Javier Cercas à la recherche du point aveugle
Le roman sans fiction, cet écrivain n’est pas le premier à s’y frotter mais il est de ceux qui lui donnent ses lettres de noblesse. Né à Càceres (Estramadure) en 1962 mais barcelonais depuis l’âge de 4 ans, Javier Cercas a d’abord enseigné la littérature hispanique à l’université de Gérone avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Empruntant tant au roman, au récit historique, au portrait, au reportage, à l’interview et à l’enquête journalistique, sa manière lui a permis de grandes réussites, encensées tant par la critique que par le public en Espagne mais aussi dans de nombreux pays. En témoigne la fortune des Soldats de Salamine ((2001), d’Anatomie d’un instant (2009) et de L’Imposteur (2015). Des livres souvent hantés par la guerre civile, de même que le tout dernier qui vient de paraître en espagnol. Outre son premier roman Le Mobile (Actes sud, 96 pages, 13 euros) publié ces jours-ci en français longtemps après, il publie également un passionnant recueil d’essais Le Point aveugle (368 pages, 20 euros) où l’on croise les ombres familières de Cervantès, Leiris, Flaubert, Vargas Llosa ou de Borges. Ses livres sont traduits de l’espagnol par Elisabeth Beyer et Aleksandar Grujicic. Il nous a reçu chez lui le mois dernier.
Et vous, vous savez ce que c’est un roman ?
C’est… une bonne question ! En fait, la réponse est facile : un roman, c’est tout ce qui se lit comme tel. Même l’annuaire des téléphones ! C’est le centre de ce que j’appelle le point aveugle, ce point sur le disque optique à travers lequel on ne peut rien voir. Ce déficit visuel, ou si vous préférez cette zone d’obscurité, est au cœur de la littérature. Paul Valéry l’a écrit quelque part : ce n’est pas l’auteur qui fait le chef d’œuvre, c’est le lecteur qui y entre et se l’approprie, mais un lecteur vigilant et il utilise à son propos cette expression géniale : « l’innocence armée », ou encore « l’ingénuité armée », bref, cette faculté qui permet au lecteur de déceler dans un livre ce que son auteur n’était pas tout à fait conscient d’y avoir mis. Le point aveugle est une brèche qui permet au lecteur de s’engouffrer dans l’espace créé par l’ambiguïté. Cervantès savait ce qu’il faisait en écrivant les aventures de Don Quichotte mais n’était pas conscient de la manière dans laquelle nous les lisons aujourd’hui.
Etrangement, dans votre recueil d’essais Le Point aveugle, vous vous interrogez beaucoup sur la nature du roman alors que vous n’en avez pas écrit à proprement parler.
Kundera parle des deux temps de l’histoire du roman : primitif avec Cervantès et à sa suite Sterne, Fielding, Diderot, Rabelais et tous ceux qui ont compris l’incroyable nouveauté de Don Quichotte : la permission accordée d’écrire de la fiction dans une totale liberté ; puis il y eut un deuxième temps que l’on peut qualifier de flaubertien, qui réclame qu’on le considère à l’égal d’un art sérieux, car pour ceux cités précédemment, le roman n’était qu’un divertissement. Flaubert avait l’ambition de hisser le roman à un stade aussi élevé que la poésie ou la tragédie, d’en faire un genre noble. Il l’a donc voulu pensé, construit, cérébral, géométrique, trahissant la leçon de liberté de Cervantès. Mon idéal du roman tel que je l’ai mis en pratique dans mes livres opère la synthèse des deux : il emprunte à tous les genres sans se gêner mais avec la rigueur sans laquelle on ne peut composer après Flaubert, celui qui a tout changé.
Mais pourquoi Cervantès n’a-t-il pas eu d’héritiers dans sa propre langue ? Il a bien une descendance mais ailleurs
C’est d’autant plus étrange que lorsqu’un livre connaît un énorme succès commercial, il suscite aussitôt des imitations. Or il n’y en a pas eu en Espagne pendant trois siècles. La réponse se trouve dans l’épilogue du roman. Cervantès a créé une forme nouvelle d’ironie, qui n’est pas celle de la Grèce antique, et relève davantage du paradoxe. Le Quichotte est de toute évidence un fou mais doté d’une grande sagesse, d’une véritable intelligence, d’une belle lucidité. Son ironie, c’est la possibilité d’une vérité contradictoire. Mais pourquoi toute cette réussite littéraire n’a-t-elle pas fait d’émules en son temps et son pays ? Parce que les Espagnols l’ont lu comme un livre essentiellement comique. Leur lecture a été très réductrice : elle a retenu la drôlerie du personnage aux dépens et à l’exclusion de sa dimension tragique et pathétique. C’est d’autant plus regrettable que la leçon de Cervantès, c’est justement que la vérité est polyédrique, ambiguë, chose impossible à comprendre pour l’Espagne des lendemains du Concile qui était fermée, monolithique, totalitaire. Dans le même temps, la France et l’Angleterre ouvraient les esprits aux interprétations contradictoires. Je crois sincèrement que le roman est une arme de destruction massive contre la vision totalitaire du monde. Ceux qui prétendent détenir une vérité absolue sont prêts à vous tuer pour l’imposer. Les fanatiques ont horreur du roman.
Alors, les héritiers de Cervantès, où sont-ils ?
Mario Vargas Llosa est à mes yeux le grand romancier classique de la langue espagnole contemporaine. Mais il demeure plus proche de Flaubert que de Cervantès. Et puis Milan Kundera… De toutes façons, tout romancier doit payer sa dette à Cervantès. Même s’il ne l’a pas lu ! Et même si, comme Martin Amis, il méprise la qualité de Don Quichotte et le trouve trop long ; il juge que nombre de pages sont superflues parce qu’il ignore le cocido, ce plat typique de chez nous dans lequel on met absolument de tout, une sorte de pot-au-feu à base de pois chiches, de différents légumes et de plusieurs viandes, ce qui donne quelque chose de délicieux et plébéien. Ce roman est un monstre omnivore, il avale tous les genres. Or je crains que nous n’utilisions pas toute la liberté que Cervantès nous a donnée avec tout ce qui la fonde : l’ironie, le scepticisme, la tolérance. C’est là mon seul dogmatisme !
Un cocido littéraire, votre Anatomie d’un instant, votre livre sur le coup d’Etat raté du 23 février 1981 ? Je dis « livre » faut de dire….
Il est vrai qu’il est un peu chronique, un peu essai, un peu reportage, un peu roman historique, un peu tout. Un roman en principe, c’est une fiction. Avec celui-là, j’ai pris la liberté d’écrire un roman sans fiction. De toute façon, le roman est par essence un genre hybride. Ce fut également le cas pour L’Imposteur et pour celui que je viens d’achever et que je publierais en février en Espagne. Tous des romans sans fiction. C’est l’équivalent de la non fiction novel telle que Truman Capote l’a définie pour De sang froid : une forme narrative qui a recours à toutes les techniques de l’art de la fiction tout en demeurant absolument factuelle. Le prochain particulièrement qui est le livre que j’ai toujours voulu écrire, dès le début. C’est une histoire très personnelle puisqu’elle tourne autour du passé franquiste de ma famille, des petits propriétaires d’Estramadure ; la figure centrale en est un jeune homme de 17 ans, grand lecteur à qui son maître avait révélé Ortega et Unamuno ; il est pourtant devenu phalangiste, il s’est engagé, s’est battu et il est mort au combat lors de la plus grande bataille de l’histoire de l’Espagne. J’étais honteux de ce passé, le nôtre, dont ma mère m’avait souvent parlé. Le destin de ce garçon, les raisons de son basculement m’ont hanté car je ne les comprenais pas ; de plus, on a toujours dit que c’était l’oncle de ma mère jusqu’à ce qu’on apprenne, entre tous les non-dits, qu’il était son frère aîné…. Dès qu’on parle de soi, on entre dans le mensonge. Marco, l’antihéros de L’Imposteur, s’était inventé un passé de héros afin de cacher sa vie dure et grise de franquiste. Il n’avait été ni brave, ni courageux, rien. Après la guerre, le général de Gaulle ne disait-il pas que « les Français n’ont pas besoin de la vérité » ? Je n’étais pas capable d’affronter mon passé familial. En fait, j’étais paralysé par un problème littéraire : j’avais l’histoire mais elle était toujours à la recherche de sa forme. Dans Les soldats de Salamine et dans Anatomie d’un instant, l’Histoire et la fiction se livraient à une lutte ; dans L’Imposteur, à une bataille ; dans le prochain, elles dialoguent enfin.
On sent qu’il vous a marqué, l’imposteur de L’Imposteur…
C’est mon Moby Dick. C’est le bien et le mal à la fois. Le point aveugle de cette histoire, c’est de se demander pourquoi il a fait ça, pourquoi il a menti sur son passé et pourquoi tout le monde a bien voulu le croire. Et dans Anatomie d’un instant, c’est de se demander pourquoi Adolfo Suarez, le chef du gouvernement, est demeuré assis droit à son pupitre quand les putschistes de la Garde civile ont envahi le Parlement et qu’ils ont commencé à tirer à la mitraillette. Tous les députés se sont terrés sauf le vice-présent du gouvernement Manuel Gutierez Mellado, un ancien général franquiste qui en avait vu d’autres et Santiago Carrillo, le leader communiste endurci par la guerre et les décennies de clandestinité. Les députés de l’époque me détestent depuis ce livre : ils me reprochent d’avoir insinué qu’ils étaient des lâches. Mais j’en aurais fait autant qu’eux, je me serais carrément caché au sous-sol si j’avais pu ! Tout mon livre pose cette question de l’attitude de Suarez et je n’ai pas vraiment trouvé de réponse claire et univoque. L’énigme est non seulement intacte mais elle s’est épaissie avec ce livre. Tant mieux car le romancier, c’est celui qui ajoute de la complexité au monde. Pour mieux la déchiffrer, il doit rendre cette énigme insoluble. Quand le politicien tend à tout simplifier, le romancier décèle un problème là où personne ne le voit ; il nous complique la vie. J’ai voulu montrer que l’attitude d’Adolfo Suarez constitue l’essentiel de sa vie mais aussi de celle de son pays. Pareil pour Marco l’imposteur. Tout le monde savait dès 2005 grâce à un historien qui a montré que quelque chose dans sa biographie dysfonctionnait. Alors on l’a aussitôt diabolisé au lieu d’y aller voir, de peur d’y découvrir une certaine Espagne. Pareil pour Manuel dans mon prochain livre qui prend à rebrousse-poil une vision rétrospective de l’Histoire où tout le monde a été républicain ou anti-franquiste.
Est-ce cela qui vous a fait écrivain ?
Je viens d’un village pauvre d’Estramadure. Quand j’ai eu 4 ans, ma famille s’est installée à Barcelone où mon père était vétérinaire. Nous étions matériellement appauvris et déracinés car ce n’était pas chez nous, d’autant qu’on y parlait une autre langue que le castillan ; mais quand nous retournions au village, nous étions à nouveau des gens importants. Or sans ce sentiment du déracinement, cette sensation d’être devenu un orphelin, je ne serais probablement jamais devenu un écrivain. Pavese disait : la littérature est une défense contre les offenses de la vie, ou quelque chose comme ça. Elle m’a protégé ; elle a été mon instrument de survie. Ce livre vient du plus profond de ma vie puisqu’il me vient de ma mère à partir d’une histoire qui a baigné mon enfance par sa bouche. Or, dès lors qu’on est loyal avec ses obsessions, plus la littérature vient du plus profond, meilleure elle est. Je ne sais pas et j’écris pour savoir.
Votre famille est restée franquiste après la guerre civile ?
En cela, elle est très espagnole puisqu’elle relève du « franquisme sociologique ». Pendant quarante ans, comme la plupart des Espagnols, elle a accepté le franquisme. La contestation était inexistante sauf dans les derniers temps. Après seulement, j’ai découvert dans les livres que dès les lendemains de la guerre, ceux qui y avaient participé du côté des vainqueurs avaient été très déçus. Aussi quand la démocratie est arrivée au moment de la transition des années 80 tout le monde ou presque l’a acceptée. Mais jusque là, le sport national des Espagnols, ce n’était pas le football mais la guerre civile, remplacée le cas échéant par le coup d’Etat, ce qu’a exploré Anatomie d’un instant. Tout Espagnol a sa propre théorie sur le coup d’Etat du 23 février 1981. Sinon il n’est pas espagnol !
Quel est le point aveugle de ce prochain livre ?
L’écrivain qui n’a pas le courage de trahir ses propres théories n’est pas un véritable écrivain. Quand j’écris, j’oublie tout ce que je sais, à commencer par les théories car elles empêchent d’écrire, pour me mettre entièrement au service de mon livre. Le point aveugle y est très évident, il vous sautera aux yeux… lorsque vous le lirez ! Mais moi, il ne m’est apparu que lorsqu’on me l’a dit. Car celui qui écrit est dans un état de semi-conscience, il cherche à donner du sens à une forme. Là, je me suis lancé à la recherche des traces d’un anonyme de l’Histoire pour tenter de comprendre ses motivations. Alors le point aveugle ? La vérité, c’est la recherche de la vérité sur ce personnage.
Dans Le Mobile, votre premier roman écrit en 1987 mais qui paraît aujourd’hui seulement en France, Alvaro le narrateur, c’est vous ?
C’est moi. Mais quel échec, ce livre ! J’étais inconnu ; il s’en est vendu une cinquantaine d’exemplaires dont quarante ont été achetés par ma mère. C’était un recueil de nouvelles d’apprentissage ; il y en avait cinq, j’en ai retirées quatre et c’est devenu un roman. Quand on débute, on veut toujours s’afficher comme écrivain. On se repend toujours de son premier texte. C’est presque le cas…
Tout écrivain est un intellectuel ?
