de Pierre Assouline

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« J’accuse », cette histoire si française

« J’accuse », cette histoire si française

Donc, J’accuse. La critique et le public l’ont largement plébiscité (déjà plus d’un million d’entrées, malgré ou grâce aux controverses qu’il a suscitées) sans pour autant faire l’unanimité. L’un des rares films de la rentrée dont on parle et dont on a encore envie de parler, de débattre bien après l’avoir vu tant ses personnages vous hantent. Et quand bien même ce serait pour le critiquer ou lui adresser des reproches, c’est signe que malgré tout il ne laisse pas indifférent. Mieux encore lorsqu’il donne envie de creuser l’histoire davantage et qu’il renvoie aux livres qui l’ont nourri, son scénariste le romancier Robert Harris s’étant imprégné de l’énorme bibliographie qu’a suscité ce scandale. Celui-ci divisa durablement les Français, et si profondément, qu’un demi-siècle après, à l’énoncé du verdict de la cour de justice de Lyon le condamnant pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison, à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale au lendemain de la Libération, Charles Maurras s’écria : « C’est la revanche de Dreyfus ! »

Dans une veine esthétique aussi classique que celle mise en œuvre pour Tess ou le Pianiste, loin des médiocres ratages de Frantic, la Neuvième porte ou D’après une histoire vraie (pour ne parler que de sa seconde période depuis la fin des années 70), Roman Polanski a eu l’intelligence de s’emparer de l’Affaire en faisant un pas de côté ; il la raconte non du  point de vue d’Alfred Dreyfus ni de celui d’Emile Zola, mais vue par son autre héros/victime le lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, promu chef du service de renseignement militaire en 1895. Hormis la saisissante scène d’ouverture restituant la dégradation de Dreyfus dans la cour de l’Ecole militaire, et quelques rares scènes d’extérieur, le film relève essentiellement du théâtre filmé. Ce qui n’a rien d’étonnant pour un crime de bureau. On y est. Le gris anthracite est sa couleur ce qui ajoute encore à l’atmosphère plombée, oppressante, irrespirable. Effet garanti. Pourtant rien n’est moins spectaculaire que l’Administration fût-elle militaire.

Comment filmer un personnage historique qui agit selon sa conscience ?  C’est d’autant moins évident que l’homme en question exige que l’on entre dans sa complexité : celle d’un antisémite de tradition (« c’est le joli de l’histoire » nota Zola dans son « J’accuse » comme s’il s’en réjouissait), un officier qui place les vertus militaires au plus haut et risque sa carrière avant tout pour sauver l’honneur de l’Armée -fût-ce en sauvant un Juif innocent. Ce n’est pas un film qui se donne facilement ; sec, dépouillé, sans affect, il exige une attention soutenu du spectateur qui peut se perdre dans d’indispensables détails, les grades, la nature du bordereau et celle du petit bleu, les différentes procédures judiciaires, le chassé-croisé des mensonges et des contre-vérités, la vérité d’un seul face au déshonneur d’une institution, la qualité exacte des nombreux personnages, leur rôle précis à ce moment de leur carrière… Car ce n’est pas tant la faute que sa négation par les plus hauts responsables de l’Armée qui fit du fait divers une affaire d’Etat. Sur le papier, de véritables obstacles lesquels, à l’écran sont levés par l’excellence de la distribution ; les premiers rôles bien sûr (Jean Dujardin, Louis Garrel) mais surtout les seconds assurés avec brio en grande partie par des sociétaires de la Comédie-Française, parfois pour quelques minutes et une poignée de répliques à peine. Toutes choses qui, une fois conjuguées par l’excellent faiseur que demeure Polanski lorsqu’il n’obéit pas une commande mais à son désir, font de J’accuse une réussite que l’on se promet de revoir un jour pour le comprendre et l’apprécier mieux encore.

Ce qui n’empêche pas les réserves. Vincent Duclert et Philippe Oriol, deux historiens de l’Affaire parmi les plus féconds et les plus aigus, ont sévèrement réagi au film en pointant toutes ses lacunes, ses oublis, ses ellipses, le second jugeant même que le film ne peut offrir qu’un « bon divertissement » et que le film sur l’Affaire reste à faire. Sûr qu’on aurait bien aimer voir et entendre par exemple Jaurès à la Chambre s’indignant en 1894 au nom du groupe socialiste de ce que Dreyfus, qui venait d’être condamné pour haute trahison, n’ait écopé que d’une peine de déportation au bagne de Cayenne quand de simples soldats, appartenant il est vrai à une classe sociale moins privilégiée, sont fusillés pour le même motif… Après tout, le film évoque bien la dimension homosexuelle de l’Affaire. Mais il ne faut pas demander à la fiction cinématographique ce qu’elle ne peut donner. Ce n’est pas un hasard si l’Affaire a été l’affaire des historiens et non des romanciers alors qu’elle est si romanesque et dramatique. Quel scénario que ce réel ! :

 « L’exploitation par moi, de l’affaire Dreyfus, serait basse et vilaine (…) Jamais je n’écrirai un roman, ni une pièce sur l’affaire Dreyfus » déclarait Zola en1899 à son retour d’exil.

