de Pierre Assouline

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La République des livres
La Grande Terreur nous regarde

La Grande Terreur nous regarde

On dira que c’est une étrange idée que d’en parler au cœur de l’été, mais il n’y a pas de saison pour cela. Ces photos, ces visages, ces regards, attrapent le lecteur et ne le lâchent pas. Autant dire que ce livre nous regarde. Enfin, un livre… : un album très grand format qui doit bien peser deux kgs mais qui n’a rien du beau-livre. Il ne viendrait d’ailleurs à personne l’envie d’en faire un coffee table book. Vu le contenu, ce serait obscène.

La Grande Terreur en URSS 1937-1938 (traduit du polonais et du russe par Véronique Patte et Agnès Wisniewski, 412 pages, 40 euros, Editions Noir sur Blanc) a bénéficié du concours d’un certain nombre de soutiens et d’auteurs, mais il a un maître d’œuvre, ou plutôt deux : le photographe polonais Tomasz Kizny, à qui l’on doit déjà le projet photographique Goulag (2003), et la journaliste et directrice artistique Dominique Roynette. Ils en ont eu l’idée fixe et en ont été hanté jusqu’à l’achèvement du projet.

La terreur stalinienne ? Il ne s’agit pas là de la traiter dans son ensemble, en y incluant les purges, déportations massives, dékoulakisations, mais uniquement ce que les Russes appelaient la « iejovchtchina » et que les historiens ont baptisé « la Grande Terreur » avec force majuscules, à savoir les purges politiques opérées par le NKVD en 1937-1938. 1,7 million de personnes arrêtées sur l’ensemble du territoire de l’Union soviétique pour « crimes contre l’Etat » dont 750 000 exécutées clandestinement, soit un millier par jour pendant deux ans, enterrées en secret dans des fosses communes. Cela a suscité toute une bibliothèque. On se souvient surtout des livres d’Arthur Koestler et de Robert Conquest, mais peu se sont donnés comme but de la restituer par le regard et le visage.

Au premier abord, c’est un recueil de photos de l’identité judiciaire prises par les fonctionnaires de la police politique (NKVD) quelques jours avant l’exécution. A l’examen, c’est bien plus que cela car Tomasz Kizny a enquêté avec l’association moscovite Memorial ; il a réalisé une véritable topographie de la barbarie moderne en photographiant les lieux d’exécution et d’enterrement, les objets des condamnés, les familles des proches … Ils sont l’autre face indispensable de cette histoire ; car pour eux, ce fut l’attente et le doute des années durant puisque leur parent, interné « sans droit de correspondance », était officiellement membre de l’innombrable tribu des disparus.

Ce massacre systématique à l’échelle d’un pays-continent se voulait entreprise de nettoyage, d’épuration, de prophylaxie sociale. Les coupables sont connus : Staline, Iagoda, Iejov, Beria, Vychinski, Khroutchev, car une postérité de réformateur n’exonère personne d’un passé de bourreau. Sans oublier les complicités internationales, des apparatchiks purs et durs aux idiots utiles en passant par les militants et les compagnons de route. Ceux qui ont couvert, excusé, justifié. Ils ne savaient pas ? Mais au même moment d’autres savaient et le faisaient savoir.

Le parti pris du recueil saute aux yeux dès la couverture. Ni titre, ni auteur, ni éditeur. Juste un portrait, un regard qui nous hante dès lors qu’on le croise et le fixe et cette mention : « Alekseï Grigorievitch Jeltikov. Exécuté à Moscou en 1937 ». Un coup de poing, un choc, une réflexion. Il faut aller voir la tranche du livre pour savoir. Aucun souci d’esthétisation, rien de morbide. Les images sont souvent de qualité (piqué, contraste) car ce sont des clichés 6x9cm tirés d’après des négatifs 13×18 ou 18x24cm. Tout est très précis : nom, origine, fonction, adresse, dates, études… Certains n’ont pas vingt ans, d’autres sont à la fin de leur vie, ils n’ont tous que quelques jours, parfois quelques heures à vivre. Ce J’accuse est d’autant plus terrible que le texte s’y fait modeste par rapport à l’image. Même s’il y en aura toujours, on les entend déjà, pour soupirer d’un « A quoi bon encore ? » face à toute tentative de documenter le crime de masse. Les artisans de la Terreur ont réalisé ces portraits pour identification, tout en activant l’entreprise d’oubli des condamnés. Raté. Avis aux fonctionnaires du massacre : n’archivez jamais !

Dans sa critique du livre, le grand slavisant Georges Nivat a comparé ces portraits soit à des gisants étrusques soit à « des masques d’outre-tombe, sculptés dans une éternité de douleur et d’étonnement », semblables aux milliers de masques tous blancs mais tous différents que l’on peut découvrir à Tokyo en visitant le musée des masques Nô. On ne saurait mieux dire à quel point la terreur stalinienne ne regarde pas que les Russes mais l’humanité.

Ces photos sont à ranger dans une anthologie de la terreur entre les gravures de Goya et les dessins de Music. J’ignore si cela aide à concevoir l’inconcevable. Des documents d’archives sont reproduits, notamment l’administration de l’assassinat et les procédures d’exécution : fusillade dans une « cellule de la mort ». Comprend-on mieux désormais cette volonté d’anéantissement des « ennemis du peuple » dont la logique, une fois mise à nu, fait froid dans le dos si l’on songe qu’elle a fait école, au Kampuchéa notamment ? Dans sa contribution sur « le silence assourdissant des images », Christian Caujolle n’hésite d’ailleurs pas à mettre cet inventaire visuel en parallèle avec celui réalisé par un seul auteur à S-21, le centre de détention et de torture des Khmers rouges. Les clés d’explication sont là, et les historiens (Nicolas Werth notamment invite à « repenser » la Grande Terreur), convoqués à donner des textes autour de ces images, sont souvent convaincants, notamment lorsqu’ils disent l’impuissance des Russes aujourd’hui à circonscrire le Mal dans leur mémoire de la Terreur, comme l’explique l’historien Arseni Roguinski :

« A la différence des nazis qui tuaient essentiellement les « étrangers »- les Juifs, les Polonais, les Russes-, en Russie on tuait essentiellement les Russes, ce que la conscience refuse d’accepter. Dans notre mémoire de la Terreur, nous sommes incapables de répartir les rôles principaux, nous sommes incapables de mettre à leur place les pronoms « nous » et « eux ». »

Mais encore ? Peut-être que la phrase du philosophe Georges Didi-Huberman, spécialiste de l’image, placée en épigraphe de l’album, qui me parut si déroutante de prime abord est, à la réflexion, éclairante :

« Pour savoir, il faut s’imaginer »

 

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commentaires

630 Réponses pour La Grande Terreur nous regarde

hamlet dit: à

Hume écrit (TEH) : « tout ce que nous imaginons est possible ».

X..... dit: à

J’achète.

hamlet dit: à

Hume écrit : « toutes les fois que les idées sont des représentations adéquates des objets, les relations, les contradictions et les accords entres les idées peuvent tous s’appliquer aux objets : telle est la base de toute connaissance humaine ».

Borderline dit: à

la grande terreur c’est chez Popol où LML se fait sucrer ses commentaires… et à part ça ya pas de censure que dit le boss !

hamlet dit: à

et vous Monsieur Assouline ?
qu’est-ce que ce savoir vous aura apporté ?

hamlet dit: à

pour quelle raisons précises conseilleriez-vous à un habitant de Saint Georges la Pouge, ce petit hameau paisible de la Creuse, d’acheter ce livre ?

versubtil dit: à

 » pour savoir, il faut imaginer »
Magnifique réflexion-titre de G. Didi-Huberman et sujet mis en ligne qui va prêter à polémiques Pierre Assouline!

Pour la phrase de Didi-Huberman :
http://1895.revues.org/2022

TKT dit: à

Les nazis ne tuaient que les étrangers ? Non, des Allemands communistes, des Allemands homosexuels et, last but not least par le nombre, des Allemands d’origine juive.
Le champion, par le nombre de compatriotes tués, est Mao.

hamlet dit: à

que dire d’une société qui édite plus de livres pour construire son passé que pour construire son avenir?

jusqu’à il n’y a pas si longtemps certains expliquaient ce phénomène en rétorquant : « on ne peut pas construire le futur sans connaitre le passé ».

ça c’était il n’y pas si longtemps, juste avant de s’apercevoir qu’en librairie il n’existait plus de livre (digne de ce nom) permettant de construire notre futur.

hamlet dit: à

la connaissance du passé est devenue qu’elle en est devenue paralysante : ne rien faire est le meilleur moyen de ne pas faire de bourdes.

