Gogol en ses démons
Il fut un temps pas si lointain, il y a quelques années à peine, où les fictions adaptées de romans et les documentaires sur des écrivains se bousculaient à Biarritz lors de la grand-messe annuelle du Fipa, rendez-vous des producteurs et scénaristes venus de partout présenter leurs bébés. Signe des temps : cette année, on avait beau en chercher, on n’en trouvait (presque) pas. A croire que le succès des séries a aidé la télévision à s’émanciper de la tutelle romanesque, ironie de l’histoire lorsqu’on sait que la logique des séries procède de celle du feuilleton du XIXème siècle. N’empêche qu’après en avoir visionné des dizaines et des dizaines pendant plusieurs jours, certains remarquables, l’un d’eux m’a sauté aux yeux pour sa manière de s’emparer de la littérature, de se la réapproprier et d’en faire… autre chose.
Gogol est une production entièrement russe, série de 8 x 53 minutes réalisée par Egor Baranov. Comme son nom l’indique, l’écrivain (1809-1852) en est à la fois le sujet et l’objet. Mais ce n’est en rien un biopic de plus, ni même un biopic tout court. Si le générique prend soin de préciser que le scénario est adapté de son œuvre, c’est de toute son œuvre qu’il s’agit et non d’un roman en particulier. Son univers intérieur et le monde qu’il a recréé plutôt que sa vie, ce qui est bien plus intéressant.
En 1829, Nikolaï Gogol, jeune fonctionnaire de la Troisième Section d’un ministère à Saint-Pétersbourg, autrement dit greffier pour la police politique (fonction que l’écrivain exerca vraiment) souffre de crises d’épilepsie si intenses qu’elles l’empêchent de travailler normalement et qu’elles le poussent à brûler en autodafé ses premiers écrits littéraires. Heureusement pour lui, elles ont un effet collatéral qui le fait remarquer de l’enquêteur dont il est le scribe appliqué : il a des visions qui pourraient se révéler fécondes et même décisives pour l’élucidation de crimes jamais résolus. Féconds sont ses cauchemars et plus encore ses fantasmes. Aussi l’enquêteur Yakov Guro le prend-il sous son aile et l’emmène-t-il au village de Dikanka, le jeune Gogol le suivant comme son ombre, son écritoire retenu par des bretelles contre le ventre ; des meurtres rituels y sont commis sur lesquels la population se tait, les paysans confits dans leur ignorance et les notables dans la corruption, tous coupables du pire péché qui soit à ses yeux (la stupidité sous toutes ses formes), chacun craignant que des étrangers viennent fouiller dans des secrets qui les lient tous.
C’est peu dire qu’on est entrainé dans l’étrange dès les premières images pleine de brouillard, de fumées et de chevauchées en forêt, de sorcières, d’apparitions, de sorcellerie. Une atmosphère troublante, des situations déconcertantes, des dialogues parfaitement vissés, le tout servi par une prise de vues nerveuse, une nappe nocturne envoûtante d’où émane une lumière bleue qui fait la signature de la série. On n’y retrouve pas seulement le profond mysticisme de l’écrivain ukrainien, son angoisse du Mal et son obsession du Jugement dernier : c’est toute l’ambiance grotesque et fantastique des villages de son enfance hantés par les superstitions et la pensée magique, renfermés sur leurs secrets inavouables et leurs démons, les murs maculés de signes indéchiffrables tracés en lettres de sang, qui resurgit.
De ce terreau folklorique, dont il connaissait bien les chansons et les contes grâce à sa mère, il fit la matière première et l’humus des nouvelles qui le firent connaître à ses débuts (Les Soirées du hameau qui ont d’ailleurs été également publiées sous le titre Les veillées du village de Dikanka, comme dans la série). De courtes mais denses fictions, la partie de son œuvre qui fait écho au romantisme allemand de ETA Hoffmann, un univers onirique ici restitué avec ce qu’il faut de fantastique et d’hallucinations, sans oublier la dimension comique qui est sa marque dans ses nouvelles et ses romans comme dans ses pièces. De quoi provoquer un rire qui puise au plus profond de la nature humaine mais dans ce qu’elle a de plus lumineux ; il suffit d’avoir un jour effleuré son œuvre pour avoir été frappé par sa capacité à user du burlesque pour plonger le lecteur dans l’angoisse d’un monde sans grâce et comme oublié de Dieu.
Les scénaristes de la série ont probablement puisé aussi dans le reste de l’œuvre plus tardif, notamment dans sa pièce Le Revizor pour ce qui est de la mesquinerie provinciale à laquelle ils donnent des accents franchement drôles, dans le Journal d’un fou pour les scènes de délire ou dans les Âmes mortes pour la dénonciation de la médiocrité des hommes, voire dans son texte ultime Le Manteau pour la description du fonctionnaire coincé dans les contraintes de son administration. On voit même Pouchkine passer par là à qui le jeune Gogol veut montrer ses poèmes.
En touillant le tout et en focalisant sur l’acteur interprétant le jeune Gogol, ils ont réussi à donner une série parfois drôle mais le plus souvent effrayante tant l’effet produit est radical. L e diable et l’enfer ne sont jamais loin, le mystérieux cavalier au masque plongé dans le noir, au dos hérissé de cornes et aux pouvoirs surnaturels, non plus. De quoi hanter durablement les cauchemars du téléspectateur. D’autant qu’à la fin, c’est carrément gore, et même si trash que ç’en est drôle. On comprend que la critique russe ait été consternée, même si cette modernisation de l’oeuvre a le mérite de faire prendre conscience de la dimension proprement monstrueuse de Gogol.
C’est bien de Gogol qu’il s’agit même si l’on se demande parfois si l’on n’entend pas plutôt Golem. Heureusement que je l’ai vu en russe sous-titré car en anglais on entendrait plutôt « Google ». Après avoir vu la série, et afin de me défaire de son univers glauque un peu trop enveloppant, j’ai regardé quelque chose qui n’avait rien à voir : Marianne Faithfull, fleur d’âme que Sandrine Bonnaire a consacré à l’icône du Swinging London des années 60. Un documentaire bien fait où la chanteuse est confrontée à ses archives débordantes de liberté, de provocations, de drogues, de scandales, de déchéance et de renaissance quasi miraculeuse. A un moment, après sa séparation avec Mick Jagger, elle évoque ses grands moments de solitude et d’abandon de soi au cours desquels elle a eu la révélation du Naked Lunch (Le Festin nu), grand livre de William Burroughs qui a tant compté pour tant. Sauf qu’elle l’a pris au pied de la lettre…
Elle s’est ainsi retrouvée SDF pendant deux ans assise ou allongée par terre, dans les rues ou les squats de Londres, à enchainer les shoots d’héroïne. Anorexique et défoncée, elle avait fait de ce livre son projet de vie. Un jour, après s’en être sortie, elle rencontra l’écrivain à qui elle devait ce voyage qui s’annonçait sans retour. Ils se lièrent d’amitié. Lorsqu’elle lui raconta l’origine, la forme et le moyen par lesquels elle se voua à son autodestruction, elle osa lui demander : « Mais pourquoi as-tu écrit ce livre ? ». Et Burroughs de l’engueuler : « Mais enfin, je ne l’ai pas écrit pour toi ! Et de toute façon, c’est de la fiction, rien d’autre !… »
(Photos extraites du film « Gogol »)
1 201 Réponses pour Gogol en ses démons
Jazzi, j’ai le même sentiment que vous, à cause de la prétention du personnage, jointe à des connaissances littéraires – si vous enrobez le tout de l’amertume de « l’écrivain méconnu qui du coup aura la dent dure pour tout ce qui bouge », et qui fera la fine bouche, évidemment, devant toute anthologie, vous obtenez un profil psychologique qui ressemble beaucoup à certains erdéliens (les pires, les hargneux qui s’arrogent le droit d’accorder ou non la légitimité) qui croisent par ici… De plus, le style disons brumasseux (et alcoolisé) du tout plaide encore pour cette hypothèse…
En tout cas, si ce n’est lui, c’est donc son frère, et s’il n’a jamais mis les pieds sur la Rdl, il ne risque pas, en tout cas, d’y être dépaysée, ahahah.
@JAZZI dit: 6 février 2018 à 10 h 59 min
Tout est possible, Jazzi, il y a tant de pseudos ici… Mais La Cause Littéraire n’emprunte pas les mêmes chemins que la RDL et ne fonctionne pas de la même façon.
Quel que soit l’embrouillamini entre nous, je maintiens ce que j’ai dit de positif de toi et de tes écrits, de ton travail.
Seul texte qui ne passe pas, – car il est complaisant – celui de l’enfant. Une création ambiguë car elle excuse le crime par la jouissance de l’enfant. (Et puis trois fois, c’est un peu trop.)
Je lirai cette nouvelle anthologie et je te dirai, franchement, ce que je pense. Au moins ma critique ne sera pas accusée de renvoi d’ascenseur !
« On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien. »
Clopine lance son mortel ahahah. M. Godefroy est mort!
Jazzi,
le 11h44 n’est bien sûr par pour toi.
Devenir pom pom boys à Vienne, Phil, ça ne vous tente pas ?
https://www.arte.tv/fr/videos/080662-006-A/fearleaders-tracks/
POUR SALUER VON CHIRAC*
Quand je lis un Ahaha, je sors mon Uhuhu !
*von Schirach, à la réflexion…
« On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien. » (Christiane)
Dans le Marais, quand on a une plume dans l’œil, on la collerai volontiers dans celui de son voisin. »
Prochain logiciel anti-lecture commentaires : Chaloux et Christian(e) (pour elle, les citations ôtées, il n’en reste pas lourd, que du lourdingue)
« quand on a une plume dans l’œil, on la collerai volontiers dans… »
Ton cul, JC, quel excellent pom pom boy tu aurais fait !
Où et quand pourra-t-on voir la série sur Gogol, Passou ?
Va falloir ranimer la section cinéma de la RDL, Passou !
Personne n’a été voir « L’injure » ? La bande-annonce est ainsi construite que l’on se demande quelle injure entre un chrétien libanais et un Palestinien a pu devenir une affaire d’état. J’y suis allé voir et… en effet !
Mais le film va bien au-delà de cela…
« L’insulte », pardon !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19575950&cfilm=252485.html
obtenez un profil psychologique qui ressemble beaucoup à certains erdéliens (les pires, les hargneux qui s’arrogent le droit d’accorder ou non la légitimité) qui croisent par ici.
MC
Quels genres de films peut-on voir à Hambourg, Ed ?
Qui ira, jeudi soir, à l’hôtel « Le Swann » près de Saint-Lazare, pour écouter la performance de Véronique Aubouy : épuiser la Recherche du Temps Perdu en une heure chrono ?
J’ai déjà écouté deux performances sur ce thème, à chaque fois j’en suis sortie ravie (dans tous les sens du terme)…
La réponse à ma question est là, Ed !
https://www.monhambourg.de/k-cultur-e/cinéma-kino/hambourg-et-ses-salles-obscures/
Clopine, je ne pourrais pas en être…
pourrai
W.
pourriez-vous expliquer le rapport que vous faites entre ce magnifique poème d’Apollinaire « La chanson du mal-aimé » et l’Ukraine. Il évoque pour moi la déception amoureuse, la souffrance due à la trahison de l’aimée.
L’Ukraine, ça eut craint et ça craint encore…
Sur l’affaire Beillis, https://en.wikipedia.org/wiki/Menahem_Mendel_Beilis
et le roman de Bernard Malamud, The Fixer/L’Homme de Kiev, Prix Pultizer 1967.
Jazzi, géniaux vos Fearleaders, justement je vais aller à Vienne !
