de Pierre Assouline

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Génération sacrifiée, vraiment ?

Génération sacrifiée, vraiment ?

Jusqu’à quand va-t-on continuer un peu partout à évoquer la situation des étudiants comme celle d’une « génération sacrifiée » sans le moindre souci de la résonance historique d’une telle expression ? D’autres catégories estiment être sacrifiées sur l’autel de la raison sanitaire : restaurateurs, voyagistes, hôteliers, commerçants, propriétaires de salles de théâtre et de cinéma, sportifs etc Mais s’agissant des étudiants, c’est la seule catégorie pour laquelle on insiste sur la dimension générationnelle du sacrifice, même s’il se trouve toujours un président d’université pour préciser in fine : « Il faut relativiser… ». Il y a bien eu ça et là de timides tentatives du côté de la « génération perdue » mais vouées à l’échec tant l’écart est grand entre le désarroi des étudiants faisant la queue pour obtenir un repas gratuit et la vie quotidienne des écrivains américains expatriés à Paris entre les deux-guerres, d’autant que la situation des Hemingway, Fitzgerald, Dos Passos, Pound et autres, pour désenchantés qu’ils fussent, n’avait rien de tragique, le roman Paris est une fête en témoigne.

Depuis un siècle que l’on parle donc de « génération sacrifiée », la formule a travaillé comme on le dirait du bois dans une charpente. Son étonnante souplesse d’usage l’a galvaudée jusqu’à l’indécence, le mot n’est pas trop fort lorsqu’on se souvient ce qu’elle recouvre à l’origine : ces centaines de milliers de garçons qui eurent le malheur d’avoir vingt ans en 1914, de survivre quatre ans durant dans des conditions inhumaines au front dans les tranchées, d’y mourir ou d’en revenir atrocement mutilés, défigurés, traumatisés. Ces combattants d’autrefois de l’âge de nos étudiants d’aujourd’hui n’avaient pas le blues mais la peur au ventre. Ils n’affrontaient pas la précarité mais l’horreur.

Ce n’étaient pas les écrans des ordinateurs à l’issue des cours en ligne qui leur abimaient les yeux mais le gaz moutarde qui les rendait aveugles. Cela n’a pas empêché des sociologues de parler il y a vingt ans de « génération sacrifiée » pour désigner les jeunes entrant sur le marché du travail, contre d’autres sociologues qui battaient en brèche l’idée que les générations succédant à celle du baby boom aient été sacrifiées. N’empêche que selon un récent sondage de l’IFOP, 62% des jeunes « se vivent complètement comme une génération sacrifiée » tant la crise bouleverse leur mode de vie.

Qu’importe si un groupe punk décidait de se baptiser « Les trente glorieuses ». Nul n’est propriétaire d’un label historique. Passe encore que l’on emploie « surréaliste » à tort et à travers au mépris de ce que représenta le surréalisme dans l’histoire littéraire et artistique, quand « irréel » conviendrait mieux. Passe encore que « kafkaïen », « proustien » entre autres ne subissent pas un meilleur sort. Les analystes du marché du luxe prédisent de nouvelles « années folles » à la sortie de la crise sanitaire quand la pandémie sera derrière nous, comme ce fut le cas au lendemain de la première guerre mondiale et de la pandémie de grippe espagnole dans les années 1920-1929- et pourquoi pas. Mais il est limite de sortir l’expression « années de plomb » du contexte terroriste de violence politique et de terrorisme intérieur de l’Italie des années 1968-1982.

L’enjeu mémoriel fait la différence dès lors qu’il touche à une tragédie telle que la guerre. « Déporté », « camp de concentration », « années noires » entre autres sont des termes non pas confisqués mais connotés. S’en emparer à d’autres fins en jouant sur leur polysémie n’est jamais innocent en nos temps de vérités truquées. « Génération sacrifiée » devrait être une A.O.C. Ce qui ne diminuera en rien la détresse et les souffrances des étudiants en temps de Covid. Le fait est que l’Histoire et la mémoire ont consacré l’expression. Manifestement cela n’a pas suffi à la protéger. Faudrait-il la sanctuariser ?

Nous revient alors en mémoire le vibrant incipit d’Aden Arabie. On ne saurait trop louer Paul Nizan de nous l’avoir offert pour la première fois en 1931 dans sa dénonciation de l’ordre social colonial. Son essai sous forme récit de voyage avait la violence d’un pamphlet provocateur, insolent, haineux jusqu’à l’appel au meurtre. Il s’ouvrait par ces mots qui résonnent si puissamment en 2021 par l’esprit de révolte qui les animent et qui ne seraient pas, eux, déplacés ou indécents en la circonstance, la nôtre : 

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ».

(« Statue de Maillol dans le jardin des Tuileries », Photo Passou)

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commentaires

1 905 Réponses pour Génération sacrifiée, vraiment ?

closer dit: à

Je ne pas la moindre raison pour ne pas traduire « Call me Ismael » par « Appelle moi Ismael »…
Y’en a marre de ces traducteurs mégalomanes!

Petit Rappel dit: à

JJJ J’ai pour principe de ne pas répondre aux accès de lunatisme bloguesques plus ou moins feints d’ailleurs.

Janssen J-J dit: à

… souvent, PE/JPA les questions ressemblent à des affirmations, et suscitent des malentendus, on sort les révolvers parce qu’on s’est trompé sur l’intention initiale. Qui était de faire une bonne surprise, de faire amitié, de fourbir un compliment implicite. C’est ce que lit Meursault sur un bout de journal trouvé dans sa cellule, et que le Camus campa dans sa pièce du Malentendu. J’eus à commenter ce passage de l’Etranger à mon bac de français… Je m’en souviens bien, oui, c’était anéfé un roman pour « classes de terminales ». Mais je ne le savais pas à l’époque, et l’Etranger m’avait ébloui… il me poursuit toujours… J’en gardais le souvenir d’un réquisitoire contre la peine capitale. Il fallut attendre que Robert s’y colle, presque 40 ans plus tard…. Et la contre enquête de Daoud fut sans doute une étape nécessaire sur le plus long chemin de la réconciliation franco-algérienne. En effet, Camus était resté Algérie française (en 1960, date où il disparut de la circulation). Que peut-on lui reprocher aujourd’hui ? De ne pas avoir pris fait et cause contre la confiscation de la libre Hong Kong par les Chinois, peut-être ? Meuh… On se gausse de lui à cause qu’Onfray aurait voulu le réhabiliter contre Sartre. Il a très bien fait.

