Ce chien de Shylock et Sa Nègrerie de retour à Venise
Voilà un cadeau auquel tout shakespearien bien né ne pourra échapper, à condition toutefois d’avoir des parents ou des amis particulièrement généreux (on peut encore se cotiser). Rien moins que l’illustre Bill en majesté à travers deux de ses pièces somptueusement présentées, éditées et illustrées, ou plutôt accompagnées par des œuvres de la Renaissance italienne. Elles ont rarement ainsi été mises en scène ailleurs que dans un théâtre ou au cinéma. Othello et le Marchand de Venise réunis en un coffret Shakespeare et Venise (285 euros, deux volumes, éditions Diane de Selliers)… qui fait le poids, en édition bilingue, l’original anglais et sa version française en deux colonnes mitoyennes sur la même page, dans la traduction de Jean-Michel Déprats.
Le format est tel que ca ne peut se lire ni au lit ni assis à un bureau mais nulle part mieux que dans un profond fauteuil, sous la lampe. Toutes les dix pages, un « intermède » vient renforcer notre connaissance du contexte en livrant une clé sur la bataille de Lépante, les mercenaires de l’armée de Venise, l’héroïsme stoïcien et la damnation chrétienne… Michael Barry en est l’auteur inspiré, de même que des chronologies particulièrement fouillées et de la bibliographie. Un pari qu’une telle entreprise tant les deux mots associés « Venise » et « Shakespeare », la beauté et le génie, sont devenus deux poncifs appelant systématiquement un concentré de lieux communs. Avec l’un comme avec l’autre, nous sommes dans un embarras de richesses. Alors l’un dans l’autre !
On s’en doute, la sélection des illustrations sur des sujets aussi documentés par l’histoire de l’art est un choix tant artistique que littéraire et historique au sens le plus « politique » du terme. Un véritable choix d’auteur, d’autant que bon nombre resserrent la focale sur un détail plutôt que sur l’œuvre dans son entièreté : un Saint-Maurice noir sorti de l’atelier de Cranach, Jésus et la femme adultère du Titien, l’Enlèvement de la dépouille de Saint-Marc par le Tintoret, le Banquet chez Lévi de Véronèse, le Jugement de Salomon de Giorgione, la Vue idéale suggérée par la Piazzetta de Venise de Francesco Giorgio di Martini (auquel Ralph Toledano consacra une brillante monographie chez Electa, Milan, 1987). Renaissance à ses débuts ou Renaissance tardive, pour le Marchand de Venise, Carpaccio, Bellini et Messine ont été privilégiés ; pour Othello, plutôt Giorgione, Titien, Véronèse… Comme si l’éditeur avait tenté de faire du théâtre à livre ouvert, et de donner celui-ci en spectacle, suivant par là le conseil du comédien Michel Bouquet lorsqu’il encourageait ses élèves à trainer dans les musées pour mieux appréhender leur jeu d’acteur au contact des tableaux de maître.
On connait l’histoire, les personnages, la traduction, la ville et nombre des tableaux reproduits et pourtant, leur réunion invite à les redécouvrir par la grâce de ce théâtre de papier. Il y a de cela dans le défi de l’éditrice. D’autant qu’une telle œuvre autorise toutes les interprétations puisque William Shakespeare ou le supposé tel (il n’a pas mis les pieds en Italie et a puisé sa source dans Il Pecorone, recueil toscan de nouvelles écrites à la manière de Boccace) n’a jamais laissé d’écrits qui ressembleraient à quelque chose comme un mode d’emploi, ainsi que le souligne Denis Podalydès dans sa préface « Cosa mentale ». Et au lecteur inquiet d’avoir à s’approprier le vers shakespearien dans sa particularité (le pentamètre ïambique), il renvoie à l’écoute de la voix de trois acteurs : Micheàl Mac Lianmoir et Orson Welles dans l’Othello de ce dernier, et Al Pacino dans le Marchand de Venise de Michael Radford. Ce qu’il y a de bien avec les pièces de Shakespeare, c’est que, pour chacune d’elles, à côté du titre, on entend résonner l’écho de son « Or What You Will » (ou ce que vous voudrez ») placé à la suite de La Nuit des rois.
La Venise de Shakespeare était une cité radieuse de l’humanisme, surtout d’un point de vue anglais et protestant. Celle qui permet à un Juif (Shylock) et à un Noir (Othello) d’exprimer librement l’un sa souffrance, l’autre ses douleurs, quand dans le reste de l’Europe les minorités étaient tolérées avant d’être expulsées. Le Marchand n’en est pas moins une comédie amère, bien que le conflit entre l’amour et l’amitié en soit le thème central et non son antijudaïsme comme le titre complet de la pièce (La Très excellente histoire du Marchand de Venise. Avec l’extrême cruauté du juif Shylock envers ledit marchand dans son dessein de couper exactement une livre de chair ; et l’obtention de Portia par le choix entre trois coffrets) et la légende qui la précède l’y ont longtemps réduite, et Othello une tragédie sombre.
Un mot encore à propos de la traduction qui est elle aussi « engagée », son auteur ne dit rien d’autre dans son manifeste en annexe intitulé « Pour une poétique théâtrale de la traduction », et curieusement « poétique » sonne ici comme « politique ». Il s’agit de la version conçue pour la scène de Jean-Michel Déprats pour la Pléiade ; le metteur en scène Antoine Vitez y est d’ailleurs souvent cité en référence. Le traducteur dit avoir été pris entre le désir de traduire et l’impossibilité de traduire, tant sont irremplaçables « la physique d’une langue et les propriétés des sons ». Outre quelques aménagements secondaires gouvernés par le rythme ou le sens, ou d’autres qui le sont par un souci d’esthétique autorisé par la plasticité du shakespearien tel qu’il se dit (vers écourtés), on notera que dans Othello (I, 1, 32), His Moorship (« Sa Nègrerie ») a été préféré à His Worship (« Sa Seigneurie ») en raison de sa force de dénonciation. Ce qui n’est pas sans rapport avec l’air du temps dont toute traduction d’un classique est un miroir. Manière délicate de rappeler qu’elle est provisoirement définitive.
(« Vue idéale suggérée par la Piazzetta de Venise « (détail), 1495, détrempe sur bois de Francesco di Giorgio Martini , Gemäldgalerie, Berlin ; « Le miracle de sainte Agnès, 1575 (détail), huile sur toile, du Tintoret, église Madonna dell’ orto, Venise)
1 261 Réponses pour Ce chien de Shylock et Sa Nègrerie de retour à Venise
« Du coup, je me demande si je ne pourrais pas goûter à votre dîner ce soir. Qu’avez-vous prévu au juste ? »
Des rillettes Bordeau Chesnel, JJJ !
https://www.youtube.com/watch?v=Ir2DK1NJjWc
…
…le trop qui manque, pour exercer,sa générosité,…
…
…rendre jaloux, les dieux, c’est pas demain, la veille, sur terre,!…à nos misérables de toutes races à côtoyez,!…
…c.q.f.d.,…etc,..
Une fois encore, on n’arrive pas à comprendre s’il faut adorer ou détester les vies minuscules de Pierre Michon sous la plume de sa récente découvreuse. Or, depuis belle lurette, d’après moi et MC, ce débat d’arrière-garde régionaliste minimaliste qui campe des michon, bergougnoux, lafon, amette et autres bobin, n’a plus grande place à la rdl. Seule prime ici la littérature universalisante, bobdilane par exemple.
@14.44 qui c, c’te foldingue ?
Bob dit l’âne ? Oooh… Le povre !
@Michon, c’est l’anti d’Ormesson. Entre les deux, mon choix est rapidement fait…
Ab bon ? Vous préférez d’Ormesson, Jazzman ?
« dans la traduction de Jean-Michel Déprats. »
On n’arrive pas à trouver qui est l’auteur proprement dit, il faut faire des recoupements, scruter tout le billet…
Pour les pauvres débiles comme D qui ne lisent pas les Evangiles et qui veulent être plus grands chrétiens que les autres, voici un passage de saint Marc, chapitre 9, où le Christ dit ce qu’il faut penser de ces adeptes de la compétition stérile :
33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
N’est-il pas mignon ?
http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/11/larabie-saoudite-met-fin-a-linterdiction-des-cinemas_a_23303298/?ncid=webmail
« Benoît Hamon non plus. »
Il y a, D, mais vous semblez l’ignorez, vous le chrétien d’opérette, une doctrine sociale de l’Eglise, dont le programme de Hamon se rapproche. Parmi tous les candidats, c’était lui qui s’en rapprochait le plus.
L’abolition légale du travail était en germe dans le programme de Hamon, et cela surtout était essentiel, un grand pas vers un idéal de vie révolutionnaire, sans doute inspiré par le Saint Esprit. Du grain à moudre pour les mille générations à venir…
Discours du Christ sur l’abolition du travail (saint Matthieu 6, 24-34 🙂
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. C’est pourquoi je vous dis : ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moissons, ils ne font as de réserves dans les greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? D’ailleurs, qui d’entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, au sommet de sa gloire n’était pas habillé comme l’un d’eux. Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; le dites pas : Qu’allons-nous manger ? ou bien : Qu’allons-nous boire ? ou encore : Avec quoi nous habiller ? Tous cela, les païens le recherchent. mais votre Père du ciel sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
au fait, la mystérieuse mireille de macron, ce serait-i pas celle qui neigeait sur mikononosse ? Et sur cette île, y’a-t-il encore des LGBT, Jazzman, ou ont-il migré hailleurs depuis l’temps ?
https://www.youtube.com/watch?v=S5w9KXWiqOw
Une émoticône s’est glissée dans mon message, bien involontairement de ma part.
15.42 Allons donc, delaporte, c un pur acte manqué qui prouve qu’en réalité, vous vous moquez bien du message du christ et de st matthieu !
« Allons donc, delaporte, c un pur acte manqué qui prouve qu’en réalité, vous vous moquez bien du message du christ et de st matthieu ! »
C’est plutôt le chaos informatique !
provisoirement définitive.
—
Bel occis Maure, sur « Othello » traduit/Othello trahi, Passou.
Pourquoi ne pas faire, en tête des billets, un minuscule paragraphe signalétique ? Cela libérerait l’esprit pour lire le billet.
– titre de l’ouvrage ;
– auteur de l’ouvrage ;
– nombre de pages de l’ouvrage ;
– titre de la traduction ;
– auteur de la traduction ;
– nombre de pages de la traduction ;
– editeur de la publication en France ;
– prix en Europe.
So einfach !
Le chaos informatique c’est comme Lagardère… Si on ne va pas à lui, c’est lui qui vient !