N’empêche que, comme le rappelle Alain Pagès dans L’affaire Dreyfus. Vérités et légendes (280 pages, 13 euros, Perrin), l’écrivain était au départ entré dans le combat dreyfusard avec l’idée de s’en faire un jour le chroniqueur attentif. Zola choisira finalement une forme allégorique pour évoquer l’Affaire dans Vérité (1902) de même qu’Anatole France dans L’Île des pingouins (1908). Le fantôme du capitaine Dreyfus traverse la Recherche du temps perdu mais ne s’y arrête pas. Le Jean Barois (1913) de Roger Martin du Gard va plus loin, s’y attarde davantage (pour ce qui est de l’ensemble des transpositions romanesques, se reporter ici ). 

Des réserves, j’en ai deux pour ma part. Le titre tout d’abord : excellent, moins mystérieux mais plus cinglant et plus efficace de celui qui fut longtemps le titre de travail du film (D. qui sera finalement celui du roman de Robert Harris en anglais D. An officer and a spy, 2013). Sauf que une fois déclaré, le nouveau titre posa un problème car il fait immédiatement référence, pas seulement dans la mémoire nationale mais dans la conscience nationale, au plus célèbre éditorial de la presse française : une lettre ouverte au président de la République parue dans L’Aurore du 13 janvier 1898. Or Zola était à peu près absent du film (à peine une présence fugitive au procès). Le réalisateur en rajouta donc une autre au cours de laquelle Picquart campé en lanceur d’alerte avant la lettre, se retrouve dans le salon de Charpentier face à Clemenceau, Mathieu Dreyfus, Reinach, Zola à qui il se permet même de suggérer d’écrire son fameux article. Une rencontre totalement inventée. Une fiction d’autant plus gênante qu’elle est lourde de sens et qu’elle s’inscrit dans une reconstitution qui est globalement fidèle, sinon minutieuse dans certains cas.

La deuxième réserve concerne un point central du film : la personnalité même de Dreyfus. Longtemps, à la suite des témoignages de certains de ses partisans tels que Clemenceau, Péguy, Bernard Lazare, le capitaine fut présenté comme une victime, à l’inverse du colonel Picquart, héros de l’Affaire. Une victime frêle, froide, accablée, résignée, effacée sinon éteinte et surtout ingrate, incapable de remercier ses défenseurs à son retour. Le film de Polanski épouse cette image. A la toute fin de son film, lorsque Dreyfus rend visite à Picquart devenu ministre de la Guerre (et, lui, réintégré et promu général de brigade puis de division), lorsqu’il lui demande un semblable traitement qui lui est refusé, c’est fait d’une telle manière qu’on se demande s’il ne se bat pas pour récupérer ses points retraite perdus entre sa dégradation et sa réhabilitation !

La somme de Jean-Denis Bredin sur L’Affaire (1983), par son succès et son intelligence critique, avait marqué un tournant mais n’en reflétait pas moins la doxa habituelle sur la personnalité d’une victime si rétive à se laisser héroïser. Comme le rappelle Vincent Duclert dans la postface de Ecrire c’est résister, la passionnante correspondance inédite entre Dreyfus et sa femme de 1894 à 1899 (285 pages, Folio), il fallut attendre 2006, année du centenaire de la réhabilitation du capitaine, pour que s’engagent nombre de recherches à partir d’archives inexploitées qui modifièrent radicalement le portrait de Dreyfus afin d’en présenter toutes les facettes qui avaient été jusqu’alors gommées : le courage, la détermination, la ténacité, la résistance et, la dernière mais pas la moindre, la gratitude. Mais on ne peut attendre d’un innocent qui a passé cinq années seul sur l’île du Diable, brisé, enchaîné la nuit à son lit, sans pouvoir parler à personne, d’en revenir, en plus, chaleureux.