raymond dit: à

Glenn Gould parle

Ainsi donc je viens à vous à pas très comptés. Vous pouvez croire que je désosse le Cantor, mais je vous le transmets, traduction, sans plus. Le nez sur les touches, je frappe ce qui fut peut-être lié, pour que chaque note noire du papier, parcelle de nuit, devienne flocon de neige, afin de retrouver vos pas dans les cités où vous vous côtoyez sans vous voir. Je vous sépare à l’horizontale et le clavier devient trottoir où les croches trottent leur petit train détaché. Je ne caricature pas le Cantor, je vous l’amène au plus près de vos farcesques vacations et les variations sont nos allures, et notre histoire, notre présent, notre futur.
Si je fais l’insolent, c’est que nous avons poussé la faille plus avant, l’être oublié renaude, c’est moi dans cette solitude, je ne suis retenu ( comme le monde) par aucune technique, je vous chante votre vide, il est là dans le silence qui précède et suit chaque touché-frappé. Je mime ce que nous sommes, le Cantor dit les contours et je dis nos couleurs, notre peu de chant, je suis l’anti-chant, l’antichambre du silence, celle qui ouvre sur le chant à venir.
L’horizontale que la baie me donna tout à l’heure : voyez comme le ciel n’a plus soif et si nous marchons sur la tête (notre allure naturelle) nous percevons la plus vaste de nos visions – le ciel – comme un abîme. Je sais bien que c’est pour la raison inverse que vous aimez la musique : vous voulez que le cœur gonfle, vous voulez être tous, vous voulez tousser dans l’encens des sacrifices bleutés qui arrosèrent verticalement les dieux. Mais, amis, tout est défait.
La musique est votre drogue de solitaires, elle est illusion d’un chant où toutes les voix se tendent, que dis-je se tendent, je vois plutôt les cous dressés, les mâchoires faites pour mordre et qui se métamorphosent en mélodies d’où dieu, croyez-vous, vous regarde. Vous confondez dieu et le succès, dieu et les applaudissements, vous vous voyez dans la masse du chœur comme les bienheureux ressuscités dont vous seriez les anges auréolés, trompettes d’apocalypse soufflant dans votre dos.
Vous pensez bien sûr que je ne suis pas très tendre. Au contraire, je suis au plus près de notre pitié, je vous rappelle l’impossible direction de vos pas, de vos pensées. Je ne le fais pas à l’épate, je suis né avec un clavier sous les mains, ce n’est pas de ma faute… je m’en excuse… oui, voilà toujours ce que devraient faire les artistes de notre temps de vacance : s’excuser d’être au présent.
Mes acrobaties, dans la fosse aux lions d’où rugira l’enregistrement, viendront pour vous blesser, je m’en excuse encore, pour vous faire rendre gorge de vos milliards de chants réchauffés qui vous lient et vous bercent et vous font mille mines et dont vous sortez débordants. Mais débordants de quoi au fait ? Oui, après, dites-moi, après ? Allez, soyez courageux, dites-moi ce qui se passe après, je veux dire quand la musique s’achève ? Écoutez comme l’horloge électronique vous rebascule dans le tic de vos activités, dans le tac de vos attentes. Eh bien, c’est très précisément à cet endroit que je vous accueille. Je suis après, je viens après, lorsque vous levez votre corps et que vous reprenez les démarches et les affaires au plein des lois.
Les variations sont nos mille possibles. Je m’y accroche en précision mathématique, car rien d’autre ne compte que le « comput » qui fut la mesure mathématique d’antan et fait de nous des accrocs du computer. J’utilise au clavier ce qui nous faits ici et maintenant. Je reprends la précision où vous la pratiquez, je vous la donne, avec la caution de la foi du Cantor. Je tends le fil qui va de clochers en clochers et je danse, aujourd’hui, au plus près de vous, sans facilité, sans condescendance, pitié dont je ne m’exclus pas vous le savez bien, puisque l’aria est ma naissance et ma mort, et les vôtres aussi.
Quant au mince, à l’à peine audible chant que j’esquisse, c’est le souvenir involontaire des cantates, des messes, des oratorios… Je ne peux oublier qu’il y eut un temps de poumons et de voix, où la foi du charbonnier et celle du protestant génial était la même. L’affaire fit grand bruit dans les nefs. Il y eut des consolations. J’en suis du bout des lèvres le présent souvenir, j’en prépare le retour, à l’écart de la désolation glacée de nos luxes vivants. Mon chant de tête dérisoire se grave pour aider à la survenue d’une espérance verticale. Les oiseaux… peut-être autre chose.
Vous voyez bien que je suis avec vous, loin devant c’est vrai, mais sur le même sol.

Petit Rappel dit: à

Je note non sans amusement qu’on ne doit plus citer d’enregistrement pour appréhender la globalité d’une oeuvre, mais qu’il est en revanche permis de citer un récital de diva sur le retour pour juger anthologiquement de toute l’œuvre d’un musicien . Belle logique!

Janssen J-J dit: à

@ J’ai pour principe de ne pas répondre aux accès de lunatisme bloguesques

La preuve que ce n’est pas tout à fait vrai, Marc. Vous savez… les principes, on voit bien, chez chacun des erdéliens les plus intransigeants, comment ils sont bafoués tous les jours… Regardez PE, par ex. qui, il y a quelques mois encore, exprimait toute son horreur à l’égard des internautes racontant leur intimité… Ils ne se sont même pas avisés que, paulatinamente…, ils avaient eux mêmes commencé à transgresser semblable horrification. Et comment !

« Lunatisme feint »… un nouvel oxymore sous votre plume traversière ? – Je le consigne dans mes anas bloguesques. Merci, PR/MC. Bàv,

christiane dit: à

« Chaque traduction de Moby Dick se jauge sur son incipit : faut-il traduire la phrase : « Call me Ishmael », par «Je m’appelle Ishmaël. Mettons.» (Giono) au détriment de la concision de Melville, ou par «Appelez-moi Ismaël.» (Henriette Guex-Rolle, dans l’édition Garnier-Flammarion, et Jaworski dans l’édition de la Pléiade) ? Tout l’humour de Melville est déjà présent dans cette distanciation avec son narrateur, où il nous dit presque « appelons-le Ishmael, si vous y tenez », comme un marionnettiste qui montre sa tête au dessus de son personnage et en révèle les ficelles.
De même le « mettons » de Giono est-il, pour Jean Jamin, signe « de supposition et de concession, « , signe aussi de connivence voire de « mise » au sens d’enchère, de jeton jetant précisément un doute sur tout nom propre et insistant par cette faille sur l’aspect conventionnel des signes identitaires auxquels nous nous attachons tant.
On pouvait traduire aussi par « Je me nomme soi-disant Ismaël ». Cette simple première phrase fait éclater déjà sa polysémie.
Armel Guerne choisit : «Appelons-moi Ismahel.» , avec le repositionnement du « h » conférant au prénom un ton hébraïsant (?). »

(Jean-Yves Cordier sur son blog « Cachaleine et Balot : la suite à Bellevue »)

MC dit: à

Si on considère que le roman commence in médias res par la rencontre de Melville (journaliste) et du narrateur. Si on tient compte des codes en vigueur, et particulièrement du vouvoiement pour le public français XIXeme qui a tendance à le privilégier . La traduction logique semble être » appelez-moi Ismael » Maintenant, si le traducteur veut l’ emporter sur le romancier, tout est possible. Mais est- ce encore Melville?

