de Pierre Assouline

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La République des livres
Buster Keaton entravait que dalle à Samuel Beckett

Buster Keaton entravait que dalle à Samuel Beckett

« Dehors, Dedans, Entre ». Bigre ! Voilà bien un thème d’exposition. En le découvrant, on se demande ce que cela ne concerne pas plutôt que ce que cela concerne. Le psychanalyste Gérard Wajcman, également écrivain et directeur du Centre d’histoire et de théorie du regard, l’a pourtant choisi pour répondre à l’offre de carte blanche de l’Imec, (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) à l’abbaye d’Ardenne, près de Caen, où sont conservés et communiqués aux chercheurs une grande partie des archives des éditeurs, des écrivains, des dramaturges, des metteurs en scène. Un lieu « m&m » comme l’a baptisé l’invité, autrement dit : méditation & mémoire. Un lieu qui, depuis le 25 juin et jusqu’au 22 octobre, accorde l’asile poétique au Centre Pompidou désireux d’aller se faire voir ailleurs à l’occasion de ses 40 ans.231_Soupault

On ne sera donc pas étonné de découvrir un grand nombre de films puisés dans ses fonds, aux côtés de documents et d’objets trouvés dans les riches réserves de l’Imec. Pour ce qui est des films assez brefs projetés en continu, outre les 16mm, super 8, vidéos numérisés d’artistes tels que Bill Viola, Gordon Matta-Clark, Bruce Nauman, , Paul McCarthy, Valérie Mrjen, Chantal Akerman notamment, L’Appartement de la rue Vaugirard dans lequel Christian Boltanski avait filmé en 1973 la vie disparue demeure un étrange objet qui n’a rien perdu de capacité à étonner ; de même la Tentative de dressage d’une caméra où Jacques Lizène tentait, avec un humour que l’on dirait typique des années 70, de tenir tête à l’effronterie faite filmeuse en lui faisant face sans jamais baisser les yeux et en l’entrainant à suivre sa main dresseuse comme si elle était une chienne. Enfin, tout cela entre mal dans la réduction descriptive. Disons qu’il faut voir.

Ce qui n’est pas le cas, plus classique, de ce qu’il faut lire, des papiers et objets sous vitrine, les textes originaux surtout tant les graphies d’écrivains sont émouvantes surtout pour qui ne les a connues que typographiées et imprimées. Outre des notes de Jean Paulhan, Serge Doubrovsky, de Robbe-Grillet, Maurice Blanchot (« … pendant le sommeil, je sais très bien le grec… ») ou de Louis Althusser sur ses rapports avec sa femme (« en réalité, je suis un garçon impossible »), beaucoup aimé une chemine cartonnée brune contenant le scénario et les dialogues de Nathalie Granger sur laquelle la Marguerite avait écrit au gros crayon rouge : « Duras ! Ne pas prendre ou je tue !! » ; une lettre de 1920 de Cocteau à « mon cher bébé » Radiguet ; les brouillons insensés d’Arthur Adamov ; les carnets à spirale de Roland Dubillard ; une liasse de lettres de prison encore enveloppées de Lucien Rebatet tandis qu’il achevait l’écriture de son roman Les Deux étendards ; d’autres lettres, bouleversantes (« … Or voilà que l’infini ne donne aucun vertige, je le sens en moi… ») de l’écrivain marocain Abdellatif Laabi à sa femme depuis sa prison de Kénitra où Hassan II l’avait envoyé pourrir pendant plusieurs années.

Interieur_6778_2Cela dit, si je n’avais du ne repartir de cette étonnante exposition qu’avec une révélation, une seule, ce serait sans aucun doute Film de Samuel Beckett, une étrangeté dont j’ai souvent entendu parler mais que je n’avais jamais vue intégralement (ici un extrait), de mes yeux vue exclusivement puisqu’elle est muette. La projection se déroule en continu non dans les grandes salles d’exposition de l’abbaye d’Ardenne mais à la porterie du monastère, dans une aile qui fut jadis l’écurie. Il n’y a rien d’autre à y voir que Film, un film 35 mm datant de 1964 numérisé noir et blanc d’une durée de vingt minutes, que Gérard Wacjman résume admirablement ainsi dans le catalogue Intérieur (128 pages, 20 euros, Imec) :

« Un vivant s’emploie à déshabiter tout, la ville, la société, le langage, sa maison, jusqu’à son propre corps. Comment soustraire sa présence ? Tout l’effort porte à séparer son corps de son image, à arracher son visage, à déposer son enveloppe visible. Se défaire de soi-même, mais sans se tuer ; s’extraire de la vie des voyants, mais sans se crever les yeux. »

Le vivant en question, principal acteur de Film qui compte également deux personnages secondaires, n’est autre que l’inégalé Buster Keaton. La Correspondance (Gallimard) de l’écrivain pour les années 60 nous renseigne bien sur la genèse de son projet, notamment ses échanges avec Alan Schneider, son réalisateur. Beckett, qui eut un certain mal à résoudre le problème du double point de vue qui devait dominer son projet, voulait y pousser à son acmé la capacité de l’individu à se rendre imperceptible. Un œil filmé en très gros plan, quasiment à vif, ouvre le film. Boris Kaufman, qui fut le chef opérateur de Jean Vigo pour Zéro de conduite et L’Atalante, a parfaitement appliqué les demandes très directives de l’auteur. Tout le reste exprime le désir de ne pas être vu, d’échapper au regard, ce qui prend une nouvelle dimension un demi-siècle après dans un monde où rien n’échappe plus au regard et à « l’Empire de l’œil absolu » comme dit Wacjman.IMG_8881

Assistant au tournage à Manhattan de son seul film, Beckett n’avait donné qu’une consigne à son acteur, et lorsqu’on sait la rigidité de ses didascalies pour ses pièces, on imagine qu’elle valut injonction :

« Chercher à ne pas être. Par tous les moyens »

D’après Gérard Wacjman, mais je me demande bien quelle est sa source, l’acteur aurait commenté :

« J’y entrave que dalle »

Quand on y pense, la rencontre Beckett/Keaton, ça a du être quelque chose. Ou rien, comme souvent lorsqu’on attend trop de la rencontre au sommet entre grands deux créateurs admirés. Le réalisateur l’a racontée : lui et Beckett avaient rendez-vous chez l’acteur. Lorsqu’ils sont arrivés, celui-ci vidait une bouteille de bière tout en regardant un match de base-ball à la télé. Les deux hommes ont échangé quelques banalités, Beckett se forçant à parler pour meubler le silence. Puis Keaton est retourné à son match, ne pensant même pas à leur offrir une bière. Commentaire du go-between qui désespéra de les rapprocher :

« Ils n’avaient tout simplement rien à se dire, aucun monde d’aucune sorte à partager (…). Ce fut un désastre »

Mais quel film ! et quelle inquiétante étrangeté s’en dégage, surtout quand on le voit dans l’écrin de la porterie du monastère, sous ses voûtes, en plein champs… Plus qu’une curiosité historique. Pas de musique, pas de parole. On entend bien un mot, un seul : « Shush » autrement dit : « Chut », qu’il voulut aussi bref et aussi peu appuyé que possible, lorsque l’homme et la femme se regardent, qu’il veut rouspéter et qu’elle l’en empêche en posant son doigt sur sa bouche . Ca veut tout dire. A la toute fin, le personnage interprété par Buster Keaton a une expression d’épouvante lorsqu’il se rend compte que la caméra le perçoit entièrement.

La prochaine fois que vous direz à quelqu’un : « Va voir ailleurs si j’y suis ! », c’est dans les salles de cette exposition à l’abbaye d’Ardenne qu’il se rendra certainement. Car c’est là qu’il aura de fortes chances de vous trouver absent, enfoui sous une lettre ou dans une image.

(« Abbaye d’Ardenne » photos Passou ; « Philippe Soupault. Manuscrit du Journal d’un fantôme, 1946. Fonds Philippe Soupault/IMEC, Photo M. Quemener)

Cette entrée a été publiée dans cinéma.

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commentaires

970 Réponses pour Buster Keaton entravait que dalle à Samuel Beckett

Delaporte dit: à

« Delaporte, je ne vous savais pas abonné à Gala . »

L’affaire Polanski est suivie par toutes sortes de torchons, pas seulement Gala. Je crois que j’ai vu cela sur le site du Parisien. Mais évidemment l’impact de la nouvelle est énorme par rapport à la cavale polanskienne et repris partout…

Delaporte dit: à

Le Figaro lui-même y va de sa littérature décrépite et faisandée :

« La nouvelle accusatrice du metteur en scène de « Rosemary’s baby », « Chinatown » et « Le pianiste » a souligné qu’elle avait décidé de sortir de son silence après que Samantha Geimer, la victime au centre de l’affaire de viol sur mineur qui hante Polanski depuis quatre décennies, eut enjoint les autorités de clore le dossier. »

Delaporte dit: à

Polanski s’enrhume, et toutes les rédactions éternuent…

Pat V dit: à

DHH dit: 16 août 2017 à 16 h 21 min

Et vous qu’ en pensez-vous?

closer dit: à

DHH, j’ai assisté à une conférence très intéressante de Nathalie Heinnich l’an dernier, où elle expliquait factuellement et sans prendre partie, qu’une oeuvre d’art contemporain était ce qu’un artiste reconnu comme tel par la communauté des critiques et des amateurs décidait être une « oeuvre d’art »…

Je lui ai alors demandé si la conférence qu’elle donnait au moment même, avec tous ses participants pouvait être décrétées « oeuvre d’art ». Oui, répondit-elle, si vous trouvez un artiste reconnu comme tel par ses pairs et les critiques, pour le décider, faire une video, pondre un commentaire ésotérique, et vendre le tout sur le « marché de l’art »…

closer dit: à

Je lui ai également demandé si la rupture totale entre l’oeuvre d’art traditionnelle, sortie de la main de l’artiste et révélatrice au minimum d’un savoir faire appris, et l’oeuvre d’art au sens contemporain, simplement définie comme telle par une décision arbitraire d’un « artiste », qui lui même est reconnu « artiste » par une communauté auto-proclamée de critiques et d’investisseurs, sans qu’il ait à justifier d’aucune maîtrise dans un domaine quelconque (sculpture, peinture, etc), ne justifierait pas un changement de vocabulaire et la création d’un nouveau champs d’activité intellectuelle…

Pas de réponse claire…pourquoi pas? en gros.

bérénice dit: à

18h56 je n’ai pas besoin d’un mentor, occupez vous de vos affaires et cessez de me coller aux basques. Marié, des enfants, voyez ce que vous réussissez à leur transmettre, je me passe de vos services et n’ai que faire de votre opinion, je vous ai vu à l’oeuvre et cela ne me laisse qu’un souvenir de votre prétention à paraître ou apparaître ce que ma sensibilité de vous concède pas, pour moi vous êtes à ranger parmi les beaufs qui s’ignorent ou revendique un statut auquel la fonction n’ouvre aucun droit et encore faut-il vous connaître dans l’exercice de ces dernières. Petit tyran obsessionnel .

