Georges Perec en plein vertige taxinomique
Un étrange débat s’est récemment engagé sur le forum de la « République des livres », allez savoir comment et pourquoi, sur la question de savoir si Les Choses de Georges Perec (1936-1982) relevait de la littérature ou de la sociologie, genre de problématique binaire, donc réductrice, dont les livres de Michel Houellebecq ont eu le monopole ces dernières années. L’une ou l’ autre, en tout cas, cela tombe bien à la veille du cinquantième anniversaire de la publication de ces fameuses Choses couronnées du prix Renaudot (le jury, lui, y avait bien vu un premier roman ), et que Julliard célèbrera comme il se doit le mois prochain en rééditant le livre sous une couverture à l’identique. L’occasion de raviver la controverse qu’illustre bien la critique paru sous la signature de Jean Bloch-Michel dans la Gazette de Lausanne en 1965.
Mais si l’on dispute encore de la vraie nature des Choses (Perec s’en expliquait à l’époque, ici dans un entretien à la télévision), que dire alors de Penser/Classer (175 pages, 7,80 euros, Points) qui vient de paraître pour la première fois en format de poche ? Pense-t-on avant de classer, ou classe-t-on avant de penser et comment le fait-on ? Rien de moins. On s’en doute, un tel défi ne pouvait laisser un tel esprit indifférent. Ultime texte publié du vivant de l’auteur puisque Perec l’a vu paraître en 1982 dans la revue le Genre humain quelques jours avant sa disparition, il lui avait été demandé par l’éditeur et historien Maurice Olender. Sa revue de sciences sociales, transdisciplinaire tant sur le plan universitaire que littéraire ou poétique, en était à ses débuts. Elle préparait ses trois premiers numéros. L’un d’eux s’intitulait « Penser Classer ». L’écrivain, prince obsessionnel du classement, ne pouvait décemment y échapper, jamais à bout de sa quête infinie d’épuisement des lieux et des choses.
Perec donna son accord d’un simple « oui ». Lorsqu’il remit son texte, il lui donna comme titre « Penser/Classer », récupération et réappropriation éhontées ; et, devant les craintes d’une confusion avec le titre même du numéro, il tint bon en précisant que les guillemets et la barre de fraction suffiraient à les balayer (plus de trente ans ont passé depuis et les guillemets ont disparu de la couverture de l’édition de poche…). Maurice Olender, qui y est longuement revenu dans un entretien pour le dossier spécial consacré à Perec par la revue Europe (No 993, janvier 2012), se souvient que dans l’Express, Yves Hersant écrivit que « depuis l’Encyclopédie chinoise de Borges, on n’a rien écrit de plus troublant et de plus drôle que l’article de Perec sur le vertige taxinomique ».
Classer le monde pour le comprendre, c’est de cela qu’il s’agit à l’origine de ce drôle de recueil, c’est bien le mot, puisqu’on y trouve rassemblés un certain nombre de textes épars que Perec avait publiés un peu partout à l’exception du dernier écrit tout exprès et intitulé justement « Penser/Classer ». Il commence par y classer son œuvre. Au moment où il écrit, une grande partie en a déjà été publiée : Les Choses, Un homme qui dort, La Disparition, Les Revenentes, W ou le souvenir d’enfance, Je me souviens, la Vie mode d’emploi, Un Cabinet d’amateur etc Il les classe en quatre catégories, non des genres mais des « champs » ou des « modes d’interrogation » : sociologique (en ce qu’il questionne le quotidien comme dans Les Choses, rangé là par l’auteur même…), autobiographique (Je me souviens), ludique (Oulipo and co), romanesque (La Vie mode d’emploi). Puis il essaie d’interpréter sa manière de ranger sa table de travail, l’aménagement de son territoire, et se livre à un inventaire systématique des objets qui s’y trouvent.
Après quoi inévitablement l’art et la manière de ranger sa bibliothèque. Cela nous vaut un développement par l’absurde de l’exemple d’un ami qui s’y prend à partir d’un modèle idéal par lui établi autour du nombre K=361. Tout ajout doit se corréler à un rejet. Celui qui vient exclut celui qui y est. Ce ui ne va pas de soi avec un volume de la Pléiade contenant trois livres. Sauf à considérer alors qu’il s’agit de 361 auteurs. La bibliothèque, c’est une question d’espace et d’ordre. On s’en doute, Perec s’emploie à énumérer les critères de classement jusqu’à donner le tournis : alphabétique bien sûr mais aussi par continents, pays, couleurs, dates d’acquisition ou de parution, formats, genres, grandes périodes littéraires, langues, priorités de lecture, reliures, séries… De toute façon, la sagesse et l’expérience acquises par tout lecteur bien disposé inclinent à penser qu’il n’est de rangement en bibliothèque que provisoirement définitif, tout ordre étant aussitôt caduc.
« Comme les bibliothécaires borgésiens de Babel qui cherchent le livre qui leur donnera la clé de tous les autres, nous oscillons entre l’illusion de l’achevé et le vertige de l’insaisissable. Au nom de l’achevé, nous voulons croire qu’un ordre unique existe qui nous permettrait d’accéder d’emblée au savoir ; au nom de l’insaisissable, nous voulons penser que l’ordre et le désordre sont les deux mêmes mots désignant le hasard. Il se peut aussi que les deux soient des leurres, des trompe-l’œil destinés à dissimuler l’usure des livres et des systèmes. Entre les deux en tout cas il n’est pas mauvais que nos bibliothèques servent aussi de temps à autre de pense-bête, de repose-chat et de fourre-tout »
Mais le taxinomiste fou n’en a pas que pour les livres. Les titres et mots-clés du Malet & Isaac, les fiches-cuisines pour débutants, les lunettes, les animaux en copropriété bien qu’il n’en porte pas… Rien n’échappe à sa manie de la typologie et au pur plaisir de l’énumération. Même les vêtements, décrits en détail et assortis de leur prix –et quand on lit que dès 1976 il se disait dépassé par l’idée qu’un bipède normalement constitué d’un cerveau ait à cœur de porter un sac frappé du monogramme de son fabricant et donc de payer pour arborer ses initiales et lui faire sa publicité, on imagine la tête qu’il ferait aujourd’hui… L’excipit du volume est un classement des interjections auquel le grand verbicruciste en lui ne pouvait se soustraire : « Z) ? ». Mais là, je l’avoue, je rends les armes.
Dresser des listes peut mener loin. La passion de la classification poussée à l’extrême peut se muer en un Toc handicapant. D’aucuns jugeront certainement que c’est ici un exercice de style, une pochade oulipienne, le passe-temps gratuit d’un écrivain trop doué et assez névrosé. Pour ma part, j’y verrais plutôt l’indispensable complément aux grands livres de Perec, le manuel intérieur de celui qui voit le monde comme un puzzle. Il lui faut non seulement le rassembler sans nourrir d’illusion sur la cohérence de l’image reconstituée, mais ne pas s’interdire de penser/classer tout en se laissant envahir par un irrésistible passer/clamser, écho de son humour tragique. A propos, bien malin sera celui ou celle qui saura classer Penser/Classer au sein d’un genre bien défini selon les canons de l’histoire littéraire. Et si ses errances dans ses labyrinthes, et le récit de « mes ivresses verbeuses de ces petits vertiges pansémiques », relevaient tout simplement de la littérature ? Disons que c’est du Perec et savourons !
(« Penser/Classer au Mémorial du massacre de Nankin » photo Passou ; « Georges Perec » photo D.R.)
936 Réponses pour Georges Perec en plein vertige taxinomique
Jacquot, y aviez-vous mis la somptueuse Vision de Dürer?
http://www.reves.ca/songes.php?fiche=572
…
…surréaliste littéraire, quand tu nous tient à l’envers,!…
…c’est pour nous faire les poches droites à la Salvador Dali,!…
…
…et , Perec, nous fait des choses à gauche du cerveau,!…
…bon,!…je ramasse mes billes,!…et vais jouer ailleurs,!…avec déjà,…Klee,…
…etc,!…
Perec commença une analyse avec le psychanalyste Michel de M’Uzan dès la fin des années 50, sans laquelle on peut conjecturer qu’il n’aurait jamais été capable d’écrire Les Choses.
Proust-Perec
« Et je vivrais dans l’anxiété de ne pas savoir
Si le Maître de ma Destinée
Moins indulgent que le Sultan Sheriar
Le matin quand j’interromprais mon récit
Voudrait bien surseoir à mon arrêt de mort
Et me permettrait de reprendre la suite le prochain soir.