MC dit: à

Armel Guerne est ici intenable et sa traduction ridicule! Les deux personnages ne fusionnent pas. A ce niveau cela relève du contresens subventionné. On a un Artifice romanesque et rien d’autre…

et alii dit: à

voilà un nom qui ne fait pas « gogo »:
Emmanuelle Polack, l’Indiana Jones des tableaux spoliés
L’historienne Emmanuelle Polack a été chargée par le Louvre d’une mission très spéciale : établir la provenance des collections acquises entre 1933 et 1945.

christiane dit: à

Extraordinaire, Raymond, la rencontre entre ce texte et l’univers de Melville dans Moby Dick.
« […]L’horizontale que la baie me donna tout à l’heure : voyez comme le ciel n’a plus soif et si nous marchons sur la tête (notre allure naturelle) nous percevons la plus vaste de nos visions – le ciel – comme un abîme. Je sais bien que c’est pour la raison inverse que vous aimez la musique : vous voulez que le cœur gonfle, vous voulez être tous, vous voulez tousser dans l’encens des sacrifices bleutés qui arrosèrent verticalement les dieux. Mais, amis, tout est défait.
La musique est votre drogue de solitaires, elle est illusion d’un chant où toutes les voix se tendent, que dis-je se tendent, je vois plutôt les cous dressés, les mâchoires faites pour mordre et qui se métamorphosent en mélodies d’où dieu, croyez-vous, vous regarde. Vous confondez dieu et le succès, dieu et les applaudissements, vous vous voyez dans la masse du chœur comme les bienheureux ressuscités dont vous seriez les anges auréolés, trompettes d’apocalypse soufflant dans votre dos. […] »

MC dit: à

Même le nous de majesté, vous voyez un harponneur de bachalot employer me nous de majesté ?????

closer dit: à

Vous plutôt que tu, pourquoi pas MC…

christiane dit: à

« Longtemps je me suis buté à la première phrase de Moby Dick
« Call me Ishmaël. »
qui m’apparaissait comme le «je me suis couché de bonne heure» américain, c’est-à-dire l’image inversée, mais le reflet quand même, de ce que la littérature européenne a pu produire de plus fascinant
(dont le français
« Je m’appelle Ishmaël. Mettons. » (Giono, 1941)
« Appelons-moi Ismahel. » (Guerne, 1954)
« Appelez-moi Ismaël. » (Jaworsky, 2006)
ne traduit qu’imparfaitement la puissance démiurgique, l’effet enchanteur, le désenchantement amer. Mais qui suffisait pourtant à me figer (Roberto Bolano dit que « la traduction est une enclume » à l’épreuve de laquelle la grande littérature résiste toujours.)
Trois mots si impérieux qu’ils semblent commander au lecteur de quitter séance tenante le cours de son existence pour plonger corps et âme dans le texte ; si simples et définitifs qu’ils semblent receler la vérité de toute littérature, décourageant l’idée même d’en poursuivre d’une quelconque manière l’exercice. »
(https://norwitch.wordpress.com/category/auteurs/herman-melville/)

Jazzi dit: à

Je n’ai pas vu la cérémonie des Césars, hier soir, mais j’ai vu tous les films primés, à l’exception des courts métrages.

Un petit cru en 2020, pour cause de covid ?

MEILLEURE RÉALISATION

Albert Dupontel (« Adieu les cons »)

MEILLEURE ACTRICE

Laure Calamy (« Antoinette dans les Cévennes »)

MEILLEUR ACTEUR

Sami Bouajila (« Un fils »)

MEILLEUR FILM ÉTRANGER

« Drunk », de Thomas Vinterberg

MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

Emilie Dequenne (« Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait »)

MEILLEUR MONTAGE

Tina Baz (« Adolescentes »)

MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

Nicolas Marié (« Adieu les cons »)

MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

Rone (« La nuit venue »)

MEILLEURE ADAPTATION

Stéphane Demoustier (« La fille au bracelet »)

MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL

Albert Dupontel (« Adieu les cons »)

MEILLEURS COSTUMES

Madeline Fontaine (« La bonne épouse »)

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE

Alexis Kavyrchine (« Adieu les cons »)

MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE

« Adolescentes », de Sébastien Lifshitz

MEILLEUR FILM D’ANIMATION

« Josep », d’Aurel

MEILLEUR COURT-MÉTRAGE D’ANIMATION

« L’heure de l’ours », d’Agnès Patron

MEILLEURS DÉCORS

Carlos Conti (« Adieu les cons »)

MEILLEUR COURT-MÉTRAGE

« Qu’importe si les bêtes meurent », de Sofia Alaoui

MEILLEUR PREMIER FILM

« Deux », de Filippo Meneghetti

MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

Jean-Pascal Zadi (« Tout simplement noir »)

MEILLEUR ESPOIR FÉMININ

Fathia Youssouf (« Mignonnes »)

CÉSAR DES LYCÉENS

« Adieu les cons », d’Albert Dupontel

CÉSAR ANNIVERSAIRE

La troupe du Splendid (Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier et Bruno Moynot)

CÉSAR D’HONNEUR

Jean-Pierre Bacri

christiane dit: à

« […]Allons au célèbre incipit : «Call me Ishmael» ; «Appelez-moi Ismaël». Voilà : c’est à la fois direct, riche, simple et complexe. Et pourtant, que d’embarras dans les anciennes traductions… Giono (1941) : «Je m’appelle Ismaël. Mettons» ; Lourdeur, deux phrases au lieu d’une, changement de personne, évacuation de l’apostrophe au lecteur… Autre essai : Armel Guerne (1954 ) : «Appelons-moi Ismahel». Globalisation ! Comme si le lecteur devait être confondu avec le narrateur, alors que Melville s’adresse au lecteur pour lui proposer un contrat de fiction : il faut un nom, appelez-moi ainsi, c’est peut-être le vrai, peut-être un faux. Vous entrez ici dans l’espace de la fiction où le vrai et le faux s’entrelacent pour créer un autre corps de vérité. Ce sont les autres qui nous nomment, c’est le propre du baptême. Le langage existe avant nous, notre nom précède notre conscience et notre avènement au langage. Dire que Guerne a passé un mois pour régler le problème de l’incipit… Était-il payé à l’heure ? J.P. Sicre affirme qu’un «traducteur universitaire» pouvait feindre d’ignorer l’enjeu et se contenter d’écrire : «Appelez-moi Ismaël», en référence à la traduction de Henriette Guex-Rolle. L’affaire n’est pas mince, puisque dans un récent article, Marie Darrieussecq repose la question : «Comment on traduit ça ?  » Appelez-moi Ishmaël « , évidemment, ça ne va pas». Quelle évidence ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Elle ajoute : «En milieu de livre, à la limite». On croit rêver… L’incipit en milieu de livre ? Différer le pacte avec le lecteur, c’est ça qui ne saurait aller… Problème d’oreille, puisque dans cette apostrophe, elle croit «entendre un patron qui demande un employé» (Ne confondrait-elle pas avec Bartleby ?). Bon, elle n’a pas lu la Bible, ne comprend rien à l’appel, à la vocation. Mais l’hallucination auditive la taraude, puisqu’à propos d’une autre possibilité de traduction elle entend Johnny Hallyday et trouve que Guerne «force violemment la langue française. Mais il a le mérite de l’exactitude du sens (…)»… alors qu’il me semble que c’est précisément le contraire. »

(https://www.artpress.com/2006/12/01/herman-melville-moby-dick/)

vanina dit: à

Appelez-moi Ishmael. Toute autre version est arbitraire.

Dans la corr. avec Paulhan, Audiberti oublie parfois ses malheurs, la dèche, la santé fragile, et laisse partir les violocelles du souvenir: Antibes, son père. Magique.Un grand incendie de mots, une création qui n’a pas d’égal, un don total de soi à la puissance du langage.

renato. il y a dans le vaste monde provincial des talents, des exemplaires uniques et hors du temps.
Basilio Luoni, par exemple, écrit de belles choses dans le dialecte de Lèzzeno, Lac de Como. Publié par l’almanacco dells Specchio, du temps où celà était encore vivant.