Delaporte dit: 12 décembre 2017 à 15 h 35 min
Discours du Christ sur l’abolition du travail (saint Matthieu 6, 24-34 🙂
Joli. Cela rappelle un peu le style des « livres de motivation » (à prendre en bonne part, non en mauvaise) à l’américaine ; il y a du vrai.
Ce sont ces « livres de motivation » qui ont pompé le style, of course…
J’ai regardé le sens de l’émoticône qui s’est glissée dans mon commentaire :
« Visage souriant
Emoji joyeux avec un large sourire. L’interlocuteur est de bonne humeur et rit gaiement. »
Mais quel interlocuteur ?
…
…l’esprit, aux églises,…que de la fourberie de commerces,!…pour des soumis crédules,…
…
…il y a déjà, dix-sept ans, ou plus ou moins, j’ai acheté à divers marchands, de toutes sortes de pierres, pour anticiper, à mon futur, magasin, d(orfèvreries,…
…
…ne voilà, t’il pas, que cette année, un de ces marchands, de jadis, se montre, pour se coller, à me racheter, les meilleures pièces,!…tout religieux, pour soumis, qu’il soit,!…Ah,!Ah,!…
…
…entre autres, deux » opales blanches dites nobles « , grandes, comme l’ouverture des deux doigts joints,…d’une mains,…c’est énorme, en cette qualité,…
…
…rien,ni fait, je ne vend pas,…les investissements, en amont,…c’est plus, que des paraboles, du petit christ, pour sa gloire dérobée, de foutaises,!…
…Yahvé, ou Alla, de leurs fesses, tous des commerçants et voleurs, doublements, très courants, en Belgique,…
…
…examinez les prix, aux carats,…faut pas demander, aux grammes – multiples,!…
…la bonne affaire, prendre, les clients, en tiroirs vernis versatiles,!…
…Credo, in un anima Dio,!…et t’a sœur de la charité,!…ordonnée par soi-mêmes,!…
…
…le plus pour enterrer, toutes religions, et commerces des autres,!…Go,!…
…que çà, se sache,!…Go,!…Salvador Mundi, aux fesses,!…etc,!…
commerçants et voleurs, doublements, très courants, en Belgique
dgiovanni il est du zout
Mais quel interlocuteur ?
c’est lsigne des hilluminati djéruzalème delalourde..t’es démasqué
Ce sont ces « livres de motivation »
toi t’as dmander des stages de faignants à ton patron..et le pauvre à force il a craqué
Le chaos informatique c’est comme Lagardère
sfr c’est..ha chais pus son nom..il est pas à la fête
Cela libérerait l’esprit pour lire le billet
c’est tous des bouquins de motivation..
Qu’allons-nous manger ? ou bien : Qu’allons-nous boire ? ou encore : Avec quoi nous habiller ?
t’as pas faux serdgio..c’est l’abdication totale..faut juss faire cque dit le chef..et c’est pas du tout travailler attation..c’est là que dlalourde te zombifie et te fait faire des basquettes pour rien pour le marché serbocroate..et il baise tes femmes et tes filles..mais nous on nous la fait pas
doctrine sociale de l’Eglise
garde tes trucs de coco judéomassonique..dédé il a bon..
Dieu reconnaîtra les siens !
dlalourde y veut tous nous tuer..
Seule prime ici la littérature universalisante, bobdilane par exemple
des bobdilaneries..là ça le fait bien
bouguereau dit: 12 décembre 2017 à 16 h 55 min
Ce sont ces « livres de motivation »
toi t’as dmander des stages de faignants à ton patron..et le pauvre à force il a craqué
Yes !
Mais il y a mieux ! « Formation de formateur en qualité »… On voit d’ici le tissu de tautologies !
bouguereau dit: 12 décembre 2017 à 16 h 55 min
Le chaos informatique c’est comme Lagardère
sfr c’est..ha chais pus son nom..il est pas à la fête
Je les ai renvoyés aux pelotes ; c’est des boeuf…
Or l’accusation ne vient pas de Dieu. Benoît Hamon non plus
l’accusateur des frères c’est satan dédé..les soeurs c’est pas pareils..elles ont des trucs a se reprocher dirait mahomet..il a pas tout faux
« Formation de formateur en qualité »
la pnl c’était bien haussi
Nous devons juger les dieux du monothéisme multiplex pour harcèlement religieux, infiniment plus dommageable que le sexuel qui développe les bronches !
Lorsque John Lennon déclare que les Beatles sont plus populaires que le Christ (l’une des phrases les plus importantes du XXe siècle), ce ne sont pas des paroles en l’air : il veut dire que lui, John Lennon, est le nouveau Christ sur terre. Et que le rock va prendre la place du christianisme. Il le dit textuellement, dans son interview. Et c’est pourquoi il se fera assassiner par un chrétien intégriste… et fan des Beatles ! C’est génial, comme histoire. Et ça continue, avec Johnny et des centaines de pop stars qui naissent chaque jour…
Jazzi, Michon, comparable au Flaubert d' »un coeur simple » ?
Certes, on peut repérer des affinités : dans « un coeur simple » comme chez Michon, on parle des humbles. En voici une. D’autre part, ce que la correspondance de Flaubert nous enseigne, c’est le travail ahanant (« de boeuf sous le joug ») auquel s’est astreint Gustave, et comme le travail littéraire est parfaitement visible chez Michon, on peut en conclure qu’il s’agit dans les deux cas d’un labeur inouï, de bête de somme en quelque sorte. Voilà donc la seconde.
Je n’en vois guère de troisième. Parce que, du point de vue du lecteur, rien de plus différent. Je n’ai jamais eu à interrompre ma lecture de Flaubert. Revenir dessus, après coup, oui, pour vérifier, pour confronter la réalité du texte avec ma rumination, certainement. Mais au rebours de Michon, Flaubert fait tout pour dissimuler son travail, pour enfouir toutes ses intentions et sa profondeur dans la simplicité apparente de ses phrases.
Alors que Michon fait précisément l’inverse. Non seulement il complexifie, mais encore cette complexité est sa marque même. Il faut s’y reprendre, et s’y reprendre encore, pour sauter l’obstacle. Et d’une manière encore différente de celle de Proust, par exemple. Ce dernier est lui aussi difficile, parfois hérissé dans ses contorsions, et sans aucune pitié pour son lecteur. Mais Proust le fait doucereusement, presque sournoisement, vous commencez une phrase et hop, comme vous ne savez pas vraiment où tout cela commence et où tout cela finit, vous voilà au bout de cinq cent pages sans avoir levé les yeux. Michon, lui, c’est au bout de cinq mots qu’il vous arrête. Qu’il vous somme d’arrêter, en quelque sorte. Qu’il exhibe l’implacable mécanique qui lui permet de sauter d’histoires ténues, autobiographiques et anecdotiques à des récits hallucinés autant qu’hypothétiques, sur tel ou tel grand’père parti faire piteusement fortune, sur tel ou tel Champi (et Michon, qui parsème ses textes d’une foultitude de références, se gardera bien d’évoquer Sand, évidemment !) recueilli par la famille…
Je trouve (mais peut-être est-ce l’enthousiasme de la découverte) que Michon ne ressemble à rien de ce que j’ai lu jusqu’ici. Vous dites « préciosité » ? Mais comme il prend ses sujets à même la glèbe, et la glèbe familiale n’est-ce pas, la sienne, et zou, il en tire un effet de plus !!! (comme si Quignard se mettait à parler de Johnny, en quelque sorte ! Jésus Marie Joseph, épargnez-vous cette vision d’horreur !)
Delaporte du Golgotha exige, oui exige, que l’on crucifie Benoit Amon en marcel s’il ne vole pas les votes des rares cinglés qui aiment la Mélenche …
Clopine nous les gonfle : ah! quel talent ….!
@ Jésus Marie Joseph, épargnez-vous cette vision d’horreur !
EPARGNEZ-VOUS ????
Epargnez-nous Mme Trouillefou, vos propos sont souvent imbitab’, et en + vous nous confondez François le Champi avec Fleury Michon, on n’est vraiment pas sortis des ronces !
Madame Fouillotrou, nous vous en supplions : ne pétez pas plus haut que notre culte !
JJhh, oui, mes doigts ont fourché à plusieurs reprises. Epargnez-NOUS, bien sûr. Et ce ne serait pas une « vision d’horreur », mais bien plutôt un « cauchemar », simplement. J’ai écrit à toute vitesse, je ne sais pas si c’est une excuse valable !
Madame Fouillotrou, votre texte est bon pour un discours du Maire d’une commune de moins de 5.000 ploucs, travaillant à sa réelection !
@17.47 bon. Il vous sera beaucoup pardonné, mais la prochaine fois, écrivez moins vite, SVP, car au lieu de nous pénétrer de la profondeur légendaire de votre inspiration, on aurait plutôt cette propension puérile à se laisser aller d’emblée à épingler vos bugs pour en jaculer des quolibets, c’est humain. Sinon…, il y aurait bien une 3e dimension à tirer du Michon, si vous y réfléchissez bien.
RE 17.46, Je suis d’ailleurs flatté que vous m’associez systématiquement à notre amie DHH dans cette drôle d’apostrophe « JJhh ». Je ne veux pas croire que vos doigts paysans auraient encore fourché sur le clavier maculé. Faudrait pas que ça finisse par se transformer en un roman de Binet, genre HHHhH, car là, nous le prendrions très mal.
J jj, une « troisième dimension » chez Michon ? Voulez-vous dire l’intemporalité, sentiment qui m’a effleurée à la lecture et qui m’a conduite à aller vérifier les dates de naissance et d’écriture ? Michon a commencé à écrire tard, est-ce pour cela qu’on a l’impression que ses récits concernent des époques très éloignées de la nôtre, tellement éloignées, en fait,qu’elles en deviennent indiscernables, comme mythiques – et que nos repères temporels en sortent brouillés – comme si Michon convoquait l’archaïque ? Est-ce à cela que vous faites allusion ?
(ben oui, j’ai envie de rencontrer des lecteurs de Michon ayant envie d’en parler !)
et puis, j’ai beau vivre aux champs, je me lave les mains et les claviers azerty de la maison sont propres. Vous avez les clichés et les préjugés aussi éculés que ceux de la disparue Daaphnée !
Clopine dit: 12 décembre 2017 à 18 h 18 min
et puis, j’ai beau vivre aux champs, je me lave les mains et les claviers azerty
Sacré chagrin de tenir ça propre… Maniaque comme tous les tueurs, j’en bave des ronds de chapeau !
