de Pierre Assouline

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La République des livres
Aude Lancelin a trouvé un Obs à ronger

Aude Lancelin a trouvé un Obs à ronger

Une étrange impression nous gagne à l’issue de la lecture du Monde libre (230 pages, 19 euros, Les liens qui libèrent) d’Aude Lancelin. Etrange car paradoxale : on ne sait s’il faut la recommander absolument aux étudiants des écoles de journalisme afin de les mettre au parfum ou s’il faut au contraire les en dissuader absolument de crainte qu’ils n’aient une image déformée de leur futur activité. Car au-delà du règlement de compte personnel de l’auteur, qui se joue désormais devant les prudhommes, et de la dimension strictement politique de l’affaire, c’est bien de la conception du métier, de l’éthique des médias et de l’exercice du pouvoir et de la décision dans la sphère de l’information qu’il s’agit.

Reprenons : en 2000, l’auteure est entrée comme reporter au Nouvel Observateur. Elle s’y est distinguée notamment en couvrant la vie des idées et en levant quelques lièvres qui firent du bruit, lorsqu’elle a confondu l’inénarrable BHL usant du farcesque et imaginaire Jean-Baptiste Botul comme d’une source crédible à propos de Kant, et quand elle a dénoncé l’élection de Claudine Tiercelin au Collège de France, ce qui fut nettement moins drôle. En 2011, elle a cédé aux sirènes de Marianne par l’entremise de Jacques Julliard qui lui offrait le poste de directrice-adjointe. Las ! Deux ans après, elle cédait à celles du Nouvel Observateur désormais propriété du trio BNP (Bergé/ Niel/ Pigasse) qui lui offrait un retour en fanfare comme directrice-adjointe de la rédaction. A l’épreuve, le poste s’avéra plus large que le titre ne le supposait puisqu’elle y exerça une véritable influence en en faisant une tribune pour les idées de ses amis, le philosophe Alain Badiou, Frédéric « NuitDebout » Lordon, le démographe Emmanuel Todd, sans oublier Jacques Rancière, Slavoj Zizek, Toni Negri et autres classiques de la philosophie politique radicale, qui l’aident, elle et elle seule manifestement dans la presse, à formuler une critique culturelle de la modernité capitaliste, et à mettre de la complexité dans l’analyse du terrorisme.

Jusqu’à ce que les actionnaires du groupe, alarmés par la baisse catastrophique des ventes de l’Obs, entamée certes avant la nouvelle formule (disons depuis le pic de vente et de vulgarité atteint par la couverture consacrée aux révélations de Marcella Iacub sur DSK), fassent d’Aude Lancelin l’unique bouc-émissaire de cette dégringolade alors que la responsabilité en était largement partagée, ne fut-ce que pour lui avoir laissé le champ libre. On touche là le fond du reproche : l’Obs, héritier du Nouvel Observateur lui-même héritier de France-Observateur a toujours été, en accord avec sa charte, un journal social-démocrate de sensibilité mendésiste ; ses valeurs sont aux antipodes de celles d’un Badiou, maitre à penser d’Aude Lancelin, « l’un des derniers géants de la pensée » que l’on ne peut critiquer sans passer pour des « demi-instruits », voire des « philistins » ou pire « des braves gens » du milieu intellectuel, ce qui donne déjà une petite idée du concentré de mépris que constitue Le monde libre. La profession de foi de l’hebdomadaire n’ayant guère échappé à ses fidèles lecteurs depuis un demi-siècle, soit Lancelin est dure à la comprenette, ce que la perspicacité de ses analyses dément, soit elle a tenté de subvertir la ligne du journal en s’appuyant sur sa déliquescence même.img_7194

Ca commence comme une fable, ca se poursuit comme un pamphlet. Ce n’est pas un roman-à-clef, genre détestable entre tous, dans la mesure où nombre de personnages apparaissent sous leur véritable identité, et d’autres sous des pseudonymes parfaitement transparents. Déjà, « l’Obsolète » en lieu et place de l’Obs donne le la. Dès le prologue, le ton est donné : « On est venu me chercher, une meute d’hommes m’a entrainée vers une espèce de martyre, m’infligeant le licenciement que tout salarié contemporain redoute » écrit-elle comme s’il s’agissait d’un viol particulièrement sordide, avant de jeter sur le papier les prolégomènes de son réquisitoire : mise à sac entière d’un métier par des tartuffes, des imposteurs, des mafieux, des corrupteurs, des bourgeois machistes, épithètes parmi les plus bienveillantes adressées au premier chef à la rédaction à laquelle elle a appartenue et qu’elle a dirigée.

Avec un sens prononcé de l’hyperbole (les centres d’appels sont « des bagnes » et leurs employés « des esclaves »), elle flingue à tout va et si on a parfois l’illusion tel ou tel s’en tire et trouve grâce à ses yeux, elle se précipite dès la page suivante pour le chercher dans un coin et achever le blessé d’une balle entre les deux yeux. On n’aimerait pas appartenir à la cellule dont elle serait la commissaire politique, expression qui revient d’ailleurs souvent sous sa plume pour désigner ses chefs.