Natalia Ginzburg, Cesare Garboli dans « Scritti Servili ».

Claudio Bahia dit: à

Bloom dit: à
« 28 m carrés sur la toiture de la maison
Pas la peine d’imiter S.Tesson, Claudio Bahia… »

imiter qui ? un homme ? une femme?
suis allé voir, et j’ai trouvé sur Wikipédia la vie hallucinante de Sylvain Tesson !!! et cette « toiturophilie », génial, et périlleux en effet. Ce qu’à fait c’est homme de sa vie est vraiment formidable.
Merci Bloom, on en apprend des choses sur la RDL

renato dit: à

A lire éventuellement : La véritable histoire de Moby Dick, par Nathaniel Philbrick*.

Il y est question du naufrage du baleinier Essex, qui appartenait à la flotte de l’île de Nantucket et mouillait à environs 2270 kilomètres à l’ouest des Galapagos. Les hommes sont à la chasse et un canot est renversé et endommagé par un petit cétacé. retour sur l’Essex pour réparer les dégâts, un des marins voit un gigantesque cachalot s’approcher du bateau. Soudain, l’animal fonce à grande vitesse en direction de l’Essex. Le choc ébranla le lourd baleinier et les marins perdent l’équilibre. Puis le cachalot s’éloigna pour mieux revenir à la charge. La deuxième collision eut raison de l’Essex, que fracassé, il commença à prendre l’eau et à sombrer.

Nathaniel Philbrick raconte du’une fois l’Essex coulé, les 20 membres de l’équipage, répartis dans les trois canots, allaient affronter une odyssée cauchemardesque de quelque 90 jours pour regagner les côtes de l’Amérique du Sud. Seuls huit hommes survécurent, notamment grâce au cannibalisme.

Melville aurait travaillé sur le témoignage d’Owen Chase second du capitain George Pollard. En 1960, un carnet fut découvert à New York. Rapidement identifié comme le témoignage de Thomas Nickerson, garçon de cabine de l’Essex, âgé de 15 ans au moment des événements, il apportait des compléments au récit d’Owen Chase.

* Nathaniel Philbrick, directeur de l’Egan Institute of Maritime Studies de Nantucket.

Marie Sasseur dit: à

« Ce qu’à ( sic) fait c’est ( sic) homme de sa vie est vraiment formidable. »

Tu peux y arriver.

renato dit: à

du’une fois > Qu’une fois

Jazzi dit: à

Sylvain Tesson de bouteille
En prendra-t-il avec le temps ?

Janssen J-J dit: à

@ harponneur de bachalot

C’est vraiment pas sympa pour Roseline !… La misogynie « anti-baleine » a vraiment de l’humour à revendre, pas vrai Chacalot ? 🙂

Marie Sasseur dit: à

Tesson est un nom qui vient d’un animal, comme il s’en explique dans  » la panthère des neiges  » de mémoire ;ce qui aura fait sourire bien des patoisants.

Jazzi dit: à

Paul es-tu toujours à Rome ?
Confinement général en Italie à partir de ce week-end !

Paul Edel dit: à

Jazzi, non je suis à Saint-Malo. A Rome, situation très dégradée.

et alii dit: à

RAPPELONS QU4IL Y A UN RABBI CELEBRE
Rabbi Ishmaël ben Elisha (רבי ישמעאל בן אלישע) est un tanna de la troisième génération (ier-iie siècle), issu d’une famille aisée de prêtres établis en Haute Galilée (cf. Houlin 49a, Ketouvot 105b, Tosefta Halla 1:10), et peut-être petit-fils du Ishmaël ben Elisha Ha Cohen ha Gadol, compté comme Tanna de la première génération et Grand Prêtre du Second Temple.

Distinguer ainsi Rabbi Ishmael de son aïeul est une façon traditionnelle d’expliquer qu’un Rabbi soit aussi appelé « Grand Prêtre », ce qui choque la chronologie admise, puisque les premiers Rabbi de Yavné (70-132) sont venus après l’Incendie du Temple par Titus et que ce Rabbi Ishmael est de la 3e génération. Gershom Scholem, Ithamar Gruenwald et d’autres auteurs ont plutôt considéré que ce titre de « Grand Prêtre » était un titre symbolique désignant la « carrière » mystique de Rabbi Ishmael. Car la figure de Rabbi Ishmael est avant tout marquée par cette dualité : d’un côté, c’est un Rabbi très historique de la fin de la période de Yavné, jusqu’à la guerre du Bar Kokhba, et ce Sage est un linguiste et un herméneute de type
PAGE WIKI

christiane dit: à

D’autres « RDL » sur internet, ainsi cet échange entre Atombrecher, Michael, Jean-Pierre et Marie-Lucie sur un forum (Appelez-moi Ismaël) – Juin 21, 2013· Déposé par Mark Liberman :

– «Appelons-moi Ismahel» ne réussit pas avec moi, et je n’aime pas non plus la préciosité et l’artificialité du reste du paragraphe par le traducteur A.Guerne. Quand est-ce que quelqu’un dirait «Appelons-moi» quoi que ce soit ?
Le seul contexte où cette phrase fonctionnerait pour moi est quelque chose comme ce qui suit: quelqu’un veut faire un film basé sur des incidents dans la vie d’une certaine personne, mais pas une vraie bio, de sorte qu’ils vont changer les noms des personnages. La personne ainsi en vedette aura son mot à dire dans la façon dont le film est fait. Maintenant, la personne et le cinéaste discutent du nom qui sera utilisé dans le film, et la personne suggère «Appelons-moi Ishmael» : il fonctionne ici parce que le «moi» mentionné n’est pas la personne qui parle (qui est inclus dans l’ensemble pluriel 1ère personne indiquée par la fin du verbe) mais l’équivalent de «mon personnage», le personnage du film qui représentera la personne.
Quant à «Appelez-moi Ismael» moins compact et abrupt, il se trouve que la forme de verbe français «appelez» est plus longue et a plus de voyelles que le monosyllabique «call», qui commence en outre par un percussif son «k».
Mais le très étrange «Appelons-moi» n’est guère une amélioration: par voie orale, puisque la voyelle nasale «on» est beaucoup moins sonore que celle écrite «ez», le mot est étouffé plutôt que percussif. Et que ce soit oralement ou par écrit, l’étrangeté et la maladresse de la forme laisse le lecteur ou l’auditeur se demander dans la perplexité «Qu’avez-vous dit» ? plutôt que d’être «saisi» et tiré dans l’histoire.

– Je suis d’accord que le reste de la traduction de Guerne est précieux mais je ne comprends pas votre proposition d’un contexte possible pour «Appelons-moi» (votre premier paragraphe), qui est tiré par les cheveux, le moins que l’on puisse dire.
Je ne suis pas du tout d’accord sur votre deuxième
paragraphe : ce n’est pas une question de son mais de ton : vous êtes avec un marin !

