de Pierre Assouline

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La République des livres
De quelques romans de la rentrée (1)

De quelques romans de la rentrée (1)

Dommage que la personnalité d’Eric Rheinhardt et, partant, son œuvre soient aussi clivantes (citez son nom et vous ne récolterez que des réactions radicales pour le meilleur et pour le pire). C’est regrettable et l’on ne peut qu’engager les lecteurs à passer outre car son nouveau roman Sarah, Suzanne et l’écrivain (432 pages, 22 euros, Gallimard) en vaut vraiment la peine. Comment un détail (la découverte d’un acte de propriété de la maison achetée par le couple puis celle des pratiques solitaires du mari, la nuit, isolé dans sa cave) bouleverse l’équilibre d’une famille apparemment tranquille et l’effondre. Le détail qui tue et qui change tout car il révèle la déloyauté du mari vis à vis de sa femme ; cela m’a fait penser à l’avalanche anodine qui a révélé la lâcheté du père de famille dans le film Snow Therapy.

Le personnage de la femme est pathétique par ses fragilités face à une situation inédite, inoubliable par sa complexité, son obsession monomaniaque pour un tableau (des religieuses dans la galerie d’un couvent), l’inquiétante étrangeté qui l’envahit progressivement et nous avec, le sentiment d’être gagnée par la folie, son isolement au sein des siens, la solidarité vacillante de son fils, l’attitude atroce de rejet de sa fille, la veulerie, l’égoïsme et la perversité de son mari etc. Elle est poignante. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été proprement aussi captivé par l’univers d’un roman aussi bien construit, si subtilement agencé. En le refermant, une réflexion de Proust dans sa correspondance m’est revenue en mémoire :

« Nous vivons auprès de gens que nous croyons connaitre. Il nous manque l’évènement qui nous les fera apparaitre autres que nous les savons ».

Elle aurait pu figurer en épigraphe de cette histoire puissante, troublante, dérangeante. Que demander de plus ? Des semaines après l’avoir lu, ses personnages à commencer par celui de l’(anti)héroïne reviennent nous hanter ; ils nous interrogent encore ; c’est aussi que ses pages si denses exhalent un parfum d’une grande tristesse. Eric Reinhardt, qui gagnerait désormais à renoncer à son cher dispositif (confessions d’une de ses lectrices à l’auteur) s’affirme vraiment comme le romancier du couple en crise et des rapports de domination en son sein. La lecture de L’Amour et les forêts le confirmait déjà ; et, après avoir vu le beau film que Valérie Donzelli en a tiré, on n’en doute plus.

 J’ai été tout aussi captivé mais surtout bluffé par le premier roman de Cécile Desprairies, La Propagandiste, (224 pages, 19 euros, Seuil). Non tant par l’écriture, sans génie mais sans lourdeur, émaillée de quelques belles formules, mais par le fond et la mise en place des différents éléments. Deux fils rouges : un gynécée de femmes qui font salon ; l’histoire d’amour entre Lucie, mère de la narratrice, qui fut une nazie fort convaincue et fort active sous l’Occupation dans les cercles collabos et un Allemand mort dans des conditions mystérieuses à la Libération. C’est une histoire très française pleine de rumeurs, de non-dits, de secrets de famille, de dénonciations, de lâchetés, de retournements de veste, de chantage ô combien. Et comment tout cela macère au sein d’une respectable famille bien enracinée, dans ses mœurs, son homophobie (inoubliable personnage du grand’oncle rejeté), son antisémitisme rabique, son pillage des biens spoliés aux déportés. Une médiocrité bien crasse malgré l’argent et les manières, toujours avec le petit doigt levé au-dessus de la tasse de thé. Mais une famille caméléon, habile à passer d’un côté à l’autre en fonction de la direction du vent. Non seulement tout est parfaitement amené, sans trompettes ni clichés, mais l’auteure, historienne de l’Occupation née en 1957, philosophe et germaniste de formation, a réussi à se débarrasser de sa documentation au moment de l’écriture.

On ne voit pas le goût et le souci de l’archive (que je partage avec elle, notamment celles de la délation dans lesquelles j’ai pataugé en même temps qu’elle), et donc on ne voit pas l’effort, ce qui est rare chez les historiens lorsqu’ils se mettent au roman. C’est bourré d’informations édifiantes, mais sans appuyer ni dénoncer. Il y a vingt ans elle avait publié Ville lumière, années noires, une incroyable étude topographique rue par rue, quasiment immeuble par immeuble, du Paris des collabos, récidivant dans cet inventaire monomaniaque avec Voyage dans la France occupée 1940-1945 (PUF). Là ça affleure sans peser. Ce premier roman est pour moi l’une des bonnes surprises de la rentrée. L’apprécier comme un roman-à-clés serait l’aimer pour de mauvaises raisons. On se fiche pas mal de savoir qui est qui (à supposer que…) et on n’ira pas consulter la liste des créateurs du festival d’Aix-en-Provence au motif de le grand ’oncle, n’est-ce pas (le cas échéant…). Cécile Desprairies a mis des années avant d’oser enquêter sur le passé de sa mère (« par loyauté », elle reculait le moment de toucher à son image) et les trafics de sa famille.

A ceux qui s’en voudraient de se salir les mains en touchant un premier roman sur des « salauds » (on entend cela souvent à propos de Céline), on ne saurait trop rappeler que c’est aussi la vocation de la littérature que d’aller fouiller dans les zones les plus basses, les plus sombres, les plus viles de l’homme pour les dévoiler. Ne fut-ce que dans l’espoir d’y trouver, tel le Lazare de Malraux, « cette région obscure de l’âme où le mal absolu s’oppose à la fraternité ». Il faut un certain courage pour plonger les mains dans cette fange, et plus encore lorsqu’il s’agit des siens. Après la guerre, la famille de Cécile Desprairies a jeté un voile là-dessus. Nazis, juifs, collabos etc. Autant de mots tabous à la maison. Si pratique quand on se reconvertit ! Cela évite excuses, regrets et remords dont, de toute façon, ces gens durs ne voulaient pas entendre parler. Plus encore que les mensonges qu’il a fallu démonter un par un, c’est la muraille de silence qu’elle a le mérite d’avoir fissurée. Seul un roman pouvait lui permettre d’atteindre ces vérités inaccessibles aux historiens.

      Franchement, je n’aurais jamais imaginé qu’un écrivain m’embarquerait pour près de 400 pages réunies sous le titre Humus (22 euros, éditions de l’Observatoire) dans une histoire de vers de terre, de vermicompostage, d’ophiophobie. Et que je me laisserais prendre par la conscience de chef de l’anécique et séduire par l’érotisme lombricien dont je n’avais jusqu’à ce jour, je l’avoue, qu’une connaissance assez confuse. Il faut dire que Gaspard Koenig a du métier sinon du talent, que les dialogues entre Kevin et Arthur, les deux camarades d’Agro, sonnent juste, que les situations ne manquent pas d’humour, que les personnages secondaires (Anne, Philippine, le Barbier marocain, M. Jobard etc) sont bien brossés, et que le propos, très actuel, nous emmène bien plus loin. Il est plus engagé, plus politique qu’il n’y parait (le greenwashing des entreprises, la transformation des cadavres en humus, l’épuisement des sols et la longue diète d’humanité qui leur serait nécessaire, etc). Les démêlés d’Arthur, petit paysan misanthrope pas trop pressé d’échapper à son destin, avec les envoyés des différentes administrations sont du pur Jarry mais qui vire à du Kafka agricole ; une épreuve supplémentaire pour ce fan de Thoreau à la recherche d’un improbable Walden ; on le sent en permanence déborder de violence éco-anarchiste faute de parvenir à convaincre ses contemporains de la catastrophe en cours.

L’air de rien, ce diable de Koenig aura aussi réussi un roman politiquement incorrect (enfin quelqu’un qui raille « les métaphores foireuses de Pierre Rhabi » !), même lorsqu’il se résout par désespoir à rejoindre les terroristes prédateurs d’Extinction/Rébellion qu’il avait tant critiqués, ce qui change de la musique de fond du paysage littéraire. Depuis que j’ai appris deux ou trucs sur leur respiration, je ne dévisage plus les mottes de terre comme avant. Surtout après les pages d’anthologie où Arthur s’offre « une extase chtonienne »en enfonçant son sexe dans l’humus. Les cent dernières pages, inattendues, réservent des coups de théâtre parfaitement mitonnés. A saluer pour sa maitrise et son originalité qui tranche avec tout ce qui se publie à la rentrée. Ce n’est pas seulement un roman captivant irrigué par des qualités purement littéraires : c’est un livre important. Ne passez pas à côté, nom d’un lombric !

(« Une party à Manhattan, 1965 » et « Paris, 1956 » Photos Frederick Eberstadt. et Franck Horvat)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 276 Réponses pour De quelques romans de la rentrée (1)

Samuel dit: à

Pourquoi les yeux d’un être humain résument parfaitement sa personnalité ?

Samuel dit: à

Pourquoi il règne parfois entre les malheureux une pitoyable solidarité du désespoir ?

Samuel dit: à

Pourquoi le solitaire voyageur errant dans une ville étrangère ne rêve que d’une seule chose : un foyer de chaleur et de lumière ?

Samuel dit: à

Pourquoi les mendiants n’exigent rien et acceptent le peu qu’on leur donne ?

Samuel dit: à

Pourquoi un clochard m’a dit un jour que depuis qu’il vivait dans la rue toute la ville lui appartenait ?!

D. dit: à

Il faut soutenir Attal dans sa lutte contre l’islamisme radical et militant.

D. dit: à

Le solitaire voyageur errant dans une ville étrangère ressent souvent un mélange d’excitation et d’incertitude. Dans ce contexte inconnu, le besoin de trouver un foyer de chaleur et de lumière devient une quête essentielle. Ce besoin est enraciné dans notre nature humaine fondamentale : le désir de sécurité, de confort et de connexion avec un lieu et des gens familiers.

Le foyer représente bien plus qu’un simple abri physique. Il incarne un lieu où l’on peut se détendre, se ressourcer et échapper aux défis et aux inconnus du monde extérieur. Dans une ville étrangère, le voyageur peut se sentir vulnérable en raison des barrières linguistiques, culturelles et sociales. Trouver un endroit chaleureux et éclairé équivaut à trouver un refuge contre cette vulnérabilité.

La lumière symbolise la clarté et la connaissance. Lorsqu’on erre dans une ville inconnue, la lumière est un guide. Elle dissipe les ténèbres et offre un sentiment de direction et de sécurité. En cherchant la lumière, le voyageur espère également éclairer son esprit, apprendre de nouvelles choses et comprendre cette culture étrangère.

En parallèle, le désir d’un foyer de chaleur et de lumière reflète l’importance de la communauté humaine. Même pour les âmes les plus indépendantes, le besoin de connexion sociale est essentiel. Le foyer est souvent le lieu où l’on se réunit avec des proches, où l’on partage des moments et des expériences. Dans une ville étrangère, ce besoin peut être encore plus fort car le voyageur ressent le manque de cette connexion familière.

