de Pierre Assouline

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La République des livres

Littérature étrangères

Toute la fiction étrangère n’est pas traduite de l’anglais !

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Parfois, c’est à se demander si la fiction de langue anglaise n’est pas la seule à être traduite dans ce pays. On sait bien que ce n’est pas le cas, qu’il en vient de partout et que la France détient même une manière de record dans ce domaine. N’empêche qu’à lire les critiques, à écouter les émissions et à prêter l’oreille à la rumeur, on a l’étrange impression que nous n’en avons que pour les écrivains américains, ou à la rigueur britanniques. Il y a pourtant de si belles pépites alentour… Deux pour aujourd’hui, venues de nos voisins. On comprend […]

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Défis, dilemmes et délices du métier de traducteur

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Je vais commencer par quelque chose d’un peu banal, mais bon, tant pis, je le dis quand même : le métier de traducteur est un métier merveilleux. Chaque traduction est un voyage dans un nouvel univers, une occasion d’approfondir ses  connaissances ou d’en acquérir, une rencontre avec une personne hors du commun — je parle de l’auteur, bien sûr. Tous ceux que j’ai eu la chance de traduire étaient ou sont des écrivains de talent ou de grands écrivains. Et ici,en prime, il y a le poète dont l’auteur fait le portrait, Anna Akhmatova, que j’aime tout particulièrement… Bien sûr, chaque […]

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Ortega y Gasset et la philosophie de la traduction

Ortega y Gasset et la philosophie de la traduction

JEAN-YVES MASSON

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L’essai de José Ortega y Gasset intitulé Misère et splendeur de la traduction est considéré dans de nombreux pays comme une référence classique en matière de philosophie de la traduction. Écrit au milieu des années 1930, alors que son auteur était en exil en France, ce court traité aurait dû depuis longtemps féconder la réflexion française sur ce sujet ; or il n’en a rien été. Ces pages sont demeurées presque inconnues chez nous, et c’est ici la première fois que ce texte est édité en France (après une unique version canadienne). Sa publication, dans la traduction précise et élégante de […]

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Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ?

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Mais oui, c’est possible : des traducteurs peuvent se réunir trois jours durant sans qu’il soit question de l’éternel dilemme « Fidélité ou trahison « , ou de « L’intraductibilité de la poésie », et sans que s’affrontent « ciblistes » et « sourcistes ». Ca change ! C’était ce week-end au Moulin de la Tuilerie à Gif-sur-Yvette (Essonne), la première édition du Festival VO-VF organisé par des libraires, Sylvie Melchiori (La Vagabonde à Versailles), Hélène Pourquié et Pierre Morize (Liragif à Gif-sur-Yvette), avec une équipe de bénévoles constituée de leurs plus fidèles clients. Songez qu’à la table commune, parmi ceux qui avaient mis la main à la pâte, c’est […]

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Comment devient-on le plus célèbre critique littéraire d’Allemagne ?

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 Mort à 93 ans, le 17 septembre dernier, Marcel Reich-Ranicki a dominé la scène littéraire  pendant plus de quarante ans avec ses articles. Il a représenté une espèce en voie de disparition : le Grand Critique Littéraire exemplaire. En France, la disparition récente de Maurice Nadeau et de François Nourissier a aussi sonné le glas de cette espèce en voie de disparition. Notre Reich –Ranicki a marqué sinon influencé  plus de deux générations d’écrivains  allemands parmi les meilleurs. Il a  montré également  le pouvoir d’un vrai « pro » de la critique sur la librairie de son pays. Pourquoi donc  cette célébrité hors- norme ? Il […]

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Le pacte faustien de Richard Powers

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« Richard Powers arrête le temps ! » Vous imaginez le titre sur cinq colonnes à la une ? Sensationnel. Les foules se précipiteraient sur le journal qui oserait une telle manchette. Celui qui arrête le temps quand il s’emballe et que la vitesse domine sur toute autre considération. Drôle de type que ce Powers né en 1957 . Il n’a pas fait tous les métiers, comme les autres. Un seul lui a suffi, une voie : la physique, bientôt prolongée par l’informatique. Jusqu’à ce qu’il se rende compte que seul le roman était susceptible de contenir et de raconter la connaissance. Il a alors inventé […]

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La coupe à ras bord

La coupe à ras bord

JEAN PAVANS

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         Quelques remarques négligées sur ma récente version de « The Golden Bowl »   Un des tout premiers articles de critique littéraire de Virginia Woolf, publié le 22 février 1905 dans The Guardian, traite de Mr. Henry James’s latest novel, autrement dit The Golden Bowl, paru en novembre 1904, chez Scribner en Amérique, et Methuen en Angleterre. Virginia alors encore Stephen venait d’avoir vingt-trois ans. Elle formule avec fermeté ce qu’elle doit comme éloges, en introduction et conclusion : « Dans les 550 pages de son dernier livre, il n’en est aucune, nous pouvons l’affirmer, qui porte les traces de […]

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Ne tirez pas sur l’« editor » !

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C’est un rouage essentiel de la rentrée littéraire mais vous ne le verrez pas, vous ne saurez pas son nom et vous ignorerez à quoi il ressemble. Pas un des quelque cinq cents romans français et étrangers mis en circulation actuellement qui ne porte son empreinte invisible. Il est tellement mystérieux que sa fonction ne porte même d’intitulé précis en français. Comment l’appelle-t-on ? On ne l’appelle pas. C’est dire s’il est discret, secret même. En anglais, on dit qu’il l’est l’editor, pour mieux le distinguer du publisher. Le premier travaille sur les textes, le second dirige la boîte. L’un lit, […]

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Digressions à l’indienne avec Jeet Thayil

Digressions à l’indienne avec Jeet Thayil

BERNARD TURLE

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Avec leur habituelle morgue citadine, mes amis mumbayites de l’off-, voire de l’anti-Bollywood, considèrent surtout Jeet comme un chanteur et parolier rock ; à la sortie en Inde de son premier roman, Narcopolis, ils semblèrent lui adresser le même reproche (lui vouer la même jalousie ?) qu’un peu plus tôt à Siddharth Dhanvant Shanghvi (dont j’ai traduit les deux premiers romans et qui semble, toujours selon la rumeur de Bombay, malgré son talent, s’être brûlé les ailes littéraires dans ses papillonnements mondains) : à leurs yeux, Jeet veillait surtout, comme Shanghvi, à façonner son image, c’était le énième (encore) ‘jeune’ auteur […]

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Du cliché en traduction

Du cliché en traduction

WILLIAM DESMOND

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Le traducteur est – doit être – un grand bricoleur de mots. Il est même par définition un bricoleur au sens le plus intime du terme. J’ai lu il y a longtemps cette étonnante définition du bricoleur : un type qui, confronté à un problème pratique à résoudre, va dans son atelier et farfouille parmi les objets ou fragments d’objets qu’il a pu récupérer (et dont il garde certains depuis des années, voire des dizaines d’années) pour fabriquer ou réparer quelque chose ou changer la destination du bidule d’origine. Étant bricoleur moi-même, je confirme que cette définition est tout à fait […]

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