de Pierre Assouline

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La République des livres
Il faut que tout change pour que rien ne change

Il faut que tout change pour que rien ne change

S’il est vrai qu’une phrase lue dans un livre suffit à engager une vie, on en connait qui passent leur vie à creuser une phrase. Ils confesseront volontiers que toute leur vie n’aura pas suffi à en épuiser le sens. Encore ne s’agit-il pas là de traducteurs du Bartleby le scribe qui s’affrontent depuis 1853, pour savoir si « I would prefer not to », la formule-clé de l’anti-héros d’Herman Melville, doit se traduire par « Je préfèrerais ne pas », « je ne préfèrerais pas », « Je préfèrerais pas » ou « j’aimerais mieux pas ». Personnellement je me garderais bien de ne trancher pas la querelle.

De quoi s’agit-il alors ? D’une phrase échappée du Guépard (1958), le roman posthume de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, et du mémorable film qu’en tira Luchino Visconti en 1963. Le plus souvent, elle est reprise sous une forme simplifiée : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». L’apparent paradoxe de sa forme la rend plus séduisante mais augmente son mystère. Elle est utilisée à tous propos par les éditorialistes et les essayistes. Et, au cas où cela vous aura échappé, elle est d’une brûlante actualité… Pour revenir au texte original, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, Tancrède (Alain Delon) s’adresse ainsi à son oncle le prince de Salina (Burt Lancaster)

: »Si nous ne sommes pas là, nous non plus, ils vont nous arranger une république. Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ».

J’ai eu le privilège de connaitre un universitaire du nom de Philippe Godoy, un paroissien de l’église Saint-Roch à Paris qui, après avoir enseigné pendant dix ans à l’université de Catane (Sicile), fut professeur de littérature comparée à Louis Lumière-Lyon II ; les œuvres de Verga, Pirandello, Sciascia, le passionnaient ; il n’avait de cesse de les révéler aux lecteurs français ; mais secrètement, lui qui connaissait comme nul autre les palais de l’aristocratie sicilienne, il creusait l’essence de la fameuse réplique si diversement commentée au risque de contre-sens. Dans son essai Le Guépard ou la fresque de la fin d’un monde (2008), analyse la plus fine qu’il nous ait été donné de lire sur ce roman exceptionnel sublimé avec génie par le cinéma, Philippe Godoy invitait à la replacer dans son contexte pour la restituer ainsi :

 » Si (à condition que) les formes ne changent pas, l’évolution des esprits et des mentalités s’imprime plus harmonieusement dans le quotidien ».

Au passage, il créait le néologisme « gattopardesque » d’après l’original italien (Il Gattopardo) qui sera peut-être promis à une certaine fortune. Qu’est-ce qui l’est, au fond ?

« Le sentiment de la décadence, de la perte d’un monde, du déclin d’un milieu, de l’agonie d’une société, et du désenchantement nostalgique qui l’accompagne, mais aussi la conviction d’être le sel de la terre ».

Difficile de ne pas penser aux réflexions de cet esprit en apprenant son décès tout récemment à quelques jours de ses 76 ans. Un authentique humaniste capable, lors d’une controverse publique à propos d’un anachronisme relevé dans l’adaptation de Visconti, de la résoudre comme toujours par le recours au contexte : comment y expliquer les innombrables baisemains alors qu’ils sont absents du roman : pas tout à fait absents de la version française mais totalement de la version originale italienne où le mot même n’apparaît pas ?

« Probablement l’imprégnation des rites de la mafia en Italie du sud et en Sicile, risqua Philippe Godoy. On y baise la main tant par respect que par soumission au pouvoir. Dans Les Grelots du fou de Pirandello, le personnage principal ne cesse de dire à une dame « je vous baise les mains » car elle est la femme du patron ».

Chaque fois que le Guépard était rediffusé à la télévision, nous nous téléphonions juste après la fin comme si nous le découvrions pour la première fois, afin d’y discuter encore de « la phrase », de sa portée universelle et intemporelle, en vieux amis qui ne cessent de se raccompagner l’un l’autre pour le plaisir de la conversation, jusque tard dans la nuit. Notre manière de vérifier la définition qu’Italo Calvino donnait de tout classique :

« Est classique ce qui tend à reléguer l’actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur. Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître. Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ».

Lampedusa, à relire d’urgence ! Visconti, à revoir d’urgence !

