de Pierre Assouline

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La République des livres
Le silence d’un père suffit à inquiéter l’enfance d’un fils

Le silence d’un père suffit à inquiéter l’enfance d’un fils

Un écrivain écrit ce qu’il a à écrire à son heure. Kairos, dieu de l’occasion opportune par opposition à Chronos, dieu du Temps et père des Heures, en a décidé ainsi. Ce n’est pas Yves Bonnefoy qui nous démentira. Son dernier livre, dans les deux sens du terme probablement (il s’est éteint le 1 er juillet à l’aube, en est la bouleversante illustration. En 1964, il s’était lancé dans ce qu’il voyait comme « une idée de récit ». Depuis, il n’avait cessé de la reprendre et d’y renoncer, d’interruptions en reprises et de reprises en renoncements. La chose, informe et confuse mais prégnante, lui semblait alors par essence inachevable tant elle résistait. Mais elle résistait aussi bien à être écrite qu’à être définitivement abandonnée. La revue du Mercure de France, alors dirigée par Gaëtan Picon, l’avait même annoncée « à paraître », c’est dire. Son idée de récit se réduisait alors à un poème d’une centaine de vers qu’il tenait comme « des mots portés, si ce n’est produits, par les exigences d’un rythme ». Pour lever la barrière qui s’abattait lourdement sur sa main à plume chaque fois qu’il tentait de prolonger, il se résolut à poursuivre en prose. En vain fût-elle de l’ordre de ladite prose poétique.

Les années passèrent et les livres. Jusqu’à ce qu’à l’été 2009, ayant écrit sans problème majeur un texte intitulé Deux scènes augmenté de Notes conjointes, double récit du souvenir et des antécédents, il s’interrogea sur ce travail d’anamnèse. De ce déclic est né ce qui paraît aujourd’hui sous le titre L’Echarpe rouge (260 pages, 19 euros, Mercure de France), ensemble de ces textes à leurs dates auquel le lien qu’il leur donne aujourd’hui au soir de sa vie confère une résonance crépusculaire.

La figure du père les domine, le sien tel qu’il se souvient l’avoir perçu vers l’âge de onze ans. Un homme qui tenait en un mot : silence. Encore faut-il expliciter de quoi ce mot était chargé : non du mutisme absolu mais d’une économie de mots. Un taiseux, dira-t-on, comme il devait y en avoir d’autres parmi les paysans entre Lot et Cantal à la charnière des deux siècles. Et même parmi les fils de paysans devenus ouvriers dans un atelier de fabrication de locomotives. Une qualité de silence fabriquée tant par la géologie des lieux que par la monotonie des tâches quotidiennes. Le silence d’un père, il n’en faut pas davantage pour inquiéter l’enfance d’un fils. Tel était Elie Bonnefoy.

« Le silence est la ressource de ceux qui reconnaissent, ne serait-ce qu’inconsciemment, de la noblesse au langage »300px-PietaorRevolutionbyNight

Ses parents n’étaient pas du même milieu. Lui, on l’a dit ; elle la classe moyenne entre Cajarc et Conques, plus précisément à Ambeyrac en Aveyron, fille d’instituteur donc d’intellectuel, qui se choisit un destin d’infirmière. Chez elle, il y a toujours eu des livres. Chez lui, aucun parce qu’ « il ne savait pas ce que c’est que lire (…) rien pour l’imagination ou pour la mémoire ». Ce père se vivait simplement comme un Auvergnat véritable, convaincu que son pays n’avait pas besoin du langage pour s’exprimer en majesté, tandis que l’Aveyron de sa femme avait la prétention et la nécessité de recourir en permanence à la parole pour se raconter. D’un côté, les allusions suffisent ; de l’autre, la syntaxe s’impose.

L’adolescence d’Yves Bonnefoy au pays se fit dans la solitude peuplée des livres. Un isolement voulu avec personnages, d’une grande fécondité dans l’ordre des sentiments, des émotions, des découvertes, mais en pleine conscience qu’au même moment, la solitude de son père, elle, était stérile. Deux esseulés côte à côte dans le même village mais auxquels l’accès à la connaissance par les livres offraient deux avenirs différents. D’avoir senti cet écart se creuser, et d’avoir compris qu’il rongeait son père plus sûrement que la maladie, fera naître chez l’adolescent une culpabilité dont il mettra une vie à se défaire.

Car si son père s’est laissé aller à la maladie et à la mort, c’est aussi qu’il a senti que sa femme, en lui préférant leur fils si doué et si plein de bel avenir, le rejetait à travers lui. Il accède à onze ans à la pensée de la chose, qu’elle soit fleur, arbre ou maison, en se désolant de voir son père en rester à la chose. Il lui faudra plus tard lire Moesta et errabunda de Baudelaire et Jeunesse de Rimbaud notamment pour découvrir que la pensée d’un individu peut connaître un âge d’or et que c’est dans ses années d’adolescence. Il les vécut dans le mystère de leur seul langage commun, lorsque ses parents se parlaient dans leur patois issu du latin et « rêvait que cet occitan menacé de disparition, c’était l’expression d’un être au monde mystérieusement supérieur à l’à présent de la vie ».

L’Echarpe rouge est la tentative, pathétique car testamentaire, d’un poète qui s’en va, de lever enfin l’interdit qui longtemps l’empêcha d’aller plus avant. Au-delà ce qu’elle dit d’Yves Bonnefoy et de son rapport à la création, elle devrait toucher le plus grand nombre par son évocation si juste, si sensible et donc si cruelle du sentiment d’exil et d’étrangeté qui habite celui se sent « au rebord » de l’autre famille, sa belle-famille. Un ouvrier fils de paysan qui n’avait pas eu assez d’enfance pour imaginer « ce qui se tramait » dans celle de son fils « réputé poète » qu’il rêvait chef de chantier et dont la fascination pour la Piéta de Max Ernst, aussi dénommée La Révolution la nuit, lui serait demeurée inintelligible. Dommage plus dommage que l’auteur y voit une clé de leur relation conflictuelle ; car l’homme en veston et chapeau melon est un sosie frappant d’Elie Bonnefoy.

Et pourtant, n’est-ce pas à la conscience de la solitude de son père que le fils découvrit sa propre vocation ? Ne doit-il pas à son refus des mots sa propre attirance pour eux ? A 92 ans, Yves Bonnefoy met son cœur à nu dut-il lui en coûter. Tout s’est joué dans ses écarts de mémoire entre sa réflexion sur la poésie (avec au passage de fortes pages sur T.S. Eliot et Pierre Jean Jouve) et son anamnèse. Pour avoir trop longtemps « différé de comprendre », il lui a fallu tout ce temps pour admettre à lui-même que décevoir une attente n’est pas nécessairement une faute. Il y aura mis toute une vie d’écrivain. Jamais trop tard.

(« Yves Bonnefoy » photo D.R. ; « Piéta ou la Révolution la nuit » huile sur toile de Max Ernst, 1923, courtesy Tate Gallery, Londres)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française, Poésie.

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commentaires

864 Réponses pour Le silence d’un père suffit à inquiéter l’enfance d’un fils

Sergio dit: à

Ce qui est intéressant, c’est moins cette affaire de fils et de père, somme toute assez courue, que celle d’une oeuvre dans sa cage de Schrödinger et qui finit quand même par voir le jour ; simplement c’est moment qui doit être opportun, mais surtout la maturation autour du doute…

Phil dit: à

oui Pablo. aviez-vous cette phrase de Montaigne en stock, comme Attali ?

Charles dit: à

Sur quelque 400 commentaires actuellement pondus, à peine une douzaine évoquent (généralement de loin) Bonnefoy et ses bouquins. C’est injuste. Très injuste.

keupu dit: à

oui Charles, c’est une (re)marque mauvaise foi

OZYMANDIAS dit: à

Ce n’est pas les vieux que je ne supporte pas, c’est la vieillesse qui m’insupporte.
Ma future propre vieillesse me fait peur.
Je suis un authentique gérontophobe.

Miss Tigris dit: à

Boris Johnson se dégonfle… un gros braillard comme JC le gros, épicétou

Lacenaire dit: à

à Ozymachin, je peux vous prêter mon pistolet ou une corde, au choix

JC..... dit: à

La vieillesse est un moment remarquable : on va quitter les quons à aimer et les quons à détesté !

On peut s’en amuser d’ailleurs : faux malaise, modification testamentaire ébruité avec suavité, derniers jeux pédophiles avec la jeune bonne, gaspillage des sous des futurs héritiers, achats inconsidérés, adhésion à UKIP, FN ou CGT…

Bref avoir peur de la mort, c’est moins rigolo qu’en jouer les préliminaires, longuement et avec ferveur !

OZYMANDIAS dit: à

Ni corde ni pistolet. Des somnifères plutôt.
Dormir en pleine mort et mourir en plein sommeil.
De Morphée à Harpocrate.
Sommeil et silence éternels.

Sergio dit: à

Lacenaire dit: 30 juin 2016 à 15 h 40 min
je peux vous prêter mon pistolet ou une corde, au choix

Houi ; mais pour rendre le pistolet nettoyé, c’est encore un fromage ! Suffit de demander à Ernesto…

JC..... dit: à

OZY,

Un peu d’imagination, que diable ! Un suicide ça se travaille… Somnifères ! Somnifères ! Est ce que vous avez une gueule à somnifères ?!

Ouvrons un concours d’idées… pour aider notre ami OZY ! Comment tuer Ozy ?

Sergio dit: à

Parce que ce qui est intéressant, et je relie cela à ce qu’avait rappelé WGG il y a quelques semaines, c’est qu’il faut quand même une idée directrice, autrement dit une raison ; ce naturellement même si le bouquin ne veut pas contenir de démonstration, s’il ne raconte pas d’histoire, si l’on ne fait que se promener comme dans Ulysses, s’il n’y a pas de personnages etc.

Et on rejoint aussi l’idée, la notion de la littérature purement littéraire, donc attention purement abstraite, et effectivement assez introuvable jusques à maintenant…

Et c’est là qu’il y a plus de raison, donc on tourne en rond comme dans le rond-point !

JC..... dit: à

Un enfant réussi, c’est un enfant que son père admire en silence, l’un va vivre, l’autre mourir. Le père se tait, par la bonne joie qu’il éprouve…

Si le gosse n’est pas « Kron comme un keupu », il va vivre dans l’innocence égoiste…. Un détail : évidemment si c’est un poète, il va tout compliquer ! Bonnefoy, mauvaise foi.

