de Pierre Assouline

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La République des livres
Une fois retraduit, plus tout à fait le même livre

Une fois retraduit, plus tout à fait le même livre

Au fond, mieux que par un critique, un universitaire, un correcteur, un éditeur, un libraire et même mieux que par son auteur, un livre n’est jamais aussi bien désarmé que par son traducteur. Lui seul peut lui faire rendre les armes au sens propre, le défaire de tout ce qui le protège. Tout auteur dont l’œuvre a été transportée dans une autre langue peut en témoigner : en l’interrogeant sur ou tel point obscur, son traducteur a mis le doigt là sur une incohérence, ici sur un oubli, plus loin sur une contradiction, ailleurs encore sur des fautes, des lacunes qui avaient échappé à tous. Sans la ramener, il est l’implacable inspecteur des travaux finis, et même publiés, agissant non en correcteur mais en relecteur pointilleux. C’est aussi pour cela qu’il faut lire les traducteurs non seulement dans leurs traductions mais dans leurs paratextes. Plusieurs parutions nous y engagent ces jours-ci.

Ecrivain et éditeur, Frédéric Boyer poursuit une singulière aventure dans ce domaine en ce qu’il semble se situer en marge de la communauté des traducteurs, ceux dont c’est l’unique métier, ou le principal. Il avait déjà donné un aperçu de son goût de l’écart en  2001 en se faisant le maître d’œuvre d’une nouvelle traduction de la Bible confiée à des exégètes et des écrivains. Puis il a poursuivi en solitaire en donnant des versions très personnelles de classiques, les Sonnets et la Tragédie du roi Richard II de Shakespeare, et des Confessions de saint Augustin rebaptisé au passage Les Aveux et du Kamasûtra. Cette fois, il s’attaque aux Géorgiques de Virgile qu’il intitule Le Souci de la terre (250 pages, 21 euros, Gallimard – à feuilleter ici)

Divisé en quatre parties, ce long poème didactique composé entre 37 et 30 av. J.-C. est long de quelques 2000 vers. Ce livre « étrange », qui est aussi un livre sur la guerre, reflète le monde en crise dans lequel il a été conçu. Mais si le pari est osé, c’est d’abord que l’œuvre est beaucoup moins attrayante que L’Eneide. Le plus souvent, ceux qui eurent à plancher dessus dans leurs jeunes années en ont conservé un souvenir assez ennuyeux ; il est vrai qu’il est plus difficile de séduire sans la dimension épique du style noble, ou mythologique du style moyen. Là, c’est surtout le Livre II sur les arbres et les forêts qui retient par ses résonances avec nos préoccupations ; ce qui explique les libertés que Frédéric Boyer avec le titre canonique des Géorgiques ; il est vrai que Le Souci de la terre résonne comme le titre d’un essai de René Dumont ou d’André Gorz. Après tout, l’idée des travaux de la terre est toute entière contenue dans georgicon. La remarque de Ludwig Wittgenstein citée en épigraphe éclaire mieux que tout commentaire et tout discours le projet du (re)traducteur :

« Mon idée n’est pas de rafraîchir un ancien style. Il ne s’agit pas de prendre d’anciennes formes et de les ordonner selon les exigences du goût nouveau. Ce dont il s’agit en réalité, c’est de parler, peut-être inconsciemment, la langue ancienne, mais de la parler de telle manière qu’elle appartienne au nouveau monde, sans pour autant appartenir nécessairement au goût de celui-ci »

Ceci posé, Frédéric Boyer s’autorise dès l’entame de sa préface un bref moment d’egohistoire, et c’est bienvenu. Quelques phrases pour dire qu’il a traduit comme on fait son deuil, entre-deux-morts, celle de sa compagne Anne Dufourmantelle et celle de son éditeur et ami Paul Otchakovsky-Laurens. Une manière pudique et nécessaire de rappeler implicitement qu’un traducteur est aussi un auteur, qu’il écrit dans un état d’esprit et un environnement mental particuliers. Conscient que le deuil défait les rythmes quotidiens, il lui a fallu chercher néanmoins un autre rythme dans la langue moderne, qui puisse faire écho à la scansion latine de l’hexamètre dactylique. Le premier traducteur français de cette œuvre en 1519 avait opté pour les décasyllabes ; ses successeurs en firent autant jusqu’à ce qu’en 1769 l’abbé Delille leur préfère les alexandrins rimés ; d’autres ensuite oseront les vers ou la prose.

« Notre ambition, plus modeste, plus intime, a été de composer un poème contemporain, interprétant librement le rythme du vers latin, suivant autant que possible l’ordre des mots de la phrase latine. Et faisant apparaître un poème nouveau »

Tout en conservant la dramaturgie du poème de Virgile, Frédéric Boyer a donc choisi la forme des versets libres aux rythmes divers, en n’oubliant jamais que le poète lisait lui-même ses œuvres publiquement et qu’il avait imaginé les Géorgiques au repos, dans la campagne de Naples, en rêvant et contemplant. C’est aussi cela qu’il s’est fixé pour tâche de rendre en français., cet état-là alors que tout semble s’y déployer dans le royaume des morts. Sous sa plume, le fameux final où le poète dit qu’il aura écrit ces vers dans un retraite sans gloire, ignobilis oti devient un « désoeuvrement sans éclat ».

Il y aussi quelque chose d’un « nouveau livre » lorsqu’on lit à nouveau Confessions d’un masque (仮面の告白  Kamen no Kokuhaku, 234 pages, 20 euros, Gallimard), la fameuse autobiographie intime de Yukio Mishima, son propre  « gouffre de la sexualité », mais cette fois dans la nouvelle traduction du japonais de Dominique Palmé. Et c’est aussi pour une question de rythme, le nerf de cette guerre des mots. La traductrice a voulu y rendre la voix authentique du jeune écrivain enfin débarrassée du parasitage de la double traduction (la première fois en 1972, Renée Villoteau était partie de la version anglaise, pratique qui n’est pas si rare, hélas…). Après avoir déjà fait l’expérience de rendre en français La Musique (2000) du même auteur, elle a donc travaillé à partir de l’édition originale japonaise de 1949 afin de restituer sa ponctuation (notamment des tirets longs de plus d’un cadratin et des six points de suspension enchainés) car c’est aussi là que se déchiffre le rythme particulier de Confession d’un masque. Et effectivement, ce n’est plus tout à fait le même livre… D’ailleurs, sur le large bandeau ceinturant le roman, l’éditeur a mentionné en surimpression par-dessus son portrait « nouvelle traduction ».

C’est devenu un argument promotionnel et ça se conçoit tant des classiques ont souffert de longues années durant de traductions, disons, datées, fautives, inappropriées (Le Guépard, La Montagne Magique…). En l’espèce, réviser ce n’est pas seulement réparer : traduire à nouveau signifie traduire à nouveaux fraisCertains (re)traducteurs préfèrent même ignorer la version antérieure pour conserver une certaine fraîcheur au premier regard. Ceux-là n’hésitent pas à bombarder l’auteur de questions, à supposer qu’ils soient toujours de ce monde. Dans L’Atelier du roman (Conversacion en Princeton con Rubén Gallo, traduit de l’espagnol par Albert Bensoussan et Daniel Lefort, 296 pages, 21 euros, Arcades/Gallimard), Mario Vargas Llosa est revenu en détail et en profondeur en 2015 sur son travail d’écriture. Une poignée de pages y sont consacrées aux théories de la traduction. C’est bien le moins pour un auteur dont l’œuvre nobélisée a été de longue date éditée dans de nombreux pays. Celui-ci est du genre à entretenir une correspondance suivie avec ses traducteurs dès lors qu’ils le poussent à s’expliquer et à préciser. Exemple : l’usage du mot cholo dans Conversation à La Catedral (1969). Pour l’édition du livre en anglais, le traducteur Gregory Rabassa ne cacha pas ses difficultés à le rendre autrement qu’en employant… deux mots, selon le contexte : soit half-breed qui a une connotation raciale, soit peasant où elle est plutôt sociale ; et si il veut mettre le paquet et faire fort, il n’en fait qu’un : peasant half-breed et inversement !

Or l’auteur récuse peasant au motif que tout dépend de la personne qui use de cholo dont le sens originel est « métis ». Dans la bouche d’une mère ou d’une amoureuse, c’est affectueux ; dans celle d’un Blanc vis à vis d’un Indien, c’est insultant. Le nuancier est large de mi cholito lindo à cholo de mierda. « Et puis, on peut toujours être le cholo de quelqu’un » observe Vargas Llosa pour bien souligner l’éventail des variantes qui se présente dès que l’on entre dans la complexité d’une langue, ce à quoi un traducteur consciencieux est toujours confronté. Un problème du même type dès l’incipit de Qui a tué Palomino Molero ? (1987). Le premier mot est :                           « jijunagrandisima ». Lorsqu’un traducteur l’a rendu en anglais par son of bitches, l’auteur lui avait reproché de faire l’impasse sur la couleur locale. Comme si en français c’était devenu simplement « mon Dieu ! quelle horreur » alors qu’Albert Bensoussan en avait fait avec bonheur « Bordel de merde de vérole de cul ! » et cela avait suffi pour que, dès le début du roman, on soit de plain pied dans l’ambiance.

Quoique polyglotte, Maria Vargas Llosa n’est pas le genre d’écrivain qui s’impose et pèse sur ses traducteurs. Il ne s’en mêle que s’il est sollicité, le plus souvent pour préciser le sens de ses péruanismes. Et même dans ce cas, il dira toujours sa préférence pour une traduction qui soit véritablement « une création originale », une réécriture dans la langue cible même au risque que la langue source soit trahie ; en ce sens, il se soucie davantage de l’excellence de la propre langue de son traducteur plutôt que de sa parfaite connaissance de l’espagnol.

« Il n’y a rien de pire que de lire un livre et de sentir que c’est une traduction, de sentir que quelque chose grince dans l’expression, que c’est une langue factice, que les personnages ne parleraient jamais comme on les fait parler. »

Et d’évoquer les fameuses libertés que Jorge Luis Borges prenait lorsqu’il s’emparait de textes qu’il traduisait en espagnol : il allait jusqu’à supprimer des passages trop longs ou modifier la chute d’une nouvelle si elle laissait à désirer, enfin, selon lui… C’est pourquoi certains lecteurs hispanisants avisés lisent ses traductions de livres de Faulkner, Swift ou Whitman avant tout comme du… Borges !

Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? C’est notamment le cas lorsqu’une seule et même personne se fait le truchement d’un écrivain à l’écrit comme à l’oral, dans ses livres et articles comme dans ses conférences et conversations. Valérie Zenatti, elle-même écrivain et scénariste, a eu le bonheur et le privilège de vivre cet état particulier pendant quinze ans avec l’écrivain israélien Aharon Appelfeld. Un genre de collaboration parfois évoqué comme une conversation silencieuse. Elle l’a d’abord rencontré en lisant fascinée Le Temps des prodiges et de là est née aussitôt chez l’agrégée d’hébreu le désir irrépressible de le traduire, c’est à dire « de ramener ses livres sur la terre d’Europe qui leur avait donné naissance ».  