à se demander si les promoteurs de ce genre de livres ne sont pas ceux qui ont le plus intérêt à ce que notre monde ne change pas, qu’il reste tel qu’il est.

hamlet dit: à

c’est d’ailleurs ce qui fait le succès actuel de nos philosophes médiatiques : si vous voulez que ce monde change il vous apprendre à cultiver votre petit jardin d’Epicure, apprendre à jouir des plaisirs de la vie pour être un bon petit adepte de l’éternel retour, trier vos déchets, vous déplacer à vélos, créer des petites communautés pour faire le bien autour de vous.
sinon…

hamlet dit: à

la Grande Terreur nous regarde…. de loin.

paul edel dit: à

borderline il n’y a pas eu acte de censure avec ML, aucune,je vous en prie…

bérénice dit: à

Aux grandes imaginations les grands massacres la grandeur de l’homme se mesure à l’aulne de ses imaginations quand la mesure n’est pas possible l’homme n’existe pas, trop petit fondu dans le peuple il peut bien disparaître, trop grand hors norme son résultat tient de la monstruosité il rejoindra l’Histoire qu’il soit le meilleur ou la pire des ordures.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…la culture des zones à huns et mongols,…

…dominés, dominés par l’idéologie à Gencis-Khan,…les Tatars,…les causaques,…

…Michel Srogoff et ses celtes d’orient,…

…encore du Jules Verne,…sans Fantômas,…
…faire des dominés à la broches,…les exemples du pouvoir,…à la moutarde qui me monte au nez,…sinon rien…
…la démocratie de l’état,…dans l’cul,…etc,…

bérénice dit: à

D il n’y a pas de quoi! Je suis très loin du motif dans la tapis et des charniers, les charnières les détails les portes les wasistas de l’histoire sont hermétiquement clos au dessus de ma tête,d’ailleurs pour ne pas me compromettre plus longtemps en inepties banalités généralités évidences je me tiendrai à la lisière du débat fructueux pour m’enrichir de ce savoir que d’autres possèdent et sont prêts à partager par altruisme et grandeur d’âme.

John Brown dit: à

Les clés d’explication sont là

Elles me paraissent plutôt à chercher en amont de ces documents qui,tous, se situent en aval du moment de l’arrestation. Ce livre me semble relever plutôt du mémorial que d’un travail d’historien en quête d’explications.

tentative qu'on évitera de dire scrupuleusement votre dit: à

j’aurais dû écrire son ex-femme !
vraiment quelle histoire !

tentative qu'on évitera de dire scrupuleusement votre dit: à

il s’agit en fat, en versant, produisant les archives , de mener à son accomplissement imprévisible , a priori , une rencontre non préméditée .

bérénice dit: à

Tout ce que nous imaginons est possible.échelle individuelle.
Tout ce qui ne se voit pas n’existe pas.échelle sociétaire.
Tout ce qui n’existe pas est imagination.échelle psychiatrique.

abhm dit: à

le problème, c’est l’image…
prenez ce type, celui en bas…vous lui ouvririez vous votre porte, vous lui confierez-vous votre fille, en feriez-vous un babysitter ?
non, bien sûr.
ce type, sur cette photo, vous aimez autant qu’il soit au goulag, ou en enfer.
alors que si ça se trouve, c’était juste un bon père de famille, capturé par l’image, à un moment t de son histoire.
voilà pourquoi je pense qu’il faut en finir avec TOUTES les images.

bérénice dit: à

Il a l’air horrifié et figé dans sa stupeur, savoir qu’on va mourir demain sur ordre rien de mieux pour s’exprimer

abhm dit: à

écoutez, Bérénice, on dirait Anthony Perkins dans Psychose, alors cessez d’intellectualiser.

John Brown dit: à

Nous « lisons » ces clichés en projetant sur eux les affects liés à notre connaissance des événements. Nous en faisons donc une lecture plus ou moins « pieuse ». Mais la photo qui illustre la couverture de ce livre est probablement un cliché d’identité judiciaire, pris au moment de l’arrestation de l’intéressé. Il y a tout lieu de croire que lorsqu’on lui tire le portrait, il ignore tout de ce qui va lui arriver. Peut-être l’expression effarée, interrogative du personnage est-elle celle de quelqu’un qui croit à un malentendu, à une erreur. L’intérêt d’une telle image (et des autres photos du livre) pour l’historien me semble à peu près nul, sauf sans doute sur un point : les photos qui illustrent le billet montrent des gens qui semblent à cent lieues de se douter de ce qui les attend. La plupart des clichés qui montrent l’arrestation de Juifs par les nazis sont d’une extrême violence : on rabat un gibier traqué. Dans l’U.R.S.S. de ces années-là, ce sont des citoyens soviétiques qui sont arrêtés par la police soviétique et présentés à un juge soviétique. L’affaire semble entrer dans le cadre des normes légales. Beaucoup, parmi les victimes de la terreur stalinienne (Evguenia S. Guinzbourg, par exemple), ont dit qu’à l’époque de leur arrestation, et même après avoir été arrêtés, ils avaient une grande confiance dans les méthodes de la police et de la justice de leur pays. Beaucoup, d’ailleurs, étaient membres du parti.

bérénice dit: à

Tout ce qui est imagination est possible mais n’existe pas.
Sommes-nous tous fous?

C.P. dit: à

abhm, votre remarque sur certaines photographies (ici la quatrième) rejoint celles que l’on peut faire sur l’anthropologie judiciaire / criminelle « ordinaire » (depuis Bertillon), même si elle est un peu plus objective aujourd’hui (je veux dire qu’elle a plus le souci de ne pas produire un visage banalement jugé douteux, voire effrayant).

A Berlin, au « musée » qu’est Topographie des Terrors, les photos prises par la Gestapo posaient il y a peu encore un problème assez comparable. Il y a eu une réforme de cette « exposition » permanente.

Je ne suis pas sûr de moi quant à l’utilité (oui, je sais, le terme n’est pas adéquat) du recueil dont le billet parle très honnêtement. Pourtant, je suis comme vous hostile à la publication de ces images : elles comportent PARFOIS le risque, à côté de l’émotion produite par le « il/ elle va mourir », d’une appréciation très ambiguë.

bérénice dit: à

Si les deux clichés à gauche de la page donne à lire une certaine confiance, droiture le troisième homme semble en proie au doute. Sans projection, je ne connais ni la confiance ni la droiture encore moins le doute, est-il à présent possible de douter et dans quelle direction?

Jacques Barozzi dit: à

Il y a quelque chose de profondément obscène dans la publication de ces photos-là ? Je ne saurais dire quoi. Le même genre d’inventaire mémoriel morbide n’avait-il pas été fait récemment avec les victimes des kmers rouges et donné lieu à exposition ?

Beaucoup aimé La Grande Bellezza, vu cet après-midi au MK2-Odéon, C.P., mais plutôt que de renouveau du cinéma italien, j’y ai vu de somptueuses funérailles !
De profundis.

tentative qu'on évitera de dire scrupuleusement votre dit: à

il y a aussi la possibilité de « reconnaître » quelqu’un , et c’est aussi un risque :
la question n’est peut -être pas celle de la production et réalisation d’un semblable album mais celui de la manière dont le public y a accès , et en prend connaissance .

D. dit: à

Aux grandes imaginations les grands massacres

–> ça c’est joli, je retiens.

John Brown dit: à

il y a aussi la possibilité de « reconnaître » quelqu’un , et c’est aussi un risque (tentative…)

C’est vrai. C’est le même genre de risque que prennent les utilisateurs du site échangiste que je fréquente à mes heures. Il y a toujours le risque de tomber sur la photo de sa voisine de palier dans le plus simple appareil (c’est le même genre de risque quand on voit les photos de déterrés d’un charnier quelconque; décidément, comme dit Barozzi, il y a quelque chose d’obscène là-dedans, j’y retourne immédiatement)

John Brown dit: à

J’ai toujours été fasciné par les cadavres nus déterrés des charniers ( Auschwitz, Katyn etc.). Ils exercent sur moi une fascination qu’il me faut bien me résoudre à qualifier d’érotique. Serais-je nécrophile ? Mon dieu, quelle horreur, quand j’y pense.

C.P. dit: à

Jacques, accord avec vous sur ces photographies, j’ai essayé de dire de mon côté pourquoi.

(J’avais un peu de temps, je suis allé revoir au cinéma de la Bastille « La Grande Bellezza » : j’ai ri plus souvent (assez seul, mais il n’y avait que vingt-cinq spectateurs) à des scènes qui ont leur pendant sombre d’ailleurs, ai été conforté dans mon impression globale, ai vérifié que les séquences de soirées dansantes faisaient tout au plus un dixième du film (beaucoup de séquences à deux personnages), ai trouvé la fin moins ouverte… Mais je ne suis pas de votre avis sur les funérailles, ici, d’un cinéma italien. J’espère que nous en reparlerons.)

abhm dit: à

john Brown, de l’air

versubtil dit: à

Jacques, il vous faut lire Ouvrir Vénus de Didi-Huberman Gallimard 1999 ( philosophe esthéticien que cite Passou avec bonheur quant à ce que l’œuvre de ce philosophe renvoie au traitement de l’image)ainsi que  » Ce que nous voyons, ce qui nous regarde »..
L’ obscène commence dans la photographie de l’enquête de police ( un des premiers travaux de recherche de Didi-Huberman si mes souvenirs sont bons dans un numéro spécial sur la censure). Les photos de fichier de police sont quasi identiques à celles que nous voyons sur ce blog ( récemment, j’ai dû en consulter et ils n’étaient pas beaux à voir ces « fichés »..)
Les images de mort ou de torture sont aussi obscènes en ce sens que des images pornographiques.
Ici le cas de Nane Golding.