 

(Images tirées du Guépard de Luchino Visconti)

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commentaires

1 287 Réponses pour Il faut que tout change pour que rien ne change

FL dit: à

* Manque de pot

Jazzi dit: à

« a été interné en hôpital psychiatrique. Il restait une place. »

A Tenon, D. ?
La dernière fois que j’y suis allé, c’était pour rendre visite à Clopine.
En vain, elle avait déjà quitté le service psychiatrique parisien sans nous en avertir, pour rejoindre celui de sa province !

Bloom dit: à

Manque de peau

Largement compensé par la fabrication d’abat-jour en derme sous-humain dans les camps d’extermination.

Samuel dit: à

Pourquoi les religieux, sous le masque de la piété, cachent bien leur jeu de lubricité ?

Jazzi dit: à

« ce soir, avant d’aller au bal… »

Je vous souhaite de ne pas faire tapisserie, JJJ !

Samuel dit: à

Pourquoi Tchékhov même quand il décrit la sordidité de la nature humaine, il le fait proprement ?

rose dit: à

Moi, je ne réagis pas comme vous Clopine.
Au contraire : la bassesse me convainct toujours de ma hauteur. Et quelle que soit ma curiosité concernant les égouts, surtout ce trajet là de Jean Valjean avec le petit, blessé, sur son dos, je n’en suis pas : ni des vaincus, ni des aigris, ni des râleurs, ni des nostalgiques.
Avez-vous vu sur la photo de la réélection de Van Leyden, la tronche de Macron. Bien évidemment il se fout de notre gueule.

Chaloux dit: à

Dont acte, je me suis trompé. Aubry assure ne pas avoir voté pour Von der Leyen. Mais pourquoi aller la féliciter? Comme ce pauvre Mélenchon avec Macron.

renato dit: à

À Mollis dans le canton Glaris vous pouvez visiter le musée dédié à Anna Göldi, et accusée De sorcellerie « assassinée légalement » au nom de l’arbitraire d’État en 1782, réhabilité en 2008.
Son histoire par Eveline Hasler, Anna Göldin, dernière sorcière.

Samuel dit: à

Pourquoi comprendre une femme c’est la perdre ?

Phil dit: à

Van Leyden, la tronche de Macron

des primitifs flamands

Bloom dit: à

A compléter par les mutilations que firent subir aux cadavres japonais les troupes américaines, les USA incarnant bien entendu un des plus parfaits aboutissements de la « civilisation » chrétienne (In God We Trust / ‘one nation under God’ / ‘We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal, that //they are endowed by their Creator with// certain unalienable Rights, etc.’

Trophies of War: U.S. Troops and the Mutilation of Japanese War Dead, 1941-1945
James J. Weingartner
Pacific Historical Review, Vol. 61, No. 1 (Feb., 1992), pp. 53-67 (15 pages)
https://doi.org/10.2307/3640788

Si je me souviens bien, Stéphane Audouin-Rouzeau y fait référence dans « Combattre ».

Jean Langoncet dit: à

(une manière d’associer le rouge et le noir)

rose dit: à

Ça y est, nous en sommes à la manie des pauvres
Comme on est soi-même, on voit les autres.
Triste tropisme.

renato dit: à

Syndrome de l’enfant oublié : il trouvent une excuse à tous leurs manquements.

D. dit: à

Rose, j’ai découvert qu’un peintre dont je n’aime pas beaucoup les œuvres, se nommait Bacon…
Sur le moment j’ai cru à une plaisanterie. En effet, comment peut-on porter le même nom qu’une charcuterie qu’on met dans des oeufs au plat ? Eh bien, tenez-vous bien, ce n’est pas une plaisanterie.

et alii dit: à

Faites de l’aquarelle
De la tapisserie
De la pâtisserie
En attendant le jour
Qui ne saurait tarder
De votre liberté

Bloom dit: à

Baconnerie D.bile:
« Bacon » vient du nom propre français normand « Bacun », lui dérivé du germanique Bac(c)o, Bahho, de bag « (se) battre »
Bien avant le peintre, un certain Roger Bacon, grand philosophe anglais à l’origine de la méthode scientifique, fut considéré par certains comme l’auteur des pièces attribuées à W Shakespeare.
Le sot pense avec son bide.

B dit: à

Syndrome de l’enfant oublié : il trouvent une excuse à tous leurs manquements.

Rien lu sur ces oublis mais cela pose question, ici un homme a connu ce genre d’absence, il a fini par se suicider après un ou plusieurs séjours en psychiatrie, c’est terrible pour celui qui a effacé sous je ne sais quels stress , préoccupation, fatigue l’existence de l’enfant qui dort dans une voiture exposée en plein soleil. Je ne crois pas que les pères réussissent à s’en excuser, se le pardonner.