Quand le vieux monsieur venait en France, la jeune femme se tenait toujours à ses côtés. A la fin, ils ne faisaient qu’un, unis par une profonde affection mutuelle. Tant et si bien que lorsqu’il disparut à 85 ans, il y a un peu plus d’un an, il fallait se garder de présenter ses condoléances à sa traductrice et interprète. Un livre est né tant de cette relation que de sa fin, un récit bouleversant intitulé Dans le faisceau des vivants (16,50 euros, 152 pages, éditions de l’Olivier). Une fois passée l’état de sidération dans lequel la nouvelle de sa mort l’a laissée alors qu’une fois de plus, elle s’apprêtait à prendre l’avion pour Israël afin de l’y retrouver, elle est partie sur ses traces du côté de Czernovitz, désormais en Ukraine, mais autrefois en Bucovine roumaine puis en URSS, là où il avait vu le jour et où il avait grandi jusqu’à sa déportation (comme le poète Paul Celan qui, un mois avant de se suicider, lui avait confié : « Je t’envie, tu écris dans la langue maternelle du peuple juif ») dans un camp d’où il s’évada à 10 ans pour se réfugier des mois durant dans la forêt.

En retournant chez lui, des phrases lui reviennent de leurs innombrables conversations, des choses vues, des explosions de mémoires en marge de ses livres, des flashs du monde d’avant, des éclats qu’elle inscrit aussitôt en creux de son récit mais en italiques pour que l’on sache bien que c’est lui qui parle. « Où commence ma mémoire ? » se demande-t-il en permanence sans être sûr de savoir la réponse. Dans son flux de paroles restitué avec grâce, quelques mots suffisent à Appelfeld pour dire pourquoi on est de son enfance comme on est d’un pays : enfant du ghetto, du camp et de la forêt, il sentira toujours la neige d’Occident mais jamais le sable d’Orient ; jamais il ne se débarrassera de l’instinct de survie, de certaines taches de mémoire, de traces indélébiles.

« La face sombre de Dieu. Nous étions entre ses mains et il nous déposait d’un endroit à l’autre ».

C’est un récit bref, sensible, plein de larmes retenues et d’émotions à peine maitrisées mais sans le moindre pathos. Une écrivaine s’y interdit de parler à la place d’un écrivain, ce qui ne va pas de soi pour qui a passé quinze ans de sa vie à superposer sa propre voix à celle d’un autre, admiré, aimé.

(« Virgile et les muses » mosaïque anonyme du IIIème siècle, musée national du Bardo, Tunisie ; « Yukio Mishima » ; « Mario Vargas Llosa; « Aharon Appelfeld et Valérie Zenatti » photos D.R.)

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commentaires

1 350 Réponses pour Une fois retraduit, plus tout à fait le même livre

Janssen J-J dit: à

Ben dites donc, des « péruanismes » ! si j’avions su que là bas aussi y’avait des belgicismes ! Ca nous les décoiffe un brin !

x dit: à

Signalement d’une coquille dans le paragraphe sous le deuxième encadré :
« C’est aussi cela qu’il s’est fixé pour tâche » [=officium] (et non « tache » [=macula])

renato dit: à

Je lirai minutieusement le billet pour verifier, mais il me semble que Marie Darrieussecq a fait quelque chose dans ces eaux-là avec Tristes Pontiques.

rose dit: à

Le Souci de la terre (250, 21 euros

21 euros

Marie Sasseur dit: à

« C’est un récit bref, sensible, plein de larmes retenues et d’émotions à peine maitrisées mais sans le moindre pathos »

D’autant que Valérie Zenatti, quand elle évoque À. Appelfeld, a la télé, ne se depare pas d’un sourire et d’une joie de vivre manifeste.

Enfin, lorsqu’elle est passée à la grande bibli, je me souviens qu’ elle ne donnait pas l’impression d’avoir envie de pleurer.

https://youtu.be/iEVsRI9Yspo

Ed dit: à

« La grande bibli »

Je ne connais pas cette émission. C’est présenté par Hanouna ?

Delaporte dit: à

« Je ne connais pas cette émission. C’est présenté par Hanouna ? »

Quel humour !

Marie Sasseur dit: à

C’est étonnant, mais oui, il y a des « peruanismes  » , qui signifient que le castillan n’est pas la langue du Pérou.
Sur l’exemple donné avec les traductions des livres de M. Vargas Llosa, le mot cholo, a été choisi tire du roman  » Conversation à « La Cathédrale «  »
Cathedrale, entre guillemets dans le titre, car il ne s’agit pas d’une cathédrale.
Il est dommage d’avoir illustré la traduction de ce mot cholo , en anglais uniquement…

Il doit etre d’importance s’il se réfère à l’un des personnages principaux du roman.

Les traducteurs en français, S. Léger et Bernard Sesé, ont laissé beaucoup de « peruanismes » dans  » Conversation à « La Cathédrale « . Il se reconnaissent par une graphie distincte dans le texte.
Ainsi le serveur de la taverne est dit: serranito, ou serrano. Et ne nécessite pas de traduction car la scène décrite est explicite.

Le mot cholo, je ne l’ai pas vu dans la trad française. ( mais le bouquin fait 563 pages..) peut-etre chola, dans un dialogue de personnes qui se connaissent. On trouve le mot nègre, utilisé la dans une situation au début du roman, qui est violente.
Pour désigner l’un des personnages principaux, le mot zambo est utilisé . Qui est un mot français désignant un métissage entre noirs et amérindiens.
Peut-être que dans ce brassage ethnique, chaque couleur porte un nom, avec les intonations bien courantes , selon que le discours soit, plus que racialiste, tout simplement raciste. Comme partout quoi.

Alexia Neuhoff dit: à

Il flotte dans les lignes de P.A. quel que soit le sujet qu’il aborde, disons le paysage, une brume, une écharpe de mélancolie. Reste à savoir si elle est « savoureuse » à la façon de Giono ou tantôt « agréable », tantôt « accablante » selon Romain Rolland ou la fameuse tache noire du soleil mallarméen.

Alexia Neuhoff dit: à

plus sûrement nervalien… quoique

et alii dit: à

et le première photo?

et alii dit: à

merci renato;
voyez les photos de geysers c’est fumant quand c’est la nature
bonne journée

et alii dit: à

Le neuroendocrinologue Jacques Balthazart explique dans un essai incorrect que les cerveaux masculins et féminins ne se construisent pas de la même façon. Extraits.

Jazzi dit: à

Avec les problèmes de traduction, on vous trouve toujours tout à votre affaire, Passou. En témoigne encore cet ultime article sur le sujet. Mais d’où vous vient ce goût de la traduction et des traducteurs ?

et alii dit: à

on traduit en justice

bouguereau dit: à

c’est qu’il aime les judas baroz

bouguereau dit: à

..l’oreille renfield c’étoye le mot pour conin..halors en avoir des longues qui bougent..t’es malanimal

Janssen J-J dit: à

Jzzmn, je pense qu’il a la nostalgie de ne pas savoir spontanément lire dans la langue maternelle des auteurs, hormis les espagnols. Dès lors, il doute obstinément des traducteurs et a constamment besoin de se rassurer…
Il ignore qu’il pourrait mettre fin à ses tourments, alors qu’on vient de mettre au point une technique hypnopédique pour un cerveau capable d’apprendre au sujet dormant à traduire spontanément dans une autre langue. Des corrélats ici,
http://theconversation.com/podcast-peut-on-apprendre-une-nouvelle-langue-en-dormant-114686?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20du%20week-end%20de%20The%20Conversation%20France%20-%201278911867&utm_content=La%20lettre%20du%20week-end%20de%20The%20Conversation%20France%20-%201278911867+CID_6584fe7da4866645d2412b70d819c44d&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Podcast%20%20Peut-on%20apprendre%20une%20nouvelle%20langue%20en%20dormant

bouguereau dit: à

.hen plus d’être judas il parle ‘en langue’ comme il dirait renfield..y’a til un curé polonais dans la salle..sinon c’est la bonne du curé tèrezoune lassouline..et ça va faire mal

Janssen J-J dit: à

Je me souviens bien de Naja-Naja, ce personnage de Le Clezio qui se glissait partout, et notamment dans les volutes de la fumée d’une cigarette. Avait-elle pu me faire rêver la cibiche, cette créature involoutée (voui), naguère ! Ne l’ai jamais oubliée. Quelqu’un l’a-t-il également gardée en mémoire ? Je crois bien qu’elle était dans le Livre des Fuites, mais n’en suis plus si sûr, Paul E.

Jazzi dit: à

Dans le rôle de passeurs, les traducteurs littéraires, à la recherche du juste mot et du bon tempo n’occupent-ils pas aujourd’hui la fonction des anciens moines copistes ?

bouguereau dit: à

Bonjour la RDL, vidéo du dimanche :

y’a à boire et à manger et plein dtrucs qui crissent sous la dent dédède..mais tiens pour mette dans les dents à rénateau..chais pas si qu’elle était bonne mais elle avait l’air plus folklo que la longue tronche à martchélo..fallait pour plaire aux sinistres amerloques de l’époque..du marketting dédède..les gonzesses devraient faire plus de marketting
https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/art/features/was-marcel-duchamps-fountain-actually-created-by-a-long-forgotten-pioneering-feminist-10491953.html

bouguereau dit: à

..baroz va nous écrire le nom d’lonion à 4 mains avec dirphiloo..traduit d’un un manuscrit rtrouvé a pamplune..en hébreux

