Choqués par Charlie, des écrivains américains à côté de la plaque
Ils étaient six, ils sont désormais près de deux cents. Six écrivains américains s’étaient désolidarisés la semaine dernière de l’initiative du Pen Club International d’honorer le courage de CharlieHebdo ; la polémique aidant, ils ont été rejoints depuis par plusieurs dizaines d’autres, et ce n’est pas fini. Leur message est clair : on ne peut pas honorer la mémoire d’une rédaction aussi « islamophobe » et qui cultive ainsi le goût du blasphème. Il faut lire leur lettre collective qui a tout d’une pétition. Les responsables du PEN ne se sont pas donnés le ridicule de faire circuler une contre-pétition pour soutenir leur initiative, comme d’aucuns les en pressaient. Ils ont jugés suffisant de publier un communiqué et d’ouvrir un forum en ligne afin que le débat se poursuive.
Le gala du PEN, qui aura lieu ce mardi soir, se tient chaque année en smoking au Musée d’histoire naturelle. Cette mondanité est l’un des rituels de la vie littéraire new yorkaise. Son seul intérêt est de manifester le soutien des écrivains américains à leurs collègues de bureau emprisonnés, persécutés, censurés dans le monde. Or cette année, il a pris aux responsables du PEN d’honorer la mémoire des dessinateurs et journalistes de Charlie tombés au champ d’honneur en leur remettant le prix Toni et James Goodale (du nom de l’ancien avocat du New York Times) de la liberté d’expression et du courage. On a vu des initiatives plus indignes. L’appel au boycott de quelque deux cents écrivains se traduira par leur absence à la soirée et l’annulation de leur table et de leurs invités à cette table.
Qui eut cru que tant d’écrivains américains (ici la liste) maitrisaient si bien le français (on ne connaît pas d’édition de Charlie en anglais) et qu’ils étaient si nombreux à être abonné de longue date à Charlie (ce serait bien le moins pour porter un jugement d’ensemble) ! Réflexe de bon sens qu’a eu, pour sauver l’honneur, Robert McLiam Wilson dans The New Statesman. Ce qui les a le plus choqués : une couverture caricaturant Christiane Taubira en guenon, qui était en réalité de… Minute, amalgamée avec un dessin de Charb qui y répondait justement. Il s’avère d’ailleurs que la plupart de ces auteurs offusqués ne connaissent Charlie que par ses couvertures. Salman Rushdie les a justement tweetés à la Pirandello comme « six auteurs en quête de notoriété” et traités de « mauviettes » ou de « fiottes » selon les traductions (The award will be given. PEN is holding firm. Just 6 pussies. Six Authors in Search of a bit of Character) avant de mettre un peu d’eau dans son vin. Pas étonnant que Rushdie ait réagi aussi vivement car lui n’a pas oublié la frilosité teintée de lâcheté de nombre de ses confrères de langue anglaise lorsque sa tête fut mise à prix par l’Iran.
Maintenant, ils sont plus de cent cinquante, bientôt deux cents. C’est un écho de plus, un reflet de plus, de l’incompréhension américaine vis à vis de la conception républicaine que les Français ont de la laïcité et de la liberté d’expression, du sens de l’autodérision, du goût de la provocation, de la tradition de la satire, de l’humour français, du second degré à la française. La liberté, quoi. Car non seulement ces écrivains jugent Charlie islamophobe, et cette récompense susceptible d’attiser la haine contre les musulmans « déjà victimisés par la société française », mais il en est parmi eux pour le juger également raciste, antisémite, haineux, facho, si l’on croit leurs déclarations et tweets divers. Et Francine Prose, l’une de la bande des six à l’origine du boycott, tout en se refusant à traiter de nazis les collaborateurs de Charlie, les soupçonnent tout de même d’être des « néo-nazis » !. Ont-ils la moindre idée de ce qui se passe aujourd’hui en France ? Savent-ils au moins que les lieux de culte sont gardés par des parachutistes en armes et que ce n’est pas crainte d’une attaque des athées et laïcistes ?
Ils n’ont rien compris à la France ni à l’Europe, et n’ont vraiment pas pris la mesure des événements de janvier, la tuerie comme la manifestation. Le « malentendu », comme le disent pour apaiser la situation les gens de Charlie délégués aux Etats-Unis, n’est d’ailleurs pas spécifiquement américain puisque dans la bande des six à l’origine de l’affaire, il y avait un canadien d’origine srilankaise (Michael Ondaatje), un Australien (Peter Carey qui en a rajouté une couche en se justifiant par la dénonciation de « l’arrogance culturelle de la nation française, qui ne reconnaît pas son obligation morale vis-à-vis d’une partie importante et impuissante de sa population »), une britannique (Taiye Selasi). (lire ici dans sa version française la position contraire d’Adam Gopnik du New Yorker). Et je dois avouer que j’ai rencontré une semblable incompréhension au lendemain du massacre de Charlie en voyageant en Suisse et en Angleterre.
Franchement que Teju Cole en soit, cela m’est équilatéral. Mais que Michael Cunningham en soit, lui l’inoubliable auteur de The Hours et de Snow Queen, ça me fait de la peine. Pareil pour Joyce Carol Oates. J’ai bien envie d’aller les voir pour leur raconter un peu la France. D’autant que, nom de Dieu, si je puis me permettre, ce ne sont pas des musulmans qu’on assassine en France ! Jusqu’à plus ample informé, ces derniers temps, on a massacré ès-qualités des caricaturistes, des Juifs, des militaires, des policiers. On notera d’ailleurs que les écrivains américains qui ont une intime connaissance de la France, des Français et de leur langue, les Paul Auster et Daniel Mendelsohn pour ne citer qu’eux, se sont abstenus de participer à ce boycott, quoi qu’ils pensent de l’esprit de CharlieHebdo. Car c’est de défense de la liberté d’expression qu’il s’agit, et de rien d’autre, comme l’a souligné ce matin Richard Ford au micro de France-Culture.
Si lui et Junot Diaz, Lorrie Moore, Russell Banks, Joyce Carol Oates, Eric Bogosian avaient lu au moins quelques numéros de Charlie, s’ils s’étaient vraiment intéressé à la question autrement que par le biais pourri de leur politically correct, ils auraient découvert que l’hebdomadaire s’en est toujours pris à tous les pouvoirs politiques, syndicaux, industriels, sociaux et religieux. Qu’aucun corps constitué, aucune institution, aucun parti, aucune obédience n’ont jamais été à l’abri de leurs flèches souvent cruelles. Les riches et les pauvres en ont pris pour leur grade. Que l’entité qui a eu le plus à souffrir jusqu’à présent ce sont les chrétiens, tous les papes en tête, régulièrement caricaturés en enculeurs ou en enculés.