Dans l’affaire Ramadan, l’accusation est mise à mal par une réservation d’avion que l’inculpé aurait contracté en 2009. Mais a-t-il effectivement pris l’avion cet après-midi-là ? Le mystère reste entier :
« Pour l’avocat de la plaignante, contacté par RTL, cela ne remet pas en cause la version de cette dernière. Selon lui, la réservation du billet d’avion ne démontre pas que Tariq Ramadan a effectivement pris place dans l’appareil. »
» Une exposition intranquille reconstruit à Madrid le contexte historique qui fut celui de l’écrivain portugais Fernando Pessoa » tweet Passou.
Invitation à relire » Bureau de tabac « .
Jazzi,
Merci. Super blog que je connaissais pas. J’avoue très peu frequenter la grosse communauté française de Hambourg.
Je suis scotchée : je n’avais jamais entendu parler du Passage et du Metropolis. Sinon, oui. C’est la misère pour la VO. Très peu de séances, y-compris pour les films en anglais. Et c’est comme ça dans tout l’Allemagne, sauf à Francfort paraît-il.
Oui, moi aussi un jour j’irai à Vienne, où je ne suis jamais allé, zerbinette !
L’immense Gogol ne fait pas un triomphe sur la RDL . Dommage.
Ce qui est fascinant c’est ce que Gogol affirme en 1847 à un correspondant, le père Mathieu, prêtre orthodoxe : « Tout ce qu’un écrivain doit faire, c’est de devenir bon lui-même et de mener le genre de vie qui plait à Dieu.je n’aurais jamais songé à écrire, s’il n’y avait eu de nos jours un tel engouement pour la lecture d’innombrables romans et nouvelles, pour la plupart immoraux et dangereusement séduisants, qu’on lit parce qu’ils vous tiennent en haleine et ne sont pas dépourvus de talent. Moi aussi, j’ai du talent- le don de faire vivre la nature et les hommes dans mes récits- et puisqu’il en est ainsi, ne dois-je pas représenter avec autant d’attraits des gens droits et pieux qui observent la Loi de Dieu ?
Je tiens à vous le dire franchement que c’est cela-et non l’argent ou la célébrité- (ce que Balzac, lui, à la même époque, revendique sur tous les tons, surtout argent..)- qui m’incite avant tout à écrire . »
Fin de citation.
Il faut savoir que pendant les dix dernières années de sa vie, Gogol s’est acharné en vain à noircir du papier pour donner une suite « édifiante » à ses « âmes mortes, » en essayant, de selon ses termes, « de guérir les âmes malades en essayant de montrer qu’il existe un sentiment d’harmonie et de paix « en chacun de nous.
Echec !
Nabokov reste un merveilleux lecteur de Gogol ; pour nous introduire à ce monde gogolien il insiste sur le fait que « les âmes mortes » devaient former un tryptique : 1)crime,2) châtiment ; et surtout 3)Rédemption. Gogol devint un obsédé de cette 3° partie..
Il nous reste quelques chapitres et passages définitivement rédigés de la partie2 « Châtiment » . Nabokov nous que lorsque Gogol introduit de nouveaux personnages » bons » et surtout édifiants, « les « honnêtes gens « , dans cette suite, ils détonnent parce qu’ils n’appartiennent pas du tout au monde Gogol, et que, par conséquent, tout contact entre eux et Tchitchikov (quel nom qui fait penser au halètement d’une locomotive à vapeur dans une montée , en français..) sonne tristement faux. «
Gogol mourut en restant embourbé dans son rêve de devenir un grand écrivain « édifiant ».
Vienne est la capitale des Sissi, dear baroz, aujourd’hui shorts en vice causes. parenthèse gogol (dancers).
Vienne c’est pas mal du tout. Il y règne une atmosphère viennoise.
Y’en a qui aiment et d’autres moins.
Question de sensibilité. Moi je m’y sens plutôt chez moi alors que c’est pas chez moi du tout. Étonnement je m’y sentirais davantage chez moi qu’à Paris alors qu’à Paris c’est vraiment chez moi mais vu ce que des décennies de mairie socialiste en on fait…Je m’y sens de moins en moins chez moi.
Ce qui est très beau et qu’on peut rater trop facilement à Wienn, c’est sa forêt au Sud-ouest. Elle est magnifique, nous n’avons pas de forêts aussi majestueuses en France. Il y règne une atmosphère unique, rappelant celle des comtes de fées.
@ Ed :
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Jamais réussi à lire Gogol depuis qu’il y a au moins trois décennies « Les âmes mortes » me sont tombées des mains ! Je devrais essayer avec les nouvelles ?
Une chose à faire est de résider en forêt viennoise et de prendre le train (très correct et peuplé de gens convenables, rien à voir avec nos RER) pour aller dans le centre de Vienne.
En ajoutant un vélo pour la liaison. Il y a des côtes!
Et les Viennoises, comment les trouvez-vous, D. ?
https://www.youtube.com/watch?v=SaolVEJEjV4
Gogol était une figure attachante, incarnant l’artiste à la recherche de l’absolu, et l’échec même de ce rêve insensé. A un moment de sa vie, il a voulu se tourner vers le catholicisme, sans donner suite. Cela aurait tant soit peu apaisé ce voyageur traqué. Finalement, il est mort d’anorexie, et des diverses souffrances que les médecins de l’époque lui ont fait subir pour soi-disant le soigner. Un enlisement complet, annoncé par la stupéfaction de la mort brutale de Pouchkine, qui l’a frappé durablement et laissé anéanti.
Ils savent recevoir, à Vienne !
https://www.youtube.com/watch?v=_lylxvaQ8mw
La panthère rose vs Depardiou :
« des diverses souffrances que les médecins de l’époque lui ont fait subir pour soi-disant le soigner. »
C’est possible, cela ? Plus maintenant, hein ? Enfin… Faut voir !
Y a des types qui sautent des avions… Qui voyagent sous les ailes !
D. 14 h 01
« Une chose à faire est de résider en forêt viennoise »
Quand je suis allée à Vienne il y a une quinzaine d’années avec une de mes filles, nous logions dans l’ancienne résidence destinée aux invités de l’empereur, qui n’avait pas été très rénovée (la salle de bains avait une fenêtre qui donnait sur le couloir, il ne fallait pas oublier de fermer les rideaux!), les chambres étaient immenses, c’était vieillot mais avec beaucoup de charme ; les serveuses étaient en costume ‘paysan’ (?) et elles avaient un coup de main exceptionnel pour déplier les nappes d’un seul coup et les faire arriver toutes seules sur les tables !
Le tramway passait tout près et nous emmenait directement au centre de Vienne. Ce fut un séjour charmant et à cette époque sans la foule.
Pour JAZZI :
« Nouvelles de Petersbourg » de Nicolas Vassiliévitch Gogol.
Dont » Le journal d’un fou ».
Nitchévo, nitchévo, silence…
Visible sur le site de l’INA, le Révizor, joué par la troupe de la comédie française, inoubliable…
Olivier Dard et Maurras ni antisémite ni germanophile ni pronazi
Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7
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Des politistes tel Patrick Weil, historiens et journalistes, de Guillaume Erner à Daniel Schneiderman, découvrent, sidérés, qu’Olivier Dard, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Sorbonne, n’a « pas écrit le mot “antisémitisme” » dans la notice que le ministère de la culture l’avait chargé de de rédiger sur Charles Maurras « dans le grand livre officiel des commémorations ». Le motif de l’absence dudit mot a provoqué le 2 février 2018 sur France Culture l’embarras de l’historien, confronté à un Guillaume Erner insistant « ben, je ne sais pas » pourquoi je l’ai oublié, a-t-il piteusement déclaré. Embarras d’autant plus légitime que l’oubli ne peut relever de l’étourderie ou de l’amnésie des « spécialistes obsessionnels [qui,] au bout de quelques années, […] fini[ssen]t par ne plus voir l’éléphant dans le couloir » : l’historien est particulièrement apprécié à l’extrême droite, à en juger par la fréquente référence de groupements d’Action française, d’Algérie française et associations assimilées aux conférences, travaux et directions de thèse de « notre ami Olivier Dard », groupes dont il est permis de douter de la solidité du philosémitisme, qui serait récent. Notons l’absence de ces précisions politiques dans la fiche wikipedia d’Olivier Dard, tradition, il est vrai, respectée pour tout l’arc-en-ciel, à l’exception des universitaires marxistes ou non-antimarxistes, dont Anne Morelli et moi-même.
Y a-t-il motif à surprise?
La surprise médiatique est surprenante pour au moins deux raisons.
1° Les nombreux travaux de ce spécialiste de Maurras et de l’extrême droite française, notamment dans l’entre-deux-guerres en bon français, du fascisme français – , si on les confronte aux archives originales de la première moitié du 20e siècle, attestent un gommage systématique des options idéologiques, antisémitisme inclus, et surtout un manque d’intérêt pour les pratiques de ses héros, de Charles Maurras aux fascistes officiels issus de l’Action française, tels Jean Coutrot et Bertrand de Jouvenel. Olivier Dard s’inscrit à cet égard dans le courant né dans les années 1950 à l’Institut d’études politiques (IEP) sous l’égide de René Rémond et Raoul Girardet, niant bec et ongles, contre des travaux anglophones démonstratifs, étayés et traduits, l’existence d’un fascisme français né à droite et dont l’Action française, ligue fondée de fait, en 1898, contre le capitaine Alfred Dreyfus, fut « la matrice », antisémitisme obsessionnel compris.
Les surpris de 2018 liront avec profit l’article de l’historien britannique Brian Jenkins, « L’Action française à l’ère du fascisme : une perspective contextuelle » et les deux ouvrages de l’historien américain Robert Soucy, Le Fascisme français, 1924-1933 (French Fascism, the first wave, 1924-1933) et Fascismes français ? 1933-1939 : mouvements antidémocratiques,(titre fallacieusement traduit de French Fascism, the second wave, 1933-1939). Soucy y a désintégré, sources d’archives à l’appui, la thèse des « historiens du consensus » de l’IEP qui avaient décrit une droite « des années trente allergique au fascisme » et borné ce dernier au fascisme « révolutionnaire » d’avant 1914, prétendument « ni droite ni gauche », ou aux transfuges du socialisme (Marcel Déat) et du communisme (Jacques Doriot), sans mot dire des liens organiques entre les ligues fascistes et le grand patronat français, également bailleur de fonds de la « droite » dite « républicaine ». Cette audace déclencha contre lui une guerre inexpiable des historiens susnommés, qui déboucha sur son effacement historiographique. Le débat sur le (non-)fascisme de Maurras et du tandem droite-extrême droite, dans lequel s’insèrent les travaux d’Olivier Dard, est interdit de tribune académique depuis vingt ans.
2° Olivier Dard œuvrait dans sa notice officielle en terrain historiographique sûr. Il a trouvé ici appui objectif chez nombre d’historiens non suspects d’antisémitisme, mais qui confortent la thèse d’un « antisémitisme d’État » débonnaire, « français », pas « racialiste », pas exterminateur, et qui soutiennent que Maurras serait, bien que fervent pétainiste, demeuré de 1940 à 1944 parfaitement germanophobe. Simon Epstein, « économiste et historien israélien » d’origine française, a lancé l’offensive en 2008 avec Un paradoxe français: antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance. La mode, depuis le triomphe de l’équation nazisme=communisme, étant au paradoxe, la thèse du brusque brouillage des repères a remporté un vif succès. Elle n’est d’ailleurs pas neuve : il y a 15 ans, Jean-Pierre Azéma a affirmé que les parlementaires français avaient brusquement « perdu leurs repères » à Vichy en juillet 1940, et ainsi répondu à une question de Patrice Gélinet sur les manœuvres Pétain-Adrien Marquet du printemps 1940 : « je ne crois pas qu’il y ait eu complot » en vue de détruire la République).