christiane dit: à

Alexia Neuhoff écrit à 8 h 42 : « Il flotte dans les lignes de P.A. quel que soit le sujet qu’il aborde, disons le paysage, une brume, une écharpe de mélancolie. Reste à savoir si elle est « savoureuse » à la façon de Giono ou tantôt « agréable », tantôt « accablante » selon Romain Rolland ou la fameuse tache noire du soleil mallarméen. »
Ce commentaire est une bonne « traduction » du billet de Passou. Oui, j’ai senti, le lisant ce quelque chose d’indéfinissable, une sorte de pesanteur qui est toujours là lorsqu’il veut se laisser aller à évoquer le travail de traduction comme s’il se surprenait en flagrant délit d’on ne sait quoi…
Je me suis souvent demandé ce qui ramenait Passou, inlassablement, à ces écrivains-traducteurs qu’il suit à la trace des mots. Jusqu’à rencontrer ceux de G-A.Glodscmidt dans un ouvrage paru en 2009 au CNRS : A l’insu de Babel. Il y écrit : « Deux langues sont aussi semblables que deux visages et diffèrent tout autant l’une de l’autre. » Il évoque certains mots intraduisibles du français à l’allemand (trouble), de l’allemand au français (unheimlich). La traduction est pour lui une perpétuelle migration de la langue que l’on quitte vers une immigration dans la langue que l’on choisit sur l’autre rive du livre. Les motivations qui l’ont conduit à la traduction, il les explique dans deux livres Une langue pour abri etLa traversée des fleuves. C’est le nazisme qui le chassa de l’Allemagne et de la langue allemande. C’est le français qui lui rendit la parole.
Je me souviens du livre de Pierre Assouline Retour à Séfarad et de ces lignes :
« Mon histoire sera celle d’un pérégrin, un homme qui marche, pas à pas, en s’obligeant à ne pas comprendre […] Un seul pays suffira à mon Grand tour et ce pays sera l’Espagne. Je crains de ne pas la reconnaître. dans quel état vais-je la retrouver ? Il a dû s’en passer des choses depuis le 31 juillet 1492. Inutile de partir en quête de la maison familiale ni même du cimetière, encore moins des archives […] Il me suffit de savoir que notre mémoire précède notre naissance. De mon expédition dans ce passé-là, où je suis parti retrouver des paroles, des voix, un souffle gelés dans l’hiver des livres […] fouiller son écheveau inextricable, démêler l’entrelacs de ses contradictions, interroger ses identités pour se déplier enfin. » (p.21/22)
Et il remonte au fil des pages de la naissance du grand-père dans un bled du royaume de Navarre à la colonie de juifs de Séville expulsée d’Espagne s’installant à Debbou. Les juifs d’Afrique du Nord… Il évoque un conclave de traducteurs où Albert Bensoussan l’interroge, pendant une pause sur ses origines…
Longue route renouer avec la transmission, l’héritage, le passage de témoin. Que d’obstacles pour les séfarades, que de recherches dans la langue du judéo-espagnol, ce castillan du XVe siècle fleuri de mots d’arabe ou de turc selon la route de l’exil. Il écrit, terriblement : « la fidélité à travers les siècles à une langue qui fut celle de leurs ancêtres mais aussi celle de leurs bourreaux ».
Cette langue il l’a « au creux de l’oreille depuis sa naissance »
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec la mémoire de G-A.G., traumatisée de démentis, sidérée par la « Disparition » telle que le lui a fait vivre l’Histoire.
La langue source, la langue d’origine… le traducteur est bien en transit entre deux langues et le lecteur lui fait confiance.
Mais…
« Le traducteur littéraire sait qu’il ne percevra que des miettes et, à moins d’obtenir un contrat d’auteur, sa traduction est vouée à disparaître dans les cinquante ans suivant sa publication car l’éditeur a le droit, selon le contrat, de la modifier ou de la faire refaire. Autre fierté du traducteur, tel les danseurs ou les acteurs, il travaille dans l’éphémère. Le traducteur a parfois le droit à un discret hommage comme celui fait, au sommet des tours, aux bœufs qui ont traîné les pierres de la cathédrale de Laon. »
(G-A. Goldschmidt)
Très beau billet avec une halte magnifique sur le partage rare entre Valérie Zenatti et Aharon Appelfeld.

christiane dit: à

longue route pour…

Clopine dit: à

Oui, encore un marronnier dans la cour de notre hôte, que cette étrange création qu’est la traduction. Mais personnellement, c’est une autre face de cette thématique que j’interrogerais, si j’en avais le loisir (je veux dire si j’avais la possibilité, non de côtoyer mais simplement de rencontrer ces étranges scripteurs que sont les traducteurs). J’interrogerais leur générosité.

Car, à mes yeux, c’en est une. La discipline que suppose une traduction ouvre bien entendu, pour le traducteur, une porte sur une oeuvre qu’une simple lecture, même approfondie, ne permet pas. On pense ici au travail des « faussaires » en peinture : certes, c’est sans doute incomparable pour comprendre comment « c’est foutu », une oeuvre.

Mais l’autre pendant, à l’inverse de la fidélité ou de l’accaparement (quand on « profite » de l’exercice de la traduction pour s’exprimer soi à travers les mots d’un autre), c’est cependant le lecteur !

Un traducteur ne peut être simplement concentré sur le texte d’origine, et s’adresse lui aussi à un lecteur; et c’est là une question intéressante, enfin je trouve. D’où vient cette générosité ? Ce besoin de faire partager à autrui ce qu’on a ressenti soi ?

Moi j’ai envie de leur dire « merci », aux traducteurs. Même aux mauvais, en fait ! Parce que, à choisir entre ne pas connaître du tout une oeuvre ou y avoir un accès même un peu encombré ou infidèle, je préfère la seconde solution.

Je ne sais pas si j’aurais cette générosité-là. Vous me direz qu’à lire notre hôte, on a l’impression qu’il s’agit surtout d’un plaisir égoïste et solitaire, que de traduire… C’est pourtant, si l’on y songe, une activité issue de l’enthousiasme, de l’envie de partage, de la vulgarisation… (sauf les traductions « de commande », of course, pour manger quoi, mais je ne crois pas que ce soit de celles-là que nous parle notre hôte).

Finalement, la traduction, ne serait-ce pas tout simplement l’activité la plus désintéressée de la littérature ? Avec cette nécessité d’aller au plus loin du filon, de piocher avec ardeur, d’être débarrassé, bien obligé, des scories de l’ego, et d’enfin de remonter le diamant pour l’offrir à autrui ?

bouguereau dit: à

le phumeur

le phumeur est un incompris joueur de flute
secret instrumentiss ou sincère artisan
au concert de tout temps son art détruisant
hironique henchanteur du ballet des volutes

fume c’est du belge pour savoir dqui cest baroz

Jazzi dit: à

Légende oubliée de la photo du haut :

« Toute l’âme résumée
Quand lente nous l’expirons
Dans plusieurs ronds de fumée
Abolis en autres ronds

Atteste quelque cigare
Brûlant savamment pour peu
Que la cendre se sépare
De son clair baiser de feu

Ainsi le chœur des romances
À la lèvre vole-t-il
Exclus-en si tu commences
Le réel parce que vil

Le sens trop précis rature
Ta vague littérature. »
(Stéphane Mallarmé)

Bérénice dit: à

Merci Passou, tres bel article pour vraisemblablement de très belles et surprenantes traductions pour qui connaît des precedentes, ça donne envie de s’y promener.

et alii dit: à

j’ai assez bien connu une traductrice de poésie:nous avions été condiciples l’année du bac ;c’étit une femme très jalouse et jalouse des écrivains qu’elle aimait;mais les autres? il me semble qu’elle ne songeait qu’à les saquer dans ses traductions, surtout les femmes quand elles évoquaient leur corps;nous avons un peu travaillé ensemble à sa demande, c’était insupportable,d’autant qu’elle avait accès aux auteurs pour leur demande une sorte d’éclaircissement;c’est à l’occasion d’une traduction d’un poète devenu prof de fac depuis que j’ai préféré rompre avec elle qui me tenait pour responsable de son orientation en poésie;j’ai lu depuis sur la toilequelques poèmes traduits par ellemais ça ne m’a pas donné envie de la retrouver
elle était originaire d’Alger et ses soeurs avaient fait psycho;son mari israélien et très doué en langues est mort jeune,la dernière née encore bébé mais cela n’a pas réveillé mon coeur pour elle, trop cruelle

et alii dit: à

fumer avec Proust par mimounisur la règle du jeu ;là j’ai compris qu’il était logique que je sois addict;je connais un homme opéré des deux poumons qui ne peut pas s’arrêter,mais nous ne parlons jamais de notre « vice »,c’est sa femme qui m’en parle en pestant

Clopine dit: à

Et puis cette histoire de traduction me rappelle Isabelle.

Une ancienne amie, avec qui j’ai pas mal traîné dans les troquets rouennais.

Une longue, blonde et languissante violoniste…

Elle jouait du folk, (allons-y sur « greensleaves » !!!) , je raclais péniblement un archet sur des cordes qui ne m’avaient rien fait pourtant, mais ainsi je l’accompagnais quand nous faisions la manche, le soir – et parce que nous étions jeunes et qu’elle était aussi agréable à entendre qu’à regarder, nous gagnions des sous.

C’était d’ailleurs un plaisir narquois de voir Isabelle payer tous les mois son loyer en alignant devant son vieux propriétaire toutes les piécettes glanées dans nos tournées du soir (mon dieu, je pense qu’il devait avoir dans les cinquante balais, et je l’estimais, à l’époque, appartenir à la catégorie des vieillards, dans laquelle je rangeais sans discrimination tous ceux qui dépassaient quarante-cinq ans).

Cela prenait un temps fou de payer le loyer : mais ce temps était du « bon temps », en fait. On rigolait bien !

Voilà mon Isabelle, quelques années plus tard, partie en Suède, où la plaisir du violon folk se double de la pratique des cordes harmoniques. Et la voilà qui, un jour, des années après son départ, me contacte : elle avait lu un livre suédois qu’il fallait « absolument » traduire, d’après elle ; et il semblait qu’il n’y avait que moi, sous sa main mais cependant à quelques milliers de kilomètres tout de même, pour l’aider dans l’entreprise, « en souvenir du bon vieux temps ».

Cela a été un fiasco dès la première page, bien entendu. Je devais traduire la traduction d’Isabelle, sans que celle-ci n’arrive même à me dire quelle était la tonalité (triste, malicieuse, profonde ou neutre) du « mot à mot » qu’elle m’envoyait…

Mais Isabelle était ainsi. Naïve, généreuse, fort aimable et très démunie devant les mystères de la création.

(sa fille est désormais « la » jeune actrice montante de la scène cinématographique suédoise. Elle ressemble à sa mère, et je comprends mieux, en la regardant, pourquoi nos recettes éveillaient la jalousie des autres musiciens de la manche rouennaise… Tant la vraie beauté facilite la sortie des pépètes masculines accoudées aux bars nocturnes…)

Bérénice dit: à

Clopine, Passou s’attache à les situer dans une interpretation comme on entend les interprètes de telle ou telle oeuvre musicale et pour vous ils redeviennent des des scripteurs. On imagine assez mal un musicien dépenser son temps à recopier une partition ecrite par Mozart ou Schybert et en tirer satisfaction. Pour la seconde partie de votre énoncé, je verrais plutôt le traducteur épargné du souci du lectorat, et de la reception trop intéressé qu’il serait par l’auteur, les circonstances, la vie, le temps et tout ce qui s’y attache, la musicalité à rendre le sens, le respect de la prosodie ou l’affranchissement volontaire par rapport à l’original .Les traducteurs et leurs traductions, le travail de traduction donnent des chapitres sur lesquels ils reviennent inlassablement s’expliquer comme s’il était improbable s’épuiser le thème. Un travail de réécriture passionnant que ces quelques livres renseignent un peu plus en offrant comme vous le soulignez un nouvel accès à ces auteurs , à leurs textes, accessoirement.

et alii dit: à

christiane, vous connaisse surement cette chanson par Cora Vaucaire
Au dehors la rue s’allume
Jaune orange ou canari,
Une cigarette fume
Près du lit où je lis…
Pourquoi ce soir ne puis-je supporter
L’odeur des roses ? …
et assez de tabac bon dimanche

Bérénice dit: à

C’est qui la loco? Sur la photo, par deduction il ne reste que Aharon A. Il aimait faire de la fumée. Photo bien contrastée, qui entretient le mystère. S’il avait été pris dans la vapeur d’un train sur un qu’ai il n’en n’aurait pas été moins enveloppé.Il offre au regard elegance, derobant son visage . C’est rageant.

christiane dit: à

Et Alii,
non je connais pas cette chanson mais une autre qui a un certain rapport avec le sujet… La mémoire…
Trois petites notes de musique

Bérénice dit: à

Je n’avais pas remarqué la dernière des photos, mon hypothèse est fausse et je ne reconnais pas l’homme.

