oubli, l’ignorance quand ce n’est par les guerres. Puis, une fois le projet sélectionné, elles s’activent à en dresser un inventaire détaillé avant de numériser in situ les manuscrits et documents les plus fragiles et à préserver des ravages du temps photos, lettres, collection de journaux, enregistrements formant un fonds cohérent. Tout un matériau original qu’elles s’engagent à laisser sur place une fois digitalisé, n’emportant que des copies numériques afin de les rendre librement consultables sur les sites de l’EAP, remarquablement conçu) et de la British Library, de même que les inventaires et catalogues. Des fonds très divers ont d’ores et déjà ainsi été préservés par ce biais : les collections complètes du quotidien de Managua La Noticia et El Comercio et de l’hebdomadaire El Liberal ; des manuscrits religieux chinois (XVIIIème-XXème) sur différents supports provenant de la plupart des provinces ; les registres de la paroisse de San Bartolomé de Huacho comprenant tous las actes de baptêmes, de mariage et de décès de 1755 à 1937 qui étaient dispersés dans une vingtaine de villes d’un diocèse du Pérou etc. En projets, les fonds de communautés juives établies dans plusieurs villes de la Pampa argentine depuis la fin du XIXème siècle ; ceux du pouvoir central de l’Etat de Oaxaca (Mexique) durant la période coloniale et tout au long du XIXème siècle ; les manuscrits islamiques de l’irremplaçable bibliothèque Djenné (Mali) appelés à être sauvés après ceux de Tombouctou ; 250 manuscrits religieux (Corans, traités etc) de Minaangkabo (Sumatra occidental) des XVIIIème et XIXème ; les collections complètes (1872-1919 et 1937-1980) de deux grands quotidiens du Bengale de l’époque coloniale et post-coloniale qu’aucune autre institution ne possède en l’état ; quelque 2000 manuscrits rares (XIIème-XIXème siècle) conservés par la bibliothèque de la mosquée Al-aqsa à Jérusalem ; 300 manuscrits bouddhistes particulièrement fragiles rédigés sur des feuilles de palmier en Birmanie ; les archives de Taras Hryhorovych Shevchenko (1814–1861), célèbre écrivain et peintre dont l’œuvre est tenue comme fondatrice pour la langue et la littérature ukrainiennes etc Leur consultation en ligne donne le vertige, surtout si l’on imagine que ces trésors auraient pu être perdus à jamais sans que nulle trace n’en subsiste. Mais quoi que l’on fasse avec ces fonds, qu’on les garde ou qu’on les jette, entre la conservation et l’épuration, la décision est conditionnée par une même crainte qui la gouverne : n’avoir jamais à la regretter. Cela dit, si malgré des phénomènes qui nous sont depuis familiers (épidémie, quarantaine, psychose de l’enfermement, crainte du rationnement, folie de la rumeur qui court etc), La Peste (1947) d’Albert Camus est moins un roman sur la peste et ses effets qu’une allégorie de la peste brune (occupation de la France par les Allemands, éradication du Mal par des actes de résistance au nazisme etc), ce billet n’a rien d’allégorique. Encore que… en même temps…
(« Sauvetage d’une collection de documents historiques zoroastriens » ; « Sauvetage des archives de Calabar au Nigéria » ; « Bibliothèque des manuscrits de Djenné, Mali » photos D.R.)
1 293 Réponses pour Sélectionner, apprendre à se séparer
Étant donné la nature de la chose quelques jours d’abstinence serait opportun, même s’il s,agit d’une belle occasion.
@ de nota
« je suis scrupuleux comme un notaire quand il s’agit de citer un auteur. »
La preuve: l’absence totale des références du poème cité. Il sort d’où? De ton cahier personnel de parodies littéraires?
papa, c’était:
Mon père, cet anti-héros
LE 7 JANVIER 2020
http://larepubliquedeslivres.com/mon-pere-cet-anti-heros/
un auteur, que j’ai évoqué il y a peu s’adresse à vous en personne:
Et si l’actuelle épidémie de Covid-19 nous rappelait que le monde est constitutivement indisponible, que nous ne saurions asseoir totalement notre maîtrise sur lui, sauf à engendrer des monstres ? Tel est l’avis du penseur allemand Hartmut Rosa, que nous avons interrogé alors qu’il se trouvait lui-même en quarantaine.
Hartmut Rosa © CC BY 3.0
HARTMUT ROSA
Sociologue et philosophe, il est l’auteur d’Accélération. Une critique sociale du temps (La Découverte, 2010), qui lui a valu une reconnaissance internationale. Cette somme a été suivie du recueil de textes Remèdes à l’accélération (Philosophie magazine éditeur, 2018) et de Résonance. Une sociologie de notre relation au monde (La Découverte, 2018). Il vient de signer Rendre le monde indisponible (La Découverte), l’un des essais les plus stimulants de l’année.
Tags
Coronavirus, Épidémie, Covid-19, Aliénation, Ralentissement, Accélération, Indisponibilité, Hartmut Rosa, Alexandre Lacroix, Quarantaine
En tant que critique de l’accélération, voyez-vous d’abord dans l’épidémie de Covid-19 un grand ralentissement ?
Hartmut Rosa : Absolument ! Au contraire d’autres décélérations récentes – la crise financière de 2008 ou l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll qui avait bloqué le trafic aérien en 2010 –, cette fois, ce sont les décideurs institutionnels qui ont décrété le ralentissement, par mesure de précaution. Dans le cas de l’éruption volcanique, il serait possible de soutenir que la suspension des vols représentait aussi une mesure préventive, mais nous n’étions pas loin d’une impossibilité technique, et, en outre, l’impact sur la croissance globale était négligeable. Quant au krach boursier de 2008, il était totalement involontaire. Dans le cas du Covid-19, c’est bien en raison d’une menace perçue que les acteurs tant publics que privés ont d’abord renoncé à leurs déplacements et à leurs événements, avant que certains pays comme l’Italie et la France ne recourent au confinement total. En Allemagne, la vie sociale s’est pratiquement arrêtée. Résultat : beaucoup de gens disposent tout à coup d’un temps libre inattendu. Je n’en reviens toujours pas qu’en une si courte période, sur une telle échelle géographique, autant de processus aient été suspendus. Il y a un ralentissement économique, mais il s’accompagne d’un ralentissement physique que l’on peut presque ressentir. Par ailleurs, je perçois aussi une autre disjonction : le monde du numérique et des connexions Internet continue de tourner très vite, va même s’intensifiant, tandis que dehors, dans les rues, dans les campagnes, le monde réel s’est vidé. Ce contraste est extrêmement impressionnant.
https://www.philomag.com/lactu/temoignages/hartmut-rosa-nous-sommes-prets-a-ralentir-pour-recuperer-la-maitrise-du-cours-des?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=1e7cca9246-pmfr20190915nl28_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-1e7cca9246-217926025&ct=t(pmfr20190915nl28_COPY_01)
rosa:
J’en doute, et je crains plutôt un surcroît d’aliénation.
et vlan pour les erdéliens
Vous avez vu Hopper revisité? https://mobile.twitter.com/th3j35t3r/status/1240084256111689728
renato dit: à
Lorsque vous ouvrez une poule, Jacques, vous trouvez le gésier, le foie, le cœur et des œufs non fait — ou, si vous voulez, des œufs à l’état germinale : il n’y a pas encore l’armure dite coqille — : on ne peut certes faire des omelettes avec ces œufs là.
Je l’ai vu cela, l’intérieur de la poule, c’est une grappe mais alignée à la queue leu leu, ils sont tous là les oeufs en latence dubpitchounet au presque prêt, c’est une ribambelle. Il y a un quota et ensuite c’est fini. Au pot pour la poule ou dans une pension pour vieilles poules.
Cela dépend du degré d’attachement.
D qui recommande les masques:
Tobie NATHAN dont je vous ai parlé aussi précise
Un masque ne modifie-t-il que notre apparence ? Réponses avec Tobie Nathan, des Dogons du Mali à nos actuels masques chirurgicaux.
TOBIE NATHAN
Ethnopsychiatre et écrivain, il a publié de nombreux ouvrages, dont Ethno-Roman (Grasset, prix Femina essai, 2012) ou La Nouvelle Interprétation des Rêves (Odile Jacob, 2013). Il tient une chronique mensuelle, « Ethnomythologies », dans Philosophie magazine. Il y propose un décodage des modes et des mœurs contemporaines.
Tags
Tobie Nathan, Ethnomythologies, Masque, Afrique, Covid-19, Coronavirus, Épidémie, Protection
Je me suis toujours méfié du pouvoir des masques. Le masque transfigure, au sens propre, la personne qui s’en couvre et, dans un même mouvement, donne vie à l’être représenté, personnage mythique, divinité ou ancêtre.
Dans son livre Paroles très anciennes ou le mythe de l’accomplissement de l’homme (La Pensée Sauvage, 1980), le regretté Sory Camara, charismatique professeur d’anthropologie à l’université de Bordeaux ayant étudié la société malinké (Afrique de l’Ouest), raconte la peur des enfants à la vue des masques, surgissant brutalement de la forêt un matin. Bien plus tard, ces mêmes enfants devenus adultes entreront dans la forêt avant le lever du jour pour eux-mêmes se revêtir des masques avant d’apparaître brusquement dans le village au rythme assourdissant des tambours. À leur tour, ils effrayeront les enfants. Camara leur a posé la question, eux qui avaient connu cette même frayeur lorsqu’ils étaient enfants. Ils ont tous répondu que les masques sont les ancêtres qui reviennent au village, comme tous les ans, pour le protéger.
C’est une évidence : le masque n’est pas un faux visage de bois peint, c’est le simulacre sous lequel se cache l’ancêtre ou le dieu.
https://www.philomag.com/les-idees/ethnomythologies/derriere-les-masques-42742?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=1e7cca9246-pmfr20190915nl28_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-1e7cca9246-217926025&ct=t(pmfr20190915nl28_COPY_01)
Le monde a besoin de moi. Je dois le sauver. Oui, le sauver. Donc, je vais quitter la Rdl pendant quelques minutes pour m’occuper sérieusement de ce nouvel Attila microscopique qui fait chier tout le monde sauf moi. Comment m’en occuper ? C’est simple comme bonjour. Je vais me bourrer la gueule a coup de bouteilles de bière Corona jusqu’à devenir aussi ivre que deux mille mariashis mexicains et tout de suite après je sortirai dans la rue, nu comme un verre de bière, vert de couleur et de rage d’amour frénétique et je sauterai sur tout ce qui bouge… enfin, surtout sur toutes celles qui bougent, ainsi, je choperai tous les virus qui se cachent perfidement entre les nichons des dames et des demoiselles coronaïsées et comme ça, une fois cet acte héroïque accompli, je reviendrai chez moi, peinard et satisfait comme un lapin refroidi et je tomberai dans les bras aimants et aimables de ma saine et prophylactique compagne pour dormir enfin du sommeil pacifique et bienheureux du juste qui, justement, tel un justicier, vient tout juste de sauver le monde de l’injustice virale qui lui a été faite… Injustement.
nathan
Mais il y a plus encore dans ces masques de protection. Les Dogons semblent penser que l’on se protège contre un danger en se drapant dans son apparence. Si l’on transforme le crocodile en ancêtre, si on l’incorpore jusqu’à jouer ses mouvements dans la danse, on le maîtrisera de l’intérieur, par identification, devinant ses intentions, anticipant ses attaques. S’il est indispensable de combattre le virus par tous les moyens, il convient aussi de s’identifier à cet ennemi invisible pour pénétrer ses stratégies. « lien philomag »
ça, c’est ce qu’essaient les erdélien-ne-s qui souffrent, qui souffrent!
@Pablo, quand je serais l’auteur de ce poème, je le dirais; mais Valery en est bien l’auteur, ce poème,je l’ai copié lors d’une visite du Musée sis à Sète…puis appris par coeur pour les beaux yeux d’une brune déliée.
pablito !!! tu es revenu mon frère ? j’en crois pas mes yeux !
tu sais pablito, pendant ton absence ils ont été terribles avec moi, surtout Clopine et Jazzi j’ai été leur souffre douleur tu peux pas t’imaginer !
Clopine elle a passé son temps à m’insulter pour des histoires de bourse, comme quoi j’avais cafté je sais pas quoi, j’ai rien compris ce qu’elle voulait dire !
et Jazzi ça a été le pire il m’a couvert d’insultes !
et tous les autres ici ils n’ont pas moufté!
pablito moi je les ai prévenus, je leur ai dit attendez si pablito revient sur ce blog il va prendre ma défense que vosu allez le sentir passer ! parce que pablito c’est le roi des boxeurs ! son poing en plus de vous le mettre dans la figure il le met même dans la foufounette de sa femme !
parce que pablito et moi on est comme 2 frères ! comme les deux doigts de la main !
et là ça les a tous calmés de suite !
rousseau en quarantaine:
Cette conviction, Jean-Jacques Rousseau la partage en son temps. Et le philosophe parle d’expérience ! Il est en effet lui-même contraint à la quarantaine dans un lazaret, à Gênes, en août 1743. “Ni fenêtre, ni table, ni lit, ni chaise, pas même un escabeau pour m’asseoir, ni une botte de paille pour me coucher”, rapporte-t-il dans les Confessions. “Comme un nouveau Robinson, je me mis à m’arranger pour mes vingt-un jours comme j’aurais fait pour toute ma vie”, avec une sagesse toute stoïcienne, invitant à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend, et à s’accommoder de ce qui n’en dépend pas.
Le philosophe rappelle par ailleurs dans le Contrat social combien l’intérêt commun doit primer sur la volonté particulière, même si chacun “peut, comme homme avoir une volonté particulière, contraire ou dissemblable à la volonté générale qu’il a comme citoyen”.
Mais aujourd’hui, alors que l’aggravation de l’épidémie suscite un vent de panique dans le pays, le désordre dans les transports et la crise dans les hôpitaux, jusqu’à des mutineries meurtrières dans les prisons, l’enseignement rousseauiste mâtiné de stoïcisme – apprendre “à se combattre, à se vaincre, à sacrifier son intérêt” – est-il encore seulement audible ?
et alii « l’enseignement rousseauiste mâtiné de stoïcisme – apprendre “à se combattre, à se vaincre, à sacrifier son intérêt” – est-il encore seulement audible ? »
si je peux tenter une réponse, comme ça à vue de nez je dirais « non ».
et alii vous m’auriez posé la même question il y a un an j’aurai fait la même réponse.
même il y a vingt.
c’est quoi cette histoire ? il faut qu’un virus débarque pour les gens se rendent compte que l’idée de « bien commun » avait disparu du paysage social ?
