de Pierre Assouline

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La République des livres
Cet été, préférez ne pas !

Cet été, préférez ne pas !

N’hésitez pas : bartlebysez-vous sans tarder bien qu’aucune nouvelle traduction de Bartleby, le scribe ne pointe à l’horizon. Non que depuis 1853 les anciennes fussent défectueuses, datées ou insatisfaisantes (celle, historique, de Pierre Leyris a longtemps paru inégalable). Mais le chef d’oeuvre comique de Herman Melville est de ceux dont la restitution dans une autre langue est une sorte de sport et de loisir dont on ne se lasse pas. Ne fut-ce que pour une phrase, la plus célèbre, celle qui tient toute la nouvelle, sa formule alchimique dont on n’a pas fini de creuser l’énigme souterraine: « I would prefer not to »rendue selon les versions par « Je ne préfèrerais pas » ou « J’aimerais mieux pas » ou « Je préfèrerais ne pas ». Ad libitum. Si vous avez autre chose à proposer, ne vous gênez ou, nous ferons suivre à Melville. Borges traduisait par « Preferiría no hacerlo… ».

Tout se complique quand on sait que même en anglais, la forme est agrammaticale car il eut été plus correct, et tellement moins génial, d’écrire « I had rather not ». Tout cela pour faire l’apologie de la résistance passive, mutique, inerte et irrémédiablement désolée à travers l’un des personnages les plus inoubliables qui soient. Dans son éblouissante postface à la traduction de Michèle Causse (GF, 1989), Gilles Deleuze rappelle un mot de Proust selon lequel les beaux livres nous paraissent toujours écrits dans une sorte de langue étrangère. J’avoue un attachement particulier à la version de Jérôme Vidal parue en 2004 avec des illustrations de l’excellent Jean-Claude Götting, sous le titre Bartleby, une histoire de Wall street (78 pages, 13,50 euros) aux éditions Amsterdam, une jeune maison qui se veut « démocritique »et s’est placée dès ses débuts justement sous la protection de l’auteur de Moby Dick, ce qui est très bon signe.

Imagine-t-on un instant le nombre de lecteurs qui en ont fait leur emblème et une philosophie pour la vie, à commencer par l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas ? Non sans l’adapter au passage au risque de susciter une nouvelle bataille d’Hernani dans la blogosphère, à la suite de Gilles Deleuze et Maurice Blanchot qui s’en mêlèrent autrefois. « Je préfèrerais ne pas » garde ses partisans de même que « J’aimerais mieux pas ».

Ce qui est intéressant, c’est aussi de retrouver l’ombre portée de Bartleby sur l’œuvre de nombre d’écrivains. Par exemple Le Pressentiment (Gallimard, 1935, Le Castor Astral, 1991) du regretté Emmanuel Bove. C’est l’histoire de Charles Benesteau, un type tombé d’une famille de grands bourgeois comme on tombe du cadre des portraits d’ancêtres. Il aimerait tant changer de contemporains ! Volontairement déclassé et marginal, étranger dans la ville, ce grand immobile s’est lui-même exclu de la société, et inquiète les siens qui le sont si peu ; il leur témoigne une indifférence sans haine et sans reproche pour mieux vivre sa vie en paix avec sa conscience dans un quartier populaire de Paris. Comme s’il flottait sur un coussin d’air, à son rythme, loin de toute préoccupation matérialiste. Il rompt avec son milieu comme on fuit chez Simenon. Avocat de profession, il n’exerce même plus, se contentant de donner des conseils aux voisins démunis. Melville n’est jamais cité mais il a tout de Bartleby : lui aussi aimerait mieux ne pas. Il rêvasse à en perdre conscience. En fait, il vit comme on doit vivre quand on a le pressentiment de sa mort. D’ailleurs, sa femme le considère comme un renonçant héritier des mystiques du XVIIIème siècle. On est dans sa tête en ne sachant même plus si on est dans le réel ou dans le rêve éveillé. Il est la subjectivité faite homme. C’est un errant à qui Paris sert de paysage pour être un peu mieux malheureux. En faire un misanthrope relève du contre-sens. Il possède une inépuisable réserve d’indulgence pour l’humanité. Comment s’en sort-on lorsqu’on on a conscience du caractère immaîtrisé de son existence ? On se veut non-concerné comme il y a des non-conformistes. En vérité, on se contente de circuler dans la vie comme sur la scène d’un théâtre. Voilà l’effet que cela fait aux autres que de vouloir vivre sa vie au jour le jour et écrire des poèmes destinés à n’être pas lus. Cela ne l’empêchera pas de se cogner à d’autres réalités dans un milieu aux antipodes du sien où il affrontera les mêmes mesquineries, jalousies et misères. De la gratitude et de la tendresse aussi, avec une adolescente et sa mère. Pour lui, au bout, c’est la même solitude.

Et M. Spitzweg, vous connaissez ? Il tire à petites bouffées bleues sur ses Ninas dans son deux-pièces de la rue Marcadet. Il en est resté à la France du commissaire Maigret. D’ailleurs, il lit ses enquêtes comme on déguste le fumet d’un boeuf bourguignon. Parfois, il pose son livre sous la lampe et se pose des questions existentielles bien en phase avec cette époque qui ne veut pas de lui : qu’est-ce qu’un bobo, au fond ? Ce n’est qu’un exemple. M. Spitzweg a beaucoup voyagé en lisant L’usage du monde de Nicolas Bouvier sur son banc du square Carpeaux. Il y a de pires guides pour se perdre. Il a ses habitudes : lire Le Parisien lui est agréable le matin au bistro, mais impensable le soir au restaurant. On le comprend. C’est à ce détail qu’on juge de la qualité d’un homme. Sa courtoisie, si rare dans les grandes villes, lui fait ressembler à ces petits bourgeois de Sempé qui soulèvent leur chapeau en croisant une dame. Après avoir longtemps été un intégriste du refus face à la tentation de l’ordinateur, il s’est mis lui aussi à bloguer, le soir. Il faut dire que le geste de refus lui est un réflexe spontané. Il a fait du sport mais y a renoncé : entre dix minutes de plaisir qui le rapprochent de la mort et quatre  heures de souffrance qui le rapprochent de la santé, il a choisi. Les Ninas. N’allez pas le croire solitaire; il voit des gens, et même de vrais gens qui ont eux aussi des prénoms à la Sempé : Raoul, Roger, Denise, Marceline, et des noms assortis, Dumontier, la charcutière Mme Bornand, Lachaume. Quand il reçoit, il achète un torchon à carreaux pour faire la nappe. Vous vous souvenez de M. Hire, celui du roman, puis ceux du cinéma, Michel Simon et longtemps après Michel Blanc ? M. Spitzweg pourrait être un cousin de M. Hire, mais sans le tragique. J’allais oublier : M. Spitzweg connaît bien une phrase en anglais «  »I’d prefer not to » » que son édition Folio traduit par «  »Je préfèrerais pas » ». Il est vrai que, quand tant d’autres ont quelque chose en eux de Tennessee, il a quelque chose en lui de Bartleby. Normal, après tout, puisqu’il est le héros de Quelque chose en lui de Bartleby (Mercure de France, 2009), le très touchant et délicieusement léger roman de Philippe Delerm.

Si ce n’est sur l’œuvre elle-même, c’est sur la personne. Ainsi Jean-Philippe Toussaint n’est pas du genre à encombrer les tréteaux. D’abord, il n’est pas là, toujours ailleurs ; ensuite, il préférerait ne pas, à la Bartleby. Ses interwiews sont plutôt rares. Jonathan Littell aussi. L’auteur des Bienveillantes déclarait en 2007 :

« Bartleby le scribe est un livre qui me fascine. Un personnage qui ne cesse de dire qu’il préfèrerait ne pas d’une certaine manière, c’est l’attitude qui fut la mienne vis à vis du Goncourt, qui s’est fait sans moi. »

Alors, qu’en penser au juste ? Philippe Jaworski, éditeur et traducteur du quatrième et dernier volume de l’œuvre romanesque de Melville dans La Pléiade, y était revenu en détail, bien conscient que négliger un tel débat, aussi fondamental qu’interminable, lui eut valu des ennuis auprès de la secte. « Je ne préfèrerais pas » : ainsi traduit-il la devise, refrain et ritournelle de celui qui refuse d’accomplir tout travail, se fait un rempart de sa non-action catégorique et installe son oisiveté dans un coin de l’étude de son employeur, l’avoué qui n’en  peut mais.

Au fond, tout dépend comme on l’entend. Dans leur majorité, les auditeurs de Daniel Pennac l’entendaient pour la première fois. Ceux qui se sont pressés à travers la France à sa lecture-spectacle de la nouvelle, y ont été davantage pour lui que pour Bartleby qu’ils ne connaissaient pas. Le romancier a découvert le texte dans la traduction « avec négation » de Pierre Leyris qui fait autorité depuis les années 50 ; mais lorsqu’il en a lu la version révisée plus tard « sans négation », il l’a adoptée :

« Je préfèrerais pas » »… La négation arrive après la préférence, moyennant quoi Bartleby rend cinglé son entourage. Ce n’est pas que cela sonne mieux mais c’est plus proche de l’original » remarquait-il en rappelant qu’au fur et à mesure, le verbe varie du conditionnel à l’indicatif. « Au début, les spectateurs rient ; puis ils s’aperçoivent que c’est une monade close sur elle-même et ne rient plus ; alors l’anxiété les gagne jusqu’à les faire compatir au désespoir de l’avoué ».

De cette expérience, il est sorti melvillisé. Découvrant avec bonheur Le livre de l’intranquillité de Pessoa, Pennac se disait alors convaincu d’y avoir lu le journal intime de Bartleby. Par quel mystère ? Telle est la réponse, eut dit Woody Allen. Ni l’un ni l’autre, eut ajouté Cioran. Je préfèrerais ne pas, eut précisé Bartleby. Mais c’est naître qu’il aurait pas fallu ! eut tranché Céline.

(Photos de Nicolas Bouvier alias Sparth)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 467 Réponses pour Cet été, préférez ne pas !

christiane dit: à

Quelles sont belles ces photos, Passou ! Pour votre billet, excusez-moi, je remets à demain. Clopine m’a épuisée et ce billet me parait un peu prise de tête…

rose dit: à

Aaaaahhhhhhhhhhh eau claire dans un océan de déchets de plastique.
Merci Passou

rose dit: à

Ne pas oublier la BD éditions Sarbacane
I foule préfère not

Lavande dit: à

« En fait, il vit comme on doit vivre quand on a le pressentiment de sa mort. »
« Mon arrière grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort … Je crains que ce ne soit héréditaire !  » (Jean-Louis Fournier)

christiane dit: à

@Lavande dit: 1 août 2019 à 19 h 14 min
Belle pensée, Lavande. Où l’avez-vous trouvée ?

Janssen J-J dit: à

Je préfererais pas !

(k’il a dit, une fois – )

pado dit: à

« Quelque chose en lui de Bartleby (Mercure de France, 2009) »

Au Mercure de France !!!!
Et le titre n’est pas « Le goût de Bartleby »

Annibal devait être en voyage aux Canaries.