– J’avais remarqué qu’il y a trois syllabes dans «Appelez/Appelons» contre une dans «Call». Heureux que nous sommes d’accord sur quelque chose. Diriez-vous que ce style est ce que nous attendons du «marin» ? A propos de «ton», n’avez-vous jamais vu écrit, ou entendu quelque chose comme: «Mon nom est Michael Smith, appelez-moi Mike» ? (c’est tout à fait habituel du moins en Amérique du Nord). Je ne vois pas «Appelez-moi Ismaël» comme particulièrement brusque ou impoli. En tant qu’anglophone natif, je ne trouve pas du tout ce «ton» dans «Appelez-moi Ismaël» ; il me semble tout à fait neutre. Je pense que vous projetez quelque chose qui n’est pas là (exotisme?).

– «Appelez-moi Ismaël» est l’équivalent du motif d’ouverture en quatre notes de Beethoven dans sa 5e symphonie. Si vous le manquez, toute l’interprétation sera ruinée.

– «Appelez-moi» est clair, désespérément clair.
Comme l’a fait remarquer Marie-Lucie pour «appelons-moi», avec « ez », Ismaël donne un ordre. Avec « ons », Ismaël convoque quelque chose avec son lecteur/auditeur.
Vous parlez aussi des quatre coups du Destin. Pourtant, j’entends dans la phrase anglaise cinq coups.
« Appelez-moi Ismael » correspond à la facture. Il a également l’avantage de ne pas changer le texte, ou d’introduire de nouvelles significations. Souvent, le plus simple, le meilleur.

– J’avais toujours supposé qu’Ismaël était le prénom du personnage principal, mais mon fils a souligné que ce n’est pas clair. Personne dans le livre ne l’appelle jamais Ismaël, et c’est probablement une allusion biblique: je suis comme Ismaël, fuyant vers la mer comme Ismaël l’a fait dans le désert.

– JPM, «Ismaël» écrit l’histoire d’un épisode très important de sa vie, impliquant une histoire tragique qui s’est déroulée en mer, parmi un groupe professionnel peu connu vivant dans une large mesure en dehors de la société normale (pas seulement marins, mais baleiniers), et il s’adresse à celui qui veut lire l’histoire, pas seulement «un autre gars». Il n’a pas de conversation avec vous, moi ou quelqu’un d’autre en particulier. En outre, l’histoire a été écrite et se déroule au 19ème siècle.
«Appelle-moi Ismaël» dès le début suggère qu’il y a un personnage intimement connu de «Ismaël» que le lecteur va rencontrer, ou du moins un personnage qui va jouer un rôle dans l’histoire, que ce soit concrètement ou dans le souvenir d’Ismaël ou même l’imagination. Il n’y a pas une telle personne dans le livre.
– Toutes les traductions qui préservent l’impératif sont compatibles avec le fait que «Ismaël» (ou son équivalent) soit un nom d’insu (supposé aux fins de l’auteur autobiographique), sans attirer indûment l’attention sur le fait. Je pense que la plupart des critiques ont compris la référence à l’Ismaël biblique, mais cette référence peut ne pas être évidente pour les lecteurs non anglophones, qui peuvent ne pas être aussi imprégnés de traditions bibliques que ceux qui connaissent la Bible du roi Jacques (que ce soit pour des raisons religieuses ou par la familiarité avec la littérature anglaise plus ancienne).

– Je déteste être en désaccord avec Marie-Lucie, qui a généralement raison, mais pourquoi pas «Appelle-moi Ismael» ? Je pense que le ton est plus proche de l’original. Certes, il y a beaucoup de lecteurs de Moby Dick, mais quand je l’ai lu, ce marin me parlait, et comme il est marin, j’imagine qu’il tutoierait un autre gars.

B dit: à

renato, nullepart, je relis vos propos. Je les avais mal vus, mal lus. C’est effectivement comme si le narrateur offrait une convention aux lecteurs du genre- admettons, je m’appelle Ismaël.

B dit: à

Christiane, quand cesserez-vous de nous tendre du pudding?

Jazzi dit: à

Je préfère imaginer que Melville s’adresse à ses lecteurs intemporels, Christiane. Pour moi ce sera définitivement « Appelez-moi Ismaël » !

christiane dit: à

Bonjour petit clone de clopine. Après la pendule, la confiture voilà le pudding. Vous mettez-vous à l’heure anglaise . Un peu de thé, darling ?

Jazzi dit: à

« A Rome, situation très dégradée »

Dommage que tu nous en aies rien dit, Paul…

Phil dit: à

Les histoires de dick ont décidément du plomb dans l’aile, « call me by your name » n’est pas un bon film

Phil dit: à

dear Paul Edel le félinien a sûrement vu des girafes dans les thermes de Caracalla; après les mirages, retour à Saint Malo pour une guérison aux huîtres décapsulées sur la tombe du vicomte.

Soleil vert dit: à

>Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d’hiver

ah ah ah

Merci M Salvador

>Christiane : va pour Moby Dick mais en matière de traduction, un des murs ultimes c’est tout de même The call of the wild

Jazzi dit: à

Fini le temps des écrivains voyageurs. Voici revenu celui des écrivains immobiles !

MC dit: à

Jazzi Bachalot est un hybride forme non pour la ministre mais pour les origines contestées de Moby Dick… Ne me prêtez pas une misogynie que je n’ ai pas envers RB, svp. MC

Jazzi dit: à

Après Cathage, Rome et Milan, saint Augustin retourne, à 33 ans, à Hippone, la foi retrouvée et sa mère enterrée.
Je viens de lire ses très belles pages sur les paysages et les palais de la mémoire : magistral !

Jazzi dit: à

Vous me confondez avec JJJ, MC. Je n’ai pas cette vulgarité !

Soleil vert dit: à

Le conseil de feu Jacques Chambon : traduire ce n’est pas fournir du traduit mais du français

Janssen J-J dit: à

N’imputez pas à pauvre jzmn ce qui appartient à JJJ, mes excuses, MC, nous savons que vous n’êtes point du tout misogyne avec les vots malises.
Bàv, Marc et MS,

Jazzi dit: à

La peste soit des traducteurs et de leurs traductions !

Soleil vert dit: à

Les histoires de dick ont décidément du plomb dans l’aile, « call me by your name »

Quel roman de Dick svp ?

Janssen J-J dit: à

@ Je n’ai pas cette vulgarité (jzmn)

1 – de vous avoir confondu avec lui, ce vulgaire JJJ ?…
2 – ou bien, de votre prétention à m’abaisser à votre niveau, MC ?…

Clarifiez-vous. Merci…. que je départage le plus subtil de Vous d’eux.

Jazzi dit: à

« pauvre jzmn »

Je ne suis pas votre pauvre, JJJ !
(Hier en m’adressant à Hector, qui a son habitude râlait sur tout et rien je lui ai dis : « Mon pauvre Hector. » Il m’a tancé vertement en répliquant : « Je ne suis ni ton, ni pauvre ! » « Mais tu es bien Hector », ai-je aussitôt demandé…)

Jazzi dit: à

Les temps ne sont plus à la subtilité, JJJ. Vous n’avez pas remarqué que tous le monde est plutôt à cran en ce moment ?

et alii dit: à

sur ce rabbi que j’ai nommé, wiki précise:
 » un fragment de la Géniza du Caire en fait “l’homme au masque de chair” » ! »

Phil dit: à

Quel roman de Dick svp ?

celui d’un certain dédé Aciman, dear soleil vert. reprenez un biscuit.