(Annie Lacroix-Riz)
La télévision s’est emparée de la thèse de M. Epstein, qui s’est adjoint, pour deux documentaires diffusés les 3 et 10 décembre 2017 sur France 3, deux historiens approbateurs. Lui-même insiste sur « l’extrême droite résistante », Olivier Wieviorka et Pascal Ory sur « la gauche collabo ». Sont développés sur la période 1918-1944 une série de poncifs multidécennaux contrebattus par les fonds originaux, délibérément écartés ici : traumatisme de la Grande Guerre et pacifisme généralisé consécutif qui seraient la cause de tous les errements français; abandon dramatique de l’antifascisme communiste entre le 23 août 1939 et le 22 juin 1941; vaillance patriotique des « vichysto-résistants » (issus de l’Action française), concept lancé par Jean-Pierre Azéma depuis plus de vingt ans sans qu’on ait trouvé jusqu’ici de sources 1940-1944 pour l’étayer.
De la notice aux faits historiques
Quant à la notice d’Olivier Dard, désormais chassée du Livre des commémorations nationales 2018 par un ministère de la Culture désemparé, elle accordait sur deux pages moins de six lignes aux années 1940-1944 : « Jusqu’en 1944 [Maurras] passe ses soirées et ses nuits [à son cher journal, L’Action française, prunelle de ses yeux depuis sa fondation, en 1908], écrivant son article quotidien, largement lu et commenté. […] En 1940, Maurras rallie le maréchal Pétain, “divine surprise” à l’heure de la défaite. Resté aussi antiallemand et antinazi que par le passé, il n’en est pas moins un pétainiste convaincu et avalise l’ensemble de la politique conduite par l’État français. » Là aussi, l’historien a manqué de l’espace nécessaire pour exposer ce qui signifiait, notamment du point de vue des juifs, un tel « aval » exhaustif donné à Vichy.
À peine six lignes, soit autant qu’à « l’épuration » et à la « condamnation » que Maurras récuse d’ailleurs vivement (la parole n’étant pas donnée à l’accusation), et nettement moins que les dix consacrées à l’avant-guerre du « procureur impitoyable […] du régime républicain », sauf pendant la Grande Guerre, en vue de « la victoire sur une “Allemagne éternelle” détestée. Le début des années vingt marque l’apogée de l’influence culturelle de l’Action française mais la condamnation pontificale de 1926 lui porte un coup sérieux. Maurras rebondit au tournant des années trente sur fond de crises et de scandales (Stavisky) qui débouchent sur l’émeute du 6 février 1934. L’épisode met en cause la fonction de chef politique d’un maître dont de jeunes militants, attirés par le fascisme, déplorent l’écart entre la virulence des discours et l’inefficacité des actions conduites contre le régime. »
Olivier Dard n’est pas seulement amnésique sur l’antisémitisme maurrassien. Il l’est sur à peu près tout dans sa biographie de Maurras, à l’appui de laquelle font défaut les sources originales, alors que, précise-t-il opportunément, « les Archives nationales ont en dépôt un important fonds Charles Maurras (576 AP) [qui] comprend 210 cartons, couvre 29 mètres linéaires et est consultable sur dérogation ». L’ouvrage, dont les notes sont de seconde main, soutient ainsi la thèse traditionnelle du « germanophobe » (désormais « antinazi » en sus, pour la notice) à l’« antisémitisme français » non létal sous l’Occupation, après avoir négligé un avant-guerre maurrassien très activement fasciste, et fort peu « nationaliste intégral ».
L’Action française les archives policières et judiciaires en font foi constitua un pan majeur du fascisme français dès la fondation des premières ligues (1922-1924). Tous les ligueurs en étaient issus, gauche renégate exceptée, tels les fondateurs de la Cagoule (en 1935-1936), tous membres de la 17e section d’Action française, du 16e arrondissement. Le mouvement et son journal furent d’abondance financés, certes par le très grand patronat français antirépublicain, ce que nie Olivier Dard dans La synarchie ou le mythe du complot permanent. Mais pas seulement : comme tous les groupes fascistes français, l’Action française reçut, d’emblée et d’abondance, des fonds de Mussolini, qui la rendirent lyrique sur la conquête italienne de l’Éthiopie, apogée de la civilisation occidentale. Puis, sans renoncer aux fonds italiens, elle sollicita ou accepta, de plus en plus, le soutien financier des hitlériens au pouvoir. À la mesure du fascisme français tout entier qui, d’abord pro-italien en diable, devint de plus en plus allemand pendant la crise, moment décisif du complot contre la République et de la renonciation à défendre les frontières nationales. Les sources ont sur ce point entièrement confirmé les analyses quotidiennes du grand journaliste britannique Alexander Werth (Manchester Guardian) effaré de 1936 à 1940 par l’ampleur de la Gleichshaltung (mise au pas-nazification) de la France et l’indécence de sa presse « gleichshaltée ».
L’Action française, certes, demeura germanophobe jusqu’au tournant des années 1920, ce qui entravait en France (et en Belgique) la tactique vaticane de « pacification » requise par Berlin car momentanément propice à la Revanche allemande. Il fallait neutraliser les « germanophobes » français en quête éventuelle d’alliance de revers : c’est ce qui valut à Maurras et aux siens la création, vaticane, en 1924, de la jésuite Fédération nationale catholique du général de Castelnau, plus docile et « pacifiste », puis la brutale excommunication d’août-septembre 1926, sans rapport avec la foi (absente) de Maurras. L’Action française germanophobe avait avant et pendant la Première Guerre mondiale déjà connu des temps difficiles avec la Curie, qui s’était entièrement engagée aux côtés des empires centraux. Que ceux qui doutent lisent L’Action française de la période-clé de l’excommunication, 1926-1932, qui raconta tout, avec une franchise hautement comique, Maurras et Léon Daudet en tête, sur la politique germanique du Vatican et ses nonces espions, Pacelli en Allemagne (puis secrétaire d’État), futur Pie XII, Maglione en Suisse puis en France.
À partir de l’ère hitlérienne, Maurras et son mouvement, si germanophobes qu’ils semblassent encore, pactisèrent avec le Reich. C’est d’ailleurs sur la base de cette réconciliation, de plus en plus tapageuse à la fin des années 1930 et publiquement motivée par la haine des Soviets et des juifs, que, à la mi-juillet 1939, le très germanophile Pacelli-Pie XII prononça, avec le soutien de son très germanophile secrétaire d’État Maglione, la levée de l’excommunication : c’était les deux « agents de l’Allemagne » de la Première Guerre mondiale et principales cibles de Maurras et Daudet de 1926 à 1932. À un mois et demi de l’entrée en guerre générale, cette injure à la République française fut légitimement interprétée comme consacrant l’alliance publique de l’Action française naguère « germanophobe » avec l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie.
Avant le 6 février 1934 et au-delà, l’Action française et Maurras affichèrent leur soutien au complot contre la République, prévoyant depuis l’été 1934 l’installation d’une dictature militaire appuyée sur Laval et Pétain (alors ministres du cabinet Doumergue). Complot fort activement soutenu par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie et prouvé par des milliers de documents d’archives policières et judiciaires. Olivier Dard en balaie catégoriquement l’hypothèse depuis vingt ans en contestant la valeur des sources susmentionnées et en ridiculisant leur exploitation, taxée d’histoire « complotiste », grief de très bon rapport académique de nos jours.
(Annie Lacroix-Riz)
Germanophobe, vraiment, avant-guerre, Maurras et les siens dont les diplomates hitlériens envoyaient avec délices à Berlin en 1938-1939 les articles vociférant contre « la guerre des juifs et des rouges »? Celui par exemple de son cher Léon Daudet qui, anticipant la célèbre formule de Chamberlain le 27 septembre 1938 pour poignarder la Tchécoslovaquie haïe, mettait début avril dans L’Action française ces mots dans la bouche d’« un paysan ignorant de Touraine […]. “C’est paysan ou ouvrier, Jacques Couillonas, le cobaye de la démocratie sanguinaire, qui doit aller crever sur un signe de tête d’un juif qui en a horreur, dans un obscur et lointain patelin dont il n’a pas la moindre notion” » (dépêche de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris von Welczeck, 8 avril 1938). Germanophobe, vraiment, Maurras, toujours cité par une source allemande, invoquant le 26 août 1939 « l’opinion d’un expert militaire pour démontrer la futilité d’une attaque massive française [1°] sur la Ligne Siegfried […] : “ce serait exactement comme si un homme devait se taper la tête sur un mur de pierre, pour en aider un autre en train de se faire assassiner de l’autre côté. Ça ne servirait à rien pour la Pologne, et la France serait affaiblie de façon désastreuse” »; 2° sur le front italien : impossible « d’avancer par les Alpes vers la vallée du Pô » à cause du mur de montagnes, sans parler du risque de se heurter à « une armée allemande venant du Brenner et […] à une attaque de flanc par l’armée italienne. » (télégramme Braüer 484, 26 août 1939)? « “Divine surprise” [de ces gens] à l’heure de la défaite », vraiment? je me permets de renvoyer au Choix de la défaite, à De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940, et à Industriels et banquiers français sous l’Occupation.
Antisémite « français » et pas « racialiste », vraiment? Ce distinguo, tenace dans l’historiographie cléricale, a perdu tout sens depuis la première grande crise systémique du capitalisme (1873-1914). Après Raul Hilberg, qui rappelait dans le chapitre 2 (« Les précédents ») de La destruction des juifs d’Europe, le lourd passé antisémite de l’Église romaine, et comparait le « Droit canonique » et les « mesures nazies », David Kertzer, dans Le Vatican contre les Juifs. le rôle de la papauté dans l’émergence dans l’antisémitisme moderne a décrit l’immense contribution romaine à l’antisémitisme (je dis bien antisémitisme) et balayé, en citant le journal assomptionniste La Croix pendant l’affaire Dreyfus et la Civiltà Cattolica du RP Rosa, principale voix officieuse du Vatican, le distinguo brumeux entre anti-judaïsme catholique et antisémitisme « ethnique ».
L’antisémite obsessionnel Maurras (comme toute son équipe) n’aurait pas été antisémite racial mais simple tenant d’un « antisémitisme d’État ». Lequel, rappelons-le, anticipa, au second semestre 1940 sur les demandes allemandes en la matière, puis se prêta à toutes les exigences allemandes en matière de déportation et ne freina la complète dénaturalisation des juifs qu’au second semestre 1943, époque où Bousquet se montrait encore aussi impatient que les Allemands mais où l’allant devenait incompatible avec le rapport de forces militaire. S’il y eut quelques prudences dans une petite partie du haut clergé, également sensible à l’après-guerre, Maurras ne les partagea pas, et on en détient des preuves absolues.
Déchaîné contre ses traditionnels ennemis avant l’occupation totale du territoire, juifs et communistes en tête, sans omettre les francs-maçons et les protestants, le directeur de l’Action française, publiée à Lyon, ne changea rien après novembre 1942. Dans L’Action française, il n’insultait pas seulement les Soviets mais aussi de Gaulle, les Anglais et les Américains : cette « attitude anti-anglaise et anti-américaine dans ses articles de journaux » plaisait beaucoup à l’ambassade d’Allemagne, et lui fit déconseiller son arrestation, en juin 1943, à un moment où l’occupant arrêtait beaucoup, même dans les milieux dirigeants français. Maurras ne poussait pas seulement de façon générale les cagoulards de Darnand mués en miliciens à agir avec énergie, c’est-à-dire à massacrer juifs, communistes, gaullistes, francs-maçons, protestants, etc. Délateur inlassable des mêmes catégories, il appelait à la liquidation stricto sensu, noms et adresses à l’appui, d’individus, de familles et de groupes. Ceux-ci étaient d’autant plus vite livrés aux sicaires français (Milice) agents de la Gestapo (Sipo-SD), et aux bourreaux allemands que l’équipe de l’Action française était complice active des miliciens qui exécutaient la besogne seuls ou en compagnie des policiers allemands. Des magistrats non épurés (cas de la quasi-totalité de l’effectif 1940-1944), qui adoraient le « maître » Maurras, sabotèrent l’instruction de son procès : ils refusèrent entre autres de se procurer les numéros quotidiens de l’Action française, car ils auraient formellement démontré comment Maurras avait incité la Milice à l’assassinat du père de Roger Stéphane, « le juif » Pierre Worms. La documentation versée dans son dossier atteste formellement que son article de février 1944 appelant à la suppression de Pierre Worms avait dicté et précédé la mise à mort de ce dernier, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, par six miliciens, qui avaient au surplus entièrement pillé le site de leur forfait.