Il ne l’est que dès lors qu’il intervient dans la vie publique mais au même titre qu’un architecte, un professeur ou tout autre. Mais sa qualité d’écrivain ne lui confère pas automatiquement un statut d’intellectuel. Voltaire est à mes yeux le premier intellectuel avec l’affaire Calas. Il réunit les deux caractéristiques : le travail en solitaire d’un côté, la présence publique de l’autre. C’est très français. Ma génération entretient des rapports compliqués avec la figure de l’intellectuel. Quand j’étais jeune, je voulais surtout ne pas en être car il était déprécié, discrédité, dénué du moindre prestige. Camus disait que les idées trompées baignent toujours dans le sang alors que nombre d’intellectuels ont été d’une telle frivolité et d’une telle vanité ! Heidegger et les autres : tant d’intelligence au service de tant de barbarie. Sartre et la littérature dite engagée m’horrifiaient. Je trouvais ça populiste et démagogique. Mais depuis, j’ai évolué. Je revendique désormais une sorte de littérature engagée au sens où l’entendait Michel Leiris : la littérature comme tauromachie. Quelque chose de sérieux, ambitieux, total qui veuille changer le monde, qui engage complètement et non juste un jeu. La littérature doit démasquer la réalité cachée derrière les apparences. En ce sens, Kafka et Borges ont été et sont demeurés mes héros car leur littérature est très politique. Et quel plus grand engagement que le leur ?
Avez-vous le souci d’être compris lorsque vous écrivez ?
Je ne pense pas au lecteur car celui-ci n’existe pas. Chaque lecteur est différent. Au fond, le seul lecteur que je connaisse, c’est moi, et j’ai envie de le satisfaire, en espérant qu’il y en aura d’autres comme moi. Mais il m’est impossible d’écrire pour un autre que moi.
Mais quand vous dites d’un personnage qu’ «elle avait un geste de dévouement digne de Florence Nightingale », vous vous doutez, tout de même, qu’en Espagne et en France, nul ne sait à quoi vous faites allusion à moins d’avoir une solide culture historique anglaise et d’avoir lu Eminent Victorians …
J’ai écrit cela quand j’étais jeune. A l’époque, je la connaissais par un livre en espagnol que mon père m’avait offert sur les héros de l’humanité. Ca m’avait marqué. Elle était l’équivalent de mère Teresa de Calcutta. Mais au fond, qu’importe. Je veux toujours écrire le meilleur livre possible, advienne que pourra. La première obligation de l’écrivain, c’est de se créer une tradition littéraire, en faire une lecture intéressée, s’y inscrire et voir ce qu’il peut y faire. Le philosophe Eugenio d’Ors disait que ce qui n’est pas tradition est plagiat. Picasso dit que l’originalité, ce n’est pas ressembler à personne mais ressembler à tout le monde. Pendant mes études, j’ai beaucoup lu la littérature, le théâtre et la poésie de l’âge d’or espagnol, les Gongora, Lope de Vega, Quevedo et les autres. Cervantès les avait lus et les a transformés. Il avait également avalé Pétrarque. Je crois qu’il ne suffit pas de tuer le père : il faut dévorer les maîtres en cannibale, mais en y ajoutant de la sauce piquante. Après seulement on peut écrire ce qu’ils n’ont pas écrit tout en sachant que sans eux on n’y serait pas arrivés. Sans les Vies imaginaires de Marcel Schwob, Borges n’aurait pas été ce qu’il fut. Il ne suffit pas de dévorer : il faut ensuite rendre hommage comme on ferait une déclaration de soumission.
Et vous, Flaubert ?
Au début, certainement. Mais ma chance, c’est qu’outre Cervantès et les écrivains du post-modernisme américain (Robert Coover, Donald Bartheme) qui étaient des expérimentateurs, ma langue natale m’a permis d’avaler tous les grands latino-américains. Mais ils ont tous fait ça. L’incipit de Cent ans de solitude est une phrase qu’on trouve presque mot à mot au milieu de Pedro Paramo de Juan Rulfo que tous admirent. Une imprégnation légitime. La tête de Cervantès était saturée de littérature. La littérature relève du cannibalisme.
(Photos Passou à Barcelone)
1 403 Réponses pour Javier Cercas à la recherche du point aveugle
Pourquoi les « FICTIONS » de JORGE LUIS BORGES m’ont déçu dans le réel de leur lecture ?
« Fictions », le livre de Borges, se présente à moi avec une réputation impressionnante, mes éclaireurs, personnes avisées, vouent à ce livre un culte sans partage, aussi, c’est avec pas mal de déception que je suis obligé de reconnaître que je ne fais pas parti des adorateurs de cette secte.
Le livre, partagé en deux parties assez différentes est composé de nouvelles aux thèmes souvent proches et dont l’ensemble reste très cohérent.
La première partie, « Le Jardin aux sentiers qui bifurquent » est composée des nouvelles les plus ambitieuses et, à mes yeux, comme à ceux de son auteur, des plus maladroites.
De cette lecture finalement assez vaine et ennuyeuse, je garde quelques belles intuitions dans « la loterie à Babylone » et « la bibliothèque de Babel », intuitions qui restent mal utilisées.
J’ai bien aimé aussi le début de « Tion Uqbar Orbis Tertius », avant que l’auteur ne se fasse écraser par le poids de son récit.
A noter que la dernière nouvelle, qui donne son nom à cet ensemble, est assez brillante, même si la maladresse persiste.
Heureusement, la seconde partie, « Artifices », m’a semblé plus réussie, plus légère aussi, beaucoup moins ambitieuse également.
Petites nouvelles parfois fantastiques et parfois policières qui empruntent beaucoup à Gilbert Keith Chesterton et Thomas de Quincey, à Léon Bloy, aux récits hassidiques, à Robert Louis Stevenson, à Edgar Allan Poe, aux « Mille et une Nuits » aussi. Emprunts revendiqués par l’auteur dans une courte préface ou encore au sein même des nouvelles, référencées jusqu’à la pédanterie.
La plupart se lisent sans déplaisir et même, parfois, avec intérêt.
« Funes ou la mémoire », que certains éclaireurs taquins m’ont renvoyé en miroir n’a pas fait vibrer en moi la reconnaissance du ventre.
Quelques histoires policières mystiques de bonne facture surnagent ici et là, sans atteindre le grand Chesterton, mais la sensation de redite devient parfois pénible.
Pour le mélange de références fictives et réelles, les thématiques littéraires appuyées et le côté potache, on comprends pourquoi les oulipiens ont vénéré le bonhomme, mais ce n’est pas bon signe.
Restent quelques belles fulgurances et un humour pince-sans-rire parfois rafraîchissant.
Ouvre un blog et lâche-nous la grappe avec tes rédacs de collégien.
Il est facile de passer à côté de Borges quand on n’y a pas porté la perspicacité nécessaire. Borges se mérite.
Vous êtes bien souvent à Barfelona, dear passou. Visite à Jonathan L. puis direcfionne Sitges (pour causer avec Widergg).
est-ce encore un écrivain qui regrimpe son arbre gêné par ses ancêtres droitiers ? le plus très jeune Alexandre Jardin a fait le coup l’an passé mais son grand-père et surtout père resistent plutôt mieux que lui à la sévère postérité.
Pourquoi « L’ALEPH » de JORGE LUIS BORGES me mérite mieux en tant que lecteur que les autres oeuvres de BORGES ?
« Fictions » est sans doute le recueil de nouvelles le plus complexe, tortueux, intelligent et abouti de Borges, mais son érudisme, son caractère souvent abstrait et son côté un peu pédant pouvaient être rebutants.
« Le Rapport de Brodie »le dernier recueil publié du vivant de Borges, était lui dans l’extrême inverse : toujours la concision propre à l’Argentin, ses histoires typées polar, mêlant guerres et criminels, avec toujours cette réflexion variée sur la religion, sur la condition humaine et la notion de temps. Mais le tout était parfois trop simple et dépouillé pour du Borges, et les nouvelles qui le composent étaient clairement moins fortes que celles de « Fictions ».
« L’Aleph », j’y viens enfin, parvient à trouver le juste milieu entre ces deux paradigmes (moins complexe que Fictions, moins accessible que Brodie), tout en gardant cette caractéristique de la nouvelle borgienne (borgésienne ?) : cette capacité à plonger le lecteur dans la réflexion, dans l’introspection, dans la re-considération du récit qu’il vient de lire par le prisme de la conclusion. Et les formes et structures de narration sont toujours les mêmes : un récit en tiroir (« on m’a raconté l’histoire de »/ « j’ai lu que »), l’histoire en elle-même d’un pauvre hère, mort à la guerre, lâche, vengeur ou prisonnier, une couche de réflexion méta-physique/de théologie et une conclusion-choc, de par la relecture intelligente du récit ou un twist qui change totalement la perspective de celui-ci.
Ça marche toujours aussi bien, autant que ça pourra toujours rebuter les plus réticents au style de Borges, mais au cours de ces 200 pages, « l’Aleph » brasse les siècles et les lieux, et parvient toujours aussi bien à amener des réflexions géniales et originales, comme dans « La Demeure d’Astérion », qui reprend un mythe célèbre du point de vue d’un antagoniste (et ça donne une réflexion très philosophique), « Deutsches Requiem », l’histoire d’un Nazi qui se remémore ses crimes en les jugeant nécessaires pour l’Histoire du monde ou l’excellente « Quête d’Averroès » qui décrit magnifiquement la recherche de ce que l’on ignore. Les histoires sont variées, presque toujours intéressantes et disposent souvent d’un background original (l’Inde, une pyramide mexicaine, l’Angleterre et ces inévitables paysages argentins) qui font que malgré que certains thèmes se croisent (l’histoire qui se répète, les deux faces d’une même pièce, etc), le sentiment de redondance n’est presque jamais éprouvé.
Et puis faut-il encore vanter les qualités littéraires de Borges, son style incisif, ses mots toujours si justement choisis, si précis et ses conclusions sentencieuses.
C’est un recueil aux multiples facettes, aux différents degrés de réflexion et aux situations diverses, qui ne marque sans doute pas autant que « Fictions », mais fait toujours bien son ouvrage : faire réfléchir, avec de beaux mots.
Euh, ben bibi je sais qui c’est, Florence Nightingale. C’est même à cause d’elle que le prénom « Florence » a commencé d’être donné aux petites filles… Et pourquoi ? Parce que ses parents, aristos anglais avec pépettes et loisirs, mettaient leurs enfants au monde en voyage. Et ils ont appelé leurs filles du nom des endroits où elles ont vu le jour ; ainsi, la soeur aînée de Florence s’appelait Parthe. De plus, Florence Nightingale n’a pas grand’chose de commun avec soeur Théresa. Elle a surtout aidé à la reconnaissance de l’infirmière anglaise en tant que professionnelle (et non plus en tant que religieuse ou dame de charité), et a dénoncé la condition du soldat anglais pendant la guerre de Crimée.
(je me rends compte que je n’ai rien oublié de mes lectures enfantines. Et celle-ci provient en droite ligne des « reader’s digest » auxquels ma mère était abonnée…)
j’ai lu tous ses livres depuis 2002 avec « Les soldats de Slamine » (Actes Sud), c’est le genre d’écriture qui fait qu’on est obligé de les lire d’une traite tellement c’est captivant
Moi aussi, Clopine, je connais Florence Nightingale depuis ma tendre enfance parce que ma mère, qui avait rêvé d’être infirmière, avait une immense admiration pour elle. J’ai lu aussi des romans policiers de Anne Perry dans lesquels Hester Monk, infirmière, a fait la guerre de Crimée avec Florence Nightingale ; elle créa le premier hôpital de campagne à Scuttari (le tableau « la dame à la lampe » la représente faisant sa tournée dans la salle commune).
Son homologue française était Marguerite Bottard, infirmière en chef du professeur Charcot, à la Salpétrière, à l’époque où le métier d’infirmière commençait juste à se laïciser, avec la création de la première école de formation d’infirmières en France, à la Salpétrière, à l’initiative du Professeur Bourneville.
Voilà, cet entretien qui m’avait passionné sur le dernier MagLitt.
Le point aveugle du roman et La lecture qui fait le roman.
Le relisant, quelsues semaines plus tard et ici (sur écran, on le lit différemment), je trouve que vous cernez , dans ce jeu de questions-réponses le mystère de cette lecture en filigrane de ce qui se cache derrière les mots et qui tangue entre l’auteur et le lecteur, sans que l’on sache toujours le définir. En deçà des mots, comme un secret. C’est là sans y être. Le roman c’est un duo entre absence et présence dans l’écriture / dans la lecture. Un lien de pressenti. Beckett parlait du trou des mots dans le langage. Trou pour atteindre un second plan. Le récit n’est qu’un support pour ce jeu-là. L’écrivain, écrivant se dévore, il paye de sa personne cela qui passe dans l’écriture. Quelle expérience terrifiante… Quant au lecteur ? il me semble que tout se joue quand le livre lu est refermé, qu’il hante la mémoire. Le lecteur est alors dans un trouble infini, dans ce retrait en soi, silencieux, à cause du langage entre fiction et réalité. Puis les mots s’estompent, le récit aussi parfois mais par delà l’oubli reste en mémoire des petites phrases très précises que l’on retrouvera sans effort en ouvrant le livre, celles qui touchent ce point aveugle, « cette zone d’obscurité, au cœur de la littérature ». Certains ont parlé d’échec de l’écriture et pourtant cet dans cet impossible que l’on touche à l’essentiel, l’écriture de l’empêchement comme à Bram van Velde l’acte de peindre. Une même défaillance lie alors l’écrivain (écrit-vain) à ses lecteurs, un entretien infini, une expérience intérieure, « C’est le bien et le mal à la fois. »…
Quel bel entretien !
@14.23 Continuez au contraire dans cette veine, c’est un plaisir.
@ ché plus qui… sur l’autre billet. On peut être triste de l’évolution de l’état du monde actuel quand on croit en avoir une part de responsabilité, en pensant notamment au devenir de ses propres enfants. La vraie question est de savoir si eux-mêmes partagent cette morbidesse, ce qui n’est pas le cas, si j’en crois ceux des autres. Toute nouvelle génération sait d’nstinct ce qu’elle peut maîtriser par elle-même l’état du monde réduit à sa mesure tel qu’il est, sans imaginer devoir en imputer la responsabilité aux aînés qui l’ont sortie du néant. Le mois de novembre occidental y joue pour beaucoup, et les enfantillages de la rdl ou autre chose, guère, hein… Proposons plutôt aux masochistes de passer leur chemin et/ou de rester sur leur blog, attendu que personne ne peut rien à la dépression des autres, et surtout pas de recevoir sans broncher leurs leçons de morale. Ce qu’on peut faire en revanche, c’est :
@passoul, d’aller interviewer les écrivains espagnols pour leur faire rendre gorge, surtout s’ils nous parlent de leur dernier livre hanté par la guerre civile, pas encore traduits. Avec Thomas ou Marco l’imposteur, on est ravi d’apprendre que le roman n’existe pas, ou que l’annuaire téléphonique en est un, à part entière, dont on se souvient en effet que la lecture faisait pleurer les piafs. Le point aveugle, c’est la bienveillance du lecteur innocemment ou ingénument armé (conjonction vampirique pas mal trouvée). Moi, ça me va comme définition, je me reconnais bien là dedans. D’autant que j’aime bien les récits de Javier Cercas. Juste qu’il a peut-être tort de donner trop de clés sur les mensonges de son passé, quoiqu’il reconnaisse le caractère indécidable d’une solution aux énigmes, dans la mesure où elle appartient aussi aux autres. Cela dit, pourquoi en rajouter un poil sur florence rossignol dans les questions surlignées ? Sapré Cassou ! Gardons plutôt la mémoire de cette dernière comme maîtresse infirmière de première catégorie, ce sera déjà pas mal.
