de Pierre Assouline

en savoir plus

La République des livres
Dans la vie comme au théâtre

Dans la vie comme au théâtre

Qui ne s’est jamais projeté dans la pièce d’un appartement ou d’une maison comme s’il se trouvait dans une pièce de théâtre ? Qui n’a jamais observé un repas auquel il participait d’un point de vue de spectateur ? Qui n’a jamais joué dans la vie comme il le ferait sur les planches ? Qui n’est pas habité par une pièce de chevet au point d’y calquer ses travaux et ses jours, inconsciemment ou pas, telles les trois héroïnes des Heures sur Mrs Dalloway ? Que celui ou celle qui n’a jamais…

Place Colette (320 pages, 20 euros, Léo Scheer) annonce le programme dès la couverture. Le titre est l’adresse de la Comédie-Française. Le « Nemours », bistro qui lui fait face, en est le centre névralgique. Nathalie Rheims y noue une double révélation : la découverte de l’amour et celle du théâtre. La narratrice de ce roman, qui ne lui est pas vraiment étrangère, passe trois années de son adolescence clouée dans un lit d’hôpital, enfermée dans une coquille de plâtre, à la suite d’un mauvais diagnostic. Des années au cours desquelles elle lit avidement, s’enivre de littérature classique, s’étourdit dans les grands textes. Grâce à un autre médecin qui reprend son dossier, elle est à nouveau opérée et parvient à en sortir. A se décarcasser au sens premier du terme. Se défaire de l’étau.

Sa résurrection, vécue comme une renaissance plus encore que comme un retour à la vie, coïncide avec la découverte du théâtre non plus seulement dans les textes mais sur les planches même. Un coup de foudre pour un comédien dans sa loge catalyse cette double révélation. A la seule vision de la forteresse du Français elle est prise de vertiges. Une folle passion clandestine l’unit au sociétaire. Lequel ? Aucune idée, et quelle importance… Disons qu’il devait être Cléante quand Robert Hirsch et Jacques Charon jouaient le Tartuffe, et à nouveau à leurs côtés dans le Malade imaginaire. Elle a 13 ans, il en a 43.

Sa vocation ? Comédienne, on s’en doute. Jean Périmony à l’Athénée guide ses premier pas ; Jean-Pierre Bacri est à côté ; Isabelle Adjani annonce la mort du petit chat et on croit l’entendre pour la première fois. A l’école des planches, et plus encore rue Blanche où elle entre avec le monologue de la Folle de Chaillot, on fait comprendre à la débutante que le théâtre, si ce n’est pas quelque chose de vital, une question de vie ou de mort pour employer les grands mots, ce n’est pas la peine. Marcelle Tassencourt, qui dirige le théâtre de Versailles, la remarque et lui propose de se joindre à troupe autour de Roger « Tartuffe » Hanin, qui deviendra son « chaperon attentif ». Là, ce sera Jean Le Poulain qui la remarquera et lui proposera d’être sa Columba dans Volpone. Et après Lavelli…  La voilà happée. Une troupe, c’est une famille de cœur, dont son premier homme ne sera pas.

Autofiction, roman vrai, mensonge qui dit la vérité, peu importe. De la vérité, celle dont les accents ne trompent pas plus l’auteur que le lecteur, il en a la puissance. Pas de pathos ni d’autocomplaisance. Nul n’est épargné à commencer par le milieu dans lequel elle grandit : des grands bourgeois lettrés en villégiature perpétuelle à Saint-Florent (Haute-Corse) même quand ils n’y sont pas, pour lesquels elle manifeste une indifférence réciproque. La maison de famille est pleine d’écrivains et d’académiciens, des Michel Mohrt, François Nourrissier, Jean d’Ormesson dont les spectres passent.Saul Leiter

La narratrice ne ménage pas non plus l’auteur qui avoue, très tôt, très jeune, son penchant pour les vieux, la séduction des visages creusés par les rides, les stigmates du passage du temps. Dans un récit fluide et plein d’humour, Nathalie Rheims laisse affleurer une sensibilité plus ferme que dans ses précédents romans. Place Colette porte la marque de cette réjouissante maturité. Et puis quoi, une narratrice qui éprouve une telle passion pour la cantate 51 de Bach « Jauchzet Gott in allen Landen! “ ne saurait être entièrement mauvaise… Il suffit de l’imaginer s’effondrant à l’écoute du récitatif pour se sentir à l’unisson.

