de Pierre Assouline

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La République des livres
La traduction demeure une affaire de désir

La traduction demeure une affaire de désir

Malgré la commande qui en est souvent à l’origine, et en dépit de la difficulté matérielle à la refuser, la traduction est une affaire de désir. Son point commun fondamental avec la création littéraire. Ce qui confirme d’emblée, dès la première page du Dictionnaire amoureux de la traduction (539 pages, 29 euros, Plon) de Josée Kamoun notre conviction selon laquelle un traducteur est le coauteur du livre qu’il a traduit puisque tous les mots français qui y figurent sont de lui, résultent de son propre choix avec ce que cela peut compter d’honnêteté, de trahison fidèle et d’arbitraire. Traduire, c’est tourner un livre dans une autre langue. Le traducteur est tellement habité qu’il ne peut lire un texte dans une autre langue sans en convertir des mots, des phrases, des paragraphes en français, sa lecture fut elle gratuite et désintéressée. C’est plus fort que lui.

Dès la première page, on a envie de l’engueuler : comment dans un tel livre oser placer en épigraphe quelques lignes extraites de l’Interprète des désirs de Ibn Arabi sans préciser qui en est le traducteur ? (il doit s’agir de Maurice Gloton). Bon, passons… Josée Kamoun entretient un rapport « viscéral » avec la langue anglaise. Dans son domaine, elle est considérée comme l’une des meilleures sur la place de Paris. Son œuvre ? Les versions françaises des romans de Philip Roth depuis Pastorale américaine, Jonathan Coe depuis la Vie très privée de M. Sim, Richard Ford depuis Canada, John Irving depuis Les rêves des autres, notamment, sans oublier quelques classiques revisités, le Sur la route  (le rouleau original) de Kerouac, Le Meilleur des mondes d’Huxley et le 1984 d’Orwell avec tout un travail sur sa novlangue devenue « néoparler » et le tutoiement en lieu et place du vouvoiement, métamorphoses sacrilèges qui n’allèrent pas sans susciter de polémiques.

Nul n’est mieux placé qu’un traducteur, même pas un critique, pour décortiquer une fiction écrite à l’origine dans une langue étrangère. Décrypter, désosser, déshabiller… Bien au-delà de l’éternel débat des colloques de traducteurs entre ciblistes et sourciers. Incroyable tout ce qu’elle peut tirer d’une nouvelle inédite de Virginia Woolf, intitulée « The Fascination of the Pool » longue de deux pages et demies, une rêverie davantage qu’un récit. C’est souvent à l’originalité des entrées et à leur intitulé que l’on juge un « Dictionnaire amoureux ». Tant qu’à être subjectif, partial et partiel, allons-y gaiement ! Josée Kamoun y va franco, attitude qui a tout pour réjouir le lecteur car elle est joviale dans l’iconoclasme et l’anticonformisme.

Parfois ces démonstrations flirtent avec la complexité sémantique ou linguistique ; l’auteure y perd en efficacité (pas toujours facile de s’y retrouver lorsqu’on cherche une notion précise) ce qu’on y gagne en effet de surprise et volupté de la découverte. « Campagne et grand ouest », « Double foyer », « Caviar pour tout le monde », on y va tout de même à l’aveugle et l’on n’est pas déçu du voyage. Parfois, il faut lire les quelques pages d’une entrée pour saisir la pertinence du titre : ainsi vous comprendrez pourquoi « Galets d’Etretat » traite de la nécessité d’importer un peu de la langue dans l’œuvre, le « bup bup » des chiens catalans passant mal dans le « ouaf ouaf » propres aux chiens français, et le « mwah » du baiser anglais ne supportant pas de devenir un « smak » français, alors autant les conserver dans leur jus. Pour information, l’existentielle question de la traduction des gros mots se trouve à l’entrée « Malédictologie ».