bérénice dit: à

revendiquent. Débattez de ce sujet à l’occasion avec les francs-maçons qui vous accueillent, cette confrérie accepte vraiment n’importe qui.

bérénice dit: à

cavale polanskienne et repris partout

Après l’affaire Gregory, l’appareil,médiatique ne sait décidément pas quoi ressortir pour faire diversion des choses importantes qui ont un impact autrement important sur la vie des gens dans ce pays. C’est à se demander si tout ceci n’est pas commandé pour faire écran. Potins, cold case, c’est tout ce qu’ils trouvent et c’est tout ce qui vous importe, Delaporte?

bérénice dit: à

Notre président est justement allé passé quelques jours de vacances dans un des centres d’escroquerie à la TVA sur la taxe carbone . Sûrement pour mener l’enquête.

bérénice dit: à

1,6 milliard de perte pour l’état français qui je crois décroche le pompon sur ce dossier européen.

bob dit: à

à 19 h 26 min
désolé, je m’adressais à Delaporte , pas à vous malgré votre humour légendaire (que de cas ici !)

bérénice dit: 16 août 2017 à 19 h 28 min
 » Débattez de ce sujet à l’occasion avec les francs-maçons qui vous accueillent, cette confrérie accepte vraiment n’importe qui. »

les francs maçons maintenant!! Vous délirez, pauvre fille

bob dit: à

berenice « Petit tyran obsessionnel . »

mais vous êtes folle à lier pauvre bérénice

bérénice dit: à

soit on m’aura mal renseignée, j’en suis confuse néanmoins cela ne retire aucun des termes de l’opinion que j’ai pu me faire de vous. Alors vos bérénice récurrents m’emm..dent , je n’apprécie pas votre assiduité à m’en poursuivre, relisez vous mon bon.

bérénice dit: à

Bob , si vous voulez, voyez je ne suis pas contrariante cependant vous ne devriez pas oublier vos casseroles, relisez les, mon brave.

bérénice dit: à

bérénice plane …, Delaporte ? vous avez bu ou vous perdez la tête . Delaporte ne porte pas tout à fait le même maillot de bain que moi, n’est-ce pas Delaporte?

bob dit: à

« pour moi vous êtes à ranger parmi les beaufs qui s’ignorent »
mais je n’ai rien à faire de vos états d’âme pauvre bérénice – je ne lis que très rarement, et jamais en entier, vos délires tarabiscotés qui s’y croient

Delaporte dit: à

« c’est tout ce qui vous importe, Delaporte? »

La Justice est évidemment un sujet moral essentiel dans une société. Ne pas le voir est un désastre permanent.

bob dit: à

berenice un dernier mot je m’adressais à delaporte en disant que vous planez. Quant à la poissarde tarée …

bérénice dit: à

19h59 sûrement pour cette raison que vous ne cessez de m’interpeller ou de citer mon pseudo, soyez cohérent, relisez vos posts, vous êtes collant , lâchez moi ou tentez de lier avec un ou une autre, me concernant c’est cuit. Il vous reste tous les autres à lire et découvrir qui réussiront , je le pense, à vous captiver. Je vous laisse à leurs interventions avec lesquelles je ne manifeste aucune velléité de rivalité sur l’échelle des valeurs, je ne dispose pas de leurs richesses mais il ne me viendrait pas à l’idée de  » harceler » l’un ou l’autre. Vous m’insupportez et je vous prie poliment de me laisser tout à fait à l’insignifiance délirante que vous soulignez. Merci.

bérénice dit: à

Delaporte, la justice : est-ce que le CSG pour les retraités à 1200 euros est juste alors que nos députés s’en exonèrent?

Delaporte dit: à

Il y a plein d’injustices dans cette société, et le nouveau gouvernement de Macron est en train d’exagérer à mort ce processus. Voilà pourquoi il échouera. Quant à Polanski, son cas est emblématique du monde dans lequel on vit, comme l’a rappelé la femme qui vient de témoigner contre lui. Cela est résumé par La Fontaine : selon que vous serez riche ou misérable, les jugements de cours seront blancs ou noirs.

bob dit: à

delaporte
contrairement à ce qu’une folle prétend du haut de son piédestal et qui a besoin de lunettes entre autres, mon commentaire de 18 h 56 min s’adressait à vous à votre commentaire de 18 h 19 min – de plus, « planer » n’est pas une insulte

bob dit: à

bérénice dit: 16 août 2017 à 20 h 08 min
pauvre fille je ne fais que répondre à vos invectives grotesques , vous avez encore bu, je ne m’adresse jamais à vous ou très rarement et pas depuis longtemps je vous lis rarement, jamais pour ainsi dire -trouvez vous d’autres occupations que ces mascarades! je n’ai même pas lu votre commentaire en entier: quelques mots suffisent pour donner une idée de votre état et vous voyez je reste poli

Jean Langoncet dit: à

Delaporte dit: 16 août 2017 à 20 h 16 min

Avec Love Me Two Times l’évangéliste et La Fontaine le témoin du grand siècle qui résume notre actualité, un salut aux visionnaires

https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Matthieu

bérénice dit: à

alors cessez de vous servir de mon pseudo, vous n’en avez pas besoin, votre insistance corrobore mon « diagnostic ». Soignez vous et lâchez moi. Bordel!

bérénice dit: à

quelques mots suffisent pour donner une idée de votre état et vous voyez je reste poli

pauvre type.

bérénice dit: à

-trouvez vous d’autres occupations que ces mascarades!

pour qui quoi se prend il? occupez vous de votre bite.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…on n’est pas sortis de l’abbaye,…

…à la ruche d’enfoirés,…a qui, le tour,!…

…passez aux actes,toute une académie, pour déboutonné, les oisives pensionnaires,…

…les cycles en couchent à pédales,!…têtes bêches,!…etc,…
…la mariée est trop belle, pourvu, qu’un, pôle en ski, nous sauve, à son ingratitude,…
…des baskets, à la poubelles,!…
…mousser le mousseux,…Ah,!Ah,!…
…etc,…suivants,!…

et alii dit: à

De Kooning painting stolen from Arizona museum was hanging in New Mexico couple’s bedroom

bob dit: à

pitoyable psychodrame de la pauvre béré, beaucoup trop atteinte pour ‘faire’ comédienne

bérénice dit: à

Super glue 3 .

bob dit: à

« pour qui quoi se prend il? »

ça c’est la meilleure!
pauvre béré trop nombriliste !

bérénice dit: à

oui, si vous en disiez plus sur vos talents je ne me poserai pas cette question, en l’absence de documentation j’ai tout de même ma petite idée qui vaut ce qu’elle vaut et que vous concourrez à démontrer bien que cela ne relève pas du théorème car les math ne s »appliquent pas à la bêtise; en témoignant de plus d’une bonne volonté inattendue, c’est super concluant.

bérénice dit: à

poserais,

Paul Edel dit: à

les romans de Beckett trop pelote de ficelles de mots pour moi.une grandeur queje ne peux atteindre.

closer dit: à

Extrait de:
« Nathalie Heinich, Le paradigme de l’art contemporain. Structures d’une révolution artistique »
Olivier Gras

« Dématérialisation, conceptualisation, hybridation, éphémérisation, documentation » (p. 104) forment le paradigme de l’art contemporain. Il faut insister sur ce point essentiel, celui de la documentation qui accompagne les œuvres. Ce sont en effet les discours autour des œuvres qui déterminent leur mode d’emploi et la voie de leur intelligibilité. Mieux, les discours, la documentation, ou même les traces (photos, vidéos, etc.) font partie intégrante de l’œuvre. Sans eux, elles peuvent en effet rester obscures. L’auteur pointe le fait que « l’art contemporain est devenu, essentiellement, un art du faire-raconter : un art du récit, voire de la légende, un art du commentaire et de l’interprétation »

et alii dit: à

duchamp
with hidden noise, 1916 – marcel duchamp (ball of twine between two brass plate

Widergänger dit: à

Je n’en crois rien, Paul ! Avec quelques bonnes explications bien senties, la poésie de Beckett vous est tout à fait accessible. Car il s’agit bien de poésie. Rien de ce qui est poétique ne vous est étranger.

Mais cela rejoint les discussions que nous avions eu sur les deux penchants de la sensibilité : celle du côté du père, celle du côté de la mère.

Vous êtes assurément du côté de la mère, tandis que Kafka, Pascal, Hölderlin, Flaubert, Beckett sont du côté du père. Mais de même que vous m’avez donné au monde sensible de la mère, je ne désespère pas de vous donner accès un jour au monde sensible du père.

Déjà ce que vous dites du monde de Beckett comme une pelote de fils est un excellent début à mon avis. Il suffit d’apprendre à démêler les fils qui est aussi le fils. Et c’est là où on se rend compte que Beckett est vraiment un grand poète. Mais c’est difficile, aride, minimaliste.

Évidemment la langue de Claude Simon est beaucoup plus sensuelle. Mais ce ne sont pas des mondes intérieurs si éloignés l’un de l’autre au fond qu’on pourrait le croire. Beaucoup les rapproche, même si au bout du compte le résultat, les apparences les différencie beaucoup. La raison profonde de l’absence de nomination en particulier repose sur les mêmes problèmes du père. Et les procédés très analogues pour reconstruire du Temps à partir de l’espace qui l’a écrasé aussi. La dénomination Nouveau Roman n’était pas qu’une affaire publicitaire.

et alii dit: à

le fil d’occam sur fred sandback

. Par l’extrême réduction des moyens qu’elle met en jeu, par l’intransigeance de son principe, son œuvre s’affirme comme une ultime réitération de l’idée de sculpture, poussée à la limite de sa disparition. Se renouvelant sans cesse dans les contraintes sévères de son protocole, l’art de Fred Sandback est envisagé comme le terme évanescent d’une tradition de la sculpture moderne.

Widergänger dit: à

L’œuvre de Duchamp fait de l’art avec les questions sur Qu’est-ce que l’art ?

C’est assez général. C’est pareil en poésie, qui depuis Du Bellay et la Renaissance, mais plus encore avec Mallarmé et le XXè siècle, est la poésie de la poésie, la poésie qui s’interroge sur Qu’est-ce que la poésie ? De même le roman.

Cela choque des gens comme Pablo75 parce qu’ils vivent dans leurs certitudes acquises dans le système scolaire confortées par leur monde mental petit bourgeois que vise à faire exploser justement l’art moderne dans son ensemble.

Son interprétation (qui est typique de l’univers mental et des valeurs sociales et quasi métaphysiques de la petite bourgeoisie), c’est de croire que si on adhère à telle ou telle, c’est moins pour des raisons de goûts personnels que pour le prestige du qu’en-dira-t-on, l’adhésion à la masse, qui est l’obsession de l’univers mental de la petite bourgeoisie.

On n’est pas forcé d’admirer le bidet de Duchamp mais on peut comprendre la raison profonde pour laquelle il expose un bidet et y trouver de l’intérêt. Ce n’est pas si éloigné qu’on pourrait le croire des interrogations de Mallarmé sur le langage et la distinction qu’il opère entre « l’éternel reportage » et la poésie qui doit être « l’explication orphique de la terre », le monde devant aboutir à un beau Livre. C’est ce genre de distinguo qu’interroge Duchamp. Il nous force à nous demander : Mais à quoi cela correspond-il ? Quel est le sens de tout ça ? C’est un art qui est en partie conceptuel.