« Souvent jugée provocatrice et
obscène, l’œuvre de Nan Goldin
ne cesse d’attirer les foules.
Porter sur elle un regard psychanaly-
tique peut nous aider à comprendre
en quoi l’obscène est précisément ce
qui peut attirer et/ou repousser. Notre
démarche ne consiste pas à essayer
de déceler, dans la biographie de
l’artiste, les problématiques incons-
cientes qui pourraient être à l’origine
de son intérêt pour la photographie
ou pour l’obscène
, ni de proposer
une interprétation psychanalytique
de son œuvre, mais de nous placer
du point de vue du spectateur et de
tenter de comprendre comment notre
inconscient peut entrer en relation,
voire en résonance, avec l’image.

Les travaux de G. Didi-Huberman sur le rapport du sujet à l’image
notamment, nous laissent penser que
l’obscène ne réside pas nécessaire-
ment dans « ce que nous voyons »
mais probablement dans « ce qui
nous regarde » et que nous ne pou-
vons regarder.
Un regard intimiste
Figure emblématique de l’« École de
Boston »
connue pour ses « photos
de gens », Nan Goldin est l’observa-
trice d’un monde en marge de la
société (celui des homosexuels, des
travestis, des transsexuels, des dro-
gués) dont elle fait partie.
Son mot d’ordre : « My life is my
work », traduit le lien direct qu’elle
établit entre son travail et sa propre
vie. À partir d’instantanés, l’artiste fixe
la vie de ses amis, de ceux qu’elle
considère comme faisant partie de
« sa famille ». Avec leur accord, elle
les photographie dans leur quotidien,
dans leurs moments de vie intime,
chez eux, dans leur espace privé.
D’un réalisme redoutable et parfois
d’une grande crudité, les « scènes de
vie » qu’elle nous présente (couples
hétérosexuels ou homosexuels en
train de faire l’amour, par exemple),
peuvent choquer, voire scandaliser.
La thématique sexuelle des scènes,
l’intimité que nous livrent les per-
sonnes photographiées, le monde
que l’artiste présente et auquel nous
nous sentons étrangers, peuvent pro-
voquer de violents mouvements.
Affirmer cependant que l’obscène
relève uniquement de ce que nous
voyons de manière objective dans
l’image, d’une scène qui nous est
extérieure, c’est oublier que l’image
nous « regarde » elle aussi et ce, à
double titre : elle nous « renvoie »
quelque chose et nous « concerne ».

In BALLADE
AU CŒUR DE L’OBSCÈNE
Nan Goldin ou l’obscénité du regard
« Ce que nous voyons ne vaut – ne vit – à nos yeux que par ce qui nous regarde. »
Georges Didi-Huberman,
http://www.voixduregard.org/15-Singer.pdf‎

versubtil dit: à

« Ce que nous voyons ne vaut – ne vit – à nos yeux que par ce qui nous regarde. »
John Brown nous le dit à sa façon et non sans humour!

John Brown dit: à

Les trois premiers clichés (le quatrième montre un personnage par trop halluciné) montrent des personnages plus qu’inquiétants : on leur donnerait le bon Dieu sans confession. Il est clair que derrière ces visages placides, voire sereins,se dissimulait un Mal qu’il appartenait justement à la police politique de faire apparaître, en mettant en oeuvre les moyens adéquats. Malheureusement, les photos prises après traitement, elles, manquent. Dommage.

John Brown dit: à

John Brown nous le dit à sa façon et non sans humour! (Versubtil)

C’est à force de lire Bataille,ça m’a perturbé grave.

C.P. dit: à

versubtil, merci. Une seule remarque : sur les fichiers de police et de criminologie, il y a eu cependant, comme je le disais plus haut, un « adoucissement objectif » (encore des termes discutables ?) des clichés anthropométriques.

bouguereau dit: à

ha mais jean marron..moi aussi j’aime beaucoup boltanski aprés un kil de gnak et une total boite de tranxène 1000..2000! ha la culture populaire..c’est anonyme et c’est bête et ça dit tout
https://www.youtube.com/watch?v=VidFuTXUWvo

C.P. dit: à

John, vous êtes un morbide et je ne vous prêterai ni mon tombereau ni « Nuit et Brouillard ».

John Brown dit: à

John, vous êtes un morbide et je ne vous prêterai ni mon tombereau ni « Nuit et Brouillard ». (C.P.)

J’espère qu’il s’agit du tombereau de Marie-Antoinette. Ah ! le tombereau de Marie-Antoinette, comme j’aurais voulu le suivre ! Avant, et surtout après !

Jacques Barozzi dit: à

Oui, versubtil, mais ce n’est pas tant au niveau du voyeurisme (voir ou être vu) que réside pour moi l’obscénité, mais plutôt dans le traitement collectif qui enferme les victimes dans un inventaire général, totalisant, et les dépouille de toute individualité. Mais c’est ainsi sans doute que se fait l’Histoire au détriment des histoires…

John Brown dit: à

En attendant, s’il s’était trouvé un Boltanski pour tirer le portrait des futurs raccourcis à la Conciergerie, je te dis pas le mémorial. C’est vrai qu’on a eu Wajda, mais Depardieu en Danton, ça le fait pas vraiment. Par contre, je trouve à Chéreau une belle tête de (futur) déterré.

bouguereau dit: à

Oui, versubtil, mais ce n’est pas tant au niveau du voyeurisme (voir ou être vu)

..ne blasphème pas baroz

John Brown dit: à

mais ce n’est pas tant au niveau du voyeurisme (voir ou être vu) que réside pour moi l’obscénité, mais plutôt dans le traitement collectif qui enferme les victimes dans un inventaire général, totalisant, et les dépouille de toute individualité. (Jacques Barozzi)

C’est bien pour ça que quand je me regarde sur ma photo de classe de première, je me sens mal . Boutonneux et souffreteux, au milieu d’une bande d’ados grisâtres, insuffisamment masturbés, l’obscénité totale!

D. dit: à

Mas avant je dois dire que sans Mao, la Chine n’en serait pas où elle est.

chantal dit: à

merci passou, je mets le livre sous mon oreiller, des têtes d’oreiller en somme ..

enfin j’imagine, ce qui doit transsuder comme bribes de vies de quoi se faire un beau cauchemard .. pas temps que la vie probablement sinistre de ces grands terrorisés, je trouve que c’est un peu léger de faire de l’humour noir avec çà, mais bon, une façon de décaler du JT probablement ..

C.P. dit: à

Que pouic ! c’est le tombereau du petit frère de Marcel dans les ébauches du CSB.

bouguereau dit: à

Il ne viendrait d’ailleurs à personne l’envie d’en faire un coffee table book. Vu le contenu, ce serait obscène

il y a de l’obscénité dans ton propos aussi lasouline..et quoi ou crois tu que les hommes doivent le regarder ? sur un lutrin ?..il le regarde et d’où ils sont, c’est là qu’il ont une chance decroire à la puissance de l’esprit et à léchange des destins dans la boue et le sang d’poulet. étché homo

chantal dit: à

ce que j’aime surtout c’est le décalage entre les tweets et les billets :

Contrairement au crime, le porno des méres de famille paie. « Cinquante nuances de gris » a d’ores et déjà rapporté près de 100 millions de dollars à son auteur E.L. James. Le magazine Forbes, qui vient de publier le palmarès des écrivains les mieux payés, la place bien avant J.K. Rowling, Stephen King, Danielle Steel, James Patterson… A noter que le format e-book a joué un rôle déterminant dans ce succès en permettant aux lecteurs de se procurer discrètement le livre et de lire à l’abri des regards indiscrets.

gageons que  » La Grande Terreur en URSS 1937-1938 (traduit du polonais et du russe par Véronique Patte et Agnès Wisniewski, 412 pages, 40 euros, Editions Noir sur Blanc) fera moins recette .. une bête intuition ..

John Brown dit: à

Moi je vais faire dodo. Suis fatigué ce soir. (D.)

Moi aussi. Après tout, ces antiques macchabées, on s’en fout un peu. Et puis, ces photos, ce sont tout de même des flics mal lavés, graisseux, probablement suant eux-mêmes de trouille, qui les ont prises. Il y a peut-être quelque chose de profondément malsain à regarder les photos des victimes prises par les bourreaux. Ces photos, ce n’est pas un moyen de les faire revivre un peu, c’est une insulte à leur mémoire : ce sont leurs bourreaux qu’ils regardent, et c’est nous qu’ils regardent. Alors, qui sommes-nous, le temps que nous les regardons à notre tour ? Vite, montrez-moi un de ces joyeux montages de Boltanski, que je conjure cette horreur : tous ces visages heureux, joyeux, qu’il a photographiés, même quand ils seront tous morts depuis longtemps, ils conjureront la mort.