Jacques Chesnel: idem pour moi. De plus je l’ai écouté au Printemps du livre de Grenoble il y a deux ans. Il est très sympathique et fort intéressant.
Cette histoire de cannibalisme, d’auto-anthropophagie litteraire , ne m’inspire pas, et puis toujours cette même allégeance d’imprégné.
Pour visiter Barcelone, j’avais bien aimé C.R. Zafon.
Quand on évoque Borges (Ozymandias), j’ai toujours une pensée émue pour un autre grand argentin qu’il ne faut pas oublier : ADOLFO BIOY CASARES…. ainsi que dans un autre registre, le galicien MANUEL RIVAS
Vous savez Lavande, je crois que la littérature, au moins pour moi qui suis votre aînée, était si peu féministe – les héroïnes commençaient tout juste à sortir du bovarysme – Fantômette était une révolutionnaire – que les petites lectrices -et donc, d’après votre témoignage, leurs mamans, étaient fascinées par tous les destins un peu « hors du commun », hors de la séduction, de la vie à travers l’homme, de la cuisine et du ménage, et du torchage des enfants, of course…
Le roman comme genre littéraire est avant tout une tentative, heureuse ou malheureuse, de « magifier » le réel, c’est-à-dire, le rendre magiquement et merveilleusement supportable.
Diogène dit: 17 novembre 2016 à 14 h 45 min
Ouvre un blog
C’est une joie et c’est une souffrance, comme dirait Truffaut…
Dans le même temps, la France et l’Angleterre ouvraient les esprits aux interprétations contradictoires.
—
Le « Tristam Shandy » de Sterne et « Jacques le Fataliste » de Diderot? Veine expérimentale espiègle qui procure un infini plaisir.
Ode to Florence Nightingale, ché laid?
Non, ché kitch.
Bloom votre commentaire n’est pas à la portée de ma compréhension limitée.
J’avoue que c’est très tiré par les cheveux, Lavande (à force lire Joyce…)
Ode to a nightingale / Ode à un rossignol est un poème de Keats, non de Shelley.
C’est dans ce sommet de la poésie romantique anglaise que figure le célèbre vers:
« Already with thee! tender is the night » /Avec toi déjà! tendre est la nuit/
dont Scott Fitzgerald reprendra la profonde beauté pour intituler son grand roman sur l’humanité en perdition…
(Javier Cercas aurait peut-être dit « dont Fitzgerald a cannibalisé la beauté profonde »)
a force de lire Joyce
Les vrais KKKannibales:
« A former Imperial Wizard of the Ku Klux Klan (David Duke) has boasted that the group’s members played a “huge role” in Donald Trump’s US presidential victory. »
-The Guardian
Pourquoi j’aime relire avec émotion et tristesse « LES EXILES » d’ERICH MARIA REMARQUE ?
En 1939, pays des Droits de l’Homme, la France était encore la patrie naturelle des exilés, un haut lieu de la culture européenne et un bastion de résistance contre le fascisme.
Erich-Maria Remarque nous relate le destin de Ludwig Kern, demi-juif de 21 ans, et de Joseph Steiner, baroudeur quadragénaire. « Relève la tête, gamin ! dit-il à son jeune ami. Tu as de la chance de vivre au XXe siècle, le siècle de la civilisation, du progrès et des sentiments humanitaires ! »
Avec réalisme et chaleur, l’écrivain allemand – exilé volontaire dès 1931 – décrit les conditions de vie extrêmes de ces clandestins à la recherche d’un toit pour se cacher, d’un moyen pour se nourrir et se vêtir. Il parle de leurs rencontres, qu’elles soient vitales ou néfastes. Nous suivons ces victimes devenues coupables à travers l’Autriche, la Tchécoslovaquie, la Suisse, puis à Paris. « Le seul fait de survivre quand on est dans la misère représente déjà un art », constate l’un des protagonistes. Et c’est ainsi que nous assistons de bout en bout à cette aventure humaine, à la fois horrifiés par la bassesse des hommes et, aussi, rassurés par la grandeur d’âme de certains.
Tout en nuances sous la plume d’Erich-Maria Remarque, le courage, la solidarité, la camaraderie et l’amour côtoient l’égoïsme, l’ingratitude, le mensonge et la lâcheté.
Son livre n’est qu’une grande interrogation sur les contradictions de notre espèce : « C’est curieux. Les hommes rougissent aux remarques les plus naturelles, mais les réflexions grossières ne les font pas sourciller. » (…) « Plus un homme est primitif, plus il s’estime bon. C’est ce qui donne la force d’impulsion. Il faut une conviction aveugle. Le doute et la tolérance sont des attributs d’un homme civilisé. Ils causent sans cesse à nouveau sa perte. Le vieux travail de Sisyphe. Un des mythes les plus pénétrants de l’humanité. » (…) « La compassion n’est pas de la douleur. La compassion est un plaisir caché de la souffrance d’autrui. Un sentiment de délivrance de n’être pas soi-même celui qui souffre ou que ce ne soit pas un être cher. C’est là le malheur du monde. C’est pourquoi le monde progresse si lentement et régresse si vite. » (…) « La sérénité, fille paisible de la tolérance, a disparu de notre époque. Elle exige trop de qualités : la connaissance, la réflexion, la modestie et la tranquille résignation devant l’impossible. Toutes ces vertus ont fui devant le sauvage idéalisme des casernes dont l’intolérance se pique aujourd’hui d’améliorer le monde. Ceux qui ont voulu améliorer le monde l’ont toujours détérioré. »
Et si aujourd’hui nous croyons vivre en temps de paix, sévit une guerre économique et son sauvage idéalisme de soi-disant progrès qui continue à détériorer le monde.
En espérant que ce merveilleux livre pacifiste pourra convaincre les demandeurs d’emploi et même les salariés qui se trompent en croyant que les immigrés et autres clandestins sont leurs ennemis. L’immense majorité de ceux qui quittent leur pays sont toujours des gens qu’on a injustement appauvris en les privant de travail, de revenu et de droits.
Quitter sa terre et sa famille est toujours un crève-cœur.
Etre obligé de le faire au prix de sa vie est forcément la conséquence d’une ignominie.
Qu’on se le dise !
…puisque les Fictions de l’interlude font référence à la musique, quelle sorte de musique chacun d’eux fait il entendre? (…)
Avec Reis nous avons des arias bien cadencées, où le jeu incessant des assonances et allitérations, la complexité des figures de style, le vocabulaire recherché et l’improbable syntaxe latinisante se combinent pour former de beaux objets sonores, parfois presque mallarméens.
Il fallait dès lors que la traduction permette au lecteur français l’accès à ces différences pour ainsi dire musicales. On pourra découvrir ici un Caiero dépouillé de l’élégance dont les traductions françaises déjà existantes, et admirables par ailleurs sur plus d’un point, l’avaient doté. Le résultat est certes moins coulant, plus rocailleux, bancal parfois, mais sans nul doute plus proche de l’original.
Nous en prendrons ici un seul exemple . On lit dans le poème XXIX du Gardeur de troupeaux l’expression suivante : « Mettez toute votre attention sur moi », ce qui paraît bien maladroit. Or, cette lourdeur s’explique par une espèce de construction valise dont Caeiro est friand, et consiste à mélanger (par feinte confusion, comme s’il s’agissait de montrer que pour cet homme le langage n’est qu’un instrument, et qu’il n’en est pas le virtuose) deux constructions : l’amalgame s’opère ici entre reparar em, faire attention à, et olhar para, mettre les yeux sur, pour donner reparar para, mettre son attention sur.
En revanche, si les tours précieux, les inversions, les archaïsmes de Reis sont susceptibles d’en irriter plus d’un, qu’il songe qu’il en est ainsi en portugais.
Au dixième poème de la revue Athena, par exemple, le « méchef » archaïsme pour mauvais sort que Sainte Beuve est un des derniers à utiliser, traduit un terme (sestro) où Pessoa ranime un sens tombé en désuétude depuis Camões…
Et puis Pessoa a écrit en anglais :
There sleeps a poem in my mind
That shall my entire soul express.
I feel it vague as sound and win
Yet sculptured in full definiteness…
Je vous laisse en tirer les conclusions qui s’imposent. C’est tout pour Pessoa.
« Kundera parle des deux temps de l’histoire du roman : primitif avec Cervantès et à sa suite Sterne, Fielding, Diderot, Rabelais et tous ceux qui ont compris l’incroyable nouveauté de Don Quichotte… »
Rabelais qui a compris l’incroyable nouveauté de Don Quichotte, Mais parfaitement! et c’est dans la Pantagrueline prognostication…
C’est un petit mélange temporel.
Cela arrive à tout le monde.
Très em…ée.
Parfois, c’est l’histoire qui est vierge de toute saloperie fasciste franquiste nazie.
Ensuite, parfois, souvent, les espagnols savent la supériorité éclatante de Quichotte qui annule systématiquement tout velléité de le supplanter. Tâche impossible.
Et les espagnols des générations antérieures savent que dans ce roman initiatique le fou est respecté toléré aimé et qu’il est un modèle et protégé par chacun comme l’enfant qui vient de naître et ne babille pas encore au berceau pck il dort encore ( il clôt sa vie intre-utérine).
Gary en parle d’un autre fou refugié kekpar du côté de.l’Abyssinie, à moins que ce ne soit Djibouti. Les autres lui disent « fais gaffe hein on l’aime bien ».
Quand les nuages pianotent
https://vimeo.com/101857804
Et puis, in fine, l’on sait trop que le terme technique est transtextualité et qu’il ne s’agit pas du tout de cannibalisme.
Parce que c’est amour fou, respect immense et adoration admiration évidente dédiée aux anciens qui font les réemployer en hommage immortel.
On ne bouffe pas tout cru quelqu’un qui nous nourrit. Nanmého !
« Je dis « livre » fautE de dire… »
@ de nota
J’allais le dire: Rabelais (mort en 1553) aurait compris 52 ans avant sa sortie « l’incroyable nouveauté de Don Quichotte » (publié en 1605) – dans le meilleur des cas, c’est-à-dire qu’il sache l’espagnol?
Il y a aussi des doutes sur Quevedo, né en 1580 et dont les premiers poèmes ont été publiés en 1605 (la même année, donc, que Don Quijote) et le reste de façon posthume.
Quant à sa prose, elle a commencé à se publier 10 ans après la mort de Cervantes (El Buscón, 1626).
Ça aussi c’est du n’importe quoi (et beaucoup plus grave que les erreurs sur Rabelais et Quevedo): « le cocido, ce plat typique de chez nous dans lequel on met absolument de tout ».
C’est aussi énorme que si on disait que dans les couscous « on met absolument de tout ».
Le célèbre cocido du restaurant madrilène La Bola:
Mais Rose,
comme l’écrit Javier Cercas dans son essai Le point aveugle, une question reste en suspens dans le Quichotte : est-il vraiment fou ? « la réponse est qu’il n’y a pas de réponse, c’est-à-dire que la réponse est la recherche même d’une réponse, la question elle-même, le livre lui-même. Autrement dit : à la fin, il n’y a pas de réponse claire, certaine, évidente ; juste une réponse ambiguë, incertaine, contradictoire, ironique (…) une réponse que seul le lecteur peut donner. » car Quichotte est un personnage inventé et la folie est là « une construction fictive ». L’auteur du Quichotte est « un ironiste » et ce qu’il nous dit à travers ce personnage est : « la réalité humaine est ambiguë », car il est aussi un « héros tragique, un personnage admirable ».
Il fait la même analyse pour « Moby Dick ». Qui est Moby Dick ? « Que représente ce cétacé insolite et halluciné pour le capitaine du Péquod ? Représente-t-elle le bien ou le mal ? »
Et il ajoute : « … comme l’a remarqué Thomas Mann, l’ironie ne consiste pas à dire « ni ceci ni cela », mais à la fois « ceci et cela ».
Pour lui « le roman est un genre propice aux questions, non aux réponses ».
N’ai jamais mangé ce pat et pire jamais vu en Catalogne.
Mais nous, îliens, avons la paëlla, plat typique dans lequel nous mettons de tout (et n’importe quoi). Parfois, quand ça nous prend la tramontane et le nordest, on mélange même poisson et viande. C’est dire.
Que l’homme se taise et mange.
Sinon, il sera privé de pois chiches trois mois durant.
Une autre chose étrange que Cercas dit: « la figure centrale en est un jeune homme de 17 ans, grand lecteur à qui son maître avait révélé Ortega et Unamuno ; il est pourtant devenu phalangiste. »
Il y a rien d’anormal là-dedans. Cela m’étonne beaucoup que notre ami Javier ignore que l’auteur préféré de José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Falange, était Ortega y Gasset. Il a écrit plusieurs fois que son oeuvre l’avait inspiré. Et il aimait aussi Unamuno, comme tout le monde. Beaucoup d’intellectuels « falangistas » admiraient Ortega y Unamuno, lesquels, je le rappelle, non seulement ils n’étaient pas interdits sous le franquisme, mais ils étaient très bien édités (Oeuvres complètes).
D’ailleurs, les phalangistes n’étaient pas de nazis. C’est pour ça que des écrivains aussi importants que Rafael Sánchez Mazas, Torrente Ballester, Agustín de Foxá, Dionisio Ridruejo et surtout Eugenio d’Ors, ont été « falangistas ».
De pois chiche non ?
Chiche
> christiane
n’ai jamais lu Javier Cercas.
Ni fini Quichotte pas plus que Tristan.
Ces livres me font voyager.
Je lis un paragraphe, voyage huit ans.