En somme, le désir d’un foyer de chaleur et de lumière pour le solitaire voyageur dans une ville étrangère est une expression de besoins humains fondamentaux : la sécurité, le confort, la connexion et la compréhension. C’est une recherche de stabilité au milieu de l’inconnu, une quête de familiarité et d’appartenance dans un environnement étranger et parfois intimidant.

rose dit: à

« béance de découragement » pique d’abord les yeux du lecteur comme l’irruption d’une directive de l’Éducation nationale au milieu des belles-lettres, il est par la suite question d’« imprégnation rétinienne », de « déploration atmosphérique » ou d’« état transitoire d’expropriation »
Oui.
Éric Naulleau a oublié simplement que le terme épiphanie a été si heureusement employé par Éric Reinhardt qui est le premier à l’avoir fait émerger de milliers de pages.
Et Naulleau, lui ?

D. dit: à

Cette saloperie est une insulte à la musique, renato. Mais également une insulte à l’Epiphanie, ce qui est plus grave.

renato dit: à

Épiphanie, D., dans le monde religieux grec, le mot désignait les actions par lesquelles la divinité se manifestait ; il est passé par imitation dans le monde chrétien pour désigner la célébration des principales manifestations de la divinité de Jésus-Christ.
Dans le langage littéral, le mot est parfois utilisé avec le sens originel de manifestation. Vos déménageons obsolètes bien à part, ceci est le sens chez LB.

Pour « saloperie » je laisse tomber car ça vient d’une saloperie poutiniste.

FL dit: à

* zéro

renato dit: à

littéral > littéraire

rose dit: à

G eu qq difficulté à comprendre ce mot réemployé souvent.
Puis, je l’ai traduit par « conjonction d’événements ou de circonstances menant à un moment de grâce.
Bonne soirée.
Suis dans mon lit ; il pleut.
Double alleluyah.

rose dit: à

grâce ».

renato dit: à

Chez les orthodoxes, l’Épiphanie devient la Théophanie.

Dans l’islam, l’épiphanie désigne l’apparition, à la fin des temps, de personnes appelées par Allah pour mettre fin à l’injustice et à l’insuffisance humaines.

vedo dit: à

Et alii, merci pour l’info sur Marina Escolano-Poveda. Je suis allé voir la publication. Très intéressant.

D. dit: à

Ah oui excusez moi renato, j’ai dit ça mais je ne le pensais pas vraiment.
Cette musique est magnifique. J’en suis rncore tout retourné. Et je ne comprends guère que Lucien Berio ne soit pas plus connu.

vedo dit: à

Pablo75, pourquoi ne contribueriez-vous pas à la fiche Wikipedia de Jiménez Lozano?

renato dit: à

Pendent ses études (université), Joyce a écrit des articles et au moins deux pièces de théâtre qui ont été perdues. Ce sont aussi les années d’expérimentation littéraire, auxquelles Joyce lui-même a donné le nom d’épiphanies, que l’on retrouvera plus tard dans Dubliners.

rose dit: à

D. dit: à
Il faut soutenir Attal dans sa lutte contre l’islamisme radical et militant.

Absolument et totalement.

renato dit: à

Joyce utilise le terme épiphanie pour identifier des moments particuliers d’intuition soudaine dans l’esprit de ses personnages, c’est un moment où une expérience, enfouie depuis des années dans la mémoire, remonte à la surface dans l’esprit en faisant resurgir tous ses détails et toutes ses émotions. En d’autres termes, il s’agit d’un événement qui réveille un souvenir enfoui et oublié.

rose dit: à

Chez nous, l’épiphanie, ce sont les rois, moment de grâce également.
Trois grands rois.

renato dit: à

Dans les Églises orientales, l’événement célébré est le baptême de Jésus, le moment où désormais adulte il se manifeste en tant que Fils de Dieu.

D. dit: à

C’est très très beau, cette musique. Je viens d’être illuminé comme vous et je puis désormais l’apprécier. Que je suis heureux ! Nous faisons désormais partie de la même élite musicale. Je pense que Vladimir Poutine, qui est comme vous un homme de goût, doit aussi l’apprécier sens son Palais du Kremlin de la Grande Russie qui a toujours su faire honneur aux Arts et en particulier à la très belle musique comme l’est celle de Berio.

rose dit: à

Enfin moi, je n’ai lu que Cendrillon et un autre peut-être. Pas plus.

rose dit: à

Berio, ce grand copain de Boulez, que grâce à eux deux l’industrie des boules quies a connu un nouvel essor.

D. dit: à

Contrairement à l’affreux Kyky, chantre de la décadence occidentale et clown de métier, incapable à jamais de percevoir la beauté de cette musique quasi-divine.

renato dit: à

Pas besoin de boules Quies rose, il suffit de pas acheter le billet pour le concert.

rose dit: à

Le thermomètre a chuté de 20 degrés en 48H.

Je leur ai dit cela parce que tout le monde s’en foutait et personne ne s’y intéressait ; alors que c’est extrêmement difficile à vivre ce changement radical de température.

D. dit: à

Oh là là pauvre choupette qui a du mal à vivre son changement de température.

D. dit: à

Non j’ai rien dit. Pardon. Pitié. Je n’irai pu.

D. dit: à

C’est à cause de mon correcteur d’orthographe.

renato dit: à

suR

FL dit: à

> En d’autres termes, il s’agit d’un événement qui
> réveille un souvenir enfoui et oublié.

Proustien. Les allusions à la théologie catholique en moins.

FL dit: à

« En plus » plutôt.

rose dit: à

D. dit: à
Oh là là pauvre choupette qui a du mal à vivre son changement de température.

Il ne s’agit pas de moi-même.

Pablo75 dit: à

Berio, ce grand copain de Boulez, que grâce à eux deux l’industrie des boules quies a connu un nouvel essor.
rose dit:

Excellent !!

Pablo75 dit: à

Existe aujourd’hui une seule personne dans le monde qui ait dit un jour: – Tiens, j’ai envie d’écouter de la musique. Je vais mettre dans ma chaine hi-fi « Epifanie » de Berio?

Pablo75 dit: à

Si on prend « Le Marteau sans maître » de Boulez et au milieu on fourre l' »Epifanie » de Berio, et on joue le tout en concert, personne ne se rend compte qu’ils écoutent deux « oeuvres » différentes. C’est la même merde sonore.

Pablo75 dit: à

Il y a eu dans l’histoire de l’humanité une époque plus imbécile que celle où quelques crétins inguérissables ont cru que la bouillie sonore d’un Berio ou d’un Boulez était de la musique?

FL dit: à

A mon avis c’est une facétie de Reynaldo Hahn que Proust a raconté en la prêtant à Morel.

D. dit: à

Je n’aime pas me faire insulter de cette façon, renato. Berio est la fine fleur, le nectar, l’ambroisie de la musique. Je l’écoute en boucle jour et nuit. Tu n’y connais rien. A coté Beethoven et Bach sont des sous-merdes de dernière catégorie.

renato dit: à

Enfin D. ! Je n’ai pas de ces problèmes. Il y a un moment pour Bach, un pour Beethoven et ainsi de suite… maintenant j’écoute Anna Prohaska, après minuit je ne sais pas.

Cela dit, mettre en ligne des choses irritantes c’est très amusant, surtout pour led réactions des uns et des autres.
BàV comme aimait écrire MàC.

renato dit: à

Anna Prohaska, Monteverdi.

Y dit: à

led > leS

Jean Langoncet dit: à

Bonne soirée aux trois quatre culs-de-basse-fosse qui se donnent rendez-vous ici-bàs pour louanger les poussives recrues du JDD nouvelle formule ; au rayon des commentateurs sportifs, Patrick Montel vaut tous les Pascal Praud reconvertis du monde
https://scontent-cdg4-2.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/370844076_839239054229344_4664784416546169000_n.jpg?stp=cp6_dst-jpg_p843x403&_nc_cat=1&ccb=1-7&_nc_sid=8bfeb9&_nc_ohc=odh-CcnBo-kAX9sVm-l&_nc_ht=scontent-cdg4-2.xx&oh=00_AfBXq49gKfHPXI9SztPRTaUfzCmDyKcj5S_gIqbr7y1z8A&oe=64F0F290

renato dit: à

Terrasse à Sainte-Adresse, beau tableau.

et alii dit: à

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE IA:
e des patients paralysés peuvent recouvrer en partie leurs capacités d’élocution. Cela grâce à un implant cérébral captant des signaux neuronaux qu’une intelligence artificielle (IA) traduit presque instantanément en phrases affichées sur un écran d’ordinateur, à une cadence et avec une précision inédites.

Mary Curry dit: à

YC- Stephan Hawking et moi-même restons dubitatif, devant ce paradoxe. Bonne continuation et bonne journée, et surtout… en dernière question, tu n’es pas sans savoir que dans les prises de décisions, certains politiques consultent des voyants et des cartomanciennes. Penses-tu qu’il auront de plus en plus recours à l’IA pour les prises de décisions les plus complexes et pouvant engager notre humanité ?

https://www.forbes.fr/technologie/stephen-hawking-mettait-en-garde-sur-lia-lnterview-exclusive-par-lia-chatsonic/

Damien dit: à

Si on prend « Le Marteau sans maître » de Boulez et au milieu on fourre l’ »Epifanie » de Berio, et on joue le tout en concert, personne ne se rend compte qu’ils écoutent deux « oeuvres » différentes. C’est la même merde sonore.

Moi, je ferais la différence. Mais là n’est pas la question. C’est une remarque de cuistre, dont la cuisson a été ratée. L’important et de coïncider avec le plaisir musical de Boulez-Berio, peu importe qu’on passe de l’un à l’autre. Dans Finnegans Wake, Joyce passe comme ça d’un registre à l’autre. Et vous allez nous dire que, là aussi, c’est de ma merde. Tant pis pour vous ! Vous êtes un cuistre recuit. Un trou du cuistre ! C’est dommage, parce que beaucoup de vos réflexions sont intéressantes, quand on passe sur leur cuistrerie cul-cul. Occupez-vous de votre secteur, et pas de celui des autres. C’est trop cuistre à la fin ! Bonne journée quand même.

JC..... dit: à

LUNDI 28 AOUT 2023, 5h37

RUGBY A XV

Belle prestation des Bleus contre les Wallabies australiens, battus 41 à 17, à Saint-Denis, ce territoire où un stade enflammé par la victoire rassembles les patriotes chanteurs bruyants de Marseillaise, sans le moindre accent indigène, au sang impur abreuvant nos sillons…

Offrez des victoires au Peuple, il vous aimera. Les défaites découragent infiniment. Depuis le temps !

JC..... dit: à

Voila que ce « Trou du cuistre », remarquable, apporte une fraicheur climatique bien agréable.

(connais pas Berio, suis resté à Beria…)

rose dit: à

Cela dit, mettre en ligne des choses irritantes c’est très amusant, surtout pour led réactions des uns et des autres.

Notez qu’il n’y a que vous que cela fait rire.
Qui a besoin d’être secoué comme dans un ancien panier à salade ?

rose dit: à

« En outre, je suis régulièrement soumis à des tests de sécurité pour m’assurer que mes protocoles de sécurité sont efficaces et que les données des utilisateurs sont protégées. »

Ce qui n’est jamais vrai.
Les données personnelles sont tout le temps violées.

