de Pierre Assouline

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La République des livres
Entre ici, Maurice Genevoix !

Entre ici, Maurice Genevoix !

Ce 11 novembre, à l’occasion des célébrations de l’armistice, la République n’a pas seulement panthéonisé l’écrivain Maurice Genevoix (1890-1980) auteur notamment de Ceux de 14, dédié « À mes camarades du 106. En fidélité. À la mémoire des morts et au passé des survivants » au moment où sa famille fait don à la Bibliothèque nationale de France du manuscrit de ce livre considéré à raison comme un grand classique de la première guerre mondiale. Par la volonté du chef de l’Etat, elle a fait de la cérémonie un événement hors-normes malgré les conditions sanitaires en lui accordant une triple dimension artistique. Car outre la littérature, les arts plastiques et la musique sont également de la partie. Une consécration que cette longue route semée d’embûches vers la panthéonisation (lire ici l’enquête de Sébastien Lapaque)  de celui qui fut mobilisé le 2 août 1914, avant de rejoindre le 106ème Régiment d’infanterie comme sous-lieutenant à Châlon-sur-Marne avant de participer à la bataille de la Marne, de marcher sur Verdun, d’être envoyé à la tranchée de Calonne, d’y être grièvemenet blessé, soigné puis réformé à 70% d’invalidité.

Il y a près d’un an, Emmanuel Macron s’est rendu dans les immenses ateliers où Anselm Kiefer travaille à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) dans les anciens entrepôts de la Samaritaine quand il n’est pas dans ceux qu’il a édifiés à Barjac (Gard) où dans les sous-sols du quartier du Marais à Paris. Il a regardé, il a posé beaucoup de questions, il a écouté. Pour honorer Genevoix, ce ne pouvait être que Kiefer, non seulement parce que cet européen absolu né en mars 1945 à Donaueschingen (Bade-Wurtemberg) vit en France depuis 1992 (il y est lié depuis l’âge de 17 ans, lorsqu’il obtint une bourse pour travailler sur le moment français de Van Gogh), mais encore parce que, son œuvre en témoigne, son univers et son imaginaire sont hantés par la guerre.

« Combette est blessé, le capitaine Béreau est blessé, mortellement ; le sous-lieutenant Rumeur, tué… Chaque nouvelle est soudain parmi nous, on ne sait apportée par qui ; c’est une clarté sur ce que nous sommes, un coup de lumière sur nous et autour de nous… » (Ceux de 14)

C’est lors de cette première rencontre que le président propose le Panthéon à l’artiste, façon « d’ancrer l’Histoire dans le mouvement de l’art ». Pas la moindre exigence, totale liberté d’action. Le président est retourné à plusieurs reprises dans les ateliers de Croissy-Beaubourg. L’installation de ces œuvres monumentales sur des socles était fixée au 2 novembre. Ce sera la première commande publique pour le Panthéon depuis… 1923 ! 

Dès le début, le président l’a conçu dans l’esprit d’une double commande à deux grands artistes qui ont travaillé ensemble chacun dans son domaine. Car l’installation visuelle et picturale d’Anselm Kiefer ne se conçoit pas sans son pendant sonore. A cet effet, Pascal Dusapin (1955), tout aussi marqué par la mémoire de la guerre en tant que lorrain, a enregistré avec le chœur Accentus à la Philharmonie de Paris dirigée par Richard Wilberforce, une composition entièrement vocale et inédite qui sera spatialisée au sein du monument. Prévue pour être pérenne, ce nuage sonore nommé In Nome Lucis est destiné à se déclencher régulièrement pendant quelques minutes à différents moments de la journée.

De plus, le compositeur, dont les œuvres sont parmi les plus jouées au monde, a collaboré avec le ministère de la Défense pour faire lire par deux comédiens les noms de quinze mille soldats tués. C’est peu dire qu’une telle approche sonore résonne bien avec celle de Kiefer. On ne pouvait rêver une plus parfaire osmose entre les univers respectifs de ces deux créateurs tant leurs œuvres en hommage à « ceux de 14 » dialoguent naturellement. Ce n’est pas un hasard si les deux hommes se sont succédés à la chaire annuelle de création artistique du Collège de France. Et pour se parler au-delà des mots, ils peuvent toujours user d’un troisième media qui n’est ni la peinture ni la musique mais la photographie : elle est partout chez l’un comme chez l’autre….