Mais il y a l’opposé dans l’art moderne, par exemple la peinture de Bram van Velde, qui est lyrique, sensuelle, emportée, le contraire même d’une peinture conceptuelle, même s’il a eu lui aussi une tendance de ce genre au sortir de la guerre. Mais plus il s’est acheminé vers son grand âge, plus sa peinture est devenue sensualité pure de la couleur et des formes.

Mais le monde mental de la petite bourgeoisie ne supporte pas ça. Elle veut des preuves qu’on peut admirer ce genre de peinture alors qu’il suffit de faire confiance à sa sensibilité, de se laisser emporter, de se laisser pénétrer jusque dans son inconscient. Mais la petite bourgeoisie, là, est très réticente, on le sent bien avec des gens comme Pablo75, à pénétrer son inconscient. Il regimbe des quatre fers, parce que le monde mental de la petite bourgeoisie est proprement l’incarnation de l’aliénation sociale, de la névrose sociale. Ces gens-là préféreront toujours leur névrose à l’art. L’art, c’est ce qui les angoisse, les remet en question, les déstabilise le plus au fond. D’où cette incroyable violence contre l’art moderne qu’on peut lire chez des gens comme Pablo75 qui me semble très représentatif de l’univers mental de la petite bourgeoise décadente contemporaine, autoritaire, fascistoïde, névrosée, et complètement réactionnaire dans ses goûts esthétiques.

rose dit: à

Widergänger dit: 16 août 2017 à 22 h 37 min
L’œuvre de Duchamp fait de l’art avec les questions sur Qu’est-ce que l’art ?
(…)
On n’est pas forcé d’admirer le bidet de Duchamp mais on peut comprendre la raison profonde pour laquelle il expose un bidet et y trouver de l’intérêt.

Non : on peut ne pas le comprendre.
Et on a le droit.

Paul Edel dit: à

bien d accord Wgg que le Nouveau Roman à été une avancée fabuleuse de Butor à Robbe Grillet et Pinget et Simon.parfois actuellement on recule dans l edition française de Laurent Gaude a Nothomb c est la collection Signe de Piste enfin pas tous ☺ un Houellebecq est passionnant!

Paul Edel dit: à

WGG pour moi le choix de l
la sensualité en littérature c est Stendhal Claude Simon ou le tas de cendres de mes amis morts parmi le Nouveau Roman je mettrai Lucain

Widergänger dit: à

Mais c’est bien clair qu’on recule, Paul ! On se trouve dans une épouvantable époque néoclassique réactionnaire qui est une négation de la littérature, de l’esprit même qui pousse quelqu’un à écrire, à inventer un monde imaginaire, qui doit être toujours être un besoin vital, comme ce fut à l’évidence le cas pour Robbe-Grillet, Beckett, Claude Simon et les autres. La littérature les a sauvés de la mort !

Aujourd’hui, il n’y a plus que des Pablo75, des petits bourgeois à l’esprit étriqué et mortifère, il n’y a plus de place que pour la haine de la littérature. Et pour le cinéma, c’est pareil, à quelques rares exceptions près.

On est dans une atroce époque positiviste de merde !

Widergänger dit: à

Oui, je comprends très bien votre choix, et je suis capable de le partager avec vous maintenant.

Mais j’aimerais un jour vous faire sentir aussi Beckett, Kafka, etc. Ce n’est pas vraiment de la sensualité, c’est autre chose, une autre forme de senualité peut-être. Mais Beckett, c’est de la poésie pure.

Widergänger dit: à

Non : on peut ne pas le comprendre.
Et on a le droit. (rose)
___________
En effet, vous avez parfaitement le droit d’être con ! Vous affirmez que vous êtes con et que c’est une valeur aussi puissante que les interrogations de l’art. C’est précisément ça le monde mental de la petite bourgeoisie, cette affirmation de sa propre sottise, de sa propre abomination.

Dans une telle affirmation de soi, il y a toute la violence du monde.

Chaloux dit: à

Widergänger dit: 16 août 2017 à 22 h 37 min
Widergänger dit: 16 août 2017 à 22 h 50 min

Il n’y a rien à répondre à tant de bêtise accumulée.

rose dit: à

Widergänger dit: 16 août 2017 à 22 h 57 min

j’ai un con ; vous pas. Et je ne vous permets pas d’user du mien pour m’injurier.
Vous démontrez là l’entièreté de votre médiocrité.

Tired to be here. Which such donkey.

valiers de$ dit: à

Et je ne suis pas une petite bourgeoise et suis particulièrement non violente et apprécie l’art sûrement autant que vous : mais le bidet de Duchamp, non.
Vous auriez pu me parler des valseurs de camille claudel, ou des ca l’apocalypse de

Widergänger dit: à

Faut pas être con alors ! Les gens comme vous, je ls écrase de mon mépris ! Vous êtes une saloperie.

rose dit: à

Et je ne suis pas une petite bourgeoise et suis particulièrement non violente et apprécie l’art sûrement autant que vous : mais le bidet de Duchamp, non.
Vous auriez pu me parler de la valse de camille claudel, ou des quatre cavaliers de l’apocalypse de Dürer, au lieu de m’injurier
http://www.yannicksurcouf.com/files/u2/4-cavaliers.jpg

c’eût été un mode de communiquer, non agressif

rose dit: à

suis franchement désolée pour vous.
c’est vrai qu’il faut aimer le réglisse.

rose dit: à

et pas tout le monde aime.
(comme le bidet de duchamp)

rose dit: à

mes amoureux, j’ai toujours beaucoup d’estime pour eux, de respect, de tendresse. Ceci est une parenthèse hors sujet. Cela a parfois pris du temps, mais j’en suis là.
Ils m’ont apporté beaucoup et ont fait de moi ce que je suis.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…il y a, les menus de cuisine de Victoria & D,…qui sont absent, me semble t’il,…

…des courgettes de saison,!…avec la crème d’asperges,!…avec des tranches de lard,…
…innovons,…à rebrousse-poils,…

…se raser au plus près, les amalgames littéraires,…
…suggestions,!…etc,…

Widergänger dit: à

Si ! Vous êtes une saloperie de petite bourgeoise typique du monde des enseignants ! Une véritable peste ! Pourrie.

Pat V dit: à

L’œuvre de Duchamp fait de l’art avec les questions sur Qu’est-ce que l’art ?

Pas exactement wgg, c’ est sa pratique et la mise en  » absence  » bien présente de l’ objet qui fait que cela pose des questions à l’ art, qui le remettent en question.

Pour le reste je suis assez d’ accord avec vos propos ( sauf les insultes excessives et inutiles et l’ expression petite bourgeoisie qui fait très post soixanhuitarde.)

Mallarmé, l’ absente de tous bouquets, oui.

Comme en littérature il existe dans l’ art un phénomène de réaction par un retour à une figuration figée et sans âme, réactionnaire et néoclassique, oui.

et alii dit: à

ici, pour les fis, on retrouvera peut-être odradek

https://hyperallergic.com/395114/entangled-objects-through-the-ages-from-sorcerers-amulets-to-voodoo-dolls/?utm_medium=email&utm_campaign=After%20Another%20Artists%20Enclave%20in%20Williamsburg%20Is%20Sold%20Tenants%20Live%20in%20Uncertainty&utm_content=After%20Another%20Artists%20Enclave%20in%20Williamsburg%20Is%20Sold%20Tenants%20Live%20in%20Uncertainty+CID_dfabff346df28e79302f75eac897b85d&utm_source=HyperallergicNewsletter&utm_term=Entangled%20Objects%20Through%20the%20Ages%20from%20Sorcerers%20Amulets%20to%20Voodoo%20Dolls

et alii dit: à

excuses pur ou par les fils

rose dit: à

Chaloux, je vous explique, n’en tirez, je vous prie, aucune conclusion :

duchamp : non ; jeff koons non plus : pas de lien avec le succès financier ; dégoût des formes et des matières, pas de liens avec mes symboliques. Soulages, pas d’amour non plus, j’attends de voir c-ses noirs, pas convaincue d’avance.

aime beaucoup nikki de saint phalle, sa tragique gaieté, son invention burlesque

louise bourgeois, sa gravité, son symbolisme, son éclectisme
anish kapoor, son invention ; le fait que les gens l’aiment, je l’aime, manière d’être populaire, d’être rendu heureux

alexandre calder, ses équilibres et déséquilibres

claudel camille la passion de ses créations

chez les peintres aime bcp le quattrocento, italien mais pas seulement

en musique aime bcp le baroque, pleure bcp à ya russky, tte la soirée, pas la nuit qd je dors

pour les trois oeuvres d’art, les colonnes de buren, ça passe, la fontaine avec les seaux en zinc pas du tout, et la troisième ne sait pas où elle est, mille excuses

pour les formes, aime les rayures, bayadères et les pois quelqu’ils soient, les oppidum, les crêtes

pour les matières du rêche au doux

pour les goûts sweet and sour

pour la musique, hormis le baroque, le silence quand même lorsque la hulotte est enrouée

pour l’intelligence, modeste, modeste, comme Céleste.

pour les couleurs du brique aux verts rouille et vert

etc…

pour le goût, l’eau, eau hâche deux os.

ne pas en faire un portrait, ni chinois, ni araucan, merci.

je parlerai avec l’autre hurluberlu lorsqu’il cessera de m’injurier.

bonne soirée chaloucx.

Petit Rappel dit: à

Ne pas se soucier de ce qu’il faut admirer, je comprends.
Peu-etre que le théatre de Beckett nous sera dans moins de cent ans aussi insupportable que celui de Dumas Fils, moins Oh les Beaux Jours, sorte de Dame aux Camélias pour notre temps.
Peut-etre que les emberlificotages Durassiens apparaitront pour ce qu’ils sont, une sorte de Maeterlinck ménopausé et furieusement petit-bourgeois.
Peut-etre que l’on peut vivre,n’en déplaise aux censeurs, avec le moins possible d Alain Robbe-Grillet, sauf à etre fana disons d’Olga-Georges Picot, qui, à part se déshabiller, ne savait pas faire grand’chose.
Peut-être que l’écriture dite blanche dont Minuit est le spécialiste a fait son temps, et l’avant garde des années 1960 aussi.
Mais c’est une autre histoire…

rose dit: à

oui, une autre histoire où les deux os serait l’occiput et le connecticut. tenais à vous dire cela.

Widergänger dit: à

Non, je ne pense pas du tout que ce que vous dites soit vrai, Marc.

La raison profonde, à mon sens, de votre erreur de jugement, c’est que ces œuvres ont atteintes de leur vivant leur dimension universelle. Elles sont universelles pour plusieurs raisons :

1°) Et c’est à mon sens la raison la plus profonde, c’est qu’elles sont ancrées/encrées sur le langage universel de l’inconscient, qui est « structuré comme un langage », dit Lacan. Cette structure fondamentale, ils l’articulent tous mais chacun à sa manière, chacun avec sa sensibilité propre, ce qui fait leur essentielle originalité. On ne peut pas être plus originale que ça.

