de Pierre Assouline

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La République des livres
Godard, du côté de la littérature plus que du cinéma

Godard, du côté de la littérature plus que du cinéma

En 1997, comme le Festival de Cannes s’apprêtait à célébrer son premier demi-siècle, l’envie m’a pris de marquer le coup en allant rendre visite à Jean-Luc Godard chez lui à Rolle pour une conversation sur sa dette vis à vis de … la littérature. L’éditeur Paul Otchakovsly-Laurens se fit l’intermédiaire. Godard accepta car, disait-il, il avait lu l’un de mes livres (la biographie de Daniel Kahnweiler, je crois) qui lui avait bien plu. Rendez-vous fut pris pour un samedi matin dans sa maison sur les rives du Léman. La veille, alors que tout avait été réservé, il fit savoir qu’il refusait. Stupeur et tremblement. Il m’appela : « Je viens de lire dans Le Temps que vous étiez un ami de Claude Berri et, voyez-vous, je ne peux pas serrer la main de quelqu’un qui a serré la main de Claude Berri. Dommage… ». Au magazine Lire, où la couverture et une dizaine de pages avaient été réservées pour cet entretien, ce fut la consternation trois jours avant le bouclage. Quelques heures après, il m’envoya un fax : « Bon, si vous voulez… ».

Le lendemain, je sonnais à sa porte comme convenu. Rien. Impossible d’escalader car les volets étaient clos. Je tambourinais à la porte du garage. Rien. J’appelais ses numéros ; on les entendait sonner à travers la porte. Mais en vain. Je m’assis par terre en m’adossant au rideau de fer en espérant qu’une idée de génie me vienne. Elle vint lorsque le rideau se leva au bout d’une demi-heure. Godard apparut en me tendant la main : « Je fais souvent ça, c’est un test car si un type veut vraiment me voir, il ne part pas… » Il me fit entrer dans un vaste hangar transformé en studio de montage. Pendant qu’il farfouillait, j’inspectais sa bibliothèque : celle d’un homme nourri dans sa jeunesse à tout ce que la vieille droite littéraire a pu produire (Morand, Rebatet, Montherlant, Mauriac, Bernanos et aussi Nimier, Blondin…), de grands classiques étrangers et d’autres choses plus modernes, plus récentes. Celle d’un grand lecteur qui, comme ses anciens amis de la Nouvelle vague, les Truffaut, Chabrol, Rivette, Rohmer, était fondamentalement un écrivain raté. Puis il m’installa face à un écran de télévision : « Je viens de terminer la partie de mon Histoire du cinéma pour Canal+ sur le néo-réalisme italien, tout ça… Regardez, vous me direz. Moi, je vais faire mes courses à la Migros ». Et il s’en alla en trainant son caddy, me laissant seul et enfermé. Quand il revint, je visionnais encore. Il s’installa derrière l’écran , alluma un cigare et me regarda regardant. Ce que je voyais, ce que j’entendais aussi quand la bande son et le commentaire étaient le film tout autant que les images, tout cela me stupéfiait par sa beauté, sa puissance d’incantation et la mystique du cinéma qui s’en dégageait. Puis on bavarda toute la journée. A table, comme on feuilletait le dernier numéro de Lire, il s’arrêta sur une rare photo de Maurice Blanchot à la fin de sa vie, cadavérique aux longues mains osseuses, prise à la dérobée sur un parking. Il la regarda, se pencha puis : »« Oh , vous avez vu, Nosfératu…. ». Qui d’autre que Godard…

Cette conservation me revient à la lecture d’un débat lancé hier par Paul Edel dans les commentaires de la « République des livres » sur ce chef d’œuvre que demeure Le Mépris, choc visuel inentamé par le temps, et par les interrogations de Pablo75 ce matin quant à la fidélité de Godard à la littérature plus qu’au cinéma… Retour à 1997…

Les cinquante ans du Festival de Cannes, ça vous fait quelque chose?

Je m’en fiche. Je ne lui dois rien. Je n’y ai jamais rien eu. Pourtant, j’y vais souvent. Quand on a un nouveau film, ça peut le faire connaître. Mais, aujourd’hui, les festivals de cinéma sont comme les congrès de dentistes. Discours, cocktails, repas, banquets, le maire, la femme du maire… C’est tellement folklorique que ç’en est déprimant.

De toute façon, pour vous, tout a commencé par des livres plutôt que par des films, non?

Bien sûr. Il n’y a que des gens comme Claude Lelouch pour se souvenir avoir vu Citizen Kane à 5 ans. Moi, c’était plutôt Les nourritures terrestres. On me l’a offert à 14 ans pour mon anniversaire. C’est comme ça que j’ai découvert la littérature. Il faut savoir que ma famille était très stricte. Autant en emporte le vent et Maupassant y étaient interdits.

La littérature, ça venait plutôt du côté Godard ou du côté Monod?

Plutôt Monod. Ma mère lisait beaucoup. Mais le goût du romantisme allemand me venait de mon père, qui était médecin. Entre 13 et 20 ans, grâce à lui j’ai dévoré Musil, Broch, Thomas Mann. Mon grand-père m’a aussi marqué, beaucoup marqué. Il était banquier à Paribas. C’était un ami de Paul Valéry. Il avait tous ses livres. On appelait sa bibliothèque le «valerianum». Pour ses anniversaires de mariage, je devais réciter Le cimetière marin. J’aimais bien son Tel quel aussi. Moins sauvage que Cioran, mais l’époque était différente. Il avait de belles phrases Valéry, lui aussi.

D’autres écrivains ont compté?

Le Gide des Faux-Monnayeurs, le Green de Minuit etLéviathan, presque tout Bernanos, et puis Chardonne et Jouhandeau. Tout ça m’a marqué. J’allais oublier Malraux, son Esquisse d’une psychologie du cinéma, sa Psychologie de l’artLes noyers de l’Altenburg et puis La condition humaine, un type de roman décrié mais qui me paraît inégalé. Ses articles critiques sur Baudelaire sont également inoubliables. Malraux, vraiment…

Il a eu le bon goût de ne tourner qu’un documentaire, lui…

Peu d’écrivains font du cinéma. Parce que c’est fatigant. En général, un bon écrivain n’a aucune raison de faire du cinéma. Il y a des exceptions, Marguerite Duras par exemple, que j’ai connue pendant deux ou trois ans. Mais elle a un peu trop systématiquement tiré sur la corde de l’originalité. Elle a essayé tous les registres. Et puis il y avait son avarice, son besoin de reconnaissance. Mais elle a fait un très bon film, un vrai film avec un peu d’argent, India Song. C’est mon préféré. Un bon film dans une vie, ça suffit, non? Surtout que c’était une pure littéraire, dans le meilleur sens du terme. Ecrire, il n’y avait que ça pour elle. Ça remplissait une fonction fondamentale. Ecrire, pas filmer.

L’échec de Bernard-Henri Lévy vous a surpris?

C’était sûr. Il n’est pas plus cinéaste qu’il n’est écrivain. Ça doit être un éditorialiste.

Finalement, le fameux trio Cocteau-Guitry-Pagnol a été l’exception plutôt que la règle. On ne voit guère d’autres écrivains de ce calibre qui aient été également grands derrière la caméra…

Cocteau exécutait des figures libres dans des exercices imposés. J’admirais encore plus le cinéaste que l’écrivain en lui. Chez Pagnol aussi. C’est le cinéaste en lui qui a découvert le secret du masque de fer en imaginant que le roi était toujours reconnu dans la rue à cause des pièces de monnaie reproduisant son visage.Unknown

Quel souvenir conservez-vous de votre adolescence?

J’ai énormément lu. Après, j’ai vécu. Mais dans ma vie d’adulte, je n’ai jamais retrouvé les émerveillements que Gide m’avait procurés. Il y a bien eu à 20 ans le choc de Dashiell Hammett et de Thomas Hardy. Jude l’Obscur, ce sont les surréalistes qui me l’ont fait découvrir. Mais depuis, je n’ai eu que des émerveillements de spectateur. Il n’y a guère que la relecture de classiques qui puisse m’éblouir encore.

Et les romans récents, vous les lisez?

Aucun. C’est trop nul. Je préfère l’histoire, les Mémoires, les sciences, la philosophie et surtout les biographies littéraires. Ça m’intéresse ce qu’on croit être les petits côtés des gens, l’attitude de Joyce ou de Conrad vis-à-vis de leur famille. Avant de lire la vie de George Eliot, je croyais que c’était un homme… J’aime bien aussi le journalisme d’investigation quand il est pratiqué par des écrivains, le Truman Capote de De sang-froid, le Norman Mailer de Miami et le siège de Chicago. En France, il n’y a guère que Gilles Perrault. Mon préféré, c’est Un homme à part sur la vie de militant d’Henri Curiel.

A propos, vous avez lu les Mémoires de Brigitte Bardot? Elle vous décrit comme «un intello cradingue et gauchisant» qui conservait son chapeau en toutes circonstances pendant le tournage du Mépris…

Non, non, je ne lis pas ça. Surtout maintenant, après ses déclarations… Avant, je la trouvais plutôt sympa avec ses animaux. A l’époque du Mépris, ça s’est très bien passé, il n’y a eu aucune dispute, c’était très agréable. Ce qu’elle écrit aujourd’hui, ça la regarde. Mais les souvenirs de Bardot, non! Autant lire ceux de Nadine de Rothschild. Je préfère lire les Mémoires de Jean-François Revel. Ou le dernier John Le Carré, ça satisfera mon goût de l’agent double. Je me suis toujours senti double. On ne vient pas de la terre et puis quand même, on y est. Le Carré est un sous-maître qui ne vaut pas Graham Greene, lequel ne vaut pas Conrad… J’ai récemment relu Le rocher de Brighton. Les premiers romans sont souvent les meilleurs, on en revient toujours là. Celui-là, je l’aurais bien tourné. Impossible: il était trop bon. Je ne pouvais pas lui faire ça. Il avait beaucoup de force et moi, je n’en ai pas. Il m’en aurait donné. Quand j’ai adapté Moravia, j’avais de la force: je me suis servi de ses faiblesses pour lui prendre sa base.

Mais vous avez au moins essayé d’en lire, des romans français contemporains?

J’ai essayé. A la gare de Lausanne, j’ai souvent pris des poches sur le tourniquet. Bof… Je fais quand même des découvertes, Léon Daudet, Alexandre Vialatte, Fernando Pessoa, des gens que j’ai lus sur le tard. En fait, je vais peu dans les librairies.

Mais Truismes alors, vous l’avez trouvé comment?

Comme l’éditeur est un ami, j’ai pensé que ce serait bien de prendre une option sur les droits cinématographiques pour deux ans, en ne payant pas trop cher tout en étant correct. Et je me disais qu’un jour, peut-être, je m’y intéresserais…

Mais vous l’aviez lu?

A peine. Ça m’a paru difficile. J’ai essayé de le revendre à d’autres mais ça n’intéressait personne. Dommage que Marie Darrieussecq ne soit pas une cinéaste. Son idée était originale. Elle aurait dû en faire un film plutôt qu’un roman.

godardMais toute la presse a annoncé que vous alliez incessamment tourner le film!

Pas pour l’instant. J’ai relu le roman trois ou quatre fois en tant que producteur et non plus seulement comme réalisateur. Et là, ça m’est apparu non seulement difficile, mais cher. Peut-être qu’il faudrait en faire une pièce de théâtre. Ou une fable. J’ai quelques vagues idées de forme, de mouvement, de moments de scène. C’est trop particulier. A la réflexion, il vaudrait peut-être mieux en faire un dessin animé.

A cause de la métamorphose?

Même pas. Il suffirait de dire que la femme se change en truie. Mais est-ce que ça tiendra une heure avec un récitant? C’est le point commun entre le cinéma et le théâtre: le souci du regard de l’autre, des conditions dans lesquelles il s’exerce. On n’a pas le droit de se moquer.

De se moquer du monde?

De se moquer de soi.

Truismes vous paraît donc inadaptable?

Finalement, c’est peut-être la preuve que c’est un bon livre.

C’est votre théorie générale sur la transposition des romans à l’écran?

C’est ma théorie.

Pas un grand roman qui ait donné un grand film?

Je cherche… non, je ne vois pas.