Marie Sasseur dit: à

Vedo niente, c’est un peu les trois singes à lui tout seul.

Marie Sasseur dit: à

Par contre, René, lui, il a tout vu.

Marie Sasseur dit: à

C’est deux là ont fait  » la catho « , comme quoi, cet échantillonnage plaiderait plutôt en faveur de l’école publique. Oui.

rose dit: à

Père et mère, sans jugement aucun, chacun faisant comme il peut,

les pères réussissent à s’en excuser, se le pardonner

se remettent, et se réjouissent que ce ne soit pas eux-mêmes le mort. Sinistrement, ce dernier est irrémédiablement oublié et déjà mort.

Rose, fortunée, qui aime tant la nature humaine, au-delà de tous les aléas, et sa mère, dans son cœur.

rose dit: à

Je ne crois pas.

Moi, je crois que si.
C’est comme résister au désir sexuel.
Alors que certains pensent que non, Pierre y compris retrouvant ainsi Pierre son homologue à la clé, traître aussi, moi, je crois que si.

Je vous souhaite une bonne soirée, à vous, précisément, pour votre humanité.

Rose, l’inconsolée,

rose dit: à

In fine, je crois que tout est possible, dans un large éventail, du sordide au merveilleux, et vous savez que mon cœur ne balance pas. Irrémédiablement & imarcessible.

x dit: à

En réponse à la question de Patrice Charoulet :

Connaissez-vous Claude Louis-Combet ? Du Sens de l’absence vient d’être réédité (en mars de cette année), on le trouve peut-être encore dans les bonnes librairies : vous pourriez en lire quelques pages.

Un peu moins âgée, Danielle Mémoire (ouvrages les plus récents : Quelque Membre de notre Cercle ; Noms, prénoms titres et sobriquets).

À la génération suivante, Pierre Lafargue (La Fureur, Le Jeu de la bague, La grande épaule portugaise, etc.) Attention : ses livres sont la preuve que le grand style n’interdit pas une fantaisie débridée.
Ces deux-là ont certainement beaucoup lu Saint-Simon (le mémorialiste).

Moins déconcertant, d’une lecture plus facile, L’Ange incliné (roman) de Pierre Mari — dont l’essai En pays défait me semble tout à fait remarquable (et remarquablement d’actualité).

Reste évidemment à savoir ce que vous entendez par « bien écrire » — une sorte d’hypercorrection non fautive, un registre invariablement soutenu, tel ou tel fait de style fétiche ? De la « copie d’ancien » comme en ébénisterie ?
Certains se pâment mécaniquement en présence d’imparfaits du subjonctif ou de phrases longues (auxquels je ne suis ni allergique ni insensible), et s’en contentent — d’où quelques réputations assez facilement usurpées. Tout faiseur habile et un tant soit peu cultivé passe auprès d’eux pour « grand écrivain », « merveilleux styliste ».
Cette superficialité de jugement se trouve d’ailleurs souvent conjuguée à une très grande frilosité vis-à-vis de toute forme d’expérimentation et de renouvellement des procédés d’écriture ou de construction des textes.

Or il y a plus d’une tradition, plus d’un « héritage » à défendre ; ceux de Rabelais mais aussi du 18ème siècle (Diderot, inspiré par Laurence Sterne) se retrouvent, entre autres, dans les extraordinaires romans et essais de Pierre Senges — d’une verve, d’une inventivité, d’une intelligence jamais démenties (j’ai une prédilection pour Fragments de Lichtenberg). Prose non pas drapée dans le marbre (trop d’énergie pour cela), mais tout à fait « tenue » (grandes richesse lexicale et variété de tours). Et beaucoup d’humour, ce qui ne gâte rien.

Je m’aperçois que j’ai oublié Jean-Loup Trassard, ou Judith Schlanger (philosophe dont l’écriture m’enchante).
Et Florence Delay ? L’Insuccès de la Fête, quelle merveille.

Anne Serre, peut-être.

