de Pierre Assouline

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La République des livres
Et vous, en quelle langue lisez-vous ?

Et vous, en quelle langue lisez-vous ?

Dès qu’un écrivain porte un nom à consonance étrangère et qu’il est censé être d’origine sinon de formation multiculturelle, il n’y coupe pas : « En quelle langue écrivez-vous ? ». La question est le plus souvent suivie d’autres de la même encre sur le pourquoi et le comment du vécu de son déchirement entre deux langues, deux mondes, deux imaginaires ect Air trop connu. C’est même devenu une scie de toute rencontre intellectuelle francophone ou anglophone. Une tarte à la crème. Un poncif. Bref, basta ! Abdelfattah Kilito y revient dans la toute dernière ligne de son essai Je parle toutes les langues, mais en arabe (136 pages, 19 euros, Sindbad/Actes sud). L’universitaire marocain, auteur d’une dizaine d’essais et de récits, y regrette qu’on ne lui pose jamais la question : « En quelle langue lisez-vous ? ». Car selon que l’on soit bilingue ou monolingue, et que l’on possède aussi l’autre langue d’un romancier ou pas, notre intelligence de son texte en est modifiée ; elle n’est pas nécessairement supérieure, mais différente ; et si deux lectures possibles, il y a bien deux romans en un sous un seul titre.

Tout ce recueil d’articles, conférence et notes de lecture tourne autour des rapports entre les langues dans sa vie propre vie quotidienne d’homme de la rue, de professeur, d’écrivain et surtout de lecteur. Un homme qui s’exprime tous les jours en arabe dialectal marocain (darija), lit en arabe classique considéré comme la langue du sacré, de la déclamation poétique et de la littérature et rend grâce à ses parents de l’avoir fait naître et grandir à Rabat, zone sous protectorat français, plutôt que dans le nord sous influence espagnole. Son livre est écrit directement en français, comme ses autres livres, à l’exception de Tu ne parleras pas ma langue (2008) rédigé parce que conçu en arabe avant d’être traduit en français. On se dira qu’à l’heure où triomphent les mêmes romans sur les listes des meilleures ventes un peu partout dans le monde, ces interrogations identitaires sur la langue sont une vue de l’esprit. On pourra aussi penser qu’elles viennent justement à point pour prendre la mesure du chemin parcouru entre une réflexion fameuse de Goethe sur la Weltliteratur en 1827 (« La littérature nationale ne signifie pas grand-chose, maintenant le moment est venu de la littérature mondiale, et chacun doit s’employer à hâter la venue de cette époque ») et un constat récent de Tim Parks selon lequel le roman global (signé dans le meilleur des cas Umberto Eco et Haruki Murakami, et dans le pire, Dan Brown and co) s’est imposé au prix d’une standardisation et d’un appauvrissement de la langue, volontairement débarrassée de ses nuances, de ses subtilités et de ses particularismes afin de mieux correspondre aux attentes supposées d’un public international.

Notre langue nous annonce autant qu’elle nous dénonce. Abdelfattah Kilito dans un chapitre où il paie sa dette à celui à qui il a emprunté le titre de son recueil : Kafka qui, dans son Journal, notait en évoquant une artiste pragoise : « Voyez-vous, je parle toutes les langues, mais en yiddish ». Si polyglotte que l’on soit, sauf à avoir été véritablement élevé dans plusieurs langues que l’on possède chacune d’égale manière, on s’exprime toujours dans des langues étrangères à partir de la sienne propre. Ne serait-ce que par l’accent qui nous trahit. Le français de Cioran, si classique à l’écrit, sonnait valaque à l’oral, pour ne rien dire de l’accent pied-noir de Jacques Derrida (l’avoir entendu expliquer Shakespeare en anglais sur le ton naturel d’El Biar à l’intention des professeurs de l’université de Chicago réunis en séminaire demeure un grand souvenir personnel) ; mais Derrida lui-même ne se moquait-il pas cruellement de l’accent jugé « comique et obscène » de René Char lisant ses poèmes ? Kilito, lui, ne peut s’exprimer en français sans rouler les « r », de même que le libanais Amin Maalouf et d’autres encore. Et l’on se souvient de l’accent charmant, mais qui rendait son français parfois incompréhensible, de l’argentin Hector Bianciotti. Encore que dans certains cas, on se demande si certains ne le font pas exprès, pour mieux feindre d’être exclus d’une conversation qu’ils font mine de ne pas comprendre, cas d’espèce que Kilito analyse comme « l’effet Hercule Poirot », le fameux détective belge endormant ainsi la vigilance de ses interlocuteurs au risque d’être moqué.

La question de la traduction dans une langue européenne, considérée comme un événement et une consécration dans le monde arabe, occupe également une part de sa réflexion. Cela va sans dire mais va mieux en l’écrivant à nouveau : on peut juger de l’épanouissement d’une culture à l’aune du nombre de ses traductions. Non irriguée par un flux venu d’ailleurs, elle tourne en rond et s’étiole. Au passage, en revisitant de grands textes de Jàhiz, Ibn al-Muqaffa et Ma’arrî aussi bien que le Quixote, Gabriel Bounoure ou les frères Tharaud, l’auteur nous rappelle que même les contes oraux des Mille et une nuits, absolu du chef d’œuvre de la prose poétique arabe, est une traduction puisque l’édition de référence dite de Bûlâq est une traduite en littéral d’un texte composé à l’origine en dialectal… (loué soit Antoine Galland qui donna corps à un texte qui n’existait pas stricto sensu)

On l’aura compris : il est recommandé de lire ce bref recueil comme Roland Barthes y invite dans Le Bruissement de la langue : en levant le menton de temps en temps. Rien de tel que de quitter le texte des yeux, de s’en absenter par instants, pour mieux s’imprégner des idées qui y sont exposées. Et, qui sait, à notre tour, parler arabe, mais en français.

(« En Israël, à Tanger, en Chine… » photos Passou)

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commentaires

532 Réponses pour Et vous, en quelle langue lisez-vous ?

Diagonal dit: à

La langue universelle de la Grande Odalisque, c’est le baiser sensuel que chacun aimerait déposer le long de son épine dorsale démesurée, en hébreu, en arabe ou en mandarin.

passou dit: à

Joliment dit, Diagonal. Si vous pouviez être entendu après avoir été lu…

Mao Zedong dit: à

L’odalisque pourrit par l’arête !

Carl+Larmonier dit: à

Je me suis rendu compte, ayant plusieurs éditions de l’Idiot de Dostoïevski ( un de mes livres de chevet ), de voir par amusement, que d’une traduction l’autre on peut presque ressentir tel passage autrement.
J’avais commencé par exercice, à lire La maison de Matriochka de Soljenitsyne, pour exercer mon russe il y a plusieurs années … les différences étaient d’autant plus flagrantes.
Passant par le nuancier personnel et inconscient du traducteur, n’est-ce pas quelque fois d’autres livres qui se ré écrivent après chaque nouvelle traduction ?

Carl Larmonier

Barbara dit: à

J’ose avouer que je possède (et lis) les Essais en français comme en italien. Ma version italienne est une belle édition de chez Adelphi. Vous ai-je déjà dit que je lis plus volontiers cette version italienne que l’original en français de 1590 comme en français modernisé.

christiane dit: à

Réflexion saine et humaniste qui remet certaines pendules à L’heure ! Merci.

John Brown dit: à

 » et si deux lectures possibles, il y a bien deux romans en un sous un seul titre. »

Il y en a même potentiellement une infinité.

John Brown dit: à

« Ne sait-ce que par l’accent qui nous trahit »

« ne serait-ce » Ne sait-ce qu’une faute de frappe ? ?

John Brown dit: à

 » Et, qui sait, à notre tour, parler arabe, mais en français. »

Ce serait bien de comprendre l’arabe sans passer par le français. Je n’ai pas compris un traître mot, hier soir, de ce que chantait Khaled Aljaramani et en suis bien marri. Après tout, me disais-je, si nous ne maîtrisons que notre langue maternelle (et encore), c’est tant pis pour nous. Quel triste enfermement, quand on y pense. C’est comme d’en être réduit toujours à la même musique La paresse est un vilain défaut.

John Blue dit: à

Je trouve curieuse cette recherche utopique d’un universalisme d’un autre âge touchant aux langues, aux moeurs, aux goûts ou autres qualificatifs ! Bref, à tout ce qui conduirait à ne pas « en être réduit toujours à la même musique ». Comme si c’était un drame de constater qu’il vaut mieux être divers qu’universels…

La mauvaise langue dit: à

Eh bien, vous ratez l’essentiel, Barbara. Je ne vous fais pas mes compliments, comme dirait C.P. Osez, ma bonne Barbara, osez un jour lire Montaigne dans le texte. Vous verrez, votre existence en sera bouleversée.

Lire dans toutes les langues en yiddish, ça peut avoir du sens étant donné toutes les langues que le yiddish a absorbées, mais en arabe… c’est moins évident !