Lolita, de Stanley Kubrick?

Moyen. De toute façon, Nabokov n’est pas un grand romancier.

Mais qu’est-ce que c’est, un grand romancier?

C’est Mme de La Fayette. En ce moment, je relis La princesse de Clèves pour un projet de film sur l’amour et l’Occident. Balzac, Stendhal, Flaubert, Tolstoï, Dostoïevski, Dickens, Thomas Hardy, Meredith, Virginia Woolf, les grands Américains… Voilà des écrivains, il y en a vingt à tout casser. Ils ont un style, c’est-à-dire un endroit où se pose l’âme, tandis que Günter Grass ou John Le Carré n’ont que du talent.

En vous suivant, on se dit que si Le mépris de Godard a été un grand film, c’est que Le mépris de Moravia n’était pas un très bon roman…

Son seul bon livre, c’était le premier, Les indifférents. Il annonce tout le cinéma d’Antonioni. Alors pourquoi Le mépris? Parce que le producteur Carlo Ponti avait les droits.

C’était un film de commande?

J’ai suscité la commande, comme pour tous mes films. J’avais été moyennement emballé par le roman. Je pouvais donc en faire quelque chose. Quand c’est très bon, on ne peut rien en faire. La preuve: ce que Schlondorff a fait avec Un amour de Swann, ou ce que James Ivory a fait de Henry James avec les Bostoniens ou de E.M. Forster avec Chambre avec vue, c’est nul. Les chefs-d’oeuvre, il faut les lire, pas les tourner. Faire un film avec le Voyage au bout de la nuit, ça n’a pas de sens. Quand on a des romans moyens tels que ceux de Hammett ou de Chandler, on peut tout juste en faire un film. Les rapaces d’Erich von Stroheim est un bon film parce que le roman de Frank Norris ne vaut pas grand-chose. John Ford s’est emparé de La route du tabac d’Erskine Caldwell mais ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux. A une époque, un King Vidor pouvait s’inspirer de Babbitt parce que Sinclair Lewis n’était pas Faulkner.

Pour autant, le cinéma ne s’est toujours pas émancipé de la littérature…

C’est vrai. Mais on peut dire aussi que la littérature, c’est souvent du cinéma. J’entends bien… je vois… c’est clair… Quand les romans disent ça, qui s’exprime? Le juge d’instruction, le savant, le journaliste d’investigation, saint Paul sur le chemin de Damas… C’est la légende d’un film intérieur.

Mais vous n’avez jamais été tenté de porter à l’écran ce que vous admiriez?

Justement, Les palmiers sauvages de Faulkner. J’y ai souvent pensé. J’ai renoncé parce que ça n’aurait pas été bon. Il ne faudrait prendre que l’histoire d’amour fou de ce couple qui sacrifie tout pour sa quête d’absolu, et laisser tomber l’histoire du vieux forçat.

Mais d’où vous vient votre théorie?

J’ai lu des livres et j’ai vu des films. Et puis c’est logique. Quand le travail d’écriture romanesque n’est pas très poussé, quand il souffre d’un défaut d’invention, le cinéma peut s’en emparer et s’en servir comme structure de base sans lui faire de mal. Alors Le rouge et le noir, on ne touche pas.tumblr_monntbV5WL1qkt34fo2_500

Quand vous lisez un roman, vous voyez des images?

Rarement. Si c’était le cas, je serais un mauvais cinéaste. Quel intérêt de voir une jeune fille penchée sur l’oreiller quand on lit Albertine disparue? Si je voyais des images, au sens où Paris Match l’entend, je serais aussi un mauvais lecteur. Il n’y a que Lelouch pour imaginer des plans en lisant Les misérables. Remarquez, il a éliminé le nom de Victor Hugo de l’affiche. Il a dû avoir peur que ça lui enlève des spectateurs, alors qu’on est en pleine médiatisation des noms! Il a dû craindre que ça fasse vieillot. C’est triste d’en arriver là.

Le dilemme trahison/fidélité qui a longtemps agité les adaptateurs doit vous sembler caduc?

On fait ce qu’on veut. Pour Le mépris, Moravia a été gentil. Il m’a dit: «Ça ne ressemble pas, ça va bien.» De toute façon, son avis, je m’en fichais. Je n’allais pas travailler avec lui.

Mais plusieurs de vos films sont des adaptations puisqu’on y trouve, à l’origine, des romans de Benjamin Joppolo, Dolorès Hitchens, Lionel White…

Que des livres quelconques, vous voyez bien…

Vous n’en diriez pas autant de Je vous salue Marie, puisqu’il s’agissait d’un livre de Françoise Dolto…

Mais L’Evangile au risque de la psychanalyse n’était pas un roman! Et je ne lui ai pris que l’idée. De même, pour mon dernier film For ever Mozart, je suis parti d’un article du Monde des livres dans lequel Philippe Sollers disait qu’à Sarajevo sous les bombes, tant qu’à y faire du théâtre, on aurait dû jouer Le triomphe de l’amour de Marivaux plutôt qu’En attendant Godotde Beckett.

Et les deux petits livres que vous venez de publier, c’est quoi au juste?

Pas des livres. Plutôt des souvenirs de films, sans les photos et les détails sans intérêt: «La voiture arrive…» Que des phrases prononcées. Ça donne un petit prolongement. On y trouve même des choses qui ne sont pas dans le film, ce qui est assez fort pour un souvenir. Ces livres ne sont ni de la littérature ni du cinéma. Des traces d’un film, proches de certains textes de Duras.

N’êtes-vous pas un écrivain raté comme tous vos amis de la nouvelle vague?

Truffaut était plutôt un libraire raté et un critique dans la lignée des grands critiques d’art français de Diderot à Malraux, des gens qui avaient un style. C’est vrai que Rohmer et Astruc ont écrit. Mais quand on a vu des films, on s’est sentis enfin délivrés de la terreur de l’écriture. On n’était plus écrasés par le spectre des grands écrivains. Ecrire, j’y songeais au début. C’était une idée mais elle n’était pas sérieuse. Je voulais publier un premier roman chez Gallimard. J’ai essayé: «Il fait nuit…» Je n’ai même pas fini la première phrase. Alors j’ai voulu être peintre. Et voilà, j’ai fait du cinéma.

En passant par l’écriture, tout de même?

C’est vrai, puisque j’ai commencé à écrire sur les films avant d’en faire. Beaucoup de critiques dans les Cahiers du cinéma et dans Arts. Mais je n’envisageais pas le cinéma comme une forme d’écriture. C’était quand même une vision.

Et les scénarios alors?

Il fallait bien prendre des notes pour guider la fabrication du film, mais ce n’était pas écrire. Les scripts américains d’avant-guerre, écrits par des romanciers, avaient une forme qui les rendait dignes d’être publiés. Aujourd’hui, ce n’est pas ça. Ce ne sont plus que des dialogues de théâtre avec de temps en temps «intérieur jour» et «extérieur nuit». Aucun intérêt. On montre ça à des gens pour qu’ils investissent de l’argent dans un film. On se demande ce qu’ils voient quand ils lisent un script. D’ailleurs, ils ne le lisent pas.

En d’autres temps, vous auriez été nettement plus véhément! A 66 ans, la haine culturelle ne s’atténue-t-elle pas un peu?

Elle se manifeste plus rarement, moins violemment, mais elle est toujours là. Vous savez, la nouvelle vague n’avait jamais dit du mal des personnes. Uniquement des oeuvres, et preuves à l’appui.

C’est la lecture de Cioran qui vous a assagi?

Elle correspond à mon penchant pour l’aphorisme, la synthèse, les proverbes. Ce goût me vient peut-être des formules scientifiques. L’aphorisme résume quelque chose tout en permettant d’autres développements. Comme un noeud: il pourrait être fait dans d’autres sens, n’empêche que quand il est fait, le soulier tient aussi. Ce n’est pas la pensée mais une trace de la pensée. Alors Cioran, je le lis tout le temps dans tous les sens. C’est très bien écrit. Avec lui, l’esprit transforme la matière. Cioran me donne une matière dont l’esprit tire sa nourriture.

Mais qu’est-ce qui vous séduit tant dans les aphorismes?

Le côté gare de triage. On y entre, on en sort, on y revient. Si on trouve une bonne pensée, on peut y rester longtemps. Puis on l’emporte avec soi. Pas besoin de tout lire. Pessoa, que j’aime beaucoup aussi, est tout de même très noir alors que Cioran aide à vivre. C’est une autre forme de pensée que la pensée avec un début, un milieu et une fin. Ça ne raconte pas d’histoire, c’est un moment de l’histoire.

On peut voir ce que vous avez coché dans le volume d’?uvres complètes de Cioran?

Des choses comme ça: «Chaque pensée devrait rappeler la ruine d’un sourire»; «Nous sommes tous des farceurs, nous survivons à nos problèmes»; «Tout problème profane un mystère; à son tour, le mystère est profané par sa solution»; «La pâleur nous montre jusqu’où le corps peut comprendre l’âme»; «Tôt ou tard, chaque désir doit rencontrer sa lassitude, sa vérité…» Et puis il y a celui-ci aussi qui me plaît beaucoup: «Objection contre la science; ce monde ne mérite pas d’être connu.» C’est autre chose que les conneries de Georges Charpak. Les scientifiques qui se permettent d’écrire sans savoir écrire, ça non! La logique du vivant de François Jacob, c’était écrit. J’en suis resté à Buffon: le style est l’homme même. Levinas avait de belles idées mais il était incapable de les faire passer à cause du problème de la langue. Popper et Einstein pareil. Il y a une déperdition du savoir-écrire. Alors Cioran… J’avais oublié celle-là: «J’ai perdu au contact des hommes toute la fraîcheur de mes névroses.»

Vous êtes mélancolique?

Rêveur, plutôt. Et solitaire. Trop.

Avec quels créateurs vous sentez-vous une communauté de destin?

Novalis, Nicolas de Staël… Des gens qui sont morts jeunes. Et tragiquement. Aujourd’hui, je me sens surtout proche d’Antonin Artaud. Je l’ai toujours aimé. Quand j’étais étudiant, je louais une chambre rue d’Assas à Paris, à Jean Schlumberger. Un soir, en 1947, André Gide est venu le chercher pour l’emmener à une soirée. «Vous permettez que je vous suive? …» Je me suis retrouvé au théâtre du Vieux-Colombier où j’ai assisté à la fameuse conférence «Tête à tête» d’Antonin Artaud. Il disait qu’il ne savait pas écrire mais qu’il écrivait quand même et qu’il fallait le délivrer en le publiant. Or, j’ai toujours pensé que je ne savais pas filmer. On ne me croit pas parce que j’ai connu le succès une ou deux fois. Or c’est pareil qu’Artaud. La différence, c’est l’argent.

Mais vous souffrez de la solitude?

a solitude n’est pas l’isolement. On est toujours deux en un. Il y a les autres en soi. Quand la solitude devient isolement, c’est dur à supporter.

C’est votre cas?

Un peu.

Mais vous en souffrez?

Un peu…

Mais vous l’avez voulu!

Ben oui. Je trouve peu de partenaires à mon niveau pour jouer au tennis et pour parler après. J’ai besoin de sport, mais pas sous l’angle volontariste. L’important, c’est le mental. Dès qu’on pense qu’on joue, on joue mal. C’est comme la mort de Porthos dans Le vicomte de Bragelonne, quand il a posé son explosif et qu’il revient dans le souterrain. Dès lors qu’il pense qu’il met un pied devant l’autre, il ne peut plus bouger. Parce qu’il a conscience de ce qu’il fait. Le château s’écroule. Comme il est costaud, il résiste plusieurs jours avant de succomber, écrasé par des rochers.

Alexandre Dumas, ça aide pour le tennis?

Heureusement qu’on a les livres et les films. Et encore, les films, on ne les trouve pas, ils sont mal distribués. Le livre, c’est un véritable ami. C’est très seul. Alors que le film n’est un compagnon qu’en pensée. Il faut aller vers lui et passer par une machine. Les livres sont disséminés autour de vous, vous pouvez les toucher.

Que vous donne la littérature que ne vous donnera jamais le cinéma?