Bien sûr , Pablo, avez-vous lu : La pesanteur et la grâce ?
https://www.babelio.com/livres/Weil-La-Pesanteur-et-la-Grace/45564
ou La personne et le sacré :
« Les malheureux entre eux sont presque toujours aussi sourds les uns aux autres. Et chaque malheureux, sous la contrainte de l’indifférence générale, essaie par le mensonge ou l’inconscience de se rendre sourd à lui-même » (p.72-3).
J’aime beaucoup lire cette philosophe née à Paris dans une famille juive agnostique.
c’est quoi cette histoire ?mais c’est vous, mon cher farfadet, notre bien commun !
Patrice Charouletvous.me mettez en joie.
D’ordinaire, j’ai des pv entre 60 et 95 km/h.
D’apprendre que je peux en choper à 5 à l’heure, je suis en reain d’hurler de rire dans ma cuisine. Merci.
Vous vous rappelez lorsque nous parlions de la Chine naguère ?
Et que.vous rétorquiez « mais rose pkoi me parlez-vous de la Chine ? ». Alors que vous même aviez initié cette.conversation passionnante sur le thème « Que pensez-vous des chinois ? »
farfadet joli, joli, on écrit sur la RDL/
à biste de nas \a ˈβistə ðə nas\
Il est fort ce JJ R.
et alii à la fin du XXè s. le monde était arrivé à un niveau où la comptabilité du monde n’aurait plus eu besoin de s’écrire avec le sang des plus faibles.
mais les choses se sont passées autrement.
et alii puisque vous parlez de stoïcisme je vais vous conter un petit mythe grec.
pour les grecs l’essentiel était de maintenant le monde humain en équilibre.
dès que cet équilibre était rompu ils donnaient à cette situation le nom d’ubris : « démesure ».
et quand la démesure était là, ils avaient une déesse pour rétablir l’équilibre : Némésis, pour le faire elle employait la manière forte.
la démesure est ce qui qualifie le mieux les sociétés occidentales depuis un demi siècle.
alors il faut voir dans ce virus une incarnation de la déesse Némésis, venue pour rappeler aux hommes que l’ubris ne reste jamasi impuni longtemps !
Christiane
« Birgitta Trotzig, née à Göteborg en 1929, décédée en 2011, descendait par sa mère d’une longue lignée de pasteurs luthériens. Convertie en 1955 au catholicisme, une religion très minoritaire en Suède.
Elle s’intéressa très tôt à la littérature : Hölderlin, Lundkvist, Rimbaud, Martinson, Novalis, Celan, Nelly Sachs… Andersen et Dostoïevski.
Eh bien lerci pour votre très belle critique ! Lu au soleil sur votre balcon, quasiment doux d’être confinée…
Merci Christiane
« Quelle est cette voix qui me parle, qui est mienne et me trouble ? ».
De qui est-ce ?
De Paul Valéry ou de Valery Larbaud ?
et alii quel farfadet encore ?
vous verrez quand vous ferez comme moi l’objet d’attaques ab dominal !
pour votre gouverne une attaque « ab dominal » c’est quand on s’en prend aux personnes directement ! c’est du latin, c’est de là que vient le mot « abominable », c’est la même racine.
La rate qui explose, qui s’dilate, ce doit être douloureux.
Moins de 24 heures après le début des mesures envisagées, l’amende est passée de 28 à 135 euros.
Quatre fois plus.
En douze heures.
De 38 à 135 euros.
C’est comme les augmentatopns dansnle salaire des profs : exponentiel.
Le joggeur n’a pas d’amende, le marcheur, si ! Je le signale à tous les policiers, que j’ai toujours soutenus , et pendant toute la séquence « Gilets jaunes » en particulier. Nous avons rebroussé chemin et avons regagné nos pénates, avec notre vaine attestation.
….
LAW and ORDER… et voilà pourquoi votre fille est muette… PC sous Bilger !
Vous avions déjà prévenu : le crime des « marcheurs » en GJ ne paie pas ; çui des joggers « lepénisto-macroniens », si !
UN des philosophes récents à avoir disingué l’immunité comme concept, c’est SLOTERDIJK
« Ce papier explore les relations entre espace, média et
immunité dans l’œuvre de Peter Sloterdijk. La modernité, pour Sloterdijk, est un vaste projet technique
visant à compenser une perte d’assurance quant à notre
position dans le monde : une perte du privilège de
l’être-à-l’intérieur. Il s’agit alors de penser la création
de systèmes immunitaires adaptés aux espaces éclatés
et globalisés que nous habitons. En dialogue avec les
travaux de Marshall McLuhan, ce papier accorde une
attention particulière est accordée à notre immersion
radicale dans ce qui nous dépasse et nous façonne de
l’extérieur : le média. »
Le design du monde.
De McLuhan à Sloterdijk, vers une
anthropologie de l’espace en devenir
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01167829/document
bonne soirée
La loi d’auto-immunité, qui diffère indéfiniment l’arrivée au but, est irréductible, invincible et indépassable
Cette réaffirmation particulièrement énergique de la place centrale de l’auto-immunité dans sa pensée intervient en réponse à une question sur le film D’ailleurs Derrida de Safaa Fathy. Jacques Derrida se met-il plus en danger dans ce film que dans ses livres? Peut-être pas, car s’il est exact qu’il s’expose dans le film [en abordant des thèmes plus personnels, en sortant de son rôle de professeur, en improvisant], il se protège aussi, par cette exposition même [par son narcissisme, sa « quête d’identité »], et dans cette tentative de résistance il se rend encore plus vulnérable, il détruit ses propres protections [car pour vivre, survivre, il faut éviter de se rassurer complètement dans son identité, il faut préserver l’instabilité du moi].
Ce jeu insoluble entre deux destructions, entre protection excessive qui risque de conduire à la mort et poussée vitale qui risque de conduire au chaos, à la ruine et à la dislocation, est pour Derrida :
– un double mouvement qui vaut pour les livres, les livres, la vie, l’existence en général,
– une loi,
– cette loi est irréductible, invincible et dépassable,
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1205051103.html
Rose,
c’est un des charmes de la RDL : découvrir un auteur, un livre grâce soit au billet de Passou, soit à un commentaire. Ce jour-là, JJJ, m’avait donné envie de découvrir les livres de cette romancière, Birgitta Trotzig, que je n’avais jamais lus. Au hasard j’avais choisi ce roman. Je n’ai pas regretté. C’est un monde dur, désespérant mais tellement au bord de la tendresse qu’ils s’interdisent les uns et les autres, un rai de lumière qui n’existe que par une ligne fine et lumineuse dans l’obscurité. On ne sait pas pourquoi ça rate. C’est quelque chose qui les tourmente, caché au fond de leur inconscient : des ratages antérieurs, des blessures, un mal-être… Ils sont tous plus taiseux les uns que les autres. Leurs sentiments tournent à la suspicion, à la méchanceté, presque malgré eux. Et ça ne les libère même pas… Comme si le mal, la cruauté, le désespoir réglaient plus facilement leur désir d’échapper aux tourments.
J’ai trouvé ce roman lumineux. (Comme Zampano quand il pleure sur la plage à la fin de la « Strada ».)
Ici, souvent,la méchanceté l’emporte soit pour attaquer, soit pour se défendre, soit par ennui comme « Le roi sans divertissement » de Giono ou par peur d’être ridicule.
Je n’ai jamais résisté au chant matinal des oiseaux quand le printemps nous revient.
Bonne soirée.
» et voilà pourquoi votre fille est muette… (…) le crime des « marcheurs » en GJ ne paie pas ; çui des joggers « lepénisto-macroniens », si ! »
Cet anathème jeté à la gueule de Patrice Charoulet, fut-il de droite revendiquée, est indigne de vous !
1. Une loi indépassable.
Même si le mot est emprunté à la médecine, c’est un concept typiquement derridien. Il ne s’entend pas sans la différance, car pour autant qu’il faille s’immuniser, c’est contre l’autre extérieur, hétérogène, inassimilable, qu’elle accueille au-dedans. Il y a auto-immunité quand la chose (par exemple le moi, la société, la vie, l’existence en général), qui se vit comme propre, indemne, est elle-même infectée par l’élément étranger. La réaction immunitaire n’est pas un événement soudain, nouveau ou imprévu. Elle se déclenche parce que, dès l’origine, il y a menace, infection. Quelque chose d’autre, un virus, une citation, un pharmakon, a provoqué une allergie. Ce surgissement a toujours été là; la chose ou l’être était déjà impropre. Il faut le/la sacrifier.
Pour se protéger, elle multiplie les défenses (encadrements, arrêts, conjurations, refoulements) qui peuvent contribuer à la survie, aggraver le danger ou conduire à la mort, qui est la réponse auto-immunitaire à la fois la plus courante et la pire (la pulsion de mort freudienne). En s’accumulant, se démultipliant, se transformant, les forces impliquées déclenchent un double mouvement qui vaut pour toutes sortes de processus, naturels ou artificiels. Selon Derrida, l’auto-immunité est « irréductible, invincible et indépassable ».
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0610251024.html
Le coronavirus ne va pas être simplement une crise sanitaire et économique. Il va être une épreuve morale pour chacun d’entre nous. S’il est un livre précieux à emporter en confinement, c’est celui de Romain Graziani, L’Usage du vide (Gallimard). Ce professeur en études chinoises à l’École normale supérieure de Lyon, fin connaisseur de la pensée taoïste, analyse les paradoxes de l’action volontaire. Les états les plus désirables, explique-t-il, sont rarement le résultat d’une tentative de les faire advenir. Le « vouloir, c’est pouvoir » occidental est un leurre. D’une belle érudition,
Je pense sincèrement que ce concept d’«élève de l’air» a un grand avenir devant lui. Il deviendra une réalité dès que nous aurons adopté une perspective de pensée faisant reposer l’art de la coexistence politique – comme art de créer des espaces de convivialité – sur la construction d’une sphère co-immunitaire. Et la «science sphérologique», ce cours d’immunologie générale que j’ai créé à l’usage de mes contemporains, est avant tout un discours de la co-immunité. L’immunité contient toujours un énoncé sur des êtres vivants partageant une structure de protection commune. Et ce qu’on constate aujourd’hui, c’est que la politique devient à son tour une sorte d’immunologie suprême dont la tâche serait de construire un parapluie climatique capable de nous immuniser contre les effets secondaires des activités protectionnistes d’un ordre inférieur. En attendant, les nations restent des entités dangereuses parce que personne n’y est encore prêt à sacrifier les avantages acquis à l’intérieur de ces conteneurs de la bonne vie pour acquérir des protections d’un ordre supérieur.
Qu’est-ce qui peut stimuler l’avènement de ce «co-immunisme» mondial ?
Nous entrons dans l’époque de l’empoisonnement réciproque. La politique devient un interempoisonnement. C’est la réalité cachée
https://next.liberation.fr/culture/2010/03/13/l-air-est-notre-veritable-patrie_614867
Et dire que cette pauvre Rdl n’est pas du tout immunisée contre l’et aliivirus. Triste constat.
SLOTERDIJK ENCORE
La permanence philosophique innerve sans cesse ce work in progress. On retrouve l’un de ses grands chemins de pensée, où « tout devient immunologie ». En effet « l’axe immunitaire s’étend des créatures vivantes simples jusqu’aux empires et aux nefs qui les surplombent sous forme d’images du monde ». Mais aussi lorsqu’il relève ce scandale inouï : « le conseil des Droits de l’homme des Nations Unies a accordé la primauté à la protection des sentiments religieux sur la liberté d’opinion ». Il s’agit bien là non seulement d’un des « protectionnismes » ambiants, mais aussi, faut-il l’ajouter à l’implicite du philosophe, une grave et menaçante dérive qui fait de l’immunité un virus. Avec régularité, il rappelle sa « thèse selon laquelle il faut transformer la métaphysique en une immunologie générale », également ses « diverses approches d’une théorie de la psychopolitique ». Non sans se préoccuper de « l’avenir des neuro-psycho-chimio-socio-infos-technologies ».
Ainsi, Peter Sloterdijk ne consent en rien à se draper dans la coupole vide du temps ontologique. La pensée, si elle dépasse le temps de la vie humaine, doit exercer son art critique sur le temps de l’histoire et des mentalités. Ce pourquoi il a préféré remplacer le trop fameux Être et temps d’Heidegger par le contre-projet de son Colère et temps, analyse des pulsions tyranniques qui innervent le mythe, les siècles et les mouvements révolutionnaires.
https://www.contrepoints.org/2014/07/29/175086-peter-sloterdijk-le-temps-du-philosophe
@ Cet anathème jeté à la gueule de Patrice Charoulet, fut-il de droite revendiquée, est indigne de vous !
Je ne vois vraiment pas pourquoi ! d’abord, je fais de l’humour avec un bon mot. Deuxio : j’explique pourquoi notre police républicaine, au niveau des GpX, applique comme elle le peut ce qu’elle comprend des consignes floues qui lui ont été données. Que l’honnête citoyen bien de droite et bien bon père de famille, fasse l’expérience une fois sans sa vie de ce qu’elle est « dans la rue », voilà une très bonne chose, surtout quand il s’indigne de constater une différence de traitement estimée injuste entre la marcheur et le jogger…
Et ouais, voilà ce qui se passe quand on sort un poil de sa bulle…
En quoi suis-je indigne ?… Et pourquoi ne pas épingler et ironiser sur cette immonde et ignoble remarque : « j’ai soutenu la police contre les gilets jaunes » ?…
Et vous jzmn ? sauf à vous identifier à sembalbe cause, que répondez vous à ça ? Parfois, vous m’écoeurez AUSSI ET autant, je vous le dis, ne vous en déplaise. Et vous remarquerez que je reste poli, à votre différence.
Bien cordialement,
J J-J
Grâce au Coronavirus, c’est tous les jours dimanche :
Samedimanche, lundimanche, mardimanche, mercredimanche, jeudimanche, vendredimanche et dimdimanche !!!
J’ai trouvé ce roman lumineux. (Comme Zampano quand il pleure sur la plage à la fin de la « Strada ».)
Christiane,
Pleurer parce qu’on a tout loupé, parce que finalement on a tout loupé.
Avoir une femme en or comme Gelsomina et passer à côté de cette perle rare, la tromper, la prendre de force même si c’est dans la roulotte, tuer un concurrent de rage incontrôlée sous l’emprise de la jalousie, la laisser endormie dans son innocence même et se foutre le camp en catimini parce qu’il a compris qu’elle ne progresserait jamais et puis lui avoir donné des coups de règle sur les doigts parce qu’elle n’apprenait pas assez vite à le présenter.
Et Gelsomina qui lui vouait de la tendresse.
Merci de votre précieuse présentation de cette auteur suédoise.
VIRUS , NIVAQUINE , FOULE, TABAC
Notre gouvernement à décidé le confinement. J’observe les conseils qui nous sont donnés. Tout don-ne à penser que le nombre morts va baisser progressivement. Je le souhaite, je l’espère, comme tout le monde.