Marie Sasseur dit: à

L’histoire d’un trader à Wall Street qui essaie de résister au loup qui y siége.
Oui belle métaphore.

Marie Sasseur dit: à

En fait Bartleby c’est le Jerome Kerviel de notre époque. Je ne sais pas si Pennac, avec sa litterature d’arrondissement, comme la muse, fait bien le poids.

renato dit: à

Ii y a l’histoire du grand magicien qui refusait de montrer son art ; il aurait pu devenir richissime, mais il refusait obstinément de montrer ses tours de magie, ainsi tous les matins il sortait de chez soi, il se rendait au travail dans un bureau où il transcrivait des nombres et des nombres sur divers livres comptables et le soir il rentrait, heureux, chez lui.

Pablo75 dit: à

Je disais dans l’autre page que ce blog, on dirait de plus en plus la cour de recréation d’un asile de vieux autistes muets qui essaient de communiquer avec le langage des signes.

Je plains vraiment le Directeur de l’asile de devoir perdre son temps à comprendre toutes ces polémiques parfaitement inutiles.

Heureusement qu’il y a des gens qui mettent de la Belle Musique de temps en temps pour apaiser les esprits:

Arvo Pärt – Da Pacem Domine (2004)
https://www.youtube.com/watch?v=vA79jI9cCBE

Lavande dit: à

19h14 : « Ça m’agace  » de Jean-Louis Fournier

Marie Sasseur dit: à

Bon papier Passou.
Götting a aussi illustré le procès de Kafka, traduit par Vialatte.

Marie Sasseur dit: à

« Et M. Spitzweg, vous connaissez ?  »
Non Passou, je ne connais pas. Déjà je n’aime pas la bière, brassée par Delerm, père ou fils. Ou qui que ce soit d’ailleurs. Je n’aime pas la bière. ( le fils, comble du mauvais goût gnangnan, avec Fannaaay l’ardente)
Il y avait bien cet album illustré avec M. Delerm, « Fragiles », et puis il ne tient pas la distance, du temps.
Tout cela est bien du kitsch à bobo.

Delaporte dit: à

« Rhôô, Passou, et dire qu’on attend la clé USB, avec la tranquillité, d’être certain de passer un bon moment. »

Moi aussi, sublime Sasseur ! J’attends ce nouveau roman de Toussaint, en espérant un renouvellement. Car depuis la Salle de bain, peut-être l’Appareil-photo, on attend !…

hamlet dit: à

« Bartleby le scribe est un livre qui me fascine. Un personnage qui ne cesse de dire qu’il préfèrerait ne pas d’une certaine manière, c’est l’attitude qui fut la mienne vis à vis du Goncourt, qui s’est fait sans moi. »

ça c’est ce qu’on appelle une « coquetteriez ».

ou alors « prendre la grosse tête » ?

et alii dit: à

renato:
about you ,you said:Niente di memorabile
c’est un mensonge!c’est pas bien de tricher;j’aime mieux ne pas me substituer à vous pour « corriger »ça

Marie Sasseur dit: à

Delaporte, tss, tss, moi je l’attends depuis, la fin ? des aventures de Marie Madeleine Marguerite De Montalte. 

hamlet dit: à

ce « I would prefer not to » aura pas mal été utilisé et recyclé par l’esprit « rebelle » si emblématique de notre époque.

je me demande ce qu’aurait pensé ce pauvre Melville de cet esprit rebelle parisien rive gauche.

amusant de se dire que l’histoire réserve d’aussi mauvais sorts aux meilleures intentions dont les enfers sont pavés.

en résumé ce « i would prefer not to » sera devenu un gros marronnier coiffé d’une belle tarte à la crème.

cela dit j’imagine bien que même dans le milieu de l’édition les gens essaient aussi de donner du sens à leur vie ?

hamlet dit: à

et tout cela a d’autant moins de sens que si l’on regarde de près toutes ces maisons d’éditions qui publient ce bouquins elles appartiennent toutes à de gros trusts capitalistes participant d’un système qui s’oppose totalement à ce que dit ce bouquin.

comment alors retrouver ses petits dans cet immense merdier ?

hamlet dit: à

sinon d’admettre qu’il y a un mot permettant de tout remettre en ordre : hypocrisie…

et alii dit: à

passou,et Derrida qui fit un séminaire sur le scribe, mon préféré?

et alii dit: à

Recensé : Gisèle Berkman, L’effet Bartleby. Philosophes lecteurs. Paris, Hermann, 2011. 160 p.,
https://laviedesidees.fr/Bartleby-le-prefere-des.html
. Cette très énigmatique nouvelle a irrigué les textes d’auteurs comme Blanchot, Deleuze, ou Derrida qui, chacun à leur manière, ont accompagné la sortie du hégélianisme, de la pensée systématique et circulaire. Leur point commun est d’avoir cherché à se mouvoir en direction de ce que Foucault a appelé « la pensée du dehors » [1].

pado dit: à

hamlet
cet esprit rebelle parisien rive gauche

Après les métaphores, vous souhaitez placer ce billet sous le signe des clichés ?

N’oubliez pas l’esprit rebelle banlieusard de mon chaloux.

gisèle dit: à

PHIL 15h48. Merci de votre réponse, très précise et qui donne envie de partir. Je commande à mon libraire « Héliotrope » et « Pirouette »;pour commencer.Intéressant que vous parliez des langues agglutinantes. En fait, effet de mode, on sait que Beijing n’est qu’un transcription en pinyin et non un équivalent phonétique, et l’on est incapable de prononcer les mots de l’Europe de l’Est. Cousins pauvres.. ma famille & amis s’égaillent entre longitudes & latitudes,ma cousine Ivana est Tchèque MAIS parle un français impeccable, mon cousin, etc.
Notre projet est un projet lexical, sensoriel et culturel.Secret et jouissif. A moi, la Hongrie, l’héliotrope et les violettes. A la fin de ma lecture, en fr, je pourrai en dire deux mots.Have a good time, comme on dit, en pays civilisé….

Clopine dit: à

Hélas, il me semble connaître de plus en plus, autour de moi, des Bartleby qui n’ont pas lu le livre;

Livre que j’ai découvert grâce à ce blog, ce qui est déjà en soi un motif de reconnaissance…

Les Bartleby de ma connaissance sont des jeunes gens, tous de moins de 25 ans, et qui ont une attitude tellement passive vis-à-vis de leur avenir voire de la vie en général qu’on croirait entendre des pré-retraités, en fait.

Et ils préfèrent ne pas s’engager du tout dans quoi que ce soit.

J’en connais un, précisément, qui passe encore une semaine chez Maman, une semaine chez Papa, à plus de vingt trois ans…

Commment peut-on réveiller un Bartleby ? That is the question !

renato dit: à

et alii, j’ai fait quelques petites chose, mais dans les faits niente di memorabile : j’ai peu travaillé, d’un côté parce que je crois que dobbiamo realizzare porzioni sempre minori di ciò che siamo in grado di fare, d’un autre parce que je suis plutôt curieux du monde et si on tient en compte le temps qui prend visiter les expos, aller aux concerts et au théâtre, lire, rencontrer les amis, etc., le temps qui reste pour le travail se réduit à peu de choses — heureusement mon gagne-pain se laisse facilement dompter —. Donc, niente di memorabile.

Alison Balsom :

https://youtu.be/6-ojM-rfkkc

et alii dit: à

IL y a un site :Les Amis de Bartleby
« je préférerais ne pas »

renato dit: à

« Les Bartleby de ma connaissance… »

Probablement ils préféreraient ne pas préférer pas.

Clopine dit: à

Renato, on a tous quelque chose de Bartleby. Je présume que vous aussi.

Chaloux dit: à

Staphyloclopine:Les Bartleby de ma connaissance sont des jeunes gens, tous de moins de 25 ans, et qui ont une attitude tellement passive vis-à-vis de leur avenir voire de la vie en général qu’on croirait entendre des pré-retraités, en fait.

Rappelons à la crétinissime que Bartleby est un homme qui a pris conscience de l’immense et inguérissable malheur du monde et des êtres, par le biais d’une profession très ingrate, et que peu à peu, cette découverte tue. Rien à voir avec ses histoires d’adolescents ou post-adolescents boutonneux, futurs employés du Crédit Agricole, ni avec les ré-retraités dont parle cette impensable. Salir, salir,- salir Proust, puis salir Melville, et puis qui ensuite? Salir, mais surtout ne jamais comprendre rien à rien, jusqu’à en paraître absolument dépourvue d’humanité.

Chaloux dit: à

Et ils préfèrent ne pas s’engager du tout dans quoi que ce soit.
J’en connais un, précisément, qui passe encore une semaine chez Maman, une semaine chez Papa, à plus de vingt trois ans…
Commment peut-on réveiller un Bartleby ? That is the question !

C’est Melville qui serait lu par une sotte de Dickens. Encore une qui ne comprend strictement rien à ce qu’elle lit.

Clopine dit: à

Ce qu’il y a de bien dans le personnage de Bartleby, comme dans tous les archétypes en général, c’est qu’ils sont, comme dirait Paul Edel et j’y adhère, « polysémites ».

Et je ne vois vraiment pas au nom de quoi on m’interdirait d’attribuer à ce personnage une passivité que je décalque à ma guise sur telle ou telle personne de mon entourage…

Car en réalité la force de Bartleby, c’est que chacun l’interprète exactement comme il le veut. Melville s’est bien gardé de donner une quelconque explication à la passivité de son héros. Chacun l’expliquera donc suivant ses convictions à lui (pied de nez à la société, jusqu’auboutisme nihiliste, suprêm dérision, etc.)

Chaloux dit: à

Melville s’est bien gardé de donner une quelconque explication à la passivité de son héros.

Bien sur que si. Une prochaine fois, lisez jusqu’au bout.
Comment peut-on écrire autant de conneries…

renato dit: à

polysémiques, peut-être ?

Chaloux dit: à

Et ce n’est en aucun cas de la passivité. Comment peut-on être bête à ce point-là? Ça en devient inhumain.

Chaloux dit: à

« polysémites »

Ses polypes se mitent.

Chaloux dit: à

Le principe d’incertitude absolue, c’est Gens de Dublin. Joyce retire de son récit tout ce que pourrait paraître un commencement d’explication.

Clopine dit: à

Heureusement que Chaloux va nous expliquer, lui, ce qu’est Bartleby, ou au moins il va citer les lignes de Melville qui expliquent la « résistance passive » de son personnage.

J’ai hâte.

D. dit: à

et si on tient en compte le temps qui prend visiter les expos,

…n’hésitez pas à préférer l’Italien pour vous exprimer ici, nous traduirons avec Google.

Chaloux dit: à

Je n’ai pas le texte sous la main, mais comme vous avez déjà, verdâtre Saphyloclopine, donné vos explications véreuses et triviales, je pense que vous pouvez vous arrêter là. On vous a assez lue.

D. dit: à

…parce que nous souffrons de ce massacre du Français commis de surcroît un un blog littéraire prestigieux.