Jazzi dit: à

Je ne vois pas très bien le rapport entre les volutes de la photo 1, qui ne figure pas dans la légende, et les problèmes de traductions ?
Passou veut-il nous dire que les traducteurs nous enfument ?

christiane dit: à

@Clopine dit: 7 avril 2019 à 11 h 50 min
Quel beau souvenir, surprenant.

Jazzi dit: à

Christiane, je viens de lire par hasard ta très belle réponse sur la bibliothèque de ton enfance du côté de la Fourche…
Comment as-tu perçu les 400 coups de Truffaut, qui évoque son enfance dans le même quartier et presque à la même époque ?
Cora Vaucaire a longtemps vécu sur le boulevard des Batignolles…

et alii dit: à

mon prochain pseudo va faire un tabac

Bérénice dit: à

Je soupçonne PA d’utiliser le billet pour faire part de ses sentiments, comme dans la traduction de Benssousan ou plus haut à travers le nouveau titres accordé aux Georgiques .Peut être même se livre t il à des confidences directement du japonais par une femme qui plus est , celle ci atteignant une objectivité inégalée du fait de l’absence de copinage ou sympathie envers un du même sexe dévoile sans precaution machiste l’étendue du drame.

Bérénice dit: à

La photo en haut, 2046, Mishima?

Paul Edel dit: à

NEUHOFF 8h42 excellent

Jazzi dit: à

Oui, Bérénice, un masque de fumée ?

Jazzi dit: à

« L’expression qui me vient à l’esprit au moment exquis de la première bouffée se situe précisément du côté de l’atteinte physique : « passer à tabac ». Mais, presque en même temps, jaillit une autre expression, synonyme de succès : « faire un tabac », à la consonance, nettement plus positive. Une reflet, sans doute, de l’aspect paradoxal de ce toxique, à la fois source de plaisir et activité à haut risque. […]
Quel que soit le chemin psychique que nous avons parcouru, la nostalgie d’un objet perdu nous taraude, nous obligeant à lui trouver un substitut socialement acceptable. Cet objet perdu n’est certes pas identique pour tous, mais à ceux qui souffrent plus que d’autres de la perte du sein maternel la cigarette fournit, par déplacement, une source de satisfaction d’autant plus commode qu’elle s’inscrit dans une pratique quotidienne banalisée.
Pour être rebattue et incomplète, cette interprétation orale du plaisir tabagique n’en est pas moins justifiée. Le sein, procurant satisfaction à l’enfant et lui permettant de lutter contre l’angoisse, a laissé chez l’adulte son empreinte sur l’objet dérivé qu’est la cigarette, elle-même instrument de jouissance de l’instant et de protection contre la tension qui naît d’un environnement hostile. Bien qu’aveuglé par sa pratique tabagique, Freud avait cependant perçu cette dimension. »
(Philippe Grimberg, « Pas de fumée sans Freud : Psychanalyse du fumeur », Armand Collin, 1999)

Jazzi dit: à

Mais comment oser traduire Edgar Allan Poe en français après Baudelaire ?

Delaporte dit: à

« Mais comment oser traduire Edgar Allan Poe en français après Baudelaire ? »

Après Baudelaire, et après Mallarmé.
Récemment, les nouvelles de Poe ont été retraduites, de nouveau. Etait-ce concluant ? Les articles que j’ai lus sur cette nouvelle traduction ne m’ont pas donné envie d’y aller voir. Baudelaire, c’était le génie, qui coïncidait avec l’époque de Poe : en ce sens, sa traduction reste formidable, sans doute. Cela fait longtemps que je n’ai pas lu du Poe. Quel prophète ! Il annonçait toutes les névroses actuelles, et même les gilets jaunes, mon cher Jacuzzi, qui hantent vos nuits et vos jours en des cauchemars inextinguibles…

Delaporte dit: à

La Chute de la maison Usher prophétise la chute de la maison Macron. C’est assez extraordinaire, ce conte a fait l’objet de nombreuses adaptations au cinéma et à l’opéra, il y a même eu un opéra-rock. Cette nouvelle doit hanter Macron et sa femme. S’ils m’invitent à l’Elysée, je n’irais pas…

Jazzi dit: à

Qui a écrit : « Ah ! sans la pipe la vie serait aride, sans le cigare elle serait incolore, sans la chique elle serait intolérable ! Les imbéciles vous disent toujours : « singulier plaisir ! tout s’en va en fumée ». Comme si tout ce qu’il y a de plus beau ne s’en allait pas en fumée ! et la gloire ? et l’amour ? et les rêves où vont-ils, mes amis ? Dites-moi donc si les plus beaux spasmes des adolescents, si les plus larges baisers des Italiennes, si les plus grands coups d’épée des héros ont laissé autre chose dans le monde que n’en a laissé ma dernière pipe. » ?

renato dit: à

Flaubert, si mon souvenir est bon.

christiane dit: à

Jazzi, 12h24.
« Les 400 coups ». J’ai vu ce film bien après sa sortie en 1959. Je n’avais donc plus l’âge de Jean-Pierre Léaud/Antoine Doinel.
Bien sûr, les deux gosses dévalant les marches du Sacré-cœur, la place Clichy derrière le baiser de la mère, Pigalle où voler des photos de nus (les galopins !) les tables de bois à l’école, les bouteilles de lait à l’aube dans les casiers et Antoine qui en pique une, les vieux murs, les voitures, les toits et les lucarnes, ça m’a rappelé des souvenirs mais ce dialogue avec la psychologue où J-P.Léaud met ses mots sur les idées de Truffaut, c’est bouleversant de vérité :
LA PSYCHOLOGUE. – Tes parents disent que tu mens tout le temps.
ANTOINE. – Ben,je mens,je mens, de temps en temps quoi, des fois, ils…, je leur dirais des choses qui seraient la vérité, ils ne me croiraient pas, alors je préfère dire des mensonges.
LA PSYCHOLOGUE. – Pourquoi n’aimes-tu pas ta mère ?
ANTOINE. – Ben ! parce d’abord, j’ai été en nourrice et puis quand ils ont plus eu d’argent, ils m’ont mis chez ma grand-mère. Ma grand-mère, elle a vieilli tout ça, elle pouvait plus me garder. Puis je suis venu chez mes parents à ce moment-là, j’avais déjà huit ans et tout, et puis je me suis aperçu que ma mère, elle m’aimait pas tellement, elle me disputait toujours, et puis pour rien, des petites affaires insignifiantes. Alors aussi j’ai entendu, quand il y avait des scènes à la maison, j’ai entendu que… que… ma mère… elle m’avait eu quand elle était… quand elle était… elle m’avait eu fille-mère quoi ! Et puis avec ma grand-mère aussi, elle s’est disputée une fois, et c’est là que j’ai su qu’elle avait voulu me faire avorter, et puis si je suis né, c’était grâce à ma grand-mère. »
La ville, ces quartiers l’enveloppent, le protègent. C’est sa ville intérieure.
La fin de l’enfance…
Bien sûr les petites salles de cinéma – comme la grande du Gaumont Palace -, des petits commerces ont disparu mais certains murs et toits ont gardé le même aspect alors le passé et le présent s’y confondent…
Quand nos paysages d’enfance et ceux de nos parents et grand-parents nous sont connus, la terre est plus habitable…

Jazzi dit: à

Oui, Renato, dans une lettre à son ami de jeunesse Ernest Chevalier.

Janssen J-J dit: à

Dans son roman Doggerland (POL), Elisabeth Fihol a l’air d’en savoir long sur ce projet de parc éolien en mer du Nord, un peu dans la veine de « Naissance d’un pont » de MdK, mais moins talentueux et haletant.
http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/568/mer_du_nord_une_le_artificielle_pour_le_plus_grand_parc_olien_offshore_du_monde
Filhol nous en trousse bien les menaces écologiques possibles. Comme dans « La centrale », cette fille se coltine avec des sujets d’avenir pas faciles, mais au moins, sait affronter le réel, sans pathos. Son écriture n’est pas des plus limpides non plus. On la suit quand même.
Bon, je sais bien que c’est complètement HS icite, mais les pb d’enfumage dans les traductions, c’est à vrai dire pas trop-mon-trip, les gars, d’où cette petite diversion 🙂 Bonne journée, hein.

rose dit: à

et pour les filles ?
Des barbes à papa ?

Bérénice dit: à

Delaporte, vos prophéties tombent souvent à l’eau. Pour le grand débat néanmoins , je crois pouvoir voir que Ruffin a vu juste, ceci suite à l’interprétation correction qu’en fait rapidement le president, y en a qui oublié le sel et là tous ces gens ont oublié l’origine du mal qui les atteint: le chômage.

Bérénice dit: à

Doit on écrire: il y en a qui oublie ou qui oublient ?

rose dit: à

j’ m bcp la p’ tite grosse. c’ est un peu rose quand elle va bien. qd elle va mal, c pas mieux.

et alii dit: à

Quand nos paysages d’enfance et ceux de nos parents et grand-parents nous sont connus, la terre est plus habitable
…ça c’est peut être vrai

rose dit: à

Ed

entre les murs.
Entre les mûrs, ça crait pas mal.

Bérénice dit: à

Ceci dit, Delaporte, après avoir pulvérisé la gauche, EM va s’assurer de coopter la droite pour la tenir un peu plus efficacement et la rendre impuissante. Ne restera plus que l’extrême droite à vaincre si Wauquiez ne fait pas son travail. Et si EM continue à gérer le pays avec une politique libérale de droite, nous assisterons aux prochaines présidentielles à un duel du meme type que celui qui nous a été donné . A la différence que les gens, une certaine partie, n’en aura plus rien à faire de voter pour une incompetence tant leur colère aura eu le temps de grandir.

rose dit: à

comment oset tradiire tput court ?
Avanet hier, elle pleurait en italien.
C’ était trop beau.
Hier, elle est passée chez moi, parfaitement française.
J’ lui ai demandé
c’ est vous qui pleuriez en italien ?
Elle m’ a dit oui pck je l’m trop.
Elle parlait de son bb chat. Pas de son amoureux, italien.
S’est sauvé de chez la veto.😶
Si on le cherchait en italien ?
Pollen ?

rose dit: à

oser traduire
te quiero mucho Pollen.
Reviens.

rose dit: à

Alternatives
Boire, baiser, fumer et mourir.
Ne pas boire, ne pas baiser, ne pas fumer et mourir.

Janssen J-J dit: à

L’an passé, j’ai raté le compte-rendu de la Ville noire de George Sand. Dommage, j’en attendais beaucoup, mais il y a quand même eu de quoi se rattraper sur les autres fiches lecture. Un poil trop de romans féminins peut-être, ça biaise. Mais ça nous contrebalance bien la RDL et les cyprès de si loin d’ici, qui ne respectent guère la parité de genre. Pas trop leur en vouloir. Donc, bravo, TTLT !