Le livre, justement. On peut revenir en arrière. En littérature, il y a beaucoup de passé et un peu de futur, mais il n’y a pas de présent. Au cinéma, il n’y a que du présent qui ne fait que passer. A l’écran, le présent, c’est ce qui vous est présenté au moment où il s’en va. Tout ça, c’est frère et soeur. Ecrire, peindre, penser…: dans cette famille de l’art, le cinéma reste un étranger, un immigré, le serviteur. Il devient l’ami de la famille. J’en suis. Pourtant, je me sens inférieur à tous les créateurs que j’aime. Ça ne me gêne pas. Je sais que je suis dans ce monde-là. Eux ont droit au salon, moi à l’antichambre. Pas parce que je fais des films. Le cinéma est seul alors que les autres sont ensemble. Il vient d’un endroit qu’ils n’avaient pas vu.

C’est pour ça qu’un film et un livre n’auront jamais le même statut?

Je ne sais pas. Un film moyen, un film modeste sera toujours dans le même domaine que les plus grands films. Tout ça, c’est du cinéma. Alors qu’un roman moyen ne relève pas de la même littérature que les grands romans. Je ne me l’explique pas, mais c’est ce que je ressens.

Mais, finalement, que vous aura apporté la littérature?

Une façon de penser plus expérimentale. Le cinéaste pense avec les yeux et les oreilles, le peintre avec les mains. La littérature est un refuge. Elle a approfondi ma vision du monde. Les livres m’ont dit des choses que ne me disaient pas les vivants. La littérature a enquêté sur le monde. En ce sens, elle m’a donné une leçon de morale artistique. Je lui dois ça, une conscience morale. Contre la parole d’Etat, de gouvernement ou de pouvoir, elle est une parole. Non celle des partis mais celle des hommes un à un. Les livres sont écrits un à un. Aussi je fais des films un à un, parce que Kafka nous a demandé de faire du positif avec le négatif. La littérature a été ma marraine. Je la retrouve depuis que je me suis remis intensément à lire. Les films n’apportent plus ce contact avec le réel.

Depuis quand?

Le cinéma a annoncé les camps de concentration, rappelez-vous La règle du jeuLe dictateur… Mais il ne les a pas montrés. C’est la littérature qui l’a fait. Le cinéma a manqué à son devoir, il a failli à sa mission.

Et pour exprimer le bonheur, lequel des deux est le mieux placé?

Aujourd’hui, le cinéma plonge les gens dans l’erreur, dans la satisfaction. Il y a peu à en attendre. Les gens n’en ont pas vraiment besoin. Ils vont au cinéma parce que ça les fait sortir de chez eux. Ça leur donne du romanesque sans effort, très loin et très en dessous de Graham Greene.

A force d’être dans la marge, vous n’avez pas peur de sortir de la page?

Marginal, je le suis. C’est une constatation. Le risque, ce n’est pas de sortir mais de tomber de la page. Avoir le choix entre le suicide et l’ultrapauvreté. Ce n’est pas le cas, mais je n’en suis pas si loin. Car tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Que je sois reconnu comme marge ou comme page pleine, je suis toujours dans le cahier. Pour l’instant…

(« Image extraite du « Mépris » et photos de Godard D.R.)

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commentaires

1 420 Réponses pour Godard, du côté de la littérature plus que du cinéma

Widergänger dit: à

Jazzi dit: 21 mai 2018 à 13 h 57 min
On peut lire aussi de Sébastien Haffner, Histoire d’un Allemand. Souvenirs (1914-1933), tard. de l’allemand par Brigitte Hébert, Babel. L’auteur a un peu le même profil à l’origine que l’autur de L’Ami retrouvé, de Fred Uhlman, jeune magistrat stagiaire à Berlin en 1938 d’où il est parti en exil.

vedo dit: à

10h32. Relativité restreinte.

hamlet dit: à

Jazzi dit: 21 mai 2018 à 13 h 57 min

Jazzi, oui, oui mais non, vous confondez encore le fond et la forme, en fait c’est parce que vous vous faites toujours enfumer par la forme, comme quand vous allez au cinéma.

cet extrait de Roth est plaisant à lire, parce que même traduit c’est une langue littéraire, impressionniste, figuratif, je dirais presque « décoratif », avec l’averse, le printemps, les oiseaux migrateurs, les arbres en fleur, et même les cadavres sont jaunes, sur le fond il n’y a absolument rien de dit, et le fait de savoir que ça va partir en vrille et que ça va massacrer à tout va, c’est pas vraiment un scoop, je veux dire vous étiez déjà au courant, hein ? Jazzi rassurez-moi vous avez déjà ouvert un livre d’histoire ?

du coup c’est plaisant à lire, parce que la langue littéraire est plaisante à lire, même sur le fond ça ne dit rien, un peu comme quand Paul Edel écrit, c’est hyper plaisant mais il ne dit jamais rien, c’est vide, comme Clopine qui essaie elle aussi d’emprunter les codes de la langue littéraire, comme dans les ateliers d’écriture, avec les métaphores et les arbres en fleur blablabla.

c’est ça qu’on appelle le plaisir de lire !

et même s’ils se font tous dégommer vous retiendrez de ce livre de Roth un excellent souvenir de lecture.

et voilà !

pourquoi ? parce que vous mettez du fond là où il n’y a que de la forme.

et c’est justement ce que n’a pas voulu faire Musil, parce qu’il pensait que ces histoires de « forme littéraire » c’était de l’histoire ancienne, il n’imaginait pas que cent ans plus tard il y aurait des Paul Edel pour nous bassiner avec leurs pommiers en fleur !

comme Joyce ne l’imaginait pas non plus, ils se sont mis le doigt dans l’oeil, nous n’avons pas avancer d’un pouce parce qu’il y a toujours des crétins comme vous pour se faire entuber par la forme!!!!

Jazzi dit: à

En somme, hamlet, Musil est à la littérature ce que Godard est au cinéma, selon toi. Des fossoyeurs !

Pour Droite et gauche de Joseph Roth, tu as tout faux avec ton histoire de fond et de forme. Dérangeant, je t’ai dit. Et tu sais pourquoi ? L livre a été publié en 1929. Les trois héros principaux sont des juifs berlinois. L’un va rejoindre un groupe d’extrémistes de droite, le second épousera la fille d’un industriel pharmaceutique allemand, la plus grosse héritière du moment, et le troisième, un exilé russe fera une colossale fortune. Le plus dérangeant ici, c’est que c’est personnages aux profils de « damnés » à la Visconti sont… juifs. Et l’histoire est racontée par un juif autrichien qui sera contraint à l’exil et crèvera dans la misère et l’alcool à Paris. Ce qui bouleverse un peu nos codes de pensée, où l’on avait, d’un côté les victimes et de l’autre les bourreaux. Du coup on ne sait plus distinguer notre droite de notre gauche.Pendant ce temps, Musil s’activait à détruire notre dernier rempart : la littérature !

Jazzi dit: à

« Musil (…) pensait que ces histoires de « forme littéraire » c’était de l’histoire ancienne »

Et alors, il proposait quoi comme solution de remplacement, hamlet ?

hamlet dit: à

chez Blanchot il y a l’idée que l’auteur le lecteur doivent se dépouiller de tout, l’un pour écrire (de façon littéraire) et l’autre de lire (de manière littéraire) — donc pas un dialogue entre 2 personnalités chargées de leur histoire, leur situation, leurs idées respectives, mais à chaque fois (car c’est à recommencer à chaque fois) un deal faisant en sorte que les deux quittent leurs fringues habituelles pour s’habiller en costard littéraire.

Dans « l’oeuvre et la communication », le dépouillement volontaire s’effectue avant, il s’agit d’un rituel de baptême, un truc de l’ordre du sacré, un pré-requis aussi, un ascétisme, un renoncement………

Jazzi, vous savez en quelle année on est ?

Jazzi dit: à

« c’est ça qu’on appelle le plaisir de lire ! »

Le plaisir de lire c’est aussi le plaisir de comprendre, d’apprendre, de partager, de communier avec l’auteur, de rêver, de méditer, de réfléchir et, parfois, de prendre la plume à son tour (là, c’est une image, hamlet).

rose dit: à

16h05
de l’ inutilité de mettre les gens ds des cases
+ le tous contre un
= pas de choix autre que s’ engager

dslée

Jazzi dit: à

« s’habiller en costard littéraire »

Tu as l’adresse d’un bon tailleur, hamlet ? C’est pas trop cher ? Comment on fait si on n’a pas les sous, il fait crédit ?

rose dit: à

com à 16h09 : des petites cases, très étroites, réductrices con les jivaros.
des envies à se foutre la tête sous le lavabo. il pleut faut dire.

Jazzi dit: à

« chez Blanchot il y a l’idée que l’auteur le lecteur doivent se dépouiller de tout, l’un pour écrire (de façon littéraire) et l’autre de lire (de manière littéraire) »

C’est comme pour rentrer dans les ordres, hamlet. Blanchot il est tombé dans la trappe !

rose dit: à

com les jivaros

Janssen J-J dit: à

hamlet, est-ce le même gars qui il y a un ou deux ans nous pompait l’air à tout-va à s’éructer sur Nietzche qui avait détruit la transcendance, etc… et qui maintenant te donne à la canto des leçons de forme et de fond, prétendant que le fond n’est pas la forme. Quel enfumé d’bécasseau.

hamlet dit: à

je ne sais pas Jazzi, ce que je sais c’est que chez Musil on ne trouve pas un seul de ces p.tains de pommiers en fleurs.

Roth n’aimait pas Musil, et réciproquement.

Vienne s’est transformée à une vitesse incroyable, si bien que les deux mondes cohabitaient, le monde de Roth était celui de l’empire, celui de Musil était celui de Wittgenstein, cette transformation s’est faite trop vite, d’où le nazisme en réaction.

Marrant de se dire que l’Europe n’a jamais retrouvé le niveau de modernité de cette société viennoise, probablement le seul moment où l’occident a réellement connu une véritable modernité.

après la guerre les américains ont pris le relais, la modernité américaine n’est pas une réussite, Arendt le sentait bien, parce qu’elle s’est faite ex nihilo, alors que la modernité viennoise dont Musil participe prenait en compte l’histoire de l’Europe, elle s’appuyait sur un héritage, elle perpétuait même cet héritage, en l’élevant, en le transcendant, une modernité d’érudits, l’occident a loupé là la seule réelle occasion de devenir « moderne », ce mot étant à prendre dans le sens le plus pur hérité des Lumières, à savoir d’une émancipation réussie.

Jazzi dit: à

« L’un va rejoindre un groupe d’extrémistes de droite, le second épousera la fille d’un industriel pharmaceutique allemand, la plus grosse héritière du moment »

Les deux sont frères, fils d’un banquier juif de Berlin, ruiné par l’inflation. Et ils ont honte de leur mère, parce qu’elle fait trop juive. De parfaits antisémites, en somme, au moment où la catastrophe va s’abattre sur eux !

hamlet dit: à

Janssen J-J dit: 21 mai 2018 à 16 h 37 min

c’était quoi votre nom il y a 2 ans ?

oui Nietzsche est mort, c’est du passé, les nietzschéens se sont volatilisés dans les décombres des attentats.

non maintenant le débat porte plutôt sur le fond et la forme si vous voyez ce que je veux dire.

vous avez lu Gombrowicz.

un auteur que j’aime d’autant pus que WGG le déteste.

il a beaucoup réfléchi sur cette question qui nous préoccupe tous aujourd’hui, à savoir celle du fond et de la forme, il dit des choses très drôles à ce sujet.

pour vous résumer sa pensée, puisque cette question semble vous intéresser aussi, hé bien pour Gombro tout miser sur la forme au détriment du fond c’est un signe d’immaturité, voire d’infantilisme.

vous devriez le lire, je vous assure, après c’est hyper marrant quand on lit les critiques de retrouver ces signes d’infantilisme.

vous saviez JJ que nos sociétés, au lieu d’aller vers plus de maturité, vont vers plus d’infantilisme, c’est la première fois que cela se produit ! même que c’est des anthropologues qui le disent, des spécialistes de la néoténie, Gombro a beaucoup écrit sur la néoténie.

hamlet dit: à

Jazzi je peux te demander un truc ? c’était quoi le pseudo de JJJansen il y a 2 ans ? il est en train de me bourrer le mou, aussi j’aimerais bien avoir quelques infos sur son historique, j’ai du mal à le situer.

hamlet dit: à

Jazzi de façon discrète bien sûr, je veux pas éveiller les soupçons.