Mais il y a pire : des gus qui ôtent l’une après l’autre leurs cent cinq touches et les passent au lave-vaisselle ; ha c’est beau ! Mais ensuite faut remonter, quoi…
Clopine, le parallèle Pierre Michon-Flaubert m’amuse. Un jour, j’ai eu l’occasion de lui dire que je ne comprenais pas pourquoi il n’aimait pas son Empereur d’Occident. C’est pour moi un des seuls textes en langue française qu’on puisse placer dans une histoire de la littérature comme postérité -réussie- des Trois contes. Comme le volume est tout petit, il se perd dans ma bibliothèque durant des années, puis il réapparait tout aussi mystérieusement qu’il avait disparu,- je le relis, après quoi il s’en retourne à nouveau. Protestations de Pierre Michon, qui n’était évidemment pas préparé à un tel commentaire, et de mon côté joies du sacrilège!
18.18, mais vous n’avez aucun humour, ma parole, c pas possib une susceptibilité pareille !… Sachez que je provient d’une glèbe encore plus profonde que la vôtre plus profonde que celle des mister michon ou de miss lafon, chère madame T., et que je respecte infiniment tout ce petit monde comme moi-même… Que disait-elle, au fait, cette disparue Dafnaé, je crois m’en souvenir : des saletés ?… comme feu la mère de Mme vie des bois ?
bouguereau dit: 12 décembre 2017 à 17 h 18 min
la pnl c’était bien haussi
Supérieur ! Je le connaissais à demi par coeur…
« Identifier la forme de comportement à changer, etc… »
Je récitais dans le train… Au volant ! Même au guidon…
Quant à votre réflexion sur la trame qui devrait être invisible, Clopine, elle est extrêmement intéressante. Tout dépend de l’ouvrage, mais il est bien certain qu’une grande partie des enjeux de la lecture, et surtout de la relecture qui est toujours plus décisive, réside dans le pouvoir de retourner la tapisserie. Il faudrait établir une liste de ces livres qui montrent la trame et qui ne sont pas nécessairement ni moins passionnants ni moins énigmatiques que les autres. Il y en a un que j’ai beaucoup relu pour la simple raison qu’elle y affleure presque constamment: fascination perpétuelle.
Mais que mettez-vous derrière ce parallèle, Chaloux ? Et puis, brrrrr…, j’en ai froid dans le dos, connaissez-vous vraiment Michon ? Et vous êtes sur un tel pied d’intimité avec lui que vous pouvez le bordasser sur ses goûts flaubertiens ? Vous amuser ? Bon sang, ce serait la dernière personne au monde avec laquelle me viendrait l’idée de m’amuser – même l’aborder me semble impossible.. ZUT ! Vous n’allez quand même aller lui raconter que je lui ai dit « merde », quand même ? (me voilà d’un coup angoissée, là !)
Ben, si vous voulez que je ne sois pas susceptible, tentez d’effacer de vos propos les qualificatifs méprisants… Et après, nous rirons de bon coeur, si possible (j’en doute). Daaphnée était un personnage de péronnelle si insupportable que je doute de sa réalité, tant elle accumulait de défauts, au premier rang desquelles la volonté farouche d’éliminer tout ce qui lui semblait une rivale… Elle défendait DSK, et m’intimait l’ordre de me taire, façon Marchais s’adressant à Elkabbach, si vous voulez un exemple de la douceur amène, de l’ouverture d’esprit, de la bienveillante tolérance de la donzelle, ahaha…
cette disparue Dafnaé, je crois m’en souvenir : des saletés ?… comme feu la mère de Mme vie des bois ?
Нет, товарич, le jour et la nuit…
Bon mais DSK, comme argentier du roi de France, c’est l’idoine homme…
Oui, Chaloux, sur la trame je vous suis, et c’est ce qui m’a sauté aux yeux chez Michon. On dirait que son motif est là -du coup, pas la peine de chercher un dessin visible. Point ici de cerf buvant à la mare sous un clair de lune. Au contraire : derrière des fils si anecdotiques qu’ils en deviennent « insignifiants » (un illettré refusant de soigner son cancer), le travail est si considérable que le lecteur doit travailler avec l’auteur. Oui, ma comparaison de tout à l’heure est bonne : on est dans la fosse du garage, sous la voiture, on trifouille tant et plus, sans rien voir d’autre que ce qui est caché d’habitude, les sauts en arrière, les circonstances, les références auxquels tel et tel détail vous font penser, les divagations façon diagnostics psychologiques sur tel ouvrier agricole mort depuis 70 ans, et puis à travers tout cela vous arrivez quand même à ressentir ce que tout cela signifie vraiment – la ligne de la carrosserie de la bagnole, sa vitesse, l’odeur de son cuir, vous sont donnés non dans une description immédiate mais par en-dessous, par l’entrelacs de la mécanique…
Clopine, l’idée ne me viendrait pas d’aborder qui que ce soit. Il se trouve que cet échange a eu lieu, voila tout.
Pour le fond du parallèle, je vous le dirai quand le livre voudra bien réapparaître, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. (Mais j’ai eu le bonheur de retrouver tout récemment le Robert de Montesquiou et Marcel Proust d’Elizabeth de Clermont-Tonnerre que je cherchais depuis des années. Il est tout petit, ceci explique cela). L’Empereur d’Occident fait pour moi partie de ces livres qui fascinent mais dont on oublie rapidement le sujet et la trame, ruse de l’esprit pour les rendre toujours nouveaux. A ma prochaine relecture, je ne manquerai pas de vous en reparler.
Daaphnée est une femme remarquable mais vous n’étiez pas compatibles.
Décidément la Gigi a une prédilection pour le gouvernement moral d’autrui. Surtout quand on ne lui demande rien. Agent de la circulation amateur? Confesseur bénévole? Dans tous les cas, affligeant.
Bonne soirée, je suis en retard comme le lapin (sic) d’Alice.
Excusez-moi, Chaloux, si je vous ai heurté dans une de vos amitiés. Je suis moi-même si peu « compatible » avec qui ou quoi que ce soit que je devrais garder pour moi l’expression de mes déplaisirs – puisque je réclame le droit qu’on me ménage par avance…
Pas heurté, Clopine, pas le moins du monde. Il y a des gens remarquables chacun dans leur genre qui ne peuvent pas se souffrir, c’est plus que courant. On voit ça tous les jours.
@Agent de la circulation amateur?
ah ça une belle pervenche la gigi, elle aime les combats de coqs, spécialité très prisée en Haïti.
Mais son message de 18h33, @dressé à la prognathe du Pays de Bray, n’est pas sans saveur.
D’une part car il rappelle à notre souvenir la prof de pâte à modeler, qui se biturait sévère, à tel point que la RDL l’a connue sous toutes les coutures du string. Comme dit Phil on se » marrait » bien, même si ses pseudos allah con laissaient un peu à désirer. Paix à son mec, une pointure, lui zoussi.
Et d’autre part, montre bien ce naufrage qui voudrait que la RDL, en sombrant dans la sénilité, mettent tout le monde au niveau mat’ sup’ ( ‘ttention piège, ie: maternelle supérieure)
Ben, t’was ducon, je vais encore t’en apprendre une bien bonne, du niveau maternelle supérieure; tu connais Iago ?
J’suis sûre que non.
« Iago est un ara rouge. Capable de parler, son nom s’inspire de l’un des personnages de la pièce de William Shakespeare Othello ou le Maure de Venise. »
ses pseudos allah con
tèrezoune dans ses oeuvres..il l’a murite celle là
à 19 h 26 min, tu veux plus faire la pervenche?
Excusez-moi, Chaloux, si je vous ai heurté
rooaa..vas y heurte len lui une deuxième bonne clopine
on est dans la fosse du garage, sous la voiture, on trifouille tant et plus, sans rien voir d’autre que ce qui est caché d’habitude, les sauts en arrière
sapré bonne clopine..et les larbins srincent..bon c’est l’heure
Нет, товарич, le jour et la nuit…
c’était une forte femme..l’contraire elle aurait pas kiffé..elle havait lsens pour ces choses là..la préséance
Une petite réflexion, la clef dans la serrure. Est-ce que Ishiguro, par hasard, ne nous prendrait pas un peu pour des illettrés? Car sous ses tonnes de réflexions composatoires, qu’il y a-t-il? Un peu des Buddenbrook, un peu -et même beaucoup de Melville- et une bonne dose de Hrabal. Il faut dire que Hrabal est un des plus grands écrivains de la fin du XXe siècle (si on le date de sa découverte par l’Occident) et l’un des plus pillés aussi… Ici et là!
Hukhurkhurk!
A bientôt,
toujours là mon larbin..un sapré lapin dcouillon
Clopine, mon livre à trame omniprésente n’est pas de Michon.
(boumou m’obéit maintenant au doigt et à l’œil. Dès que j’apparais, il sort de dessous le lit. Miracle de la technologie!)
et que je respecte infiniment tout ce petit monde comme moi-même…
tiens..pour tconsoler
https://www.youtube.com/watch?v=w1P76BZfgn8
@Car sous ses tonnes de réflexions composatoires, qu’il y a-t-il?
Chaloux, un p’tit complément sur le billet Ishiguro, ce serait bien sympa ?
Dès que j’apparais, il sort de dessous le lit
un phameux civet
Delaporte, sachez que même si nos courants catholiques respectifs divergent, j’ai de l’estime pour vous. Je ne céderai pas à cette tentation de me disputer avec un frère chrétien.
Ce que vous faites et ce que vous pensez est bon même si vous manquez de charité et d’ouverture et vous satisfaisez vous-même de rigorisme désuet et stérile, je vous ai de toute façon en haute estime en dépit de cet étrange attrait dont vous témoignez pour Hamon qui pourtant porte sur son visage et jusque sur ses oreilles la faillite socialiste nationale.
Delaporte, sachez que même si nos courants ca%tholiques respectifs divergent, j’ai de l’estime pour vous. Je ne céderai pas à cette tentation de me disp%uter avec un frère chré%tien.
Ce que vous faites et ce que vous pensez est bon même si vous manquez de charité et d’ouverture et vous satisfaisez vous-même de rigorisme désuet et stérile, je vous ai de toute façon en haute estime en dépit de cet étrange attrait dont vous témoignez pour Hamon qui pourtant porte sur son visage et jusque sur ses oreilles la faillite socialiste nationale.
Moi j’aimais bien Daaphnée et le regretté Ueda.
J’ai eu de la peine pour elle, c’est une tragédie qu’ils ont vécue tous les deux.
@god’s word (intel inside)
J.B. Lenoir – Born Dead
https://www.youtube.com/watch?v=7fjV80NP7cY
@Orson Welles serait ravi de cette nouvelle traduction « négrière », lui qui fut si mal récompensé en son temps pour sa prestation « ci rageuse » d’Othello.
Phil, c’est toujours un plaisir de repenser aux remparts d’Essaouira.