2°) leur dimension universelle reflète ce que leur époque contenait de dimension universelle qui l’incarnait et la transcendait à la fois.

3°) Leur art dramturgique est ancré dans une histoire propremement littéraire. Quand vous dites notamment que le théâtre de M. Duras a un air de Maeterlinck, c’est très juste. Mais comme le théâtre de Beckett aussi. Maeterlink fut et reste un grand inventeur de point de vue de la forme dramaturgique. Le travail proprement de la forme chez Beckett comme chez Duras en sont le prolongement immédiat dans l’histoire littéraire. La critique universitaire l’a souligné et mis en évidence. C’est incontestable. Or, Maeterlink demeure un nom qui compte dans l’histoire de la rénovation des formes théâtrales au tournant du siècle. Il en sera de même de Beckett et de Duras.

Peut-être pas pour toutes leurs pièces de théâtre mais pour certaines d’entre elles c’est certain. Je parierai quant à moi comme candidate à l’éternité en ce qui concerne Beckett non pas sur Oh les beaux jours mais bien plutôt sur Fin de partie et En attendant Godot, qui demeurent deux pièces d’une importance énorme dans le Siècle XX. Et les toutes dernières pièces, La dernière bande et ce genre de dramaticule.

Le Nouveau Roman, et le théâtre des années 50 qui l’accompagnent font partie des œuvres qui comptent à jamais dans la littérature. Les grands romans de Claude Simon sont de très grandes œuvres du Siècle. Elles disent le Siècle de manière tout à fait emblématiques et exemplaires. Leur invention poétique n’est pas gratuite, là aussi elle est fondée en raison sur les puissances de l’inconscient et la rhétorique qui l’incarne pour la mettre en mouvement. Ils ont inventé véritablement la forme singulière de l’universel de leur temps.

C’est ce qui manque tant à notre époque. Mais elle n’a pas dit son dernier mot. Du moins il faut l’espérer. Le grand péché d’aujourd’hui, c’est que nous sommes noyés dans une tendance au néoclassicisme qui a pris le pas sur le désir d’invention, sur le désir de vérité du monde. C’est ce qu’il y a de pire en art. Une époque de sclérose grave mais qui est très symptomatique de quelque chose du temps que nous vivons, qui est le calme au cœur du cyclone avant que ne se déchaîne les vents violents qui vont balayer toute cette sclérose en très peu d’années.

Bloom dit: à

Beckett était très scato dans sa correspondance, tout comme Joyce dans ses dernières oeuvres. Je me souviens de cette lettre où j’ai puisé une forme de réconfort à un moment d’étiage du quotidien professionnel: All is shit.
Je vais tâcher de retrouver le contexte…

christiane dit: à

@Petit Rappel dit: 17 août 2017 à 1 h 01 min
Beaucoup de lucidité ironique dans ce post qui swingue avec tous ces peut-être !

christiane dit: à

@rose dit: 17 août 2017 à 0 h 24 min
Vous êtes épatante !

christiane dit: à

@et alii dit: 17 août 2017 à 0 h 08 min
Oui !

christiane dit: à

@DHH dit: 16 août 2017 à 16 h 21 min
Espiègle et frondeuse !

renato dit: à

La démocratisation des arts c’était bien pour Calvino et Perec — pour ne nommer qu’eux —, mais c’est insuffisant et petit bourgeois pour un tristounet improductif embourbé dans un à-peu-près médiocre fait de notions purement mnémoniques — et pas toujours correctes — qui cause, cause et c’est tout ce qu’il sait faire.

Beckett ramassait les galets par passe-temps dans le jardin de sa maison à Ussy-sur-Marne.

Je ne veux pas fignoler futilement, il me semble néanmoins que lire « digne du nom » et comprendre « géniale » révèle une attention plutôt frustre pour un velléitaire notoire.

la vie dans les bois dit: à

@D’après Gérard Wacjman, mais je me demande bien quelle est sa source, l’acteur aurait commenté :

« J’y entrave que dalle »

_______________

la source est l’un des producteurs du « Film »

« After the Venice screening, Keaton told reporters, “I don’t know what it was all about, perhaps you can tell me.”  »

https://www.filmcomment.com/blog/making-film-behind-the-scenes-with-samuel-beckett/

Widergänger dit: à

Ce n’est pas pour rien non plus que Dechamp a choisi un bidet. Pourquoi ? C’est l’objet même qui se cache, dont on ne parle pas, l’objet dévolu à l’ordure, à ce que l’humanité rejette, expulse, pour reprendre un terme beckettien.

L’exposition d’un tel objet comme Art est donc une interrogation sur les objets qu’on élit comme Art. Qu’est-ce que c’est que l’Art qui élit certains obsjets et pas d’autres ? Quelle est le sens d’une telle conception du monde de l’Art. Il y a du Beau et il y a du Laid, de l’Affreux. Pourquoi un bidet n’a-t-il pas droit au statut d’œuvre d’Art ?

C’est une interrogation très profonde sur l’Art. Donc loin d’être un mépris de l’Art, une telle exposition d’un objet on ne peut plus ordinaire et qui plus est dévolu aux fonctions basses, vulgaires de l’humanité, relève d’une très haute idée qu’on se fait de l’Art comme transformation « de la boue en or », comme dit Baudelaire. Ce bidet devient par là même l’objet emblématique de l’Art moderne et de ses ambitions, qui est non de partir d’une doxa partagée par tous dans la Cité pour définir ce qui est beau et ce qui ne l’est pas, mais pour l’inventer avec ses propres armes. C’est tout l’enjeu de l’Art moderne justement. Et c’est tout l’enjeu métaphysique d’un monde où Dieu est mort, selon la formule nietzschéenne, c’est-à-dire un monde où l’homme a en charge d’inventer lui même ses valeurs, d’inventer lui-même ce qu’il faut appeler Beau parce que désormais il n’y a plus aucun Absolu, il n’y a plus aucun discours possible qui, de l’extérieur, vient nous dire ce qui est Beau. Il n’y a plus de catéchisme du Beau, mais une « entente », comme René Char, entre les membres de la communauté humaine à travers un débat démocratique dans la Cité.

Cela ne veut pas dire du tout que l’Art et le Beau doivent se soumettre à la vulgarité de la foule (mais c’est évidemment le risque !) mais ce n’est plus désormais que la foule qui détermine les valeurs du beau, du Bien, etc. C’est ça la Mort de Dieu. C’est la Vérité qui est morte, Nietzsche l’a remplacé par un acte. Badiou l’explique très bien. C’est toute la probématique de l’Art moderne, de la littérature moderne, de la poésie moderne, etc. Et même de la société moderne. De la Modernité.

la vie dans les bois dit: à

d’un-autre- spectator:
« An experimental work of art with more value as a think-piece or debating object than entertainment, Film shows a major intellect in the act of intellectualizing the movie experience, almost like Plato trying to think himself out of his cave. »

https://trailersfromhell.com/film-notfilm/

Widergänger dit: à

Beckett ramassait les galets par passe-temps dans le jardin de sa maison à Ussy-sur-Marne. (Renatoto)
___________
Propos de l’imbécile parfait ! On ne discute pas avec les imbéciles, on leur écrase le nez !

Pat V dit: à

pas convaincue d’avance Rose.

Je me permets de vous répondre malgré que votre affirmation suivie d’ autres ne me soient pas adressées , que l’ on ne peut voir le monde Uniquement en j’ aime ou j’ aime pas.
Bonne journée!

la vie dans les bois dit: à

On Directing Samuel Beckett’s Film
Alan Schneider

« Now and then, Sam-or I-would try to say something to show some interest in Keaton, or just to keep the nonexistent conversation going. It was no use. Keaton would answer in monosyllables and get right back to the Yankees -or was it the Mets?

« Did you have any questions about anything in the script, Buster? »

 »No. »

(Pause.)

« What did you think about the film when you first read it? »

« Well… »

(Long pause.)

And so on. It was harrowing. And hopeless. The silence became an interminable seventh-inning stretch.  »
http://www.ubu.com/papers/beckett_schneider.html

Pat V dit: à

L’ Urinoir de Duchamp en a fait couler des fontaines ( fountain est le titre américain apposé sur le catalogue lors de l’ exposition à N.Y.)de commentaires!
Les pages de commentaires à ce propos d G. Wajcman sont géniales!

bob dit: à

16 août 2017 à 20 h 50 min
z’êtes lourde ,bornée, complexée, prétentieuse, triste quoi

Widergänger dit: à

Aujourd’hui, avec la destruction d’un certain nombre d’œuvres d’Art, on assite à une dérive inquiétante de ce qui s’est passé en matière d’Art avec la Modernité au début du XXè siècle. Au nom de l' »entente », on se met à détruire la production des artistes. C’est la démocratie elle-même et son penchant à la démagogie qui génère un tel comportement et une telle pratique sociale. Il suffit que des lobbies suffisamment actifs ou des individus particulièrement virulent imposent à la foule leur vue et leur violence, leur fascisme, pour que les Artistes n’aient plus la liberté de créer. C’est extrêmement inquiétant et le début d’une forme de barbarie qu’on voit prendre la parole ici en toute bonne foi et une arrogance qu’on sent bien n’être plus sans limite.

bérénice dit: à

7h57 c’est vrai pourtant, et ce genre d’activité a dû inspirer quelques lignes de  » Mal vu, Mal dit » .

« De la caillasse elle descend dans les champs. Comme d’un gradin de cirque suivant. Différence que le temps comblera. Car plus vite que la caillasse l’envahit l’autre sol sous la montée de ses cailloux à lui seul se soulève. Tout cela sans bruit pour le moment. Le temps mettra fin au silence. Ce grand silence soir et nuit. Alors tout au long de la lisière le bruit sourd de caillou contre caillou. De ceux débordant du trop-plein contre les émergés. »

la vie dans les bois dit: à

« Beckett judged the final result “an interesting failure”—interesting enough for Ross Lipman to devote two-plus hours to this remarkable exploration of the making of a 22-minute film. »

un film, sans spectateur- c’est peut-être là la parfaite réussite de cet évènement cinématographique, alors que que l’oeil y est omniprésent, jusque sur le dossier du rockingchair,- puisque sans distributeur,
et n’ayant suscité ici quasi aucun commentaire sur sa présentation en blog,

ayant nécessité un notfilm de 2 heures…

Fail better, Sam !

renato dit: à

Le « bidet » dont tout le monde parle ici c’est l’urinoir, je suppose.

bérénice dit: à

« Cailloux blanchâtres chaque année plus nombreux. Autant dire chaque instant. Bien partis pour peu qu’ils continuent pour tout ensevelir. Zone première plutôt plus étendue déjà qu’a première vue mal vue et chaque année un peu plus. Spectacle saisissant sous la lune que ces millions de minuscules sépulcres chacun unique. »

la vie dans les bois dit: à

ce qui est appelé ici art contemporain est art conceptuel, je suppose…

Pat V dit: à

 » Je m’ arrêterai un instant, pour clore ce point, sur Fountain*, le plus célèbre des rdm et déjà mentionné. »
Wajcman page 83, in L’ objet du siècle, Verdier.