N’empêche, votre remarque, très futée, est la même que pose Gary dans les trésors de la mer rouge. L’homme dit fou l’est il réellement ?
Lui répond non.
Franchement.
Il dit qu’il se dit fou, le fou, pour arriver à supporter le monde.
Je coupe ma réponse, Christiane, sinon tout plante. Et parfois, il m’arrive de renoncer.
Toutes ces explications me semblent à la fois très intelligentes et bien vaines. Un roman existe ou n’existe pas, qu’il ait un sujet, qu’il n’en ait pas, ou que sur ce point l’ambiguïté soit complète. Ce qu’on appelle ici « le point aveugle » demeure un mystère sur lequel il n’est peut-être pas, en définitive, très futé de glisser nos explications contemporaines : illusion de lecture. L’insaisissable est-il à ce point inacceptable? Une seule métaphore, d’ordre architectural.
Et donc Gary, qui lui aussi est très futé, met les individus en face de lui face à leur réalité intime. Et parfois, c’est très dangereux. Un se tue (suicide ou assassinat -suicide en fait, ai-je conclu dans ma solitude), après avoir confié ses révélations sur le grand trafic d’héroïne mis au point par la Chine etc. destiné à déstabiliser l’occident (avant Gary, et in petto, avais déjà émis cette hypothèse, de la destruction des forces vives de la jeunesse par ce biais-là. Il le confirme.).
Suicide pourquoi ? Parce que ce qu’il révéle est si énorme que personne ne le croira.
Je trouve Cercas pas très rigoureux dans cette interview. En plus de toutes les inexactitudes déjà citées, on trouve celle-là, qui est quand-même « forte en chocolat »: « L’incipit de Cent ans de solitude est une phrase qu’on trouve presque mot à mot au milieu de Pedro Paramo de Juan Rulfo que tous admirent. Une imprégnation légitime. »
Or, quand on regarde la phrase (facilement trouvée avec la version digitale) de ce chef-d’oeuvre qu’est le « Pedro Páramo » de Rulfo, on se rend compte qu’il n’y a que le verbe « se souvenir » (« acordarse » chez Rulfo, « recordar » chez Gª Márquez) et la phrase banale « longtemps après » qui coïncident:
« El padre Rentería se acordaría muchos años después de la noche en que la dureza de su cama lo tuvo despierto y después lo obligó a salir. Fue la noche en que murió Miguel Páramo. » (« Pedro Páramo »).
« Muchos años después, frente al pelotón de fusilamiento, el coronel Aureliano Buendía había de recordar aquella tarde remota en que su padre lo llevó a conocer el hielo. » (« Cien años de soledad »).
(Jamais Antonio Muñoz Molina, P.Assouline, aurait commis tant d’erreurs… 😉 )
Ce que je comprends de Quichotte et aussi de Tristam -du peu lu- c’est que chacun a le droit d’être qui il est, avec nombre de fantaisies dont celle de la folie.
Et cela rend heureux de vivre, chose pas si facîle par excellence.
Et aussi qu’il n’y a pas de modèle.
« Camus disait que les idées trompées baignent toujours dans le sang »
la phrase de Camus est la suivante : »Toute idée fausse finit dans le sang, mais il s’agit toujours du sang des autres. »
Pablo,
oui, pas très rigoureux mais cet essai m’a passionné car il fouille dans ce que peut-être un roman qui nous passionne, en quoi il est passionnant, en quoi il se distingue d’un travail historique. Sa comparaison à propos du « Guépard » film/roman est d’une grande finesse, en ce qui concerne l’épilogue (son regret dans le roman que le secret de Tancredi soit révélé).
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire les articles réunis dans ce livre.
J’aime, par ailleurs, votre désir de précision dans un domaine que vous dominez bien.
À part ça, je crois qu’il vaut mieux ne pas « ouvrir le melon » des intentions de Cervantes et des interprétations de Don Quijote…
Aux dernières nouvelles, d’ailleurs, ce n’est pas Cervantes l’auteur de Don Quichotte, mais Juan Luis Vives (l492-1540). Le plus grand spécialiste espagnol actuel du converso ami d’Erasme a écrit un pavé de 700 pages pour le « prouver ».
Je revendique désormais une sorte de littérature engagée au sens où l’entendait Michel Leiris : la littérature comme tauromachie.
Comme le dit Leiris, il faut « ’introduire ne fût-ce que l’ombre d’une corne de taureau dans une œuvre littéraire » mais, sauf erreur et donc mauvaise lecture de ma part, ce danger de la corne de taureau qu’évoque Leiris auquel devrait s’exposer l’écrivain concerne l’authenticité de ses aveux les plus honteux, aussi quand Cercas dit sur la littérature engagée de Leiris qu’elle est « Quelque chose de sérieux, ambitieux, total qui veuille changer le monde, qui engage complètement et non juste un jeu. » je crois que si chez Leiris il y a bien le refus d’un esthétisme, il n’y a pas la volonté de changer le monde….
Ce qui rend caduque l’embrouillamini temporel.
Ciao
L’écrivain et son œuvre sont engagés dans le Cosmos. Comment pourraient-ils être « dégagés »?
@ Christiane
« cet essai m’a passionné. »
J’ai « El punto ciego. Las Conferencias Weidenfeld 2015 » en version digitale, mais je ne l’ai pas lu. Je vais peut-être le lire maintenant.
Outre « De la littérature considérée comme une tauromachie » Michel Leiris a écrit Miroir de la tauromachie.
Juste remplacer les pois chiche par le chocolat c’est comme si la piscine remplaçait la mer.
C’est tout.
Point à la ligne.
Ce jeunot ne connaît rien à la vie.
Cercas ça doit vouloir dire chercher en espagnol olé, songé-je.
Ciao définitif cette fois.
. Comment pourraient-ils être « dégagés »?
Faut dire Chaloux que s’engager dans le cosmos à moins d’être d’une expédition n’engage pas à grand chose, d’ailleurs vous même me semblez sur la bonne orbite . Bon voyage.
@Rose,
en écho à vos commentaires. C’est dans le deuxième chapitre de l’essai, celui qui porte le titre « Le point aveugle » :(Il parle du lecteur)
« Il est vrai que, pour prendre place dans l’œuvre et pouvoir la créer main dans la main avec l’auteur(…), le lecteur a besoin que l’auteur lui concède un espace : cet espace est l’ambiguïté (…), l’auteur doit y ouvrir une brèche (…), c’est le point aveugle.(…) la tâche du lecteur consiste à localiser ce point dans le labyrinthe des pistes que l’auteur a tracées.(…)
Un livre n’est en somme, qu’une partition que chacun interprète à sa manière : plus la partition est réussie, plus elle autorise et suscite de brillantes et multiples interprétations ; c’est pourquoi il y a, virtuellement, autant de Quichotte que de lecteurs du Quichotte. »
c’est un peu ce que vous écrivez de post en post…
Christiane
Merci de ce que vous soulignez.
de mon côté par le plus grand des hasards, ai trouvé ceci, les notes (confiées par une amie) : dans Manifeste du Surréalisme d’André Breton écrit en 1929, qui semble convenir à la folie dite ou supposée du sieur Quichotte
Ce n’est pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l’imagination.
Et puis, ce que je tenais à vous dire Christiane, c’est que Sancho suit et aime son pourchasseur de moulins à vent et cela lui suffit tout à fait à lui.
(Même si, pensé-je in petto, leurs goûts culinaires ont des antagonismes profonds, et en Extramadura, patta negra c’est patta negra.
Tant pis, ils feront cuisine à part. Le cochon c’est pas son truc à Sancho.
Les deux temps de l’histoire du roman que croit voir Kundera, ou que croit voir Cercas en lisant ce que croit voir Kundera…, ne me semble pas très pertinentes si on les appréhende à travers ces notions un peu trop simplistes de « divertissement » d’un côté et de « sérieux » de l’autre.
Qui peut croire un seul instant que les romans de Rabelais ou de Diderot n’auraient pas un contenu sérieux sous des dehors légers et divertissants ? Rabelais évoque à travers ses histoires flokloriques de géants en vérité les grands débats de la Renaissance, y compris même les plus ardus et ardents débats théologique de son époque où il en va du destin de la chrétienté et du schisme luthérien ; Diderot pose sur le mode conversationnel entre un maître et son valet les grandes questions philosophiques sur la vérité des choses de ce monde.
À contrario, n’y a-t-til pas du divertissement dans Bouvard et Pécuchet, sorte de parodie de roman encyclopédique à la Rabelais, tel son Livre IV, et même son Livre III d’une certaine manière ?
C’est dire que l’opposition entre « divertissement » et « sérieux » comme régime historique de l’art romanesque, c’est de la frime qui ne correspond à rien. Je ne vois pas l’intérêt de voir les choses ainsi. À quoi ça mène ?
Si Cervantès est bien une leçon de liberté qui influença grandement le roman baroque du XVIIè siècle à partir du Roman comique de Scarron, il n’en est pas moins vrai que les libertés qu’il prend avec la tradition romanesque du roman de chevalerie ne datent pas de Cervantès. Que dira-t-on alors du Roman de Renart au XIIè et XIIIè siècle ? Et la veine des fabliaux à la même époque ? Le Moyen-Âge n’est pas monolithique mais fort divers. La veine populaire, ironique et comique ne date pas de Cervantès qui, dans ses nouvelles exemplaires, peut se montrer aussi fort sérieux.
Toutes ces salamalecs théoriques ne me semblent pas très convaincantes, et plus du bavardage de salon qu’un authentique travail intéressant d’écrivain comme peut l’être le travail d’un Baudelaire sur Flaubert.
La rigueur, prétend Cercas, avec laquelle Flaubert compose ses romans. Mais lequel de ses romans ? Madame Bovary ou L’Éducation sentimentale ? S’il y a une vraie rigieur dramatique dans le premier, avec la montée des périls et la chute ensuite vertigineuse vers le suicide, il en va fort différemment dans l’E. S. qui ne suit nullement cette construction qui fait penser à la composition d’une tragédie grecque. Le montage, plus que la composition, dans l’E.S. est plus hasardeux, plus « bricolé » et suggestif pour traduire précisément l’absence de destin ou ce qui apparaît déjà à Flaubert, bien avant Kertesz, une vie sans destin. C’est ce qui le rend si novateur, si intéresant aujourd’hui, si passionnant, si d’avant-garde à son époque au point que ce pauvre Flaubert, avec son immense génie d’invention des formes romanesques, ne fut guère compris de ses contemporains.
Bonsoir Rose,
oui, la folie… peur et fascination.
Cet essai m’aura fait prendre des distances par rapport à certains commentaires fréquents dans cet espace, les plus violents. Ils ne sont que des créations, des esquisses de personnages qui se cognent à leur auteur : des vraies personnes qui écrivent sous pseudo, d’où la souffrance. Tous ne sont pas dans le même registre… Les histoires des internautes remontent si loin, bien avant les mots.
Traînent ici, des auteurs en échec qui n’ont pu écrire le roman qu’ils portent en eux… ou des solitaires. Il est plus facile de réussir un commentaire piquant, bien enlevé (et parfois pervers) que d’entrer dans l’écriture lente et durable d’un roman (qui porterait à travers ses personnages toute la méchanceté et la tendresse refoulées…)
Ici, il y a plein de brèches… laissant pénétrer des fantasmes inconscients, des idéologies parfois nauséabondes, des rages, des plaintes ou des petites phrases si vivantes qu’elles ensoleillent une journée.
C’est pour cela, peut-être, que se retrouvent, ici, des grands lecteurs, des amoureux de la littérature.
Aujourd’hui encore on n a pas mesuré les apports d un Baudelaire des poemes en prose 0u du flaubert de l éducation sentimentale c est eux le grand pivot et sui ouvrent des voies à explorer
De dire que Quichotte est fou ou n’est pas fou ne nous fait pas beaucoup avancer.
Ce qui serait plus pertinent de dire c’est que Quichotte est fou et que la folie de son personnage sert à Crvantès pour dire une certaine vérité du monde, une certaine sagesse du monde, sagesse ambiguë, ouverte. Et comment il s’y prend d’un point de vue littéraire pour y parvenir. C’est plus intéressant de voir les choses ainsi, me semble-t-il.
Et, si on réfléchit bien, et si on se pose les bonnes questions (car l’art de la critique c’est avant tout l’art de poser des questions pertinentes et intéressantes), qu’est-ce qui donne à Flaubert le sentiment de mettre en œuvre des vies sans destins ? Eh bien, me semble-t-il, c’est que l’Histoire ne constitue plus à son époque un destin. La vision grandiose de l’Histoire qu’on trouve chez Hegel, c’est fini. Flaubert, avec son intuition merveilleuse, l’a très vite senti. Dans l’É.S., les événements de la révolution de 1848 sont narrés comme une vaste foire d’empoigne ou des copains finissent par se tirer dessus, ou à conter fleurette à une prostituée pendant que les autres se font trouer la peau pour tenter de survivre à la misère du prolétariat. L’action, comme dit un peu plus tard, Verlaine, n’est plus la sœur du rêve. D’où ce roman qui met en œuvre des vies sans destin, des vies flouées. D’où cette géniale invention de chapitres romanesques qui semblent se raccrocher les uns autres sans réelles raisons, sans réelles justification, avec des liens assez lâches, qui baillent de partout, dans une composition qui paraît comme ça de prime abord ratée, trop floue, mal concertée, bricolé à la va-vite alors qu’en fait elle est le fruit d’une conscience extraordinaire dans l’art romanesque poussé dans ses derniers retranchements pour faire vivre une forme romanesque appropriée à son objet, homothétique, dirait-on en langage mathématique, à son sens. Et c’est ça qui est très audacieux de sa part. Et l’audace, parce qu’il fallait avoir le culot d’oser le faire, eh bien, c’est ça justement le grand génie de Flaubert, qui sent les choses de son époque bien mieux que tout le monde. Et qui non seulement les sent, mais arrive à créer des formes capables de restituer sa perception si pertinente de la société de son temps. Eh oui, c’est ça un grand écrivain. C’est fortiche !
En ce vendredi, jour du satané feuilleton dans le Monde, Chevillard a des problèmes avec ses filles, qui veulent se convertir. Notez que si elles y réussissent, cela nous vaudra un nouveau et long chapitre sur le sujet. A quoi tient le renouvellement d’inspiration, quand on n’a aucun talent ! A peu de chose :
« Et de fait, elles me firent part de leur décision sans appel de devenir musulmanes. Mais seulement, précisèrent-elles, dans le cas où Sarkozy serait élu président. »
Quel pied ! Merci ! Faites nous ce type d’interview plus souvent. C’est juste merveilleux d’intelligence donc de bon sens et simplicité. Quel pied !