Charles dit: à

Je suis dans une gare parisienne, mon pantalon retenu par une ceinture.. une ceinture … qui n’est pas une ceinture de chasteté. Si, dans dix minutes pétantes, aucun commentaire n’est enfin venu éclairer intelligemment pour moi l’exquise et multiforme production de Bonnefoy, je mets instantanément un terme à une existence (enfin, UNE, c’est une façon de parler) qui ne m’aura que trop déçu et trop apporté d’eau au moulin de toutes les gérontopholles, dont d’ailleurs je suis. Et pas d’hypocrites demi-mesures. Je veux du con — si, Stan ! — du lourd , Ali, sinon… J’enclenche mon chrono. Vous l’aurez voulu.
Je précise que je me tiens au courant grâce à mon smartphone. Je suis branché et je ne suis pas le seul à l’être. Je ouaite and I sea.

rose dit: à

JC….. dit: 30 juin 2016 à 16 h 13 min

OZY,
Un peu d’imagination, que diable !
Ouvrons un concours d’idées… pour aider notre ami OZY !

Moi, je vous soutiens à fond ; vous repartez comme Marguerite en cure de désintoxication. Vous n’emportez ni tire-bouchon ni litre de rouge. Vous pensez que vous pouvez y arriver.
Vous devenez abstème.

Votre compagne aussi. Ou pas. A vous de décider.
Vous arrêtez de vous en prendre aux braves gens. Vous les blessez. Ai encore en tête « j’abuse de votre crédulité ». Horreur absolue.

Personne ne pourra vous aider/aimer comme vous même pouvez/pourrez le faire.

Quand vous reviendrez, vous serez tout chose. Le petit Chose. De rien, vous rebâtirez un petit d’homme.

Je viens, bien malgré moi de vous faire double démonstration : tout d’abord, tout le monde s’en fout. Ensuite, en cas de guerre civile tout le monde se planque : trois courageux ici : JB, christiane et berguenzinc.

Et moi judas et ponce pilate vous trahissant. Et saint thomas demandant à vérifier.

Vous gardez vos potes, certes, mais dans une indifférence mortifère.

Enfin seul vous avez quelconque pouvoir sur vous-même.

en passant..... dit: à

‘tain, l’est en progrès le JC, on dirait du Boris Johnson, aussi GROS

Sergio dit: à

Il y a effectivement pas mal d’accents auvergnats dans sa physionomie, ce qui le rend inéluctablement supérieur aux autres hommes…

JC..... dit: à

ALERTE

« Le plus gros diamant brut n’a pas trouvé preneur aux enchères jeudi 29 juin au soir à Londres. Le prix de réserve de 70 millions de dollars pour cette pierre n’a pas été atteint : la proposition la plus élevée était de 61 millions de dollars.

Avec ses 1 109 carats, Lesedi La Rona, qui a la taille d’une balle de tennis, est le plus gros diamant découvert depuis plus de cent ans et le premier de cette taille à avoir jamais été proposé aux enchères.

Le record du plus gros diamant est toujours détenu par le légendaire Cullinan de 3 016,75 carats, découvert en 1905 en Afrique du Sud. Il avait été transformé en neuf diamants pour les joyaux de la Couronne britannique. » (Blublu News)

Il est grand temps de penser ….

Pablo75 dit: à

« Je suis dans une gare parisienne, mon pantalon retenu par une ceinture… »

Je croyais que la menace allait être que tu allais laisser tomber ton pantalon. Je suis déçu.

JC..... dit: à

Rose,
Vous êtes charmante… cependant j’ai entendu dire que vous aviez défiguré un compatriote en le mal-suçant…

la vie en cause dit: à

le silence des livres ça doit être trop évident…

Charles dit: à

Vu la gravité de mon geste, j’ai ajouté trois minutes.

Etait-il donc impossible d’écrire quelque chose d’intelligent sur Bonnefoy ?

Probablement que oui.

Désespérant.

Salauds. Tas de salauds. Vous êtes tous que des salauds.

Vous l’aurez voulu.

Le temps de baisser mon pantalon et …

Viva la muerte !

JC..... dit: à

Charles,
Vous êtes un honnête homme malgré vos absences tragiques ! A 20 Heures ce soir, tous les démocrates, tous les patriotes, tous les républicains, tous les candidats 2017 à la Présidence de la Raie Publique, baisseront leur pantalon.

Parlons de programmes, oublions les promesses politiciennes ! Examinons ce que nos outils peuvent faire, ou non ! …

Bonne nuit les petits choux ! …

guillaume dit: à

à 15 h 45 min

Drôle, pour une fois

Sergio dit: à

La gravité on peut rien y faire c’est neuf quatre-vingts-un…

Charles dit: à

JC….. dit: 30 juin 2016 à 17 h 38 min

Charles,
Vous êtes un honnête homme malgré vos absences tragiques ! A 20 Heures ce soir, tous les démocrates, tous les patriotes, tous les républicains, tous les candidats 2017 à la Présidence de la Raie Publique, baisseront leur pantalon.

Mais ça fait bien trente ans qu’ils le baissent ! Vous ne croyez tout de même pas que c’est avec ce genre de promesse d’ivrogne que vous allez me ramener à la vie ?

Levez-vous vites, orages désirés…banzaï !

Quand j’y pense, tous les poulets de Bonnefoy que je n’aurai pas plumés, ça me désole ; pour un peu, ça me ferait renoncer à mes noirs desseins.

Charles dit: à

Lire tout Bonnefoy et…

Dieux, quelle horreur !

Vienne, vienne la mort ! Que la mort me délivre !

Pablo75 dit: à

@ Coin du chercheur

Je clique sur ton lien, je vois « Jean-Pierre Bertrand – Le peuple Rimbaud », je me dis que vais surement apprendre quelque chose sur l’ami Jean-Arthur, et je lis:

« Le « peuple Rimbaud » et non le peuple « de » Rimbaud ou, pire, le peuple « chez » Rimbaud. C’est pour éviter une approche purement sémantique ou thématique que j’ai préféré ce titre qui annonce en effet une tentative de saisir la manière dont Rimbaud s’approprie, en poésie – en vers et/ou en prose – le sens commun du mot « peuple ». Le peuple Rimbaud désignerait, dans cette perspective, la construction qui se propose dans l’œuvre du poète de ce concept « holiste », comme disent les concepteurs de ce dossier, c’est-à-dire un concept dont le référent échappe à bien des égards à toute saisie et s’assimile avant tout à un processus rhétorique ainsi qu’à un usage « pragmatique ». »

Put…ain ! La même diarrhée verbale qui sévit en France depuis plus d’un demi-siècle ! Partout les mêmes encxleurs de mouches en plein vol !!

Je reviens donc en courant à l’autre Jean-Pierre Bertrand que je connaissais:

https://www.youtube.com/watch?v=AtnUvhtjBW0

MC dit: à

Bonnefoy, c’était pour moi la Librairie l’Envers du Miroir et Du Mouvement et de l’immobilité de Douve.
Je constate qu’il m’est impossible de répondre à Chaloux, la modération sucrant une référence peut etre téméraire à la Petite Chronique de l Académie Goncourt de 1929 de Léon Deffoux sur laquelle je m’appuyais pour montrer que le Journal des frères était jugé explosif, meme par des Jurés de l’Académie , et que Proust n’avait pu avoir accès à cette version complète, celle-ci étant sous-clés à la BN…
Deuxième essai.
MC

Coin du chercheur dit: à

Je n’ai pas prétendu imposer quoi que ce soit. Mais le sujet me semblait intéressant. Et la revue, digne d’etre connue.
Cdc

Janssen J-J dit: à

je me demande si Bonnefoy a jamais serré la pince d’alvin Toffler, car on sent dans leurs œuvres respectives beaucoup d’intuitions communes pour ne pas dire de fluides entre-influents poétiquement fictionnels, je pense notamment à leurs approches de la mort ressenties comme joyeusement libératrices.

Chaloux dit: à

M. Court, pas vu votre lien, mais souvenons-nous que Proust fut à plus d’un titre intime avec les Daudet, avec lesquels Edmond entretenait un lien quasi familial. La conversation à Champrosay devait avoir le même ton de liberté, les mêmes couleurs, les mêmes coulées que le Journal, la même pente, souvent douteuse mais unique. Il serait étonnant que Proust n’ait pas questionné et qu’on ait refusé de lui répondre. Il faut sans doute compter avec cette connaissance orale.

comme c'est drôle dit: à

C’est la fête pour la retraite de Charles ?

la vie en cause dit: à

les mouches elles renaissent pas après au moins ?

Widergänger dit: à

Pauvre chaloux ! Il n’a toujours pas compris que Proust avait tout inventé comme il sait les faire les pastiches dans La Recherche. Il nous joue les érudits du trente-sixième dessous. Quelle misère !

Chaloux dit: à

Alba n’a toujours pas compris qu’il ne faut attaquer qu’à bon escient. même ça, ce flan l’ignore.

Chaloux dit: à

Sans compter qu’Alba ignore également tout de la réflexion de Proust sur le pastiche. Ce pauvre pion de collège ne sait que gloser jusqu’à l’absurde sur ce qu’il a entendu dire, sans rien jamais qui relève d’une lecture singulière ni même d’une lecture tout court.

Widergänger dit: à

T’es un pauvre plouc, mon chaloux ! Un plouc prétentieux et comique.

Chaloux dit: à

Alba, la plus chétive mortadelle en sait davantage que toi. Même en matière d’insultes.

la mort en sursis dit: à

on nous annonce une grande bouffe d’hyménoptères à Lagrasse des 4 au 12 août prochains : du beau linge en sperpective, Bilner, Moucheron, Bassoul, Paubry, Ghanus, Valonf. A pas banquer. wwwlamaisondubanquet.fr

Charles dit: à

Widergänger dit: 30 juin 2016 à 21 h 22 min

Pauvre chaloux ! Il n’a toujours pas compris que Proust avait tout inventé

Je ne crois pas que c’est à ce genre de conclusion que tendait naguère l’étude de George D. Painter. En quoi précisément Proust est-il un inventeur ? Comment définir ses « inventions » ? C’est le genre de recherche où même les plus avisés critiques se cassent les pattes. Et puis, l’invention pure est-elle à la portée des humains, eussent-ils du « génie » ? Dieu seul invente vraiment, et Dieu, comme on sait, n’existe pas.