Chaloux dit: à

Ben Voui, pauvre co.nne:

The report was this: that Bartleby had been a subordinate
clerk in the Dead Letter Office at Washington, from which he had been suddenly
removed by a change in the administration. When I think over this rumor, I
cannot adequately express the emotions which seize me. Dead letters! does it
not sound like dead men? Conceive a man by nature and misfortune prone to a
pallid hopelessness, can any business seem more fitted to heighten it than that of
continually handling these dead letters, and assorting them for the flames? For
by the cart-load they are annually burned. Sometimes from out the folded paper
the pale clerk takes a ring:—the finger it was meant for, perhaps, moulders in the
grave; a bank-note sent in swiftest charity:—he whom it would relieve, nor eats
nor hungers any more; pardon for those who died despairing; hope for those who
died unhoping; good tidings for those who died stifled by unrelieved calamities.
On errands of life, these letters speed to death.
Ah Bartleby! Ah humanity!

Apprends à lire…

Clopine dit: à

Dommage. J’attendais vos citations dans le texte, Chaloux.

Je ne peux pas les inventer à votre place, voyez-vous.

Jazzi dit: à

HERMAN MELVILLE

Jusqu’au boutisme de la paresse

Plus fort qu’Oblomov, Bartleby ! Si le premier se montre réfractaire à toute activité, le second, lui, se révèlera carrément suicidaire face au travail. Pourtant tout avait bien commencé lorsque son employeur, le narrateur de la nouvelle éponyme d’Herman Melville (1819-1891), l’avait engagé dans son étude afin de copier essentiellement des actes notariaux. Dans les premiers temps, celui-ci s’était montré particulièrement zélé : premier arrivé, dernier parti et ne prenant jamais de pause à l’heure du déjeuner, se contentant de se nourrir de biscuits au gingembre. Jusqu’au jour où l’employeur lui demanda divers menus services, tel par exemple, d’aller chercher une lettre à la poste. Dès lors, Bartleby lui opposa un sempiternel « je ne préférerais pas » (I would prefer not to). Puis peu après, il cessa complètement ses activités de copiste. C’est alors que le narrateur, confus et perplexe, découvrit que Bartleby squattait jour et nuit son étude. Il décida de le congédier, mais se heurta une nouvelle fois au refus, têtu, de Bartleby, qui lui rétorqua qu’il préfèrerait ne pas changer de lieu. Totalement déconcerté, mais ne pouvant se résoudre à employer la force, l’employeur, en désespoir de cause, décida de déménager, abandonnant Bartleby sur place. C’était compter sans le propriétaire de l’immeuble et le notaire qui lui succéda. Bientôt, ceux-ci vinrent se plaindre auprès de lui et le prier fermement de les débarrasser de l’encombrant Bartleby, dont la responsabilité, pensaient-ils, lui incombe.

« Lorsque je montai l’escalier de mes anciens locaux, je trouvai Bartleby assis en silence sur la rampe du palier.
« Que faites-vous là, Bartleby ? demandai-je.
– Je suis assis sur la rampe », répondit-il doucement.
Je l’emmenai dans le cabinet de l’homme de loi, et celui-ci nous laissa.
« Bartleby, lui dis-je, vous rendez-vous compte que vous êtes pour moi une source de grands tracas en persistant à occuper ce vestibule après votre renvoi du bureau ? »
Pas de réponse.
« Allons, c’est une nécessité, de deux choses l’une : ou bien vous ferez quelque chose de vous-même, ou bien on fera quelque chose à votre sujet. Voyons, dans quelle sorte d’affaire voudriez-vous entrer ? Voudriez-vous vous engager à nouveau comme copiste ?
– Non, je préférerais m’abstenir de tout changement.
– Aimeriez-vous à être commis aux écritures dans une épicerie ?
– Ce serait trop enfermé. Non, je n’aimerais pas être commis, mais je ne suis pas difficile.
– Trop enfermé ! m’écriai-je ; mais vous restez enfermé tout le temps !
– Je préfèreras ne pas être commis », reprit-il, comme pour régler une fois pour toutes cette petite question.
« Aimeriez-vous à tenir un bar ? Ce n’est pas une occupation qui éprouve la vue.
– Je n’aimerais pas du tout ça. Mais, encore une fois, je ne suis pas difficile. »
Sa loquacité inaccoutumée m’encouragea. Je revins à la charge :
« Eh bien ! alors, aimeriez-vous à courir le pays en encaissant des factures pour le compte de marchands ? Votre santé en serait améliorée.
– Non, je préfèrerais autre chose.
– Vous plairait-il alors d’accompagner en Europe quelque jeune homme de bonne famille qui profiterait des avantages de votre conversation ?
– Pas du tout. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait rien de bien défini là-dedans. J’aime à être sédentaire. Mais je ne suis pas difficile.
– Sédentaire vous serez donc ! m’écriai-je, perdant toute patience et, pour la première fois dans l’histoire de mes exaspérantes relations avec lui, me mettant bel et bien en colère. « Si vous ne quittez pas les lieux avant la nuit, je me verrai obligé… en vérité je suis obligé de… de… de quitter les lieux moi-même ! » conclu-je assez absurdement, ne sachant à quelle menace recourir pour intimider son inertie et forcer son consentement. Estimant tout autre effort inutile, j’allais partir précipitamment lorsqu’une dernière idée me vint à l’esprit – une idée qu’au demeurant je n’avais pas laissé de caresser déjà.
« Bartleby, dis-je du ton le plus doux que je pusse prendre dans des circonstances aussi irritantes, voulez-vous m’accompagner chez moi maintenant – non pas à mon bureau, mais à mon logis – et y rester jusqu’à ce que nous ayons décidé ensemble tout à loisir des dispositions appropriées à prendre pour vous ? Venez, allons-y de ce pas.
– Non, pour l’instant je préfèrerais m’abstenir de tout changement, quel qu’il soit. » »
(« Bartleby le scribe », traduit de l’anglais par Pierre Leyris, folio 2903,
éditions Gallimard, 1996)

Après cette vaine tentative de reclassement, le nouvel occupant des lieux, moins conciliant que l’ancien, fera appel aux forces de l’ordre, qui, au motif de vagabondage, conduiront Bartleby aux Tombes. La prison centrale de New York, construite dans le style d’un tombeau égyptien. Là, prostré, refusant l’aide alimentaire de son ancien employeur, Bartleby s’éteindra comme une flamme, en emportant avec lui le secret et les motivations de sa petite phrase au conditionnel. Comme si le « Je ne préfèrerais pas » de Bartleby faisait étrangement écho, retro activement, à l’impératif « C’est naître qu’il aurait pas fallu » de Louis-Ferdinand Céline dans Mort à crédit ?

Chaloux dit: à

Clopine dit: 1 août 2019 à 22 h 26 min
Je ne peux pas les inventer à votre place, voyez-vous.

Lis donc, vieux seau de nuit.

hamlet dit: à

pado, le cliché pour mézigue c’est comme la potion magique chez Obelix : je suis tombé dedans tout petit, et je les adore les clichés.

trop de voies possibles pour ce « je préfèrerais ne pas » !

entre l’aspect métaphysique, genre acédie, qui pousse vers la mélancolie, faut pas oublier que le mot portugais « saudade » intraduisible dans les autres langues vient du mot « acédie », ce qui faisait dire à Cioran que la mélancolie ne peut se dire qu’en portugais et en roumain bien sûr.

l’autre voie politique face à un pouvoir qui veut, pas de bol ça c’est fini, les citoyens préfèrent ne pas voter, ça on peut virer.

l’aspect social, le personnage qui préfère ne pas, comme le « être ou ne pas être », jouer le jeu, endosser le rôle de son personnage, un boycott social !

et le dernier, l’autorité du patron, ne pas exécuter les ordres, et là si on remet cette phrase dans e temps présent c’est le bordel, vu qui on suit l’injonction de Malvielle la logique voudrait qu’on préfère ne pas acheter ce livre, ce qui serait une opposition à une logique du système dans la mesure où l’industrie de l’édition incarne justement ce système.

tout ça n’est qu’une question de cohérence !

j’avais oublié cet aspect du « je préfère ne pas » : la volonté de retrouver de la cohérence dans le monde.

du coup la question qui vient à l’esprit est où se trouve aujourd’hui cette cohérence ?

Flammarion ou Gallimard pourrait éditer une nouvelle traduction du Capital de Marx, et là le monde devient incohérent, où appliquer alors ce « je préfèrerais ne pas » dans ce bordel d’incohérence ?

c’est une question.

si Melville devait réécrire ce livre aujourd’hui nul doute qu’il modifierait toute la logique du sens donné à ce bouquin, car ce qui paraissait cohérent à son époque ne l’est plus, et ce que parait cohérent aujourd’hui ne l’était de son temps.

du coup la question est de savoir comment dérouler le fil en fonction de contextes historiques qui changent !

voilà le cliché !

je veux dire ça, ce que je viens de dire n’est qu’une somme de clichés et c’est pour ça que j’adore les clichés.

pado que serait ce monde sans clichés ?

Clopine dit: à

Car moi, j’ai lu (pas en anglais, je le confesse), ceci, qui est l’essentiel du passage : « car moi je partage cette curiosité, mais ne peux absolument pas la satisfaire. »

Suit la mention d’un « indice » supplémentaire, sur l’activité « littéraire » du scribe… Sans plus de précision…

Vous en déduisez que Melville a parfaitement défini les motifs qui animaient son personnage ?

Bravo à vous.

Chaloux dit: à

Verdâtre Staphyloclopine, vous êtes d’une bêtise qui finirait par être amusante. Riche, vous seriez devenue une Verdurin. Sans doute la clef de vos ridicules jugements sur Proust. Bien sûr que la fin donne la clef. Croyez-vous que Melville ait écrit cette page parce qu’il lui restait du papier?

hamlet dit: à

beaucoup trop d’incohérence ! notre monde est devenu une somme de bordels d’incohérence où la culture joue un rôle énorme en effançant le sens possible de ce qui pourrait avoir du sens en ajoutant à chaque une putain d’incohérence pour ajouter de la confusion dans des esprits qui sont déjà dans une saturation de putain de confusion !

Chaloux dit: à

Je partage pleinement cette curiosité, mais je ne peux absolument pas la satisfaire.

Cette phrase fait partie du roman, du jeu de la narration, il ne faut pas la prendre au pied de la lettre. C’est même le contraire qu’il faut comprendre, il faut la prendre comme le signe que l’essentiel va être dit. Là où le personnage est incertain, l’écrivain est catégorique.

Pauvre Staphyloclopine, vous êtes vraiment une lectrice désolante.

Clopine dit: à

je pense que Melville a écrit cette page pour laisser la porte ouvert à de multiples interprétations, Chaloux? Qu’il s’est bien gardé d’en donner une seule. La mort de Bartleby par anorexie reste ainsi une énigme aussi totale que celle de sa vie propre.

Et je vais même plus loin. Ce qui a amusé Melville, ce qui l’intéressait au fond, n’était pas tant Bartleby que les réponses que le monde donnait à Bartleby. Ce dernier n’était donc rien d’autre qu’un « précipité », au sens chimique du mot. Un « révélateur », comme avant, en photo, le nom du bac où l’on passait les photos pour avoir le cliché. Le liquide n’était rien : c’était le cliché qui importait.

Ici, le portrait d’une société mise bien en face d’une question aussi angoissante, pour elle, mais dans un autre ordre, plus collectif qu’individuel, que le « to be or not to be », de Shakespeare.

