Deux filles écrivent un « Tombeau pour mon père »
Qu’est-ce qu’une fille devenue femme peut faire de son attachement pour son père quand celui-ci n’a pas souvent été à la hauteur de son rôle mais qu’elle continue à l’aimer sans raison ? La question court en filigrane tout au long de Avant que j’oublie (144 pages, 14 euros, Verdier) d’Anne Pauly (1974), un premier roman inoubliable une fois qu’on l’a refermé, sélectionné sur les premières listes des jurys Goncourt et Femina.
A l’occasion de la maladie, de l’agonie puis de la mort de son père, mais un père un peu particulier car dysfonctionnel une jeune femme (re)découvre les deux hommes qui étaient en lui : d’un côté un alcoolo incontrôlable et déjanté porté sur l’exotisme asiatique, de l’autre un être d’une grande sensibilité frustré de n’avoir pas accompli son destin et débordant d’affection pour les siens, une famille de cinglés tout de même. A la faveur de ce retour au père en cancéreux à l’agonie, aimant et aimé malgré les reproches nés de ses insuffisances (et de sa violence car on sent que dans « cette ambiance de guerre civile » que fut la famille, la mère a morflé), elle dresse l’inventaire de leurs vies en débarrassant le capharnaüm de sa maison après l’avoir fait de la chambre d’hôpital où repose « sa carcasse de vieux père ».
Qu’est-ce qu’on garde et qu’est-ce qu’on jette ? C’est aussi d’une vie qu’il s’agit (la lecture de Comment j’ai vidé la maison de mes parents, de la psychanalyste Lydia Flem ne fut pas sans influence). Anne Pauly effectue une réhabilitation à travers son retour sur filiation. Elle récapitule et accorde le pardon et la rémission des pêchés quand son frère, dont la colère se fera indifférence, l’entend tout autrement. Ils arrivent même à s’engueuler sur la qualité, et donc le prix du cercueil ! Il y a l’histoire que l’on jugera simple car assez banale et construite sur un canevas assez classique, et il y a ce qu’on en fait. Si ce premier roman, à considérer comme tel et non comme un témoignage, m’a enthousiasmé, c’est par son ton porté par un écriture magnifique, quoiqu’un peu plus faible à la fin, au dernier chapitre qui permet à la narratrice de se raconter après le deuil.
Jamais surécrit. Pas de pathos ni de misérabilisme. Rien de mièvre ni de plaintif. Nulle victime même si certaines pages sont hantées par la revanche sociale et la mémoire des vaincus. Enfin, un peu d’air dans les librairies… Pas de larmes si ce ne sont les nôtres tant cette évocation, qui prête si souvent à sourire, est aussi parfois bouleversante par la sobre émotion qu’elle dégage. Par l’épaisseur du silence qui aura enveloppé cette relation filiale pleine de non-dits, de pudeurs, de regards baissés. Cette auteure mérite bien des éloges pour être capable de nous faire passer du rire aux larmes, ce qui ne va pas de soi. La scène de la messe de funérailles est irrésistible. D’autres sont poignantes et dégagent une émotion jamais surjouée.
« Toute occupée de la suite des évènements, je n’ai même pas pensé à être triste ».
Et je donnerais l’œuvre complète de bien des écrivains en échange de ceci :
« Il avait le masque : je le savais et il le savait. Le masque. Celui dont la mort affuble les gens avant de les emporter, comme pour mieux les reconnaître ».
Que celui ou celle qui n’a jamais vu mourir un proche lui jette la première pierre. Dans une interview, Anne Pauly a confié :
« Je voulais décrire comment la vie, par effet de mimétisme avec le défunt, se rétracte à l’intérieur du survivant puis la lenteur avec laquelle elle revient. Le temps du deuil, est long, laborieux. Je ne l’avais pas imaginé avant de le vivre. Le retour à la vie et à la joie s’opère quand se rétablit la capacité à voir les signes, à les lire et à leur trouver un sens. Ce qui sauve dans tout ça, ce sont les histoires !
