de Pierre Assouline

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La République des livres

vie littéraire

Michael Edwards à l’Académie : pire qu’un étranger, un Anglais !

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Marx, Groucho bien sûr, disait qu’il n’aimerait pas appartenir à un club qui l’accepterait pour membre. Michael Edwards n’est pas marxiste, ou alors il cache bien son jeu. Contrairement aux apparences, il ne passe pas toutes ses vacances, sports d’hiver compris, à Stratford upon Avon. Bref, il était ravi d’être accueilli ce jeudi à l’Académie française, le premier Anglais à s’y poser pour l’éternité (et le premier élu à susciter la présence d’un invité en kilt ! non loin de… Alain Finkielkraut, nouvel élu mais en civil, pour l’instant ). Conscients d’entrer dans un club de happy few, il saura […]

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Quel est votre meilleur livre de l’année ?

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D’accord, nous ne sommes pas des Anglais ni des Américains. Les listes ne nous obsèdent pas, non plus que les nomenclatures, palmarès, classements et, d’une manière générale, tout ce qui pourrait relever de la taxinomie littéraire. N’empêche qu’à l’heure du bilan annuel, ce serait bien de savoir quel livre (roman, document, français, étranger et tutti frutti) vous a paru être le meilleur. Entendons-nous bien : la littérature n’est pas une catégorie olympique. Il ne faut donc pas lire « meilleur » dans son acception sportive. Ni performance, ni exploit. Quoi alors? Votre meilleur livre de l’année  n’est pas le meilleur livre de l’année […]

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Des librairies ferment ? et alors ?

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La France, combien de librairies ? De librairies, pas de divisions, pour une fois. Longtemps, ce pays s’est enorgueilli de posséder l’un des plus forts taux de librairies par habitant. Il y a une dizaine d’années, on en comptait plus d’une dizaine pour la seule ville de Grenoble – mais très peu en Corse et encore moins en Ariège. N’empêche que cette manière de record, surtout vu de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis, paraissait être la moindre des choses pour une vieille nation qui se targue d’avoir été, sinon d’être encore, littéraire. La raison en était pourtant technique : la loi Lang/Lindon sur le […]

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Faut-il parier sur l’intelligence du lecteur ?

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Mais oui, c’est possible : des traducteurs peuvent se réunir trois jours durant sans qu’il soit question de l’éternel dilemme « Fidélité ou trahison « , ou de « L’intraductibilité de la poésie », et sans que s’affrontent « ciblistes » et « sourcistes ». Ca change ! C’était ce week-end au Moulin de la Tuilerie à Gif-sur-Yvette (Essonne), la première édition du Festival VO-VF organisé par des libraires, Sylvie Melchiori (La Vagabonde à Versailles), Hélène Pourquié et Pierre Morize (Liragif à Gif-sur-Yvette), avec une équipe de bénévoles constituée de leurs plus fidèles clients. Songez qu’à la table commune, parmi ceux qui avaient mis la main à la pâte, c’est […]

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Jack-Alain Léger : pas d’autre vie que la sienne

Jack-Alain Léger : pas d’autre vie que la sienne

GILLES TORDJMAN

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J’ai connu Jack Alain léger à la faveur d’une faute impardonnable : dans un article que j’avais écrit sur une nouvelle traduction des poèmes de Léonard Cohen par Jean Guilloneau, que je trouvais exacte mais peu poétique, je citais comme un modèle les traductions précédentes de Dashiel Heddayatt, précisant, pour les lecteurs forcément ignorants du journal pour lequel je travaillais alors, qu’il était le créateur d’une mythique « Cadillac Rose », sur un disque de 1971 que presque tout le monde avait oublié — nous étions en 1992, ou quelque chose comme ça. Dashiell Heddayatt  m’envoya promptement une lettre pleine d’esprit, et signée […]

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Ceci n’est pas un plagiat

Ceci n’est pas un plagiat

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Chacun ses manies de lecteur. La mienne consiste à commencer ma lecture par la fin. Non pas la fin du récit, du roman, de l’essai, et donc du texte proprement dit, mais la fin du livre. Le plan bien sûr, qui en dit tant non seulement sur sa structure mais sur son esprit, et surtout ce que la plupart appellent « Remerciements » et que, en tant qu’auteur, je préfère appeler « Reconnaissance de dettes ». Car c’est bien ce de cela qu’il s’agit. Etrangement, les Français y rechignent, de même qu’ils traînent les pieds devant l’exercice d’admiration. Comme si c’était déchoir de reconnaître […]

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De la lecture angoissée à la correction névrotique

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Il faudra être indulgent pour les fautes, erreurs, bourdons, doublons et coquilles de ce billet. l’émotion, probablement ; la compassion, certainement. C’est que les correcteurs ont le blues : le blues des correcteurs. Cela dure depuis quelques années déjà et cela ne s’arrange pas. Le métier tend à disparaître, les conditions de son exercice sont de plus en plus précaires (11 euros net de l’heure à domicile), on leur demande de travailler de plus en plus vite au détriment de la qualité… Un article paru dans la dernière livraison de la Revue des deux mondes s’en fait l’écho sous le titre […]

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Le CNL n’est plus le « Colosimo National du Livre »

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Le CNL, combien de divisions ? 30 millions d’euros, manne bienvenue à répartir chaque année entre les librairies, les maisons d’édition, les bibliothèques, les organisateurs de festivals et salons du livre, les traducteurs, les auteurs etc. Sauf que résumer ainsi l’action du Centre national du livre le réduirait au rôle de Caisse nationale des lettres qui fut le sien il y a très longtemps. Jean-François Colosimo, à qui rien de ce qui touche au livre n’est étranger (il a été lui-même longtemps éditeur et auteur), a imaginé qu’il pouvait en être autrement : sollicité par deux ministres de la Culture successifs (Christine Albanel […]

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Arthur Koestler dérange encore

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Tiens, une nouveauté chez Gallimard ! Dans le programme de la rentrée, cela va de soi ; dans le hall de la maison, moins. L’entrée du 5, rue Gaston-Gallimard, anciennement rue Sébastien-Bottin, lieu mythique que la mémoire littéraire a d’ores et déjà inscrit classé monument historique et virtuellement rajouté à l’inventaire supplémentaire, carrefour permanent d’écrivains, d’éditeurs, de journalistes, de libraires, de représentants, ce nœud de la Maison est d’ordinaire décoré de portraits d’auteurs de la dernière rentrée en date. Ils y sont toujours ; mais depuis le début de la semaine, une imposante sculpture trône parmi eux. Cette œuvre sur bois datant […]

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Ne laissez pas mourir la « Quinzaine littéraire » !

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C’est de mort, en effet, qu’est menacée La Quinzaine littéraire : pas dans six mois, pas dans un an, comme elle l’a souvent été durant les 47 années de son existence, mais dans les semaines qui viennent. Rien d’étonnant dans la situation actuelle de la presse écrite, rien d’étonnant pour un périodique qui n’a jamais voulu se mettre « au goût du jour » et a refusé de céder aux sirènes publicitaires pour conserver la liberté et l’indépendance auxquelles il est tellement attaché. En effet, depuis 1966, La Quinzaine littéraire n’a cessé de défendre une certaine qualité de l’écriture et de la pensée, et de […]

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