Charles dit: à

Chaloux dit: 30 juin 2016 à 21 h 42 min

Sans compter qu’Alba ignore également tout de la réflexion de Proust sur le pastiche.

Le pastiche est en effet un excellent exemple de l’invention…qui n’en est pas une.

Sergio dit: à

Ha les pions ça c’était bien on savait jamais s’ils allaient les mettre vraiment au non, les heures de colle…

Haprès on finit faussaire et joueur de poker !

Janssen J-J dit: à

(En toute Bonnefoy) – Quand je suis contrôlé dans la rue à cause de mon apparence vestimentaire tenue pour ‘suspecte’, ce qui m’arrive assez souvent, je sais que je n’ai pas à demander un récépissé dont on vient d’enterrer le projet aujourd’hui, (et que l’agent d’Alliance, fort de cette nouvelle reculade, me rirait au nez). Mais j’ai quand même toujours le loisir de prendre mon stylo pour noter le numéro d’identification que porte le fonctionnaire sur son uniforme, attitude qui le fait beaucoup moins rire… En général, il laisse tomber, grâce à l’effet d’autorité produit par la bonne mémorisation du son « numéro matricule » à 7 chiffres. Et si je n’ai pas le temps de le noter ou de le mémoriser, je lui demande toujours : « laissez moi retenir votre numéro de RIO (du référentiel des identités et de l’organisation) institué par l’arrêté du 24 décembre 2013 toujours en vigueur, lui. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028387708&dateTexte=&categorieLien=id
Croyez en mon expérience, ça en jette, et c’est en général vraiment très dissuasif ! J’invite tous mes concitoyens et concitoyennes de la RDL souvent confrontés au même drame, à résister à l’oppression policière dans la rue par ces armes élémentaires de la légalité républicaine.

Widergänger dit: à

Mais si, Dieu existe, je l’ai rencontré, c’est moi !

la vie dans les bois dit: à

« Yves Bonnefoy, naissance à l’écriture

Daniel Lançon signe l’étude la plus complète parue à ce jour sur ce poète, prosateur et essayiste d’une fécondité remarquable »

« Le jeune étudiant à la Faculté des sciences de Paris – classes de mathématiques spéciales, de mécanique générale, de philosophie générale et logique – se trouve donc singulièrement placé: tant ses réflexions de philosophe des sciences que ses goûts (poétiques et artistiques) le placent devant la nécessité de tenter une redéfinition du réel qui, dix ans plus tard, et après de nombreux détours, notamment le détour de tentatives de récits, le mènera à son premier recueil, Du mouvement et de l’immobilité de Douve (1953), dont il n’est pas surprenant que la figure principale, Douve, soit indéterminée au point qu’il n’est pas possible de dire avec certitude quel est son véritable statut (femme? défunte? double du sujet? etc.). »

http://www.letemps.ch/culture/2014/07/04/yves-bonnefoy-naissance-ecriture

la vie dans les bois dit: à

Avec cette locution:  » perambulans in Noctem », qui figure en titre d’un recueil et à la suite de  » Ensemble encore », recueil paru presque en même temps que  » l’écharpe rouge », j’aime penser que Yves Bonnefoy entre dans une nuit, nous la fait approcher au bord, d’où les terreurs et les ténèbres peuvent être absentes.

Magnifique.

Widergänger dit: à

Mathilde Bonnefoy, sa fille, est intéressante aussi. Elle s’est occupé d’un film sur Snowden et a remporté un prix. Ce qu’elle dit des services secrets français et américains est très inquiétant pour nos libertés.

Pablo75 dit: à

@ Janssen J-J

« Quand je suis contrôlé dans la rue à cause de mon apparence vestimentaire tenue pour ‘suspecte’, ce qui m’arrive assez souvent… »

Tu pourrais nous dire comment tu t’habilles, pour savoir ce qu’est une tenue vestimentaire suspecte en France en ce moment?

Pablo75 dit: à

@ la vie dans les bois

« Le jeune étudiant à la Faculté des sciences de Paris – classes de mathématiques spéciales, de mécanique générale, de philosophie générale et logique – se trouve donc singulièrement placé: tant ses réflexions de philosophe des sciences que ses goûts (poétiques et artistiques) le placent devant la nécessité de tenter une redéfinition du réel ».

Rien que ça: à 20 ans, Mr. Bonnefoy, grâce à ses compétences scientifiques et artistiques, se sent obligé d’essayer de redéfinir le réel !

Entre le culot d’acier des faux poètes français qui ont trop lu Mallarmé, et la bêtise la plus crasse des professeurs de littérature qui sévissent à l’université dans ce pays, on peut dire et écrire n’importe quoi sans que personne s’en émeuve – comme l’avaient déjà montré de façon defintive Jean Bricmont et Alan Sokal en 1997 dans leur hilarant (et accablant pour la France) « Impostures intellectuelles ».

Et qu’est-ce qu’il trouve notre humble Mr. Bonnefoy quand il se voit « devant la nécessité de tenter une redéfinition du réel »? Dix ans après il nous montre l’état de ses recherches. Dans « Du mouvement et de l’immobilité de Douve » (1953) on ne sait pas qui est Douve: « femme? défunte? double du sujet?  » Génial, non?

Depuis 1953 le réel était redéfinit et personne s’en était aperçu !!

Reste un gros doute: l’humble Mr. Bonnefoy aura osé envoyer son livre à Einstein, Niels Bohr, Wolfgang Pauli, Werner Heisenberg, Louis de Broglie, ces gros spécialistes du réel, pour leur annoncer la grande nouvelle?

La capacité infinie à délirer des intellectuels français sera toujours pour moi un vrai mystère.

la vie dans les bois dit: à

« Le jeune étudiant à la Faculté des sciences de Paris – classes de mathématiques spéciales, de mécanique générale, de philosophie générale et logique – se trouve donc singulièrement placé: tant ses réflexions de philosophe des sciences que ses goûts (poétiques et artistiques) le placent devant la nécessité de tenter une redéfinition du réel ».
ceci est extrait d’un article de D. Lançon, présenté un exégète de l’œuvre poétique d’Yves Bonnefoy.

la vie dans les bois dit: à

« ceci est extrait d’un article de D. Lançon »
non par « de », mais article consacré à cette exégèse.

Widergänger dit: à

Pablo75 dit: 1 juillet 2016 à 0 h 51 min
C’est surtout ta bêtise, mon pauvre ami, qui est un mystère insondable !

renato dit: à

Il y a de bon que les caricatures suscitent le rire… Bien, nous avons un Blanc et un Auguste, mais, Compte tenu que dans leur vol ils n’arrivent jamais à passer le niveaux des pâquerettes, qui est le Blanc et qui l’Auguste?

jjjanssen dit: à

costume cravate catholique et capuche sporstwère en pilou musulman, sur tgument albinos et yeux bridés, je reconnais que pour un fonctionnaire de police moyen, ça craint. Mais enfin, ce sont des paramètres qui ne devraient pas entrer en ligne de compte, pas vrai, Nérudah57 ?

la vie dans les bois dit: à

lu le tweet: « Pour saluer Alvin Toffler, auteur du « Choc du futur » qui avait anticipé la révolution numérique dès 1970″
hum, un prophète qui délivre ses dernières prédic(a)tions depuis Bel Air, LA.
Et qui aurait voulu ressembler à J. Steinbeck…

La réalité des conserveries de Monterey, en moins ?

Chaloux dit: à

Houellebecq s’approche tout doucement du jugement qu’on peut porter sur ses livres : »Complètements cons et plutôt mal écrits ». Notre ère de garçons-coiffeurs a le grand écrivain -et l’idéologue- qu’elle mérite. Quant à ses photos, elles ne déparent pas le reste. Cela dit, impossible de lui en vouloir : s’il est devenu le miroir objectif de troupeaux consentants, il n’y est pour rien.

bérénice dit: à

resté vivant

ce pourrait devenir le titre d’un roman autobiographique à la Maylis de Kerangal post attentat à grand renfort de sirènes de transfusion de membres déchiquetés de larmes et de sang et qui pourrait satisfaire nos imaginaires de vampire assoiffés de sensations nouvelles mais purement littéraires à distance supposée du toujours probable sinistre.

gontrand dit: à

Je sympathise avec le Pablo75 de 0h51…

bérénice dit: à

Finalement Boris Johnson fut un peu plus dangereux que notre grand blond avec une chaussure noire. Il est vrai que pour comprendre les enjeux européens il est nécessaire de posséder au moins un niveau bac+4 à moins d’une pédagogie efficace et non mensongère en campagne, quelle stupidité cupide et sans savoir d’ailleurs finalement si l’électeur moyen y perdra, le Royaume désuni n’a pas perdu en bourse , autre best seller de l’été.

Pablo75 dit: à

@ la vie dans les bois

« ceci est extrait d’un article de D. Lançon, présenté un exégète de l’œuvre poétique d’Yves Bonnefoy.

« ceci est extrait d’un article de D. Lançon »
non par « de », mais article consacré à cette exégèse. »

Ça a l’air de moins en moins clair ton truc…

Phil dit: à

Bérénice, malgré son bac plus quinze Attali reste incapable d’expliquer l’interdiction de la banane des canaries en Europe. Il nous faudra se coltiner encore longtemps la compagnie de primates à la boris johnson.

Pablo75 dit: à

@ la vie dans les bois

« Pour le 0h51, comme pour tous ceux ici, qui les cojones grosses comme des melons »

Tu peux m’expliquer la relation entre « los cojones » et la fumisterie de ceux qui à 20 ans se sentent obligés d’essayer de redéfinir le réel?

Ross dit: à

Houellebecq remet ça avec la Bible qualifiée de con?(twit) Il l’avait déjà dit à propos de l’islam. On devrait lui offrir un dico des synonymes, histoire d’élargir son vocabulaire. Dites moi si je me trompe ou il a meilleur aspect.

Vais essayer de me guérir avec Yves Bonnefoy de la perspective de passer deux mois sans RDC! Ha ça va être long !!!ça me manque déjà.