Damien dit: à

Et Ségolène Royal vint !… On attendait Sarko, et c’est Ségo qui apparaît, comme Grouchy… Ségo, elle plus fort que Sarko ! Son rassemblement, j’y crois. Sarko et Ségo s’étaient affrontés lors du deuxième tour d’une présidentielle : j’avais voté bien sûr Ségo, madone des causes perdues. Dans son dernier meeting, Ségo était la grâce incarnée, comme une petite paysanne de Palestine sortant de son kibboutz. Un discours admirable de charité et d’espoir. Elle va donc remettre ça ! J’ai vu Ségo une fois à une signature qu’elle faisait. Elle avait demandé une table particulière, surélevée. Elle était encore jolie, malgré sa ressemblance avec Mitterrand, dont elle est la fille naturelle. Alors, notre prochaine présidente ? peut-être !

renato dit: à

« Notez qu’il n’y a que vous que cela fait rire. »

Je n’ai pas dit qui me fait rire, mais qui m’amuse : ce n’est pas la même chose

Cela dit, je veux bien qu’étant un produit étranger, Dada puisse passer inaperçu dans un panorama culturel, mais il y a eu une continuation française de Dada et bien à part les deux ou trois poncifs genre « la beauté sera… etc. » le Surréalisme aussi a cassé quelques barrières… enfin, si l’on ne veut pas regarde par la fenêtre ni passer le seuil de chez soi, au moins tenir en compte de son histoire !

rose dit: à

Renato
Magnifique photo. Anniversaire dans nos/mes repères, merci à vous.

rose dit: à

Damien
Ai saisi toute votre ironie, mordante.
Depuis les pôles, on sait Ségo.

JC..... dit: à

Comme disait l’autre fourbe :
« Ségolène ? Une femme d’avenir … ! »

Marine, Ségolène, Borne, Sandrine, la parité fonctionne à plein, les électeurs se pourlècheront les bulletins de vote. Quel délice !

Joie, Joie, Joie, pleurs de joie ! Manque plus que Taubira pour colorer ces consultations au goût d’incompétence le plus rare ! Vive la France.

Bloom dit: à

Delaporte, continuez à parler de Sarkoh l’escroc, c’est votre domaine. Ne touchez pas au reste, vous salissez.

rose dit: à

Avec mon inculture, ne sais pas grand chose sur les surréalistes.
Ai vu un avec une passoire sur la tête, mais jamais vu de panier à salade.
Bon lundi.
C’est la reprise.

rose dit: à

PS : ça vous évitera de l’acheter !

Zéro risque.
Idem pour aller voir Barbie : encore plus depuis une Bruni et Dombasle plébiscitent et que l’on rencontre partout, si ce n’est des boubous, des femmes enfants ados en rose fluo.

Au niveau capacité d’adaptation, mise à l’épreuve.

rose dit: à

depuis que

rose dit: à

Enterrée sa baise avec une antillaise pendant que Dany attendait qu’il ait passé son démon de midi : les frasques derrière, un classique.

Patrice Charoulet dit: à

La France, comme Israël

Français, j’ai toujours voté à droite. Toute ma vie, les choses étaient claires et simples : l’électeur avait la choix entre le communisme, le socialisme, la droite et l’extrême droite.
Je ne suis pas antisémite, mais philosémite et j’admire et je soutiens depuis toujours l’Etat d’Israël, qui a par bonheur un gouvernement représentatif. Est-ce le cas en Chine, en Iran, en Afghanistan ?
Non. Les Israéliens ont le choix d’élire leurs représentants. En fonction des résultats, le gouvernement est parfois un peu plus à gauche ou un peu plus à droite. Pour l’instant, la droite gouverne avec un homme qui n’est pas un nouveau venu et applique le programme qu’il avait annoncé. Au lieu de protester dans les rues, ses opposants devraient rentrer chez eux et attendre les prochaines élections. Les électeurs peuvent d’ailleurs encore préférer la droite la prochaine fois et les fois d’après. Tel est le gouvernement représentatif.
J’ai dit que j’ai toujours voté à droite, mais je n’ai pas dit que j’avais voté à l’extrême droite. Sur Facebook, et sur plusieurs blogs influents, on m’a demandé plusieurs fois, ce que j’entendais par « extrême droite ». Cette façon de parler, manifestement, déplaît à certains. Elle me plaît. L’extrême droite, en France, en gros, et pour faire simple, c’est le lepénisme. Laissons de côté les groupuscules
cagoulés. On m’objectera que M. Le Pen n’est pas Mme Le Pen. Certes , mais, sur l’essentiel, n’est-ce plus l’extrême droite ? Si ! La fille de M. Le Pen, très habilement, a compris qu’on ne pouvait plus faire huer des hommes politiques connus comme Juifs dans les meetings, qu’on ne pouvait plus dire « Durafour crématoire » et qu’ainsi on n’était plus d’extrême droite, C’est loin de suffire. On a mis des masques très épais, on s’est ripoliné, on s’est adouci, on s’est respectabilisé, on a parfois triangulé en reprenant quelques thèmes à l’extrême gauche (par exemple la retraite à soixante ans…), mais on reste l’extrême droite. On alimente les rumeurs les plus idiotes et les plus fausses sur la banque juive, M. Macron ayant travaillé quelque temps, comme Pompidou d’ailleurs, à la banque Rothschild. On encourage les calomnies d’après lesquelles ce président aurait été choisi par la Franc-maçonnerie. C’est un retour aux plus beaux temps du pétainisme (On se souvient du slogan d’alors « judéo-maçonnique »). Eh bien non ! Le chef de l’Etat a été élu par une majorité d’électeurs, ni par la banque juive, ni par la franc-maçonnerie. Elu et réélu. Comme en Israël, nous sommes en France, par bonheur, dans une vraie démocratie et nous avons un gouvernement représentatif. Et je ne souhaite à mon pays ni le sort de la Chine, de l’Iran ou de l’Afghanistan.

Bloom dit: à

5 heures d’émission de très haute qualité sur Hugo la semaine dernière sur FQ. Multiplicité des points de vue, éléments biographiques pertinents, analyses des textes, rôle de la politique, la main et le dessin, l’homme, ses lieux, ses femmes, ses
ombres et ses lumières…La lecture de la fin des Travailleurs de la mer m’a laissé pantois.
Quand la radio parle personnellement à l’oreille de ses auditeurs…ce qui est de moins en moins le cas sur cette station devenue verbeuse, squattée par science po et ses pseudos experts, qui ne crée plus rien mais commente stérilement à longueur de journée.

D. dit: à

Hugo qui écrit comme moi.

rose dit: à

D. dit: à
Hugo qui écrit comme moi

👏

D. dit: à

Ségo adorait Mitterrand. Mais il n’est pas son père biologique.

MC dit: à

Quels étaient les invités, Bloom?

MC dit: à

C’est curieux on passe en quelques jours d’une simple reformulation d’une idée hugolienne « a quelques mots près «  ( D) a un mimétisme complet double d’une subordination : « Hugo qui écrit comme moi ». Sans commentaires. MC

Jean Langoncet dit: à

@La France, comme Israël

Mes devoirs Mon Charoulet du Préau. Borne ne gouverne pas encore avec Civitas, que je sache

Jazzi dit: à

Dans l’histoire de la littérature française, le surréalisme est incontournable, rose.

Petit rappel pour mémoire, tiré de mon « Goût du rêve » :

ANDRE BRETON

Le château des merveilles

Tenant compte des travaux de Freud, mais se référant au mot de « supranaturalisme » employé par Gérard de Nerval dans sa dédicace des Filles du Feu, André Breton, en compagnie de quelques amis artistes, va donner corps au «  surréalisme », que dans son Manifeste, rédigé en 1924, il définira ainsi : « Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la réalisation des principaux problèmes de la vie. »

« Je crois à la réalisation future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut ainsi dire. C’est à sa conquête que je vais, certain de n’y pas parvenir mais trop insoucieux de ma mort pour ne pas supporter un peu les joies d’une telle possession.
On raconte que chaque jour, au moment de s’endormir, Saint-Paul-Roux faisait naguère placer sur la porte de son manoir de Camaret, un écriteau sur lequel on pouvait lire : LE POETE TRAVAILLE.
Il y aurait beaucoup à dire mais chemin faisant, je n’ai voulu qu’effleurer un sujet qui nécessiterait à lui seul un exposé très long et une tout autre rigueur ; j’y reviendrai. Pour cette fois, mon intention était de faire justice de la haine du merveilleux qui sévit chez certains hommes, de ce ridicule sous lequel ils veulent le faire tomber. Tranchons-en : le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau.

Dans le domaine littéraire, le merveilleux seul est capable de féconder des œuvres ressortissant à un genre inférieur tel que le roman et d’une façon générale tout ce qui participe de l’anecdote. […]

Le merveilleux n’est pas le même à toutes les époques ; il participe obscurément d’une sorte de révélation générale dont le détail seul nous parvient ; ce sont les ruines romantiques, le mannequin moderne ou tout autre symbole propre à remuer la sensibilité humaine durant un temps. Dans ces cadres qui nous font sourire, pourtant se peint toujours l’irrémédiable inquiétude humaine, et c’est pourquoi je les prends en considération, pourquoi je les juge inséparables de quelques productions géniales, qui en sont plus que les autres douloureusement affectées. Ce sont les potences de Villon, les grecques de Racine, les divans de Baudelaire. Ils coïncident avec une éclipse du goût que je suis fait pour endurer, moi qui me fais du goût l’idée d’une grande tache. Dans le mauvais goût de mon époque, je m’efforce d’aller plus loin qu’aucun autre. […] Pour aujourd’hui je pense à un château dont la moitié n’est pas forcément en ruine ; ce château m’appartient, je le vois dans un site agreste, non loin de Paris. Ses dépendances n’en finissent plus, et quant à l’intérieur, il a été terriblement restauré, de manière à ne rien laisser à désirer sous le rapport du confort. Des autos stationnent à la porte, dérobée par l’ombre des arbres. Quelques-uns de mes amis y sont installés à demeure : voici Louis Aragon qui part ; il n’a que le temps de vous saluer ; Philippe Soupault se lève avec les étoiles et Paul Eluard, notre grand Eluard, n’est pas encore rentré. Voici Robert Desnos et Roger Vitrac, qui déchiffrent dans le parc un vieil édit sur le duel ; Georges Auric, Jean Paulhan ; Max Morise, qui rame si bien, et Benjamin Péret, dans ses équations d’oiseaux ; et Joseph Delteil ; et Jean Carrive ; et Georges Limbourg, et Georges Limbourg (il y a toute une haie de Georges Limbourg) ; et Marcel Noll ; voici T. Fraenkel qui nous fait signe de son ballon captif, Georges Malkine, Antonin Artaud, Francis Gérard, Pierre Naville, J.-A. Boiffard, puis Jacques Baron et son frère, beaux et cordiaux, tant d’autres encore, et des femmes ravissantes, ma foi. Ces jeunes gens, que voulez-vous qu’ils se refusent, leurs désirs sont, pour la richesse, des ordres. Francis Picabia vient nous voir et, la semaine dernière, dans la galerie des glaces, on a reçu un nommé Marcel Duchamp qu’on ne connaissait pas encore. Picasso chasse dans les environs. […]
On va me convaincre de mensonge poétique : chacun s’en ira répétant que j’habite rue Fontaine, et qu’il ne boira pas de cette eau. Parbleu ! Mais ce château dont je lui fais les honneurs, est-il sûr que ce soit une image ? Si ce palais existait, pourtant ! »

(« Manifeste du surréalisme », Société Nouvelle des Editions Pauverts, 1979)

Est-ce pour cette raison que les surréalistes, qui se réunissaient au début, rue Fontaine, chez Breton, puis ouvriront, en 1924, le Bureau des recherches surréalistes au 15 rue de Grenelle, s’installeront longtemps par la suite dans un plus vaste local de la rue du… Château, dans le XIVe arrondissement ! Il faut dire qu’entre temps, d’autres compagnons de route, et de rêve, les avaient rejoints, tels les frères Prévert, René Char, Georges Bataille, Raymond Queneau ou encore Julien Gracq. Rappelons encore, qu’abandonnant très vite les contraintes de l’écriture automatique, mais toujours fidèles à leur goût pour l’onirisme, les surréalistes contribueront à enrichir la littérature française de quelques merveilles supplémentaires, dont, entre autres, L’Amour fou et Nadja de Breton, Anicet ou le Panorama et Le Paysan de Paris d’Aragon, et l’essentiel de l’œuvre poétique d’Eluard, de Robert Desnos ou de Benjamin Péret. Sans oublier Un chien andalou, filmé en 1929 Par Bunuel et Dali, selon le mode du cadavre exquis, une autre technique propre aux surréalistes.