Kamoun a le goût des comparaisons. A maintes reprises, elle met plus traductions d’un même extrait en parallèle, autant dire en rivalité, et nous fait juge. Cela ne concerne pas seulement les grands textes classiques tel le Shakespeare d’Yves Bonnefoy mais aussi bien des chansons de Graeme Allwright ou de Woody Guthrie. Qu’il s’agisse de l’un ou des autres, elle y déploie une telle richesse lexicale dans l’analyse que l’on y décèle aussitôt ce qui constitue l’essentiel du passe-temps des traducteurs : la recherche maniaque et obsessionnelle du mot juste. Et son corollaire : la chasse aux faux-amis, anachronismes, barbarismes, idiomatismes. En 1950, « pub » se traduisait par bistrot ; de nos jours, par « pub ». Le lecteur devant tout ignorer de l’effort produit par un créateur, il ne saura jamais le temps passé et le travail fourni par un traducteur scrupuleux capable de s’immerger pendant quelques jours dans des dictionnaires techniques accessibles uniquement dans des bibliothèques spécialisées. La comparaison entre l’Ode to Billie Joe de Bobbie Gentry et la Marie-Jeanne de Joe Dassin est à cet égard édifiante.

Certains cas d’école sont l’occasion de passionnants développements. Ainsi les pages attendues par tous les polardeux consacrées aux traductions des romans de Chester Himes, lesquelles sont d’abord parus en France et en français par les bons soins du directeur de la « Série noire » Marcel Duhamel et de la traductrice Minnie Danzas en usant d’un argot spécifique au Milieu parisien, ce qui facilitera sa réception et influencera en retour l’atmosphère de la légendaire collection. Les réflexions sur la traduction des titres (The Five Cornered-Square/ La Reine des pommes, La Modification de Butor/ Second Thoughts) et des sous-titres (« Fuck you/ Je t’embête »), art de la contrainte à la croisée de l’image et de son, de l’oral et de l’écrit. Le chapitre « Etrangéité » recèle de belles découvertes ; dans une échappée sur l’ultra littéralisme de la traduction Chouraqui de la Bible (« c’est comme s’il faisait remonter à la surface l’anatomie-étymologie des mots »), Josée Kamoun clôt finement les débats en notant que le mystère étant le pivot de l’entreprise, autant en rester là.

Il y a également des pages bien senties sur le chef d’œuvre hypnotique de Melville tout en reconnaissant que Moby Dick résiste à l’explication de texte. Josée Kamoun, qui reconnait ne pas être assez armée sur le plan philosophique pour s’attaquer à un pareil morceau, baisse les armes notamment devant le chapitre « The Whiteness of the Whale ». Aussi a-t-elle eu l’idée de le confier au plus brillant de ses étudiants. Celui-ci expliqua donc la blancheur de la baleine dans un silence de cathédrale face à ses condisciples et leur professeur médusés.

« Je ne voulais pas « comprendre ». Je voulais qu’il montre qu’il pouvait le faire. Un élève-fétiche face à un livre-fétiche. Il anatomise cette baleine sans l’autopsier, le secret demeure »

Encore le secret, le mystère, toujours inviolés. Pourvu que ça dure. Jusqu’à ce que Josée Kamoun dans ses vieux jours s’attaque à son tour au monstre dans l’espoir de le terrasser et en se réjouissant à l’avance de mourir à l’ouvrage. Traduire jusqu’à son dernier souffle et mourir sur scène, au bureau. Voilà un aperçu des richesses que recèle ce Dictionnaire amoureux de la traduction que tout lecteur avide de littérature étrangère se doit de lire, sinon de posséder ; car, comme il est d’usage avec cette collection, il est rare qu’on le lise autrement que par sauts et gambades, selon son humeur du jour ou du soir. Même si l’on se saura pas qui a traduit cet extrait d’Ibn Arabi…

(« 1957 » et « 1959 », photos Saul Leiter)

Cette entrée a été publiée dans Essais, Histoire Littéraire, Littérature étrangères.