L’Eglise et ses représentants ont de loin le record de couvertures blasphématoires. Ces écrivains offusqués auraient dû au moins lire en ligne l’étude que deux sociologues leur ont consacrée (voir celle de cette semaine au-dessus). Comment ces écrivains osent-ils écrire que la distinction que le PEN veut leur accorder va donner de la valeur « aux sentiments anti-islamiques, anti-arabes, en anti-Maghreb qui prévalent déjà en Occident » !
Soudain, on comprend encore mieux l’absence de l’Amérique en tête de la manifestation du janvier. On a parlé de maladresse de la part du président Obama, de mauvaise appréciation de la situation par son ses conseillers, d’impératifs sur sa sécurité etc. On oubliait juste le vieux fond bien vivace de puritanisme, de moraline, de culpabilisation, d’hypocrisie et de bonne conscience qui ronge le raisonnement dans ce pays, ses élites en tête. Il est consternant que là-bas, même des écrivains, des romanciers, des poètes ne comprennent pas que l’on puisse être LIBRE de rire du sacré de l’autre, quel qu’il soit.
(« Charb montrant la dernière couverture de Charlie au lendemain d’un premier attentat, le 2 novembre 2011, couverture floutée dans nombre de médias de langue anglaise » photo Alexander Klein ; « La couverture de Charlie cette semaine »)
669 Réponses pour Choqués par Charlie, des écrivains américains à côté de la plaque
Terminé « Venises » de Paul Morand … Eblouissant, ce témoignage venu d’un monde lointain si proche, écrit dans une langue si efficace.
Je retiens, page 172 dans l’IMAGINAIRE Gallimuche : « La vieillesse vit sous le signe moins : on est de moins en moins intelligent, de moins en moins bête. »
J’ai pensé à tous les vieux lecteurs/commentateurs de Maitre Assouline, le roi du billet littéraire !
How shocking for our american friends: laisser le dernier mot à P. Morand un 8 mai 1945, par l’intermédiaire du dernier des salopards, le dernier des lâches, qui découvre Morand comme s’il découvrait Bernadette à Lourdes.
C’est NON.
Je ne comprends pas trop le débat sur le communautarisme et plus généralement sur les problèmes religieux. J’ai trouvé intéressant un article de J. Habermas. Je l’ai traduit, mais peu confiant dans mes capacités à traduire la philosophie allemande, j’ai mis la V.O à la suite. En tout cas, il s’agit de littérature
JORGEN HABERMAS conscience du manque (2007)
Le 9 avril 1991 eurent lieu dans la cathédrale Saint Pierre de Zurich les funérailles de Max Frisch. Au début Karin Pilliod, sa compagne, prononça une courte déclaration du défunt. Il y était dit entre autres choses : « nous laissons la parole à celle qui nous est la plus proche et sans Amen. Je remercie les pasteurs de Saint-Pierre à Zurich (…) d’avoir approuvé qu’au cours de nos funérailles, le cercueil se trouve placé dans l’église. Les cendres sont dispersées quelque part. » Deux de ses amis parlèrent. Ni prêtre, ni bénédiction. L’assistance était composée d’intellectuels, dont la plupart n’avaient pas grand chose à voir avec la religion ni avec l’église. Frisch lui-même avait décidé le menu du repas servi à l’issue de la cérémonie.
A l’époque l’événement ne m’avait pas spécialement frappé. Mais sa forme, son emplacement et son déroulement sont remarquables. Max Frisch – un agnostique qui avait rejeté toute profession de foi – avait apparemment senti le caractère pénible des rites (formes) funéraires non-religieux et avait publiquement exposé par le choix de ce lieu, le fait que la modernité éclairée n’a pas trouvé d’équivalent raisonnable à l’accomplissement religieux du rite de passage final de la vie d’un homme.
Mélancolie, inquiétude …
On peut comprendre ce geste comme une expression de mélancolie face à un passé irrévocablement disparu. On peut également le considérer comme un événement paradoxal, mais qui nous dit quelque chose sur la raison laïque : elle est troublée par l’opacité de sa relation en apparence clarifiée à la religion. Dans le même temps l’église, et même l’Église réformée de Zwingli, a du « faire une croix sur ses traditions », (littéralement « sauter par-dessus ses ombres ») dès lors qu’elle a admis cette célébration, laïque et « sans Amen » dans un lieu consacré. Il y a une dialectique singulière entre la façon dont la philosophie éclairée (des Lumières) comprend la modernité et la façon dont la théologie comprend les grandes religions du monde, qui s’imposent dans cette modernité comme l’élément le plus saillant du passé. Trad. Cahiers de l’estran en cours
JORGEN HABERMAS
Ein Bewusstsein von dem, was fehlt (2007)
Am 9. April 1991 fand in der Stiftskirche St. Peter in Zürich eine Totenfeier für Max Frisch statt. Zu Beginn verlas Karin Pilliod, die Lebensgefährtin, eine kurze Erklärung des Verstorbenen. Darin heisst es unter anderem: «Das Wort lassen wir den Nächsten und ohne Amen. Ich danke den Pfarrherren von St. Peter in Zürich (. . .) für die Genehmigung, dass während unserer Trauerfeier der Sarg in der Kirche sich befindet. Die Asche wird verstreut irgendwo.» Es sprachen zwei Freunde. Kein Priester, kein Segen. Die Trauergemeinde bestand aus Intellektuellen, von denen die meisten mit Religion und Kirche nicht viel im Sinn hatten. Für das anschliessende Essen hatte Frisch selbst noch das Menu zusammengestellt.Damals habe ich die Veranstaltung nicht für merkwürdig gehalten. Aber deren Form, Ort und Verlauf sind merkwürdig. Max Frisch – ein Agnostiker, der jedes Glaubensbekenntnis verweigerte – hat offenbar die Peinlichkeit nichtreligiöser Bestattungsformen empfunden und durch die Wahl des Ortes öffentlich die Tatsache dokumentiert, dass die aufgeklärte Moderne kein angemessenes Äquivalent für eine religiöse Bewältigung des letzten, eine Lebensgeschichte abschliessenden rite de passage gefunden hat.