Pablo75 dit: à

@ Widergänger

Sache que quand je parle de professeurs de littérature ou des intellectuels français, je ne parle pas de toi. Ne te sens pas obligé de réagir pour montrer à tout le monde que tu te prends pour un membre important de l’élite intellectuelle française.

Toi tu n’es qu’un pervers à la petite semaine, un maso qui a trouvé l’endroit idéal pour recevoir gratuitement des baffes, que tu sais exciter comme personne.

Ça c’est ton grand plaisir dans la vie: te vautrer dans ton inavouable masochisme d’incompris, te tortiller devant tout le monde sous les gifles que tu reçois ici chaque jour après les avoir excitées avec ta technique infaillible: l’émission constante de cxnneries colossales.

Charles dit: à

 » La Bible, c’est complètement con mais c’est bien écrit « , déclare plus précisément Houellebecq à Valérie Abecassis.

Est-il absolument nécessaire de faire un sort à de pareilles inepties, même (et surtout, soyons charitables) proférées par un de nos meilleurs romanciers (mais si, mais si)? Quelle pertinence peut bien avoir l’épithète « complètement con » appliquée à une des sommes religieuses les plus importantes de l’humanité ? Autant l’appliquer aussi à l’ensemble des récits de la mythologie gréco-latine, aux traditions bouddhistes, hindouistes, shintoïstes, au Coran, etc. Quant à la question de savoir si c’est « bien écrit », je suppose que Houellebecq connaît aussi peu l’hébreu ancien que la plupart d’entre nous et qu’il a lu la Bible dans des traductions de traductions. Alors, quel texte au juste est « bien écrit » ? C’est étrange qu’un personnage capable de sortir d’aussi considérables sottises soit capable d’écrire d’aussi bons romans.

D. dit: à

Dans à peine plus dun an : référendum Frexit, puis détachement définitif d’avec l’alcoolique notoire placé à la tête de l’UE sans aucun suffrage direct. Patience, donc.
L’Allemagne pourra toujours remplacer la France par la Turquie… ouarfff.

guillaume dit: à

Yo,le monde, et les gifles : titre du prochain roman de pablito-a-parlé

guillaume dit: à

« des traductions de traductions »

les traduc de pablo : les meilleures

En attendant la RDT dit: à

Autre temps, autres moeurs, autres pratiques médiatiques aussi.
Pourrait-on imaginer, aujourd’hui, ce que Balzac dirait au journaliste du Parisien venu l’interviewer dans sa maison de la rue Raynouart ? Ou bien Flaubert au correspondant de FR3 Normandie à Croisset ? Le marquis de Sade au critique des Inrockuptibles dans sa cellule de Charenton ? Ou, plus près de nous, Jean Genet à RFI, après les derniers attentats de Paris ? Ou Mauriac à Télérama…

En attendant la RDT dit: à

Ce matin, Marguerite Duras, en vacances à Trouville, a publié sa première chronique dans Libération, titrée l’Eté 2016 :

« Donc, voici, j’écris pour Libération. Je suis sans sujet d’article. Mais peut-être n’est-ce pas nécessaire. Je crois que je vais écrire à propos de la pluie. Il pleut. Depuis le 15 juin il pleut. Il faudrait écrire pour un journal comme on marche dans la rue. On marche, on écrit, on traverse la ville, elle est traversée, elle cesse, la marche continue, de même on traverse le temps, une date, une journée et puis elle est traversée, cesse. Il pleut sur la mer. Sur les forêts, la plage vide. Il n’y a pas les parasols même fermés de l’été. Le seul mouvement sur les hectares de sable, les colonies de vacances. Cette année ils sont très petits, il me semble. De temps en temps les moniteurs les lâchent sur la plage, cela afin de ne pas devenir fous. Ils arrivent en criant, ils traversent la pluie, ils courent le long de la mer, ils hurlent de joie, ils se battent avec le sable mouillé. Au bout d’une heure ils sont inutilisables, alors on les rentre, on les fait chanter Les lauriers sont coupés. Sauf un qui regarde. Tu ne cours pas ? Il dit non. Bon. Il regarde les autres chanter. On lui demande : tu ne chantes pas ? Il dit non. Puis il se tait. Il pleure. On lui demande : pourquoi tu pleures ? Il dit que s’il le disait on ne comprendrait pas ce qu’il dirait, que ce n’est pas la peine qu’il le dise. Il pleut sur les Roches noires, les coteaux argileux des Roches noires, cet argile partout percée de sources douces et qui peu à peu avance, glisse vers la mer. Oui, il y a des kilomètres de ces collines d’argile sorties des mains de Dieu, de quoi construire une cité de cent mille habitants, mais voilà, pour une fois, non, ce n’est pas possible. Il pleut donc aussi sur le granit noir et sur la mer et il n’y a personne pour voir. Sauf l’enfant. Et moi qui le vois. L’été n’est pas arrivé. A sa place, ce temps qu’on ne peut pas classer, dont on ne peut pas dire quel il est. Dressé entre les hommes et la nature il est une paroi opaque faite d’eau et de brouillard. Qu’est-ce que c’est encore que cette idée, l’été ? Où est-il tandis qu’il tarde ? Qu’était-il tandis qu’il était là ? De quelle couleur, de quelle chaleur, de quelle illusion, de quel faux-semblant était-il fait ? »

guillaume dit: à

@10h56
c’est bien sûr tiré de « L’été 80 »
même s’il pleut en ce moment à Trouville

Widergänger dit: à

C’est bien ce que je dis, mon pauvre Pablocito, ta bêtise est un mystère insondable…!

Delaporte dit: à

«Saint Paul a été l’une de mes grosses influences pour Rester Vivant. La Bible, c’est complètement con mais c’est bien écrit.»

Intéressante « confession » de Houellebecq, qui ne veut pas dire grand chose sauf que la religion est toujours un problème pour lui. Avoir écrit « Soumission » n’a pas réglé ce problème, qui ne sera peut-être liquidé que lorsque Houellebecq nous aura annoncé qu’il a l’intention de se faire moine…

MC dit: à

Peut-être fait-il simplement allusion à la matière poétique issue de la Bible, et il y a en effet de quoi dire, du Cantique des Cantiques à Booz endormi, d’Ezéchiel aux Mages, de la Genèse à Eve, pour ne citer que ces cathédrales poétiques là…

guillaume dit: à

Jibé 11h37

Cool!

(« J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. (…).
Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible » Albert Camus L’été (1954)

Widergänger dit: à

Le Royaume-Uni au bord du chaos, titre Le Monde.
On l’avait dit dès vendredi dernier. Et on en est qu’au commencement, du chaos.

En attendant la RDT dit: à

En juin 40, le Royaume Uni s’est retrouvé au bord du chaos, WGG, il a finit par triompher du nazisme.
Cependant, le silence de la reine m’inquiète…

la vie en cause dit: à

Les droits fondamentaux des démocraties sont bien un sacré problème pour les populistes halors…

la vie en cause dit: à

la pierre peut bien rouler sans ciel de plomb d’toute façon elle est déjà lourde

guillaume dit: à

« Cependant, le silence de la reine m’inquiète… »
il paraît qu’à je ne sais plus quelle occasion post brexit, elle a blagué disant qu’elle était toujours là

Delaporte dit: à

La classe politique britannique, tous bords confondus, est dans un tel état de dissolution dû au Brexit, qu’il vaut mieux que la reine reste silencieuse, de peur d’en rajouter à la déliquescence !

la vie en cause dit: à

commèroration, elle parlait pas du Kairos elle en a vu d’autres

Delaporte dit: à

« disant qu’elle était toujours là »

La reine peut blaguer, et dire qu’elle est toujours là, elle ; le problème, c’est que c’est son royaume qui est en train de se faire la malle…

rose dit: à

Zem dit: 1 juillet 2016 à 11 h 39 min sur RDC

c’est juste comme ça les hommes, et juste comme ça les femmes (dit avec le minimum de tendresse que je puisse recycler) : vous au comptoir, nous aux fourneaux.

On fatigue à la longue : un homme le dit fort bien avec renato corsi en homme dans Folles de joie, molles de foi, geôles de loi, pôles de quoi ?
Et Valeria Bruni Tedeschi est incandescente ! (en femme, je le précise) (et comme c’est trop beau d’pitre incandescente non ?). Non ?

rose dit: à

beau d’pitre

beau d’être

pfffft

Widergänger dit: à

Filiations intéressantes :

Dans la traduction latine du Grand Commentaire d’Aristote d’Averroès, le terme intentio traduit l’arabe ma’na (معنى). Mais le terme ma’na a un spectre très large qui recouvre plusieurs termes grecs :λόγοϛ, νόημα, διάνοια, ἔννοια, θεώρεμα, πρᾶγμα. Le terme latin intentio traduisant ma’na a donc autant de significations. Le problème est que les scolastiques, notamment Thomas d’Aquin, ont exploité théoriquement la polysémie d’intentio et, jusqu’à un certain point, fondé sur elle, aux confins de la psychologie, de la noétique (pensée), de la logique et de l’optique les notions d' »intentionnalité », d' »être intentionnel », voire de « réalité » ou de « chose » intentionnelles, que l’on retrouve dans la psychologie moderne depuis Franz Brentano, qui fut notamment le professeur de Edmund Husserl et de Sigmund Freud.

Par ailleurs, le terme ma’na (معنى) (l’esprit, la pensée) chez Averroès a été interprété par Leibniz dans sa Théodicée en tant qu’Esprit universel comme un « monopsychisme », version médiévale pour lui de la doctrine stoïcienne d’une « âme commune absorbant toutes les autres » qui équivaut, comme il le souligne encore dans ses Considérations sur la doctrine d’un Esprit universel unique (1702), à la négation du fait de conscience et au rejet de toute dimension personnelle de la pensée. Or, Lacan se réclamera précisément de la doctrine de l’esprit unique chez Averroès pour contester le Cogito de Descartes en affirmant que quelque chose pense en nous lorsque nous pensons mais qui ne fait pas de nous un Sujet pensant comme dans le Cogito.

À cela il faut ajouter que le « décentrement du sujet » impliqué par la doctrine d’Averroès sera reprise par Martin Heidegger, élève de Edmund Husserl, que la dissertation de Franz Brentano De la signification multiple de l’étant chez Aristote (1862), qu’ il avait reçu en cadeau dès 1908, avait éveillé son intérêt pour la question du sens de l’Être.