Nombre de contes des Mille et une Nuit sont en fait des contes hébreux tirées de légendes juives comme les mines de cuivre du roi Salomon qui a donné un conte (« La cité de cuivre ») qui a certainement influencé une ou deux « Villes » dans les Illuminations du sieur Rimbaud. Ces contes hébreux ont eux-mêmes influencé pas mal de contes et légendes d’Europe occidentale du Décaméron à l’Heptaméron en passant par Rabelais et d’autres conteurs de la Renaissance.

La littérature n’est jamais plus mondiale que lorsqu’elle est ancrée/encrée dans le quotidien le plus particulier. Ne confondons donc pas littérature mondiale et mondialisation d’une littérature devenue un produit marketing comme des lessives. Ce n’est pas ainsi qu’on pourra se nettoyer l’âme… Mondiale veut dire universelle.

John Glue dit: à

Pour lire Montaigne en vieux françois, il faut avoir le temps et les poumons de l’apnéiste : plonger et tenir !
C’est possible : extraordinairement attachant et bien meilleur car demandant des efforts, que traduit en modern french.

John True dit: à

Pareil pour le bon François Rabelais et ses listes interminables de mots extraordinaires. Effort et patience : récompense.

passou dit: à

John Brown, En vous lisant, je pensais à ces Français qui ne comprennent pas un mot d’arabe mais me disaient avoir été envoûtés par le récital de poèmes de Mahmoud Darwish à Paris avec le trio Joubran, avant même qu’un comédien n’en lise la version française. (et merci pour le relevé de la coquille)

Polémikoeur. dit: à

Question subsidiaire : l’ouverture d’esprit
(à définir !) pallie-t-elle, ne serait-ce
qu’un chouïa, la limitation linguistique ?
Si ce n’est l’objet du billet ci-dessus.
Babelécommunicablement.

John Clue dit: à

Les Français qui ne comprennent pas « un mot d’arabe mais sont envoutés » par la langue me font penser aux moustiques attirés par la lumière, en été. Meurtrier.

hamlet dit: à

c’est à la fois triste et étrange d’imaginer que dans l’histoire de la littérature il ait pu exister des écrivains intelligents.
le summum ayant été atteint avec l’encyclopédisme romancé de Broch, Jahnn, Musil ou Mann.
La question n’était même plus pour eux de savoir si les livres permettent de sortir de nous mêmes, l’ampleur de leurs livres dépassaient leur époque.

certains disent, sans doute avec raison que Shakespeare n’était qu’un enfant, ou un jeune ado quand il a écrit des pièces comme ‘comme il vous plaira’ ou ‘beaucoup de bruit pour rien’, des oeuvres d’un enfant surdoué, comme Mozart ou Pergolèse, chez qui il suffit d’avoir observer, avec leur regard d’enfant, le comportement de quelques individus pour comprendre toutes les facettes de l’âme humaine, alors que pour d’autres, comme mézigue, toute une vie ne suffira pas à percer le plus petit mystère.

Nul doute qu’aujourd’hui il existe en ce monde pas mal de types très intelligents, des érudits, des philosophes, des universitaires.
Cette intelligence leur permet d’analyser les phénomènes, de décortiquer les situations.
Depuis l’origine des temps nous n’avons jamais été aussi documentés sur les questions de traduction, je crois que nous connaissons absolument tout de cette pratique.
De même nous savons tout d’un tas d’autres pratiques.
Ces experts érudits et compétents se penchent de façon convaincante et pertinente sur des questions extrêmement complexes, ils ont accumulé au fil des années une expérience et des compétences jamais atteintes par le passé.

parfois je me dis que j’échangerais bien tout cette érudition, tous ces Umberto Eco contre Puck et le regard porté sur le monde d’un Shakespeare enfant.
c’est curieux mais je n’échangerais pas la moitié d’une phrase mal traduite de Shakespeare contre toute l’oeuvre bien traduite d’Eco, comme quoi….

hamlet dit: à

il existe tout de même une justice, fixée par le temps long, c’est que dans 100 ans les gens auront complètement oublié le nom d’Umberto Eco, mais par contre ils continueront de lire MacBeth.
il le sait Eco ?
même si c’est la seule raison de nous consoler, au point où nous en sommes, autant ne pas s’en priver.

john trad dit: à

« questions de traduction, je crois que nous connaissons absolument tout de cette pratique. »

les traducteurs vont être contents de l’apprendre

pêle-mêle dit: à

Shakespeare en anglais, sublime !
Le son de la voix change selon la langue

hamlet dit: à

Umberto Eco symbolise ce que notre époque aura produit de pire : une intelligence inutile, tournant à vide, rabaissée au rang du numéro de cirque.

qui aurait imaginé que les érudits utiliseraient un jour leur érudition comme un prestidigitateur utilise son chapeau, pour en faire sortir des lapins devant le regard médusé et admiratif du public ?

Polémikoeur. dit: à

Langage outil,
que d’aucuns manient,
que d’autres étudient,
qui le fracassent aussi,
à la fin, par tous enrichi.
Bla-blatement.

hamlet dit: à

d’une manière générale il est toujours rassurant pour les individus de se savoir entourés de gens intelligents.

sinon je ne vois pas comment expliquer ces phénomènes ?

Super Mario Monti dit: à

Mon Prince danois, Umberto Eco ne serait- ce que pour Sémiologie ou l’Oeuvre ouverte ne sera jamais oublié !
(de toutes façons, on l’embaumera et on l’installera à côté de Berlu, déjà en cours de traitement…)

hamlet dit: à

pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les gens ont cessé de faire confiance à l’intelligence des experts pour améliorer leurs conditions de vie….

hamlet dit: à

c’est qu’on se dit que si les personnes en charge de résoudre les problèmes de chômage avaient, ne serait-ce que le centième des compétences de nos érudits traducteurs il y a longtemps que tout le monde aurait trouvé un boulot.

hamlet dit: à

quelle différence entre le plein emploi et un livre bien traduit ?

sans doute aucune, si ce n’est que nos sociétés n’ont pas placé les personnes les plus intelligentes à leur disposition aux bons endroits.

pourquoi avoir mis tous les petits malins sur la traduction et tous les imbéciles sur le chômage ?
mystère.

Montebourge, chomduboy dit: à

Hamlet, seriez-vous disposé à ….?

hamlet dit: à

Umberto Eco est de tous les italiens celui qui représente le mieux leurs aspirations politiques.

il ne faut jamais louper une election italienne, les occasions de se marrer sont trop rares.

renato dit: à

« qui aurait imaginé que les érudits utiliseraient un jour leur érudition comme un prestidigitateur utilise son chapeau, pour en faire sortir des lapins devant le regard médusé et admiratif du public ? »

Vous êtes ici, hamlet, et faite le job moins bien qu’Eco. Vous savez, bien sûr, que les gens parlent du marché selon la tendance qu’on décèle en observant leur tiroir-caisse…

hamlet dit: à

il parait que le responsable de la communication de la ville de Sienne s’est jeté par la fenêtre de son bureau pour aller s’écraser comme une crêpe sur le palio, là où ils font des courses de chevaux.

on peut être étonné que les conseillers de la communication aient mis autant de temps avant de commencer à se jeter par leur fenêtre.

Polémikoeur. dit: à

Pour s’entendre :
de langue, une longueur,
de nuances, plus d’une couleur,
de désir, au moins le battement d’un cœur.
Ecoutequecoutablement.

hamlet dit: à

renato, sauf que je ne sus pas un érudit, cela ne vous aura pas échappé, mon truc c’est plutôt le populisme, c’est pour ça que j’aime bien l’Italie.

hamlet dit: à

il faut plutôt raisonner en terme de produit culturel.

c’est le passage de la culture au produit culturel qui aura permis l’émergence de types comme Eco.
d’un point de vus culturel il ne vaut pas un clou, mais c’est un excellent produit.

Polémikoeur. dit: à

12 h 30 nous met sur la piste
de la couleur terre de Sienne.
Ocrasement.

hamlet dit: à

autant à l’époque des livres la traduction était un problème secondaire autant à celle des produits culturels la traduction est un argument super important.
elle est un peu comme les problèmes de traçabilité pour la viande : le consommateur en a ras le bol de se faire avoir, il vaut pouvoir accès à de bons produits, il faut se mettre à leur place.

renato dit: à

« Umberto Eco est de tous les italiens celui qui représente le mieux leurs aspirations politiques. »

hamlet, lorsque vous vous posez en censeur du présent vous êtes seulement amusant, quand vous vous lancez dans l’analyse politique vous devenez comique-grotesque. Personne ne vous oblige à adhérer aux idées subjacentes au libertarianisme, mais il faudrait les connaitre avant d’en rire…

Cela dit, une société où les arts sont démocratisés est préférable à toute forme de société connue. Puis, si vous voulez démontrer le contraire, vous n’avez qu’à montrer que vous avez raison en écrivant un livre, par exemple…

Polémikoeur. dit: à

L’érudition, en soi,
colère ne vaut pas,
sauf servie en plat.
Overdosement.

hamlet dit: à

ll ne faut désespérer du fait que le monde de demain soit meilleur que celui d’hier ou d’aujourd’hui.
tout est possible.

