de Pierre Assouline

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La République des livres

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Quand Barceló métamorphose Kafka

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Un matin, Gregor Samsa, un jeune commis voyageur, se réveille mais a du mal à sortir de son lit pour se rendre à son travail. Et pour cause : couché sur le dos, il s’est transformé pendant la nuit en un monstrueux insecte. Sa famille est horrifiée à sa vue. Bientôt, la honte sociale la submerge, notamment vis à vis de leurs sous-locataires. Sa mère ne parvient pas à surmonter le dégoût que sa vue lui inspire, sa sœur est pleine de compassion, son père le prend en haine et tente de l’écraser. Blessé, désespéré de ne pouvoir en sortir, finalement […]

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Paul Morand, un homme méprisable mais quel écrivain !

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Enfin, « la » grande biographie de Paul Morand (1888-1976) ! Encore que on aurait pu survivre sans elle un certain nombre d’années de plus. Car s’il y a bien un auteur dont l’œuvre nous intéresse davantage que la vie, c’est bien lui. Un cas d’école, un de plus. Rassurez-vous, on ne vous fera pas le coup des deux Morand, le bon et le mauvais- l’affaire Céline a de longue date épuisé le procédé. D’ailleurs, dans son Paul Morand (478 pages, 24 euros Gallimard) qui parait dans quelques jours, Pauline Dreyfus (1969) est bien trop fine mouche pour verser dans ce travers. Sa […]

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J’ai toujours voulu traduire « Le Maître et Marguerite »

Grâce à la traduction pionnière de Claude Ligny, Le Maître et Marguerite a été connu, et reconnu, dès 1968 en France. Son texte, partant d’une édition fautive, a par la suite été complété et amendé par Marianne Gourg, qui a conservé la belle introduction de Sergueï Ermolenski, l’un des amis les plus fidèles de Boulgakov (lire ici l’analyse de Georges Nivat).  J’ai toujours voulu le traduire. C’est un texte qui est entré dans ma vie très tôt. Ma mère a fait partie de ces lecteurs passionnés qui, ayant réussi à se procurer un exemplaire de cette fameuse première édition, n’a eu de […]

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N° 28 « Ah que j’aime les militaires! »

N° 28 « Ah que j’aime les militaires! »

Jacques Drillon

Les r que Hitler roulait en hurlant dans ses discours, et qui sonnaient comme des rafales de mitrailleuse. Plusieurs rafales par phrase, presque une par mot. À la fin, tout le monde mort. * Personne ne sait (mais on y travaille) Pourquoi un pull tricoté, lavé à la machine et séché au sèche-linge, rétrécit. * Les belles étymologies Le mot autorité vient du latin auctoritas, lui-même dérivé d’auctor, qui a donné le mot auteur. L’auteur d’une chose écrite prend l’autorité sur cette chose, il la fixe, il la domine. Partant, il domine son lecteur. Au contraire de l’oralité, qui permet […]

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N° 11 Bossus & cockers studies

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Le subjonctif et les écrouelles (abcès du cou, d’origine tuberculeuse). Après son couronnement, le roi effleurait du doigt les écrouelles en disant : « Le roi te touche, Dieu te guérit. » C’était un peu fanfaron, pour ne pas dire bravache. À partir de 1722 (sacre de Louis XV), la formule devint plus prudente : « Le roi te touche, Dieu te guérisse. » * Uncle·aunt Sam·e. Chez les éditeurs américains, des sensitivity readers traquent dans les manuscrits la moindre trace de racisme, de sexisme et de grossophobie. * (Suite) Création, dans de nombreuses universités américaines, de Fat studies. Pas encore de Stupid studies. * (Suite) Le […]

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N° 10 La clef au comble du bonheur

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Houellebecq se marie. Le maire lui tend son livret de famille. Houellebecq se retourne et le transmet à Samuelson, son agent littéraire. * Clef / clé. Quelle histoire ! personne n’est d’accord. Voici ce que dit le TLF (Littré admet les deux graphies et ne les discute pas) : « Buben, 1935, § 5 et 198, explique que c’est d’un pluriel clés qu’on a tiré une nouvelle graphie du singulier clé, admise aujourd’hui au même titre que clef, et que c’est grâce à la variante orthographique clé que la prononciation par [e] fermé persiste dans le mot. La plupart des dictionnaires admet clef […]

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Bernard Buffet jamais loin des livres et des écrivains

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On n’imagine pas que l’artiste qui consacra des expositions à l’Enfer de Dante, au Quichotte, à Vingt mille lieues sous les mers, à l’Odyssée n’ait pas été d’abord un grand lecteur tant ces choix témoignent d’une proximité, sinon d’un commerce ancien et permanent, avec la littérature en ses classiques. De ses lectures de jeunesse il a longtemps conservé la trace mnésique ; elles ne l’ont jamais quitté, notamment le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, l’Hôtel du nord d’Eugène Dabit, la poésie de Rainer Maria Rilke et les Souffrances du jeune Werther de Goethe, un livre dont il avait mémorisé des passages au point […]

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David Cornwell lève le voile sur John Le Carré

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« A 20 ans, on est achevé d’imprimer ». Simenon en avait fait un adage. Appliqué à un écrivain, il n’a jamais été aussi vrai que dans le cas de David Cornwell alias John le Carré. Abandonné par sa mère à l’âge de 5 ans, il fut élevé par un père impossible, lequel apparaît dès la troisième ligne de la première page de ses Mémoires et ne le lâche plus jusqu’à la fin de son récit. Pour l’enfant, ses parents étaient un mystère ; ils le sont restés pour l’homme au soir de sa vie. Tout romancier est un menteur. Celui-ci étant l’un des […]

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