*En 1918, Duchamp adressa l’ ouvre à la Society of Independent Artits de New York ( afin d’ être exposé à leur Salon )sous le titre Le Bouddha de la salle de bain. Cf. Apollinaire,  » Le cas de Richard Mutt », in Marcel Duchamp, 1910-1918, L’ Échoppe, Paris, 1994, p.23.

la vie dans les bois dit: à

la production:
« Evergreen Review debuted pivotal works by Samuel Beckett, Jorge Luis Borges, Charles Bukowski, William S. Burroughs, Marguerite Duras, Jean Genet, Allen Ginsberg, Günter Grass, Jack Kerouac, Norman Mailer, Henry Miller, Pablo Neruda, Vladimir Nabokov, Frank O’Hara, Kenzaburō Ōe, Octavio Paz, Harold Pinter, Susan Sontag, Tom Stoppard, Derek Walcott and Malcolm X. United States Supreme Court Justice William O. Douglas wrote a controversial piece for the magazine in 1969. Kerouac and Ginsberg regularly had their writing published in the magazine. »
https://en.wikipedia.org/wiki/Evergreen_Review

bérénice dit: à

Il y a aussi à lire – Le monde et son pantalon – où il témoigne de son amitié , de son intérêt, de son admiration pour la peinture des frères van Velde .

 » La peinture d’A van Velde serait donc premièrement une peinture de la chose en suspens, je dirais volontiers de la chose morte, idéalement morte, si ce terme n’avait de si fâcheuses associations. C’est-à-dire que la chose qu’on y voit n’est plus seulement représentée comme suspendue, mais strictement telle qu’elle est, figée réellement. C’est la chose seule isolée par le besoin de la voir, par le besoin de voir. La chose immobile dans le vide, voilà enfin la chose visible, l’objet pur. Je n’en vois pas d’autre. »

Pat V dit: à

 » On pourrait, à la suite des précédents, nommer cet urinoir Manque d’ urine ( en italiques ). Mais il suffit de noter que déjà le titre de l’ œuvre, Fountain, désigne moins l’ objet lui-même, u urinoir, qui y est, que, par un déplacement aussi métonymique qu’ humoristique, son complément d’ urinoir qui est le jet liquide, fontaine d’ urine, qui n’ y est pas, bien entendu. Bassin vide appelant l’ aumône d’ une fontaine généreuse-ce pourrait être un titre possible. »
G. Wajcman, opus cité page 83.

la vie dans les bois dit: à

rectification,

Dans la famille Boltanski, demandez le neveu, Christophe, et non Christian, comme indiqué.

Un roman délicieusement déjanté,
« la cache ».

« Moins mathématique et oulipienne est la solution adoptée par Jean-Christophe Boltanski dans son beau roman La cache (prix Femina 2015). Il s’agit cette fois de parcourir un appartement parisien, celui de la rue oú vécut la famille de l’auteur depuis 1935. Famille atypique, puisque l’arrière grand-mère et la grand-mère de l’auteur furent des écrivaines un peu oubliées et les oncles un sociologue et un artistes tous les deux aujourd’hui reconnus. »

https://spacefiction.wordpress.com/2016/04/16/the-plan-of-the-book-le-plan-du-livre-la-cache-boltanski/

Widergänger dit: à

Mais que peut-il dire d’autre, le pauvre ? Même Beckett ne sait pas ce que son film veut dire. Mais il sait que c’est comme ça qu’il faut faire et pas autrement. Il le vit de l’intérieur. Sans le comprendre.

la vie dans les bois dit: à

bon, si sont touss à regarder le catalogue d’appareils sanitaires de jacob-delafon(taine), pour en faire une nouvelle édition avec des arguments pub, à la con, suis pas cliente.

bérénice dit: à

Avant même d’avoir lu la présentation on pense à la vie, mode d’emploi, est-ce que ce chef d’oeuvre l’emporte sur son prédécesseur duquel ceux qui l’ont lu auront du mal à effacer l’empreinte . Est-il possible de découvrir ce livre sans tomber dans la comparaison ?

Widergänger dit: à

Effectivement on pense aux fontaines depuis celles d’Andalousie au Moyen-Âge jusqu’aux fontaines de Rome et à Paris. L’urinoir est une fontaine inversée. Il interroge notre représentation du monde à travers l’Art. Il dresse devant nos yux un miroir pour nous montrer notre monde tel qu’on le partage en Beau/Laid, Vrai/Faux, etc. Et pour nous faire sentir et comprendre que ce ne sont pas des valeurs absolues mais que c’est nous qu’ils devont les construire pour les faire réellement exister dans le monde. C’est ça la révolution de la Modernité et de la Mort de Dieu. Vers 1880. Nietzsche en est le grand prophète, le grand penseur. Il s’agissait même à ses yeux de partager l’histoire du monde en deux, avant et après. Et il faut bien dire que c’est exactement ce qui s’est passé.

Widergänger dit: à

…nous qui devons…

rose dit: à

la sclérose en plaques, c un machin qui t’envahit le corps. ru dinis paralysé et tu crèves ds d’atroces souffrances.

merci christiane, roboratif !

Pat V je comprends bien mais la demi-mesure en art ou en musique me semble difficile à atteindre. je peux vous dire que ds d’autres domaines, culinaires entre autres, j’ai fait des essais, avant que de trancher aux couteaux de cuisine (qui, chez moi, sont retranchés ds la cuisine).

rose dit: à

ru dinis = tu finis (en wolof).

rose dit: à

je ne sais pas de quoi il s’agit, peut-être quelqu’un pourrait me le dire ?

merci lvdlb
ce qui n’a rien à voir avec un dialogue d’Audiard. J’y pige que pouic.

Widergänger dit: à

L’urinoir a aussi une fonction satirique évidente. Il est fondé sur l’opposition typiquement beckettienne avant la lettre : ingérer/expulser. C’est le propre de la société de la consommation, qui remplace la société d’avant la Mort de Dieu.

Vrai/faux >>>>>>Acte = fin de la Vérité et de la philosophie, mais anti-philosophie : Nietzsche/Wittgenstein/Pessoa (Caeiro du Gardien de troupeaux)

Modernité >>>>>> Fin de la métaphysique

Société où on vous dit la direction où vous devez pisser le matin >>>>> Urinoir où on ne vous dit plus rien, et urinoir vide.

Une sorte de synthèse de notre monde…!

la vie dans les bois dit: à

@C’est ça la révolution de la Modernité et de la Mort de Dieu

« Cette église semi-ruinée et bombardée en 1944 a d’abord subi une lourde restauration »

ST-GERMAIN-LA-BLANCHE-HERBE // Abbaye d’Ardenne
Opus5 Architectes
https://www.youtube.com/watch?v=yjrkMymUEqQ

la bibli est assez « froide », je trouve

Delaporte dit: à

Le site 24LActu s’échauffe à propos de l’affaire Polanski. La cavale polanskienne a en effet le don d’en énerver certains. Comment ne pas les comprendre, alors que la justice est bafouée depuis 40 ans :

« Décidément, Polanski aime (trop) la jeunesse. Mais pour Finkielkraut, « Polanski n’est pas un pédophile ». La preuve, sa première victime « n’était pas une fillette, une petite fille, un enfant ». A 13 ans on pourrait même dire qu’elle était à un âge avancée de la vieillesse. Et enfin, parlez de viol est « excessif » pour reprendre les propos de Catherine Deneuve. »

Widergänger dit: à

C’est un concentré de toute la problématique contemporaine dans l’affrontement de la Modernité occidentale avec le monde musulman aujourd’hui, qui en est encore à une société où on leur dit le matin dans quel direction ils doivent pisser le matin.

Nous, nous vivons depuis 1880 dans un société à urinoir vide.

C’est absolument deux société incompatibles.

Delaporte dit: à

Finalement, les psychopathes que le marquis de Sade a décrits dans les 120 Journées sont restés des portraits tout à fait modernes…

Delaporte dit: à

Ces considérations grotesques à propos de l’urinoir sont de la pisse de chat !

Widergänger dit: à

Delaporte est un autre crétin emblématique du monde petit bourgeois. Son monde est cohérent et inquiétant : Polanski d’un côté qui l’obsède contre toute raison, avec l’appui d’une presse à scandale qui fait mousser le vide, et le mépris que cet énergumène affiche sans cesse à l’égard de tout ! Sans parler de ses élucubrations délirantes sur la fin du travail. Ça, c’est le monde qui est en train de naître sous nos yeux, le monde des monstres bien pensants. Et ça flanque la trouille, ces gens-là ! On a qu’une envie c’est de ne plus les voir.

Delaporte dit: à

« Polanski d’un côté qui l’obsède contre toute raison, avec l’appui d’une presse à scandale qui fait mousser le vide, et le mépris que cet énergumène affiche sans cesse à l’égard de tout ! »

C’est vous surtout qui délirez, mon pauvre Wgg, à tort et à travers, à propos de cet urinoir, ce matin. Par ailleurs, j’ai montré que ce n’était pas seulement la presse à scandale qui se faisait l’écho des déboires de Polanski, dont la cavale commence à être un phénomène universel de répulsion. Et puis, non, je ne méprise pas tout : j’accorde beaucoup d’importance à la justice, à la morale, et je noterai que, à propos de la fin du travail, on trouve aussi cette idée dans le judaïsme avec l’idéal et le souhait d’un sabbat perpétuel où l’homme passerait son temps à prier Dieu. Mais, bien qu’à moitié juif, et prétendument intéressé par la religion, cela vous a encore échappé comme bien des choses, ridicule pédant que vous êtes !

Widergänger dit: à

Mais je ne vais pas discuter avec vous Delaporte. Vous n’en valez pas la peine. Tout ce que vous méritez c’est mon parfait mépris.

Delaporte dit: à

« Mais je ne vais pas discuter avec vous Delaporte. »

Je ne vous le conseille pas non plus, sombre crétin, tant votre déconfiture serait TOTALE !

bérénice dit: à

9h04 Il n’a pas fait que les décrire, il était lui-mêmement programmé, auto-portrait?

bérénice dit: à

Delaporte, à Tombouctou en ce moment les islamistes procèdent à l’effacement du patrimoine culturel

Delaporte dit: à

Sans beaucoup d’effort, on pourrait intégrer Polanski à la sombre cohorte des héros du divin marquis à la mode contemporaine. Il y aurait là une idée de roman vraie, voire de film.

Widergänger dit: à

Delaporte, on va l’appeler maintenant Jojo les gros bras ! C’est la version petite bourgeoise du soldat fanfaron… Quel cornard !

bérénice dit: à

Et vraisemblablement un tas de pédophiles continue d’officier sans être inquiétés, ne pourrait-on pas s’attaquer à de crimes actuels qui de plus bénéficient de la technologie d’aujourd’hui, internet, échange et transfert de fichiers à caractères pedo pornographiques, sans parler des déviances du clergé qui n’a toujours pas curé ses malades .