Le dernier objet est une armure espagnole du quinzième siècle « .
« Vous savez, je ne suis certes pas aussi « cultivée » que vous voulez bien le croire. » (Clo)
… c’est ben vrai ça ! on peut pas êtes à la bibli et aux cochons, sans compter Clopin … !
Widergänger dit: 14 août 2015 à 12 h 53 min
Conjecture, conjecture, quand tu nous tiens.
il avait fait une tranche avec dolto
@chaloux
merci
» y aviez-vous mis la somptueuse Vision de Dürer? »
Mieux que ça, Chaloux, j’y ai mis la vision de Michel Alba sur le Balcon en forêt de Julien Gracq !
@Jacquot.
« Il s’allonge sur moi avec l’indifférence d’un homme fatigué qui s’étend sur un lit »
Une phrase, un abîme plutôt, qui mène loin. En 1938, Marguerite avait encore des progrès à faire dans ce qu’on appelle aujourd’hui « estime de soi ». (Il faut toujours lire les citations et les extraits).
Un des plus beaux incipit de la littérature française :
« Depuis que son train avait passé les faubourgs et les fumées de Charleville, il semblait à l’aspirant Grange que la laideur du monde se dissipait(…) ».
« Comme Perec donc. »
C’est plutôt le contraire:
« I Remember » de Joe Brainard, 1970
Perec, souvenirs rassemblés entre 1973 et 1977… publié en 1978…
Arrête, Baroz, tu vas filer de l’urticaire au Chaloux jaloux…
Tiens, au fait, je viens de retrouver dans ma bibliothèque le bouquin qui m’a inspiré cette lecture du Balcon en forêt. Il s’agit de :
— Jean Richer, Gérard de Nerval Expréience vécue et création ésotérique, Guy Trédaniel ÉDITEUR, 1987. Jean Richer, qui était professeur à la fac de Nice, connaissait Gracq.
Dolto, c’est après.
Faudrait que je l’écrive d’ailleurs un jour cet article sur Un Balcon en forêt. Trop paresseux…
Non, le plus beau, le plus réussi, le plus mystérieux c’est l’incipit de La Recherche :
Longtemps je me suis couché de bonne heure.
Faut l’écrire ! La perfection absolue.
Voilà, DHH, même résultat que Chaloux.
4e Partie. Ces vers sont sensés être d’Ibn Zaydûn ; calligraphiés sur une grande feuille de parchemin, encadrée d’ébène. la moitié supérieure de la feuille reproduit une miniature persane représentant une scène amoureuse entre un jeune prince et une princesse endormie. (chapitre LXVI – Marcia, 4). C’est un magasin d’antiquités tenu par une certaine madame Marcia. Quatre objets, dans une vitrine, semblent reliés entre eux par des fils invisibles. Une pietà médiévale, une étude au fusain de Carmontelle représentant Mozart, ce parchemin au poème (le dernier vers cité par Bloom n’existe pas dans le livre de Perec) et enfin une armure espagnole du 15e siècle.
albablabla, le plus bel incipit est, j’en suis persuadé, celui de ton ouvrage. Malheureusement, il n’y aura jamais de seconde phrase…
Pour changer des serpents de mer & des vieilles lunes:
« Alors oui, là ça va, ça s’écrit comme ça doit s’écrire, sans remords ni repentir, la fusée de la phrase. »
« Pourquoi donc nommer petit jour ce qui n’est encore que la nuit? »
« C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. »
« Exile is strangely compelling to think about but terrible to experience. »
« Es war spätbends, als K. ankam. »
Et toi, Bloomy, canichou, l’incipit qui t’a valu cette fantôm
Dans Un balcon en forêt, l’aspirant Grange, qui a été affecté au début de la drôle de guerre à la garde d’un blockhaus quelque part entre “l’Ardenne belge et la ligne de la Meuse”, a tout son temps pour s’adonner à ses rêveries méditatives. Le beau soldat, ainsi qu’il est dit dans le roman, trouve, qu’en ce qui le concerne, les évènements prennent une étrange tournure. C’est un Parisien, qui se retrouve perdu désormais, non sans déplaisir, au milieu de nulle part. Un jour de novembre, au cours d’une promenade dans la forêt alentour, il rencontre une jeune femme, Mona. Une veuve, qui s’est réfugiée dans un hameau voisin. Ils deviennent rapidement amants. Leur désoeuvrement respectif, dans un paysage que vient recouvrir la neige, pimente les ébats torrides de ces deux personnages farouchement solitaires. A la fin de l’hiver, Grange part en permission pour huit jours. D’abord à Paris, puis dans la Vienne. Mais déjà, il à hâte de retrouver Mona.
« La veille de son départ, il fit à son sujet un rêve voluptueux d’une espèce singulière. Il était pendu, à une potence ou à une branche élevée, en tout cas à une grande hauteur – il faisait soleil – et cette posture, au moins inconfortable, ne semblait pas entraîner d’inconvénient immédiat, puisqu’il considérait avec un particulier plaisir le paysage illuminé et les têtes des arbres qui s’arrondissaient très loin au-dessous de lui. Mais le centre de la joie sensuelle qui l’habitait était bien plus proche. Au-dessous de lui – si court que ses pieds nus par moments effleuraient presque les cheveux blonds – Mona était pendue elle-même par le cou à une corde mince qui lui serrait les chevilles. Le vent les balançait tous deux très lentement dans l’air frais et agréable, et par la corde qui étranglait Mona, surtout quand elle était secouée de légères convulsions qui lui soulevaient les épaules, il lui venait, à ses chevilles serrées et aussi au cou où la corde le serrait à mesure, une communication si exquise de son poids vivant et nu qui l’étirait, qui le traversait et qui le comblait, qu’il éprouvait une volupté jamais ressentie et que l’exercice périlleux s’acheva dans l’indécence finale qu’on attribue aux pendus.
Toute la matinée qui suivit cette trouvaille bizarre du rêve le laissa flotter dans une espèce de chaleur épuisante, dévorée. Et c’était quand même, se disait-il, un étrange, un poignant rêve d’amour, d’une intimité vraiment bouleversante. Le silence, et la hauteur, la rumeur de mer, étaient ceux des sommets déjà pierreux où le vent commence à écrêter les arbres, ou encore des falaises très élevées d’où l’œil plonge sur le cœur d’une ville. »
Bis repetita :
Et toi, Bloomy, canichou, l’incipit de l’oeuvre immense comme le souvenir qui t’a valu la déferlante « consécration littéraire* », – dont, n’ayons pas peur des mots, ta proverbiale modestie n’a pas craint de nous entretenir, c’était quoi?
*Citation de Bloomy.
Et voici le commentaire !
« Se trouve t-on face à un de ces rêves simples, sans transposition de lieu ni de personnages, tels que ceux définis par Freud ? Un banal rêve de désir érotique, suivi de pollution nocturne. La symbolique ici semble aussi des plus rudimentaires. Avec Mona, Grange prend un super pied. Il grimpe en lévitation en un point “d’où l’oeil plonge sur le coeur d’une ville”. Il sort de lui-même et se découvre comme jamais auparavant. Mais le risque à payer pour cet accouplement sans pareil n’est-il pas, pour tout deux, de devoir se passer la corde au cou ? Pour comprendre ce rêve, pas si simple justement, selon Michel Alba, qui a étudié l’œuvre de Gracq et tout particulièrement Un balcon en forêt : « il faut le situer dans l’ensemble des rêves qui commencent et terminent le récit. Ce récit hésite constamment entre la rêverie et le réel. Mais il commence par un rêve suivi d’un blanc, le premier du texte, laissant tout loisir de lire la suite, c’est-à-dire l’ensemble du récit, comme s’il était le contenu du rêve du dormeur dès le début. Ce que confirme la fin du récit : “Il songea qu’il y avait moins de huit jours qu’il avait quitté Mona. […] Une faible ombre grise semblait venir à lui du fond de la pièce et lui faire signe ; il leva la main : l’ombre dans le miroir répéta le geste avec une lenteur exténuée, comme si elle flottait dans des épaisseurs d’eau ; il se pencha en avant jusqu’à coller presque le nez contre le miroir – mais l’ombre restait floue, mangée de partout par le noir” Il semble évident qu’est ainsi suggérée, comme dans un rêve éveillé, l’approche de la mort. Donc, d’un bout à l’autre du récit, le rêve le traverse. Le rêve en son centre est à l’évidence un rêve érotique, qualifié de “rêve voluptueux”. Or, ce qui semble intéressant dans ce rêve, c’est qu’il y a en lui quelque chose de sadique, un imaginaire sadique du plaisir érotique. Mais ce n’est qu’une interprétation possible bien sûr. Il en est une autre, c’est qu’il se trouve dans ce qu’on pourrait appeler le 12è chapitre (même s’il n’y a pas de chapitres), ce qui correspond à la 12è lame du Tarot, intitulée précisément “le pendu”. Ce n’est à l’évidence pas une pure coïncidence. La trame narrative repose de manière cachée et floue sur le jeu du Tarot, la dernière lame, absente, étant précisément celle intitulé le Chaos, qui correspond à l’arrivée de l’armée allemande et au chaos de la guerre. Ce rêve serait donc inscrit dans un destin du personnage, un destin qui met en œuvre la guerre et le sens de cette guerre. Dès lors, le rêve comme une sorte de vision voluptueuse du suicide de la France ? » Et l’on pourrait ajouter que Mona est l’anagramme d’Amon et d’Oman, villes et dieu mythiques, ou encore d’Onam, comme dans onanisme ! Pas si simple que ça, finalement, le rêve de Grange, imaginé par Julien Gracq ? »
À H IV, Perec avait eu comme prof d’histoire-géo un certain Louis Poirier…
Le tarot est un excellent adjuvant littéraire (cf dans les premières pages du Vendredi de Tournier).