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commentaires

886 Réponses pour La traduction demeure une affaire de désir

Clopine dit: à

Car « je chante ce qui me reste de vie », j’aimerais bien, moi aussi…

et alii dit: à

je sais quoi: on va créer une décoration « goy only », et la première sera Clopine, suivie par jazzi

et alii dit: à

la première décorée

Jazzi dit: à

Coincée entre Russie et Europe, la Géorgie est mal partie !

Jazzi dit: à

« on va créer une décoration « goy only »

Merci, et alii !
Ainsi, je coiffe au poteau JJJ…

et alii dit: à

merci, jazzi; maintenant au boulot;il faut écrire les statuts, enfin tout tout, tout!

rose dit: à

Emma et moi sommes allées à la maison de la danse du ballet national de Marseille assister et participer à la vente de costumes d’Opéra pour aider à payer les retraites des artistes.

Certains portants avaient les titres des ballets :
Dont, Proust ou les intermittences su cœur de Roland Petit. Ai photographié une robe particulièrement magnifique, en tulle ou gaze avec des décorations maritimes noeuds ou ganses, un col bateau, une ceinture bleue et blanche à rayures verticales qui était celle de Mme Verdurin.
Ballet de 1974.

rose dit: à

Cela a encore lieu demain et dimanche 5 mai,
Traverser le grand parc Henri Fabre, l’entomologiste, et se diriger vers l’immense bâtiment blanc.

rose dit: à

Et alii
Ai questionné et non. Entre ces personnes, distance respectueuse maintenue.

rose dit: à

Il y avait les costumes de :
Les contes d’Hoffmann, le Diable amoureux, le Chat botté, Peau d’âne et la Valse triste de Roland Petit.

rose dit: à

Nous avons rencontré une des costumières Nicole. Ma.maman a choisi une robe somptueuse de Peau d’Âne et moi un pantalon de pirate bayadère et une chemise avec plein de plis et brodé en petites lettres Maj.RP.
Voilà !

J J-J dit: à

@ jzmn & CT… j’aime bien les médailles de bronze, jzmn… c’est toujours mieux que rin…
Bàv et BN les goi (goyim ?), ma journée fut rude !—

et alii dit: à

une étrange obsession pour la langue. Les universitaires ne comprennent pas les mots comme la plupart d’entre nous les ont traditionnellement compris – comme des outils pointus et utiles avec lesquels explorer la réalité dans toute sa complexité – mais plutôt comme le font les païens, comme des sorts et des incantations magiques fétichisés qui ont le pouvoir de causer de réels dommages. ou provoquer un véritable ravissement. C’est pourquoi les articles universitaires présentent massivement des titres aussi grognants que « (Re)membering the Body : A Herstory of Sexual Desire » : si vous pensez que les mots peuvent réellement blesser, vous devez vous assurer qu’ils sont utilisés en toute sécurité et uniquement par ceux qui le désirent. des mages entraînés qui peuvent dire les bonnes choses dans le bon ordre et ne pas contrarier les
https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/not-in-our-name

rose dit: à

Sur les passions trîstes, dans Marianne, avec José- Guttierez Privât
« Cela dit, l’enseignement de la philosophie peut jouer un rôle dans la lutte contre la radicalisation en prison d’une manière qui pourrait probablement surprendre. Elle peut aider à assimiler les « passions tristes » dont parlait Spinoza, la haine, la colère, le ressentiment, par les outils de la pensée. Cela est particulièrement nécessaire quand on est, pour ainsi dire, doublement renfermé. Physiquement, d’abord, dans un système qui réduit inévitablement l’autonomie et les capacités à se projeter dans l’avenir. Mentalement, ensuite, dans une logique binaire qui raisonne régulièrement en termes de « nous » et les « autres », de « bourreaux » et de « victimes ». La philosophie peut aider à digérer ces passions par l’exercice de la parole libre et argumentée. »

Bonne soirée

vedo dit: à

« Macron a quand même réussi à doubler la dette publique en 7 ans. »
Lies, damned lies, and statistics…
La dette, en rapport au PIB, a fait un bond de plus de 15% au moment du Covid, et depuis baisse chaque année d’un peu plus de 1%. Et puis la dette, cela ne signifie rien au regard d’autres engagements de l’Etat.

renato dit: à

Souvenir, Foutriquet était vraiment grossier lorsqu’il parlait de ses relations « intimes » avec les femmes, qu’elles soient réelles ou fictives.