Un médecin marseillais a observé qu’en donnant de la Nivaquine à des malades victimes du coronavirus la charge virale s’effondrait. Comme on disait cela au célèbre et omniprésent médecin
Gérald Kierzek, il a plusieurs fois voulu modérer les enthousiasmes en alléguant des « effets indésirables ». Des centaines de médicaments actuels ont une foule d’effets indésirables et sont toujours autorisés et prescrits. Et je peux témoigner qu’ayant pris vingt ans cet antipaludéen, en en- seignant le français en Afrique noire, je n’ai pu observer sur moi aucun effet indésirable. Pourquoi ne pas donner dès maintenant de la Nivaquine à tous les patients victimes du coronavirus ?
Je conviens n’aimer que deux situations : la solitude ou le dialogue (amoureux ou amical). Dès que je suis dans un groupe de trois, j’aime moins cette situation. On devinera ce que je pense des groupes plus importants, des manifs, des foules de concerts de rap ou de rock, des supporteurs de foot…Je n’y vais jamais. C’est dire si la situation française , de ce point de vue, me navre peu.
Dans les commerces autorisés par le gouvernement, je note avec étonnement les bureaux de tabac.
Si c’était pour permettre le vente des journaux, je m’en réjouirais. Mais quand tout ou presque, pour une raison de santé, est fermé, autorisr les tueurs que sont les buralistes ! Le tabac est responsable de la mort de 200 personnes par jour. Si l’on songe avant tout à notre santé, on aurait pu saisir l’occasion de sauver des ces vies-là aussi.Quand la crise du virus sera passée, je propose d’ailleurs la fermeture de tous les buralistes de France. Comme je propose la fermeture de toutes armureries.
On le voir, il n’y a pas que le gouvernement français qui se préoccupe de la vie et de santé des Français. Il y a moi.
Patrice Charoulet, blogueur
Année LvB, WoO 36 n 3 :
Sur quoi sera-t-on jugé le jour du Jugement dernier ?
Réponse d’Ernst Jünger :
« Au Jour du Jugement dernier, on ne sera surtout pas jugé sur nos actes ni même sur nos idées mais plutôt sur notre capacité d’amour. Ce jour-là, le Jour de l’Amour dernier, on ne sera pas jugé. On sera aimé ».
Je n’ai jamais résisté au chant matinal des oiseaux quand le printemps nous revient.
Christiane,
Oui, et il revient.
rose dit: « Pleurer parce qu’on a tout loupé, parce que finalement on a tout loupé.[…] »
C’est ainsi que vous avez vécu cette scène.
************************************************************************************************
Voici, dans le roman de Birgitta trotzig L’accusation », une page qui est proche de ce ressenti.
(Cette scène se situe après la mort de sa fille, Toragreta, qui s’est jetée d’un pont.
Présents : Tobit, le père, Läjf le mari de la défunte.)
« Tobit ne cessait de boire, assis dans la salle ou couché dans son lit. Il ne mettait pas un pied dehors – il hélait Läjf quand il était l’heure de traire les vaches. Il jurait, il criait après le bon à rien et le traitait de tous les noms, des plus sordides sobriquets[…]
Läjf entrait, sortait, pataugeait dans un mauvais rêve : il était revenu – le père était là, il criait, gris, fin soûl, et les injures tombaient comme grêle, les coups étaient en suspens dans l’air – Mais Tobit ne cognait pas, l’ivresse ne le faisait pas frapper – il restait rivé, perdu dans un rêve immobile, dans un rêve de plomb. Et il restait là, rêvant de son enfant.
Et il lui arriva encore de sentir les mains du petit enfant lui passer sur le visage, elle lui piquait ses petits doigts entre les lèvres.
Parfois il pensait à la morte, au visage anéanti qu’il avait vu.
La concordance lui échappait. il ne comprenait pas. il se tirait les cheveux et se rongeait les ongles, mais non, il ne comprenait pas.
N’avait-il pas aimé cet enfant comme son propre corps, comment l’amour peut-il ainsi détruire ? […]
Seul restait ce qui brûlait, l’étouffement et la brûlure. O Dieu, dit-il – celle que j’aimais, je l’ai détruite.
O Dieu. Dieu des impardonnés – Dieu des perdus, Dieu des très-bas.
Maintenant elle avait fini par l’abandonner tout à fait. A lui les ténèbres.
Tout à coup au milieu des ténèbres étouffantes, peu à peu brouillées, irréelles – où il était assis, lourd et immobile, souffrant comme une bête et cela lui passait sur le corps comme si tout en lui s’écrasait -, il sentit quelque part en lui que la crampe se relâchait. Et il se fit un grand calme. Il pouvait se lever et bouger sans se cogner aux meubles et aux montants des portes. Plus tard il ne put se rappeler quelle nuit c’était. Mais c’était comme si quelqu’un l’avait éveillé. […] Il descendit vers le ruisseau. l’eau glissait calmement sous les pierres, sombre et miroitante dans la faible clarté des étoiles.[…] »
« Et il comprit ceci : qu’il fût pur ou impur n’avait rien à voir avec Dieu. dieu était bien au-dessus de toutes ces choses, au-dessus des vivants et des morts. »
(Là, je pense à la fin d’un autre film Gens de Dublin, un film de John Huston d’après une nouvelle de Joyce. (Tandis que sa femme s’est assoupie sur le lit, Gabriel regarde tomber la neige par la fenêtre, il évoque la vie, l’amour, la mort : « Elle s’amoncelait drue sur les croix et les pierres tombales tout de travers, sur les fers de lance du petit portail, sur les épines dépouillées. Son âme se pâmait lentement tandis qu’il entendait la neige tomber, évanescente, à travers tout l’univers, et, telle la descente de leur fin dernière, évanescente, tomber sur tous les vivants et les morts. » (« Snow is falling… Falling in that lovely churchyard where Michael Furey lies buried. Falling faintly through the universe and faintly falling… like the descent of their last end… upon all the living and the dead. »)
Läjf mourut quelques années plus tard…
« Intérieurement, Tobit vivait dans les ténèbres. La porte était fermée à clef de l’extérieur. Inutile d’y frapper, de gratter, elle ne cédait pas. Il était assis dans l’ombre de l’impénétrable.
Il était assis là, parmi ses tombes. Autour de lui s’étendait la plaine vide, sombre et pauvre.
Dieu, disait-il – Dieu des très bas. »
Et c’est la fin du livre.
Bonne nuit, Rose. Parfois « un reflet de lumière traverse l’eau brune et fangeuse »…
Mon frère hier au soir a téléphoné à ma mère. Qui eet la sienne. Trois semaines et deux jours. Elle était tellement heureuse. J’étais tellement heureuse de la savoir tellement heureuse.
Elle lui a dit qu’elle allait bien.
Sa dignité.
Je lui ai dit et pourquoi à moi etc.
Elle m’a répondu « tu es.ma.fille et j’ai confiance en toi ».
Les charges que portent les filles et dont les fils sont exclus.
Et, in fine, la dignité de ma mère.
La jalousie enterrée depuis tant de lustres et si justifiée par une telle dissonance de comportements eu égard au genre.
et alii dit: à
je remets un lien assouline anissimov :qui sait,
https://www.facebook.com/151446978204/videos/romain-gary-mi-juif-mi-schizo/2383580078557069/
Je vous remercie et alii et christiane du débat mené ici il y a qq. semaines.
Cherchant Françoise Giroud 1982, Ina, de Chantal, comment retrouver sans heure et sans date ? ai repéré ceci ci-dessus mis de côté.
Me suis farcie les 40 mn.
Lumineux.
Lire Picaros et pédoncules de Hangouet chez Droz.
Calme, disert mais courtois, au fait des faits et ne lâchant pas le morceau.
Merci Hangouet. Je ne vous ai pas trouvé brillant mais bon, et vous avez relevé le niveau.
Que d’approximations sans vous.
Myriam Anissimov puante, fringuée comme un as de pique, vulgaire, coupant la parole, moqueuse.
Bcp de remarques à faire quant au contenu :
En liminaire, ne connais pas toute l’oeuvre.de Gary par coeur et/ou précisément, n’ai pas rencontré l’homme, notre différence d’âge eût été rhédibitoire, une de mes collègues a résisté, elle, Geneviève ; je ne connais pas akadem et ne suis pas juive, ce dont in fine je me réjouis immensément, mon poids des charges relevant de celui du sherpa qui pour quinze roupies en sandales monte les charges au camp V du Nangat Parba.
Toutefois, suis fan absolue.
Remarques donc :
Gary fait partie de ces écrivains dont l’oeuvre dépasse de beaucoup l’homme. Il est inscrit dans le temps. Il nous a donné un grand oeuvre.
Son personnage d’Émile Ajar, c’est avant tout une création littéraire ; c’est un jeu lié au ras le bol de l’intellitgenzia parisienne qui ne le reconnaissait pas à sa juste valeur.
Un pied de nez.
La nique.
Une blague.
Gary a ceci d’inouï, il serait sur Instagram aujourd’hui, d’être un artiste, d’être ses personnages et habité par ce qu’il crée. Il ne se déguise pas, il n’est pas schizophrène, pas du tout.
Il est protéiforme.
Il est le monde.
Il est chacun.
Il est tout. Il est le grand tout. Il est mort parce qu’il ne supportait pas de s’emmerder. Et plus encore, l’idée de vieillir lui était inconcevable.
Gary n’est pas un individu égocentrique voué à son propre nombril. Il s’intéresse au monde.
Quelle tristesse d’entendre dans la bouche d’Anissimov « son épouse démente ».
Jean était par excellence la femme-femme à la sensibilité d’écorchée vive. Prenant à coeur les noirs américains et toute la misère du monde.
S’il y a eu une femme sensée, c’est bien Jean Seberg.
Et pour finir, Gary n’est pas juif.
Peut-être a-t’il communiqué avec cete jeune femme plutôt jolie à 30 ans sur le yiddish, que chacun avait appris avec des sources différentes. Peut-être fut ce un lien leurs racines communes juives polonaises, mais Gary ne se réduit pas à une judéité plaquée pour deux raisons :
-il est profondément et éminemment athé.
-il est un homme du monde.
Gary est universel, et, effectivement, visionnaire.
Gary, le flamboyant.
« Intérieurement, Tobit vivait dans les ténèbres. La porte était fermée à clef de l’extérieur. Inutile d’y frapper, de gratter, elle ne cédait pas. Il était assis dans l’ombre de l’impénétrable.
Il était assis là, parmi ses tombes. Autour de lui s’étendait la plaine vide, sombre et pauvre.
Christiane
Cela correspond très bien. La neige sur les tombes de Gens de Duin aussi.
J’aime +++ ♡♡♡ lorsqu’il y a écho et résonnance comme ce soir. Entre textes, films, parfois musique (pas eu le temps encore d’écouter Bach).
C’est la richesse de notre blog.
Dslée envers et alii et vous de ne pas avoir été en rythme avec votre dialogue antérieur sur Gary. C’était passionnant. Merci aux deux.
Nota : lui ne comprend pas pourquoi, mais elle sait pkoi elle s’est jetée du pont. Puisqu’elle s’est jetée.
Vais essayer de dormir.
Dieu, disait-il – Dieu des très bas. »
Ben oui.
Mon mien.
Gens de Dublin.
Sur le style de Gary et ses références.
On ne peut faire l’impasse sur son histoire, son enfance d’émigré juif, oui.
Certes il est cultivé et a connu aimé Malraux Camus Teilhard de Chardin.
Pourtant, son style lui est propre. Il.n’est pas imprégné. Même s’il a piqué un paragraphe entier dans Pétersbourg, de ? , Gary c’est Gary.
Seuls les grands ont cela.
Céline.
Etc.
Et Gary.
« J’aime beaucoup lire cette philosophe née à Paris dans une famille juive agnostique ».
C’est quand même un peu fort de café.
Erreur orthographique le Nanga Parbat.
https://images.app.goo.gl/SpF1wkN4x9zznYHP6
Nous sommes les confinés.
Là haut, quelques congelés.
Dans le blanc immatériel.
Moi je ne fais pas dans l’obsession d’un dieu hypothétique ni dans l’expression d’une imaginaire punition divine.
La con…ie humaine ma paraît bien suffisante à expliquer ce qui nous atteint.
Et quand je vois qu’au Gabon on bouffe encore du pangolin vendu à l’étal des marchés en criant « on en a toujours mangé on continue » je fulmine tant et plus que heureusement que je vis seule.
merci, rose;
d’abord, merci de rapporter que vous avez été heureuse avec votre maman; qu’il y a des éclaircies dans votre histoire familiale qui vous aideront à la surmonter ;
ensuite de rafraichir la mémoire de la RDL? par votre point de vue sur GARY. Pas juif dites -vous, comme si cela dépendait de vous, alors qu’il s’agit du sens que vous donnez aujourd’hui à juif, homme du monde etc;on ne nait pas « homme du monde », rose;
on peut naitre juif, en naissant enfant d’une femme juive,;on peut être juif et athée, et chausser du 43:aujourd’hui, il y a des gens qui ne considèrent pas le judaïsme comme une religion (mais comme une altérité)et vraisemblable qu’ Anissimov avait profondément conscience d’un rôle à « jouer », elle qui avait vu du « monde » aussi, dans sa vie, et conscience du genre de jeux que des juifs jouent « en situation » de « juifs » pour la galerie, dans « le monde », pour « le monde » ; c’est ce qui semble vous échapper,alors que vous fqites allusion au yddish;
j’ignore ce qu’il en est du « milieu pied noir » taquiné par Hamlet ,s’il y a un rôle de la « virilité » pied noire, de « la femme » pied noire , comme il m’a semblé, et que c’est ce qui se joue sur ce blog à travers des considérations de « protection » d’amour », peut-être cela serait du ressort de « l’ethnopsychiatrie », alors que ce blog se dit lacanien, et que Lacan a pris des analysants en analyse avec lui PARCE QU ‘ils étaient juifs -G Haddad l’a raconté »; là encore ,que veut dire schizophrène aujourd’hui, pour qui?il y a eu il y a peu,la journée de la schizophrénie , je crois, dont on n’a pas parlé sur ce blog; et quant à juger anissimov, je viens de le dire, elle tenait un rôle; je l’avais trouvée différente dans une rencontre d’universitaires littéraires;
assez dit; vous reprenez un nouveau cours de votre vie;cela ne se décide pas toujours! qu’il s’inaugure par le confinement:essayez d’y trouver du repos , vous et votre maman;
bien à vous!
En 2004, l’association de proches nommée *l’îlot* a lancé une manifestation grand public appelée Journées de la Schizophrénie.