MELANCHOLIE, BEUNRUHIGUNG
Man kann diese Geste als Ausdruck der Melancholie angesichts eines unwiederbringlich Verlorenen verstehen. Man kann die Veranstaltung aber auch als ein paradoxes Ereignis ansehen, das uns etwas über die säkulare Vernunft sagt: Diese ist über das Opake ihres nur scheinbar geklärten Verhältnisses zur Religion beunruhigt. Gleichzeitig musste auch die Kirche, selbst die reformierte Kirche Zwinglis, über ihren Schatten springen, als sie diese Feier, säkular und «ohne Amen», in ihren geheiligten Hallen zuliess. Es besteht eine eigentümliche Dialektik zwischen dem philosophisch aufgeklärten Selbstverständnis der Moderne und dem theologischen Selbstverständnis der grossen Weltreligionen, die als das sperrigste Element aus der Vergangenheit in diese Moderne hineinragen.
source Neue Zurcher Zeitung 10 02 2007
Jean-ollivier, vous êtes trop modeste pour tous ceux qui doivent assez fréquemment lire l’allemand sans être germaniste (c’est-à-dire sans rencontrer l’épreuve de vérité qu’est la traduction).
Modeste remarque sur cette phrase:
« eine eigentümliche Dialektik zwischen dem philosophisch aufgeklärten Selbstverständnis der Moderne und dem theologischen Selbstverständnis der grossen Weltreligionen »
Il me semble qu’il s’agit de deux auto-compréhensions parallèles, et que la deuxième est l’auto-compréhension théologique des (=propres aux) grandes religions mondiales, pas: de la compréhension par la théologie (laquelle?) de ces religions.
Il y a une dialectique propre à la philosophie des Lumières entre sa façon de comprendre la modernité et sa façon de comprendre la théologie des grandes religions du monde, qui émergent du passé comme l’élément le plus encombrant.
Il y a une dialectique propre à la philosophie des Lumières entre sa façon de comprendre la modernité et sa façon de comprendre la théologie des grandes religions du monde, qui émergent du passé comme l’élément le plus encombrant dans la modernité.
Mon vieux WG, vous savez combien je respecte votre dimension tudesque, pour le meilleur comme pour le pire.
À la lecture de cet extrait, Habermas décrit une dialectique entre deux mouvements distincts et parallèles (et à vrai dire, il les appellent à dialoguer).
L’un est l’héritage de l’Aufklärung représenté ici par la décision de Fricsh. L’autre est la réflexion sur soi des grandes religions, représentée ici par l’église réformée qui est capable de répondre à la demande de Frisch.
Quoique qu’indépendant, chacun des deux processus influence l’autre: l’interprétation critique que fait sur elle-même la pensée issue des Lumières ET l’interprétation critique que font sur elles-mêmes les Weltreligionen.
« Il y a une dialectique propre à la philosophie des Lumières entre SA façon de comprendre… et SA façon de comprendre… »
Non.
La philosophie des Lumières n’est pas ici le sujet commun qui réfléchirait sur elle-même et aussi sur la théologie: elle n’est qu’un des deux protagonistes, le deuxième (théologique) étant dans la société moderne tout aussi réflexif qu’elle.
D’où la dialectique entre deux mouvements distincts et qui, parce qu’ils sont distincts, peuvent entrer dans un rapport d’influence mutuelle (dialectique).
Angenehme Ruhe.
Si je ne me trompe le président des Etats-Unis prête serment sur la bible et pareil dans les tribunaux pour dire la vérité, non? Comment dans ce cas comprendre la laïcité?
Il existe une dialectique singulière entre l’image reflétée dans la philosophie des Lumières de la Modernité et l’image reflétée dans leur théologie des grandes religions du monde, qui émergent du passé comme l’élément le plus encombrant dans la modernité.
la vie dans les bois dit: 8 mai 2015 à 21 h 15 min
Le foutriquet vieillit en cave intellectuelle a parlé par le truchement de sa mentule sylvestre !
Eésumons : Paul Morand est éblouissant dans Venises et le 8 mai 1945, j’en ai rien à fioutre … seul le présent me préoccupe.
Pour ajouter à la franchise sur cette époque, WWII : la majorité des Français furent pétainistes jusqu’à la fin de la guerre, puis résistants après la victoire des alliés … la majorité des Allemands furent nazis, jusqu’à la défaite puis repentants, ensuite !
Tout le reste est littérature, c’est à dire projection d’un récit rêvé… forcément sublimé !
@DHH 16h10 Ma réponse va être incomplète,je n’ai pas de livres sous la main;lundi ou mardi ce sera plus précis.
Le sonnet français apparaît au 16°,vs le savez! et il s’inspire du sonnet italien; donc alexandrins et organisation très précise des rimes (quatrains et tercets) schéma ABBA ABBA /CCD EDE.ou EED . Le sonnet de Ronsard et le sonnet de Baudelaire ont des différences.Le sonnet italien garde la disposition ABBA ABBA rimes embrassées ;ACD ACD pour le poème 133 du Canzoniere.Il y a une plus grande souplesse pour les 2 tercets.Pétrarque est un érudit ,qui connaît la grande poésie latine, fondée sur le rythme et non la rime ; les poètes latins emploient l’hexamètre, le distique élégiaque :hexamètre +pentamètre //6-5/6-5;il y a aussi d’autres formes, moins complexes que dans la poésie grecque qui varie les rythmes avec une grande musicalité;accompagnement de flûte.
En France, la poésie au Moyen-Age ,la poésie des grands rhétoriqueurs, suit des formes figées (lai virelai ballade rondeau..)et la découverte de Pétrarque va libérer la forme tout en fixant des règles pour la rime,règles avec lesquelles il est bon de jouer avec virtuosité ! mais l’alexandrin remplace le décasyllabe.
La différence est donc dans les tercets;le 14° vers a souvent une grande importance; dans le 133,il y a le jeu sur l’aura/Laura.
La différence vient aussi de la langue: l’italien pratique l’élision,la syncope etc..donc une grande souplesse de rythme.EX:
I pensier’ son’ saette ,la poésie latine la pratique aussi- le m devant voyelle disparaît;la langue française,y compris au 16° siècle n’a ni cette souplesse ni cette possibilité.
Je ne suis pas spécialiste; mais la poésie, latine,grecque,moyen-ageuse,poésie de la pléïade m’intéresse;maurice Scève par ex.