Delaporte dit: à

Je note aussi chez Sade, en plus d’un attrait pour les enfants, une obsession de la sodomie. Tout cela est en parfaite adéquation avec le portrait criminel de Polanski, qui a d’ailleurs subi dans les prisons américaines, le court moment pendant lequel il fut incarcéré, un test psychologique demandé par la Justice.

bérénice dit: à

Delaporte je ne comprends pas que Roman Polanski réussisse après 40 ans ( prescription?) à cristalliser votre désir de vengeance envers l’humanité violeuse, tant d’autres dossiers s’offrent à l’examen que cela ressort de l’obstination haineuse, vous lui jetez la pierre pour une histoire ancienne alors que tant de faits actuels pourraient servir à votre sentiment.

Delaporte dit: à

Polanski est revenu en Europe, tout cavalant comme un dératé, avec « Tess ». Il aurait pu choisir le Sade des « 120 journées ». Mais Pasolini avait déjà fait le film, définitif.

Delaporte dit: à

L’affaire Polanski n’est pas du tout prescrite. La Justice court encore… alors qu’en France on a organisé, atour du témoignage de Flavie Flamant, un débat pour allonger la prescription attachée à ce crime.

bérénice dit: à

Françoise Collin – Bibliographie partielle incluant les liens aux textes et conférences sur InternetPage d’accueil Olympe de Gouges au Panthéon, ou la tribu France et ses femmes Par Catherine Marand-Fouquet (1)
samedi 20 décembre 2014 11h39
Sade était-il un libertin ou un criminel ? par Olivier Blanc

Martyre Jean Bellegambe

Jean Bellegambe, « le martyre de sainte Barbe », 1528 (détail),

Musée de la Chartreuse, Douai.

Auteur de nombreux ouvrages sur la Révolution française, spécialiste mondialement reconnu de la vie et de l’œuvre d’Olympe de Gouges, mais aussi de l’histoire du libertinage, Olivier Blanc adresse aux « thuriféraires du marquis de Sade » une lettre qu’il nous a paru des plus nécessaire de publier en ces temps de sado-idolâtrie débridée.

Sylvia Duverger

Sade était-il un libertin ou un criminel ? En marge de l’exposition qui lui est consacrée au musée d’Orsay.

Je suis surpris de la patience avec laquelle le public, plus ou moins féministe, supporte les contre-vérités sans nombre et les interprétations fallacieuses dont font l’objet les faits et gestes du marquis de Sade. Depuis les surréalistes qui ont, si l’on peut dire, remis le personnage à la mode, on assiste à une multitude de productions idolâtres, littéraires, théâtrales ou médiatiques (du Figaro [1] au Monde [2]) rendant hommage au divin marquis. Il aurait secoué le joug de l’oppression, celle qui écrase les corps et les esprits, et à lui seul porté l’oriflamme de la liberté.

Mais tout ce qui est actuellement raconté de Sade, dont le nom appartient aux grandes impostures nationales, qu’elles soient historiques ou intellectuelles, réside dans l’omission calculée des faits ou relève de leur interprétation abusive. Or ces tentatives de réhabilitation entreprises à des fins commerciales atteignent aujourd’hui des proportions telles qu’il devient nécessaire de faire le point sur ce personnage en s’appuyant a minima sur la méthode historique – plutôt que sur ses textes à lui -, et en premier lieu sur la prise en compte du contexte.

Lorsqu’il fut arrêté sous la Révolution, le 5 décembre 1793, Sade avait acquis la réputation d’être un menteur patenté. Et à cette époque où sévissait la loi des suspects, sa femme et sa belle-famille Cordier de Montreuil, ses « complices » de toujours, n’avaient plus les moyens d’étouffer la nouvelle accusation des Sans-culottes parisiens qui visait leur protégé. Dans le tableau du comité de surveillance de la section des Piques, dont dépendait son lieu de résidence, les révolutionnaires avaient exprimé leurs réserves sur la duplicité du ci-devant marquis qui, de façon momentanée, avait réussi à se faire élire président : « Depuis le 10 août, date à laquelle il a passé à la section, il n’a cessé d’y contrefaire le patriote. Mais ceux-ci (les patriotes) n’en étaient pas la dupe » [3]. Les biographes de Sade et notamment Maurice Lever, ont abondamment montré que Sade ne fut ni un défenseur des idées nouvelles ni un admirateur de la Révolution. Et personne, en 1792, n’était en effet dupe de ses convictions républicaines affichées ni des écrits de circonstance qu’il a publiés après la chute de la monarchie. Il se prévaut, d’abord, des Girondins démocrates, tresse des couronnes à Roland [4] et dès lors que celui-ci est en difficulté, il se tourne vers Marat [5], qui fut un des principaux artisans de la chute de la Gironde. Comme chacun sait, il s’en est fallu de vingt-quatre heures pour que Sade ne soit pas exécuté, le jour même où Robespierre était retranché à la Commune de Paris et pris au piège. Si Sade, dont l’acte d’accusation a bel et bien été rédigé par Fouquier-Tinville, ne fit pas partie des dernières charrettes de la guillotine, c’est à cause d’une erreur administrative, qui ne permit pas de le localiser dans la prison où il était détenu [6]. À aucun moment d’ailleurs, il faut le souligner, il n’est question de « l’immoralité » des écrits de Sade, écrits qui, selon la légende moderne, auraient justifié les poursuites judiciaires et persécutions dont il fut l’objet pendant la Révolution. De même, pour la période de l’Ancien Régime, à une époque de quasi non-droit pour les plus faibles et les plus pauvres, ce ne sont pas les écrits de Sade qui posent problème mais son comportement de prédateur sexuel et de criminel.

Un criminel

Titré et immensément riche par son mariage avec l’héritière d’une famille puissante, bénéficiant d’une incroyable indulgence de la part des siens et de protections en chaînes liées à sa caste d’origine [7], Sade en fait tant et tant que ses turpitudes remontent néanmoins jusqu’aux plus hautes sphères de l’institution policière, qui, en 1764, déconseillent aux maquerelles de Paris de lui livrer des filles [8]. L’inspecteur de police Marais, fort bien informé, écrivait en outre : « On ne tardera pas à entendre parler encore des horreurs du comte de Sade ». Informateur du comte et ministre de Sartines, qui transmettait lui-même au roi Louis XV, par bulletins réguliers, les frasques sexuelles des courtisans débauchés, Marais ne se méprend pas lorsqu’il parle d’horreurs au sujet de Sade.

Les ennuis avaient commencé pour Sade lorsqu’une de ses victimes, Rose Keller, promise à un sanglant rituel sado-masochiste à Arcueil – qui n’était certainement pas le premier en date –, avait eu la mauvaise idée de se défaire de ses liens et de lui échapper en passant par la fenêtre de la pièce où il l’avait enfermée. Et, chose encore plus extraordinaire sous l’Ancien Régime, cette jeune personne avait pu faire enregistrer son témoignage pour sévices sexuels et tentative de meurtre, même si celui-ci fut récusé par, vraisemblablement, un faux témoignage. Car la vie de Sade tourne, dans les faits, non pas autour de ses écrits, qui n’intéressent quasiment personne au 18e siècle, mais autour de ses mensonges sans fin et aussi de l’impunité, scandaleuse aux yeux de ses contemporains, que son statut de noble, de privilégié et de gendre de l’influente famille parlementaire des Cordier de Montreuil lui procure.

À une époque où l’État de droit n’existe pas, les conclusions des affaires judiciaires sont, pour l’historien, à envisager avec beaucoup de circonspection. Il est acquis que le pouvoir monarchique, y compris la caste parlementaire, a eu tendance à protéger les siens en favorisant, par exemple, la fuite à l’étranger de ceux qui étaient prévenus de crime (parfois aussi leur internement par lettre de cachet pour leur éviter les désagréments d’un procès scandaleux et une condamnation à mort). On sait aussi qu’il livra à la roue des hommes du peuple innocents et qu’il abandonnait volontiers au gibet de jeunes servantes vaguement soupçonnées d’avoir dérobé une cuillère en argent. Les procès ou ce qui en tient lieu – sans jury populaire, reposant sur des enquêtes a minima -, que ce soit devant le Châtelet de Paris, et qui plus est devant le Parlement, celui de Paris ou en province, n’offrent aucune garantie d’équité et la certitude de pressions venues d’en haut, et éventuellement de faux témoignages destinés à neutraliser les plaintes venues d’en bas.

Un témoignage accablant

Les tribulations de Sade justiciable sous l’Ancien Régime n’ont donc apporté aucun éclairage significatif établissant sa culpabilité dans les disparitions de jeunes femmes (souvent des jeunes mendiantes ou prostituées alors nombreuses) et les tentatives de meurtre exercées sur les deux ou trois qui ont survécu plus ou moins indemnes (enlevant du même coup de la force à leur témoignage). Mais de quoi parle-t-on ? De fantasmes sexuels non ritualisés ou limités, où le délire des pulsions vient s’inscrire dans la souffrance bien réelle infligée par un homme et subie par une femme non consentante et séquestrée. Le témoignage de Rose Keller torturée dans une maison d’Arcueil, très détaillé, donne une idée de ce qui plaisait à Sade : saignées lentes, entailles enduites de sel ou de cire chaude, excisions et découpage de la peau, peut-être dépeçage partiel. La mort, par infection ou atteinte d’un organe vital, ne pouvait être que le terme de ces délires criminels.

Phil dit: à

Pasolini définitif, c’est un peu vite dit. Sade mérite mieux que les délires vengeurs d’un cinéaste marginalisé (qui eut des soucis à la Polanski au début de sa carrière, mais sans doute coïncidence de la part de Delaporte)

Widergänger dit: à

En plus Delaporte travestit constamment la vérité à propos de Polanski, en ne disant que la moitié des choses. L’autre moitié contredisant sa virulence accablée à défaut d’être accablante. Polanski avait eu une promesse du juge que l’affaire en resterait là. C’est le juge qui n’a pas tenu ses promesses. Ce n’est pas Polanski qui s’est tiré la queue entre les jambes. Delaporte est simplement un menteur par omission, c’est-à-dire le seul authentique mensonge qui existe, celui qui pervertit la réalité. Delaporte est un authentique pervers, pas Polanski, qui vivait à une époque de permissivité qui peut expliquer ces débordements. Toute la vie de Polanski milite en sa faveur, marié avec une femme sublime, et père de deux enfants. Il n’a absolument rien d’un violeur de gamine. Faut être pervers comme ce monstre de Delaporte pour s’acharner contre Polanski. Ce n’est que l’expression de sa névrose, de sa hargne contre la culture, hargne et haine que Delaporte affiche sans arrêt ici !

Delaporte dit: à

« Faut être pervers comme ce monstre de Delaporte pour s’acharner contre Polanski. »

Mais bien sûr, c’est moi le pervers, le criminel… pourtant, celui qui reste actuellement en cavale, c’est bien Polanski ! La justice des hommes a deux mots à lui dire, à celui-là. Et bientôt, celle du Très-Haut !