Dans sa biographie, Olivier Dard consacre trois pages à l’affaire (p. 221-223), qui fit grand bruit, vu la notoriété résistante et gaulliste « du capitaine Roger Stéphane », mais il opte pour la thèse que l’assassinat avait été antérieur à l’article de Maurras du 1er février 1944 : la consultation du dossier de justice BB/18/7113, 8 BL 441 R, Charles Maurras « Collaborateur », joint au dossier Maurras Charles, de Susini Marc, Arnus Émile (AN), lui confirmerait que, contrairement à la thèse mensongère du parquet d’Aix, Maurras avait bien donné le 1er février 1944 aux hommes de main de la Milice tous les éléments pour agir et que ledit parquet avait après la Libération sciemment empêché la vérité de se manifester, ce que reconnut le Procureur général près la cour d’appel d’Aix au garde des Sceaux, dès le 22 février 1945, procès achevé, et naturellement non révisé pour si peu.
Antinazi, Maurras, vraiment? Pourquoi donc « la Gestapo », autorité de tutelle en l’occurrence, autorisa-t-elle, dès décembre 1942, et à nouveau en octobre 1943, « le renouvellement [du] port d’arme » que Maurras, avait demandé et obtenu de Bousquet pour lui-même et toute la direction de l’Action française : arme, rappela-t-il au préfet régional (de Lyon) en 1943, que m’a rendue le directeur de la prison de la Santé dès ma sortie [en 1937], « ma carrière m’exposant à des risques graves ». Certes, et ce fut pire entre 1940 et 1944, où il soutint Vichy et l’occupant. Qui recevait des Allemands des permis de port d’armes, des germanophobes antinazis, en vue de participer à la future libération de Lyon?
Les dérives de l’histoire sans sources
Sur le détail du traitement du dossier Maurras par Olivier Dard, l’historiographie dominante et médiatique, qui n’aime plus, depuis longtemps, les archives originales, trop « positivistes », ne cherche pas à s’informer. Elle apprécie l’énergie durable que déploie cet historien à ridiculiser, hors de toute discussion directe, orale ou écrite, la démonstration archivistique de l’existence d’un fascisme français de droite et d’extrême droite. Partageant sa dénonciation sonore de l’histoire prétendument « complotiste », elle le soutient fermement contre l’évidence des sources dans sa croisade contre un prétendu « complot contre la république ». À la tête d’un comité de soutien unanime, Michel Margairaz, professeur d’histoire économique contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, s’est félicité en 2009 que, « parmi les responsables politiques, le mythe d’une “synarchie” ourdie par Jean Coutrot a[it] bien été déconstruit », par Olivier Dard, précise-t-il en note infra-paginale.
C’est pourquoi « les historiens du consensus » ont tant tardé à s’apercevoir du pesant silence d’Olivier Dard sur l’antisémitisme de Maurras, qui n’a pas commencé avec la notice maudite. L’intéressé refuse le débat académique que je lui propose depuis vingt ans, oscillant entre le mutisme sur les travaux relatifs au fascisme français et les mises en cause fondées sur l’assimilation fascisme-communisme, dont il déteste manifestement davantage un élément que l’autre. Il serait temps d’ouvrir ce débat, et d’admettre que l’extrême droitisation d’une historiographie sans sources, à laquelle les historiens « démocrates » et « républicains » ne réagissent guère depuis des décennies, menace à la fois la démocratie et la scientificité de la discipline historique, et conduit aux errements du Grand Livre ministériel.
(Annie Lacroix-Riz)
Il faut quand même qu’on sache à quel genre d’ordures le gouvernement d’aujourd’hui confie nos âmes.
La censure d’une clique fascistoïde dans les coulisses du pouvoir en France qui prétend dicter ce que nous devons penser et avoir emprise sur nos âmes est proprement intolérable.
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Mise au point pour la grande presse sur la notice d’Olivier Dard pour la commémoration de Charles Maurras
Par Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7
Je ne suis pas des historiens qu’on invite : bien que je sois très académique dans la forme, j’ai l’audace de dire ce que je découvre dans les archives, dont le contenu est malheureusement moins policé ou plus vulgaire. Je suis en sus et peut-être surtout mise au banc d’infamie comme « marxiste » et « communiste », bien que l’historien que l’Action française invite à présenter ses travaux à son siège parisien ou dans la maison de Maurras à Martigues ou ailleurs, et appelle « notre ami Olivier Dard », ne soit pas classé sur l’échiquier politique, de même que Denis Peschanski, élu socialiste, n’est pas présenté comme « historien socialiste ».
Je ne compte plus les invitations à des « débats » audiovisuels annulées sous des prétextes divers mais pour un motif unique clairement exprimé par nombre de mes collègues, dont un célèbre directeur de l’Institut d’études politiques aujourd’hui décédé : « Si elle vient, je ne viens pas ». Dernier exemple en date, un débat annulé par la RTBF invitante (billets de train envoyés pour Bruxelles) en décembre 2017 sur le documentaire consacré à Pie XII et la Deuxième Guerre mondiale (« la face cachée », qui l’est restée…), documentaire diffusé sans débat le 26 janvier 2018. Je ne songe naturellement pas à dénoncer particulièrement le service public de télévision belge, qui a seulement reproduit ce qui m’arrive en France depuis des décennies.
Ce veto contre le débat de mes collègues exaspérés par les archives originales ne s’est presque jamais heurté à la réaction indignée de journalistes ou producteurs courageux, alors que dans certains domaines non historiques (rares, je l’admets), des débats ont lieu en l’absence de « ceux qui ont décliné les invitations ». Je comprends bien pourquoi les historiens médiatiques qui négligent ou déprécient les sources originales refusent de débattre de réalités historiques qu’ils nient catégoriquement. Je n’en demeure pas moins ouverte au débat. Sur la question présente de la « commémoration » de Maurras, j’adresse aujourd’hui ce texte aux professionnels de l’information alarmés par le mutisme d’Olivier Dard sur l’antisémitisme du « maître », qu’il a certifié en revanche comme « germanophobe et antinazi ». Même si, comme à l’ordinaire, il n’y a pas de débat, ces quelques pages documentées éclaireront ces professionnels, qui ne pourront plus dire « on ne savait pas ».
A moins que, dans le climat délétère qui règne actuellement, on ne finisse par accuser les Archives nationales et les archives étrangères, notamment allemandes, des années 1920-1944 de répandre des « fake news » ?
5-6 février 2018
(Annie Lacroix-Riz)
La censure d’un WGG dans les coulisses de la RDL qui prétend dicter ce que nous devons penser et avoir emprise sur nos âmes est proprement intolérable.
Bombardement de Lacroix-Riz par le capitaine Wgg, fini les valses de Vienne, place à Dresde.
Il faut quand même qu’on sache à quel genre d’ordures le gouvernement d’aujourd’hui confie nos âmes.
—
Pas mieux à l’international, ML, où, parce que les affaires sont les affaires, on pactise avec le diable ou ses suppôts…
place à Dresde.
—
Coventry, Phil, ville dont dont Elsa Morante rappelle dans La Storia qu’elle fournit la racine du verbe « to coventrize », qui signifie « rayer de la carte ».
à P comme Pris : et moi je trouve cela très bien; il remet les choses à leurs vraies places, n’en déplaise
Eh oui, Gogol, si bien parti, est mort de cette volonté rédemptrice. Laclos n’a pas eu le temps, Bussy a donné dans l’édifiant sans le moindre intérêt. Ce pourquoi les considérations moralisantes sur la responsabilité de l ‘écrivain du nommé Delaporte sont parfaitement risibles.
Ed, Comtesse de Prozmolass, profileuse autoproclamée, et dénonciatrice à mauvais escient, pourrait-elle me laisser tranquille? Merci. J’ai autre chose à faire que de m’occuper de la gloire de Jacques Barozzi.
MC
un « dont » suffira donc…
Et les ordures bénéficient de la complicité des lavettes !
« Bussy a donné dans l’édifiant sans le moindre intérêt. » (MC)
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Où ça, diable ? Pas dans L’Histoire amoureuse des Gaules quand même ! Grand texte au demeurant, et pas édifiant du tout ! Texte libertin en diable qui montre les turpitudes d la haute noblsse française de l’entourage du roi et de la cour.
Les Dresde du futur, ce sont tous les complices de l’historien Olivier Dard qui les préparent, pas ceux qui dénoncent la propagande dégueulasse de toute cette clique au pouvoir dans l’historiographie et les médias, qui a vendu son âme au diable et prétend en faire de même avec la nôtre.
de nota – 15h14
C’est l’atelier théâtre du lycée Buffon qui m’a fait découvrir Le Revizor. Il présente une pièce chaque année au début du mois de juillet, lors de quatre représentations dans la salle Benoît.
La pièce jouée les 27, 30, 31 mai et 1er juin 2011, c’était la pièce de Nikolaï Gogol, Le Revizor. La troupe (une vingtaine de jeunes de 16 à 18 ans) était alors menée de main de maître par Lisa Guez, prof du lycée.
Ces jeunes amateurs ont joué cette pièce avec tant d’entrain que le public était conquis. La bêtise humaine, la corruption dénoncées par ce texte puissant et sombre, mêlant le rire à la cruauté, ils s’en sont saisis avec conviction et les quatre lycéens qui ont interprété, tour à tour, Klestakov ou « le faux Révizor et Ossip, son valet manipulateur, étaient remarquables. Les rôles secondaires également.
Construit sur un quiproquo, l’intrigue, bien que située dans une bourgade russe du XIXe siècle, se moque des hommes de pouvoir et des notables tentés par la corruption de bien des époques. Cette satire, qui donne de l’administration un portrait sans concession, a plu à ces jeunes lycéens épris d’idéal. Une grande poésie naissait de leur jeu.
Un bon souvenir.
«Hallucinant. Glaçant.» Ce sont les termes utilisés par Anne Sinclair, ce samedi sur Twitter, pour qualifier le témoignage de «Christelle», victime présumée de Tariq Ramadan, recueilli par la journaliste Marion Van Renterghem pour Vanity Fair. Deux termes qui lui valent depuis les foudres du réseau social.
Pour rappel, le théologien musulman a été mis en examen pour viols avant d’être placé en détention provisoire, ce vendredi. Dans le même temps, le susdit témoignage publié dans les colonnes de Vanity Fair, raconte la terrible soirée vécue par Christelle, enfermée, selon elle, dans la suite de l’islamologue, et victime de multiples sévices infligés par ce dernier.
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Voilà où on en est en France sur les réseaux sociaux !
P. comme Paris dit: 6 février 2018 à 16 h 00 min
La censure d’un WGG dans les coulisses de la RDL qui prétend dicter ce que nous devons penser et avoir emprise sur nos âmes est proprement intolérable.
+1 (WGG-LVDLB)
Gogol doit beaucoup à la France, et notamment à Molière :
« Ô Molière, toi qui de manière si ample et avec tant de plénitude développais tes caractères ! » (Gogol)
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Rappelons que Les Âmes mortes n’est pas une grande œuvre de la littérature ukrainienne qui était encore balbutiante quand elle parut n 1842, mais un des chefs-d’œuvre d la littérature russe. Elle était radicalement neuve. Le premier roman russ publié, La Pauvre Lise, dû à l’historien Karamzine (1766-1826) avait paru en 1792. Au XIXè siècle, Pouchkine (1799-1837), ainsi que Lermontov (1814-1841) avaient apporté aux lettres russes leurs titres de noblesse. Gogol était leur contemporain, et il n’est pas excessif d’affirmer que Les Âmes mortes dote la littérature RUSSE de son premier grand roman, de portée universelle, comme le seront plus tard les romans d Dostoïevski ou Guerre et Paix de Tolstoï.