Ca m’a rappelé vos interviews ou reportages de’’ Lire’’ dans les années 90.
J’imagine le charabia que ca aurait donné dans Le Monde des Livres ou Les Inrocks.
Quel pied !
Et c’est ainsi qu’Assouercas est grand !
Film à voir, Die Geträumten, sur la fulgurante relation entre I. Bachmann & P. Celan.
Une fois qu’une question se pose, tenter d’y répondre peut être une manière de creuser la question.
christiane
Au réveil, un doux illuminé ?
Oui, sur tout ce que vous dites sur les commentaires : la perversion est attitude de grande laideur, la méchanceté aussi ; néanmoins, suis convaincessamment que l’agression se retourne immanquablement contre celui qui l’a commet. Très piètre consolation.
Chacun parle de soi, tel qu’il est.
Impossible de trouver le sommeil hier au soir. Ai eu froid. Froid. Froid. Comme au tombeau, pensé-je ce matin.
Bonne journée
Dans ce charabia pseudo-littéraire où l’interviewé se regarde écrire, et demande à ses lecteurs thérapeutes de déceler ce qui lui arrive, mieux qu’il ne saurait le faire , on retiendra une chose, depuis « l’imposteur »: son séjour chez le psy ne l’a pas aidé.
« Chacun parle de soi, tel qu’il est »
A propos des romanciers qui écrivent sur eux-mêmes ? qui font de leur vie un roman, romancier de leur vie, lu ceci, qui n’intéressera que peu, je m’excuse auprès des autres:
http://www.theparisreview.org/interviews/1930/the-art-of-fiction-no-133-james-salter
Un conformisme se transforme facilement en un conformisme contraire. Le passage est souvent rapide, parfois dramatique, toujours ridicule car c’est vrai qu’il y quelque chose de noble dans ces transformations : l’enthousiasme. Cependant, puisque ces transformations se fondent sur des mauvaises interprétations de la réalité (avant et après), ce quelque chose de noble est profondément stupide — « habité par les mythes et les monstres » du fanatisme qui n’attendent que la bonne occasion pour se manifester.
… et puisque le nom de Casares est apparu :
http://blogfigures.blogspot.fr/2010/10/adolfo-bioy-casares.html
La machine m’a bloqué. Saloperie de robot.
Don Quichotte n’est pas « fou », c’est même tout le contraire. Ah, ces commentaires…
Bonne journée,
La police numérique ne goûte guère Antoine Compagnon et pendant ce temps là Passou fait la grâce mat. Café !
Bé moi je trouve qu’il ne se mouche pas du pied gauche, M. Cercas…
« Mon idéal du roman tel que je l’ai mis en pratique dans mes livres opère la synthèse des deux : il emprunte à tous les genres sans se gêner mais avec la rigueur sans laquelle on ne peut composer après Flaubert, celui qui a tout changé. »
Même pas l’ombre d’un conditionnel, d’une interrogation, d’un « ce que j’essaie de faire, c’est d’opérer la synthèse de… »
Non. Ach’ment droit dans ses bottes, notre homme. Notez, il a sans doute raison, hein (je n’ai pas lu cet auteur, et il a donc atteint ce que tous tentent péniblement d’approcher ? Et peut-être aussi que, de visu, l’attitude corporelle atténuait cette, je ne vais dire arrogance même si je le pense, mais disons « assurance » ^- si souvent, dans la vie, proche de la méthode Coué ?
Chaloux, ne prenait-il pas des moulins pour des géants ?
(et puis on peut peut-être faire confiance à WGG sur ce plan-là au moins : la folie, veux-je dire.°
Merci LVDLB, cet interview est une jauge, je prends note de mes progrès à la lecture en anglais. Il dit aussi clairement qu’un romancier même s’il prend pour matière sa propre vie ne dévoile pas tout, pour ne revenir que sur cet aspect de l’entretien cela semble évident que sa vie ou celle de ceux qu’on croise ou avec qui on chemine plus ou moins longuement est un matériau qu’il s’agira de transformer ou de transcrire avec plus ou moins de distance et en donnant par la forme et le style, au moyen de la langue sculptée par un talent, une recherche passionnée d’une certaine beauté une réécriture d’une fraction du réel.
8h57 Clopine « mon idéal de roman… » Atteint-on jamais un idéal?
Chaloux, ne prenait-il pas des moulins pour des géants ?
Clopine, c’est le nappage.
ben en tout cas, M. Cercas l’a « mis en pratique », son « idéal », Bérénice, si on l’en croit (relisez sa phrase !).
Evidemment, c’est curieux, comme de descendre pour atteindre un sommet ou d epratiquer la spiritualité contemplative en mangeant avec des potes bruyant une andouillette-frites à la fête de la bière de Munich, m’enfin, ça se trouve, il y est arrivé…
Chez Blabla, ce n’est pas le nappage, cela va de soi.
Pablo75 dit: 17 novembre 2016 à 21 h 02 min
cf shakespeare qui d’après des « spécialistes » n’aurait pas écrit ses pièces ou certaines de ses pièces, ou n’aurait pas existé
Pourquoi « LA TÂCHE » de PHILIP ROTH est son roman le plus décapant ?!
Un personnage hors du commun que ce Coleman Silk ! Au début du livre, nous sommes en 1998 et il a 71 ans. Il se confie à Nathan Zuckerman, le double de Roth dans plusieurs de ses livres, et le narrateur de cette histoire.
Au moment où nous faisons sa connaissance, lui, le professeur d’université en littérature ancienne, l’ancien doyen de l’université, s’est vu attaqué et a décidé de démissionner suite à un véritable lynchage !… Il aurait tenu des propos racistes alors que, tout simplement, le mot qu’il a employé a un double sens en anglais.
La rage l’envahit au point de l’enfermer dans ses sentiments et cela d’autant plus qu’il estime que toute cette histoire a entraîné la mort de sa femme .
Coleman Silk, au départ, avait quelques problèmes d’identité. Noir, il est quasiment aussi blanc qu’un blanc au point qu’entrant à l’armée il s’est déclaré comme blanc. Le voilà devenu prisonnier de ce mensonge qui ira jusqu’à le forcer à rompre totalement avec sa mère et toute sa famille. Et cela ne lui suffit pas ! Tant qu’à devenir un autre, un blanc, pourquoi pas s’inventer un passé de Juif ?… Et le voilà parti dans cette direction…
Mais cela, c’est son secret, le résultat de son amour pour le mensonge et les secrets. Nous sommes des années plus tard et, malgré sa démission, il n’en a pas fini avec les « qu’en dira-t-on », les rumeurs et l’hypocrisie. A son âge, le voilà qui entreprend une relation des plus sexuelles avec une jeune femme de trente et un ans ! A nouveau la rumeur et les lettres anonymes. Nous sommes en pleine affaire Lewinsky et l’hypocrisie, une fois de plus, fait rage en Amérique.
On ne peut s’empêcher de rire, pour ne pas en pleurer, quand Roth nous dit qu’après un siècle qui a connu autant d’horreurs que le vingtième (14-18, Hitler, Staline, l’holocauste et on en passe.) les Américains sont bien heureux de n’avoir pour principaux problèmes que de savoir si le Président s’est bien laissé sucer, ou non, par une stagiaire et si Coleman Silk s’envoie bien cette jeune femme qui passe pour illettrée en plus.
L’opposition à Silk est menée par une jeune et très belle femme qui dirige le département de lettres anciennes à l’université. Elle est un pur produit français, parisien même, sortie en droite ligne des plus grandes écoles. Frustrée et mal dans sa peau, elle orchestre la meute des moutons bêlants…
Un roman qui dénude les plus bas instincts des hommes en général, mais des américains en particulier.
Roth ne nous fait cadeau de rien et pour notre plus grande satisfaction !…
Même si vous ne deviez pas lire ce roman, lisez quand même les pages 193 et 194 dans lesquelles Roth décrit ce qu’est « la tyrannie des convenances ». C’est grandiose !…
Oui, les Américains sont hypocrites et pudibonds, mais sommes-nous totalement exempts de ces défauts ? La question mérite d’être posée.
Toute sa vie Coleman Silk va tenter de diriger son destin, de surtout ne pas se laisser absorber par des groupes, mais le voilà forcé de reconnaître que : « Il remuait les mêmes pensées vaines, vaines pour un homme comme lui sans génie, sinon pour Sophocle : à savoir que le destin tient à peu de choses… à moins qu’il ne paraisse secondaire quand on ne peut y échapper. »
Roth crée pour nous des personnages dignes de la tragédie grecque et les pages consacrées à Faunia qui s’assimile à une corneille n’en sont qu’une des preuves.
L’Amérique ?…
« la plus vieille passion fédératrice de l’Amérique, son plaisir le plus dangereux peut-être, le plus subversif historiquement : le vertige de l’indignation hypocrite. »
Comme dans « J’ai épousé un communiste » et « La pastorale américaine », ce livre nous montre un Philip Roth furieux et déchaîné. Et certain disent qu’il n’y a pas d’opposition aux US !.
Un excellent roman, un livre qui a vraiment toute une dimension !
Salter cite Green, il m’a été utile de découvrir que cet écrivain cité précédemment et que je n’ai pas lu pas plus que Cervantès et tant d’autres est Graham, on pourra d’ailleurs voir que si ses influences sont différentes dans son cas elles n’en sont pas moins à son insu agissantes dans sa façon d’écrire. Cela dit LVDLB, je constate que je progresse à la lecture mais je n’entends que très difficilement cette langue parlée au point que si un homme me déclarait me haïr je serais bien assez stupide pour entendre qu’il m’aimerait, les défenses et la surdité relative nous servent souvent à nous habiller d’illusions salvatrices. Il m’est arrivée de rester complètement sourde alors que la sono diffusait à fond la caisse un message dont je ne voulais inconsciemment pas.
FLORENCE NIGHTINGALE INCONNUE DES FRANCAIS,ME SEMBLE MECHANT POUR LES AMATEURS DE LITTERATURE DU NIVEAU DE JAVIER CERCAS . UN MINIMUM DE FREQUENTATION SCOLAIRE NOUS LAISSE EN TETE LES IMAGES D’EPINAL DE LA GRANDE DAME SOIGNANT NOS SOLDATS EN CRIMEE.400000 FRANCAIS VIVANT A LONDRES CROISENT SA STATUE REGULIEREMENT.
« « franquisme sociologique ». Pendant quarante ans, comme la plupart des Espagnols, elle a accepté le franquisme. La contestation était inexistante »
euh…
Chez Blabla, ce n’est pas le nappage, cela va de soi.
Chaloux, de quoi s’agit-il, je n’ai pas lu WGG ni Le Quichotte. Expliqueriez vous à une pauvre indigente l’objet de votre courroux?
Recevoir un merci non sollicité pour un lien qui ne s’adressait pas du tout à ceux qui n’ont pas lu Salter, est un plaisir bavasseur et chronophage, que je ne goûte pas du tout.
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Renata belle parle de fanatisme, on ne sait à quel propos.
Toujours est-il que ce mot me permet de mettre au clair une pensée mienne: vivre avec son époque, revient malheureusement à ne pas faire abstraction de l’année 2015, et son ultra-violence.
Cela relativise ce charabia littéraire qui nous est servi, sauce psy.
Et ne le rend pas moins insupportable. Bien au contraire.
Graham Greene, Julien Green, dear Bérénice
Le premier lien https://www.google.fr/search?q=Cours+de+M.+Antoine+Compagnon+Septi%C3%A8me+le%C3%A7on+%3A+Naissance+de+l%27%C3%A9crivain+classique&oq=Cours+de+M.+Antoine+Compagnon+Septi%C3%A8me+le%C3%A7on+%3A+Naissance+de+l%27%C3%A9crivain+classique&aqs=chrome..69i57.411j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
Billy Pop la Censure ne va pas me la faire longtemps.
Frise http://blog.feedbooks.com/fr/2013/08/17/timeline-domaine-public/
euh…
Sûrement les espagnols qui n’ont pas fait le choix d’émigrer avaient-ils eu leur compte de fusillés, torturés, enfermés, massacrés et attendaient sagement la mort du Caudillo.
Extraordinaire avis de décès dans Le Monde. André Ruellan
Encore un has been inconnu au bataillon et que personne ne lisait plus. Allez, au trou,et qu’on n’en parle plus !
Qui lit encore Graham Greene et Julien Green ? Un quarteron de vieux croûtons en attente du trou. Au trou !
ozymandias, merci de votre message (madeleine pour bibi !) : j’ai commencé précisément la lecture de Roth par « la tache » (et non par « Portnoy et son complexe) et il est parfaitement exact qu’il y est « déchaîné ». Bon, Roth bousculait quelque peu les convictions féministes (mais ces convictions, à l’aune du simplisme dévastateur américain, ont bien besoin d’être bousculées…) et l’autre personnage féminin est assez « pathétique », enfin, mais n’empêche que « la tache » est parfaitement salubre (et quelle virtuosité, quelle profondeur…)
Je ne me souviens plus si c’est dans ce livre-là qu’il y a un passage absolument extraordinaire sur le bonheur des vaches à l’étable – la volupté de la rumination, en quelque sorte, volupté que je ressens pour mon compte assez souvent… J’aimerais vraiment beaucoup retrouver ce passage…
le doute m’habite (de cheval) : Shakespeare n’est pas Shakespeare, Cervantes n’est pas l’auteur du Quichotte, Quevedo ?, MCourt ?,Depardieu ?… je commence à me demander si je suis vraiment moi-même
Dites, Gabet, ne puorriez-vous utiliser la touche « minuscule » de votre azerty ? Les majuscules, ça donne mal à la tête, comme d’écouter les éructations de Donald Trump (un pote à moi, indeed).
Qui a visité la Grande Bretagne au siècle dernier aura certainement en mémoire la vision quasi mystique de l’infirmière britannique qu’offrait son portrait au revers du billet de 10 livres sterling.