Si Avant que j’oublie est plein de bruits, la narratrice ayant enregistré sur son portable ceux de la maison de son père par crainte de les oublier (grincements de portes, carillons au tintement si particulier, interrupteurs, tout un univers), il est un autre roman paru à la rentrée, animé d’un semblable questionnement et plus sonore encore. Celui-ci, qui n’est pas le premier de son auteure, m’a pareillement emballé : Le peuple de mon père (Fayard) de Yaël Pachet (Orléans, 1968). Un portrait du père par sa fille à la recherche de leurs contradictions, de leurs rapports complexes. Contrairement au roman d’Anne Pauly, on n’est pas dans les classes moyennes provinciales mais chez des intellectuels bourgeois parisiens. Le père, c’était Pierre Apatchevsky dit Pierre Pachet, un essayiste remarqué, pilier de la Quinzaine littéraire de Maurice Nadeau, mémorialiste d’une formidable Autobiographie de mon père (1987), auteur de grande qualité et personnage difficile, professeur de littérature à l’Université, homme à femmes angoissé à l’indéniable charisme.
La qualité de l’écriture, la sensibilité, l’intelligence de l’auteure m’ont emporté comme rarement. Yaël Pachet est choriste, mezzo-soprano dans le pupitre d’Alto 1 au sein du chœur permanent d’Angers-Nantes Opéra. Son livre s’en ressent tant l’écriture en est musicale. Il est plein de sons délicatement et finement analysés. Il y a de belles pages sur la partition de ses pas, la musique de ses pantoufles sur le parquet, et d’autres encore sur l’aurea mediocritasd’Horace, la voie moyenne et tiède de la médiocrité bienheureuse. C’est un hommage à l’homme que fut son père, mais porté autant par l’amour que par l’admiration, les deux intacts et même plus forts encore après sa disparition.
Deux tombeaux poétiques pour deux pères qui n’auraient eu guère de chance de se rencontrer, écrits par deux filles devenues femmes que leur statut d’écrivaine fera peut-être se parler. Elles n’ont de cesse de se rappeler de ne pas oublier. De le préserver de l’oubli. Chacune avec sa voix, et l’une aussi attachante que l’autre, elles font un constat commun : une fois le deuil accompli, l’énigme de leur père demeure. Et avec lui, celui de la relation père/fille.
(« Autoportrait, Bleecker Street, NY, 1993 » ; « Elevator, Miami Beach, 1955, Photos Robert Frank)
826 Réponses pour Deux filles écrivent un « Tombeau pour mon père »
Lia Piano :
https://www.criticaletteraria.org/2019/09/lia-piano-planimetria-di-una-famiglia-felice-bompiani.html
[en it.]
« Savez-vous pourquoi J.Dr a fermé les commentaires de son blog ? »
Il est, peut-être, « au comble du bonheur. »
on en parlait sur la RDL
Il y a les personnes qui cherchent sans cesse à se mettre en valeur au détriment des autres, celles qui veulent paraître ultra-efficaces mais délèguent une partie de leur fardeau à la bonne poire du bureau et celles qui cherchent à s’approprier le prestige du travail des autres. Tout le monde a déjà dû composer avec l’un ou l’autre de ces types de collègues. En réalité, ce sont surtout des psychopathes qu’il faut se méfier.
Le terme «psychopathe» n’est pas utilisé ici comme dans un film de série Z ou comme une insulte balancée à la va-vite, mais comme un profil psychologique précis. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur la psychopathie ou la différence entre psychopathe et sociopathe.
En bref, les psychopathes sont des individus incapables de ressentir de l’empathie pour autrui. Comme ils n’éprouvent pas de culpabilité à accomplir des actions pouvant nuire aux autres si celles-ci les aident à atteindre leurs objectifs, ils n’hésitent pas à manipuler leur entourage.