Pétrarque est beaucoup trop oublié,il ne fut pas l’amant languide de Laure de Noves (de Sade)il fut un globe trotter,et un grand chercheur; il « trouva » des manuscrits, les fit copier,afin que circule « la culture »; ce qui semble aux yeux des gens du 21°siècle vieilleries poussiéreuses et vaines et inutiles, c-à-dire les textes anciens, ont apporté au 14° 15°16° siècle une ouverture incroyable dans tous les domaines,une libération des vieux schèmes, une liberté de pensée …latin et grec étaient synonymes de jeunesse et curiosité, et le sont encore ,qui qu’on en dise!
(je pourrai vous donner qqs ex plus précis ou des références )
Hello Fons, pleasure to read you here, about, and among, Yankees.
Et merci, ce qui suit, je vous le dois.
I owe You a smile, while remembering a Wild Child, depicted by an author awarded PEN.
A wild child quite not so far from Aveyron, as T.C. Boyle mentioned it.
And with the goodness of H.D. Thoreau, » In Wildness is the preservation of the world », here the story begins, or quite:
» That was how it began, the legend brewing, stewing, simmering in every pot throughout the district through the fall of 1797, in the fith year of the new French Republic, and into the year that succeeded it. The Terror was over, the King was dead, life-especially in the provinces- returning to normal. People neede a mystery to sustain them, a belief in the arcane and the miraculous, and any number of them- mushrooms gatherers,, and truffle diggers, squirrel hunters, peasants bent under the weight of faggots, or baskets of turnips and onions, kept watch in the woods, but it wasn’t until the following spring that the bo was sighted again,, this time by a party of three woodcutters, led by Messier, the smith, and this time they gave chase. They chased the boy without thinking, without reason, chased him because he ran from them, and they might have been chasing anything, a cat, a hind, a board ».
@DHH ajout ;dans un autre sonnet du Canzoniere, on trouve la disposition suivante:
ABAB ABAB CAD CAD
qui est originale et que le français qui aime codifier ne saurait guère tolérer !
il manque des lettres à mon clavier, sorry.
ou en trop: chasing a boar.
la vie dans les bois dit: 9 mai 2015 à 5 h 47 min
« il manque des lettres à mon clavier, sorry. »
Ce n’est pas grave ! Le plus grave c’est qu’il manque des milliers de neurones à votre sommet … et ça, on le ressent hélas à la lecture de vos délires.
Hier, le portrait manquait d’éclairage; l’émotion, sans doute.
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/enseigner/reims7mai/03capitulation.htm
Perrosguirec dit: 9 mai 2015 à 0 h 01 min
« Si je ne me trompe le président des Etats-Unis prête serment sur la bible et pareil dans les tribunaux pour dire la vérité, non? Comment dans ce cas comprendre la laïcité? »
Comme tout concept, la géométrie du concept est variable pour la laïcité comme pour la théocratie.
Les USA sont une « théocratie », on va dire douce, pour des raisons historiques datant des puritains. In God we trust. Cependant, la laïcité fonctionne … on est loin de l’Iran.
A chacun sa méthode, il n’en est pas d’absolument parfaite. Loin de là. Surtout pas chez nous …
FOIRE AUX VINS DE COLMAR
« Selon des captures d’écran reproduites par les éditions en ligne de la presse régionale, la page d’accueil du site a été remplacée par une page noire proclamant notamment « Algerian to the core » et « Fuck la France ». La page renvoyait également à une vidéo hébergée sur YouTube et dénonçant les massacres perpétrés par les Français en Algérie à Sétif, Guelma et Kherrata, il y a exactement 70 ans, le 8 mai 1945. »
Ben voyons ! Comme dit un crétin local, Christophe Crupi, l’un des responsables de Colmar Expo : « Je pense que nous avons été pris pour cible par hasard »
Bien sûr ! bien sûr ! Foire aux vins… un hasard ! (il ne sait pas ce qui se passe en Algérie, pour le vin, en ce moment ?!)
« Pétrarque… il « trouva » des manuscrits, les fit copier,afin que circule « la culture »; ce qui semble aux yeux des gens du 21°siècle vieilleries poussiéreuses et vaines et inutiles, c-à-dire les textes anciens, ont apporté au 14° 15°16° siècle une ouverture incroyable dans tous les domaines,une libération des vieux schèmes, une liberté de pensée …latin et grec étaient synonymes de jeunesse et curiosité, et le sont encore ,qui qu’on en dise! » (lola)
Que vous aimiez vous pencher, au risque de chuter, sur cette époque, c’est bonheur pour vous, lola, et c’est tant mieux !
Mais comprenez que « aux yeux des gens du 21°siècle » dont je suis…. tout cela est bien évidemment » vieilleries poussiéreuses, vaines et inutiles » !
Car, si le travail novateur était vivifiant à l’époque, nous attendons le Pétrarque d’aujourd’hui … pas l’étude inutile de ce passé d’enlumineurs de manuscrits qui vous passionne !!!
@lola
Merci pour tout ces précisions qui témoignent d’une érudition epoustouflante pour la non spécialiste que vous dites être . Que serait-ce si vous étiez spécialiste ?
Si j’ai bien compris le sonnet français ,c’est le sonnet italien sans les quelques éléments de souplesse que s’octroie ce dernier
Le miracle avec Ronsard ,Du Bellay ,Baudelaire ou Heredia ,c’est la richesse et la somptuosité de ce qu’ils expriment à l’intérieur d’une forme qui corsète de manière aussi contraignante l’expression ; mais peut-être est-elle en définitive à l’origine de sa vigueur, comme l’écrit avec justesse Baudelaire :
« Quel est donc l’imbécile […] qui traite si légèrement le sonnet et n’en voit pas la beauté pythagorique ? Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense. Tout va bien au sonnet : la bouffonnerie, la galanterie, la passion, la rêverie, la méditation philosophique.
Il y a, là, la beauté du métal et du minéral bien travaillés. »
D’accord avec vous sur l’utilité du grec et du latin, mais avec une nuance
J’appartiens à une génération où ces deux langues mortes occupaient une place cnetrale dans les emplois du temps du lycée Je dois beaucoup à cet enseignement, mais pas ce qu’on dit habituellement sur la découverte de l’antiquité ou la racine des mots , qui me semble subsidiaire dans cet apport ;
En effet ce n’est pas en traduisant des extraits de 20 vers ou de 20 lignes qu’on connaît Virgile ou Sénèque ;au mieux on les decouvre et si on est intéressé ,c’est à travers une traduction française qu’on va les lire .