Jacques Barozzi dit: à

(Nous, nous étion 4 dans la salle de l’Odéon, à la première séance, C.P. !
J’ai trouvé le comédien très bon et beau, contrairement à renato. J’ai crains, au début, que le film ne soit qu’une suite d’images époustouflantes de personnages et paysages romains un peu trop décoratifs et élégants. Mais au delà de ce pur esthétisme, j’ai été gagné par l’émotion, ce qui a manqué sans doute à renato et à ceux qui trouvent le film ennuyeux. Une émotion constante, entre tristesse et tendresse amusée. Le « truc » de Sorrentino est plutôt réussi. Rien n’est gratuit. Il y a par exemple une séquence de quelques secondes où Jep croise furtivement Fanny Ardant : rien n’est dit et pourtant qu’elle intensité émotive ! Il ne me reste donc plus qu’à voir au plus vite Il Divo…)

bouguereau dit: à

Mas avant je dois dire que sans Mao, la Chine n’en serait pas où elle est

pierre dac aurait pus le dire aussi, mais note bien qu’il s’est abstenu

bouguereau dit: à

Il y a peut-être quelque chose de profondément malsain à regarder les photos des victimes prises par les bourreaux

c’est certain que si leichman avait eu des bisseps plein les manches et qu’il avait ressemblé a clak gableu qu’elle aurait pas dit que c’était un « salaud ordinaire »..ça non..toutes des salopes épicétou

bouguereau dit: à

clark..avec un « r »..le blaze ça compte aussi..moins..t’as remarqué jean marron ça compte..mais beaucoup moinsse

papiers en règle dit: à

mais ce n’est pas tant au niveau du voyeurisme (voir ou être vu)Jacques Barozzi.
Jacques,le « ce qui me regarde » c’est ce qui me concerne en plus du simplement être vu « voyeuriste » (selon votre expression), n’est-ce pas?

chantal dit: à

on dirait que ce livre nous regarde au coeur de l’été .. assouline a le chic pour vous obliger à vous intéresser à des atrocités, le pire c’est qu’on se fait avoir ..

au moins çà change pas encore de marronnier cette année, de truc à pas rater, c’est dépitant, avant il nous lançait des bombinettes, on est presque le 22 ..

C.P. dit: à

( Et du rire possible par instants, Jacques, même avec le pendant sombre (le poète raté). En tout cas, de l’entretien de Jep journaliste avec l’agente de la performeuse Talia Concept aux recettes du Cardinal, -dont celle du « lapin à la ligurienne »-, en présence de Soeur Maria-la- Sainte, après l’hilarante audience qu’elle a accordée… Mais vous avez raison pour Jep, et même pour la nostalgie : d’où aussi cette fin plus ou moins ouverte et le flash-back sur Elisa et Geppo jeunes.)

Jacques Barozzi dit: à

Oui, papiers en règle, vous pouvez circuler !

Jacques Barozzi dit: à

(On ne peut pas ne pas penser à Fellini, C.P., d’où les funérailles plutôt que le renouveau. Il n’y a plus rien à inventer au cinéma me semble-t-il ?)

C.P. dit: à

(Jacques, encore : vous avez remarqué, après l’épigraphe célinienne, les allusions de Jep à Flaubert, Proust, Tourgueniev, Moravia. Elles sont très discrètes et tombent juste.)

C.P. dit: à

(Mais si, Jacques ! rien qu’en France, il y a Bruno Dumont, par exemple. Il faut soutenir ces gens-là.)

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…@,…Jacques Barozzi,…à…19 h 39 mn,…

…Vous avez réalisez çà à 14 ans GSA ?

…l’oeuvre offerte,… » le Dragon au printemps « ,…qui est donc, un hippocampe,…

…pour être, très précis,…le dessin général,…et schémas,…sont dessinées, en une après-midi chez-moi, dans un moment de relaxation,…
…avec une tête remplie de vécu divers,…à planifier,…et ne pas perdre les émotions vécues à cette époque,…

…mais, il n’est pas le seul dessin,…j’en avait fais plusieurs très différents du même  » style « ,…

…tout, cela,…étant dessiné au crayon simple,…
…et à partir, de cette date, et bien avant,…je me suis ingénier à parfaire mes dessins en peintures aquarelles vernies,…
…( les mentions feutres-bic,..),…sont infimes,…

…les peintures ont été finis -, les unes après les autres, au fur et à mesures de ces dates et âges correspondants,…et années après,…le blason signature des années avant de donner l’oeuvre peinte,…au musée,…

…il y a trop d’anecdotes sur mes peintures de la seconde-moitié du XX° siècle,…

…ensuite,…j’ai abandonner l’athénée pour les beaux-arts,…avec, beaucoup de réserve de mes parents,…et puis, l’imprimerie, pour vivre,…de mes sous,…avec des contorsions philosophiques et sociales très rocambolesques,…enfin,…

…les difficultés à vivre libre avec son esprit propre,…et vivre avec les en-castrés dogmatiques,…incroyables le seuil de tolérance inexistant,…tenir,…il faut tenir,…et je tient toujours,…etc,…

Bloom dit: à

Les Nazis, eux, n’ont pas pris la peine de photographier, car cela était contraire avec la logique de l’extermination.
On en tirera les conséquences qui s’imposent.

Bloom dit: à

contraire à

Bloom dit: à

Le champion, par le nombre de compatriotes tués, est Mao.

TKT, c’est une façon de voir les choses. Une autre est de calculer le % de la population que cela représente. Cela ne change rien au fait que c’est toujours 1 mort + 1 mort + n morts, mais cela donne un ordre de grandeur relatif.
J’écoutais l’émission de Ph. Myer hier soir en revenant du boulot; entre 1914 et 1918, ce sont 1 200 soldats allemands par jour qui sont morts…Goss malheur, la guerre, nein?

Bloom dit: à

Selon le décompte de l’AFP, il s’agit du 13e règlement de comptes recensé dans la ville et sa région depuis début 2013 après une année 2012 particulièrement sanglante (24 morts dans les Bouches-du-Rhône). Libé

Marseille, capitale de la culture du gun.

renato dit: à

Il ne vous vient pas à l’esprit Jacques que connaître une situation (ou un type humain) peut beaucoup refroidir le spectateur ? que ce spectateur peut se dire que le ‘regista’ pouvait faire un petit effort et ne pas s’appuyer sur le virtuosisme de l’acteur ?

renato dit: à

« … cela donne un ordre de grandeur relatif. »

Pourrait-on appeler ça « humanisme bureaucratique » ?

TKT dit: à

@ Bloom dit:20 août 2013 à 6 h 23 min. « Les Nazis, eux, n’ont pas pris la peine de photographier,…… »: Peut-être pas des photographies commanditées par les autorités, pas de documentation photographique des corps à la sortie du traitement au Cyklon B, mais quand il s’agit des gens tués au bord d’un trou, exécutés par des rafales de fusils, les nazis comme les Japonais, ont documentés. Peut-être pas officiellement, mais il existe des clichés.
Les Japonais avaient aussi une spécialité, mettre les hommes vivants à genoux, en ligne, et leur couper la tête au sabre.

John Brown dit: à

Ils en ont eu l’idée fixe et en ont été hanté jusqu’à l’achèvement du projet.

Grand bien leur fasse mais on n’est pas obligé de partager leur marotte. On ne va pas faire dans la déploration jusqu’à plus soif. Cette manie de déterrer tous ces vieux cadavres. Tous ces macchabées lassent.Déjà que j’ai des problèmes avec ma nécrophilie. Laissons les morts enterrer les morts. Tuons joyeusement tous ces décédés une seconde fois par l’oubli. Soyons neufs à la vie, et vive la teuf !

John Brown dit: à

Zyklon B. , décapitations au sabre, vieilles techniques, vieux amusements. Nostalgie, nostalgie… Rendez-nous nos Dinky Toys

C.P. dit: à

Mais si ! A Berlin en tout cas, la Gestapo a photographié les gens arrêtés. Voyez Topographie des Terrors, je me répète.

John Brown dit: à

Tous ces vieux schnocks moroses en train de récapituler les vieilles techniques d’élimination sur le coup de huit heures du matin, et l’autre qui nous sert un plein album de macchabs à l’heure du bain, mais qu’est-ce que c’est que ce blog ? Où suis-je tombé ? Josette, où sont mon bermuda et ma planche à surf ?

Bloom dit: à

Peut-être pas officiellement, mais il existe des clichés.

Justement, TKT, il ne fallait pas laisser de traces, ce qui vaut pour la ‘shoah par balles aussi’: souvenez vous de ces bûchers et de ces fosses communes, de la chaux et des flammes, en Lithuanie, en Ukraine, en Biélorussie…
Le texte du documentaire Apocalypse précise lorsqu’il s’agit de photos volées…

Kwakilensoi ,c’est tout le contraire de la documentation photographique de la Terreur soviétique, qui est une variante idéologiquement motivée et assassine du fichage administratif des criminels.