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Distance professionnelle
Pour se prémunir contre l’influence d’un·e collègue que l’on soupçonne d’être psychopathe, le professeur Art Markman, de l’université du Texas à Austin, recommande avant tout de ne pas révéler trop de choses sur soi-même.
Un profil psychopathique pourra se montrer avenant et intéressé par ce que vous lui racontez, mais il se concentrera davantage sur les conséquences de vos actions que sur la manière dont vous vous sentez.
Si vous lui faites des confidences, la ou le psychopathe n’hésitera pas à utiliser des détails qui comptent à vos yeux pour manipuler vos choix selon son bon vouloir. Garder une distance professionnelle et une attitude froide est un bon moyen de se protéger.
Dans le même temps, il faut veiller à conserver des voies de communication avec l’ensemble de vos collègues, ainsi qu’avec vos supérieur·es.
Vos relations aux autres ne doivent pas dépendre de la personne que vous considérez comme possiblement psychopathique: mieux vaut que votre hiérarchie et votre cercle professionnel connaissent vos actions, vos succès et vos échecs directement, de votre propre bouche.
renato à 8h26
Je voulais savoir s’il avait donné des explications.
@rose dit: 19 septembre 2019 à 2 h 57 min
J’ai repris ces pages où le discours politique concernant « la question référendaire relative à l’indépendance du Québec » est cité.
Je n’y ai pas vu l’utilisation du point virgule comme une « ponctuation de l’embarras et du doute, révélatrice d’un esprit timoré hésitant » mais, tout simplement comme l’usage en a été longtemps fréquent dans les textes de loi visant la structuration d’une phrase longue, l’articulation de l’énonciation et la délimitation d’unités de même niveau entretenant des rapports d’implication.
Le discours du père qui suit (page suivante) offre aussi une phrase longue qui elle, est morcelée par des virgules. (Guère plus clair !)
Jean-Paul Dubois scande son roman par des phrases courtes et n’utilise que les virgules et les points (hors les incises où il utilise les guillemets qui encadrent les paroles des personnages, précédées de deux points.)
Aujourd’hui, dans les romans (et les commentaires) bien des phrases courtes sont suivies de points de suspension laissant aux lecteurs la possibilité d’imaginer la suite de la pensée de l’auteur.
Pablo, si tu as une minute, tu pourrais jeter un œil sur ce texte de Pérez-Reverte? La première phrase me paraît un peu obscure…
« Del mundo tienen que tirar las élites, las masas no tiran del mundo, y esas élites las están exterminando en el colegio porque las están acomplejando y haciéndoles sentirse culpables. Esa inteligencia aplastada es molesta, incomoda, en la política, en la cultura, en todo. El Cid es molesto por lo que representa como ser humano”.
C’est tiré d’un interview dans El Pais en ligne ce jour.
« Aujourd’hui, dans les romans (et les commentaires) bien des phrases courtes sont suivies de points de suspension laissant aux lecteurs la possibilité d’imaginer la suite de la pensée de l’auteur. »
La prose de Luc lang repose sur ce principe, également. C’est au lecteur de faire tout le boulot d’imagination, qui autrefois revenait à l’auteur. Celui-ci ne se donne plus aucun mal. C’est comme s’il lançait, de manière négligente : eh basta ! Et il y a des Popaul pour aimer ça.
L’entretien complet:
https://elpais.com/cultura/2019/09/18/actualidad/1568792566_169019.html?autoplay=1
christiane
C’était légère critique ; je viens de le terminer et suis enthousiasmée : pas une ligne d’ennui, une intrigue qui se tient, des personnages attachants, et un lien commun de tous les hommes qui n’habitent pas le monde la même façon à la même humanité souffrante.
Yaël Pachet dans son livre Le peuple de mon père poursuit un questionnement multiple et passionnant sur son père, sur sa famille, sur elle, sur son identité.