Pour avoir nous-mêmes connus à plusieurs reprises licenciements et chômage, et pour avoir fréquenté les files d’attente de l’Anpe et Pôle-emploi, l’appel au martyre nous paraît, comment dire, obscène. Son cas n’a rien d’exceptionnel : la violence et l’injustice des procédures sont, hélas, le lot commun. Leur orgueil blessé en bandoulière comme si leur vertu était outragée d’avoir été débarqué, il n’y a dans ce pays que les journalistes-vedettes et autres starlettes des médias pour en faire des tonnes quand on ose se passer de leurs services. Pour la plupart, ils ont du mal à comprendre qu’ils ne sont pas propriétaires de leur émission, de leur journal, de leur rubrique, de leur titre, de leur fauteuil ; les directeurs de théâtres nationaux sont aussi comme ça ; dur d’admettre qu’ils ne font que passer, car la vraie vedette, celle qui seule compte aux yeux du lecteur, de l’auditeur, du téléspectateur, du spectateur, c’est le journal, la station, la chaine, le théâtre. D’un certain point de vue : la marque.

Sectaire pratiquant l’amalgame insidieux de manière à mettre dans le même bain made in Front National Elisabeth Badinter, Eric Zemmour et Alain Finkielkraut, à la limite de la diffamation avec BHL, Bernard Kouchner et Pierre Nora, elle se prend pour « la part maudite du système » ; elle est persuadée de détenir « la vérité », ce qui devrait suffire à effrayer. Michel Houellebecq est son grand écrivain, « le maître du jeu romanesque » ,et si ce qu’il annonce dans ses livres coïncide si bien avec les événements (11 septembre, massacre chez Charlie etc), c’est parce qu’il a des rendez-vous chamaniques avec l’Histoire et il n’y a que les cons qui en doutent.

Agrégée de philosophie, ce qu’elle nous laisse rarement ignorer, Aude Lancelin n’a pas seulement une intelligence vive et une curiosité intellectuelle plus vaste que son diplôme : elle a un vrai talent de plume, ce qui rend ses saillies d’autant plus cruelles. Dommage que sa hargne imagée exhale si souvent l’écoeurant fumet de la haine. Rarement lu quelque chose d’aussi violent dans le genre du pamphlet depuis… Karl Kraus, ou presque. On ne serait pas étonné d’apprendre que c’est l’un de ses maitres, avec George Orwell ce dont on ne saurait la blâmer.

Ils partagent entre autres une même vision exclusivement idéologique de la profession de journaliste, de la presse comme instrument d’oppression et d’exploitation du grand capital. Avec en plus, chez elle, une façon nauséabonde de ramener les gens à leur physique tel le chef de l’Etat évoqué comme « un nain de cour », ou à leurs origines, avec Jean Daniel portraituré en « Narcisse de Blida » et son entourage en « antiques pieds-noirs éditorialistes qui pensent que chez les femmes il faut emporter le fouet ». Probablement l’empreinte sur son inconscient de ses lectures de jeunesse puisqu’elle a grandi dans une famille nationaliste décrite comme catholique, vendéenne et contre-révolutionnaire.

Ennemie de la fadeur, de la mièvrerie, de la mollesse, elle se dit hérétique. quand on l’imaginerait plutôt hystérique. Si elle avait été si dissidente qu’elle le dit, elle aurait dû refuser le prix Renaudot essai, résultat d’un petit complot ourdi par deux jurés qui se trouvent être des piliers du Point, Franz-Olivier Giesbert et Patrick Besson, afin d’enfoncer un peu plus l’un de leurs ennemis historiques. A force de donner des leçons non seulement à ses anciens confrères de l’Obs mais à toute la profession, l’auteure en ressort avec l’image d’une femme aigrie et bouffie de prétention. D’autant plus étonnant que le livre est dédié à la mémoire de François Caviglioli, un grand reporter dont le style élégant, grave et léger avait un charme fou, qualité qui manque singulièrement à celui de Lancelin. Son sens de l’humour s’exerce avec brio aux dépens des autres, jamais dans l’autodérision.

Bizarrement, à la lire dans sa descente en flammes de l’hebdomadaire, et dans ses jugements distancés, on a le sentiment qu’elle n’en fut pendant des années qu’une lectrice critique, comme tout à chacun, et non l’un des rouages. Une fois le livre refermé, une énigme demeure : on se demande encore pourquoi elle a passé tant d’années dans ce qui apparaît sous sa plume comme un journal de merde, pourquoi elle y est même retournée pour y diriger ce qui apparaît sous sa plume comme une rédaction de merde et au fond comme elle peut encore avoir envie d’exercer ce qui apparaît sous sa plume comme un métier de merde dans un paysage médiatique qui n’est pas près de connaître son grand soir sous les auspices de Badiou et consorts. On n’essaiera même plus alors de comprendre comment elle peut se défaire d’une quelconque responsabilité dans l’état d’un journal dont elle fut responsable.

Eu égard aux paquets de boue qu’elle balance sur celui qui l’a jadis faite entrer au Nouvel Observateur et sur celui qui l’a faite revenir plus tard à un poste de direction, le prochain employeur d’Aude Lancelin serait bien avisé de lire cette exécution s’il veut savoir ce qui l’attend.

(Photos Passou)

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commentaires

467 Réponses pour Aude Lancelin a trouvé un Obs à ronger

la vie dans les bois dit: à

Sergio, justement, hier j’ai aussi traîné dans le rayon BD. Mais tout était tem;ptation dans le grand magasin de produits cu.lturels, alors quelle serait une belle BD à offrir pour Noël, à une jeunesse qui commence à se ficher de la france comme de l’an quarante et finalement préfère la Suisse, comme Houellebecq ?

Delaporte dit: à

Je me souviens que le discours de Nora était plein d’ironie vis-à-vis de Finkielkraut. Ce dernier, pas plus que Nora d’ailleurs, n’a une oeuvre. Des livres (d’entretiens, en général) ne font pas une oeuvre. Il s’évanouira comme disparaissent ses émissions de radio, et cela n’embêtera plus personne. Tout est bien qui finit bien.