Trois ans plus tard, dans le canton de Vaud (Suisse), est fondée l’Association des Journées de la Schizophrénie, un petit groupe composé de soignants et de proches ayant la volonté de continuer de faire vivre la manifestation dans la région. L’Association a rapidement été soutenue par de nombreuses structures et institutions, dont le CHUV (hôpital universitaire vaudois). Depuis 2013, les JdS sont également organisées dans les cantons de Fribourg, de Genève, du Jura, de Neuchâtel, du Tessin et du Valais.
2018 marquera la première campagne internationale des JdS, puisque des événements seront organisés dans de nombreuses régions de Suisse et de France, mais aussi au Maroc, au Cameroun et au Togo.
etc
https://www.ma-schizophrenie.com/lexique/
Jean‑François Hangouët,
Picaros et pédoncules. Romain Gary et l’en‑avant de l’Humanité selon Pierre Teilhard de Chardin,
Librairie Droz, collection « Histoire des idées et critique littéraire », 2019.
EAN13 : 9782600059787.
224 p., 28,90 euros TTC
Les personnages picaresques créés par Romain Gary manifestent, avec constance, le sentiment de porter une responsabilité qui dépasse les cadres de l’intrigue romanesque et qui se trouve être celle que Teilhard de Chardin attribue aux « pédoncules évolutifs » dans les plus scientifiques de ses théories sur la complexification de l’univers : œuvrer à la métamorphose du genre humain. Pour que l’humanité en vienne un jour, fût‑ce au bout de millénaires, non pas à rejoindre en Dieu (l’hypothèse du savant jésuite), mais à incorporer (la préférence du romancier), biologiquement, un amour universel que ne font aujourd’hui qu’esquisser nos idéaux de justice, de dignité, de fraternité.
In fabula, recherche en littérature
Cette étude se propose de caractériser, jusque dans ses spécificités, l’humanisme évolutionniste que cultive l’œuvre de Romain Gary en explorant l’assiduité avec laquelle le romancier a questionné et prolongé la symbolique, la poétique et la métaphysique de son ami le grand penseur Pierre Teilhard de Chardin.
Et alii
Je me suis mal exprimée. Il est juif, mais il n’est pas juif.
Il s’en tape.
Il a pu communiquer avec cette femme sur ce registre là. Peut-être n’en avaient’ils pas d’autres, mais voyez-vous et alii, cela m’horripile que l’on veuille -in extenso- faire porter un costume à un mort qu’il n’aurait jamais endossé de son vivant.
Or, la judéité, Romain, ce n’était pas sa tasse de thé.
Il avait bien plus large en tête.
Nota : tout à l’heure n’ai pas souligné le soldat, l’aviateur, le résistant, le héros, l’ambassadeur, le diplomate.
Il n’a rien de tragique Romain. Même s’il a choisi en conscience de se suicider.
C’est un flamboyant.
Et alii
N’interprétez pas.
Je ne reprends aucun nouveau cours de ma vie.
Engluée toujours.
Glue et goudron.
Et alii
on peut naitre juif, en naissant enfant d’une femme juive,;on peut être juif et athée, et chausser du 43:aujourd’hui, il y a des gens qui ne considèrent pas le judaïsme comme une religion (mais comme une altérité)et
Je tiens à spécifier : il était émigré avant que d’être juif et profondément français avant que d’être né à Vilnius en Lituanie.
Elle qui parle le plus avec véhémence de l’amour de la France avec la même intensité et ferveur que Romain Gary edt DHH.
Cette reconnaissance infinie/éternelle. Cet amour illimité. Ce patriotisme inconditionnel.
Revendiquer la judéité de Gary c’est le réduire à une des composantes de qui il est.
Par exemple, si vous aviez diverses origines sanguines ethniques ce que vous voulez et que vous en choisissiez une en négligeant les autres.
C’est ainsi et pour cela que j’écris Gary n’est pas juif. Hangouet a souligné fort bien son universalité. Moi je ne renie pas cette part de lui qui est, mais je dis ce n’est pas le primordial, ce n’est pas ce qui le définit ce qui le constitue.
Je le pense.
J’y ai droit.
Bien à vous,
rose, mais je ne conteste pas vos droits, je pose des questions r:ainsi homme du monde, certes mais encore?
QUE VEUT DIRE DU MONDE, alors qu’en français, il y a le demi monde , le tiers monde, l’autre monde,comme tout cela n’est pas simple! homme du monde dites-vous, l’Instit dit de tel philosophe qui a été faire philophosphorer les enfants dans les acoles que c’est un mondain, tandis qu’elle se dit, elle, catholique, mais quel monde dites-moi? LE MONDE DE CET HOMME DU MONDE est-il ? les philosophes ont-ils thématisé le monde, le kosmos?
ils ont dit que « l’homme est un loup pour l’homme » et quel rapport avec l’amour de DHH pour la France ?
Je ne comprends pas d’où vient que sur ce blog, mis à part les pieds noirs , personne ne reste, ne s’intéresse donc à cette empathie que vous proclamez, votre « amour », votre « monde »?
rose, excuse-moi, vos discours du sang, ce n’est pas du tout ma tasse de thé ;L’idéologie Blut und Boden [ˈbluːt ʊnt ˈboːdn̩] (« le sang et le sol », en abrégé : BluBo) considère l’ascendance (Blut, le sang) et le sol (en tant que source de nourriture par l’agriculture et en tant qu’habitat naturel), et par extension la paysannerie comme origine raciale essentielle du peuple allemand. Elle s’est construite à partir des théories racistes et pangermanistes qui se sont développées à la fin du xixe siècle en Allemagne, et a constitué un élément central de l’idéologie nationale-socialiste.je sais bien que DHH EST KKK et reine de la double hélice et du père de la double hélice et du pornopolitique, mais je suis plus lente voyez vous quand on me confine !
Où sont les hommes ?
https://www.youtube.com/watch?v=jcqv6hDdOXg&feature=youtu.be
non, rose, on ne peut pas dire qu’il y a du monde dans les rues de Paris small world (lodge )
La loi du sang ne m’intéresse pas mais l’appartenance à un espace plus vaste que son propre territoire, oui.
Romain est de ceux-là.
Les autorisations de sortie se resserrent, les liens avec mon autre moi-même, si semblable et si divers, aussi !
Jeudi 19 mars à 07 h 42
Hier nous ne sommes pas sortis de la journée, à 20 h, sur le balcon nous avons applaudi, avec quelques voisins en vis à vis.
Année LvB, Grosse Fuge op 133 :
Sur le quatuor Talich, je suis d’accord.
Jeudi, 19 mars 2020, 8h46
@ christiane
avez-vous lu : La pesanteur et la grâce ? […] ou La personne et le sacré ».
De Simone Weil j’ai lu ses « Oeuvres » dans la collection Quarto (Gallimard) – 1280 pages. Et pour tout te dire, j’ai été déçu par son mélange (pour ne pas dire fatras, parfois) philosophico-mystique. Quand on connaît directement les mystiques, on peut se passer de lire notre amie Simone. Au fond, elle n’a fait que commenter des textes (pour elle-même), souvent sans donner les sources.
Le plus intéressant et le plus touchant de ce pavé ce sont ses lettres. Au printemps 1943, quelques mois avant de mourir, elle écrit à son ami Maurice Schumann: “J’éprouve un déchirement qui s’aggrave sans cesse, à la fois dans l’intelligence et au centre du coeur, par l’incapacité où je suis de penser ensemble dans la vérité le malheur des hommes, la perfection de Dieu et le lien entre les deux.”
Journal du coronavirus
Un grand blanc
Par Éric Fottorino
18/03/2020
C’EST PARTI COMME EN QUARANTAINE. Même si c’est une quinzaine pour commencer. Quinzaine du blanc. Je veux dire d’une forme de silence après la sidération. Un grand blanc. Celui qui vient quand justement les mots ne viennent pas. En tendant l’oreille, j’ai compris que les hôpitaux appliquaient les « plans blancs ». Des dispositifs d’urgence déjà mis en vigueur lors des attaques terroristes de 2015. Les établissements de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) sont mis en alerte face aux situations exceptionnelles. La pandémie en est une. On déprogramme les opérations qui peuvent attendre. On rappelle des personnels médicaux. On réquisitionne des lits. On priorise les malades – quel mot sinistre, prioriser, quand il s’agit de choisir entre des souffrants. On dresse des tentes dehors pour effectuer des tests sur les patients les plus atteints. En attendant un hôpital militaire de campagne en Alsace, comme une ironie de l’histoire, pour bien signifier que la guerre fait rage.
À nous simples citoyens, on recommande la défense passive. Des soignants au contraire, on exige un engagement de chaque instant. C’est le paradoxe de ce combat. Le fardeau repose sur très peu d’épaules. Pour nous autres, l’écrasante majorité, résister c’est rester assis. Ne bouger qu’en cas de nécessité.
Hier matin avant l’heure du confinement, les quais de Seine étaient bondés. Beaucoup de familles avec enfants, comme pour un ultime bol d’air en provision, en prévision de la longue apnée. Puis les douze coups de midi ont fait s’égayer la foule – pas si gaie, en réalité –, telle un troupeau résigné. L’après-midi les rues étaient désertes. Un seul magasin ouvert dans la longue et si commerçante rue Lafayette. Une boutique de réparation d’ordinateurs.
Un grand blanc s’est abattu sur la capitale. Un silence si lourd que mon amie Sophie M., penchée à son balcon de Belleville, a pu entendre au loin une mère parler à son enfant. Elle percevait distinctement ses paroles, comme si elle avait marché auprès d’elle dans la rue. En temps normal le trafic recouvre tout. Mais plus rien n’est normal. Maintenant on se guide à la voix, d’où l’importance de se parler. En fin de journée, allez savoir pourquoi, l’envie d’un verre m’a pris en voyant des images de la Seine près d’Alma-Marceau. J’ai reconnu l’enseigne d’un café familier. Le Grand Corona.
@ vedo
« « J’aime beaucoup lire cette philosophe née à Paris dans une famille juive agnostique ». [christiane]
C’est quand même un peu fort de café. »
C’est quoi qui est « un peu fort de café »?
– Qu’est ce que tu fais, toi, enconfiné que tu es, très cher voisin ?
– J’me mithridatise !
– Qu’est ce à dire, mon bon ?
– J’m’enfile Corona sur Corona, l’une après l’autre ! Comme Mithridate…
Confiné, confino, confini …
« J’ai reconnu l’enseigne d’un café familier. Le Grand Corona. »
Corona est aussi un format de cigare cubain. Il s’appelle comme ça parce qu’il « couronne » les repas mémorables.
« confini »
Ton nouveau pseudo te va très bien, JiCé !
oui Jazz, Justin Crétin, la double andouille, est un confini mais surtout infecté grave
Harvey Weinstein, le copain de Justin Crétin (même déambulateur) est transféré dans un nouveau centre de sécurité… comme le sera bientôt le JC…..
@ Cet anathème jeté à la gue.ule de Patrice Charoulet, fut-il de droite revendiquée, est indigne de vous !
Je vous ai longuement répondu hier soir, jzmn, mais le robot m’a éjecté.
Ce matin, un post explicatif apaisé de P Charoulet, bien plus digne que le vôtre.
Mais encore désolé pour PC : « les buralistes, des criminels »…
Je me permets cette remarque, ne le prenez pas mal, en la montant en généralité.
Quand cessera-t-on, dans le prétendu monde éclairé des erdéliens, de prendre les intermédiaires de l’Etat (s’enrichissant sur la mort) et des consommateurs tabagiques (consentant à leur propre mort) pour les boucs émissaires de nos prétendues vertus visant à vouloir que soit balayée la porte des autres par les autres ?
Si cette crise pouvait déjà inciter les gens à réfléchir un peu plus loin qu’à ce besoin primaire de bouc-émissairiser à tout-va, que ne connaissent pas les animaux ?…
Mais non !…, On préfèrera toujours retomber dans nos ornières pré-animales, taper sur les Jissé ou les taxifoldingues et autres cyborgs ! c un brin désespérant !…
Essayons de nous inventer une autre vie, aujourd’hui, entreprendre quelque chose qu’on n’a jamais fait ni jamais pensé. Je vais essayer de me mettre dans la mentalité d’un néo-fasciste. Va pas être facile, hein.
Bien des affections à tous.tes,
En son temps, Venise mettait au balcon les nichons pour faire baisser le taux de pédés. La France applaudit les masqués voleurs de masques qui déambulent dans ses rues. Les libraires veulent ouvrir pour récupérer le fric qu’amazone se fait. Tout ça ne se lira jamais dans le journal du Fottorino qui rêve d’un doigt de blanc à sept euros cinquante. Baroz, dear Annelise est-elle tombée dans un tonneau de popcorn
@Et alii
Décidement et alii vous tenez à voir en moi celle que je ne suis pas dans la vie, et pas plus d’ailleurs la personne que voient vraisemblablement en moi les commentateurs de ce blog à partir des éléments, vrais, et peut-être faux dans un souci de valorisation, que j’ai pu livrer ici
Vous m’avez vu en loup, en Kapo et maintenant je relèverais de KKK. Comme j’imagine que vous ne pensez pas KU KLUX KLAN, vous me collez comme nouvel avatar celui la bonne ménagère Nazie, image gratifiante s’il en est .
A se demander, puisque votre vision est si évidemment fausse, si ce n’est pas un petit jeu pour me faire réagir ? Vous pouvez continuer, ce pingpong m’amuse plus qu’il m’irrite et j’apprécie l’occasion de l’ effort d’écriture qu’il m’offre et dont je serais privée si je me comportais en édredon .
Ceci dit Et alii vous êtes un mystère
Côté docteur Jekyll vous êtes une universitaire omnisciente en de multiples domaines familière de revues savantes et des intellectuels en vue et habituée de colloques pour initiés ; vue sous cet angle votre stature domine ce blog et suscite l’admiration des humbles que sont la plupart des amateurs qui postent ici et ne sont pas des pro de la culture .
Et tout cela est gâché par votre côté Hyde .Sur cette face vous êtes une femme sèche et suffisante , sans empathie ni estime pour les gens de bonne volonté qui n’ont pas votre envergure et qui s’expriment ici. Vous les écrasez sans le moindre tact de votre mépris hargneux, vous plaisant à les ravaler à leur médiocrité ; et quoi qu’ils écrivent, vous rappelez en permanence qu’ils ne seraient pas éligibles au cercle restreint des gens dignes de ‘échanger d’égal à égal avec vous sur les sujets qu’ ils croient connaitre, et sur lesquels vous êtes ravie de souligner leur ignorance .
Pourquoi tant d’irrespect ? de méchanceté ?quel manque cherchez vous a compenser ?
@ renato
Il y a quelques jours j’ai vu le documentaire « Stravinsky à Hollywood » où l’auteur de « Petrouchka » racontait à la fin de sa vie que la Grande Fuge était son oeuvre classique préférée.