@rose dit: 17 novembre 2016 à 21 h 12 min
Vous écrivez : « Outre « De la littérature considérée comme une tauromachie » Michel Leiris a écrit Miroir de la tauromachie. »
Vous dites également : « Une fois qu’une question se pose, tenter d’y répondre peut être une manière de creuser la question. »
Vous m’avez incitée par ces deux commentaires à un pas de côté. Je l’ai fait dans un recueil où F.Zumbiehl transcrit des conversations enregistrées, de toreros et les commente avec talent: (Un livre qui avait été remarqué à sa sortie) Des taureaux dans la tête (éd. autrement).
Dominguin, ami de Picasso et d’Hemingway, fouille ces existences entières envisagées comme une tauromachie. Y trouverez-vous des liens avec nos échanges sur ce fil et avec ce livre cité ?
« Je suis convaincu que la mort est un mètre carré qui tourbillonne dans l’arène. Le torero ne doit pas marcher dessus quand le taureau vient vers lui, mais personne ne sait où se situe ce mètre carré. C’est sans doute cela le destin.(…)
La tauromachie repose sur un principe simple : le taureau charge ce qu’il considère comme l’ennemi. Il faut donc lui mettre dans la tête que l’ennemi est le drap qu’on fait bouger devant lui et non pas l’homme qui se tient à côté.(…) Souvent, il faut au contraire lui donner l’espace que son instinct réclame, afin qu’il se fixe sur le drap comme si celui-ci l’aimantait, et alors le torero peut insensiblement le ramener sur le terrain qui lui convient à lui… »
Quant à Michel Leiris, je reste abasourdie par L’Âge d’homme, cette écriture autobiographique érotique de l’aveu faite sous l’influence de Georges Bataille. Enfin, il avoue sans avouer par l’emploi de mots de sens contraires, de négations, d’ironie. Dans De la littérature comme une tauromachie, il prend le risque du scandale, de l’exhibition, un courage proche de celui de Dominguez : « Dire toute la vérité, et rien que la vérité.(…) porter le couteau dans la plaie… ». Il se place aussi dans les pas de Baudelaire dans cet aveu impossible, devenant à son tour «l’Héautontimoroumenos », torero et taureau.
Julien Greene et Graham Green, c’est poney blanc et blanc poney. Y a plus qu’une maigre cohorte de vioques parkinsonisés à fond la caisse, carcinogénisés à fond de cale, aphasiques à fond de culotte, pour ouvrir quelque exemplaire crapoteux et jaunasse, tiré du fin fond de la bibale d’arrière-grand-papa. Au trou !
« la non fiction (…) : une forme narrative qui a recours à toutes les techniques de l’art de la fiction tout en demeurant absolument factuelle.
La question qu’il fallait poser Passou : « Quelles sont les techniques de l’art de la fiction selon vous ? »
Sinon, j’ai trouvé brillant l’interview, mais, intellectuellement limité, j’avoue que je n’ai pas tout compris !
Christiane a osé le pas de côté !
Et les murs n’ont pas tremblés ?
Picasso, Hemingway, Leiris, tous ces grotesques amateurs de tauromachie, méditant, avec un sérieux de bouffons, sur la mort de la bête qui n’a rien demandé, mais qu’est-ce que c’est que cette génération de saligauds ? Aux oubliettes ! » Leiris, Hemingway, qui c’était, papa ? » — des ordures.
@9.18 et 9.56 Oui voui, c’est bien dans La tache (et non pas La tâche, comme le dit par erreur Ozamiandis) qu’on trouve cette scène réjouissante où Silk emmène Zuckerman dans l’étable où Faunia Farley est en train de traire les mamelles de ses paisibles vaches… Quand on pense qu’on faillit donner ce rôle de fermière illettrée à Nicole Kidman dans le contexte de l’affaire Lewinsky !… Plus que troublante, cette histoire de traite lactée !
@ renato
« … et puisque le nom de Casares est apparu »
Si on ne l’appelle pas Bioy Casares (comme c’est presque toujours le cas), on l’appelle Bioy (son premier nom).
Ce serait plus rapide de nous indiquer les auteurs qui, selon toi, ne devraient pas finir au trou, Jean !
Janssen J-J dit: 18 novembre 2016 à 10 h 27 min
Vous avez raison, Janssen, c’est « La Tache » sans accent circonflexe.
Erreur de frappe… Désolé.
Je croyais qu’il s’agissait de Maria Casarès, Pablo !
La frappe a bon dos, OZYMANDIAS. Mais pour la traite des vaches, c’est bien d’une tâche qu’il s’agit !
Elle feignait de ne point vouloir être aimée par celle de ses ennemies intimes qui la complimentait et la remerciait pour son apport à la martingale générale. Car cela déstabilisait nécessairement tous ses plans toxiques. Il lui fallait remettre de l’ordre dans les choses de son monde chaotique, ne jamais laisser quiconque tenter de la déposséder de son art tauromachique.
Janssen J-J et OZYMANDIAS, vous pratiquez la critique littéraire de manière professionnelle ou occasionnelle ? Quoiqu’il en soit, le résultat est toujours pertinent…
Elle, c’est LVDLB, J. J-J ?
Quichotte comme personnage fou est assez traditionnel dans la tradition chrétienne. Le fou par excellence c’est le Christ, l’insensé dans les évangiles que chaloux n’a pas lu et ne connaît pas évidemment. Trop prétentieux pour s’abaisser à lire les évangiles.
C’est cette tradition qu’on trouve aussi à la fin du Moyen-Âge chez Erasme, dans L’éloge de la folie, chez Sébastien Brant et tant d’autres récits depuis la folie d’Yvain chez Chrétien de Troyes. Il faut être aussi inculte et niais que chaloux pour ignorer ces données fondamentales de la littérature de la folie. On peut recommander à ce pauvre type l’ouvrage savant de J.-M. Fritz lui consacre un ouvrage important, Le discours du fou au Moyen Âge. XIIe-XIIIe siècles. Étude comparée des discours littéraire, médical, juridique et théologique de la folie, qui analyse les discours sur le fou.
On en trouvera un aperçu ici :
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1386670987_doc.pdf
En cela le Quichotte n’est pas si original qu’on le croit. Son originalité vient d’ailleurs : la parodie des romans de chevaleries qui met désormais au centre non plus le château mais l’auberge ; l’écriture romanesque comme roman du roman ou génèse de sa création en train de se créer, roman du geste créateur. Mais ce pauvre chaloux, ça le dépasse…
@ Jibé
« Je croyais qu’il s’agissait de Maria Casarès… »
Moi aussi – d’où la remarque.
Janssen J-J dit: 18 novembre 2016 à 10 h 41 min
Bien vu !
Ozy, z’êtes sûr de vous à propos de qui mène la charge contre « Blanche-Neige » sur le campus? Me souviens pas du détail.
La littérature comme tauromachie de Leiris, c’est un très grand texte. De même son récit autobiographique, L’Âge d’homme. Leiris, grand auteur, que détestait Robbe-Grillet. Personne n’est parfait… Ecrire, quand c’est authentique, c’est toujours se mettre en danger, c’est affronter et se battre et savoir jouer avec la corne du taureau en soi, jouer avec la mort.
« Me souviens pas du détail »
Du « bétail », LVDLB, puisqu’on vous dit qu’il s’agit de vaches à traiter !
Stop la fumette, bas rosis.
Ma question pour Ozy, en attendant que je rejoigne ma bibli, plus tard.
Euh, plutôt de vaches à traire…
Comme disait notre défunt ami ueda, vite, un second café !
Comment peut-on se piquer de littérature et s’entregloser ( Montaigne )à son sujet sans avoir lu » Don Quichotte » ?…( sans parler des crétins qui doutent que Cervantès en soit l’auteur!) . Reconnaître cette lacune c’est bien, lire « Le chevalier à la triste figure » c’est mieux . Une fin de semaine venteuse et
pluvieuse s’annonce, profitez-en : attaquez le Quichotte ! je vous garantis une des plus grandes émotions littéraires de votre vie de lecteur-né !
(Si Paul Edel pouvait se relire avant d’envoyer ses posts ! Bravo à Ozymandias pour » l’Aleph » de l’immense Borgès, aveugle comme Homère, il a tout » vu » …
@Jean dit: 18 novembre 2016 à 10 h 27 min
Le même Dominguin ajoute : « On me dira qu’avec tout ça le taureau meurt. et moi je demande : à quoi bon le soigner ? pour l’engraisser et le tuer dans un abattoir ? Ce sont des souffrances inutiles… »
Le jour est arrivé où j’ai jeté l’éponge. Je vis retiré sur mes terres et je n’en sors pratiquement jamais. Je passe mes journées à écouter la nature, qui m’apprend beaucoup. Je vois les animaux dans la campagne, et je peux dire s’il va pleuvoir ou non. Le contact avec les taureaux est certainement ce qui m’a le plus appris à comprendre la nature. j’aimais beaucoup me promenait au milieu d’eux, et j’essayais de deviner, simplement à leur façon de bouger la tête et de me regarder, ce qu’ils allaient faire. »
Mystère, Jean…
Je n’ai jamais assisté à une corrida, ni rejoint un public de voyeurs – cruauté de ce regard extérieur – mais les lithographies, toiles de Picasso m’ont parlé de ce mystère obsédant, tragique comme la légende de Thésée et du minotaure. Il peignait cette fascination de ces forces brutales jouant avec la mort où la peur ne se montre pas.
Et vous, Jean, vous toréez souvent dans cette arène de la RDL, agitant votre cape de sarcasmes et d’ombre pour vaincre la résistance ou l’indifférence des internautes Même théâtralité que le torero dans l’arène. Votre tauromachie…
Oui, Leiris aimait les grandes faenas de l’écriture..;
@Widergänger dit: 18 novembre 2016 à 10 h 55 min
Oui, absolument.
@Janssen J-J dit: 18 novembre 2016 à 10 h 41 min
!
@ Chaloux
« Don Quichotte n’est pas « fou », c’est même tout le contraire. Ah, ces commentaires… »
Évidemment. Si on ne comprend pas ça, on a rien compris à ce livre.
@ Widergänger
« Son originalité vient d’ailleurs : la parodie des romans de chevaleries qui met désormais au centre non plus le château mais l’auberge… »
J’ai lu beaucoup de choses sur Don Quijote, mais rarement une plus bête que celle-là. D’où elle vient? Qui a écrit ça?
La première con.nerie à ne pas faire en lisant ce livre c’est de croire que c’est une parodie des romans de chevalerie, lesquels, à l’époque de sa parution, n’étaient plus à la mode depuis des décennies et que personne ne lisait.
Il ne faut pas confondre l’enrobage avec le gâteau ou les décors avec le message de la pièce, mon pote. Surtout que l’Espagne de l’époque ne faisait pas des cadeaux à ceux qui critiquaient le Système, dont Cervantes est le représentant les plus habile (et encore plus dans le très étrange « Persiles et Sigismunda » – le livre, des siens, que lui il préférait).
D’où toutes les précautions qu’il a prises dans Don Quijote, pour dévier l’attention. Que dès inquisiteurs du XVIIe siècle aux franquistes du XXe, tous les interprètes orthodoxes soient tombés dans le panneau, ne donne pas le droit à personne de continuer à interpréter ce livre de façon si superficielle.
Depuis presque un siècle déjà, depuis les livres de Américo Castro, on a compris que Cervantes était un hétérodoxe et que Don Quijote est, surtout mais pas seulement, une « entreprise de démolition » du Système de l’époque.
Le picador Pablo tente de faire entrer le taureau WGG dans l’arène, il a promis les oreilles et la queue à Chaloux !
javert, « ennemies intimes », » plan toxique », tu te cherches dans quel bouquin ?
Vous a pas plu mon message du 1er octobre2015 vers 8h?
han han, je comprends mieux que vous ayez du mal à vous regarder dans la glace.
Sentant le drame poindre, Dona Christiane esquisse un pas de côté pour entrainer tout le monde dans une joyeuse sardane…
« la leçon de Cervantes est polyédrique, ambiguë »
C’est très juste. On n’oublie trop qu’après le Don Quichotte se place le Persilès et Sigismonde qui retourne aux origines du roman, et que son auteur plaçait très haut.
Bien à vous.Merci à clopine de remettre les choses au point sur Florence N, et à Lavande de citer Anne Perry!
Dans le Quichotte, Cervantès est original aussi dans sa redéfinition de la folie, inséparable désormais de la notion d’altérité. Le fou c’est l’autre à la Renaissance, alors qu’au Moyen-Âge, la folie est au cœur même du monde dans la présence du Christ qui est le fou par excellence et loué pour cette raison fondamentale.
C’est d’ailleurs ce qu’écrit Michel Foucault dans son Histoire de la folie :
« lui (le fou) qui, dans la pensée de la Renaissance figurait la présence proche et périlleuse, au cœur de la raison, d’une ressemblance trop intérieure, il est maintenant repoussé à l’autre extrémité du monde, mis à l’écart et maintenu hors d’état d’inquiéter, par une double sécurité, puisqu’il représente la différence de l’AUTRE dans l’extériorité des autres. »
Le personnage du Quichotte se distingue des autres par plusieurs traits marquants :
1°) son accoutrement qui s’oppose formellement à ce Caballero de Verde Gaban qui se présente comme étant la plus parfaite illustration de ce que doit être un hidalgo selon les conventions sociales de l’époque. Cette perfection n’échappe pas à l’ironie de Cervantès qui se livre à son endroit à une critique féroce de l’hidalgo parfait à travers la figure du Quichotte, son opposé, qui lui sert d’outil critique justement.
2°) l’altérité du Quichotte c’est aussi son nom de la Mancha. Comme l’écrit le critique Maurice Molho : « Asi que une mancha es una différencia :une espacio donde todo difiere de los contornos. De modo que don Quijote de la Mancha significa esentialmente, por la agudeza completa que constituye el nombre : don Quijote de la Diferencia, el Discordante, el Otro » (« Utopia y ucronia : el tiempo del Quijote », Maurice Molho, in De Cervantès, Paris, Editions Hispaniques, 2005, p. 344). Il est l’exception, il est l’autre au sein des autres, provoque sans cesse l’étonnement des autres personnages dans les récits de ses aventures comme chez le lecteur qui les lit. C’est parce que don Quichotte est fou et différent qu’on peut en rire. Alors qu’on ne rit pas du Christ. On a là affaire à une véritable révolution anthropologique qui signe un tournant dans la représentation du fou et à travers lui de l’homme en ce début du XVIIè siècle. C’est d’ailleurs dans le texte du Quichotte qu’on trouve la première occurrence du terme « loco » signifiant qu’il est « fou » : « en efecto, rematado y’a su juicio, vino a dar en el mas extrano pensiamiento que jamais duo loco en el mundo… »
3°) L’aliment est le marqueur de son altérité. Son ascétisme le désigne dans le discours médical de l’époque comme un fou : « que sodas nuestras locuras proceden de tenter los estomagos vacios y los celebros llenos de aires. »
@Jibé dit: 18 novembre 2016 à 11 h 32 min
Avec votre longue-vue, vous observez ce monde… avec beaucoup d’humour.