Dans les années 80, Kiefer avait été marqué par une visite à l’ossuaire de Douaumont, monument érigé à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun de 1916 ; mais, outre la forte impression laissée par la tranchée des baïonnettes, le souvenir s’en était estompé. Il met à profit le confinement pour se rattraper. L’artiste, l’un des plus littéraires qui soient comme en témoigne la présence sur nombre de ses tableaux de vers de certains poètes notamment Paul Celan, commence par lire. Ceux de 14 de Genevoix, Le Feu d’Henri Barbusse avant de relire Orages d’acier d’Ernst Jünger. Il lit également des études historiques mettant en avant le rôle des femmes dans la guerre. Non pour se documenter ou s’inspirer mais pour s’imprégner (à signaler également le très beau récit de Michel Bernard Pour Genevoix).  Ce n’est pas seulement un écrivain mais un témoin, un porte-parole qui s’est toujours voulu porteur de la parole de ses camarades disparus,  qui entre au Panthéon.

« Les circonstances, autour de ma vingt-cinquième années, ont voulu que j’eusse de la mort, par trois fois, une expérience réellement vécue. C’est très exactement dire : vivre sa propre mort, et survivre. Ce souvenir m’a suivi constamment, comme une trame enlacée à la chaîne de mes jours. J’ajoute tout de suite qu’il m’a aidé, qu’il m’aide encore, que je le sais, que j’en suis sûr et que cette certitude détermine ma tentative actuelle : relater pour transmettre, comme le dépositaire d’un message qui devrait être bienfaisant ». (in La mort de près, 1972)

Six œuvres pérennes enchâssées au sein de hautes vitrines seront placées au Panthéon dans le transept à gauche et à droite du chœur (ce fut à l’origine une église avant de devenir un lieu de mémoire). De la boue, du fil de fer barbelé, des mitraillettes, des vélos, dont l’ensemble articulé forme des sculptures couleur de boue. Ailleurs un champ de blé, du foin, de la paille, encore des vélos « comme un persiflage face aux tueries machinistes ». Plus loin encore des uniformes maculés, recouverts de terre, étendus sur la terre retournée ou suspendus. Dans une autre vitrine des coquelicots poussent sur les ruines et sur les tombes de soldats.

Deux tableaux saturés de matières « à la Kiefer » (matériaux de rebut et de ruines, suie brûlée, plomb, terre, cendres etc) seront exposés à l’entrée entre les colonnes ; ils seront, eux, retirés à la fin de l’année. Tout en haut y sont suspendus des uniformes de soldats souillés de mitraille et de boue et des vêtements de femmes qui semblent déjà être retournés à la terre.

Il revient toujours sur ses obsessions, les vivants et les morts, la passion des ruines, le goût des paysages. Les différents tableaux qu’il a conçus pour n’en garder que deux destinés au Panthéon semblent tous gravés en filigrane de ce mot terrible de l’écrivain Guy de Pourtalès : « La guerre, c’est le paysage qui vous tire dessus ».

Toujours tout : la pluie sur le dos blême d’un mort, les obus qui enterrent et déterrent, et qui tonnent, et glapissent avec ces étranges stridences, ignoblement ricanantes et gaies. De plus en plus souvent, à mesure que croît notre fatigue, des images fiévreuses jaillissent avec les éclatements : sauter, tout le corps en lambeaux ; retomber sur le parapet, le dos crevé, comme Legallais ; n’avoir plus de tête, la tête arrachée d’un seul coup, comme celle de Grandin, comme celle de Ménasse, comme celle de Libron qui à roulé chez nous, lancée chez nous par l’entonnoir voisin dans son passe-montagne de laine brune ; éparpiller de motte en motte ces petites choses poisseuses qu’on pourrait ramasser en étendant la main et qui viennent d’où, et s’appelaient de quel nom ?Desoigne ? Duféal ? Ou Moline ? 

Cela ne nous quitte plus guère ; on se sent le diaphragme serré, comme par une main presque immobile. Contre mon épaule, l’épaule de Bouaré se met à trembler, doucement, interminablement , et quelque part une plainte monte des entrailles de la terre, un gémissement régulier, une sorte de chantonnement très lent. Où est-ce ? Sui est-ce ? Il y a des ensevelis par là. On cherche ; cela distrait. (Ceux de 14)

Les titres des œuvres sont tous issus de l’œuvre de Genevoix (« cet ancien combattant qui, malgré les horreurs qu’il a traversées, n’a jamais cédé au cynisme une fois qu’il est devenu écrivain »), car de toute évidence c’est avant tout l’ancien combattant en l’écrivain qui entre au Panthéon, sauf une vitrine intitulée par les mots de Celan. Mais toutes, éclairées par des réflexions nées de la lecture de Kant, Leibniz, Platon, Heidegger, Sade, Baudelaire, Bataille, sont traversées par la question du Mal en soi, du Mal absolu, du Mal dans ses rapports avec l’art.