Un de mes amis va bientôt publier les photos des tatouages de criminels français emprisonnées à Lyon à la fin du 19e et au début du 20e. Les clichés proviennent des fonds de l’Ecole de Police de Lyon. C’est la même logique administrative qui est à l’oeuvre.

Il serait intéressant d’avoir accès aux photos des condamnés à mort aux US, ou en France avant 81.

John Brown dit: à

Tas de nécrophiles ! Aux fosses communes si ça vous chante mais n’y traînez pas les autres ! On n’est pas en 38 ni en 44 ! Vive la petite culotte fleurie cuvée 2013 !

renato dit: à

« … où sont mon bermuda et ma planche à surf ? »

Aucune pitié pour les poissons !

C.P. dit: à

Dites donc, John, je reste hostile, comme abhm, à ce genre d’album : le numéro (!) 4 fait penser à un (dangereux) hébéphrène de type gitan.

John Brown dit: à

Tous ces entassements de vieux morts ! Z’avez pas honte ? Et en noir-et-blanc, en plus ! Au feu ! Au feu ! au feu deux fois le mère de Madame ! Vive Madame ! Vive la fille de Madame ! Vive la blondeur ! Vive la couleur !

X..... dit: à

« Extrait du procès-verbal de l’interrogatoire du chef de la 3e section municipale de l’OUNKVD – Rogova, Oulianovsk, 1939 : « … nous arrêtions des gens sans aucun élément [à charge] contre eux, puis on leur arrachait des aveux de culpabilité sans savoir si le prévenu était coupable ou non. (…) Krassikov frappait bestialement avec l’écouvillon de sa carabine le prévenu Konstantinov, étendu, les mains liées. Pour finir (…) Konstantinov est devenu fou. »
(Iou. Zolotov, réd. [ouvrage collectif], Kniga pamiati jertv polititcheskikh repressi, t. l, Oulianovsk, 1996, p. 1004). »

« Extrait du procès-verbal du fonctionnaire de l’OUNKVD, Ivan Anissimov, Vologda, le 26 décembre 1938 : « En ma présence, Vorobiev a frappé le prévenu sur le nez avec une grosse règle jusqu’à ce que la peau du nez se fende. Au même moment, Vlassov a donné des coups de tisonnier sur la tête du prévenu. Ovtchinnikov a raconté par la suite que la même nuit Vlassov avait crevé l’œil droit du prévenu, puis qu’ils l’avaient tué. (…) Il a ajouté que cette nuit-là, ils avaient encore tué deux autres personnes. »
(Archives de l’Association internationale Memorial / Archives centrales du service fédéral de sécurité de Russie FSB, Moscou). »

« V. Boïarski fut interrogateur dans l’Ossétie du Nord. (…) Il interrogea notamment pendant huit jours une institutrice, Fatima Agnaïeva, puis la fit pendre par les cheveux jusqu’à ce que mort s’ensuivît. »
(R. Conquest, La Grande Terreur [trad. par M.-A. Revellat et Cl. Seban], Paris, 1995, p. 532).

Se souvenir de l’admiration des intellectuels français de l’époque pour le Petit Père des Peuples, guide incontesté du communisme international …

renato dit: à

Ne pas y revenir c’est difficile :

« Une autre est de calculer le % de la population que cela représente », qu’il dit, et il ajoute que « cela donne un ordre de grandeur relatif ».

Je me demande à quelle éducation il faut avoir eu accès pour pondre ça, en nom de quelle morale il parle, et je finis pour me dire : « Aucune ».

Bloom dit: à

Et l’autre aigri qui remâche. Ta gueule, pov con.

renato dit: à

Voilà, que l’on a compris le niveau d’éducation.

Bloom dit: à

Je me demande à quelle éducation il faut avoir eu accès pour pondre ça, en nom de quelle morale il parle, et je finis pour me dire : « Aucune »

Apprends d’abord à écrire la France correctement et reviens te prendre une baffe, Trouduc.

Bloom dit: à

Voilà, que l’on a compris le niveau d’éducation.

5 an d’âge mental, le gonze.

Y dit: à

Se souvenir de l’admiration des intellectuels français de l’époque pour le Petit Père des Peuples, guide incontesté du communisme international …X dit.

Mais ça continue de nos jours, les conspirationnistes new look nous affirment que tous ces morts, ce n’est que de la propagande et désinformation américaine!

renato dit: à

Mieux vaut en rire.
Have a good trip…

Bloom dit: à

Se souvenir de l’admiration des intellectuels français de l’époque pour le Petit Père des Peuples, guide incontesté du communisme international …X dit.

Sans oublier l’admiration de son peuple.

renato dit: à

Le 9 h 36 min c’est pour l’inenarrable Bloom.

Bloom dit: à

And you, yutz.
Don’t miss the right tuning, it’ll get you straight to Tophet. Richte mayn Tuchoss

Bloom dit: à

tuRning

La France outragée dit: à

« Apprends d’abord à écrire la France correctement » Bloom
La France t’emmerde Bloomeux, national socialiste inavoué!
La profondeur de ta pensée se dévoile, le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!

Bloom dit: à

une postérité de réformateur n’exonère personne d’un passé de bourreau.

Kurt Waldheim, ancien Secrétaire général des Nations-Unies?

bouguereau dit: à

Se souvenir de l’admiration des intellectuels français de l’époque pour le Petit Père des Peuples, guide incontesté du communisme international …

ho y’avait encore plusse d’italote le libertarien de rien..même qu’être un bon mafieux était une preuve de vertue monayabe..si si malaparte s’en est marré

Tadi Koi? dit: à

le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!
le grand F de la France où l’as tu foutues c’te salope!

renato dit: à

Quoi ?! le petit célinien lance des rumeurs ? ça doit être une tradition qui lui vient de… comment s’appelle déjà cette ville d’eau ?

TKT dit: à

John Brown, vieux schnocks dont vous faites partie. Sur ce Blog, pratiquement aucune personne jeune, c’est à dire moins de 50 ans et encore, on cesse d’être vraiment « jeune » vers 30 ans. Pour ce qui est de votre « divertissements » comme le Cyklon B; les Allemands quand ils travaillent ne s’amusent pas et la Shoah était une entreprise industrielle. Pour ce qui est des tueries à la chaîne au fusil, pas d’amusement non plus. Pour ce qui est des Japonais, le sabre coupant des têtes comme on coupe le blé dans un champ, certains soldats devaient bien y prendre du plaisir, d’autres devenaient neurasthéniques. SVP, ne commentez pas à la manière de JC, bien sûr vos commentaires sont peut-être de la main de JC, il s’amuse bien à faire des fausses D.bileries. J’imagine JC plus près de 80 ans que de 60, d’où sa jouissance à traiter des gens plus frais que lui de vieux.

призрак de moi-même dit: à

Hobsbawm regretterait certainement la présentation un peu froide du monument-livre. C’est vrai quoi, l’éditeur aurait pu faire un effort et y adjoindre un CD de jazz, cela nous aurait diverti de la pure contemplation de visages un peu rébarbatifs, il faut savoir oser le dire. Finalement, c’est bien qu’Eric soit parti avant d’avoir dû subir tout ce spectacle muet. аллилуйя !

John Brown dit: à

on cesse d’être vraiment « jeune » vers 30 ans (TKT)

J’en ai dix-sept

Jacques Barozzi dit: à

Oui, renato, j’ai bien pensé que vous reconnaissiez ce milieu mondain mis en scène par Sorrentino et que chez vous la cérébralité neutralisait la sensibilité, l’émotion, l’inventivité émanant de chacune des situations et des personnages montrés dans ce film. Il n’y a pas que la virtuosité de l’acteur principal, il y a surtout, s’agissant d’un cinéaste, la flamboyance des plans et images à la gloire d’une Rome réelle, contrairement à celle totalement artificielle de Fellini.

Oui, C.P., on comprend très vite que l’éducation sentimentale de Jep a tourné court et qu’il se désespère de ne pas parvenir à écrire le roman du néant universel qu’il observe tout autour de lui depuis cet observatoire privilégié : la ville éternelle, qu’aucune recherche ne parvient plus à retrouver ni à faire disparaître définitivement.
Moralité, traversons le monde avec élégance…

TKT dit: à

Le 4ème portrait est celui d’un homme moyen qui vit dans la peur. Son visage ne fait pas penser à un gitan (tel que l’on les imagine), imaginez le soigné, rasé, peigné, habillé avec soin, le sourire aux lèvres, le regard où ne se lit pas l’effroi; et bien on/je distingue un homme comme on pourrait en rencontrer à la même époque, en ville…

renato dit: à

« Rome réelle » est une drôle d’expression quand on connait Rome, mais bon, nous sommes sur terre, entre humains…

bouguereau dit: à

les () t’as oublié les () baroz..un peu de retenue bordel!

TKT dit: à

Alors John Brown, voila un scoop, vous avez 17 ans ? Sur votre portrait (votre Blog), vous sembliez en avoir 60 passés, cheveux blancs et moustaches de vieux soldat des Indes, cirées et mises en plis formant un bras, ou plutôt deux, de déesse Shiva. 17 ans, alors comme Langue Moisie, vous êtes à peine déniaisé ?