» c’est dans l’ordre des choses. A Mogador comme ailleurs, les histoires d’amour finissent mal, mon général Othello »
http://www.melca.info/ow.html
J’avais vu il y a quelques mois l’adaptation du Marchand de Venise par Michael Radford. Inutile de dire que Pacino y est immense et donne des frissons,
Le fort portugais et ses remparts constituent le port d’Essaouira : la date la plus ancienne 1743 est gravée sur les canons fondus à Séville ; l’inscription latine « vigilate Deo confidens » rappelle les conquêtes espagnoles où Mogador fut alors porte d’Espagne et conquête portugaise.
Aujourd’hui, l’île face à la plage a gardé le nom de Mogador, la ville se nomme Essaouira, escale de la ligne de l’Aéropostale entre Casablaca au nord et Agadir au sud.
>Clopine
je viens de vérifier
nombre d’actions se font sous la voiture mais, le réglage des soupapes
se fait du dessus : on ouvre le coffre et on se penche. Il y a des tuto. pour apprendre à la faire.
@porte d’Espagne
Un pas de côté
Oran l’espagnole : l’héritage oublié
par Yahia Belaskri
La Porte d’Espagne
Il s’agit, pour moi, de rappeler la (longue) proximité de l’Espagne avec Oran, son empreinte culturelle importante, durable, gommée, effacée ces dernières décennies de l’histoire de la ville et, surtout, de la mémoire de ses habitants. Cela m’est apparu il y a trois ans lors d’un séjour dans ma ville natale. Me trouvant au quartier Saint-Hubert, j’arrête un taxi et lui demande de me déposer « à Santa Cruz ! » Je devais y retrouver les membres de l’association Bel Horizon Santa Cruz, une association oranaise qui œuvre pour la réhabilitation de ce patrimoine. Quelle ne fut ma surprise quand le taxi, s’arrêtant boulevard de Mascara, m’apprit que j’étais arrivé ! Je lui répétais « Santa Cruz ! Je vais à Santa Cruz ». Il redémarre et s’arrête place du 1er novembre (ex-place d’armes). De guerre lasse, j’ai abandonné le taxi. En fait, le chauffeur ne connaissait pas Santa Cruz – Hélène Cixous dirait « Santa Crousse ».
Là est le propos : l’héritage espagnol a été effacé de la mémoire oranaise ; Kouider Metaïr, militant associatif qui œuvre depuis plusieurs années pour la réhabilitation – physique et mémorielle- du patrimoine de la ville disait « la mémoire oranaise se trouve ainsi contrariée, mutilée…1 »
Tout le monde s’accorde à dire que la ville d’Oran a été fondée en 903 par des marins andalous ; certains précisent « musulmans », d’autres encore « arabes », etc. Dire « marins andalous » ne signifie pas que tout a été dit, bien au contraire puisque l’Andalousie se trouve en Espagne. Et ces marins, musulmans ou pas – certainement musulmans – viennent d’Espagne, sont espagnols. Il faut signaler, à cet égard, qu’au temps de l’âge d’or de la civilisation musulmane, il était de bon ton, en Andalousie et en Sicile de se prénommer Ali ou Abdallah. Le Roi Roger II de Sicile lui-même se targuait du titre arabe Al Mu’tazz bi-llah.2
Les marins andalous avaient fait d’Oran un site d’entreposage de leurs marchandises. Il n’était pas question de conquête militaire ; ce sont des motivations économiques qui les guidaient. Depuis, Oran a toujours tourné ses regards vers l’Espagne. C’est Al Idrissi, géographe à la cour de Roger II de Sicile qui disait, au 12ème siècle, que c’est « d’Oran qu’on tire en grande partie les approvisionnements du littoral de l’Espagne.3 »
Assiégée, attaquée, pillée, ballotée entre des maîtres divers, bloquée par des tribus qui se faisaient la guerre, la ville d’Oran a connu une histoire mouvementée. Cela dit, nombre de ses chefs étaient des métis : Berbères ou Arabes musulmans mariés à des chrétiennes.
Concernant son rapport à l’Espagne, Oran verra l’arrivée en 1391, des Juifs de Majorque, expulsés du fait de la reconquista. Cette reconquista achevée par la chute du royaume de Grenade en 1492, l’Espagne inaugure une nouvelle ère, revancharde et messianique avec la volonté de reprendre pied en Afrique et de ramener à la foi catholique les populations qui avaient été islamisées quelques siècles auparavant. Le 16ème siècle verra nombre de tentatives des Espagnols pour prendre Alger : en 1516, en 1519, en 1541, etc.
Mais Oran est prise dès 1509 par les troupes de Cisneros (la cathédrale de Tolède conserve à ce jour un tableau réalisé en 1514 par Jean de Bourgogne immortalisant cette conquête, et le Musée archéologique de Madrid conserve à ce jour les clés de la ville d’Oran remises à l’époque par le caïd d’Oran).
Cette présence espagnole durera jusqu’en 1792, année où la ville est abandonnée aux Turcs, avec une seule interruption, entre 1708 et 1732. Il faut dire que tremblement de terre de 1790 qui avait duré du 8 octobre au 22 novembre, avait traumatisé la population et dévasté la ville.
Plus tard, avec la colonisation française de l’Algérie, les Espagnols sont là aussi. En 1837, ils représentaient 40,86% de la population européenne de la ville, « certains y étaient nés avant 17924 » ; en 1848, ils étaient 60%. « C’était los Caracoles, on les appelait justement des escargots, tous ces Espagnols qui arrivaient à Oran avec un balluchon et de vieilles hardes sur leurs épaules. C’étaient les seuls biens qu’ils possédaient5. » Et ils étaient nombreux ces Espagnols qui arrivaient sur la côte oranaise, si nombreux que les autorités françaises exercèrent une étroite surveillance du littoral, et que des colons se relayaient sur la côte d’Arzew, en 1884, pour refouler ces immigrants qui venaient d’Andalousie et d’Alicante. Ces populations donnaient à la ville un aspect hispanique qui faisait dire à Maupassant qu’Oran était « une vraie ville…plus espagnole que française. » Le flot des Espagnols grossira, à Oran, avec l’arrivée des Républicains (7000 à 9000) en 1939.
Durant cette longue période allant de 1830 à 1962, le modèle culturel dominant chez les populations européennes d’Oran était espagnol, fait de représentations et de croyances importées d’Espagne, notamment Alicante. Durant les années 1920, « cinq vapeurs de la Transmediterránea assuraient la plus grande part du service de (…) la ligne » Oran-Alicante.
Au point que des saisonniers venaient d’Alicante pour vendre des glaces à Oran, en Yahia Belaskriété, reproduisant ainsi le scénario vieux de mille ans des marins andalous du 10ème siècle qui faisaient le va-et-vient entre les deux rives. Dans Jeunes saisons, Emmanuel Roblès fait revivre ces personnages « Alicantais qui traversaient la mer en une nuit, sur le pont des petits vapeurs de la SGTM, pour venir vendre dans les rues d’Oran, pendant tout l’été, la crème à la vanille- chocolate. Ils portaient sur le dos, retenu par une large courroie, à la manière des marchands d’oublies, un grand sceau cylindrique, tout nickelé. Et sur leur chapeau de paille un écriteau disait le nom de la firme : La Nueva Ibense, La Valenciana, Alhambra, Polo norte…C’étaient de grands garçons solides, maigres, tristes et brûlés de soleil.6 »
D’ailleurs, dans les années trente, Oran sera jumelée à Alicante. Le lien d’Oran à l’Espagne aurait pu connaître un destin autre si, en 1942, l’opération « Cisneros » avait réussi. Profitant de la défaite française devant l’Allemagne nazie, Franco avait réclamé Oran. 150 000 soldats espagnols étaient prêts à conquérir la ville mais le projet fut abandonné, le débarquement américain ayant tout fait capoter.
Dans les années 1954-1962, durant la guerre d’indépendance, nombre d’Européens- dont ceux d’origine espagnole- se sont engagés ou ont aidé le FLN. Au plus fort des attentats perpétrés par l’OAS, dans les années 1961-1962, s’est créé, à Oran, ce qui a été appelé « le gang des 203 » : un groupe de républicains espagnols qui, par des attentats ciblés, s’étaient organisés pour contrer l’OAS.
Ainsi, voilà évoquée la longue proximité d’Oran avec l’Espagne. Bien sûr, tout au long de cette présence, des réalisations ont été faites : le fort de Santa Cruz restant le plus emblématique. Des forteresses, il y en eut d’autres : Rozalcazar, Saint- Grégoire, Saint Philippe, etc., comme il y eut la rampe de Madrid ou le Castillo Viejo. On dit même que le boulevard du Front de mer n’a que des numéros impairs pour faire face à un boulevard de Carthagène, la muralla del mar, qui lui, n’a que des numéros pairs7.
A Oran aussi des destins personnels ont été emblématiques. Ainsi en est-il de Juan Bastos, fabricant de cigarettes, créateur de la maison Bastos, arrivé à Oran avant l’occupation française. Ainsi en est-il de la famille Santa Cruz qui donna trois gouverneurs à Oran. Ou encore de Fernand Martinez, jeune garçon de café, devenu plus tard patron du « Marignan », de l’hôtel Martinez, de La Pergola, etc.
D’autres personnalités artistiques et culturelles, d’origine espagnole, sont nées dans cette ville : Emmanuel Roblès à qui nous rendons hommage, mais aussi Alfred Savinas, Morgan Sportès, Jean-François Bueno. La liste est longue de ceux qui, nés ou ont grandi dans cette ville d’Oran, Français d’origine espagnole, la portent dans leur cœur.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? La mémoire de la ville en a-t-elle gardé la trace ? Les Oranais en ont-ils gardé la trace ? Qui connaît Emmanuel Roblès, membre de l’Académie Goncourt ? Qui connaît « le gang des 203 » et les républicains espagnols ? Oubliés à jamais, eux et l’Espagne.
En août 2005, je me trouvais à Dénia, une petite ville balnéaire, entre Alicante et Valence. Là, j’ai assisté à une grande fête célébrée annuellement par l’ensemble de la population, associant les institutions et les associations, Cristianos y moros, où l’on remémorait, tout à la fois, la conquête musulmane et la reconquista. Six siècles après, les Espagnols gardaient vivace la mémoire de cet événement. Et nulle animosité ou humiliation dans la parade : les Arabes et les Berbères étaient représentés par des bénévoles revêtus de leurs plus beaux atours. Parmi les participants, nombre de Marocains résidant dans la ville.
Partout ailleurs de par le monde, les sociétés conservent et protègent leur patrimoine, matériel et immatériel. Et Oran ?
Je me rappelle que, dans ma propre famille, tout le monde connaissait la langue espagnole. J’étais l’un des rares à ne pas la connaître. Et aujourd’hui ? Combien de personnes connaissent la langue espagnole ? Pourtant, la « calentica », les chumbos, la mouna, les carricos, les tallos, sont bien d’ici et appartiennent à tous les Oranais qu’ils soient Algériens, Français ou Espagnols, chrétiens, juifs ou musulmans.