MC dit: à

FL Selon Villeneuve, suivant en cela la Coutume, Henri IV a du déléguer un Juge du Parlement de Bordeaux, qui s’est trouvé être, par suite de défections ou de manque d’enthousiasme, être De Lancre. Son collègue d’ Espagnet, également de Bordeaux et plus connu pour ses travaux alchimiques, bien qu’aussi nommé par le Roi, s’est tenu relativement à l’ecart de cette répression. L’existence du Diable à l’époque ne fait problème ni pour les Catholiques, ni pour les Protestants. Mais le Roi doit passer par les Parlements. MC

MC dit: à

D’Espagnet aussi est un proche de Montaigne et recevra de Marie de Gournay un poème-portrait….Ce qui prouve que l’epoque permet des rencontres qui nous sidéreraient: un Alchimiste proche de Montaigne et de Marie de Gournay. Laissons la Rimasseure gémir sur le niveau de la science de l’epoque. MC

Chaloux dit: à

Ah Bloomie, ces gros bisous, cette éreinte passionnée d’Aubry à Von der Leyen, c’est pas la cerise sur le gâteau? Mais à ta place, le gateau, j’y toucherais pas, j’ai un doute sur son chocolat. Ah si? Tu veux le manger quand même? Comment? Tout entier? Quel appétit, Bloomie! Quel appétit…

JC..... dit: à

PHILOSOPHIE POLITIQUE

« Etre de gauche, ça ne dispense pas d’être intelligent » (Challenges, Fortunes de France 2024, bas de page 140)

Montaigne ? Montesquieu ? Mélenchon ?
Euh, non !….Coluche

Patrice Charoulet dit: à

Réponse à x

Grannd merci de cette foule de conseils de lecture.J’avoue ne connaître aucun de ces auteurs.
J’ai tout noté.
Trois remarques : Vous devez être bien riche pour avoir pu acheter tout ça !
Vous écrivez fort bien.
Quel dommage que vous n’ayez pu trouver que le pseudo le plus simple (« x »). Que ne signez vous de votre nom ?

JC..... dit: à

Je recommande aux savants de ce blog prestigieux, natifs de la cité phocéenne ou curieux, l’ouvrage MARSEILLE 2600 ans d’histoire, 862 pages, chez FAYARD, de Roger Duchêne et Contrucci, une somme précise, documentée, bien écrite de ces siècles d’une capitale régionale célèbre, à la vie changeante au fil des siècles.

Un régal, malgré sa dimension !

Comme je vous sais curieux, camarades marseillais, j’enchaine avec une lecture actuelle LA GRECE HELLENISTIQUE ET ROMAINE, 815 pages avec illustrations, chez BELIN mondes anciens, une autre merveille.

Jazzi dit: à

Pour ma part, dans la famille Delay je ne saurais que vous recommander les « Avant Mémoire », du père de Florence, le professeur et académicien français Jean Delay.
Une merveille.
https://www.amazon.fr/s?k=jean+delay+avant+mémoire&i=stripbooks&adgrpid=1360096820762347&hvadid=85006515150277&hvbmt=be&hvdev=c&hvlocphy=126407&hvnetw=o&hvqmt=e&hvtargid=kwd-85006579977597%3Aloc-66&hydadcr=10207_2152743&msclkid=a349217b4d5c1788323c47e140a93c8b&tag=hydfrmsn-21&ref=pd_sl_26qiv7edh1_e

closer dit: à

Un point commun avec Monsieur Charoulet: à part Delay et Lichtenberg, je ne connais aucun des noms cités par x…

Jazzi dit: à

Pour combattre le nihilisme chez tout un chacun, là aussi je ne saurais trop recommander de (re)lire « L’Ordre » de Marcel Arland, prix Goncourt 1929.
Un roman d’actualité !

Bloom dit: à

Ce matin, l’animateur de France musique évoquait une série d’émissions à venir sur Cole Porter, dont on nous dit qu’il fréquentait le gratin de la Lost Generation, notamment un certain …Scott Fitzgerald Kennedy.
Confusionnisme, quand tu nous tiens!

LR, micro-parti des micro-cerveaux, à la fois RN et Macron-compatibles, prostiputes de la République.

closer dit: à

Bien d’accord cependant avec son analyse du « style »…Rabelais, Sévigné, Rousseau, Flaubert, Céline…autant de « styles » plus que différents, autant de très grands écrivains.
Monsieur Charoulet semble un peu trop attaché à « l’hyper correction non fautive » comme l’écrit x.

Jazzi dit: à

Quoiqu’en disent les auto niqués de gauche, il est de bon qu’à l’Assemblée Nationale on ait remis un peu d’ordre en réélisant Yaël Braun-Pivet.
Maintenant, c’est au tour du futur gouvernement…

closer dit: à

Marcel Arland? Tu deviens de plus en plus réac, JB!
Son style recevrait à coup sûr l’agrément de notre ami dieppois.

Si je le trouve, je le lirai, merci du conseil.