C’est ça l’Europe de la pensée, mes petits chéris…

guillaume dit: à

Delaporte dit: 1 juillet 2016 à 14 h 09 min

Possible passer outre ce (un) référendum? ce ne serait pas lapremière fois

guillaume dit: à

Delaporte dit: 1 juillet 2016 à 14 h 09 min

elle n’a pas le droit d’en dire quoi que ce soit officiellement de toute façon

la vie en cause dit: à

le royaume uni des tabloïds c’est combien de tiers ?

Widergänger dit: à

À cela il faut encore ajouter que Heidegger continuera à se réclamer du nazisme même après la guerre.

Pablo75 dit: à

« Le Royaume-Uni au bord du chaos, titre Le Monde. »

Une fois de plus Le Monde-La voix de son maître confond ses désirs avec la réalité. ¿La preuve? Toutes les bourses montent, et l’anglaise de 1,20 %.

Qui avait dit qu’elle s’effondrerait? Depuis lundi elle ne fait que remonter en flèche.

la vie en cause dit: à

que des leaders radio paris vous dit

Widergänger dit: à

Ce bêtasson de Pablocito n’a pas compris que la bourse n’était pas le critère envisagé par Le Monde, et la remontée de Wall Street ne contredit pas le chaos du Royaume-Uni mais le confirme…

MC dit: à

Peut-on etre sur que Thomas d’Aquin savait ce que nous savons, que son Aristote lui venait pour partie d’Averroès? Auquel cas ce qui est présenté ici pourrait etre pour partie une brillante reconstruction a posteriori.
Je me trompe peut-être, mais Il ne me parait pas que Freud ait eu, par ailleurs, beaucoup d’atomes crochus avec Brentano…Voir là dessus Le Ridder.

JC..... dit: à

Soyez pas clons, galopins !

L’Angleterre se porte à merveille ! Elle est libre et clouillue ! Vous allez voir dans un an !!!

Celle qui fait la fière mais n’impressionne plus personne et se disloque par manque de clarté, de lucidité, de courage… c’est notre bonne vieille Europe, complètement nikée par la divinité suprême : la lâcheté politique !

Widergänger dit: à

L’élection présidentielle autrichienne invalidée

Widergänger dit: à

MC dit: 1 juillet 2016 à 15 h 13 min
Possible, Court.
Mais Thomas d’Aquin avait son propre texte d’Aristote.

Le texte aristotélicien que commente Averroès est sacrément disparate. C’est un texte arabe en partie aussi traduit d’un commentaire d’Aristote par Thémistius, ce qui fait du Commentaire d’Averroès un surcommentaire, un peu comme sur la Rdl en somme…

Widergänger dit: à

Freud a quand même eu Brentano comme professeur. L’idée d’intentionnalité en psychologie est un concept qui définit une conscience. C’est un concept nécessaire. Atome crochu ou pas.

Delaporte dit: à

Il ne faut pas confondre un pays avec ses élites. Actuellement, au Royaume uni, celles-ci donnent une très mauvaise image, on a l’impression d’être dans une sorte de vieille pétaudière post-Brexit. Reste seulement une belle nation, qui a montré déjà qu’elle savait renaître de ses cendres.

Widergänger dit: à

Les deux candidats avaient été départagés par les votes par correspondance, dépouillés le 23 mai. En tête à l’issue du dépouillement des urnes dimanche soir, M. Hofer avait finalement été devancé de 30 863 voix, selon les résultats officiels parus le 1er juin.
« Les élections sont le fondement de notre démocratie » a estimé le président de la cour constitutionnelle, Gerhart Holzinger, pour justifier une décision spectaculaire qui va sonner comme un nouveau coup de tonnerre dans le ciel européen. « La garantie de ce fondement est notre devoir. […] Il n’y a ni perdant ni gagnant. Notre décision ne doit servir qu’un seul but : renforcer la confiance en notre Etat de droit et par là même en notre démocratie. »
Ni fraude ni manipulation du scrutin du 22 mai n’ont été diagnostiquées par les juges de la plus haute juridiction du pays, mais une accumulation de négligences dans le dépouillement des urnes et des votes par correspondance qui entachent la validité du résultat. L’enquête et les auditions de la Cour ont permis de confirmer que plusieurs dizaines de milliers de bulletins provenant du vote par correspondance avaient été dépouillés de façon irrégulière, soit en dehors des heures légales, soit par des personnes non habilitées, une pratique jusque-là largement tolérée.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/07/01/l-election-presidentielle-autrichienne-invalidee_4961933_3210.html#fx84cWovlfu87ya2.99

JC..... dit: à

Historiquement l’Angleterre, modèle pour les Porquerollais autres iliens magnifiques, est « souveraine » …. et nous devons rendre hommage à ce peuple qui malgré des erreurs reste une merveille de solidarité inégalitaire !

Sergio dit: à

Houi ben le réel moi i m’a redéfini et pas bien, hein ! Je vais i en recoller une ça y refera revoir…

guillaume dit: à

« une merveille de solidarité inégalitaire »
pas mal vu, pour une fois

Widergänger dit: à

« Souvreaine », c’est peut-être un peu vite dit, car si Boris Johnson n’a pas été nommé Prime Minister, il paraît que c’est en grande partie à cause de l’oncle Sam…

guillaume dit: à

Widergänger dit: 1 juillet 2016 à 15 h 11 min
« Ce bêtasson de Pablocito n’a pas compris que la bourse n’était pas le critère envisagé par Le Monde, et la remontée de Wall Street ne contredit pas le chaos du Royaume-Uni mais le confirme… »

la livre sterling s’effondre

Widergänger dit: à

Il est clair qu’on ne peut guère se fier au bêtasson de Pablocito…

JC..... dit: à

La valeur d’une monnaie n’est que le témoignage de la confiance qu’on peut lui accorder

…. Vous avez à la Renaissance une reconnaissance de dette des Rothschild d’Angleterre ou des Sforza de Toscane….

Etes vous inquiet ?

Bisous : n’oubliez pas d’être lubriques avec vos compagnes, elles adorent cela !

radioscopie dit: à

Ce Widergänger pourrait, par antithèse, s’appeler Mauvaisefoy.

JC..... dit: à

Une connaissance imparfaite de la codification sociale, affective, politique, de la démocratie anglaise ne doit JAMAIS nous faire oublier, nous conduire à méjuger, nous inciter à tempérer, notre amour pour les petites anglaises que nous pouvons (par nos actions enthousiastes) attacher au Continent honni !

A bas l’Europe parasitaire à la Merkel !
GOD SAVE THE QUEEN !!!

JC..... dit: à

Quittons nous, définitivement, il fait si beau ! sur une question fondamentale :

« Pour quelle ignoble raison, la force devrait céder au droit ?! »

N’allez pas chercher Heidegger, c’est plus simple …

Pablo75 dit: à

@ Widergänger

Qu’est-ce que tu es nul, mon Dieu!!

Tu as déjà vu un pays en proie au chaos politique dans lequel la bourse monte?

Tu es vraiment l’étalon-bêtise parfait. Si on veut savoir si une idée est idiote il suffit de savoir si tu la défends. Tu es le cxn de base idéal: tu avales tout, même les choses les plus illogiques, sans aucune réflexion, si cela te permet de faire l’exhibitionniste en les vomissant ici, le seul endroit qui te reste au monde pour oublier ta vie pathétique de raté répugnant.

JC..... dit: à

« le seul endroit qui te reste au monde pour oublier ta vie pathétique de raté répugnant. »

Raté répugnant moi-même, je remercie Pierre Assouline pour son action humanitaire en faveur des ratés répugnants ! Sa geste est belle.

Où irions nous, sans la RdL, grands dieux !?et Passou ?… atroce vision d’un juré vieillissant, une grappa à la main …

On ne rit pas ! …

Sergio dit: à

C’est compliqué, cela, être beaucoup nul… Passeque en fait, on est sur une asymptote à zéro, nichteware ? Mais çui qui est sur le zéro lui-même il est nul, forcément, mais il est que nul, ni trop ni trop peu ; et s’il est que nul, ben il l’est moins que son copain sur l’asymptote, qui lui l’est beaucoup, et pourtant il a pas encore atteint la nullité !

Faut redéfinir aussi la nullité, quoi… Finalement ça sera pas son dernier bouquin, à l’Auvergnat qui sans façons…

Sergio dit: à

JC….. dit: 1 juillet 2016 à 16 h 35 min
son action humanitaire en faveur des ratés répugnants !

Houi ; i faudrait une carte, de raté répugnant, sinon on peut pas le prouver, et éventuellement une demi-part à l’IRPP…

Pablo75 dit: à

Pour avoir la carte de raté répugnant il faut avoir la gueule de Widergänger (il suffit de taper Michel Alba sur Google pour la voir – les plus courageux peuvent la télécharger et l’agrandir, à ses risques et périls).

Ils comprendront enfin pourquoi Widergänger passe ses journées ici depuis des années à poindre des insanités à la chaîne.

Pablo75 dit: à

…à leurs risques et périls…

la fille à la voilette dit: à

@Pablo 75 16h29. Vous semblez si intelligent, monsieur, que cela frôle l’indécence.

guillaume dit: à

pablo personne ne doute de votre intelligence supérieure- vos insultes et baffes à l’appui de vos posts ne permettent pas d’en douter
d’ailleurs même vos connaissances financières sont impressionnantes
British Pound Down Against Euro and Dollar (poundsterlinglive)

MC dit: à

Oui, W ,c’est bien ce dont je croyais me souvenir pour Thomas d’Aquin.
En effet, l’Aristote d’Averroès devait fatalement etre corrompu, et buter sur les genres théâtraux. Corneille atteste pourtant de sa présence en Occident losqu’il le cite en tant qu’auteur à très bon escient dans la Préface de Don Sanche d’Aragon : « Averroès dit que la Tragédie est un Art de louer. » Curieuse référence provenant sans doute d’un commentaire de la Poétique particulièrement érudit.
Il faudrait voir ce que vaut la thèse de Renan sur Averroès également. Qu’il le tire à lui est inévitable, qu’il se trompe n’est pas pour autant démontré…
MC

la fille à la voilette dit: à

@ Pablo mon post,sensiblement le même que celui de Guillaume 17h35 , est pris dans les filets de la modération, ce que je regrette.

berguenzinc dit: à

Pour avoir la carte de raté répugnant il faut avoir la gueule de Widergänger (il suffit de taper Michel Alba sur Google pour la voir – les plus courageux peuvent la télécharger et l’agrandir, à ses risques et périls).

ignoble! infâme…la chasse au faciès….si vous voyiez mon c;ul vous seriez devant votre reflet sans aucun doute. Vous êtes un fâcheux, un importun, un malotru,un malappris, un fesse-mathieu ! Alba,je le connais, c’est un bon type. Vous c’est Pabeau Picassiette;

serviteur.