Anselm Kiefer, qui dit souvent être dénué de talent mais doté de volonté, ne déteste pas surprendre. Allez savoir s’il n’y a pas un zeste de provocation lorsque, sollicité de dire son admiration pour l’œuvre d’un glorieux aîné que l’on imagine aussi épris de démesure que lui, il cite Manet pour ses asperges…

  Et ma guerre est finie. Je les ai tous quittés, ceux qui sont morts près de moi , ceux que j’ai laissés dans le layon de la forêt, aventurés au péril de la mort. […] Que serais-je sans vous ? Mon bonheur même, sans vous, que serait-il ? (Les Eparges)

(« Oeuvres récentes d’Anselm Kiefer » photos Passou ; « Maurice Genevoix » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans arts, Histoire, Histoire Littéraire.

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commentaires

1 263 Réponses pour Entre ici, Maurice Genevoix !

Brinqueballe dit: à

B dit: à

La dent qui frise! 😉

Je pensais que c’était l’oeil ou le regard. Avez vous coiffé vos bouclettes, Brinqueballe?

Remplacez cette expression par la dent qui fraise et on en parle plus…

Jazzi dit: à

Jicé, il est loin le temps où tu invitais cricri sur ton scooter rose, tu t’es rabattu sur Chaloux ?

rose dit: à

La dent qui frise.

Qui se déchausse ou sur les dents ? 😬

rose dit: à

Loin le temps de Porquerolles.
On a vécu.
On s’est aimé.
On s’est quitté.
Chacun son scooter désormais.

Soleil vert dit: à

J.L. Beaufils dit:
« Kiefer m’a semblé jadis un peu plus inspiré.
Ce tableau en en-tête de ce post, avec ces chaussettes suspendues au-dessus d’un champ aux plantations coupées.
Grandiloquent dans la symbolique bien lourde.
Esprit teuton? »

Et après tout pourquoi pas, me souviens que mon père se moquait gentiment de mon Poilu de grand-père en évoquant les « pendeloques merdeuses ».

14-18 c’est un mélange de sang, de terre, de merde, de cadavre. Comment rendre cela dans un musée ?

rose dit: à

Les copains de bonne volonté.
Bien braves.
Patients.
Doux.
Tolérants.

et alii dit: à

AH? CELA ME REVIENT? LE PR2NOM DE LA FEMME DE Serge K était MYRIAM .IL DISAIT sans vergogne qu’il avait croqué son héritage; elle était « sepharad » ; je ne sais si les enfants étaient des enfants de ce mariage avec MYRIAM. L’un faisait du droit :je l’ai vu 0 LA GALERIE DE SACHA T

Brinqueballe dit: à

Peigné la girafe? B.

Mais encore?

peigner la girafe [v]
faire un travail inutile et très long ; ne rien faire d’efficace ; paresser ; pisser dans un violon ; perdre son temps ; ne rien faire d’intéressant ; se dépenser sans efficacité, pour rien ; effectuer en vain une tâche très longue ; travailler inutilement ; ne rien faire de son temps

Origine et définition

L’origine de cette expression n’est pas vraiment certaine.
Il existe bien une anecdote à propos d’un gardien du Jardin des Plantes () où arriva la fameuse première girafe en 1827, gardien qui, alors qu’il était accusé d’inactivité chronique, aurait répondu : « Je peignais la girafe », mais elle aurait été inventée a posteriori.
On peut toutefois, sans grand risque de tomber, se pencher du côté des pratiques masturbatoires pour expliquer cette locution.
En effet, le long cou d’une girafe peut aisément (pour les dames qui rêvent un peu) être assimilé à un sexe en érection.
Et si l’on se réfère à Boris Vian dans « Vercoquin et le plancton », on constate qu’il y écrit, avec une allusion explicite à la masturbation : « J’ai tellement peigné ma girafe qu’elle en est morte ».
Outre peigner la girafe pour désigner ce genre d’activité, on trouve aussi se « polir la colonne » ou « s’astiquer le jonc », toutes locutions contenant des verbes liés au nettoyage.
Mais comment expliquer alors que, de la masturbation, on passe à l’inefficacité, voire à la fainéantise sous-jacente ?
Si je vous traite de branleur, vous comprendrez tout de suite (non, ne frappez pas, c’est juste pour expliquer) ! Un branleur, c’est quelqu’un qui se masturbe, mais c’est aussi quelqu’un qui traîne, qui ne fait rien.
On constate effectivement qu’il y a une assimilation très fréquente entre celui qui pratique l’onanisme à tout va et celui qui n’a aucune occupation utile, celui qui pratique l’oisiveté avec ardeur.
Pour confirmer cette relation sémantique, il suffit de se pencher sur le terme « peigne-zizi », très proche de notre expression, et qui, depuis longtemps dans le parler franc-comtois (mais peut-être ailleurs aussi), désigne un individu sur lequel on ne peut pas compter.
Donc si, à l’origine, celui qui peignait la girafe, c’était celui qui se masturbait, par glissement sémantique habituel, c’est devenu celui qui ne fait rien d’utile, qui glande, qui traîne, qui n’en fout pas une rame.
Attention : il ne faut pas ici confondre ‘peigner’ et ‘peindre’, comme le font certains. On n’a jamais vu quelqu’un se promener avec un seau de peinture beige à taches marrons et tenter d’en appliquer sur cet animal…
Exemples
« D’ailleurs, je m’en fous… On verra bien… Faire ça, ou peigner la girafe ! »
Martin du Gard – Les Thibault