Silly Déconne Valley dit: à

(et merci pour le relevé de la coquille)

C’est encore une chose gauloise de vous Français ?

hamlet dit: à

à mon humble avis, si vous permettez que j’envoie un petit commentaire pour donner mon humble point de vue sur la traduction, je pense qu’il ne faut plus porter sur ce monde un regard déductif mais plutôt inductif, sinon nous ne risquons pas d’avancer.

bantou dit: à

Quand jc et regniez parlent arabe et chinois ils ont l’air sympathique

renato dit: à

« le consommateur en a ras le bol de se faire avoir, il vaut pouvoir accès à de bons produits, il faut se mettre à leur place. »

Apparemment ils mangeaient une part de cheval sans souci et surtout sans en reconnaître la saveur. Il y a peu, ils ont même bu du bourgogne contrefait. Si on pense aux tirade à propos du goût c’est à mourir de rire.

hamlet dit: à

désolé mais une question sur laquelle nous devrions nous pencher, mais trop pour éviter de finir comme le conseiller à la communication de Sienne, est de se demander pourquoi à l’époque où les livres étaient mal traduits il y avait autant de grands écrivains, alors que depuis que nous faisons des efforts pour bien les traduire, ils sont devenus aussi mauvais ?

je me demande si nous n’avons pas intérêt, nous voulons renouer avec la tradition du Grand Ecrivain, à mal traduire les livres, comme avant.

je sais pas ce que vous en pensez à la limite il vaut avoir un Flaubert à une époque de livres mal traduits qu’un douzaine de Jauffret à l’époque où ils sont bien traduits.

nous avons perdu en qualité d’écrivain ce que nous avons gagné en qualité de traduction.

aussi je pense qu’il faudrait d’urgence demander un moratoire sur les progrès de la traduction.

hamlet dit: à

à moins que ce soit là un moyen pour nous de trouver une consolation, du genre vous vivez une époque où les livres nouveaux sont mauvais ? hé bien contentez du fait de savoir que les vieux livres sont mieux traduits.

vu sous cet angle, je comprends effectivement qu’on mette le paquet sur la traduction des livres anciens.
encore que si on compare aux nouveaux ils n’avaient pas besoin d’être améliorés.

un Shakespeare mal traduit sera toujours meilleur qu’un Eco bien traduit, au final.

jissé dit: à

« depuis que nous faisons des efforts pour bien les traduire, ils sont devenus aussi mauvais ? »

le niveau baisse à cause des cocos mehcalonsocialos

hamlet dit: à

la traduction est une façon de relancer la vente des livres.
un tas de lecteurs ont acheté les dernières traductions de Dostoïevski, ensuite ils les ont revendus sur ebay.

une nouvelle traduction des mille et une nuits pourrait les booster.
c’est qui l’éditeur ? c’est très galant de sa part.

hamlet dit: à

« Roland Barthes y invite dans Le Bruissement de la langue : en levant le menton de temps en temps. »

c’est kiki l’a traduit le Roland Barthes ?
c’est une nouvelle traduction ? je vais appeler mon libraire pour lui demander si il l’a.

hamlet dit: à

je sais pas qui l’a lu mais il est vrai le polar écrit par le jeune suisse dont j’ai oublié le nom on a vraiment l’impression qu’il a été mal traduit du français.
c’est pour cette raison qu’on lui refilé le prix de l’académie française, les académiciens pataugent un peu dans la semoule.

je suis désolé mais il ne sert à rien de retraduire des livres de l’arabe ou du russe si déjà ceux écrit en français paraissent aussi mal traduits.

rose dit: à

Le rappel avec les décors de la tenture et les plumes de paon pour s’éventer.
Les bijoux précieux, la ceinture en est, un chillom pipe, les soieries et satin de la couche, le bleu outremer dominant contrastant avec la pâleur ivoire de la peau.
Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté.
Wow, second jour, hommage.

christiane dit: à

Il y a aussi, la perte de la langue natale et le retour à cette langue.
deux livres bouleversants :
« Le garçon qui voulait dormir » de Aharon Appelfeld (L’olivier) et « Une langue pour abri » de G-A Goldschmidt (Creaphis)
« Ma langue maternelle était en recul constant tandis que l’hébreu prenait racine, élargissait mon horizon et me liait à la terre et aux arbres. Je n’avais plus de doute : mon ancienne vie était sur le point de s’évanouir(…).
Ma mère restait assise près de moi… Elle plissa les yeux.
« Tu utilises des mots incompréhensibles.
– Moi ?
– Tu parles apparemment une langue secrète. »
Mal à l’aise, je ne sus que répondre, avant de comprendre que je mélangeais des mots de la maison aux mots nouveaux, et j’essayai de les distinguer. Il fallait que je lui raconte tout ce que j’avais traversé depuis que j’avais été séparé d’elle, et il s’était passé tant de choses, mais cela me parut au-dessus de mes forces, comme un amoncellement de pierres fendues qu’il me faudrait porter sur le dos. » (« Le garçon qui voulait dormir » p.63 et 69)
« Le français fut là soudain, de façon impromptue, un après-midi de novembre 1939 (…)
Un enfant d’origine allemande, accueilli en France parce que voué à la mort dans son pays (…)
La mémoire ici servait visiblement de recours, de normalisation ; par le langage, je m’intégrai d’un coup à ce qui faisait la substance intime de ce pays qui m’accueillait et dont j’avais compris qu’il était comme fondé sur cette étrange et fine relation avec une langue strictement réglementée, mais de ce fait ouverte à tout le monde : il suffisait de savoir pour en être ou pouvoir croire en être. L’orthographe faisait office de nation… » (« Une langue pour abri »)

Bloom dit: à

A.S. Byatt préface les « Arabian Nights, Tales From A Thousand And One Night », dans la traduction (une belle infidèle dit-on), qu’en donna ce diable d’homme, Richard Burton.

« The title comes from the Arabic ‘Alf Layla wa Layla’, and suggests a way to mathematical infinity (…) and produces a circular, mirror-like figure, 1001. »

On se croirait presque chez Borges. Continuons:

« The original collection has no one author and no one source. The stories are Indian, Persian, and Arabic, and were told in many forms many centuries before they were written down. In the tenth century a Persian collection, ‘Hazar Afsana’ (a thousand legends) was known by Arab writers, and tales can be traced back to the ‘Panchatantra’ in Sanskrit (…) A character in a story invokes a character who tells a story about a character who has a story to tell (…) ».

Pas étonnant qu’un autre diable d’homme, Salman Rushdie, en ait fait son livre de chevet, son livre source et ressource. « Les Mille et une nuits », où le local devenu universel par la grâce du récit. Et de l’érotisme (cf. Au revoir les enfants, de L. Malle).

Pour ceux qui lisent l’anglais, je recommande la traduction de Burton, pour le texte ET l’appareil critique.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…les différents états de la péninsule italique avant l’unité forcée par la famille Savoie sous la protection de Napoléon III,…
…c’est toute une politique des médiocrités des « incroyables et merveilleuses « ,…et autres franc-maçonneries,…pour remplacer les valeurs et les ordres de la bonne vie,…
…les villes avaient leurs patois,…les artisans travaillaient avec tous leurs savoir faire,…les états étaient en concurrence,…
…et les connivences passaient après la débrouillardise à survivre en communauté de tradition,…
…or,…avec toute ces guerres,…une certaine élite du devoir et du mérite à disparu,…
…et en arrivé les Savoie,…à être roi d’Italie,…comme roi de polichinelles et de bordels en tout genres,…l’Italie et ses cultures  » déstructurées « ,…l’union pour écrasez la qualité et les particularismes d’éthiques,…
…pour nous pondre un  » Stalag 13 Italy « ,…sous l’égide de collaborateurs mafieux des Lucky luciano & C°,…l’ordre des chiens,…
…la lutte sociale par la corruption administrative,…l’origine du mot  » mafia « ,…avec les riches provoquées pour que les barons se protègent en employant plus de mafieux à rien faire,…
…les patois,…et leurs histoires de vivre en harmonie avec dieux,…ils en on rien à foutre,…gérer les patrimoines pour en faire des Stalag 13 social-libéral en bordel à ciel ouvert de droit divin,…also vandale intelect,…
…les sosies dans tout les états du monde,…et en plus,…l’union à l’ €uro,… discriminations des responsabilités aux plus endoctrinés des diversions parasites,…via la télé, radio, internet,…et autres culture à deux balles d’artistes pour renvoyer l’ascenseur comédie des arts,…
…un monde de pirates,…avec la fusée des langues dans l’espace à têtes brûlées,…etc,…envoyez,…l’économie à écraser ses voisins,…

Paille, poutre, et accessoires européens. dit: à

Ce que d’aucuns appelent « populisme italien » n’est qu’amusette en regard du cartésianisme borgne du voisin transalpin arrogant

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…et encore un panorama succinct,…somme toute,…etc,…au zoom pour les détails des patois,…

rose dit: à

Les nuances de la langue :
dire le bon François Rabelais c’est mélioratif
dire ma bonne Barbara c’est péjoratif : c’est comme si on disait ma brave femme, pas mieux.

se moquer de l’accent chantant de nous, les gens du sud, le faire se refouler, c’est comme avoir été circoncis contre son gré et le subir a contrario me semble-t-il : c’est une restriction de l’individu, comme si nous demandions aux cigales d’arrêter de crisser l’été sous les pins parasols !

rose dit: à

Les sabirs nous font communiquer entre individus de langues maternelles différentes, voyager, mais pour être intégré, faire partie de la famille, il faut parler couramment/fluently.