Tadi Koi? dit: à

en Russie on tuait essentiellement les Russes

essentiellement, donc pas seulement – des émigrés américains venus chercher du travail, des communistes américains d’origine finnoise, des lamas bouddhistes de Mongolie, et bien sûr beaucoup d’écrivains et artistes juifs : Mandelstam, Babel, Meyerhold, Pilnyak..

renato dit: à

« … la sensibilité, l’émotion, l’inventivité émanant de chacune des situations et des personnages montrés dans ce film. »

N’importe quoi !

bouguereau dit: à

Le 4ème portrait est celui d’un homme moyen qui vit dans la peur

on sait pas vontraube, que des comme ça et ça aurait fait barnum..les autres « mugshots » sont peut être que des usuals suspect..ou l’inverse..tout ne se voit pas sur la gueule des gens..mais une exagération bien tempéré c’est un bon boulot de casteur..et si c’était un nkvd qui faisait l’con ? reregarde la photo de staline avec son foulard et ses yeux doux

C.P. dit: à

Thierry Traube, c’est vrai, et cela me confirme dans mon hostilité à ces « portraits ». « Hébéphrène de type gitan » ne signifie pas « gitan » : c’est une catégorie des classements de la psychiatrie.

TKT dit: à

Jacques, mercredi prochain, je vais aller voir La Grande Bellezza. J’ai déjà visionné le « trailer », en effet cela se passe dans un milieu assez mondain et demi-mondain, et alors ? Cela fait aussi partie de la vie urbaine.

Jacques Barozzi dit: à

« Rome réelle » par opposition à la Rome reconstituée dans les studios de Cinecitta chez Fellini, renato, car pour la réalité tout est relatif, la perception est un choix…

bouguereau dit: à

allons bon vla que mandelstam babel..étoyent pas russe..surveille toi un peu

bouguereau dit: à

J’ai déjà visionné le « trailer »

vontraube t’adore trop les histoires de petits blancs

Jacques Barozzi dit: à

En voyant le film de Sorrentino, je me disais que l’on a jamais filmé Paris de cette manière-là C.P. ?
Ce film-là reste encore à faire, mais ce ne serait pas La Grande Beauté, mais alors quoi ?

Bloom dit: à

Indépassable, parce que prophético-proleptique, l’oeuvre photogaphique d’August Sander, débutée en 1925: le portrait d’une génération qui allait à jamais marquer l’humanité au sceau de l’infâmie.
Glaçant.

C.P. dit: à

Jacques, ce serait un film de Leos Carax, peut-être.

bouguereau dit: à

le portrait d’une génération qui allait à jamais marquer l’humanité au sceau de l’infâmie

..allons kabloom..pasque tu crois que ça « se voit »..tu crois pas qu’il y a de la naiveté la dedans..de la peur que le paier se laisse écrire et pas la peloche..du fétichisme..reregarde djougachvili..géorgien en plusse

Bloom dit: à

Une autre est de calculer le % de la population que cela représente. Cela ne change rien au fait que c’est toujours 1 mort + 1 mort + n morts, mais cela donne un ordre de grandeur relatif.

Parfiatemen,t illusté par Timothy Patrick Cooga, dans son dernier ouvrage sur la Famine en Irlande, mis en relation avec la Famine au Darfur.
Le gus qui pige pas est bouché à l’araldite.

« The Famine cut Irish society to pieces. We can only estimate the number of deaths from the time the potato blight first struck in 1845 to the ending of the Famine period in 1851. People were buried in mass graves— appallingly, sometimes while still alive— some died in ditches and fields, by the sea and lakeshore, and, given the accompanying disruption of the population, it is hard to accept that their passing could have been accurately recorded. Historians have used the 1841 census to gauge the size of the population before the Famine hit and the 1851 census for the end date. This placed the population of Ireland in 1841 at 8,175,124.
The total given in the 1851 census was 6,552,365. But modern research, as indicated below, finds this figure masks the true extent of the population loss.

The statistics also mask the shock the famine caused Ireland. In our day we are used to reading reports of famines in the Third World, which sometimes claim hundreds of thousands of lives. These deaths occur in countries where populations are in the tens or hundreds of millions— many times greater than that of nineteenth-century Ireland. As a comparison, the terrible famine in Darfur in 2003, which claimed approximately one hundred thousand lives, did so out of a population of 27 million. A direct result of the Famine was emigration. »

Coogan, Tim Pat (2012-11-27). The Famine Plot: England’s Role in Ireland’s Greatest Tragedy (p. 10). Palgrave Macmillan. Kindle Edition.

Bloom dit: à

Parfaitement illustré par Timothy Patrick Coogan

Bloom dit: à

C’est justement parce que ça se voit pas que c’est glaçant. Pense, le boug, ça te fera du bien.

Jacques Barozzi dit: à

A condition de trouver encore un producteur, C.P., mais je crois qu’à l’origine, le cinéaste ne devrait pas être Parisien, c’est mieux pour le regard !

C.P. dit: à

Jacques, c’est que les deux films français qui m’ont paru vraiment sortir du lot durant les quinze dernières années, ce sont « L’Humanité » et « Holy motors ». J’ajouterais bien Desplechin à Dumont et Carax : ces garçons-là ont la cinquantaine. Confiance !

renato dit: à

Et il est tellement ‘humaniste’ qu’il croit qu’en ajoutant « Cela ne change rien au fait que c’est toujours 1 mort + 1 mort + n morts », l’horreur statistique passe à la trappe — s’il veut retrouver l’excellence et le prestige en 25, le Président doit donner un sérieux coup de balai dans ses écuries.

bouguereau dit: à

C’est justement parce que ça se voit pas que c’est glaçant

ha ouais faire l’point sur l’oxymore en triple salto, pose b..avec karl zweiss ça c’est pchié kabloom

bouguereau dit: à

« Holy motors »

quand que les français s’donne du mal a faire du ‘fantastique’ c’est souvent interessant..dommage ça arrive presque jamais

bouguereau dit: à

desplechin était plein de talent..mais on dirait qu’il fait l’con..bon..confiance

hamlet dit: à

la vulgarité du questionnement et de l’attitude de Sorrentino est plus grande que celle de la société qu’il montre.

du genre : j’ai enfin découvert la véritable authenticité de la profondeur de l’essence de la beauté….
cette réponse sur le monde qui nous est révélée au seuil de notre vie, quand il est trop tard.

on a envie de lui répondre : ah bon ? génial ! sérieux : on est vraiment contents pour toi.

hamlet dit: à

je ne sais pas où la vulgarité est la grande : chez ceux qui se la jouent Berlusconi ou chez les autres, les adeptes de la transcendance esthétique.

tout compte fait, à choisir, à tout prendre, entre Sorrentino et Berlusconi je crois que je choisis Berlusconi.

bouguereau dit: à

le cinéaste ne devrait pas être Parisien, c’est mieux pour le regard !

..tu devrais l’faire baroz..caméraman zombi sortant du caveau..travelling lent et claudicant..râle d’admiration.. »l’esthète zombi dans paris »..un malheur au texas

bouguereau dit: à

ferme ta gueule keupu

hamlet dit: à

quand je vois quelqu’un qui vient de découvrir le vrai sens de la vie je ne peux m’empêcher de penser aux Monthy Python.

hamlet dit: à

Sorrentino ou a^prendre l’art de collectionner ses rosebuds.

bouguereau dit: à

bon keupu..devoir de vacances..fais nous la lisss..la liss des prix nobel juifs mais pas allemand ni russe ! allez au boulot grosse feignasse

hamlet dit: à

Foule sentimentale, on a soif d’idéal, attirée par les étoiles, les voiles, que des choses pas commerciales. Foule sentimentale, il faut voir comme on nous parle, comme on nous parle.
on nous sorrentinoïse,
on nous quignardise
on nous flaubertise
et on nous stendhalise…

Jacques Barozzi dit: à

« la vulgarité du questionnement et de l’attitude de Sorrentino est plus grande que celle de la société qu’il montre. »

Pour la société aristocratique du faubourg Saint-Germain, le petit Marcel israélite était également vulgaire. Hamlet plus snob que la duchesse de Guermantes ?
Fous ta cagoule keupu !

hamlet dit: à

nous avons tant et tant de grandes et de belles âmes parmi nous, tant et tant de grands esprits.
nous sommes beaux et grands, nous avons appris à vivre dans la paix et l’amitié.
nous sommes si beaux, et si grands, comment pourrions-nous ne pas nous aimer ?

hamlet dit: à

Jacques Barozzi je suis désolé, je n’ai vraiment pas voulu tenir des propos antisémites.
j’espère que cela ne vous a pas trop choqué.

hamlet dit: à

Pour la société aristocratique du faubourg Saint-Germain, le petit Marcel israélite était également vulgaire. Hamlet plus snob que la duchesse de Guermantes ?

j’ai rien compris : Sorrentino serait l’équivalent de Proust et les tarés qui font la teuf l’aristocratie de Saint Germain ?

whaouh.

hamlet dit: à

sérieux , à la limite j’aurais préféré le film inverse : une flopée de Sorrentino qui viennent de découvrir le sens de la vie et parmi eux un qui lui vient de découvrir le plaisir de faire la teuf.

là c’était un bon film.
admettez que faire le contraire, de nos jours, c’est comme publier des livres comme ceux de l’article de Monsieur Assouline, c’est même pas niais, c’est plus que niais, c’est le comble de la niaiserie, une niaiserie de faux cul.