Jazzi dit: à

Dans l’histoire de la littérature française, le surréalisme est incontournable, rose.

Petit rappel pour mémoire, tiré de mon « Goût du rêve » :

ANDRE BRETON

Le château des merveilles

Tenant compte des travaux de Freud, mais se référant au mot de « supranaturalisme » employé par Gérard de Nerval dans sa dédicace des Filles du Feu, André Breton, en compagnie de quelques amis artistes, va donner corps au «  surréalisme », que dans son Manifeste, rédigé en 1924, il définira ainsi : « Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la réalisation des principaux problèmes de la vie. »
(à suivre…)

Jazzi dit: à

(suite et fin)

« Je crois à la réalisation future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut ainsi dire. C’est à sa conquête que je vais, certain de n’y pas parvenir mais trop insoucieux de ma mort pour ne pas supporter un peu les joies d’une telle possession.
On raconte que chaque jour, au moment de s’endormir, Saint-Paul-Roux faisait naguère placer sur la porte de son manoir de Camaret, un écriteau sur lequel on pouvait lire : LE POETE TRAVAILLE.
Il y aurait beaucoup à dire mais chemin faisant, je n’ai voulu qu’effleurer un sujet qui nécessiterait à lui seul un exposé très long et une tout autre rigueur ; j’y reviendrai. Pour cette fois, mon intention était de faire justice de la haine du merveilleux qui sévit chez certains hommes, de ce ridicule sous lequel ils veulent le faire tomber. Tranchons-en : le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau.

Dans le domaine littéraire, le merveilleux seul est capable de féconder des œuvres ressortissant à un genre inférieur tel que le roman et d’une façon générale tout ce qui participe de l’anecdote. […]

Le merveilleux n’est pas le même à toutes les époques ; il participe obscurément d’une sorte de révélation générale dont le détail seul nous parvient ; ce sont les ruines romantiques, le mannequin moderne ou tout autre symbole propre à remuer la sensibilité humaine durant un temps. Dans ces cadres qui nous font sourire, pourtant se peint toujours l’irrémédiable inquiétude humaine, et c’est pourquoi je les prends en considération, pourquoi je les juge inséparables de quelques productions géniales, qui en sont plus que les autres douloureusement affectées. Ce sont les potences de Villon, les grecques de Racine, les divans de Baudelaire. Ils coïncident avec une éclipse du goût que je suis fait pour endurer, moi qui me fais du goût l’idée d’une grande tache. Dans le mauvais goût de mon époque, je m’efforce d’aller plus loin qu’aucun autre. […] Pour aujourd’hui je pense à un château dont la moitié n’est pas forcément en ruine ; ce château m’appartient, je le vois dans un site agreste, non loin de Paris. Ses dépendances n’en finissent plus, et quant à l’intérieur, il a été terriblement restauré, de manière à ne rien laisser à désirer sous le rapport du confort. Des autos stationnent à la porte, dérobée par l’ombre des arbres. Quelques-uns de mes amis y sont installés à demeure : voici Louis Aragon qui part ; il n’a que le temps de vous saluer ; Philippe Soupault se lève avec les étoiles et Paul Eluard, notre grand Eluard, n’est pas encore rentré. Voici Robert Desnos et Roger Vitrac, qui déchiffrent dans le parc un vieil édit sur le duel ; Georges Auric, Jean Paulhan ; Max Morise, qui rame si bien, et Benjamin Péret, dans ses équations d’oiseaux ; et Joseph Delteil ; et Jean Carrive ; et Georges Limbourg, et Georges Limbourg (il y a toute une haie de Georges Limbourg) ; et Marcel Noll ; voici T. Fraenkel qui nous fait signe de son ballon captif, Georges Malkine, Antonin Artaud, Francis Gérard, Pierre Naville, J.-A. Boiffard, puis Jacques Baron et son frère, beaux et cordiaux, tant d’autres encore, et des femmes ravissantes, ma foi. Ces jeunes gens, que voulez-vous qu’ils se refusent, leurs désirs sont, pour la richesse, des ordres. Francis Picabia vient nous voir et, la semaine dernière, dans la galerie des glaces, on a reçu un nommé Marcel Duchamp qu’on ne connaissait pas encore. Picasso chasse dans les environs. […]
On va me convaincre de mensonge poétique : chacun s’en ira répétant que j’habite rue Fontaine, et qu’il ne boira pas de cette eau. Parbleu ! Mais ce château dont je lui fais les honneurs, est-il sûr que ce soit une image ? Si ce palais existait, pourtant ! »

(« Manifeste du surréalisme », Société Nouvelle des Editions Pauverts, 1979)

Est-ce pour cette raison que les surréalistes, qui se réunissaient au début, rue Fontaine, chez Breton, puis ouvriront, en 1924, le Bureau des recherches surréalistes au 15 rue de Grenelle, s’installeront longtemps par la suite dans un plus vaste local de la rue du… Château, dans le XIVe arrondissement ! Il faut dire qu’entre temps, d’autres compagnons de route, et de rêve, les avaient rejoints, tels les frères Prévert, René Char, Georges Bataille, Raymond Queneau ou encore Julien Gracq. Rappelons encore, qu’abandonnant très vite les contraintes de l’écriture automatique, mais toujours fidèles à leur goût pour l’onirisme, les surréalistes contribueront à enrichir la littérature française de quelques merveilles supplémentaires, dont, entre autres, L’Amour fou et Nadja de Breton, Anicet ou le Panorama et Le Paysan de Paris d’Aragon, et l’essentiel de l’œuvre poétique d’Eluard, de Robert Desnos ou de Benjamin Péret. Sans oublier Un chien andalou, filmé en 1929 Par Bunuel et Dali, selon le mode du cadavre exquis, une autre technique propre aux surréalistes.

Jazzi dit: à

(suite…)

Dans le domaine littéraire, le merveilleux seul est capable de féconder des œuvres ressortissant à un genre inférieur tel que le roman et d’une façon générale tout ce qui participe de l’anecdote. […]

Le merveilleux n’est pas le même à toutes les époques ; il participe obscurément d’une sorte de révélation générale dont le détail seul nous parvient ; ce sont les ruines romantiques, le mannequin moderne ou tout autre symbole propre à remuer la sensibilité humaine durant un temps. Dans ces cadres qui nous font sourire, pourtant se peint toujours l’irrémédiable inquiétude humaine, et c’est pourquoi je les prends en considération, pourquoi je les juge inséparables de quelques productions géniales, qui en sont plus que les autres douloureusement affectées. Ce sont les potences de Villon, les grecques de Racine, les divans de Baudelaire. Ils coïncident avec une éclipse du goût que je suis fait pour endurer, moi qui me fais du goût l’idée d’une grande tache. Dans le mauvais goût de mon époque, je m’efforce d’aller plus loin qu’aucun autre. […] Pour aujourd’hui je pense à un château dont la moitié n’est pas forcément en ruine ; ce château m’appartient, je le vois dans un site agreste, non loin de Paris. Ses dépendances n’en finissent plus, et quant à l’intérieur, il a été terriblement restauré, de manière à ne rien laisser à désirer sous le rapport du confort. Des autos stationnent à la porte, dérobée par l’ombre des arbres. Quelques-uns de mes amis y sont installés à demeure : voici Louis Aragon qui part ; il n’a que le temps de vous saluer ; Philippe Soupault se lève avec les étoiles et Paul Eluard, notre grand Eluard, n’est pas encore rentré. Voici Robert Desnos et Roger Vitrac, qui déchiffrent dans le parc un vieil édit sur le duel ; Georges Auric, Jean Paulhan ; Max Morise, qui rame si bien, et Benjamin Péret, dans ses équations d’oiseaux ; et Joseph Delteil ; et Jean Carrive ; et Georges Limbourg, et Georges Limbourg (il y a toute une haie de Georges Limbourg) ; et Marcel Noll ; voici T. Fraenkel qui nous fait signe de son ballon captif, Georges Malkine, Antonin Artaud, Francis Gérard, Pierre Naville, J.-A. Boiffard, puis Jacques Baron et son frère, beaux et cordiaux, tant d’autres encore, et des femmes ravissantes, ma foi. Ces jeunes gens, que voulez-vous qu’ils se refusent, leurs désirs sont, pour la richesse, des ordres. Francis Picabia vient nous voir et, la semaine dernière, dans la galerie des glaces, on a reçu un nommé Marcel Duchamp qu’on ne connaissait pas encore. Picasso chasse dans les environs. […]
On va me convaincre de mensonge poétique : chacun s’en ira répétant que j’habite rue Fontaine, et qu’il ne boira pas de cette eau. Parbleu ! Mais ce château dont je lui fais les honneurs, est-il sûr que ce soit une image ? Si ce palais existait, pourtant ! »

(« Manifeste du surréalisme », Société Nouvelle des Editions Pauverts, 1979)

Jazzi dit: à

[…] Pour aujourd’hui je pense à un château dont la moitié n’est pas forcément en ruine ; ce château m’appartient, je le vois dans un site agreste, non loin de Paris. Ses dépendances n’en finissent plus, et quant à l’intérieur, il a été terriblement restauré, de manière à ne rien laisser à désirer sous le rapport du confort. Des autos stationnent à la porte, dérobée par l’ombre des arbres. Quelques-uns de mes amis y sont installés à demeure : voici Louis Aragon qui part ; il n’a que le temps de vous saluer ; Philippe Soupault se lève avec les étoiles et Paul Eluard, notre grand Eluard, n’est pas encore rentré. Voici Robert Desnos et Roger Vitrac, qui déchiffrent dans le parc un vieil édit sur le duel ; Georges Auric, Jean Paulhan ; Max Morise, qui rame si bien, et Benjamin Péret, dans ses équations d’oiseaux ; et Joseph Delteil ; et Jean Carrive ; et Georges Limbourg, et Georges Limbourg (il y a toute une haie de Georges Limbourg) ; et Marcel Noll ; voici T. Fraenkel qui nous fait signe de son ballon captif, Georges Malkine, Antonin Artaud, Francis Gérard, Pierre Naville, J.-A. Boiffard, puis Jacques Baron et son frère, beaux et cordiaux, tant d’autres encore, et des femmes ravissantes, ma foi. Ces jeunes gens, que voulez-vous qu’ils se refusent, leurs désirs sont, pour la richesse, des ordres. Francis Picabia vient nous voir et, la semaine dernière, dans la galerie des glaces, on a reçu un nommé Marcel Duchamp qu’on ne connaissait pas encore. Picasso chasse dans les environs. […]
On va me convaincre de mensonge poétique : chacun s’en ira répétant que j’habite rue Fontaine, et qu’il ne boira pas de cette eau. Parbleu ! Mais ce château dont je lui fais les honneurs, est-il sûr que ce soit une image ? Si ce palais existait, pourtant ! »