Jazzi dit: à

« vous avez lu Gombrowicz.
un auteur que j’aime d’autant pus que WGG le déteste. »

Oui, mais Paul Edel l’aime beaucoup, presque autant que les pommiers en fleurs ou la nuque des jeunes femmes, hamlet !

Widergänger dit: à

Non, tu ne comprends pas bien ls enjeux, Jazzi, permets-moi de te le dire comme ça sans vouloir te blesser.

Tu dois comprendre cette génération de Juifs qui n’aspiraient qu’à un seule chose, se faire oublier comme Juif. C’est la conséquence directe ds Lumières de la Haskala qui vient de Mendelssohn à Berlin, c’est le mouvement même de la modernité qui veut ça. Ils ont voulu devenir des Israélites comme il y a des protestants, des catholiques. Aujourd’hui, aujourd’hui seulement nous savons que ce n’est pas aussi simple, mais les Juifs de cette génération le croyaient en toute sincérité.

Le regard de Roth sur cette génération, c’est le regard, qui peut nous paraître aujourd’hui prophétique, mais qui est simplement le regard d’un Juif de l’Est, un OstJude, qui lui vient de ce milieu traditionnel juif qui n’a pas oublié ses racines juives et qui passe aux yeux des Juifs évolués de Berlin, Alfred Döblin en tête, pour des Juifs archaïques.

Mais en réalité les choses sont plus complexes encore. Delphine Bechtel a pu montrer dans ses livres qu’il y a en fait un échange culturel entre les Juifs de la modernité comme Döblin ou Einstein, et les Juifs de l’Est qui sont reconnus au final par leurs frères de l’Ouest comme des Juifs plus authentiques qu’eux. Les choses sont complexes, il ne faut pas les simplifier avec des clichés d’aujourd’hui, qui perturbent gravement la lecture du passé par des anachronismes de la pensée antiraciste.

Widergänger dit: à

Non, j’ai changé d’avis sur Gombrowicz, je ne le déteste plus après l’avoir parcouru un peu mieux. Les extraits que christiane a mis en commentaires étaient parlant. Il y a une radicalité dans l’écriture de Gombrowicz qui n’est pas sans faire penser d’ailleurs à celle de Godard.

Jazzi dit: à

Présentement (comme disent les africains francophones), je lis un volume de Franck & Vautrin, auteurs à deux mains d’une série de romans historiques dont le héros est un reporter-photographe franco-hongrois, surnommé Boro. « Le temps des cerises », c’est son titre, et ça se passe en 1936, sur fond de Front Populaire, de guerre d’Espagne, et d’horribles cagoulards français. On y croise Blum et Maurras. Quelqu’un ici pour en parler ?

Widergänger dit: à

Le fond et la forme ne sont que les deux faces d’une même médaille. Les séparer comme le fait hamlet abusivement n’a aucun sens. Il faut simplement les distinguer pour penser la littérature mais il faut les pnser ensemble. La littérature est un art, c’est-à-dire une forme d’abord et avant tout. Fiction vient du latin fictio qui désigne le travail du potier qui fabrique un vase et lui donne une forme. Un écrivain c’est un artisan qui travaille son vase comme il l’entend et lui donne la forme qui lui plaît.

Jazzi dit: à

Pas très clair ton commentaire, WGG. Ils ont voulu se faire oublier comme juifs et ils ont voulu être israélite ?!

Jazzi dit: à

« Un écrivain c’est un artisan qui travaille son vase comme il l’entend et lui donne la forme qui lui plaît »

Oui, mais ce vase ne peut-il pas avoir une forme traditionnelle ou doit-il à chaque fois épouser une forme originale ?

Widergänger dit: à

Vautrin alias Trompe-la-Mort, illustre personnage balzacien, ancien forçat qui finira mal, ministre de l’Intérieur…!

Widergänger dit: à

Jazzi dit: 21 mai 2018 à 17 h 20 min
Pas très clair ton commentaire, WGG. Ils ont voulu se faire oublier comme juifs et ils ont voulu être israélite ?!
___________
C’est toute la problèmatique de l’assimilation, mon Jazzi. Tu l’ignores vraiment ?

Widergänger dit: à

À L’ÂGE CLASSIQUE, il y avait des codes rhétoriques pour écrire. Avec la RÉVOLUTION ROMANTIQUE, chaque sujet génère en principe sa rhétorique, sa forme. C’est toujours notre MODERNITÉ.

Disons que la modernité est un aimable compromis entre une tradition des types de discours (le discours épique, le discours picaresque, le discours lyrique dont les traditions remontent à la plus haute Antiquité) et la forme correspondant au sujet, ce qu’il faut sans doute appeler sa « convenance », convenentia en latin. Ainsi Céline reprend à nouveau la tradition du récit picaresque pour en faire une forme de la modernité.

Jazzi dit: à

Dan Franck et Jean Vautrin (de son vrai nom Jean Herman), WGG…

hamlet il dit : « Modernité ! modernité ! modernité ! »
La mode, c’est ce qui se démode le plus vite…
Je vois de plus en plus dans la rue de jeunes garçons portant des chemises à fleurs, comme on en portait dans les années 1970. La mode, ça va ça revient !

Widergänger dit: à

Ainsi Céline reprend à nouveau la tradition du récit picaresque pour en faire une forme de la modernité. >>>> …à nouveaux frais…

rose dit: à

une réponse courtoise m’aurait permis de poser la seconde question : le plus important est-il l’argumentaire ou une verve critique enthousiaste pour convaincre ?

Il pleut des trombes d’eau. On aura eu sept mois d’hiver cette année. Il me reste deux grosses bûches, après nada.

Widergänger dit: à

Jazzi, n’oublie pas toute la complexité de la Modernité telle que Baudelaire la définit : un mélange d’éphémère et d’éternité. Tu n’y vois que l’éphémère, tu oublies l’éternité… L’un ne vas pas sans l’autre.

rose dit: à

dans un jury.
ie : qu’est ce qui emporte l’adhésion ?

rose dit: à

comme l’homme sans la femme

👫

c dit.

Jazzi dit: à

Tu pourras toujours brûler tes meubles Ikea, rose !

Delaporte dit: à

Gombrowicz, un grand auteur, mais pas facile à lire.

Chantal dit: à

non je reçois les films en primeur et je visionne chez moi, ensuite je rends une fiche avec mon avis principalement technique et après en commission on discute de nos impressions .découvertes ou lassitude. Ensuite on comptabilise les votes du public et on attribue les prix par catégorie.La procédure est longue, je vais en salle parfois pour voir sur grand écran si le sujet m’intéresse vraiment.

Delaporte dit: à

Au mariage du prince Harry, ils avaient vraiment invité n’importe qui ! :

« David Beckham arrive dans l’église et s’assoit à côté de Nicho­las Soames. Le pilier de l’éta­blis­se­ment. Un homme qui a des liens fami­liaux avec Wins­ton Chur­chill. Et que fait l’an­cien Ballon d’or ? Il mâche ! »

Delaporte dit: à

Mâcher un chewing-gum dans une église : la honte !

Widergänger dit: à

Dans le débat une dominante finit par émerger. C’est pareil dans tous les Jury. Les arguments comme les diverses personnalités comptent, la façon d’argumenter, le ton, etc. C’est toute une chimie complexe, j’imagine. C’est la démocratie en acte. La vérité dépend de l’intensité des applaudissements, telle est la vérité démocratique. C’est tout un débat aussi, on peut leur reprocher son sophisme et prétendre qu’il existe une vérité transcendante aux applaudissements, même en art. Vaste problème… !

Widergänger dit: à

Juger de l’art demande en fait beaucoup de savoirs. La sensibilité à elle seule est impuissante et souvent aveugle.

rose dit: à

« j’adore »…jazzi.

Delaporte dit: à

« Juger de l’art demande en fait beaucoup de savoirs. La sensibilité à elle seule est impuissante et souvent aveugle. »

Quelle hérésie de dire ça ! quelle stupidité ! C’est la sensibilité qui fait tout. Elle s’éduque comme le goût. Mais wgg vous n’avez ni l’un ni l’autre. Vous n’êtes pas capable de juger par vous-même !

rose dit: à

17h40
l’argumentaire est donc tehnique.
pas de coup de coeur ?
ai vu en début d’aprem. n’en connais aucun ni de près ni de loin.

l’impression générale ennui ou découverte ou encore autre chose ?

Widergänger dit: à

Delaporte est bien amer. L’amertume est sa sensibilité première.

Janssen J-J dit: à

@16.55, oui il se trouve que j’ai naguère à peu près tout lu des romans, puis des journaux de gombrowicz, (y compris Véra) pour essayer de comprendre ce que signifiait sa constante apologie de l’immaturité. Et je crois avoir au moins saisi qu’il ne s’agissait aucunement d’un message politique, comme vous y trébuchez en nous gavant le mou avec vos histoires « d’infantilisation des sociétés ». On a déjà assez des tartines de gwg, alors si vous vous y mettez aussi avec votre néotonie…
Je dis seulement cette propension qu’ont certains internautes à argumenter sans se croire obligés d’insulter ceux qu’ils estiment être de mauvais contradicteurs supposément incultes, sont des pieds menus aux paravents de pacotille, des diablogueurs avec eux-mêmes, qui cherchent à se persuader de leur supériorité discursive avec des trucs qu’ils viennent juste de découvrir sur la toile…. des gens qui s’opiniâtrent d’autant dans la grandeur de leurs opinions de merde qu’elles reposent sur des éruditions bien sablonneuses.
Pourquoi pas ? Mais pourquoi cette forme de haine jamais compensée par la moindre humilité dans la formulation des convictions gratuites ? Faut-il que cette forme soit la condition sine qua non de l’expression d’une petite opinion pornographique à la Gombro ?

Chantal dit: à

en effet ici par exemple je ne suis pas capable d’évaluer toutes les nuances des dialogues en italien, car les versions sont exclusivement sous – titrées en anglais, je juge donc d’une manière empirique de l’effet produit par les images, les séquences les indices visuels en premier lieu, dans les dernier par exemple on découvre une Rome différente des clichées touristiques, une ironie sur les codes religieux, je minute en général le moment où le personnage principal bascule, les diverses péripéties. Ensuite l’introduction du numérique les nouvelles façons du récit, Dans Benedetta Follia la drôlerie est soutenue par le chaos provoqué par les messages sur un portable avec l’écriture automatique , il y a un choc entre la lenteur d’un personnage ancré dans ses traditions et la rapidité des échanges what’s app. c’est un nouveau type de comique.

Delaporte dit: à

« Delaporte est bien amer. »

Il me semble que le vieux prof raté, c’est vous.

rose dit: à

17h48
on a déjà Iggy nu avec un veston, pas la peine d’en rajouter.
Cela me rappelle cet homme baissant la fermeture éclair de sa combi d’aviateur pour montrer sa poitrine velue. lui ai remontée gentiment.
Plus tard, une femme politìque française est venue lui descendre jusqu’au nombril et s’est fait prendre en photo vainqueure avec lui, aux 3/4 à poils.

Ce soir là, aux Flamingos, ai mangé à une table ronde de célibataires.
Plus tard, suis allée lui faire un petit coucou (avion de tourisme) et il m’a dit je l’ai tuée, elle est sous mes pieds sous la table.

C’est comme cela que la vie se passe, semée d’imbroglio et de quiproquos. Le comique de répétitions. De toutes manières, il était atteint par le syndrome des injustement oubliés. Qu’il faut déterrer contre leur gré.

rose dit: à

La sensibilité à elle seule est impuissante et souvent aveugle.

Ai eu la preuve vivante du contraire. Le savoir est loin de suffire. Je ne vois pas pourquoi vous cherchez des arguments ad hominem.