Voilà pour les principales réserves nées de la vision de J’accuse (mais comment le conseiller militaire du film a-t-il pu laisser des généraux donner du « mon capitaine ! » ou du « mon lieutenant ! » à des subalternes lorsqu’ils les croisent ? peut-être que cela se faisait à l’époque, qui sait…). Malgré tout, J’accuse demeure un film d’autant plus remarquable que sa dimension politique et civique est évidente. Et l’on ne rendra jamais assez grâce à son réalisateur de s’être acharné à faire aboutir son projet en ne cédant jamais sur un point essentiel : la langue. Française, naturellement mais cela n’allait pas de soi. Car lorsqu’il fut lâché en cours de route par ses coproducteurs et distributeurs américains qui voulaient lui imposer de tourner J’accuse en anglais (leur public est allergique aux sous-titres), il préféra mettre son film en péril plutôt que de céder un diktat aussi absurde qui aurait ôté tout crédit à cette histoire si française.

(Photos extraites du film de Roman Polanski)

Cette entrée a été publiée dans cinéma, Histoire.

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commentaires

886 Réponses pour « J’accuse », cette histoire si française

rose dit: à

Ed
Pas lu, pas lu.
En urgence gouttière ce matin et demain reprise du toit. Révonciliée avec mon maçon. 😊
Après avoir crié, crié.

Jean Langoncet dit: à

un observateur le dit en commentaire (ça vaut pour l’Indo de 2019)
« meilleur qu’Indochine en talent pur »

rose dit: à

Christiane

Oui, avions parlé d »Antinoüs.
Un ici m bcp Yourcenar.

Je pense à des amis proches dont la maison est inondée pour la deuxième fois dans un joli petit village du Béarn.
Ici aussi. Jamais vu autant d’eau en 31 ans.
Besoin de solidarité.

rose dit: à

Treize mandats au total, dont onze toujours actifs, contre seulement trois initialement déclarés, et des salaires révisés à la hausse…. Le Monde a pu consulter la nouvelle version de la déclaration d’intérêts envoyée dans la soirée du vendredi 13 décembre par Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites, à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

M. Delevoye, ne se fout pas d’notre gueule, constamment ?

In lemonde.fr

Y en a pas la coupe pleine de la gabégie ?

poussière dit: à

J’ai aussi vécu avec une sensation de gang rape et des enragés hein… après on sait à quoi s’en tenir, aussi sur leur vertu…

rose dit: à

Loaeb
Difficile de trouver plus ringard.
60 ans de retard.
La fille qui se trémousse, raide comme un poteau.
Et le type déjà lgbt.

rose dit: à

Pas de quoi rigoler.
Combat de coques.
Spaghettis alla vongole

Jazzi dit: à

« Ah, nous sommes samedi. »

rose, vous m’avez l’air d’avoir besoin d’un bonne cure de sommeil ! L’expérience de JJJ, ça vous tente pas ?
A Marseille, on élit Miss France…

poussière dit: à

c’est passequ’elle aime bien se démaquiller

rose dit: à

Le pire étant de tout l’éloge du mérite.
Notion ringarde aussi.
Décidément.

rose dit: à

Jazzi
Je bosse trop.
Cela passera.
Envisage une pause mi février2020, dès le 16.
Et demain c pas dimanche.
Pb. d’eau.
Besoin de s’organiser.
En clinique du sommeil confiance ténue.

renato dit: à

« Difficile de trouver plus ringard »

Puisque pire ne supporte aucune sorte de limite, même pas besoin de chercher pour trouver.

renato dit: à

Oups ! Puisque pire > Puisque LE pire

rose dit: à

Ai vu comment mon père a fini sa vie et il n’y a pas pire.
Suis vaccinée et détachée.
Ni cachée- au contraire-et pas scotchée.
Et, la jalousie j’exècre.
Garde mes rêves remisés, avec leur calèche.

et alii dit: à

Garde mes rêves remisés, avec leur calèche.
très bonne idée!

Patrice Charoulet dit: à

LUCHINI ET MOI ET MOI ET MOI

Fabrice Luchini est connu de tous les Français. J’ai vécu et mourrai inconnu.

On trouvera sur YouTube des centaines d’interventions (tordantes) de lui . Aucune de moi.

Nul à l’école, placé dans un salon de coiffure chic parisien, il a découvert « Voyage au bout de la nuit » de Céline et s’en est délecté. Elève sage, j’ai ignoré Céline. J’ai eu mon bac, comme tout le monde, et je suis devenu prof de français , comme plusieurs.