Alexia Neuhoff dit: à

Depuis que les aéroplanes sont cloués au sol, la Rdl est bloquée au ras des pâquerettes. La seule chose qui vole, ce sont les noms d’oiseaux. Pourtant il n’est besoin d’aucune machine volante pour quitter le sol, prendre de la hauteur, décoller, vaincre les pesanteurs, s’élancer dans les airs, ailleurs, par-dessus les nuages, il n’est besoin d’aucune substance chimique, d’aucun accessoire, d’aucun truchement… dès lors que l’on a une once d’esprit.

Brinqueballe dit: à

Attention : il ne faut pas ici confondre ‘peigner’ et ‘peindre’, comme le font certains.

On peut peindre avec la queue d’un âne ou avec sa queue tout court comme l’ a dernièrement fait un peintre de l’art contemporain ( AC).
https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1991_num_88_1_2980

et alii dit: à

Organisée par la Fédération internationale des professeurs de français, soutenue par le ministère de la Culture (DGLFLF) , la deuxième édition de la JIPF aura pour thème « Nouveaux liens et nouvelles pratiques : projets pour demain »lien sur le site et se tiendra le 26 novembre 2020.
Cette initiative, appelée par le Plan du Président de la République pour la langue française et le multilinguisme, rassemble les enseignants de français et aussi ceux qui enseignent en français dans les formations bilingues, partout dans le monde.
Cette journée a pour objectif de valoriser le métier d’enseignant de français à travers des activités et des évènements qui vont créer de la solidarité entre les enseignants.
Pour plus d’informations vous pouvez consulter le Mode d’emploi.

Marie Sasseur dit: à

@ »Les libraires des résistants? »

Pas tous poivré chaud, pas tous.

De la même manière , les écrivains ne sont pas tous des résistants, poivré chaud, pas tous. Loin de là.

Marie Sasseur dit: à

Y’en a même qui sont rayon collabo, alors, forcément, hein, ça calme!

Janssen J-J dit: à

@ Bien sûr qu’il faut ruer contre les mensonges éhontés d’un chaloux, ce pauvre type qui passe son temps à dénigrer les autres; à les harceler de sa haine, de sa grossièreté, de ses fantasmes lourdingues. Tant y sont passés à sa moulinette (Ch.)

Bien sûr qu’il faut… Mais à la longue, c’est une faiblesse qui n’alimente que sa PN. Quand on ne répond pas, on ne passe pas pour défaitiste ou lâche dans le regard de la grande majorité des erdéliens, qui savons tous que c’est un malade comme deux ou trois autres de son acabit ? Nous ne sommes pas ce qu’il dit de vous, comme personne n’est ce qu’il dit des autres. IL FAUT JUSTE mettre un tout petit peu de SON AMOUR PROPRE à distance.
Réfléchissons à ceci : que serait ce « pauvre type » s’il n’avait pas pour l’aider à sortir de sa misère de harceleur, un passoul, un 57-Jicé, un fil, un wgw, une ma soeur, un jjj, un bloom, une CT, un jmb… ? S’iceusses étions capables de nous hisser au niveau des faux dévots ou de ceux qu’il indiffère assez, les D., ed, B., DHH, GS’A, PC, rose, Qsj, txfl, SV, PatV, jibé, edel, CT, jzmn, MC ?!…
Mais non…, nous sommes encore pas mal fragiles, vu que c pas toujours facile de sortir de l’addiction aux pervers toxiques quand on a eu le malheur de vouloir les combattre sur leurs terrains de jeu favori, le seul dont ils disposent, vu qu’ils n’ont que ça à foutre.
Il convient néanmoins de se consolider de jour en jour dans l’échappatoire à cette chausse-trappe. Un rappel peut-être (in)utile ?
https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2008-3-page-193.htm#

Marie Sasseur dit: à

Tiens, en voilà un qui n’a pas sa langue dans sa poche, et n’a pas pour habitude de l’ouvrir à tort et à travers.