Janssen J-J dit: à

Essayons plutôt de faire comme cette infirmière psychiatrique révoltée par le récent code de déontologie de sa corporation. Pour contourner la censure qui l’obligerait à se taire sur ce qui s’y passe, elle déporte l’histoire d’un délirant survivant à sa folie grâce à la lettre Y. dans un alphabet de lieux de fiction. Donne bien à voir la souffrance de l’univers d’un être qui se prend pour Yavhé au Yémen, amoureux de Yaëlle. Des paroles tout droit sorties d’un fantôme d’Auschwitz « entourées de fils de fer barbelés » (M.D, une passion pour le Y).

Janssen J-J dit: à

et même qu’elle ajoute ceci, vers la page 144 après une allusion à st-ex et rose dans LPP : « et elle s’en est allée, elle s’est éloignée ; elle a marché et elle a réfléchi : pour soigner véritablement, il s’agit, elle en est convaincue, de s’impliquer. S’impliquer pour sentir, sentir pour comprendre, comprendre pour soigner ».
C’est pourtant simple de ne pas tricher ni de se gaver de mots, de temps en temps.

rose dit: à

hamlet

vous saviez JJ que nos sociétés, au lieu d’aller vers plus de maturité, vont vers plus d’infantilisme, c’est la première fois que cela se produit ! même que c’est des anthropologues qui le disent, des spécialistes de la néoténie, Gombro a beaucoup écrit sur la néoténie.

n’ai rien lu de Witold Grombowicz, mais il a écrit une lettre en provenance de Vence au gars que je lis présentement Sergio Pitol, l’art de la fugue.

Oui sur l’infantilisme actuel. Las.

Vingt ans après, Pitol relit une biographie précoce
(je vais sur mon gros ordi)

christiane dit: à

Rose, pendant que les fauves se toisent et se lancent quelques coups de griffes, je viens me reposer près de vous. J’ai posé un petit pied de tomates et un plant de lavande sur le balcon. Gouté une tomate (cerise) : délice.
Butiné en famille des heures douces bien réconfortantes, surtout les rires des enfants jaillissant comme des sources.
Tous ces livres que l’on évoque, ici, sont passionnants mais ma surprise quand j’ai observé ce matin une corneille se poser sur le balcon de la voisine et arracher une touffe de grandes herbes jaunes puis elle s’est envolée, a disparu derrière le toit. Un nid se bâtit quelque part. Les hommes venus ici, ce jour, sur ce fil, sont extrêmement intelligents. Ils pèsent des idées qui me laissent perplexe. Parfois le romanesque repose l’âme. C’est tellement empli de la vie quotidienne et tout ce qui se cache sous les mots, parfois un essai. Quand on lit, le temps ne compte pas. Quand on observe un oiseau ou une plante, aussi.
Tout ça qui sera ce qui a été quand on vit longtemps. Après la souffrance d’amour, la douceur de l’amour sans trop de sentimentalité, ni de kitsch.
Je ne pense à rien, c’est agréable.

Janssen J-J dit: à

@ un auteur que j’aime d’autant pus que WGG le déteste (hamlet)…

« j’aime la ronce et l’ortie parce qu’on les hait » (V. Hugo). Chacun se mesure toujours à ce qu’il peut, & c’est bin numain.

Janssen J-J dit: à

@ « Tout ça qui sera ce qui a été quand on vit longtemps. Après la souffrance d’amour, la douceur de l’amour sans trop de sentimentalité, ni de kitsch. Je ne pense à rien, c’est agréable ».

Ce qui n’empêche jamais de se regarder un brin écrire et de se dire, ma foi, comme je suis belle de ne penser à rien, et de laisser les fauves s’amuser, n’est-ce pas, rose vita que nous ne sommes pas ainsi faites ? Mais pas pleurer. Pas cool, pas kitch, pas sentimental du tout, hein…

rose dit: à

Tout ça qui sera ce qui a été quand on vit longtemps. Après la souffrance d’amour, la douceur de l’amour sans trop de sentimentalité, ni de kitsch.

ah oui christiane, la sérénité acquise au prix de bien des larmes ; pas trop de rire d’enfants ces temps, pas encore de tomates plantérs non plus, mais vous démontrez de comment un balcon peut devenir jardin et que les oiseaux y trouvent de quoi s’organiser. Si ce n’est pas beau cela en ville !

Notez en passant comment vos quelques citations semées ici et là portent leurs fruits chez l’un &/ou chez l’autre. Pas lu beaucoup d’auteurs, ne peux guère participer au débat, mais nous sommes sur l’agora, quelle chance, christiane, avons-nous.

La vie dans les bois dit: à

A propos du film « the man who killed Don Quixote « .
Bas rosis, la magnifique fontaine naturelle où se baigne Angelica/Dulcinée voisine un monastère transformé depuis, dans la province de Saragosse.
Il reste un goût de chocolat…
« C’est dans l’Abbaye de Piedra que le chocolat fut pour la première fois préparé en Europe, en 1534. Le moine Jéronimo Aguilar qui accompagnait Hernan Cortés au Mexique envoya les premières fèves de cacao à l’abbé de Piedra, et la recette qui pour le préparer » wiki
j’espère que ce film-testament aura une belle postérité.

Jazzi dit: à

J’ai essayé la lavande sur mon balcon, mais c’est trop ensoleillé, Christiane. Je suis exposé au couchant. Je crois qu’il leur faut un peu d’ombre ?

Toto dit: à

Répète après moi, JJJ : j’aime l’ARAIGNÉE et j’aime l’ortie.

L’araignée, JJJ, pas la ronce. Tu es pénible, à la longue.

rose dit: à

chantal
Le sujet du film de clôture déjà primé à Berlin me parle plus au niveau des émotions, celui qui a débuté le festival est plus comique que vraiment militant.

chantal

ai regardé le trailer ; comique : euh…doucement ironique si ce n’est qu’il ne nous font plus rire, ces pépés là. On attend juste leur retour sur terre après leur envol lunaire. Mais qq. surprises parfois, pas de recette ni d’évidence.

vais regarder les autres.

rose dit: à

Dans le débat une dominante finit par émerger.

c’est cela qui me questionne : qui l’emporte ? Celui qui a la tchatche ou celui qui a les arguments ?

Chantal dit: à

« Figlia Mia » tourné en Sardaigne, j’aime beaucoup la bande son, la palette de couleurs et la façon de filmer … et Valeria Golino . Je mange correctement car demain grosse journée. Cabillaud au lait de coco bouillon végétal, riz royal tiger au safran et au jasmin.Belle soirée.

Jazzi dit: à

« Celui qui a la tchatche ou celui qui a les arguments ? »

Ce devrait être celui qui a le style, rose…

rose dit: à

& les cheveux roux

belle soirée à vous aussi

que savent les hommes du cordon ombilical à couper entre une mère et sa fille ?

Chantal dit: à

oui pas de souci rose, coucou à christianne aussi !

Chantal dit: à

rien rose, ils sont paumés 😉

Janssen J-J dit: à

ta gueule, toto riinor

Lavande dit: à

Jazzi 17h20: voici comment je le comprends:
Ils ont voulu être des Allemands israélites comme il y a des Allemands catholiques ou des Allemands protestants. C’est à dire être considérés simplement comme étant de religion israélite et non comme « Juifs », ce qui englobait beaucoup plus de choses et les particularisait davantage, voire même les faisait considérer comme « étrangers ».

Clopine Trouillefou dit: à

J’étais venue, de retour du Berry, pour parler ici d’Edouard Louis… Mais ce soir, le coeur n’y est pas. Nous attendions que notre ânesse grande noire du Berry, Quenotte, mette bas un joli ânon (l’enfance est la beauté de l’âne…). Mais malgré deux échographies, le vétérinaire n’a pas décelé la gestation gemmellaire, si dangereuse, si périlleuse pour les ânes. Deux petits cadavres inachevés sont ce soir couchés dans le champ, Quenotte, la vaillante ânesse, est encore en danger, et d’un coup d’un seul, le dérisoire des jeux de masques de la RDL et le ridicule de mon intérêt pour la littérature en général, et les lettré(e)s en particulier, me sautent aux yeux, tant la vue de mon ânesse, qui refuse de quitter le coin du pré où elle a mis bas ce matin, me navre le coeur.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 21 mai 2018 à 18 h 39 min
Ah merci. Je vais la déplacer.
@Chantal,
heureuse de vous croiser ici dans les lumières de la Sardaigne.

Janssen J-J dit: à

@ que savent les gynécologues du cordon ombilical à couper entre une mère et sa fille ?
Pas manier les ciseaux symboliques, c une drôle de question, r. Couic !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Omphalos

Janssen J-J dit: à

19.19 de tout cœur avec votre peine, CT !
La littérature à côté de ça, hein, d’autant qu’edouard louis n’a jamais eu à vêler la moindre ânesse, le pôvre, son père était ouvrier pas paysan. Il n’a pas la même névrose de classe que la nôtre.

La vie dans les bois dit: à

Vous êtes déjà allee en Sardaigne, Chantal?

La vie dans les bois dit: à

Moi oui, un truc de ouf.

tristan dit: à

Clopine, relire la Comtesse de Ségur pourrait vous servir de passerelle entre le monde de la littérature et celui des ânes.
Grosses bises à Quenotte.

La vie dans les bois dit: à

En fait il faut éviter la cote nord-est là où Berlusconi fait ses castings, mais le reste de la Sardaigne, c’est d’la balle. En revanche je vous y déconseille le road movie en solo.

La vie dans les bois dit: à

Faut envoyer Sophie Marceau et son commando lgbt 214 en pays de Bray. L ‘anesse de la brayonne a été engrossee sans son consentement par Édouard.

Bérénice dit: à

Rose 19h le mieux consisterait–il à tuer symboliquement la mère comme on recommande, je crois, au fils de tuer le père pour accéder à la liberté , l’équilibrage, à vous de voir. L’histoire de la relation entre Freud et son père, je n’ai pas lu le pdf.http://www.regardconscient.net/archives/0212jakobfreud.html

Bérénice dit: à

Clopine, je souhaite â Quenotte un bon rétablissement, dommage que l’échographie ne vous soit pas venue en aide.

Paul Edel dit: à

On a parlé de Gombrowicz? Voici un extrait de son « Journal » :
« Imaginez un vénérable artiste mûr et réfléchi qui, penché sur sa feuille blanche, est en train de créer, mais voici que lui monte sur le dos un adolescent ou un demi intellectuel, ou une jeune fille, ou n’importe quelle personne à l’esprit vague, plus que moyen, ou n’importe quel être jeune, inférieur ou moins intelligent. Et être, cet adolescent, cette jeune fille ou n’importe quel autre produit d’une triste sous- culture, se jette sur son esprit, le tiraille, le rétrécit, le pétrit de ses grosses pattes et en l’étreignant ainsi, en l’embrassant, en l’aspirant, le rajeunit par sa propre jeunesse, le contamine de sa propre immaturité et l’accommode à son propre modèle, le ramène à son niveau, le prend dans ses bras !Mais l’artiste, au lieu de se mesurer avec l’intrus, feint de ne pas l’apercevoir et-quelle aberration !- croit qu’il évitera les violences en faisant comme si personne ne le violentait..des plus grands génies aux bardes de quatrième catégorie, n’est-ce pas cela qui nous arrive ?n’est-il pas exact que tout être mûr, supérieur, âgé, se trouve de mille façons dépendre d’individus arrêtés à un stade inférieur d’évolution ? Et cette dépendance nous atteint au plus profond, à tel point qu’on pourrait dire : »le plus vieux est façonné par le plus jeune. » Quand nous écrivons, ne devons nous pas nous adapter au lecteur ? Quand nous parlons, ne dépendons nous pas de la personne pour laquelle nous parlons ? Nous sommes nous pas tragiquement épris de la jeunesse ? Ne devons nous pas à tout moment rechercher les faveurs des personnes inférieures, nous accommoder à elles, nous soumettre à leur pouvoir ou à leur charme- et cette violence exercée sur nous par des gens inférieurs et ignorants n’est-elle pas la plus féconde ? Mais vous, malgré votre rhétorique, vous n’avez pas été capable jusqu’ici que de garder la tête enfoncée dans le sable et votre intelligence livresque et didactique, gonflée de vanité, n’est même pas parvenue à s’en rendre compte. Alors qu’en réalité vous êtes victimes d’un viol continu, vous faites comme si de rien n’était, oui, parce que, hommes mûrs, vous ne fréquentez que des hommes mûrs et votre maturité ne peut fraterniser qu’avec d’autres maturités »

Chaloux dit: à

Widergänger dit: 21 mai 2018 à 11 h 12 min
Moi, je crée une structure en ruban de Mœbius.