Il a pris des cours de théâtre avec un professeur épatant, qui lui a appris l’art de dire des textes fran-çais. Timide et hyperémotif, j’ai réussi à parler à mes élèves jusqu’à 65 ans, mais c’est tout. Jamais ,j ne n’aurais pu parler en public, sur une scène, à la radio ou à la télé, sans être submergé par l’émotion. Et d’ailleurs sans talent oratoire.

Il a joué au théâtre, au cinéma, il a dit des textes de Céline, de La Fontaine, de Cioran, de Philippe Muray, devant des salles combles et ravies, qui paient très cher leurs places. Je perçois ma retraite de professeur hors classe dernier échelon de 3 000 boules par mois.

Ce qui fait beaucoup rire (et me fait rire), chez Pujadas, chez Drucker, chez Ruquier, chez Ardisson, ou à la radio, c’est quand il parle de sexualité. Il emploie parfois des termes crus, des termes de verlan, Il ose tout, se permet tout. Moi, je ne me permets rien, je n’ose rien, je ne parle ni de ma sexualité ni de celle d’autrui.Je suis marié depuis 45 ans , avec la même femme, que j’aime .Je ne vois pas pourquoi j’userais de verlan pour évoquer ce domaine.

Il a consacré tout un spectacle à La Fontaine , qu’il place au sommet de la littérature française. Je ne lui ai consacré aucun spectacle. En dehors de tout programme, de mon propre chef, contre l’avis des inspecteurs, je l’ai étudié trois mois de suite dans mes classes de collège, car je le considère au sommet de notre littérature.

Il vénère Cioran. Moi aussi. Dieppois, je l’ai connu, car il avait, en plus de son appartement de la rue de l’Odéon,à Paris, un petit logementà Dieppe, avec vue sur le vieux Château, et nous avons conversé une centaine de fois chez lui ou en marchant (il venait sonner chez moi).

Il a fait tout un spectacle sur Muray, que j’idolâtre. N’allant jamais à Paris et ne pouvant pas m’offrir un spectacle Muray par Luchini, ça ne doit pas être donné, j’ai mis ces jours-ci sur mon mur Facebook sa lecture du texte de Muray « une touriste rebelle qui fut décapitée sur l’île de Tralala ». J’invite chacun à l’écouter. Je ne m’en lasse pas. Quelle merveille !

Il fait tout un spectacle sur l’argent et gagne des fortunes avec ça. Tant mieux pour lui !

Enfin, considérant qu’il a fait plus pour la langue française que tous les professeurs de français, je considère qu’il doit être admis à l’Académie française. Il a peut-être fait plus aussi que tous les académiciens français actuels. Si l’on y réfléchit bien.

rose dit: à

Jean L’engoncé
Des pèregrins et la suite.
Que des types style longilines Ramblin rose etc. aient pu se réveiller -décoller de leurs lits/ joints et autres artefacts- en s’agrippant à leurs guitares et en se grattant des tignasses pas coiffées, c’est une chose.
Possible, acceptable, évidente.
Que des foules hagardes et béates se soient massées à leurs pieds pour écouter leurs borborygmes l’est moins, ne l’est pas, est incompréhensibles.
Hormis ceusses qui ont un dialogue avec dieu, parfois fécond, les autres, les gourous qu’ils se cherchent, et se trouvent, damned, ne les comprends pas. Des ovnis.
Libre à eux, je mettrai mon sonotone.

rose dit: à

Il était le personnage de mon second rêve Fabrice Lucchini et c’était vous.
Vous-même.
L’autre personnage, c’était moi.
J’ai pas d’idole.
Ce rêve merveilleux, fait à Saint Cyr sur mer, je l’ai remisé avec mon autre rêve merveilleux, où laà nous étions jeunes gens fait chez moi deux nuits avant.
De toute manière, l’espace réservé à ma calèche est immense.

rose dit: à

Fabrice Lucchini a un fait important dans sa vie, et ce n’est pas l’apprenti-coiffeur.
Jeune gent, il fut amoureux. La fille est partie prérégriner à Saint Petersbourg sans doute, et lui a repeint l’appartement.
Quand elle est rentrée, elle a eu peur, et grosso modo lui a dit « mais moi c pas.ça que je veux ».
Je ne sais pas du tout et sauf si cette fille s’exprime ce qui est peu probable mais possible cependant si elle ne voulait pas se caser, si elle aurait.voulu partager Saint Petersbourg avec lui, si sa crainte était la dévoration, en tout cas, ciao bellissimo.
Et, et oui, Patrice Lucchini est né.
De cette rupture.
Il a cessé de chercher l’amour. Qui lui est tombé dessus blam. Bien plus tard.
En tout cas, une fille qui attend depuis le 27 août 2007, qu’un homme soit prêt/consentant/heureux à l’idée de/ému à partager sa vie son lit ses soucis (ce point là est déjà exécuté) à part moi, je n’en connais pas.
Hildegarde de Bingen peut-être ?