Bérénice dit: à

Rose, il ne risque pas . Votre Pollen m’en rappelle un autre que je recherchais ou attendais ou encore écoutais au hasard ne l’ayant pas en reserve

https://youtu.be/LJoNjgw4nx8

et alii dit: à

se dépayser pour se traduire:
The list of the island’s latter-day visitors is impressive and diverse: Marquis de Sade, Pablo Neruda, Romaine Brooks, Maxim Gorky, Joseph Conrad, Mark Twain, Graham Greene, and D. H. Lawrence. A brief sojourn there by Oscar Wilde and his lover Alfred Douglas was said to have inspired others seeking sexual freedom to live on Capri, whose two harbors are hardly welcoming. But James is not interested only in the lives of the famous, but also in lesser-known and forgotten figures.

“Capri surely provides the setting for more works of fiction than any other island of its size” is how James opens one early chapter. One of those books — “the finest of the Capri novels “ — is South Wind (1917) by Norman Douglas (1868–1952), whose literary star has long since
https://hyperallergic.com/493531/pagan-light-dreams-of-freedom-and-beauty-in-capri-jamie-james-2019/?utm_medium=email&utm_campaign=Weekend%20040719%20-%20The%20Sixties&utm_content=Weekend%20040719%20-%20The%20Sixties+CID_4d106b57c36283557a14eda11814550f&utm_source=HyperallergicNewsletter&utm_term=When%20Capri%20Was%20the%20Place%20to%20Be

et alii dit: à

He traces the family history of the French writer Jacques d’Adelswärd-Fersen (1880–1923), whose home, Villa Fersen, is one of the island’s main tourist attractions. A persona non grata in Paris, Fersen moved to Capri after a scandal involving French schoolboys got him locked up, as well as ruined his marriage plans. James unravels the truth from fiction in The Exile of Capri. Roger Peyrefitte’s fictionalized biography of Fersen and his lifelong companion, Nino Cesarini. In the book, “Jacques, seventeen, is traveling with Robert de Tournel, a poet his elder by some fifteen years, the earliest manifestation of what would come to be known as the gay lifestyle, though not as his lover.”

James digs up all sorts of details from Fersen’s life, dating back to his time in Paris, as well as anecdotes about his biographer, Peyrefitte (1907–2000), who boasted that the Catholic Church, which he repeatedly attacked, called him “The Pope of Homosexuality.” James can pivot from a description of the landscape to a subtlety gradated literary analysis, to a piece of unfounded gossip, to a trial record reported in a French newspaper, all in the service of presenting a fuller picture of his subject. If he feels it is necessary, he will digress for pages at a time to reveal a trail he has followed. I never felt disinclined to follow him, nor did I think that he was wandering off the subject. This is what is remarkable about Pagan Light.

Bérénice dit: à

Il pleut encore, si tu rentrais
Ma soie s’entrouvre

Pardonnez ce réflexe météo, un parasitage ancien. Ce pourrait être Nougaro mais il n’est pas minuit.

et alii dit: à

In another chapter, James briefly details how Futurism’s founder, Filippo Tommaso Marinetti, invited Fersen, who “was losing himself in the amorous reveries of classical antiquity,” to write for his magazine, just as he had contributed to Fersen’s important journal, Akademos. It was “a flirtation of convenience on both sides” because the gay Fersen, who loved the past, was the opposite of the heterosexual Marinetti, who wrote in his Futurist Manifesto: “We will glorify war — the world’s only hygiene — militarism, patriotism, the destructive gesture of freedom-bringers.” This kind of incongruous detail is just one of the animating features of a book replete with biographical information, hearsay, literary critique, history, and much else.

James has an encyclopedic knowledge of his subjects at his fingertips: he seems to have read the most obscure and hard-to-find books and articles on his subjects and, more importantly, is able to present what he has dug up in precise, gorgeous prose. He is comfortable reading Latin texts, French fin-de-siècle poetry, and trashy pulp, and discussing the strengths and weaknesses of each. Unless otherwise stated, all the translations in the book are credited to James, a feat in and of itself.

et alii dit: à

If readers think that James is being extravagant in this description, they need to read on as he relates her “marriage of inconvenience” to John Brooks, a well-known freeloader in the circle of the writers Somerset Maugham and E. F. Benson, who also lived on Capri, and her affairs with various women and men, including “the most influential poet of his era,” Gabrielle D’Annunzio. While he is at it, James lists the three reasons why D’Annunzio is no longer much thought about in terms of

et alii dit: à

Why is the British Museum still accepting tobacco sponsorship?
by Martin Bailey with additional reporting by Helen Stoilas

Bérénice dit: à

Et Alii, votre Jamie James est soit allergique au soleil, soit amateur de vin rouge ( couperose) soit il cumule. Le traducteur auto fait son travail .

Clopine dit: à

Euh, n’avoir rien d’intelligent à dire ici n’a jamais empêché le moindre commentateur d’en faire des caisses dans le genre ; racontez-nous donc votre dimanche, tenez. Grisou ou ciel bleu ? Frisquet ? Tripotez-vous vaguement deux ou trois papiers à votre bureau ? Attendez-vous un coup de fil ? Voyez-vous la mer ?

Claudio Bahia dit: à

@ Renato; la photo de Zino Davidoff
il me semble reconnaître les Rues-Basses, quelque part entre la place Longemalle et la place euh, j’ai oublié le nom. La petite voiture blanche c’est une Fiat 500?
vieux souvenirs, mémoire enfummée….

D. dit: à

Très intéressante intervention de Pierre-Yves Rougeyron s’exprimant notamment sur le droit d’auteur, sujet qui je suppose concerne un certain nombre de personnes ici.

www.http://youtu.be/Ca5ZZPhybOQ

renato dit: à

Oui Claudio, à l’angle rue de Rive — rue de la Fontaine; place Longemalle est de l’autre côté de la rue.

Claudio Bahia dit: à

Salut à tous et bon dimanche; je suis de passage, n’ai rien lu de vos post depuis 4 jours au moins.
Merci à Passou pour ce beau billet.
je posséde une seule traduction en français des livres de Jorge Amado: Bahia de Tous les Saints; c’est catastrophique. La deuxième ville de l’Etat de Bahia se nomme Feira de Santana; ils ont traduit par Foire de Sainte-Anne, au lieu de laisser le nom tel quel; bon, heureusement ils (car ils s’y sont mis à deux) n’ont pas traduit Rio par Fleuve-de-Janvier.
Ciao, à bientôt
ps: merci à je ne sais plus qui pour la jolie chanson de Cora Vaucaire, elle est vraiment bien cette femme. j’ai vu qu’il y avait des commentaires admiratifs de la part de brésiliens

rose dit: à

et Buenos Aires par les bons airs alors que le rio de la Plata est un nid à moustiques 😒

D. dit: à

Rio est une ville formidable. J’y retournerai bien.

rose dit: à

Bérénice
j’espère bien que oui.

D. dit: à

Le petit déjeuner gratuit dans les écoles est une hérésie. L’école n’a pas vocation a nourrir des enfants. C’est la responsabilité de leurs parents de leur donner du pain, du beurre et du lait le matin.
J’ai fait le calcul et ça revient à 40 centimes chaque matin, soit 8 euros par mois. Sans compter que ces personnes peuvent bénéficier des restos du cœur qui justement on vocation à les aider alimentairement.
Démagogie déresponsabilisante quand tu nous tiens.

Janssen J-J dit: à

16.37 des nouvelles de pilpoile peut-être ? connait pas les dimanches d’ennui, lui. Toujours beauceron ? on n’a pas eu les confirmations baptismales, sauf erreur.

Delaporte dit: à

« Démagogie déresponsabilisante quand tu nous tiens. »

Moi, contrairement à vous, je suis pour. C’est dans la logique de l’abolition du travail. Pour les mange-pas-cher, il devrait y avoir cette possibilité universelle d’être nourri gratuitement, matin, midi et soir, et quel que soit son âge.

Delaporte dit: à

Je regardais dans un article quels étaient les produits qui étaient le plus achetés dans les magasins. En tête, le café, puis le Nutella (?!) et ensuite, une boisson, le Ricard. Voilà ce que les Français engouffrent. Il faudrait y mettre bon ordre. Et sinon, D, vous mangez quoi ce soir ?

Delaporte dit: à

Edgar Faure, à midi, commençait par un whisky, et ensuite passait directement au café : c’était, disait-il, pour leurrer son estomac, lui faire croire que le repas était déjà terminé, car il voulait maigrir. Amusant, non ?

Delaporte dit: à

« PS : je n’ai rien à dire d’intelligent sur l’article. »

Pour changer. Sinon, votre « vidéo de l’après-midi » est nullissime, et pourtant, en général, j’aime bien Foresti. Et alors, Ed, à propos de bouffe, vous mangez quand même le dimanche ?

Delaporte dit: à

« Quoique polyglotte, Maria Vargas Llosa n’est pas le genre d’écrivain qui s’impose et pèse sur ses traducteurs. »

Cette phrase m’a fait sursauter. J’imaginais plus un Vargas Llosa sadique avec ses traducteurs. Je suis étonné.

Ed dit: à

@Clopine
Votre commentaire m’a bien fait rire. Je suis bien d’accord avec vous, mais je tenais tout de même à préciser pourquoi je ne parlais pas du billet. La plupart du temps, je n’ai rien à dire dessus. Ils sont tous passionnants, mais ne portent pas sur des auteurs ni des sujets que je maîtrise.

@JJJ
Excellente remarque sur La Ville noire de Sand. Je l’ai acheté en janvier seulement et le lirai cette année. Du moins c’est prévu ! Pour la surreprésentation du genre féminin, vous ne parliez pas de moi j’espère ? Car la plupart des livres chriniques ont été écrits par des hommes.

Ed dit: à

J’ai compté parce que je voulais en avoir le cœur net.

13 pour les hommes et 10 pour les femmes. Très faible majorité en effet, mais bon, ce n’est absolument pas un critère dans le choix de mes lectures de roman. Dans les essais, oui.

Janssen J-J dit: à

Bernard Combeaud n’a pas hésité récemment à traduire « la naissance des choses » de Lucrèce, ce qui a totalement changé notre perception scolaire « de natura rerum » (de la nature des choses). On est vraiment au delà de la « traduction » du poème pour en donner une philosophie scientifique avec ses puissances carminatives. Même Onfray en a été chaviré, et dut faire amende honorable. Bien s’accrocher, DHH.
https://www.mollat.com/livres/2349/lucrece-la-naissance-des-choses

Janssen J-J dit: à

qqu’un peut-il nous expliquer le lien et alii vs renfield, ou cela n’a-t-il aucun intérêt pour personne, jean-marcel ?

Janssen J-J dit: à

@ Alternatives Boire, baiser, fumer et mourir.
Ne pas boire, ne pas baiser, ne pas fumer et mourir.

Alternative drolatique pour le moins biaisée, (baisée ?), r.