Bloom dit: à

A propos des nouvelles pratiques funéraires qu’impose aux Parsis la disparition des vautours…
Our culture is dying’: vulture shortage threatens Zoroastrian burial rites
https://www.theguardian.com/world/article/2024/may/04/vulture-shortage-threatens-zoroastrian-burial-rites-india-iran-pakistan

Dans « The Ground Beneath Her Feet » (1999) Rushdie imagine une épidémie qui frappe les vautours qui disparaissent du ciel de Mumbai, forçant les Parsis à en importer de l’étranger…

Kilékon dit: à

Frapper un homme à terre et qui ne vous répondra pas,vous en êtes fier, renato?

closer dit: à

La charge d’intérêt de la dette a représenté 55 milliards d’Euros à payer en 2023, soit pas très loin du budget de l’Education Nationale.
A part ça la « dette ne signifie rien au regard, etc », selon un certain vedo.

Clopine dit: à

Renato, « foutriquet », quid ?

renato dit: à

S’il veut répondre, il peut le faire, Kilékon. Je me souviens de son vomissement contre Odradek qui, revenu au chaos originel, ne pouvait tout simplement pas répondre.
Je lui ai donc servi l’une de ses spécialités.

JC..... dit: à

Dans les temps anciens de la démocratie théocratique européenne, on pouvait s’écrier à juste raison : « Tous ces incompétents prétentieux et cons qui nous gouvernent, ils finirons en Enfer, ces salauds et salopes bons à rôtir sans fin. »

Hélas ! la justice divine fait défaut, désormais. Les temps ont bien changé…

Nicephore dit: à

Clopine dit: à
Renato, « foutriquet », quid ?
C’est le nom donné à Macron par Onfray dans son dernier livre.

D. dit: à

En plus la charge de la dette peut changer à tout moment comme chacun sait. Ce sont les agences de notations qui feront la pluie. En 6 mois on peut prendre + 50 milliards, voire davantage m. Donc restrictions, toujours sur les mêmes, évidemment, équilibrage par vases communicants, on voit au quotidien ce que ça peut donner : la politique du toujours moins, altération de la santé publique, du logement, de l’éducation, de tout quoi.
Il faut vivre sur une autre planète pour ne pas s’en rendre compte.

D. dit: à

« la dette ne signifie rien ».

–> allez dire ça aux Grecs mis en esclavage depuis dix ans à cause d’elle.
Ça signifie au contraire énormément. Plus une entité est endettée, moins on veut lui prêter. Un enfant de six ans le comprend.

D. dit: à

N’est-ce pas, renato ?

D. dit: à

A Chaville, il y a mon chat, propriétaire du domaine. Il y a aussi d’autres chats qui disent être également propriétaires du domaine. Il y a déjà eu quelques échauffourées sévères. J’ai toujours un tuyau d’arrosage sous pression pour régler ça efficacement.
Certains chats viennent demander à la fenêtre. Des fois je finis par donner.
Il y a des méthodes de persuasion différentes d’un chat à l’autre avec des expressions différentes. Surtout, l’expresdion des chattes diffère beaucoup de celle des chats. Et j’ai l’impression que vis-à-vis de moi elles parviennent plus facilement à leur fin. Chats ou chattes semblent très satisfaits de leurs sexes respectifs. En changer est le dernier de leur souci.

renato dit: à

Foutriquet vaut Arrêtertotut, Clopine.

Bloom dit: à

Les Grecs en esclavage? N’importe quoi. L’extrême droite est bien le camp des hyperboles toxiques, de l’usage nocif de la langue, raccord avec une idéologie dangereuse et tordue.
L’esclavage est une réalité historique lourde et tragique, pas n’importe quel mot qui claque.
La honte.

renato dit: à

Enfin, D. !