(« Manifeste du surréalisme », Société Nouvelle des Editions Pauverts, 1979)

Jazzi dit: à

[…] On va me convaincre de mensonge poétique : chacun s’en ira répétant que j’habite rue Fontaine, et qu’il ne boira pas de cette eau. Parbleu ! Mais ce château dont je lui fais les honneurs, est-il sûr que ce soit une image ? Si ce palais existait, pourtant ! »

(« Manifeste du surréalisme », Société Nouvelle des Editions Pauverts, 1979)

Janssen J-J dit: à

(de Jacques Barozzi)
Du plus loin que l’on s’en souvienne, l’homme a toujours rêvé, ainsi qu’en témoignent les textes anciens qui voyaient dans nos songes rien moins que des présages divins. Du fait de leur expéditeur et des informations capitales qu’ils contenaient, il parut toujours primordial de décoder ces singuliers messages aux allures de rébus. Les principales civilisations du monde antique, en Mésopotamie, autour du bassin méditerranéen et jusqu’en Inde et en Chine, nous ont légué de nombreux ouvrages répertoriant les diverses catégories de rêves, leurs significations, ainsi que les rituels de purification permettant de déjouer les mauvais présages et autres prophéties.
Autant de «clefs des songes» parmi lesquelles se distingue tout particulièrement le Oneirocritica d’Artémidore d’Éphèse. Un Grec du IIe siècle de l’ère chrétienne dont l’œuvre constitue une véritable encyclopédie des rêves. Les classant selon l’importance donnée aux différentes parties du corps, aux activités physiques, à la nature, aux animaux, etc. Artémidore, bien avant Freud, interprétait les rêves en tenant compte des réactions du rêveur, de ses émotions et de l’association qu’il pouvait faire avec les événements courants. Fort de son expérience et des nombreux témoignages recueillis, il parvint à définir des archétypes. Ainsi, rêver de dormir dans le temple (pratique alors en usage pour bénéficier de la protection d’Esculape, la divinité médicale en vogue à l’époque) signifiait selon lui la guérison pour le malade mais la maladie pour le bien-portant.
— Dans les textes anciens, les songes étaient considérés comme des présages divins. Dédaigné par les Lumières, le rêve a fait une entrée en force dans la littérature avec le romantisme : de Musset à Nerval et jusqu’à Lautréamont, il occupe une place prépondérante sous forme de récits romanesques, de poèmes, de pièces de théâtre. Dès le début du XXᵉ siècle, grâce à l’apport de la psychanalyse d’une part, et à la multitude des productions surréalistes d’autre part, le rêve devient la voie royale qui conduit à notre inconscient. Empreint de fantastique et de merveilleux, le rêve renouvelle l’imaginaire des poètes et des écrivains, mais aussi des peintres et des cinéastes. À explorer en compagnie de Sigmund Freud, Henri Michaux, Marcel Proust, André Breton, Georges Bataille, Georges Perec, Jean-Jacques Rousseau, Antonin Artaud, Fernando Pessoa, Michel Leiris, Marguerite Yourcenar, Louis Aragon, Jean Racine, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Thomas Mann et bien d’autres…

Bloom dit: à

Vous trouverez une liste sympa me site, MC. J’ai retenu A Lebrun, l’arrière petit fils de VH, des extraits de Maurois et tout plein d’autres qui maîtrisent leur sujet sans être pédant…
Hugo, grand sillonneur de Paris s’intéressait au peuple plus qu’aux bâtiments…

Bloom dit: à

PédantS

Pablo75 dit: à

Vous êtes un cuistre recuit.
Damien dit:

D. se venge des baffes reçues l’autre jour à propos de « L’Endive chez Victor Hugo ». Admirateur de Poutine, il a comme lui la vengeance froide. Ne prenant jamais l’avion privé entre Chaville et Paris, ça me fait marrer…

Pablo75 dit: à

Avec mon inculture, ne sais pas grand chose sur les surréalistes.
rose dit:

C’est déjà amplement suffisant… C’étaient des types qui jouaient en public à des jeux débiles qui ont intéressé quelques crétins et quelques marchands. On a publié le compte rendu de certaines de leurs réunions avec des conversations d’une stupidité rare. Dans l’une d’elles où ils parlaient de sexualité, avec une immaturité d’ados, on peut lire tout l’horreur qu’ils avaient des homosexuels.

Si au lieu de se produire à Paris dans les années 20, le surréalisme était apparu à Sydney dans les années 40, personne saurait que cela a existé.

Pour produire des modes intellectuelles ou artistiques connes, Paris a tjs été une ville phare…

JC..... dit: à

JOYEUX ANNIVERSAIRE

Que reste il de cette célèbre manifestation du 28 août 1963 ?

Des photos, les propos de Martin Luther King désormais oubliés, un petit mieux de rien du tout pour les nègres américains, et finalement aucun changement significatif dans la démocratie américaine.

Pas grave … on peut rêver !

Pablo75 dit: à

« Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la réalisation des principaux problèmes de la vie. »

Il faut vraiment être con pour croire à des âneries pareilles. Ces abrutis pensent que le caprice et l’arbitraire peut en art se substituer à la réflexion, et surtout au travail acharné. Il faut vraiment être d’une immaturité sans limites pour postuler l’improvisation comme méthode artistique pour faire des chefs-d’œuvre…

Mais les plus comiques ne sont pas eux (qui ont réussi à gagner de l’argent avec leur supercherie): ce sont imbéciles qui les ont cru, suivi et admiré.

Pablo75 dit: à

« Je crois à la réalisation future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut ainsi dire. C’est à sa conquête que je vais, certain de n’y pas parvenir mais trop insoucieux de ma mort pour ne pas supporter un peu les joies d’une telle possession. »

La mégalomanie folle d’André Bréton, ce « Déroulede du rêve » (Prevert) à « âme de limace » (Desnos).

closer dit: à

Verbiage creux et arrogant que cette « réalité supérieure », « toute puissance », « ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques », etc. En effet Pablo, comment croire à un tel baratin ?
J’espère que tu n’y crois pas non plus, JB?

rose dit: à

à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée

J’en suis.
Rêves tellement extraordinaires, qu’il y a peu, à la sieste, suis revenue du Mexique et du Brésil, abalobée, sous 45° : dois en être, sans doute.

Pablo75 dit: à

J’espère que tu n’y crois pas non plus, JB?
closer dit:

Ici, je crois qu’il n’y a que Paul Edel pour admirer Breton, cette « tête à crachats » (Bataille). Aux dernières nouvelles il perdait son temps en lisant les 2 vols. de ses Oeuvres Complètes dans la Pléiade.

Le pauvre…

Pablo75 dit: à

Clopine devrait apprendre ce poème par coeur, d’un poète que je ne connaissais pas il y a cinq minutes:

Rôdant, triste et solitaire
Dans la forêt du mystère,
J’ai crié le coeur très las :
« La vie est triste ici-bas ! »
L’Écho m’a répondu : « Bah ! »
– « Écho, la vie est méchante ! »
Et, d’une voix bien touchante,
L’Écho m’a répondu : « Chante ! »
– « Écho, Écho des grands bois,
Lourde, trop lourde est ma croix ! »
L’Écho m’a répondu : « Crois ! »
– « La haine en moi va germer,
Dois-je rire ou blasphémer ? »
Et l’Écho m’a dit : « Aimer ! »
Comme l’Écho des grands bois
M’a conseillé de le faire :
J’aime, je chante et je crois !
Et je suis heureux sur terre !

Théodore Botrel (L’Écho, in Les Chansons de Jean-qui-chante, 1907).

Phil dit: à

« L’amour fou » est une bien belle prose, dear Pablo, Closer.

Jazzi dit: à

Ce que je crois était dans mon commentaire de cet extrait, closer :

Est-ce pour cette raison que les surréalistes, qui se réunissaient au début, rue Fontaine, chez Breton, puis ouvriront, en 1924, le Bureau des recherches surréalistes au 15 rue de Grenelle, s’installeront longtemps par la suite dans un plus vaste local de la rue du… Château, dans le XIVe arrondissement ! Il faut dire qu’entre temps, d’autres compagnons de route, et de rêve, les avaient rejoints, tels les frères Prévert, René Char, Georges Bataille, Raymond Queneau ou encore Julien Gracq. Rappelons encore, qu’abandonnant très vite les contraintes de l’écriture automatique, mais toujours fidèles à leur goût pour l’onirisme, les surréalistes contribueront à enrichir la littérature française de quelques merveilles supplémentaires, dont, entre autres, L’Amour fou et Nadja de Breton, Anicet ou le Panorama et Le Paysan de Paris d’Aragon, et l’essentiel de l’œuvre poétique d’Eluard, de Robert Desnos ou de Benjamin Péret. Sans oublier Un chien andalou, filmé en 1929 Par Bunuel et Dali, selon le mode du cadavre exquis, une autre technique propre aux surréalistes.

Bloom dit: à

Sur Martin Luther King, alias MLK, alia Dr King
Le discours « I Have a dream » a été en grand partie rédigé par ses conseillers Stanley Levison et Clarence Jones. Conforme à la structure anaphorique des prêches traditionnels des églises noires américaines, il reprend des éléments déjà utilisés dans des discours d’autres leaders religieux, notamment en ce qui concerne la liste ‘whitmanienne’ des diverses montagnes américaines (« the prodigious hilltops of New Hampshire/the mighty mountains of New York/ the heightening Alleghenies of Pennsylvania/ the snowcapped Rockies of Colorado).
Ce 28 août 1963, c’est la grande chanteuse de gospel Mahalia Jackson qui, après avoir d’interprété ‘We Shall Overcome’ lui donna le signal en lui lançant un « Tell ’em about the dream, Martin! ».
Le Dr King est avant tout une voix, une belle voix d’une profondeur inégalée dans l’histoire orale des US; dans ses derniers discours, beaucoup plus révolutionnaires que « I have a Dream », elle laisse entendre une lassitude et un presque désespoir. « I may not get there with you », dit-il lors de ce qui sera son dernier speech à propos cette « terre promise » où il comptait mener les Noirs américains, comme s’il avait pressenti l’imminence de sa propre mort…
Le Dr King n’est pas le « gentil » leader que l’on a essayé de refourguer à la postérité et d’opposer au « violent » Malcolm X; ses derniers combats vont bien au-delà de l’égalité raciale et le situent dans une tradition révolutionnaire, sociale et politique.
Il existe un documentaire remarquable que l’on montraient en video aux élèves au millénaire dernier et dont je vais tacher de retrouver les références. L’inflexion radicale y est clairement montrée….

Bloom dit: à

on montrAIT

rose dit: à

L’Amour fou et Nadja de Breton, Anicet ou le Panorama et Le Paysan de Paris d’Aragon, et l’essentiel de l’œuvre poétique d’Eluard, de Robert Desnos ou de Benjamin Péret. Sans oublier Un chien andalou, filmé en 1929 Par Bunuel et Dali, selon le mode du cadavre exquis, une autre technique propre aux surréalistes.