Je rappelle que La Dame de pique, de Pouchkine, ne fait que quelques dizaines de pages, de même qu les principales nouvelles traduites par Gide.
Sergio dit: 6 février 2018 à 16 h 58 min
Ta place est à l’hôpital psychiatrique, mon pauvre chéri ! Ou chez les trolls.
@Paul Edel dit: 6 février 2018 à 13 h 40 min
Ces « âmes mortes », je n’ai pu m’empêcher de les relier au roman de Pierre Lemaître « au revoir Là-haut ». Tchitchikov achète des morts… Les deux Poilus et leur gueule cassée, de P.L., une fois démobilisés et clandestins, imaginent aussi une belle escroquerie et un drôle de commerce sur le dos des morts…
le p’tit Court : « la gloire de Jacques Barozzi »… ne parlons pas de la sienne : inexistante
Mauvaise nouvelle pour l’Australien que les Américains voudraient « juger » pour avoir publié des documents confidentiels. Assange est un héros de la transparence impossible que demande pourtant la démocratie. Comment finira cette affaire où les USA jouent un si mauvais rôle (et les Britanniques aussi) ? :
« La justice britannique a décidé mardi de maintenir le mandat d’arrêt visant le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié à l’ambassade d’Équateur de Londres depuis près de six ans. »
le p’tit Court : « j’ai d’autres choses à faire » … on se demande bien quoi ? (à part la restauration du bedeau ?)
Assange n’est même plus soutenu par la presse putride (ici, Libé), et donc les nouvelles ne sont pas bonnes :
« Sa guerre contre Hillary Clinton lui a aliéné de nombreux soutiens et son état de santé après cinq ans de réclusion est préoccupant. »
D’ailleurs, Gogol disait à Pouchkine au sujet des Âmes mortes : « La Russie y apparaîtra dans son entier. » Il n’a JAMAIS dit « L’Ukraine y apparaîtra dans son entier. » Il présentait d’ailleurs son œuvre non comme un roman mais, sur le conseil de Pouchkine, comme un « poème ». Il faut dire qu’à l’époque en RUSSIE, les genres n’étaient pas encore bien fixés. Pouchkine présente Eugène Onéguine comme un « roman en vers » et « romans » ses œuvres en prose même de petite dimension comme La Dame de pique ou La Fille du capitaine, que nous appellrions de nos jours des récits, voir de courts récits.
Les commentateurs de Gogol ont eux-mêmes longuement glosé sur l genre littéraire dont relèverait Les Âmes mortes. Le sous-titre de l’œuvre, Les Tribulations de Tchitchikov, paraissant annoncer le récit des embûches affrontées et maîtrisées par le héros, fait plutôt penser à quelque roman picaresque à la Lazarillo ou à la Grimmelshausen avec son Simplicissimus ou l’un ds deux autres œuvres de Grimmlshausen publiées également en 1670 mais moins connues Sringinsfeld et La Vagabonde courageuse, qui inspira à Brecht sa Mère Courage, où l’on suit les tribulations de son héroïne durant la guerre de Trente Ans qui ravagea l’Allemagne jusqu’au Traité de Westphalie (N’oublions pas non plus par ailleurs que Schiller publia une Histoire de la guerre de Trente Ans, qui constituait ses cours d’histoire à l’université de Iéna, poste que lui avait procuré son ami Gœthe).
C’st ainsi qu’on a pu comparer le dessein de Gogol à celui d’Homère, ce qui paraît pour le coup excessif. Il serait plus indiquer de rapprocher son œuvre de celle de Cervantès, de Swift, de Fielding, voire de Sterne ou d’un roman picaresque à la Gil Blas.
Il st intéressant de constater que son contemporain, le critique et historien de la littérature russe, Stepan Chevyriov, comparait Gogol à Dante et lisait Les Âmes mortes comme une réécriture de « L’Enfer » de la Divine comédie. À bien des égards, on pourrait aussi dire que cette œuvre annonce l’enfer administratif d’un Kafka.
Pas à la trappe, Maurras. Il revient en force !
WGG en ses démons ?
D’ou l’intérêt de ne pas avoir d’âme.
Gogol avait commencé sa carrière d’écrivain par une tntativ malheureuse : Hans Küchelgarten, qu’il détruira. Il publie sa première œuvre en 1831, un recueil de contes inspirés du folklore ukrainien, Ls Soirées au hameau près d Dikanka.
L’inventeur de la comédie dans la littérature russe est Griboïedov avec sa pièce célèbre, Le Malheur d’avoir de l’esprit, écrite en 1821-1822.
Gogol a composé deux comédies influencées par Molière, Hyménée, qui traite de la phobie des femmes sur un mode comique (Gogol était homosexuel) et Le Revizor, qui annonce déjà Les Âmes mortes avec le grand thème gogolien de la filouterie, qui a son origine en Europe occidentale chez Erasme, avec une escroquerie pratiquée par un fripon astucieux qui vend des âmes mortes pour alléger les impôts des notables. Nicolas 1er serait ressorti du spectacle en déclarant : « Nous en avons tous pris pour notre grade et moi le premier. »
Le fantastique y devient burlesque, comme dans le recueil de contes Les Soirées au hameau, où le diable se mêle aux villageois, diable qui n’est qu’un malotru revêtu « d’un frac de merde ». Mikhaïl Boulgakov descend directement de Gogol avec Le Maître et Marguerite, où flotte, comme chez Gogol, un perpétuel vent de folie.
Alberto Latuada a réalisé Le Manteau, d’après Gogol, en 1952.
« tntativ »
Je crains que la touche « e » de l’ordinateur de WGG rende l’âme !
« Gloire »
N’exagérons rien, M. Court. Mon attachée de presse, Christiane, a toujours eu la plume un peu excessive !
Elle a le riz amer, Annie Lacroix ?
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19473392&cfilm=4742.html
Magistrale introduction aux Ames mortes de Henri Mongault qui,le premier,donna la traduction intégrale en français des Frères Karamazov dans les années 20…de cette traduction ont été édités 27 exemplaires qui ne comportent pas le nom de l’auteur!
http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Gogol%20-%20Les%20Ames%20mortes.htm
par Henri Mongault!
« la plume un peu excessive » : écrire pour ne rien dire, oui
@un « dont » suffira donc…
Et pour que l’habit dure amis donnez
https://www.youtube.com/watch?v=tAmQgI_Mun4
Vous jouez d’un instrument Jean?https://youtu.be/4Xvriksg-Q0
Dostoïevski descend aussi de Gogol, mais pour réussir là où Gogol a échoué.
Dostoïevski reprend le personnage du petit fonctionnaire du Manteau, ce conseiller titulaire, dans ses premiers textes comme Vision sur la Néva mais il lui donne soudain un cœur et une âme, ce que Gogol avait échoué à faire avec sa deuxième partie édifiante des Âmes mortes ; dans cet extrait, tout commnce comme chez Gogol mais soudain apparaît la vision rédemptrice de Dostoïevski:
« J’étais encore jeune. Arrivé à la Néva, je m’arrêtais une minute, t mon regard s’élança pénétrant au fil du fleuve, vers le lointain fumeux, trouble et glacé qu’enflammait soudain la dernière pourpre du crépuscule sanglant qui s’éteignait au firmament embrumé. (…) Et j me mis à regarder autour de moi, et je vis alors de singuliers personnages. C’étaient tous d’étranges, d’étonnantes figures, tout à fait prosaïques, pas du tout des Don Carlos ou des marquis de Posa, mais tout uniment des conseillers titulaires, et en même temps comme qui dirait je ne sais quels fantastiques conseillers titulaires. Quelqu’un grimaçait devant moi, caché derrière toute cette foule fantastique, et tirait je ne sais quels fils, je ne sais quels ressorts, et tous ces pantins remuaient, et lui s’esclaffait, ne cessait de s’esclaffer ! Et J’EUS ALORS LA VISION FUGITIVE D’UNE AUTRE HISTOIRE, celle dans quelques « coins » obscurs, D’UN CERTAIN CŒUR « TITULAIRE », HONNÊTE ET PUR, MORAL ET DÉVOUÉ À SES SUPÉRIEURS, ET AVEC LUI D’UNE TOUTE JEUNE FILLE, OFFENSÉE ET TRISTE, ET TOUTE LEUR HISTOIRE ME DÉCHIRA PROFONDÉMENT LE CŒUR. » (Songes pétersbourgeois en vers et en prose, « Pléiade », p. 1018).
Les Pauvrs gens, qui vont naître de cette vision, seront à la fois le prolongement de Gogol et du Manteau, et en même temps son absolu contraire, Dostoïevski invente un roman sombre mais qui aspire à la lumière de la rédemption, que Gogol avait cherché en vain.
Jean Langoncet dit: 6 février 2018 à 18 h 59 min
@un « dont » suffira donc…
Et pour que l’habit dure amis donnez
—
…jeu de mot laid pour les gens bêtes.
Ni du rouleau à pâtisserie de Big Mama Thornton, ni du gourdin de Big Joe Turner
https://www.youtube.com/watch?v=orlr7zGo9cU
@De nota – 19h44
Merci beaucoup. Connaissez-vous les 93 gravures à l’eau-forte/aquatinte que Marc Chagall, à la demande du marchand parisien Antoine Vollard, exécuta de 1924 à 1925 pour illustrer « Les âmes mortes » de Gogol ? Un très beau travail. Certaines figurent dans l’édition de 2009.
Réponse de BMT
https://www.youtube.com/watch?v=yoHDrzw-RPg
@JAZZI dit: 6 février 2018 à 18 h 33 min
Plaisantin ! (j’ai passé de belles heures dans tes livres)
Gogol était homo ?
Gogol et Chagall
Il a vécu à Rome sa grande passion amoureuse pour le comte Iossip Vielgorski, qui mourut de phtisie dans ses bras. Il l’appelait « Mon ange ! », « Ma fleur ! »
Gogol offre d’ailleurs des perspectives intéressantes pour l’étude de la psychose dans ses récits où les objets de désir tiennent lieu du tout comme le manteau, comme dans la problématique de la psychose mise en lumière par Gisela Pankow. Je me demande d’ailleurs si elle n’aurait pas écrit quelque article sur Gogol tellement ses récits sont caractéristiques d’un névropathe, dévoré par l’œdipe, psychotique, paranoïaque et halluciné… On comprend qu’on puisse faire de sa vie un roman.
On a beaucoup glosé sur Le Nez. Souvent ces objets sont un pénis fantasmé. De même le mot « manteau » se dit en russe « chinel' », qui était à l’époque un prénom féminin russe, et l’est peut-être encore, je n sais pas.
En quoi Gogol a échoué ? Il n’a pas pu écrire le volet » rédemption » des » âmes mortes »,mais comme dit l’autre: « toute la littérature russe est née du « manteau » de Gogol ».
Widergänger dit: 6 février 2018 à 20 h 33 min
A ce compte là – psychologie de barreau de chaise – ( à défaut du canapé..) pourquoi ne pas apprécier aussi le terme gogol, popularisant un fou?
Échoué au sens où le développe Nabokov à propos de Gogol.
Pat V dit: 6 février 2018 à 20 h 37 min
C’est vrai, je n’y avais pas du tout pensé…
L’écrivain russe qui me semble le plus gogolien des écrivains, c’est assurément Mikhaïl Boulgakov.