Paul Edel dit: à

Oui Jazzi, il y a une hystérisation générale du ressentiment,ces temps ci, et,quand vivant au bord de la mer comme moi, qu’elle soit cette mer,grise, verte, pale, sombre, crépusculaire ou matinale,éblouissante,terne, brumeuse, ou métallique, j’en reviens toujours à cette réflexion de Hölderlin,dans son poème composé en 1803, « Souvenir »:
« Or,la mer qui prend la mémoire la donne.. » ou bien je me répète ce qu’a dit un poète chinois du VIII° siècle quand je fume un cigarillo au bord de la Rance:

« Hôte de la rivière, rejetant les soucis,
J’accompagne le vol des mouettes. »
Tu vois, Jazzi,treize siècles d’écart, j’ai un ami.

puck dit: à

Je ne pas la moindre raison pour ne pas traduire « Call me Ismael » par « Appelle moi Ismael »…
 »

là je vous arrête ! demandez à passou : la traduction n’est pas une science aussi évidente que vous semblez les dire. Il suffit de s’en référer à André Markovicz…

Marko il dirait dans « call me Ismaël » il y a le « call » qui peut effectivement signifier l’appel de « appelez-moi », mais aussi l’appel téléphonique, et là le « appelez-moi » peut s’entendre dans un sens plus intransitif de la personne qui ordonne, comme un patron va ordonner à sa secrétaire « appelez moi untel » ce qui trouve son sens dans la fin de la phrase que vous omettez de citer ici : « appelez-moi Ismaël » suivi d’un « et passez-le moi dans mon bureau ! » sous-entendu passez moi l’appel dans mon bureau.
vous me suivez ?

puck dit: à

d’autant que ce « appelez-moi Ismael » demandé au lecteur laisse sous entendre que ce type ne s’appelle pas Ismael, mais plus probablement Bertrand, et que n’aimant pas ce prénom il préfère qu’on l’appelle Ismaël, ce qui expliquerait pourquoi dans la première traduction de « Moby Dick » on trouve cette phrase « appelez-moi Bertrand » qui a laissé pas mal de lecteurs pantois.

puck dit: à

il est à noter que ce prénom « Ismaël » ouvre à la transcendance, chez Flaubert on aurait trouvé à la place « appelez-moi Charles », et parmi tous les prénoms les moins transcendants « Charles » se trouvent en bonne place.

les choses tiennent parfois à rien : la Bovary se serait appelée Rachel et son mari Jacob et vlan ! on montait 20 étages pour se rapprocher de Dieu.

Janssen J-J dit: à

@ hystérisation générale du ressentiment
pas très glorieuse pour les féministes, cette formule-cliché !… Non, je crois plutôt que toussa est la faute d’Ishmaël, tout le monde voudrait se voir ainsi baptisé. Frinch’mint, appelle moi connard, MS, et qu’on n’en parle plus… 1862 messages !!!… On va encore dévisser longtemps comme ça, passoul ?

MC dit: à

Il y a un troisième point possible, qui me paraitabsent de votre énumération: je n’ai pas la vulgarité de confondre un ministre-femme avec un Cachalot.
Maintenant, ,il n’est pas défendu d’ introduire un principe de variation selon le format de la Dame…
Bien à vous. Et merci à Puck de réécrire Melville façon Brautigan . On attend la version Ellroy.
MC
MC

christiane dit: à

Vous souvenez-vous, DHH, ce jour-là nous avons failli nous rencontrer. C’était pour l’unique représentation du spectacle musical « Loin de Garbo », écrit par Sigrid Baffert et interprété par le Collectif de l’Autre Moitié dont Lavande nous avait tant parlé et pour lequel, elle avait patiemment créé le manteau moutarde de l’oncle Raskine.
J’étais arrivée tôt au MahJ, rue du Temple, dans le Marais, à Paris. Je m’étais arrêtée dans la médiathèque, avais acheté le livre contenant le CD des musiques d’Alexis Ciesla et les paroles du conte écrit par Sigrid Baffert et un livre d’Hélène Cixous « 1938, nuits » (Galilée).
Je l’ai lu beaucoup plus tard. Un récit morcelé qui la ramène à Osnabrück. Un pan de l’histoire de sa famille, sa grand-mère maternelle, Omi.
Une date, la nuit du 9 au 10 novembre 1938… la Nuit de Cristal. Toutes les Synagogues furent brûlées à 2 heures du matin et 30 000 Juifs arrêtés et déportés à Buchenwald.
Sa grand-mère était là. Que faisait-elle cette nuit-là ? Elle ne lui a jamais parlé de cette nuit-là.
Des années plus tard, elle trouve un document, par hasard, écrit par Siegfried K., en allemand, un ami de sa mère qui a vécu cette nuit et en fait le récit.
Elle le rencontrera sous son nouveau nom : Fred.

La page 81 de ce livre pour vous :
« J’aurais voulu-lui-poser-des-questions, et voilà ce que souffle le fameux regret qui mordille tant de cœurs, lorsque, longtemps après que la source est tarie, ils sont pris du tourment d’une triste soif, c’est trop tard, il n’y a plus de temps, on souffre désormais de la mélancolie de saint Augustin dont se plaignait Derrida, Sero te Amavi, je t’ai aimé(e) trop tard. C’est toujours comme ça : les questions arrivent essoufflées, longtemps après que les réponses se sont retirées

trop tard, le dernier des Juifs-aktionnés est mort, c’est toujours pareil les parents n’ont rien dit, ils ne parlent pas du passé, les parents sont des personnes qui ne parlent pas à leurs enfants, les parents savent que leurs enfants ont tant d’autres choses en tête, ils ont l’avenir et personne ne sait ce que c’est, les enfants ne posent pas de questions aux parents, puisque les parents ne demandent pas aux enfants de leur poser des questions, le passé est passé, parce que les enfants ne demandent pas ce qu’a été le passé, les questions mènent à d’autres questions, on n’a jamais vu de réponses répondre aux questions, c’est toujours pareil, dit ma mère, chez les anciens Allemands et chez les anciens Juifs aussi, silence.
L’être humain est anachronique, j’ai remarqué, on enterre quelqu’un et tout de suite après on se dit, ah, dommage, j’aurais dû lui demander, dit ma mère, tu ferais bien de me poser des questions avant, je ne me rappelle déjà plus le nom de ton père.
– Et Fred, dis-je, tu t’en souviens ? « 

et alii dit: à

éducation sur philomag
? Et comment éduquer les enfants pour leur apprendre à surmonter leur propre cruauté ? À suivre Locke, l’éducation morale des enfants implique d’abord d’assumer la violence, celle qui est en chaque enfant autant que celle qu’il capte dans leur fréquentation des adultes. Ensuite, compte tenu de leur imprégnation par les adultes, il s’agit de leur apprendre à faire la part entre les bonnes et les mauvaises imitations. À se défaire de tout ce que les enfants criminels, au moment de leur acte, répètent sans le comprendre, ni même s’en rendre compte.
bonne suite
(j’ai encore écouté une vidéo de Cixous (sur ses souvenirs de l’Allemagne et de ses proches déportés ):ce qui est prohibé par la RDL; les exilés ; « la tragédie »)

christiane dit: à

Soleil vert,
Buck qui redevient loup… (« L’appel de la forêt se faisait entendre, et tout près cette fois »)
Les traîneaux dans la neige…