J J-J dit: à

Faites de l’aquarelle (oui) De la tapisserie (non)
De la pâtisserie (non) En attendant le jour (oui) Qui ne saurait tarder (oui) De votre liberté (oui) – Trois fermiers s’en vont au bal (oui) – Vous devez être bien riche pour avoir pu acheter tout ça ! (non) – L’Ange incliné de Pierre Mari (oui) – Montaigne ? (non) – A cheval (oui) – Sur mon bidet (non) – Trois fermiers s’en vont au bal masqué (non) – La grandeur d’un homme se mesure au mépris que lui inspirent ses semblables (non) – Au contraire, la bassesse me convainc toujours de ma hauteur (oui). Au-delà de tous les aléas, sa mère, dans son cœur (oui). La 3e (oui).
Bàv (19.7.24_9.13)

Jazzi dit: à

« Il faut que tout change pour que rien ne change »

Il suffisait, en somme, d’une dissolution !

J J-J dit: à

La 35e, plutôt (aïe – deun) / oui, oui…

J J-J dit: à

Mais c’est pas reparti comme en quarante, non.

JC..... dit: à

Dissolution ? Désillusions !

closer dit: à

C’est vrai que le centre droit aurait pu trouver un autre nom pour que « ça change pour, etc… ».
Mais tout le monde s’accorde à dire qu’elle a bien fait son travail et on a besoin plus que jamais de quelqu’un de compétent.

Chaloux dit: à

Louis-Combet, faut se le farcir. Quel ennui. Testé pour voir ce qui venait après Gracq chez Corti.

(J’aime aussi beaucoup les « Avant-Mémoire » de Jean Delay. J’ai aussi, ses deux volumes sur la jeunesse d’André Gide. Jamais lus.)

Jazzi dit: à

Le micro-parti des micro-cerveaux n’a sans doute d’égal que le micro pénis de l’ami Bloom ?

Bloom dit: à

Plaisir d’entendre la voix de Tihami Siddiqi ce matin sur France Q, à propos des émeutes au Bangladesh. Suite à la suppression du poste de directeur adjoint de l’AF, nous l’avions intronisé responsable pédagogique; dix ans plus tard, le choix s’avère judicieux.

Bill Evola dit: à

TRUMP EST-IL DE GAUCHE?

J.L. Margolin sur son compte fb :

J’ai été effaré hier soir par les réactions de la gauche -de TOUTE la gauche- à l’élection de Yael Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée. Avec plus de violence chez Mathilde Panot, mais la même mélodie de fond chez André Chassaigne et Boris Vallaud (pour le PS), ce n’étaient que variations sur le thème « ils ont volé le vote des Français » et « magouilles ». LFI, c’était prévisible, y ajoute l’accusation totalement gratuite, au vu des votes eux-mêmes (à deux voix près, le candidat RN a maintenu ses votes au 3ème tour décisif), d’un « arrangement » entre macronistes et extrême-droite. Quant aux soutiens directs de LFI -parmi lesquels, hélas, la CGT de Sophie Binet, dirigeante la plus extrémiste que le syndicat ait jamais porté à sa tête-, ils ont tenté de manifester pour faire pression sur la représentation nationale, répétition farcesque du 6 février 1934, et entendent bien réitérer, à la lumière de la tribune Binet-Fassin-Cagé publiée par Le Monde.
Ce genre de déni de réalité, de proclamation à tout vent qu’on a gagné alors qu’on a perdu, de disqualification systématique de l’adversaire transformé en ennemi à abattre, ça ne vous rappelle rien? Trump, bien sûr, et ses « vérités alternatives ». Cela me déchire personnellement de constater la fange dans laquelle se vautre une gauche pour laquelle, dans ma famille, on a toujours voté – ce fut aussi mon cas, et encore aux Européennes, mais c’est bien fini !
La gauche est entièrement responsable de son insuccès. Quand on voit que Chassaigne, en dépit de tout, a bénéficié au 3è tour d’hier d’une grosse quinzaine de votes de députés hors NFP, on peut être assuré qu’avec un peu plus de souplesse et d’ouverture, la gauche eût pu emporter le perchoir. C’est ce que développait hier sur LCI Laurent Joffrin. Jérôme Guedj (PS non NFP) en donna une explication limpide, à l’aide de plusieurs exemples inédits: la gauche -TOUTE la gauche- demeure soumise à Mélenchon, doté d’une sorte de droit de veto permanent, et dont la violence verbale, relayée par la cohorte de ses supporters fanatiques, suscite la peur. Il reste le seul candidat crédible à gauche pour les Présidentielles, et chacun craint la marginalisation définitive au cas où il ne le suivrait pas dans sa prochaine équipée, peut-être très prochaine.
Dans ces conditions, il était non seulement compréhensible, mais parfaitement légitime que la détestation de Macron et de son camp le cède à celle, encore plus vive (si l’on en juge par les sondages), de Mélenchon et de LFI. Quand est-ce que la gauche se décidera enfin à rompre avec cette secte extrémiste et à l’isoler? Ce ne serait pas sans douleur, mais il en va peut-être de la survie de la démocratie en France. »