Pas le genre à faite dans la Pompe.

En plus, poivre fort, il parraine une librairie, qui reste ouverte pendant la prohibition !

« Monsieur le Président,

Souffrez que je joigne ma voix, non pas au concert d’invectives déclenché par vos décisions du 28 octobre, mais à la chorale marginale qui s’efforce encore d’en appeler à vos capacités d’analyse, de bienveillance sociale et d’autoprotection. Lorsqu’un ministre de la Santé déboule à l’Assemblée nationale en ordonnant « Sortez d’ici ! » aux députés qui ne partagent pas ses vues, il vous appartient, me semble-t-il, de rétablir les règles du jeu démocratique.

de bienveillance sociale et d’autoprotection. Lorsqu’un ministre de la Santé déboule à l’Assemblée nationale en ordonnant « Sortez d’ici ! » aux députés qui ne partagent pas ses vues, il vous appartient, me semble-t-il, de rétablir les règles du jeu démocratique.

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Vous ne serez pas étonné que ma première requête, en tant qu’auteur et lecteur, concerne les librairies, classées « commerces non essentiels » par vos technocrates – lesquels se considèrent sans doute, eux, de première nécessité. Les étagères de livres sont-elles vraiment plus dangereuses pour le consommateur que les rayons fromage et cosmétique ? N’est-il pas « essentiel » de sauver notre culture, sa diversité, le lien social qu’elle assure, le rempart qu’elle constitue contre l’illettrisme et la pensée unique qui font le lit des fanatismes assassins ? Si vous persistez à prohiber la vente des livres en milieu humain, êtes-vous conscient que vous condamnez à mort une grande partie des librairies françaises, sorties exsangues du premier confinement ? Or, comment pourraient survivre, sans leur soutien, les romancières et romanciers débutants, les essayistes dérangeants, et même les grandes plumes n’ayant pas la chance de représenter une valeur marchande pour les plateformes de la distribution en ligne ? Comme vous l’écrit par ailleurs Florence Kammermann, « libraire de garde » à Cannes, où elle a décidé, malgré sa qualification administrative « non essentielle », de résister à l’ordre de fermeture : « En réduisant l’accès à notre culture s’étirera une fissure : la menace de perdre notre précieuse liberté d’expression. Originaire du Liban, j’ai pu mesurer combien les intégristes s’engouffrent dans les failles qu’ils trouvent. »

Etc. Etc.
La suite ici:

https://www.lepoint.fr/debats/lettre-ouverte-au-president-de-la-republique-par-didier-van-cauwelaert-09-11-2020-2400023_2.php

Marie Sasseur dit: à

Pas le genre à faire dans la Pompe.

rose dit: à

Alcofribas Nasier

Je sais ce que je ne veux pas.

DHH dit: à

@et alii @christiane
comment s’articule l’oeuvre que vous citez de Serge Kantorovitch avec la nouvelle de Runidski:le marchand de Lodz su le même sujet?

Sur son nom ECO j’ai entendu un jour cet ecrivain donner une explication : ce serait un sigle pour E Caelo Oblatus (présent venu du ciel) donné a un de ses ascendants ,probablement enfant trouvé

Chaloux dit: à

Quand on reprendra les pièces à conviction de la RDL, on s’apercevra que mon seul combat était celui du bon sens. C’est bien le problème.

renato dit: à

E Caelo Oblatus (ECO) pour un enfant trouvé est la bonne explication DHH — on trouve aussi Esposito et Genito que suite à une erreur d’écriture a donné Gemito (sculpteur).