On a évidemment le sentiment aujourd’hui – comme Dostoïesvki, plusieurs décennies après – que Gogol a « réussi ». Mais ce n’est sans doute pas du tout l’impression que, lui, avait de son propre destin d’écrivain. Et n’est-ce pas là l’essentiel ? Comme pour Chamfort, par exemple, un enlisement qui a conduit à l’échec suprême, vécu par Gogol et par personne d’autre. Voilà son « échec », alors qu’il aurait eu tout pour être heureux…
En effet, Gogol a voulu se racheter auprès des propriétaires terriens en voulant écrire sa deuxième partie, comme Cervantès pour le Quijote. C’est la crainte de la damnation qui le fait se précipiter dans une dévotion masochiste. Transi de culpabilité, Gogol, un peu comme le Tsar d’ailleurs Nicolas II, tombe à la fin de sa vie sous la coupe d’un prêtre fanatique, sadique, le père Matthieu, qui, lui faisant entrevoir ls châtiments de l’enfer, le soumet à de sévères pénitences : interminables veillées, jeûnes, etc. Gogol s’affaiblit, sa raison chancelle, il sombre dans une mélancolie aiguë, pathologique, devient un cadavre vivant, une espèce de Lazare qui finit par succomber au terme d’une douloureuse agonie, conséquence non pas d’une maladie grave mais de l’inanition résultant de ses jeûnes exténuants d’origine névrotique. Il a fini sa vie comme son personnage du Journal d’un fou, en demandant une échelle, sorte d’échelle de Jacob dérisoire. « Quelle est cette œuvre d’après laquelle tu seras jugé ? », se demandait-il. Ses personnages sont des pantins, grande analogie avec ceux de Kleist.
un tas de fadaises à 20h33, comme d’habitude.
comme à 20h59, d’ailleurs. Et ça continue.
A croire que l’ EN française n’a plus les moyens de remplacer ce vieux cinglé.
On trouve un utilisation semblabl des parties du corps chez Gorgs Rodenbach avc la chevelure vindicative dans Bruges-la-morte, qu’analys fort bin Gisla Pankow dans son recueil d’articles sur la problématique des psychoses dans la littérature L’homme et son espace vécu. Tout ce qu’elle dit de la chevelure pourrait s’appliquer au nez ou au manteau. Le rire grinçant de Gogol en sus, qui est sa marque.
une vulgarité et une trivialité satisfaite d’elle-même, voilà ce que dénonçait Gogol, en découvrant les petits-bourgeois (fonctionnaires) de la » ville nouvelle », Petersbourg.
Mais ici, on a pu le voir, les satisfaits de leur pochlost, il y en a.
Mathieu Riboulet… des livres que l’on n’oublie pas. Quelle écriture… Quel être tiraillé entre la pesanteur des corps, la sauvagerie du désir et la grâce. Je me souviens tout particulièrement du « Regard de la source »…
http://larepubliquedeslivres.com/rage-de-riboulet/
@P. comme Paris
Merci. À l’emplacement du KFC. C’est tout de suite moins sexy…
тривиальность, банальность, пошлость accompagné de son « rire démoniaque »… Gogol a lui-même donné un commentaire à ce besoin qu’il avait de rire et qui masquait une grande tristesse :
« La cause de la gaieté qu’on a remarquée dans mes premières œuvres imprimées tenait à un certain besoin de mon âme. J’étais en proie à des accès de mélancolie que je n’arrivais pas moi-même à m’expliquer et qui provenaient peut-être de mon état maladif. Afin de me distraire, j’inventais à mon intention tout ce que j’étais capable d’inventer en matière de comique. J’inventais entièrement des personnages et des caractères comiques, je les mettais en pensée dans les situations les plus risibles, sans me soucier aucunement de savoir pourquoi, à quelle fin ni quel profit on pourrait en tirer. »
MC n’a pas compris que je ne le dénonçais pas comme étant le fameux critique caché, mais plaçait un nom sur le profil de pauvre type esquissé par clopine. Pô de ma faute si la description collait !
Télérama annonce l’inédit de Foucault, qui paraît après-demain, comme un très grand texte, et une apologie du christianisme :
« Consacré aux Pères de l’Eglise, ce grand texte inédit de Michel Foucault intitulé “Les Aveux de la chair” se révèle le pilier de son “Histoire de la sexualité”. Subtil et trépidant. »
Apologie du christianisme, tu parles ! Faut vraiment être con et ne rien savoir de la pensée de Foucault pour sortir ce genre de co.nnerie ! Comme s’il avait affaire à des neuneu incultes qui ne connaitraient rien à Foucault.
Et une très belle rencontre avec son éditrice Colette Olive des éditions Verdier
https://www.youtube.com/watch?v=rd4_eek95Eo
Pat V dit: 6 février 2018 à 20 h 27 min
ça alors ! Merci merci merci
@« Mais pourquoi as-tu écrit ce livre ? »
If Love Is The Drug (> Brian, le meilleur d’entre eux avant Taylor)
https://www.youtube.com/watch?v=WmuPiNsqcaM
Background music is « MY LITTLE ONE » recorded by Brian Jones of the Rolling Stones (sitar), Dave Mason from Traffic (sitar and bass) and Jimi and Mitch Mitchell from the Jimi Hendrix Experience. Recorded at the Olympic Studios in London on October 5, 1967.
…
…une volonté de coupé court,…à ne rien vous dire, pour ne rien, vous acquiescer,…
…comme un français, bien né de Sicile – libre,…tant qu’à faire et dire, …of course,…
…à nos amis, sous le joug des misérables politiciens d’économies sociales,!…
…etc,…
WGG, arrêtez vos conneries sur Gogol :
« On a beaucoup glosé sur Le Nez. Souvent ces objets sont un pénis fantasmé. De même le mot « manteau » se dit en russe « chinel’ », qui était à l’époque un prénom féminin russe, et l’est peut-être encore, je n sais pas. »
Шинель = Chynelle = la capote portée par les militaires.
Je sors de mon petit atelier d’écriture hebdomadaire où nous avons eu un débat fort intéressant sur l’emploi du passé simple dans la littérature contemporaine. À ma grande surprise, Houellebecq l’utilise, et Nothomb également(que je n’ai de toutes façons jamais lue). Moi qui croyais qu’il avait disparu et le trouvais lourd et poussiéreux, j’avoue être un peu paumée.
Ah, WGG :
Шинель = Chynelle = la capote portée par les militaires et les fonctionnaires.
le mot russe « pochlost' » est en effet un mot clé de l’univers gogolien. C’est le banal mais au sens inconscient où l’analyse Sami-Ali dans son ouvrage que j’ai souvent cité ici, Le Banal, dont le sens s’étend jusqu’au complexe d’œdipe et à ce qu’il appelle la « relation d’inconnu » qui n’est pas à confondre avec une simple « relation à l’inconnu ». Dans la « relation d’inconnu », on ne sait pas qu’on est en relation avec de l’inconnu.
En russe, on peut dire наговори́ть по́шлостей pour « dire des banalités ». Sur le plan rhétorique, cela peut aussi renvoyer à la forme du « cliché ». C’est ici tout un débat sur la littérature moderne et sa volonté de sortir des clichés, qu’évoque Jean Paulhan dans cinq textes importants que personne ne connaît ici probablement : « La rhétorique renaît de ses cendres » ; « Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes » ; « La demoiselle au miroir » ; « Élements ou métamorphoses de la rhétorique » et surtout « Traité des figure ou la rhétorique décryptée », où le cliché est réhabilité dans une esthétique du banal. On pourrait encore citer sa « Clef de la poésie » où il explore le mystère de la poésie « il est inconcevable, mais banal ». N’oublions pas que Gogol concevait ses Âmes mortes comme un poème.
La Fille du capitaine (en russe : Капитанская дочка, Kapitanskaïa dotchka) est un roman publié par Alexandre Pouchkine en 1836.
La Fille du capitaine est considéré comme l’un des premiers chefs d’œuvre de la littérature russe
Les Âmes mortes (publié originellement avec le sur-titre Les Aventures de Tchitchikov et le sous-titre Poème) est un roman de Nicolas Gogol paru en 1842.
Survoler Wiki n’est pas difficile.
« Apologie du christianisme, tu parles ! »
N’empêche qu’à la fin de sa vie, Foucault a été fasciné par un autre monothéisme, celui de l’islam avec la révolution iranienne. Des textes un peu fous, du reste, qui ont été publiés dans le Nouvel Obs, je crois. Cela a dû certainement échapper à ce pauvre wgg, notre neuneu aussi pédant qu’ignorant !
Le Point, contrairement à wgg qui parle sans avoir lu, a lu les Aveux de la chair, et souligne l’intérêt de Foucault pour le christianisme :
« Ce à quoi s’intéresse l’auteur de l’Histoire de la folie à l’âge classique et de Surveiller et punir, ce sont les règles et doctrines des Pères chrétiens des premiers siècles (de Justin à saint Augustin) concernant la sexualité. Le philosophe, dont on connaît l’intérêt pour le christianisme, démontre, contre nombre d’idées reçues, que les prescriptions chrétiennes concernant les pratiques sexuelles ne sont pas plus répressives que les préceptes réputés, à tort, plus permissifs des philosophes païens. »
En fait il y a tout un jeu de mots derrière le mot russe « manteau »/шинель (qui vient du mot français « chenille » qui a pour étymon latin « canicula » qui renvoie à « chien »; c’était un manteau élégant, couteux porté par les hommes le matin, mais c’est aussi un vêtement formé d’une bande de dentelle ou de tresse. C’est enfin possiblement un prénom féminin.
Le titre de Gogol renvoie donc manifestement à son homosexualité, évoquant un vêtement équivoque quant au sexe de celui qui le porte.
Faut être idiot pour penser qu’un penseur comme Foucault ne s’intéresse pas au christianisme. De là à faire « l’apologie du christianisme » comme le prétend ce Tartuffe de Delaporte, il y a un abîme !
Et le mot « chien » pour « manteau » renvoie aussi à la tradition grecque des « prédicateurs cyniques » (cynique=chien) comme origine de la satire dans le monde orthodoxe.
Ce que j’aime avec WGG, c’est qu’il ne peut s’empêcher de traiter les autres de c.ons à chaque commentaire.
L’article le plus intéressant sur ce livre de Foucault est celui de la Croix, qui note :
« Ces recherches consacrées aux Pères chrétiens des premiers siècles – de Justin à saint Augustin – manifestent que l’intérêt de Foucault pour le christianisme s’était élargi et approfondi avec le temps. »
Oui, Foucault a cru bon à la fin de sa vie de faire l’apologie de la révolution iranienne et de soutenir l’ayatollah Khomeny… Il n’était pas à une folie près…!
D’où le peu de fiabilité dans ses considération sur les Pères de l’Église. Quand on sait ce que prône saint Paul dans ses épitres (l’abstinence) et ce qu’est l’augustinisme et la vie des Pères du désert comme saint Antoine, on ne va pas dire que l’Église ait jamais vanté les plaisirs du sexe !
Foucault se trompe manifestement.
La Croix le souligne aussi :
« En soi, ce nouvel ouvrage devrait relancer l’intérêt des milieux chrétiens pour l’œuvre de Foucault, et sa discussion critique. »
« Foucault se trompe manifestement. »
Il a pas lu le livre, et déjà il nous raconte que Foucault se trompe ! Quelle enflure !!!
Tout le monde sait qu’Augustin, avant de devenir saint était un grand baiseur devant l’Éternel. Mais une fois que la foi est venue diriger sa misérable vie de fornicateur, il n’y a plus touché.
Ce bouquin de Foucault est assez médiocre. Mon ancien prof de khâgne me le disait déjà qui en avait entendu parler en ce temps-là déjà ! Alors faut arrêter de nous raconter des sornettes.
Il est bien évident que contrairement à ce que prétend Foucault abusivement le christianisme est une formidable régression de la civilisation en matière de sexualité par rapport aux siècles païens qui l’ont précédée. Il n’y a pas besoin d’enseigner au Collège de France pour s’en rendre compte. Tout ça ce n’est que du marketing pour faire vendre un bouquin sans grand intérêt dont les medias complices de la bêtise d’aujourd’hui répercutent les idioties commerciales.
Avec la complicité passive de tous les pauvres crétins comme Delaporte, qui bave de plaisir devant une telle ineptie.