Ton ruban de Moebius, m’est avis qu’il aura plutôt une allure de vers solitaire…

Bérénice dit: à

Le viol serait à l’origine de la théorie, intéressant par les temps qui courent, rien ne se perd tout se transforme!

Jean Langoncet dit: à

Pour ceux qui prétendent échapper au Minnesota d’Eddie Cochran, je signal la diffusion ce soir sur Arte de Inside Llewyn Davis

rose dit: à

Clopine Trouillefou dit: 21 mai 2018 à 19 h 29 min
J’étais venue, de retour du Berry

de gros bisous à vous et un câlin à Quenotte ; trop dur pour en parler ; solidarité avec vous et vos ânes.

La vie dans les bois dit: à

Une maman formidable.

Sa belle petite queue sauvage.
C’est alors qu’il était content,
Tous derrière tous derrière,
C’est alors qu’il était content,
Tous derrière lui devant.

Mais un jour, dans le mauvais temps,
Un jour qu’il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc,
Tous derrière tous derrière,
Il est mort par un éclair blanc,
Tous derrière lui devant.

La vie dans les bois dit: à

Une maman formidable

« Imagi­nez: vous avez subi les moque­ries de vos beaux-enfants, la famille de votre ex-mari vous a fait payer la couleur de votre peau, vous avez élevé votre fille seule et celle-ci est fina­le­ment deve­nue PRINCESSE. Il y a une bien une justice divine. » gala

rose dit: à

Chantal
sont pas tous seuls à l’être , c’est une constante ; de planck je crois

rose dit: à

tuer symboliquement la mère

ben on ; pas question et pas du tout.

rose dit: à

ben non.

rose dit: à

6,62607004 × 10-34 m2 kg / s

de Planck toi.

Bérénice dit: à

Rose , pourquoi non, il en vit d’intrusives,envahissantes, étouffantes, castratrices,maltraitantes… Que sais-je de plus qui mériterait d’être mentionné.Ce n’est en plus qu’une démarche de survie toute symbolique . Vous avez raison néanmoins il est toujours question du père qu’on soit né fille ou garçon.

Bérénice dit: à

Jean Langoncet, je l’ai vu au ciné. Je n’avais pas été emballée mais peut être avais-je besoin de réconfort.

Toto dit: à

Janssen J-J dit: 21 mai 2018 à 19 h 38 min
vêler la moindre ânesse

Véler (sans accent circonflexe) ? Pour un âne ? Là, tu es carrément désespérant, JJJ, comme dirait Jazzi.

Bérénice dit: à

Bonsoir Chaloux, toujours aussi épris de votre Alter ego ou peut-être diversifiez-vous vos apports affectifs comme l’oms le recommande pour les aliments?Qu’importe la guerre est déclarée et wgg est en première ligne sa salade bien vissée sur la tête.

La vie dans les bois dit: à

Non merci Langoncet, Il y a aussi un biopic Dumas. Histoire de comprendre qui a écrit le vicomte de Bragelonne (billet)

rose dit: à

pkoi non ?
pck la mort met une suffisante distance assez tôt.
pas besoin de prématurer. demandez à Quenotte.

rose dit: à

Ah merci. Je vais la déplacer.

surtout pas, les lavandes poussent plein soleil et peu d’eau.

Bérénice dit: à

Rose si votre réponse m’est adressée je restais dans le symbole bien que mon histoire me conduise à formuler des idées dont je ne me serais pas crue capable, enfant. Je vous ai confié qu’â 7 ou 8 ans â la suite de faits divers dramatiques je n’imaginais pas qu’il soit possible d’endurer la responsabilité d’un crime, d une mort infligée à un autre pas plus que je ne pouvais supporter qu’on s’en prenne aux animaux.

La vie dans les bois dit: à

« L’autre Dumas » est bien une sorte de biopic, Langoncet.Je ne suis pas en stéréo.
Bonne soirée.

Bérénice dit: à

J’vois pas le vicomte dans le billet, sûrement un accessoire. Bragelonne que je lisais comme braguelonne pour en arriver à braguette, qu’y a-t-il dans la tête des femmes!?

Jazzi dit: à

On dirait que Gombrowicz s’adresse à WGG, Paul !

D. dit: à

Le Berry c’est très surfait.

Jean Langoncet dit: à

Adam Driver fait une apparition. Dans le contexte de l’époque ce ne pouvait être que du mono, en effet.

Jazzi dit: à

Lavande, les trois personnages principaux, juifs, de « Gauche et droite » de Joseph Roth ne se réclament et ne se réfèrent d’aucune religion. Et l’un des deux frères entre dans un mouvement nationaliste d’extrême droite antisémite !

Nicolas dit: à

Faut baiser les enfants, le reste n’a aucune importance !

x dit: à

Paul Edel 20h 28
Cela rappelle Kundera dans L’Immortalité à propos de Bettine Brentano von Arnim, égérie des grands hommes à commencer par Goethe, qui aurait (selon elle) abordé ainsi le poète lors de leur première rencontre en 1807 : « à la façon d’un enfant, elle a sauté au cou de Goethe et s’est assise sur ses genoux ; et le comble : à la façon d’un enfant elle s’y est assoupie ».
Plus ennuyeux sur le plan littéraire, la ré-écriture de leur correspondance, les retouches et suppléments apportés aux lettres de Goethe (les originaux ont fini par être découverts et édités, mais le détournement de « vénérable artiste mûr et réfléchi » aura duré plus de 80 ans tout de même)

Widergänger dit: à

votre maturité ne peut fraterniser qu’avec d’autres maturités (Gombrowicz)
___________________

Je le trouve encore bien trop optimiste, notre Gombrowicz, parce que même avec « d’autres maturités », la fraternisation est quasiment impensable. Et impossible.

Mais au-delà, je pense qu’il se trompe sur toute la ligne. Il veut nous faire croire que l’esprit est une question d’âge. C’est là où il se trompe. Godard disait justement dans un autre entretien avec un journaliste de la TSR que si son corps vieillit, son esprit lui ne cesse de rajeunir. Les très grands vieillards comme lui sont plus jeunes que la jeunesse. Matisse n’est jamais si jeune et immature qu’à la veille de sa mort ; Théâtre/Roman d’Aragon peut être lu comme un grand roman de l’immaturité écrit à la veille de sa mort ; Einstein se pose encore à la veille de sa mort des questions sur le temps que ses jeunes collègues, bien plus immatures que lui, lui font découvrir. Le grand esprit est immature par définition, il n’a pas d’âge, et s’il ne produit pas de la fraternité, s’il n’engendre pas une communion universelle, c’est simplement qu’il est difficile de communier à cette hauteur d’immaturité, sinon par le biais de la littérature. Les jeunes ne sont pas plus fraternels que les plus mûrs. Les films les plus matures de Godard ont une fraîcheur qui a rarement été comprise ni par les plus jeunes ni par les plus vieux. Ils demandent seulement de se déprendre de soi pour entrer dans le monde de l’esprit, qui n’est ni mûr ni jeune, ni immature ni mâture, mais qui est ce par quoi on peut créer du lien, entrer véritablement en contact avec l’autre en tant qu’autre.

Dans le Dinosaure et le Bébé, Fritz Lang révèle à Godard qu’il voulait tourner un film sur la jeunesse, qu’il en a écrit le scénario mais ne l’a jamais tourné, que le problème de la jeunesse l’a toujours intéressé parce que, dit-il, sa jeunesse à lui était beaucoup plus lente que la jeunesse qu’il a sous les yeux à son âge mûr. Autrement dit, sa jeunesse à lui n’a quasiment rien à voir avec la jeunesse qu’il côtoie dans sa vieillesse. Autrement dit sa jeunesse à lui serait perçue comme autant immature pour la jeunesse moderne qui aime la vitesse que cette jeunesse est perçue par le vieux Fritz comme immature pour être incapable de la lenteur qui pouvait passer comme un signe de sagesse et de maturité dans sa jeunesse.

C’est un problème de relativité. On ne peut jamais savoir si la maturité de l’un n’est pas l’immaturité de l’autre. Mais ce qui est une constante, comme la vitesse de la lumière inchangée d’un repère galiléen à l’autre, c’est que l’immaturité pas plus que la maturité n’engendre de fraternité, qui ne dépend que de l’esprit, qui n’a pas d’âge. Le Talmud dit bien que l’esprit ne viendra pas à toi si tu ne fais pas l’effort d’aller à lui.

Et la jeunesse d’aujourd’hui est particulièrement fermée à l’autre, ne communiquant qu’avec elle-même, comme le déplore Richard Millet, n’étant même pas « immature », dans la mesure où le problème de la « maturation » ne se pose même plus pour elle. Elle est devenue un absolu sans visée vers une maturité quelconque, pas plus immature qu’un jour plus mature. Comme dit Houellebecq — une parole forte — l’adulte n’existe plus. Pour Gombrowicz, la notion d’adulte avait encore un sens.

Widergänger dit: à

Et l’un des deux frères entre dans un mouvement nationaliste d’extrême droite antisémite !
_________

C’est dire la perversion et la brutalité du mouvement de la Modernité où en l’espace d’à peine deux ou trois générations, les Juifs de l’Ouest ont complètement perdu leur rapport à la tradition juive, aux valeurs juives, aux mœurs juives. Ils étaient devenus comme tout le monde, aussi paumés que les autres. Complètement déjudaïsés. Ils sont devenus étrangers à eux-mêmes, et une proie facile pour la propagande antisémite. Ils n’étaient pas armés pour lutter contre l’antisémitisme virulent qui les a très vite ramenés à leur judaïsme ancestral avec la même violence, mais symétrique en quelque sorte, d’où il étaient sortis un peu trop vite, fragiles comme un enfant qui vient de naître.

Jean Langoncet dit: à

Au moment de barder l’alose dans un papier journal humidifié avant de la plonger dans les braises, je lis ceci sur ledit papier (en l’honneur de sa filiation irlandaise)- Le Figaro samedi 5 – dimanche 6 mai 2018 : « l’artiste américain, musicien, poète et Prix Nobel de littérature, lance la marque de whiskey Heaven’s Door
Et dire que Napoléon rêvait d’Amèrique

Widergänger dit: à

Oui, comme elle est belle cette langue russe ! Mais que de travail en perspective pour parvenir à la prononcer correctement sans accent !

Widergänger dit: à

L’immaturité n’est pas une question d’âge mais de l’esprit. L’esprit qui cherche est forcément immature. Il découvre le monde. Mais la Modernité a fait des jeunes bien trop souvent des vieux avant l’âge. Et un rien est capable de les briser; ils sont cassants comme du verre.

Janssen J-J dit: à

tais toi, toto, ou j’te vèle 😉
(t’as un vers solitaire comme chachal, tu sais pas versifier)

Widergänger dit: à

Je dois dire que je n’aime pas la voix nasillarde de Bob Dylan.

Widergänger dit: à

Mais j’aime beaucoup le Journal, de Gombrowicz, que j’ai littéralement dévoré après que Michel Polac en eut parlé voilà maintenant fort longtemps dans son émission, où il avait invité Clément Rosset, que je connaissais déjà. Il a même publié un livre d’entretien avec lui plus tard, que j’ai, introuvable aujourd’hui. Polac le rattachait à je ne sais quelle philosophie orientale bizarrement, alors qu’il est profondémnt grec, Clément Rosset, mais un grec qui a su se déprendre de l’emprise de Platon pour se tourner du côté de Protagoras et de Gorgias, où « l’homme est la mesure de toute chose ».

La vie dans les bois dit: à

Donc Langoncet je vous confirme que « le vicomte de Bragelonne » est une œuvre elaboree conjointement par A. Dumas et A. Maquet. Ce biopic apporte un éclairage à cette notion de negre littéraire. En effet le plan général de l’oeuvre était établi par Dumas avec quelques grandes orientations à respecter et A. Maquet s’occupait de la mise en forme, avec relecture du maître.
Un peu comme procédaient les peintres de la Renaissance dont l’atelier était une entreprise.C’est en quelque sorte la reconnaissance de ce qu’est un maître d’oeuvre.
Sinon Eddie Cochran,… j étais pas née.