et alii dit: à

Un petit trésor vient d’être découvert dans la bibliothèque d’une université américaine. Selon le Guardian, les archives du St John’s College, à Annapolis (États-Unis), réservaient un texte oublié de John Locke. Ce philosophe des Lumières, considéré comme l’un des pères des démocraties modernes, inspirateur de la Constitution américaine, est l’auteur d’une fameuse Lettre sur la tolérance, publiée en 1689.
Écrit après qu’ont éclaté les guerres de religion, ce texte défend une vision libérale de la croyance religieuse fondée sur une distinction entre la société civile et l’Église : « Le soin des âmes ne saurait appartenir au magistrat civil ». Il s’agit donc de fixer les bornes entre « ce qui regarde le gouvernement civil, de ce qui appartient à la religion ».
Cependant, d’après cette lettre, deux groupes ne sont pas concernés par ce principe de tolérance. Les athées, d’abord, qui ne seraient pas fiables, dans la mesure où ils ne croient en rien, et ne sont pas liés par une autorité : « ceux qui nient l’existence d’un Dieu, ne doivent pas être tolérés, parce que les promesses, les contrats, les serments et la bonne foi, qui sont les principaux liens de la société civile, ne sauraient engager un athée à tenir sa parole ».
« Les catholiques, ensuite, qui obéiraient à un autre prince que le roi anglais, c’est-à-dire au pape. Mais la redécouverte de l’universitaire J.C. Walmsley dans les fonds du St John’s College jette un nouveau jour sur la pensée de Locke. Dans le texte exhumé et authentifié, intitulé « Des raisons pour tolérer les Papistes à égalité avec les autres », le philosophe élargit la conception de la tolérance aux catholiques. Or le document est daté de 1667-1668, soit un à deux ans avant la publication de sa fameuse Lettre sur la tolérance… finalement moins tolérante ?
John Locke, “Essai sur l’entendement humain” (1690). Cet extrait de l’Essai sur l’entendement humain expose la théorie de Locke sur l’identité personnelle, qui ne dépend, selon lui, ni de l’âme ni du corps, mais de la mémoire. Explications.

Article 3 min
Le prince et le savetier de John Locke
Cédric Enjalbert 27 août 2012
Père des puzzling cases, expériences de pensée philosophiquement déroutantes, l’empiriste Locke spécule sur le problème de l’identité, en se demandant ce qu’il adviendrait de l’âme d’un prince dans le corps d’un savetier.

christiane dit: à

Je suis heureuse, Et Alii, de pouvoir partager cette estime pour Hélène Cixous avec vous.
Bloom a écrit aussi un beau témoignage.

renato dit: à

Catch my if you can.

puck dit: à

@MC & MC : dans la version Ellroy la baleine (désolé) blanche représente une femme que Achab a croisé quand il avait 20 ans, elle était habillée tout de blanc, et tellement belle qu’Achab ne pouvait s’empêcher de la suivre du regard, à tel point qu’il s’est pris le pied dans le caniveau, s’est cassé le tibia et qu’il a fallu l’amputer à cause du mari de la femme en blanc qui était un décidément un très mauvais toubib ! cette pauvre baleine a juste joué le rôle du bouc hémisphère, d’ailleurs René Girard en parle dans son livre.

renato dit: à

Dans les faits, et al., Locke se trompait lourdement, car on ne peut pas avoir confiance que dans les athées parce qu’il ne croyant pas aux fables métaphasiques tendance fasciste qui informent les diverses religions — il suffit d’un coup d’œil aux dieux uniques représentatifs pour s’en apercevoir.

renato dit: à

car on ne peut pas avoir confiance > car on ne peut avoir confiance

vanina dit: à

marci, renato, un pays comme l’Italie, si jeune, a plus de dialectes, donnée son extension au Sud, que des voisins comme la France et l’Espagne. Il y a du courage dans la persistence d’un phénomène limité à un timbre géographique, comme possibilité d’irradiation.

Plurilinguisme en Suisse, par ex., est l’objet d’un volume HESPEROS, annuario di poesia e letteratura, N.2 2001, Edizioni La Vita Felice. Si possible,celà vaut le temps de le parcourir.

Jazzi dit: à

« treize siècles d’écart, j’ai un ami »

Je me fais la même réflexion en lisant les Confessions d’Augustin d’Hippone, Paul. Je ne me dis pas « dix-sept siècles d’écart, j’ai un ami » mais un maître !
Je ne permettrais pas…

Jazzi dit: à

« appelez-moi Bertrand »

Mais non, puck, il disait « Appelez-moi Jacky ! »

Le problème, c’est que je n’étais pas encore né (en cornet téléphonique)…

Jazzi dit: à

« – Et Fred, dis-je, tu t’en souviens ? »

Et que répond la mère, Christiane ?
Quel suspens !

Janssen J-J dit: à

@ Je n’ai pas la vulgarité de confondre un ministre-femme avec un Cachalot. Maintenant,il n’est pas défendu d’introduire un principe de variation selon le format de la Dame…

Suis bluffé, MC !… Par votre classe… classieuse et votre humour… humoristique !
Bàv,

Jazzi dit: à

« on ne peut pas avoir confiance que dans les athées »

Ni plus ni moins, renato.
Croyants ou pas, il existe toujours des hommes de parole et d’honneur !

Paul Edel dit: à

Jazzi. tu connais les phrase de Woody Allen: « on me demande de croire à Son Existence! alors que j’ai déjà du mal à croire à la mienne ».

B dit: à

Bonjour petit clone de clopine. Après la pendule, la confiture voilà le pudding. Vous mettez-vous à l’heure anglaise . Un peu de thé, darling ?

Darjeeling.
Ceci étant très chère Christiane, vu en passant, entre deux siestes, le post où faisant allusion au jeux des hétéronymes qu’employait l’illustre Fernando pour dissimuler son identité et ses confidences, vous m’appareilliez à Clopine. Je n’ai cependant pas compris en quoi ma position et état d’esprit devaient me rapprocher de Clopine. La malchance amoureuse, le narcissisme exacerbé, la revendication facile, ma propre et consciente victimisation? Mon poids, mon âge, mes lunettes, ma dépression ancienne, mon statut de retraitée de la fonction publique, mes arrangements permanents avec tout un chacun et surtout lui, ma volonté de devenir vaille que vaille écrivain, mon attachement inébranlable à Proust, cette façon de tout ramener à mon ego? Expliquez vous, je corrigerai ma trajectoire afin de ne pas percuter le véhicule de Clopine. Je je n’interviens que peu car je ne dispose pas comme vous et d’autres de la bonne monnaie d’échange et sauf à vouloir taquiner ou rire de bon coeur comme vous l’aurez remarqué je ne suis pas d’une grande nécessité.

Jazzi dit: à

Est-ce de l’humour ou du pessimisme juif, Paul ?
Ce dont on peut être sûrs, c’est de notre existence, non ?

B dit: à

Résultat des courses pour vous Christiane, je vous vous découvre sacrement perverse,

Jazzi dit: à

« sauf à vouloir taquiner ou rire de bon coeur »

Et draguer les mecs, B…

B dit: à

Les histoires de dick ont décidément du plomb dans l’aile, « call me by your name » n’est pas un bon film

Phil, tout dans le film tient à la frustration du père qui lui n’a pas pu vivre son 1/4 d’heure homosexuel et qui du coup laisse le champ libre au garçon, pensez donc, une sommité pour initier le fiston, que vouloir de plus beau quand en plus l’attirance et emotion sont réciproques et spontanées.