Je ne ressens pas de mélancolie particulière dans ce nouveau marron du dimanche. Bouhhhh

Jazzi dit: à

D., tu devrais conseiller à Pierre-Yves Rougeyron de suivre un petit régime, ou bien l’inviter à diner chez toi plus souvent ?

bouguereau dit: à

J’imaginais plus un Vargas Llosa sadique avec ses traducteurs. Je suis étonné.

c’est un archi libéral par un archipréte banane..le biznèce a fortafaire avec la traduction..lassouline n’y fait pas mention..il est hatrocement politique haussi..rimenbeur ‘et dans une langue civilisé ça donne quoi’..traduction aprox hévidemment

bouguereau dit: à

L’école n’a pas vocation a nourrir des enfants

et mindèsse halors..et la vaxination..pour apprende faut ête en bonne santé..physique et mentale dédé..

bouguereau dit: à

qqu’un peut-il nous expliquer le lien et alii vs renfield

t’as haucune pitché pour ses noreilles

Chaloux dit: à

Hilarante, la psychanalyse à Fouilletrou, c’est Freud expliqué par ma garde-barrière.

H…!

Chaloux dit: à

Qu’elle garde tout de même un peu de matière grise pour le jour où elle ira exhiber ses pommes à Illiers-Combray.
On me le raconterait, je ne voudrais pas le croire…
Hurkhurkhurk!

Jean Langoncet dit: à

« (…)Il n’y a donc pas de conflit ni de litige, dans la mesure où un litige implique un langage commun. Il y a un différend radical, une confrontation entre des pratiques de propagande et les logiques de la recherche scientifique. La salle de conférences de l’EHESS a été le théâtre de cette confrontation, une confrontation d’autant plus intense que tous ceux qui étaient présents et qui ont vu et entendu parler le langage de la haine et de la violence patriotique, raciste et antisémite, se réunissaient, précisément, pour faire l’histoire et l’analyse de cette violence et de cette haine. »
source : https://www.facebook.com/larepubliquedeslivres/posts/2608673209208152
Voilà.(A l’intention de M. Vuillard : il y a eu entre Paxton et Girardet un litige, sérieux ; un litige d’historiens où nul ne fut jamais le disciple de l’autre)

Clopine dit: à

Rien ne vous empêchait, Chaloux, de vous expliquer, de tenter de faire comprendre pourquoi vous exécrez d’avance le printemps proustien, bref, d’être un peu sociable. Au lieu de cela…

rose dit: à

Bérénice à 13h47

du même Shigeru Umebayashi –
Blue, from the movie In the Mood for Love by Wong Kar-Wai

Chaloux dit: à

La sociabilité n’est pas une valeur absolue. Je m’expliquerai (oh que oui) quand j’en aurai le temps.
Dans mon immense désir de me montrer sociable, j’ai fait l’emplette du livre de M. Laget -Gallimard-, et je trouve ça un peu, comment dirais-je? Bonne soirée.

Et d’ailleurs, bonne soirée,

Hurkhurkhurk!

(Les foulards rouges étaient 25 à leur manifestation monstre, cet après-midi. Ils ont certainement un avenir. Lointain).

rose dit: à

jean langoncet à 20h52

très intéressant le billet dans son entier

quelques réflexions :
la fragilité de la mémoire : le tri qu’elle opère.
le retour de souvenirs très anciens inscrits
l’effacement de la mémoire immédiate, si elle dérange

aujourd’hui, commémoration des massacres des tutsis par les hutus

hier à Marseille, confrontation politique, bd d’Athènes, en ce qui concerne l’avènement de la démocratie en Algérie et mêmes difficultés au sein du débat : confrontation violente et agressivité de mise.
https://www.lematindalgerie.com/samedi-marseille-conference-sur-la-dynamique-populaire-en-algerie

berbères et kabyles, arabes venus ensuite avec le livre : frémissements.
Pas de consensus, pas de concessions.

rose dit: à

Janssen J-J dit: 7 avril 2019 à 18 h 45 min

drôlatique, non : lucide.

Je ne ressens pas de mélancolie particulière dans ce nouveau marron du dimanche. Bouhhhh

moi non plus JJJ. Une de mes amies, nonagénaire, m ‘a dit en fin de journée, en criant presque « je ne regrette rien ».
J’en suis, pile-poil, là.

et alii dit: à

qu’elle inscrit aussitôt en creux de son récit mais en italiques

Jean Langoncet dit: à

@rose dit: 7 avril 2019 à 21 h 15 min
Plan plan-plan : le socle
Bonne foi, respect de la contradiction vs bullshit et haine de l’autre ; Hésiode : distinguer la bonne de la mauvaise Eris

hamlet dit: à

retraduction « des Confessions de saint Augustin rebaptisé au passage Les Aveux du Kamasûtra ».

je me doutais que j’avais loupé un truc…

Janssen J-J dit: à

@ drôlatique, non : lucide.

et parfois, pas marrante du tout.
Pourtant, sûr que vous avez ri de vot’lucidité, r.

hamlet dit: à

c’est vrai que suivant la traduction ça peut donner un truc totalement différent, j’avais lu une traduction de Roméo et Juliette où la fin ils se marient et ils ont 4 enfants, selon le traducteur c’était plus fidèle au texte original avant qu’il ne soit caviardé par l’éditeur qui trouvait que, comme fin, ça faisait trop gnagnan, une espèce de retour aux sources.

rose dit: à

*à 5 mn, ce qu’il dit sur la guerre, qui est vrai partout, que personne n’y comprend rien (et pas seulement entre le public et le privé)
https://www.youtube.com/watch?v=GmrxsoDS0sI
et sur le fait de rester pas sage et déraisonnable longtemps (toujours).

*et surtout que la violence, au Rwanda, en Pologne, en Algérie ne naît pas de rien mais a des racines et que les nier renforce sûrement la violence qui s’exprime aujourd’hui ; parce que qu’est ce qui ne s’exprime pas aujourd’hui ?

* et sur le sketch de foresti de cette aprem. : toute fille qui a une copine sait que cela se passe comme cela, entre gna-gna, prise de pouvoir, ou de becs, remontrances et débilités affectives : l’est pas nul ce sketch, entraîne-toi.

Sur ce, bon soir et bonne soirée.

je vous aime. Tous.

Marie Sasseur dit: à

je me doutais que j’avais loupé un truc…

Les aveux ?
Boyer doit être un peu comme Boucheron.
Il aura zappé Milan.

hamlet dit: à

sans parler bien sûr de cette fameuse traduction de la Bible par Lewis Caroll (il me semble ?) où c’est une baleine qui reste quarante jours dans le ventre de Jonas.

ce qui somme toute n’est pas plus farfelu que l’autre traduction, mais par contre plus intense d’un point vue dramaturgique et plus plus profonde sur le plan métaphysique.

hamlet dit: à

c’est ça Marie Sassoeur (d’où sort ce pseudo ?) faites semblant d’ignorer la difficulté des traducteurs pour cette nouvelle de Viallate je crois ? dans laquelle il dit qu’un buceron n’est en vérité qu’un bucheron sans sa « hache », allez me traduire ça en japonais qu’on rigole un peu !

hamlet dit: à

ou même traduire en chinois le « tu es Pierre et sur cette pierre j’élèverai mon église » !

allez-y et on va voir si vous toujours la maligne !

hamlet dit: à

dans l’ensemble je suis à peu près d’accord avec passou à l’exception de quand il est question de la traduction de Swift des oeuvres de Borgès, je trouve que c’est lui faire un mauvais procès.

Petit Rappel dit: à

« Les traducteurs, les plus désintéressés de la littérature? »
Je dirais plutot les plus mal payés.
« Voit-on un musicien prendre plaisir à copier Schubert, etc. »
Il y a le cas de la transcription. Liszt transcrivant la Fantastique au piano, c’est quelque chose. La transcription, quand elle est de ce niveau, et qu’aucun présupposé dogmatico-boulezien ne l’entrave, n’est pas un obstacle à l’épanouissement du musicien.
JJJ convenez qu’à part Consuelo, un « mauvais Sand » relève du pléonasme!
Bien à vous.
MC

hamlet dit: à

vous savez qui il manque à cette discussion pour lui donner toute une ampleur que, je suis désolé de le dire, vous n’avez pas.

il manque pablo ! voilà un type d’une grande subtilité linguistique qui s’y connaissait sur les problèmes de traduction ! il avait lu toutes traductions en français de Quichotte ! et il aimait partager son incroyable savoir avec élégance et modestie, un peu comme passou et Jazzy.

christiane dit: à

@rose dit: 7 avril 2019 à 21 h 27 min
Je vous réponds sur le fil du billet précédent.

x dit: à

@ ed : Cochinchine de Léon Werth, vous avez eu le temps de le lire ou pas encore ?
Je ne crois pas que vous en parliez sur votre blog (ou alors moi aussi j’ai loupé quelque chose ?)
J’aurais simplement aimé savoir ce que vous en aviez pensé.

hamlet dit: à

transcrire la Fantastique au piano c’est un peu limite quand on sait que Berlioz s’est inspiré, pour le dernier chapitre « songe d’une nuit de Sabbat » de sa guitare désaccordée, ce que peu de gens savent, les trois notes fa – si – mi n’entre dans aucune tonalité, Berlioz a pondu ça une jour qu’il a pris sa gratte qui n’était plus accordée, après on toujours utiliser le piano, mais limite un manque de respect généalogique.

Jazzi dit: à

« je vous aime. Tous. »

Nous aussi, on t’aime, rose !

hamlet dit: à

ça pas normal que quand passou écrit « Bordel de merde de vérole de cul ! » les modératieurs laissent passer, alors que si un petit clampin qui écrit dans son commentaire « Bordel de merde de vérole de cul ! » vlan ! c’est bloqué par les modérateurs !

c’est du deux poids deux mesures qui ne reflète pas l’équilibre des échanges qui doivent s’instaurer sur un blog si l’on veut respecter quelques règles de civilité.

Ed dit: à

« toute fille qui a une copine sait que cela se passe comme cela, entre gna-gna, prise de pouvoir, ou de becs, remontrances et débilités affectives : l’est pas nul ce sketch, entraîne-toi. »

Oui. À multiplier par 10 pour avoir une petite idée de l’ambiance entre 2 potes. L’histoire du rock le prouve.

Seuls Brian et Stefan ont toujours été en osmose. Magnifiques. Mais ils ne sont pas hétéros, ceci explique cela.

https://www.youtube.com/watch?v=p1TJN2CYd28

hamlet dit: à

« Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

c’est pour ça que je ne lis jamais les articles avant d’aller dormir parce que ces le genre de question qui m’empêche de fermer l’oeil.

et passou est un habitué de ce genre de questionnement à la fois métaphysique et mystique.