On peut tres bien connaître les tragédies de Sophocle sans connaître le grec et vice versa.
En revanche ce que l’étude de ces langues apporte d’irremplaçable ,c’est le commerce avec une langue morte , c’est ,devant un texte au premier abord incompréhensible et impénétrable , le travail de dévoilement progressif de son sens, à travers le repérage de sa structure ,la reconnaissance des articulations logiques ,la reconnaissance de la fonction des mots ; et la familiarisation avec cette démarche apporte des outils intellectuels efficaces, non seulement pour l’intelligence des structures de sa propres langue ou d’autres qu’on est amené à apprendre , mais dans tous les domaines de la vie de l’esprit .
je connaissais un patron d’industrie qui me disait que lorsqu’il recrutait un jeune ingénieur ,il reconnaissait tout de suite à certains reflexes intellectuels s’il avait fait du latin
Deux commentaires qui donnent à respirer : celui de Lola et celui de Jean-Ollivier. Pétrarque, Max Frisch où je sens un souffle de liberté. Étonnante cérémonie laïque dans une église (bien éclairée par ce texte traduit par J-O), ravissement aussi face à la démonstration de Lola qui cerne la nouveauté d’écriture et de vie dans ce passé… si proche.
Quelques lignes du Journal de Max Frisch (1946-1949) (Gallimard), traduit par M.Besson et P.Pilliod). Voilà l’homme…
Hambourg, novembre 1948.
« Il est une chose qui certainement est impossible : c’est de réduire la culture à l’art, c’est qu’un peuple se convainque d’avoir de la culture parce qu’il a des symphonies.
Parmi les expériences décisives que notre génération, née dans ce siècle mais encore élevée dans l’esprit du précédent, ait pu faire au cours surtout de la Seconde Guerre mondiale, il y a sans doute celle-ci : des hommes qui sont remplis de cette culture-là, des connaisseurs qui avec esprit et ferveur peuvent s’entretenir de Bach, de Haendel, de Mozart, de Beethoven, de Bruckner, peuvent parfaitement se conduire en bourreaux ; l’un et l’autre en une seule personne. appelons ce qui caractérise cette espèce d’hommes une culture esthétique.(…). Cet esprit est capable des pensées les plus élevées (car ils jettent tout simplement par-dessus bord le poids terrestre pour que le ballon monte) et incapable d’empêcher les pires bassesses (…). La culture comprise ainsi, comme idole qui se contente de nos exploits artistiques ou scientifiques et qui, derrière notre dos, se gorge du sang de nos frères, la culture en tant que schizophrénie morale, voilà qui est courant dans notre siècle. Combien de fois, lorsque nous parlons de l’Allemagne, quelqu’un avance-t-il Goethe, Stifter, Hölderlin et tous les autres qu’a produits l’Allemagne, et cela dans le sens de : génie en tant qu’alibi…
Si des hommes qui ont eu la même éducation que moi, qui prononcent les mêmes paroles que moi et aiment les mêmes livres, la même musique, la même peinture que moi – si ces hommes ne sont nullement prémunis contre la possibilité de devenir des monstres et d’accomplir des choses dont, avant cela, nous ne croyions pas capables nos contemporains, à l’exception de cas pathologiques, qu’est-ce qui me dit que, moi, je suis prémuni ? »
Cette quête angoissée de la vérité est bouleversante, affrontement constant dans son Journal avec ce qui fait noirceur dans l’humain. Ces questions, ces réflexions, cette indignation, cette urgence montrent un beau courage et une grande angoisse pour dévoiler cette faillite humaine. Quelle loyauté dans la dernière question… Il se demandait qui pourrait « jamais être intéressé par le matériau qui s’accumulait » dans son Journal ? Qu’attend-on d’un écrivain ? Max Frisch, Ingeborg Bachmann – qui lui était si proche- Pétrarque… et tant d’autres ? « Qu’ils ne jettent pas le poids terrestre par-dessus bord pour que le ballon monte ».
Bien vu, Judith !
L’essentiel dans les langues mortes est ce que vous décrivez comme procédure intellectuelle. On retrouve dans les maths cette même démarche exigeante, la même nécessité d’efforts « choisis », la même stupeur parfois devant l’incompréhensible.
Il faut apprendre à décortiquer la crevette, une fois, dix fois… et on comprend avec l’habitude par où casser le code.
Sans oublier la joie pure de trouver un bout de phrase tout traduit dans l’énorme Gaffiot … une arme de construction massive !
Se faire bien voir ?
Depuis que la tafiole sait faire un tableau excel en alignant 3 chiffres, il se dit matheux.
Tout juste s’il ne se prend pas pour Alan Turing en train de déchiffrer Enigma.
Attendez maintenant la lettre d’amour codée qu’il va envoyer à javert.
Le vit dans les doigts…
Pauvre gland ! Pauvre type ! c’est salissant lorsque la fiente a suinté de tous ses orifices crasseux parce que Veolia a coupé l’eau de la chambrette froide, faute de règlement.
Quel spectacle … quelle solitude nauséabonde !
Voyez, il ne fallait pas attendre très longtemps pour que sa machine commence à dérailler. Et maintenant que va-t-il faire, il nage dans les égoûts, appeler la scavi, faire venir javert pour un constat à l’amiable ?
Ne ratez pas cette nouvelle mini-série: leur vie de boar sur les plages de porc’roll.
@JC et DHH (Judith)
Bravo !
Bonjour, chère vie, à 5 h 43
je vous vois très matinale. OUI, c’est une belle histoire que master T a (ré)écrit sur Victor the Wild Child.
Concernant le sujet du billet, Il me semble que ‘l’affaire’ des Pen opposés à l’Award de courage pour Charlie et surtout l’énervement par 140 charactères de Rushdie ont probablement apporté plus de soutien à Charlie et attention à l’idée de Free Speech, comme s’il n’y avait pas eu de ‘liste contre’.