rose dit: à

Parce que moi, je, rose, du pont de Nemours, n’ai de cesse que vous soyez heureux, à tout le moins moins malheureux, et que vous naissiez à vous-même.
Vous ne pensez tout de même pas que vous allez me couper du monde ?

rose dit: à

Des chevaux, ce que j’ai appris à Toulon, vendredi 13 décembre 2019, vers 22 heures, est que l’on ne peut pas faire d’horreur/ de saloperie/de sale tour à un cheval parce qu’il n’y a pas de retour en arrière. Si vous l’avez trahi, c’est fini, il ne vous pardonnera pas et ne vous fera jamais plus confiance.
Van Gogh allait partir à la boucherie. Zingaro l’a adopté.
Bon dimanche

rose dit: à

Qu’il gagne bcp d’argent, Lucchini, ne me semble pas primordial.
Par contre, qu’il ait fini par rencontrer l’amour après ce démarrage catastrophique dans le domaine de l’amour, me paraît porteur d’avenir.
Se mettre à la colle avec n’importe qui après 60 ans pck la.trouille d3.vieillir seul n’est pas répertorié dans les bons plans.
Avec 3000 boules, on devrait s’en sortir.
Une ou plusieurs fois par semaine, on fera table ouverte. Je me fais plaisir en cuisinant et j’aime à partager mon plaisir. On évitera les sujets qui fâchent. On sera une famille d’accueil. Comme cela je vois notre vie. Et nous ne ferons pas chambre à part. Je me vois dormir scotchée à vous.

Jazzi dit: à

« je considère qu’il doit être admis à l’Académie française. »

Il serait mieux à la Comédie française, Charoulet !

Janssen J-J dit: à

15.XII.19, 8.58, (JEX) Il est bon aussi d’aimer, Ch., voui (I), car l’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous. Oui (II) mais ne pas le chercher. Attendre qu’il vous tombe dessus, parfois n’arrive jamais, tant pis, c’est comme une loterie. Quand ça arrive, il y a choc de l’enamoramento, Fr. Alberoni l’a vécu et en adit des choes définitives. Ne dure pas longtemps, cet état de grâce en apesanteur commune, une sublimation, mais après on peut la gamberger à deux toute sa vie, une fois la condensation solide, sinon la pétrification copulative, advenue. Une vie dieppoise admirable, peut s’en suivre, avec d’une épouse compréhensive, pas jalouse ni de Fabrice ni d’Emil. Sut préserver le jardin (je suis le gardien de tes droits, pas le maître de tes devoirs, mon ami, lui murmura-t-elle nuitamment dans un parc solitaire et glacé). Il fut un homme heureux comme Le Nôtre de Dieu en France, inodore au besoin de révolutions, sociales ou personnelles. Specimen rare ? Mais de quoi sont pétris ses cauchemars ? Tu crois qu’il n’en a aucun ? Mais si… celui de devoir accompagner Patrice au Panthéon. Il rit. On a ri.. Ses élèves l’aimaient, le respectaient. Le sont devenus sages. Comme la plupart de nous autres.

Janssen J-J dit: à

@ J’ai vécu et mourrai inconnu.

Il ne faut jamais dire des choses pareilles, Patrice. Surtout sur la RDL, ce formidable tremplin pour la célébrité. Et vous êtes bien parti, croyez-moi. Déjà que tout le monde vous aime, vos sentences, chroniques et souvenirs, si riches. Et votre journal dont vous nous donnez la primeur des pièces détachées… Non, non ne croyez pas cela ! Ayez confiance en vous. Pas besoin de Paris, et Dieppe est une si jolie ville.
Vous souhaite un bon dimanche. Vous allez avoir une bonne surprise, d’ailleurs… Ca a déjà commencé, non ?…
Les mots de r., on fait partie de ses rêves, quelle chance ! on n’est pas seuls au monde, ça non. Personne ne l’est. Il y a toujours une bienveillance (le maçon par exemple), mais personne ne le sait, personne ne le remarque ni ne veut l’admettre. On ne fait pas assez attention. Mais pourquoi ?

renato dit: à

Puisque la vocation de l’AF — lettres patentes de Louis XIII, 29 janvier 1635 — est de veiller sur la langue française en lui donnant des règles certaines afin de la rendre pure, etc., Lucchini y serait tout à fait à sa place — au contraire d’un, recelent élevé au rang d’Immortel, qui ne sait même pas poser une pronuncitio, c’est-à-dire signaler que la déclaration qu’il se prête à faire est ironique tout en la justifiant.

renato dit: à

Pffff ! recelent > receMent

Alexia Neuhoff dit: à

Après le velours, l’orange, les oeillets, le jasmin, la rose, les Italiens nous mitonnent une révolution… des sardines.