Nous avons eu la Covid et tous les pseudo-libéraux ont demandé de l’aide, et le gouvernement en a distribuée sans discernement. Or de que le monde est le monde, si je pratique une activité libérale je m’expose au risque de faillite (restaurants par exemple) ou de ramper le cul sur les trottoirs (spectacles, intermittents ou non). Or, malgré l’argent déjà gaspillé pour aider des arts qui par nature doivent affronter le risque du public, voilà que le gouvernement distribue de l’argent pour rien alors que vous avez les hôpitaux dans la merde.
Bon, chacun peut continuer le catalogue des dépenses inutiles.

Il y avait déjà eu les Gilet jaunes, conséquence de 40 ans de gouvernements approximatifs, inefficaces et sans queue ni tête, et Macron les a retrouvés sur ses couilles… bref, inutile de faire un catalogue… chacun peut tirer ses conclusions.

Bien sûr, moi aussi je récrimine à propos de ce que Macron n’a pas fait, notamment en écologie, mais j’ai l’avantage de m’en foutre parce que je suis presque mort, et de toute façon je me dis que les gens ont ce qu’ils méritent… , les extrémistes de gauche et de droite bien à part, naturellement.

Enfin, tant que les gens écouteront de crétins émérites plutôt que de lire le Journal officiel, les conneries appréciées par les pseudo-patriotes et les pseudo-révolutionnaires seront la base du débat politique (et pas seulement en France), aucune chance que les choses changent vraiment.

Incidemment, le JORF est gratuit et désormais en ligne.

Pour la connerie que vous venez de proférer à propos de Grecs en esclavage, allez voir les pourquoi plutôt qu’écouter les crestins qui vous rassurent.

D. dit: à

Il faut saluer le courage de Madame Pécresse qui a supprimé ses subventions à Science-Po. Bravo pour cette initiative courageuse mais hélas isoléen

D. dit: à

Ça y est, il a sa crise. Pfffouuuh.

et alii dit: à

NESPOLO MAXIMO, université de Lorraine,marié AVEC UNE JAPONAISE COMME Bayard,blamé pour un échange

J J-J dit: à

@ « j’ai l’avantage de m’en foutre parce que je suis presque mort »,… comme disait une meute de suricates programmée pour survivre activement à l’éco anxiété, à la peur du retour de Donald Trump ou au j’menfoutisme de la prétendue collapsologie.

@ à la différence du climato.sceptique@bfmtv.com Patrice Charoulet qui dit toujours « avoir trois choix » (-ce qui veut dire au moins six solutions,… au lieu de nous dire simplement avoir le choix entre trois options possibles »), je dirais pmp que Foutriquet, à la ramasse des commentaires supra, pouvait tout aussi bien incarner Widerganger, Macron que Jean-Marie Le Pen.
Mais hélas, il pleut sans discontinuer (4.5.24_14.17). Bàv quand même,

et alii dit: à

affaire NESPOLO:
L’Université de Lorraine (UL), gigantesque pôle académique à l’Est du pays, fruit de la fusion de quatre facs, est devenue ces derniers temps l’un de ces temples du wokisme. Mais Massimo Nespolo, 59 ans, né à Sienne, chercheur et professeur à la Faculté des Sciences et Technologies, ne peut s’empêcher de jouer les mouches du coche. Il a, notamment, eu l’outrecuidance de s’exprimer librement sur une plateforme interne intitulée Expression Libre. Ses commentaires, non-conformes, ont choqué certains de ses collègues au point de déclencher une procédure disciplinaire qui s’apparente à un procès pour délit d’opinion[2].