Pourquoi cette amnésie ?
Il faudrait peut-être rechercher les causes dans un enfermement idéologique qui a été imposé à la ville et à l’ensemble du pays au lendemain de l’indépendance, et notamment dans les années quatre vingt dix. Tout ce qui n’était pas arabe et musulman a été mis entre parenthèse quand il n’a pas été rejeté, nié. Comme si l’Algérie naissait en 1962 après une parenthèse coloniale qui a duré 132 ans. Rien avant n’aurait existé, l’Algérie est un pays neuf. Plus de deux mille ans d’histoire passés par pertes et profits. Dans le cas d’Oran, onze siècles balayés. Oran l’espagnole a été engloutie par une amnésie collective, mortelle. C’est l’écrivain Anouar Benmalek qui disait en octobre 2006 « notre pays, l’Algérie, semble avoir poussé au plus haut point, la qualité paradoxale suivante : ne pas oublier d’oublier ! L’amnésie… devient la caractéristique principale de notre comportement national, peuple et pouvoir confondus pour une fois (même si c’est pour des raisons parfois antagonistes) face à la répétition des soubresauts sanglants endurée par l’Algérie. »
Il est essentiel de retrouver la mémoire des différents héritages de la ville, et de l’héritage espagnol bien entendu car il fait partie de l’histoire de la ville et de ses habitants, et revendiquer la pluralité de la ville n’est pas une tare, c’est une nécessité.
Yahia Belaskri
@Est-ce que Ishiguro, par hasard, ne nous prendrait pas un peu pour des illettrés?
Chaloux, puisque vous vous dégonflez, rien n’est perdu !
le film » Les vestiges du jour » passe maintenant, ce soir ! à la télé. Vous trouverez bien la chaîne.
Essaouira entre Casablanca et Agadir
https://www.google.fr/maps/place/Essaouira,+Maroc/@31.5109424,-9.7800517,14z/data=!3m1!4b1!4m13!1m7!3m6!1s0xe26e8142c8c27c9:0xd456c5cbdb66949!2sAfrique+de+l'Ouest!3b1!8m2!3d13.531665!4d-2.4604145!3m4!1s0xdad9a4e9f588ccf:0x57421a176d5d7d30!8m2!3d31.5083127!4d-9.7613525?dcr=0
plutôt les sardines grillées que les remparts
l’ombelle des talus dit: 12 décembre 2017 à 21 h 12 min
Oran l’espagnole : l’héritage oublié
par Yahia Belaskri
La Porte d’Espagne
Schönes Text ; voilà qui aurait plu à l’ami Abdel (natif d’Oran)…
par les troupes de Cisneros
Appelée aujourd’hui Dakhla, elle se nommait dans les années 20 Villa Cisneros et était aussi une étape de l’Aéropostale : longue presqu’île formant une petite mer intérieure au nord de Nouadhibou, qui forme la même presqu’île avec une petite mer intérieure ; part effective de l’océan protégée des intempéries.
côte de l’Affrique de l’ouest
Je ne sais pas ce qui a poussé lvdb à poster ce développement sur Oran l’espagnole…
J’avais lu quelque part que la vieille ville espagnole avait été rasée quelques années après l’indépendance pour construire je ne sais quoi. Bien dans la ligne « rien d’intéressant ne peut exister en dehors de l’islam ».
closer doit souffrir de strabisme, en plus du reste congenital.
@Appelée aujourd’hui Dakhla
Nouveau pas de côté pour un peu d’épaisseur historique
Rose, vous avez parfaitement raison, et je m’en suis voulue. Mais c’est la différence entre l’écriture éphéméride d’internet et les textes pour lesquels vous travaillez vraiment. A la fin de l’envoi, vous cliquez (ou plutôt pour l’envoi,d’ailleurs), et je n’ai jamais su me discipliner assez, ou considérer que ce ce que j’écrivais là méritait de la rigueur, pour me relire avant…
Nouadhibou (Port-Etienne), ses extraordinaires trains minéraliers (fer), ses irrespirables (même dehors) usines de pêche, ses chalutiers soviétiques aux forêts d’immenses antennes (= modulation d’amplitude, donc distance intercontinentale), ses bureaux de l’Аэрофлот éternellement fermés…
intéressant article sur Welles en tournage, dear Lavie. quelle réserve de links disposez-vous dans vos lacs..
l’on y apprend que le père de l’ex-ministre de la culture fut payé un pain au lait pour figurer dans le film. comme quoi, conseiller le roi du Maroc est la portée de la première bourse venue. La trajectoire inverse de Welles.
« Delaporte, sachez que même si nos courants ca%tholiques respectifs divergent, j’ai de l’estime pour vous. »
C’est le principal de se soutenir entre grands catholiques… Mais je ne suis pas « rigoriste », malgré l’apparence que je peux peut-être donner, et quant à Hamon, vraiment, il est l’incarnation de la politique humaniste de Dieu sur Terre. Son projet matériel d’abolition légale du travail, j’en ai assez parlé, est le nec plus ultra d’une pensée idéologique radicalement réformiste, pour tout dire une révolution intégrale pour les mille ans à venir, à condition d’avoir la lucidité de le soutenir !
Le nez de Meghan Markle fait un tabac… C’est déjà ça :
« Depuis l’annonce de ses fiançailles avec le prince Harry, tout ce qui touche à Meghan Markle s’arrache, de son sac à main à son nez, de plus en plus demandé auprès des chirurgiens esthétiques. Un engouement auquel n’a pas échappée sa bague de fiançailles. »
qui sfr ? patrick drahi Zermatt
mais quel interlocuteur ? ben dieu, en personne 🙂 te regarde en souriant
Le nez de Meghan Markle, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé.
>Clopine
franchement ce nest pas grave mais la mécanique requiert de la précision ; faudrait pas décourager des vocations.
Nouadhibou c’est vrai c’est Port Etienne et Tarfaya aujourd’hui c’est cap Juby, la pointe la plus enfoncée dans l’océan où Saint Ex a été chef du fort et d’escale durant 18 mois.
La pointe de l’Afrique c’est un arrondi in situ.
un pain au chocolat par journée de travail : une aubaine, en ce temps.
la mouna gâteau de Pâques à la fleur d’oranger ou à l’écorce d’orange , brioche oranaise expliquée par Oum Walid.
https://www.youtube.com/watch?v=zQo3uMR-1LA
@trajectoire inverse
souvenirs souvenirs
https://www.youtube.com/watch?v=5AlkcR_nEpE
Un programme virtuel qui n’existe pas encore… Pauvre Meghan Markle !
Les sujets de sa gracieuse Majesté « réclament à corps et à cris la sextape du prince Harry et de Meghan Markle. Celle-ci n’existe – a priori – pas mais c’est la vidéo qui arrive en tête de la wishlist des clients de Vivid Entertainment, entreprise florissante des vidéos pour adultes, pour l’année à venir, comme le relaye HollywoodLife.com. »
@Des rillettes Bordeau Chesnel, JJJ !
Bon, ben, ouaaaouuhhh, il se fait tard, et il ne se passe pas grand’chose par ici, voire presque rien.
Ou trois fois rien…
Du coup, allez, cadeau, pour vous, avant d’aller dormir :
l’écriture éphéméride
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poil au bide
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d’internet
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poil au zizi
Annie Ernaux, prix Marguerite Yourcenar 2017, a écrit ce très beau texte.
(LVDB, je ne me défile pas, mais il ne faut pas être grand clerc pour voir que cette littérature est en fait un collage, un montage d’éléments qui étaient tous déjà là, certains depuis très -très- longtemps. Chacun y mettra une liste variable d’écrivains mais sur le fond ça ne changera pas grand-chose. Du prix qu’on s’goure, on s’attend à tout comme le note finement Annie Ernaux, mais curieux comme le Nobel s’aligne, vers le bas).
Chez la reine d’Angleterre, ce sont ses petits chiens, les corgis, qui font la loi et qui acceptent ou non les nouveaux venus. Meghan Markle a subi le test victorieusement, selon Courrier international :
« Meghan Markle semble en tout cas avoir fait plutôt bonne impression au palais de Buckingham où Harry lui a présenté sa grand-mère, la reine Elizabeth II. Selon le prince, « les corgis (les petits chiens de la reine, ndlr) l’ont acceptée tout de suite ». »
Les corgis appartiennent à une race de chiens qui supplantent leur maître, en devenant les vrais maîtres. Ainsi, la reine d’Angleterre est totalement dominé par ses corgis. Ce sont ses corgis qui, en fait, règnent sur le Royaume uni. Ce sont eux qui devraient porter la couronne :
« Le Welsh Corgi Pembroke a besoin d’une éducation ferme de manière à lui imposer les limites à ne pas franchir, notamment en ce qui concerne sa position hiérarchique vis-à-vis de son maître. Il s’agit donc de ne pas laisser son caractère dominant prendre le dessus… »
Les corgis de la reine Elisabeth ont pris le dessus depuis longtemps…
Meghan Markle a sans doute compris du premier coup, en rencontrant la reine, que c’étaient les corgis qui avaient le pouvoir. Elle s’est adaptée brillamment à cette nouvelle donne…
So einfach !
—
Cela me fait penser à la blague du policier bulgare, qui faisait un tabac à l’époque soviétique: le gus mettait le pied droit sur une chaise, puis se baissait pour lacer sa chaussure gauche et vice versa. Pourquoi faire einfach quand on peut faire kompliziert? Invariant anthropologique (et je ne parle pas des règles de la comptabilité publique!)
Funérailles de Johnny : la très belle homélie de Mgr de Sinety à la Madeleine :
« Avec une seule poignée de terre, Il a créé le monde / Et quand Il eut créé la Terre, tout en faisant sa ronde / Le Seigneur jugeant en somme qu’il manquait le minimum / Il créa la femme et l’amour qu’elle a donné aux hommes… »
En ce jour où une foule immense communie à la même tristesse, autour de vous Laeticia, Jade et Joy, autour de vous David et Laura, autour de vous leurs mamans, voici que ce refrain chanté par un jeune homme au début des années 60, peut retentir de nouveau.
Ces paroles résonnent comme en écho à celles que nous venons d’entendre, paroles initiales du Livre de la Vie: «La vie s’est manifestée !». L’apôtre Jean pousse ce cri de joie en écrivant aux premières communautés chrétiennes: oui la vie s’est manifestée et elle se manifeste encore, jour après jour, comme un don inestimable qui nous est confié en partage, à nous, hommes de toutes conditions, de tous peuples et de toutes cultures.