Maintenant l’autre ‘affaire’, ce livre Todd. Pas facile à suivre pour moi petit lecteur, les discussions que ce livre a déchaînées dans les médias, avec toutes les idées philosophiques et idées politiques assez comliquées y connectées. En tout cas j’ai bien aimé lire la réponse que le Premier Ministre a donné hier à la page 13 dans « Le Monde » sous le titre:
« Nous devons résister au pessimisme ambiant »
Contrairement à ce qu’affirment de nombreux intellectuels adeptes de l’idéologie du déclin, la France du 11 janvier n’est pas une « imposture ». La lucidité sur les failles de notre société doit au contraire nous conduire à réaffirmer notre confiance dans l’idéal républicain
bon weekend à vous.
Ooops,
en reslisant, après avoir poussé le send, je vois que pour `affaire des Pen’ dans ma quatre ligne, j’aurais plutôt dû mettre plus complet ‘affaire des Pen Faulkner’ afin d’éviter toute confusion avec le couple qui faisait la une à la couverture de Charlie de jeudi. Sorry for the unitentional pun.
@DHH8h56 Christiane 9h36 .Vos 2 posts sont remarquables; ils montrent parfaitement bien le rôle exceptionnel que peuvent jouer les langues mortes;Christiane fait la différence entre une culture que l’on peut qualifier « d’esthétique »et l’étude d’une langue ,allez employons l’expression »langue morte »!
A quoi sert de »parler » des vases grecs, des repas etc à des élèves de 10,11 ans si cela ne se rapporte à rien d’autre ?Je souhaite aussi dénoncer cette stupidité,ce cache-misère lamentable et grotesque :le latin,c’est l’étymologie; alors sans rien savoir de la langue latine,ils vont trouver le bon rapport entre 1 mot français et le mot latin; cela relève de l’Illumination !!ceux qui disent cela ne savent même pas qu’une « racine »(ils en ont plein la bouche !) cela n’existe pas;c’est un élément virtuel ,marqué d’un astérisque,qui a été isolé par les philologues ,un tout petit sème-morphème,et qui est le noyau dur du sens primitif;ce sont parfois les mêmes qui prononcent bien imm’mémorial,mais un-mangeable !l’assimilation cela les dépasse!
Il n’est pas besoin d’être un supercrack pour apprendre le grec et le latin, c’est un plaisir et un bonheur ;il suffit d’un vrai prof et d’un bon »management » des emplois du temps ..
Ce que dit Baudelaire,et que cite DHH,est remarquable: »parce que la forme est contraignante,l’idée jaillit plus intense.. »
Ce que dit Christiane: »le commerce avec une langue morte c’est le travail du dévoilement progressif du sens…il permet d’acquérir ds outils intellectuels efficaces… »
Leurs posts sont à expédier au « ministre » et aux inspecteurs généraux de lettres classiques,s’il en existe encore!!!
Pétrarque n’est pas l’amant languissant d’une dame,c’est un amant enflammé,un penseur remarquable et un vrai passeur,très important pour la culture et la pensée européenne.
(je ne suis pas spécialiste,mais j’ai fait des études et j’ai dû avoir des profs qui maniaient avec virtuosité la pédagogie ET la didactique.
Widergänger dit: 9 mai 2015 à 0 h 41 min
Ce n’est pas encore ça, mon cher ami, mais on ne va pas jouer les pédants.
C’est maintenant à Jean-Ollivier de proposer sa nouvelle copie!
puisqu’on parle du latin, je viens de lire : « Ce que fut pour moi cette entrée dans cette sixième à Pâques, l’étonnement, la nouveauté devant rosa, rosae, l’ouverture de tout un monde, tout autre, de tout un nouveau monde, voilà ce qu’il faudrait dire. Le grammairien qui, une fois, la première, ouvrit la grammaire latine sur la déclinaison rosa, rosae, ne sut jamais sur quels parterres de fleurs il ouvrait l’âme de l’enfant »
Charles Péguy, cité sans référence in H. de Montherlant, le treizième César, 1970, p. 144.
pour la traduction du texte de J. Habermas, je continue ce texte (c’est assez long). Peut-être la lumière jaillira-t-elle alors….
@ lola
Merci mais pour la citation qui suit et que vous m’attribuez : « le commerce avec une langue morte c’est le travail du dévoilement progressif du sens…il permet d’acquérir ds outils intellectuels efficaces… « , elle est de DHH. C’est vrai que cette idée de « dévoilement progressif » est splendide ! Ce que vous dites toutes deux à propos du latin, du grec, du savoir se rapportant aux auteurs grecs ou latins est très juste.
@Jean-Ollivier,
Ces « parterres de fleurs » de Péguy ont beaucoup de charmes, ainsi rapportés à l’apprentissage en 6e des déclinaisons latines.
@lola
Vous avez raison d’ecrire » Il n’est pas besoin d’être un supercrack pour apprendre le grec et le latin, c’est un plaisir et un bonheur ;il suffit d’un vrai prof et d’un bon »management » des emplois du temps « .
.
Je suis une très vieille dame et mon oisiveté me permet de passer de longs moments avec une amie de mon âge ,camarade de lycée ;et de quoi parlons nous quand nous avons épuisé la séquence « café du commerce » ? des merveilleux profs de français latin grec que nous avons eus et dont l’enseignement nous a marquées dans tout ce que nous avons fait plus tard. Leurs exigences étaient grandes, mais combien gratifiants les progrès que nous enregistrions . En fin de sixième nous connaissions toute la grammaire latine avec une kyrielle d’exemples sus par cœur et qui sont restés dans nos mémoires pour la vie .
Sur le bonheur du dévoilement d’un texte j’ai lu d’Alain Juppé qui fut agrégé de lettre classiques avant d’être un homme politique une page que je n’ai pas oubliée .il y présente comme des éclats de bonheur ces instants où un texte grec , qui malgré ses efforts d’analyse et de décryptage lui résistait et conservait des zones d’ombre pour lui , brusquement s’illuminait sous les explications de jacqueline de Romilly ,qui changeait son mystère en évidence
@ jean ollivier
Merci de cette citation de Péguy.
On se sent moins seul quand un goût que d’aucuns cconsiderent comme ringard est si bien partagé
Hello Fons,
yes , there seems to be a little time between send and reception.
I haven’t read the « response » of french prime minister, called Picador 1er , a gentle caricature of mine. But the fact is that dolorisme is not, in any way un ideal républicain, in any langage.
I’ve heard on radio that french president, called Le Bedonnant de Corrèze, another caricature of mine, went « abroad », listen: out of french metroplole , dans les DOM TOM français pour y apporter son programme politique: lutter contre le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles, la montée du niveau de la mer…. In a way: how to build des moulins à vent, and solar panels.