Ainsi, (p. 92 à 95) elle s’interroge sur son appartenance au peuple juif (car sa mère ne l’était pas) et à son désir d’apprendre l’hébreu. Elle compare dans ces pages le temps de la foi pour deux religions : Dieu « présent » pour les chrétiens, « éternellement au passé » et « accessible seulement à travers les Lois, les règles, l’écrit ou l’étude. » pour le Juif. (« Un père dont on ne prononce pas le nom ».)
Quant à son père, il lui apportait entre autres la réponse suivante : « être juif, c’était créer en soi un espace pour recevoir et embrasser l’étude. » et elle interroge « cet endroit de l’être » et se souvient de Levinas disant « que le Juif se souvient de ce qu’il a oublié. » ou de Bernanos ou de Gide cherchant « à réparer la séparation inéluctable » par « la présence en soi de Dieu ».
Elle l’évoque dans ses souvenirs, s’interroge sur ce qu’il était pour elle pour les autres. « Un portrait du père par sa fille à la recherche de leurs contradictions, de leurs rapports complexes » (Passou).
Au fil des pages c’est elle aussi qui se trouve dans une « fiction familiale qui ne s’écrit pas, épisode après épisode, dans une connaissance de toutes les circonstances mais trouée et discontinue », se glissant « comme une souris entre toutes ces personnalités pour qui il fut une personnalité ».
« Le père, c’était Pierre Apatchevsky dit Pierre Pachet, un essayiste remarqué, pilier de la Quinzaine littéraire de Maurice Nadeau » (Passou)
« Si je dis : il était comme ça, quelqu’un me dira : non, ce n’est pas vrai, il n’était pas comme ça, il était autrement. Et il aura forcément raison. »
Dans les dernières pages, cette pensée : « Ce sont nos contradictions de vivants qui font du mort un être impossible à résumer, à fixer. Mais ce sont nos contradictions qui nous permettent de continuer à aimer un mort. »
Un livre dense qui ouvre un questionnement intime sur nos rapports aux vivants et à nos morts.
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon.
Jean-Paul Dubois
@rose dit: 19 septembre 2019 à 10 h 29 min
J’ai bien compris mais grâce à vous j’ai relu ces pages qui m’avaient un peu ennuyée et je me suis souvenue des interventions de certains habitués de ce blog épris du sens et de l’usage de la ponctuation. C’était l’occasion de chercher les raisons d’une disparition progressive : celle du point virgule.
Merci Rose. Plein de pistes dans ce que vous écrivez bien que le 21h14 reste très mystérieux.
@19 septembre 2019 à 10 h 31 min christiane
la manière dont la mère non juive appréhende la judéité du père juif , la parle,la traduit dans la vie quotidienne, ne compte pas pour peu dans la manière dont la fille se questionnera;ne pas oublier la « fameuse » jalousie mère /fille attestée par les déesses des mythologies classiques , HERA et Junon,bien avant les essais de psychologie(sur la toile)
@et alii dit: 19 septembre 2019 à 10 h 48 min
Quel est le rôle des pères dans cette transmission ?
19 septembre 2019 à 10 h 57 minvotre question est très difficile parce qu’il n’y a que des singularités qui évoluent à travers le temps;considérez seulement que dans le judaÏsme l’homme peut demander le divorce ;lorsque j’évoque la vie quotidienne, c’est aussi bien la nourriture que les »fêtes », l’allumage des bougies, les morts de la famille et l’anniversaire de ces dates de mort;
les surnoms donnés aux enfants liés aux pays d’origine
c’est bien trop difficile il n’y a que des cas;
Christiane
Fatigant autant d’émotions peut-être et aussi le souvenir lancinant.
cette première phrase est parce que vous dites que soudainement vous en avez eu assez ; puis vous êtes partie et vous êtes promenée en bord de Seine avant de rentrer chez vous. Je pose une supposition que c’était sans doute fatigant d’écouter tel témoignage. et d’assister au souvenir lancinant de Hubert Haddad qui a consacré temps et énergie à retrouver ces traces pour construire son livre.