Bill Evola dit: à

Trumpenchon for ever!?

Marie Sasseur dit: à

Merci Et Al, d’avoir fait un zoom sur le big bisou.
Sujet d’importance, et de débat, si on en croit Passou, puisqu’il est évoqué un anachronisme à propos de l’adaptation par Visconti du roman de Tomasi de Lampedusa.
L’usage du baiser de ou des mains, serait donc in usage typiquement mafieux, en Sicile, c’est allez un peu vite en besogne, ou inverser les causes. Il est plus probable que les mafieux ont récupéré ce signe d’allégeance et de soumission ( religieux, diplomatique, de pouvoir) pour un en faire rituel lourd de conséquences…
Dans la région, on peut même remonter aux Grecs, avec la proskýnesis.
Mais Passou, et c’est plus grave, et j’assume mon côté control freak , il semblerait ( c’est une certitude, en fait) que la VO du roman il Gattopardo comporte plus d’une situation décrivant le baciamano. Il y est même développé la signification, ou plutôt les significations selon l’usage.
So sorry pour M. Godoÿ… » l’erreur  » de Visconti était juste.

racontpatavi dit: à

Je m’aperçois que j’ai oublié Jean-Loup Trassard, x.

Oui, un excellent écrivain dans la veine de l’écologie du réel, depuis 1975 et avant.

Un très grand photographe aussi que je collectionne.
Il faut lire les passages de ses livres dans lesquels il parle du ruissellement des eaux sur des terres bétonnées chimiquement par les hommes et l’ arrachage des haies..

closer dit: à

Excellente analyse de Bill Evola qui expose toutes les raisons de ne jamais voter à gauche, toujours susceptible d’être dominée par l’extrême gauche insurrectionnelle. Aujourd’hui Mélenchon, demain un autre…
Même la gauche hollandiste (celle des « punaises ») est toujours sous la menace de la bête immonde et prête à composer avec elle pour sauver ses sièges.

J J-J dit: à

@ Cela me déchire personnellement de constater la fange dans laquelle se vautre une gauche pour laquelle, dans ma famille, on a toujours voté – ce fut aussi mon cas, et encore aux Européennes, mais c’est bien fini ! (B E)
———
Allons, allons, tout cela ne sont que risibles amours ou tristes péripéties. La gauche immarcescible continuera d’étinceler après feu Mélanchon, cendres dispersées. Elle survivra toujours, en nos cœurs et en nos actes. Elle aura su se débondé d’un bouchon merdeux qui aura certes longtemps obstrué son orifice naturel, vu l’épidémie ayant gagné nos malades du transit intestinal… En attendant les effets laxatifs du nouveau picvert marron juché sur son perchoir…, A défaut d’être totalement efficace, reconnaissons que le nouveau générique mis au point ne soit pas nécessairement déshonorant, s’il contribue à dilater les sphincters de la nouvelle assemblée.

D. dit: à

Ce n’est pas une catastrophe que Gaëlle Braun-Pivet ait été nommé presusente de l’Assemblée nationale. Franchement au point où en est la France, c’est un moindre mal. Mais dans l’absolu, c’est un mal, j’en suis convaincu.

D. dit: à

Quoi, petit roro qui suçait son pouce tout pelotonné dans son dodo de Colmar, pas à l’heure pour son bol de choco-pops… rhoooohhh.

D. dit: à

Oui, ben, moi je m’appelle pas Bacon, ni Jambon, ni Lardon, Bloom.
En attendant. Et si je m’appelais Bacon, je ferais une demande de changement de nom.

D. dit: à

Il commence à me courir sur le haricot,vce Bloom.

Jazzi dit: à

Une lecture du poète que nous ne saurions trop recommander à ceux qui crient « Gaza, Gaza, Gaza ! » en sautillant à pieds joints.

