de Pierre Assouline

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La République des livres
N° 77 La tentation de Belmondo

N° 77 La tentation de Belmondo

Par Jacques Drillon

Personne ne sait
Par qui les kamikazes se font sauter.

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Mme Hanska, qui meurt rue Balzac.

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Messe en si et seulement si.

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Boulez, selon Barenboïm, était « fasciné, presque obsédé, par le concept de complexité ; pour lui, on pouvait admirer la simplicité dans l’exécution, mais pas dans l’écriture. »

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Faire « bouillir les sangs ». Sang bouillu, sang foutu.

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Hypallage sévère à la une du « Monde » (26 juillet) :

La pollution ne saurait être plastique, bien entendu. Pollution par. Pollution par l’hypallage, par exemple.

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La balle de ping-pong, immobilisée sous la raquette.

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Les piscines privées (trois brasses dans un sens, trois brasses dans l’autre), entourées de pavages systématiquement descellés.

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Aphrodite, déesse de l’amour, « boss of kif ».

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Belmondo, qui tourne Léon Morin prêtre, et ne veut plus quitter sa soutane sur mesure. Il conduit sa décapotable en soutane, il va aux putes en soutane.

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Les gens dont on ne remarque pas la présence.

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Le silence des écureuils.

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Les cinquante gags quotidiens, cinq jours par semaine, que devait pondre Woody Allen, gagman salarié.

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La dernière mise à jour du Notre Père (version Vatican 2.0) propose : « Ne nous laisse pas entrer en tentation » au lieu de : « Ne nous soumets pas à la tentation ». Au motif, a écrit saint Jacques il y a des siècles, que « Dieu ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne ». Mais qu’est-ce qu’il en sait, saint Jacques ?
Et puis quoi de meilleur que la tentation ? S’il te plaît, Notre Père, soumets-nous encore à la tentation. 

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(À la Jules Renard)
Marcelle est la plus petite. Pour la photo de famille, elle se met au premier rang. Le père, derrière son appareil :
– Voyons, Marcelle, pas devant ! On va te voir sur la photo ! Va vite derrière, ma chérie.
La mère, grommelant :
– La vanité de cette petite est effarante.

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(Dernières nouvelles de la pensée unique)

Verlaine et Rimbaud (suite)

(merci à P.)

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Tout le monde sait
Que l’ex femme d’Emmanuel Carrère a fait retirer de son livre Yoga le passage qui la concernait. Elle s’en explique dans la presse. Elle fait grief à cet ouvrage d’être trop vrai, et mensonger.

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Une professeur de droit québécoise s’est fait boycotter pour avoir prononcé l’expression « violer la loi ». Ce verbe réveille (ou crée) des traumatismes chez les étudiantes.
Pendant ce temps-là, Mediapart se dote d’un « gender editor », chargé de « veiller de manière transversale à ce que le journal soit inclusif dans son traitement éditorial et dans son fonctionnement interne ».

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Finkielkraut, qui disait : « S’il n’y a pas de pensée unique, aujourd’hui, en France, Dieu soit loué, il y a une pensée qui se scandalise de ne pas l’être. Et c’est notamment la pensée « progressiste », la pensée qui avance vers toujours plus d’émancipation, et pour laquelle celui qui n’est pas d’accord appartient à un monde mort. Il est là, il vit, il encombre l’espace public au-delà de sa date de péremption. » Alice Ferney a enchaîné avec une phrase de Mme de Staël : « Si l’on répandait le bruit que telle manière de voir est universellement reçue, l’on obtiendrait l’unanimité malgré le sentiment intime de chacun. […] Il faut s’entendre approuver par ce qui nous environne. On ne veut s’exposer à aucun prix au blâme ou au ridicule, car dans un pays où causer a tant d’influence, le bruit des paroles couvre souvent la voix de la conscience. »

j.drillon@orange.fr
(Tous les vendredis à 7h 30)

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Cette entrée a été publiée dans Les petits papiers de Jacques Drillon.

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