perec avait une cousine ,bianca, élève de de Beauvoir
Albablabla, grosse pomme, Gracq était prof à Claude-Bernard. Jamais entendu dire qu’il ait eu Perec dans ses classes.
Quelle nullité ce prof de collège : élèves analphabètes-professeurs mythomanes, tout se tient.
Une des mes arrières grands-tantes était très amie avec la fille de Paul Déroulède. Qu’est-ce que ça prouve?
Allez, en parlant de balcon en forêt, 250 km à faire, j’y vas,
Salut.
« Qu’est-ce que ça prouve ? »
Que chez les Chaloux c’est la noce chez les petits bourgeois ?
Alors là je le sais : la phrase sur le temps comparé au sultan des mille et une nuits, c’est dans le temps retrouvé.
Mais les occurrence des Mille et Une nuits sont nombreuses, elles foisonnent dans la Recherche, dès le début. Par exemple, dans la salle à manger de Combray, pendant les longs repas préparés par Françoise, l’enfant regarde les assiettes accrochées au mur, et qui représentent des scènes, justement, des mille et une nuits. Mais elles sont évoquées moult fois dans la Recherche !
Perec a peut-être été séduit par cette phrase de Proust, parce qu’elle est proustienne certes, mais aussi parce qu’elle renvoie au conte le plus réconfortant pour un conteur-écrivain. C’est grâce à son talent pour raconter des histoires que Shéhérazade a la vie sauve, soir après soir. Ca vous incite tout de suite à prendre la plume, et à en raconter à votre tour, non ?
T’énerve pas comme ça, mon Chaloux. Tu vas nous faire une AVC. Toi qui lis au bas mot une vingtaine de livres par mois, lis donc la bio de Perec, et tu l’apprendras. Ah, s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer, le Chaloux, le pauvre homme. Et on dit que la musique adoucit les mœurs…
Jacquot, mon chou, Déroulède n’était pas à proprement parler « un petit bourgeois ».
Le titre « Un homme qui dort » est aussi extrait d’une phrase de Proust. Dans les premières pages.
Chaloux, en revanche, c’est le petit bourgeois typique.
…
Et c’est d’ailleurs à cause de phrases de ce type que je ne suis pas d’accord avec l’interprétation de Paul Edel sur la Recherche. Pour Edel (je ne dis plus « pour Paul », parce que j’ai le triste sentiment d’avoir été « dupée », en quelque sorte, par lui), la Recherche est un constat d’échec, accablant. Pour moi, si Proust est effectivement d’une lucidité effrayante sur l’espèce humaine, il ouvre quand même une formidable porte en espérant que son oeuvre vaincra le Temps (et il avait raison). La comparaison entre le Temps et le Sultan qui retient sa sentence, à cause de la qualité du Conte, prouve toute l’espérance de Proust.
J’ai donc raison, nom de dlà.
Bon, ça, c’est dit.
Alba, pauvre crétin, encore une fois tu ne sais pas lire. Perec était bien élève à Claude-Bernard avant d’intégrer une hypokhâgne à H IV. Encore un livre que tu prétends avoir lu, baudruchon… Passons.
Cela dit, le fait qu’on passe les portes du lycée Claude-Bernard n’implique pas qu’on y ait eu Gracq pour professeur,- sans compter les faux élèves du gernre Edern-Hallier.
Oui, WGG, c’est même une phrase magique qui ouvre la Recherche sur les Chambres d’où le Narrateur s’adressera à nous. C’est une des phrases les plus « circulaires » de la Recherche :
« Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes »
le fil
l’ordre
les mondes
homme qui dort
tient en cercle
autour de lui
L’image du cercle est ici immédiate, géniale en fait.
Edel aime la littérature comme les vieilles chaisières d’autrefois aimaient tricoter. Son avis est nul et non avenu.
Je t’explique Albablabla : j’ai passé le bac au lycée La Fontaine mais je n’ai JAMAIS été élève de La Fontaine…
(Je t’explique et je m’en vas.)
Tu n’y es pas du tout, mon pauvre Chaloux. Mais c’est à Claude Bernard qu’il eut Poirier comme prof en effet. Comme dit l’autre avec ses objets du culte sur le Pont : Tout le monde peut se tromper…
Je vais même te faciliter ta lecture, c’est page 263. Tu vois, je suis sympa.
Quand on n’a jamais voulu aucun risque de faire la chose à moitié…
Alba, il faut que j’y aille. De plus, j’ai 250 km à parcourir sous l’orage et la pluie avec le chat qui va brailler dans sa cage, ne m’irrite pas davantage, je te prie.
Puisque tu « as lu » et que tu possèdes ce livre, cite, je te prie les lignes qui certifient que Perec a été l’élève de Gracq. Etant donnée l’importance quasi mythologique de ces deux écrivains dans le panorama de la littérature française, on n’aurait pas manqué d’en parler à Gracq et je n’ai jamais lu un ligne la-dessus. On aurait également interrogé Perec, il aurait écrit sur la question et je ne vois pas où il l’ fait.
La vérité est que tu n’es qu’une vieille meneuse de revue mythomane et aussi poudrée qu’un pain de deux livres, qui inventerait n’importe quoi pour ne pas lâcher la rampe.
Salut.
renato dit: 14 août 2015 à 13 h 29 min
Comme dab renato vous n’avez rien compris.
Vous vous souvenez….comme Perec donc….qui reconnait au début de Je me souviens ce qu’il doit à Brainard.
Pas grave hein, juste éviter de vous prendre pour l’Unique.
Widergänger dit: 14 août 2015 à 13 h 33 min
Dolto, c’est après
Wwwwoooouuuaaarrrfff
Faites un effort WGG, le rire est le propre de l’homme je sais, mais trop c’est trop.
Il ne te reste plus qu’à me faire confiance, mon brave Chaloux. Je sais, je te demande beaucoup, et pourtant… C’est page 263. Va voir toi qui es une liseuse googlelisée de première grandeur… Vaut mieux ça tout de même que de nous faire un AVC, surtout ! Pas de blague !
Alba pratique la lecture à la hongroise. Hongrois qu’il lit…
Dire que le classement c’est la mort, c’est aller trop loin. Que seraient la botanique et la zoologie sans l’idée de classement ? Tout classement présuppose une pensée avec des catégories qui permettent de classer des objets. C’est la vie de la pensée. Non la mort. (Widergänger)
C’est vrai, mais l’entreprise classifiante devient mortifère dès qu’elle se fige en dogme. L’histoire des sciences est celle du dépassement de classements qui, un temps avaient fait autorité.Quant aux effets idéologiques et politiques des classements, l’histoire du XXe Siècle en offre des exemples terrifiants.
sans compter Clopin … !
Frédéric Clopin? Il a pourtant écrit de jolies valses…
Zoon, pour illustrer votre pertinent propos, quel meilleur exemple que l’entomologiste Henri FABRE, le premier à avoir sorti l’insecte de la boîte où il était épinglé, classé, décrit avec catégories et sous-catégories, et à l’avoir étudié vivant, dans son milieu, donnant ainsi une image beaucoup plus réelle et saisissante, et posant définitivement la question de l’instinct ?