Ed dit: à

« x dit: 7 avril 2019 à 22 h 21 min
@ ed : Cochinchine de Léon Werth, vous avez eu le temps de le lire ou pas encore ? »

Pas encore, mais je note. Merci !
Inutile de dire que ca m’intéresse vraiment.

hamlet dit: à

« Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

en effet, nous pouvons très bien appliquer cette sublime formule qui ferait pâlir Spinoza himself au champ de la politique.

exemple au hasard : Macron !

beaucoup de commentateurs du paysage culurel de notre beau pays ont tenté de traduire les propos, sinon la pensée, sinon les intentions de notre merveilleux président de la République.

et à chaque fois qu’ils essaient de traduire que font-ils d’autre qu’interpréter ses propos.

hamlet dit: à

car cette phrase aussi profonde que magnifique : « Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

il faut bien sûr commencer par l’appliquer à notre belle langue dans la vie de tous les jours.

hamlet dit: à

« Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

pourquoi l’appliquer à notre petite vie de tous les jours ?

simplement parce que c’est comme ça que le cerveau humain fonctionne : il traduit et il interprète.

et c’est là qu’on voit le solide bagage de passou qui non seulement est incollable pour les bouquins (auf peut-être les siens) mais en plus n’ignore rien des dernières découvertes en matière de neurosciences !!!

et ça c ‘est fort !

hamlet dit: à

« Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

dans tous les cas pour intrerpéter il faut toujours commencer par traduire.

il n’y a pas que les traducteurs pour le dire, mais aussi les interprètes, et aussi les rabbins le cas échéant.

hamlet dit: à

« Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

en effet imaginons que cette énoncé soit faux.

cela signifierait qu’un lecteur lirait un texte juste au pied de la lettre, sans jamais essayer de traduire ce qu’il lit, et s’il incapable de traduire, mais juste de lire les phrases telles qu’elles sont écrites, il ne pourra jamais les interpréter.

ça tous les grands pianistes vous le diront…

hamlet dit: à

« Après tout, qu’est-ce qu’un traducteur sinon un interprète ? »

du coup on peut être en droit de penser, que cet énoncé, qui nous semblait à la fois brillant et sublime, n’est en vérité qu’un enfonçage de porte ouverte…
et encore un oserais-je dire.

Jazzi dit: à

Interpréter n’est pas traduire, hamlet !
Ce sont deux métiers différents.
Le traducteur est avant tout un passeur de texte, d’une langue à une autre.
Le traducteur doit servir l’auteur et non pas se servir de lui…

Ed dit: à

Ayy jazzi ca se discute. Pour traduire, il faut d’abord interpréter. Voir à ce sujet l’interview de la traductrice de Roth dans LGL.

Bonne nuit

et alii dit: à

il n’y a que de l’interprétation selon Nietzche

et alii dit: à

En ce sens, Paul Myers, ingénieur du son lors de l’enregistrement du « Clavier bien tempéré » de Bach par Glenn Gould, confie à propos des interprétations du pianiste :

12 Cité par Michel Schneider, Glenn Gould, piano solo, Paris, Poche, 1994. C’est nous qui soulignons.
Au studio, il aimait à aborder une œuvre avec aussi peu d’idées préconçues que possible et chaque nouvelle prise devenait une expérience d’interprétation. Quand il enregistra le premier livre du « Clavier bien tempéré » il nous est arrivé de faire dix ou quinze prises de certains préludes ou fugues ; chacun d’elle, ou presque, était parfaite à la note près, mais chacune était entièrement différente non seulement dans le tempo ou la dynamique mais aussi dans sa registration, la sonorité des lignes musicales, et dans son contenu émotionnel. Il était extraordinaire d’entendre chaque version jaillir sous ses doigts comme quelque chose de totalement nouveau.12
https://journals.openedition.org/traces/3823

Delaporte dit: à

« Pour traduire, il faut d’abord interpréter. Voir à ce sujet l’interview de la traductrice de Roth dans LGL.

Bonne nuit »

Vous nous quittez déjà, ma chère et bonne Ed ? Vous allez déjà vous coucher ? Vous n’avez pas donné encore votre quota de niaiseries quotidiennes, en ce jour. Loin de là ! Vous pouvez faire mieux, et ce serait en tout cas dommage de ne pas essayer. Moi, je suis encore partant pour divers commentaires. J’écoute Georges Lang, en ce moment, sur RTL. Vous n’avez pas cela, à Hambourg, je suppose. Si vous habitez réellement Hambourg. Et si vous n’êtes pas une création romanesque de PaulEdel. Qui nous aurait tous mis dedans – sauf moi ! C’est que vous êtes une très belle et bonne invention, Ed, sachez-le. C’est trop beau pour être vrai, et il y a anguille sous roche. Mais ne pourrait-on pas en dire de même de la mère Clopine, la Brayonne ? Et même de moi ? Quand je vien sur ce blog, j’ai l’impression d’être une invention de PaulEdel, encore une. PaulEdel : peut mieux faire, sans doute, avec moi. Il faudrait qu’il soit davantage présent. Pourquoi Macron ne recevrait-il pas à l’Elysée ? Ah, PaulEdel aime les gilets jaunes, j’oubliais. Et il a foutrement raison !!! C’est un grand catholique, peut-être imaginaire, qui le dit, un suppôt d’Ulrike Meinhof et de Jeanne d’Arc. En attendant mieux. Alors, bon soir, Ed, faites de beaux rêves. Ne pensez pas trop à moi …

Ed dit: à

Pas mal les Rockaway Bitches. Les musiciennes sont très bonnes, dommage que la voix de la chanteuse soit noyée dans tout ca.

Delaporte dit: à

George Lang vient de passer un morceau de Kurt Cobain, en hommage à l’artiste suicidé. Cela fait un compte rond d’années, c’est pourquoi Lang lui rend hommage. Il se trouve que c’est un chanteur et musicien que j’aime particulièrement, cela va vous épater Ed. Donc, merci à George Lang sur ww RTL.

Delaporte dit: à

Cobain s’est suicidé en avril 94, il y a vingt cinq ans. Comme le temps passe ! Mais l’artiste est toujours là, avec ses chansons sublimes, qui nous hantent, tel un Edgar Poe traduit par Baudelaire ou Mallarmé.

Delaporte dit: à

En plus de ses chansons, Cobain était réputé pour ses pulls destroy. J’en porte un ce soir, tout troué (que je mets pour faire la vaisselle). En hommage à Cobain et à ses tenues vestimentaires encore plus chiées que celles de Louis-Ferdinand Céline.

Delaporte dit: à

Cobain avait réinventé, recréé le dandysme moderne. On se demande toujours qui sont les dandys contemporains. Cobain en fut un, rejetons de Wilde et de Schoenberg (sorte de Pierrot lunaire).

Delaporte dit: à

L’histoire d’une chanson de Cobain :
____________________
L’histoire de Teen Spirit
En août 1990, Kurt Cobain et Kathleen Hanna (de Bikini Kill) traînaient sur une colline près d’un centre de grossesse pour adolescents à Olympie. Au lieu d’avorter des adolescentes, la clinique était en fait un centre pro-vie qui encourageait les jeunes filles à garder leur bébé, affirmant qu’elles finiraient en enfer autrement.
Kathleen explique :
Comme Kurt et moi étions de jeunes féministes en colère dans les années 90, nous avons décidé que nous allions faire un petit service public ce soir-là. Nous avons bu notre Canadian Club et il a surveillé pendant que je traversais la rue et écrivais «Fausse clinique d’avortement pour tous». J’étais un peu pragmatique et il était plus créatif, alors il s’est approché et a écrit en lettres de 20 cm de haut: « Dieu est roi ».
Plus tard dans la nuit, ivre, les deux revinrent au motel de Kurt, et pendant que Kurt dormait, Kathleen attrapa un marqueur Sharpie et écrivit « Kurt Smells Like Teen Spirit » (Kurt sent comme Teen Spirit) sur tout le mur. C’était une référence à Tobi Vail (batteur de Bikini Kill) avec qui Kurt était sorti et qui portait le déodorant Teen Spirit. Kathleen laissait entendre que Tobi avait marqué Kurt de son odeur.

George lan est en train de nous raconter des choses sur Cobain, mais pas ça !

Ed dit: à

J’ai Rockaway Beach dans ma playlist de toutes façons.

Je pensais plutôt au clip bien sympa de El Beach des Liminanas

hamlet dit: à

Jazzi dit: 7 avril 2019 à 22 h 53 min

non ! je pense qu’il est totalement inintéressant d’aborder ces questions sous cet angle.
La littérature s’est appauvrie au fil du temps parce que lorsqu’on parle de traduction on cite Roth alors qu’il faudrait citer Quine, Wittgenstein ou Frege, ou Musil (?).

le fait de dire comme dans le titre : « une fois retraduit ce n’est plus le même livre » c’est le niveau maternelle de la pensée !

il faudrait reposer la question au niveau du lien entre le langage et la connaissance, le langage est déjà une indétermination ontologique.

alors oui ! c’est vrai que Wittgenstein ou Quine font exploser ces idées, d’où cet entre soi littéraire français comme moyen de se protéger des agressions extérieures de la philosophie du langage, et ce petit monde préfère citer Barthes ou Roth, pourquoi par le Clezio ou Kundera puisqu’on y est ! comme s’il ne s’était jmais rien passé d’autre au 20è siècle.

et voilà comment s’appauvrit la littérature, et qu’on peut encore trouver des titres d’article du genre : une fois retraduit ce n’est plus le même livre… mazette quel scoop ! il faut quoi ? en rire ?

la littérature s’appauvrit parce que la critique s’est appauvrie ! et voilà la seule conclusion que nous pouvons tirer à la lecture de ce genre d’article Jazzi.

christiane dit: à

Nuit magique…
Sur Mezzo, du Festival de Saint-Denis, le Choeur Tenebrae… interprétant Le Miserere d’Allegri dans une cathédrale habillée de lumière bleue, puis la suite à la Sainte-Chapelle à Paris.
Sur France-Culture, trois entretiens de la belle émission « A voix nue » :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/a-voix-nue-francois-nourissier-12-parties-1-a-3-1ere-diffusion-du-24-au-26032003
Une retransmission (de 1h41 à 3h) des entretiens de 2003. Réalisation de Réalisation B. Sourcis. Une émission qui recueille les paroles, les réflexions de celles et ceux qui marquent notre temps.
J.Lebrun, dans celles-ci, échange paisiblement et en vérité avec cet homme exceptionnel, déjà retiré de la vie publique. Les regards de François Nourissier sur Paris, les gens, les enfants et petits-enfants, son métier, la littérature donnent naissance à une parole apaisée, teintée d’humour et d’émotion. Et quelle mémoire ! Ainsi, entendit-il une femme dans le TGV dire à son mari : – J’ai eu raison de te dire de « finir » cette veste marron avec ton pantalon. Cela provoque une belle confidence sur la liberté de s’habiller sans contrainte quand l’âge de la retraite arrive. Il confie aussi, que bien qu’ayant habité de belles demeures, il avait opté peu à peu pour la proximité d’un bois à cause de ses chiens. Il égrène tous les voisins vivants ou morts qui ont habité les rues où il a demeuré (un peu comme Jazzi, dans Paris).
C’est comme si on remontait le temps. C’est… magique…

et alii dit: à

l’abus de la domination masculine, « c’est aussi cette idée selon laquelle la femme est une romancière et l’homme un écrivain ». Et aussi : « Flâner est une activité si masculine en France… »
comme c’est bien vu!
on pourrait préciser l’homme serait « le »-psych-analyste et poète

et alii dit: à

merci christiane

P. comme Paris dit: à

« Flâner est une activité si masculine en France… »

Et pour les rombières, le lèche-vitrines…

Petit Rappel dit: à

« Le souci de la Terre. »
Parfaitement idiot.
Pourquoi pas « La Terre, elle, ne ment pas?! »
M’étonne que les écologistes n’aient pas réhabilité cette bêtise..
Il y a trois groupes d’instruments dans le Songe d’une Nuit de Sabbat qui vont, graduellement, occuper tout l’espace sonore, d’abord en se répondant, puis en se superposant. Difficile de faire ça avec une guitare, meme si l’orchestration de Berlioz ne supporte pas, à la différence de nombre d’autres de ses confrères, la transcription pour chant et piano traditionnelle.

et alii dit: à

il n’y a pa beaucoup de vitrines dans les campagnes (ni de rombières c’est vrai,vrai qu’il y a plus de coquelicots,de bleuets, de vmurets de pierre,histoire de ne pas s’épuiser dans les marches ni de traquer les papillons)

et alii dit: à

Le flâneur des deux rives a paru en 1918, l’année de la mort de Guillaume Apollinaire.

et alii dit: à

et doc walter Benjamin,maître en flanerie

christiane dit: à

@et alii dit: 8 avril 2019 à 10 h 08 min

C’est souvent vous qui me mettez sur des pistes intéressantes par vos liens. Là, j’ai cherché ce lien pour faire partager le plaisir et la saveur d’une conversation passionnante qui donne à connaître François Nourissier.