Pablo75 dit: à

@ Delaporte

« Il s’évanouira comme disparaissent ses émissions de radio, et cela n’embêtera plus personne. Tout est bien qui finit bien. »

J’imagine que tu penses la même chose des ennemis de Finkielkraut – et du reste des gens qui ont perdu leur temps en parlant de politique à notre époque. « Tout finit bien puisque tout finit. » (Chardonne. Propos comme ça – Grasset, 1966).

Nicolas dit: à

Je vais le faire avec les restes de mon bœuf bourguignon qui a déjà cuit plus de 8 heures, sur les conseils d’un ami, divin cuisinier.

Widergänger dit: à

À force de bouffer du bœuf, mon petit Nicalas, prenez garde à ne pas devenir une grosse vache (dans la crèche pour Noël).

Widergänger dit: à

Delaporte, à la porte pour nullutié aggravée !

radioscopie dit: à

Widergänger dit: 13 novembre 2016 à 13 h 23 min
« Il faut louer Dieu »…

Où donc ? Chez Kiloutou, n’ont pas ça en rayon…

la vie dans les bois dit: à

« Tout est bien qui finit bien. »

magnifique épilogue de ce  » monde libre », avec une reconnaissance touchante au seul mentor que Lancelin a nommé en tant que tel.
Libérée de l’ogre, free, she is.

Sergio dit: à

Non mais quand on becquete à la vitesse de lumière, des restes y en a jamais…

Sergio dit: à

Non quand même Dieu vaut mieux juste le louer, comme ça on est sûr d’être obligé de le ramener… C’est pas la place que ça prend sur le porte-bagages…

Sergio dit: à

becqueTTe, Trommelfeuer !

radioscopie dit: à

Petit précis de la pensée widergängerienne : L’Obs qui se fait passer pour un hebdo de gauche est en réalité de droite. Finkielkraut, réputé de droite, est un homme de gauche. Comment s’y retrouver dans ce monde selon grap ? Rien de plus simple : lire le texte dans un miroir.

Nicolas dit: à

Le Goût du Chlore de Bastien Vivès, très poétique. La piscine ca détend.

Sergio dit: à

la vie dans les bois dit: 13 novembre 2016 à 16 h 05 min
L’ogre

Impressionnant…

Lacenaire dit: à

Trump se détrump de plus en plus… jusqu’où ?

Nicolas dit: à

J’ai décidé que j’allais vous raconter ma vie, 13 Novembre oblige. Donc hier soir j’étais à l’anniversaire d’une amie à La Courneuve et j’y ai retrouvé en arrivant une très belle femme dont je sais peu de chose si ce n’est d’avoir déjà gouté à la tension entre ses lèvres. Une « beurette » comme certains disent de façon navrante, trentenaire, prof en lycée pro en Seine Saint Denis, une tempête noire du genre à mater la racaille et à ne pas en être peu fière. Elle était déjà saoule et pleine de désespoir, elle me racontait que pour elle ça allait vu son apparence mais que pour ses frères s’étaient beaucoup plus compliqués, cela semblait invivable dans son regard, qu’elle avait subit une « événement traumatisant » dans son enfance, vers l’âge de 5 ans, elle m’a demandé si j’avais bien pris la mesure des ces mots : « événement traumatisant », un viole à t’elle insisté. Puis elle a fait les yeux doux à Hugo et m’a cité du Talleyrand, parce que personne dans son entourage ne connaît Talleyrand, il faut dire qu’elle a une drôle de façon de choisir ses mecs. « Quand je me considère je me désole, quand je me compare je me console. » suivi d’un grand sourir. Je pense que nous aurions pu établir là un contact des plus intime mais elle est allée vomir, ses amies l’ont ramené et j’ai fini la vodka. Je viens de me rendre compte que je n’ai pas de vinaigre blanc, je vais en course.
Bonne soirée

Sergio dit: à

Nicolas dit: 13 novembre 2016 à 17 h 28 min
j’ai fini la vodka.

Ouf ! Je commençais à avoir peur ; sinon faut faire le détour par un magasin Nicolas, mais je sais pas s’ils ont toutes les marques…

Sinon Charles-Maurice pareil, jamais vu dans mon coin…

Widergänger dit: à

C’est un jeu un peu facile, radioscopie, quand on met en concurrence la réalité des choses.

Vous ne connaissez rien à l’école et à la dégradation du métier de prof. Le seul qui dise des choses pertinentes publiquement sur l’école, et qui défende un point de vue de gauche sur l’école, c’est Finkielkraut. Pour la critique, il y en a d’autres encore plus radicaux que Finkielkraut. Par exemple Richard Millet, qui a été prof en banlieue comme moi et qui parle de l’école en connaissance de cause pour en dénoncer la ruine programmée par les différentes réformes successives depuis vingt ou trente ans.

Votre point de vue sur Finkielkraut non seulement n’est pas défendable mais il est injurieux. Par idéologie bêtassone, idéologie de gauchiste immature genre adolescent attardé, en vous attaquant de la sorte aux idées de Finkielkraut, vous sciez en vérité la branche sur laquelle vous êtes assis. Car je ne doute pas que vous souhaitez de tout votre cœur une éducation égalitaire et de haut niveau pour tous.