Sans compter que j’ai rarement lu une écriture d’une facture plus belle que celle de Fabre. Ses pages sur son enfance sont bouleversantes.
il faut se méfier des classememnts;mis quant à atteindre « les choses mêmess », c’est un autre mode d’emploi
Cette photo de Perec est tout à la fois fascinante et émouvante, on dirait un personnage échappé d’un roman de Dostoiewski !
Merci aussi à Christiane et à Clopine qui en plus m’ont apporté leurs commentaires sur le sujet
Fabre ? nous revoici en 2008 … chère ennemie.
Widergänger dit: 14 août 2015 à 13 h 37 min
Non, le plus beau, le plus réussi, le plus mystérieux c’est l’incipit de La Recherche :
Longtemps je me suis couché de bonne heure.
Longtemps je me suis touché de bonheur.
Mais je n’ai pas écrit le roman qu’aurait ouvert cet incomparable incipit.
De zoon, à DHH, en passant par Chaloux, Attila, W. et d’autres commentateurs se croisant ici.
En passant de Perec à Proust sans oublier Musil évoqué il y a peu, il me semble que la question essentielle que posent ces livres que nous aimons est moins celle de la connaissance de l’auteur, de ce qu’il a vécu mais la façon dont il a nommé sa vérité. L’objet poursuivi par l’écriture échappe et ils n’ont pu l’approcher que par la fiction. Une écriture comme une feinte, solitaire toujours. Celui qui écrit s’efface dans son livre. L’écriture n’est pas une performance, c’est un « trou noir » – comme le dirait Beckett- qui aspire et engloutit, un travail de deuil.
la « Vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c’est la littérature. » s’écrie(t) Proust dans La Recherche.
Recueillir ce qui fait irruption en soi… Un travail inachevable.
« Vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c’est la littérature. » s’écrie Proust dans La Recherche.
Bel exemple d’étroitesse d’esprit.
Soeur Marie des Roses dit: 14 août 2015 à 15 h 42 min
Vraie de vrai ?
Si oui, grand bonheur.
Soeur Marie des Roses, c’est bien vous ? Une revenante d’entre les disparues de ce blog ? L’amoureuse de Montaigne à Cheval ? Celle qui, après une visite sur mon blog, a été blessée parce que je relevais une faute de lecture de sa part (je ne sais même plus à propos de quel auteur, c’est dire !) , et qui en a été si blessée qu’elle a obtenu de Màc qu’il ferme leur blog commun, et qu’il me jette des anathèmes ? Celle qui, dès le départ, m’a considérée comme une « rivale » (pauvre Màc, devenu du même coup une sorte d’enjeu pour vous) et m’a donc toujours traitée fort mal ? Celle qui me déclare « ennemie », sans comprendre que je ne suis pas, moi, en guerre, et qu’à l’époque, ma curiosité de Màc était uniquement intellectuelle, en rien sentimentale, contrairement à elle ? Bref, LA soeur Marie qui m’envoyait sur les Roses ?
Les yeux fatigués dit: 14 août 2015 à 16 h 12 min
Tiens la mythomane se réécrit encore l’Histoire.
Ok, sa vie est d’un tel ennui que l’on peut comprendre, mais à ce point !
Chaloux dit: 14 août 2015 à 14 h 36 min
Je t’explique Albablabla : j’ai passé le bac au lycée La Fontaine mais je n’ai JAMAIS été élève de La Fontaine…
Normal : La Fontaine n’y a jamais enseigné
« L’amoureuse de Montaigne à Cheval ? »
on va finir par tout savoir
clopine, vous connaissez bien ce blog et vous savez donc que ce n’est pas la grâce qui le régit il n’y a beaucoup de sens à être blessée par ses rudesses pour ne pas dir sa grossièreté , même si on ne veut pas jouer aux mêmes jeux ce qui est mon cas , au point de préférer me retirer dès maintenant : vous jouez si bine votre partie que vous allez passez pour premier stratège
@ Propos rachitique dit: 14 août 2015 à 16 h 03 min
Peut-être pas pour un écrivain….
Chaloux dit: 14 août 2015 à 14 h 46 min
j’ai 250 km à parcourir sous l’orage
Ah mais là il faut contourner les cunimbs ! Evidemment ça rallonge un peu…
Montaigne à Cheval, je vire Montaigne et je garde le cheval.
il s’en passe des choses dit: 14 août 2015 à 16 h 24 min
on va finir par tout savoir
On a déjà appris que le grand Charles était pas si tant que ça un sidéré, comme dirait Quignard, du cotillon, que Ferdine je sais plus quoi avec même une maîtresse une vraie… Ah non ça c’est dans Sig !
« Longtemps je me suis levé de bons beurs »
Zoon dit: 14 août 2015 à 15 h 20 min
l’entreprise classifiante devient mortifère dès qu’elle se fige en dogme.
D’autant qu’on classe que des trucs qui changent tout le temps ! Des atomes qui savent jamais combien ils ont d’électrons pire qu’Anne d’Autriche ses ferrets de diamants, ou alors le serpent python bicolore qui trente milliards d’années plus tard se retrouve un lamentable croco…
Le fiel de Daaphnée à côté de celui de Clopine c’est du miel d’acacias.
La Brayonnaise est vraiment une vipère (même pas lubrique d’après Clop..)
en sciences on voit parfois des « choses » classées temporairement, le temps de les penser avec les horizons découverts
Parce que vous croyez que ne pas classer ce n’est pas classer ?!
Nous sommes heureux de signaler à nos lecteurs la parution du roman déjà disponible:
ALBA
Correspondance à une voix
(sic)
On ne dit pas s’il se place sous le signe du réel. Une chose est sure: rien à voir avec notre volcan régional…
Bah, je renvoie à « Brèves de Blog », chapitre « conversation », pour savoir qui, de SMDR ou de moi, avait la langue la plus bifide…
enin dit: 14 août 2015 à 16 h 54 min
Le fiel de Daaphnée à côté de celui de Clopine c’est du miel d’acacias.
Ueda le maître étalon de toutes choses a essayé les deux il parle en connaisseur
on dirait que l’individu en question a déchaîné les passions
hildenrath dit: 14 août 2015 à 17 h 04 min
en sciences on voit parfois des « choses » classées temporairement, le temps de les penser avec les horizons découverts
Traditionnellement, la pensée humaine se décompose en deux choses :
– le jugement de prédication ;
– le jugement de relation.
Le premier (jugement de prédication) c’est tout simplement le syllogisme de déduction, le bien connu, celui du cheval riche et de l’idiot bon marché : cela consiste uniquement à démontrer qu’un objet, vérifiant certaine loi (de composition dit-on en mathématiques), appartient à un ensemble donné ; autrement dit, c’est le classement. Si i veut pas rentrer, on le met ailleurs et c’est marre.
Le second (jugement de relation), ben y a rien de précisé ! C’est la pensée, qui veut établir une relation entre deux objets, bien évidemment pas forcément de même nature.
Donc si c’est pas l’un c’est l’autre, ça s’osmose et ça se mélange…
il s’en passe des choses dit: 14 août 2015 à 17 h 39 min
l’individu en question a déchaîné les passions
Tiens c’est vrai, ça… Y a jamais de mec qui enchaîne les passions !
« Dire que le classement c’est la mort,
c’est aller trop loin » (ce matin).
N’y a-t-il pas pourtant une forme
presque définitive de classement
(vertical, « affaires classées ») ?
Bien sûr, il faut compter avec la venue
toujours possible de l’archéologue
qui déterre… la chose. Au fond,
tout dépend un peu aussi du temps
qui s’écoule entre l’endormissement
et le réveil, plus ou moins d’une vie.
Un classement pose la question de savoir
s’il tient plutôt de l’ouverture
ou de la fermeture. Celui, banal,
des photos de vacances en élit, certes,
un choix pour infliger le plus souvent
la punition de leur partage avec « les amis »
mais toutes les autres sont en général
envoyées au purgatoire sans date de libération.
Conserwateurement.
Mon ombre dit: 14 août 2015 à 0 h 09 min
Mais bon, ils n’étaient pas des mentors au moins ?