Expression Libre est un fil de discussion où les enseignants échangent petites annonces et commentaires de l’actualité.
causeur

vedo dit: à

@Renato,
Est-ce que vous pourriez me donner la référence du texte en allemand des conversations de Goethe avec E. (page?) Je n’ai pas la possibilité de chercher dans tout les entretiens, en ce moment. En particulier, quel est le mot que Goethe utilise pour « mestiere ». C’est le mot clé du texte, comme me l’a fait remarquer une amie allemande avec qui j’en discutais.

vedo dit: à

A propos de la dette, je ne faisais que dire des choses évidentes pour qui connait un peu le sujet, et ne cherche pas à se servir de ce blog pour se soulager de ses préjugés. (Je déteste l’argument d’autorité, mais ici quand même…). L’expression « au regard de » a pu laisser entendre, à tort, (et à ceux qui le voulaient bien), que je minimisais les autres engagements de l’Etat. Mais je vois bien que le format de ce blog ne permet pas une discussion informative et sérieuse. Et après tout, c’est un blog littéraire. En ce qui me concerne, à bon entendeur, salut. Pour ce qui est de la Grèce, le vrai esclavage (sic) a été le fait d’institutions grecques, et européennes, que chacun peut connaître, et de personnes dont certaines, si elles avaient été à la tête d’entreprises privées dans un pays de lois, seraient maintenant en prison.
https://www.nytimes.com/2024/04/30/business/europe-economy-inflation-growth.html

Patrice Charoulet dit: à

@Rosanette

« tara » ? Vous voulez dire « terra » ?

« Que la terre te soit légère » : Quelle pauvreté !
Je préfère « Non fui,fui,non sum,non curo ». Mais quand on espère se faire incinérer, on n’écrit rien sur sa tombe, car il n’y aura pas de tombe.

renato dit: à

Vedo, Eckermann, Conversations avec Goethe (le métier)

Mes Conversations sont dans l’édition Einaudi et de mémoire, la question du métier apparaît dans divers chapitres : formation et développement de l’habileté, chap. 4 ; le travail artistique comme métier, chap. 8 ; travail et carrière, chap. 9 et 10.
Pour plus de précision, je dois attendre la fin des vacances de ma compagne, car c’est elle qui lit l’allemand.

renato dit: à

En ce qui concerne la question de la dette grecque et ses conséquences, le gouvernement voulait absolument entrer dans la zone euro et a truqué les comptes avec l’aide de Goldman Sachs. La banque a fait son travail et peut être blâmée, mais les représentants du gouvernement grec méritaient-ils une peine de prison ?

renato dit: à

JJ-J, pour l’instant, le meilleur prétendant au titre de Foutriquet est D.

renato dit: à

«… méritaient-ils une peine de prison ? »
Sans point d’interrogation !

et alii dit: à

il n’y a pas très longtemps, j’ai rêvé que je me déplaçais avec un gros « bocal » de boîte de conserves dans lequel il y avait mes cendres, et je ne savais qu’en faire

et alii dit: à

pas mes cendres de cigarettes; celles de mon incinération

Bloom dit: à

La notule du Figaro reproduite en haut à droite de ce blog transpire désagréablement l’info de deuxième main. On ne sait pas s’il faut rire ou pleurer quand on y lit que Paul Auster « fumait des petits CIRAGES ». Habitude toxique qui peut effectivement avoir de terribles conséquences.

Le lecteur imbécile est reconnaissant d’apprendre que certains de ses personnages s’appellent par exemple Marco Stanley Fogg et Benjamin Sachs. Il s’attend à ce qu’on explicite ne serait-ce que l’un de ces choix onomastiques « singuliers ». Mais il restera sur sa faim…
Visiblement le pigiste écrit à propos de quelqu’un qu’il n’a pas lu. Ou mal.

Il évoque Newark, lieu de naissance de Paul Auster et Philip Roth, ok, mais quand il mentionne la bio de Stephen Crane (auteur qu’il n’a certainement jamais lu non plus), rien sur le lien avec un fait crucial : lui aussi était natif de la grande ville côtière du New Jersey qui regarde New York, par-delà l’Hudson. D’où, en partie, l’intérêt du biographe pour cet écrivain.

Heureusement, il existe dans des publications plus sérieuses d’authentiques hommages de véritables lecteurs des livres de Paul Auster.