De même s’imagine-t-on l’héroïne d’Une Antigone à Kandahar (The Watch, traduit de l’anglais par Antoine Bargel, 355 pages, 21,50 euros, Gallimard) descendant de sa montagne en fauteuil roulant après que ses jambes eurent été arrachées par une explosion : elle vient réclamer à l’état-major de cette base américaine en Afghanistan le corps de son frère, chef d’une tribu pachtoune mort au combat. Mais qui est-elle au juste : une terroriste envoyée par les Talibans ou une sœur qui porte le noir de son deuil ? Le doute s’installe, puis la peur. Joydeep Roy-Bhattacharya, un romancier indien qui vit dans l’Etat de New York, ne parle pas d’Antigone dans le titre original de son roman ; mais il l’a encadré, au début et à la fin, de deux substantiels extraits de la pièce de Sophocle (dans la traduction française de Paul Mazon) sur la « vraie » souffrance d’une soeur : non la perspective de sa propre mort mais l’idée que mort, le fils de sa mère n’ait pas de tombeau.

N’en ayant pas lu beaucoup, j’ignore si cette histoire est, comme le dit le Wall Street Journal, « le premier grand roman sur la guerre d’Afghanistan ». Mais pour qui a suivi et suit en cours la chronique des événements courants dans cette partie du monde, la manière dont cet écrivain revisite Antigone à travers Kandahar donne une vision assurément inédite, puissante et saisissante de la tragédie à l’œuvre.

Avec Titus n’aimait pas Bérénice (312 pages, 17,90 euros, P.O.L.), on change de registre. Nathalie Azoulai annonce également le programme dès le titre, quoique de manière plus elliptique. Ici aussi, une histoire personnelle se noue à une histoire de théâtre. Mais une seule pièce et un seul auteur sont privilégiés. Bérénice et Racine. Comment lui a-t-il pu écrire ça ? Entendez : un homme comme lui, avec tout ce que l’on sait du courtisan et du janséniste,  écartelé entre l’immensité de Versailles et le vallon de Port-Royal, une pièce comme celle-ci ?Dans sa Vie de Titus, Suétone remarquait :

« Titus reginam Berenicen statim ab Urbe dimisit invitus invitam

Aussitôt, Titus éloigna la reine Bérénice de Rome malgré lui et malgré elle »

Que de mystère et que d’énigme dans ce « malgré lui » et ce « malgré elle » ! Depuis, on en dispute à l’infini. Titus, empereur de Rome, aime-t-il vraiment Bérénice, reine de Palestine ? Si c’est le cas, pourquoi la quitte-t-il ? A-t-il le choix ? Si Titus la quitte, c’est qu’il ne l’aime pas comme elle l’aime.

IMG_4747C’est un roman de la souffrance amoureuse, d’un auteur qui a certainement lu et apprécié les livres de Pascal Quignard. L’esprit y est sinon la lettre. Non pas une nouvelle biographie de Racine, ce qui serait présomptueux après celles de François Mauriac, Georges Forestier, Alain Viala. Ni même un portrait, ce qui serait risqué après l’inoubliable Racine en majesté de Jean-Michel Delacomptée. Encore moins une exploration de la querelle Barthes/Picard ! Plutôt une intense célébration de la beauté, de la féminité, de l’actualité, du style raciniens à partir d’un point de vue original et rafraichissant. A peine pédagogique mais pas trop. Sans dédaigner le sens de la formule (« Racine, c’est le supermarché du chagrin d’amour ») mais juste assez. Avec un sacré goût du risque car il y en aura toujours pour juger que ce qu’elle écrit là ne souffre pas la comparaison avec ce qu’elle cite là.

Et si Nathalie Azoulai avait donné encore davantage de place à l’autre histoire de Titus et Bérénice, la plus contemporaine, si elle avait encore plus noué Port-Royal et le téléphone dans une même phrase, l’annonce de la mort de Titus et les nécrologies dans le journal, on ne le lui aurait pas reproché ; car cette Bérénice d’aujourd’hui, quittée par son Titus d’aujourd’hui revenu vers sa femme légitime, a le désarroi contagieux lorsqu’elle essaie de comprendre en interrogeant la tragédie de Racine. Plus que jamais, le chef d’œuvre en art, c’est ce qui nous explique ce qui nous arrive mieux que nous ne saurions le faire. Les vingt lignes finales sur la suppression de l’abbaye de Port-Royal et l’assassinat des morts du cimetière sont magnifiques. L’excipit, inoubliable :

 «  On dit qu’il faut un an pour se remettre d’un chagrin d’amour. On dit aussi des tas d’autres choses dont la banalité finit par émousser la vérité ».