Dire que nous pourrions échanger cette conversation sans insultes, sans raideurs, avec curiosité pour les points de vue de l’un et de l’autre, avec traduction obligeante des passages incriminés et informations diverses sur la construction de nos points de vue.

Alors que là, vous renversez triomphalement les arguments imbéciles d’une idiote qui ne mérite qu’insultes…

Mais bref.

Petit Rappel dit: à

Hm, La Muse de l’Arrondissement est en fait chez Balzac La Muse du Département. Et le roman n’est pas si négatif qu’on veut bien l’écrire. Mais voila, l’a-t-on lu?

hamlet dit: à

exemple prenons la phrase de passou :

« C’est l’histoire de Charles Benesteau » : jusque là tout va bien

« un type tombé d’une famille de grands bourgeois comme on tombe du cadre des portraits d’ancêtres. »

ça veut dire tomber du cadre ? le cadre reste planté au mur et le portrait tombe ? quel encadreur pourrait faire un travail aussi nul ? aucun : depuis que la personne existe personne n’a jamais vu un portait tombéer du cadre : confusion dans les esprits !

« Il aimerait tant changer de contemporains ! » : c’est quoi ce « changer de contemporains » changer d’époque ? vivre dans un autre temps ? comme dans Autin Powers quand il dit à sa copine « allez vient on la laisser tomber les années 90pour retourner dans les années 70 », ou dans « retour vers le futur avec la deloréane qui parcourt les époques » enfin voil àencore un moyen de mettre de la confusion dans les esprits ?

« Volontairement déclassé et marginal, étranger dans la ville » : là il faut remonter aux grecs pour comprendre, lire Empédocle, Diogènede Laèrce, même Socrate ? enfin j’en sais rien mais il faut se taper au moins 3 ans de philo pour éviter de tomber dans la confusion.

« ce grand immobile s’est lui-même exclu de la société, et inquiète les siens qui le sont si peu » : si peu quoi ? je rappelle que le type était déjà un étranger dans la ville, un étranger par définition déjà exclu qui en plus s’exclut lui-mêem une deuxième fois alors qu’il est déjà exclu il faut considérer ça comme une double négation est donc en conclure que ce type s’est tout bonnement intégré.

« il leur témoigne une indifférence sans haine et sans reproche pour mieux vivre sa vie en paix » : ben oui, forcément, un étranger qui s’est exclu lui-même je vois pas comment il pourrait le reprocher aux autres, encore de la confusion !

« avec sa conscience dans un quartier populaire de Paris. Comme s’il flottait sur un coussin d’air » là j’imagine que passou a voulu parler de tapis volant, parce qu’un coussin d’air ça ne flotte pas, sauf qi on le gonfle à l’hélium, auquel cas il faudrait le spécifié et parler de coussin d’air gonflé à l’hélium, et éventuellement en profiter pour rappeler pourquoi l’hélium est plus léger que l’air sans tomber dans une somme d’équations chimiques.

« à son rythme » bon

« loin de toute préoccupation matérialiste. » : là c’est le pompon, un type étranger, qui s’est exclu lui-même du système et qui voyage sur un coussin gonflé à l’hélium, le minimum auquel on peut s’attendre c’est qu’il ne soit pas noyé sous une tonne de préoccupations matérialistes.

sinon s’il était sujets aux préoccuations matérialiste il est évident qu’il ne se serait pas exclut du système pour voyager sur un coussin d’air gonflé à l’hélium.

trop de confusion, bien trop de confusion dans toute cette affaire, à tel point qu’on a qu’une envie, c’est de dire « on préfèrerati ne pas… »

Chaloux dit: à

Staphyloclopine, je vous laisse patauger dans votre merde à canards. Vous n’êtes pas alphabetisable.

hamlet dit: à

Clopine dit: 1 août 2019 à 22 h 48 min

Clopine c’est pas très cool de répéter ce que j’ai écrit une heure plus tôt.

Chaloux dit: à

Comment pourrait-elle écrire sans savoir ce qu’est un texte littéraire? Comment serait-ce possible? Comment ose-t-elle seulement en rêver?

Chaloux dit: à

Melville balance toujours l’explication dans les dix dernières lignes de ses courts récits. Il laisse patauger le lecteur pendant des pages et des pages, procédé qui a sans doute ébloui le Giono d’après guerre.

Clopine dit: à

Hamlet, excusez-moi. J’ai survolé les commentaires, ai zappé le vôtre. Ravie que nous soyons d’accord sur ce point, et tentez de me croire : je n’ai pas copié sur vous…

Clopine dit: à

Pourtant, Chaloux, j’aurais bien aimé entendre votre interprétation (la seule bonne possible).

Surtout si, vous souvenant que vous parlez à une indécrottable crétine inculte, vous aviez pris le soin de l’expliquer la plus simplement possible, avec des mots de vocabulaire adaptés à l’étroit entendement de votre auditoire, et avec des citations que vous auriez bien entendu traduites le plus efficacement possible.

Chaloux dit: à

Le « to be or not to be » n’a évidemment rien à voir là-dedans. Contresens perpétuel. comment peut-on prétendre aimer la littérature (et l’expliquer « à ses potes ». Mon dieu, les pauvres gens ont dû en sortir encore plus abrutis qu’ils n’y étaient entrés) et ne rien comprendre à ce point-là?

D. dit: à

mes amours avec Clopin, mentionnant des draps flétris

…vision d’hôôrreur. 🔞

Marie Sasseur dit: à

Court, peut-etre vous pencher plus que vous n’avez l’habitude de vous courber, sur le personnage de Lousteau ?

Si vous n’avez pas lu cet opus de Melville, il est dispo ici,
histoire d’en rester au texte, et non à la mousse du zinc parisien de Delerm, Pennac, auteurs en panne.

https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?rubrique128

Chaloux dit: à

Tout ce que j’ai à dire est sur la table. Une lectrice qui n’est pas capable d’appréhender la profondeur et la détresse bouleversantes qui se dégagent de la dernière page du récit, – et qui s’en tient à la façon dont l’écrivain la fait présenter par le narrateur sans s’interroger davantage, ne mérite pas de lire ce livre.

Clopine dit: à

Bon, vous ne le dites pas alors je vais le dire à votre place.

L’explication des dix dernières lignes, c’est que Bartleby a voulu être édité.

Donc, ceci expliquant cela, la fin de Bartleby n’est pas du tout intentionnellement ouverte et pouvant prêter à de multiples interprétations.

Non.

Il y a une corrélation, une évidence telle entre l’indice et le récit qu’une seule interprétation est possible : la résistance passive de Bartleby est sa réponse au rejet.

Voilà, voili.

Et vous ne savez même pas le dire ? Vous avez besoin de moi pour exprimer cette simple idée ?

OU bien ai-je tout faux ?

C’est possible, donc, je suis tout ouÏe.

La raison du comportement apparemment incompréhensible de Bartelby, passant ses journées à regarder les murs, est :

« … »

signé Chaloux.

Derechef, j’ai hâte.

Clopine dit: à

A D., qui tremble d’horreur : pour les réclamations, voyez Chaloux. Perso je n’y suis pour rien.

Janssen J-J dit: à

Il arrive que des gens ne soient pas sûrs d’eux-mêmes au sujet de l’interprétation d’une œuvre universelle, et que le consensus arrive deux siècles et demi plus tard parmi les interprètes des « intentions » réelles d’un auteur. C’est sans doute un peu prématuré.
Il n’y a au reste jamais de vérité totalitaire qui doive s’imposer aux autres par la terreur et le mépris du ton. Mon, cela n’existe pas, même chez les exaspérés les plus furieux.
Mais pourquoi, pourquoi cette haine, comment peut-on être à ce point destabilisé et vindicatif de manière aussi permanente et aussi obsessionnelle ?

Je m’adresse uniquement à D., bien entendu, qui a la clé de l’énigme dans sa poche, ce qui s’explique du reste assez bien par son alimentation politique équilibrée.

Delaporte dit: à

Beaucoup d’interprétations sont possibles. La plus fascinante est celle de Deleuze, qui a vu dans Bartleby une réminiscence du Christ.

Clopine dit: à

Et, bien entendu, je n’ai pas appréhendé « la profondeur et la détresse »…

Je n’en suis pas capable. Pas digne.

« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis une seule parole et je serais guéri ».

(à vomir)

Clopine dit: à

Delaporte « Beaucoup d’interprétations sont possibles »

Non, non, voyons. Je suis une buse, parce que j’ai dit que Melville laissait volontairement la porte ouverte à plusieurs interprétations possibles.

Et vous avez toujours été d’accord avec le fait que je sois une buse.

Donc vous vous plantez totalement, là. Lisez plutôt la fascinante et si juste interprétation de Chaloux.

Quand il nous l’aura délivrée, bien sûr.

je trouve que ça tarde un tantinet.

Chaloux dit: à

Staphyloclopine, je vous l’ai dit, vous n’êtes pas alphabetisable. Vous ne savez pas, vous ne saurez lire. Tout cela vous dépasse à un point qui ne vous serait pas imaginable. Vous n’écrirez jamais non plus, oubliez cette marotte.
De plus, il est manifeste que vous ne connaissez pas Melville.

Vous seriez tout juste bonne, et encore, à établir la liste des courses : six œufs, trois litres de lait, papier Q et dentifrice… Et ce n’est pas un propos sexiste. Vous n’êtes pas idiote parce que vous êtes femme, vous êtes idiote parce que vous êtes idiote.

Chaloux dit: à

je trouve que ça tarde un tantinet.

Quelle gourdasse. Incroyable.Mais je n’y passe pas la nuit…

Chaloux dit: à

…vision d’hôôrreur. 🔞

Oui, c’était atroce, vraiment, dantesque et ça sentait mauvais aussi, un peu. Des vers qui puent il faut être un sacré poète pour en pondre (quoique ce ci expliquât peut-être cela). On voyait cette pauvre femme, elle-même flétrie comme ses draps, prête à y vomir jusqu’à y laisser son estomac.

(Quand je vois les procédés qu’elle utilise ce soir, je me dis que ces collègues doivent être bienheureux aujourd’hui. S’ils veulent témoigner ici du soulagement qu’ils éprouvent, je les y invite solennellement.)

Clopine dit: à

Liste des courses : « 6 oeufs ». Ca commence mal. Car vous, l’excellent lecteur, avez ainsi zappé que j’ai mes propres poules ? J’en ai pourtant suffisamment parlé, il me semble ? Un peu plus que de mes « draps flétris » ???

Chaloux dit: à

ses collègues…

Chaloux dit: à

Remplacez les six œufs par six suppositoires… Vous n’en produisez pas ce me semble. Quant au lait frais, selon un mot de Clemenceau, je pense que vous n’en avez plus depuis longtemps.

Jazzi dit: à

« Deleuze, qui a vu dans Bartleby une réminiscence du Christ. »

Euh, ce serait plutôt Gandhi, Delaporte !
Bartleby est bien plus complexe que ça…

Chaloux dit: à

Ce qui est terrible dans les courts récits de Melville, ce n’est pas la complexité, c’est la simplicité.