Moi je la trouve insupportable. Criarde et d’une lourdeur rare. (Il y a des versions plus « légères » que celle des Talich – dans mon souvenir, celle du Quartetto Italiano, par exemple, dont l’intégrale des quatuors de Beethoven est ma préférée).
Beethoven a fait une version pour piano à 4 mains, aussi lourde:
Beethoven Grande Fuga Op.133
Quartetto Italiano
https://www.youtube.com/watch?v=HQb_locz2_U
« confini »
Ton nouveau pseudo te va très bien, JiCé !
JiBé, je n’en ai pas l’exclusivité : il ira beaucoup mieux à certains tordus de la littérature goûteuse et virale que je me plais à saluer au passage…
(plein soleil en terrasse sud, pas question de s’embarquer dans une dispute sans le moindre intérêt, ne confinassons pas !).
Je regrette, ma Luchienne chérie, mais Harvey a un déambulateur de tribunal, un prototype léger, peu sûr. Le mien est un déambulateur Rolls&Royce en inox NASA, et -prouesse technique car j’organise des courses de déambulateur autour du Port- il est GONFLABLE !
A la niche maintenant….
la « terrasse sud » du Justin Crétin : un 2 petit pièces/cuisine dans un HLM de banlieue uh uh uh uh
tout doux,chère madame;
1)c’est paisi que cela avait été expliqué , par vous-même, sur la RDL,et inspira une note àLSP (sic)
l’home est un loup pour l(homme est une traduction classique de Hobbesn très dissertée, et à vous « voir » ,je vous épargnerai l’attribut dont j’entends les hommes parer les femmes qui fonctionnent en « mère éternelle »;vous êtes trop branchée sur cette échelle depuis « bobonne » -selon vous-pour ignorer le couple
« Avec lui, la théorie politique bascule de plain-pied vers la modernité. Savant éclectique, traumatisé par les conflits de son temps, il élabore la première pensée de l’état de nature et du pacte social conduisant à la formation de l’État. Pour en souligner la toute-puissance, il lui donne le nom de Léviathan, une créature terrible de la Bible, et se voit lui-même qualifié de monstre. Car le philosophe anglais fait scandale et divise : est-il le pionnier du libéralisme ou le chantre de l’absolutisme ? Le débat n’est toujours pas clos. Ses célèbres formules sur la condition humaine (« L’homme est un loup pour l’homme », « La guerre de tous de contre tous ») font toujours frémir et s’imposent à la mémoire dès que la violence se déchaîne. Lorsque les États se comportent comme des prédateurs sur la scène internationale ou s’adonnent à l’obsession sécuritaire, le spectre du Léviathan refait surface. Sous bien des aspects, nous vivons encore dans le monde de Hobbes. »
https://www.philomag.com/les-idees/grands-auteurs/thomas-hobbes-4011
Autoriser la réouverture des Librairies ?
Pouah !
Il faut être dingue comme un Macronite pour ouvrir un autre foyer d’infection après les isoloirs de l’autre jour, puant le vomi EELV et la pisse de GIEC…
DHH, « dans la vie »je vous laisse libre de votre désir de conter ce que vous avez appelé « votre vrai moi »!
c’est paisi c’est ainsi!
VOL DE VRAI-MOI
Depuis la fin de mes études universitaires de haute portée scientifique et morale, je vis SANS vrai-moi !
Sans souffrance, car l’absence est pratique pour opérer dans ce monde faux !….
(est-ce normal, Docteur Jekyll ?)
complexifions avec E.Morin
Quel est, à ce stade, le principal enseignement que l’on puisse tirer de la pandémie du coronavirus ?
Cette crise nous montre que la mondialisation est une interdépendance sans solidarité. Le mouvement de globalisation a certes produit l’unification techno-économique de la planète, mais il n’a pas fait progresser la compréhension entre les peuples. Depuis le début de la globalisation, dans les années 1990, guerres et crises financières ont sévi. Les périls planétaires – écologie, armes nucléaires, économie déréglée – ont créé une communauté de destin pour les humains, mais ceux-ci n’en ont pas pris conscience. Le virus éclaire aujourd’hui de manière immédiate et tragique cette communauté de destin. En prendrons-nous enfin conscience ? Faute de solidarité internationale et d’organismes communs pour prendre des mesures à l’échelle de la pandémie, on assiste à la fermeture égoïste des nations sur elles-mêmes. obs
Pour réussir sa vie personnelle dans un régime politique totalitaire, capitaliste ou communiste, il faut remplacer le plus vite possible son VRAI-MOI par un FAUX-CUL.
« Le virus éclaire aujourd’hui de manière immédiate et tragique cette communauté de destin. » (Obs)
Ridicule….
Il n’y a aucune « communauté » de destin, puisqu’il n’y a aucune communauté mondiale… Le Zoo sépare les espèces humaines par des cages que l’on appelle nations. Pratique, mais limité…
interdépendance sans solidarité.
–
oh que non. Déjà beaucoup de solidarité entre nations, de multiples dons, dépannages, partenariats de recherche. Et une coordination jusqu’à présent efficace dans le secteur financier. La plupart des nations ont pris la mesure de la menace et globalement on se serre les coudes.
Était-il tellement utile de pousser la Slimani et son style de demeurée dans les brancards de la littérature?
Petit scandale au Monde qui fait bien rigoler.
Encore bravo, Pierre Assouline!
Vous aurez décidément fait beaucoup de mal à la littérature.
(Sans compter les éloges « fraternels » au moindre pet de Garcin qui s’en va maintenant ce qui lui tient lieu de queue entre les jambes).
Quelle trace allez-vous laisser???
Hurkhurkhurk!
attention cher Passou, le JC, Justin Crétin, a l’intention de vous virer hors de son blog…
« il commence à me fatiguer avec ses sujets à la con » a-t-il déclaré à ses « potes » du fameux bartabacs
Je rentre de faire 450 euros de courses. Pas une personne ne respecte la consigne de 1 mètre de distance. Peuple de crétins.
Il fait ici, dans ce sud profond et coronatonneux, un temps MA-GNI-FI-QUE et on me raconte que sur le continent les Confinés divorcent entre eux par centaines, certains mangent leurs enfants comme de vulgaires Irlandais, Chinois, Ukrainiens, le firent jadis…
Cela-dit je suis persuadé qu’à l’issue de cette crise, dans plusieurs mois, tout le monde s’entendra pour rétablir les frontières entre nations européennes. Il s’agira de contrôler pour de vrai, de savoir, de maîtriser.
J’ai toujours pensé que c’était nécessaire et je l’ai maintes fois écrit ici. J’étais loin d’imaginer que les lacunes seraient mises en exergue par une crise sanitaire. Je craignais davantage une crise majeure venant des mafias qui ont déjà hélas bien profité des frontières ouverte pour gangréner nos pays, et évidemment les questions de terrorisme et de l’afflux migratoire avec des quotas très au-dessus des capacités d’accueil des nations.
Le groupe de luxe LVMH va utiliser ses trois sites de production français (Dior, Guerlain et Givenchy) pour produire du gel hydroalcoolique gratuitement. De nombreux hôpitaux et professionnels de santé réclament ce type de gel. Le but ? Garantir la sécurité des patients et empêcher la propagation du coronavirus.
LeGland Willie,
Maître Passou est ici chez lui ! Et s’il souhaite vous confier la rédaction du prochain billet, cela ne pourra déplaire aux amoureux du chaos post-quantique !
Qu’avez-vous acheté, Chaloux ? Il faut bien se nourrir en ce moment, beaucoup d’omégas 3, de légumes et de fruits, de légumineuses, de noisettes, d’amandes, un peu de vin rouge.
Du maquereau, de la sardine, du saumon, 2 fois par semaines, en alternance avec viande rouge et blanche, 1 œuf tous les matins. 2 ou 3 repas dans la semaine avec uniquement des protéines végétales.
Ne surtout pas faire pâtes sur pâtes, pizza sur pizza.
en même temps:
. Par ailleurs, le prochain film Universal Pictures, Trolls World Tour, produit par DreamWorks Animation, sortira à la fois au cinéma et en ligne le 10 avril prochain.
A quoi rêve un virus ?
A faire l’amour avec une bactérie ?
Et si la bactérie refuse ses avances ?
Il se venge en se propageant ?
Où l’on voit que la frustration sexuelle est la cause de tous les maux et fléaux du monde.
et alii dit: à
Le groupe de luxe LVMH va utiliser ses trois sites de production français (Dior, Guerlain et Givenchy) pour produire du gel hydroalcoolique gratuitement. De nombreux hôpitaux et professionnels de santé réclament ce type de gel. Le but ? Garantir la sécurité des patients et empêcher la propagation du coronavirus.
Eh bé 😃🤩👏
La Chine achemine ce 18 mars du matériel médical en France, dont un million de masques de protection, a annoncé sur BFM TV Jean-Yves Le Drian.
«LES CHINOIS NOUS ONT RENVOYÉ LA SOLIDARITÉ ET AUJOURD’HUI S’EST POSÉ UN AVION CHINOIS AVEC DU MATÉRIEL DE PROTECTION, IL Y EN AURA ENCORE UN AUTRE DEMAIN.»
Bon, allez, les erdéliens : Tousse ensemble, tousse ensemble…
(bon d’accord, je sors… pas.)
A part ça, j’ai un peu honte, c’est vrai. On a profité du beau temps, on a sorti la table de jardin, la chaise longue, la table de ping-pong, j’ai cueilli un gros bouquet de narcisses, on a brossé le poil des ânes et on attend que les chouettes effraies regagnent le refuge que Clopin a aménagé pour elles. Je respire à grands coups d’air frais le printemps, le seul défaut de ma demeure (la trop grande proximité avec une route nationale, qui nous apporte le fracas des bagnoles) vient comme par enchantement de disparaître, on écoute Birds on wire, à l’intérieur, et tout simplement les dizaines d’oiseaux, à l’extérieur.
C’est vrai qu’avec trois hectares pour s’ébattre, c’est pas tout-à-fait la même chose…
Il était un jardin, qui s’appelait la terre…
question, Chaloux, vaut il mieux être le premier ou le dernier des crétins?
Justin Crétin est tellement intelligent : il croit que le mot « quantique » est un chant choral religieux uh uh uh
« Il était un jardin, qui s’appelait la terre… »
Mémé de beaubec radote !…
Premier pour l’exemple , dernier vous aurez droit aux honneurs dû à votre rang, ce qui en ces circonstances vaut son s’y attarde. Et dire que vous êtes inclus contre votre volonté souveraine à ce peuple, une honte .
– Bonjour Madame la pharmacienne, ze voudrait du gel hydroalcoolique.
– Pas de problème, nous venons de recevoir un stock de n° 5. Un petit flacon ?
– voui
– voilà, ça vous fera 455 euros. Nous ne faisons pas les paquets-cadeaux en ce moment.
DûS. Mes excuses pour cette impardonnable mistake.
Dans ma classe de piano — pour moi c’était complémentaire — il arriva un jour un gamin très doué — oreille absolue, belle technique, une ebauche d’immigration —. À un moment je l’ai perdu de vue et c’est seulement lorsqu’il est devenu prof de piano au conservatoire que j’ai à nouveau entendu parler de lui et en même temps su qu’il était de religion juive, car celui qui m’a informé — depuis effacé de mon carnet d’adresses — a pris du plaisir en me faisant entendre qu’il devait sa carrière au fait d’être juif. Bref, je ne mes suis jamais soucié de connaître la nationalité et la religion des gens, car il y a, selon le valeurs qui sont les miens, quelque chose d’indécent dans le fait de les definir en fonction de ces deux critères.
Je comprends donc le pun peu fort de café de vedo.
«LES CHINOIS NOUS ONT RENVOYÉ LA SOLIDARITÉ ET AUJOURD’HUI S’EST POSÉ UN AVION CHINOIS AVEC DU MATÉRIEL DE PROTECTION, IL Y EN AURA ENCORE UN AUTRE DEMAIN.»
–
Ah les sa…. j’espère que les douanes ont tout détruit.
hegel est mort dans l’épidémie de choléra de Berlin 1831
Pour le moment, D., le groupe LVMH livre son gel aux hôpitaux et si j’ai bien compris, gratuitement.
Oups ! pun peu fort de café — un sa p
C’est quoi une « ébauche d’immigration » ?!
@ renato
« Je comprends donc le un peu fort de café de vedo. »
J’espère que Vedo a une explication un peu moins débile que la tienne. Parler de la pensée de Simone Weil sans parler de ses origines juives est aussi difficile que parler de Rossini ou de Verdi sans parler de leurs origines italiennes.
La nouvelle de la mort de Hegel s’était répandue à Berlin avec une rapidité surprenante, compte tenu des circonstances. L’épidémie de choléra achevait de sévir, mais faisait encore de nombreuses victimes. On s’abstenait de sortir, de rencontrer ses amis, si toutefois on avait eu le courage de ne pas fuir la capitale.Pour échapper au danger, la famille Hegel s’était d’abord réfugiée à la campagne, comme beaucoup d’autres, pendant l’été. Revenu à l’automne, Hegel avait repris ses cours, en bonne condition apparente. Un dimanche matin, il souffrit de malaises divers et l’on décommanda les amis invités ce jour-là. Le mal empirant, on appela des médecins qui se montrèrent d’abord optimistes : ce n’était pas le choléra. Ils changèrent bientôt d’avis et diagnostiquèrent alors le terrible mal en prescrivant contre lui des médications qui paraissent maintenant dérisoires. Dans la nuit du surlendemain, le malade expira, sans souffrances, dans une sorte de sommeil.Le dernier combat?>Hegel est-il vraiment mort du choléra ? Nous ne connaissons les circonstances de son décès et de son enterrement que par l’unique récit que sa veuve en fit immédiatement dans une lettre à la sœur du philosophe (R 422-424). Encore le premier biographe de Hegel, Rosenkranz, n’en a-t-il retranscrit que ce qui, selon lui, « appartient au monde », et en en retranchant donc une partie. L’omission paraît bien dommageable ; on aimerait apprendre ce que Mme Hegel tenait à cacher au « monde ».Si cette lettre s’était perdue, nous ignorerions tout de ces événements, ou presque. Après leur description, la veuve du philosophe demande à sa belle-sœur : « Dis-moi, aurais-tu reconnu dans tout cela ne serait-ce qu’un seul des symptômes du choléra ? » Elle doute visiblement de la validité du diagnostic : « Les médecins avaient identifié le choléra, et plus précisément une sorte de choléra qui détruit la vie la plus intérieure, avec une extrême violence, sans symptômes extérieurs. Quel était son aspect à l’intérieur, ils ne l’ont pas vu. »A-t-on le droit de témoigner, quand on n’a pas vu ?En certains cas particuliers, la déclaration de choléra offrait trop d’avantages pour ne pas attirer la suspicion. Elle permettait d’expédier le cadavre discrètement : on le charroyait avec les autres jusqu’à la fosse commune du cimetière spécial, sans cortège, pendant la nuit et, comme on disait déjà dans une formule qui prendra plus tard une résonance encore plus sinistre : « bei Nacht und Nebel »… Nuit et brouillard !Un choléra « sans symptômes extérieurs », cela interdit toute rectification rétrospective, et cela permet les décisions immédiates les plus arbitraires. Toutefois, Hegel maintient jusque dans la mort les caractéristiques de sa nature intime : l’ambivalence et l’hésitation. Il avait des amis fidèles, et jusqu’à l’entour des hautes sphères de l’État, parmi ces fonctionnaires prussiens qu’il admirait tant — et notamment le conseiller Schulze que Mme Hegel, en toute présence d’esprit, avait fait appeler à temps et qui assista, seul avec elle, aux derniers moments.Les biographes ne se sont pas arrêtés aux termes pourtant très précis et bien pesés de la lettre de la veuve. Elle le dit sans ambages :
https://www.leslibraires.fr/livre/729573-hegel-biographie-biographie-jacques-d-hondt-calmann-levy
Tiens un tournedos Rossini. Voilà une belle idée pour ce soir.
