de Pierre Assouline

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La République des livres

Littérature étrangères

Le paradoxe de l’interviewer

Le paradoxe de l’interviewer

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Le problème avec les interviews d’écrivains, ce n’est pas tant la réponse que la question. Le phénomène est flagrant lorsque paraît un bouquet de ces entretiens, le genre de fleurs idéal à offrir à celles et ceux qui aiment la littérature et qui ont parfois envie de se reposer en allant fureter dans les arrière-cuisines- même si l’on sait d’expérience que l’on n’a plus tellement envie de goûter les plats quand on a vu comment ils étaient préparés. On ne se lasse pas de (re)lire l’anthologie d’interviews d’écrivains sur « l’art de la fiction » paru sous le titre Paris Review. Les entretiens (Paris […]

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Gabo et Mario vont en bateau

Gabo et Mario vont en bateau

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Pas facile d’organiser la rencontre publique de deux « titans des lettres latinoaméricaines », comme il est d’usage de présenter les deux Nobels Gabriel Garcia Marquez (1927) et Mario Vargas Llosa (1936), en l’absence de l’un des deux. Disons que c’est une rencontre à moitié posthume qui s’est donc tenue hier à l’Escorial dans le cadre du programme estival de l’université de la Complutense de Madrid, l’un des deux étant décédé il y a trois ans. Gabo et Mario vont en bateau… On pourrait raconter un demi-siècle de littérature et de politique latino-américaine à travers leur amitié intense, houleuse, contrastée, interrompue. Des […]

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H.D. Thoreau :  qu’est-ce qui est vraiment nécessaire à la vie ?

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Bientôt les vacances ? Alors attendez-vous à ce que je vous bassine avec la visitation, la relecture, la redécouverte des classiques. Une vie de lecteur ne suffirait pas à épuiser le sujet. Voilà un rituel auquel je n’ai jamais manqué de sacrifier plus particulièrement en été, ce qui est devenu moins facile quand on a aussi et par ailleurs un roman à terminer et ceux de la rentrée à lire. Aujourd’hui, Henry David Thoreau (1817-1862). Pourquoi lui ? Parce qu’il revient en force. Incroyable le nombre d’articles dans plusieurs langues qui le citent ou s’y réfèrent depuis quelques mois. Mort il y […]

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Agent de Burroughs

Agent de Burroughs

ALLEN GINSBERG

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Je connaissais Bill Burroughs depuis Noël 1944 et, au début des années cinquante, nous échangions une volumineuse correspondance. J’avais toujours respecté en lui un aîné possédant plus de sagesse que moi, et c’est d’ailleurs avec étonnement que je constatai, dans les premières années de nos relations, qu’il me manifestait, de son côté, du respect. Le temps passant et au gré de la fortune de chacun —moi me retrouvant quelque temps dans la solitude d’un asile de fous, lui suivant sa trajectoire et ses tragédies propres —, j’eus l’audace d’abuser de ce que je pensais être chez lui de la timidité et je l’encourageai à écrire par vocation (…) […]

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Un terrifiant sentiment de fatalité

Un terrifiant sentiment de fatalité

Daniel Lefort

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La pampa argentine est un espace métaphysique – on le sait au moins depuis Jorge Luis Borges – et les écrivains de ce pays ont fait de la nouvelle le temps de l’étrangeté – merci Julio Cortázar. Espace infini et temps inépuisable que la génération montante n’hésite pas à explorer avec des moyens et une sensibilité inédits. C’est le cas de Samanta Schweblin qui, après avoir récolté ses premiers succès en Amérique latine – avec des recueils tels que Des oiseaux plein la bouche – et le Prix Juan Rulfo en France, se trouve sur la short list du Man […]

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Les murs parlent, prêtez l’oreille

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Décidément, le génie des lieux me poursuit. A croire que c’est la saison des maisons, non pas hantées mais habitées dans l’acception spirituelle du terme, et que certains écrivains n’ont pas leur pareil pour faire parler les murs. Après la Villa Taylor de Marrakech et la Villa Kérylos de Beaulieu-sur-mer, voici La Maison andalouse (Al-Bayt-al-andalusi, traduit de l’arabe (Algérie) par Marcel Bois en collaboration avec l’auteur, 450 pages, 23,80 euros, Sindbad/Actes sud). Moins connue, elle n’en est pas moins attachante. C’est une bâtisse d’Alger menacée par des promoteurs immobiliers qui veulent ériger une tour en lieu et place. Le dernier […]

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Pour saluer Juan Goytisolo

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L’écrivain espagnol Juan Goytisolo, prix Cervantès 2014, s’est éteint à 86 ans à Marrakech où il vivait depuis longtemps après avoir longtemps vécu exilé de Barcelone, sa ville natale, à Paris et aux Etats-Unis où il enseigna la littérature. Il sera enterré au cimetière de Larache, non loin de la tombe de Jean Genet, écrivain auquel il vouait une grande admiration. On trouvera dans ce lien du quotidien El Pais (http://bit.ly/2rpJLRP) et dans celui-ci du quotidien ABC  (http://bit.ly/2rTaS9d) nombre d’articles et d’interviews de et sur Goytisolo, ainsi que des commentaires informés sur son oeuvre. Le 9 juillet 2009, j’avais mis en […]

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L’art savant de Mario Vargas Llosa

L’art savant de Mario Vargas Llosa

Daniel Lefort

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L’un des attraits du travail de traducteur est de pénétrer les secrets du livre ouvert sur sa table en décortiquant le texte comme on le fait d’un crustacé appétissant et de haut goût – homard ou langouste – sur la blancheur de l’assiette. Il faut en examiner les parties, repérer les jointures, le décarcasser, le décortiquer, séparer les éléments les plus gros des plus petits. Ce travail d’analyse fait apparaître des cartilages enfouis, des membranes cachées, tout un réseau admirable de structures insoupçonnées qui articulent la bête et donnent à ses mouvements souplesse et fermeté. Il permet de comprendre comment […]

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Les Lumières de cape et d’épée de Perez-Reverte

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Un roman historique ? Vale ! Mais si différent des nôtres, bien formatés à la française, quand il est d’un Espagnol de la génération d’Arturo Perez-Reverte, romancier au long cours, correspondant de tant de guerres, journaliste dans l’âme, blogueur généreux et accueillant (il donne asile à nombre d’écrivains), polémiste à ses heures (contre Trump, la lâcheté occidentale face aux djihadistes, le fanatisme analphabète des féministes, l’Europe vieille et obsolète…) , né en 1951. Deux hommes de bien (Hombres buenos, traduit par Gabriel Iaculli, 512 pages, 22,50 euros, Seuil) s’inscrit dans la lignée de plusieurs de ses précédents livres au succès mondial, non […]

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Une BD ajoute au mystère Graham Greene

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Quand la bande dessinée s’empare de la littérature, on s’autorise une hésitation dictée non par le mépris mais par la prudence. Il est vrai qu’elle lui a souvent faire de mauvaises manières (voir A la recherche du temps perdu & co). Non que ce soit tabou ni même interdit. Avec Simenon et quelques autres, ca s’est plutôt bien passé, grâce au talent de Loustal notamment. Mais l’adaptation est rarement réussie. Aussi ai-je ouvert avec une certaine appréhension Le Coup de Prague (110 pages, 18 euros, Aire libre) du scénariste Jean-Luc Fromental et de l’illustrateur Miles Hyman. Mais le résultat s’impose et […]

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