JEAN GENET

Naissance et fin d’un mythe

Invité à passer quelques jours avec les Palestiniens au début des années 1970, Jean Genet restera près de deux ans auprès d’eux. Le temps d’assister, selon lui, à la naissance et à la mort du mythe médiatique palestinien, ainsi qu’il l’avouera dans son ultime récit, paru finalement juste avant sa mort.

« Des stars, nous étions des stars. Du Japon, de Norvège, de Düsseldorf, des Etats-Unis, de Hollande, ne t’étonne pas si je compte sur mes doigts, d’Angleterre, de Belgique, de Corée, de Suède, des pays dont nous ignorions le nom, l’emplacement géographique, on venait nous filmer, photographier, télévisionner, interviewer (…) -Tous les combattants de mon âge étaient pareils. Pareils à moi. Le regard des Européens brillait- aujourd’hui je sais pourquoi et comment il brillait : de désir, car il agissait sur nos corps avant que nous l’ayons remarqué (…) non qu’on voulût séduire quelqu’un en particulier, mais c’est qu’ils nous provoquaient vos regards et nous y répondions comme vous l’espériez, puisque vous aviez fait de nous des stars. Des monstres aussi. Vous nous appeliez : terroristes ! Nous étions des stars terroristes. »

« En 1970 j’ai connu les Palestiniens, plusieurs responsables agacés avaient presque exigé que ce livre fût achevé. Je craignais que sa fin ne correspondît à la fin de la résistance. Non que mon livre dût montrer ce qu’elle fut. Si ma décision de rendre publiques mes années avec la résistance m’indiquait qu’elle s’éloigne ? C’est qu’un innommable sentiment m’avertit : la révolte s’estompe, elle se lasse, va tourner dans le sentier et disparaître. C’est que j’ai regardé la résistance comme si elle allait disparaître demain »

« Un captif amoureux », 1986

Bloom dit: à

Yaël, pas Gaëlle, dunaze…

D. dit: à

Jicé, moi, chez Belin, c’est les petits crackers que je préfère : triangolini, monaco etc…

D. dit: à

Yaëlle, Bloom. C’est une femme.

D. dit: à

Avec des apéricubes et des mini saucisses, les petits crackers de Belin accompagnement parfaitement le Martini-dry.

Bloom dit: à

Yaël, prénom épicène.

Phil dit: à

« Luchino Visconti, filmaker philosopher » Joan Ramon Resina. Un Catalan de Stanford, Pablo75, vous connaissez ?
« L’Ordre », Marcel Arland, n’est pas « réactionnaire ». Le Martini se consomme seul, à la rigueur une olive.

D. dit: à

Si besoin, Jazzi, je peux accueillir dans mon parc ces jeunes enfants. Ils joueront avec les poules.
Mais je n’assurerai pas la surveillance.

renato dit: à

« Avec des apéricubes et des mini saucisses, les petits crackers de Belin accompagnement parfaitement le Martini-dry. »

Savoir vivre nada, pauvre Dédé ! dans le Martini dry un brin d’écorce de citron, tout au plus.
Et la tasse de chocolat par cette chaleur ! non, mais… enfin, c’est Dédé et il n’a pas encore acquis les manières qui conviennent.

MC dit: à

Pour D. «Tel qui corrige n’est point de bonne foi. Il veut bien corriger les défauts par lesquels les autres sont incommodes ; mais quand les défauts ne font de la peine qu’à ceux qui les ont, il serait peut-être fâché qu’ils s’en corrigeassent. ». St Evremontiana. MC

MC dit: à

(Id ) «Défauts d’autrui, belle matière à notre vanité. ». Loc.Cit.

MC dit: à

Op.cit!

rose dit: à

Tu deviens de plus en plus réac, JB

Si ce n’était que.
Sous le prétexte de la réélection de la femme au pin, drapeau israélien, on voit poindre le salopard (hôpital Tenon). Et c’est en cela que la nature humaine est foisonnante, lorsque le vernis craquelle.

Pablo75 dit: à

« Cette édition, la cinquième, est appelée à faire date car elle ne sépare pas poésie et critique comme cela avait toujours été l’usage […] mais prend le parti de l’édition chronologique. » (P.A.)

Depuis l’édition d’Alain Borer des O.C. de Rimbaud, « L’Oeuvre-Vie » (Arléa, 1991), je me suis tjs demandé pourquoi on n’éditait pas de façon chronologique les oeuvres complètes.

Pablo75 dit: à

« Luchino Visconti, filmaker philosopher » Joan Ramon Resina. Un Catalan de Stanford, Pablo75, vous connaissez ?
Phil dit:

Jamais entendu parler.