Regardez sur youtube une conférence de deux heures d’un jeune mathématicien, Cédric Villani, né en 1973, qui a reçu la médaile Field, c’est-à-dire en vérité le prix Nobel de mathématique (qui n’existe pas pour cette discipline comme vous le savez sans doute). Or, que dit ce chercheur concernant l’enseignement des mathématiques à l’école ? Il dit dans sa conférence à une question à la fin de l’un des étudiants de HEC exactement ce que dit Finkielkraut en général sur l’école. Non seulement, explique-t-il, la France est au top niveau mondial pour la recherche en mathématiques, mais la recherche en didactique des mathématiques, c’est-à-dire dans les méthodes d’enseignement en mathématiques est la plus performante du monde. Alors pourquoi le recrutement des professeurs de mathématiques et le niveau de l’enseignement en mathématiques est si mauvais ? Eh bien, explique-t-il, c’est à cause d’un problème de structure, d’organisation de l’enseignement et de salaire aussi pour attirer les étudiants en mathématiques qui fuit l’enseignement tellement l’enseignement est devenu un chausse-trappe où il y a plus à perdre qu’à gagner et où les professeurs ne sont plus protégés de la violence sociale par leur hiérarchie et tout bonnement par le système.

Voilà le discours que tient ce grand chercheur en mathématiques, discours qui recoupe tout à fait le discours que tient Finkielkraut sur l’école, qui, lui, ne se limite pas aux mathématiques mais a, comme Richard Millet, une vision globale de la totale ruine qu’est devenue l’école de la République où il devient de plus en plus difficile d’exercer son métier dans le calme et la sérénité.

Au lieu de cogner sur Finkielkraut, vous devriez plutôt épouser et défendre ses idées parce qu’en vénrité il défend une vision démocratique de l’école. Et je ne doute pas que ce soit aussi votre idéal. Vous vous trompez tragiquement sur Finkielkraut, que vous prenez pour votre ennemi alors qu’il est un parmi d’autres à défendre les valeurs qui vous inspirent. C’est comme avec Aude Lancelin, en tapant sur elle, en vérité on se suicide.

Clopine, définitivement un cas à part... dit: à

Nicolas 17 h 28, n’est pas Houellebecq qui veut. Je veux dire que, déjà, Houellebecq c’est dur à supporter vu ce que ça trimballe, mais au moins c’est bien fait. Par contre, du sous-Houellebecq, ben ça fait que trimballer. Vous auriez dû prendre modèle sur tous ces américains (et ces français de 2017), et vous abstenir ! Soupir.

Wgg : Finkelkraut ne fait que rabâcher un diagnostic sur l’école fait par bien d’autres que lui, et il utilise ce discours en le biaisant, en plus, pour alimenter l’eau de son éternel moulin : la défense des élites. Or, ce n’est pas là le problème, nom de zeus. Mais attention ! Je n’ai aucune envie de vous entendre polémiquer là-dessus, alors ne tenez pas compte de ce post, nom de Jupiter aussi.

Soupir.

bérénice dit: à

Sergio, pour changer de l’impression et du traitement de la lumière par les impressionnistes, je suis allée écouter ces musiciens cet après midi ( rencontré des gens plaisants)

https://www.youtube.com/watch?v=CUe3sXOLKAs

Widergänger dit: à

Quand on vous lit, Clipine, on finit par se dire qu’avec un tel esprit aussi borné, avec un tel déni du réel, vous méritez bien d’être méprisée et écrasée par ce monde pourri qui ous méprise et les gens de votre condition.

Widergänger dit: à

Rectification des erreurs de frappe :
Quand on vous lit, Clopine, on finit par se dire qu’avec un tel esprit aussi borné, avec un tel déni du réel, vous méritez bien d’être méprisée et écrasée par ce monde pourri qui vous méprise et les gens de votre condition. Ce pays court au suicide.

gontrand dit: à

« pour alimenter l’eau de son éternel moulin : la défense des élites.  »

L’obstination dans l’erreur de Clopine a quelque chose d’effrayant! Cela doit faire 50000 fois qu’on lui explique que l’ambition de Finkielkraut est d’offrir le meilleur de l’enseignement à TOUS, elle continue de nous rabâcher contre toute évidence qu’il veut un enseignement élitiste…Désespérant…

Widergänger dit: à

Merci gontrand d’aller dans le même sens que moi à propos de Clopine. Mais c’est vrai qu’elle est totalement désespérante. On se dit qu’il est impossible de convaincre les gens qu’on voudrait justement défendre. Ils coupent eux-mêmes la branche où ils sont assis. La situation est tragique.

Chaloux dit: à

Oh oui, merci Gontrand… »Méprisée »… « Écrasée »… Quoi d’autre?

Nicolas dit: à

Vous plaisantez? Je suis le nègre de Velbeq.

Widergänger dit: à

Le processus de banalisation du mal qu’analyse Christophe Dejours dans le travail est un dispositif à trois étages qu’il décrit à peu près ainsi (comme une fusée à trois étages en somme) :

1°) Le premier étage est constitué par les leaders de la doctrine néolibérale et de l’organisation concrète du travail du mal sur le théâtre des opérations ; ici les dirigeants des système bancaires et de télécommunication. Le profil psychologique le plus typique de ce genre de dirigeant, explique-t-il, est une organisation de la personnalité de type pervers ou paranoïaque. Leur engagement n’est pas défensif, il est au contraire porté par une volonté qui se situe dans le prolongement direct de leurs motions inconscientes.