En 1576, à Venise, la peste emporta Tiziano, il était âgé de 96 ans.
LVMH et son gel hyDIORalcoolique !
Merci qui ? Merci Bernard !
La tête du Coronavirus qui va faire des manières et se la jouer virus de luxe !
Le tournedos Rossini, D., vous le préparez avec une tranche de foie gras entier ou avec une trance de bloc de fg ?
[J’achète chez une éleveuse qui ne pratique pas le gavage.]
et toi, tu ne radotes jamais, l’andouille confinée de Justin Crétin ? (à part toute la journée)
« La Chine achemine ce 18 mars du matériel médical en France »
génial !
la perte de souveraineté politique et sanitaire est telle en France que nous ne sommes même plus capable de fabriquer suffisamment de masques pour notre population.
le plus top c’est le test : il est (entre autres) fabriqué en France par Mérieux (essentiellement sur le site de Grenoble).
la Corée du Sud l’a utlisé dès le début de l’épidémie pour tester toute sa population afin d’isoler les personnes contaminer.
mais la France ne l’a pas fait parce que ça coûtait trop cher de le faire !!!
du coup la France a vendu des test fabriqué en France au coréens pour pouvoir acheter des masques aux chinois…
on se demande jusqu’à quel point il va falloir pousser l’absurdité de la logique comptable actuelle pour que les gens en prennent conscience ? le temps que ça leur monte au cerveau ?
« C’est quoi une « ébauche d’immigration » ?! »
renato a voulu dire, selon les critères de la bonne bourgeoisie lombarde, que son camarade de classe avait une gueule de métèque, D.
Hegel est mort !
Je ne le savais pas …..
« Le temps que ça leur monte au cerveau ? » ….
J’ai la rime : Griveaux !
« je ne savais pas » dit l’andouille suprême de JC…..
pas étonnant, tu ne sais RIEN, couillong de Crétin
une ébauche d’immigration > une ébauche d’imagination, D. Pardon.
La phrase de la vieille maîtresse d’école sur Simone Weill sort toute habillée de Wikipedia. Pour quelqu’un qui fustige (comme son bon maître) la culture Wiki, c’est un peu fort.
Les articles d’Assouline ne valent d’ailleurs pas toujours ceux de Wiki. Je me souviens d’un texte sur Barrès avec lequel… bref.Un monde s’effondre.
La dinde de Beaubec vient de vous dire que vivant à la campagne (à la sortie presque immédiate d’une ville, pas dans la pampa) elle a acheté une baraque près d’une nationale dont le bruit la dérange habituellement. Mais quelle cruche… On dit qu’une cruche fêlée va plus loin qu’un pot neuf… Non. Ce n’est qu’un mot.
Pas « il était un jardin ».
Il y avait un jardin….
La Nationaloclopine toujours prête à égratigner un chef-d’oeuvre…
Année LvB, Op. 98 :
Les pleureuses des librairies, celles que l’on appelle Les Confinées d’Eschyle, souffrent de la vivacité d’Amazon qui est ce qui se fait de mieux dans le domaine ! C’est beau à regarder une belle agonie….
DARWIN ! explique leur, aux vieilles peaux du business qu’elles doivent se bouger le cul.
.
sûr qu’elle était pas catholique Simone Weil ?
ma mémoire me joue des tours….
JC t’as raison le darwinisme économique et social est un rouleau compresseur contre lequel l’homme ne peut rien !
l’homme essaie de croire que son destin se joue en dehors des lois de la nature ! qu’il est capable de construire ses lois et maitriser son futur !
c’est faux ! les seules lois que l’homme subit sont celles de Darwin !
sur ce point tu as 20/20 !
ceux qui pensaient que 2020 serait une année 20/20 ils l’ont aussi dans le baigneur.
quant à Simone Weil : sa pensée baigne évidemment plus dans le Nouveau Testament que dans l’Ancien.
comme quoi la compréhension des auteurs n’est pas proportionnelle à la quantité des livres lus mais à l’attention portée sur chaque livre.
il vaut en lire 10 attentivement que 10 mille en les survolant.
je dis ça bien sûr pour mon ami pablito !
dans tous les cas je ne ferai jamais confiance à un lecteur qui manque d’oreille au point de considérer Jaroussky comme une « grande voix lyrique ».
parce que ce manque d’oreille musicale se répercute forcément sur les livres.
L’Amour aux temps du choléra est un roman du Colombien Gabriel García Márquez,
HAMLET? VOUS QUI SAVEZ TOUT on parle du lecteur d’un seul livre :qui ? et quoi?
UN exemple:Manguel dans un entretien
C’était mon cas, et j’ai utilisé mon cas parce que j’avais besoin d’un exemple personnel. Mais je crois que dans une certaine mesure, ce que je dis peut s’appliquer au lecteur d’un seul livre.
En 1576, à Venise, la peste emporta Tiziano, il était âgé de 96 ans.
grande chance. weinstein sera emporté par son déambulateur.
ce que répond aussi Manguel:
parce qu’il y a véritablement une éducation à la stupidité. Dans certaines cultures qui ont une approche plus libre à la culture, cela se sent différemment. Mais je pense que le grand effort que nous devons faire, en tant qu’enseignant par exemple, c’est d’aller à l’encontre de cette éducation qui nous prépare pour l’esclavage.
Quartetto italiano
https://blogfigures.blogspot.com/2011/02/quartetto-italiano_10.html
Nous avons tous fréquenté l’Accademia Chigiana à Sienne — eux dans la seconde moitié des années 40 du siècle dernier, moi dans les années 70, naturellement ; Borciani fut prof de violon et puis de quatuor au conservatoire de Milan.
Nous avons déjà parlé ici des moments propices à l’écoute d’une interprétation plutôt que d’une autre ; de la question du subjectif ; des goûts et des couleurs. Inutile de revenir sur l’argument.
Les accès aux plages sont interdits, comment va faire JiCé ?
« […] il est nécessaire que vous ne vous trompiez pas, que vous sachiez que tout le monde ne vit pas dans le moment historique dans lequel vous vivez, que bien que vous vivez dans le XXe siècle, tout le monde ne vit pas au XXe siècle (et ici vous pensez que le vrai moment historique est le résultat de son temps et celui de tous les autres). N’oubliez pas que nous avons près de nous les représentants de tous les périodes de l’histoire que nous n’avons pas des contemporains près de nous, au contraire, que peut-être que dans ce monde il n’y a pas deux contemporains. »
Roberto Bazlen, Le nationalisme est-il vraiment mort? dans Communauté, 3 mai 1947
« et alii dit: à
HAMLET? VOUS QUI SAVEZ TOUT on parle du lecteur d’un seul livre :qui ? et quoi?
»
effectivement, vous avez frappé à la bonne porte !
je parle bien sûr du lecteur d’un seul livre !
ce qui est mon cas puisque dans ma vie je n’ai lu au total qu’un seul livre, et encore je me suis arrêté au milieu, non pas vraiment au milieu disons plutôt au tiers, à la louche bien sûr ! si je voulais être plus précis je dirais que j’ai lu que les premières pages, en vérité je me suis arrêté à la fin du premier paragraphe, et puis je ne m’en souviens pas bien bien, pour tout vous dire je me demande même si je l’ai jamais ouvert ce satané livre ! en tout cas je suis sûr de l’avoir acheté, en tout cas je suis rentré dans une librairie pour l’acheter, ça je m’en souviens très bien, j’ai parcouru la plupart des rayons et quand je suis tombé sur ce livre j’ai décidé de l’acheter ! suis-je passé à l’acte ? ou bien en suis-je resté qu’au niveau de la décision, vous ne vous rendez pas compte mais déjà prendre cette décision d’acheter ce livre pour moi c’était important, c’est une des décisions qui ont le plus marqué mon existence, à tel point que je m’en souviens comme si c’était hier ! c’était un mercredi de printemps, une journée ensoleillée, il y avait des enfants qui jouaient dans la rue, c’est là où je suis passé devant cette librairie, d’abord je me suis arrêté pour regarder les livres en vitrine, j’ai toujorus été fasciné par les livres, suis-je rentré dans cette librairie ? je ne pourrais pas vous l’assurer à cent pour cent, mais il me semble bien, en tout cas si je n’y suis pas rentré elle m’a marqué, voilà et alii, vous voyez que même sans vouloir me la jouer monsieur je sais tout je sais quand même un peu de quoi je parle !
la perte de souveraineté politique et sanitaire est telle en France que nous ne sommes même plus capable de fabriquer suffisamment de masques pour notre population.
hamlet dit:
Tiens, c’est étonnant comme Maurice Desborels ressemble de plus en plus a D.
et alii je plaisante, en vérité j’ai consacré vingt ans de ma vie à la lecture : entre 1986 et 2006 !
avec le recul ces ans ça me paraît beaucoup, et en même temps ça me parait assez peu, j’aurais mu aller jusqu’à vingt cinq, mais j’ai préféré en rester à vingt, parce que vous comprenez vingt ans ça fait déjà long, même très long, regardez les gens qui sont condamnés à vingt de prison ! il faut avoir tuer quelqu’un pour écoper de vingt ans ! un braquage avec des armes de gros calibre ! si on voit les choses sous cet angle passer vingt ans à lire c’est toujours moins pire que les passer en taule !
après ces vingt années passées à lire, j’ai passé pratiquement vingt autres années à donner mon avis sur les livres et les auteurs.
et alii si je devais dire quelle vingt années j’ai préféré : celle à lire ou bien celles à donner mon avis de lecteur je saurais pas trop quelle réponse donner.
passou : « La Chine censure la vente en ligne des livres traduits en chinois de Mario Vargas Llosa après que celui-ci ait déno… »
passou l’aspect le plus drôle dans votre histoire c’est tout le monde porte des masques de protection fabriqués dans un pays qui censure les écrivains !!!
et je crois qu’actuellement faudrait pas trop jouer à faire le malin contre les chinois parce que s’ils nous boycottent leurs masques on l’aura dans le baigneur !
tout ça pour dire que si vous avez des critiques à émettre contre la Chine vaut mieux attendre la fin de la crise !!!
sérieux on va tous se retrouver dans la merde à cause d’un critique littéraire qui veut défendre un auteur, c’est tout sauf responsable !
passou : « La Chine censure la vente en ligne des livres traduits en chinois de Mario Vargas Llosa après que celui-ci ait déno… »
passou c’est sérieux : avec vos envolées lyriques vous mettez en danger tous les habitants de ce pays !
actuellement, avec les chinois, il faut la mettre en veilleuse !
Wikipédio, quand on ne sait rien d’un auteur, il est conseillé de la fermer.
Et quand on est capable de pondre des scènes aussi ridicules que celle de l’océan de ton roman édité à compte d’auteur dans un site finlandais d’autoédition dédié aux écrivains de dimanche mégalomanes (rappelle-toi: « L’avis de Paul Tarsov avait été suivi. Le champ de la caméra s’élargit, permettant de voir le devant de la scène, de découvrir le public. C’était le public le plus à même d’écouter ces histoires: l’océan. »), quand on est capable d’écrire cela, on a la décence de ne pas discuter de littérature avec des gens dont c’est le métier, mon Gros Connard.
Quant à Jaroussky, tu as vu qu’il a eu une « Victoire d’honneur pour l’ensemble de leur carrière » dans les dernières Victoires de la Musique Classique? Et tu sais qui lui a donné? Ses pairs, Maurice le Goebelessien, ses pairs… Mais que valent les avis des milliers de musiciens professionnels et de professionnels de la musique à côté de celui d’un Pétomane Sourd comme un Pot?
D.Hockney est confiné en Normandie;il dit qu’on ne peut pas confiner le printemps
Bon, alors bibi, j’ai suggéré, sans effet jusqu’à présent mais l’espoir fait vivre, que les proustiens créent un lieu virtuel où ils pourraient évoquer la drôle de guerre que nous vivons, en évocation avec le reclus Proust…
Pour ma part, j’ai imaginé de pasticher Proust en me demandant comment ces personnages auraient vécu ce que nous vivons.
Je sais, et je demande pardon à notre hôte, que mon pastiche est long. Mais il s’agit de Proust, qui n’est pas connu pour sa concision exagérée. et d’autre part il s’agit de distraire, alors même que le danger de l’ennui plane. Et enfin, tout le monde a du temps devant soi, en ce moment, non ?
Bref, voici :
Le Confinement de Madame Verdurin
Madame Verdurin, ce matin-là, était atteinte d’une telle agitation en téléphonant au docteur Cottard que le masque permanent de la résignation qui était désormais comme imprimé en-dessous des bandeaux argentés qui encadraient ses tempes laiteuses avait cédé la place à une face rougeaude et agitée de tics, comme celle d’un nouveau-né vagissant à l’orée de l’existence. Cette agitation était due à l’impétuosité de l’angoisse qui l’avait envahie dès qu’elle avait appris l’instauration du confinement, et que seule l’idée apaisante que le Docteur Cottard n’allait pas pouvoir, comme elle se le disait à elle-même « la laisser tomber » calmait un peu, mais elle était cependant , dans cette minute critique où l’on demande confirmation d’une nouvelle désastreuse, envahie par la terreur de voir contrecarré le désir absolu de domination qui avait été, pendant tant d’années, le moteur de sa vie mondaine et la cause de son despotisme.