En entendant la nouvelle de sa mort, beaucoup ont été saisis de chagrin, d’angoisse, de détresse: ainsi celui qui avait accompagné tant de moments heureux ou douloureux de nos existences ne chanterait plus, sa voix s’est éteinte… Même si chacun au plus intime de lui-même se reconnaît finalement mortel, on en vient à rêver que ceux que nous aimons et que nous admirons, ne connaissent jamais de fin. Et lorsque les ténèbres du deuil paraissent, un froid glacial saisit nos cœurs et nos esprits.
Il y a deux mille ans, un homme naquit. Il se manifesta à ceux qui attendaient du Ciel un Envoyé, comme le Messie, le Christ. Ceux qui le reconnurent comme tel, le suivirent, pensant qu’Il leur donnerait de voir un royaume humain inédit, que rien ni personne ne pourrait détruire. Ils le suivirent sur les chemins de Judée et de Galilée, de Samarie et jusqu’au Temple de Jérusalem. En l’écoutant parler, en le regardant guérir l’aveugle de ses obscurités, purifier le lépreux des rejets qu’il inspire, relever la femme que tous veulent lapider, accueillir l’étranger que nul ne veut recevoir, relever ceux qui étaient morts, ceux qui le suivent apprennent à comprendre qu’en ce Jésus se révèle le visage de Dieu.
Et pourtant, un jour, celui qu’ils pensaient être roi sur terre, fut suspendu à la croix d’infamie. Les ténèbres semblaient devoir tout recouvrir: qu’espérer alors et qui croire? A cette question, le matin de Pâques apporte une réponse éclatante. Celui qui était mort est vivant, le Christ est ressuscité. Désormais, tout homme peut entendre de ses oreilles une Espérance nouvelle: l’Amour est incorruptible. Ce que nos rêves osaient à peine envisager est bien la réalité: la mort n’est pas le dernier mot de nos histoires. S’il n’est pas roi sur la terre, le Christ est bien le Roi de cette terre nouvelle vers laquelle nous marchons, cahin-caha, où la mort disparaît!
«Recherchez avec ardeur les dons les plus grands», je vais vous en indiquer le chemin par excellence écrit Paul aux chrétiens de Corinthe. A ceux qui vivent dans cette cité antique où les plaisirs et les richesses coulent à flots, quel autre chemin vers le bonheur donner que de profiter de tout cela sans vergogne?
Que sont, pourtant, nos vies sans l’Amour ? Non pas l’amour éphémère d’une passion aussi intense que fugace, non pas l’amour égoïste et narcissique, mais l’Amour véritable qui nous fait reconnaître dans l’autre un frère à aimer, l’amour exigeant qui nous invite à aimer comme Jésus lui-même a aimé. Lequel d’entre nous ne mesure l’infini vide que procurent, au bout du compte, les objets de ce monde pour lesquels nous déployons pourtant tant d’efforts et d’énergie ? Qui n’a jamais ressenti, enfant, la déception devant le jouet tant espéré qui, sitôt obtenu, devient moins séduisant, moins excitant ? Rien ne peut combler le cœur de l’homme sinon l’Amour. C’est cet Amour qui nous rend capables de sortir de nous-mêmes, de croire que nous valons plus que nous n’osons l’envisager, de comprendre que nous sommes appelés à l’immortalité.
À la différence de beaucoup d’entre nous, Jean-Philippe Smet n’a peut-être pas reçu dans les premiers instants de son existence cet Amour qui est dû pourtant à toute vie naissante. Ces regards absents, sans doute, les a-t-il guettés tout au long de sa vie et s’est-il profondément réjoui de les trouver auprès de ceux qui l’ont aimé du plus proche au plus lointain. Mais il avait, un jour de son enfance, entendu retentir au plus secret de son être ces mots prononcés de la bouche même de Dieu. Au jour de son baptême ces paroles ont été déposées en lui : «Tu es mon enfant bien-aimé, en toi je mets toute ma joie». «On peut me faire ce qu’on voudra, je resterai chrétien. Je suis sûr que Jésus, lui, ne m’en veut pas», dira-t-il plus tard alors que des journalistes l’interrogent sur sa foi.
À sa manière, tout au long de sa vie, il a cherché l’Amour et il a compris que le moyen le plus certain d’y parvenir était d’aimer, d’aimer sans compter, d’aimer toujours. C’est pour cela que nous sommes là, parce que nous avons un jour compris, à travers ses chansons, sa générosité et sa disponibilité, que nous étions aimés de lui. Si la voix du chanteur et ses mélodies touchent en nous l’intime c’est qu’elles nous révèlent son désir et que ce désir nous bouleverse parfois.
Toute vie est mortelle mais ce qui ne meurt jamais c’est l’Amour : l’amour dont nous avons été aimés et l’amour dont nous aimons: ces liens tissent en chacun de nous un être spirituel immortel, éternel. Ces liens nous mettent dans une communion de plus en plus intime avec Dieu même ; ils nous divinisent. La vie de Johnny Hallyday, parce qu’elle a manifesté l’Amour, y compris dans ses pauvretés et dans ses manques, nous invite à lever les yeux vers Celui qui en est la source et l’accomplissement. Celui dont il nous dit, en reprenant l’image biblique, qu’avec «une poignée de terre il a créé le monde» afin d’y faire vivre l’Amour.
Oui, à chacun de vous cette promesse est renouvelée aujourd’hui: votre vie est précieuse, tellement précieuse. Ensemble, nous sommes invités à cheminer en ce monde, frères et sœurs, en laissant l’amour accomplir en nous le don de nous-mêmes. Chacun d’entre vous est infiniment aimé de Celui qui ne cesse de nous créer et qui nous appelle le jour venu à le contempler face à face. Quels que soient votre existence, ses doutes, ses hontes, ses renoncements, ses blessures, cet Amour dont Dieu vous aime ne passera jamais. Il est le seul bien, la seule promesse que rien ni personne ne pourra jamais nous enlever, nous arracher.
«Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés», dit Jésus à ceux qui cherchent le chemin de la Vie. Comme Jean-Philippe, devenu Johnny Hallyday, nous sommes tous appelés à laisser percer en nous cette lumière divine qui fait de nous des icônes de l’Amour de Dieu plutôt que des idoles dont la vie s’épuise.
Entre dans la Lumière Johnny Hallyday, une Lumière, un Feu qui ne s’éteint jamais. Te voilà accueilli par un Père qui ouvre les bras à l’enfant tant aimé, toi qui as tant cherché et tant donné aussi. Avec toi, nous l’entendons te dire pour toujours ces paroles qui viennent en écho jusqu’à nous car elles nous sont aussi adressées, sans aucun doute possible : « Que je t’aime, que je t’aime…». Amen.
Delaporte de l’Asile, tu nous gonfles grave avec tes catholicades ridicules ! Quel tissu de couilllonades ! Ce serait drôle, si ce n’était pas si pitoyable à entendre !
Si tu n’arrêtes pas ta propaganda, je sors mon Alcoran …
« Si tu n’arrêtes pas ta propaganda, je sors mon Alcoran … »
Ce n’est pas de la propagande, mais un fait d’actualité, qui croît, grandit et pourrait donner du fruit.
@quelle réserve de links disposez-vous dans vos lacs..
Indeed Phil, mais je ne me souviens plus si vous n’aviez lu ce « lien » que pour le pain au choc’ de M. Azoulay la première fois que je l’ai donné ici, je le découvrai alors en même temps que vous, repensant à un road movie et une balade dans les ruelles de la ville bleue.
http://www.blogmaroc.fr/remparts-essaouira
@mais il ne faut pas être grand clerc pour voir que cette littérature est en fait un collage, un montage d’éléments qui étaient tous déjà là, certains depuis très -très- longtemps
Heu, c’est de l’ordre du divin, alors.
Entre dans la Lumière Johnny Hallyday
—
Justement il en vient, de la Lumière des PAR de scène…S’il comptait se reposer en paix à l’ombre du tombeau, c’est raté. Y vous lâchent pas, pendant et après la vie…le sparadrap du capitaine Haddock…
« Né en 1948 à New York et élevé en France, Michael Barry, aujourd’hui professeur aux Département d’Etudes proche-orientales de l’Université de Princeton, a aussi longuement vécu en Iran et surtout en Afghanistan où il a mené sur le terrain de nombreuses missions humanitaires pour la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Médecins du Monde et les Nations Unies.
Titulaire de sept prix littéraires et pour son enseignement, tant aux Etats-Unis qu’en France et en Iran, ses travaux (dont beaucoup écrits directement en français) ont porté sur l’ethnologie et l’histoire, l’art, les littératures et spiritualités du monde irano-afghan comme sur les légendes de l’Espagne musulmane. Il a notamment conseillé la réorganisation complète des nouvelles galeries d’art islamique au Metropolitan Museum de New York, avec leur re-création d’un riyâdh par des artisans modernes de Fès, et un juste accent mis sur l’apport essentiel andalou et marocain. »
@Justement il en vient, de la Lumière des PAR de scène…
Chez les Cathos, on appelle cela un autel…
Dans les années immédiatement successives à l’invention de Gutenberg l’art de la typographie se diffusa rapidement en Italie ; il y avait dans la seule ville de Venise plus d’imprimeurs-éditeurs que dans le reste de l’Europe (tous les pays confondus). Acheter des livres donc — les faire imprimer, éventuellement —, et pas seulement des tissus, des vitres, des épices — ou accéder à un mode de vie —, semble plus pertinente comme cause de la fortune de l’humanisme à Venise que toutes les balivernes pseudo-humanistes pondues par les chacals et les brocanteurs intellectuels contaminés par les bêtises et les aprioris idéologiques du XXe siècle — politiques, sociologiques, freudiennes, et ainsi de suite.
Tout ça bien à part: Venise, Frari, chapelle des Lombards :
https://pin.it/6amsgzma2lrotc
Enfin, Venise c’était un environnement où on pouvait adapter une histoire… un peu comme Londres des années 60… comprendre ce n’est pas strictement nécessaire…
Incidemment. Ce n’est pas parce que Lacan chercha à décrire quelques formes complexes de subjectivité inaccessibles à la philosophie analytique que son travail peut vanter une quelque valeur supra-historique, il reste un évènement contingent car l’impayable psychanalyste semble ne pas savoir que voir remet en jeu le savoir — tous les savoirs — ; peut-être qu’il ne le savait pas… ce qui n’est que conforme à la norme chez cet Amuseur Public dont le souvenir d’une soirée plutôt amusante que je conserve est juste bon pour peindre un Portrait d’Intellectuel en Lécheur de Bottes.
« Ce qui n’est pas sans rapport avec l’air du temps dont toute traduction d’un classique est un miroir. »
Quel « air du temps » ? Le racisme ? Il n’est pas l’air du temps. Il est l’air tout court, n’a jamais cessé d’être dans l' »air du temps ».