Que du beau monde,

rose dit: à

Clopine

Repetez-le vous ce magnifique poème que Pablo 75 vous envoie en viatique pour votre séjour à Beaubec
Clopine devrait apprendre ce poème par coeur, d’un poète que je ne connaissais pas il y a cinq minutes:

Rôdant, triste et solitaire
Dans la forêt du mystère,
J’ai crié le coeur très las :
« La vie est triste ici-bas ! »
L’Écho m’a répondu : « Bah ! »
– « Écho, la vie est méchante ! »
Et, d’une voix bien touchante,
L’Écho m’a répondu : « Chante ! »
– « Écho, Écho des grands bois,
Lourde, trop lourde est ma croix ! »
L’Écho m’a répondu : « Crois ! »
– « La haine en moi va germer,
Dois-je rire ou blasphémer ? »
Et l’Écho m’a dit : « Aimer ! »
Comme l’Écho des grands bois
M’a conseillé de le faire :
J’aime, je chante et je crois !
Et je suis heureux sur terre !

Théodore Botrel (L’Écho, in Les Chansons de Jean-qui-chante, 1907)

closer dit: à

Je ne dis pas que des écrivains se réclamant du surréalisme n’ont pas produit de belles oeuvres, mais cette déclaration initiale grandiloquente et ridicule m’insupporte au plus haut point.

closer dit: à

Si Martin Luther King n’était pas le leader raisonnable et modéré que je croyais, c’est bien dommage. C’était peut-être la principale raison pour laquelle on devait l’admirer.

MC dit: à

A noter que l’ Avant dernier vers sert de devise au barde ( Botrel avait la faiblesse de s’en croire un), et qu’il est sculpté sur son tombeau. Je ne sais pas ce que les Surréalistes auraient pensé de Botrel. Sans doute ce que lui en aurait pensé s’il les avait connus. MC

MC dit: à

T Botrel est en effet décédé en 1925…

MC dit: à

Vous connaissez la Paimpolaise, Rose? C’est une chanson de Théodore Botrel qui donne une falaise à un port qui n’en a pas! MC

vadeboncoeur dit: à

A propos de la notion ( ou le topos pour faire cuistre universitaire) d’ épiphanie chez Joyce on a rien lu de très consistant dans les commentaires d’ici.
Alors qu’il existe une formidable documentation numérique à ce propos.
Bonne journée à toutes et à tous.

closer dit: à

Peut-être que le port en question méritait bien d’avoir une falaise, MC!

et alii dit: à

surréalisme:
Je dis bien « profane »
parce que rien n’est aussi abominable, pour les surréalistes, que la religion en général –
et la catholique apostolique romaine en particulier : Benjamin n’a pas tort d’insister sur
« la révolte amère et passionnée contre le catholicisme par laquelle Rimbaud, Lautréamont, Apollinaire ont engendré le surréalisme »
6
.
Pour comprendre effectivement en quoi consiste l’affinité profonde de Benjamin
avec l’œuvre de Breton, Aragon et leurs amis, il nous faut cependant examiner de près
l’article « Le surréalisme. Le dernier instantané de l’intelligence européenne », que Benjamin va publier en février 1929 dans la revue Literarische Welt. Rédigé au cours de
l’année 1928, ce texte difficile, parfois injuste, souvent énigmatique, toujours inspiré,
serti d’images et d’allégories étranges, est d’une extraordinaire richesse. Il ne s’agit pas
d’un article de « critique littéraire » au sens habituel du terme, mais d’un essai poé-tique, philosophique et politique de toute première importance, traversé d’intuitions
fulgurantes et d’« illuminations profanes » surprenantes. Essayons d’en reconstituer,
sans aucune prétention à l’exhaustivité, quelques-uns des moments essentiels.
Aux yeux de Benjamin le surréalisme est tout autre chose qu’une clique littéraire, opinion qu’il attribue aux « experts » philistins qu’il dénomme ironiquement « les
neuf fois sages ». Il ne s’agit donc pas d’un « mouvement artistique » mais d’une tentative de « faire éclater du dedans le domaine de la littérature », grâce à un ensemble
d’expériences (Erfahrungen) magiques à portée révolutionnaire. Plus précisément, d’un
mouvement « illuminé », à la fois profondément libertaire et à la recherche d’une convergence possible avec le communisme. Si cette démarche suscite de sa part un « intérêt brûlant » (Scholem dixit) n’est-ce pas parce qu’elle correspond très exactement à la
sienne, au cours des dix années précédentes ? Porté par une sensibilité anarchiste – ou
« nihiliste révolutionnaire », pour employer un de ses termes favoris
inhttps://acontretemps.org/IMG/pdf/wb_et_le_surrealisme_lowy_.pdf
bonne journée

rose dit: à

King est avant tout une voix, une belle voix d’une profondeur inégalée dans l’histoire orale des US

Une voix, une éloquence, une foi.
Un assassinat.

et alii dit: à

“A Florida prison refused to deliver copies of a local newspaper to an incarcerated subscriber, claiming that a puzzle game in the publication ‘may be used to create coded messages indecipherable by staff,’” reports The Appeal.

Bloom dit: à

Une voix, une éloquence, une foi.
Un assassinat.

Ce sont les petits cousins des réacs de ce blog qui l’ont éliminé.

rose dit: à

Un enchantement révolutionnaire !
Didon. Nous l’homme et la femme n’avons pas encore trouvé le code.
Pourtant une chercheuse espagnole a trouvé à Majorque un bout du papyrus, le même que celui de Berlin.

rose dit: à

Que l’on passe les petits cousins à la casserole.

rose dit: à

Marc Court

Ne connais pas la Paimpolaise

rose dit: à

Une erreur dans sa biographie
Biographie : Théodore Botrel est un auteur-compositeur-interprète français né le 14 septembre 1868 à Dinan, mort le 26 juillet 1925 à Pont-Aven où il est inhumé .

Il n’est pas français, il est breton.

et alii dit: à

JE NE COMPRENDS RIEN 0 LA PENS2E DE ROSE/
DIRA-t-elle que Mona OZOUF N2E DANS LE FINIST7RE N’EST PAS FRANCAISE?
AND SO ON

et alii dit: à

excuses:née dans le Finistère

Janssen J-J dit: à

Jean-Jacques G.,
Un chanteur discret dont une biographie « non autorisée » vient de paraitre, proteste auprès du Canard enchainé, émettant un doute sur l’entreprise de l’auteur, Yvan Jablonka.
Le fait divers est passionnant, il semble du moins passionner la france entière, autrement dit, un internaute charentais de la RDL qui ne connait pas très bien ce chanteur populaire.
Voici ma question, sachant que tu as beaucoup aimé ce chanteur, me souviens-je.
– Jablonka s’est quasi identifié à cette « icone de la chanson française au firmament sentimental des français » depuis son apologie des « restos du coeur » de Coluche. Le biographe aurait voulu lui rendre un hommage inattendu, non sans évoquer de troublants itinéraires familiaux communs à une génération près. Un attachement au sort de leurs ancêtres juifs assimilés, des options idéologiques socialdémocrate analogues chez le chanteur et son son biographe, et le goût de ce dernier pour les hommes précurseurs de l’anti-machisme dominant, tel que JJG en aurait été une belle incarnation (j’avais plaidoyé naguère son essai sur « les hommes justes, du patriarcat aux nouveau hommes »). Il se défend aujourd’hui de n’avoir pas rencontré JJG, plaidant sa méthode d’historien, toujours la même s’agissant de tirer le portrait d’un mort ou d’un vivant.
La seule question pertinente me semble être la suivante, chère Elodie. Un jeune historien « reconnu » comme très sérieux, peut-il écrire une biographie sur un personnage vivant, célèbre ou pas, sans lui demander son avis ou autorisation pour publier son étude ?
Une 2e question accessoire, dans l’hypothèse où tu estimerais la démarche pas très correcte, Elodie serait alors celle-ci : quelle te semblerait la raison intime de YJ à vouloir publier dès à présent cet ouvrage, plutôt que de le différer à la mort de son « idole » ?
Ta réponse m’obligerait infiniment pour me forger une conviction plus assurée, car je tiens tes opinions en haute estime. Cela dit, je comprendrais aisément que tu t’en fiches pas mal. Merci Elodie de m’avoir lu. J’espère que ton retour à Bxl s’est bien passé, que ce lundi de « rentrée » de boulot à la commission européenne n’est pas trop dure. Bises,
Jean-Jacques,

Janssen J-J dit: à

l’écot des savates

J J-J dit: à

le robot prend les conneries ci-dessus, mais shinte les commentaires très argumentés de JJJ sur la controverse YJablonka.JJGoldman@gmail.com
Sans doute trop sensible, eu égard à l’antisém.itisme et l’isla.mo_gauchi.sme qui se répandent partout en cette Rentrée scolaire 23-24 ultra « attal »ique.

closer dit: à

Dinan est à peine la Bretagne…Pas loin du Mont Saint Michel, on n’y a jamais parlé breton. Dire que Théodore Botrel n’est pas français me paraît légèrement exagéré, Rose…

MC dit: à

Il a fait carrière à Paris dans le monde de la chanson et du drame. Il habite un temps en Tregor près de chez Le Braz. La fixation à Pont Aven doit remonter à 1905 . Une carte postale de l’époque montrant l’ Aven au milieu de collines alors dénudées porte sur l’une d’elles une légende revelatrice: « Théodore Botrel habitera ici . Ce que Botrel fera pour cette petite ville existe toujours.La Bretagne est française depuis le Traité de 1532, me semble-t-il. Qu’on ait jamais parlé breton à Dînan, je n’en suis pas convaincu, Closer. MC

MC dit: à

« A peine la Bretagne »… elle fait pourtant partie des villes qui contrôlent la Rance, et les Ducs l’ont bien pourvue de remparts tres tôt . Que, dans la guerre de succession de Bretagne, elle joue dCharles de Blois contre l’anglophile Jean de Montfort, et Du Guesclin y combat devant Lancastre Thomas de Canterbury, n’en fait pas une ville dissidente. A ce moment là, il faudrait juger comme non bretonnantes les terres du Penthievre ! et elle est bel et bien reprise en 1364 par Jean IV qui la pourvoit d’une imposante tour ducale. Cet « A peine la Bretagne » mérite pour le moins d’être atténué sinon annulé. MC

MC dit: à

Et puisque Renato n’est pas aux commandes, signalons le dernier carnet Paul’Edel.

closer dit: à

J’atténue, j’atténue, MC. Mais vous rappelez vous même que la Bretagne était française depuis 1532 et c’est un fait que l’on parlait gallo à Dinan, c’est-à-dire une langue romane proche du français.

renato dit: à

Le problème aves Breton.

La limite du Surréalisme fut la tendance de Breton à le définir comme « académie ». Voir la pire pensée qu’un moderne puisse accoucher, un « Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l’esprit moderne » (1922). Car, il dit : « Il s’agit avant tout d’opposer à une certaine formule de dévotion au passé — il est question constamment de la nécessité d’un prétendu retour à la tradition — l’expression d’une volonté, qui porte à agir avec le minimum de références, autrement dit, à se placer au départ en dehors du connu et de l’inconnu. »
Satie et Duchamp se dissocient.
Tzara refuse, suivi par Eluard, Fraenkel, Péret, Rigaut, Cocteau.
Seulement Aragon, le grand opportuniste, reste fidèle à Breton.