En filigrane de la passion amoureuse, au cœur du laboratoire d’écriture de Racine, ce roman se lit aussi comme celui d’une passion de la langue, de l’alexandrin et de la grammaire. On en ressort convaincu, si ce n’était déjà le cas, que Racine, c’est la France, et qu’aimer Racine, ici mis en abîme dans l’une de ses douze pièces, c’est aimer la France :

« Quand elle cite Racine, elle est soudain une amoureuse de France… »

A-t-on jamais écrit des vers plus poignants sur l’amour des femmes ? Pour toute explication, on dira qu’il l’a fait malgré lui et malgré elles…

(Photos Passou, Saul Leiter et Passou)

623

commentaires

623 Réponses pour Dans la vie comme au théâtre

bouguereau dit: à

Et quand je la découvre grâce à un écrivain de la trempe de ceux que j’ai cités, que demander de plus ?

avec « what else » jean marron dracul t’aurait mis un vinte..là..un 6 et dmi.. »n’écoute pas assez les pubs et la télé »

bouguereau dit: à

Saprée Clopine, assembleuse de vaseline

les goyette font leur beurre comme elle peuvent phil..ha hon voit que t’as jamais été pris dans l’urgence de la necessité..t’as pus passer tes soirée à choisir entre samsung et huawei

Le vieux garçon qu'on appelait monsieur dit: à

l’humour est bien la seule richesse des pauvres

Et encore. Quand ils se passent de plat…

Widergänger dit: à

Bon, là t’es bon Zon Zon, à 19:31. Super bon !

la vie dans les bois dit: à

DHH fait dans la savate travaillée. Encore une qui a  » zappé le sport »…

Widergänger dit: à

Pour compléter ce que dit DHH sur Clopine, je crois que Clopine a un rapport très vivant à la culture. C’est un point très positif de sa personnalité. C’est celui que j’essaie d’insuffler à mes élèves, pour qu’ils ne voient pas dans les livres qu’on peut étudier que des livres mais des expériences existentielles. Un véritable auteur est celui qui vous transforme. Après avoir lu Thomas Bernhard, il est clair que je n’étais plus le même homme… De même Flaubert. Mais c’est toujours assez subjectif. Stendhal, par exemple, ne produit pas le même effet sur moi. Stendhal ne me touche pas vraiment, je n’arrive pas à me sentir concerné par ce qu’il raconte. Je ne dois pas avoir le sens du bonheur… alors que Flaubert m’apprend des choses sur moi-même. Il y a là quelque chose d’éminemment mystérieux.

nous voulons apprendre dit: à

Contesterez vous à notre hôte son statut d’homme de culture?DHH

Qu’ est-ce au juste  » un statut d’ homme de culture »?
Comment statuez-vous cette expression?

Widergänger dit: à

Tout ça pour dire que la culture n’est pas essentiellement une question de savoir. La culture, comme dit l’autre, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Ça veut dire à peu près que la culture est ce qui nous imprègne malgré nous, c’est tout ce qui nous humanise et nous tient en équilibre instable au-dessus du volcan de notre inconscient.

la vie dans les bois dit: à

Les élèves virtuelles du poltergeist ne sont plus toutes jeunes non plus…( on dirait un remake du film  » l’éveil »)
En 5ème à 60 balais, excusez du peu.

Phil dit: à

Bernhard ? Pas avant le lycée à vos élèves, dear widergg. Sinon c’est fichu pour le point de vue vivant sur la littérature.

Widergänger dit: à

nous voulons apprendre dit: 30 août 2015 à 20 h 08 min
Quand même ! C’est assez facile à comprendre, non ?

Pierre Assouline tient un blog que tout l’univers sidéral visite et qu’une infime minorité commente. C’est une référence de la vie littéraire française. C’est connu dans le monde entier. Ah, ça, il a eu du nez notre Passou. Il a à la fois le sens de la communication et des affaires. Par ailleurs, c’est un héros de la vie littéraire française, il fait partie des rares élus qui déjeunent chez Drouant régulièrement et qui y discute littérature dans l’Académie Goncourt. C’est typiquement le héros balzacien des temps modernes. Alors, après ça, si vous ne reconnaissez pas en lui un « homme cultivé » et un homme de culture, c’est vraiment que vous êtes animé de mauvaises intentions…

Widergänger dit: à

Evidemment, Phil ! Je vais pas leur refiler du Th. Bernhard, les pauvres. Ils s’étioleraient en moins de temps qu’il faut pour le dire…! Déjà qu’avec Fred Uhlmann, j’ai failli déclencher un scandale…

nous voulons apprendre dit: à

WGG, je ne conteste aucunement la haute culture de Pierre assouline.
Je demande que l’ on m’ explique pourquoi il s’ agirait d’ un  » statut » spécifique.
Par exemple en ce qui concerne le  » Place à l’ inculture  » de jean Dubuffet, où placez-vous le socle de la statue?
( Je posais la question à DHH mais vous occupez toute la place, surtout la place des autres…)

Chacun chez soi dit: à

nous voulons apprendre dit: 30 août 2015 à 20 h 24 min

Tu veux apprendre.
Moi l’avis de DHH sur la culture de Passou je m’en bats ..l’oeil.