Jazzi dit: à

C’est par la simplicité que Melville atteint à la complexité, Chaloux !

Clopine dit: à

Je n’ai pas besoin d’en produire, Chaloux. Il me suffit de vous lire, et ça me fait exactement le même effet. Le contenu étant conforme au contenant, et sa destination étant exactement la même.

Clopine dit: à

C’est pas le tout, mais la signification univoque de Bartleby, Chaloux, ça vient ou quoi ?

Chaloux dit: à

Castaner, l’autre jour, tout bien peigné et silencieux auprès de Philippe, dans la cour de Matignon, on aurait dit un chien demandant silencieusement des croquettes.
L’ère Macron semble sur sa fin. Ensuite, on s’amusera bien.

Chaloux dit: à

Mais grosse connasse (j’affectionne ce mot autant que Virginie Despentes), je te l’ai dit, tout est sur la table. Sauf ton cerveau en porcelaine de bidet. Evidemment.

Chaloux dit: à

Contenu, contenant, comprends pas. Le contenant c’est ton Q, c’est ça?

Clopine dit: à

Je ne répondrai à aucune question avant d’avoir lu, noir sur blanc, la réelle signification de Bartleby, la sans équivoque parce qu’expliquée de façon péremptoire par Melville, que pourra expliciter en termes simples adaptés aux buses de Chaloux.

Vous me voyez ici bien décidée à ne pas bouger d’un pouce de cette position.

I prefer not to move.

En quelque sorte.

Clopine dit: à

« qui pourra l’expliciter », bien sûr.

Chaloux dit: à

Verdâtre Staphyloclopine, ton humour est pathétique. Mais ce que tu n’as pas compris une fois, tu ne la comprendras pas davantage.

Clopine dit: à

Ce qui ne te devrait pas vous empêcher de triompher, Chaloux.

Vous m’avez précisément traitée d’idiote parce que j’affirmais que Melville avait sciemment laissé la fin de « Bartleby » ouverte et donc sujette à de multiples interprétations.

Vous m’avez balancé à la figur, pour conforter cette affirmation, une citation non traduite, dont j’ai extrait une phrase qui contredisait votre thèse.

Depuis, j’attends.

J’attends et votre opinion sur la signification exacte de ce texte, et les arguments qui confortent cette opinion (et qui vont me confondre.)

je n’attends plus « un tantinet ». Ca va faire un gros bout de temps, là, dites donc.

Donc, pour Chaloux, tout est d’une évidence extrême, que seules les buses dans mon genre ne savent appréhender:

Car ce qui est dit là est explicitement…..

(les points sont à compléter par Chaloux, of course)

Chaloux dit: à

Vraiment pathétique, ma pauvre vieille, va donc te coucher.

Pablo75 dit: à

Fe de erratas:

Borges traduisait par « Preferiria no harcelo… ».

…PreferirÍa [con acento] no haCERlo…

« Parfois, il POSE son livre sous la lampe et se POSE… »

Clopine dit: à

le  » ma » est de trop, mais on va le mettre sur le compte de votre sénilité.

Par contre, une explication claire sur le sens univoque que Melville, dans ses dix dernirèes lignes, a voulu apporter à Bartleby, est toujours attendue, Chaloux.

Mais je suis comme soeur Anne : je ne vois rien venir ???

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Tu penses quoi de l’étrange Variation 20 des Variations Diabelli?

Beethoven – Diabelli Variations, Op. 120 – Variation 20: Andante – Sviatoslav Richter
https://www.youtube.com/watch?v=5LlRW2k9U1E

Richter la fait en 2m43, Mieczyslaw Horszowsky en 1m38, Schnabel en 3m26

Chaloux dit: à

@Staphyloclopine. C’est dans le Limousin, en Corrèze, qu’on dit « ma pauvre », « mon pauvre » quand on veut désigner l’indigence intellectuelle. Tous les corréziens ne sont pas séniles. Je suis beaucoup plus jeune que vous.

Clopine dit: à

Ouh là, ouh là là, j’aimerais bien savoir ce que vous savez de moi.

Entre les poèmes dont je ne souviens pas et que je n’ai jamais écrit, car s’il y a eu des poèmes célébrant mes amours, je les ai dits, et non écrits, aux hommes que j’aimais, (ce que je trouve bien plus beau, m’enfin bref) et la notoire indécence intéressée dont je fais preuve ici, j’aimerais bien me faire une opinion, voyez-vous.

Mais bon. Ca va encore être trop difficile pour vous. D’étayer votre propos, veux-je dire, comme celui du jour que vous venez de nous sortir, sur l’univoque de la signification de Bartleby.

Chaloux dit: à

Pablo, j’en pense que Beethoven est le plus grand aventurier musical du XIXe siècle. On a l’impression dans les œuvres des dix dernières années qu’il a parfois l’intuition de ce que deviendra la musique un siècle plus tard et qu’il la cherche déjà. D’ailleurs il erre souvent dans une quasi absence de tonalité.

Pour le reste, ce qu’apporte la négation de la négation à la scie de Bartleby, je ne vois pas, sauf saper et saloper inutilement ce grand texte. Pour ma part, je laisserais cette négation là où elle est. Encore une invention de pacotille. La bêtise française devrait être labellisée.

Chaloux dit: à

l’univoque de la signification

Moi pas parler ce langage.

Il suffit de relire ce que j’ai écrit, étayé par le passage cité. On se croirait dans la dame de chez Maxim. La staphyloclopine est de ceux qui ne voient pas l’archange. On s’en serait douté.

Janssen J-J dit: à

(de guerre lasse)… Vous allez pouvoir attendre longtemps. Nous aussi, passoul et moi, nous attendons depuis 3 mois la démonstration des procédés de l’ascension fulgurante et controversée de Patrick Boucheron au Collège de France, et surtout la preuve que le piano de George Sand sur lequel il tapa jadis comme un sourdingue pour prouver son authenticité, avait bien été celui que l’on trouva dans un coin, à Nohant sur la Rotule.
Elle les aura eu à l’usure…, comme elle se fit les gwg, dlp, ed., hamlet et autres MS, edel, et consorts.
A l’école, elles l’appelaient déjà Fifi Brindacier Chaluminium. Son père, pour la consoler, lui enseignait les rudiments de la pêche, comment enfiler un asticot dans l’hameçon. Un grand philosophe qui savait lire ses classiques et les apprendre à fistounette, pas vrai, D. ? Je suis chrétien, voilà Ma gloire, mon espérance et mon soutien, mon chant d’amour et de victoire. Je suis chrétien je suis Chrétien.
Tu l’aimes, cette danse, ma Patrouchkita ?
https://www.youtube.com/watch?v=K21yj2lEgrA

Clopine dit: à

Chaloux ouh ouh ?

Où êtes-vous, hibou mon chou à mes genoux ?

J’attends toujours..

alors, ce sens univoque que Melville a explicité, à son habitude, dans les dix dernières lignes de Bartlebye, c’est deux points ouvrez les guillemets signé Chaloux :

« …………………………… »

J’attends. Prenez votre temps, je vous en prie.

Delaporte dit: à

Mère Clopine, dire qu’une oeuvre peut offrir plusieurs interprétations, c’est avancer une évidence, enfoncer une porte ouverte. Enfin, vous l’avez dit, à peine dégorgé, c’est déjà ça. Je pense qu’il est plus intéressant d’insister sur le texte de Deleuze, qui m’avait fasciné lorsque je l’ai lu – davantage peut-être que le texte même de Bartleby, qui ressemble à une nouvelle d’un comique anglais. Mais peut importe le texte : tout est dans l’interprétation, la conscience qui en émerge, à peine dégorgé. Deleuze aboutit à la figure finale du Christ. C’est très beau, et cela se suffit à soi-même. Je dois encore avoir ce volume quelque part, la traduction de Michèle Causse et la postface de Deleuze : je ne relirai que cette dernière. Michèle Causse, écrivain intéressant, féministe de choc qui a choisi de mourir dans la dignité, je crois, par euthanasie. Une fin choquante, qui choque les vivants, mais aussi une demande de compassion christique. Idem pour Deleuze, mort en se jetant par la fenêtre de l’hôpital où il était soigné. Leur point de jonction : peut-être, Bartleby, du moins c’est ce qui m’apparaît ce soir.

Chaloux dit: à

j’aimerais bien savoir ce que vous savez de moi.

Avec les exhibitionnistes nombrilistes à tendance logorrhéique, c’est bizarre, on a souvent le sentiment d’en savoir jusqu’à plus soif et plus faim. Surtout après dix ans d’examen de leurs renvois et prouts si complaisamment étalés, qu’ils croient littéraires mais qui ne font qu’empuantir l’atmosphère.

Chaloux dit: à

Janssen J-J dit: 2 août 2019 à 0 h 53 min

Bravo, Gigi la visqeuse pour cet autoportrait de vieille tapette rouillée dont les ressorts sont brisés (il s’agit de tapette à souris, bien entendu). Comme on sent, c’est le mot, dans ces quelques lignes, poindre l’âme du gros vers blanc que tu étais appelé à devenir. C’est fascinant. Mais on n’en redemande pas. S’il te plait, tiens t-en là.
Pour le reste, relis le bouquin de Michelle Perrot, relis le sans trêve, relis le jusqu’à ce qu’enfin t’aperçoives que tu dors quand tu crois lire.

Delaporte dit: à

Un triste reportage (anglais) sur Michèle Causse, traductrice et digne émule de Bartleby. Elle nous parle de sa mort avec doigté :

https://youtu.be/JfyxUO4ZsDo

Chaloux dit: à

Je ne suis pas expert dans le traitement de la grosse conne vexée.

pado dit: à

Ce qui est génial avec mon chaloux, c’est qu’une Clopine assez peu vindicative (non, non, pas une agression) et non belliqueuse (à noter) puisse l’envoyer dans les cordes, peinarde (je dirais bien, dégagée du gland, mais je sens que ça va être mal interprété) sans que notre Bouvard ne puisse émettre l’ombre d’un argument (hors injures bien sûr, celles qui lui font office de vademecum culturel)
A-t-il lu Melville ? Peut-être ?
Mais perdu dans les 100 à 150 livres qu’il lit mensuellement (moyenne corroborée par le nombre de « je lis en ce moment ») il a un mal fou à se souvenir si la baleine :
petit a) : préférait être harponnée
petit b) : ne préférait pas s’occuper de ses baleineaux
petit c) : préférait bouffer Achab comme le lion de mer de la photo
petit d) : Ne préférait pas vivre sa vie sans avoir le moindre rapport avec un mythomane.

pado dit: à

Chaloux dit: 2 août 2019 à 0 h 32 min
Je suis beaucoup plus jeune que vous

Ah, la petite gloire du c.. de cinquante ans qui sait qu’il l’était à vingt et le sera à soixante-dix.

pado dit: à

Pablito et Beethoven au secours de mon chaloux.
Deux sourds pour un muet des dix dernières lignes.

x dit: à

Au ras des pâquerettes (ou du sol spongieux où l’herbe nouvelle, printanière, lutte avec celle qui a subi l’hiver) : sans être grand connaisseur de Melville, j’ai entendu dire que Bartleby the Scrivener A Story of Wall-Street (le sous-titre a sans doute son importance) pouvait aussi être lue comme le pendant (l’image inversée) du récit écrit et publié à peu près en même temps, Cock-a-doodle-do ! (c’est-à-dire : Cocorico !)
Deux éléments d’un diptyque : ville/ campagne (mais le malheur est partout), et dans chacun la « conversion » de narrateurs de tempérament opposé confrontés à une créature qui constitue en quelque sorte la négation de leur vision du monde (le scribe/ le coq extraordinaire qui semble chanter la gloire de Dieu et inciter à la joie et au courage, à ne pas laisser tomber : « full of pluck », « full of glee »).