Mr president ,- either his prime minister- often in campagne, always électorale, went in France with a great great project.
A museum.
A special museum dedicated to slavery, car comme il l’a dit: il faut apporter du bonheur et de l’espoir à ceux qui souffrent.
Vous voyez, Fons, être à côté de la plaque, c’est comme ça chez nous.
« On se sent moins seul quand un goût que d’aucuns cconsiderent comme ringard est si bien partagé »
Malheureusement pour vous, chère Judith, nous les ringards, nous sommes les plus nombreux….uhuhu !
@ christiane et à DHH.
En fait c’est Montherlant qu’il faut remercier pour cette citation de Péguy, Montherlant qui est la preuve même de la validité des langues anciennes. Je cite à nouveau ; cette fois Claude Levi-Strauss (source : site de l’Académie française).
« Une autre grandeur de Montherlant est d’avoir restauré dans notre siècle ce que lui-même appelle « le fort langage » : celui qui va de Bossuet et Saint-Simon, à Rousseau et à Chateaubriand surtout, qui, disait-il, « a écrit le français comme personne d’autre ne l’a fait ». Jamais Montherlant n’a cherché à dissimuler la part d’efforts humbles, patients et austères que demande le travail d’écriture, et qui s’imposait même à lui : aller dans les bibliothèques pour consulter des dictionnaires spéciaux qui diront l’usage de tel ou tel mot, s’informer sur le véritable sens, en latin, de la racine de tel autre vocable, avec toujours le souci dominant, comme il dit aussi, de choisir le mot propre et de ne rien ajouter.
En même temps, il savait que les règles valent pour autant qu’on ose les violer quand les besoins de l’expression l’exigent, mais à la condition que le style reste solide. Charpenté par une syntaxe venue en droite ligne du latin, le sien fait alterner avec une totale maîtrise des lenteurs calculées et des raccourcis fulgurants.
Nous sommes redevables à Montherlant — l’Académie en premier, puisque c’est aussi sa mission — d’avoir démontré qu’on peut encore écrire le français comme on faisait du XVIIe au XIXe siècle, et de nous inviter par son exemple, fût-ce avec des moyens plus modestes, à maintenir la langue sur ces hauteurs.
Précisions :
« Jusqu’à plus ample informé, ces derniers temps, on a massacré ès-qualités des caricaturistes, des Juifs, des militaires, des policiers. »
et des/les enfants.
Certains « lieux de culte sont gardés » -pas tous- (chez nous, on voit la tension régnante au nombre d’individus postés ; cela va de un à quatre ; et il s’agit d’une école, et non d’un lieu de culte et cela est journalier, la garde) et pas forcément par des parachutistes ; certains y laissent leur peau aussi de ceux-là qui protègent les autres, et d’autres qui corrigent d’aucuns.
pas la peine de développer un sentiment anti-américain. Ici aussi nombre de gens se désolidarisent. Parce que cela fait le jeu d’autres qui surfent, laidement, sur la vague.
Les américains nous vouent une solide et tendre affection -à long terme. Inutile d’en douter.
Salman Rushdie lui même a bénéficié de l’effet propulseur du dit buzz. Au risque d’une fatwa, réelle elle. Et c’était bien avant le mode -mode de fonctionnement- qui s’est établi.
Tant et si bien que nous en sommes venus à douter. A nous questionner sur l’intégrité morale de celui/celle qui se positionne publiquement : soixante ans auparavant, c’eût été pour oser dire ce qui restait soigneusement clandestin (certains manifestes voulant décidément faire bouger les choses).
Aujourd’hui, cela semble participer d’un autre mouvement qui serait de l’ordre de l’entropie.
Auquel on pourrait ajouter endogène et aussi une force centripète.
Le tout visant non à intégrer l’autre -différent de soi- mais à l’expulser tel un corps étranger.
Demain, déjà aujourd’hui, oui, et demain donc lundi et mardi Angela Davis sera à Nantes pour manifester et fêter la fin de l’esclavage et du commerce triangulaire dans lequel Nantes a joué bien mauvais rôle.
Saluons fraternellement et cette ville, capable depuis de nombreuses années de regarder en face sa vérité sans plonger dans quelconque ressassage larmoyant.
Foin de toute culpabilisation.
Nous avons fait cela, en sommes conscient c’est d’une grande laideur -autant/à même niveau que d’être une mule- et les nantais vont de l’avant, lestés de biscuits au beurre en poche et les yeux au cile pour admirer l’éléphant de Royal de Luxe.
Et merci à Angela Davis d’être là avec nous, pour constater combien cette abolition est récente et nous réjouir qu’elle soit, qu’elle ait pu être, et de faire le voyage exprès pour cela.
Mettre en doute l’affection des américains pour nous c’est oublier angela.
Ce n’est pas en étant folle de jalousie, voire de rage que je retrouverai le sommeil qui m’échappe présentement et nuitamment : pourtant, je ne peux ne pas le dire je n’ai pas eu Jacqueline de Romilly comme professeur de grec.
J’en pleurerais si j’étais émotive.
Heureusement, mon cœur est sec comme sarment de vigne coupé l’automne décennal passé.
La vie est parsemée d’injustices phénoménales et il faut les boire jusqu’à la lie. Ainsi c’est.
hors de question de lire lola ; ma coupe est pleine.
6 personnes, suivies de 200 indécis, sur 320 millions d’habitants aux états-unis d’amérique, c’est une goutte d’eau dans l’océan.
ben non Bloom : t’as déjà vu quelqu’un te tendre la main lorsque tu es au fond de ton trou ?
Naïveté première
c’est d’un « ouf ce n’est pas moi » et de deux « bien fait pour sa gueule »
ben non JC ils sont bien placés avec leurs vétérans du Vietnam etc. et leurs gosses qui depuis (combien de temps déjà qu’ils dézinguent ?) commettent des tueries en nombre grave dans les universités américaines.
Tout le monde et surtout chacun y va dorénavant de son opposition : n’empêche que le 11 janvier c’était un beau mouvement de rue de manifester contre la tuerie à Charlie.
Toutefois, ai entendu ce jour Marceline Loridan dire que la foule est le golem.
Et aussi que son petit frère, cinq ans au moment des faits ne s’en est jamais remis du non-retour de son père. Et aussi de son père qui lui avait dit « toi, tu es jeune, tu reviendras, moi je suis vieux je ne reviendrai pas ». Parce qu’il parlait polonais il a su avant les autres ce qui les attendait ceux de Drancy là-bas. Il eût fallu s’échapper avant de monter dans le train.