Janssen J-J dit: à

Je préférais feue Anicée Alvina, dans les Glissements progressifs du plaisir…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anic%C3%A9e_Alvina
Et dans Radioscopie, son itw, quelle rigolade, la pauvre. Chancel Jacques eut bien du mal, à l’époque. Et Lux Guy mariait sa fille.

et alii dit: à

Les langues sont l’affaire de votre vie, Claude Hagège. Quand cette passion est-elle apparue ?
Claude Hagège Enfant, déjà, j’importunais mes parents en leur demandant sans cesse des grammaires et des dictionnaires. Au point qu’ils m’ont emmené voir un psychiatre. Mais il a dit : « Votre enfant n’est pas du tout fou. C’est un enfant habité. » Il avait raison. Je suis un homme habité. J’ai une monopassion. La musique occupe une place capitale dans ma vie, mais elle ne m’habite pas comme l’amour des langues.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2019/12/15/claude-hagege-et-jean-sellier-les-langues-sont-menacees-de-la-meme-maniere-que-la-biodiversite-et-pour-les-memes-raisons_6022915_3260.html

Clopine dit: à

Patrice Charoulet, que vous importe la notoriété de Luchini ?

« On peut vivre sans la gloire,
Qui ne prouve rien,
Etre inconnu dans l’histoire,
Et s’en trouver bien,
Mais vivre sans tendresse,
Personne ne le peut,
Non, non, non, personne ne le peut… »

Si c’est pas une pensée consolante, ça !!!

Jazzi dit: à

Doublon, JJJ !

DHH dit: à

@charoulet
pas necessaire de vous comparer a Lucchini pour nous dire ce que vous aimez et susciter ici la sympathie de gens ,dont moi ,qui aiment ce que vous aimez et que vous savez aimer et faire aimer.oh! que j’aurais aimé suivre votre trimestre sur La fontaine
au risque de susciter l’ire de la Rdl par une voix discordante je dirais que le seul spectacle que j’ai vu de déclamation de textes classiques par Lucchini ne m’a pas convaincue
il dit les textes de manière trop cabotine et surtout il les truffe ça et la de formules ou de remarques de son cru qui n’apportent rien et les dévalueraient peut-être même par leur manque de légèreté et les idées lourdement assenées dont elles procèdent

Janssen J-J dit: à

@ r. Je suis surpris de constater combien cette caroline loeb était laide, dans son clip. Je ne l’avais jamais bien regardée, et sa mélodie sur la ouate, m’avait toujours langoncé. Ringue ! Une transgénique ?
@ jzmn, Quel doublon ?

gisèle dit: à

Pour DHH à je ne sais quelle heure…votre réponse à « Charoulet » (dont je n’ai lu aucun post, un inconnu pour moi)
Pour dire et vous dire combien je suis d’accord avec vous, à propos de Lucchini, sur tous les points;j’ai assisté à plusieurs de ses récitals,à des époques différentes,sans être convaincue,et en étant exaspérée.Or, il connaît parfaitement les textes qu’il distille,c’est d’autant plus exaspérant…pour moi ! d’autant plus dommage qu’il est un acteur excellent,j’ai vu ts « ses » films, je crois, et j’admire l’art qui est le sien,pour suggérer, imposer un personnage avec …trois fois rien.
Une intrusion dans vos échanges que je suis imparfaitement, absence de repère horaire, absence de temps libre.

Jazzi dit: à

La chanson sous le soleil, JJJ, voir plus bas !

Janssen J-J dit: à

Oui, vous avez raison jzmn. Deux questions, nonobstant :
1 – a t on le droit de ne pas ouvrir tous les liens ? (ceux d’etalii-FMLP, bien sûr, mais les vôtres itou)
2 – a t on le droit de remettre le même, -sciemment ou par indavertance-, sans pour autant se voir accuser de dubliner ?

Non, je ne vais pas au cinéma cette aprèm, rien qu’acheter une caisse de champagne chez la dame de la Celle St Cloud qui a un bon petit producteur de Reims, en direct. Et j’aime bien ce champagne, se figure t-on qu’il fait des bulles et n’est point trop dispendieux (18 bouteilles pour tenir le coup durant la grève).