Jacques Barozzi dit: à

Personne ne vous traite d’antisémite, hamlet, sinon vous même ?

Jacques Barozzi dit: à

»l’esthète zombi dans paris »..un malheur au texas

Le Jep idéal du film parisien ce serait DSK (le sexe, l’art, la politique et la finance internationale), le boug !
Un malheur mondial !

Jacques Barozzi dit: à

Trop chic, renato, manque plus que Georges Clooney et les dosettes de Nespresso !

xlew.m dit: à

La photographie de la jeune femme arrêtée nous rappelle que les grandes purges de `37-38 ne touchèrent pas que les hommes. La paranoïa (c’était un mode d’être, un état d’esprit travaillé, pas une maladie, les communistes soviétiques étaient des maîtres de la manipulation psychologique, y compris sur leurs propres personnes ; décider que le monde entier leur en voulait, c’était simplifier de façon idéale tous les maigres rapports humains, « mêmes les paranoïaques ont des ennemis », ce genre de choses…) du régime était telle que même les dirigeantes du PCUS étaient visées, pour rien, les épouses des dignitaires exécutés étaient envoyées en camp également, certaines disparurent sans laisser de traces (on pense à la femme de Kamenev dont les enfants furent supprimés, Vladimir Glebov, le dernier fils de Lev, ne dut sa survie qu’au courage d’une infirmière de son orphelinat.)
Il existe un livre traduit par Nina Kamm, « Weggesperrt », qui réunit les témoignages de femmes russes envoyées à la Kolyma (beaucoup sont mortes dans les bois longeant le Belomorkanal qu’il fallait entretenir même s’il ne servait à rien, qui s’en soucie ?) Elles racontent les humiliations subies, les gardes transformés en robots, la soumission sexuelle dû au chef de poste…the horror, the horror, c’était la Bolchoï terror.
Je me souviens d’un autre témoignage, celui de Jacques Rossi, revenu du goulag en 1961 et en France en 1085. Son livre, paru vers la fin des années quatre-vingt-dix, réussit le prodige de se faire matraquer par les mémorialistes officiels du PCF. Rossi raconte pourtant combien il fut un communiste pur et dur, y compris jusqu’ à son entrée au camp, persuadé d’être l’objet non pas d’une injustice mais d’une erreur technique de la part de l’administration.
Un grand oncle (le plus jeune de la famille) de ma femme s’est fait arrêter à Moscou en décembre `37, à 19 ans, alors qu’il était parti acheter ou troquer des cigarettes à l’angle de la rue où habitait son frère. Il fut envoyé en « prison renforcée » avant d’être expédié (les chemins de justice issus des tribunaux étaient très méandriques) pour ne réapparaître qu’en 1956, après un séjour forcé dans les rangs de l’AR pendant la guerre patriotique. C’était un petit gars de Petrograd, un peu tête-brûlée paraît-il, il n’a jamais su pour quelle raison un camion l’avait ramassé au hasard dans la rue. Je crois savoir qu’Orlando Figès n’a pas forcément très bonne presse ici mais son livre sur les rescapés des camps est à lire.
Sur l’ONG russe Memorial, on me pardonnera cette petite note personnelle, j’étais à Saint-Pétersbourg en 2010 (deux ans après l’effraction des locaux de l’antenne locale par les services poutinistes), j’y fit la connaissance de trois jeunes gens très actifs responsables des archives. Tous prenaient très à coeur de faire connaître au grand public tous les aspects noirs de la mémoire russe, les trois étaient convaincus au plus profond de leur être de la nocivité du communisme d’alors, ce qui n’empêchait pas le garçon de vingt-deux ans de la bande de porter un badge de Che Guevara au revers de sa veste. Je connais un jeune médecin habitant Iekaterinbourg dont le père fut un haut dignitaire municipal au temps de la république soviétique, c’est aujourd’hui lui qui tient avec un soin jaloux toutes les archives numériques de la villa Ipatiev, comme quoi, c’est très complexe les arcanes de l’âme russe. Pourquoi ne pas relire Dimitri (Guy Mouminoux) pour tenter d’y voir plus clair ?

hamlet dit: à

c’est pas gentil pour les parisiens : je suis sûr qu’à Paris aussi on peut tomber sur un type, un artiste qui vient de découvrir le vrai sens de la vie, en cherchant bien.
même en Normandie on pourrait en trouver un.
dans la Creuse ce serait plus difficile de trouver un Jep mais à Paris non.

Gérard GUICHETEAU dit: à

Merci Pierre Assouline d’avoir publié ce compte rendu de lecture. Juste une remarque : j’ai mis chez moi ce livre en « coffee table book » et ce n’est pas « obscène ». J’ai demain 77 ans et j’aime qu’on se souvienne de l’abominable 20e siècle. Seuls les cocos attardés refusent toute mémoire et soutiennent sans vergogne les ultimes représentants des tueurs par idéologie, après avoir encensé Staline, Mao, le Che, Pol Pot, Castro, ou Chavez. Je remarque qu’il n’y a guère que X et Y (à 9.11 et 9.34), ici, qui ont eu la décence de ne pas botter en touche avec d’autres balivernes cinématographiques.

hamlet dit: à

les artistes qui viennent de découvrir le vrai sens de la vie c’est bien, c’est comme les nietzschéens, il en faut, le tout est qu’il ne se multiplie pas trop, dès qu’ils dépassent la centaine ils peuvent vous plomber tout un pays.

par chance les vrais esthètes sensibles à la profondeur métaphysique du Beau ne sont pas nombreux, on en croise combien dans une vie ? deux ? trois ? guère plus. parfois quatre.

hamlet dit: à

Monsieur Guicheteau ne vous inquiétez pas, sérieusement je ne pense pas que nous ayons le quart d’une chance de l’oublier, vous pouvez dormir tranquille et penser à autre chose : on ne risque pas de l’oublier.

bouguereau dit: à

manque plus que Georges Clooney et les dosettes de Nespresso !

dis toudsuite que c’est plein de forme connutes tant que tu y es baroz..

Jacques Barozzi dit: à

Bon anniversaire, Gégé, de la part d’un coco attardé botteleur en touche !

hamlet dit: à

vous voyez Jacques Barozzi même Monsieur Guicheteau considère le film de Sorrentino comme une baliverne cinématographique.

En plus ce monsieur a mal pris le mélange des sujets : passer des victimes soviétiques à la jetset romaine c’est vrai que ça fait tâche.

C’est vrai : quand on a aimé le Sorrnetino on ne mélange pas les genres, c’est même un peu la morale du film, alors soit vous vous êtes endormi au milieu soit vous êtes parti avant la fin.

Jacques Barozzi dit: à

« J’ai demain 77 ans et j’aime qu’on se souvienne de l’abominable 20e siècle.  »

Il n’y a pas d’âge pour le masochisme !
Le 20e siècle ne fut-il qu’abomination ?

Jacques Barozzi dit: à

Si vous n’avez pas aimé la naine, vous aurez au moins apprécié la sainte du film, hamlet, et cette réplique mémorable : « la pauvreté ne se raconte pas, elle se vit » ?

bouguereau dit: à

oui baroz, abominab, et le soldat gégé a su s’en sauver en se prenant par le cul..tout seul ! ha mais..77..tu noteras qu’il pourras pus lire tintin..couic

bouguereau dit: à

Le Jep idéal du film parisien ce serait DSK (le sexe, l’art, la politique et la finance internationale), le boug !

ha que j’l’ai raté baroz..chus en province
..les latinerie les vaticanneries..jvoulais lvoir..quant a fellini fallait voir comment qu’il causait de rome..une énorme pierre tombale dessur son gros ventre..tu sais baroz, fellini on peut le copier et le recopier, lui aussi se prenait pour une grosse lessiveuse familliale..il aurait certainement voulu finir troisième triton souffleur sur une fontaine de rome, un figurant..rome n’en finit pas de finir comme un tirlouit de funeraille a la nouvelle orléan qu’il disait en substance..bref faut que jle trouve quelquepart ce film

C.P. dit: à

Dites donc, hamlet, il faut aller voir le film. Je me suis boyauté le tiers du temps. Ils le passent pas, à Melun ? il y a pourtant cinq ou six cinémas.

bouguereau dit: à

c’est comme publier des livres comme ceux de l’article de Monsieur Assouline, c’est même pas niais, c’est plus que niais, c’est le comble de la niaiserie, une niaiserie de faux cul

grossier personnage de gros con de keupu

Jacques Barozzi dit: à

Rien pour Sorrentino au palmarès du Festival de Cannes 2013, l’honneur est sauf !