J’essaie de m’expliquer pourquoi l’on part soudainement. Me suis souvenue grâce à cela des gens qui quittaient, un à un le film India Song projeté à l’extérieur.
Pour les jeunes filles de Boko Aram je verrai jouer avec des nénuphars dans l’eau en silence.
La seconde est autour de que proposer lorsque des jeunes filles ont été aussi abimées torturées bafouées que cela est raconté dans le livre d’Edna O’Brien : et, dans ma recherche de pacification pour elles, si cela est possible d’envisager une pacification après avoir vécu cela, ai pensé à un bassin rempli de nénuphars où elles pourraient jouer en silence, avec les nénuphars, dans l’eau.
Pardon, j’ai mis deux choses à la suite l’une de l’autre. Le lien étant l’atroce douleur, irracontable.
il faut aussi accepter que les enfants ont des « intuitions » d’énigmes :par exemple à travers « les amis de la famille »
Bloom dit: 18 septembre 2019 à 14 h 53 min
O’Brien signifie « descendant de » Brien, alors que « Mc/Mac » dans Mc/Mac Carthy veut dire « fils » de Carthy.
En Irlande, Mc est plus courant que Mac qui est écossais. Au 17e siècle, les noms en O’ et Mac/Mc ont quasiment disparu car leur porteurs ne pouvaient plus trouver de job suite à l’intensification de la colonisation anglaise de l’île d’émeraude. Les préfixes généalogiques revinrent en force après l’Acte d’Union en 1800, un des rares effets positifs du rattachement à la GB.
Il y a depuis les années 70/80 un retour en force des prénoms irlandais, qui étaient autrefois limités à Kevin, Kieran, Declan, Liam, Sean pour les gars, et Deirdre, Bridget, Oona et Eileen pour les filles.
Savez-vous comment prononcer les noms féminins suivants: « Aoife », « Siobhan », »Saoirse » & « Caoimhe »?
(Tout le monde connait Cillian, grâce au Thomas Shelby des Peaky Blinders (Cillian Murphy)- la pronociation de « Cian » ne pose donc aucun problème. => eh non, mais je l’imagine la prononciation, parce que j’ai entendu que Sinead se prononçait Chinhaed).
Savez-vous comment prononcer les noms féminins suivants: « Aoife », « Siobhan », »Saoirse » & « Caoimhe »?
me suis servie de la phonétique anglaise (assez inutile puisque cela vient du gaélique) et du blog suivant
https://blog.courrierinternational.com/dublin-express/2018/02/20/le-defi-quotidien-de-lexpat-en-irlande/
Aoife -> Ifa
Siobhan ->Sheuvan (presque sheuvon)
Saoirse ->Sieurcha
Caoimhe ->Kouima
et Grainne -> Grognia
et O’Brien -> Ní Bhriain en gaélique
hypothèses :
e en finale donne /a/
aoi donne / i/, /oui/, / ieu/,
ai donne /o/
double n donne gn
b donne /v/ comme en espagnol
une affaire d’ une fille qui eut un lien fort avec son père ;elle avait un frère , connu , et attaché à sa mère:
Thérèse Goldstein, secrétaire et dactylographe d’Emmanuel Lévinas, rappelle cependant avoir rencontré au mois d’août 1994 Emmanuel Lévinas en présence de sa femme Raïssa. À cette époque, il ne l’a pas reconnue : « Il ne savait plus qui j’étais, c’est sa femme qui a dû le lui rappeler », témoigne-t-elle. Pourtant, à la même époque, Paul Ricœur avait apporté à Lévinas un mot du Pape et le grand philosophe avait eu ce mot d’esprit : « Il faut bien un protestant pour envoyer un message du Pape à un juif ! » Mais Thérèse Goldstein ajoute : « Je crois que les Hansel sont de bonne foi et je n’ai jamais eu en trente ans de proximité avec eux l’impression qu’Emmanuel Lévinas ait eu un lien plus fort avec son fils qu’avec sa fille. Pourquoi Michaël ne partagerait-il pas le droit moral avec sa sœur ? Ne vaut-il pas mieux désobéir à un testament qu’entretenir une guerre sans fin ?»