Elle s’impatientait en écoutant les sonneries qui lui revenaient à l’oreille, comme les gouttes d’eau d’une clepsydre s’écoulent, semblables aux paroles répétées, étirées et inutiles, de la malheureuse nymphe du Mont Cithéron, mais elle ne pouvait savoir que, de l’autre côté des fils invisibles et des ondes immatérielles qui relient désormais les êtres humains entre eux, abolissant l’espace sinon le temps, le Docteur Cottard, lui, s’impatientait en entendant les vibrations de son téléphone portable, jeté presque rageusement sur le lit, à côté de la valise qu’il se dépêchait de remplir avec l’aide de sa femme tournoyante, affolée et stupide comme une de ces toupies que l’on actionne à l’aide d’un levier. Ce levier avait été, pour le couple Cottard, la réception du mail des autorités sanitaires de la Ville de Paris, qui réquisitionnait le docteur en sa qualité de Médecin-Chef émérite.
Ce mail avait eu l’effet d’une décharge électrique sur le docteur. Il était vrai que cet excellent praticien, surchargé d’honneurs et de reconnaissance, avait, depuis quelques années, eu tendance à négliger la pratique réelle de son art : il faut dire aussi que l’exercice de la médecine avait changé, que les machines et les ordinateurs se révélaient bien plus efficaces dans le diagnostic, voire dans le traitement des maladies, que les anciennes intuitions géniales des cliniciens. Les ordonnances rédigées par tous ceux qui, à l’instar de Cottard, savaient déchiffrer, à l’aide de signes imperceptibles et souvent négligés, les réelles pathologies de leurs patients, étaient devenues beaucoup moins recherchées… Cottard avait senti cette inutilité qui le poussait doucement vers une retraite aisée. Il s’y était d’autant plus habitué que les jeunes étudiants en médecine qui suivaient encore son enseignement semblaient moins enclins à la servilité des anciennes générations, toutes prêtes à sourire exagérément devant les « bons mots » et la brutalité du chef de clinique. C’est pourquoi la réquisition soudaine qui venait de lui parvenir l’avait plongé, tout d’abord, dans une incrédulité incertaine, allant jusqu’à se demander si son adresse mail n’avait pas été le fruit d’une erreur de l’administration, tant le fait qu’on puisse avoir encore besoin de lui semblait incongru, et dans un second temps, l’avait rempli d’une sorte de terreur.
Fallait-il encore qu’on eût besoin de lui, dans un combat qui était certes indispensable à la cohésion de la nation mais qui n’en comportait pas moins un risque certain et une probabilité non aléatoire de mortalité, alors même qu’il espaçait le plus possible ses apparitions dans les amphithéâtres et dans les salles hospitalières ? Allait-il devoir rester plus longtemps à Paris, foyer, centre même de l’épidémie, l’endroit devenu le plus dangereux de France, alors qu’il n’aspirait plus depuis longtemps à aucune autre reconnaissance que celles, passées, qui lui avaient valu les nombreux rubans qu’il pliait maintenant, le plus rapidement possible mais néanmoins soigneusement, dans sa valise, honneurs qu’il avait obtenus presqu’incidemment et certainement pas dans la perspective qu’ils puissent, un jour, servir de prétexte pour qu’on réclame de lui des actes héroïques, comme celui d’aller travailler dans un service d’urgence de l’hôpital public, actes qu’il ne se sentait nullement en capacité de produire ?
Prétextant des obligations professionnelles familiales et des liens amicaux qu’il aurait gardés dans sa région d’origine, le Quercy, obligations et liens qui n’existaient bien entendu que dans son imagination, le Docteur Cottard, en vérité, se dépêchait de se mettre à l’abri, laissant à d’autres, « plus jeunes que lui, morbleu », le soin de régler la crise sanitaire sans précédent qui frappait le pays ; il n’avait pas une minute à perdre pour boucler sa valise et attraper le dernier TGV, hélas dorénavant dépourvu de wagon-restaurant, en route vers Cahors.
Le coup de téléphone de la Patronne le dérangeait donc extrêmement, d’autant que ses relations avec le petit clan, au fur et à mesure que la prééminence professionnelle de Cottard s’estompait, avaient elles aussi perdu quelque peu de leur lustre et de leur importance à ses yeux. Il avait bien senti qu’il n’était plus « le docteur Dieu » , pour la Patronne, maintenant qu’elle pouvait réclamer de passer des IRM à la moindre alerte cardiaque, des analyses de laboratoire à chaque embarras digestif, et des repos en cure thermale quand elle souffrait de plus de deux jours de constipation. Si le docteur était encore fasciné par la vie mondaine, la seule qu’il connusse et qu’il croyait toujours la plus raffinée qui soit, qui lui était prodiguée dans les salons luxueux des Verdurin, l’habitude avait cependant émoussé les différents plaisirs qu’il pouvait en tirer, notamment ceux de bouche, qui lui étaient dorénavant interdits.
Mais les courroies de l’habitude qui enserrent les individus étaient si étroitement disposées chez le Docteur Cottard qu’ en entendant les notes de la musiquette particulière qu’il avait attribuée à Madame Verdurin – il avait en effet personnalisé le signal sonore de son portable suivant ses différents correspondants – et dont elle aurait été surprise de constater qu’il ne s’agissait nullement , ni d’un rappel de Parsifal, ni même de quelques notes tirées de la petite phrase de la sonate de Vinteuil, mais bien du refrain martelé de « Tiens, voilà du boudin », l’hymne de la légion étrangère, choix qui soulignait le rapport que le Docteur Cottard établissait inconsciemment entre l’autorité martiale du corps d’élite avec la personnalité affirmée de la Patronne, et tout en maugréant un peu poli « mais qu’est-ce qu’elle me veut encore, celle-là ? », il ne put s’empêcher de répondre.
La voix de la Patronne, haletante et comme survoltée, lui rappela, sans qu’il s’en rende vraiment compte, le crissement sonore qui accompagnait le freinage de la locomotive du Tortillard entrant dans la gare de Doville, avant une soirée à la Raspelière, et provoqua chez lui, par une sorte de remontée involontaire des souvenirs, la détente mêlée de l’espoir de passer une bonne soirée qui accompagnaient invariablement, à l’époque, ces moments enfuis où il descendait du petit train. Ce fut donc, tout d’abord, avec bienveillance qu’il écouta la demande de Madame Verdurin, avant de réaliser ce qu’elle lui demandait vraiment…
Certes, pendant la guerre de 1914/1918, et avec la docilité qui caractérisait sa relation avec la Patronne, le docteur Cottard avait accordé à tour de bras des ordonnances « médicales » qui garantissaient le bon approvisionnement de la Patronne en denrées afin qu’elle pût continuer de déguster les mets qu’elle appréciait. Certes, il avait contribué à exempter tel ou tel jeune boulanger, tel artisan boucher, du service aux armées, afin que Madame verdurin ne manque ni de croissants ni de gigots d’agneau. Mais de là à établir, comme elle le lui demandait, de fausses déclarations de « non contamination » au virus qui frappait le monde entier, afin de pouvoir continuer à réunir autour d’elle son petit clan pour des soirées particulières, voilà qui dépassait l’imagination.
« Mais enfin, chère Madame Verdurin, de quelles soirées me parlez-vous ? Ne savez-vous pas qu’il est rigoureusement impossible non seulement de sortir de chez soi, mais encore de parler à moins d’un mètre d’un autre individu ? Voulez-vous véritablement faire courir le risque de la mort à notre compère Brichot, à Monsieur de Cambremer voire même à ce pauvre Saniette ? Et vous-même, n’avez-vous pas peur pour vous-même de la contamination ? »
En entendant cette raisonnable et dernière interrogation, Sidonie Verdurin porta sa main au cœur, comme pour comprimer les battements désordonnés qui venaient résonner, comme le glas d’un tocsin devenu fou, à l’intérieur de sa poitrine et l’empêchaient presque de respirer. Elle continua à poser fébrilement quelques questions à Cottard.
« Combien de temps le confinement risquait-il de durer ? Mais enfin, ma chère, comment puis-je vous le dire ? Il est évident qu’il ne s’agit ni d’heures, ni de jours, mais bien de semaines… Et je vous répète que je ne peux rien pour vous. Le devoir avant tout, n’est-ce pas. Je prends le TGV pour Cahors dans quinze minutes, on m’y attend au service pédiatrique de l’hôpital, je ne peux vous en dire plus. Au revoir, chère amie, prenez soin de vous, je vous répète que je ne peux rien pour vous. Parbleu, à cause de vous, je suis en retard, tempion ! » ajouta-t-il, moins par envie de faire un bon mot que par désir de terminer au plus vite, et sur une pirouette, une conversation qui le mettait définitivement de mauvaise humeur.
Le gémissement qui suivit cette dernière phrase fut si considérable que le docteur dut éloigner le mince appareil rectangulaire de son oreille, en faisant une grimace significative. Il allait raccrocher, mais, mû par cette « seconde nature » qui provient de l’expérience professionnelle et qui lui disait qu’en s’adressant à Madame Verdurin il devait, comme il l’aurait fait s’il s’était adressé à un de ses patients atteint d’une maladie incurable, laisser néanmoins un espoir, une porte de sortie, il ajouta ces derniers mots « Mais si vraiment vous ne pouvez vous passer de vos soirées mondaines, je crois qu’il existe quelqu’un que vous pourriez contacter. Il venait chez vous autrefois, si je me souviens bien : ce drôle de personnage, vous savez, ce comte, non, ce marquis ? Non, ce baron de Charlus… Oui, contactez-le, il pourra peut-être organiser quelque chose pour vous, et maintenant, je fais comme le lait, je me sauve ! » conclut Cottard en faisant signe à sa femme de porter la valise en dehors de la chambre.
Madame Verdurin resta un moment immobile, au milieu de sa chambre bouleversée où le lit défait, les vêtements en désordre sur une chaise, l’air épaissi d’une nuit d’insomnie qui stagnait encore dans la pièce, témoignaient de l’absence de la femme de chambre qui, la traîtresse, avait exercé son « droit de retrait » et était rentrée chez elle, la veille au soir.
Ses lèvres blanchies se tordaient un peu, pendant qu’elle murmurait « quelques semaines… Quelques semaines… »
Jamais voyageur perdu dans le désert n’avait pu regarder, avec autant d’épouvante, l’épreuve qui l’attendait. Sa vie entière était tendue, depuis toujours, dans un seul but : organiser ces soirées où, par tous les moyens même les pires, comme le mensonge, le chantage, voire le crime, elle s’assurait de la présence de ses « fidèles ». L’ennui s’étendait devant elle comme une sorte de marécage fétide et boueux, où elle allait inexorablement s’enfoncer.
Le pire était cette dernière allusion du docteur, comme quoi le baron de Charlus, par des moyens mystérieux, pouvait lui rendre service en contournant ce confinement qui lui était imposé. Elle se souvenait parfaitement de l’exclusion du Baron de son salon. Ses manœuvres pour détourner de lui son protégé Morel avaient été la base qui lui avait permis de réparer son amour-propre blessé… Et elll avait détruit cette relation avec aussi peu de scrupules qu’elle avait, autrefois, en ce qui me concernait, tenté d’attirer chez elle cette Albertine qui était mon amie, et que je tenais dans une réclusion aussi totale que celle que vivait désormais le pays tout entier.
La dernière personne au monde à laquelle Madame Verdurin pouvait demander un service, c’était bien à Palamède de Guermantes, baron de Charlus… Qu’allait-elle devenir ? Comment pouvait-elle vivre, sans le délicieux pouvoir qu’elle exerçait sur ses fidèles ?
Elle se sentait défaillir, et dut s’étendre. Et, comme elle fermait des yeux si épouvantés qu’elle se rendit compte qu’elle n’aurait sans doute pas la force de les rouvrir, la dernière et curieuse image qui vint à ses yeux, comme le plus grand remords de sa vie auquel il semblait pourtant que ce fut la première fois qu’elle repensait, fut celle de cette soirée où Charles Swann, assis sur un fauteuil bergère garni d’une tapisserie de Beauvais, regardait, avec une absence d’expression aussi inquiétante que le silence d’une bête blessée, la silhouette d’Odette qui passait devant lui, et qu’elle encourageait sans scrupules à aller rejoindre, dans le coin le plus obscur du salon, Monsieur de Forcheville.
hamlet dit: « sûr qu’elle était pas catholique Simone Weil ?
ma mémoire me joue des tours…. »
Elle n’était pas catholique, sûr ! Elle ne s’est jamais affiliée à l’Église catholique. Élevée dans l’agnosticisme, elle cheminait à part des groupes qu’elle nommait « le gros animal », écrivant : « Dieu existe, Dieu n’existe pas. Où est le problème ? Je suis tout à fait sûre qu’il y a un Dieu, en ce sens que je suis tout à fait sûre que mon amour n’est pas illusoire. Je suis tout à fait sûre qu’il n’y a pas de Dieu, en ce sens que je suis tout à fait sûre que rien de réel ne ressemble à ce que je peux concevoir quand je prononce ce nom. Mais cela que je ne puis concevoir n’est pas une illusion.
La religion en tant que source de consolation est un obstacle à la véritable foi : en ce sens l’athéisme est une purification. Je dois être athée avec la partie de moi-même qui n’est pas faite pour Dieu.
Parmi les hommes chez qui la partie surnaturelle d’eux-mêmes n’est pas éveillée, les athées ont raison et les croyants ont tort. »
Je ne l’ai jamais bien compris. Le livre que j’ai le plus interrogé est la pesanteur et la grâce, surtout le chapitre où elle parle du mal. Là encore elle est déroutante : « le mal imaginaire est romantique, le mal réel est morne, monotone, ennuyeux. »
Néanmoins, je préférais lire ses interrogations que de la suivre dans son engagement politique et social que je n’ai pas compris. Par exemple quand elle écrit que le piège de Dieu c’est la beauté qui captive et envoûte l’âme. Un monde livré à deux forces pour elle : lumière et pesanteur.
Son obsession c’était le vide, le manque, l’arrachement, la nuit obscure qu’elle a connue.
Mais comme Pablo, je ne peux la lire trop longtemps. Ça devient tout embrouillé. Ses phrases souvent sèches, courtes n’incitent pas à à la stagnation.
J’aime son visage énigmatique derrière la vitre de ses lunettes rondes.
Morte à 34 ans d’épuisement, se laissant presque mourir de faim. Cette jeune prof agrégée en usine où elle se sentait comme du bétail…
Pour quelles raisons le roman de Birgitta Trotzig m’a rappelé La pesanteur et la grâce ? Peut-être à cause de toutes les questions que Tobit se pose dans son monde de ténèbres, incapable de trouver une réponse. Les dernières pages du roman me faisaient pressentir que quelqu’un était en route vers lui alors qu’il était tout brisé, déchiré. mais ça ce n’est pas vraiment écrit sauf un peu dans la scène que j’ai recopiée pour Rose, cette nuit. (J’avais oublié une balise la remplaçant par des guillemets et tout le texte s’est affiché en italique !)