Jean Langoncet dit: à

@ j étais pas née.

j’en suis fort aise ; on ne perd rien à se rattraper

La vie dans les bois dit: à

En outre A. Maquet avait été prof d’histoire, ce qui apportait une plus-value certaine.

Widergänger dit: à

Pour mieux comprendre L’Enéide de Virgile, que j’étudi avec ms petits de 6ème, je suis en train de lire un bouquin sur l’histoire des Phéniciens. C’est vraiment intéressant. On apprend ainsi qu’Achille dans l’Iliade offre comme récompense à une course de char une coupe ciselée provenant de la cité de Sidon, une cité phénicienne, et que les Phéniciens étaient déjà les concurrents des grecs dans le commerce en Méditerranée bien avant de l’être des Romains, que les Grecs avaient connaissance de la culture phénicienne qui était une des plus avancée de l’époque en matière d’industrie de la pourpre, des métaux précieux, du verre et du bois, dans la technique du creusement ds canaux, dans le commerce surtout et la navigation (un Carthaginois aurait fait déjà le tour de l’Afrique, bien avant les Portugais) et surtout l’écriture, à laquelle les Grecs sont redevables de leur alphabet même s’ils y ont ajouté des lettres nouvelles, les voyelles. Pour le latin Pomponius Mela, les Phéniciens excellent aussi dans la littérature et dans tous les arts. Mais paradoxalement, alors qu’ils ont répandu l’invention de l’écriture dans tout le bassin méditerranéen, il ne reste que très peu d’écrit phénicien ou punique.

La Phénicie est en fait un pays plus ou plus fantôme parce que dispersée un peu partout en Méditerranée, un peuple plus ou moins introuvable déjà, plus un ensemble de cités-états rattachés par une culture commune, une langue commune avec sans doute ses variétés, qu’un pays à proprement parler sur tout le pourtour méditerranéen, dont la genèse remonte à -1200 et qui prend fin avec l’invasion des Perses vers -332.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…Oh,!…qu’il est devenu, difficile,…
…donner confiance, entre les lignes, et ses renommées,…journalistiques,…bien enveloppées,…

…les situations  » ad-hoc « , en la péninsule, italique,…
…c’est, déjà, comme un conte,…mieux, que les précédents, premier,… » ad-hoc « ,…

…entre droits et universités,…un professeur, voulait, contraindre, ses élèves, à assister, à son cours, mais tenue – exigée, être en  » mini – jupe « ,…

…or, ne voilà t’il pas, notre premier futur, en  » Zorro « ,…avec, ses droits établis, aux quatre coins du monde,…

…à délivrer, ces  » élèves « ,de leur professeur, pour choisir, en liberté, leurs port – vestimentaires,…

…enfin, la notoriété publique,…
…çà promet, le niveau, entre stratifications sociales, les mises en scènes, du nouveau,  » cinéma « , italien, et ses comédies, pour le pouvoir,…

…pauvres de nous,…sans imaginations, à voter, pour des gadgets, en court-circuits d’obsolescences programmés,…

…le hasard,fait bien, les choses,…sans magiciens à la clé,…
…situationnismes et ses affaires économiques,…tous aristocrates, comme j’écrivais, ce matin,…moi, aussi,!…
…etc,…Go,!…

Widergänger dit: à

Les Phéniciens ne s’appellent pas eux-mêmes Phéniciens, qui est une appellation d’origine grecque ; il s’appellent Cananéens, ils appartiennent au pays de Canaan qui est une zone assez floue au nord de l’actuel Israël, et dont Beyrouth, au Liban, fut une antique cité phénicienne, où grâce (si l’on peut dire, mais à toute chose malheur est bon) aux deux guerres du liban de 1976 et 1985, où les archéologues ont pu fouiller pour faire progresser considérablement notre connaissance des Phéniciens. Ils ont eu une importance considérable dans la Bible pour les Hébreux en raison de leurs dieux, qui ont séduit un temps la partie nord, Israël, qui s’est séparée de la Judée au sud. D’où la catastrophe de la destruction du 1er Temple, et la déportation à Babylone, qui a eu des répercussions si importantes sur le texte même de la Bible.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…sévérités souples, avec ses hiérarchies en devenir,…
…faut pas, demander, ce qu’il en est, de l’état, en décompositions chroniques,…
…faire le moins, c’est déjà, de trop,…
…le travail, des papillons,…à vents,…
…etc,…

Widergänger dit: à

Durant la Deuxième guerre punique (-219 >> -201), Tite-Live rapporte qu’une ferveur religieuse avec des dieux venus de l’étranger s’est emparée de la population de Rome afin de conjurer l’angoisse suscitée par une guerre qui semblait ne jamais finir contre Cathage. Ces pratiques religieuses, qui mettaient en péril les dieux de Rome, envahissaient le forum et même le Capitole, touchaient principalement les femmes (les matrones craignant sans doute pour leurs enfants) et les petites gens qui affluaient cherchant refuge à Rome en nombre. Il a fallu que le sénat décrète un sénatus-consulte pour en interdire les pratiques et confisque et brûle les livres et traités de prières et de sacrifices de ces religions étrangères, probablement d’origine orientale, peut-être égyptienne. La tolérance des Romains à l’égard des religions étrangères avait tout de même ses limites.

Bérénice dit: à

23h10 une fois n’est pas coutume je serai obscène, le biopic précise-t-il après les grandes révélations du weekend enfin sur l’homosexualité patente, cachée ou refoulée de Flaubert et Proust si ce Mr Maquet coucha avec Lesieur Dumas pour la rime riche suivante: plus value mon cul? Le votre si vous le souhaitez, je n’y entrevois aucun inconvénient.

Widergänger dit: à

Pour un peu on pourrait soutenir l’idée amusante (!) que Richard Millet est notre écrivain encore vivant d’origine phénicienne… Il en a en tout cas le profil redoutable…!

Widergänger dit: à

La passion de Flaubert pour Carthage provient vraisemblablement de ses études de latins, qui étaient bien plus considérables en son temps qu’aujourd’hui. Il a étudié Virgile de très près comme élève du secondaire. Et l’orientalisme de son époque aidant… Il a très certainement voulu rivaliser avec le maître Virgile pour en détruire l’image idyllique que Virgile en fait. Il faut que je le relise dans cette optique.

Bérénice dit: à

Pour le moment c’est un 4eme titre de l’auteur que je n’ai pas réussi à finir de lire. Je ne désespère pas d’y goûter un jour prochain. C’est un peu compliqué , j’en suis restée à la solde des soldats non versée, une espèce de déesse rêvant sur la cité, un grand désordre.

Jazzi dit: à

WGG, j’aimerais bien que tu lises « Gauche et droite » de Joseph Roth. Ce roman de 1929, de facture assez classique, presque bancal, où il semble que l’auteur n’a pas été jusqu’au bout de sa pensée, publié trois ans avant ce qui est considéré comme son chef-d’oeuvre, « La marche de Radetzky ». J’ai été très impressionné par sa lecture, mais il me manque les connaissances pour en comprendre les tenants et les aboutissements et tu me sembles mieux armé pour cela. Même son titre, je ne me l’explique pas très bien ? Répondant à un enfant, Joseph Roth disait qu’il écrivait pour retrouver le printemps…

rose dit: à

Bérénice à 20h29

non. c’ est l’ occultation du viol qui serait à l’ origine de la théorie.
passionnant pdf. et le fait qu’ un Laporte ouvre cette porte. Nous aussi avons un Delaporte ici. Souvent on refuse d’ entrer ; c’ est trop cloche. 😕

rose dit: à

qui y a t’il dans la tête des femmes ?
Les hommes, ces grands fauves.

elle s’y assoupit. Avec un chat cela eut voulu dire que le lien était crée. Du lien l’attachement et après, tu es chocolat.

Delaporte dit: à

Entrez par le seuil de la porte. Frappez et l’on vous ouvrira.

rose dit: à

Chocolat [cho-ko-la] n.m
Clown à la postérité auguste.

(…)
Le mot vient du nabuatl(Mexique). Calahuatl désigne une substance alimentaire et aussi ùn clown célèbre de la Belle Époque.
(…)
Rafael Padilla, alias Chocolat, eut une carrière dont on a appris qu’elle fut éclair.
Il a ensuite disparu des mémoires, laissant toutefois dans la langue française les rares expressions liées à ce mot. « Faire le chocolat », c’est être naïf. Et « être Chocolat », c’est être déçu dans son attente.
Autant de formules forgées à partir de son rôle inoubliable de souffre-douleur : il paraît que, sur scène, son partenaire ne cessait de mettre Chocolat en boîte.
Cet artiste bien oublié est tout de même le sujet d’une oeuvre célèbre de Toulouse-Lautrec : on pourrait presque dire qu’un siècle avant le film de R9schdy Zem, il fit déjà l’objet d’une toile.

Étienne de Montety
le figaro (pardon)

La vie dans les bois dit: à

Le biopic « L’autre Dumas » permet de remettre certaines pendules médiatiques germano-pratines à l’heure.
Bien sûr que Dumas et Maquet ont eu une liaison. Ils en ont d’ailleurs fait… « de beaux enfants » 🙂

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…comme, le temps, passe, si vite,…
…je n’aurait pas le temps et l’espace – argent,…pour faire ma part, de rêves, dans cette civilisation,…
…tout, ou presque, est à reporter,…

…et, il n’y aura, jamais, deux fois – moi,!…

…la pensée et les  » hommes « ,…etc,…

…les décisions, par ceux, qui en ont, du génie, au-de la des profits, inutiles, comme ,..élever, ses Judas, de moulins à vents ou à eaux,en perles,…

…vivre de sa pensée, de ces liens, aux sciences exactes,…Ah,!Ah,!…l’évolution,…
…etc,…

Bérénice dit: à

Rose , occultation oui mais viol sans quoi l’occultation n’aurait pas eu d’objet. LVDlBois j’avais vu à sortie le film dans lequel Des était incarné par Depardieu grimmé, il restituant à mon avis assez bien le décor et les difficultés auxquelles Dumas à été confronté. C’est assez lointain cependant, son nègre apparaissait également ainsi que de grands oiseaux exotiques. Le choix de l’acteur avait été critiqué en raison de sa couleur alors qu’à l’époque du tournage aucun métis n’eut pu fournir la même qualité d’interprétation.

Bérénice dit: à

Restituait. Dumas ( des)

Bérénice dit: à

De fait, il s’agit du même _ 2010, pour sa sortie en salle.

La vie dans les bois dit: à

« Le gouvernement japonais n’a pas pour habitude d’être avare en éloges envers ses ressortissants récompensés par un prestigieux prix à l’étranger. Des Nobel de médecine 2016 Yoshinori Oshumi, et de littérature l’année suivante, Kazuo Ishiguro aux récents médaillés d’or de la délégation nippone aux Jeux olympiques de Pyeongchang, tous ont été félicités, puis reçus par le Premier ministre Shinzo Abe.
(…)
Si les journaux du pays du soleil levant, ont consacré de longs reportages au cinéaste après son couronnement sur la croisette dimanche, aucun mot n’a été prononcé par le Premier ministre ou de son entourage. Lundi, le porte-parole du gouvernement s’est contenté de «féliciter du fond du cœur M. Kore-eda», en réponse à une question posée par un journaliste en conférence de presse. Des félicitations qui semblent arrachées de la bouche autant qu’une vilaine carie… »
Le Figaro

La vie dans les bois dit: à

Ou plus vraisemblablement, Cannes est loin du Japon.

Bérénice dit: à

Dumas aimait les femmes, je crois me souvenir que la relation qu’il entretint avec Maquet ne fut pas sans conflit. Les archives du Monde fournissent une critique du film pour rafraîchir une mémoire si l’on en éprouve le besoin.

Bérénice dit: à

Un article du Figaro hier s’est empressé d’en donner l’explication, critique de l’économie libérale ajoutée à un regard sur les conséquences de l’assistanat.

La vie dans les bois dit: à

Court est certainement le plus qualifié ici pour livrer quelques details croustillants a propos de Dumas et Maquet.
Son souvenir de Porthos à Belle-Ile était tres pointu.