Pour qui est allé une fois au moins dans sa vie à Pompéi, il a pu voir les fresques très explicites du bordel de la ville, et surtout les bites sculptées sur la façade de plusieurs maisons en signe de bienvenue… Va trouvé ça sur la façade de maisons chrétiennes, tiens, pauvre taré !
Il n’y a qu’à voir les femmes romaines sur des fresques se baignant dans ce que nous appelons aujourd’hui des bikinis. On n’a jamais vu de femmes chrétiennes en bikini sur des peintures, que je sache ! La Vierge en bikini, ça aurait donné pourtant…! Et alaitant le petit Jésus…
Non, mais on nous prend vraiment pour des cons !
A l’indécrottable WGG :
bon kil¨*****¨.
J’ai su des plâtriers de Paris qui fonctionnaient à 6 Kils par jour, du Kiravi, pour la glotte et non la glose…
…
…à nos saints profits de toujours,…sous l’égide, des églises à soumissions,!…
…
…tout un système à moulin à vent,…à tant d’histoires d’Ô,!…
…à devenir » con « ,…sur blog,…etc,!…
…
Le gouvernement populiste a fait voter une loi très discutable sur la Shoah en Pologne, et la réaction de l’Etat d’Israël a été à mon sens très opportune :
« La classe politique israélienne voit dans cette loi une tentative de nier la participation de certains Polonais au génocide des Juifs, voire d’empêcher les survivants de la Shoah de raconter leur expérience. »
Je regardais ce soir le troisième épisode de la série Quatre soeurs, de Lanzmann. Il interviewe ici une rescapée du ghetto de Lodz, en Pologne. Elle décrit notamment le retour d’Auschwitz en 1946, et le mauvais accueil de la population envers les Juifs qui revenaient, ainsi que divers pogroms. Eh bien, ce témoignage serait susceptible d’être poursuivi par la nouvelle loi polonaise qui vient d’être votée. C’est, je crois, un immense scandale. Il faut que les Etats européens réagissent avec beaucoup de fermeté. Cela en dit long également sur le degré de crise d’un pays acquis à l’extrême droite nationaliste depuis des années…
S’il y en a deux à balancer ce sont bien Foucault et Bourdieu.
Le seul mot qui me vient concernant Ramadan est duplicité.
Quand à Macron, suis sidérée de comment il encadre ses pourparlers avec les nationalistes corses par l’ assassinat du préfet Érignac, abattu dans le dos, la rencontre avec sa veuve avant son discours.
Et là, l’expression pourrait être gober des couleuvres, alors que lui- même a tout de Napoléon le petit – hormis toutefois la répudiation de Joséphine de Beauharnais.
Une partie du cours du Dniepr grand fleuve de Russie troisième d’Europe
https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/m/Le-Dniepr-des-Cosaques_a509.html
celles qui quittent la politique NVB et NKM en ont elles saisi les limites ?
Loin de soutenir untel ou untel, ne pas prendre partie, admettre qu’aussi bien Foucault hier que Ramadan aujourd’hui pêchent par la profonde contradiction entre leurs actes et leurs dires.
Comment peut-on soutenir une conférence après un acte sexuel avilissant la femme ?
Comment écrire sur les actes de la chair alors que soi-même ne jouit que dans la chair du pareil au même ?
Grandes foutaises en majesté parce que les gens ont besoin de gourous, sinon de mentors.
cela n’arien de scolaire de s’intéresser aux accords singuliers et pluriel.
Certes cela soulève moins d’intérêt que bouillon de culture.
Quoique la justesse de ce qui est employé témoigne de la justesse de ce qui est exprimé.
Si cela avait été une succession de verbes la question ne se serait pas posée.
rose
mon bébé
pour te préparer à ne pas avoir un énorme choc moral tu peux te dire que l’autre vit dans le fictif alors que toi dans le réel et aussi que dès il y a dix qns il te faisait souffrir atrocement.
Il est nécessaire rose de laisser leur prédelle à ceux qui la portent qui la tiennent jalousement parce qu’elle est leur.
Il te restera, rose, ton jardin.
Foucault ? Faux cul !
Ramadan ? Vrai salaud !
Pour se situer avec précision sur la carte du Tendre, utilisez l’applicatif GOGOL MAD ….
Par quoi faut-il commencer pour partir à la découverte de Mathieu Riboulet ?
« L’Amant des morts », une histoire de couple père-fils…
Tristesse à l’annonce de la mort de Mathieu Riboulet. Auteur que les dames de la librairie de Lagrasse m’ont fait découvrir et que j’ai suivi pas à pas. Le seul sans doute qui ait poursuivi le chemin ouvert par Le Caravage, Genet et Foucault, ces mauvais garçons magnifiques.
« Le Caravage, Genet et Foucault, ces mauvais garçons magnifiques. »
Tu oublies Pasolini et mon « Anus Dei », silence radio !
Paris est recouvert d’un blanc manteau de silence…
Et, mieux que Foucault, « Tombeau pour cinq cent mille soldats » de Pierre Guyotat…
Ou encore les « Paysages de fantaisie » de Tony Duvert…
« La cause de la gaieté qu’on a remarquée dans mes premières œuvres imprimées tenait à un certain besoin de mon âme. J’étais en proie à des accès de mélancolie que je n’arrivais pas moi-même à m’expliquer et qui provenaient peut-être de mon état maladif. Afin de me distraire, j’inventais à mon intention tout ce que j’étais capable d’inventer en matière de comique. J’inventais entièrement des personnages et des caractères comiques, je les mettais en pensée dans les situations les plus risibles, sans me soucier aucunement de savoir pourquoi, à quelle fin ni quel profit on pourrait en tirer. » Gogol
Le « profit » du lecteur est pourtant évident, à la lecture de cette -courte-nouvelle « , une fable, le manteau ».
Une histoire de fantôme qui vient réveiller quelque poids sur la conscience.(ici: de petits bourgeois fonctionnaires autocrates)
Il neige à Paris ?
Sortez couvert.
Mesdames, pas d’autres solutions que flingue ton porc !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19576189&cfilm=254109.html
Encore un « martyre » de la passion crisstique torturée qui disparait.
Je viens de lire cela, et c’est sans commentaire, maintenant. Puisque l’interessé ne s’était pas « manifesté » sur la RDL,
à l’époque :
http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/article/view/fx12.21/1032
Ou plutôt si, un commentaire. L’article d’Aude Lancelin , critique, cité dans ce monologue du martyre m’intéresserait. Evidemment, serais-je tentée d’ajouter.
Suite du post du 6 février 2018 à 8 h 09 min.
Établi qu’en 1920 Paris n’était pas un trou perdu dans le néant — que sais-je, la brousse ou la caatinga de ces années-là —, et puisque contrairement à ce qui se passe dans les cages à hamsters où vivent les représentants du monde fermé, les intellectuels français de l’époque savaient déjà communiquer en plusieurs langues et vivaient dans un monde ouvert et dynamique — voyages, correspondances, conversations — ; et même si Freud n’était pas encore traduit, quelques intellectuels français, tout en habitant Paris, en connaissaient les travaux. Ici il faudrait parler de l’importance de l’auralité (voir aural sur wiki) et de l’acte d’information ; de l’importance de faire la différence entre savoir, savoir faire et savoir vivre ; de l’apprentissage actif : « Nos premiers maîtres […] sont nos pieds, nos mains, nos yeux. Substituer des livres à tout cela, ce n’est pas apprendre à nous servir de la raison d’autrui ; à beaucoup croire et à ne jamais rien savoir », écrit Jean Jacques Rousseau… mais pas envie de consacrer à ces sujets le temps de mon café, car il s’agit de la banale culture de base de quiconque ait fait de bons études ou pris au sérieux son travail… voilà donc une bribe de post déjà mis en ligne ici et qui donne une idée suffisamment précise d’un paysage intellectuel commun fin XIXe siècle / débuts du XXe : «… nous avons une première ébauche théorique du monologue intérieur avec Victor Egger — collègue de Bergson, professeur de Proust, ami de crayon de William James à l’époque où celui-ci écrit The Principles of Psychology — voir éventuellement les lettres de James et Bergson à Egger —. En 1881 Egger publie La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive, livre qu’on trouve parmi les lectures de Freud ». Or, si on trouve un livre de Egger parmi les lectures de Freud, rien n’empêche que l’on puisse trouver des livres de Freud parmi les livres allemands d’un Parisien renseigné. Il s’agit donc de faire de l’archéologie, gratter la surface, faire preuve d’initiative — un brin d’analyse ne devrait pas faire du mal : tout ça se perd dans la nébuleuse de mes souvenirs d’apprentissage et pas envie de le remettre sur le métier ; d’ailleurs chacun peut s’y mettre, les textes sont à la disposition de tout le monde. Un exemple dans les grandes lignes : Robert Lebel, cité de mémoire, écarte la possibilité que l’écho des recherches de Freud ait pénétré le monde parisien des arts avant 1914, et croit que seulement lors de son séjour munichois de 1912 Duchamp pourrait avoir perçu certaines allusions aux travaux de Freud ; dommage qu’il ne tienne pas compte des éléments du travail de Duchamp que l’on peut reconduire au freudisme bien avant Munich (il s’y rend pour s’éloigner de Suzanne — https://blogfigures.blogspot.fr/2012/01/suzanne-duchamp.html — et parce que l’école d’art de Munich était alors l’une de meilleure d’Europe — De Chirico y avait étudié —), où il peindra Le passage de la vierge à la mariée et Mariée — à propos de ce tableau il dira que, « rentré d’une soirée en brasserie, où il avait trop bu, il avait rêvé que la Mariée s’était transformée en un gros insecte, un coléoptère, qui le torturait avec ses élytres ». Pour info, Duchamp se débarrassait des livres qu’il avait lus ; il en faisait cadeau — peut-être pour entretenir ses amitiés —… inutile donc de chercher une trace de Freud dans sa bibliothèque…
« celles qui quittent la politique NVB et NKM en ont elles saisi les limites ? »
Elle ont peut-être saisi leurs limites.
Elle ont peut-être saisi leurs limites.
Elles en ont peut-être saisi les limites, de la politique politicienne. On a un autre exemple- prestigieux- en tête.
Edward Hopper, Summer Interior, 1909 :
“Elles en ont peut-être saisi les limites, de la politique politicienne.”
Ne pas accepter les limites de la politique politicienne est une limite ; en son temps moi-même je ne l’ai pas l’accepté.
Renato, ou comment tourner en rond.
Définir une limite pour mieux la franchir, et go, go, far further.
Ainsi va le monde :
https://www.romaweekend.it/wp-content/uploads/sites/3/2018/02/3kid-1241817_640-min-620×340.jpg
Richard H. Thaler, Misbehaving :
Aude Lancelin nous avait donné une magistrale leçon sur le journalisme à la botte, dans ainsi va » le monde libre ».
Tiens,c’est pour les banqueteurs :
https://www.marianne.net/culture/le-devoir-de-memoire-en-calecon-0
Je suis plutôt étonné que l’on s’étonne à propos de l’usage du mot feminicide par M.me Schiappa. Le mot est employé par l’OMS dans ses rapports relatifs à la violence faite aux femmes, et en Italie, pour ne faire qu’un exemple, le feminicide est entré dans le code pénal en 2013 : faudrait vraiment produire un petit effort…
Moi, contrairement au translapin sans tremplin, ce n’est pas le terme de « féminicide » qui me surprend, me choque, au premier chef …
C’est toute la débilité féministe de cette c.onnasse de Marlène Schiappa qui est étonnante !
Mathieu Riboulet mort, il nous semble que cela fait un c.on de moins dans le paysage des fiottes ampoulées germano-crétines..
« que les prescriptions chrétiennes concernant les pratiques sexuelles ne sont pas plus répressives que les préceptes réputés, à tort, plus permissifs des philosophes païens. »
Si l’on en croit la citation de Delaporte, ce que vise Foucault ce ne sont pas des pratiques sexuelles païennes, telles qu’on peut les observer sur certaines peintures, mais les prescriptions des philosophes, ce qui n’est pas la même chose…Il me semble que Platon n’était pas un grand fornicateur et n’encourageait personne à l’être…Quel philosophe antique important encourageait une sexualité débridée? J’ai un peu de mal à l’identifier.