Le conte champêtre est beaucoup moins fascinant (pas parce qu’il est champêtre, précisons-le), mais la juxtaposition des deux histoires apporte un autre éclairage, même modeste.
(Peut être faut-il aussi aller jusqu’à entendre dans le chant du coq « Trompette » une (tout) autre version de la fonction possible de l’écrivain).

En passant, on notera la délicatesse du narrateur mélancolique de cette histoire, profondément embarrassé de l’allusion « savante » qu’il a faite involontairement devant le pauvre scieur de bois (il avait surnommé le coq « the Signor Beneventano », du nom d’un personnage d’opéra que l’autre ne pouvait pas connaître). Devant la perplexité de l’homme, c’est bien le narrateur qui se sent bête, ridicule (« Consequently, upon discovering it by his honest stare, I felt foolish »).

Ed dit: à

« Mon arrière grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort … Je crains que ce ne soit héréditaire ! » (Jean-Louis Fournier)

waouhh. On dirait du Woudi Haleine tellement c’est naze. Bisou sinon

Jean Langoncet dit: à

@Woody Haleine

Manquait plus que toi ; bonne nuit à todos

Delaporte dit: à

« On dirait du Woudi Haleine tellement c’est naze. »

Vous n’aimez pas Allen ? Ce n’est pas un cinéma – simple et romantique, pour jeunes filles en fleurs – qui vous touche ? Vous savez qu’il a de gros problèmes. Il a attaqué Amazon pour rupture de contrat, et un juge fédéral lui a donné pratiquement tort. De plus, personne ne veut de ses mémoires. C’est le has been complet. Ne lui reste que sa poupée niakouée, malgré la différence d’âge. Et vous, Ed, vous arrivez avec vos gros sabots, et vous le traitez de « naze » ! C’est pas gentil du tout. On ne tire pas sur une ambulance. On ne frappe pas un homme à terre, à demi mort, qui ne vas pas se relever. Ed, vous êtes une sadique. Mais l’on ne peut pas vous donner entièrement tort. Polanski aussi est naze. Et Weinstein. Tous nazes !!!

Delaporte dit: à

C’est vrai que si on regardait un ancien Woody Allen au cinéma ou à la tévé, on trouverait ça « naze ». On se dirait : « Comment j’ai pu aimer cela, autrefois, quand c’est sorti ? Incroyable ! C’est vraiment naze. » Toute une époque dont c’est le naufrage. Une époque naze. Woody Allen, c’est beaucoup les années 70, les horribles années d’obscénité dans les moeurs : que ça a vieilli ! Que c’est naze, désormais ! Pas étonnant qu’il se retrouve accusé pour ses mauvaises moeurs, pour pédophilie, un crime particulièrement répugnant et dégueulasse, et complètement naze. C’est vraiment la chut. Et cette affaire de contrat avec Amazon, c’est la fin de Woody Allen. Il va faite pschitt et s’envoler en enfer !

Delaporte dit: à

Les avocats d’Amazon se sont basés sur des déclarations d’Allen, dans lesquelles il prenait avec légèreté l’affaire Weinstein. Ce n’était pas habile du tout. Les avocats d’Amazon ont donc fait valoir que Woody Allen n’avait pas mesuré l’ampleur du scandale, et que par conséquent Amazon avait vocation, dans ces conditions, à rompre le contrat qui les unissait. Le juge fédéral, à qui l’affaire était soumise, a donné raison à Amazon. L’impertinence, l’insolence, le décervelage continu de Woody Allen lui auront donc été fatals. Au lieu de la boucler, il a cru très malin de plastronner, alors qu’il était en position de faiblesse. Il s’était moqué de la justice en ayant une relation incestueuse avec sa fille adoptive, Soon-Yi, et en se mariant avec elle, et voilà que la justice se venge (la vengenace est un plat qui se mange froid) – comme la justice viendra à bout de Polanski un jour ou l’autre. Polanski finira sa course devant un juge américain, pour un procès et pour subir une juste peine de prison. La justice a l’éternité devant elle, c’est ce que sont en train de comprendre Woody Allen, Polanski bientôt, et bien sûr Weinstein dont le procès se déroulera en septembre. Le procès Weinstein sera un grand moment planétaire. Comme quoi, il suffit d’un peu de patience, et la justice passe. C’est le cauchemar de Polanski.

renato dit: à

Puisque hier c’était le jour anniversaire de Melville :

« Les hommes, dans les moments de forte émotion, méprisent toutes les considérations vulgaires, mais ces moments-là disparaissent vite. »

Bérénice dit: à

Gisèle, je ne sais plus où je l’ai lu mais à l’est un feu se propage sur plusieurs fuseaux alors qu’au nord ce n’est pas mieux. J’imagine que vos parents ou amis ne
resident pas en Sibérie , soumis à la victoire climatique sur le végétal. Donnez nous des nouvelles , éventuellement, si votre maillage dense souffrait d’une perte, elle serait vraisemblablement la nôtre , un être nous manque et tout est dépeuplé ou surpeuplé( version amie Chaloux). Nous serions éprouvés pour résumer. L’art du foutage de … ,c’est observable, vous a heureusement rencontrée. En été les gens s’envoient en l’air dans des elements inventés me disais je hier en subissant le vacarme institutionnalisé, vous ce serait l’esbroufe ponctuée d’irrégularités tout de même pour aider à la compréhension de vos fulminations choisies et sans doute partagées. Je ne connais pas Melville et comme l’ambiance pour suivre la météo s’installe à des points rechauffés où la civilisation ne s’installera pas plus qu’elle ne permet au sauvage de subsister, pour ne pas perdre foi en l’Homme je patienterai à côté, au frais.Et si je la perdais quand même je ne perdrais pas grand chose, ils sont si peu nombreux, n’est ce pas?

https://www.cnrtl.fr/definition/esbrouffe

Bloom dit: à

Maintenant qu’une grosse gifle électorale a ébouriffé sa blondasse tignasse en réduisant sa majorité à un seul petit siège aux Communes, on aimerait que Blow John, qui a des lettres (aux moins les 3 de ‘twat’) fasse sienne la formule du scribe melvillien, et renonce à un Brexit sans ‘backstop’ sur la frontière entre les deux Irlande.
Le parti travailliste est à son plus bas niveau depuis Neil Kinnock. Seule différence entre temps, il vient après le New Labour de Blair & Brown. C’est le grand Aneurin Bevan qui doit gyrer dans sa tombe …Allez, ouste, Corbyn à la corbeille!
Voilà donc un premier ministre non élu et 10 députés du parti unioniste nord-irlandais qui vont décider du sort de dizaines de millions de personnes. C’est la queue qui remue le chien comme on dit dans les Brecon Beacons.
La stratégie du Sinn Fein pose des questions: s’ils ne reconnaissent pas Westminster, pourquoi participent-ils aux élections. S’ils participent, pourquoi leurs 7 députés ne siègent-ils pas? S’ils siégeaient, BJ serait ‘out’ dès demain. Un peu tordus les anglo-celtes? I’d prefer not to say.

Bérénice dit: à

Avant d’agrandir la troisième photo on devine l’enfant émerveillé par tous ces fonds dans l’eau, bulles d’oxygène , gouttes de pluie, rejet des poissons ?

Bérénice dit: à

Ronds, pas fonds!.

Bérénice dit: à

Bloom, je lis dans un journal breton que les irlandais en cas de sortie dure souhaitent un référendum de chaque côté de la frontière qui séparait nord et sud en vue d’obtenir l’unification de l’Irlande et son maintien dans l’Europe. Indépendance et unification sans affrontements, Londres n’oserait pas. Si le vote divisait la population ce serait une autre histoire

jorge Rodríguez dit: à

Borges/Melville:

« Preferiría no hacerlo » et non « Preferiria no harcelo »

Au demeurant, mauvaise traduction… malgré Borges

« Bartleby es más que un artificio o un ocio de la imaginación onírica; es, fundamentalmente, un libro triste y verdadero que nos muestra esa inutilidad esencial, que es una de las cotidianas ironías del universo. »

Prologue au texte de Melville dans La Biblioteca de Babel, FMR

renato dit: à

Yesterday ? Vu, super-ultra-extra-ennuyeux ; mais puisque chaque époque produit ses passe-temps à l’eau de rose, je ne me plaindrai pas d’avoir perdu quelques sous et du temps.

Cela dit, je conseille Hotel Artemis — magnifique performance de Jodie Foster —.

Marie Sasseur dit: à

@0h53, JJ la torpeur.

Seul Bartleby a eu ses collègues de bureau à l’usure.
Il n’est pourtant pas très long ce texte, de Melville, déjà largement commenté sur la RDL.

Je prends cette invitation estivale de Passou, comme adressée au SCC de Libourne, à un hypothétique Bartleby, qui ne sort plus de son dead letter office, à essayer de retrouver des NPAI ( n’habitent pas/plus à l’adresse indiquée), pour un courrier très important, mal envoyé, jamais reçu.

C’est mal connaître le redoutable Bartleby, qui est à craindre, comme l’écrit F. Bon.

Alors se bartlebyser est une drôle de chose, qui a comme corollaire, cette intransigeance de se penser infaillible.

Bloom dit: à

Bérénice, la possibilité d’un referendum sur la frontière irlandaise fait partie intégrante des accords de 1998. Vous pouvez taper « Text of the Belfast agreement » et lire ces 35 pages qui, une fois n’est pas coutume, sont un chef d’œuvre de finesse et d’intelligence politique(remercier Tony Blair, Bertie Ahern, le Sénateur Mitchell & leurs équipes, voir le roman ‘Transatlantic’, de Colum McCann).
Ce Traité international engage pleinement le Royaume Uni & la partie consacrée à l’organisation d’un referendum est la suivante:
« (…) it is for the people of the island of Ireland alone, by agreement between the two parts respectively and without external impediment, to exercise their right of self-determination on the basis of consent, freely and concurrently given, North and South, to bring about a united Ireland, if that is their wish, accepting that this right must be achieved and exercised with and subject to the agreement and consent of a majority of the people of Northern Ireland. »
En d’autres termes, l’Irlande ne peut être réunifiée que s’il existe une majorité en ce sens en Irlande du Nord. Et ultérieurement une majorité dans le Sud.
Problème: qui décide de la tenue du referendum? Le Ministre pour l’Irlande du Nord et donc le gouvernement britannique, qui gouverne grâce au soutien du parti nord-irlandais farouchement opposé à la réunification; On mesure la portée des enjeux.
Enfin, il convient de rappeller que c’est la Première guerre mondiale qui a empêché la mise en œuvre de l’autonomie de l’Irlande (Home rule),qui avait été votée par les Communes avant de recevoir la validation royale le …18 septembre 1914 et d’être remisée sur les étagères. L’Europe en son entier est donc indirectement responsables de la situation actuelle et a, a minima, le devoir moral de s’y intéresser.

christiane dit: à

Tout d’abord, merci à Lavande pour la référence.