B dit: à

Jazzi, pensez ce qui vous vient. Chacun possède un disposition et une programmation. Nous n’avons pas les mêmes.

christiane dit: à

Jazzi,
ce que sa mère répond :
 » – Fred, on a été à Hawaï, et il a fallu qu’il prenne des chambres dans le plus mauvais hôtel. »
Hélène Cixous pose alors cette question : « Entre Hawaï et Buchenwald, combien y a-t-il de genres de distances ? »
Eve n’a jamais rien dit de son histoire…
Ce sont les d’H.Cixous qui racontent :
 » – On ne l’a pas connu, dit ma fille. alors qu’on l’a fréquenté.
C’était le « personnage familier » pendant plusieurs années. Un pièce rapportée par Eve, qu’aurait-elle pu dire à la famille d’Eve ?
– Il faut faire le tour de Fred, dis-je.
– Il parlait l’anglais des expatriés.
– Selon Auf dem Weg, Fred aurait envoyé un rapport en anglais. Siegfried l’aurait écrit en allemand, now a pris le pas sur nun.
[…] On en a vu défiler, des hommes à côté d’Eve.
A part le fait qu’Eve avait dit qu’il était impuissant il avait aussi la grande qualité de ne pas chercher à faire valoir quoi que ce soit.
A part le fait qu’Eve ne pouvait pas être amoureuse de lui c’était un intellectuel discret.
– Tout lui était égal sauf la vie, dis-je. Je n’en savais rien. Plus tard j’ai lu ses lettres à Eve, des lettres d’intellectuel passionné par la pensée. On ne l’a pas connu. On ne se connaît pas soi-même. C’est Siegfried qui a tout noté, Fred a gardé le rapport d’un Aktionjude adressé à personne jusqu’en 1986. Finalement le seul destinataire aura été Benjamin, un destinataire tout le contraire de Fred le joueur de chance. rares sont les Aktionjude qui sont sortis entiers du KZ de Buchenwald.

– Siegfried le Narrateur, son récit est frais comme un conte avant la survenue de l’interprétation. Seul Robinson Crusoé avait l’âme aussi curieuse que celle d’un enfant. Sauf que Fred Siegfried n’est pas une invention. quand il arrive au KZ, c’est un vrai garçon debout devant le vrai portail fatal. Dis-je.
– C’est pas un Apollon, dit Eve.
– C’était le deuxième ultramoche parmi les prétendants, dit mon fils, mais le contraire du premier ultramoche que je haïssais, je le trouvais sympathique, l’œil vif, le pas petit saccadé comme une poule. d’une marionnette. »

christiane dit: à

Ce sont les enfants d’H.Cixous qui racontent

B dit: à

Rien à dire d’HC que je n’ai pas réussi à suivre bien longtemps. J’ai définitivement et peut être à tort renoncé à lire cette femme.

Jibé dit: à

Christiane
merci pour ces indications passionnantes, je suis heureux de vous avoir fait découvrir un autre Melville et fait plonger dans les arcanes de la traduction; j’aime beaucoup celle de Jaworski et le superbe appareil critique de la Pléiade, un vrai voyage doublant le voyage d’Achab derrière sa baleine! Il reste que Guerne me plaît, ce lyrisme restitué, cette attention au ton de l’original.
En tout cas, grande oeuvre, passionnante, elle m’a bouleversée à différents âges de la vie: quand je l’ai lue en français, via Giono, quand je l’ai affronté en anglais (et ça valait un tour de chasse à la baleine, sur un océan de questions, ça m’a pris un an pour être sûr de comprendre et heureux de pouvoir le lire ensuite en lâchant mes notes), puis quand je l’ai relu (via Guerne puis Jaworski)
Chaque fois, un embarquement!

Jibé dit: à

affrontéE et reluE
scusi

B dit: à

Clopine, en fervente féministe aurait vraisemblablement des choses,à en dire. À son avantage, de nombreux auteurs explorés,la culture de Clopine surprend contrairement à mon ignorance avouée et assumée. Encore un post pour rien.

Janssen J-J dit: à

hier sur la cérémonie, je suis tombé sur cette comédienne déguisée en peau d’âne, qui s’est foutue complètement à poil devant le parterre de l’olympia et surtout de la France entière. J’ai trouvé qu’elle avait du cran, cette fille, fallait oser. Je n’arrive pas à me souvenir de son nom, je crois qu’elle incarnait v. retencourt dans le film de josée dayan quand sort la recluse. Personne n’a relevé, même jzmn…, en général à l’affût…
(entre nous, les gens du Splendid m’ont fait un brin pitié, et tous ces morts en une année, est-ce dieu possib’)…
Tchin, RM !

christiane dit: à

JJJ
C’est Corine Masiero, une actrice au fort tempérament bien connue dans une certaine série créée par José Dayan.

Jazzi dit: à

Merci, Christiane, ça se complique un peu.

Jibé aime le Moby Dick de Melville dans toutes les traductions.
Quand on aime on ne compte pas !

Paul Edel dit: à

Jazzi, je ne suis pas aussi affirmatif que toi. Calderon et Pirandello on cassé pas mal de mes certitudes.

Jazzi dit: à

déjà fait

Jazzi dit: à

Nouveau billet de Passou sur… les traductions françaises de Moby Dick !

rose dit: à

Dire que Guerne a passé un mois pour régler le problème de l’incipit… Était-il payé à l’heure ?

Non. L’était dingo. Comme nous le sommes.
On pourrait casser les codes.
Je, Ismaël.
Moi. Ismaël.
Vous avez cru que j’étais Ismaël ?
Pas du tout.

Ce que j’ai vu, dans le film tiré du bouquin (la baleine en carton-pâte totalement nulle) c’est Grégory Peck emberlificoté dans les bouts ( prononcez le « t » même si vous n’êtes pas Ismaël) et les harpons et noyé par la baleine. L’a pas su renoncer.

rose dit: à

renato dit: à
A lire éventuellement : La véritable histoire de Moby Dick, par Nathaniel Philbrick*.

Il y est question du naufrage du baleinier Essex, qui appartenait à la flotte de l’île de Nantucket et mouillait à environs 2270 kilomètres à l’ouest des Galapagos. Les hommes sont à la chasse et un canot est renversé et endommagé par un petit cétacé. retour sur l’Essex pour réparer les dégâts, un des marins voit un gigantesque cachalot s’approcher du bateau. Soudain, l’animal fonce à grande vitesse en direction de l’Essex. Le choc ébranla le lourd baleinier et les marins perdent l’équilibre. Puis le cachalot s’éloigna pour mieux revenir à la charge. La deuxième collision eut raison de l’Essex, que fracassé, il commença à prendre l’eau et à sombrer.

Je l’ai lu des orques qu’ils attaquaient les bateaux. Des baleines, vous écrivez ce témoignage.
Y aurait-il un lien – pour conjurer le sory, la peur ressentie ?- avec (entre autres) l’immense « usine » (aujourd’hui désaffectée, amen) des îles Kerguelen destinée à dépecer les baleines ?
On a frôlé l’extinction.
C’eût été dramatique.

rose dit: à

conjuret le sort

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