2°) Le deuxième étage est constitué par les collaborateurs directs, à proximité ou sur le terrain même des opérations, le représentant des banques dans le journal ou le magazine. Les structures mentales sont ici beaucoup plus diverses. Leur unification, leur coordination et leur participation active au mal sont obtenues par le truchement de stratégies collectives et d’idéologies de défense. C’est la défense qui est ici le ressort de l’engagement, et non plus le désir comme prolongement des motions inconscientes de l’individu. La défense repose sur la stratégie collective de défense du cynisme viril et de ses valeurs viriles.

3°) Enfin, le troisième étage de la fusée pour faire décoller l’entreprise, est constitué par la masse de ceux qui recourent à des stratégies de défense individuelles contre la peur (du licenciement). L’unification de ces stratégies, qui aboutit au consentement de masse à l’injustice, voire à la stigmatisation des victimes sacrifiées sur l’autel de la doxa comme ici contre Aude Lancelin, est assurée par l’utilisation commune de contenus stéréotypés de la rationalisation qui sont mis à leur disposition par la stratégie de la distorsion communicationnelle mise en évidence par le philosophe Habermas. On peut voir à l’œuvre tous ces stéréotypes dans l’article de Passou comme dans ceux de la presse (on qualifie ainsi très facilement Aude Lancelin, avant même toute analyse de contenu, d' »hystérique » (stéréotype séculaire contre les femmes), d’ingrate envers ses aînés qui l’ont portée sur les fonds baptismaux (stéréotype utilisé par Jean Daniel), d’extrémiste dangereuse pour la société et pour un journal qui se prétend de gauche qui a pourtant publié en son temps de vrais et authentiques extrémistes de gauche comme Michel Foucault, et autres stéréotypes chargés d’accabler Aude Lancelin qui décidément a un pouvoir démentiel pour perturber ainsi un système si bien huilé…

la vie dans les bois dit: à

Sergio dit: 13 novembre 2016 à 16 h 25 min

la vie dans les bois dit: 13 novembre 2016 à 16 h 05 min
L’ogre

Impressionnant…

Yess, assez impressionnante la charte de l’ogre.

____________________
On peut ne pas partager les opinions, ni n’être du même bord qu’Aude Lancelin, ni in fine être lecteur de l’Obsolète,

et trouver une grande richesse de réflexion dans cet exercice de lecture.

Qu’elle en soit très sincèrement remerciée.

Bonne soirée, je n’ai pas le dress code adéquat pour le billet suivant.

Widergänger dit: à

Ces conduites au travail ressortissent pour les étages deux et trois de ce que Christophe Dejours appelle d’un terme technique et clinique, la « normopathie en secteur », c’est-à-dire du désir de se fondre dans le paysage pour passer inaperçu le plus possible, normopathie, explique-t-il, qui n’est nullement de l’ignorance du mal mais un attangement avec le mensonge, où intervient si fréquemment la structure du mensonge par omission qui permet de dire sans dire, de se fondre dans la fameuse « zone grise » théorisé par Primo Levi à propos de la conduite dans les camps de la mort et dans les grandes entreprises.

Si l’utilisation de la terreur et de l’assassinat est évidemment ce qui distingue le totalitarisme du système néolibéral, dans ce dernier, néanmoins, toutes sortes de moyens d’intimidation sont utilisés pour obtenir la peur, mais pas par la violence contre les corps. Il semble que les opposants soient, dans le système néolibéral, essentiellement confrontés à l’inefficacité de leur protestation et de leur action. Non pas tant, ajoute Christophe Dejours, parce qu’ils sont minoritaires, mais en raison de la cohérence qui soude le reste de la population à la banalisation du mal. L’action directe de dénonciation du mal s’avère en fin de compte impuissante parce qu’elle se heurte à l’impossibilité de mobiliser la partied e la population qui adhère au système.

C’est exactement ce qu’on peut constater dans l’affaire du licenciement d’Aude Lancelin. Elle a beau avoir reçu le soutien d’une certaine frange de l’élite en question ici, son action et sa manifestation restent d’une faible portée tant qu’elle ne s’articule pas à un projet alternatif structuré et crédible.

Or, Aude Lancelin a précisément été lourdée par les banquiers parce qu’elle commençait à utiliser son journal comme un moyen d’articuler la dénonciation du processus de banalisation du mal à un projet politique alternatif, ou du moins cru par Aude Lancelin comme tel, le projet « Nuit debout », structuré ou ambitionnant de se structurer et crédible ou désireux de se rendre crédible à la masse. Mais on a pu constater que la moindre petite velléité en ce sens a immédiatement été sanctionnée par les banques et la trublionne éjectée avec la brutalité dont est capable le sytème et les pervers psychopathes qui le dirigent, d’autant plus arrogants qu’ils savent que la servitude volontaire règne en maîtresse absolue dans les meilleurs esprits.

Et voilà comment le bonheur des uns conduira au suicide de tous.

gontrand dit: à

« «la Seule Exactitude» est en réalité le recueil de deux années d’interventions d’Alain Finkielkraut sur RCJ, radio communautaire juive, elles-mêmes reprises sous forme de chroniques dans «Causeur», le mensuel d’Elisabeth Lévy, dont l’actionnaire majoritaire n’est autre que l’ex-patron de «Minute», ancien torchon de référence de l’extrême droite. »

Voilà à peu près le seul argument de Lancelin contre Finkielkraut…On a l’habitude: réduire l’adversaire à ses origines, à ses relations, ne jamais répondre sur le fond.

Widergänger dit: à

Tout à fait d’accord avec vous, gontrand, sur ce coup-là.

la vie dans les bois dit: à

Il semble qu’il y ait également une autre contre-vérité à corriger dans le billet.