Pablo75 dit: à

Pablo. Je serais curieux de savoir ce que tu penses de « la tradition hermétique » d’Evola. Yourcenar le qualifie de grand livre, Eco fustige Evola.
Chaloux dit:

J’aime pas du tout ce genre d’ésotéristes (apparus dans le premier tiers du XXe siècle), et qui mélangent l’ésotérisme et la mystique avec leurs délires politiques (racistes, antisémites, nazis), donnant une fausse image de l’ésotérisme et de la mystique.

En règle générale j’évite, dans ce genre de thèmes, les intermédiaires (c’est un domaine, en plus, où il y a trop de mythomanes, d’escrocs, de faux prophètes, de maîtres de pacotille) et je cherche les sources. Pourquoi, par exemple, passer par Evola si on s’intéresse au tantrisme ou à la sexualité taoïste alors qu’il y a tant de vieux classiques sur ces thèmes très bien traduits et commentés? Pourquoi lire ses écrits sur l’hermétisme alors qu’on peut lire directement les écrits hermétiques que lui a lu?

Dans ces domaines très complexes, moi j’aime, comme on dit en Espagne, « las cosas claras y el chocolate espeso ».

Marie Sasseur dit: à

Repentir. Deux grosses coquilles venues d’ailleurs
« Ces deux là »
« aller un peu vite »

x dit: à

Monsieur Charoulet, je ne savais pas trop s’il s’agissait d’une question rhétorique ou d’une véritable demande d’information. Ma réponse se ressent de cette incertitude : ainsi, je me suis limitée aux auteurs vivants, alors que bien d’autres contemporains auraient pu figurer dans cette liste.

Quant à la liste elle-même, impromptue, elle doit tout à mes lectures récentes, reflète mes propres goûts et ne vaut sans doute que pour moi (même si je me suis efforcée de la dresser en fonction du critère que vous privilégiez).
Je vous signalais l’existence de ces auteurs, j’apportais en quelque sorte un témoignage.

Il est toujours beaucoup plus hasardeux de conseiller des lectures.
Le « bien écrire » ne se présente pas isolément, il entre en composition avec de nombreuses autres caractéristiques — or j’ignore tout de votre envie d’exploration ou de votre degré de tolérance (littéraire, s’entend) envers certaines d’entre elles.

L’Espace antérieur ou L’Ancolie (recueil de nouvelles) de Jean-Loup Trassard ne réclament pas ces capacités d’adaptation (ce qui ne diminue en rien la valeur de ces textes). L’Ange incliné (de Pierre Mari) non plus.
(En revanche, évitez Petite Table, sois mise, d’Anne Serre ; en dépit de son titre de formulette de conte de fées, il serait susceptible de vous choquer — pour des raisons extra-littéraires cette fois.)

Patrice Charoulet dit: à

Madame,

J’avais conjecturé que cette liste de livres uqe j’ignorais ne pouvait venir que de Pierre Assouline.
Répondant à mon émile (terme cher à GM), il me détrompe et me précise qu’il eût signé « Passou ».
Je maintiens mes dires : Vous lisez beaucoup, vous écrivez fort bien et vous n’êtes pas indigente.
Je m’opiniâtre, au risque de lasser. Que ne signez-vous de votre nom?
Mes respectueux hommages.
Patrice Charoulet

Patrice Charoulet dit: à

Erratum

La destinataire était « X ».

Marie Sasseur dit: à

@qui peut me citer un seul nom d’auteur écrivant mieux que Gabriel Matzneff* ?

Charolais de la ferme a trolls veut des tuyaux sur la littérature qui fait l’apologie de la pedocriminalité mieux que Matzneff.

Il eût été surprenant en effet, que Passou accède à cette demande.

Jazzi dit: à

@qui peut me citer un seul nom d’auteur écrivant mieux que Gabriel Matzneff* ?

Dans le style précieux, Renaud Camus ou Pascal Quignard.

Jazzi dit: à

«La langue française, d’ailleurs, est une eau pure que les écrivains maniérés n’ont jamais pu et ne pourront jamais troubler. Chaque siècle a jeté dans ce courant limpide ses modes, ses archaïsmes prétentieux et ses préciosités, sans que rien surnage de ces tentatives inutiles, de ces efforts impuissants. La nature de cette langue est d’être claire, logique et nerveuse. Elle ne se laisse pas affaiblir, obscurcir ou corrompre. »

Guy de Maupassant, « Pierre et Jean »

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