Marie Sasseur dit: à

16 novembre 2020, 15h47
La guerre est annulée, lol.

christiane dit: à

@DHH
https://www.youtube.com/watch?v=0dQ4fpqD-Vo&feature=youtu.be
La synagogue des iconoclaste est une exposition du peintre Serge Kantorowicz qui a eu lieu à la galerie Schwab Beaubourg du 4 au 21 février 2019. Dans ce film Jorge Amat montre le cheminement créatif du peintre ainsi que les réflexions d’Hubert Haddad sur ces tableaux.

christiane dit: à

@Janssen J-J
« Quand on ne répond pas, on ne passe pas pour défaitiste ou lâche dans le regard de la grande majorité des erdéliens, qui savons tous que c’est un malade comme deux ou trois autres de son acabit ?… c pas toujours facile de sortir de l’addiction aux pervers toxiques quand on a eu le malheur de vouloir les combattre sur leurs terrains de jeu favori, le seul dont ils disposent, vu qu’ils n’ont que ça à foutre… Un rappel peut-être (in)utile ? »
https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2008-3-page-193.htm#

Eh bien, JJJ, il ne manquait plus que ça !!!
le portrait de ce pervers narcissique est saisissant tant il évoque chaloux.
Merci ! Fuyons !

Janssen J-J dit: à

C’est cela. Inscrivons-nous dans le postérieur de Morand…, pour jouir de sa postérité à la RDL à titre posthume. Et enterrons la hashtag de guerre en attendant le retour du temps des cerises. Une simple question de bon sens giratoire, au milieu des GJ.
______
Didier v. Cauwelaert n’a pas été obligé de fuir le Dpt de la Seine St-Denis où son collègue avait écrit toute son œuvre au noir. Les librairies communistes non essentielles y brulaient, pour d’autres motifs que sanitaires. Il dût jeter l’éponge, les pompiers étant devenus eux-mêmes impuissants à éteindre les incendies avec des ficelles de lieuses. Nul n’avait plus voulu entendre parler du « plan Marshall-Borloo » dit de reconquête des territoires. Les Didier, bourgeois ou prolos, ne pouvaient plus travailler tranquillement, leur substance alimentaire étant tarie, ou devenue trop triste.

christiane dit: à

@DHH
surtout la première nouvelle (ici évoquée par Wodka sur son blog :
« En tête du volume, « Le Marchand de Lodz » évoque l’histoire de Mordche Chaim Rumkowski que les nazis ont nommé à la tête du ghetto de Lodz, officiellement décrété le 8 février 1940. La ville, en dehors du Gouvernement Général de Pologne, voit affluer de force des juifs déportés de plusieurs régions, y compris du Tyrol, et des Tziganes. Rumkowski s’est persuadé d’obtenir les faveurs des Allemands, alors que ceux-ci sont satisfaits de sa servilité à leur égard et de la poigne avec laquelle il exploite les esclaves de son domaine entouré de barbelés. La famine et l’horreur s’y installent. Les « transferts vers l’Est » vident le ghetto. Rumkowski, qu’un geôlier surnomme « le roi des Juifs » rejoindra Auschwitz à son tour mais « dans une voiture-salon.»
http://wodka.over-blog.com/article-adolf-rudnicki-le-marchand-de-lodz-79395962.html

renato dit: à

La synagogue des iconoclastes est avant toit un livre de Juan Rodolfo Wilcock, écrivain apprécié par Borges.

Chaloux dit: à

Je ne crois pas qu’il faille obligatoirement être un fou ou un pervers pour rire en lisant les niaiseries de la Cricri ou de la Gigi. Il suffit d’avoir un peu de bon sens.

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…lundi 16 novembre 2020 à 18 h 08 min.

…rien n’y fait plus,!…aux nouvelles normes,!

…êtres pensant, responsables, protégeons le capitalisme et ses illusions… voir et édulcorer,  » la tête dans le sable « , comme des  » autruches « .

…cons et soumis, sur terres et mers,!…
…l’empire sous surveillance méthodique médiatique,!…

…les gens élevés comme des animaux,…
…les sciences pour les y submerger plus encore,…les uns sur les autres, tous nazis soumis, en fin de compte,!…

…à l’emprise du chiffre, des films interdits qui n’existent pas, les variantes censurées du capitalisme immonde,!…

…les misères cachées, des apparences classiques,!…des obsolètes des cultures en Apocalypses,!…
…Cosi fan tutti,!…etc,!…Go,!…Bip,!Bip,!…

Janssen J-J dit: à

Le bon sens du fou ou du pervers… le seul à les faire rire
(comment disent-il déjà : hurk-hurk-hurk ? – oui, c bien cela…, un rire à la Gwinplaine, si triste et désespéré ! – Vaudrait bin meux en chialoux).

Jibé dit: à

on est content que ça change de fil, d’aller respirer l’air du roman culte, aussi maudit qu’il puisse être.
De beaux échanges entre les vannes, merci à ceux-celles qui persévèrent.
je salue ceux qui savent que je les salue!