Ce nouveau billet de Passou est remarquablement construit, puisant dans le roman de Melville et son héros, l’occasion d’évoquer d’autres héros dont ce M.Spitzweg de Philippe Delerm. Au passage les trois photos de Nicolas Bouvier prennent leur sens (hésitations de l’enfant) puisque M.Spitzweg se délectait de longs voyages immobiles en lisant L’usage du monde de N.Bouvier. Donc ce héros qui squatte un banc dans le square Carpeaux (que je connais bien y ayant passé maint après-midi de mon enfance) a Quelque chose en lui de Bartleby, ce « personnage inoubliable » du « chef-d’œuvre comique » de Melville…
Bartleby…
Dans cette nouvelle, le personnage entre peu à peu dans le refus de travailler par l’expression « I would prefer not to » (Je préférerai ne pas – J’aimerais mieux pas… et autres traductions). Formule suspendue entre le oui et le non. Il ne consent pas. Il ne refuse pas non plus mais il ne fait pas, entrant dans l’immobilité. Autour de lui, les autres sont désarmés, stupéfaits par sa passivité, son comportement incompréhensible. Bartleby ne revendique rien. Il s’enfonce dans une sorte de folie, une fuite qui est une stratégie de lutte par le non affrontement, refusant les compromissions d’un monde où il ne trouve, peut-être, plus sa place. « Un baroudeur immobile » (l’expression est de Breton), une sorte de « naufragé de la raison » qui flotte calmement, doucement, sans aucune violence (sans colère, ni rage !) dans une absence de sens puisque Melville n’expliquera pas le comportement de son personnage. Jusqu’au bout de la nouvelle, Bartleby gardera son mystère, inaccessible à quiconque voudrait le rationaliser.
Étonnée de lire à la fin du billet que Pennac lisait Le livre de l’intranquillité de Pessoa comme si c’était le journal intime de Bartleby.

C’est un billet parfait pour s’éloigner d’un être toxique qui s’exprime dans ces pages de commentaires, souffrant d’une névrose obsessionnelle dévastatrice, utilisant comme autojustification la répétition de motifs dits rationnels (en réalité des débris d’idées fixes flottant au gré d’un passé mouvementé, obscur où le temps s’est arrêté).
Oui, passer…

et alii dit: à

il n’y a pas de femmes de batleby.

felix d dit: à

Votre voisin Jacques Drillon n’a-t-il pas validé la traduction, à mes yeux (et mes oreilles), la plus simple et la plus appropriée de: « i would prefer not to » en proposant: « j’aimerais autant pas  » ..?

Passou dit: à

Merci à l’amicale des correcteurs de Borges, heureusement nos lecteurs et le lien El Pais…

Passou dit: à

Attention christiane, ce Nicolas Bouvier est un homonyme…. C’est pourquoi j’ai mis un lien sous son nom et sous l’ alias

renato dit: à

« … mais lorsqu’il en a lu la version révisée plus tard « sans négation », il l’a adoptée »

Comme il est juste qu’il soit.

Bloom dit: à

Un de voir moral de s’intéresser à l’Irlande.

A l’Irlande du Nord, ma bonne petite sœur des pauvres. Pour le Sud, pas photo: plus matérialiste, tu meurs. D’où la nécessité de changer de société & pour ce faire d’y injecter la bonne pâte nordiste. CQFD.
On fait la liste des privilèges en France?

christiane dit: à

@Passou dit: 2 août 2019 à 9 h 35 min
Merci. Pas vu l’homonyme !

Marie Sasseur dit: à

A prendre au pied de la lettre.

Bloom dit: à

Mais c’est naître qu’il aurait pas fallu ! eut tranché Céline.

Ce pseudonyme féminin & maternel choisi par le grand admirateur de l’armée allemande et de ses surhommes nazis…Plutôt cohérent avec la sodomie comme invective préférée. D’aucuns pourraient extrapoler, mais le cloaque est déjà suffisamment malodorant.

christiane dit: à

@Passou (suite)
Ce Nicolas Bouvier est doué avec ses paysages énigmatiques en noir et blanc (lien). Ces trois photos sont vraiment bien choisies pour agrandir les interrogations de Bartleby.
Effectivement les souvenirs que je gardais des photos de voyage de Nicolas Bouvier (L’usage du monde) sont différentes, mais très intéressantes :
https://www.roaditude.com/2018/10/09/bouvier-les-mots-et-limage-a-lusage-du-monde/
« Prendre le large, se décentrer. Il sait ce qu’il fuit mais pas encore ce qu’il cherche. »

renato dit: à

Bartleby parle, certes, mais c’est Melville qui le fait parler. Les Bartleby du réel — femmes et hommes — se taisent. J’en ai connu un, jamais je l’ai entendu dire : « Je préfère pas », il trouvait toujours un bon prétexte pour ne pas faire le pas qui utile à sa carrière.

renato dit: à

pas qui utile à sa carrière. > pas utile à sa carrière.

et alii dit: à

Quelles sont belles :l’apostrophe:qu’elles sont belles
je cherchais une photo envoyée par renato pour malodorant:une femme qui se pince le nez

Pablo75 dit: à

@ Passou

« Preferirìa no hacerlo… ». L’accent est de l’autre côté: Preferiría…

« heureusement nos lecteurs et le lien El Pais… »

La phrase est obscure (le syndrome Rose-Renato frapperait aussi le patron des lieux?) et El País a aussi accent aigu…

Perle de Culture dit: à

« Bartleby, c’est le Jerome Kerviel de l’époque »
Noix d’honneur décernée à la divine Marie Sasseur avec les félicitations du Jury.

Clopine dit: à

Bonjour tout le monde !

Alors, en un, je ne vois toujours pas la contribution de Chaloux sur le mystère Bartleby, bien que « tout soit là » et que seule une buse illettrée ne puisse pas la comprendre.

En deux, je note que c’est donc toujours moi qui met 100 balles dans la machine pour faire repartir le tour entre Christiane et moi. La preuve à 9 h 21, aujourd’hui :

« C’est un billet parfait pour s’éloigner d’un être toxique qui s’exprime dans ces pages de commentaires, souffrant d’une névrose obsessionnelle dévastatrice, utilisant comme autojustification la répétition de motifs dits rationnels (en réalité des débris d’idées fixes flottant au gré d’un passé mouvementé, obscur où le temps s’est arrêté).
Oui, passer… »

No comment.

De trois, les Bartleby « de ma connaissance » sont, à mon sens, comme empêchés d’agir par leur orgueil même, qui fait écran.

Et ça, tout le monde peut le comprendre, parce que tout le monde l’a déjà éprouvé un jour : ça s’appelle le dépit…

Le premier Bartleby du monde ne serait-il pas le renard, celui des raisins ?

Clopine dit: à

Bloom, vous estimez donc que Céline était homosexuel, et vous déduisez cela à partir du choix de son pseudo, et de son invective habituelle, la sodomie.

Ca ne m’apparaît pas d’une évidence folle, tout de même. Surtout si l’on songe au temps que Céline consacrait à ses relations féminines, notamment les danseuses (il en a épousé une !)

Non ?

Chantal dit: à

Entre deux activités laquelle choisir, dilemme effroyable, quitter ce que l’on exècre et redouter se fouler la cheville ailleurs, ailleurs cette échappatoire pourvu qu’elle soit indéfinie aux contours.

Est – ce que, frisure dans l’air, quelqu’un arrive à remplir la grille postée par Jacques Drillon ? Je la regarde avec un sentiment coupable, pointer, remplir les cases, exactement, bras cotonneux, çà ou le vélo, çà ou le badminton, pas la plage, pas la plage, pas la plage, ressac, l’eau salée lèche les corps du rivage, l’eau salée balance les corps d’une rive à l’autre, cette année l’année noyée …

http://larepubliquedeslivres.com/wp-content/uploads/2019/08/grille-1-vierge.pdf

et alii dit: à

After reading Herman Melville’s Bartley the Scrivener, one part that caught my attention was the mention of dead letter office that Bartley used to work in. The narrator states that the dead letter office was a place where Bartley sorted letters that had no recipient and would eventually be destroyed.
https://blogs.baruch.cuny.edu/akblog/?p=37

et alii dit: à

The letters could also make a good metaphor for the drudgery of the emerging middle-class, blue-collar job. Sorting letters day in and day out could eventually be difficult for anyone to endure for a long time, and such repetitive tasks are, even today, a common source of depression for some employees. By making them dead letters, Melville makes the depressing nature of such a task more explicit. When he changes jobs, Bartleby is willing to write letters (or copies) for some time, but when he is asked to read them, he would « prefer not to. » For a short time, he finds some satisfaction in the creation (rather than the destruction) of letters, but finally he is unable to do even that.
https://www.sparknotes.com/lit/melvillestories/symbols/

Chantal dit: à

c’est surtout la dernière énigme verticale qui m’intrigue :

10. Qui vous empêchent de faire des galipettes tout en en faisant…

Marie Sasseur dit: à

Merci perle de culture.
Effectivement , Court ? mon interprétation peut ne pas vous convenir, avec les œillères qui vous font avancer au ras du trottoir.

Cependant  » Bartleby , le quant » fait des petits.

https://www.fichier-pdf.fr/2019/07/29/meschersamis/

hamlet dit: à

« Au début, les spectateurs rient ; puis ils s’aperçoivent que c’est une monade close sur elle-même et ne rient plus »

effectivement la monade close est un truc qui n’a jamais fait rire personne, c’est même un truc qui fait peur.

il y a longtemps, quand les contes de Perrault n’existaient pas encore, les parents lisaient à leurs enfants des histoires de monades closes pour les endormir, les enfants aiment les histoires qui font peur.

de ces histoires de monades closes racontées aux enfants quand ils étaient dans leur lit il est resté une expression métaphorique, très peu usitée de nos jours de « lit monade ».

Phil dit: à

Clopine m’a épuisée..ahane la prestigieuse Christiane.
Dear Passou, votre rythme de production est anormalement élevé pour la saison, surchauffe dans la machinerie ?
il faut d’ailleurs lire rapidement la notule avant l’arrivée du compte-rendu de bronzette radioactive du considérable pauledel.

Clopine dit: à

Chantal, j’y suis allée (sur la grille), je n’ai pas trouvé un seul mot ! Bon, pour « de broc plutôt que de bric » », on peut avancer qu’il y a donc u « o ».

Mais sinon je sèche pitoyablement. Vous avez des réponses, vous ?

Phil dit: à

Céline était un « voyeur », qualité socio-professionnelle qui donne la quintessence de son oeuvre (et des sueurs à sasseur).

Clopine dit: à

Hamlet, ajoutez-y un peu de grenadine, pour panacher votre intervention, là.

