de Pierre Assouline

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La République des livres

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Aude Lancelin a trouvé un Obs à ronger

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Une étrange impression nous gagne à l’issue de la lecture du Monde libre (230 pages, 19 euros, Les liens qui libèrent) d’Aude Lancelin. Etrange car paradoxale : on ne sait s’il faut la recommander absolument aux étudiants des écoles de journalisme afin de les mettre au parfum ou s’il faut au contraire les en dissuader absolument de crainte qu’ils n’aient une image déformée de leur futur activité. Car au-delà du règlement de compte personnel de l’auteur, qui se joue désormais devant les prudhommes, et de la dimension strictement politique de l’affaire, c’est bien de la conception du métier, de l’éthique des […]

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Il se trouve qu’il est président…

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C’est l’histoire d’un homme qui a un jour éprouvé un irrésistible besoin de parler. Quelqu’un d’important qui vivait dans la solitude glacée de son palais. Un autre que lui se serait confié à sa femme mais il n’en avait pas, juste des liaisons passagères. Ou à un ami mais il n’en avait pas non plus, tous étant devenus ses obligés en raison de son pouvoir. Ne lui restait plus qu’à s’en remettre à un psychanalyste, non seulement parce que celui-ci au moins saurait l’écouter mais parce qu’il saurait se taire. Seulement voilà, cet expert en autocontrôle s’avérait incapable de lâcher […]

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Le bon goût d’un faux guide

Le bon goût d’un faux guide

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Nul doute que l’on peut très bien voyager sans guide. Ce serait même recommandé. Rien prévoir, rien anticiper, pas même le gîte et le couvert, et pourquoi pas. Question de tempérament. Encore que certains ont l’art et la manière d’organiser l’inattendu. Adresses, conseils, contexte etc : la plupart des guides de voyages se ressemblent ; seule la cible visée fait vraiment la différence, selon les moyens supposés du voyageur, et les exigences qui en découlent. Mais s’il en est qui prend ses distances, c’est bien celui qui paraît dans la collection « Le goût de… » dans la collection de poche à bas prix Le […]

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J.M. Besnier : « La technologie ne doit pas se couper des sources du langage »

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Jean-Michel Besnier, philosophe, responsable d’un pôle de recherche sur les problèmes de santé connectée et d’humain augmenté à Paris-Sorbonne, est de ces chercheurs qui, en France, travaillent sur les conséquences du transhumanisme, du posthumanisme, de l’intelligence artificielle et de la robotisation sur la société. Il est notamment l’auteur de Demain les posthumains : Le futur a-t-il encore besoin de nous ? (Fayard/Pluriel, 2012), L’Homme simplifié : Le syndrome de la touche étoile (Fayard,  2012) et avec Francis Brunelle et Florence Gazeau de Un cerveau très prometteur : Conversation autour des neurosciences (Le Pommier, 2015). La République des livres : Curieux comme les robots se présentent presque tous sous une apparence androïde ou […]

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L’énigme Chris Marker

L’énigme Chris Marker

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Vous avez vu ce type sur la photo ? Effrayant, non ? On dirait Nosferatu faisant une halte dans un hôtel sur la route du château d’Orava. C’est l’un des très rares portraits du cinéaste et photographe Chris Marker, personnage mystérieux entre tous. Encore s’agit-il d’un autoportrait, un selfie avant l’heure, réalisé avec ses fameuses lunettes-appareil photographique. Ce n’est pas cela qui va entamer l’énigme Marker. Une telle vision serait plutôt de nature à l’augmenter. Que sait-on de lui ? Officiellement, pas grand chose. Uniquement ce qu’il en a laissé paraître. Neuilly 1921- Paris 2012. Dans les deux cas, le 29 juillet. Déjà, […]

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Quand le secret tue plus que la vérité

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Peut-on raisonnablement faire confiance à un homme qui se permet d’écrire des notes cryptées dans ses Pléiades en les maculant à l’égal de vulgaires livres de poche ? M’est avis que non. Si les jurés de la cour d’assises d’Ille –et-Vilaine avaient commencé par là, ils auraient gagné du temps. L’affaire, comme on dit, défraya la chronique. Vous vous souvenez peut-être de Maurice Agnelet, avocat tenant cabinet au cours Saleya, manipulateur et charismatique, lâche et fourbe, séducteur casqué roulant en BMW 750, grand notable niçois, conseiller municipal, vénérable de sa Loge, président de la Ligue départementale des droits de l’homme, allié […]

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Mais qui ne se dit pas républicain ?

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On ne s’attendrait pas à ce qu’un tel livre soit un « livre de l’été », catégorie floue dont on a longtemps crû qu’elle était un genre en soi, qui condamnait les lecteurs à s’abêtir au soleil en lisant des romans particulièrement creux fabriqués à cet usage. Mais depuis l’incroyable succès de plage de Montaillou, village occitan d’Emmanuel Le Roy Ladurie en 1975, passionnante mais assez aride étude d’ethnohistoire sur la vie de paysans montagnards imprégnés de foi cathare au XIVème siècle, éditeurs et libraires ont compris qu’ils avaient intérêt à ne pas trop programmer les habitudes de lecture en été (dans […]

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L’Allemagne intérieure de Michel Tournier

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Il y a comme ça des écrivains très français qu’un réflexe nous fait associer automatiquement à un pays étranger tant ils l’ont loué, critiqué, décortiqué et habité jusqu’à en être à leur tour habité. Un pays, c’est à dire une langue, une culture, un passé, une littérature. Michel Tournier, c’est l’Allemagne. Ou plutôt les Allemagnes. Non à la façon d’un Mauriac qui se réjouissait qu’il y en eut deux tellement il l’aimait, mais à la Tournier. Il en voit quatre : l’Allemagne de l’Ouest, l’Allemagne de l’Est, l’Autriche et la Suisse alémanique (ça va grogner du côté de Zurich, ville qu’il […]

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DSM : le livre qui rend fou

DSM : le livre qui rend fou

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Les médecins ont toujours déconseillé à leurs patients d’ouvrir le Vidal, et plus encore les traités de médecine et autres dictionnaires spécialisés. Ils étaient d’avis, à juste titre, qu’il y a dans cette littérature de quoi se rendre malade tant les termes employés, d’autant plus mystérieux qu’ils sont incompréhensibles au commun, risquent d’ajouter la souffrance à la douleur. Encore fallait-il avoir les moyens de se procurer ce genre de livres, à supposer qu’on ait su où les trouver et qu’on ait su les choisir. Mais depuis que les patients peuvent obtenir n’importe quoi sur un clic, les médecins ont baissé […]

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Des personnages en état limite

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Il y a quelque chose de plus doux, en tout cas de moins violent, dans la désignation d’une personne comme étant limite plutôt qu’en état limite, et plus encore si on la dit borderline. Lorsqu’elle est simplement limite, on a l’impression qu’elle n’a pas encore basculé de l’autre côté, qu’on peut encore la rattraper, voire l’aider. Au-delà, c’est la pathologie, la camisole chimique. Ces gens qui seront peut-être nous un jour, mais qui sont un autre en attendant, sont au cœur d’un roman et d’une enquête. Le deuxième roman de Sylvie Le Bihan Là où s’arrête la terre (288 pages, […]

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