Chaloux dit: à

Pauvre Gigi, tu n’es vraiment qu’une bille. Ta normalité peut faire rire ou horreur, c’est selon. Au niveau de la vieille folle qui me prend pour Ed ou est-au-lit. Tout de même…

Janssen J-J dit: à

Pitoyage de la riposte. C’est la faim…

Chaloux dit: à

Gaffe quand même, Gigi la visqueuse, au cas où ce préssentiment de la « faim » te concernait plutôt. Prudence!

Janssen J-J dit: à

@ Ch. Non, je n’ai pas retrouvé votre mise au point pour DHH. Il faut dire qu’on est sans cesse parasité par les paparasites, icite. Il faudrait peut-être reculer d’un ou deux posts pour manger en paix.

Janssen J-J dit: à

@ /je salue ceux qui savent que je les salue!/

Je pense pas être trop concerné. Néanmoins, allez donc vous faire enkhu-strer à pkrl, ça vaudra bien hassez pour mes salutations sportives.

Chaloux dit: à

te concernerait, Gigi… simple faute (et « pressentiment »). Tu les signalerais gentiment à Assouline qui n’arrête pas d’en faire. Il est vrai que dans ton sabir de décérébré, on ne risque pas de se tromper.

Exemple :

allez donc vous faire enkhu-strer à pkrl

Se faire enkhu-strer par une vieille Bote mille comme toi, c’est de la SF.

Demande à ta vieille correctrice au q rougi par tant de fessées méritées…

Janssen J-J dit: à

@ Demande à ta vieille correctrice au q rougi par tant de fessées méritées…

Demande lui toi-même, ma biche du Cerf 75, toi qui la connais mieux que moi, apparemment. P’têt bin qu’elle pourrait te tirer de ton CDBF plus efficacement qu’icelui, kissé ? Une bonne paire de baffles just’là où il faut (où ça te fait tant fantasmer), te remettrait pt’êt bin les idées perverses complotistes en place. Vous croyez pas, vous autres ?

Janssen J-J dit: à

Ben voui… tu fais des « fautes » à chaque fois que tu t’adresses à elle, alors que t’en fais jamais d’habitude, en principe…
Ça te questionne pas un brin les fixettes neuronales, mon bon ?
A la nichte, next !

DHH dit: à

@christiane
merci :il s’agitdonc bien du même personnage .connaissez vous du même Rudnicki ce merveilleux recueil de nouvelles toujours sur la guerre en Pologne;les fenêtres d’or ?
Autre personnage comparable au Marchand de Lodz ce chef de la communauté qui a eu a Therezin le même type de omportement ambigu, et auquel Lanzmann a consacré un film réalisé a partir d’interviews postérieurs à la guerre et dont le témoignage a ete refusé au procès Eichmann
un film d’ailleurs assez mediocre compose de fonds de tiroirs qui n’on pu prendre place dans SHOAH

Chaloux dit: à

Pauvre Gigi, psychologue Bonux. Trouducteur idem.

christiane dit: à

@DHH
« il s’agit donc bien du même personnage .connaissez vous du même Rudnicki ce merveilleux recueil de nouvelles toujours sur la guerre en Pologne; les fenêtres d’or ? »
Non, mais grâce à vous j’ai lu « Les frères Ashkenazi » d’Israël Joshua Singer.
Ascension et chute de Simha et Yakov dans la ville de Lodz avant les pogroms antisémites. Apparition dePancz Panczewski comme gouverneur antipathique. Chef-d’œuvre.

et alii dit: à

Ce couple impérial, très pieux, lance la construction d’un immense monastère sur le sommet de la 4ème colline de Constantinople, connue à cette époque sous le nom de quartier Zeugma. Situé entre l’aqueduc de Valens et la Corne d’Or, le quartier était déjà dense d’habitations (toute proportion gardée!). Le projet comporte un ensemble de plusieurs bâtiments autour du monastère. Outre les 3 églises que l’on admire encore aujourd’hui, s’ajoutaient notamment un hospice, un hôpital et une léproserie… C’est en 1136 que le Monastère du Christ Pantocrator aurait été inauguré.
https://grainedestambouliote.com/pantocrator/

et alii dit: à

excusez moi christiane, j’ai cru que c’était moi, qui, petite fille de grands parents maternels déportés de LODZ ?avais cru bon rappeler Rudnicki acheté dès sa sortie en France; mais ça, vous ne pouvez l’admettre! I apologise!