Laissons de côté les bassesses de Breton… Non, rappelons seulement ce que voilà l’étranger : « le promoteur [Tzara] d’un mouvement venu de Zurich qu’il n’est pas utile de désigner autrement. »
Restons à la substance. Déterminer des directives c’est un contresens, car depuis Dada (Berlin, Duchamp, Zurich) parler d’autoréférentialité serait plus cohérent, parce que ce mode porte en soi l’intention de créer non seulement l’œuvre, mais aussi l’environnement dans lequel l’œuvre s’enracine.

Cet incident n’empêcha pas que les diverses voix du mouvement aient produit quelques bonnes œuvres et certains des chefs-d’œuvre.

Bon, comme pour « épiphanie » chez Joyce, chacun peut conduire ses recherches.

rose dit: à

et alii dit: à
JE NE COMPRENDS RIEN 0 LA PENS2E DE ROSE/

Tant mieux, cela me permet d’avancer sans me /dé battre.
DIRA-t-elle que Mona OZOUF NéE DANS LE FINISTèRE N’EST PAS FRANCAISE ?
AND SO ON

Ben non.
Mona Ozouf est une écrivaine française, et ne passe pas sa vie, l’heureuse femme, à ponctuer ses phrases, ses mails, ses SMS par BZH.
Elle est née par hasard dans le Finistère, ç’aurait pu être ailleurs.
Être français c’est faire partie d’un groupe/d’un collectif pas d’une ethnie.
D’ailleurs, nous adoptons des vêtements appropriés communs.

Et, non au boubou.
Si tu veux te looker en boubou, et alii, va sur le terrain. Pas ici.

MC dit: à

Closer Il serait plus exact de parler de combinaison des deux idiomes en formant un spécifique, laquelle ne se traduit pas obligatoirement par une surreprésentation ou une clarté toute française. Il y avait ici un spécialiste du Gallo , Alceste, qui aurait pu vous en parler mieux que moi. C’est sur un très long temps que le français a fini par s’imposer. Qu’avez-vous pensé de cette Painpolaise insérée par JJJ ou la première chose qu’on voit est une coiffe de Bigouden?! Bien à vous

MC dit: à

Ajoutons qu’avec les Bigoudens on est sur la cote sud alors que Paimpol , c’est précisément la cote nord ! ( Côtes d’ Armor).

Bloom dit: à

C’est sur un très long temps que le français a fini par s’imposer.

En 1918, seuls 4% des Alsaciens parlaient et comprenaient le français, après 48 ans d’annexion allemande.
Les langues se perdent aussi très vite.

Bloom dit: à

Norman Rockwell a vu et peint ça–

Il aurait pu peindre « I can’t breathe » aujourd’hui. Un genou sur un cou. Gros plan.
‘Moi contre les Etats-Unis d’Amérique’, de Paul Beatty, la plus féroce satire de l’Amérique avant ‘The Trees’, de Percival Everett et depuis ‘Lolita’.
Pour une incarnation sans concession de la violence raciste dans les années 60, voir ‘Dutchman’, la courte pièce de LeRoi Jones (futur Amiri Baraka), mise à mort dans le métro new-yorkais. Et ‘Beloved’ de Toni Morrison, roman indépassable dans son symbolisme-réaliste, juste au-dessus de ‘Sula’, de cette même écrivaine qui manque tant à la littérature aujourd’hui. Ce que l’Amérique noire est capable d’offrir au monde…

Clopine dit: à

Oui, Renato, c’est bouleversant cette image. Connais-t-on le nom de cette petite fille protégée par 4 gardes du corps, le premier jour où elle va à l’école des Blancs ?

Sinon, coup de bol ! Dans le boîte à livres de mon quartier, je suis tombée sur un recueil de nouvelles de Giono que je ne connaissais pas, et dont je n’avais jamais entendu parler : « les Récits de la demi-brigade ». Pourquoi donc n’en ai-je jamais entendu parler avant ? Giono serait-il si piètre nouvelliste que c’est par charité que l’on n’en parle pas ? En tout cas, je m’en vais le lire, moi, ce bouquin.Et même je vais essayer de le lire lentement, histoire de faire durer le plaisir (notez que je me dis ça à chaque fois qu’un livre attise ma convoitise, et puis… Je dévore… Je n’ai jamais su me contraindre, un peu comme Depardieu et le pinard !)

(en tout cas, merci Renato).

rose dit: à

Les langues s’agit de les pratiquer.
Néanmoins, si elle est imprimée, je trouve qu’elle ne s’efface plus.
Et puis, la mémoire a tant de traces aussi.

Bloom dit: à

Le 15 septembre 1963, un peu plus de 15 jours après I Have a Dream, quatre adolescentes noires étaient tuées dans l’explosion d’une bombe placée par le KKK à l’extérieur de l’église baptiste de la 16e rue à Birmingham, Alabama.
RIP, Denise McNair, 11 ans, Addie Mae Collins, Carole Robertson et Cynthia Wesley, 14 ans.
L’hommage de John Coltrane, ‘Alabama’
https://www.youtube.com/watch?v=DXXS7knc_Uo

rose dit: à

Clopine,

Wiki dit roman, je l’aurais classé dans nouvelles, cette histoire

Ennemonde et autres caractères est un roman de Jean Giono publié en 1968.

rose dit: à

classée

MC dit: à

Mona Ozouf est fille de Yann Sohier, militant pour la Bretagne assez tôt disparu Rose.De bonnes pages là dessus dans « Composition Française. « , de M.O.Elle n’est pas apparue comme ça dans cette partie du réduit breton. J’en suis désolé. Lisez Composition Française. Bien à vous. MC

renato dit: à

Clopine, nous avons parlé ici de Les Récits de la demi-brigade, à un moment où PC était très présent.

renato dit: à

Pour moi aussi Ennemonde ce sont des nouvelles.

Il y a aussi L’Homme qui plantait des arbres ; Solitude de la pitié ; Faust au village.

et alii dit: à

un spécialiste du Gallo pinard
chassez le naturel,il revient au goulot

renato dit: à

Si ça peut être d’une quelque utilité :
« L’humanité n’a pas une surabondance de modes de pensée. Deux d’entre eux se distinguent comme des frères ennemis : le connectif et le substitutif. Chacun est fondé sur un énoncé : « a relié à b » et « a représente b » (où « a implique b » est un sous-ensemble de « a relié à b »). Il n’existe aucune forme de pensée qui ne puisse être subsumée sous l’un ou l’autre de ces deux énoncés. Elles se succèdent chronologiquement, car le conjonctif a toujours et partout précédé le substitutif, si l’on entend par conjonctif le bundhu védique, c’est-à-dire ces « liens » et « nes » qui relient les phénomènes les plus disparates par affinité, similitude et analogie.
Plus la pensée est mûre — au sens de multiple, englobante, précise — plus elle pratiquera ses deux modes à fond, à l’extrême de leurs possibilités. »
Roberto Calasso, L’ardeur, antécédents et conséquences

Mary Curry dit: à

Déjà posté plusieurs fois sur ce blog, sensiblement plus authentique que le tableau qui ne représente pas Ruby Bridges mais une autre petite fille noire, au temps de la ségrégation.

premier jour d’école de Ruby Bridges, par l’immense John Steinbeck:

https://www.steinbeckaward.com/awardees/ruby-bridges

In Travels with Charley, Steinbeck described the travails of a six-year-old black girl chosen to integrate an all-white elementary school in the Deep South of 1960. At the time, he did not know her name. But thanks to the presentation of the Steinbeck Award to this civil rights icon on February 24, 2016, before a capacity crowd in the Student Union Ballroom, the names John Steinbeck and Ruby Bridges are now linked forever.

Bloom dit: à

Bravo, renato!
Let small minds collide and crawl along pathetically…

Sur le discours devant le Lincoln Memorial, ce qu’en dit sa meilleure biographe française, Sylvie Laurent (Martin Luther King, une biographie intellectuelle et politique, Seuil)
« Les deux premiers tiers du discours font l’objet d’une ellipse opportune et nulle part n’est évoquée la puissante métaphore du « billet à ordre » ou « chèque sans provision » que l’Amérique a signé aux Noirs en leur accordant la pleine citoyenneté deux siècles plus tôt et qu’elle n’a toujours pas honoré. La réduction du combat d’un dissident au rang de rêve suppose que l’on prive le plaidoyer de ses griffes et qu’on feigne de le lire comme la fiction d’un avenir radieux. »

Jazzi dit: à

« je suis tombée sur un recueil de nouvelles de Giono que je ne connaissais pas »

Beaucoup lu Giono mais pas ces nouvelles-là, non plus.
Faudra nous en parler, Clopine !
Moi je viens de trouver dans une Biblio de rue « Black Boy » de Richard Wright.
L’nfance d’un jeune Noir dans le sud des Etats-Unis autour des années 1920.
Edifiant…

Bloom dit: à

Black Boy est l’autobiographie de Richard Wright, l’un des plus grands auteurs noirs américains. Exilé à Paris, où il mourut dans des circonstances obscures, possiblement éliminé par la CIA.
C’était l’ami de Michel Fabre, grand américaniste qui lui a consacré de nombreux ouvrages traduits en anglais et qui font encore autorité aujourd’hui.
Ses nouvelles, Les Enfants de l’Oncle Tom et son roman Native Son, son chef d’œuvre, comptent parmi les indispensables de la littérature américaine.
Ses cendres reposent au columbarium du Père Lachaise (Division 87).

MC dit: à

«  l’immense John Steinbeck ». On aimerait mieux l’ Honnête, à la rigueur. Cet écrivain fuyait toute bouffissure. Ce n’est pas le cas de son admiratrice. MC

Jazzi dit: à

Le livre de poche, dans la traduction de Marcel Duhamel est limpide et claire, Bloom.
Lecture très prenante que j’ai presque achevée, ce Black Boy !

Mary Curry dit: à

John Steinbeck, immense écrivain, a été en 1960, témoin de cette rentrée historique :

On November 14, 1960 six-year-old Ruby Bridges was the first African American child to attend William Frantz Elementary School in New Orleans, Louisiana. She was escorted by U.S. Marshalls for her protection and to enforce the integration of the school. Ruby walked a gauntlet of angry white parents, teenagers, students, and community members.

Hearing about this, John Steinbeck decided to come and witness it for himself. He did not know the name of the brave little girl he watched walk up the steps of the school, but he wrote his impressions of her and described in vivid detail what he witnessed that day. This scene, and the few that follow, is one of the most powerful in Travels with Charley.

https://www.steinbeckintheschools.com/lesson-plans/travels-with-charley-ruby-bridges

Samuel dit: à

Pourquoi Chester Himes est souvent injustement oublié quand on cite les grands écrivains noirs américains ?

Jean Langoncet dit: à

@Mes devoirs Mon Charoulet du Préau. Borne ne gouverne pas encore avec Civitas, que je sache

Ni ne menace l’équilibre de l’état de droit

rose dit: à

Chester Homes est un auteur de polar, me semble-t-il. Oserais-je la comparaison avec Agatha Christie ?