J’aurais aimé que nous ayons parlé grec et latin à table, au risque que les petits nous aient pris pour des fous (ils auraient eu assez de temps hors les tablées communes pour se remettre de cette folie passagère de leurs géniteurs) : il paraît évident qu’il nous faudra parler différentes langues demain. En choisir une ou deux mortes, de surcroît, c’est afin de lire les écrits dans le texte.

A Peillon, Peillon et demi... dit: à

Rose…
à table les « petits » ne devraient pas parler. Avant de parler, il faut écouter.

rose dit: à

ouh la : c’est aux parents d’écouter sinon les petits n’en finissent plus ( cf. nous les bloggeurs de chez Passou) de tchatcher.

Bon tant pis ; je renonce à parler grec et latin à table avec les petits.

Camino Real dit: à

@ Silly Déconne Valley

Le leader du soft a pris pied à Red Mond, pas à Monterey.

Le rosien expliqué aux enfants dit: à

rose dit: 9 mars 2013 à 13 h 44 min

ouh la : c’est aux parents d’écouter sinon les petits n’en finissent plus ( cf. nous les bloggeurs de chez Passou) de tchatcher

???????????
Je cale

Bonux dit: à

Et-vous-en-quelle-langue-lisez-vous :
en pariétale !!! !! !.

Béatrice d'anjou dit: à

@ Hamlet
« c’est le passage de la culture au produit culturel qui aura permis l’émergence de types comme Eco.
d’un point de vue culturel il ne vaut pas un clou, mais c’est un excellent produit. »
Celle là elle me plait beaucoup!j’aime Hamlet

Bonux dit: à

Quant à ma bonne,
elle ne se nomme pas Barbara !.

Angevine de poitrine dit: à

« j’aime Hamlet »

Ben, nous aussi. Sauf TKT, baroz et renato qui se prennent pour des produits culturels.

L'anachorète sur son rocher dit: à

Bon tant pis ; je renonce à parler grec et latin à table avec les petits.

Comme vous ne parlez ni le Grec ni le Latin, c’est une sage décision.

renato dit: à

« … sauf TKT, baroz et renato… »

Mais moi j’aime hamlet… contrairement à vous qui n’aimez que le personnage et raisonnez par raccourcis…

hamlet dit: à

Descartes ? beurk cet auteur a fait à la France plus de mal que de bien.
c’est sa faute si les philosophes français ne connaissent pas Frege et Carnap, ils en ont encore resté au discours de la méthode, même au 21è siècle… avec la cire d’abeille… elle fond quand on la chauffe.

hamlet dit: à

je préfère la dinde de Russell aux abeilles de Descartes.

Jacques Barozzi dit: à

« En Israël, à Tanger, en Chine… »

Du premier, vous nous en donnez une version particulièrement tarte, Passou, tandis que pour les deux autres on note une certaine élégance graphique !
ML va encore crier à la propagande antisémite !

hamlet dit: à

je préfère la poule de Kircher aux abeilles de Descartes.

rose dit: à

>Parlez aux enfants à table au lieu d’exiger le silence leur permet plus tard de se taire : contrairement aux parleurs que nous sommes (blogàpassou) à qui il a été exigé trop de silence ou pour qui la parole a été humiliée et qui ne cessent dès lors de caqueter (j’en suis).

Pour la latin e tle grec on aurait pu commencer par des maximes puis nous aurions élargi notre vocabulaire morituri te salutan, ave caesar (en servant la salade au hasard, avec poulet grilé et croûtonsd aillés).

Moi aussi amelet, je vous aime, mais pour d’autres raisons.

Polémikoeur. dit: à

Est-ce qu’une « bonne » traduction
(et donc, en fait, une « mauvaise »)
peut sauver un « mauvais » livre ?
Le contraire est plus que probable, hélas !

ueda dit: à

« Et vous, en quelle langue lisez-vous ?
(« En Israël, à Tanger, en Chine… » photos Passou) »

Euh, la couverture du livre est celle d’un ouvrage en japonais du critique marxiste IWAZAKI Akira sur « Cinéma et capitalisme », qui date des années 30.

hamlet dit: à

la traduction c’est l’aventure spirituelle des temps modernes.

nous attendons tous une nouvelle traduction qui nous fasse enfin comprendre le monde.

nous éprouvons le sentiment étrange que les choses ont déjà été écrites mais qu’elles ont mal été traduites.

il suffirait de très peu pour que nous les comprenions et que miracle! une lumière céleste éclaire enfin ce monde pudique pour nous dévoiler son intimité à son insu.

seule une nouvelle traduction peut nous sauver.

en cela nous sommes tous un peu des poules de Kircher.

hamlet dit: à

qui n’a pas rêvé une seule fois dans sa vie que ce monde lui dévoile ses fesses ?

faudrait-il multiplier par 10 ou 20 nos régiments de journalistes pour qu’enfin la Lumière soit ?

hamlet dit: à

si nous pouvions peser nos intellectuels comme des tomates je dirais, à vue de nez, qu’il faudrait au moins 50 journalistes pour faire le poids d’Eco, dans la balance.

pourquoi Dieu n’a-t-il pas fait les intellectuels comme il a fait les tomates pour que nous puissions les soupeser et estimer leur poids ?

ueda dit: à

« de toutes façons, on embaumera Eco et on l’installera à côté de Berlu, déjà en cours de traitement…) » (Super Mario)

Eco mérite d’être embaumé à la droite de Pavarotti.
Il y a un troisième ténor.
Sauras-tu le retrouver?

Question piège dit: à

« Sauras-tu le retrouver? »

Euh, renato ?

Daaphnée dit: à

Car selon que l’on soit bilingue ou monolingue, et que l’on possède aussi l’autre langue d’un romancier ou pas, notre intelligence de son texte en est modifiée ; elle n’est pas nécessairement supérieure, mais différente ; et si deux lectures possibles, il y a bien deux romans en un sous un seul titre.

Heu, Pierre Assouline, même dans une seule et unique langue, il y a plusieurs lectures possibles d’un même texte; c’est ce qu’on appelle l’interprétation.
Quant au texte ou au discours écrit dans une langue défaillante … on comprend que ce puisse être un problème, déjà pour son auteur.
On enfonce des portes ouvertes … passons sur les pertes ou les éventuels gains à être traduits par de fins traducteurs dont on ne louera jamais assez le travail.

Ce qui m’interpelle le plus dans ce sujet, c’est que je serais plutôt amenée à penser que celui qui va écrire dans une autre langue que « sa langue (privilégiée) de « lecture », celui-là saisi l’occasion d’exprimer un autre moi.
De là, ce n’est pas tant l’éventuelle « parfaite » maîtrise d’une ou plusieurs autres langues, ni même de déplorer d’éventuelles maladresses ce qui interroge mais plutôt ces moments de coïncidence fulgurante entre le mot choisi et ce qui voulait être dit.

Dans ces moments-là, quelque chose advient qui ne se produirait pas avec une autre langue; et je ne suis pas sûre qu’il faille chercher à l’expliquer ou se plaindre des fois où « ça » ne veut pas fonctionner. Vous savez, quand on parle de Bachelard, on tombe sur des appréciations de type « pas de philosophie de la métaphore mais métaphore de la philosophie », c’est peut-être parce qu’on touche du doigt seulement une évidence: la langue forme et conforme notre pensée, elle la libère rarement … Mais cela se produit parfois.

rose dit: à

le français pour la rhétorique (et nous disputer)
le latin pour les maximes
le grec pour toutes tragédies antiques
le dogosso pour les cérémonies initiatiques
le swahili pour dompter les lions
l’hindi pour la teinture des étoffes
le reo maori pour coquillages et crustacés
le chinois pour remonter le fleuve Jaune
le tibétain pour l’initiation au boudhisme
l’espagnol por la cocina
le portuguais por le carnaval

il manque toute l’Amérique latine et les eskimos et des îles ici et là

puis on se tairait, vacances en silence, on serait soûl d’idiomes.

Daaphnée dit: à

[( et juste comme cela, Pierre Assouline, quand vous dites « je pensais à ces Français qui ne comprennent pas un mot d’arabe mais me disaient avoir été envoûtés par le récital de poèmes de Mahmoud Darwish à Paris avec le trio Joubran, avant même qu’un comédien n’en lise la version française. »,
on ne peut que vous donnez raison, et pourtant .. Il n’est pas dit que la langue du poète ne soit pas capable par la musicalité qui lui est propre de transmettre au delà du sens des mots … )]

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…l’effet Hercule Poirot,…détective des langues d’oies,…et d’oc,…garder la foie pour se gaver à la queue leu leu,…c’est de saison,…
…avec le populisme ringard à l’italienne,….les huiles de foi de morue,…
…etc,…

Démission ! dit: à

Un Ministre de la Raie Publique Française à Caracas : « Chavez, c’est De Gaulle plus Léon Blum  »

Comme dit l’autre humoriste : dans ces conditions, Victorin Lurel, c’est Hollande plus Taubira, …

Philippe Régniez dit: à

Il est dit que l’histoire sert de leçon. C’est faux, certains veulent reconstruire la Tour de Babel.

de l'une, l'autre dit: à

@Démission !