et alii dit: à

d’ailleurs, ma mère a été à TEREZIN.et ce n’est pas grace à des erdélien-ne-s que je le sais! simplement le seul papier que j’ai pu avoir de ma mère morte en FRANCE est au CDJC, et c’est moi qui l’y ai mis, de même que sa soeur avec elle déportée et que j’ai accompagnée au CDJC A MIS LES SIENS . MAIS IL FAUT ME DEMANDER a MOI L4AUTORISATION POUR LES CONSULTER ;c’est la loi des archives!

et alii dit: à

@DHH NOUS, ENFANTS d’une famille de Lodz , n’avons pas attendu l’autorisation de erdélien-ne- pour chercher et créer ;
Serge m’a raconté comment longtemps il a eu des copains journalistes et avec eux parla de son histoire; il parlait yddish , et répondait au téléphone en yddish jusqu’à ce que sa femme l’obligeât à répondre en français
Sarah HALPERIN la bibliothécaire et « l’âme du CDJC à l’époque où j’y allais parlait yddish ;j’ai été aussi au MEDEM dont parla P.Assouline où j’ai trouvé un livre de souvenirs d’un oncle journaliste

et alii dit: à

au fait, au CDJC,Sarah ne nous offrait pas du gros rouge qui tache pour stimuler nos neurones, elle nous offrait du thé!avec un biscuit parfois;et hop !la double articulation,

Jibé dit: à

Janssen J-J dit: à
@ /je salue ceux qui savent que je les salue!/

Je pense pas être trop concerné.  »

mais si pourtant, je vous lis et vous réponds, il semble que ce salut vs était clairement adressé, ainsi qu’à Christiane, rose, etalii, Boom, Jazzi, puck, DHH…qques autres , clopine quand elle passe, …j’en oublie

et alii dit: à

Serge avait été aussi aux etats unis , contact avec les yddishophones là bas, discuté (mais rien vendu!sic m’a-t-il dit)

et alii dit: à

et j’ai emmené mes enfants au CDJC voir Sarah ; elle étaitplus intéressée par le jeune historien qui signe quelque fois des choses dans l’obs et pourra parler d’elle parce qu’il lui montrait ses poèmes aussi ;je retrouvais le nom plus tard, je ne veux pas chercher!

et alii dit: à

quant au papier manuscrit que m’a donné « mon oncle » de témoignage sur mon géniteur, je l’ai donné à ma fille, qui est a PHILADELPHIE. ON NE MET PAS TOUS SES OEUFS DANS LE MËME PANIER dit-on

et alii dit: à

je retrouverai

et alii dit: à

WIKI DIT AUSSI
Le Centre Medem Arbeter Ring (ארבעטער רינג) est une association juive laïque, héritier spirituel de la pensée bundiste.

Il est attaché à la culture comme vecteur de progrès humain. Il promeut les cultures juives et la culture yiddish en particulier.

Il défend les valeurs de justice sociale, de fraternité, de laïcité, de démocratie et s’implique dans la vie politique de la cité.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_Medem_Arbeter_Ring

Sommaire

et alii dit: à

j’ai toujours pensé que le titre : »l’inestimable objet de la transmission « avait été inspiré par bunuel

DHH dit: à

Et Alli
vous ecrivez
« Excusez moi christiane, j’ai cru que c’était moi, qui, petite fille de grands parents maternels déportés de LODZ ?avais cru bon rappeler Rudnicki acheté dès sa sortie en France; mais ça, vous ne pouvez l’admettre! I apologise!^ »
pourquoi adoptez vous cette posture infantile du gamin qui dit: « c’est moi qui ai levé le doigt le premier »?
cela me paraît une habitude chez vous ; ainsi j’avais trouvé inattendu , quand j’avais parlé de Memmi ,que vous ayez tenu à faire acter par un post dédié votre antériorité dans la mention de ce personnage sur le blog.
En cela d’ailleurs vous vous trompiez car CP qui etait son voisin et a qui il a donné des cours quand il passait son bac en avait parlé il y a très longtemps ici

Janssen J-J dit: à

Il ne faut jamais éprouver d’autre sentiment que de la tristesse pour les clowns et saltimbanques corrompus qui exercent le plus vieux métier du monde, celui de journaliste bien sûr, comme nous le rappelle Damien Taelman dans cette note cruelle sur l’ignoble Frédéric Beigbeder et le parfaitement inutile Arnaud Le Guern, qui n’aura jamais trouvé d’autre sens à son existence de vivandier transi que celui de ramasser quelques restes de nourriture corrompue sur le bord d’une route qu’il parcourt en n’ayant jamais réussi à se redresser tout à fait sur ses longs pieds plats et poilus (-citation récente extraite d’un autre blog littéraire)

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