Jazzi dit: à

Qu’est-ce qui empêcherait les femmes de flâner ?

« J’adore marcher dans Londres », dit Mrs Dalloway. « Vraiment, c’est mieux que de marcher dans la campagne. »
(« Mrs Dalloway » de Virginia Woolf)

Jazzi dit: à

En France, George Sand s’habillait en homme, essentiellement pour pouvoir marcher dans les rues de Paris…

renato dit: à

Je connais beaucoup de flâneuses, bon aucune n’est Française. Mais, est-ce que ces distinctions sont encore douées de sens ?

Jazzi dit: à

« Mais, est-ce que ces distinctions sont encore douées de sens ? »

Non, selon Bruce Chatwin, renato :

« Il y a environ dix millions d’années, notre ancêtre hypothétique, le singe du miocène, devait vivre sous les hautes frondaisons de la jungle tropicale qui couvrait alors la plus grande partie de l’Afrique.
Comme le chimpanzé et le gorille, il devait probablement changer de lieu de repos tout en limitant prudemment ses déplacements aux quelques kilomètres carrés de son territoire où il trouvait toujours de quoi manger, où la pluie tombait en rigoles le long des troncs, où le soleil éclaboussait parcimonieusement les feuilles et où il pouvait, en se balançant de branche en branche, échapper aux dangers qui rôdaient au ras du sol.
(J’ai vu le crâne fossile d’une hyène du miocène en provenance du lac de Ternifine au Tchad, animal de la taille d’un taureau et pourvu de mâchoires capables de cisailler une patte d’éléphant.)
A la fin du miocène, cependant, la taille des arbres commença à se réduire. Pour des raisons encore imparfaitement connues, il semble que la mer Méditerranée ait absorbé environ six pour cent de tout le sel océanique du monde. Cette baisse de la salinité entraîna la glaciation des mers autour de l’Antarctique. L’étendue de la banquise doubla. Le niveau de la mer s’abaissa et la Méditerranée, coupée de l’océan par un isthme à Gibraltar, devint un vaste lac salé soumis à l’évaporation.
En Afrique, la forêt tropicale se réduisit à quelques zones isolées, là où l’on trouve actuellement les singes arboricoles, alors que sur toute la partie orientale du continent, s’étendit une « savane mosaïque », pays d’arbres clairsemés et d’herbe, où alternaient la saison sèche et la saison des pluies, l’abondance et la disette, les inondations et les lacs de boue séchée. Tel était le biotope de l’australopithèque.
C’était un animal qui marchait et qui probablement portait des charges. La bipédie, qui s’est accompagnée du développement du muscle deltoïde, semble présupposer le transport de poids – vraisemblablement la nourriture et les enfants – d’un point à l’autre. Cependant ses larges épaules, ses longs bras et ses orteils accessoirement préhensiles font penser que, dans sa forme « archaïque » tout du moins, il passait encore une partie de son temps, ou trouvait refuge, dans les arbres. »
(« Le chant des pistes », traduit de l’anglais par Jacques Chabert, Grasset & Fasquelle, 1988)

et alii dit: à

flaner,c’est »perdre son temps »une femme est censée travailler nonstop,maison,enfants(horaires de’école etre à l’heure) bon quelqu’un a parlé de rombière:c’est vieille donc et petits enfants: mais ce n’est jamais fini;ça a été étudié, la journée d’homme et la journée de femme(je ne cherche pas)

Jazzi dit: à

LA FEMME QUI MARCHAIT

Jusque dans son grand âge, ma mère marchait.
Souvent, en fin de journée, elle partait, d’un pas vif, sur les routes sans trottoirs, à la périphérie de la ville, pour rejoindre les premiers chemins de campagne, se laissant plus d’une fois surprendre par la nuit.
Quand nous la grondions pour l’inquiétude qu’elle nous causait, elle haussait invariablement les épaules, affirmant qu’elle ne courait aucun danger, que ça lui faisait du bien, ça la calmait de toute sa colère rentrée contre le monde en folie dans lequel nous vivions !
Ma mère était une personne « nerveuse », comme disaient pudiquement les adultes de la famille, pour expliquer à ses enfants ses humeurs impétueuses et ses tendances rebelles… .
Je crains d’avoir beaucoup hérité d’elle, notamment de son goût de la marche, ce « vice impuni », et gratuit, que je pratique quotidiennement, pour mon plus grand profit…
Flânerie, déambulation, errance, vagabondage, promenade, balade, randonnée, traversée, excursion, pèlerinage, voyage…
Autant de mots pour désigner le mouvement progressif de la marche, depuis la manière la plus lente et rêveuse à la plus sportive (alpinisme ou trekking).
Il existe tout autant de catégories de marcheurs : le marcheur de ville, le marcheur de plaine ou de forêt, de sentiers ou de chemins, le marcheur de montagne et de désert, le marcheur régionaliste, de pays ou de continents, le marcheur profane ou sacré, l’amateur de marche individuelle, accompagnée ou encore en groupe…
La marche, la meilleure façon d’appréhender le monde, à vitesse humaine.

Jazzi dit: à

Je vous ai récemment raconté comment j’écrivais mes goûts de…
« Le goût de la marche », mon best-seller plus d’une dizaine de fois réédité, en est l’exemple parfait.
Dès l’introduction, j’y évoque ma mère. Et on la retrouvera plus loin dans l’ouvrage, avec l’extrait consacré à Marguerite Duras…

MARGUERITE DURAS

La femme qui marche

« Elle marche. » C’est par ces mots que commence Le Vice-consul (1966), de Marguerite Duras, et où est évoquée pour la première fois la mendiante, que l’on retrouvera, quelques années après, dans India Song. Son histoire, illustrera, en fond sonore, les amours, tragiques, forcément tragiques, d’ Anne-Marie Stretter et de Michael Richardson. Qui, eux, étaient déjà apparus, sous d’autres noms, dans Le Ravissement de Lov V. Stein (1964). Ainsi, avec India Song, s’achèvera la trilogie. Le texte donnera aussi naissance au film qui consacrera définitivement Marguerite Duras en tant que cinéaste, grâce au véritable évènement créé à sa sortie : pour la première fois à l’écran, la bande-son et l’image n’étaient pas en synchronisation. Ni film muet ni parlant, mais plutôt parlé et en musique, celle, magistrale, de Carlos d’Alessio. Mais qui était la mendiante ? Ecoutons ce qu’en disent les voix…

Cris au loin, de joie, appels dans cette langue inconnue : l’hindoustani.
La lumière revient peu à peu.
La pluie, le bruit, très fort pendant plusieurs secondes.
Il diminue. Les cris isolés et les rires percent, plus précis, le bruit de la pluie.
La lumière revient toujours.
Tout à coup, cris plus précis, plus près, de femme. Rires de la même femme.

VOIX 1
Quelqu’un crie… une femme…
VOIX 2
Quoi ?
VOIX 1
Des mots sans suite.
Elle rit.
VOIX 2
Une mendiante
Temps.
VOIX 1
Folle ?
VOIX 2
C’est ça…

Dans les allées du parc, soleil d’après la pluie. Soleil mouvant. Taches de lumière grise, pâle.
Cris et rires de la mendiante toujours.

VOIX 1
Ah oui… je me souviens. Elle se tient
au bord des fleuves… elle vient de
Birmanie… ?
VOIX 2
Oui.

Tandis que les voix parlent de la mendiante les trois personnes bougent, quittent la pièce par des portes latérales.

VOIX 2
Elle n’est pas indienne.
Elle vient de Savannakhet.
Née là-bas.
VOIX 1
Ah oui… oui…
Un jour… il y a dix ans qu’elle marche,
un jour, devant elle, le Gange… ?
VOIX 2
Oui.
Elle reste.
VOIX 1
C’est ça…

Les trois personnes ont disparu. L’endroit est vide.
Discours au loin, comme crié, dans une langue douce : le laotien.

VOIX 1 (temps)
Douze enfants morts tandis qu’elle
marche vers le Bengale… ?
VOIX 2
Oui. Elle les laisse. Les vend. Les
oublie. (Temps.) Vers le Bengale devient
stérile.

Les trois personnes arrivent dans le parc, marchent, pas lents, de promenade, dans la fraîcheur qui suit la pluie, se déplacent dans les taches de soleil. Toujours, au loin, le discours crié, de la mendiante. Dans ce discours, tout à coup, le mot : Savannakhet.
Court arrêt des voix. Puis reprise :

VOIX 1
Savannakhet, Laos ?
VOIX 2
Oui. (Temps.) Dix-sept ans… elle est
enceinte, elle a dix-sept ans… (Temps.)
Elle est chassée par sa mère, elle part.
(Temps.) Elle demande une indication
pour se perdre.
Personne ne sait.
VOIX 1 (temps)
Oui.
Un jour, il y a dix ans qu’elle marche,
un jour : Calcutta, devant elle.
Elle reste.

Silence.
VOIX 2
Elle est là au bord du Gange, sous
les arbres, elle a oublié.
Silence.
(« India Song », éditions Gallimard, 1973)

Quand la marche, finalement, apparaît sous la plume des femmes, c’est souvent avec une forte connotation de folie ou de mysticisme : deux caractéristiques propres à… ma mère (voir l’introduction) ! Il est vrai qu’elle avait quelque chose de durassien, et qu’elle aura, involontairement, contribué à me faire apprécier l’œuvre, littéraire et cinématographique, de cet auteur. Le film India Song, avec l’inoubliable Delphine Seyrig et Michael Lonsdale, fut présenté pour la première fois au public à l’occasion du Festival de Cannes de 1975, en présence de la cinéaste. C’était encore dans l’ancien palais, au centre de la Croisette. On peut me croire sur parole quand je parle d’évènement : j’y étais !

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