Sergio dit: à

Les baffes ça serait possible, avec les imprimantes 3D ! Y a des gars qui tendraient la joue gauche à leur écran…

berguenzinc dit: à

bien des gus ici ont un à-priori très suspect à l’endroit d’Alba. Je peux d’autant plus le dire que nous feraillâmes naguère et d’importance !
Non,ce qui vous gratte le fondement,c’est qu’il a une vraie,et solide culture,très lièe sans doute au judaïsme, au pilpoul. Il a une culture immense et une humanité inquiète qui avait,en 2010, lorsqu’il vint dans mon cours d’histoire au Collège Georges Rouault, subjugué mes élève,pourtant,sacrément « costauds »,mômes du XIXème arrt. donc longue vie à Alba, le meilleur parmi tous.

ah oui, dernière précision: je suis moi aussi une petite m;erde de prof de collège et j’ose flatuler près des monsieurs d’la faculté..pardon, messeigneurs de mon oultrecuydance

guillaume dit: à

17 h 57 min

bravo

berguenzinc dit: à

hop !!! parti! a pus! ouin ! ouin ! je l’dirai à la maîtresse!

hihihi z’ont pas aimé, les Hamas-miette ….

berguenzinc dit: à

en plus , je suis de…bonne foy….ahahahahahaha elle est neuve , celle-là.

gontrand dit: à

Il est complètement absurde de parler de « chaos » au Royaume Uni une semaine après le référendum, alors que le pays doit changer de premier ministre et qu’aucune démarche, encore moins de négociation, de sortie n’a commencé! Attendons la formation du prochain gouvernement et le début des négociations pour avoir une idée de l’avenir…

gontrand dit: à

« longue vie à Alba, le meilleur parmi tous. »

Pourrait-il entrer dans le gouvernement du « meilleur d’entre nous », Alain Juppé? Un gouvernement des meilleurs, ça aurait de la gueule…

Janssen J-J dit: à

c’est un peu bête à dire, mais j’ai commencé à me rehausser dans une certaine estime à de Gaulle qui m’avait toujours indifféré comme écrivain, militaire et politique, le jour où j’ai lu sa biog. en trois tomes par Lacouture qui nous l’avait rendu plus familier. Ce journaliste écrivait trop vite, sa plume était trop légère et dilettante, il inventait beaucoup, mais il est resté grand et impeccable dans ses combats pour la décolonisation du monde. Quant à son Mauriac, ce ne fut pas non plus la meilleure chose au monde, pas plus que ses Montesquieu et Montaigne. Il ne comprit à vrai dire jamais grand chjose au Bordelaisis de la grande Aquitaine d’Aliénor, à la différence d’un Guillebaud. Paix à son âme quand même, et hommages à Simone.

Phil dit: à

La négociation…pour bien faire, il faudrait un Talleyrand.

Widergänger dit: à

Merci, mon bon Berguenzinc, je vois que tu files à tout berzinc comme avant ! Longue vie à toi aussi. Tu m’es très cher, tu le sais, malgré ta folie, malgré ma folie, malgré nos folies à tous.

Tu sais, faut pas te formaliser parce que les habituels ploucs s’en prenne à mon statut de prof de collège pour montrer leur mépris. Leur mépris n’est que du ressentiment de la plus basse engeance du monde. Tous ceux qui me connaissent vraiment savent combien je ne correspond pas du tout à un tel statut (même mes collègues me le disent et s’étonnent que je sois parmi eux, dernièrement aussi ma chef d’établissement mais avec un sens un peu différent, voulant dire que j’étais un peu trop cultivé parfois pour certains élèves qui décrochent de mes cours et que je ne m’en aperçois pas forcément, ce qui n’est pas tout à fait faux, mais d’autres m’en sont si reconnaissants, les plus brillants d’entre eux qui vont parfois à Louis Le Grand en Seconde) et combien je suis quelqu’un de gentil, de profondément bon qui, comme tous les êtres bons et gentils, ne rencontrent sur leur passage que des gros crons qui adorent le crucifier comme la bêtise adore rabaisser ceux qui leur sont foncièrement supérieurs par leur être même. J’ai toujours pensé d’ailleurs, comme Gérard de Nerval, que j’étais une forme de réincarnation du Christ…

Widergänger dit: à

En lisant Averroès, je pensais aussi que le concept d' »illimité » et de « pastout », chez Lacan, dont se sert Jean-Claude Milner dans son bouquin sur Les penchants criminels de l’Europe démocratique pour montrer comment le caractère « illimité » de l’Union Européenne vient butter contre l’identité juive comme ce qui toujours limitera l’illimité et par là met éternellement les Juifs face à ce défi de l’illimité pour réussir à survivre dans un monde qui désire et désirera toujours les éliminer pour rendre possible l' »illimité », — eh bien ces concepts lacaniens viennent en droite ligne du Grand Commentaire d’Averroès sur le De anima d’Aristote. C’est dire combien Averroès est un penseur important aujourd’hui pour penser la crise européenne.

Phil dit: à

Le premier signe de décadence du Royaume Uni est son prince héritier, qui malgré le couple smart
aujourd’hui entre les cimetières du carnage de la Somme, ne parle pas un mot de français.

berguenzinc dit: à

pour saluer Eudoxie Baboul, doyenne des Français,morte à 114 ans à Cayenne après avoir lu les glaires de Pabeau Picassiette !

punaise…114 balais….moi, ça me ferait clamser en…2071…foutre!

Widergänger dit: à

Court, je crois que Renan se trompe sur Averroès.

Pour mieux comprendre sa pensée, il faut partir, me semble-t-il, de ce que dit Sylvain Gouguenheim à propos d’Averroès dans son bouquin Aristote au Mont Saint-Michel, à savoir que le mot « personne » n’existe pas en arabe, pour saisir d’un seul coup toutes les difficultés de lecture de la pensée d’Averroès. À cela s’ajoute des problèmes philologiques énormes de texte et de traduction. C’est vraiment labyrinthique mais amusant parce que c’est une sorte d’image fidèle de ce qu’est l’Europe de la culture, aux filiations infinis et labyrinthique contre quoi, hélas, s’édifie l’Union Européenne qui est, comme le dit fort justement Finkielkraut dernièrement, une espèce de dénégation de l’Europe de la culture avec sa rationalité purement marchande sous la protection de l’Oncle Sam, c’est-à-dire, au fond, que tout ce que craignait Stendhal est en train de se réaliser… Il y a vraiment de quoi frémir quand on réfléchit une seconde.

Widergänger dit: à

D’ailleurs, Court, Renan finit par écrire à propos des arguments d’Albert le Grand et de Thomas d’Aquin contre Averroès : « Mais en y regardant de près, on voit que telle n’est pas la pensée de Ibn Roschd (Averroès) ».

Tout l’Occident chrétien est fondé sur le concept de « personne », d’où émerge le concept d’individu (l’homme est à l’image de Dieu), alors que le monde arabo-musulman ne connaît pas même le mot « personne ». C’est dire combien l’islam est foncièrement incompatible avec l’Occident, la démocratie, les valeurs occidentales et que l’Europe repentante s’est totalement fourvoyée en cédant devant l’Islam depuis plus de trente-cinq ans, avec la trahison des clercs comme du temps de Julien Benda (1927). Treize ans après la publication de son ouvrage, on avait la Deuxième Guerre Mondiale. Il n’y a qu’à compter pour prédire qu’une gigantesque guerre nucléaire éclatera sur terre en 2029…!

Phil dit: à

Après la seconde guerre, Widegänger, Benda continuait de déclamer, mais à côté de la plaque, voir Valéry, Gide. Non, l’Europe décade depuis bien plus longtemps, quand la fine fleur d’une nation fut fauchée. Azincourt, Crécy.

Widergänger dit: à

Oui, là, Phil, le Benda, i délirait ferme. Mais on peut observer aujourd’hui exactement le même processus de trahison des clercs et de la classe dirigeantes à l’égard des peuples d’Europe comme dans les années 30 analysées par Annie Lacroix-Riz. C’est vraiment frappant. On entend parfois presque les mêmes phrases.

C’est tragique.

Personnellement je ne crois plus du tout à l’U.E. alors que je suis profondément européen dans ma culture, dans ma sensibilité, dans ma façon de penser et de sentir. Mais je sais aussi que je ne suis pas de sensibilité américaine par exemple ni chinoise et que dès lors je ne peut prétendre me définir comme un citoyen du monde. Non ! Mais je sais que je suis un citoyen d’Europe, ça oui, profondément.

Chaloux dit: à

berguenzinc dit: 1 juillet 2016 à 18 h 16 min

Montaigne, profite des vacances pour te retaper un peu. Tu m’inquiètes.

MC dit: à

Tiens, c’est dans le Gougenheim? Merci, ML, je l’ai lu à sa sortie malgré qu ‘il se soit fait assassiner ici, mais avec le temps, j’avais oublié ce passage.
Bien à vous.
MC

MC dit: à

Oui, Benda, c’est surtout un titre. Mais il y a continuité entre sa « France byzantine » et celle que nous vivons.
MC

Widergänger dit: à

Et je commence aussi à comprendre ce qu’entendait Heidegger quand il s’en prenait à l’américanisation de l’Europe.

Au fond, il voit dans cette américanisation un processus illimité, cet « illimité » que dénonce pour sa part Jean-Claude Milner dans son livre sur Les penchants criminels de l’Europe démocratique.

La faute logique et philosophique de Heidegger, dès lors, est d’avoir pensé la chose suivante (qui est un contre-sens précisément :

américanisation de l’Europe = juif

Alors que l’identité juive est au contraire ce qui est essentiellement menacée de mort par la tendance américaine à l’illimité.