Si, justement, mais ils ne faisaient jamais état de leurs fiches ni de leur appétence pour ce qui restait un jardin secret. N’eussent-t-ils pas eu cette caractéristique, dans les deux cas le roman n’en eût pas été changé…
Alors mon Chacha, tu l’as trouvé ta page 263 ou faut que je te la fasse lire comme toujours. J’ai comme l’impression que t’a encore tout louxpé, tu t’es fait entourlouxpé ; tiens, je suis gentil, j’vais pas te faire languir comme Cha, tu fais pitié, tu sais :
« Georges passait donc des matinées studieuses à explorer le roman français de l’après-guerre. Il lut les écrivains « dégagés », les soi-disant hussards (…), mais aussi les « nouveaux romanciers » (…). Il lut encore toute une vaste gamme d’auteurs contemporains, de Kateb Yacine à Michel Zeraffa, en passant par son ancien professeur Louis Poirier (c’est-à-dire Julien Gracq), Henri Thomas, etc. »
Ah, tu vois, mon petit chéri, voilà encore un livre que j’ai lu et que t’as pas lu, nahnahnah…!
Faut dire qu’une bib où on classerait pas ! Déjà que c’est pas coton de trouver son veau…
Widergänger dit: 14 août 2015 à 18 h 16 min
Et sur Perec chez Dolto mon cher WGG, vous en êtes où ?
Toujours après M’Uzan ?
WG 18h16 « voilà encore un livre que j’ai lu et que t’as pas lu, »
et pas un mot sur le chef-d’oeuvre de l’année, qui fera date à jamais
Tiens, je te donne encore un indice :
« Si l’on se réfère à la version donnée par Perec (Je suis né, p.15-30), il partit pour le lycée à l’heure normale, vêtu d’une veste de drap grise, de culottes courtes bleu marine, de chaussures marrons et de chaussettes de laine bleue. Il devait avoir une heure de français latin avec M. Bourguigbon, une heure d’anglais avec M. Normand, une heure de dessin avec M. Joly et une heure de science avec M. Léonard. Plus un cours d’histoire avec un certain M. Poirier qui réapparaîtra plus tard sous son nom de plume : Julien Gracq. » (p. 119)
Oh, l’humiliation, mon pauvre Chaloux ! L’humiliation ! Alors, le Chaloux en question, en dépit de sa liseuse haut débit et à haut régime (de 8 à 20 livres par mois, je le rappelle, parce que c’est énorme), non seulement il a pas lu la bio de Perec, non seulement il a pas lu le bouquin de Perec où il parle de Gracq, mais en plus il écrit sans sourciller :
Chaloux dit: 14 août 2015 à 14 h 08 min
Jamais entendu dire qu’il ait eu Perec dans ses classes.
Chaloux dit: 14 août 2015 à 14 h 46 min
On aurait également interrogé Perec, il aurait écrit sur la question et je ne vois pas où il l’a fait.
______
Moi, je peux te le dire, c’est dans Je suis né, p. 15-30…
Oh, là, il a gagné sa journée, ce pauvre Chaloux ! Quelle humiliation !
en sciences on voit parfois des « choses » classées temporairement, le temps de les penser avec les horizons découverts
Les sciences sont évolutives, la connaissance par la recherche et la découverte vont jusqu’à contrarier et annuler parfois des principes sur quoi le monde entier s’appuyait( la génération spontanée, pardonnez l’exemple, c’est le seul qui me vient) comme les maladies, existerait-il une science de l’archive qu’elle le serait, on parle de méthode de classement.
Widergänger dit: 14 août 2015 à 18 h 16 min
Donc si j’ai bien tout compris Monsieur Louis Poirier faisait Histoire/Géo aux 6ème/5ème de Claude-Bernard.
Pourquoi pas après tout, mais ça m’étonne pour l’époque.
Oui, bien sûr, les classements peuvent changer, évoluer en fonction de l’évolution d’une science. La psychiatrie et ses maladies par exemple. Avec des cas comme le Chaloux, il est certain que la psychiatrie doit évoluer…
Et apparemment pas qu’à cause du cas Chaloux…
Widergänger dit: 14 août 2015 à 18 h 37 min
Ne jubilez pas trop mon cher WGG,
pensez à Françoise Dolto.
Longtemps je me suis douché de bon cœur.
WGG je ne sais pourquoi le débat est perpétuellement entravé par des querelles d’opinion entre Chaloux et vous par exemple, il semble qu’en dépit de votre constante correction, il vous ait pris en grippe et que vous remplaciez Bouguereau à ses yeux, on a surement tous besoin d’un objet expiatoire, ou d’un bouc émissaire. J’ai quelques difficultés à déterminer qui d’entre vous deux entretient la plus grande malhonnêteté intellectuelle et ou morale, fluctuant au gré des sujets. Je trouve les accusations à votre encontre un peu trop systématiques et brutales quant à leurs formes. Chaloux vous accuse de vanité, d’auto-suffisance et vous méprise tandis qu’il se gargarise de son indéniable performance de lecture et bien que tout ceci soit digne d’intérêt, j’éprouve une certaine gêne à circuler dans ce ciel quand il vire au mauve.
Je sens que ça mord et qu’ça frétille au bout de mon hameçon… Patience, patience…
Widergänger dit: 14 août 2015 à 18 h 37 min
sa liseuse haut débit et à haut régime
On n’en parle plus beaucoup… A un moment on cherchait comment apprendre en dormant ; sans compter le plus beau : le gars qui trouve ce qu’il cherche durant ses rêves, mais après impossible de… On essaie de mettre un papier et un deuzachebé sur la table de nuit !
Mais si on télépathe avec des sortes de centres de stockage de l’information, on pourra être le reste du temps l’ignorant parfait !
Longtemps je m’essuie, coulée de bon dard.
Il y a dans « la vie mode d’emploi « un chapitre étonnant où Perec dresse une liste de diverses histoires (une dizaine) racontées dans son roman , il leur donne à chacune un titre un peu long qui les résume
Et ce qui est extraordinaire chez ce magicien des mots c’est qu’il arrive à « cacher » dans chacun de ces titres le nom d’un de ses complices de l’Oulipo .
Ainsi par exemple :…..la négociation avec le bey n’aboutit pas (benabou)
Je n’ai pas, je le regrette, le livre sous la main pour présenter ici in extenso ce numéro d’acrobatie verbale qui fait défiler , travestis en morceaux de phrases intelligibles, les noms de Michele Métaille ,Le Lyonnais et autres oulipiens .
mais il est facile pour ceux qui le souhaitent de s’y reporter
Longchamp, je m’y suis coudé de bonheur.
Vous inquiétez pas L. C’est un jeu : d’un côté y a un sadique, de l’autre un saddiq. C’est souvent comme ça.
La tanche me suit, coupée de bon beurre.
Hi hi hi hi.
Je vous énerve ?
C’est normal. La veille du 15 août je me sens toujours tout chose.
Aujourd’hui est l’anniversaire de la mort de Marusa, qui après avoir raté sa vie a superbement raté sa mort.
Ou alors on fait comme en informatique répartie, il suffit qu’il y en ait un qui sache tout sur les Yams, une autre tout sur les ânons, un troisième tout sur les Bösendorfer…
Nous prions pour elle, Michel.
Paix à son âme, comme disent nos fantassins.
Je suis en train justement de raconter comment elle a tout fait pour rater sa mort. C’est très drôle (d’une certaine façon)…
WG 19h08
Aujourd’hui il vous sera beaucoup pardonné.
N’en profitez pas trop.
Comment peut-on rater sa mort, WGG ?
En tous cas la mort, hélas, ne nous ratera pas…
paix à vous, alba
Je l’ai découvert avec Marusa. On peut tout à fait rater sa mort. C’était une surdouée.
M. Alba, ci- dessous un message de mon papa:
« Albablabla, vieille jument boiteuse,
1) Le texte de Perec n’est pas une preuve.
2) Le texte de la bio, que je vérifierai la semaine prochaine, n’en fournit pas non plus, le biographe, d’après ce que je comprends, se contentant, pour construire son récit, de recycler un texte de fiction (un texte autobiographique est un texte de fiction). Ou sont les relevés de notes? Les appréciations du professeur? Les preuves?
Rien de tout cela n’est décisif. L’enquête sur cette question ne semble pas avoir été faite.
Le tout n’est pas d’avoir lu -si c’est le cas, ce qui serait bien étonnant- mais surtout de questionner ce qu’on a lu ce qui dans ton cas n’est visiblement pas pour demain.
Je t’achèverai lundi, en direct ».
Voila! Bonne soirée, Monsieur.
Louis.
Il est encore plus fou qu’on ne pouvait croire.