Jazzi dit: à

« Paris, la seule ville au monde où coule un fleuve encadré par deux rangées de livres »
Blaise Cendrars

closer dit: à

MC, j’ai beau gougoliser, je ne trouve aucune autre définition du gallo que « Au même titre que le normand, l’angevin ou le poitevin, le gallo est une langue d’oïl issue d’un latin populaire » ou équivalent.
Le Robert est très clair là-dessus comme « L’Institut du Galo ou Institut de la langue gallèse »… »De nombreuses traces écrites le confirment, notamment le Livre des manières d’Etienne de Fougères (1178), alors évêque de Rennes, qui fait usage de mots et de structures grammaticales gallèses. »

rose dit: à

Chester Himes

MC dit: à

Il semble en effet que vous ayez raison sur ce point là Closer. Le pâtis français pare dans les Côtes du Nord » dans le Larousse de 1900-1907 est devenu dans celui de 1963 plus justement un « patois roman ». Pas de parenté avec Le Breton. Je rectifie, même si latin s’ y cache bien . Cela dit, je soupçonne quelques différences selon les aires dialectales. Bien à vous MC

renato dit: à

À propos de The Problem We All Live With

Le tableau a été publié à l’origine comme page centrale dans le numéro du 14 janvier 1964 de Look. Rockwell avait mis fin à son contrat avec le Saturday Evening Post l’année précédente en raison des limites imposées par le magazine aux thèmes politiques, et Look lui a offert un forum pour ses intérêts sociaux, y compris les droits civils et l’intégration raciale.
Contrairement à ses travaux pour le Saturday Evening Post, The Problem We All Live With et d’autres œuvres placent les Noirs comme seuls protagonistes, plutôt que comme observateurs, faisant partie de scènes de groupe, ou dans des rôles subalternes. Voir New Kids in the Neighborhood, The Problem We All Live With dépeint un enfant noir comme protagoniste ; comme dans Murder in Mississippi *, il utilise de forts contrastes clair-obscur pour approfondir son thème racial.

Bien que le sujet du tableau ait été inspiré par Ruby Bridges, Rockwell a utilisé une jeune fille de la région, Lynda Gunn, comme modèle pour son tableau ; sa cousine, Anita Gunn, a également été utilisée ; le model pour l’un des marshals a été William Obanhein, policier de Stockbridge connu surtout dans la culture populaire.

Après la publication de l’œuvre, Rockwell a reçu des « sacs de courrier de désapprobation », certain l’accusant d’être un traître racial.

* http://www.nrm.org/MT/graphics/MurderMississippi.jpg

D. dit: à

Je trouve que que MC fait beaucoup de commentaires.

Jean Langoncet dit: à

(Roger McGuinn des Byrds -l’autre groupe de Dylan- à l’interprétation de It’s Alright, Ma (I’m Only Bleeding))

MC dit: à

Préféreriez-vous Petit Rappel, D? MC

Jean Langoncet dit: à

@@Mes devoirs Mon Charoulet du Préau. Borne ne gouverne pas encore avec Civitas, que je sache

Ni ne menace l’équilibre de l’état de droit

Petit rappel :

« Pourquoi le sionisme religieux est-il si influent au sein du gouvernement israélien ?

Fin décembre 2022, le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahou est revenu au pouvoir grâce à ses liens tissés avec des formations politiques religieuses et d’extrême-droite. Quel est l’impact de la droite religieuse sur la politique du gouvernement israélien ?

Sans les liens tissés avec le sionisme religieux, Benjamin Netanyahou ne serai pas redevenu Premier ministre d’Israël. Lors des élections législatives de novembre 2022, la liste “Sionisme religieux” s’est imposée comme la troisième force politique d’Israël avec près de 11% des voix, soit un demi-million de votes. De six sièges aux Parlement, les partis composant le sionisme religieux sont passés à 14 sièges. Il faut plus de 60 sièges à la Knesset pour constituer une majorité.

“Le système électoral en Israël est construit d’une telle façon que les gens sont élus à la proportionnelle, explique David Chemla, fondateur de l’organisation de Juif européens solutions à deux États JCall. Si votre liste électorale n’obtient pas un nombre suffisant de votes, vos voies sont perdues.” La candidature commune des différents partis du sionisme religieux leur a donc permis d’avoir “un score relativement remarquable”, selon David Chemla. “Netanyahou a constitué un gouvernement avec leur soutien, continue-t-il. Sans eux, il n’a plus de majorité, son gouvernement tombe et il repart aux élections.” La coalition qui soutient le gouvernement compte 64 sièges. (…) »
https://information.tv5monde.com/international/pourquoi-le-sionisme-religieux-est-il-si-influent-au-sein-du-gouvernement-israelien

Jean Langoncet dit: à

@Patrice Charoulet dit: à
La France, comme Israël

Israël est une jeune démocratie et la France, démocratie expérimentée s’il en est, devrait lui apporter tout son soutien dans la passe difficile qu’elle traverse, afin qu’elle ne sombre pas dans un obscurantisme religieux et identitaire qu’on croyait d’un autre âge

rose dit: à

Le journaliste Antoine Tricot est le petit-fils d’Alice Colanis, poète et militante féministe. Sans qu’il sache trop pourquoi, sa grand-mère lui a demandé, avant son décès, en 2021, de cultiver le souvenir de son ami Sam (Samuel Mandelbaum), dont elle avait gardé quelques documents, précieusement rangés. « Mais à 98 ans, sa mémoire s’est étiolée », raconte-t-il, tout en faisant entendre sur France Culture une tendre discussion entre eux, quelques mois avant son décès. « J’ai oublié », répond-elle quand il lui demande comment ils se sont rencontrés. Alors, par amour pour Alice, le documentariste se

rose dit: à

6h06 mardi 29 août

Fin décembre 2022, le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahou est revenu au pouvoir grâce à ses liens tissés avec des formations politiques religieuses et d’extrême-droite. Quel est l’impact de la droite religieuse sur la politique du gouvernement israélien ?

Netanyahou est un cauchemar. En 2023, on les a en série.
Celui-ci est sorti par la porte, entré par la fenêtre.
On peut craindre pour Israël et pour la Palestine.

rose dit: à

Clopine
Un poème magnifique de Théodore Botrel a été posé pour vous ici, remontez le fil.

rose dit: à

Les bretons, version raccourcie.
En, environ 1993, une, bretonne jusqu’à la coiffe, vient en séjour chez moi, avec ses deux enfants.
Elle s’extasie devant les champs de coquelicots.
Je lui réponds -finement- que c’est l’absence de lisier.
En 2019, rencontre en Irlande une fille bossant à la chambre d’agriculture, à Nantes, elle me parle de l’omerta qui règne et du lobbying des éleveurs de porc.
En 2023, et après la sortie du film Les algues vertes, la situation est la même en pire.

Comment est-il possible de bousiller son propre territoire et ses rivages maritimes en maintenant des attitudes industrielles de grande ampleur qui sont toxiques et pour le sol et pour les rivages marins ?

Comment ?

Mary Curry dit: à

Tout le monde sait depuis tout petit,
merci Asterix, qu’ historiquement, le monde gallo-romain n’est pas la Bretagne.

D’ailleurs la lutte continue.

Rien ne va plus entre les territoires
administratifs, haute et basse Bretagne:

« Depuis quelques temps, certains militants du gallo semblent s’être radicalisés contre la langue bretonne. Des panneaux en breton ont ainsi été tagués à Saint-Grégoire, près de Rennes. Sans compter les querelles internes de ce mouvement qui représente quelques dizaines de personnes, comme le révélait le site Penn-Bazh : méli-mélo autour du gallo. »
Ouest France

rose dit: à

Les bretons sont français, point barre.
S’ils veulent parler breton/baragouiner dans leurs fez noz en buvant du chouchen, cela participe de leurs libertés individuelles.
Mais, qu’ils respectent leur terre, bordel.
Stop aux élevages intensifs de porc.

rose dit: à

Dans dix ans, on ne pourra plus vivre dans le sud.
En attendant, ce 29 août, on se caille.
Vivement dans dix ans.

Mary Curry dit: à

« Les bretons sont français, point barre. »
comme tous les autres administrés sur le territoire français, ici et au delà des mers. point.

rose dit: à

Easy Rider.
Il monte chez moi boire un café.
Petite tchatche.
Mec formidable, pas macho pour un sou, réglo., correct, archi hyper compétent. Artisan au top.
Pourquoi ?,il me raconte, il est scié « le type renverse un cycliste dans le fossé ». « Puis, il roule et fait demi-tour ». « Le gars n’est pas mort, celui qui l’a renversé prend une pelle dans sa voiture et le tue ».
Pourquoi cet artisan me raconte-t-il cet épisode ?

rose dit: à

Je suis d’accord. Comme toutes les minorités linguistiques aussi.

rose dit: à

En ce qui concerne l’abondance de faits divers qui nous a envahit fet été (été clôturé, aller vivre plus au sud, se pose la question), il m’importe de souligner deux choses qui me tiennent à cœur (en prolégomène, apprendre à nager doit être obligatoire, autant que apprendre à lire et à compter).
– les personnes handicapées dans un gîte où le feu a pris en Alsace.
– les enfants/ados, placés par l’aide sociale à l’enfance, dans l’accident de minibus dans le Lot et Garonne,

Lorsque les gens sont dans des situations difficiles ou d’extrême fragilité, il s’agit de se mettre en position d’alerte rouge pour les protéger encore plus que les autres.

C’est inacceptable (sans porter aucun jugement sur les responsabilités) que des personnes en situation de souffrance se retrouvent dans de tels cas de figures où leur vie, ou bien est en péril, ou bien leur est otée.

Soyons, nous les premiers, attentifs.

rose dit: à

envahi cet été

rose dit: à

Jonathan Owens est le lari de Simone Biles ♥️♥️♥️ et l’appelle bébé.
Trop joli.
Bonne journée,

rose dit: à

Jonathan Owens est le mari de Simone Biles

Damien dit: à

… continuez à parler de Sarkoh l’escroc, c’est votre domaine. Ne touchez pas au reste, vous salissez. Bloom

C’est étrange, ce sentiment de haine qui habite certains, ce désir de vitupérer, d’insulter, d’exclure, de lyncher, de mettre à mort… Aucune compassion ?

Bloom dit: à

@C’est étrange, ce sentiment de haine qui habite certains,

Etrange, Delaporte, surtout quand on a écrit:

« Et vous allez nous dire que, là aussi, c’est de ma merde. Tant pis pour vous ! Vous êtes un cuistre recuit. Un trou du cuistre ! »

Quand la bouffissure et l’hyperbole servent de revers (comme on dit au tennis), on récolte ce que l’on sème, sublime Delaporte!

Bloom dit: à

Stop aux élevages intensifs de porc.

Description fidèle de la Fédération espagnole de foot?

JC..... dit: à

MARDI 29 AOUT 2023, 8h27

« C’est étrange, ce sentiment de haine qui habite certains, ce désir de vitupérer, d’insulter, d’exclure, de lyncher, de mettre à mort… Aucune compassion ? » (Damien)

Rien que de très naturel.

Vitupérer : délicate attention
Insulter : absolument nécessaire
Exclure : plus que jamais, et violemment
Lyncher : oui, bien entendu, sans répit
Mettre à mort : discrètement ou en sous-traitant…

rose dit: à

Aucune compassion.
Aucune.
Inflexible.

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