Vous en dites trop ou pas assez Renato. En tant que conférencier occasionnel à la Cause freudienne, ce que vous auriez à dire m’intéresse.
Renato, si ce n’était le prix, qui n’est comme la trad’ pas vraiment » définitif », on peut trouver cela en illustration de l’iconographie de ce livre, extrait d’un Intermède de M. Barry ( lien dans le billet) :
« L’intrigue du Marchand de Venise se déroule à une époque antérieure à sa rédaction. Elle prend place à la fin du XVe siècle, alors que la cité est encore florissante : les plus grands artistes y séjournent, comme Antonello de Messine en 1465, Albrecht Dürer en 1494 ou Léonard de Vinci en 1500. Parallèlement, à partir de 1469, l’imprimerie arrive à Venise et contribue à faire de la cité un centre majeur de diffusion des écrits en Europe. Enfin, cette époque est aussi celle d’une forte expansion territoriale. Tout au long du XVe siècle, Venise consolide ses possessions dans son arrière-pays et sur les mers, jusqu’à devenir le centre stratégique d’un empire maître du commerce mondial. »
et une petite chose savoureuse sur « les trois coffret », qui doit rester incompréhensible aux adorateurs du doc’ Sigmund le Maboul.
Delaporte de la Sacristie, si tu continues dans ton djihad catholique éprouvant, mon fleuriste va te faire parvenir un bouquet* de roses dont les épines auront été enduites d’un poison vicelard qui te rendra encore plus hébété après griffure ! ….
Arrête ta propagande de cureton défroqué ….
(*si tu continues, j’enverrai le même à ton Rat d’Amon, celui qui veut tuer le travail qui ennoblit l’homme…) !
Michael Thonet :
A table, il faut avoir poussé des lacaniens échevelés livides à se heurter de plein fouet avec de tenaces freudiens cruels pour comprendre ce que communautarisme sectaire veut dire, par Roudinescoquette !
L’éphémère est éternel :
http://blogfigures.blogspot.fr/2011/02/aldo-rossi-il-teatro-del-mondo.html
Bloom, votre question est relative à Lacan, je suppose. Si c’est le cas et vous lisez l’italien vous trouverez une anecdote assez savoureuse dans Fratelli d’Italia d’Alberto Arbasino — https://www.adelphi.it/libro/9788845910005 —.
Mon souvenir je le garde pour mes « notes d’apprentissage », qui devrait paraître en occasion de ma prochaine expo.
EstherBenbassa: #Turquie.
« Erdogan remplit ses prisons d’intellectuels et vide ses bibliothèques de leurs livres… »
Que peut on espérer d’un tel malfrat ? …
Moineau :
Quando eravamo giovani :
Il y en a deux qui tiennent la barre et enrichissent le billet de sa connaissance de cette Venise-là, du temps des héros de Shakespeare. Ils ont du mérite pour se frayer un chemin de pensée au milieu de la bouillie du fanatisme prosélytique de certains et de la vanité verbeuse de certaine baudruche qui se veut experte littéraire.
Il reste l’humour décapant de JJJ, les belles photos de Renato et la mémoire topographique de Rose.
Pas de fausse modestie, Christiane !
Tu es là comme moi pour enrichir les commentaires déjantés de commentaires aériens, sensibles, légers ….
« de la vanité verbeuse de certaine baudruche qui se veut experte littéraire. »
Voyez comme le fond de violence affleure vite chez vous, Christiane, avant 10H00… Soyez prudente. Quant à Gigi, en effet, son propre humour l’aura décapé.
Bonne journée,
Nous avons là un cas classique de dédoublement de personnalité :
– le jour Sainte Christiane, au cœur généreux, à la sensibilité adorable, aux rêveries…
– la nuit venue, une wonderwoman brisant les portes des chambres d’hommes seuls, après un casse de banque…
Pour vous rendre à Venise, une seule adresse !
https://www.booking.com/hotel/it/corte-barozzi-venice-suites.fr.html
@Chaloux dit: 13 décembre 2017 à 9 h 28 min
Je ne vous reproche pas la fidélité de vos amitiés, ne tentez pas de percer les raisons de mes inimitiés irréversibles. Je ressens comme vous la sottise de certains, leur vanité mais ce ne sont pas toujours à propos des mêmes commentateurs, parfois cependant…
Merci Renato, il s’agit en effet de Lacan; malheureusement je n’ai pas accès à ce livre. Un petit résumé de votre part serait le bienvenu. Bonne préparation d’exposition.
Baroz a son Corto Véntiten, d’autre ont leur Corto Maltese…
j’espère quil y aura dla femme nue rénateau..tu es hitalien..n’oublie pas tes devoirs
Pour vous rendre à Venise, une seule adresse !
je connaissais hune adresse du tonnerre chez l’habitante..une vieille mémé..’si la fille est belle je ne dis rien’..mais elle a soufflé son gaz
aldo-rossi
un mec bien..un peu ote chose que les guignolos
Christiane, ce n’est pas le message que je voulais vous faire passer. Simplement, vous êtes parfois très émue par l’agressivité des autres à votre égard, sans paraître toujours détecter la vôtre, très grande aussi.
mais elle a soufflé son gaz
‘tous les matins j’invite mes clients à boire un capoutchino en bas’..fallait l’hinviter au restau quelques soirs pour compenser..et pas n’importe lesquels..pour pas havoir a trop mespliquer je disais que c’était ma tante..ça gazait havec son neveu
hallez..va va..bonne journée mon larbin
rien de ce qui te concerne ici ne t’es étranger..dans les 5mn..faignant
JiBé, tu es la honte de ce blog !
Cette façon de faire la promotion de ta résidence de luxe à Venise…. comment ne ressens-tu pas la jalousie, l’envie, la désespérance qui nous habite, nous dont les noms sont si plats !
Bienvenu parmi la Confrérie des Honteux A Passou !
bouguereau dit: 13 décembre 2017 à 10 h 20 min
158 centimètres de couperose et de cirrhose mêlées agitent soudain leurs petits bras mous et impuissants…
Hurkhurkhurk!
J jj, je suis toujours en attente de votre explication sur « l’autre dimension » des textes de Michon. J’espère que vous n’allez pas ramener quoi que ce soit de sacré là-dedans, mais bon ? En tout cas, je reste, tel le héron, l’aigrette ou le flamant, sur un seul pied, cherchant parmi les messages votre interprétation de mes petits yeux ronds, comme eux parmi la vase les vairons… (allez, souriez un peu quoi merdre !)
@Chaloux dit: 13 décembre 2017 à 10 h 16 min
Oui, Chaloux, nous sommes faits de la même étoffe, celle de nos exaspérations et de nos amitiés indéfectibles, celle de nos lectures aussi et de nos écoutes musicales.
« Qu’aurons-nous donc été et pour qui ?
Il y aura ce que nous avons été pour les autres, des bribes, des fragments de nous que parfois ils crurent entrevoir. Il y aura ces rêves de nous qu’ils nourrirent, et nous n’étions jamais les mêmes; nous étions chaque fois des inconnus magnifiques qu’ils inventaient. » écrit Michèle Desbordes dans un livre confidentiel Les Petites Terres(paru chez Verdier en 2008.). Elle aussi accorde à l’amitié une importance extrême…
bouguereau dit: 13 décembre 2017 à 10 h 18 min
mais elle a soufflé son gaz
il s’agit en fait d’un minable hôtel de passe de Maubeuge, chacun l’aura compris… Les seuls canaux que connaisse boumou ce sont ceux des égouts, là où il a grandi, ce qui n’étonnera personne, lui si bu-colique…
Ah, vouloir se faire passer pour ce qu’on n’est pas… Quel boulot, hein boumou!
Christiane, je ne vous faisais pas la morale… Loin de moi cette idée… Juste pour la prochaine fois, si jamais…
Sinon, pour bien troller, y’a aussi « Voir Venise » & « Et mourir », en deux volumes collector de Largo Winch.
SCOOP
Ami Chaloux, je vous livre un secret, connu de tous les spécialistes ! Ne le dites à personne !
Celui que vous appelez Bouguereau et moi Bougboug, bon dieu mais c’est bien lui ! c’est BERNARD CAZENEUVE, le nain de jardin mesurant 1m58 depuis tout petit !!!
@Chaloux dit: 13 décembre 2017 à 10 h 44 min
Chaloux, ne craignez rien, notre ancienne bataille a laissé place, en ce qui me concerne, à une paix débonnaire.
Prudence Chaloux ! Les serments de jour de Sainte Christiane ne sont jamais respectés la nuit par son double….
Comment l’un des plus beaux palais vénitiens est devenu un immeuble de rapport se louant par appartements ?
Mondialisation, mondialisation !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_Barozzi
Lavie, je ne sais comment M. Azoulay s’est insinué dans les souvenirs du tournage d’Othello par Welles mais madame sa fille doit y penser en distribuant les pains au chocolat de l’unesco.
Welles dînait de 2 poulets à la fin de sa vie, comme le raconte Louise de Vilmorin héritière des conserves de petits pois. Tout ça est est d’une plus fière dimension cheik spirienne (dixit mouamar Khadafi)
Chère mme Clopine (peut-on vous interpeller de la sorte sans vous vexer ?). Votre style d’approche, c’est un peu celui que stigmatisait Mauriac en évoquant le couple Sartre-Beauvoir : d’abord on baise, et après on discute… (qu’il était jchaloux, ce catho là, quand même !). Je veux dire qu’après m’avoir craché votre venin, vous venez doucereuse me demander des comptes sur les vies minuscules, alors que vous aviez commencé à donner la bonne réponse païenne à votre propre interrogation. J’ai trouvé dans votre posture d’attente les yeux ronds, telle le bihoreau hiératique juché sur une patte, la meilleure réponse métaphorique qui soit : suffirait de lever la deuxième patte pour vous retrouver le bec dans l’eau, certes coincée le cul en l’air, mais tombée pile poil sur le vairon invisible au plus profond de la vase Michon.
@ 9.28, s’agissant de mon humour décapant de décapé, tant qu’on en reste là, l’affaire n’est pas si décapitée, d’autant que personne ne demande la tête de quiconque. On souhaite seulement comprendre, toute bêtise mise à part et honte bue, ce qui est naguère arrivé au couple ueda-dafnaée. Se seraient-ils perdus en mer littéraire ?… Je n’ai hélas pas suivi toutes les respirations historiques de la rdl, merci alors de me réactiver une mémoire trop infectée de préjugés.