Paul Auster, l’homme et l’œuvre, auraient pu se passer d’un « salut » aussi médiocre.

D. dit: à

C’est le problème du journalisme contemporain, Bloom. De plus en plus de journalistes diplômés et de moins en moins de talents de journalisme. Parce qu’une école n’est pas faite pour repérer et promouvoir les talents, contrairement à ce que l’on croit. Elle enseigne des connaissances, vérifie qu’elles sont acquises. Point.

Bloom dit: à

C’est aussi un « auteur », ancien participant au « Masque » également (très moqueur).
Assez minable de n’avoir pu dégoté quelqu’un de plus sérieux et présentable.

vedo dit: à

@ Renato. Merci pour les indications sur G-E. Je serai en Alsace pendant l’été et je trouverai sans doute dans ma bibliothèque là-bas.

vedo dit: à

@Renato, je voudrais évidemment pas polémiquer sur la Grèce. Comme toujours dans ces cas, beaucoup de coupables y compris la complaisance des institutions européennes. La prison? un peu une figure de style, mais pas tellement quand on regarde d’un peu plus près: Trump a un procès pour avoir trafiqué ses comptes afin d’obtenir un prêt à de meilleures conditions… (exactement la même chose, en plus petit). Ceci dit, les mécanismes macroéconomiques, il y a quelques règles, mais aussi des imprévus.

Bloom dit: à

Dégoter

FL dit: à

Le compagnonnage Rimbaud-Verlaine ça aura été 2 ans et deux mois. Pas un mois de plus (septembre 1871 – août 1873).

Ce fut météoritique.

FL dit: à

Je trouve quand même très dommage que M. Murphy n’ait pas terminé l’édition des oeuvres complètes de Rimbaud chez Honoré Champion.

Clopine dit: à

Bon, ben je suis stupide, je ne sais toujours pas de quel foutriquet on parle, ni à propos de quoi au fait. D’un autre côté, « foutriquet » est un terme qui peut facilement devenir générique… Perso, moi qui ai désormais une vie sociale rétrécie aux dimensions de mon appartement de vieille femme chèque, j’en connais pourtant deux ou trois, des foutriquet… Par exemple sur ce blog, mais bon, pas de noms !

Janssen J-J dit: à

et voui, du eric neuhoff c’est du même cirage 🙂 que du arnaud viviant… de la seconde main zemourienne daubale,… l’RDL espère qu’ils n’ont pas de liens de parenté avec notre amie Alexia, bien silencieuse depuis le drame actuel séviçant (sic) à science pot.
Qu’en dit le foutriquet grec de chat-ville ?

Clopine dit: à

« chenue » pas chèque. Saloperie d’algorithme !

D. dit: à

Non mais allez-y, Clopine.

FL dit: à

Il a également fait une édition des Poèmes saturniens et des Romances sans paroles. Si ça a la qualité de son édition de Rimbaud c’est très prometteur.

Mais il faudrait terminer d’éditer Rimbaud. C’est indispensable. Deux volumes étaient encore prévus.

Faut faire des souscriptions comme pour l’Encyclopédie.

Janssen J-J dit: à

-Je suis stupide… Non, non, c’est mon chien !…
-une vieille dame chèque ? de Prague ou de Rouen ?
-des foutriquets (nom commun gratuit depuis qu’il est générique, peut se mettre au pluriel ou à la pourrielle) – Plutôt des freluquetS, non ?
– Perso, je me sens plus freluquet que foutriquet. Kidimieux ?

Clopine dit: à

Y’a un côté un peu sympathique chez les foutriquets, car ils sont de peu d’importance même s’ils sont insupportables. Et puis, il faudrait interroger Rosanette là dessus, mais il me semble que « foutriquet » n’a pas de féminin. Pas de foutriquette en vue. Ça devient diablement intéressant, non ? Que diraient les camarades syndicaux de La Langue Sauce Piquante là dessus ?

rose dit: à

D. dit: à
Il faut saluer le courage de Madame Pécresse qui a supprimé ses subventions à Science-Po. Bravo pour cette initiative courageuse mais hélas isolée.
Ais, pour quo se prend-elle ?

rose dit: à

Mais, pour qui se prend-elle ?

renato dit: à

vedo,
bien sûr, qu’ils méritaient la prison.