Palme d’Or : La Vie d’Adèle, d’Abdellatif Kéchiche
Grand Prix : Inside Llewyn Davis, de Joel et Ethan Coen
Prix du scénario : The Touch of sin, de Jia Zhang-ke
Prix de la mise en scène : Heli, d’Amante Escalante
Prix du jury : Tel père, tel fils, de Kore-Eda
Prix d’interprétation féminine : Bérénice Béjo dans Le Passé, d’Asghar Farhadi
Prix d’interprétation masculine : Bruce Dern dans Nebraska, d’Alexander Payne
Caméra d’or (récompense un premier film) : Ilo Ilo, d’Anthony Chen

Bloom/Piscine Blomet dit: à

Baroz, un peu gamin de fétichiser les « lieux d’honneurs » comme ça, non? Personne ou presque n’avait misé sur V.VG.

Polémikoeur. dit: à

Tournez, les têtes !
Devant ce qui existe.
Pour vous en repaître
ou le nier au contraire.
Trop tard, vous y êtes !
A côté ou sur la piste.
Avec tout votre être.
Vers le cimetière.
Tous en charrette !
Les noms de la liste.
Par décision du maître
ou caprice de l’horaire.
Dur de quitter la fête
quand l’autre résiste
sans lui connaître
pareille misère.
Hanterrement.

Jacques Barozzi dit: à

(de dos, il a un très beau cul !)

Jacques Barozzi dit: à

(le Botteleur, pas Polémikoeur…)

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le syndicats des corporations du travail  » bien fait « ,…
…qu’est ce que c’est encore,…
…1 tiers des brigades de gendarmerie sont inactifs,…presque au chômage technique,…encore,…

…il ne reste que les contraventions, les offshores,…les cimetières,…les baby-sitters du X en chambre,…les gendarmettes du X, pour touristes  » la main dans le sac,…

…Marseille et les drogues pas encore légalisées en pharmacie,…

…qu’est ce qu’on attend pour être heureux,…légalisons, légalisons tout,…
…çà peut pas être pire,…

…pourvu que la brigade des moeurs arrive à tirer son coup,…les nouvelles recrues,…pour racquetter à l’oeil,…Oui les blondes,…les faces plis  » angéliques « ,…plus béat le sourire,…les Louis à XIV, vont tomber comme des mouches,…

…pour se taper un marquis, se monter en bonne à tout faire,…avec sa carte  » témoins de Jéhovah,…de l’ordre de Malte – Hongrie,…

…la terreur,…les exécutions entre deux cuisses,…cuisinés de french-cancan à l’oseille mondialiste bourrique,…etc,…

…souverains s’abstenir au menu fretin des ribambelles,…etc,…
,,,

DHH dit: à

@bloom
vous evoquez l’oeuvre photographique de Sander.terriblement porteuse de sens politique en effet.
j’ai peine à imaginer qu’elle n’etait pas une reference permanente pour Hanecke ,quand il a realisé le Ruban blanc.
en tout cas cette gemellitéintellectuelle et visuelle etait si presente à mon esprit que sortant de la projection du film je me suis precipitée à l’exposition Sander alors en cours à la fondation cartier-bresson ,pour y trouver une confirmation de ce que j’avais éprouvé

TKT dit: à

Vous êtes drôle, Jacques, vous n’avez photographié la statue que de face ? Avez vous jamais vu une statue avec un vilain cul nu ?

TKT dit: à

Je n’imagine pas Hamlet étant un des mille et un pseudos de D.bile.

Polémikoeur. dit: à

Ici, un camp,
là, un coup,
de machette
ou de feu,
et un four
ou un trou.
Finalement.

Bloom/Piscine Blomet dit: à

DDH, le ruban qui va de Sander à Hanecke me semble bien solide effectivement.

Polémikoeur. dit: à

A toute petite voix,
les images orphelines
répètent quel sort peu
enviable guette toujours
les peuples dans la musette
de l’Histoire.
Attentivement.

Polémikoeur. dit: à

Ni l’indifférence
ni l’obsession
ne contrarie
la barbarie.
Pansivement.

le voisin à JC dit: à

Gérard GUICHETEAU dit: 20 août 2013 à 12 h 12 min
n’est-ce pas plutôt « grâce » à des gens comme staline et ses partisans inconditionnels (les massacres qu’ils ont commis au nom du ‘socialisme dans un seul pays'(donc l’urss/ses satellites) que les « démocrates » peuvent dormir sur leurs deux oreilles?!!

renato dit: à

Jacques, quand vous aurez le niveau de Georges Clooney on en reparlera, pour le moment abattez vos « goûts de », c’est tout ce que vous pouvez faire.

Ah ! l’image, la musique et tout et tout… si vous n’avez pas compris l’ironie de « una lady italiana », je me demande ce que vous avez compris à « La grande bellezza »…

renato dit: à

Ah ! il a cité des auteurs français ! tu te rends compte ?! il a cité des auteur français !

Enfin, un peu de retenue !

Jacques Barozzi dit: à

Votre goût de « una lady italiana » c’est de l’esthétique pour anorexique, renato, style Vogue international. Il vous manquera toujours un bonne dose de Mezzogiorno et de culture populaire : votre snobisme méprisant vous perdra, vous a déjà définitivement perdu, hélas, pour vous !

Jacques Barozzi dit: à

« Ah ! il a cité des auteurs français ! tu te rends compte ?! il a cité des auteur français !

Enfin, un peu de retenue ! »

Si vous parlez de C.P., c’est pas sympa, renato !

renato dit: à

Enfin, Jacque ! le concept même de perdu c’est une stupidité digne d’un anthologiste… après, un vrai approche ironique c’est à voir car, certes que, lorsque le niveau est celui-ci, on s’emballe vite pour un produit un minimum raffiné…

http://www.theconstantbuzz.com/post/10205591589/c-pierre-boulat

Mais si pour être in il faut aimer ce que vous aimez, on n’a pas fini de rire, vue la « statuaire » (pfft) que vous aimez…

renato dit: à

Même pour lui : un peu de retenue.

hamlet dit: à

« Jacques Barozzi dit: 20 août 2013 à 12 h 41 min
Rien pour Sorrentino au palmarès du Festival de Cannes 2013, l’honneur est sauf ! »

ne criez pas victoire aussi vite, les jurys des prix cinéma sont comme ceux des prix littéraire : il peut leur arriver de se tromper et d’oublier de récompenser un mauvais film ou un mauvais livre.

renato dit: à

(Ah ! l’anthologiste, « la lady italiana » c’était de l’ironie, en quelle langue il faut le dire pour que vous daigniez comprendre du haut de vos « goûts de » ?)

renato dit: à

C’est quand même extraordinaire ! moi, si quelqu’un n’aime pas ce que j’aime, ça ne me fait pas problème. Par contre, avec ces gens si civilisés et raffinés qui publient des anthologies sans avoir le background requis*, si on n’aime pas ce qu’ils ont aimé on est… On est quoi déjà ? Ah ! des gars dont la « cérébralité neutralise la sensibilité, l’émotion, l’inventivité »… enfin, c’est comme être sous Staline… mais en moins chic…

*Part exemple, Pompidou avait le background requis pour composer une anthologie de la poésie française…

Et maintenant en avant les machines !

renato dit: à

hamlet,

« Il Divo », c’est-à-dire un bon film, a eu droit au prix du jury au Festival de Cannes 2008.

pado dit: à

« Gérard GUICHETEAU dit: 20 août 2013 à 12 h 12 min »

Heureux de vous lire.
J’espère que les roses sont toujours aussi belles en Seine-et-Marne.

Je vois que vous faites toujours monter les salauds en ballon.

bouguereau dit: à

rénato y va esploser comme hindenbourgue..pédant comme un phoque à cax à pointe

bouguereau dit: à

mais ferme ta gueule keupu..avec tes faire valoir à la gland

bouguereau dit: à

Je n’imagine pas Hamlet étant un des mille et un pseudos de D.bile.

keupu est vraiment trop con..ton instincte est bon

Observatoire de l'helvète dit: à

TKT dit: 20 août 2013 à 13 h 11 min
Je n’imagine pas Hamlet étant un des mille et un pseudos de D.bile

Mais quelle burne.

bouguereau dit: à

respire, bouguereau, respire…

toi péte un coup rénato..tu sais y’a des bestiaux qui se retrouvent les 4 fers en l’air..leur bedaine fermente, on doit leur coller un trocard pour les dégonfler

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…@,…renato,…à,…14 h 33 mn,…

…enfin, quoi,…publié une de mes photos, d’y il y a plus de trois ans,…avant le décès de mon père,…cool,…le piratage d’information,…

…je vous rassure,…j’ai maigri de 8 kg,…
…et je suis moins collet monté,…plus touriste en villégiature,…

…franchement,…sans gènes,…etc,…etc,…

renato dit: à

On dirait qu’à la seule idée d’écrire en un français à la portée de tout le monte bouguereau éprouve de la honte…

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