(mais ça m’a bien fait rigoler. Merci, j’en ai besoin en ce moment, sur la rdl…)

Clopine dit: à

Comme Proust, alors…

Le dernier volet de la grande traversée de ce matin était très bien. Tadié avait la forme et Nathalie Mauriac était d’une grande clarté…

par contre, je me demande : dans les enregistrements de Céleste, on entend une troisième voix, féminine, intervenir, et je n’ai pas entendu qui que ce soit dire qui parle ainsi ?

Marie Sasseur dit: à

Phil, Destouches a été un mauvais toubib, au final, il n’avait plus de clients, que des antisémites incurables. Le doc’ pour vous.

Chantal dit: à

Non, Clopine, je supputais de l’éventualité d’y consacrer ma journée, passablement crevée d’avoir installé moi même une nouvelle imprimante écologique aux couleurs rechargeables. Les fonctions démultipliées du wifi et des emails portables m’échappent totalement, Je me sens dominée par l’Application.

pado dit: à

Clopine dit: 2 août 2019 à 11 h 20 min

Pourtant le I horizontal vous concerne tout autant que les artistes nommés

Phil dit: à

en effet Miss Sasseur, la culture franceculture ne cesse d’ânonner sur les ondes subventionnées depuis vingt ans, Céline indécrottable médecin raté et pervers en tous genres. votre avis d’experte, lobotomie ou sodomie ?

Pablo75 dit: à

« Imagine-t-on un instant le nombre de lecteurs qui en ont fait leur emblème et une philosophie pour la vie, à commencer par l’écrivain espagnol Enrique Vila-Matas ? »

Vila-Matas est l’auteur de « Bartleby et compagnie » (2000), livre dont on peut lire ici une critique:

« Un livre sur la non-littérature qui donne envie de ne jamais cesser de lire. »
https://charybde2.wordpress.com/2015/10/10/note-de-lecture-bartleby-et-compagnie-enrique-vila-matas/

De Vilas-Matas, je n’ai lu qu’un livre, « Dietario voluble » (2008), une lecture qui m’a sidéré: au départ, on dirait un livre mal traduit du français. Ensuite on se rend compte que ce n’est qu’une suite de plagiats, de phrases d’auteurs divers sans aucun guillemet.

Il paraît que le plagiat c’est son truc et que les crétins qui avalent tout appellent cela de la méta-littérature ou de l’intertextualité. Ou comment transformer la nullité propre en littérature avec l’aide des vrais écrivains. Moi j’appelle cela de l’escroquerie littéraire et m’étonne qu’aucun auteur ou éditeur lui ait fait un procès. Il paraît qu’il y a un prof de je ne sais plus quelle université qui est en train de faire une liste de tous ses plagiats et de démonter la supercherie de ses livres.

Marie Sasseur dit: à

Préférer faire comme Dindon et Trombone.
Vacances , j’oublie tout.

Clopine dit: à

Comme nous tous, Chantal. Les nouveaux appareils censés nous simplifier la vie sont des vampires. L’autre jour, j’ai passé dix bonnes minutes, sur mon nouvel e-phone, pour tenter de retrouver un numéro dans la liste de mes « contacts » (comme ils disent). Mon doigt faisait glisser la liste bien trop vite…Alors qu’avec mon bon vieux carnet d’adresses, par ordre alpha itou, je mets dans les dix secondes…

Le pire, pour moi, ce sont les mots proposés lors de la rédaction des SMS, et les corrections automatiques. Vous écrivez « croissent », la machine comprend « croissant », et vous l’impose.

Et puis, qu’est-ce que tout cela est chiant ! Chiantissime, même. Du vocabulaire aux connections, des fils et des recharges, des applications aux téléchargements…

Mais bon, d’un autre côté… L’accélérateur d’espace-temps qu’une connexion internet représente…

Clopine dit: à

Pado, « couple » ? Y’a pas une lettre de trop ?

Marie Sasseur dit: à

Phil, 11h37, changez de fréquence.
La santé retrouvée, avec Destouches, c’était les camps nazis.

et alii dit: à

Peut-être Bartleby est-il le fou, le dément, le psychotique (“un désordre inné et incurable de l’âme“). Mais comment le savoir si l’on ne tient pas compte des anomalies de l’avoué, qui ne cesse de se conduire très bizarrement28 ?

Clopine dit: à

Non, c’est en dix lettres. Comédiens ? Non, y’en a que 9. Un rapport avec le cinéma, bien sûr, mais lequel ?

Je ne suis pas très douée en mots croisés. Je crois que ce jeu nécessite de l’entraînement, parce que chaque verbicruciste a en réalité son univers, son vocabulaire, ses propres jeux de mots. Il y a très longtemps, avec une amie, nous nous attaquions aux grilles de télérama (j’ai oublié le nom du vericruciste !) et à force, nous parvenions à nous en tirer…

Mais une grille est le raccourci de rapport avec les mots de son verbicruciste, et c’est ça qui prend du temps : déchiffrer ce rapport-là… Ce qui donne après une connivence entre le cruciverbiste et le verbicruciste.

Sinon, c’est épuisant. Enfin, pour moi du moins !

christiane dit: à

Tiens quelqu’un s’est reconnu dans ce portrait… pourtant non attribué nominativement. Intéressant…
« C’est un billet parfait pour s’éloigner d’un être toxique qui s’exprime dans ces pages de commentaires, souffrant d’une névrose obsessionnelle dévastatrice, utilisant comme autojustification la répétition de motifs dits rationnels (en réalité des débris d’idées fixes flottant au gré d’un passé mouvementé, obscur où le temps s’est arrêté). »

Jazzi dit: à

II. Fera comme des Magasins ou des Chargeurs : REUNIRA ?
IX. La rose de Bécaud : IMPORTANTE ?

pado dit: à

@Clopine

Clopine est un …..

Clopine dit: à

pseudonyme !

10 lettres !

Ca colle ! C’est un début !

Bérénice dit: à

Au prix d’immenses efforts, nous nous frayons une voie souterraine dans la pyramide ; au prix d’horribles tâtonnements, nous parvenons dans la chambre centrale ; à notre grande joie, nous découvrons le sarcophage ; nous levons le couvercle et… il n’y a personne ! L’âme de l’homme est un vide immense et terrifiant.

https://journals.openedition.org/philosophique/697

Clopine dit: à

Très certainement réunira, Jazzi, bravo !

Ce qui nous donne une ennemie de Quichotte commençant par « M »

? Maritorne (confondue avec Dulcinée) ? non, 9 lettres seulement…

Un rapport avec la Mancha ?

MC dit: à

la profondeur de votre esprit, son absence proverbiale de mesquinerie comme d’insultes gratuites frappe ici tout le monde, Divine Sasseur…

Chantal dit: à

merci pour le lien : trouvé dans le sarcophage :

Pourquoi le romancier se croirait-il obligé d’expliquer le comportement de ses personnages, et de leur donner des raisons, alors que la vie n’explique jamais rien pour son compte et laisse dans ses créatures tant de zones obscures, indiscernables, indéterminées, qui défient tout éclaircissement ? L’acte fondateur du roman américain, le même que celui du roman russe, a été d’emporter loin la voie des raisons, et de faire naître ces personnages qui se tiennent dans le néant, ne survivent que dans le vide, gardent jusqu’au bout leur mystère et défient logique et psychologie.

Clopine dit: à

reprenons.

Voici toutes les définitions :

HorizontalementI. Arletty ou Gabin, Montand ou Signoret. – II. Fera comme des Magasins ou des Chargeurs. De broc plus que de bric. – III. Il s’attaque au foyer, pas au gosier. – IV. Dans l’auxiliaire. Parle dans certaines auberges (se). – V. Une maison qui a tout de la masure. Avais maille à partir. – VI. Petit gros cul. Excéda la mère suffisamment bonne de Winnicott. – VII. Marche en rond. Elle s’est fait engrosser à Westminster. – VIII. Déplacés et désaxés ne cherchent pas le même. Round. – IX. La rose de Bécaud. – X. Qui changent de couleur quand vous leur donnez un emploi !

Verticalement 1. Etait pratique avant les autres. – 2. Avec lui, les parties sont dans le tout (néol.). – 3. Dans l’auxiliaire. Demeure rouge. – 4. Soudés en Tunisie. Tas de marais (rare). – 5. Couche de veuve, en un sens. Il a eu le bâton après Stenay. – 6. Elle donne beaucoup trop d’importance aux attributs du sujet. Possessif. – 7. Question langue, c’est du niveau de la maternelle. L’assurance de Sganarelle. – 8. Rendant un travail net et sans bavure. – 9. L’ennemie de Don Quichotte enfant ? – 10. Qui vous empêche de faire des galipettes tout en…

« était pratique avant les autres » commence donc par « pr ». En dix lettres.

Une « pratique », avant, c’était un client… ???

Pablo75 dit: à

Sur le blog de Vilas-Matas il y a 4 jours:

Hermann Melville, visto por Borges.
Publicado el 29 julio, 2019

« Bartleby, que data de 1856, prefigura a Franz Kafka. Su desconcertante protagonista es un hombre oscuro que se niega tenazmente a la acción. El autor no lo explica, pero nuestra imaginación lo acepta inmediatamente y no sin mucha lástima En realidad son dos los protagonistas: el obstinado Blartleby y el narrador que se resigna a su obstinación y acaba por encariñarse con él. »

http://www.blogenriquevilamatas.com/?p=11478

Clopine dit: à

La maison qui a tout de la masure, en trois lettres, c’est le « mas ».

Donc, dans l’auxiliaire ça doit être « eutes » en 3 vertical.

Marie Sasseur dit: à

Pas tout le monde Court, pas tout le monde.
Court, vos insultes à l’intelligence sont écrites sans injure. Elles n’en demeurent pas moins insupportables. Je ne manque jamais de vous le rappeler.

Clopine dit: à

demeure rouge c’est « tipi »; ce qui confirme l’importante de Jazzi. le possessif en 7 vertical c’est « ta ». Le 2 vertical doit très certainement se terminer par « me ». et commencer par « se », avec un 4 en 5ème lettre.

pado dit: à

12h16

ça avance

Pour raccourcir les recherches :
le III : extincteur

Ennemi = moulin ennemie = ……

Clopine dit: à

le 7, question langue, c’est au niveau de la maternelle, c’est « natale », et c’est excellent comme définition !

Clopine dit: à

Moulinette, mais c’est moins bon comme définition. Trop capillotracté.

Quel rapport entre « din » e la couche d’une veuve ? Le « nid » à l’envers d’un araignée (veuve noire » ???

Marie Sasseur dit: à

Je ne sais pas si Drillon a bien fait de fermer ses comments. Ça déborde ici, ses maux croisés.

Pablo75 dit: à

IX. La rose de Bécaud : ÉSOTÉRIQUE ? (L’important c’est la rose / crois-moi… Rose-Croix).

Je crois que c’est Cocteau qui parle de l’ésotérisme chez Bécaud.

Bérénice dit: à

12h12 si profonde que je crains que l’éclairage ne soit pas au mieux, l’eau, la foret plus elles sont profondes ne laissent passer que peu de lumière jusqu’à l’obscur. De l’obscur à l’obscurantisme, le pas vite franchi. Elle est, je crois, toujours accompagnée dans sa croisade , nous devons donc conclure au pouvoir de seduction et persuasion de ses thèses.

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