Bérénice dit: à

La vie, la dernière phrase résume en gros au moins pour 50% l’esprit de vos interventions sur ce blog, mousse, négativité, invective et mépris quand vous n’êtes pas stupidement snobe et ou snobement grossière.

La vie dans les bois dit: à

Des invités de la société civile au royal wedding revendent déjà a prix fort sur des plateformes internet, les goodies offerts pour l’occasion. Ah les rats.

renato dit: à

Je me souviens avoir lu, il y a longtemps de là, que Lafargue avait dénoncé l’amour du travail, cette « passion poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu » (Droit à l’oisiveté, 1880), ce qui aurait dû inspirer les révolutionnaires petits-bourgeois actifs sur les barricades de 68. L’utopiste Paul Lafargue plutôt que le romanesque Ernesto Guevara transformé en icône promotionnelle par les réactionnaires d’un pays en voie de développement d’Amérique du Sud ? Pourquoi pas, mais peu importe. Ils auraient dû s’en prendre à la télévision, que par son usage intensif à tendance arbitraire de la Culture de Masse (au prétexte que « le public demande ça », Dwight Macdonald, 1960), par son refus d’un quelconque standard qualitatif en faveur de la popularité, par le choix du productivisme et du marketing tendancieux, avait déjà exprimé son potentiel dévastateur. Mais que non, ces acteurs d’une révolution qui se voulait permanente ont accepté, par le biais de la télévision, une tyrannie douce qui met en œuvre et entretient la servitude volontaire dont parlait de la Boétie ; et en conséquence, en nom de la capacité productive revendiquée par les travailleurs aliénés, ils ont été infoutus de donner un sens à l’hérésie ouvrière du refus du travail ainsi qu’à la lutte pour un salaire disjoint de la productivité ; ils on même manqué la réalisation, pourtant à la portée de la main, de l’hypothèse de Keynes de réduire, grâce à la réduction des besoins due aux progrès techniques, le temps hebdomadaire de travail à un maximum de 15 heures vers la fin du XXe siècle, ils ont même réussi l’exploit de créer de nouveaux besoins et par ricochet, de nouveaux métiers. Ils auraient dû aussi s’en prendre aux banques qui se profilaient déjà comme le centre de pouvoir dominant du monde post-ancien, mais nada ; peu importe, puisque cet argument n’est qu’un élément du paquet « relation au travail » justifié par la proposition « nous vivons dans un monde économique », il inutile de le mettre maintenant sur la table. Voyons plutôt les coutumes. Ah ! les coutumes ! Bien à par l’hypocrite et drolatique expression « ça se fait, mais ça ne se dit pas », la révolution sexuelle était déjà en marche, et vu le panorama abject révélé par metoo, nous pourrions leur demander : « De quelle révolution sexuelle parlez-vous, au juste ? » ; mais il vaut mieux éviter cette question, car ils glisseraient vers l’incompréhensible et cela produirait un collapsus dramatique dans l’image qu’ils ont élaborée d’eux-mêmes. Il ne reste du feu qu’une sarabande de bonnes intentions et de belles paroles, sans jamais une vraie, belle cadence — on ne demandait pas qu’ils fissent preuve de virtuosité, mais ça aurait été extra qu’ils eussent au moins su la faire une cadence !

Cela dit, étant donné l’état des choses et la qualité de l’offre sur le tapis à l’époque, leur succès n’est pas surprenant : par défaut, mais pas surprenant.

Lacenaire dit: à

les ânes de Clopine. L’ineffable bedeau de ce blog (le p’tit Court)va certainement verser une larme, on l’attend
from Wales
bien à vous
CM

La vie dans les bois dit: à

Court a repris ici même un commentaire de JLG a propos de la mort de Porthos. Si Court a bien restitué l’endroit exact il n’en a pas moins perdu le sens heroique que lui confere JLG (et historique … mais Court est tres ancien regime) Ce n’est pas lui faire injure que de le lui faire remarquer. De prendre un peu de hauteur.

_________
… le mepris.
Pour en connaitre la valeur, il faut en avoir les moyens et le dépenser avec parcimonie.

renato dit: à

« une écriture inaboutie, qui cherche à naître, à me faire naître à moi-même, asymptotiquement, infiniment, sans fin »

Un brin de mystique pour combler les lacunes ?

La vie dans les bois dit: à

Renato, ce qui mathematiquement donne une diarrhee verbeuse exponentielle. Joke for happy few.

renato dit: à

La cafoncella, instruments critiques nada, inutile donc de perdre mon temps.

rose dit: à

Une droite asymptote à une courbe est une droite telle que, lorsque l’abscisse ou l’ordonnée tend vers l’infini, la distance de la courbe à la droite tend vers 0.

wiki

le a n’est pas privatif – comme dans

(difficile hormis les classiques)
pas anéantir sortir du néant
ni annoblir
ni annus horribilis
ni anicroche

et anaphore ?

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…illusions dans les solidarités,…

…tout, le monde, en reste,…à son niveau, propre , du  » Génie « ,…
…les  » génies « , vous le rendront,…( pas ), aux besoins,…etc,…
…les Tartufes Nobel, de tout, poils,…( du copier/copier, mis en dissertation, pour faire nombrilismes chapeauter,…
…bon vents,…

Bérénice dit: à

Joke for happy few, pourvu que ceux à qui vous avez le privilège d’adresser la blague soient peu nombreux, le monde a connu la lèpre, le choléra, la syphilis, le sida, la peste bubonique et l’ebola . J’aimerais pouvoir croire que cette classe de laquelle vous vous revendiquez ne soit pas comparable à l’une ou l’autre de ces épidémies. Dans quelle poisse nageons nous déjà sans que besoin paraisse de devoir ajouter une vicissitude en supplément.

Bérénice dit: à

Et je vous souhaite de tout mon cœur généreux d’atteindre la hauteur idéale, l’altitude réelle n’enlève aucune mesure à la chute supposée.

Lavande dit: à

Rose, nos spécialistes du grec pourront le confirmer ou l’infirmer, il me semble que le a de asymptote est bien privatif: c’est une droite qui ne coupe pas la courbe. Symptôme vient d’un mot grec qui veut dire « tomber sur ».

Bérénice dit: à

Le mépris sans remède entraîne une dépravation totale. Époque victorienne.

Lavande dit: à

Interview très intéressante hier dans l’heure bleue de Laure Adler sur France Inter, de Lukas Dhont, le jeune réalisateur belge de « Girl », primé (et ovationné) à Cannes:
https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue

malheureusement le film ne sort qu’en octobre.

Bérénice dit: à

Sinon la citation donnée par l’un ou l’autre précédemment etremarquable, Châteaubriant, il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux.

La vie dans les bois dit: à

‘Tain la magnagna vieille lesbienne erotomane et alcoolique etait deja tombee sur des commentateurs comme la petite vérole et voilà qu’elle a pecho la rage, lol.

La vie dans les bois dit: à

A fuir absolument. Y’en a un qui y a laissé sa peau.

rose dit: à

Lavande

c’est bien ce que je cherchais : anachorète, anorexique, analphabète.

Mais alors donc, pourquoi ne trouve-t’on pas le nom symptote dans le dico ?

Bérénice dit: à

Rose, une droite qui s’approche de très près d’une courbe sans la couper est dite asymptote. C’est bien cela, formulé d’une façon non mathématique? Pourquoi le destin d’une droite s’inscrirait il si l’on se réfère â l étymologie dans le fait qu’elle doive croiser, couper ou tomber sur une autre ligne?

Bérénice dit: à

9h,36 le mépris sans limite conduit à la dépravation. À peu près.

Bérénice dit: à

Je ne vous répondais pas, je ne prendrais pas, plus ce risque, je conserve un droit d’expression identique à celui de tous et aux tags sur la rdl. En 68 les murs étaient remplis d’inscriptions sans adresse particulière.

rose dit: à

je cherche Lavande

dans l’Atilf, le mot symptôme écrivez-vous :

Prononc. et Orth.: []. LITTRÉ, s.v. symptôme, symptomatique: ,,Quelques-uns disent [], []« ; mais Ac. 1878, s.v. symptôme et Ac. dep. 1798, s.v. symptomatique: ,,On prononce le p« . Prononc. des cons. implosives sous l’infl. de l’orth., v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 no 1 1981, pp. 233-236. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1495 méd. sinthome (B. DE GORDON, Pratiq., II, sign. H 3d ds GDF. Compl.); 2. fin XVIe-déb. XVIIe s. fig. symptome « signe » (D’AUBIGNÉ, Tragiques ds Œuvres, éd. Réaume et Caussade, t. 4, p. 49). Empr. au b. lat. des médecins symptoma, -atis (Ve s., v. SOUTER Later Latin), transcrivant le gr « événement fortuit, coïncidence » et en partic. « signe (des maladies) » (le gr. est également att. au sens de « syncope », qui a vécu en fr. sporadiquement aux XVIe-XVIIe s., v. HUG. et QUEM. DDL t. 7). Fréq. abs. littér.: 825. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 300, b) 1 428; XXe s.: a) 918, b) 1 080

il s’agit ici de symptote

rose dit: à

Bérénice

je m’intéressais à savoir dans l’étymologie de asymptote si le a est un a privatif. Je croyais que non, Lavande dit que oui ; lorsque le a est privatif, il est placé en préfixe ; et tous les a ne sont pas privatifs. J’en suis là.

rose dit: à

On trouve deux tomber en grec : epitychia et katapipto.
Attendons un peu.

rose dit: à

bien d’accord avec vous bérénice, c’est le correcteur orthographique qui modifie le mot symptote tout seul 🙁 en symptôme. J’ai vérifié.
faudrait lui couper le sifflet

Lavande doit faire autre chose en //.

Bérénice dit: à

9h37 désolée, mais personne encore ne s’est suicidé à cause de moi que ce soit par amour ou désespoir, vous devez confondre. Vous ne voudriez pas non plus diffamer ou continuer de le faire sans qu’aucun rectificatif ne puisse être tendu.

rose dit: à

Ah, ébauche de réponse : mot Asymptote vient des mots grecs sun (avec) et piptein (tomber).

Janssen J-J dit: à

bonjour bérénice, vous avez bien du mérite la matin, et pas seulement avé les asymptomatics des zygomastics.

christiane dit: à

Widergänger dit: 21 mai 2018 à 22 h 44 min
Paul Edel dit: 21 mai 2018 à 20 h 28 min
Tout au début de Ferdydurke Gombrowicz me semble donner une clé de sa pensée :
« … deux forces, l’une extérieure et l’autre intérieure. Cela était moi, ou c’est moi qui étais cela, ou bien ce n’était pas moi, et j’étais cela quand même. (…) ah, me créer une forme propre ! Me projeter à l’extérieur ! M’exprimer ! que ma forme naisse de moi, qu’elle ne me soit pas donnée de l’extérieur ! »
Et je reviens sur cette identité créée par le groupe social et de laquelle il faut émerger. (Mon premier long échange avec hamlet sur ce fil) puis l’identification à l’autre par le hasard des rencontres quand s’y mêle la fusion-confusion de la passion amoureuse.
Alors, « l’immaturité ». Un combat que l’on mène et cette blessure que la jeunesse apporte à la forme trop mâture (Texte présenté par Paul Edel). Déconstruire pour grandir en accueillant cet état fantasmé où l’expérience et le savoir sont encore précaires, où les moments de panique sont terreau. Un idéal d’inachèvement. Quelle peur de la maturité, de la tradition, de la dégradation de la mort, de la vieillesse, du temps mais en même temps quel chaos entre immaturité et maturité qui habitent chaque individu. Ainsi les
souffrances du jeune élève qui traverse le roman sous l’ombre du Professeur Pimko : « Mon cucul puéril et inepte me paralysait, m’enlevant toute la possibilité de résistance; je trottinais auprès du géant qui marchait à grands pas, je ne pouvais rien faire. », s’inventant des partenaires imaginaires.
Belle écriture montrant Gombrowicz dans son désir d’écriture puisant sa vérité dans le traitement des pulsions les plus intimes du moi profond, de la sensorialité. L’anti-forme qui libérerait l’écriture romanesque afin qu’elle rende compte du monde réel.

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