Pour le coup, il est vraiment en train de nous faire une poussée d’urticaire…
Attends, pars pas si vite, j’ai encore un scud à tirer…
Voilà, mon petit chéri, c’est à la page 143 ; écoute un peu ton Mimi :
« Peu de temps après la rentrée scolaire, en octobre 1952, le lycée Claude Bernard fut soudain en ébullition. Un des professeurs d’histoire, M. Poirier, venait de se voir attribuer le plus prestigieux des prix littéraires français, le Goncourt, pour Le Rivage des Syrtes, publié sous le pseudonyme de Julien Gracq. Faut-il voir dans cet événement scolaire inhabituel l’origine de la vocation littéraire de Georges Perec ? »
_________
Au reste, mon petit chéri, le biographe n’a jamais dit que Perec avait été dans une classe de M. Poirier.
Faut que t’apprennes à lire…Quand le biographe écrit « son ancien professeur », c’est une expression qui peut avoir de multiples sens… Eh, tu vois, tu devrais t’y mettre à la lecture. Ça t’éviterait de cuisantes humiliations par le Mimi si gentil…
Widergänger dit: 14 août 2015 à 20 h 19 min
j’ai encore un scud à tirer…
Sur l’affaire Dolto ?
Widergänger dit: 14 août 2015 à 20 h 27 min
Un scud !!!
Tout juste une amorce mouillée.
La gloriole n’est plus ce qu’elle était.
Non, le biographe s’appuie sur de très nombreux témoignages qu’il mentionne d’ailleurs très honnêtement à la fin de chaque chapitre.
Quoi, l’affaire Dolto ?
« Quand le biographe écrit « son ancien professeur », c’est une expression qui peut avoir de multiples sens »
Quand Mimi dire c……, Mimi toujours faire ainsi.
Il est un fait notoire, mon petit chéri, c’est que Georges Perec, en 1952, était bien élève de Première B au lycée Claude Bernard où un certain M. Poirier enseignait l’Histoire-Géo. Il enseignait bien en Première.
Widergänger dit: 14 août 2015 à 14 h 38 min
Mais c’est à Claude Bernard qu’il eut Poirier comme prof en effet.
Ah non, pas vraiment comme prof, mais enfin dans une autre classe, avec d’autres élèves et tiens peut-être pas dans la même cour.
Les explications définitives de Mimi.
Faut apprendre à lire le Mimi, mon petit chéri. C’est plus subtil que le croient les bœufs ordinaires…
En première en 52 avec cours de dessin et culottes courtes !!!!
Super le Georges vu par Mimi.
Mais jusqu’où ira-t-il ?
« Faut que t’apprennes à lire…Quand le biographe écrit « son ancien professeur », c’est une expression qui peut avoir de multiples sens… »
Monsieur Albablabla, mon papa vous fait dire que vous n’avez plus les vôtres.
« De 1946 à 1954, Perec fait ses études à l’école communale de la rue des Bauches (Paris XVIe) avant d’intégrer le lycée Claude-Bernard, puis le collège Geoffroy-Saint-Hilaire d’Étampes où il aura comme professeur Jean Duvignaud7 (avec qui, entre autres, il fondera en 1972 la revue Cause commune) »
Wikiki
Donc pour la première à Claude-Bernard ?
Passons à une autre histoire drôle de Mimi.
Mimi, oh oh.
http://www.metrodemontreal.com/blue/acadie/history-f.html
…un ange passe.
Il est en pleine régression infantile, le sadique… Quel horrible week-end il va passer à ruminer son humiliation ! Je voudrais voir sa gueule… et celle qu’il va avoir chez son libraire… Il nous ménage quand même de sacrés éclats de rire, notre Chaloux.
Faut pas croire tout ce que te dit wikiki, mon pauvre chéri !
WGG c’est pas tout ça mais si on revenait à cette histoire de Dolto.
C’est toujours après M’Uzan ?
En 1954, mon pauvre chéri, Perec a 18 ans. Et tu le vois encore à la communale, comme on disait…
Ah, t’es un sacré drôle !
Après quoi ?
Widergänger dit: 14 août 2015 à 21 h 03 min
T’as pas trouvé mieux mon Mimi, parce que là c’est un peu faiblard.
D’après toi, il y était ou pas à Etampes ?
Qu’en dit ta Bio ?
Lis-la, tu le sauras. J’en suis pas responsable, que je sache !
Widergänger dit: 14 août 2015 à 21 h 06 min
En 1954, mon pauvre chéri, Perec a 18 ans. Et tu le vois encore à la communale, comme on disait…
Tu as lu ça dans quel post ?
Tu pars en vrille là mon petit chéri.
T’inventes ? Tu mens ? Tu galèges ?
Je ne sais mais ce qui est sûr c’est que tu t’enfonces.
Widergänger dit: 14 août 2015 à 21 h 06 min
Après quoi ?
Widergänger dit: 14 août 2015 à 13 h 33 min
Dolto, c’est après.
Tu dois donc le savoir.
Monsieur Albablabla, mon papa vous fait dire :
» Il ferait beau voir que Perec soit à Etampes et son « professeur » à Arpajon ! »
Il vous souhaite un bon week-end.
L.A.
« Un bon week-end et de nombreuses compresses »
Monsieur Albablabla,
Le texte de la biographie à laquelle vous faites allusion est facilement accessible en anglais sur Internet. Il ne fournit aucune preuve irréfutable que Julien Gracq ait vraiment été le professeur de Georges Perec. Je pense que mon père est dans le vrai en supposant que vous n’avez pas lu ce livre non plus.
Salutations.
L.A.
Et entre les deux, Etréchy?
Entre Étampes et Arpajon, cela va de soit.
Pour être tout à fait franc les amis, on s’en fout un peu de savoir si Perec a eu Poirier comme professeur ou non…
Arpajon ? C’est la fin des haricots !
…
…tout s’organise,!…le fout rire généralisé aussi,!…
…
…et sur les planches, à Molière,!…vous pisser de rire,!…Non,!…je pisse à travers le pantalon,…et, vous vous sécher à l’entracte,!…Non plus,!…je change de rôle, je tient la guitare à deux mains,!…et aux costumes, j’en ressort en pantys gonflées devant et derrière en Panty Reductora Levanta Cola,!…
…nota bene,!…les planches non pas craquées,!…
…les écrivain, Oui,!…mais,!…ils n’ont plus rien à se mettre sous la dent,…entre inventions et code déontologique de tout poils,!…
…confondre vulgaire et salé,…carnaval en salon privé,!…vous débuté en participation collective,!…vous avez toute les qualités requises » au four et aux moulins,!…
…le Pool emploi,!…courtisanes des Babylone,!…pensionnaires propriétaires,!…
…vous nous faites un long feux,!…
…et les braises,!…un frottis d’allumettes corps à corps,!…
…les yeux dans les yeux,!…la gorge sèche,!…
…Perrier ou San Pelegrino, des ¨Ô » gazeuses,!…pour éliminer les poussières des salades, aux théâtres déjà,!…
…les tapis aux chandelles ,!…
…que la lumière soit,!…attendez que je me rhabille,!…Ah,!Ah,!…Nà,!…Go,!…
…
Giovanni Sant’Angelo dit: 14 août 2015 à 23 h 23 min
Le dire, ça va mais l’écrire, c’est un désastre!
Eh bien, DHH, vous en avez d’autres comme celle-ci ? je continue l’exploration à la recherche de votre bey !
Ah, le voici ! chapitre LIX – Hutting, 2. Toujours ce peintre ! Là, il réalise 24 portraits imaginaires . Le 3e « Septime Sévère apprend que les négociations avec le Bey n’aboutiront que s’il lui donne sa soeur Septimia Octavilla.
Il y en a 24.
Perec écrit : « Tous les tableaux furent conçus à partir du nom, du prénom et de la profession des vingt-trois amateurs qui les commandèrent et qui s’engagèrent par écrit à ne pas contester le titre et le thème de l’œuvre ni la place qui leur serait faite. » (le 24e c’est lui, autoportrait).
Donc en 1975, outre Georges Perec on devrait retrouver :
Italo Calvino,
Harry Mathews,
François Le Lionnais (16. Narcisse Follaninio, finaliste aux jeux floraux d’Amsterdam, ouvre un dictionnaire de rimes et le lit au nez des surveillants de l’épreuve),
Raymond Queneau,
Jean Queval,
Claude Berge(5. … qu’une île est un espace clos de berges)
Paul Fournel,
Michèle Métail,
Luc Etienne (13. Le jeune séminariste rêve de visiter Lucques et T’ien-Tsin),
Marcel Bénabou (la 3 dont vous vous souvenez),
Paul Braffort,
Jean Lescure,
Jacques Duchateau (. Boriet-Tory boit du Château-Latour…)
Ross Chambers
Jacques Roubaud
Italo Calvino
François Caradec…
Difficile de tous les retrouver dans ces jeux subtils…
Merci pour le décryptage qui m’avait échappé.