Widergänger dit: à

T’es qu’un bouffon, Delaporte ! Un triste bouffon qui se prend pour Dieu le Père… Tu mérites juste le mépris.

Delaporte dit: à

Widergänger dit: 17 août 2017 à 9 h 56 min
Vous nous expliquez à nouveau comment Polanski a essayé de gruger la justice américaine, en négociant à propos des faits incriminés. PITOYABLE !!!

Chaloux dit: à

« hargne contre la culture »

On se demande tout de même quel lien peut exister entre le viol sur mineur avec récidive et « la hargne contre la culture ». Il y a en circulation des gens vraiment siphonnés.

Chaloux dit: à

Le pauvre Blabla a complètement perdu le sens des réalités. L’an prochain, il prétendra être sur la Lune et justifiera quoi?

Janssen J-J dit: à

La question du dernier twite de Passoul (pourtant interpellante) est ambiguë et sujette à caution au regard du lien auquel elle renvoie. L’auteur est-il un « grand lecteur » (ie un lecteur qui lit beaucoup ou un lecteur qui lit peu, mais uniquement des grandes oeuvres ?) qui avoue n’avoir toujours pas bien compris Ulysse ?
http://www.nybooks.com/daily/2017/08/15/the-books-we-dont-understand/
Peut-être ne faudrait-il pas trop se laisser influencer par la pamphlet d’Onfray sur Sade pour juger aujourd’hui de cette vieille et ridicule histoire de prétendue pédophilie chez Roman Polanski.
Pourquoi des gens que des barrières de classe opposent objectivement en arrivent-ils à pleurer d’émotion aux mêmes endroits et mêmes moments à l’écoute de certains airs baroques chantés par Philippe Jaroussky, comme je l’ai souvent constaté ?
https://www.bing.com/videos/search?q=philippe+jaroussky&qpvt=philippe+jaroussky&view=detail&mid=0A42887D8CFEABBF8EA20A42887D8CFEABBF8EA2&FORM=VRDGAR
Pas facile d’y répondre en dehors d’un paradigme psychosociologique ultra élaboré et consensuel (il n’en existe pas, à ma connaissance).
Je crois qu’advient toujours un moment où il convient de faire état et trancher de ses propres goûts et dégoûts (j’m / j’m pas) face à ce qui se présente comme des objets artistiques urinaires ou urticants. Tout autant de la part de l’élite cultivée que du peuple qui en sont toujours là…, et j’ajoute que Nathalie H. doit nécessairement s’inclure quelque part dans la typologie sociologique dégagée des réponses de ses enquêtés, opportunément rappelée par dhh, sans quoi elle aura failli à son métier, à l’école du corporatisme de l’universel. Ce à quoi nous ont habitués le couple des Pinçon-Charlot depuis leurs plongées voyageuses au sein de la grande bourgeoisie du triangle d’or du nord-ouest, et des milieux populaires de la côte est de la ceinture parisienne.
BJ à toussent.

JC..... dit: à

Dans le fond, l’accès serveur impossible à la Rdl est une bonne nouvelle !

Il oblige le bonobo à rester libre d’aller, ou non, saluer ses parents, ses amis, ses fœtus avortés, en cage au Zoo (gardien Adolf Badiou)

Et d’observer avec ravissement la lèche des journalistes esclaves demander à la Mémé du Bébé quel rôle elle va jouer, sachant bien que l’auteur constitutionnel n’a rien écrit pour les moitiés en voie de disparition sénile…..

JC..... dit: à

Polanski a fait ce que l’on ne reproche guère aux mémés lubriques d’EN : aimer les enfants !

JC..... dit: à

Sade était fou : le reste, en particulier ses actes, sont une conséquence de sa démence, délicieusement d’époque.

JC..... dit: à

A la question, excellente, « qu’est ce que l’art ? »…

…on peut répondre sans risque d’erreur : un outil pour attraper des c.ouillons (parmi lesquels des Papes incestueux ou infanticides) …

Faux ?….. Réfléchissez un tantinet, braves gens !

rose dit: à

Polanski marié avec une femme vulgaire, de l’âge de sa fille. même différence d’âge que la gamine quil a violée, sodomisée alors qu’elle n’avait que 14 ans.
la fille de Polanski à 16 ans se balade à poil ds les rues. Avec deux copines qui ont une classe terrible et une pudeur intrinsèque. Le poids, il doit être à porter pour les enfants.

Tant qu’un crime est impuni- on le constate avec l’affaire Gregory-la cicatrice ne peut se refermer. Pas de paix possible.

Bloom dit: à

Les Américains ont un gros problème avec le sexe, toute leur histoire sociale est là pour le prouver. Les relations de domination ont souvent été le lieu de dévoiements jugés parfaitement normal: je veux parler des rapports entre maîtres et esclaves dans le sud des US. Un des Pères fondateurs de la nation américaine, héritier de la pensée des Lumières, était esclavagistes et a engendré 6 enfants « naturels » avec son esclave préférée, Sally Hemings. A sa mort, il a affranchi tous les esclaves de son domaine de Monticello.
A l’époque de la libération sexuelle, entre le milieu des années 60 et la fin des années 70, le monde du cinéma (comme celui du rock) était lui un autre lieu de domination. La dominée était la groupie et sous couvert d’amour libre, bien des adolescentes se sont faites abuser par des vedettes du showbiz…
Sur l’âge tendre et les rapports charnels: je me souviens de ma première expérience, à 16 ans, avec une jeune fille de 15 ans pour qui la première expérience remontait à ses 14 ans avec un jeune homme de 17 ans… Je me dis que je pourrais maintenant me retrouver devant la justice s’il venait à l’idée de cette personne de broder sur la réalité des faits…Brrr…Comment faire d’une épiphanie une infamie…
Dernière chose sur les US: un Ranger a conseillé mon ami Jean, alors qu’il visitait le parc naturel de Yellowstone avec sa fille de 9 ans sur ses épaules, de ne pas lui tenir les jambes car cela pouvait être considéré comme un attouchement sexuel. Des malades, graves…
(Les US comptent parmi les pays qui ont les taux les plus élevés de grossesses adolescentes – en tête, le Texas…)

bob dit: à

Bloom
la confiance règne! cf les consignes pour les homme s de ne pas se retrouver seuls dans un ascenseur avec un femme ou en cas d’entretien dans un bureau avec une femme de laisser la porte ouverte

bob dit: à

JC  » quel rôle elle va jouer »
s’occuper de l’adolescence?

l'ombelle des talus dit: à

Ce que dit le code pénal (des français):

Article 227-25

Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 – art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

Article 227-26

Modifié par LOI n°2011-525 du 17 mai 2011 – art. 150
L’infraction définie à l’article 227-25 est punie de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende :
1° Lorsqu’elle est commise par un ascendant ou par toute autre personne ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait ;
2° Lorsqu’elle est commise par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ;
3° Lorsqu’elle est commise par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice ;
4° Lorsque le mineur a été mis en contact avec l’auteur des faits grâce à l’utilisation, pour la diffusion de messages à destination d’un public non déterminé, d’un réseau de communication électronique ;
5° Lorsqu’elle est commise par une personne agissant en état d’ivresse manifeste ou sous l’emprise manifeste de produits stupéfiants.

Article 227-27

Modifié par LOI n°2013-711 du 5 août 2013 – art. 5
Les atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise sur un mineur âgé de plus de quinze ans sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende :
1° Lorsqu’elles sont commises par un ascendant ou par toute autre personne ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait ;
2° Lorsqu’elles sont commises par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions.

keupu dit: à

JC le Campanullard est de retour, parti de chez sergio la queue basse

Delaporte dit: à

« Polanski, qui vivait à une époque de permissivité qui peut expliquer ces débordements » Wgg

N’empêche qu’à cause de ces débordements, « excusables » selon cette crapule de Wgg, Polanski est en cavale depuis 40 ans !

keupu dit: à

Chaloux ressort son pauvre, quelle classe !

Delaporte dit: à

Toute la presse européenne, et bien sûr les médias américains, évoquent ce qui arrive à Polanski. La pression est sans doute très forte, inhumaine. Les avocats de Polanski, sans doute pris au dépourvu, n’ont fait aucune déclaration, ni Polanski lui-même, acculé à jouer désormais le héros dévasté du « Procès ». Mais un « procès » avec un vrai criminel.

Bloom dit: à

Oui, Bob, pareil dans l’EN, si je me souviens bien.
Quelles sont les règles dans les confessionnaux?

Delaporte dit: à

Polanski a certes fait de grands films, mais également du plus contestable. Ainsi, je n’ai jamais compris cet enthousiasme aveugle pour Le Pianiste. C’est un film qui décrit un personnage lâche, qui essaie de se sauver au lieu de combattre, qui n’affronte pas la réalité historique. Un personnage qui se débine, comme Polanski aujourd’hui. C’est très emblématique ce l’histoire intime du cinéaste, mais dans un sens absolument négatif et déjà presque criminel. Qu’en pensez-vous ?

Bloom dit: à

What’s in a name?

On se perd dans les vies multiples de Yakov Blumkine, né dans une famille juive d’Odessa, ami des poètes, passionné d’Asie et de langues étrangères, proche de Trotski, dont il fut bien plus que le secrétaire. Espion, tueur, membre de la Tchéka (la police politique du régime soviétique), homme des missions impossibles à l’étranger, il consuma ses vies pour finir fusillé, à 31 ans, sur ordre personnel de Staline.
– Médiapart

Bloom dit: à

Le Pianiste. C’est un film qui décrit un personnage lâche, qui essaie de se sauver au lieu de combattre, qui n’affronte pas la réalité historique. Un personnage qui se débine, comme Polanski aujourd’hui.

Vous n’avez pas le sentiment d’être un peu simpliste?
C’est vrai que vous savez de quoi vous parlez, vous avez aussi réussi à vous débiner à échapper à la rafle du Vel d’Hiv, en vous enfuyant…désolé, je confonds avec Robert Bober…vous savez, le petit juif qui, en 46, s’est trouvé nez à nez avec ce flic qui avait arrêté ses parents. Réflexion faite, vous m’évoquez plutôt ce commissaire que le petit Bober. Il y a de l’Inquisiteur, du Kapo, du Tchekiste, du Gestapiste chez vous. Quand bien même vous auriez un millième du talent de Polanski, vous ne lui arriveriez pas au gros orteil.

Delaporte dit: à

Une décision de justice qui montre qu’on ne rigole plus avec les apologies :

« Une femme de 26 ans, ancienne candidate à un concours de Miss, a été condamnée mercredi à trois ans de prison dont un avec sursis pour apologie de terrorisme, par le tribunal correctionnel de Montpellier. »

Il faudrait agir de même avec les apologies pour la pédophilie polanskienne. Cela rabattrait le caquet de certains…

Chaloux dit: à

Oui Kupu, quand on en arrive à ce niveau d’insulte envers une femme, je trouve qu’on est pauvre. Même un pauvre c… comme toi devrait en convenir.

bob dit: à

Bloom 14 h 51 min
dieu seul le sait!!

la vie dans les bois dit: à

Tiens, une question restee en suspens, d’un billet precedent. Robert Bober a pu identifier le commissaire parisien venu arreter ses parents ? Et bloom laisse ce criminel courir lui aussi dans la nature?