En lisant dans le billet:
« Avec en plus, chez elle, une façon nauséabonde de ramener les gens à leur physique tel le chef de l’Etat évoqué comme « un nain de cour » « ,

et le comparant à la page 221 du livre d’Aude Lancelin :

le passage fait suite à une déclaration de l’ogre « dans un magazine pour trentenaires branchés:  » l’Etat n’a pas d’argent mais moi j’en ai » ». Lancelin indique qu’il a contribué à mettre en place dans la Halle Freyssinet à Paris, « le plus grand incubateur de start-up du monde ».

Le passage exact du livre est le suivant:

« Certains racontaient qu’il serait amusant, lors de l’inauguration en 2017, d’y observer l’ogre traînant après lui tel un nain de cour, le président de la République française, qui lui serait nécessairement fort redevable de l’organisation d’un si bel évènement.
C’était là tout ignorer des lois d’airain qui régissent les rapports entre la puissance publique et les opérateurs privés des télécommunications. Pour l’ogre qui œuvrait sur ce marché entièrement régulé par l’Etat, la qualité de ces rapports était primordiale ».
op. cit. p. 221

la vie dans les bois dit: à

Et puis at last but not least, pas une seule fois Lancelin utilise le mot « me.rde » dans son livre pour son métier, ses collègues, ses directeurs.

Mais on retrouve de la puanteur dans une citation de Finkie, qui devient très rapidement scato et sournois dans ses emportements, ainsi après l’interview d’E. Todd sur les manifestations du 11 janvier 2015 lorsqu’il se plaint à la direction :
 » Ce livre et cet interview ch.ient sur la tête des lecteurs de l’Obs, j’espère qu’ils sauront réagir et qu’ils protesteront »
op. cit. p. 174

Widergänger dit: à

« Certains racontaient qu’il serait amusant, lors de l’inauguration en 2017, d’y observer l’ogre traînant après lui tel un nain de cour, le président de la République française, qui lui serait nécessairement fort redevable de l’organisation d’un si bel évènement. »
_________
Si ce passage est l’exacte citation du livre, il me semble clair que Passou a commis un grave contre-sens. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce qu’ici Aude Lancelin ne fait que rapporter au style indirect ce que « certains » ont dit. « Certains », autrement dit ce n’est pas Aude Lancelin qui traite ainsi le président de la République, mais ces « certains » en question. « Certains racontaient que… » : c’est bien du style indirect. Autrement dit, Aude Lancelin ne prend pas du tout à son compte l’expression « tel un nain de cour » mais ne fait que le rapporter sur le mode indirect, donc avec une distance critique. Il y aurait donc bien un grave contre-sens de la part de Passou qui attribue à Aude Lancelin une injure au président de la République qu’elle ne fait que rapporter pour ironiser sur l’ogre et « certains » journalistes dont Aude Lancelin n’est pas justement.

J’aimerais bien que Passou nous donne quelque éclaicissement pour savoir ce qu’il en est exactement dans le texte en nous faisant comprendre ce que représente ce mot « certains » et dès lors le sens de cette phrase.

la vie dans les bois dit: à

« Si ce passage est l’exacte citation du livre »

je veux, mon n’veu.
Comme pour Tiercelin, même tarif.

Mais il serait trop trop long de dézinguer complètement cette chronique.

I’ve done the job.
Chacun en pensera ce qu’il veut.

Moi je trouve que l’écharpe, par les temps qui courent est un accessoire de mode bien utile.

Widergänger dit: à

LVDLB, vous qui avez le livre sous le nez, que représente le mot « certains » ? Des journalistes de l’Obs ? ou d’autres personnes ?

la vie dans les bois dit: à

… des journaleux.

la vie dans les bois dit: à

Une petite chose amusante, puisque cet essai fait beaucoup référence à des personnages de conte, comme l’ogre, j’ai appris que la petite fable de Daudet, la chèvre de M. Seguin était une manière d’illustrer le monde du journalisme. Dans un bon journal de paris.
Il suffisait de la lire en entier.

rose dit: à

Merci la vie dans les bois de cette lecture directe et Widerganger du décorticage que vous faites.
j’avais envie de lire ce livre je l’achèterai.

Ai stoppé mes interventions pck hier me suis levée d’un bond en criant presque France Télécom etc.
Et puis ai constaté que le terme martyre s’applique bien aux gens lourdés injustement ; même plus, tatoués d’un chiffre sur le bras, tant la.violence du procédé est énorme sournoise ou publique ; qu’enfin ayant cru avalé une pilule sans eau elle était amèrement coincée au travers du gosier.

Le soleil grimpe à toute allure : après avoir vu comment le Jourdain entre dans la mer de Galilée, je vais voir comment il en sort.

Merci à tous de vos contributions qui m’ont énormément apporté.
je vous embrasse, tiens. Une fois n’est pas coutume.
Ai bcp pensé à la position des autres nous étions sept à être virés : les autres ils se la bouclent. Soutenir les patrons ce n’est pas commun.

la vie dans les bois dit: à

Il y a un « décorticage » qui est tout à fait inexact par l’idéologie qu’il emprunte à des tartuffes et autres imposteurs de la new french philo de paris :
« Or, Aude Lancelin a précisément été lourdée par les banquiers parce qu’elle commençait à utiliser son journal comme un moyen d’articuler la dénonciation du processus de banalisation du mal à un projet politique alternatif, ou du moins cru par Aude Lancelin comme tel, le projet « Nuit debout » »

Mais il comporte à la fois tout- et ce petit rien- qui a permis de lourder sans ménagement, mais avec un art consommé du management façon  » young leader », une journaliste, directeur adjoint d’un journal sous influence.

la vie dans les bois dit: à

rose, si vous lisez ce livre, il sera également intéressant de démasquer « le factotum ».