Widergänger dit: à

Non, j’occupe ma place. Ici, il y a de la place pour tous.

Pierre Assouline, c’est quelqu’un qui fait partie de l’institution littéraire française. C’est ça son statut. C’est un des journalistes qui donne le la de la vie littéraire en France. C’est indéniable. Vous avez simplement l’esprit troublé par Dubuffet. Il faut vous déprendre de votre culture et vous comprendrez tout de suite, je vous assure.

JC..... dit: à

DHH dit: 30 août 2015 à 19 h 33 min
@clopine
« Vous faites un contresens qui vous dévalorise à vos propre yeux
Vous pensez qu’il n’ y aurait de vraie culture et ,singulièrement en ce qui vous concerne de culture littéraire, qu’acquise dans le cadre d’études universitaires .
c’est faux
Vous êtes probablement l’une des personnes les plus authentiquement cultivées de ce blog .Votre culture est vaste et solide »

Soyons modéré : Judith ! je vous croyais moins congre ! Bonne soirée…votre opinion nous importe tant.

JC..... dit: à

Car, ne nous voilons pas la face ! Clopine a une culture de :

– garde-barrière distraite
– femme de ménage inculte
– députée socialiste frondeuse
– écologiste éperdue
– migrante vers l’assistance sociale …

Bonne nuit, les nains de jardin !

Après mai dit: à

Contesterez vous à notre hôte son statut d’homme de culture? Que savez vous de son cursus universitaire?
Judith

Nanterre, elle n’aime pas Nanterre, pas assez noble pour notre grande spécialiste de l’enarchie.

la vie dans les bois dit: à

la photo était bien.

« La ligne 8 est également le théâtre du premier crime parfait de l’histoire du métropolitain, événement qui a un grand retentissement à l’époque22,23. Le dimanche 16 mai 1937 vers 18 h 30, les voyageurs de la station Porte Dorée découvrent une élégante jeune femme brune poignardée dans la voiture de première classe où elle se trouve seule. Laetitia Toureaux, âgée de vingt-neuf ans, est d’origine italienne et veuve d’un artisan parisien. L’enquête menée par le commissaire Badin révèle rapidement que cette femme avait une vie tumultueuse, travaillant sous un faux nom dans une agence de police privée ou ayant pour amants des officiers du Deuxième Bureau24, visitant fréquemment et discrètement l’ambassade d’Italie, tout en tenant le vestiaire d’un dancing louche. La Cagoule est évoquée, mais la guerre éclate deux ans plus tard et l’affaire est finalement classée sans suite25. Ce fait divers a inspiré l’écrivain Pierre Siniac pour son roman Le Crime du dernier métro, paru en 200126. En 1962, un inconnu, s’accusant du crime en fait le récit dans une lettre adressée à la police27. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_8_du_m%C3%A9tro_de_Paris

in dreams begin responsabilities dit: à

Bloom dit: 30 août 2015 à 16 h 37 min
Eliot, dans son oeuvre:

« The red-eyed scavengers are creeping
From Kentish Town and Golder’s Green »
– from « A Cooking Egg »

« The rats are underneath the piles.
The Jew is underneath the lot ».
– from « Burbank with a Baedeker: Bleistein with a Cigar, »

TS Eliot est bien l’anagramme de Toilets.

Et dans un franglais qui laisse à désirer, Lear celui de Reed …

…And Ezra Pound and T. S. Eliot
Fighting in the captain’s tower…

Read more:
http://www.bobdylan.com/us/songs/desolation-row

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…@, bouguereau,…à 19 h 27 min,…

…un Plus,!…au sens de nettoyez son linge sale en famille,…les fesses en l’air ad libitum, etc,…aux inséminations artificielles,!…
…les A.D.N.,…restant pour du blanc, bleu, black, soumis d’Afrique, sans les gênes à génies grecs,!…en l’air,!…etc,!…Ah,Ah,!…
…la moindre concurrence monopolistique,!…
…aux dossiers trafiqués obsolètes,!…
…arnaques et complots de raisons d’état et tutti quanti,!…aux loobyings,!…etc,!…
…envoyez,…

in dreams begin responsibilities dit: à

« …in the Partisan Review for February, 1949, when Eliot’s career was nearly concluded, Delmore Schwartz expressed this opinion: ‘When we think of the character of literary dictators in the past, it is easy to see that since 1922, at least, Eliot has occupied a position in the English-speaking world analogous to that occupied by Ben Jonson, Dryden, Pope, Samuel Johnson, Coleridge, and Matthew Arnold. It is noticeable that each of these dictators has been a critic as well as a poet, and we may infer from this the fact that it is necessary for them to practice both poetry and criticism….’

Read more:
http://www.poetryfoundation.org/bio/t-s-eliot

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*