« plaçait très haut », sur l’étagère. Court, sur son escabeau.
Il en faut quand se présente un engin comme Pablo pas facile à manier, rétif à toutes raisons, colérique comme un loco, et comprenant souvent tout… mais à l’envers… Avec lui, c’est le parcours du combattant assuré, avec tir à balle réelle…
11:54, Pablo oh oh, c’est un toréador d’opérette, le Luis Mariano de ce blog
… Ou bien on peut parcourir ce site :
http://www.sauvons-un-taureau-de-corrida.com/
La corrida est pour moi le stade ultime (et quelque peu monstrueux) de l’anthropomorphisme. Mais c’est que j’aime les vaches, comme Philip Roth…
Enfin, soupir, d’autre part, je peux concevoir que la littérature relève du danger, de la mort, de la fascination et d’une forme de courage. Et la « tauromachie » vient très certainement (les savants de ce blog pourraient sans doute en donner des exemples et des témoignages) des plus profonds de la civilisation méditerranéenne : le sable de l’arène, le soleil par là-dessus, le face-à-face homme/animal, la théâtralité mêlée de religiosité, le public : la Grèce, quoi, avec l’Olympe au balcon. Pas étonnant que Leiris veuille inscrire dans un tel contexte la pratique littéraire…
Néanmoins, on pourrait garder le côté symbolique et foutre la paix aux vaches, à mon sens. Transposer tout le bazar, dont le petit cul des toréadors engoncés avantageusement dans les soieries lumineuses, qui, à mon sens, a toute sa place homosexuelle dans l’affaire, en des opéras populaires. Demander l’effort aux spectateurs de ne plus succomber aux stupeurs et tremblements de la réalité, mais de dépasser tout ça en gardant, s’ils le veulent, de manière fantasmée ou recomposée, les tensions sadiques, masochistes, guerrières et symboliques mises en oeuvre dans ce « spectacle », mais en foutant, ce point est essentiel et ne peut être discuté, en foutant la paix aux vaches…
Nom de zeus.
Hélas, pour Christiane, voilà que la perfide cigarière, relevant son jupon et tapant du pied entame son terrible grand air : « Et si je ne t’aime pas, prends garde à toooiiiii ! »
« comprenant souvent tout… mais à l’envers… »
C’est déjà pas si mal, tout est du moins dans l’ordre, WGG !
« « plaçait très haut », sur l’étagère. Court, sur son escabeau. »
Trop drôle, LVDLB !
christiane dit: 18 novembre 2016 à 11 h 19 min
@Jean dit: 18 novembre 2016 à 10 h 27 min
Le même Dominguin ajoute : « On me dira qu’avec tout ça le taureau meurt. et moi je demande : à quoi bon le soigner ? pour l’engraisser et le tuer dans un abattoir ? Ce sont des souffrances inutiles… »
Sur la question des abattoirs, nous savons aujourd’hui combien Dominguin avait raison. Le problème est que, dans la corrida, on fait tout juste semblant de laisser une chance au taureau. Mais il a à peu près autant de chances d’en ressortir vivant que nous de décrocher le gros lot à l’euromillions. La corrida est une variante de la sempiternelle mise à mort des animaux par notre sale espèce. La shoah nous bouleverse à juste titre, mais la shoah des bêtes, c’est tous les jours, et à la puissance dix mille. A une autre époque de ma vie, j’ai assisté à plusieurs corridas, avec des toreros vedettes et des toros vedettes. J’y ai pris du plaisir. C’est beau, mais ça n’en est pas moins foncièrement dégueulasse. J’ai changé, dieu merci. J’ai toujours trouvé piquant que des artistes classés « progressistes », tels que Picasso, Hemingway ou Leiris, se soient retrouvés, sur l’affaire de la corrida, dans le même camp qu’un des aficionados les plus déterminés que le XXe siècle ait connus : Franco.
« J’ai toujours trouvé piquant que des artistes classés « progressistes », tels que Picasso, Hemingway ou Leiris, se soient retrouvés, sur l’affaire de la corrida, dans le même camp qu’un des aficionados les plus déterminés que le XXe siècle ait connus : Franco. »
Jean, en Espagne, de tradition et de culture, il faut choisir : c’est le taureau ou la guerre civile. Je crois savoir que tu préfères la mise à mort de l’homme…
Qui va achever ce pauvre Javier Cercas, inconsciemment (?) introduit dans l’arène erdélienne par Paquito Passou ?
Et vous, Jean, vous toréez souvent dans cette arène de la RDL (Christiane)
Je ne suis pas le seul. J’en connais de plus furieux (suivez le regard noir de Widergänger, ou celui de…, celui de …).
J’ai découvert dans « le Monde » d’aujourd’hui un art dont j’ignorais l’existence : le « bullshit » (encore une histoire de bêtes à cornes). Pour en savoir plus, lire le papier de Pascal Engel(s), à verser au dossier du rôle de la violence dans l’histoire des médias. Tel un Trump au petit sabot, je compte bien m’obstiner sur ce blog à jouer mon rôle de bullshitter. Meuh ! Le secret du bullshitting est simple : plus tes âneries sont grosses, meilleur bullshitter tu es. Le bullshitter n’ira pas au paradis avec les ânes.
@ Motta di livenza
« sans parler des crétins qui doutent que Cervantès en soit l’auteur ! »
Du calme, mon pote… Avant de décider que ceux qui affirment cela sont des crétins, je te conseille de t’informer. Comme dans le cas de Shakespeare, il faut être très prudent dans ces histoires, tellement elles sont complexes.
Je te signale que les doutes sur « la autoría », comme on dit en espagnol (un bon mot qui manque en français), de Don Quijote sont très vieux, et que le grand Américo Castro, l’un de plus grands « cervantistas » du XXe siècle, avait des doutes. Et il n’est pas le seul. Par exemple, le très sérieux historien Francisco Aguilar Piñal (Séville, 1931), professeur du Consejo Superior de Investigaciones Científicas (l’équivalent du CNRS) et auteur d’une trentaine de livres d’histoire, a publié en 2011, dans le très sérieux Boletín de la Real academia Sevillana de Buenas Letras, un article très troublant à propos du fait qu’avec la vie que Cervantes a eu il était impossible d’écrire autant de livres aussi complexes.
L’article en question: « ¿Quién escribió el Quijote? »
http://institucional.us.es/revistas/rasbl/39/art_20.pdf
Même son biographe Canavaggio a des doutes: « tal vez llegue un día en que se descubra que hubo dos Miguel de Cervantes ».
Donc, pas de gros mots pour qualifier les spécialistes de Don Quijote qui ont des doutes.
Après il y a les faits troublants. Par exemple (3 seulement, mais il y en a beaucoup d’autres):
– L’auteur de Don Quijote était un grand latiniste qui dominait en plus le grec. On trouve 1.270 références à ces deux langues dans Don Quijote, et des centaines de mots espagnols utilisés dans leur acception latine.
– Il y a dans ce livre 400 références explicites à des textes de Juan Luis Vives écrits dans un latin très difficile et presque tous non publiés en Espagne pendant la vie de Cervantes (des 70 livres écrits par Vives 3 uniquement ont circulé en Espagne à l’époque).
– On a calculé que l’auteur de l’oeuvre signée Cervantes a lu au moins 429 livres, dont il y a la trace dans son oeuvre – et certains très rares. Et qu’il connaissait non seulement la culture gréco-latine, mais aussi l’hébraïque, la médievale et celle de la Renaissance. Il était en plus un vrai érudit connaissant très bien la Bible et le Coran, mais aussi le droit, la théologie, l’histoire, la rhétorique, la mythologie et les sciences (mathématiques, astronomie, médecine)
Or, on sait que Cervantes n’a jamais fait des études et ne connaissait ni le latin ni le grec. Et qu’il a eu une vie très compliqué et très dure, à l’opposée de la vie de l’érudit qui a écrit son oeuvre. Comment expliquer, donc, la différence entre sa vie d’aventurier, de militaire et de collecteur d’impôts dans les villages d’Andalousie avec l’érudition extraordinaire de l’auteur de son oeuvre?
Mystère…
Passant de l’homme à la bête, le toréador a remplacé le gladiateur : régression ou progrès ?
« « la autoría », comme on dit en espagnol (un bon mot qui manque en français) »
« La paternité (littéraire) », Pablo ?
@OZYMANDIAS dit: 18 novembre 2016 à 9 h 18 min
Ozy, au temps pour moi.
J’ai retrouvé le passage de » La tache » de Ph. Roth où le corbeau qui envoie des lettres anonymes est identifié. Une française, chef du département de l’université où le professeur Silk avait été doyen. Les raisons de ces agissements telles que présentées/supposées, à la fois par le destinataire Pr Silk, et son voisin et ami Zuckerman , valent par leurs références littéraires.
op.cit. p. 60/61
Bien vu, il est là encore question du « puritanisme » de certaines « conventions ».
… fait d’études…
Marrant, JPA ! J’allais également faire allusion au papier d’Engel dans le dossier consacré à la « post vérité » (Cercas risque d’en être ringardisé avec ses histoires d’imposteur » !). Donc, « production de foutaises, le bullshitting, ni mensonge ni fait de raconter des histoires. Plutôt une attitude qui consiste à se moquer de la vérité, de n’avoir cure ni du vrai ni du faux. Dire n’importe quoi » (dommage de mobiliser Flannery O’Connor…) Il lui faut surtout se convaincre qu’on croie en lui, au delà de ses racontars… Or, il lui aurait suffi de prendre exemple sur Sarkozy (pragmatisme vulgaire) dans le champ politique ou sur Martinette dans le champ étoilé.
Des prête-noms, Cervantès et Shakespeare, comme Emile Ajar et Romain Gary ?
On ne le saura jamais !
Tiens, « la mort dans les bois » a sorti « boudegras » pour insulter – elle est tellement cruche qu’elle ne se rend pas compte que la relation entre les deux pseudos saute aux yeux.
que le cojoné du sept-cinq, éolienne de la manche, veuille bien se passer de la lecture de mes messages.
@ Widergänger
J’attends que tu nous dises quelque chose de personnel sur Don Quijote, même si je reconnais que c’est difficile quand on ne l’a pas lu.
Après avoir affirmé avec aplomb que Cervantès n’avait pas écrit son Quixote, que c’était prouvé, voilà que le cojoné du Sept-cinq propose de douter. Taré.
(re)Lisant les grands classiques de la littérature portugaise, pour les raisons que je vous ai indiquées, je rencontre un semblable problème de paternité littéraire avec « Les lettres de la religieuse portugaise ». Quoique pour ce dernier cas, on soit a peu près sûr qu’elles soient de son introducteur et traducteur français…
javert, à propos, il ne t’aura pas échappé que dans ce roman » La Tache » de Ph. Roth, l’ex de Faunia Farley, qui l’espionne jusqu’à l’obsession est un personnage malade et dangereux ?
D’ailleurs, il n’y pas que le mystère de Cervantes. Il y a aussi celui de « la vie dans les bois ». DHH disait il y a quelques semaines ici que « la vie dans les bois » est Martine Rousseau (ex correctrice de Le Monde et auteur de « Retour sur l’accord du participe passé et autres bizarreries de la langue française » – et dont on peut voir des photos et lire des choses intéressantes sur le Net), « si on en croit l’opération de « démasquage » opérée par Rose il y a quelque temps ».
J’aimerais que Rose m’en dise un peu plus. Comment as-tu pu le déduire?
le cojoné ventriloque remet deux balles dans le chargeur ?
Lâche, en plus. Mais au milieu d’une bande de sa;lopa;rds, il fait pâle figure…
@ la mort dans les bois
Tu ne sais même pas lire, grosse pét.tasse ignorante qui n’a même pas lu Don Quijote…
@ la mort dans les bois
Je te signale que tu as oublié de m’accuser d’avoir copié de la Wikipédia les doutes qu’il y a sur Cervantes.
Jean,
« …Balivernes, billevesées, calembredaines… désinvolture qui deviendrait condamnable dans d’autres contextes. Le producteur de bullshit n’a pas cette clairvoyance ni cette exigence, car son discours est au-delà de la vérité et de l’erreur. Il a pris congé de ces notions, puisque l’essence du bullshit est de n’être pas concerné par la question de la vérité. »
C’est dans une revue suisse :
http://www.revmed.ch/RMS/2006/RMS-81/2301
L’article est passionnant, le final, mélancolique…
il est prof aussi le cojoné ?
M’étonne qu’à moitié…
@ la mort dans les bois
« le cojoné ventriloque remet deux balles dans le chargeur ? »
Mais non, je fais de la pub pour ton livre, grosse and.ouille…
Je ne peux pas l’expliquer.
Je sais que j’ai commencé à blogguer pck je cher chais quelque chose dont je ne parlerai pas. Chose que j’ai trouvée et dont j’avais besoin.
Puis j’ai bloggué sur des blog de cuisine, et deci delà.
Chez qq. potes.
Un jour, par le plus grand des hasards, je suis tombée sur le bog des Correcteurs du Monde, qui s’appelle Langue Sauce Piquante.
Et parce que je voue amour immense à la la gué française, ai eu le sentiment violent et définitif d’avoir trouvé mon port d’attache, mon havre de paix, mon eldorado, le filon cherché plus besoin de creuser.
le cojoné du septante-cinq, se trompe de cible.Ce n’est pas la lâcheté intellectuelle qui l’étouffe.
On appelle cela un mirage, en français rose. Comme dans le Quixotte.
Correction
Un seul t, à Quixote.
Il avait un Dupont, votre père, LVDLB ?
Un intellectuel c’est quelqu’un qui intervient dans la vie publique. J’aime beaucoup. Qu’est ce qu’intervenir dans la vie publique? Commentateur de blog ca compte?