Passou dit: à

rose de 6h17 :  » ….Et puis ai constaté que le terme martyre s’applique bien aux gens lourdés injustement ; même plus, tatoués d’un chiffre sur le bras, tant la.violence du procédé est énorme sournoise ou publique… »

Tatoués d’un chiffre sur le bras… Rose, est ce que vous pesez vraiment l’obscénité de l’analogie que vous proposez là ?

JC..... dit: à

Rose 6h17 : faut pas déc.onner !

Le tatouage chiffré sur le bras n’a rien à voir avec un employeur qui licencie un collaborateur pour de bonnes raisons … Divorce n’est pas crime !

Votre comparaison est déraisonnable et même pas drôle ce qui est pire. Qu’est ce qui vous a pris ?

Diogène dit: à

L’expression exacte est « espèce de martyre ». Une espèce de martyre pour une espèce d’écrivaine. Voilà qui donne la mesure de son espèce de style, dont la mesquinerie toute féminine m’insupportait déjà il y a dix ans.

JC..... dit: à

ATROCE !

« C’était une femme, maintenant ce n’est rien. Attachons un boulet à chacun de ses pieds, jetons-la dans la mer “, écrit Balzac à propos d’Aude Lancelin !

INCROYABLE !

la vie dans les bois dit: à

Vous connaissez  » le principe de Peter » ?
C’est hilarant.

DHH dit: à

@WGG
ci -dessous mes observations sur votre post du 11 novembre 21 h 52
J’ai côtoyé cet Eskinazi qui était en 1963 mon condisciple au collège Sevigne ou son profil de monument stérile d’érudition philologique suscitait une certaine dérision. Je pense qu’il a dû reussir cette année là l’agregation masculine de grammaire, qu’il a donc passée normalement à Paris et apres l’independance de l’Algérie, contrairement a ce que vous notez
D’ailleurs ,même du temps de l’Algerie française il n’y a jamais eu qu’un concours d’agrégation pour toute la France et l’outremer .Je sais seulement que, jusqu’en en 1962 et pendant les quelques années de la guerre d’indépendance, les premiers collés à l’oral du concours pouvaient neanmoins être nommés agrégés s’ils acceptaient de servir quelques années en Algerie J’ai eu ,eleve de terminale ; une prof d’histoire qui relevait de ce régime .
En ce qui concerne Askinazi , il ignorait probablement et l’administration comme lui, qu’au moment où il s’est présenté à l’agrégation il n’était pas de nationalité française ; et effectivement lorsque cela est apparu il ne pouvait plus occuper un poste dans la fonction publique donc se prévaloir d’un succès à un concours qui ne correspond pas à un diplôme mais qui a pour objet le recrutement de fonctionnaires .
Comment une telle situation est –elle possible et comment tant lui que l’administration pouvaient-ils ignore ce qu’il en était lorsqu’il s’est incrit comme candidat au concours ?
En fait cela s’explique pour les raisons suivantes :
En principe tous les juifs indigenes qui vivaient en Algerie en 1870 sont devenus français par l’effet du decret Cremieux qui à cette date les a collectivement naturalisés.
De sorte que pour les générations suivantes de juifs d’algerie la qualité de français allait de soi, et il ne serait venu a l’idée de personne ,encore moins de l’administration ;de la remettre en question concernant tel ou tel .
Néanmoins en toute rigueur administrative ne pouvaient se prévaloir de ce décret que ceux dont les ascendants étaient présents sur le sol algerien au moment de la promulgation de ce texte . Ce qui n’était pas le cas pour la minorité de juifs originaires du Maroc qui ont emigré en Algerie à la fin du 19 eme siecle et au debut du XXeme siecle. et qui se sont fondus dans la population juive française d’alors
.C’est probablement le cas des grands parents d’ Eskenazi et le problème que cela pouvait poser est passé inaperçu des générations suivantes jusqu’au moment sans doute où des exigences administratives nouvelles en matiere de détails dans les documents d’etat civil ont mis en évidence la situation .
Je connais une famille dans le même cas ,d(‘origine marocaine , installée au debut du siècle à Beni-ou nif un village du sud algérien dont le chef a eté attentif au probleme et s’est empressé de solliciter dans les années 20 pour lui et sa nombreuse fratrie une décision de naturalisation, d’ailleurs obtenue sans difficulté comme un pur acte de régularisation ,ce que n’ont pas fait sans doute les parents de votre prof .

rose dit: à

>Pierre Assouline
ai lu votre remarque ce matin vers 10h & y ai bcp réfléchi.
Ne veux pas me retrancher derrière la stylistique, qui serait dès lors un argument spécieux.
Pourtant, pour moi, c’est une allégorie : en effet, il n’y a pas pire que d’être tatoué sur le bras et traitė comme des bestiaux.
J’aurais du écrire être marqué au fer rouge.

Ce qui m’a pris, JC, c’est que je pensais aux autres, et là, l’image qui s’impose à mes yeux est celle des polonais, qui binent leurs raves et leurs topinambours, regardent passer les trains. Ne disent rien. Ne font rien. Ne voulant pas taper sur les autres qui ne sont que victimes potentielles, j’ai employé l’allégorie la plus forte à mes yeux, celle de gens que l’on a traité comme des troupeaux, dans la plus grande indifférence générale et/ou complicité.