@Widergänger dit: 14 août 2015 à 19 h 08 min
Avez-vous finalisé sur votre blog l’exposition de ses œuvres ? Je me souviens de la station de métro au Canada, de ses toiles abstraites, d’autres plus réalistes, de sculptures, de photos sans concession…
de l’inscription sur la neige…
Paix à vous deux.
@Christiane
Non, ses œuvres sont en train de pourrir à Montréal dans un dépôt et vont finir sous peu aux ordures. Il ne restera d’elle que ce que j’en aurai sauvé.
…
…L’or, taux gaffe!,…à 23 h 52 min,…
…
…j’ai pas que çà à faire,!…
…estimé vous heureux,!…que je participe,!…à vos dix-versions,!…
…
…j’ai pas la tête à l’orthographe,!…
…
…avec nos cinémas & fraudeurs, sur nos libertés livrées aux paradis fiscaux,!…etc,!…
…
…Non,!…mon secrétaire latin-grec, à pris congé,!…etc,!…j’adore les grosses fautes d’orthographe,!…
…
…HARRAP’S
…TINTIN au pays des mots
…dictionnaire illustré….un rire souple,!…etc,!…
…
Le Barbier de Georges Perec n’a pas appris le métier à Séville.
http://m.leparisien.fr/faits-divers/l-emouvant-hommage-a-cady-26-10-2003-2004495915.php
Je me souviens,
Paix à Cady
de la dispure autour de Poirier, je retiens qu’il y a un harcèlement sur le nom du père : on pouvait s’y attendre sur ce blog mais elle , la dispute n’est pas de grand intérêt
p.Assouline pose une question rhétorique sur le comment , mais il n’est pas établi -je ne dis pas prouvé parce que je suis très sceptique sur les preuves dans ces champs, que ce soit par des disputes de charbonniers sans charbon
la modération est-elle la solution au classement ou à la pensée ?
Longtemps je m’essuie, coulée de bon dard. Ueda.
S’il fallait classer ce blog selon son évolution révolutionnaire cher Ueda, il nous faudrait éliminer ce genre de réflexion au risque de le voir dégradé au rang d’un site locorégional recto-pelvien comme on trouve à faire des copies recto-verso (le revers de la médaille trouve à se loger dans ce laisser-aller qui divertit certes mais fait mauvais effet, convenez) quand on sait se servir de l’appareil conçu pour faciliter la vie des nombreux utilisateurs qui cristallisent autour de la version, traduction, transmission, information, éducation, mission, retransmission, persuasion, conviction, opinion, objection, objectivité, objectivation, création, et réitérent le geste salvateur consistant à présenter des feuillets en vue d’en multiplier le nombre comme le Christ le fit, je crois, des pains et poissons. Miracle que la technologie.
Jacques Roubaud, le seul que j’ai eu la chance de rencontrer et d’entendre, de cela fort longtemps, mon temps de vie a pratiquement doublé (ai-je presque 80 ou 60 ans?) et il manifestait déjà à l’époque des opinions farouchement anti-extrémistes. L’occasion d’accrocher un nom et de le découvrir à travers quelques unes de ses productions littéraires et poétiques.
je me souviens avoir voulu mourir en lavant les cuillères, les animaux étaient en péril.
» Il manifestait déjà à l’époque des opinions farouchement anti-extrémistes »
Un modéré enragé?
je ne pense pas mais je cherche mes mots
penser/classer
Tout cela manque fortement de style; le recours à Bukowski s’impose, impérieux:
“Style is the answer to everything.
A fresh way to approach a dull or dangerous thing
To do a dull thing with style is preferable to doing a dangerous thing without it
To do a dangerous thing with style is what I call art
Bullfighting can be an art
Boxing can be an art
Loving can be an art
Opening a can of sardines can be an art
Not many have style
Not many can keep style
I have seen dogs with more style than men,
although not many dogs have style.
Cats have it with abundance.
When Hemingway put his brains to the wall with a shotgun,
that was style.
Or sometimes people give you style
Joan of Arc had style
John the Baptist
Jesus
Socrates
Caesar
García Lorca.
I have met men in jail with style.
I have met more men in jail with style than men out of jail.
Style is the difference, a way of doing, a way of being done.
Six herons standing quietly in a pool of water,
or you, naked, walking out of the bathroom without seeing me.”
― Charles Bukowski
j’ai pas la tête à l’orthographe,!…
C’est une de vos façons contestataires, les artistes sont-ils tous contestataires où le temps ne les aura-t-il pas aussi transformés en éléments parfaitement incorporés au système cherchant à réussir quoiqu’exprimant le monde avec ou sans pantalon, n’ayant de disponibles nécessaires qualités que pour l’art, en l’explorant sous une forme ou une autre. L’apex dans les salles de vente prestigieuses (pour les peintres) pour atteindre des sommes folles alors que bon nombre de leurs prédécesseurs , qui se vendent à ce prix, finirent oubliés et pauvres. L’époque porte à l’immédiateté du succès et de la misère. J’imagine que pour l’art pictural le snobisme cote mieux que le goût.
9h44 Anti front.
pour perec, son écriture est « un moyen de rompre avec tout une tradition de la psanalyse » cité par Burgelin (préface au condottière)
je ne pense pas mais je cherche mes mots
penser/classer
Est-ce une citation?
@ Widergänger dit: 15 août 2015 à 0 h 25 min
C’est bien triste… mais ce que nous avons partagé avec certains êtres : notre secret, notre tendresse continue de nous appartenir jusqu’à ce que notre mémoire s’efface avec notre mort. Ainsi vont les êtres, vers l’effacement…
Vladimir Jankélévitch écrivait dans L’irréversible et la nostalgie :
« Notre croisière dans le temps est ouverte sur l’infini. Et par conséquent notre circuit dans l’espace restera entrouvert. Ulysse retrouvera donc son Ithaque (…) mais l’Ulysse qu’il était jadis quand il a quitté son île, il ne le retrouvera pas : cet Ulysse-là est mort et à jamais disparu ; Ulysse est maintenant un autre Ulysse, qui retrouve une autre Pénélope… Et Ithaque est aussi une autre île, à la même place, mais non pas à la même date ; c’est une patrie d’un autre temps. L’exilé courait à la recherche de lui-même, à la poursuite de sa propre image et de sa propre jeunesse, et il ne se retrouve pas. (…) Ulysse, Pénélope, Ithaque : chaque être, à chaque instant, devient par altération un autre que lui-même, et un autre que cet autre. (…) Car le retour, de par sa durée même, a toujours quelque chose d’inachevé (…) … le voyageur revient appauvri, ayant laissé sur son chemin ce que nulle force au monde ne peut lui rendre… »
Ah, un dernier point, M. : les morts ne peuvent pas se défendre…
le « cabinet d’amateur » « est un image de la mort de l’art, une réflexion spéculaire sur ce monde condamné à la répétition infinie de ses propres modèles » « le derniermot revenant ainsi à la mélancolie, à l’ironie, à la dérision ».
Eric Chevillard s’était exprimé dans une interview sur sa façon d’utiliser le langage, sur cette nécessité qu’il éprouve à choisir ses mots dans un vaste et précieux lexique assez souvent inusité et revisité par ses soins afin de toucher au plus près de sa perception .. . Je n’ai pas classé l’article mais il vaut le détour, difficile d’être plus clair et précis.
répétition infinie de ses propres modèles »
Tout deviendrait abstrait?
Ou manquerions-nous à ce point de modèle viable et représentable ou si difficilement que nous fuirions par l’abstraction, je n’ai jamais rien déchiffré de l’art conceptuel, quelle belle poésie pourtant.
Dans la grotte de Dayu, en Chine centrale, inscriptions anciennes et analyse des stalagmites permettent de lier la chute des dynasties aux changements climatiques
nouvel obs
@Christiane
merci d’avoir mis sous mes yeux le texte auquel je faisais allusion et que j’enrageais de ne pas avoir sous la main
DHH dit: 15 août 2015 à 11 h 00 min
Oui, mais sans votre aide précieuse une bonne vingtaine est restée indéchiffrable !!!
il y a six identités de ggenre dans une université américaine : de quoi penser
Hier soir sur Arte, dans la version de la Recherche du temps perdu de Nina Companeez on a entendu cet extrait de Proust mis en poème par Perec !
Sur la bisbille WG/Chaloux, je n’ai pas d’opinion.