D. dit: à

Alexia Neuhoff dit: à

Après le velours, l’orange, les oeillets, le jasmin, la rose, les Italiens nous mitonnent une révolution… des sardines.

Notons au passage qu’il s’agit d’antidémocrates, Salvini ayant été élu avec une large majorité (contrairement à Macron au 1er tour avec ses 24 %)

Ces manifestants seraient prêts à tout pour remettre en question la volonté d’un peuple, comme aux Etats-Unis avec Donald Trump, en dépit d’une économie florissante depuis son investiture et d’aucune guerre entamée ailleurs dans le monde, ce qu’aucun de ses prédécesseurs proches n’avait à leur palmarès.

D. dit: à

Beaucoup d’air brassé avec Karénine, une artiste assez mineure dans le paysage artistique français. Car en réalité il n’y aurait rien d’autre à dire.
Mais paix à son âme.

D. dit: à

Et puis c’est dimanche, il faut que les journalistes s’occupent, lassés des grèves. Les prévisions SNCF RATP relativement invariables depuis 1,5 semaine n’intéressent plus personne.

Jazzi dit: à

On fait ce qu’on veut, JJJ.
Aucune accusation, juste une information…
Comment allez-vous à Saint-Cloud, en voiture ?

Pour D., ce qui est démocratique en France, est antidémocratique de l’autre côté des Alpes !

renato dit: à

Vous faites erreur D. Aux législatives 2018 — élections utiles pour la formation d’un gouvernement — le M5s a fait 32,7% ; le Pd 18,5% ; la Lega de Salvini 17,4%. Donc Di Maio (M5s) pouvait choisir avec qui faire alliance. Premier choix le Pd, mais Renzi refusa. Restait Salvini qui, à un moment a, vice fascistes, tenté un coup de force qui l’a envoyé droit dans le mur. De là l’alliance stratégique M5s-Pd. En bref, Salvini n’a jamais eu une majorité.

Clopine dit: à

J’ai rêvé que j’avais un peu peur, et une drôle de sensation dans le ventre, comme un hoquet, une légère crispation, j’ai rêvé d’un jardin autour de moi qui montait et descendait, qui m’enveloppait mais que je transperçais pourtant, régulièrement, un coup en avant un coup en arrière, j’ai rêvé d’un ciel que je voyais tout là-haut, puis que je ne voyais plus, remplacé brusquement par un sol couvert de gravier, j’ai rêvé que j’allais m’envoler, m’envoler, et puis non, tout s’arrêtait : et je constatais, en me penchant , que mes jambes, malgré les va-et-vient, n’avaient toujours pas assez grandi pour que je puisse poser les pieds par terre, et qu’il allait falloir que je reste là, (peut-être en chantant « étoile des neiges » avec la voix de Michel Blanc allez savoir), avant que quelqu’un ne vienne me délivrer… Et j’avais comme une grosse envie de pleurer qui venait me réveiller…

Bref j’ai rêvé que j’avais trois ans, que je faisais de la balançoire, et que je n’étais pas assez grande pour la quitter toute seule.

Mais bon sang, était-ce un rêve, ou tout bonnement un souvenir ?

Je m’en vais aller tester, malgré la tristesse du jardin de décembre, la balançoire vermoulue du fond du jardin. Histoire de bien vérifier, en ce jour d’anniversaire, que mes jambes ont suffisamment grandi pour que j’ai enfin les pieds sur terre.

Clopine dit: à

aïe, j’aie, évidemment…

Clopine dit: à

Putain, Renato, j’adore ! Dites-moi où et quand vous avez eu cette photo ? Brooks allant à Rome ? Ce n’est pas un photomontage… Mais quel catapultage ! Hollywood et l’enfer…

Clopine dit: à

Et la symétrie du dédain ! (dans les bouches, veux-je dire)

Janssen J-J dit: à

@ CT, vérifiez bien la qualité de la corde, Louise, avec toute cette pluie vous risqueriez une margoulette, et un bras cassé, c pas le moment, hein. Non ce n’était pas un rêve d’escarpolette, quand on rêve de ça, on se balance toute nue, en général. A mon avis, un souvenir mais à 3 ans, vous n’étiez pas dans ce jardin comme une jeune fille en pleurs, sous le saule.

En banlieues, c en bagnole, on peut pas faire autrement, voiture. De la banlieue à Paris, tjs en transports en commun ou à pieds, en ce moment…jzmn

D. dit: à

Comment ça, premier choix le pd?
Que voulez-vois dire par là, renato ?