Quel rapport avec le billet?

Bendor dit: à

Comme dit l’autre humoriste

JC quand il s’entretient en tête à tête avec lui-même se croit drôle.
Humour ricard

hamlet dit: à

Shakespeare un poète ? n’importe quoi.
c’était pas même un poète c’était un slameur.

de l'une, l'autre dit: à

@Bendor
Quel rapport avec le billet?

hamlet dit: à

c’était pas même… ou même pas.
le slam c’est l’art d’associer les mots pour qu’une fille elle t’aime.

ça marche aussi avec les lettres dit: à

le slam c’est l’art d’associer les mots pour qu’une fille elle t’aime.

Un peu comme D avec W

De papouasie dit: à

Oui, on pense en langue poétique.
Ce qui cause énormément de problèmes, d’ailleurs!
Lisez Pound!

jissé le vrai dit: à

Faut être azbin,ringard, brêle, en un mot: horsduréel pour pas avoir le français comme langue maternelle

jicé le réel dit: à

c’est stupide de parler d’autres langues que le français

Bloom dit: à

La Teigne confond l’histoire et le mythe. Elle est là, la grande confusion.

Démission ! dit: à

Ne nous fâchons pas ! Victorin Lurel est un crétin, sans nul doute. Il démissionne et on n’en parle plus !
Tout le monde sait bien que : « Chavez, c’est De Funès plus Bourvil ! » et pas « De Gaulle plus Blum » ! Tout le monde, même un Sinistre de la République, peut faire une erreur …

Boby dit: à

on pense en langue poétique.

sur l’île des tiques
au bar de la gare
Igor hagard est noir
Il n´arrête guère de boire
Car sa Katia, sa jolie Katia
Vient de le quitter
Sa Katie l´a quitté
Il a fait chou-blanc
Ce grand-duc avec ses trucs
Ses astuces, ses ruses de Russe blanc
Ma tactique était toc
Dit Igor qui s´endort
Ivre mort au comptoir du bar

De papouasie dit: à

Et le langage des signes.
A coups trop tirés?

De papouasie dit: à

Et René Char, tellement particulier lorsqu’il s’exprime poétiquement, même avec l’ accent.
Ce qui rend ses poèmes plus charnels.
Si si, j’ en ai fait l’ expérience avec des scolaires.
L’ abstraction passe dans le chant de sa voix, ce fut une très étrange expérience après le Avez-vous lu Char?

Après le cigare, la fumée dit: à

Hugo pète.

Bendor dit: à

16h11
JC en progrès.
Vous vous évitez « Sinistre » et votre commentaire devient une opinion, donc « écoutable ».
Un détail, précisez que la phrase commence par « Toute chose égale par ailleurs », ça peut rester une co.nerie mais avec circonstances atténuantes.

Démission ! dit: à

Rectification : le Ministre Victorin Lurel n’est pas un crétin : c’est un socialiste…

Daaphnée dit: à

Ces attaques permanentes et de basse volée contre JC, deviennent lassantes.

Sergio dit: à

Ha les tartes à la crème ça c’était bien au moins c’était de l’humour sain viride comme dirait Hildegarde…

Bendor dit: à

J’oubliais,
Tout le monde sait bien que : « « Chavez, c’est De Funès plus Bourvil ! »

Vraiment pas sympa pour La Grande Vadrouille

Peut-être le rose du scooter et des mules dit: à

Daaphnée,
nous vous avions déjà bien identifiée à 15h42, 15h52 et 16h03, pourquoi cet outing ridicule.
Vous avez un problème de loc pour vos vacances ?
Un souvenir lointain de flirt en Vespa ?

Daaphnée dit: à

Pardon ? Il y a des blogs mieux à même d’accueillir vos borborygmes. Du vent !

Daaphnée dit: à

C’est surtout drôle dans le cinéma muet, Sergio, pour l’impact visuel ..

Sergio dit: à

Daaphnée dit: 9 mars 2013 à 15 h 29 min
Il n’est pas dit que la langue du poète ne soit pas capable par la musicalité qui lui est propre de transmettre au delà du sens des mots

Oui, les racines des mots sont des onomatopées. Seulement faudrait creuser la question, et d’ailleurs ça se téléscope un peu dans l’autre sens dans le Wake…

Sergio dit: à

Daaphnée dit: 9 mars 2013 à 16 h 45 min

pour l’impact visuel

C’est vrai que le son est plus puissant en l’imaginant… Et puis maintenant en plus ils mettraient des rires marketing dans tous les coins ça casserait tout le saint mystère…

Daaphnée dit: à

j’aurais dû préciser, Sergio, qu’il y a là une mise en voix du texte et qu’elle fait médiation, elle offre une voix/voie d’accès au texte.

Mais pour le scriptural, il y a aussi des expériences étranges de la limite, comme celle de Michaux qui fait des séries d’idéogrammes qui ne veulent rien dire : Peinture ? Poésie ? En tout cas, signes …

Virginia L dit: à

En apprenant les langues étrangères, on se rend compte qu’ il y a des mots pour certaines réalités et en choisissant d’ écrire dans une langue on choisit de se couper de certaines et d’ en accepter d’ autres.

Daaphnée dit: à

(Pour ceux qui ne connaissent pas, à regarder au lien précédent:
-Une page d’«écriture d’herbe»ou « t’sao-t’seu » que Michaux reproduit
dans Idéogrammes en Chine.
Cette écriture peut être considérée comme de la calligraphie abstraite

-Deux dessins de Michaux (1927), dans Emergences Résurgences.
(exemples de «contre-écriture»)

Contre-écriture maternelle dit: à

L’exercice « nouille courte » de Michaux est signifiant.

Simon dit: à

et du coup elles les retrouvent dans leur boudoir, c’est bien ça ?

Paul Ricard dit: à

Qué pastagas, ce simon!

Pas péssimite mais quand même dit: à

Le petit bois dont on fait les cuillers se profile à l’horizon.

ueda dit: à

Euh, « là où croît le péril, là aussi … le sauf », hein, Holdermachin, à nous!
Ong compteu sur une rébelliong.

Il faut mettre du lourd, tout en apportang de la fraîcheur.

Critique de poids dit: à

« Michaux et les idéogrammes »

Ouais mais Hugo c’était au kg alors excusez du peu.

Simon dit: à

hé gus !
tu, l’amour
est-il sauf ?

Silly Déconne Valley dit: à

Casino unreal, j’ai connue des nombreux acteurs du paysage soft, mais la maîtrise du hard par la firme à la pomme lui permet un contrôle étendu pour de meilleurs résultats face à la concurrence.

Mais quand même dit: à

Pas de petit bois (sauf d’os), c’est déjà ça mais de quoi rêver

Ô vale ! dit: à

Un quart d’heure, c’est peu…

יום ראשון dit: à

mais Derrida lui-même ne se moquait-il pas cruellement de l’accent jugé « comique et obscène » de René Char lisant ses poèmes ?
Derrida ravonta un jour dans son séminaire qu »un élève – agrégation – avit été cruellement raillé pour on accent comme rédhibitoire et interdisant tout espérance de diplôme dans l’université .
personnellement sans accent d’aucune sorte, je suis très sensible aux accents : d’où qu’ils soient, et pas seulement en français .
la musique arabe , que j’ai découverte comme d’autres musiques extra-européennes et non « classiques » m’envoûte aussi et je l’aime beaucoup .

יום ראשון dit: à

raconta avait pour son

D. dit: à

Combien coûte un abonnement à Twitter ? J’aimerais y ouvrir un compte et être suivi par des dizaines de milliers de gens.

יום ראשון dit: à

toute espérance
je reconnais -sans honte- ne guère aimer l’accent pied noir très prononcé de certains locuteurs que j’ai entendus en France : mais c’est leur accent !

Le Cid dit: à

#Chimène me suive.

יום ראשון dit: à

je ne suis pas d’ascendance pied noir mais j’ai eu beaucoup d’amis originaires soit d’algérie, soit du maroc . tous n’avaien pas d’acccent mais leurs parents en avaient enore parfois plus que des pointes : au fond cela dépendait de l’objet de la conversation .
j’ai ausso connu des gens qui soudains se metaient à moduler musicalement un membre de phrase : mais comment lisaient -ils ? .

voie orale dit: à

J’avoue pour ma part, une sensibilité exacerbée à certaines voix, dont la mienne, soit trop haut perchées, soit grasseyantes, soit même trop sensuelles si quelqu’un voit ce je peux bien vouloir dire. Je me prive ainsi bêtement d’une émission scientifique et d’une autre historique sur France Inter.

יום ראשון dit: à

tous n’avaient pas

יום ראשון dit: à

assez de ces coquilles : je pense à autre chose ;
mais quand même> j’ai aussi connu des gens qui se mettaient à moduler

Jacques Barozzi dit: à

« Chavez, c’est De Funès plus Bourvil ! »

Mais non, c’est Fernandel et Gabin, un Charlot pas toujours rigolo, vu les copains et les coquins présents à ses funéraille ! Tout ça, pour finir empaillé comme le perroquet d’un Coeur simple du grand Flaubert !