« Or, on sait que Cervantes n’a jamais fait des études et ne connaissait ni le latin ni le grec. »
Il peut très bien s’agir d’emprunts indirects Pablo. Autrement dit, Cervantes peut avoir lu et s’être inspiré d’auteurs qui eux connaissaient parfaitement le latin et le grec. Il a fait sien tous ses emprunts si parfaitement que l’on ne voit pas les coutures…
La même chose peut probablement être dit de Shakespeare.
En tout cas la colère de « la mort dans les bois » confirme que c’est bien elle Martine Rousseau: « le cojoné ventriloque remet deux balles dans le chargeur ? Lâche, en plus. » […] « Ce n’est pas la lâcheté intellectuelle qui l’étouffe. »
Être démasquée rend colérique notre chère et tendre amie. Et quand une femme est un colère contre un homme, quel est pour elle l’insulte suprême, même s’il y a aucune relation entre les faits et le mot? « -Lâche ».
bas rosis, no time pour vos petits jeux de tafiole.
Je remet un lien en rapport avec le sujet:
« J’ai passé ma vie à me moquer des psychanalystes et de leurs fantasmagories pseudo-scientifiques mais je mentirais en disant que ces séances-là n’ont servi à rien : elles m’ont au moins fourni un endroit où pleurer toutes les larmes de mon corps ; je mentirais aussi si je n’avouais pas que, plus d’une fois, j’ai failli m’extraire du divan pour en venir aux mains avec le psychanalyste. Cela dit, il a immédiatement tenté de m’orienter vers deux conclusions. La première, qu’il ne fallait pas attribuer la responsabilité de tous mes malheurs à mon roman sans fiction ou récit réel, mais à ma mère, ce qui explique que je sortais souvent de son cabinet avec l’envie d’étrangler cette dernière dès que je la reverrais ; la seconde conclusion était que ma vie était une bouffonnerie et moi un bouffon, que j’avais choisi la littérature pour mener une existence libre, heureuse et authentique, mais que je menais une existence fausse, aliénée et malheureuse, que j’étais un type qui jouait au romancier, trichait et trompait son monde mais qu’en réalité je n’étais qu’un imposteur. »
Javier Cercas.
Prochaine étape, chez le curé ?
oups, too fast: je mets, puisque ce lien n’a pas été proposé.
@ gontrand
« Il peut très bien s’agir d’emprunts indirects… »
Tout est possible. C’est pour ça que moi je doute toujours, autant dans le cas de Shakespeare que celui de Cervantes. Moi ce que je veux c’est qu’on puisse discuter sans que les orthodoxes (surtout ceux qui ne connaissent rien à l’affaire) traitent les hétérodoxes de complotistes ou de tarés (comme l’and.ouille de « la mort dans les bois » vient de faire).
Le titre original de ce magistral roman de Roth, traduit en français par La tache, est The HUMAN Stain, la tache humaine, qui fait Coluche. Reste qu’au delà de la semence présientielle sur le tailleur de Monika, c’est bien de trace humaine d’antrhropocène version Descola dont il est question.
Finie livre d’après moi une des plus belles analyses de cet oeuvre majeure dans « Un coeur intelligent ».
La prof française au coeur démoli par la déconstruction derridienne est un rare concentré de vacherie. Les scènes sur la guerre du Vietnam sont dantesque…sans parler de l’enjeu racial du propos: Coleman Silk nègre blanc & juif, universitaire boxeur calomnié par des « spooks » (que Josée Kamoun a rendu par ‘zombies’, je crois)
Dylan, Cohen, Roth…tout sauf des taches humaines…!
Langue Sauce Piquante, ça lui irait bien comme pseudo ! Pourtant, il n’est pas de tradition de manger très épicé en France !
Cercas rend hommage à Kundera puis il claironne qu un écrivain c est celui qui doit commplexifier le monde ce qui n est pas la démarche de Kundera et puis il ne trouve pas qu il est assez complexe comme ça le monde ?bref il n apparaît pas très sympathique dans cet entretien ce cercas alors allons le lire ..
« Or, on sait que Cervantes n’a jamais fait des études et ne connaissait ni le latin ni le grec. Et qu’il a eu une vie très compliqué et très dure, à l’opposée de la vie de l’érudit qui a écrit son oeuvre. Comment expliquer, donc, la différence entre sa vie d’aventurier, de militaire et de collecteur d’impôts dans les villages d’Andalousie avec l’érudition extraordinaire de l’auteur de son oeuvre? »
c’est qui ce on ?
« c’est qui ce on ? »
Martine Rousseau, romancière auto édité et correctrice à la retraite.
. Mais au milieu d’une bande de sa;lopa;rds
Ah? mince alors, ce n’est pas perceptible à l’écrit.
9h36 Que j’ai lu ou non un auteur ne change rien à mon problème, Roth par exemple que j’ai adoré pour « La tache », » Portnoy et son complexe » et dont je ne me souviens de rien, Duras idem, Kundera pareil etc etc, je pourrais relire toute ma bibliothèque d’avant mes 40 ans en cas de crise économique sans m’ennuyer un seul instant. Pas de merci, je l’efface, excusez de l’avoir déposé sur votre tapis persan , n’y lisez pas d’offense.
@ Pablo, le 17/XI/2016 à 20.40
Je te trouve très sévère avec Cercas. Oui, la petite phrase ne se répète pas mot-à-mot (Cercas se défend : « presque »), mais les « sens » de chacune se reflètent étrangement. Pas seulement avec « después de la noche » (Rulfo), « aquella tarde » (Gabo), mais surtout dans les chutes : « Fue la noche en que murió Miguel Páramo » (Rulfo), et « … aquella tarde en que su padre lo llevó a conocer el hielo ». Avec la différence – propre à chacun des écrivains – de ton dans le « murió M.P. » et le « conocer el hielo ». Deux constats dont le choix des mots « préfigure » déjà les voies que chaque roman va emprunter par la suite. A la lecture de ces deux fragments on peut accepter la « légitimité » de laquelle parle Cercas sans accabler Gabo, et en déduire, peut-être, le potentiel reconnu d’invention de celui-ci. Mais en tout cas sans cesser d’apprécier la souveraine beauté de l’incipit de « 100 ans… ». Lequel, rien à voir, me rappelle un autre : « ¿Encontraría a la Maga? », de son copain Julio. Chau, Pablito, et je t’en prie, no te enfades.
@ la mort dans les bois
« c’est qui ce on ? »
Toute son ignorance de Cervantes dans 4 monsyllabes. Elle n’a rien lu ni de lui ni sur lui et elle se permet de traiter de « tarés » ceux qui décrivent des faits troublants dans sa vie et son oeuvre.
Après le mystère Cervantes et le mystère Martine Rousseau, un troisième mystère: comment peut-elle être si con.ne?
@ gardelito
Je ne trouve pas du tout ce reflet que, toi, tu trouves. Les références de temps (« después de la noche », « aquella tarde » ) sont banales dans les romans, quand même. Et les chutes n’ont rien à voir: une mort et la connaissance de la glace.
Mais là où tu fais une grosse erreur c’est que la phrase de Rulfo est au milieu du roman, donc elle ne préfigure rien.
Moi j’ai lu « Pedro Páramo » et « Cien años de soledad » à peu près à la même époque et je n’ai pas remarqué la similitude que pour Cercas est si claire. Et j’ai lu plusieurs articles sur les incipit des romans en espagnol et je n’ai jamais vu que quelqu’un disait ce que Cercas dit.
Et ce n’est pas d’être sévère avec quelqu’un de lui rappeler que sa mémoire lui fait défaut.
FinKie (livre d’après moi une des plus belles analyses de cet oeuvre majeure dans « Un coeur intelligent ».)
Damned.
« Le titre original de ce magistral roman de Roth, traduit en français par La tache, est The HUMAN Stain, la tache humaine, qui fait Coluche. »bloom
effectivement si J. Kamoun traductrice de Ph. Roth mais également de Richard Ford ! a choisi cette traduction du titre, elle ne l’a pas fait en référence à Coluche.
« Reste qu’au delà de la semence présientielle sur le tailleur de Monika, c’est bien de trace humaine d’antrhropocène version Descola dont il est question. »bloom
What’s the trouble avec Descola, dans ce roman ?
J’ai plutôt compris que des cuistres puritains se focalisaient sur Monica Lewinski et Faunia Farley, un des personnages emblématiques dans ce roman.
« Finie livre d’après moi une des plus belles analyses de cet oeuvre majeure dans « Un coeur intelligent ». » bloom
ah, il s’agit donc de finkie. Qui éjacule, quoi, à part de la haine à qui n’en veut plus ?
« La prof française au coeur démoli par la déconstruction derridienne est un rare concentré de vacherie. » bloom
si c’est de delphine roux, du roman » la tache de Ph. Roth qu’il s’agit, cette « puritaine » n’est pas décrite comme cela. Aucune allusion à derrida non plus.
« Les scènes sur la guerre du Vietnam sont dantesque… »
dans quel roman ?
« sans parler de l’enjeu racial du propos: Coleman Silk nègre blanc & juif, universitaire boxeur calomnié par des « spooks » (que Josée Kamoun a rendu par ‘zombies’, je crois) » bloom
zombies est effectivement l’enjeu du mot à l’origine de tous les problèmes du Pr Silk.
Et puis at last but not least, comme le rappelait Ozy, qu’il se soit fait passer pour juif auprès de l’une de ses conquêtes féminines, eh oui, grandséducteur le Pr Silk,
est un détail que bloom a oublié.
« Dylan, Cohen, Roth…tout sauf des taches humaines…! »bloom
qui à part un cerveau plein de bouse, comme bloom, peut penser que quelqu’un de sensé a affirmé le contraire ?
@ Jibé
« Martine Rousseau, romancière auto édité et correctrice à la retraite. »
Romancière?
« Les 19 chapitres qui composent « Retour sur l’accord du participe passé et autres bizarreries de la langue française » ont pour ambition de passer en revue les principaux problèmes auxquels nous sommes quotidiennement confrontés quand nous devons rédiger un texte. »
« Or, on sait que Cervantes n’a jamais fait des études et ne connaissait ni le latin ni le grec. Et qu’il a eu une vie très compliqué et très dure, à l’opposée de la vie de l’érudit qui a écrit son oeuvre. Comment expliquer, donc, la différence entre sa vie d’aventurier, de militaire et de collecteur d’impôts dans les villages d’Andalousie avec l’érudition extraordinaire de l’auteur de son oeuvre? »
c’est qui ce on ?
merci au cojoné de passer son tour, il n’a pas répondu.
Pierre Assouline, il faudrait peut-être voir à ce que cette personne que je ne connais pas, Martine Rousseau, ne trouve pas matière ici à diffamation ?
pablo vous l’avez jamais vue en daaphnée?!
‘tain, tu écrases un cafard, il en sort un autre…
Mais le mythe Shirley et Dino est terminé.
Cela t’a échappé guigui la jaunisse.
13h50, surtout qu’en plus au moins elle est drôle. S’ajouterait à la diffamation la consternation.
@ la mort dans les bois
« il faudrait peut-être voir à ce que cette personne que je ne connais pas, Martine Rousseau, ne trouve pas matière ici à diffamation ? »
On devrait plutôt demander au patron si avoir appelé Jibé « tafiole » (la vie dans les bois dit: 18 novembre 2016 à 13 h 22 min) n’est pas de la diffamation.
je ne fréquente pas le blog sauce piquante, et suis bien incapable de juger de la drôlerie de ce small talk.
Mais consternation, devant les allégations de quelques tarés, c’est peu dire.
Mais vous avez aa en horreur. Votre ennemie intime en somme.
Comme si vous aviez besoin de vous en trouver, concentré de haine et de bassesse, comme vous êtes.
Pourquoi
Quelques détails sur le franquisme d’Eugenio d’Ors signalé par Pablo:
« n 1938, sous le ministère de Pedro Sainz Rodríguez, il participa à la création de l’Instituto de España (Institut d’Espagne), où il fut nommé secrétaire perpétuel, et qui réunissait les diverses Académies. Il fut également placé à la tête de la Direction nationale des Beaux Arts. À ce titre il réussit à se rendre à Genève et à récupérer pour le nouvel État espagnol du dictateur Franco les trésors du musée du Prado qui y avaient été transférés pendant la guerre par le gouvernement républicain…Tout au long des années quarante, Eugenio d’Ors se donna entièrement à un vaste travail pour diffuser la culture à l’intérieur de l’Espagne et représenter le franquisme dans les réunions culturelles européennes.
Il collabora à des quotidiens importants et à des revues revues du monde entier. Membre de l’Académie de la Langue et de celle des Beaux Arts de San Fernando, il donna des conférences dans diverses réunions. Il a marqué sa place comme essayiste et comme créateur d’un genre particulier d’essai, la glose. »
(Wiki)
@ bernbard
« vous l’avez jamais vue en daaphnée?! »
Si, il y a quelques années, quand j’ai fréquenté ce site. Mais je ne me rappelle pas ce qu’elle racontait.
La vie(père) serait bien inspirée d’aller faire un tour, dans les bois ou ailleurs, d’aller respirer un peu d’air frais à Delhi comme Echenoz…
Cool it, sister, take it easy, lady.
Faire l’impasse sur la dimension raciale/racialiste de The Human Stain & se cantonner à une lecture post-féministe, c’est passer en partie à côté de la plaque tectonique où tout se joue.
Finkie est un excellent critique littéraire dont vous pourriez au moins avoir l’ambition d’arriver à la cheville… Quant à Descola, c’est évidement le plus grand penseur actuel de l’anthropocène.
bas rosis ne peut pas se défendre, qu’il ait besoin qu’on lui rappelle la définition de tafiole ?
bloom, allez vendre votre daube finkie à son comité de l’épée.
Perso, j’ai déjà donné.
Bientôt l’heure de ses médocs
La miss Lancelin, bien mieux d’ailleurs que ce que je pourrais en dire du finkie de bloom.
Il n’y a pas de hasard.
Mais consternation, devant les allégations de quelques tarés, c’est peu dire.
Consternation due à l’erreur sur la personne. Je l’imagine mal se vautrer dans l’insulte avec autant de délectation que vous, à moins qu’il s’agisse d’un phénomène d’addiction.
guigui la jaunisse, tu sais que tu n’innoves pas trop ?
J’ai relu quelques uns de tes commentaires, je ne sais pas trop si tu es remontée dans le bus andin ?
14h03 c’est bien la seule chose dont je garde souvenir. Je n’aurai donc pas tout oublié.
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