Bonjour à toussent, non seulement au petit moineau rétrovisé (pensez à leur donner des graines, de la graisse et de l’eau), et surtout à mon jardin d’hiver qui je l’espère, se repose sous la pluie incessante et glacée à 500 km de là… Pendant ce temps, j’avance lentement mais sûrement dans la 4e dimension du Mansoul de Jérusalem-Northampton (Moore), préférant oublier le drame atroce qui se prépare désormais entre israelo-palestiniens. Rassurez-vous martine, je n’en dévoilerai rien. Mais que s’était-il passé au juste avec Canada (Ford) et Soumission (Houellebecq) ?… ces trois opus apparemment les seuls sur lesquels nous aurions pu positiver, quand il n’était pas encore trop tard ?
« La famille Barozzi, présente dans la paroisse de San Moisé depuis le XIIe siècle, avait plusieurs palais à Venise. Le fait que plusieurs rues, cours et ponts des environs portent le nom de cette famille prouve que son établissement dans cette partie de la ville remonte à une époque très ancienne. »
C’est trop Zizzi, c’est trop! Mais au fait qu’est-ce-qui nous prouve que ce sont tes ancêtres? Tu ne souffrirais pas du même syndrome généalogique que WG par hasard?
PALAIS BAROZZI
« Comment l’un des plus beaux palais vénitiens est devenu un immeuble de rapport se louant par appartements ?
Mondialisation, mondialisation ! » (JiBé)
Si tes ancêtres avaient bien géré le patrimoine, tu ne serais pas obligé de trouver un bouc hémisphère comme la mondialisation !
Crapulet !
…
…rien de nouveau, sous la coupole, de ce blog,!…diplomates et tarés, le même combat,!…
…
…reste à créer des filets de source d’eaux, pour revivifier, tout çà,!…la boue,…
…
…tous à table, » esprit est tu là « ,!…
…
…Venise, et ses Apocalypses aux monde,!…
…
…Ouroboros, vénitiens des lucres et escroqueries, empilés,!…
…nos Boudas de la Plata, avec, son point Goodwin,!…et, ses curetons,!…Go,!…
…
Janssen J-J dit: 13 décembre 2017 à 11 h 31 min
Le problème avec la Gigi, c’est que quand sa tartine tombe du côté de la confiture, on peut plus la décoller du sol.
Je viens de déposer un brevet qui clôt 32 ans d’études et de travaux pratiques sur un sujet capital !
Créer une tartine qui ne puisse tomber que sur la tranche, quelles que soient les conditions générales, ou climatiques, ou hulotiques, ou même galactiques.
Passou,
Si l’éditrice Diane de Selliers de nous donne pas, sur son site, la possibilité de feuilleter 10 pages de son ouvrage, elle n’aura pas notre commande.
Phil, de fait, j’ai d’autres souvenirs de la Squala que deux poulets au menu. Pour le pain au choc’ de M. Azoulay, what else? Un ami à vous ?
Il y à de l’autre côté du col Tizi n’Tichka , un site fabuleux classé au patrimoine mondial par L’Unesco. À voir si vous allez jusqu’à Ouarzazate, chez Dimitri, dîner avec des vieilles photos de stars.
« Si tes ancêtres avaient bien géré le patrimoine, tu ne serais pas obligé de trouver un bouc hémisphère comme la mondialisation ! »
La mondialisation, les Vénitiens l’ont inventée, JC !
le pb avec la chaloupe (?), c’est qu’on comprend pas toujours très bien ce qu’il s’agirait de décoller au juste chez lui : la tartine ou la comphiote ? 😉
JiBé,
Inventer est facile : tes ancêtres vénitiens n’ont pas su gérer, ce qui est infiniment plus délicat….
Pas grave !
Nos voisins hispaniques sont dans le même cas ! Quand tu penses au peu de profit qu’ils ont tiré d’un Continent entier, doré à l’or fin…
ribouldingue, Il y avait jadis deux palais Barozzi à Venise. Jusqu’à cette sombre histoire de la conjuration de Baiamonte Tiepolo, en 1310, à laquelle Jacopino, Marino et Cataldo Barozzi prêtèrent la main. Ainsi que Marco Querini et Badoero Badoer. Les conspirateurs voulurent assassiner le doge Pietro Gradenigo, alors en guerre contre le pape. D’Avignon, ce dernier menaçait d’excommunier tous les Vénitiens, s’ils ne libéraient pas Ferrare, qu’ils venaient d’occuper pour mieux établir leur hégémonie économique sur toute la plaine du Pô. Le complot échoua : Marco Querini, pris les armes à la main, fut décapité, ses illustres complices exilés et leurs palais à tous rasés.
Peu de temps après, le doge et le pape trouvèrent un accord.
Il se pourrait que je descende de cette branche-là ?
Placés sous la protection du duc de Milan, on retrouve leur trace à Modène, avec le célèbre architecte Le Vignole, de son vrai nom, Jacques Barozzi. Mon grand-père est arrivé à Cannes à la fin du XIX siècle. Il était parti de la région de… Modène !
Tout au moins, aucune nécessité de casser le carrelage. Chez la Gigi Lamoralo, plus c’est mou plus ça colle.
Ce serait pas mal d’écrire l’itinéraire spatio – temporel de la splendeur et de la décadence de Venise à Cannes.
site somptueux que celui des éditions Diane de Selliers de Moranville
https://editionsdianedeselliers.com/fr/livres/shakespeare-a-venise/
Pour Le Vignole, sa notice wiki précise qu’il ne faut pas le confondre avec moi !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacopo_Barozzi_da_Vignola
Le Vignole…Le Vigan..on a collaboré avec le Turc dans votre arbre, dear Baroz ?
On l’a combattu, Phil, à Lépante, comme le pauvre Cervantes, qui y a perdu une main !
« La famille Barozzi a compté plusieurs généraux sur mer.
Andrea Barozzi s’est distingué à Acre durant la bataille contre les Génois.
Sorzi Barozzi s’est illustré durant la bataille de Lépante.
Lucas Barozzi défendit avec vaillance la Canée, en juin 1645 lorsque les Turcs débarquèrent en Crète »
Un entretien où Michael Barry évoque la Venise fantasmée par Shakespeare et cette exploration dans 250 toiles de la Renaissance italienne pour face aux mots d' »Othello » et du « Marchand de Venise », offrir des couleurs. Si Shakespeare avait été peintre…
https://www.youtube.com/watch?v=AEDyPqNS6FI
Plusieurs Jacopo, Phil, dont le deuxième est à l’origine de la branche grecque !
« Selon une tradition tardive, Jacopo Barozzi, de San Moisè, aurait reçu en fief d’un empereur latin les îles de Santorin et de Thirassia, en mer Égée. Cette information a souvent été interprétée à la suite de Karl Hopf comme indiquant que Jacopo avait fait partie des compagnons de Marco Sanudo qui avait conquis les Cyclades après la chute de l’empire byzantin en 1204, et dont il aurait reçu l’île en fief. On considère cependant actuellement que la domination des Barozzi sur Santorin ne date que du début du XIVe siècle, l’île ayant été conquise au cours d’une guerre vénéto-byzantine par Jacopo II Barozzi, membre d’une branche installée en Crète. »
Shakespeare n’est jamais allé à Venise, Christiane !
@JAZZI dit: 13 décembre 2017 à 12 h 49 min
C’est bien pour cela que j’ai choisi « fantasmée », mais justement par le choix des tableaux, ses fantasmes et les œuvres de la Renaissance italienne dialoguent, d’où cette supposition finale restée en suspens : « Si Shakespeare avait été peintre… »
Merci, Chantal, (12:19) pour ce lien exhaustif sur ce livre.
Oui, Christiane, je viens de regarder ton lien. Comme quoi, l’imaginaire est parfois plus fort que la réalité !
Faut rendre à « Passou »…
Le pauvre, il se tire de ces boulets.
« Delaporte de la Sacristie, si tu continues dans ton djihad catholique éprouvant… »
Je vais perdurer en moi-même, et ne pas m’arrêter en si bon chemin.
Aveugle tu es, maudit Delaporte de l’Enfer, sourd tu es, égaré impénitent tu es !
Que n’es tu pas muet, pour notre bonheur !
Shakespeare n’est jamais allé à Venise, Christiane !
—
A la différence de Javier Marias, de John Ruskin et de mon voisin du 2è étage, qui rêve encore à l’étymologie des Ponti Delle Tette…
Venise est venue à Shakespeare par les voies des échanges du savoir, aussi vastes & diverses qu’aujourd’hui, juste un peu plus lentes, le temps de mûrir (car bouger, c’est mûrir un peu).
A moins que Will ait été John…
« Venise est venue à Shakespeare par les voies des échanges du savoir »
Et du commerce, Bloom !
C’est ainsi que Marco Polo a ramené en Italie les pâtes de Chine…
merci Christiane pour le lien TV5 monde, deux personnages fascinants que Shylok et Othello, si profondément creusés dans nos imaginaires qu’ils sortent encore des tripes pour nous raconter l’exil et l’exclusion par le corps des acteurs.
La peinture a cela de particulier qu’au travers les siècles elle nous accroche et nous parle autrement que les mots.
Je crains aussi, Bloom, que les Vénitiens aient inventé, sinon la chose du moins le mot : Ghetto !
Modiano aussi est Vénitien…
Je vais perdurer en moi-même, et ne pas m’arrêter en si bon chemin
..hou halors le mossad t’as mis un plug parasite pirate..havec rimote controle..t’as pas le cul qui gratte quelquefois dlalourde..dédé te dirait que c’est un signe
« Lucas Barozzi défendit avec vaillance la Canée, en juin 1645 lorsque les Turcs débarquèrent en Crète »
il y a des villes en Crête qui sont déjà le Proche-Orient. Un de ces lieux où on se sent au bout d’un monde.
Jazzi, connais-tu Santorin?
Je crains aussi, Bloom
fais pas ton dodge 8 cilindes baroz..
..la faignasse
Exact, Baroz..Ma femme et mes enfants en ont visité le musée à la Toussaint…
@Sergio
A propos du texte sur Oran
Schönes Text ; voilà qui aurait plu à l’ami Abdel (natif d’Oran)…
il n’y a pas qu’Abdel qui était susceptible ici d’être un peu remué par ce texte !
La famille Barozzi a compté plusieurs généraux sur mer
..en ces temps là la gpa c’était pécho moyennant piécette le croisement de 2 larbins baroz qui vont voir la faiseuse d’ange baroz..tu grand grand s’aplait pas gabriel? dédé dirait que c’est un signe
elui que vous appelez Bouguereau et moi Bougboug, bon dieu mais c’est bien lui ! c’est BERNARD CAZENEUVE, le nain de jardin mesurant 1m58 depuis tout petit !!!
un pléboille hirrézistib..à l’oeil vif et malin..toutes les femmes votent pour lui les noeils demi clos
boumou le pu-nais a dégainé son deuxième mot de vocabulaire. Quelle imagination…
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