Clopine dit: à

De toutes façons, JJJ, à l’heure où d’autres étaient des jeunes filles en fleurs, moi j’étais plutôt en boutons, hélas… Alors !

renato dit: à

Pd vaut Partito Democratico, D.

Janssen J-J dit: à

pourquoi hélas ? ça intéresse aussi les pédophils italiens, les boutons, hein…

DHH dit: à

@gisele
A la réflexions je crois que ce qui fait le succès commercial de Lucchini dans ses déclamations des grands textes de la littérature c’est qu’il rencontre un public qui en général ne connaît pas ces textes et ne les ne les ayant jamais lus dans les livres les découvrent sans effort et en apprécient l’intérêt à l’occasion de la présentation orale qu’il leur en offre.
Mais pour qui connaît ces pages, les entendre par la voix de Lucchini n’apporte rien à leur intelligence. Quand on a lu médusé les 50 lignes de Céline découvrant New York, cette ville » pas baiseuse du tout » ,qu’attendre de plus de leur écoute ?
. Pire cette présentation par un recitant qui, loin de s’effacer derrière le texte, choisit le style one man show, peut avoir à un double titre un effet appauvrissant sur les textes lus;
D’une part, l’excès de théâtralité orale et visuelle de la récitation, exerce sur le spectateur une sollicitation qui empêche sa totale focalisation sur le texte lui-même
D’autre part les incidentes personnelles, ces clins d’œil sans finesse qui se veulent soulignements significatifs du message contenu dans les textes, en altèrent parfois l’esprit .Ainsi a souligner par un mot ou une phrase à visée didactique un de ces vers de la Fontaine qui dit beaucoup par ellipse ou par allusion discrète et subtile – on n’en altère certes pas le sens mais on tue tout ce qui entrait d’ intelligence élégante dans la leçon du fabuliste ,bref ,son style

Clopine dit: à

Ce petit instrument, percé de trous et muni d’un bec : O Karina !

(ne pas s’y tromper : ceci est un hommage !)

Alexia Neuhoff dit: à

Il n’y a que Bruno Dumont, dans « Ma Loute », qui ait réussi à déstabiliser Luchini (dans le röle d’André Van Peteghem).

Bérénice dit: à

Renato, sur ce cliché Dante et LB , elle ressemble à J Binoche.

Bérénice dit: à

D, à propos de Trump, america first, à quel prix et c’est du court terme et même sans terme, l’Amérique n’a plus de parole et Trump ne redistribue pas les cartes il les jette , récupère le jeu quand çà l’arrange, c’est à dire quand ca lui rapporte . C’est un peu hasardeux et c’est une nouvelle façon de faire plier les belligérants à ses volontés. Voyez l’Europe contrainte de ménager des appuis à l’est, l’Allemagne trembler pour ses exportations, implantations et se taire par peur, la politique est réduite, asservie au buiseness. est ce que cela nd devrait pad etre autre chose bien que les échanges commerciaux aient de tout temps été une toile de fond à l’ordre ou au désordre, à la paix et à la guerre.

renato dit: à

Chronologie oblige, Bérénice, c’est plutôt le contraire.

Jean Langocet dit: à

@autres étaient des jeunes filles en fleurs, moi j’étais plutôt en boutons, hélas… Alors !

Si je porte des chemises à fleurs
C’est que je suis en avance de deux ou trois longueurs
Ce n’est qu’une question de saison
Les vôtres n’ont encore que des boutons
https://www.youtube.com/watch?v=taqh-zX0Z74

Jazzi dit: à

« à pieds, en ce moment…jzmn »

C’est bon pour la santé, JJJ !

Bérénice dit: à

Oui renato, j’y ai pensé mais je placais la ressemblance comme prioritaire .

Jazzi dit: à

« Dante and Louise Brooks »

C’est renato surplombant et alii !

Bérénice dit: à

D’une part l’excès de théâtralité. …

On n’a qu’à les lire tout seul dans son lit. J’ajouterai que pour moi charoulet et Gisèle sont siamois. Me trompe-je ? Les ficelles ressemblent à des cordages.

Bérénice dit: à

Et dire que charoulet s’ éclate à Muray, je decouvre son historiette. Est il un brin réac mixé misogyne ? Je ne sais si mon doute est legitime mais l’auteur n’est pas de ceux à qui j’accorderai mon attention si tout est du même tonneau. Porter sur scene une telle pitance ?c’est pitoyable.

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