http://www.lefigaro.fr/livres/2009/06/25/03005-20090625ARTFIG00453-levinas-au-c339ur-d-un-drame-mauriacien-.php
Raïssa Marguerite Levi est née à Łódź, en Pologne. Elle est la fille de Volfas Levi et de Freide Malke Levi1. l’épouse d’Emmanuel
Raïssa Levi a été éduquée à l’école russe de piano. Venant de Moscou et de Lituanie, elle étudie à Vienne en Autriche, en particulier avec les virtuoses Sirota et Isserlis. Elle influence son fils Michael Levinas8.
Thomas Shelby des Peaky Blinders
un gang de jeunes criminels de Birmingham
Et Alii à 11H48
drôle de point de vue des éditeurs et des chercheurs qui passent avant l’intérêt d’une famille ; Lévinas est responsable parce que lorsque l’on meurt, on range ses affaires proprement avant. Pas pendant, et pas lorsque l’on sait que l’on va mourir.
En amont.
@rose dit: 19 septembre 2019 à 11 h 07 min
Je ne suis pas partie brutalement, plutôt discrètement, après ce bizarre entretien où les gens se regroupaient par affinité pour partager le pot du vernissage. Avant, j’ai dialogué avec Hubert par rapport à son livre, en aparté.
J’ai surtout regretté qu’étant dans un lieu présentant les toiles et dessins de Serge, il n’en parle pas.
Tout cela est déjà un souvenir. Je vais rencontrer celles de F.Bacon cet après midi.
Entre deux, j’ai lu le magnifique livre mémoire de Yaël Pachet.
Et Alii,
comme c’est étrange cette importance donnée à la femme pour la transmission de l’identité juive puis son exclusion dans les yeshivas en France (centres d’étude de la Torah et du Talmud dans le judaïsme), le Consistoire interdisant l’accès à l’étude à la gent féminine. Il leur a fallu partir aux États-Unis pour avoir accès à ces cours et au rabbinat. (même s’il existe Pauline Bebe, Delphine Horvilleur, Célia Surget, Danièla Touati et Floriane Chinsky dans des synagogues libérales. Elles préfèrent le terme de «Madame le rabbin » à celui de « rabbine » (la femme du rabbin).)
Par ailleurs, les femmes et les hommes sont séparés dans les synagogues… Les hommes suivent le culte, les femmes papotent et gardent les enfants qui courent partout. (ce que j’ai vu lors d’une fête de Sukkot avant de partager le pot de l’amitié dans la cour).
Je pense aussi au divorce. Si l’acte de divorce n’est pas remis, le divorce n’est pas prononcé. C’est ainsi dans la religion juive : seul le mari peut le remettre à sa femme, réceptrice. Et tant qu’il ignore ou refuse la demande de divorce, la femme est privée de cette liberté.
Mais, toujours en France, les femmes ont le même sort : pas de femme prêtre ou évêque !
Ces mondes religieux sont la « propriété » des hommes.
>rose à 11h41
Comme l’écrit Manuella dans son blog, il est très difficile lorsqu’on entend un prénom de savoir l’écrire. Une des solutions consiste à « spell it please ».
Certain reste dans les brumes comme la chouette red hair d’Errigal. Maureen ou plus compliqué ? En tout cas, pour une red hair, gaélique.
Merci rose de ta recherche attentive à laquelle tu as consacré un temps certain.
Anne Pauly, c’est franchement bien. Livre léger sur un sujet lourd :la perte, le deuil, la douleur, et le fait qu’on ne sait pas grand chose de ses parents…
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