J’ai corrigé mon message dès que je l’ai mis en ligne. Malheureusement, ce site ne propose ni correction ni prévisualisation.

Clopine dit: à

Mais, qu’est-ce que cela veut dire, cette incroyable décision ? Je veux dire, on commence tous à se dire qu’il va falloir entrer en résistance (au moins les plus politisés, les plus humanistes, les plus sensibles à l’égalité de tous contre les privilèges de certains, bref, des trucs « à la con » diront certains), puisque ce genre de décision est prise… C’est tellement navrant, ça signifie tellement de trucs graves… Je veux dire, je veux appeler, si seulement je le peux, les intellectuels de ce blog à se questionner sur leur positionnement politique. Si l’élite intellectuelle d’un pays baisse les bras, si elle emboîte le pas à la démission industrielle, médiatique, humaniste prônée par l’extrême-droite (enfin, je veux dire que si les macronistes font tous les jours que dieu fait le jeu de la Le Pen, au point que cette dernière s’en réjouit), alors… Ben moi ça me fout carrément les jetons. Cnews, ça me fout les jetons, et je crois que je n’ai pas tort d’avoir peur. Maintenant, face à la peur, que faire ? (dirait Lénine, ahaha !). Sinon tenter de s’exprimer, encore et encore, même maladroitement, même en vain, bref. Quand l’orage arrive, il ne faut pas juste sortir le parapluie. Il faut tâcher, même vainement, même ridiculement, de sauver les récoltes. Donc à aller cueillir le moindre grain de blé, même en étant mouillée, bref, vous voyez ce que je veux dire, j’espère…

Jazzi dit: à

« il n’y a pas très longtemps, j’ai rêvé que je me déplaçais avec un gros « bocal » de boîte de conserves dans lequel il y avait mes cendres, et je ne savais qu’en faire »

Qu’en dirait Lacan ?
J’ai bien une petite idée…

Jean Langoncet dit: à

@« il n’y a pas très longtemps, j’ai rêvé que je me déplaçais avec un gros « bocal » de boîte de conserves dans lequel il y avait mes cendres, et je ne savais qu’en faire »

Voilà ; une oraison funèbre à la hauteur de Périclès (les mouettes se marrent …)
https://www.youtube.com/watch?v=xmy1AsWgOXY

Jean Langoncet dit: à

… sacrés frères Couenne

D. dit: à

Pas de foutriquette en vue.

S’il en fallait une, ce serait…?

D. dit: à

Je ne savais pas renato si vieux.

D. dit: à

Formidable. Il s’est beaucoup foulé, le gars, pour écrire ça. Warff !
Assurément personne ne serait capable d’tn faire autant.
Non mais j’vous jure…i prennent vraiment les gens pour des cons…

D. dit: à

C’est honteux d’appeler ça de la musique.
Sur mon clavier arrangeur, j’ai la transcription automatique en partition de ce que je joue : si j’improvisais durant une heure plus ou moins au hasard avec deux doigts de chaque main, j’obtiendrais à peu près la même chose. Mais j’aurais perdu 1 heure.

renato dit: à

Vous devriez savoir, D., que l’opinion d’un réac vaut pour moi la fiente d’un moineau.

Jazzi dit: à

Rencontres à la librairie de mon quartier
https://mail.aol.com/d/folders/6

Rencontre avec Josée Kamoun pour son dictionnaire amoureux de la traduction
Le vendredi 10 mai 2024 de 19:30 à 21:00

Rencontre avec Hervé Le Tellier
Le vendredi 17 mai 2024 de 19:30 à 22:00

MC dit: à

Et Bobine découvrit les grands sentiments…

MC dit: à

C’est un peu la tartine qui se couvre de beurre elle-même ! MC

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