יום ראשון dit: à

subenir d’un émission de télévision avec Derrida où je n’avais que le son !
il avait en français un accent très ensoleillé !

reste que lorsque nous apprenons des langues étrangères, les professeurs ont parfois des théories étranges sur l’incapacité de leurs élèves à jamais réaliser tel phonème ou tel autre à cause de leur origine , alors que ces mêmes élèves dans des bains de langue réalisent si exraordinairement les ons les plus nouveaux que ces professeurs n’ont pa encore nettement caractérisés (ce pour différentes langues : j’ai lu des articles -qur qlate- sur les nouvelles réalisations américaines que n’ont pas encore bien identifiées des personnes de ma famille, qui vivent aux U.S. et travaillent … enfin bref! des cordonniers, quoi !

יום ראשון dit: à

les sons
n’ont pas

renato dit: à

Est-ce qu’il y un samedi avant le dimanche de la vie ?

יום ראשון dit: à

articles sur slate (en américain)
souvenir d’une émission !

La mauvaise langue dit: à

Parler toutes les langues en yiddish, c’est un peu normal étant donné la nature polyglote du yiddish. En arabe, c’est moins évident.

Pour lire un beau livre sur l’art de la traduction, lire ou relire « Sous l’invocation de Saint Jérôme » de Valéry Larbaud. Je l’avais emporté en Sologne. Lu en partie dans le train. Vraiment chouette.

Je ne pense pas que des langues excluraient des parties du réel. Sauf comparées évidemment à des langues très rares comme l’esquimau pour sa richesse du vocabulaire de la neige. Mais autrement non. Les langues européennes permettent de parler de tout mais elles n’en parlent pas de la même façon. Et c’est ça justement qui fait l’intérêt d’apprendre d’autres langues ; outre le plaisir de mâcher dans sa bouche d’autres mots, de former d’autres sons, de sentir à nouveau la magie du langage, ça permet de mieux prendre conscience de la nature de sa langue maternelle.

Ce qui m’avait frappé notamment quand je me suis mis il y a quelques années à apprendre des rudiments de chinois, c’est que, en comparaison, nos langues occidentales tissent, avant même qu’on ait ouvert la bouche pour parler du monde, tout un réseau de liens, de liaisons, par la seule syntaxe qui emprisonne le mondedans ce réseau invisible pour en former comme un filet qui filtre déjà le réel avant qu’on en parle, alors que ce n’est pas du tout le cas (ou beaucoup moins) pour le chinois qui est davantage une langue paratactique qui laisse une plus grande liberté de création de liens pour construire le sens. Et c’est bien sûr bien plus vrai encore dans la poésie chinoise, qui joue de cette faculté de la langue chinoise. Nietzsche parlait bien des langues occidentales qui emprisonnent la pensée avant même de penser comme si la langue avait une part d’autonomie qui la conduit à plus parler d’elle-même à travers ce qu’on dit du monde, quand il écrit dans le Livre du Philosophe quand il dit du philosophe qu’il est « in den Netzen der Sprache eingefangen » (« pris dans les filets de la langue »).

Ici, je baragouine l’espagnol, c’est un plaisir renouvelé.

יום ראשון dit: à

un article et un lien pour excuses :
« report by one Norma Gauhn headlined “American Dialects Disappearing.” The problem, according to “speech experts,” was the homogenizing effect of “mass communications, compulsory education, [and] the mobility of restless Americans.” These conformist pressures have only intensified in the half-century since the AP warned “that within four generations virtually all regional U.S. speech differences will be gone.” And so as we enter the predicted twilight of regional American English, it’s no surprise that publications as venerable as the Economist now confirm what our collective intuition tells us: “Television and the Internet are definitely doing something to our regional accents: A Boston accent that would have seemed weak in the John F. Kennedy years now sounds thick by comparison.”
Before you start weeping into your chowdah, though, I have some news: All these people are wrong. Not about the Boston accent, necessarily; that one might really be receding. But American linguistic diversity as a whole isn’t dying—it’s thriving
http://www.slate.com/articles/life/the_good_word/2012/08/northern_cities_vowel_shift_how_americans_in_the_great_lakes_region_are_revolutionizing_english_.html

La mauvaise langue dit: à

Les accents ça va ça vient. Une amie québécoise qui est née à Paris, a passé sa jeunesse à Montréal, ici à Paris elle n’a aucun accent québécois. Mais après un mois ou deux au Québec, à son retour elle a pris l’accent québécois qu’elle perd à nouveau après deux mois de vie à Paris. C’est assez bizarre. Une sorte de mimétisme peut-être.

La mauvaise langue dit: à

La langue de la poésie, c’est encore autre chose. Si elle nous fascine tant, c’est à mon sens parce qu’elle crée son propre monde, sa propre fonction référentielle comme diraient les linguistes. Tout l’art du poète c’est de maintenir vivante cette profonde ambiguïté qui d’un côté laisse croire au lecteur que le poème parle du monde et en même temps, par son art de la manipulation du langage, de créer un monde par les mots. Et à cet égard, toutes les techniques sont bonnes à prendre. Un poème est réussi, la magie s’opère pour nous envoûter quand les deux puissances, celle de la langue et celle du langage, fusionnent. Un poème est alors semblable à une prière, il est habité.

Eric Symak dit: à

> philosophe {qu’il} est « in den Netzen der Sprache eingefangen » (« pris dans les filets de la langue »)

Une circonspection minimale s’impose toujours dans l’application réflexive d’une notion à elle-même (une «méta-ification») mais ici il est sans doute intéressant de se demander en quoi la critique du langage par Nietzsche est elle-même contrainte ou du moins altérée par que le fait qu’elle passe par la médiation d’une langue déterminée.

Par ailleurs, je finis par apprécier ce terme «baragouiner» dans ce qu’il pourrait évoquer de «barguigner», marchander avec, faire avec ses propres insuffisances dans le langage.

rose dit: à

Qu’est ce que cela veut dire le dimanche de la vie ?

Jacques Barozzi dit: à

Le poète avant tout nous parle de lui, ML, ainsi François Villon…

La mauvaise langue dit: à

Je dois dire que je n’ai jamais ressenti à propos de la voix de René Char ce qu’en dit Derrida, qui me semble là proche du n’importe quoi. Une fois n’est pas coutume.

rose dit: à

Baragouiner hormis l’étymologie bretonne c’est aussi se débrouiller autant qu’on le peut. Y compris en mettant les mains, les mimiques, épicépatout.
Viens de voir le film Chimpanzés de Disney (las le producteur, personne d’autre ?). Hormis le producteur superbe documentaire…Il y avait deux rois familles, quelques femmes, pas d’hommes. Je n’ai pas compris. Le héros s’appelle Oscar et est un bébé qui va perdre sa mère, frôler la mort parce qu’abandonné et se faire recueillir par un vieux mâle débonnaire, affectueux, pudique et respectueux. Je sais la personnification, pas besoin de morale ; n’empêche que les séances d’épouillage des chimpanzés entre eux, pour créer les liens d’amitié dit le commentaire m’ont fait rêver. Alors qu’une vraie séance d’épouillage n’a rien de ludique et ne fait rêver personne. Magie de la bobine ? Qui n’est plus une bobine du reste.

rose dit: à

deux trois trois trois grrr… familles ; je finis de bosser pour ce soir.

La mauvaise langue dit: à

Une certaine poésie lyrique, oui. Mais ce n’est pas le cas de tous les poètes, même des poètes lyriques. Paul Celan ne parle pas que de lui, par exemple. Pierre Emmanuel non plus, etc.

renato dit: à

‘Le dimanche de la vie’ est une expression que Hegel emploie à propos de la peinture hollandaise (« … c’est le dimanche de la vie, qui nivelle tout et éloigne tout ce qui est mauvais… »). Je crois que Queneau y a pensée avant d’écrire ‘Le dimanche de la vie’…

De Papouasie dit: à

« Un poème est alors semblable à une prière, il est habité. »
Là, ML,excusez-moi mais vous êtes dans le cliché, non?

La mauvaise langue dit: à

Mais les êtres humains ejx aussi s’épouillent. Il suffit d’être observateur… souvent ça m’amuse de le voir faire à l’image des chimpanzés chez les amants. Mais ils se cherchent peut-être autre chose que des poux…

renato dit: à

… pensée sans E

La mauvaise langue dit: à

La seule différence entre une prière et un poème réussi, c’est qu’une prière s’adresse à Dieu, un poème, pas forcément. Mais ça revient au même. Un poème qui ne donne pas envie de s’agenouiller, comme dirait Kafka, n’a pas d’intérêt.

D. dit: à

Cela ne me regarde pas et tout le monde est libre. Mais il me semble que la mauvaise langue se relâche un peu et même chez les sapajoux les poux sont rarement des bijoux. Mais tout le monde est libre s’il s’agit bien de singes consentants.