Bizarrement, je suis bien plus choquée par l’attitude d’Obama et sa tiédeur lors des faits tragiques du 7 janvier que par cet attitude tardive et très partielle. Luz aussi a dit qu’il cessait non ?
Cesser c’est bien surtout quand l’autre n’est pas d’accord pour que tu continues et d’accord pour que tu cesses.
Pussies dans le tweet de Rushdie est le pluriel de pussy (dont pussycat) et serait le diminutif de poussin.
Duveteux donc et fragile. Et jaune.
rose,
Le 11 janvier était une journée pour jean-foutres …
le message de Rose, le 10 mai à 3h46. A déguster, il reste longtemps en bouche.
Un peu comme ce que tient la grenouille, sur la caricature en une du Charlie hebdo, si vous voulez.
L’esclavage nègre et autres continue aujourd’hui dans les pays africains, dans les territoires arabes, en Arabie Heureuse, et on se réjouit à Nantes, on commémore, avec cette vieille gloire décrépie d’ANGELA DAVIS….
Et une commémoration-bidon ! Une ! RIDICULE…
@Jean-ollivier dit: 9 mai 2015 à 23 h 24 min
Henry de Montherlant… Un aristocrate ivre de culture latine et de morale antique. Grand oublié des lettres depuis son suicide en 1972 (Je crois me souvenir qu’il avait désiré que ses cendres soient dispersées à Rome). Littérature et grandeur… Loin de tous les engagements. Solitaire et hautain. cela fait si longtemps que je n’ai ouvert un de ses livres… J’imagine qu’il devait écrire comme cela, très lentement, ciselant et qu’il devait être un grand lecteur des auteurs latins.
(Mais à part la douce Inès de Castro, les portraits de femmes dans son œuvre ne sont pas très réjouissants… Je me souviens d’une certaine correspondance dans Les Jeunes Filles, parfois drôle mais souvent rude !)
Ce qui m’intéresse le plus, avec le temps ? Ses Carnets. Un peu difficile de le suivre malgré l’honneur qui lui a été fait de son vivant : ses œuvres dans La Pléiade. Et vous, Jean-Ollivier, qu’aimez-vous lire de lui ?
@JC….. dit: 10 mai 2015 à 10 h 14 min
Vous le dîtes d’une façon provocante (comme d’habitude !) mais il est vrai que l’esclavage existe toujours sous tant de formes différentes, aujourd’hui. Les femmes et les enfants en sont les plus grandes victimes, les plus vulnérables.
Néanmoins, lutter contre ce fléau, même avec un bandeau sur les yeux, peut éveiller des prises de paroles importantes et peut-être… des actes.
Mais êtes-vous donc toujours en colère et au bord de l’implosion ? Vous me faites penser à la méchante sorcière de Kirikou (M. Ocelot), celle qui avait une épine dans le dos !
Rose, le retour: chaleurs en Mai, sècheresse en Juillet.
Allons Christiane !
Et l’esclavage des femmes ? Celles des banlieues, mais aussi celles qui n’ont pas la ressources de payer une domesticité …. ?
Faire les enfants, souvent seules et abandonnées par les porteurs de verges, c’est pas un esclavage qui perdure ?….
« commerce triangulaire dans lequel Nantes a joué bien mauvais rôle. »
Et Bordeaux aussi, ‘commerce’ à l’origine de fortunes de ces 2 villes
11 h 44 min
le minimoimoi depq, cette vieille charogne,a juste un besoin démeusurément pathologique de reconnaissance (ne pas oublier non plus de lui laisser le dernier mot)
@JC….. dit: 10 mai 2015 à 12 h 28 min
« Et l’esclavage des femmes ? Celles des banlieues, mais aussi celles qui n’ont pas la ressources de payer une domesticité …. ? »
C’est exactement ce que je suggère !!!
C’est exactement ce que je suggère !!!
l’ego à mobylette veut entendre: pé-q, vous avez toujours raison
Comme n’importe qui (enfin presque) dit: 10 mai 2015 à 22 h 42 min
« y a un petit con qui traîne par ici on le sait… »
Chez Passou, comme la RdL c’est la Cour des Miracles, on trouve de tout : des petits, des grands, des beaux, des moches, des bons et des mauvais…. comme dehors, quoi !
Hey, les amis !
On arrête à 666 ?
Le chiffre du Diable, ça irait bien pour les crimes épouvantables de CHARLIE HEBDO et autres horreurs ….
En France, la loi mémorielle de 2001 reconnait la traite et l’esclavage comme un crime contre l’Humanité.
Art. 1er
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.
Les lois mémorielles sont, par définition, des lois c.nnes, débiles, inutiles : la mémoire n’a pas besoin de la loi pour être ou ne pas être active.
art. 2
Article 2
Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l’esclavage sera encouragée et favorisée.
art 3.
Article 3
Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l’océan Indien et de l’esclavage comme crime contre l’humanité sera introduite auprès du Conseil de l’Europe, des organisations internationales et de l’Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d’une date commune au plan international pour commémorer l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d’outre-mer.
Le vit dans les doigts 7:22, 7:28, 7:29
Merci de nous faire poiler de si bon matin avec des articles en fer-blanc : les occasions de rire sont rares et votre sens de l’humour, excellent !
N°668 ou 669
Il semblerait que la requête de l’art 3 n’ait pas abouti.
L’art 5. qui fonde le droit d’associations légitimes à » défendre la mémoire des esclaves et l’honneur de leurs descendants » est une modification d’un article de … la loi sur la liberté de la presse, du 29 juillet 1881.
les opinions racistes sur les réseaux sociaux, facilitées par l’anonymat, ne relèvent pas de cette loi de la liberté de la presse, mais du droit pénal.
Et cette loi a manifestement du mal à être appliquée.
Cela dit, petite précision historique, Jean-Joseph de Laborde a été guillotiné, il y a un peu plus de 200 ans, emmené dans l’une des dernières charrettes de la Terreur.
source: wiki.
Le 20 août 2015, Marc-Edouard Nabe publie le nº2 de »Patience » où il analyse les Attentats de janvier 2015 et taille en pièces l’évolution de la ligne éditoriale de »Charlie Hebdo ». On va bien rigoler, la gôche bien-pensante un peu moins : http://www.marcedouardnabe.com/
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