La scene du film le pianiste dont je me souviens, mais les scenes de cruaute sont nombreuses dans ce film, c’est lorsque le pianiste polonais-le film est adapte d’une autobiographie- doit jouer du piano devant un nazi , un sadique, et qu’il lui laissela vie sauve.

la vie dans les bois dit: à

Pardon si deja donne dans les comments, mais la definition de « cinema experimental » sur wiki est assez bien renseignee. Il est plus sur la forme, que sur le fond. les courts metrages qu’on peut voir parfois sur Arte, en general, tres tard en deuxieme partie de soiree sont bien de ces petits objets visuels, qui s’adressent plus a l’oeil qu’a la pensee. A petite dose, une fois en passant, ca suffit bien. Il ne m’en reste rien.

la vie dans les bois dit: à

Dans la réalité, le nazi qui a sauvé W. Szpilman, le pianiste, n’etait pas nazi. Il etait un officier allemand, et catholique.

JC..... dit: à

Je suis de tout cœur au côté de cette crapule pédophile de Polanski qui a vécu comme tout un chacun vivait à l’époque…

Seuls les con(ne)s, et j’en retrouve ici de nombreux avec joie… se prennent les pieds dans le tapis du passé, expliqué par le présent !

bérénice dit: à

un débat pour allonger la prescription attachée à ce crime.

Delaporte, le photographe a choisi d’écourter le débat . On peut facilement imaginer que des gens opiniâtres espèrent une issue de ce genre pour Polanski, auteur de nombreux viols sur mineurs comme Hamilton ?

la vie dans les bois dit: à

On n’aura sans doute jamais le verdict du procès Polanski. Les jeunes starlettes americaines de « l’epoque » qui voulaient- comme beaucoup – voir la fin du film, vont être déçues, probablement.

Delaporte dit: à

Il y a un moment, dans une vie criminelle, où le passé resurgit, même après quarante années de cavale en toute impunité. Ceci étant, il serait regrettable que Polanski fasse le choix du suicide, comme David Hamilton. Mais j’imagine très bien qu’il a dû y penser. Même Polanski a une conscience, on le sait bien.

JC..... dit: à

Nous sommes persuadé que Polanski a une conscience ! Nous sommes en revanche inquiet de l’absence de cerveau chez Delaporte du Boudoir hollywoodien …

Delaporte dit: à

La réaction de Flavie Flament après le suicide de son violeur était plutôt intéressante : un sentiment de frustration et de découragement. Justice n’a pas été faite, et le criminel lui-même restera amputé de son procès pour l’éternité.

la vie dans les bois dit: à

En France, il se pourrait que la fille Ionesco-pas celui-là, l’autre- soit egalement disturbed de cette absence de fin judiciaire; surtout son mari, qui a romancé la vie d’Eva.

JC..... dit: à

Pourquoi suis-je pédophile ? Facile ! Centenaire, je ne peux que mentuler des jeunettes de la génération suivante ….

Delaporte dit: à

La fille Ionesco va publier un roman sur son histoire de victime de la pédophilie à cette rentrée. Encore un témoignage pour enfoncer tous ceux qui font l’apologie de cette sexualité aberrante.

bérénice dit: à

Delaporte je crois que c’est un défaut chez vous , la mise à mort, après celle symbolique de Chevillard vous réclamez de toute votre morale celle de Polanski rejoignant l’avis de vieux schnock américain bien décidé à lui faire cracher ses dernières dents en prison pour des faits qui remontent à 40 ans et que la victime elle-même a pardonné alors qu’il existe tant de chevaux de bataille qui serviraient votre soif de justice . J’y vois une partialité bien que je n’approuve absolument pas ce genre de faits, viols, abus, violences, séquestrations, rapt, le crime en général .

bérénice dit: à

Delaporte, je ne fais pas d’apologie, je me demande simplement si dans ce cas précis en envisageant certains éléments du dossier connu du public comme le pardon de la victime il ne serait pas possible de le clore .

keupu dit: à

JC, un Polanski chez les ploucs épicétou

Janssen J-J dit: à

M.L Delaporte, laissez-moi vous dire que la fixette sur des vieux faits divers pédophiliques devient pesante : c’est vraiment le dernier endroit de quoi qu’on cause quand on n’arrive à convaincre ni les gens du bien fondé de l’abolition du travail ni de la bonté de Jésus-Christ, un fait pourtant attesté dans toutes les pratiques charitables d’imitation de son exemple au sein de l’establishment du clergé catholique apostolique et romain.
Marre, marre, marre de ces appels à la punition purgative au sujet du besoin d’élucider le viol de Murielle B. par Romain P. pour l’empêcher d’avouer, car enfin, nous y assistions tous et savons de quoi il retourne…, Il est vrai que d’obscurs complots par de puissants lobbys j.udéo-maçonniques à Hollywood empêchent encore que soit faite la lumière.
Enfin,… je souhaite vous dire que si l’on vous a violé étant jeune, c’est évidemment bien regrettable, mais il faudrait commencer désormais à vous en résilier pour pouvoir passer à autre chose, c toute la grâce que l’on vous souhaite.

la vie dans les bois dit: à

…breaking news.
Ce soir, c’est sur la rambla de Barcelone…

Pat V dit: à

Mréjen,

la vie dans les bois dit: à

Personne ne s’est demandé sous quelle forme allaient être alimentés les fonds de l’IMEC, pour ceux non clos. Des adresses de serveurs en dematerialisation, maybe.

closer dit: à

On ne peut pas mettre un signe d’égalité entre les crimes sanglants de Sade et les « débordements », comme dirait WG de Polanski.

Ceci dit, sodomiser une gamine de quatorze ans est le fait d’un salopard. C’est un crime, ce n’est pas un « débordement ». Surtout s’il s’avère que ce n’est pas la seule.

Mais WG a montré à plusieurs reprises que ce type de sexualité morbide et malsaine le fascinait. Je me souviens notamment de sa défense de Robbe-Grillet il y a quelques années.

Pat V dit: à

A propos de G. Wajcman et son objet du siècle :

Il s’agit de caractériser et de débusquer la présence picturale de l’absence (ce que Gérard Wajcman nomme l’objet du siècle) par le pistage d’une dynamique du visuel. C’est par une thématique du perçage, du forage, de l’avènement ou de l’apparition que le tableau conduit quelque chose d’invisible à la visibilité.

Plusieurs modèles peuvent indiquer cette fonction révélatrice d’absence. Celui de la vanité (le Carré noir sur fonc blanc de Malevitch est « la première vanité moderne ») qui se propose effectivement, non de ne rien peindre, mais de peindre le rien. Celui de la condition de possibilité : le peintre remonte au commencement du visible et s’acharne à en peindre le fondement logique, la caractéristique élémentaire de toute visibilité. Celui du prélèvement : le tableau pris à la lettre comme fenêtre soustrait une portion du continuum visible et, posant la question de ce qu’il y a derrière, présente une injection d’absence dans le visible.

Une péripétie anime ce pistage, une sorte de renversement, un clivage repérable dans l’histoire de la peinture : la remise en question de la représentation. Même s’il est vrai que la peinture ne s’est jamais proposé autre chose que de déborder et de court-circuiter le visible par ce qui ne peut pas se voir, même s’il demeure vrai que la peinture n’a jamais été réductible à un art de la monstration, du spectacle offert statiquement à un regard voyeur, il n’en reste pas moins que la dynamique propre à la peinture est masquée par l’une de ses modalités. Il est arrivé à la peinture de reposer sur un malentendu qui fait qu’on a pu la confondre avec une imagerie.

C’est plus précisément la catégorie de l’imitation qui est l’objet de ce renversement. En abandonnant la conception spéculaire de l’imitation (la ressemblance), la peinture abstraite revient au plus près de la question du réel. C’est précisément parce qu’elle rompt avec l’image qu’elle se détourne des représentations imaginaires et qu’elle peut enfin se poser la question du réel en tant qu’il est ce qu’on ne voit pas et surtout ce qu’on ne tient pas tellement à voir : c’est le cas notamment des « anti-monuments » de Jochen Gerz qui présentifient un refoulé. Mais c’est justement ainsi qu’il faut entendre le concept d’imitation : la peinture et les arts visuels parviennent à imiter ce qui ne ressemble à rien.

Loin d’inviter à une « calme contemplation » nourrie d’adéquation, de libre jeu ou de toute forme de comblement béat, loin même d’une dialectique du sublime où l’inadéquation se résout malgré tout en une récupération rassurante où je m’essouffle à courir derrière ma propre grandeur toujours intacte, l’art s’avoue comme une pratique tumultueuse dont on ne sort pas indemne. S’il constitue le sujet, c’est surtout parce qu’il en démolit l’assurance préalable. La peinture n’est pas sage comme une image : elle ne se tient pas à la place visible que le regard lui attribue. Du reste, dans cette assignation facile, le regard s’aliène et devient simple agent de consommation ; en croyant manipuler, il n’est qu’un objet de manipulation. Au contraire, la dynamique de l’invu, de l’invisible, de ce qu’on ne tient pas à voir, secoue le regard : elle invite à une sorte de réforme qui a quelque chose à la fois d’une conversion et d’une libération. La peinture n’a pas à plaire, mais à toucher juste et à troubler. Elle met dans l’inconfort, creuse une division, un trou en moi-même, de sorte que je me retrouve là où je ne m’attendais pas à être, parce qu’elle me force à voir une vérité que je n’avais pas su voir ou que je ne voulais pas voir. La question esthétique n’est pas de savoir à quoi l’œuvre ressemble, mais de se demander ce que l’on voit ; elle a pour corrélat la question morale, qui ne consiste pas à se demander ce que l’on peut faire, mais de quoi on peut se libérer. »

la vie dans les bois dit: à

Ce mossieu wacjman, il a un cabinet psy en ville ?

JC..... dit: à

« Ceci dit, sodomiser une gamine de quatorze ans est le fait d’un salopard. »

Une erreur de trajectoire ! Sans plus ! la NASA confirmera …

la vie dans les bois dit: à

Nan, j’demande ça, car Pat V. doit en etre à sa séance numéro di »: expliquer les trous du gruyère.

Phil dit: à

Aux cinéphiles qui ne sont pas tous pédos malgré la tendance pointée par Skorecki, il faut recommander le premier et dernier film polonais de Polanski, une histoire de voile, déjà, sur un lac de masurie, belle région autrefois de Ostpreussen que les Français généreux traduisent en Prusse orientale.

Pat V dit: à

la vie dans les bois dit: 17 août 2017 à 19 h 37 min

Apparemment, insister semble nécessaire…

la vie dans les bois dit: à

Inutile d’insister Pat. V., je vous ai classé: jargonneux. C’est pas d’aujourd’hui.

Gruyère est une région. Vous l’ignoriez?

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