La mauvaise langue dit: à

Un jour j’aimerais écrire tout un recueil de poèmes en prose sur les mœurs des animaux. J’en écrirais un sur la danse de la pluie du chimpanzé. C’est une très belle danse, un peu sauvage, pour se protéger de la pluie, chez le chimpanzé, en jetant des branches et en les cassant, tellement ça peut le rendre furieux d’être impuissant face à la pluie. J’avais vu ça un jour dans un documentaire, ça m’avait beaucoup impressionné parce que je m’étais complètement identifié à ce pauvre chimpanzé et à son drame.

La mauvaise langue dit: à

Un documentaire un jour (pour répondre à D. qui joue ce soir au père la pudeur) traçait des parallèles très intéressants entre les gestes des animaux dans un zoo tels qu’on peut les observer et les gestes des êtres humains. Depuis, je regarde toujours les êtres humains avec ce regard un peu décalé. Et quand on attend son enregistrement dans un aéroport, on a tout le temps pour s’adonner à ce vice…

rose dit: à

>ML je trouve cela magnifique ; je pensais intensément aux amants et y préférerais l’épouillage, ce gratouillis incroyablement affectueux entre tiraillage et toucher incessant de la peau : écarter les poils chercher les bêtes les manger, les croquer entre deux ongles noirs ; je crois que je vais être chimpanzé dans ma prochaine vie. Je renonce à un projet imbécile. Des centaines d’hommes te bécotant l’arête dorsale alors que tu peux être gratouillée dans tous les infimes morceaux de ta peau avec délicatesse par ta famille velue. Y’a pas photo.
Mais quand je le faisais à l’oreille de mon amoureux premier, il y a 37 ans de cela, je me faisais houspiller par la sœur aînée, violemment irritée.
Non si je reprends mon calme un quart de seconde, j’ai été sidérée par les pieds : là est notre grosse différence : ils ont le pouce du pied très musclé et très écarté des autres doigts de pieds ; cet espace énorme est destiné à la préhension des branches pour grimper et jouer (ils ne font que jouer et manger, le reste est discret, quel bonheur !). Jouer, manger, manger, jouer. Ils ne s’ennuient pas. Pafois il y a une incursion sauvage d’un groupe ennemi qui voudrait leur bouffer leurs figues. Alors razzia.

>j’ai lu les notes de François Bon sur Figures 2 de Gracq (en cherchant ordinal dans le dico). Je pars vers le dimanche de la vie maintenant merci renato de la définition d’Hegel. Va, cours, vole et reviens.

E. dit: à

Voir en vitrine la Grande Odalisque et se demander en hébreu moderne: elle taillerait combien en jeans?

rose dit: à

D. il n’y a rien eu de sexuel sur ce doc. Des parents attentifs, protecteurs ce ne doit pas être la vraie vérité. Des mères affectueuses c’était inouï. J’ai pensé tout le temps à Clément Rosset (moins à Steph de Monac c’est vrai). Et, c’est vrai, plus dur que l’attaque des ennemis, ce fut la pluie : ils sont tout raplaplas devant la pluie ne l’aiment pas, se ratatinent et ont leurs poils tout mouillés en faisant le dos rond (je n’ai pas vu la danse de la pluie des chimpanzés). Mais je vous fais sortir du sujet pardon, je file voir Hegel le dimanche de la vie (petit déj. roboratif, câlins au réveil épicétout) un peu voir si c’est tentant.

rose dit: à

>ML c’est vrai juste cela pour vous : au zoo de Berlin les singes c’est pareil mais là il y avait l’espace donc tous les déplacements, sauts gambades etc. deviennent immenses : la même chose mais en grand. Dans la jungle.

La mauvaise langue dit: à

Le pouce du pied du chimpanzé n’est si important pour lui que le nôtre de notre main qui occupe, paraît-il une grosse part de nos cellules dans notre cerveau. C’est du pouce de notre main que vient notre intelligence, et, paraît-il aussi (je le lisais encore dans le journal en prenant l’avion l’autre jour) de la violence. Mais Nietzsche l’a écrit aussi quand il parlait du génocide des Indiens par les Américains. Sur quel génocide se feront les prochains progrès de la civilisation ?

Je vous prie de croire.... dit: à

« c’est qu’une prière s’adresse à Dieu »

C’est bien vrai ça !
Surtout le prière d’insérer

rose dit: à

>renato je suis partie là dedans en cherchant votre dimanche de la vie
WEIT. Sur les pèlerins d’Emmaüs et la femme à la fenêtre dans Lenz de Büchner
la différence entre la peinture hollandaise et italienne

le duel

et je pensais, en // de mon côté, à disputatio le terme de rhétorique dans la scolastique médiévale.

Renato, parfois, par des chemins détournés, on arrive quelque part. Cela semble bizarre aux esprits cartésiens, mais je vous l’assure, cela fonctionne.

D. dit: à

22 38
Il ne faut pas se plaindre à l’hotesse si on prend une claque.
On soit toujours demander aux femme à l’avance si elle permettent le regard décalé.
Ce que rose appelle avec crudité le gratouillage devrait être laissé à plus tard, quand les deux personnes se sont assurées de leur sérieux respectif. Mais le mieux est de s’en dispenser.

Nom de Dieu! dit: à

j’ai été sidérée par les pieds : là est notre grosse différence: : ils ont le pouce du pied très musclé

Rose est une guenon, sauf au niveau d’un orteil.

C'est sûr, c'est pas humain! dit: à

parfois, par des chemins détournés, on arrive quelque part.

Parfois, oui. Parfois, non.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le charme,…des langues,…

…parlez,…parlez,…pour en être irritez,…puis en être culpabilisez,…
…enfin,…on entre dans sa mutation d’abrutis,…on prend des vessies pour des lanternes,…
…entre temps,…vous devez assumer des réponses comme des actes naifs , déplacés, ou disproportionnés,…du verbe de votre écriture,…
…provoquez à s’exclure du choix trop sensible de rester hostile aux charmes des armes de la lecture,…
…lire et relire,…un acte borné,…
…écrire sur les murs comme un flagada pointu,…contrôle des urines,…pesée et soupesée le stylo, la pointe redis le fla-con d’encre,…enfin s’ébroué sur cette feuille blanche,…de l’art abstrait pour imaginer les revers de la médaille,…
…ce qui est du premier chef,…se rapporte aux ensembles précipités en inquartation,…
…se défendre des charmes des connaissances,…pour garder sa personnalité,…
…comédiens, acteurs, prophètes, gens de la prose,…gens du droit,…et de presse,…
…Confusion nous dans nos coïncidences inversées,…comme de la poule ou de l’oeuf, qui est né,…en premier,…statiques les statistiques des mutations en stalactites,…
…encore des Stalag 13 par le langage,…
…en être engagé ou dégagé de la voie de la foie de morue,…
…etc,…encore une,…je le reconnais,…

De Papouasie dit: à

C’est vrai que henri Michaux est un drôle de zèbre. Il dit même qu’il est une ligne en prenant des substances hallucinogènes!
A la fin du poème, les mots disparaissent; alors ne subsistent plus que des traces sonores, sous la forme de rectangles noirs progressivement dilatés par l’amplification du son.
Voyez dans Connaissance par les gouffres,

fonçant vers plus de retentissement
vers plus de
plus de
plus
Plus
PLUS
[XXX]
[XXXX]
[XXXXX]
[XXXXXX]*

*en réalité, la surface en X est totalement noire dans le texte original
Plus

rose dit: à

>Renato sur ce sujet du diamnche je trouve un truc passionnant sur Lenz et son trajet « Le 20 janvier1, Lenz se rend à pied de Strasbourg à Waldersbach dans le Ban de la Roche (Steintal en allemand) ; ce périple et le séjour subséquent chez Oberlin formeront le sujet de la nouvelle Lenz de Georg Büchner composée en 1835 » Lenz le ruisseau Kaufmann etc.
C’est pas possible le Kauffman de Passou a lu ce livre lui aussi Lenz de Büchner c’est pour cela qu’il « saute le ruisseau ». Le croyez-vous ?

Seeking Poetic Position dit: à

> Un poème qui ne donne pas envie de s’agenouiller [] n’a pas d’intérêt.

Baise m’encor, rebaise moy et baise :
Donne m’en un de tes plus savoureus,
Donne m’en un de tes plus amoureus :
Je t’en rendray quatre plus chaus que braise.

Las, te pleins tu ? ça que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l’un de l’autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie :

Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.

Louise Labé – Sonnet 18

Daaphnée dit: à

Bon, les chercheuses de poux de Rimbaud avant que de croire que j’hallucine en passant ici …

« Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles assoient l’enfant devant une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés,
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer ;
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer. »

rose dit: à

>renato je vous suis très reconnaissante de votre dimanche de la pluie, Merci ! : si, dans la jungle, vous rencontrerais, je vous construirais un abri contre la pluie : je m’engage.

rose dit: à

et zut : dimanche de la vie. Crénom.