Mais je me rappelle que Chaloux nous a naguère surpris en affirmant que la Sologne était dans le Berry et que L’Enterrement à Ornans était de Manet.
Grasse matinée. Troisième café.
…
…nouvelle lettre,!…à 10 h 13 min,…
…
…j’ai pas la tête à l’orthographe,!…
…
…
…aussi vrais, qu’il existe des formes exprimées & illuminés d’Apocalypses différents, pour chacun de nous en soi,!…
…arriver à en choisir une pour sa fin,!…
…
…autant choisir la » tête » du mal apocalyptique qui nous sied le mieux,!…enragée ou sophiste,!…
…
…vous nous en rajouté une cuillère,i…
…
…la rencontre entre deux hydres,!…la paix pour les voisins,!…Ouf,!…etc,…
…
…c’était mieux avant de se marier,!… disait mon père,…
…autant en être prévenu et prendre ses dispositions ad-hoc,!…etc,…
…
…pour une galvanoplastie, autant suivre les instructions des praticiens compétents,!…c’est pour les pieds dorés, ou à la feuille d’or,!…
…le choix de la bourse vide,…l’art des gens probes,…stricte, scrupuleuse,…à Jean-foutre,…/ médisent du vent furibond<< intègre ; malhonnête ,…
…
…le sens des mots même et sans styles,!…le point de vue " mosaïque ", ne pas en avoir le nez scotché dessus, de trop près,!…
…l'orthographe à la loupe, les corrections forcées en pubs,!…découvertes de l'extrême,!…etc,!…etc,!…
…misères c'est trop long,!…abrégé,!…etc,!…
…
@ Attila dit: 15 août 2015 à 11 h 23 min
Jacques,
Balzac dans l’Avant-propos de La Comédie humaine écrit : » Le hasard est le plus grand romancier du monde. »
Ueda, je suis passée à cause de Perec… Je n’ai moi non plus pas grand-chose à dire sur les querelles entre Chaloux et Michel Alba, mais le Berry est une PROVINCE et la Sologne, espace géographique et naturel, en fait très largement partie, jusqu’au nord-ouest, jusqu’à Saint-Aignan par exemple. Bon souvenir de vous, de ma part, de celle de mes soeurs et de C.P.
« Un étrange débat s’est récemment engagé
sur le forum de la « République des livres »,
allez savoir comment et pourquoi… ».
Non, sans blague, le commentarium,
siège d’une activité suspecte,
antenne de la quatrième dimension ?
Rien que la récolte des dernières heures
contient « rater sa mort », qui peut sonner
comme l’avertissement d’un possible lugubre
et le morceau d’une citation : « Notre croisière
dans le temps est ouverte sur l’infini… »,
qui est démenti par notre finitude
tellement posée dans l’éphémère.
Etrangérablement.
Attila, je vais vous contacter par mail privé, car je suis infiniment troublée ce matin. Il semble que vous ayez raison, et cela me bouleverse.
J’en ai tout de suite les larmes aux yeux.
Depuis tant d’années !?
(mais à part ça, ça ne m’étonne pas du tout que la phrase sur les mille et une nuits ait été retenue par Companeez. Elle est effectivement totalement représentative du projet proustien : la rédemption par l’art, pour dire vite et mal, ou tout au moins la victoire sur le temps.)
« mais le Berry est une PROVINCE et la Sologne, espace géographique et naturel, en fait très largement partie »
Encore une qui est pervertie par les rodomontades de Chaloux.
Quelques petits km2 ne feront jamais une « grande partie ».
@ hildenrath dit: 14 août 2015 à 15 h 26 min
Dans W ou le souvenir d’enfance G. Perec écrit : « Aujourd’hui, quatre ans plus tard, j’entreprends de mettre un terme, je veux tout autant dire par là « tracer les limites » que « donner un nom » à ce lent déchiffrement. W ne ressemble pas plus à mon fantasme olympique que ce fantasme olympique ne ressemblait à mon enfance. Mais dans le réseau qu’ils tissent comme dans la lecture que j’en fais, je sais que se trouve inscrit et décrit le chemin que j’ai parcouru, le cheminement de mon histoire et l’histoire de mon cheminement. »
C’est cela qui est important…
Mon papa, que je viens d’avoir au téléphone, remercie chaleureusement Céline pour ses précisions à propos de la Sologne.
Il doute que le message signé Ueda soit de Ueda, mais pense comme Montaigne que nous sommes tous faits de lopins.
Pour ce qui est de Manet, c’était un lapsus lié à la Commune (Manet a laissé des dessins des jours qui ont suivi la Semaine Sanglante, ce que chacun ici ignorait). »Gloire à ceux qui n’en font jamais », dit mon papa.
Pour ce qui est de l’histoire Gracq/Perec, le texte cité démontre qu’aucune enquête sérieuse n’a été menée par le biographe, cas fréquent, dit mon papa, dans les biographies-récit à l’américaine.
L.A.
CELINE dit: 15 août 2015 à 12 h 22 min
Bon souvenir de vous, de ma part, de celle de mes soeurs et de C.P.
Merci, CELINE, et salut à vous tous!
J’y ajoute le salut de D. hamlet, qui est l’auteur probable du post:
Ueda dit: 15 août 2015 à 11 h 35 min
Sur la bisbille WG/Chaloux, je n’ai pas d’opinion.
Sa présence permet de réaliser l’utopie professorale:
Ne perdons pas de temps, les absents levez le doigt!
pour W.
« J’écris : j’écris parce que nous avons vécu ensemble, parce que j’ai été un parmi eux, ombre au milieu de leurs ombres, corps près de leur corps ; j’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture ; l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie. »
(fin du chapitre VIII de W ou le souvenir d’enfance)
Mon papa pense également que Michel Alba qui était « un gros c. prétentieux et ignare qui ne sait pas lire » le vendredi soir est « un gros c. prétentieux et ignare qui ne sait pas lire » le samedi matin.
Christiane
par Balzac
« Le hasard est le plus grand romancier du monde. » »
Le hasard existe-il seulement ?
« Il semble que vous ayez raison, et cela me bouleverse.
J’en ai tout de suite les larmes aux yeux. »
on vous croit
Chaloux et WG sont du même métal, celui des baudruches sûres de leurs co…….
WG a quand même un avantage, il connait réellement quelques sujets et parfois il est touchant.
Berry/Sologne.
Chaloux vous savez lire une une carte ?
J’en doute.
Dans le gigantesque tourbillon qui va les engloutir, les détritus du réel, épaves littéraires qui tournent en rond de plus en plus vite, pensent :
« Nous sommes vivants et les meilleurs témoins de ce monde. Ecoutez nous ‘dire’… »
Main dans la main dit: 15 août 2015 à 13 h 10 min
Les petits minables font la voiture-balai : classique ici.
Bon. A part ça, je lance un appel (généralement, ici, seul le silence me répond, m’enfin).
Appel destiné à ceux qui ont écouté les « réponses aux auditeurs » d’Onfray, hier.
Onfray a accusé Giono d’avoir, par pacifisme, adhéré aux positions du gouvernement de Vichy.
EST-CE VRAI ?
J’avais lu qu’il avait été ACCUSE de cela à la Libération, mais qu’il avait été entièrement blanchi.
L’un ou l’une d’entre vous sait-il quelque chose ?
Merci d’avance.
@vous avez dit ‘hasard’ dit: 15 août 2015 à 13 h 09 min
Oui oui, sinon, où serait la liberté ?
Tout le monde des bien-informés sait que Giono était l’amant de Doriot lorsqu’il est devenu le petit ami de Brasillach après le refus de Jean Moulin qui trouvait qu’il n’avait pas assez d’allonge, rapport à ses voeux…
Les Yeux Fatigués (de Clopine Trouillefou) dit: 15 août 2015 à 13 h 22 min
Onfray a accusé Giono d’avoir, par pacifisme, adhéré aux positions du gouvernement de Vichy.
Onfray, c’est un mec qui aurait immédiatement rejoint De Gaulle le 19 juin, il se serait embarqué avec les marins de l’île de Sein.
Parachuté sur Saint Germain des Près, il aurait uni les intellectuels français dans une résistance résolue, quoique hédoniste, contre l’occupant.
Quel mec…
Ueda dit: 15 août 2015 à 13 h 40 min
ueda c’est pareil il eut été un grand résistant mais né trop tard il se rattrape ici même
Seul le hasard règne sur Terre !
(… cependant des glands croient encore au libre arbitre et aux choix rationnels … on ne rit pas !)
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