Le nazisme est idéologiquement une réaction radicale contre cette tendance à l’illimité mais en même temps une adhésion concrète, dans les faits, à cette politique américaine d’expansion, y compris du point de vue économique par l’argent qu’il a reçu des banquiers américains (les plans d’aide Dawes et Young et la politique américaine du milieu des années 20 pour rabattre le caquet de l’impérialisme français face à l’Allemagne)

Widergänger dit: à

Et je commence aussi à comprendre ce qu’entendait Heidegger quand il s’en prenait à l’américanisation de l’Europe.

Au fond, il voit dans cette américanisation un processus illimité, cet « illimité » que dénonce pour sa part Jean-Claude Milner dans son livre sur Les penchants criminels de l’Europe démocratique.

La faute logique et philosophique de Heidegger, dès lors, est d’avoir pensé la chose suivante (qui est un contre-sens précisément :

américanisation de l’Europe = juif

Alors que l’identité juive est au contraire ce qui est essentiellement menacée de mort par la tendance américaine à l’illimité.

Widergänger dit: à

Le nazisme est idéologiquement une réaction ra.dic.ale contre cette tendance à l’illimité mais en même temps une adhésion co.ncrète, dans les faits, à cette politique américaine d’expansion, y compris du point de vue économique par l’argent qu’il a reçu des banquiers américains (les plans d’aide Daw.es et Y.oung et la politique américaine du milieu des années 20 pour rabattre le ca.quet de l’impérialisme français face à l’Allemagne)

Widergänger dit: à

Le nazisme est idéologiquement une réaction ra.dic.ale contre cette tendance à l’illimité mais en même temps une adhésion co.ncrète, dans les faits, à cette politique américaine d’expansion

Widergänger dit: à

y compris du point de vue économique par l’argent qu’il a reçu des banquiers américains

Widergänger dit: à

les plans d’aide Daw.es et Y.oung et la politique américaine du milieu des années 20 pour rabat.tre le ca.quet de l’impér.ialisme français face à l’Allemagne.

Widergänger dit: à

les plans d’aide D et Y et et la politique américaine du milieu des années 20 pour rabat.tre le ca.quet de l’impér.ialisme français face à l’Allemagne.

Widergänger dit: à

les plans d’aide Dawes et Young et et la politique américaine du milieu des années 20.

Widergänger dit: à

Oui, c’est page 162, Court. Il y a une note qui renvoie également au bouquin La croix et le croissant, que j’ai lu aussi, sur ce problème de vocabulaire arabe incompatible avec le droit occidental, p. 25.

Gouguenheim écrit :

« Il est significatif que jamais personne en terre d’islam n’ait eu recours au système juridique gréco-romain, pas même Averroès. » (p. 162)

Il faut rappeler que Averroès est le plus grand juriste islamique de son temps, après son père et son grand-père ; il tient ça de famille si je puis dire. En plus d’être médecin et penseur.

Et Gouguenheim poursuit :

« Le juriste de Cordoue, Ibn Hazm (994-1063) tenta au contraire d’élaborer une nouvelle version de la Logique d’Aristote à partir des préceptes du droit musulman ! »

Autrement dit l’influence grecque s’est faite a contrario, tout à fait à l’inverse de ce que les Occidentaux imaginent…

Il achève son propos en disant :

« Le droit romain n’influença en aucune manière le système juridique islamique. Que l’on songe simplement qu’il n’y a pas, en arabe, de mot pour traduire ce que nous appelons « personne » et à l’importance de ce concept dans le droit occidental.

Averroès est resté fidèle à la Chari’a.

J’avais fait partie, Court, de ceux qui avait tiré à boulets rouges sur le livre de Gouguenheim, mais force aujourd’hui est de reconnaître que je m’étais en grande partie trompé.

Averroès est un penseur important, assurément, y compris aujourd’hui pour penser l’Europe et sa tendance à l' »illimité », mais on ne lui doit rien concernant la naissance de l’individu, qui, au fond, bien antérieurement au christianisme, a été sous le concept de « personne » (même si une « personne » n’est pas tout à fait la même chose qu’un « individu ») pensé juridiquement par les Latins. On voit bien par là l’incompatibilité essentielle entre le monde occidental et l’islam.

Chaloux dit: à

Alba: »comme la bêtise adore rabaisser ceux qui leur sont foncièrement supérieurs par leur être même. »

« foncièrement supérieurs par leur être même », comme les Aryens? Alba, tu es fou.

Quant à ton choc des civilisations c’est de la pure foutaise pour chien de Pavlov. Ce qui se passe n’a rien à voir avec ça. Tu es répugnant.

Widergänger dit: à

Le porc de service a parlé…

Chaloux dit: à

Quoiqu’il en soit, j’aimerais bien savoir en quoi il faudrait te considérer comme « foncièrement supérieur par ton être même ».

Chaloux dit: à

Il me semble que lorsqu’on n’a que « son être même » pour se croire « foncièrement supérieur », on n’a pas grand chose.

Chaloux dit: à

Et même si je n’avais en ma possession que « ton être même », cela me semblerait bien insuffisant pour me croire « foncièrement supérieur ».

Widergänger dit: à

J’ai réussi à bien énerver le porc qui pique…

Widergänger dit: à

Non, je ne me sens pas supérieur à qui que ce soit. Plutôt inférieur quand on voit par exemple des génies (contestables, certes) comme Attali.

C’était juste pour t’énerver, mon pauvre chéri…

Et t’as couru, bourru… Mais de toi, sans me forcer, il est certain que je suis infiniment supérieur…

Chaloux dit: à

Non, Alba, ce n’est pas juste pour m’énerver. C’est tout ce qui te reste.

Widergänger dit: à

T’es ridicule, mon pauvre chéri.

gontrand dit: à

« Non,ce qui vous gratte le fondement,c’est qu’il a une vraie,et solide culture,très lièe sans doute au judaïsme, au pilpoul. »

Non bitenzinc, ce qui incommode beaucoup de gens ici, c’est la bipolarité (faute de mieux) de WG, qui, dans ses mauvais moments, balance des torrents d’injures et de d’absurdités à ses contradicteurs et considère que tous ceux qui ne partagent pas ses fixettes obsessionnelles sont des abrutis incultes.

Cela finit par agacer, même si l’on sait qu’il peut être civil et courtois et nous apporter une réelle culture…

…dans ses bons moments.

gontrand dit: à

« David de Rothschild: «Le Brexit n’est pas une tragédie économique»

INTERVIEW VIDÉO – David de Rothschild est président exécutif de la banque franco-britannqiue Rothschild & Co. Invité du «Grand Témoin-Le Figaro», il déplore le Brexit mais tempère les conséquences économiques. »

Pour calmer l’hystérie ambiante.

Widergänger dit: à

gontrand dit: 1 juillet 2016 à 21 h 52 min
À quoi tu fais allusion, mon grand ? Tu peux me donner des exemples ? Je suis curieux d’apprendre…

Chaloux dit: à

Alba n’a pas de culture. Il a certainement beaucoup écouté la radio, lu la presse, mais en dehors des morceaux choisis qu’il débite à ses martyrs, il n’a pas lu grand-chose. Evidemment il ne peut que sembler immense à ses pairs. C’est un produit du temps.

Charles dit: à

Sur la couverture du « Magazine littéraire », la jolie petite poule, c’est pour illustrer « SOS latin-grec » ou « le post-humanisme » ? ou les deux ? En tout cas, je la kiffe grave.

Widergänger dit: à

Tu ne te rends même pas compte de ta bêtise et de ta folie, mon pauvre chaloux.

Quant à gontrand, il ne sait que calomnier gratuitement les gens qui ne lui plaisent pas, sans preuve.

Et c’est ce genre de personnage qui prétend qu’on l’insulte quand on ne fait que lui dire ses quatre vérités.

Moi, ça me fait marrer des types comme chaloux et gontrand qui sont tout simplement des gens haineux, comme tant de pauvres diables immatures.

Widergänger dit: à

À propos de la réforme Belcassetout, voilà les faits :
une collègue de lettres classiques passe de 6 heures de latin/semaine à deux heures l’années prochaine.

C’est exactement ce qu’on avait dit qu’est cette réforme : un abaissement par le bas, qui programme à terme une France où il n’y aura plus que des chaloux et des gontrands, des ploucs incultes et arrogants qui s’en prennent aux gens cultivés et à leur savoir. Un pays qui a déjà un pied dans la tombe, c’est clair.

Chaloux dit: à

Tu ce que tu veux, mon pauvre Alba, au point où tu en es, il serait inhumain de te refuser quoi que ce soit.

gontrand dit: à

« des types comme chaloux et gontrand qui sont tout simplement des gens haineux, comme tant de pauvres diables immatures. »

Tu vois, ça commence!

Delaporte dit: à

Cela fait longtemps déjà, à mon sens, qu’une pensée dévastatrice a conquis les esprits. Quand on se rappelle que l’ouvrage de Lyotard (« La Condition postmoderne », sous-titré « Rapport sur le savoir », qui décrivait cet anéantissement) date de 1979, on ne peut que se dire que la partie est foutue sur ce plan-là depuis bien longtemps, malgré les velléités de résistance.

gontrand dit: à

« une France où il n’y aura plus que des chaloux et des gontrands, des ploucs incultes et arrogants qui s’en prennent aux gens cultivés et à leur savoir. »

…et ça continue…

Widergänger dit: à

gontrand dit: 1 juillet 2016 à 22 h 31 min
C’est plutôt toi qui continues. Je n’ai lu aucune preuve de tes calomnies. T’es un simple calomniateur. Et un calomniateur ne mérite rien d’autre que des insultes. Normal.

Sergio dit: à

Charles dit: 1 juillet 2016 à 22 h 14 min
Sur la couverture du « Magazine littéraire », la jolie petite poule

Boh elle doit pas encore avoir le certificat de navigabilité… Enfin ça durera moins longtemps que les contributions ça c’est sûr !

bérénice dit: à

la jolie petite poule est l’illustration d’un robot, il vous faudra donc l’acheter aussi, post-humaniste programmable selon les goûts et les désirs de son interlocuteur, grec et latin possible.

Charles dit: à

post-humaniste programmable selon les goûts et les désirs de son interlocuteur

Mais c’est génial ! Réglage de la hauteur de la jupette, ventilation à la demande, température idéale (fraîche ou chaude, selon la saison), c’est tout comme ma clim, dis donc !