EXCISER, C’EST EXISTER…
Lutte contre l’excision, 92 millions de femmes concernées en Afrique, 99% des Somaliennes sont excisées. Bravo les sauvages …
Tout va bien ! La vie est belle, coco, et l’UNESCO travaille dur
« punissant d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison toute personne qui « attribue à la République de Pologne ET à la nation polonaise, publiquement et contrairement à la réalité des faits, la responsabilité ou la coresponsabilité de crimes nazis perpétrés par le IIIe Reich allemand », Le Monde
« à la République de Pologne ET à la nation polonaise »…
Je ne vois pas comment cette loi (si la citation du Monde est juste et complète) pourrait empêcher d’accuser des individus polonais de complicité avec les nazis. Pas besoin d’être agrégé de droit pour le comprendre…
@JC….. dit: 7 février 2018 à 9 h 33 min
L’as-tu déjà lu, écouté ? Quel écrivain…
En passant loin des grands journaux nationaux, cet hommage discret :
https://www.lamontagne.fr/gueret/loisirs/art-litterature/2018/02/06/l-ecrivain-mathieu-riboulet-enracine-en-creuse-est-decede_12729875.html
@radioscopie dit: 7 février 2018 à 7 h 31 min
idem…
@Ed 23H 33
le passé simple n’est pas mort car il est perçu parfois naïvement,comme le temps des contes ,celui dont on doit se servir pour raconter les histoires
je me souviens que mon fils quand il était âgé de 3 ou 4 ans nous racontait maladroitement des petites histoires qu’il inventait, inspirées dans leur syntaxe par les contes qu’on lui lisait, et cela donnait des phrases au passe simple maladroit comme : »il METTA son pyjama
@JC….. dit: 7 février 2018 à 9 h 33 min
L’as-tu déjà lu, écouté ? Quel écrivain…
Si ce que dit Aude Ancelin est vrai, c’est pour moi un c.on d’ampleur telle que je me félicite de n’avoir rien lu d’un abruti pareil !
renato à 8 h 07 min
Le problème n’est pas tant que Freud ait eu connaissance ou pas des travaux de Freud. Depuis que l’on décortique, heure par heure, la vie de Proust, on l’aurait su, non ? La notion d’inconscient était alors dans l’air du temps. Proust, d’intuition, l’a parfaitement illustré, tandis que Freud l’a théorisé. Le problème est plutôt que Freud soit passé à côté de La Recherche…, comme jadis Gide, qui en refusa le manuscrit, ou, aujourd’hui, notre grand JC, qui se refuse à le lire. L’intelligence à ses limites, la bêtise, elle, n’en a pas !
« je me souviens que mon fils quand il était âgé de 3 ou 4 ans nous racontait maladroitement des petites histoires »
C’est joliment dit pour expliquer à Ed qu’elle vient de découvrir l’eau tiède, DHH !
Je n’ai pas lu ce livre, ni celui évoqué par le billet de Passou que j’ai mis enligne. Je ne partage pas du tout le jugement de cette Mme Lancelin. Essaie, ou de lire d’autres témoignages ou de lire ses premiers livres (ceux édités par Nadeau). J’ai moins aimé ses méditations sur les années 68 ou sur le terrorisme ou sur la déportation, les guerres coloniales. Pour moi, il reste l’écrivain subtil des premières années. Nadeau ne s’était pas trompé sur la qualité de son écriture. Tu sais, homme ou femme, le désir est le désir et l’emprise amoureuse se moque des frontières de la bienséance. En fin de compte, tu n’es pas aussi libre que je le pensais… hargneusement accroché à tes haines. Après tout, ne le lis pas. Tchao, pantin !
DHH dit: 7 février 2018 à 10 h 28 min
Vous avez raison d’insister sur la transmission. Il faut que l’oreille de l’enfant s’habitue aux sons du passé simple qui ont déserté la langue orale au profit du passé composé.
Et là, les contes traditionnels sont magiques et leur réécriture dans une langue dite contemporaine : un désastre.
Beaucoup d’ouvrages actuels de la littérature enfantine, non seulement, l’efface mais miment la langue orale des cours de récréation et des cités ou encore celle des parents addict à l’impératif !…
Geneviève Brisac, qui fut longtemps éditrice à L’école des loisirs disait : «Tous les contes sont au passé simple: dès qu’on écrit “il était une fois”, on y est. Le passé simple fait irruption. Et l’oreille se dresse! Donc, a priori, je préfèrerais qu’on continue à lire des contes et à dire “il était une fois”. Le passé simple, en français, c’est un temps de l’écrit. C’est pourquoi il sonne bizarre à l’oreille. Quand on lit un conte à un enfant, le passé simple indique le “il était une fois”: de l’écrit dans l’oral. Oui, c’est l’impression que j’ai. Le passé simple dit que ça vient de loin. Je me souviens des albums de Grégoire Solotareff, toujours au passé simple.»
Cité par Louise Touret, journaliste, dans cet excellent article :
http://www.slate.fr/story/155906/passe-simple-ecole-education-enfants
Ce Triboulet est un c.on, de ce que j’ai lu de Lancelin … Plutôt crever que de me fatiguer à lire les écrits de ce malade mental.
L’homosexualité n’est pas une solution aux yeux de tous les bolos standards : juste une perversion qui mène droit à l’Enfer, manifestation d’un esprit détraqué !
Tchao, marionnette au grand coeur !
« Le problème n’est pas tant que Freud ait eu connaissance ou pas des travaux de Freud. » (JiBé)
La question importante, la seule, la vraie est celle ci :
« Est ce que Barozzi a eu connaissance ou non des travaux de Barozzi ?…. »
« juste une perversion qui mène droit à l’Enfer »
J’avais cru comprendre que tu étais athée, JC !
« Est ce que Barozzi a eu connaissance ou non des travaux de Barozzi ?…. »
En toute conscience, oui !
Oui, c’est un beau lapsus, que chacun aura corrigé, JC !
Il y a eu une époque d’interdit du passé simple, assez curieuse. Tout devait être rédigé au présent. En phrases courtes. Ce genre de crétinerie, il faut s’assoir dessus, comme sur tous les interdits qui ne menacent personne, – et Quignard a raison- faire exactement ce qu’on veut sans s’occuper du reste.
(Le texte de Nourissier cité il y a quelques jours ne disait pas autre chose).
@ Christiane
vous écrivez
« Beaucoup d’ouvrages actuels de la littérature enfantine, non seulement, l’efface mais miment la langue orale des cours de récréation et des cités ou encore celle des parents addict à l’impératif »
je n’étais pas au courant de cette dérive récente de la langue des contes
l’experience dont je fais état remonte loin mon fils a 55 ans.
« J’avais cru comprendre que tu étais athée, JC ! » (JiBé)
Je le suis mais en tant qu’homophobe déclaré, il me faut une sincère punition pour les sodomites !
Un temps, j’ai pensé au napalm mais c’est trop rapide… l’Enfer a un côté intemporel, définitif, qui le rend bien plus chaleureux que le Purgatoire, sorte de stage de reconversion POLEMPLOI, absolument ridicule !…
Faut-il interdire le futur simple, trop compliqué, Chaloux ?
« Futur à valeur d’impératif
EX : Vous me nettoierez tout ça pour demain.
Futur d’atténuation
EX : Je vous demanderai de ne pas fumer ici.
Futur exprimant une vérité générale
EX : Paris sera toujours Paris.
Futur historique
EX : Napoléon naît en 1769. Trente ans plus tard, il sera Premier consul.
Futur conjectural
EX : On sonne. Ce sera le facteur. »
Le texte d’Aude Lancelin est très drôle et juste. En le lisant, je ne sais trop pourquoi, j’imaginais le visage de Huysmans écoutant un type lui disant vouloir coucher avec un prussien pour mieux comprendre la percée de 70. Tant d’écrivains aujourd’hui sont moins des écrivains que les personnages secondaires de récits que personne ne devrait perdre son temps à écrire.
Jamais écrit ça, Baroze, relis.
Je ne sais pas ce que c’est que le passé simple, il m’a paru toujours excessivement compliqué.
« l’Enfer a un côté intemporel, définitif, qui le rend bien plus chaleureux »
Le bordel éternel, JC. Bien plus excitant que le Paradis asexué qui t’est destiné !
Imaginons aussi le commentaire d’un Morand qui avait pour lui un bon sens littéraire peu commun…
Chaloux, c’était une simple question, jamais dit que tu l’avait dit…
Tu l’avais…
Alors, il ne faut rien s’interdire.
Tous les homosexuels ne sont pas sodomites, JC, et tous les sodomites ne sont pas homosexuels…
Les hommages radioculturels à M. Riboulet n’ont ni le ton ni l’esprit de la critique de Mme Ancelin, le bon public ne sera guère éclairé sur la véritable nature du sujet tant que les radioastes languides font des acrobaties pour éviter les rapprochements avec la gaytitude droitière d’un Renaud Camus.
Oui, Chaloux mais pour ne rien s’interdire il faut qu’il y ait des interdits !
Jacquot, tu mélanges tout.
Quoi, Renaud Camus serait gay, Phil ? Maurras et Barrès aussi, alors, et le 6 février 1936 l’ancêtre de la gay pride ?
Wgg à 0h 48
Le motif iconographique de la Vierge allaitant est pourtant bien connu, présent partout des catacombes à Zurbaran en passant par la Toscane ou les maîtres flamands et les icônes orthodoxes. (Et chacun connaît la Madonna del Parto de Piero, pas de « tabou » de la représentation de la grossesse).
Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu à certaines époques des réactions du type « cachez ce sein » (Contre-Réforme).
Mais la fixation de la censure américaine sur cette partie de l’anatomie est une chose, l’histoire du rapport au corps dans les cultures chrétiennes une autre.
Gare aussi au présentisme et à l’idée que notre regard serait « neutre » et donc supérieur à celui des âges précédents ; l’aliénation c’est toujours les autres (ça marche aussi dans le temps).
De Gogol, que je n’ai pas ouvert depuis plus dix ans, je garde surtout le souvenir de misérables et ridicules créatures humaines plongées dans un univers vide de tout espoir de salut.
« Tous les homosexuels ne sont pas sodomites, JC, et tous les sodomites ne sont pas homosexuels… »
et vices versa
JiBé
Comme disait l’autre hétéro célèbre, n’hésitant pas à coucher avec des stars harcelées jusqu’à la Maison Blanche :
« Nous sommes tous des sodomites allemands ! »
Tous les facteurs ne sont pas sodomites, et tous les sodomites ne sont pas facteurs…
Résumons : ce Triboulet défunté est une petite chose morte, sans importance, ni humaine, ni littéraire … Un mort comme les autres. Pas la peine d’en faire un couscous !
La formation de Barrès est traversée d’amitiés viriles, Baroz.
connaissez-vous Stanislas de Gaïta ?
évidemment le temps passe et la nouvelle génération n’est accessible qu’aux codes hollywoodiens de la « bromance » (qui n’est pas un dérivé du bromure).
Chaloux, moi aussi je n’ai qu’un souvenir lointain de Gogol, je pense qu’il était éclipsé par les autres auteurs russes que je lisais à l’époque (Dosto a un peu tout écrasé, et puis Tolstoï après a largement terminé le boulot). Je me souviens des « âmes mortes » et du « Revizor », je trouvais des ressemblances (toutes proportions gardées) avec notre Maupassant : le grinçant de la lucidité, quoi, et l’humour ; une plume corrosive, mais sans l’ampleur et la profonde humanité des deux sus-cités. Et puis c’est du théâtre, vraiment… Plus qu’aux auteurs romanesques, il faudrait le confronter à Tchékhov.
Chaloux es-tu sodomite et t’es-tu déjà fait sodomiser ?
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