Je n’ai pas voulu être irrespectueuse. Si quiconque s’est senti agressé, je lui présente mes excuses sincères.

la vie dans les bois dit: à

rose n’a pas pesé l’obscénité de l’analogie à laquelle il fallait immédiatement penser, avant de poster.

Bien sûr que non, Lancelin n’a ni fait l’analogie avec des travailleurs arbeit mei frei des lägers, ni avec le tatouage d’esclaves, ni comparé le statut des « licenciés » du petit monde journalistique parisien, de gauche, qu’elle cite – nombreux !- à du bétail.

L’erreur vient encore une fois de ce qui est indiqué dans le billet, qui donne « le ton », en citant le début du prologue, et gare si vous ne suivez pas la partition, car immédiatement le ton monte, comme une l’obscénité, dans les aigus: « comme si c’était un viol ».

Mais pas du tout, il s’agit d’une allégorie biblique, le jour du jugement dernier, pour une faute incomprise.

Encore heureux que vous n’ayez pas cité Kafka !

la vie dans les bois dit: à

« une OBScénité à ronger », je trouve pas mal comme sous-titre pour les mal-comprenants.

rose dit: à

>lvdlb
Je n’ai rien compris à ce que vous venez d’écrire. J’appartiens donc aux mal comprenants.
Pourtant, si une notion est fort éloignée de mon univers, c’est bien l’obscénité.

Néanmoins comme je considère que chacun a le droit d’exprimer son point de vue, je vous laisse écrire.

la vie dans les bois dit: à

C’est sous une forme très pudique, que Lancelin parle d’elle-même, en à peine quelques lignes, de sa vie de femme, lorsqu’elle évoque la brutalité inouïe de son éviction.
A ce niveau de responsabilité on dit: éviction, il me semble.

Après qu’une journaliste d’investigation lui ait rapporté une petite blague du président qui parlait à tort et travers, elle livre ceci:
 » Jamais par exemple, je ne m’étais imaginé qu’un président de la république puisse commenter ma vie privée dans le secret d’un salon de l’Elysée.
« Ah, vous ne saviez pas cela ? Ce sont des choses importantes à savoir pourtant croyez-moi » Lorsque j’ai appris ce détail, je me suis sentie physiquement meurtrie »

Elle explique que ces rendez-vous entre le président et « la presse » avait eu lieu après janvier 2015, où il s’était plaint explicitement du traitement que lui réservait la presse de gauche.

la vie dans les bois dit: à

pas grave rose, je n’écris pas pour le lectorat de l’OBS et apparentés rouge écarlate.

la vie dans les bois dit: à

J’écris pour ceux qui ont lu le livre de Lancelin, ou qui ne feront pas mine pas mine de .
Allégorie de l’enfant prodigue…

JC..... dit: à

Reconnaissez avec moi que toute cette gesticulation d’Aude Lancelin, et des voyeurs qui tournent autour de la charogne dépecée qui geint la perte de sa part de caviar/ champagne/pouvoir, toute cette agitation vaine est tragiquement infantile ! … A mourir de rire.

la vie dans les bois dit: à

Encore envie de rire ?

En réponse à cette phrase du billet:

« Probablement l’empreinte sur son inconscient de ses lectures de jeunesse puisqu’elle a grandi dans une famille nationaliste décrite comme catholique, vendéenne et contre-révolutionnaire. »
phrase qui arrive en conclusion d’une étonnante synthèse, qui ferait le bonheur d’un stagiaire en psychanalyse à paris VIII.

il faut se reporter au chapitre  » Dieu vomit les tièdes ». Op. cit. P. 59 à 65. pour ne pas trouver géniale cette hypothèse: « probablement ».

Peu aguerrie à la pensée politique dans sa prime enfance, de par sa famille, – son père, puisque c’est le seul membre de sa famille qu’elle évoque- de ses lectures d’étudiante, on retiendra simplement qu’elle a lu énormément.
Ceux qu’elle cite en premier sont, comment dire ? un petit bonheur à titre personnel: Nietzsche, Rousseau.

De son enfance catholique, elle écrit avoir conservé un sens sensible de la justice, et prise des chrétiens rouge ou anticonformistes comme Pasolini et Chesterton, trouvant par ailleurs dans les Évangiles une réponse aux conventions de la tiédeur…
Mais , et vous aller adorer, elle poursuit, page 61:

« il était si évident que sur l’essentiel rien n’avait irréversiblement avancé vers le mieux depuis l’origine, et que la liberté de notre temps se vantait inlassablement n’était qu’un nouveau noeud dans la fouet du maître, désespérante formule de Kafka, que j’aimais par-dessus tout ».

Ce sens de la justice est largement partagé, par d’autres honnis de l’Obsolète, tellement nombreux.
Au hasard ?
Eh bien le patron du FMI

«  »If you think that you’re going to feel miserable in any particular environment, don’t put up with it—just run. They don’t deserve you. And that’s exactly what I did, » she said to applause. »

http://www.glamour.com/story/christine-lagarde-woty-keynote-luncheon

JC..... dit: à

Rions …..!

la vie dans les bois dit: à

un dernier pour la route, du fameux « principe de Peter ».

Quelques mots sur l’ambition :
Ne restez jamais debout quand vous pouvez être assis ; n’allez jamais à pied quand vous pouvez
prendre une voiture ; ne manifestez jamais d’ambition quand vous pouvez être pistonné.

JC..... dit: à

Bon sang : j’ai toute ma vie fait exactement le contraire…. Damned !

Bouq dit: à

En même temps, attendre davantage d’esprit critique d’un habitué du siècle… n’est-ce pas M. Assouline…

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