Rose comprend ces choses-là. J’ai lu dans son échange avec Et Alii ce matin ce qu’elle ressent de Gary. C’est impressionnant.
J’ai beaucoup aimé votre dernier commentaire borgésien : le livre impossible à citer, à résumer, où vous vous empêtrez. Un développement poussé à son terme extrême. Un livre qui se dissout au rythme de vos questions. Un vertige… Quelle est ici la vérité ? Ce que vous ne pouvez citer ni mémoriser n’aura pas d’existence… C’est la même chose à l’envers que ce qu’écrit Borges dans La Bibliothèque de Babel : «il suffit qu’un livre soit concevable pour qu’il existe».
Ah, hamlet, vous êtes déraisonnable, cela fait du bien !
« Si nous étions sûrs que le monde est un labyrinthe, c’est-à-dire qu’il existe un ordre secret, ce serait pour nous un grand réconfort. Le labyrinthe est un cosmos caché tandis que le monde n’est peut-être que le chaos, que l’illusoire. Dans le labyrinthe, il y a un centre, un plan, tout y est prévu. Alors que nous ignorons si l’univers a été prévu. »
Cet après-midi, c’est dégueulis des vieilles pies.
Et la fermière en toc (et même en toctoc), qui la ramène avec son postiche de Prout, et qui s’achète une baraque en pleine cambrousse, qu’elle dit, mais quand même à côté d’une nationale dont le bruit la dérange. Mais quelle cruche… quelle cruche… Trois fois cruche!!!
Hurkhurkhurk!
…Et qui trouve qu’il n’y a rien de plus con qu’un mouton… Mais si…
euh… Je n’ai jamais acheté de maison à la campagne.
A bon entendeur, salut !
La phrase que j’avais citée (« L’avers de toute douleur humaine, fût-ce la plus désespérée, est une lumière qui ne peut se frayer un chemin jusqu’aux hommes qu’en leur brisant le cœur. ») était de Pierre Emmanuel évoquant dans une magnifique préface le roman de Brigitta Trottzig L’accusation et non de Simone Weil, j’ai seulement suggéré qu’elle me faisait penser à Simone Weil ! Elle ne peut donc se trouver sur wiki… surtout comme une citation de Simone Weil !
je vous rappelle :
Plurivers – Essai sur la fin du monde, Jean-Clet Martin présentation avec évocation de la RDTP
http://laviemanifeste.com/archives/4505
Du côté empiriste (D. Hume, W. James) — disons le côté de Méséglise — mais aussi du côté de Hegel et de Rousseau — disons le côté de Guermantes —[1], l’auteur repère les constructions philosophiques qui ont abouti à l’énoncé d’une absence de nature humaine, d’une dématérialisation du sujet défini non plus comme une substance toujours déjà donnée de toute éternité mais comme le résultat contingent d’expériences périlleuses.
ET EN BONUS une définition de la chaologie:
à ce que Aurélien Barrau et Daniel Parrochia dans Formes et origine de l’univers (Dunod/La Recherche, octobre 2010) nomment “chaologie” (contemporanéité).
Vedo,
vous trouverez la réponse à vos questions dans cet article (Enfance):
https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil
accès aux plages interdits, Jazzi, JC n’y va plus qu’avec son déambulateur… et encore !
pablito !!! je te retrouve !!!
tu vois mon grand, tout ce que tu écris là, voir Weil plus sous l’angle de la judeité plus que l’évangélique, les victoires de la musique de Jaroussky, tes liens yt à la con, ton obsession de Maurice Desborels, etc etc…
tout ça ce n’est pas vraiment ce qu’on attend d’un type qui prétend avoir lu autant de livres que tu les prétends !
on se dit à quoi ça sert si c’est pour arriver à un résultat aussi pauvre.
mais je crois que les idées intelligentes tu préfères les garder pour tes livres ?
pablito pareil que Justin Crétin ?
Non, il s’agit de cela :
« famille alsacienne d’origine juive et agnostique ».
Vieille sotte…
Elle est locataire?
à rose, un poème de MEMMI rapporté avec des souvenirs par Sitbon qui l’a connu(je cris être la première à avoir évoqué Memmi déjà sur l’ancienne RDL)
Une poignée de sel
pour aveugler le mal
Un morceau de charbon
contre les regards noirs…
Et sur le parchemin
les sept bénédictions
Tu peux partir en paix
Te voilà protégé
Mais reviens au plus vite
Pour que vive ta mère
https://laregledujeu.org/2020/03/18/35765/albert-memmi-vie-et-oeuvre-de-lauteur-du-portrait-du-colonise/
je crois; je ne rivalise pas de style internet et ne souhaite pas être la dernière
Mon “un peu fort de café” était un soupir d’exaspération. Chaque mot, ou presque, de la phrase commentée était exaspérant. Avec tout le respect que je dois aux intervenants, c’est une attitude de barbare. (Le sens de ce mot ici ne sera sans doute pas compris). Je ne saurais pas par où commencer pour parler de Simone Weil ici. Quelques remarques annexes. SW ne donne en effet pas beaucoup de références de sources. Il vaut mieux la lire dans une édition annotée où ce travail a été fait, par exemple l’édition des oeuvres complètes chez Gallimard. Une des choses intéressantes chez elle (il y en a beaucoup), ce sont ses points de vue, très libres et au-dessus des références bibliographiques (elles-même finalement indispensable, nous sommes bien d’accord), points de vue qui font réfléchir. Par exemple, sur l’Empire Romain, où elle est semblable à Keith Hopkins (autre époque), et contraire à celui de Gibbon. Plutôt que lire “Attente de Dieu” (très mauvais titre qui, bien sûr, n’est pas d’elle), il vaut mieux prendre l’Enracinement. Il y avait une école d’été sur elle dans le Cotentin. Je ne sais pas si elle existe encore.
Indispensables, avec « s ».
Le laboratoire français Sanofi s’est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de l’anti-paludique Plaquenil, pouvant traiter potentiellement 300.000 malades, après des essais jugés “prometteurs” auprès de patients atteints du Covid-19. Selon une étude menée par le directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille sur 24 patients atteints du coronavirus, six jours après le début de la prise de Plaquenil, le virus avait disparu chez trois quarts des personnes traitées.
EN SAVOIR PLUS
« Elle n’était pas catholique, sûr ! Elle ne s’est jamais affiliée à l’Église catholique. »
Votre formulation est trop péremptoire et simpliste, Christiane et démentie par sa biographie. Il n’est pas excessif de la qualifier de « catholique non baptisée », même si cela paraît être un oxymore. On peut comparer son évolution spirituelle à celle de Bergson qui a demandé les prières d’un prêtre catholique pour son enterrement.
@ Rose
ce poeme d’albert Memmi que vous adresse et alii est une illustration de la place de la superstition dans la vie quotidienne de son milieu d’origine, avec ces gestes et objets apotropaïques, dans lesquels les mères mettent toute leur confiance pour assurer la protection de leurs enfants qui partent au loin.
je m’etonne que le poeme ne mentionne pas un autre rituel ,l’eau qu’on jette sous les pas de celui qui s’en va .
Jean Daniel dans ses mémoires en parle notant que sa mere ne manquait jamais de le faire, et s’interrogeant sur la valeur symbolique de ce geste
DHH
Vous nous aviez parlé de ce rituel. On jette l’eau sous les semelles maisxs’il s’en va il nous tourne le dos ?
La différence entre un pays développé, la Corée et un pays en voie de sous-développement, la France:
oxymore. On peut comparer son évolution spirituelle à celle de Bergson qui a demandé les prières d’un prêtre catholique pour son enterrement.
Alors que nous a dit Hangouet hier soir Gary n’a pas été inhumé avec des rites juifs.
À la Poste ce matin un client à la fois, pas de masque ni de gel pour les postiers sérieux et gentils. Dix personnes dehors à 2 m de distance chacune.
@Rose
le rituel veut qu’on soit de dos et et qu’on tourne la tête à l’instant où on jette l’eau en vous appelant
si j’en ai déjà parlé ici j’ai du evosuer ce magnifique film turc le troupeau, où la presence d’une scene de ce type montre que le rituel est commun à d’autres peuples méditerranéens
@ Maurice Hamlet Desborels, romancier du dimanche se permettant le luxe ici de parler de littérature en général et de critiquer Flaubert et Proust en particulier
Un autre extrait de « Nativ » (d’un ridicule aussi achevé de celui de l’océan) concernant son héros, qui a de dons de génie, puisqu’il est capable d’imaginer que les choses auraient pu ne pas être ce qu’elles sont – pensée foudroyante s’il en est:
« Par sa façon d’appréhender les situations imprévues, Paul Tarsov appartenait à cette catégorie de savants dotés d’un sens du possible plus développé que le sens du probable commun à la plupart des gens. Tel un réflexe naturel, il lui venait à l’esprit l’idée de se dire que si les choses étaient telles qu’elles étaient, elles auraient pu, tout aussi bien, être tout autre. Cette façon de penser sur un mode inductif plutôt
que déductif repose essentiellement sur les capacités imaginatives. Cette faculté si particulière… »
Arrivé ici, tout lecteur normalement constitué se pose la question de savoir qui est vraiment ce nouveau Paul de Tarse (eh oui, le nom du héros de « Nativ » vient de là). Maurice Desborels, romancier ayant dû s’exiler en Finlande pour trouver un éditeur à compte d’auteur, répond à ses 2 ou 3 lecteurs:
« Paul était un homme de stature massive, ceux qui le croissaient pour la première fois étaient tout d’abord impressionnés par sa grande taille et les traits fins de son visage, ses cheveux longs souvent mal peignés et sa barbe négligée lui donnaient des airs de prophète. Mais le plus intrigant, était le contraste entre la puissance physique qu’il dégageait et l’intense mélancolie de son regard. »
Remarquez l’habilité narrative de l’auteur de ces lignes pour faire de son héros un personnage paradoxal: sous une apparence de brute épaisse (mais avec un visage de traits fins tout de même), il cache un poète, comme l’auteur lui-même du roman (puisqu’il faut quand même être un poète de taille internationale au moins pour trouver la phrase « l’intense mélancolie de son regard »).
Comme dans tout roman de la collection Harlequin, un tel personnage ne pouvait qu’attirer le regard d’une belle femme extraordinairement intelligente:
« Quel assemblage surprenant, comment des éléments si contradictoires peuvent-ils coexister au sein d’une même personne ? » S’était demandé Elena lorsqu’elle rencontra Paul pour la première fois. Mathématicienne, spécialiste dans le domaine des calculs de probabilité, elle venait d’intégrer le laboratoire. Sans doute sa fine connaissance des calculs statistiques expliquait-elle ce sourire qui se dessinait sur ses lèvres quand elle regardait Paul, comment un scientifique, homme du possible, pouvait-il être, lui-même, aussi improbable ? »
Difficile d’être plus ridicule… On est quand même devant un grand mystère: comment l’auteur de la dernière phrase citée est capable de se moquer d’un Flaubert ou d’un Proust? Ou dit d’une autre façon: comment peut-on être si irrémédiablement Crétin?
Concernant la suite du roman, il va sans dire (attention, spoiler !!) que Paul et Elena vont se marier très vite (trop vite à mon goût), ce qui
donne lieu à des scènes dont je vous laisse imaginer le grotesque…
Bref, un chef-d’oeuvre qui ne demande qu’à entrer en Pléiade en compagnie de « Antimatière », et des opuscules « Pourquoi je hais la contrebasse? » et « Le sens d’introduction du suppositoire comme moyen de déterminer l’endroit ou l’on va habiter », qui sont les oeuvres produites par Desborels après un demi siècle de travail acharné.
pablito, pareil que Justin Chaloux ?
« je m’etonne que le poeme ne mentionne pas un autre rituel ,l’eau qu’on jette sous les pas de celui qui s’en va . »
Oui, mais la mère de Memmi était berbère, DHH…
…des dons…
@ D.
Toi aussi tu es un scientifique de haut-vol « de stature massive » et « grande taille », avec une âme de poète et un regard qui dégage une « intense mélancolie », non?
Tu as acheté les oeuvres complètes de Maurice Desborels, Pablo75 ?
C’est sympa pour lui !
Pablo, en dehors de l’âme de pouêt je ne me reconnais pas du tout. Je suis plutôt du genre petit charlatan gringalet bas du front à forte pilosité. Mais je le revendique.
je me souviens d’une femme arabe qui m’aspergea soudain d’eau au visage alors qu’un hoquet venait de me prendre:je compris aussitôt que c’était un geste apotropaïque et ne me fâchai pas;
L’arrière-cour :
https://www.bbc.co.uk/iplayer/episode/m000g1rv/secrets-of-the-museum-series-1-episode-5
Mon regard est oblique, lubrique et concqupiscent.
« christiane dit: à
Vedo,
vous trouverez la réponse à vos questions dans cet article (Enfance):
https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil
»
christiane, merci pour ce lien, sauf qu’il dit exactement la même chose : rejet de l’Ancien Testament et « adhéion » avec le Nouveau Testament.
dans cet article ils mettent ce cheminement sur le compte d’une méconnaissance du judaïsme, qu’importe : c’est le résulta qui compte.
et contrairement à ce que dit pablito je ne vois pas où sa judaïté apparait chez elle ?
en dehors de son anti-judaïsme qui pouvait avoir 2 origines possibles :
– lien de l’époque entre les juifs et la finance et capitalisme (dans son engagement révolutionnaire cf antijudaïsme de Marx et autres)
– haine / honte de soi et de ses origines ?
« Pas un de mes personnages ne se lave les mains… »
@closer : cheminement qui est tout de même très différent de celui de Bergson qui à ma connaissance n’a jamais été trotskyste ou un bolchévique enragé.
lu de mon Quercy où il fait si bon vivre, je trouve les commentaires de ce blog de plus en plus hilarants, surtout ceux du JC machin….. et de christiane citations ; les pépés que j’invite parfois se roulent par terre
au final le plus proche de Jésus c’est Marx, et il n’y a guère de différence entre le marxisme et les Évangiles.
s’il n’y avait qu’une chose à retenir de Simone Weil c’est juste celle-là !
les absurdités de la logique comptable libérale ?
dans la situation actuelle il suffirait d’un grain de sable pour que cette logique vole en éclat !
parce que cette logique comptable ne repose sur absolument rien de concret, elle n’est qu’un vaste ensemble idéologique qui repose sur du sable mouvant !
Ce matin, lorsque le facteur est passé j’étais sorti avec les chiens, ai donc trouvé un avis pour une recommandée. Je pourrais la chercher demain au bourreau de poste, certes, mais personne — ni gouv.fr ni la poste au 3632 — sait me dire si j’ai le droit de me déplacer à ce fin : phantaftique.
1293
commentaires