De Papouasie dit: à

Ne peut-on pas lire aussi en volapük, en espéranto, en ido ou bien encore en interlingua?

rose dit: à

commençons donc par nous épouiller douce louise
pré les liminaires

Traits il s’appelle le bouquin de Michaux.
Sa femme Marie Louise -il l’appelle Lou comme Guillaume Apollinaire sa dulcinée (mais qui IRL ne en aime un autre), mais lui étant à l’armée cela et l’occupe et l’anime- avec qui il vivait depuis sept ans agonise durant un long mois, suite à un incendie de leur baraque dans lequel elle a brûlé au troisième degré. Il l’accompagne à l’hôpital où elle souffre atrocement et où elle l’attend tous les jours. Suite à cet épisode tragique, elle meurt dans des douleurs indicibles qu’il voit Michaux.
Alors silencio pour lui.
Il écrit d’un long jet (laissez la métaphore sexuelle de côté, merci) d’un cri de douleur immense il écrit ce poème extraordinaire qui se nomme Nous deux encore qui sont deux pages en prose d’un souffle haletant criant son amour à celle qui n’est plus et voulant la rejoindre dans la mort et ensuite silencio.

Plus aucunes ressources : ses grandes douleurs sont muettes, il se met à dessiner à l’encre de chine des traits.

Plus tard, je reviendrai avec Traits, mais je retourne au doc. dont renato m’a parlé. Je n’ai pas trouvé dimanche de la vie mais je suis entrain de trouver pourquoi JP Kaufmann remonte sa rivière à la recherche de soi.

>renato merci atchic atchic atchic aïe aïe aïe (c’est dans Persée portail de revue en sciences humaines et sociales)

De Papouasie dit: à

Il y a aussi ses  » fous de langage » qui veulent lire dans la langue forgée par eux-mêmes, voyez le travail de Marina Yaguello au Seuil en 1984, Les fous du langage…

Pour rester dans la prière!

LANGUES UNIVERSELLES ARTIFICIELLES
regno tua; estez volo tua kome in el cjelo, taie anke sur el tero; pano nua caskajorna donez al nu hodje; ed pardonez al nu debi sua, kome nu pardonas al nua debanti; ed ne konduktez nu en tento, ma liberifez nu di el malbono.

Latinesce (Henderson alias Hoinix, 1890-1891) : issue du lingua de 1888, c’est une langue à racines latines non déformées (la tradition d’aménagement du latin remonte à Leibniz).
Nostre Pâtre qui esse in coelo, sanctificate esse tue nomine; veni tue règne; facte esse tue voluntate, ut in coele, ita in terre. Da ad nos hodie nostre quotidiane pane; et remitte ad nos nostre débites, sicut et nos remitte ad nostre debitores; induce nos non in tentatione, sed libéra nos ab mâle.

3. Un monstre hybride

Anglo-franca (Hoinix, 1889, également auteur du latinesce) : langue destinée à faciliter le commerce international.
Me pren thé liberté to ecriv to you in Anglo-franca… Me hâve thé honneur to soumett to you’s inspection thé prospectus of me’s objets manufactured, which to you envoy hère inclued.

4. Exemples de langues à racines naturelles et à morphologie régularisée
Espéranto (Zamenhof, 1887): langue à base indo-européenne lar­ge.
Patro nia kiu estas en la cielo, sankta estu via nomo; venu regeco via; estu volo via, kiel en la cielo, tiel ankaû sur la tero. Panon nian ciutagan donu al ni hodiaû; kaj pardonu al ni suldojn niajn, kiel ni ankaû pardonas al niaj suldantoj; kaj ne konduku nia en tenton, sed liberigu nin de la malbono.

Espéranto réformé (Zamenhof, 1894).
Patro nue kvu esten in cielo, sankte estan tue nomo, venan regito tue, estan volo tue, kom in cielo, sik anku sur tero…

Adjuvante (de Beaufront, 1902-1904) : langue dérivée de l’espéranto via \ido, famille des espérantides.
Patro nua, kvu estas il el cjelo, estez honorata tua nomo; venez

5. Langues « naturalistes » à base romane, imitant les irrégularités des langues naturelles.

Mundolingue (Julius Lott, 1889-1890).
Pâtre nostri, résident in celé, tei nomine e sanctificat. Tei règne vole venir a nostri. Tei voluntate e exequer ne solu in celé ma eti in terre. Da tu a nos hodie nostri quotidian pane et pardona a nos nostri debiti, qua eti noi pardona al nostri debitores. Ne induce tu nos in tentatione, ma libéra nos de omne mâle.

Lingua komun (Kiirschner, 1900).
Padre nose kuale tu ese in cielo, santé esa tue nomine; vena imperio tue; volunta tue esa fa te sur tera komo in cielo; de a nos hodi nose pan kuotidian; perdone nose kulpas, kual nos perdona nose kulpantes; ni konduka nos in tentacion, ma libère nos de lu mal.

Idiom neutral (Akademi international de lingu universal, 1902).
Nostr patr kel es in sieli! Ke votr nom es sanktifiked; ke votr regnia veni; ke votr volu es fasied, kuale in siel, taie et su ter. Dona sidiurne a noi nostr pan omnidiurnik; e pardona a noi nostr debiti, kuale et noi pardon a nostr debtatori e no induka noi in tentasion, ma librifika noi da it mal. »

rose dit: à

Diplopie si prise d’hypnotiques : double vision de l’objet

De Papouasie dit: à

Et là, on ne parle pas encore des langues des « évités » de la culture!
De ceux qui ne peuvent parler que la langue qu’ils s’inventent pour ne pas y laisser leur peau! Ces ermites dans leur monde bien à eux, ce langage de la nécessité de ces nécessiteux…

Hoinix soit qui mal y pense dit: à

Abdelkader parle excellemment et de façon quasi spontanée l’Anglo-franca (Hoinix, 1889)sur ce blog.

renato dit: à

rose, l’expression est dans ‘Esthétique’ là où Hegel parle des sujets de la peinture hollandaise.

Eric Symak dit: à

> « on peut juger de l’épanouissement d’une culture à l’aune du nombre de ses traductions »

Cette proposition appelle certainement discussion, d’autant plus qu’elle vient après une photo représentant un tableau.

Qu’est . ce . qui a besoin d’être traduit d’une culture à l’autre dans une représentation graphique est la première question qui vient.

Et dans les oeuvres portées par le langage, le nombre de traductions est-il vraiment une estimation adéquate du succès d’une culture ?

Ou la quantification (rare / cher / diffusé) n’est-elle pas un pis aller pour tenter de remplacer ce qui reste encore, je pense, impossible : évaluer objectivement une ‘qualité’ artistique ?

Delta velorum dit: à

Bonsoir à tous, en ce qui me concerne je lis le Français qui est la deuxième plus belle langue au monde et s’il y avait une seule autre langue que je consentirais à lire, ce serait le Latin qui est la première, mais me posant encore quelques difficultés.

Delta velorum dit: à

J’en reviens vite au point de départ : le Français n’est pas mal, mais n’est jamais qu’une corruption du Latin, qui est le summum. Tout serait beaucoup plus simple, beaucoup plus beau et beaucoup plus noble si le Latin était rendu obligatoire partout.

Delta velorum dit: à

Je suis très sérieux en écrivant cela, n’allez pas croire que je badine. J’aime badiner, mais je ne m’exprime pas au hasard non plus. Si je vous dis que la Latin est la plus belle des langues, c’est que c’est exact.

rose dit: à

je crois qu’on écrit brêles

renato je me suis perdue dans les peintres italiens et pas retrouvée

je repars à zéro

je suis pour le latin 100%, à table en tout cas. Avec les potes pas forcément, le verlan c’est + facile

Delta velorum dit: à

Et si je l’exprime avec une certaine insistance, c’est que cela mérite votre attention plus que beaucoup d’autres choses.

Delta velorum dit: à

Tu peux te taire deux minutes, Rose ? Il me semble qu’on t’a beaucoup entendu aujourd’hui.

Hoinix soit qui mal y pense dit: à

D. lit le braille, cela ne fait aucun doute!
Sait-il qu’il existe un langage martien?
Celui traduit par Théodore Flournoy,Des Indes à la planète Mars, 1900.
Ainsi que de Michel Henry, le langage martien, 1901.

rose dit: à

poreuomai

Eric Symak dit: à

Parmi ces langues qu’on a presque l’impression de comprendre, on peut trouver sur _ patwe.ch _ les paroles d’un ‘hymne’ composé par Laurence Revey qui chante parfois en patois valaisan. Je l’avais vue (et même écoutée) à Montreux en 2001.

Le premier couplet suivi de la traduction :

Di katro kâr dou païc
Hlô di katro loa yan dic
Lè trè yan lèâ lè deis, lè trè deis
Croui blants(a) comin lassé
Vër prâ que n’oublerin pâ
Libertâ que yan prèya
Libertâ que yan prèya
Le pome yè pa tsejouâ
Le pome roze yè pa tsejouâ

Des quatre coins du pays
Ceux des quatre lieux ont raconté
Les 3 ont levé les doigts, les 3 doigts
Croix blanche comme lait
Prairie verte que nous n’oublierons pas
La liberté ils ont prié
La liberté ils ont prié
La pomme n’est pas tombée
La pomme rouge n’est pas tombée

rose dit: à

et fait par Orson Welles le canular à la radio CBS de New York, émission du 30 octobre 1938, La guerre des mondes, le langage martien : toute la côte est y croit, le pentagone est alerté nous sommes envahis par les martiens fait-il croire.

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