Sergio dit: à

bérénice dit: 1 juillet 2016 à 22 h 52 min
selon les goûts et les désirs

Non mais faudrait déjà savoir si c’est de l’inné ou de l’acquis…

Widergänger dit: à

@Court,
Il est intéressant de voir qu’Averroès ne commente pas le De anima d’Aristote à partir de rien. Il le lit contre Alexandre d’Aphrodise (auteur d’un De intellectu, qui n’existe plus qu’en hébreu), à l’aide de la paraphrase du De anima par Thémistius (qui existe en grec, arabe et latin), et en ignorant complètement le De anima d’Avicenne.

Ce faisant il invente le concept d' »illimité » (selon une terminologie plus moderne) qui n’a rien à voir avec Aristote…

Passou dit: à

Yves Bonnefoy s’est éteint aujourd’hui à l’aube, annonce son entourage.

la fille à la voilette dit: à

Pour en revenir à Bonnefoy, ceci est un extrait non de « l’écharpe rouge » mais de « l’arrière pays »–dont il est plus proche qu’il n’y paraît.
« je ne suis certainement pas de ceux qui voient l’Italie comme simplement « la terre heureuse » où de riantes collines,de beaux rivages répondraient aisément à un art de vivre,lui, toutefois, bien réel, et très raffiné autant que très méditable.Les pierres au soleil,qu’on les retourne le long de la « strada bianca »,et je sais bien que dessous miroitent obscurément les flaques de l’irrationnel,des fantasmes, de la pensée magique, »il buio », tout un passé italique, étrusque, romain encore, qui, grâce à des coutumes locales à peine christianisées sur des terres souvent âpres et pauvres, n’a jamais été aussi réprimé dans l’inconscient italien que le furent en France nos civilisations gauloises ou préceltiques. Les effrois les plus archaïques, les entrevisions les plus fugitives et des cris dans le noir, on les rencontre partout dans l’imaginaire italien.Et Paolo Uccello peignant « la profanation de l’hostie »,c’est précisément ce « dark side » de l’existence,un côté de l’esprit où foisonnent des êtres « peregrinantes in noctem », où dans des salles désertes, devant des portes béantes, on prononce de bizarres incantations pour éloigner les démons,en jetant des fèves derrière soi. » (extrait de la postface)

la fille à la voilette dit: à

Yves Bonnefoy vient donc de passer ces « portes béantes ». je l’apprends 5  » trop tard.

Widergänger dit: à

@Court,
Ce qui me semble important aussi chez Averroès, c’est qu’il est le premier après les stoïcien à avoir hypostasié à l’extérieur de l’âme les premiers principes et les règles les plus générales de la pensée humaine, prélude nécessaire à l’invention de l’inconscient et à l’idée lacanienne que « l’inconscient est structuré comme un langage », et aussi à ce qu’on a appelé à propos de Heidegger « le décentrement du sujet ».

Ce sont là des apports tout à faits révolutionnaires à la pensée européenne.

Il y aurait toute une histoire à faire (mais il faudrait dix génies comme Attali pour la réaliser) du péripatétisme en Europe qui s’étend jusqu’à Pietro Pomponazzi à la Renaissance qui publie en 1516 à Bologne son Tractatus de Immortalitate Animae (Traité de l’immortalité de l’âme) qui reprend l’idée du décentrement du sujet et de l’intellect qui se sert de l’homme pour penser. Ensuite, il y a une longue période d’une incroyable liberté de pensée, nous dit Clément Rosset, qui s’étend jusqu’à Pascal en 1670 qui puise au fond à l’école des sophistes grecs et latins (Lucrèce) par la place centrale qu’il affecte au hasard, mais qui perd la bataille face à Descartes et rationalisme métaphysique cartésien (alors que Pascal, par la place centrale qui affecte au hasard est le contraire d’un métaphysicien ; il ne dit jamais non plus que les lois de l’univers sont une preuve, comme le dit Descartes, de l’existence de Dieu, voir le frag. 530 sur les deux infinis) qui reprend les choses en main avec le Cogito.

Mais au fond, le débat se poursuit au XXè siècle entre Lacan/Heidegger/le structuralisme de Lévi-Strauss et de Foucault d’un côté qui sont autant de versions d’une philosophie du « décentrement du Sujet » et, de l’autre, Freud et les tenants marxistes d’une mythologie du Sujet (dit Foucault : on m’oppose au fond, dit-il, à propos de la critique marxiste des Mots et les choses, une mythologie du Sujet). Mais ce sont des débats philosophiques qui existaient déjà du temps d’Alexandre d’Aphrodise avec son De Intellectu : l’homme ne pense pas, c’est l' »intellect » qui se sert de lui pour penser.

On n’est toujours pas sorti de cette contradiction. À moins que les neurosciences nous apportent des réponses nouvelles. Ce qui n’est pas du tout impossible.

Widergänger dit: à

Yves Bonnefoy est mort. Vive Yves Bonnefoy !

On va pouvoir commencer à le lire…

Delaporte dit: à

On apprend dans un article qu’il était sur le point d’entrer dans la Pléiade. Cela va être l’occasion de le redécouvrir, et de faire un véritable bilan.

la vie dans les bois dit: à

 » Un Poète

Se voulait-il une torche
Qu’il eût jetée dans la mer?
Il alla loin dans les flaques
D’entre là-bas et le ciel,

Puis il se retourna vers nous,
Mais le vent l’avait désécrit
Bien que sa main fut crispée
Sur les mondes de la fumée.

Feuilles éparses de sibylles,
Parole extrême déchirée,
Que dit-il ? Nous n’avons pas su.

Il croyait en des mots plus simples,
Mais là-bas n’est qu’ici encore,
Et nul signe n’est l’eau qui brille »

Yves Bonnefoy.

Widergänger dit: à

Yves Bonnefoy avait une théorie poétique fondée sur la lutte des contraires :
« Je voudrais que la poésie soit d’abord une incessante bataille, un théâtre où l’être et l’essence, la forme et le non-formel se combattent durement. »

On pourrait donner comme illustration de sa théorie ce poème sans titre, extrait de Pierre écrite (version de « Imagine » qui vaut bien celle des Beatles…) :

Imagine qu’un soir
La lumière s’attarde sur la terre,
Ouvrant ses mains d’orage et donatrices, dont
La paume est notre lieu et d’angoisse et d’espoir.
Imagine que la lumière soit victime
Pour le salut d’un lieu mortel et sous un dieu
Certes distant et noir. L’après midi
A été pourpre et d’un trait simple. Imaginer
S’est déchiré dans le miroir, tournant vers nous
Sa face souriante d’argent clair.
Et nous avons vieilli un peu. Et le bonheur
A mûri ses fruits clairs en d’absentes ramures.
Est-ce là un pays plus proche, mon eau pure ?
Ces chemins que tu vas dans d’ingrates paroles
Vont-ils sur une rive à jamais ta demeure
« Au loin » prendre musique, « au soir » se dénouer ?
_________
Commentaire :

1°) À l’opposition de l’imaginé et du vécu succède une double interrogation qui réintroduit l’opposition de l’ici et du là-bas. L’opposition est sous tous ses aspects le principe organisateur du texte : lumière/noir ; angoisse/espoir ; victime/donatrices ; le « nous » de l’union (vers 9) n’est stable que dans la partie centrale, il est fragile et prompt à se défaire à se déchirer « dans le miroir » ; allusion au Dieu caché de Pascal (« un dieu/Certes distant et noir »).

2°) Cette vision incertaine et fragile du bonheur de la fusion dans l’illimité (« tournant vers nous /Sa face souriante d’argent clair) est soulignée avec délicatesse par les enjambements qui à la fois déchirent et unifient, par la déchirure entre unité syntaxique et unité du vers, par un rythme approximatif de l’alexandrin et d’un vague système de rimes que superpose un rythme solennel avec la répétition de « imagine », les pauses très fortes à l’intérieur même des vers, un hiératisme propre à une langue faisant la part belle à une certaine raideur hermétique.

3°) Cette forme contraignante opposée à la précarité de l’existence dans sa fusion avec un dieu hypostasié a quelque chose qui n’est pas sans rappeler Héraclite.

Widergänger dit: à

Et aussi le poète grec Georges Séféris dont il me semble proche par le ton, les images, etc.

Widergänger dit: à

Il lui a d’ailleurs consacré un livre.

Moi, j’ai une lettre de la main de Yves Bonnefoy à qui j’avais écrit quand il était prof au Collège de France pour lui parler de Séféris justement.

la vie dans les bois dit: à

« Une pierre

Il voulut que la stèle
Où graver la mémoire de ce qu’il fut,
Ce soit une des plaque de safre clair
Qu’il remuait du pied, dans le ravin.

Leurs entailles, leurs mousses rouges sombre,
Ce désordre qui fait, indéchiffrable,
Que chacune est unique, bien que la même
Que toute autre: ce serait là son épitaphe.

Il rêva, il mourut. Où est sa tombe ?
Passant, si tu te risques sur ces pentes,
Percevras-tu les mots qu’il a cru porter

Dans la pierre gélive? Entendras-tu
Sa voix, parmi les bruits d’insectes ? Pousseras-tu
D’un pied distrait sa vie dans le plus bas encore ? »

Yves Bonnefoy, in « la longue chaîne de l’ancre »

Widergänger dit: à

Dans le poème que j’ai cité, on voit l’influence sous forme d’image de la pensée de Plotin. On trouve cette influence aussi chez Raymond Queneau. Deux esprits pourtant fort différents.

Widergänger dit: à

« Le XXIe siècle, avait-il confié au Magazine littéraire en avril 2008, c’est bien possiblement celui qui verra la poésie périr, étouffée sous les ruines dont il couvre le monde naturel autant que la société. » (Y. Bonnefoy)

Voilà un homme qui me plaît par sa lucidité tragique.

berguenzinc dit: à

http://www.franceculture.fr/emissions/ca-rime-quoi/yves-bonnefoy

Petit hommage modeste à un poète mort cependant que nous parlions de et autour de lui! enfin, »nous »….Alba surtout,et avec quelle résolue finesse. Au risque de pondre une de ces idées reçues qui ferait hurler de rire le bon Gustave, la mort d’un poète est toujours quelque chose de nous qui disparaît.

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